Titre : La Culture physique : revue bi-mensuelle illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-02-15
Contributeur : Surier, Albert (1871-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344303451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15531 Nombre total de vues : 15531
Description : 15 février 1912 15 février 1912
Description : 1912/02/15 (A9,N171). 1912/02/15 (A9,N171).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5422635d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/09/2008
- 23 -
8Ï
.< phénomènes généraux do. l'exercice » :
combustions intra-musculaircs massives ;
climination carbonique considérable, aug-
mentation du travail cardio-artériel; sur-
charge consécutive des organes éliminateurs.
Toul cela d'ailleurs n'est pas mauvais, dans
certaines conditions — mais cela n'a pas
«rand chose à faire avec l'accroissement
musculaire.
Quant aux « effets locaux», malgré l'inten-
sité de l'effort, ils sont assez modérés, parce,
que le travail est, réparti entre, un grand
nombre d'ouvriers. Quelques segments mus-
c'iilaii'es, ceux précisément qui ont travaillé
(Mi donnant une contraction à peu près
complote, éprouvent une certaine lassitude,
nue suivront la courbature puis un léger
accroissement, si l'exercice est. fréquemment
renouvelé.
Or, celte prédominance des effets géné-
raux de l'exercice sur ses effets locaux fait
des poids lourds, plus un sport qu'une mé-
thode de développement musculaire natu-
relle ou acquise, grâce auquel on peul
d'ailleurs développer son énergie et sa force.
Mais à vouloir manier des poids lourds,
l'individu mal musclé surmènera son coeur,
épuisera son organisme bien avant d'acqué-
rir la moindre valeur athlétique. I,'athlète
qui, par la seule pratique des poids lourds,
des poids de plus en plus lourds, prétendra
augmenter son volume musculaire et élever
ses records, atteindra rapidement, un maxi-
mum qu'il ne dépassera jamais, au-dessous
duquel il tombera assez, souvent, anémié,
surmené et découragé.
LES EXERCICES
A MAINS LIBRES
'HST parce que les poids louids
sont dangereux et même im-
praticables pour ceux qui
ont le plus besoin de déve-
loppement physique, qu'on a
''"'iseillé les exercices de chambre, la
gymnastique ralionnelle sans efforts, sans
"digue, sans appareils. Par des « mouve-
ments à mains libres » on pourrait acquérir
tout le volume musculaire utile et s'entre-
le»ir en bonne santé et en force.
La proposition est séduisante. 11 convient
cependant de l'examiner et de la critiquer.
•1 ne suffît pas, en effet, qu'un mouvement
Soit fait à mains libres pour qu'il soit inoi'-
fensif et encore moins pour qu'il soit ufilo.
On peut, sans appareils, faire des exercices
de grand athlétisme; on peut demander aux
muscles des contractions assez fortes pour
présenter certains dangers; on peul aussi
confectionner une méthode de gymnastique
tellement anodine qu'elle n'aura aucun effet,
en bien ou en mal.
éliminons d'abord ces procédés qui pré-
tendent développer le corps par des mou-
vements plus ou moins gracieux, des
attitudes plus ou moins guindées, avec
accompagnement dechantet musique. Voilà
qui ne peut rien donner, qu'une intime pro-
duction d'effet, généraux, si l'on se borne à
remuer bras et jambes sans produire plus
de contraction qu'il n'est nécessaire.
Mais on recommandera de les remuer, ces
bras et. ces jambes, avec énergie, de garder
les positions avec un certain effort: cela
revient en somme, à produire plus de con-
traction que le mouvement ne l'exige, a
opposer une résistance légère, un poids
léger (irlif. Hien qu'à mains libres, l'exercice
se l'ait sous une résistance notable.
lit d'ailleurs, rien de plus illogique que la
plupart des séries de mouvements préconisés
par les divers systèmes de gymnastique à
mains libres ; car l'effort musculaire, le
mode de contraction requis varie d'un
mouvement à l'autre de telle sorte que le
principe qui parait dominer la méthode est:
Préconisons n'importe quel travail muscu-
laire pourvu qu'il soit réalisé sans appareil
au lieu que la logique voudrait : Le meilleur
mode de travail musculaire étant déter-
miné, choisissons les mouvements qui le.
réalisent pour chaque groupe musculaire.
C'est ainsi qu'on prescrit pour développer
la musculature de l'épaule et du dos, des
mouvements d'élévation, d'ouverture et de
circumduction des bras, exécutés sans la
moindre résistance ; puis, pour développer
les muscles de l'abdomen, des mouvements
d'élévation des jambes, de redressement du
tronc, mouvements exécutés dans la position
couchée, sous la résistance que représente,
par conséquent, les poids des jambes ou
du tronc! Ainsi, on impose à l'épaule ou à
l'abdomen deux méthodes fort différentes de
développement musculaire. Pourtant l'une
doit être meilleure que l'autre : il convien-
drait de la déterminer et de l'appliquer à
tous les segments du corps.
A vrai dire, il ne fait pas de doute que
8Ï
.< phénomènes généraux do. l'exercice » :
combustions intra-musculaircs massives ;
climination carbonique considérable, aug-
mentation du travail cardio-artériel; sur-
charge consécutive des organes éliminateurs.
Toul cela d'ailleurs n'est pas mauvais, dans
certaines conditions — mais cela n'a pas
«rand chose à faire avec l'accroissement
musculaire.
Quant aux « effets locaux», malgré l'inten-
sité de l'effort, ils sont assez modérés, parce,
que le travail est, réparti entre, un grand
nombre d'ouvriers. Quelques segments mus-
c'iilaii'es, ceux précisément qui ont travaillé
(Mi donnant une contraction à peu près
complote, éprouvent une certaine lassitude,
nue suivront la courbature puis un léger
accroissement, si l'exercice est. fréquemment
renouvelé.
Or, celte prédominance des effets géné-
raux de l'exercice sur ses effets locaux fait
des poids lourds, plus un sport qu'une mé-
thode de développement musculaire natu-
relle ou acquise, grâce auquel on peul
d'ailleurs développer son énergie et sa force.
Mais à vouloir manier des poids lourds,
l'individu mal musclé surmènera son coeur,
épuisera son organisme bien avant d'acqué-
rir la moindre valeur athlétique. I,'athlète
qui, par la seule pratique des poids lourds,
des poids de plus en plus lourds, prétendra
augmenter son volume musculaire et élever
ses records, atteindra rapidement, un maxi-
mum qu'il ne dépassera jamais, au-dessous
duquel il tombera assez, souvent, anémié,
surmené et découragé.
LES EXERCICES
A MAINS LIBRES
'HST parce que les poids louids
sont dangereux et même im-
praticables pour ceux qui
ont le plus besoin de déve-
loppement physique, qu'on a
''"'iseillé les exercices de chambre, la
gymnastique ralionnelle sans efforts, sans
"digue, sans appareils. Par des « mouve-
ments à mains libres » on pourrait acquérir
tout le volume musculaire utile et s'entre-
le»ir en bonne santé et en force.
La proposition est séduisante. 11 convient
cependant de l'examiner et de la critiquer.
•1 ne suffît pas, en effet, qu'un mouvement
Soit fait à mains libres pour qu'il soit inoi'-
fensif et encore moins pour qu'il soit ufilo.
On peut, sans appareils, faire des exercices
de grand athlétisme; on peut demander aux
muscles des contractions assez fortes pour
présenter certains dangers; on peul aussi
confectionner une méthode de gymnastique
tellement anodine qu'elle n'aura aucun effet,
en bien ou en mal.
éliminons d'abord ces procédés qui pré-
tendent développer le corps par des mou-
vements plus ou moins gracieux, des
attitudes plus ou moins guindées, avec
accompagnement dechantet musique. Voilà
qui ne peut rien donner, qu'une intime pro-
duction d'effet, généraux, si l'on se borne à
remuer bras et jambes sans produire plus
de contraction qu'il n'est nécessaire.
Mais on recommandera de les remuer, ces
bras et. ces jambes, avec énergie, de garder
les positions avec un certain effort: cela
revient en somme, à produire plus de con-
traction que le mouvement ne l'exige, a
opposer une résistance légère, un poids
léger (irlif. Hien qu'à mains libres, l'exercice
se l'ait sous une résistance notable.
lit d'ailleurs, rien de plus illogique que la
plupart des séries de mouvements préconisés
par les divers systèmes de gymnastique à
mains libres ; car l'effort musculaire, le
mode de contraction requis varie d'un
mouvement à l'autre de telle sorte que le
principe qui parait dominer la méthode est:
Préconisons n'importe quel travail muscu-
laire pourvu qu'il soit réalisé sans appareil
au lieu que la logique voudrait : Le meilleur
mode de travail musculaire étant déter-
miné, choisissons les mouvements qui le.
réalisent pour chaque groupe musculaire.
C'est ainsi qu'on prescrit pour développer
la musculature de l'épaule et du dos, des
mouvements d'élévation, d'ouverture et de
circumduction des bras, exécutés sans la
moindre résistance ; puis, pour développer
les muscles de l'abdomen, des mouvements
d'élévation des jambes, de redressement du
tronc, mouvements exécutés dans la position
couchée, sous la résistance que représente,
par conséquent, les poids des jambes ou
du tronc! Ainsi, on impose à l'épaule ou à
l'abdomen deux méthodes fort différentes de
développement musculaire. Pourtant l'une
doit être meilleure que l'autre : il convien-
drait de la déterminer et de l'appliquer à
tous les segments du corps.
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