Titre : Revue aéronautique de France : organe officiel de la Ligue aéronautique de France
Auteur : Ligue aéronautique de France. Auteur du texte
Éditeur : Ligue aéronautique de France (Paris)
Date d'édition : 1924-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328561970
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1924 01 mai 1924
Description : 1924/05/01 (N5)-1924/06/30 (N6). 1924/05/01 (N5)-1924/06/30 (N6).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54150172
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-65369
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2008
REVUE AÉRONAUTIQUE DE FRANCE
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s'était, en effet, rendu compte que l'on pouvait se
contenter, pour ces derniers, d'un moteur ayant
un poids par cheval-vapeur plus considérable que
dans les appareils d'aviation. '
Gambetta l'écouta avec la plus grande attention
et lui répondit simplement : combien vous faut-il
d'argent?
— 200.000 francs.
C'était alors un chiffre énorme; il correspon-
drait à 800.000 francs environ d'aujourd'hui. Le
service aéronautique militaire était
dans sa quatrième année d'existence ; v n—?r-—
le premier budget avait été de 800 ,^ ,j[ ,-^'
francs en 1875, et il était monté peu t.^-tyÊMJji
à peu à un chiffre compris entre 20 S^^^fwm^
et 50.000 francs; c'était donc une L^^^KV^I
somme relativement énorme que ^^^?^1a
Charles Renard avait l'audace de uËâlMÎLii. J
demander. WËÊËr
Gambetta réfléchit quelques ||«E|V%H
instants, et lui répondit à peu près ga|^^^^^
dans ces termes : « Je ne suis pas ^^^^^Bk
assez compétent pour apprécier la ^^^^^H
valeur scientifique de vos arguments; ^^^^^H
mais vous n'êtes pas le premier l^^^^^OE
venu; vous avez fait des études Le colone, C|)
techniques sérieuses, vous en exposez
le résultat avec clarté et conviction;
si vos espérances sont fondées, le résultat sera
considérable. La France est assez riche pour faire
une pareille expérience ; vous aurez vos
200.000 francs. »
C'est alors que les
!bureaux intervinrent.
Les 200.000 francs fu-
rent bien alloués au
ministère de la Guerre,
qui les mit à la dispo-
sition de son service
aéronautique qu'on
appelait alors « la
Commission des Com-
munications par voie
aérienne ». Le prési-
dent de la Commission
les répartit entre ses
différents services:
Le coi„„ei A. KREBS ballons, télégraphie
optique, pigeons voya-
geurs, etc., si bien qu'il
ne^ restait pour les études de dirigeables
qu'une cinquantaine de mille francs. Charles
Renard se fâcha, mais ne put obtenir de ses chefs
militaires aucune satisfaction. Il retourna vers
Gambetta et lui fit part de ses déboires. Furieux,
le président de la Commission du Budget envoya
au ministère une note comminatoire dont je ne
connais pas les termes, mais dont le résultat fut
de séparer t'aérostation militaire de la Commission
des Communications par voie aérienne, et de la
constituer en service spécial sous la direction du
capitaine Charles Renard, à la disposition duquel
les 200.000 francs furent intégralement remis.
L'année suivante, en 1879, Charles Renard avait
mis au point le premier parc de ballons captifs
sphériques avec treuil à vapeur. Gambetta vint
à Chalais pour voir fonctionner ce nouveau,
matériel ; il était accompagné de quelques collègues
de la Commission du budget, et d'officiers géné-
raux et supérieurs du ministère de la Guerre.
Tout marcha à merveille, et les éloges ne furent
pas 'ménagés au capitaine Charles
-—- r~i Renard et à son collaborateur, le
jjs^iv^»]- v lieutenant Arthur Krebs. Avant de
f|g& ^4SSp^Wj. a Charles Renard ce qu'il désirait
y^BHjjÉi^ comme récompense. Celui-ci répon-
JpJ-iV*, dit : « J'ai un frère plus jeune que
JBB|^^£ moi de six ans, ancien élève de
M^eÉSll»* l'Ecole Polytechnique, actuellement
K^,^p£> lieutenant au 4e régiment du génie à
■■k^rl Grenoble ; il va être nommé capitaine
fer^^Httj dans quelques semaines, je demande
B^^^H qu'on l'envoie à Chalais pour être
^^^^^| mon collaborateur. » C'est ainsi que
^^^^^Hl je fus affecté au service de l'aéro-
iss RENARD nautique militaire, auquel, sous divers
titres, je devais rester attaché pendant
vingt-cinq ans.
A mon arrivée à Chalais, en novembre 1879, mon
frère me dit textuellement : « Nous avons les fonds
nécessaires pour construire un ballon dirigeable.
Malgré l'opinion générale, je suis persuadé que
nous réussirons.Toute-
fois, pour moi, le diri-
geable n'est qu'une
solution provisoire;
l'avenir est aux aéro-
planes. Mais, cela, ne le
dis à personne, car on
se moquerait de nous. »
Tout en assurant la
construction et la mise
en oeuvre de parcs de
ballons captifs, qui
étaient devenus un
matériel réglementaire,
on se mit résolument
à l'oeUVre et la beSOgne Le lieutenant-colonel PAUL RENARD
fut répartie entre mon
frère, Krebs et moi.
Tandis que les deux premiers s'occupaient du
dirigeable proprement dit, on me confia le soin
de construire la cage de l'oiseau, sous forme d'un
hangar de 70 mètres de long, 40 mètre* de large
et 22 mètres de hauteur libre. Je ne dirai pas
que cette besogne me semblait la plus intéres-
sante; mais je n'avais aucune formation aéronau-
tique, tandis que, par mes études antérieures,
j'étais capable de mener à bien le travail dont
on me chargeait. Je m'en rendis parfaitement
compte, et, tout en terminant mon hangar,
Le colonel CHARLES RENARD
Le colonel A. KREBS
Le lieutenant-colonel PAUL RENARD
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s'était, en effet, rendu compte que l'on pouvait se
contenter, pour ces derniers, d'un moteur ayant
un poids par cheval-vapeur plus considérable que
dans les appareils d'aviation. '
Gambetta l'écouta avec la plus grande attention
et lui répondit simplement : combien vous faut-il
d'argent?
— 200.000 francs.
C'était alors un chiffre énorme; il correspon-
drait à 800.000 francs environ d'aujourd'hui. Le
service aéronautique militaire était
dans sa quatrième année d'existence ; v n—?r-—
le premier budget avait été de 800 ,^ ,j[ ,-^'
francs en 1875, et il était monté peu t.^-tyÊMJji
à peu à un chiffre compris entre 20 S^^^fwm^
et 50.000 francs; c'était donc une L^^^KV^I
somme relativement énorme que ^^^?^1a
Charles Renard avait l'audace de uËâlMÎLii. J
demander. WËÊËr
Gambetta réfléchit quelques ||«E|V%H
instants, et lui répondit à peu près ga|^^^^^
dans ces termes : « Je ne suis pas ^^^^^Bk
assez compétent pour apprécier la ^^^^^H
valeur scientifique de vos arguments; ^^^^^H
mais vous n'êtes pas le premier l^^^^^OE
venu; vous avez fait des études Le colone, C|)
techniques sérieuses, vous en exposez
le résultat avec clarté et conviction;
si vos espérances sont fondées, le résultat sera
considérable. La France est assez riche pour faire
une pareille expérience ; vous aurez vos
200.000 francs. »
C'est alors que les
!bureaux intervinrent.
Les 200.000 francs fu-
rent bien alloués au
ministère de la Guerre,
qui les mit à la dispo-
sition de son service
aéronautique qu'on
appelait alors « la
Commission des Com-
munications par voie
aérienne ». Le prési-
dent de la Commission
les répartit entre ses
différents services:
Le coi„„ei A. KREBS ballons, télégraphie
optique, pigeons voya-
geurs, etc., si bien qu'il
ne^ restait pour les études de dirigeables
qu'une cinquantaine de mille francs. Charles
Renard se fâcha, mais ne put obtenir de ses chefs
militaires aucune satisfaction. Il retourna vers
Gambetta et lui fit part de ses déboires. Furieux,
le président de la Commission du Budget envoya
au ministère une note comminatoire dont je ne
connais pas les termes, mais dont le résultat fut
de séparer t'aérostation militaire de la Commission
des Communications par voie aérienne, et de la
constituer en service spécial sous la direction du
capitaine Charles Renard, à la disposition duquel
les 200.000 francs furent intégralement remis.
L'année suivante, en 1879, Charles Renard avait
mis au point le premier parc de ballons captifs
sphériques avec treuil à vapeur. Gambetta vint
à Chalais pour voir fonctionner ce nouveau,
matériel ; il était accompagné de quelques collègues
de la Commission du budget, et d'officiers géné-
raux et supérieurs du ministère de la Guerre.
Tout marcha à merveille, et les éloges ne furent
pas 'ménagés au capitaine Charles
-—- r~i Renard et à son collaborateur, le
jjs^iv^»]- v lieutenant Arthur Krebs. Avant de
f|g& ^4
y^BHjjÉi^ comme récompense. Celui-ci répon-
JpJ-iV*, dit : « J'ai un frère plus jeune que
JBB|^^£ moi de six ans, ancien élève de
M^eÉSll»* l'Ecole Polytechnique, actuellement
K^,^p£> lieutenant au 4e régiment du génie à
■■k^rl Grenoble ; il va être nommé capitaine
fer^^Httj dans quelques semaines, je demande
B^^^H qu'on l'envoie à Chalais pour être
^^^^^| mon collaborateur. » C'est ainsi que
^^^^^Hl je fus affecté au service de l'aéro-
iss RENARD nautique militaire, auquel, sous divers
titres, je devais rester attaché pendant
vingt-cinq ans.
A mon arrivée à Chalais, en novembre 1879, mon
frère me dit textuellement : « Nous avons les fonds
nécessaires pour construire un ballon dirigeable.
Malgré l'opinion générale, je suis persuadé que
nous réussirons.Toute-
fois, pour moi, le diri-
geable n'est qu'une
solution provisoire;
l'avenir est aux aéro-
planes. Mais, cela, ne le
dis à personne, car on
se moquerait de nous. »
Tout en assurant la
construction et la mise
en oeuvre de parcs de
ballons captifs, qui
étaient devenus un
matériel réglementaire,
on se mit résolument
à l'oeUVre et la beSOgne Le lieutenant-colonel PAUL RENARD
fut répartie entre mon
frère, Krebs et moi.
Tandis que les deux premiers s'occupaient du
dirigeable proprement dit, on me confia le soin
de construire la cage de l'oiseau, sous forme d'un
hangar de 70 mètres de long, 40 mètre* de large
et 22 mètres de hauteur libre. Je ne dirai pas
que cette besogne me semblait la plus intéres-
sante; mais je n'avais aucune formation aéronau-
tique, tandis que, par mes études antérieures,
j'étais capable de mener à bien le travail dont
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Le colonel CHARLES RENARD
Le colonel A. KREBS
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