cation des gargousses. Quant aux religieux eux-mêmes, dont je trouve une lettre adressée aux administrateurs du district de Châteaulin pour leur demander un dernier morceau de pain, ils prirent naturellement la fuite, tom- bèrent dans les prisons de la Terreur ou s'esquivèrent sur les côtes d'Espagne ou d'Angleterre, quand ils furent assez heureux pour trouver une barque qui voulût bien les porter à l'étranger. Comment les titres que nous possédons sur l'ancienne abbaye ont-ils pu échapper à la destruction à laquelle ils étaient destinés? nous ne le savons. Tant est-il, que nous avons pu réunir en un fais- ceau compact, d'abord tous les comptes de l'abbaye pour les quatre ou cinq années qui précédèrent la Révolution de 89; puis, d'une autre part, les procès-verbaux et les actes des descentes de justice sur les lieux à la suite des désastres et des guerres religieuses de la fin du xvie siècle. C'est à ces sources que je prends les détails qui m'aideront à retracer les événements que je me propose d'exposer.
La première pièce que j'ouvre est un procès-verbal de la descente d'un conseiller du Présidial de Quimper à l'abbaye de Landevenec, pour y constater l'état des ruines résultant des divers pillages qu'avait subis la pauvre abbaye dans les dernières années du xvi° siè- cle. Le document est daté du 20 novembre 1597 et se trouve signé par le conseiller lîuzit et son greffier, \enus à l'appel du Révérend Père JMathizon, religieux resté attaché à la maison conventuelle. Deux notaires certifient et signent la même pièce.
Pour premier fait ils reconnaissent qu'en Tan mil cinq cent quatre-vingt-treize : « Le ports sacré de la
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