FAU
FAU
FAE
1625
— ÉTYM. Lat. fatuari, être saisi d'un délire pro-
phétique.
t FATUISME (fa-tu-i-sm'), s. m. \\ 1° Habitude de
fatuité. Voilà un établissement nouveau qui ne sera
point à la charge du public, mais bien à l'extirpa-
tion du fatuisme, CHAULOEU, Lett. au chev.de Bouil-
lon. || 2° Fatuisme, fatuité, termes employés quel-
quefois par les aliénistes pour désigner la démence.
— ÉTYM. Fat.
FATUITÉ (fa-tu-i-té), s. f. || 1° Sottise accompa-
gnée d'une bonne opinion de soi-même, qui fait
prendre ridiculement l'air, les manières et les pré-
tentions du mérite N'en voit-on pas sans cesse
Qui jusqu'à quarante ans gardent l'air éventé Et
sont les vétérans de la fatuité? GRESSET, Méchant, i,
4. La fatuité dédommage du défaut de coeur, VAU-
VEN.. Max. 647. En général, la fatuité des musiciens
est de croire ne rien devoir à leur poète ; et Grétry,
avec de l'esprit, a eu cettesottise au suprême degré,
MARMONTEL, Mém. K. || Il se dit aussi du genre de
fatuité que donnent quelquefois les succès auprès
des femmes. Les hommes qui ont eu d'éclatants
succès auprès des femmes, lorsqu'ils ont su se pré-
server de la fatuité GENLIS, Mlle de la Fayette, p.
4 58, dans POUGENS. || 2° Propos ou actes imperti-
nents. Il a dit une grande fatuité. Un voluptueux
de Rome se faisant rapporter du bain dans une
chaise demandait- : Suis-je assis ? c'est à peu près
comme celui qui, étant à la chasse, demandait à
ses gens s'il avait du plaisir : ce sont des fatuités
des grands qu'il est non de remarquer, NICOLE,
dans Dict. de Trévoux, Fatuité. Les rieurs sont
pour lui ; il n'y a sorte de fatuités qu'on ne lui passe,
LA BRUY. v. || 3° Terme d'aliénistes. Folie. || Il a été
employé jadis en ce sens, comme on le voit par cet
exemple historique : Philippe le Bel répondit à Bo-
niface [VIII] : Que Votre très-grande Fatuité sache
que nous ne sommes soumis à personne pour lé tem-
porel, VOLT. Moeurs, 66.
— HIST. xrv" s. Que l'ire des pères [sénateurs] se
combatist contre la fatuité [folie] du pueple, BER-
CHEURE, f° 47, verso. On demanda à iceliui Jehan
pourquoi il s'estoit ainsi laissé cheoir en la rivière ;
le quel, plein de fatuité ou de maladie qu'il avoit,
respondit que ilz avoient fait grant pechié de l'en
tirer hors, DU ÇANGE, fatuus.
— ÉTYM. Provenç, fatuitat; espagn. fatuidad ;
itàl. fatuità; du latin fatuitatem, de fatuus, sot
(voy. FAT et FADE).
f FAU (fô), s. m. Un des noms vulgaires du hêtre.
— HIST. xme s. Berte fu ens el bois assise sous
un fo, Berte, p. 48.
— ÉTYM. Wallon, fawe, faw; génev. feu; provenç.
fan; du latin fagus; grec, (privàç (voy. FOUTEAU).
f FAUBERDER (fô-bèr-dé), «. a. Voy. FAUBERTER.
t FAUBERT (fô-bêr), s. m. Terme de marine.
Balai de fils de carret emmanchés à un bâton ou
seulement liés en faisceau et maniés au moyen
d'une poignée en corde ; il sert à laver et à éponger
le pont du navire, JAL.
— ÉTYM. Norm: faubert, lavette, chiffon à laver
la vaisselle ; du holl. swabber, faubert.
t FAUBERTER (fô-bèr-té), v. a. Terme de ma-
rine. Nettoyer avec le faubert.
fFAUBERTEUR (fô-bèr-teur), i. m. Terme de
marine. Celui qui fauberte.
FAUBOURG (fô-bour ; le g ne se prononce jamais :
un fô-bour étendu; Chifflet, Gramm. p. 2(3, le re-
marque aussi pour le xvir siècle; au pluriel, l's
ne se lie pas : des fô-bour étendus; cependant quel-
ques-uns la lient: des fô-bour-z étendus), s. m.
il 1° Quartier d'une ville situé en dehors de son
enceinte. Tout est en feu jusque sur les bords de la
ri,Mère d'Oise; nous pouvons voir de nos faubourgs
la fumée des villages qu'ils [les ennemis] nous brû-
lent, VOIT. Lett. 74. || La ville et les faubourgs, tout
le monde. J'aurai pour confidents la ville et les fau-
bourgs, nESTonoHES, Phil. marié, I, 2. || Assembler
la ville et les faubourgs, exciter un grand concours
de monde. || Fig. Le dehors. Il [Lassay] n'y fut [à la
cour] jamais que des faubourgs, ST-SIM. 33, 432.
|| 2° Dans certaines grandes villes, quartier qui pri-
mitivement était un des faubourgs. X Paris, le fau-
bourg Saint-Antoine, le faubourg Saint-Germain.
Il entra [à Paris] par le faubourg Saint-Marceau et
crut être dans le plus vilain village de la Westphalie,
VOLT. Candide, 22. Ces faubourgs aujourd'hui si
pompeux et si grands, Que la main de la paix tient
suverts en tous temps, D'une immense cité superbes
avenues, Où nos palais dorés se perdent dans les
nues, Étaient de longs hameaux de remparts entou-
rés, Par un fossé profond de Paris séparés, ID.
Henr. vi. |j Autrefois à Paris, quand on disait le
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
faubourg, cela voulait dire le faubourg Saint-Ger-
main. Aujourd'hui le faubourg Saint-Germain se
nomme quelquefois le noble faubourg, parce que
beaucoup de familles appartenant à la noblesse y
ont des hôtels. || Dans Mme de Sévigné, le faubourg
est ordinairement le faubourg Saint-Jacques, où se
retiraient les gens dans la dévotion, les jansé-
nistes, etc. || 3° La population des faubourgs de Pa-
ris. Soulever les faubourgs.
— HIST. xnr s. A toz ceus qui justice et juridic-
tion ont dedens la ville et dedens les forbourgs de
Paris, Liv. des met. 2. Il revint en fourbourc d'Isle
[à Laon], Bibl. des chartes, 2" série, t. ni, p. 425.
|| xiv* s. Que les maisons des horsborcs soient aba-
tues, DD CANGE, forisbarium. || xv« s. Les Anglois
vinrent loger es faubourgs de Rennes, FROISS. n,
il, 73. Prenez les champs ou les fàulbourgs [choi-
sissez, décidez], CH. D'OKL. Chans. 91. || xvi° s. Pen-
dant que nous n'en sommes qu'aux faubourgs [de
la vieillesse], MONT, m, 380. Le feu s'avance peu à
peu, et a desjà consumé les fauxbourgs de la chres-
tienté, LANODE, 383. Les Fidenates coururent et
fourragèrent les premiers son païs jusques aux
faulxbourgs de Rome, AMYOT, Rom. 37. Faubourgs
sont toutes les maisons hors l'enceinte de la ville,
PASQUIER, Recherches, p. 658, dans LACURNE. Il se
vint heurter contrôla ville, presque aux fauxbourgs
de l'hiver [à l'entrée de l'hiver], ID. Lettres, t. i,
p. 42. Jardin aux fauxbourgs vault cent sols au re-
bours, COTGRAVE.
— ÉTYM. Picard, forbou, forbourg; bourguig.
faubor; wallon, fdborg; bas-lat. foris burgum; de
foris, hors, et burgus, bourg. Cette étymologie est
certaine pour toutes les formes où IV se trouve :
forborc, horsborc, forbou, etc. Mais faut-il aussi y
rattacher fauxbowg, faubourg, fdborg ? Si on con-
sidère ces textes, on voit que fauxbourg est relati-
vement récent; et dans le bas-latin même, du Cange
ne cite falsus burgus que dans une pièce de 4 380;
sans doute on peut concevoir que des fors-bourgs
aient été aussi appelés des faux bourgs, des bourgs
faux ; cependant, tant qu'on n'aura pas apporté des
textes anciens qui donnent faux bourgs, il vaudra
mieux croire que faubourg est une altération de
forbourg, prononcé fôbourg (le parler vulgaire ayant
quelquefois supprimé l'r), puis finalement pris pour
faux bourg.
f FAUBOURIEN, IENNE (fô-bou-riin, riè-n'), adj.
Terme populaire. Qui appartient, qui a rapport aux
faubourgs ou à ses habitants. Des manières faubou-
riennes. || S. m. Se dit des habitants des faubourgs
de Paris.
— ÉTYM. Faubourg.
f FAUCARD (fô-kar), s. m. Terme de ponts et
chaussées. Instrument pour couper les herbes qui
croissent dans les canaux.
— ÉTYM. Le même que fauchard..
f FAUCARDER (fô-kar-dé), v. a. Terme de ponts
et chaussées. Couper les herbes dans l'eau avec le
faucard.
f FAUCET (fô-sè), s. m. Orthographe que quel-
ques auteurs suivent pour fausset 4.
FAUCHAGE (fô-cha-j'), s. m. Action de faucher;
travail du faucheur. Le fauchage d'un pré.
—. HIST. XVe s. Et aveuc ce demourroit et debvoit
demourer l'erbage et faucage au droit des dits com-
plaingnans, DU CANGE, falcatura.
— ÉTYM. Faucher.
FAUCHAISON (fô-chê-zon), J.'f.p' Temps où
l'on fauche. Il est vrai que, pendant la fauchaison,
la moisson et les vendanges, ils gagnent pour l'or-
dinaire d'assez bonnes journées, VAUBAN, Mme,
p. 98. || Divertissement après le fauchage. || 2° Opé-
ration qui consiste à couper les récoltes avec la faux.
— HIST. xvic s Pour la grande abondance de
foin exquis que donne la luzerniere en plusieurs et
diverses fauchesons, o. DE SERBES, 273.
— ÉTYM. Faucher.
-f FAUCHARD (fô-char), s. m.Terme d'horticulture.
Serpe à deux tranchants, garnie d'un long manche.
— ÉTYM. Dérivé de faux, s. f.
FAUCHE (fô-ch'), s. f. Le produit du fauchage.
La fauche a été bonne. || H se dit aussi du temps où
l'on fauche. La fauche est prochaine.
— HIST. xvi° s. Si devant le dit jour Saint Pierre
iceux prez sont fauchez, la ditte fauche faite, et les
foins charriés.... Coust. génér. t. i, dans LACURNE.
— ÉTYM. Voy. FAUCHER.
FAUCHÉ, ÉE (fô-ché, chée), part, passé. Un pré
fauché. || Fig. Tant de générations fauchées par le
temps.
FAUCHÉE (fô-chée), s. f. Ce qu'un faucheur peut
couper de foin par jour ou sans affiler sa faux.
— HIST. xrv° s. Fauchiée de prey, DU CANGE, fau-
cheia. || xvie s. Un prey contenant douze fauleyes,
m. falcata.
. — ÉTYM. Fauché.
FAUCHER (fô-ché), v. a. || 1° Couper les foins,
la moisson avec la faux. Faucher l'herbe. Il faut
que le pré soit fauché demain. Si par la crainte de
ce mal [le mal mêlé au bien] on voulait ôter le
bien, on renverserait tout, et on ferait aussi mal
que celui qui, voulant faucher l'ivraie, emporterait
le bon grain avec elle, BOSS. Lett. abb. 50. || Abso-
lument. On pourra bientôt faucher. || Faucher le
grand pré, ramer aux galères. Je vous trouverai
trop heureux, si l'on ne vous condamne qu'à fau-
cher le grand pré, LESAGE, Gil Bios, n, 5. || Fig. La
mort, le temps fauche tout, elle anéantit tout.
L'homme de Waterloo nous dira-t-il s'a vie Et ce
qu'il a fauché du troupeau des humains? A. DE
MUSSET, Poésies nouvelles, Nuit de mai. || En un
sens figuré. Faucher les abus, les préjugés. || 2° V.
n. Terme de manège. On dit d'un cheval qu'il fau-
che, lorsqu'en avançant une des jambes de devant,
il lui fait décrire un demi-cercle. C'est au trot qu'on
s'aperçoit si un cheval fauche. || Se dit aussi de
l'homme dont la marche s'exécute en décrivant le
même mouvement. Marcher en fauchant. || 3° Il se
dit de la manière de tisser qui, en avançant beau-
coup l'ouvrage, laisse la trame peu serrée et rend
l'étoffe inégale, molle et lâche.
— HIST. xii° s. Il [les guerriers] fauchent et aba-
tent Comvilain enessart...Saa;. xrx. || xnr= s. Li feins
[foin] qui tous est séchiez, puisqu'il est fauchiez,
Psautier, f° 4 20. ||xrv" s. Et Bauduins li bers ne
s'i est alentis; Einsi c'on fauque blez ou temps qu'il
est mnriz, Fiert'les pies du cheval, si l'en a deus jus
mis, Baud. de Seb. vm, 352. || xvT s. Faulchez le
pré en la saison, l'herbe y reviendra plus drue,
RAB. v, 7.
— ÉTYM. Faux, s. f.
f FAUCHÈRE (fô-chê-r'), s. f. Tringle de bois qui,
pour les mulets de charge, tient lieu de croupière.
FAUCHET (fô-ché), s,m.\\ 1° Terme rural. Râ-
teau armé de dents de bois, de chaque côté, qui
sert à rassembler l'herbe. || Râteau pour remuer de
temps en temps la pâte du carton dans la cuve.
|| 2° Terme de forestier. Espèce de petite serpe en
forme de croissant, qui sert à faire des fagots.
|| 3° Nom d'un oiseau, le bec - en - ciseaux ou
pinson.
— HIST. xve s. Un fauquet ou raverlon en façon
de serpe enmanché en un long baston, DU CANGE,
falcetus. Fauchetz ou boignetz desquels icelles fem-
mes amassoient les avoines, ID. ib.
— ÉTYM. Diminutif de faux, s. f. ; ital. falceto.
f FAUCHETTE (fô-chê-f), s. f. Terme d'horticul-
ture. Instrument pour couper les côtés des arbustes
qui bordent les plates-bandes.
— ÉTYM. Diminutif de faux, s. f.
4. FAUCHEUR (fô-cheur), s. m. Ouvrier qui fau-
che les foins, les avoines. Quelque temps après, il
vint des faucheurs qui coupèrent l'herbe d'un pré
rempli de fleurs qui convenaient à ces demoiselles
[les abeilles]; elles allèrent en corps d'armée dé-
fendre leur pré, et mirent les faucheurs en fuite,
VOLT. Lett. Mme du Défiant, 20 sept. 4 769. || En
Pologne, soldats ou paysans armés qui combattent
avec des faux. || Fig. Qu'as-tu fait pour mourir, ô
noble créature?... Ah! qui donc frappe ainsi dans
la mère nature, Et quel faucheur aveugle, affamé
de pâture, Sur les meilleurs de nous ose porter la
main? A. DE MUSSET, Poésies nouv. à la Malibran.
— HIST. XIII" s. Il chaït jus, quant la teste ot co-
pée; Fors de son fuere [fourreau] colat la bone es-
pée ; L'erbe fu drue ke dessuz fu versée ; Après Ions
tans l'ont faucheor trovée, Girard de Viane,y. 2674,
ap. BECKER.
— ÉTYM. Faucher; picard, faukeu.
2. FAUCHEUR (fô-cheur) ou FAUCHEUX (fô-
cheû), s. m. Terme d'histoire naturelle. Nom d'une
araignée des champs, dont les jambes sont fort
longues, menues, couvertes de poil.
— ÉTYM. Ainsi dit parce qu'il semble faucher
en marchant.
f FAUCHON (fô-chon), s. m. Instrument pour
couper les céréales.
— ÉTYM. Diminutif de faux, s. f,
f FAUCHOT (fô-cho), s. m. Un des noms vul-
gaires de la buse.
FAUCILLE (fô-si-11', Il mouillées, et non fô-si-y'),
s. f. || 1° Instrument qui consiste en une lame d'acier
courbée en demi-cercle, dentelée et fixée à une
poignée de bois, et qui sert à couper les tiges des
plantes céréales pour la récolte des grains. La mois-
i. — 204
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— ÉTYM. Lat. fatuari, être saisi d'un délire pro-
phétique.
t FATUISME (fa-tu-i-sm'), s. m. \\ 1° Habitude de
fatuité. Voilà un établissement nouveau qui ne sera
point à la charge du public, mais bien à l'extirpa-
tion du fatuisme, CHAULOEU, Lett. au chev.de Bouil-
lon. || 2° Fatuisme, fatuité, termes employés quel-
quefois par les aliénistes pour désigner la démence.
— ÉTYM. Fat.
FATUITÉ (fa-tu-i-té), s. f. || 1° Sottise accompa-
gnée d'une bonne opinion de soi-même, qui fait
prendre ridiculement l'air, les manières et les pré-
tentions du mérite N'en voit-on pas sans cesse
Qui jusqu'à quarante ans gardent l'air éventé Et
sont les vétérans de la fatuité? GRESSET, Méchant, i,
4. La fatuité dédommage du défaut de coeur, VAU-
VEN.. Max. 647. En général, la fatuité des musiciens
est de croire ne rien devoir à leur poète ; et Grétry,
avec de l'esprit, a eu cettesottise au suprême degré,
MARMONTEL, Mém. K. || Il se dit aussi du genre de
fatuité que donnent quelquefois les succès auprès
des femmes. Les hommes qui ont eu d'éclatants
succès auprès des femmes, lorsqu'ils ont su se pré-
server de la fatuité GENLIS, Mlle de la Fayette, p.
4 58, dans POUGENS. || 2° Propos ou actes imperti-
nents. Il a dit une grande fatuité. Un voluptueux
de Rome se faisant rapporter du bain dans une
chaise demandait- : Suis-je assis ? c'est à peu près
comme celui qui, étant à la chasse, demandait à
ses gens s'il avait du plaisir : ce sont des fatuités
des grands qu'il est non de remarquer, NICOLE,
dans Dict. de Trévoux, Fatuité. Les rieurs sont
pour lui ; il n'y a sorte de fatuités qu'on ne lui passe,
LA BRUY. v. || 3° Terme d'aliénistes. Folie. || Il a été
employé jadis en ce sens, comme on le voit par cet
exemple historique : Philippe le Bel répondit à Bo-
niface [VIII] : Que Votre très-grande Fatuité sache
que nous ne sommes soumis à personne pour lé tem-
porel, VOLT. Moeurs, 66.
— HIST. xrv" s. Que l'ire des pères [sénateurs] se
combatist contre la fatuité [folie] du pueple, BER-
CHEURE, f° 47, verso. On demanda à iceliui Jehan
pourquoi il s'estoit ainsi laissé cheoir en la rivière ;
le quel, plein de fatuité ou de maladie qu'il avoit,
respondit que ilz avoient fait grant pechié de l'en
tirer hors, DU ÇANGE, fatuus.
— ÉTYM. Provenç, fatuitat; espagn. fatuidad ;
itàl. fatuità; du latin fatuitatem, de fatuus, sot
(voy. FAT et FADE).
f FAU (fô), s. m. Un des noms vulgaires du hêtre.
— HIST. xme s. Berte fu ens el bois assise sous
un fo, Berte, p. 48.
— ÉTYM. Wallon, fawe, faw; génev. feu; provenç.
fan; du latin fagus; grec, (privàç (voy. FOUTEAU).
f FAUBERDER (fô-bèr-dé), «. a. Voy. FAUBERTER.
t FAUBERT (fô-bêr), s. m. Terme de marine.
Balai de fils de carret emmanchés à un bâton ou
seulement liés en faisceau et maniés au moyen
d'une poignée en corde ; il sert à laver et à éponger
le pont du navire, JAL.
— ÉTYM. Norm: faubert, lavette, chiffon à laver
la vaisselle ; du holl. swabber, faubert.
t FAUBERTER (fô-bèr-té), v. a. Terme de ma-
rine. Nettoyer avec le faubert.
fFAUBERTEUR (fô-bèr-teur), i. m. Terme de
marine. Celui qui fauberte.
FAUBOURG (fô-bour ; le g ne se prononce jamais :
un fô-bour étendu; Chifflet, Gramm. p. 2(3, le re-
marque aussi pour le xvir siècle; au pluriel, l's
ne se lie pas : des fô-bour étendus; cependant quel-
ques-uns la lient: des fô-bour-z étendus), s. m.
il 1° Quartier d'une ville situé en dehors de son
enceinte. Tout est en feu jusque sur les bords de la
ri,Mère d'Oise; nous pouvons voir de nos faubourgs
la fumée des villages qu'ils [les ennemis] nous brû-
lent, VOIT. Lett. 74. || La ville et les faubourgs, tout
le monde. J'aurai pour confidents la ville et les fau-
bourgs, nESTonoHES, Phil. marié, I, 2. || Assembler
la ville et les faubourgs, exciter un grand concours
de monde. || Fig. Le dehors. Il [Lassay] n'y fut [à la
cour] jamais que des faubourgs, ST-SIM. 33, 432.
|| 2° Dans certaines grandes villes, quartier qui pri-
mitivement était un des faubourgs. X Paris, le fau-
bourg Saint-Antoine, le faubourg Saint-Germain.
Il entra [à Paris] par le faubourg Saint-Marceau et
crut être dans le plus vilain village de la Westphalie,
VOLT. Candide, 22. Ces faubourgs aujourd'hui si
pompeux et si grands, Que la main de la paix tient
suverts en tous temps, D'une immense cité superbes
avenues, Où nos palais dorés se perdent dans les
nues, Étaient de longs hameaux de remparts entou-
rés, Par un fossé profond de Paris séparés, ID.
Henr. vi. |j Autrefois à Paris, quand on disait le
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
faubourg, cela voulait dire le faubourg Saint-Ger-
main. Aujourd'hui le faubourg Saint-Germain se
nomme quelquefois le noble faubourg, parce que
beaucoup de familles appartenant à la noblesse y
ont des hôtels. || Dans Mme de Sévigné, le faubourg
est ordinairement le faubourg Saint-Jacques, où se
retiraient les gens dans la dévotion, les jansé-
nistes, etc. || 3° La population des faubourgs de Pa-
ris. Soulever les faubourgs.
— HIST. xnr s. A toz ceus qui justice et juridic-
tion ont dedens la ville et dedens les forbourgs de
Paris, Liv. des met. 2. Il revint en fourbourc d'Isle
[à Laon], Bibl. des chartes, 2" série, t. ni, p. 425.
|| xiv* s. Que les maisons des horsborcs soient aba-
tues, DD CANGE, forisbarium. || xv« s. Les Anglois
vinrent loger es faubourgs de Rennes, FROISS. n,
il, 73. Prenez les champs ou les fàulbourgs [choi-
sissez, décidez], CH. D'OKL. Chans. 91. || xvi° s. Pen-
dant que nous n'en sommes qu'aux faubourgs [de
la vieillesse], MONT, m, 380. Le feu s'avance peu à
peu, et a desjà consumé les fauxbourgs de la chres-
tienté, LANODE, 383. Les Fidenates coururent et
fourragèrent les premiers son païs jusques aux
faulxbourgs de Rome, AMYOT, Rom. 37. Faubourgs
sont toutes les maisons hors l'enceinte de la ville,
PASQUIER, Recherches, p. 658, dans LACURNE. Il se
vint heurter contrôla ville, presque aux fauxbourgs
de l'hiver [à l'entrée de l'hiver], ID. Lettres, t. i,
p. 42. Jardin aux fauxbourgs vault cent sols au re-
bours, COTGRAVE.
— ÉTYM. Picard, forbou, forbourg; bourguig.
faubor; wallon, fdborg; bas-lat. foris burgum; de
foris, hors, et burgus, bourg. Cette étymologie est
certaine pour toutes les formes où IV se trouve :
forborc, horsborc, forbou, etc. Mais faut-il aussi y
rattacher fauxbowg, faubourg, fdborg ? Si on con-
sidère ces textes, on voit que fauxbourg est relati-
vement récent; et dans le bas-latin même, du Cange
ne cite falsus burgus que dans une pièce de 4 380;
sans doute on peut concevoir que des fors-bourgs
aient été aussi appelés des faux bourgs, des bourgs
faux ; cependant, tant qu'on n'aura pas apporté des
textes anciens qui donnent faux bourgs, il vaudra
mieux croire que faubourg est une altération de
forbourg, prononcé fôbourg (le parler vulgaire ayant
quelquefois supprimé l'r), puis finalement pris pour
faux bourg.
f FAUBOURIEN, IENNE (fô-bou-riin, riè-n'), adj.
Terme populaire. Qui appartient, qui a rapport aux
faubourgs ou à ses habitants. Des manières faubou-
riennes. || S. m. Se dit des habitants des faubourgs
de Paris.
— ÉTYM. Faubourg.
f FAUCARD (fô-kar), s. m. Terme de ponts et
chaussées. Instrument pour couper les herbes qui
croissent dans les canaux.
— ÉTYM. Le même que fauchard..
f FAUCARDER (fô-kar-dé), v. a. Terme de ponts
et chaussées. Couper les herbes dans l'eau avec le
faucard.
f FAUCET (fô-sè), s. m. Orthographe que quel-
ques auteurs suivent pour fausset 4.
FAUCHAGE (fô-cha-j'), s. m. Action de faucher;
travail du faucheur. Le fauchage d'un pré.
—. HIST. XVe s. Et aveuc ce demourroit et debvoit
demourer l'erbage et faucage au droit des dits com-
plaingnans, DU CANGE, falcatura.
— ÉTYM. Faucher.
FAUCHAISON (fô-chê-zon), J.'f.p' Temps où
l'on fauche. Il est vrai que, pendant la fauchaison,
la moisson et les vendanges, ils gagnent pour l'or-
dinaire d'assez bonnes journées, VAUBAN, Mme,
p. 98. || Divertissement après le fauchage. || 2° Opé-
ration qui consiste à couper les récoltes avec la faux.
— HIST. xvic s Pour la grande abondance de
foin exquis que donne la luzerniere en plusieurs et
diverses fauchesons, o. DE SERBES, 273.
— ÉTYM. Faucher.
-f FAUCHARD (fô-char), s. m.Terme d'horticulture.
Serpe à deux tranchants, garnie d'un long manche.
— ÉTYM. Dérivé de faux, s. f.
FAUCHE (fô-ch'), s. f. Le produit du fauchage.
La fauche a été bonne. || H se dit aussi du temps où
l'on fauche. La fauche est prochaine.
— HIST. xvi° s. Si devant le dit jour Saint Pierre
iceux prez sont fauchez, la ditte fauche faite, et les
foins charriés.... Coust. génér. t. i, dans LACURNE.
— ÉTYM. Voy. FAUCHER.
FAUCHÉ, ÉE (fô-ché, chée), part, passé. Un pré
fauché. || Fig. Tant de générations fauchées par le
temps.
FAUCHÉE (fô-chée), s. f. Ce qu'un faucheur peut
couper de foin par jour ou sans affiler sa faux.
— HIST. xrv° s. Fauchiée de prey, DU CANGE, fau-
cheia. || xvie s. Un prey contenant douze fauleyes,
m. falcata.
. — ÉTYM. Fauché.
FAUCHER (fô-ché), v. a. || 1° Couper les foins,
la moisson avec la faux. Faucher l'herbe. Il faut
que le pré soit fauché demain. Si par la crainte de
ce mal [le mal mêlé au bien] on voulait ôter le
bien, on renverserait tout, et on ferait aussi mal
que celui qui, voulant faucher l'ivraie, emporterait
le bon grain avec elle, BOSS. Lett. abb. 50. || Abso-
lument. On pourra bientôt faucher. || Faucher le
grand pré, ramer aux galères. Je vous trouverai
trop heureux, si l'on ne vous condamne qu'à fau-
cher le grand pré, LESAGE, Gil Bios, n, 5. || Fig. La
mort, le temps fauche tout, elle anéantit tout.
L'homme de Waterloo nous dira-t-il s'a vie Et ce
qu'il a fauché du troupeau des humains? A. DE
MUSSET, Poésies nouvelles, Nuit de mai. || En un
sens figuré. Faucher les abus, les préjugés. || 2° V.
n. Terme de manège. On dit d'un cheval qu'il fau-
che, lorsqu'en avançant une des jambes de devant,
il lui fait décrire un demi-cercle. C'est au trot qu'on
s'aperçoit si un cheval fauche. || Se dit aussi de
l'homme dont la marche s'exécute en décrivant le
même mouvement. Marcher en fauchant. || 3° Il se
dit de la manière de tisser qui, en avançant beau-
coup l'ouvrage, laisse la trame peu serrée et rend
l'étoffe inégale, molle et lâche.
— HIST. xii° s. Il [les guerriers] fauchent et aba-
tent Comvilain enessart...Saa;. xrx. || xnr= s. Li feins
[foin] qui tous est séchiez, puisqu'il est fauchiez,
Psautier, f° 4 20. ||xrv" s. Et Bauduins li bers ne
s'i est alentis; Einsi c'on fauque blez ou temps qu'il
est mnriz, Fiert'les pies du cheval, si l'en a deus jus
mis, Baud. de Seb. vm, 352. || xvT s. Faulchez le
pré en la saison, l'herbe y reviendra plus drue,
RAB. v, 7.
— ÉTYM. Faux, s. f.
f FAUCHÈRE (fô-chê-r'), s. f. Tringle de bois qui,
pour les mulets de charge, tient lieu de croupière.
FAUCHET (fô-ché), s,m.\\ 1° Terme rural. Râ-
teau armé de dents de bois, de chaque côté, qui
sert à rassembler l'herbe. || Râteau pour remuer de
temps en temps la pâte du carton dans la cuve.
|| 2° Terme de forestier. Espèce de petite serpe en
forme de croissant, qui sert à faire des fagots.
|| 3° Nom d'un oiseau, le bec - en - ciseaux ou
pinson.
— HIST. xve s. Un fauquet ou raverlon en façon
de serpe enmanché en un long baston, DU CANGE,
falcetus. Fauchetz ou boignetz desquels icelles fem-
mes amassoient les avoines, ID. ib.
— ÉTYM. Diminutif de faux, s. f. ; ital. falceto.
f FAUCHETTE (fô-chê-f), s. f. Terme d'horticul-
ture. Instrument pour couper les côtés des arbustes
qui bordent les plates-bandes.
— ÉTYM. Diminutif de faux, s. f.
4. FAUCHEUR (fô-cheur), s. m. Ouvrier qui fau-
che les foins, les avoines. Quelque temps après, il
vint des faucheurs qui coupèrent l'herbe d'un pré
rempli de fleurs qui convenaient à ces demoiselles
[les abeilles]; elles allèrent en corps d'armée dé-
fendre leur pré, et mirent les faucheurs en fuite,
VOLT. Lett. Mme du Défiant, 20 sept. 4 769. || En
Pologne, soldats ou paysans armés qui combattent
avec des faux. || Fig. Qu'as-tu fait pour mourir, ô
noble créature?... Ah! qui donc frappe ainsi dans
la mère nature, Et quel faucheur aveugle, affamé
de pâture, Sur les meilleurs de nous ose porter la
main? A. DE MUSSET, Poésies nouv. à la Malibran.
— HIST. XIII" s. Il chaït jus, quant la teste ot co-
pée; Fors de son fuere [fourreau] colat la bone es-
pée ; L'erbe fu drue ke dessuz fu versée ; Après Ions
tans l'ont faucheor trovée, Girard de Viane,y. 2674,
ap. BECKER.
— ÉTYM. Faucher; picard, faukeu.
2. FAUCHEUR (fô-cheur) ou FAUCHEUX (fô-
cheû), s. m. Terme d'histoire naturelle. Nom d'une
araignée des champs, dont les jambes sont fort
longues, menues, couvertes de poil.
— ÉTYM. Ainsi dit parce qu'il semble faucher
en marchant.
f FAUCHON (fô-chon), s. m. Instrument pour
couper les céréales.
— ÉTYM. Diminutif de faux, s. f,
f FAUCHOT (fô-cho), s. m. Un des noms vul-
gaires de la buse.
FAUCILLE (fô-si-11', Il mouillées, et non fô-si-y'),
s. f. || 1° Instrument qui consiste en une lame d'acier
courbée en demi-cercle, dentelée et fixée à une
poignée de bois, et qui sert à couper les tiges des
plantes céréales pour la récolte des grains. La mois-
i. — 204
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