1548
EVI
EVO
EX-A
— ÉTYM. Lat. evitabilis, de evitare, éviter.
ÉVITAGE (é-vi-ta-j'), s. m. Terme de marine. Es-
pace suffisant pour qu'un navire à l'ancre puisse
facilement tourner lorsque le vent ou la marée
change. ]| Mouvement que fait un navire pour évi-
ter. Faire un évitage. || Largeur que doit avoir une
rivière ou un canal pour le libre passage des grands
bâtiments.
— ÉTYM. Éviter.
ÉVITÉ, ÉE (é-vi-té, tée), port, passé. Dont on
s'est détourné. Un péril évité. Un importun évité.
|| Terme de musique. Cadence évitée, cadence har-
monique à laquelle on ajoute une dissonance pour
moduler ou prolonger la phrase.
ÉVITÉE (é-vi-tée), s. f. Terme de marine. Syno-
nyme d'évitage. Une rivière ou un canal n'a point
assez d'évitage ou d'évitée, lorsqu'il n'y a point as-
sez de largeur pour y faire tourner librement un
vaisseau.
— ÉTYM. Evité.
f ÉVITEMENT (é-vi-te-man), s. m. Action d'évi-
ter. || Terme de chemin de fer. Gares d'évitement,
portion de voie supplémentaire pratiquée de distance
en distance, pour y remiser un train et laisser la
voie principale libre et ouverte.
— HIST; xvie s. Evitement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Éviter.
ÉVITER (é-vi-té), v. a. || 1° Se détourner de per-
sonnes du d'objets, dont la rencontre est désagréa-
ble pu nuisible. Seigneur, depuis six mois je l'évite
et je l'aime, RAC. Phèdre, iv, 2. Un songe (me de-
vrais-je inquiéter d'un songe?) Entretient dans mon
coeur un ennui qui le ronge; Je l'évite partout,
partout il me poursuit, m. Âlh. ri, 5. Évite un mal-
heureux, abandonne un coupable, ID. Andr. m, 3.
De combien de soupirs interrompant le cours, Ai-je
évité vos yeux que je cherchais toujours? m. Brit.
m, 8. Ce qui me désespère, c'est que je n'y vois
point de remède; car la comtesse m'évite, MARI-
VAUX, l'Heur, stratag. i, 3. || Dans le style élevé,
il se dit aussi des choses. Ses yeux qui vainement
"voulaient vous éviter, RAC. Phèd. a, i. Ne cherche
point la mort qui voulait t'éviter, VOLT. Ali. il, 4.
|| 8° Échapper à. Éviter la prison. On ne peut éviter
sa destinée. Éviter un danger. La vertu la plus
ferme évite les hasards; Qui s'expose au péril veut
: bien trouver sa perte, CORN. Poly. n, 4. || Ne pas
donner lieu.. Éviter une querelle. || Avec de et l'in-
; finitif. Un vers était trop faible, et vous le rendez
dur;-J'évite d'être long et je deviens obscur, BOIL.
Art p. I. 11 évite uniquement de donner dans le
sens des autres et d'être de l'avis de quelqu'un, LA
BRUY. v, Duclos, ami sûr, homme vrai, mais cir-
conspect, et qui faisait cas de ce livre, évita de
m'en parler par écrit, J. J. ROUSS. Confess. xi. || Avec
que et le subjonctif. J'évitais qu'il ne m'en parlât.
|| On pourrait aussi supprimer ne : J'évitais qu'il
m'en parlât. || 3° Terme de musique. Éviter une ca-
dence, passer brusquement, dans une note de ca-
dence, à un accord différent de celui qu'elle an-
nonçait; ajouter à cet accord final une dissonance
pour faire transition. || 4° V. n. Terme de marine.
Un vaisseau a évité, lorsqu'il a changé bout pour
bout, à la longueur de son câble, sans qu'il ait levé
ms ancres. || Éviter à la marée, présenter l'avant au
courant de la mer, .à la longueur des amarres. || Évi-
ter au vent, présenter l'avant au lieu d'où le vent
vient. || 5° S'éviter, v. réfl. Se détourner l'un de
l'autre. Pour Yalère et Cléon, quoique je sois bien
sûre Qu'ils se connaissent fort, ils s'évitent tous
deux, GRESSET, Méchant, iv, 4. || S'éviter, faire ef-
fort pour perdre souvenir de soi-même. Possédé
d'un ennui qu'il ne saurait dompter, Il craint d'être
à soi-même et cherche à s'éviter, BOIL. Épît. v.
M'élant imposé la loi de courir le monde et de m'é-
viter moi-même, VOLT. Princesse de Bab. 8. |j Être
évité. C'est un inconvénient, une dépense, qui peut
s'éviter.
— REM. Peut-on dire éviter quelque chose à quel-
qu'un ? On le trouve dans de bons auteurs : Elle ve-
nait lui demander.... de lui éviter une place dont je
ne voulais point [pour elle], ST-SIM. t. vin, p. 254,
édit. CHÉRUEL; Son exemple me dirigeait et m'a peut-
être évité bien des faux pas, MARIVAUX, Paysan
par», part. 7 ; Le lapin évite par là à ses petits les
inconvénients du bas âge, BUFFON, Lapin; Je veux
vous éviter l'ennui de trouver cet homme maussade,
HARMONTEL, dans LAVEAUX. Néanmoins il ne paraît
pas qu'éviter puisse avoir un régime indirect; nous
évitons quelque chose, mais nous ne l'évitons pas
à quelqu'un; nous ne pouvons que le lui faire évi-
ter. C'est épargner qu'il faut employer en ce cas.
Ce qui rend l'emploi d'éviter impossible, c'est qu'il
n'a pas de régime indirect, et que, si on lui en donne
un (comme on fait avec quelques verbes, par exem-
ple : achetez-moi un livre, cherchez-moi un loge-
ment), ce régime indirect équivaut à pour; ce qui
n'a pas de sens dans éviter à quelqu'un quelque
chose. Cette locution vicieuse paraît être née au
commencement du xviue siècle.
— HIST. XVe s. Eviter aux inconvénients, Gloss.
de l'histoire de Paris, dans LACURNE. || xvr" s. Pour
éviter aux inconvénients, je vous prie, veuillez faire
le vouloir du roy, MARG. Lelt. 141. S fin que nous
sçachions ce que nous devons suivre ou appeter,
et qu'il nous faut fuir et éviter, AMÏOT, Préf. iv,
28. Combien qu'ils gouvernassent fort moderéement,
ils ne peurent éviter qu'ils ne tombassent en soup-
çons et murmures du peuple, ID. Numa, 4. Evitant
toutes compagnies, il se tenait es plus solitaires et
plus esgarez endroits des champs, ID. Timol. 7.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. évitai"; ital. evi-
tare ; du latin evitare, d'une racine vit, qui se
trouve dans in-vitare et dans le simple vitare. Eviter
a été d'abord neutre, et il était resté neutre dans
cette ancienne phrase de palais : éviter aux frais.
' ËVOCABLE (é-vo-ka-bl') adj. || 1° Qu'on peut
évoquer. Un démon évocable. || 2° Terme de juris-
prudence. Il se dit des causes que certains tribu-
naux peuvent évoquer.
— ÉTYM. Évoquer.
ÉVOCATION (é-vo-ka-sion; envers, de cinq syl-
labes), s. f. || i° Terme de magie. Action d'évoquer,
de faire apparaître les démons, les ombres ou les
âmes des morts. On raconte de cet empereur super-
stitieux [Julien] qu'assistant un jour à une évoca-
tion de démons, il fut tellement effrayé àleur appa-
rition qu'il fit le signe de la croix et qu'aussitôt les
démons s'évanouirent, DIDEROT, Opin. des anc. phi-
los. (Éclectisme). || 2° Terme de procédure. Action,
de la part d'un tribunal supérieur, de retenir la con-
naissance d'une affaire qui n'a pas subi le premier
degré de juridiction, ou de s'en saisir d'office. La
cour de cassation est chargée de statuer sur les de-
mandes en évocation. || L'évocation du principal, se
dit pour un appel interjeté d'une sentence qui n'a
été rendue que sur un incident. Il y a requête pour
l'évocation du principal, PATRU, Plaidoyer a, dans
RICHELET.
— HIST. xvi" s. Les abus qui se font par faveurs
et surprises, Aux évocations, et aux causes commi-
ses, DU BELLAY, VIII, 62, reCtO.
— ÉTYM. Prov. etocatio ; du lat. evocationem, de
evocare, évoquer.
ÉVOCATOIRE (é-vo-ka-toi-r'), adj. Terme de ju-
risprudence. Qui donne lieu à une évocation. Cause
évocatoire. || Cédule évocatoire, acte qu'on faisait
signer à la partie adverse, pour lui déclarer qu'on
entendait se pourvoir au conseil, afin d'évoquer
l'affaire à un autre parlement.
— ÉTYM. Lat. evocatorius, de evocare, évoquer.
j-ÉVOÉ ou ÉVOHÉ (é-vo-é). Terme d'antiquité.
Cri que l'on faisait entendre dans les orgies, pour
invoquer Bacchus.
f ÉYOLAGE (é-vo-la-j'), s. m. Période pendant
laquelle les étangs de la Dombe sont pleins d'eau et
donnent du poisson, et qui est suivie de l'assec.
— ÉTYM. Ancien adjectif eveux ou evol signifiant
aqueux et venant de eve (voy. EAU).
f ÉVOLUÉ, ÉE (é-vo-lu-é, ée), adj. Terme di-
dactique. Qui a subi son évolution, son développe-
ment. La fièvre jaune évoluée.
— ÉTYM. Voy. ÉVOLUTION.
f ÉVOLUER (é-vo-lu-é) ,v. n. || 1° Terme d'art mili-
taire. Exécuter des évolutions. || Terme de marine.
Bâtiment qui évolue bien. || 2° Terme de métier.
Faire un tour sur soi-même. On fait évoluer des
meules à deux cents tours par seconde, pour les met-
tre à l'épreuve. || 3° Fig. et néologisme. Passer par
des phases progressives. Dans l'histoire on voit les
formes de la liberté évoluer successivement.
— ÉTYM. Voy. ÉVOLUTION.
fÉVOLUTÉ, ÉE (é-vo-lu-té, tée), adj. Terme de
zoologie. Se dit de coquilles univalves qui s'enrou-
lent dans le plan vertical, et dont la spire est plus
ou moins allongée.
— ÉTYM. Voy. ÉVOLUTION.
t ÉVOLUTIF, TVE (é-vo-lu-tif, ti-v'), adj. Néolo-
gisme. Qui a la propriété de développer, de procurer
l'évolution. La force évolutive inhérente aux sociétés.
— ÉTYM. Voy ÉVOLUTION.
ÉVOLUTION (é-vo-lu-sion; en vers, de cinq sylla-
bes) , s. f. || 1° Terme de physiologie. Action de sortir
en se déroulant. L'évolution des feuilles, des bour-
geons. Le papillon, comme le poulet, parvient à l'état
de perfection par une évolution dont les Malpighi, les
Swamnierdam, les Réaumur nous ont dévoilé les
degrés, BONNET, Consid. corps organ. QEuv. t. v,
p. 281, dans POUGENS. || Évolution organique, sys-
tème physiologique dont les partisans supposent, à
tort, que le nouvel être qui résulte de l'acte de la
génération préexistait à cet acte ; ce système est
opposé à l'épigenèse. Tant de faits divers que j'ai
rassemblés dans cet ouvrage en faveur de l'évolu-
tion, prouvent assez que les corps organisés ne sont
point proprement engendrés, mais qu'ils préexis-
taient originairement en petit, BONNET,- Consid.
corps org. QEuv. t. vi, p. 3)8, dans POUGENS.
|| 2° Fig. Développement d'une idée, d'un système,
d'une science, d'un art. || L'évolution historique, le
développement des sociétés et de leur civilisation
suivant un ordre déterminé. || 3° Mouvements du
corps dans les exercices. Qu'il apprenne à faire tous
les pas qui favorisent les évolutions du corps, à
prendre dans toutes les attitudes une position aisée
et solide, J. J. ROUSS. Ém. u. || S'applique aux divers
mouvements qu'on fait exécuter dans un manège.
|| 4" Terme de guerre. Mouvement de troupes qui
changent leur position pour en prendre une nou-
velle. Faire exécuter des évolutions à un régiment.
Dans cet état de choses, quel espoir de se mesurer
avec avantage contre des hommes vieillis dans la
discipline, formés aux évolutions, instruits dans la
tactique? RAYNAL, Bist. phit. xvm, 47. || Par exten-
sion. Ils [les canards sauvages] attendent la nuit et
font des évolutions autour du bois, ÇHATEAUB. Génie,
i, v, 7. || 11 se dit aussi d'une escadre. Une évolu-
tion navale. || Terme de marine. Rotation d'un na-
vire autour de son axe vertical. Manoeuvre ou mou-
vement qui nécessite un changement d'allure ou de
direction dans le cap. || 5° Terme de musique. Sub-
version du dessus à la basse et réciproquement,
sans qu'il en résulte aucune dissonance dans l'har-.'
monie.
— ÉTYM. Lat. evolutionem, de evolutum, supin
de evolvere, de e, et volvere, rouler (voy. VOLUME).
t ÉVOLUTIONNAIRE (é-vo-lu-sio-nê-r'), adj.
Terme d'art militaire. Qui concerne les évolutions.
t ÉVONYME (é-vo-ni-m'), s. m. || 1° Nom mo-
derne du genre fusain (rhamnacées) dans lequel
on distingue l'évonyme européen, dit vulgairement
fusain, bonnet de prêtre. || 2° Terme de chimie.
Matière extraite des fruits de l'evonymus euro-
pseui, L.
— ÉTYM. Eùrâvup.oî, fusain , de $5 , bien, et
ôvo^a, nom.
ÉVOQUÉ, ÉE (é-vo-ké, kée), part, passé. Un dé--
mon évoqué du fond des enfers. || Une affaire évo-
quée devant la juridiction compétente.
ÉVOQUER (é-vo-ké), v. a. || 1" Faire apparaître
les démons ou les âmes des morts par l'effet de
certaines conjurations. Samuel dit à Saûl : Pour-
quoi avez-vous troublé mon repos en me faisant
évoquer? SACI", Bible, Rois, i, xxvni, is. La femme
lui dit : Qui voulez-vous.que je vous évoque? Évo-
quez-moi Samuel, répondit Saûl, BOSS. Polit, v, 3,
•I. || 2° Figurément, il se dit des orateurs qui apo-
strophent les mânes des héros. Faut-il d'une ombre
illustre évoquer la puissance?.M..J. CHÉN. Tib. il,
2. || Évoquer un souvenir, le rappeler. Il me semble
qu'en prononçant ces paroles on évoque l'his-
toire et qu'on ranime les morts, STAEL, Cor. iv,
4. 1)3° Terme de jurisprudence. Attirer à soi la
connaissance d'une affaire. Le parlement évoque
à soi l'affaire, LA FONT. Troq. Il craignait que les
amis qui leur restaient à la cour n'obtinssent du roi
qu'il évoquât à lui seul le jugement de cette affaire,
D'ALEMB. Destr. des jés. QEuv. t. v, p. i06, dans
POUGENS.
— HIST. xvie s. Las! tu te tais, et aux miennes
demandes Tu ne rens point responses réciproques;
Tant seulement aigres soupirs évoques Du coeur
profond, MAROT, IV, 48.
— ÉTYM. Lat. evocare, de e, et vocare, appeler, "
de vox, voix (voy. voix).
fÉVULSIF, IVE (é-vul-sif, si-v'), adj. Terme
didactique. Qui est propre à arracher.
— ÉTYM. Voy. EVULSION.
f EVULSION (é-vul-sion), s. f. ferme didactique.
Action d'arracher, extraction. Évulsioa d'une dent,
d'un fragment d'os.
— ÉTYM. Lat. evulsionem; de evulsum, supin de
evellere, de e, et vellere, tirer.
EX (èks'), particule qui se joint par le trait d'u-
nion à certains mots pour exprimer l'état ou la po-
sition antérieure d'une personne : un ex-ministre ■
un ex-député (voy. ES....).
— ÉTYM. Lat. ex; grec, i|, hors.
EX-ABRUPTO (è-kza-bru-pto), voy. ABRUPTO.
EVI
EVO
EX-A
— ÉTYM. Lat. evitabilis, de evitare, éviter.
ÉVITAGE (é-vi-ta-j'), s. m. Terme de marine. Es-
pace suffisant pour qu'un navire à l'ancre puisse
facilement tourner lorsque le vent ou la marée
change. ]| Mouvement que fait un navire pour évi-
ter. Faire un évitage. || Largeur que doit avoir une
rivière ou un canal pour le libre passage des grands
bâtiments.
— ÉTYM. Éviter.
ÉVITÉ, ÉE (é-vi-té, tée), port, passé. Dont on
s'est détourné. Un péril évité. Un importun évité.
|| Terme de musique. Cadence évitée, cadence har-
monique à laquelle on ajoute une dissonance pour
moduler ou prolonger la phrase.
ÉVITÉE (é-vi-tée), s. f. Terme de marine. Syno-
nyme d'évitage. Une rivière ou un canal n'a point
assez d'évitage ou d'évitée, lorsqu'il n'y a point as-
sez de largeur pour y faire tourner librement un
vaisseau.
— ÉTYM. Evité.
f ÉVITEMENT (é-vi-te-man), s. m. Action d'évi-
ter. || Terme de chemin de fer. Gares d'évitement,
portion de voie supplémentaire pratiquée de distance
en distance, pour y remiser un train et laisser la
voie principale libre et ouverte.
— HIST; xvie s. Evitement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Éviter.
ÉVITER (é-vi-té), v. a. || 1° Se détourner de per-
sonnes du d'objets, dont la rencontre est désagréa-
ble pu nuisible. Seigneur, depuis six mois je l'évite
et je l'aime, RAC. Phèdre, iv, 2. Un songe (me de-
vrais-je inquiéter d'un songe?) Entretient dans mon
coeur un ennui qui le ronge; Je l'évite partout,
partout il me poursuit, m. Âlh. ri, 5. Évite un mal-
heureux, abandonne un coupable, ID. Andr. m, 3.
De combien de soupirs interrompant le cours, Ai-je
évité vos yeux que je cherchais toujours? m. Brit.
m, 8. Ce qui me désespère, c'est que je n'y vois
point de remède; car la comtesse m'évite, MARI-
VAUX, l'Heur, stratag. i, 3. || Dans le style élevé,
il se dit aussi des choses. Ses yeux qui vainement
"voulaient vous éviter, RAC. Phèd. a, i. Ne cherche
point la mort qui voulait t'éviter, VOLT. Ali. il, 4.
|| 8° Échapper à. Éviter la prison. On ne peut éviter
sa destinée. Éviter un danger. La vertu la plus
ferme évite les hasards; Qui s'expose au péril veut
: bien trouver sa perte, CORN. Poly. n, 4. || Ne pas
donner lieu.. Éviter une querelle. || Avec de et l'in-
; finitif. Un vers était trop faible, et vous le rendez
dur;-J'évite d'être long et je deviens obscur, BOIL.
Art p. I. 11 évite uniquement de donner dans le
sens des autres et d'être de l'avis de quelqu'un, LA
BRUY. v, Duclos, ami sûr, homme vrai, mais cir-
conspect, et qui faisait cas de ce livre, évita de
m'en parler par écrit, J. J. ROUSS. Confess. xi. || Avec
que et le subjonctif. J'évitais qu'il ne m'en parlât.
|| On pourrait aussi supprimer ne : J'évitais qu'il
m'en parlât. || 3° Terme de musique. Éviter une ca-
dence, passer brusquement, dans une note de ca-
dence, à un accord différent de celui qu'elle an-
nonçait; ajouter à cet accord final une dissonance
pour faire transition. || 4° V. n. Terme de marine.
Un vaisseau a évité, lorsqu'il a changé bout pour
bout, à la longueur de son câble, sans qu'il ait levé
ms ancres. || Éviter à la marée, présenter l'avant au
courant de la mer, .à la longueur des amarres. || Évi-
ter au vent, présenter l'avant au lieu d'où le vent
vient. || 5° S'éviter, v. réfl. Se détourner l'un de
l'autre. Pour Yalère et Cléon, quoique je sois bien
sûre Qu'ils se connaissent fort, ils s'évitent tous
deux, GRESSET, Méchant, iv, 4. || S'éviter, faire ef-
fort pour perdre souvenir de soi-même. Possédé
d'un ennui qu'il ne saurait dompter, Il craint d'être
à soi-même et cherche à s'éviter, BOIL. Épît. v.
M'élant imposé la loi de courir le monde et de m'é-
viter moi-même, VOLT. Princesse de Bab. 8. |j Être
évité. C'est un inconvénient, une dépense, qui peut
s'éviter.
— REM. Peut-on dire éviter quelque chose à quel-
qu'un ? On le trouve dans de bons auteurs : Elle ve-
nait lui demander.... de lui éviter une place dont je
ne voulais point [pour elle], ST-SIM. t. vin, p. 254,
édit. CHÉRUEL; Son exemple me dirigeait et m'a peut-
être évité bien des faux pas, MARIVAUX, Paysan
par», part. 7 ; Le lapin évite par là à ses petits les
inconvénients du bas âge, BUFFON, Lapin; Je veux
vous éviter l'ennui de trouver cet homme maussade,
HARMONTEL, dans LAVEAUX. Néanmoins il ne paraît
pas qu'éviter puisse avoir un régime indirect; nous
évitons quelque chose, mais nous ne l'évitons pas
à quelqu'un; nous ne pouvons que le lui faire évi-
ter. C'est épargner qu'il faut employer en ce cas.
Ce qui rend l'emploi d'éviter impossible, c'est qu'il
n'a pas de régime indirect, et que, si on lui en donne
un (comme on fait avec quelques verbes, par exem-
ple : achetez-moi un livre, cherchez-moi un loge-
ment), ce régime indirect équivaut à pour; ce qui
n'a pas de sens dans éviter à quelqu'un quelque
chose. Cette locution vicieuse paraît être née au
commencement du xviue siècle.
— HIST. XVe s. Eviter aux inconvénients, Gloss.
de l'histoire de Paris, dans LACURNE. || xvr" s. Pour
éviter aux inconvénients, je vous prie, veuillez faire
le vouloir du roy, MARG. Lelt. 141. S fin que nous
sçachions ce que nous devons suivre ou appeter,
et qu'il nous faut fuir et éviter, AMÏOT, Préf. iv,
28. Combien qu'ils gouvernassent fort moderéement,
ils ne peurent éviter qu'ils ne tombassent en soup-
çons et murmures du peuple, ID. Numa, 4. Evitant
toutes compagnies, il se tenait es plus solitaires et
plus esgarez endroits des champs, ID. Timol. 7.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. évitai"; ital. evi-
tare ; du latin evitare, d'une racine vit, qui se
trouve dans in-vitare et dans le simple vitare. Eviter
a été d'abord neutre, et il était resté neutre dans
cette ancienne phrase de palais : éviter aux frais.
' ËVOCABLE (é-vo-ka-bl') adj. || 1° Qu'on peut
évoquer. Un démon évocable. || 2° Terme de juris-
prudence. Il se dit des causes que certains tribu-
naux peuvent évoquer.
— ÉTYM. Évoquer.
ÉVOCATION (é-vo-ka-sion; envers, de cinq syl-
labes), s. f. || i° Terme de magie. Action d'évoquer,
de faire apparaître les démons, les ombres ou les
âmes des morts. On raconte de cet empereur super-
stitieux [Julien] qu'assistant un jour à une évoca-
tion de démons, il fut tellement effrayé àleur appa-
rition qu'il fit le signe de la croix et qu'aussitôt les
démons s'évanouirent, DIDEROT, Opin. des anc. phi-
los. (Éclectisme). || 2° Terme de procédure. Action,
de la part d'un tribunal supérieur, de retenir la con-
naissance d'une affaire qui n'a pas subi le premier
degré de juridiction, ou de s'en saisir d'office. La
cour de cassation est chargée de statuer sur les de-
mandes en évocation. || L'évocation du principal, se
dit pour un appel interjeté d'une sentence qui n'a
été rendue que sur un incident. Il y a requête pour
l'évocation du principal, PATRU, Plaidoyer a, dans
RICHELET.
— HIST. xvi" s. Les abus qui se font par faveurs
et surprises, Aux évocations, et aux causes commi-
ses, DU BELLAY, VIII, 62, reCtO.
— ÉTYM. Prov. etocatio ; du lat. evocationem, de
evocare, évoquer.
ÉVOCATOIRE (é-vo-ka-toi-r'), adj. Terme de ju-
risprudence. Qui donne lieu à une évocation. Cause
évocatoire. || Cédule évocatoire, acte qu'on faisait
signer à la partie adverse, pour lui déclarer qu'on
entendait se pourvoir au conseil, afin d'évoquer
l'affaire à un autre parlement.
— ÉTYM. Lat. evocatorius, de evocare, évoquer.
j-ÉVOÉ ou ÉVOHÉ (é-vo-é). Terme d'antiquité.
Cri que l'on faisait entendre dans les orgies, pour
invoquer Bacchus.
f ÉYOLAGE (é-vo-la-j'), s. m. Période pendant
laquelle les étangs de la Dombe sont pleins d'eau et
donnent du poisson, et qui est suivie de l'assec.
— ÉTYM. Ancien adjectif eveux ou evol signifiant
aqueux et venant de eve (voy. EAU).
f ÉVOLUÉ, ÉE (é-vo-lu-é, ée), adj. Terme di-
dactique. Qui a subi son évolution, son développe-
ment. La fièvre jaune évoluée.
— ÉTYM. Voy. ÉVOLUTION.
f ÉVOLUER (é-vo-lu-é) ,v. n. || 1° Terme d'art mili-
taire. Exécuter des évolutions. || Terme de marine.
Bâtiment qui évolue bien. || 2° Terme de métier.
Faire un tour sur soi-même. On fait évoluer des
meules à deux cents tours par seconde, pour les met-
tre à l'épreuve. || 3° Fig. et néologisme. Passer par
des phases progressives. Dans l'histoire on voit les
formes de la liberté évoluer successivement.
— ÉTYM. Voy. ÉVOLUTION.
fÉVOLUTÉ, ÉE (é-vo-lu-té, tée), adj. Terme de
zoologie. Se dit de coquilles univalves qui s'enrou-
lent dans le plan vertical, et dont la spire est plus
ou moins allongée.
— ÉTYM. Voy. ÉVOLUTION.
t ÉVOLUTIF, TVE (é-vo-lu-tif, ti-v'), adj. Néolo-
gisme. Qui a la propriété de développer, de procurer
l'évolution. La force évolutive inhérente aux sociétés.
— ÉTYM. Voy ÉVOLUTION.
ÉVOLUTION (é-vo-lu-sion; en vers, de cinq sylla-
bes) , s. f. || 1° Terme de physiologie. Action de sortir
en se déroulant. L'évolution des feuilles, des bour-
geons. Le papillon, comme le poulet, parvient à l'état
de perfection par une évolution dont les Malpighi, les
Swamnierdam, les Réaumur nous ont dévoilé les
degrés, BONNET, Consid. corps organ. QEuv. t. v,
p. 281, dans POUGENS. || Évolution organique, sys-
tème physiologique dont les partisans supposent, à
tort, que le nouvel être qui résulte de l'acte de la
génération préexistait à cet acte ; ce système est
opposé à l'épigenèse. Tant de faits divers que j'ai
rassemblés dans cet ouvrage en faveur de l'évolu-
tion, prouvent assez que les corps organisés ne sont
point proprement engendrés, mais qu'ils préexis-
taient originairement en petit, BONNET,- Consid.
corps org. QEuv. t. vi, p. 3)8, dans POUGENS.
|| 2° Fig. Développement d'une idée, d'un système,
d'une science, d'un art. || L'évolution historique, le
développement des sociétés et de leur civilisation
suivant un ordre déterminé. || 3° Mouvements du
corps dans les exercices. Qu'il apprenne à faire tous
les pas qui favorisent les évolutions du corps, à
prendre dans toutes les attitudes une position aisée
et solide, J. J. ROUSS. Ém. u. || S'applique aux divers
mouvements qu'on fait exécuter dans un manège.
|| 4" Terme de guerre. Mouvement de troupes qui
changent leur position pour en prendre une nou-
velle. Faire exécuter des évolutions à un régiment.
Dans cet état de choses, quel espoir de se mesurer
avec avantage contre des hommes vieillis dans la
discipline, formés aux évolutions, instruits dans la
tactique? RAYNAL, Bist. phit. xvm, 47. || Par exten-
sion. Ils [les canards sauvages] attendent la nuit et
font des évolutions autour du bois, ÇHATEAUB. Génie,
i, v, 7. || 11 se dit aussi d'une escadre. Une évolu-
tion navale. || Terme de marine. Rotation d'un na-
vire autour de son axe vertical. Manoeuvre ou mou-
vement qui nécessite un changement d'allure ou de
direction dans le cap. || 5° Terme de musique. Sub-
version du dessus à la basse et réciproquement,
sans qu'il en résulte aucune dissonance dans l'har-.'
monie.
— ÉTYM. Lat. evolutionem, de evolutum, supin
de evolvere, de e, et volvere, rouler (voy. VOLUME).
t ÉVOLUTIONNAIRE (é-vo-lu-sio-nê-r'), adj.
Terme d'art militaire. Qui concerne les évolutions.
t ÉVONYME (é-vo-ni-m'), s. m. || 1° Nom mo-
derne du genre fusain (rhamnacées) dans lequel
on distingue l'évonyme européen, dit vulgairement
fusain, bonnet de prêtre. || 2° Terme de chimie.
Matière extraite des fruits de l'evonymus euro-
pseui, L.
— ÉTYM. Eùrâvup.oî, fusain , de $5 , bien, et
ôvo^a, nom.
ÉVOQUÉ, ÉE (é-vo-ké, kée), part, passé. Un dé--
mon évoqué du fond des enfers. || Une affaire évo-
quée devant la juridiction compétente.
ÉVOQUER (é-vo-ké), v. a. || 1" Faire apparaître
les démons ou les âmes des morts par l'effet de
certaines conjurations. Samuel dit à Saûl : Pour-
quoi avez-vous troublé mon repos en me faisant
évoquer? SACI", Bible, Rois, i, xxvni, is. La femme
lui dit : Qui voulez-vous.que je vous évoque? Évo-
quez-moi Samuel, répondit Saûl, BOSS. Polit, v, 3,
•I. || 2° Figurément, il se dit des orateurs qui apo-
strophent les mânes des héros. Faut-il d'une ombre
illustre évoquer la puissance?.M..J. CHÉN. Tib. il,
2. || Évoquer un souvenir, le rappeler. Il me semble
qu'en prononçant ces paroles on évoque l'his-
toire et qu'on ranime les morts, STAEL, Cor. iv,
4. 1)3° Terme de jurisprudence. Attirer à soi la
connaissance d'une affaire. Le parlement évoque
à soi l'affaire, LA FONT. Troq. Il craignait que les
amis qui leur restaient à la cour n'obtinssent du roi
qu'il évoquât à lui seul le jugement de cette affaire,
D'ALEMB. Destr. des jés. QEuv. t. v, p. i06, dans
POUGENS.
— HIST. xvie s. Las! tu te tais, et aux miennes
demandes Tu ne rens point responses réciproques;
Tant seulement aigres soupirs évoques Du coeur
profond, MAROT, IV, 48.
— ÉTYM. Lat. evocare, de e, et vocare, appeler, "
de vox, voix (voy. voix).
fÉVULSIF, IVE (é-vul-sif, si-v'), adj. Terme
didactique. Qui est propre à arracher.
— ÉTYM. Voy. EVULSION.
f EVULSION (é-vul-sion), s. f. ferme didactique.
Action d'arracher, extraction. Évulsioa d'une dent,
d'un fragment d'os.
— ÉTYM. Lat. evulsionem; de evulsum, supin de
evellere, de e, et vellere, tirer.
EX (èks'), particule qui se joint par le trait d'u-
nion à certains mots pour exprimer l'état ou la po-
sition antérieure d'une personne : un ex-ministre ■
un ex-député (voy. ES....).
— ÉTYM. Lat. ex; grec, i|, hors.
EX-ABRUPTO (è-kza-bru-pto), voy. ABRUPTO.
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