Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-05-07
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1924 07 mai 1924
Description : 1924/05/07 (Numéro 17016). 1924/05/07 (Numéro 17016).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
LE MERCREDI 7 MAI 1924
3
ÉDITION
DE 5 HEURES DU MATIN
r LA CRISE POLITIQUE
ALLEMANDE
PERSPECTIVES OU PRONOSTICS
Berlin, 6 mai.
La Gazette de la Croix, nationaliste,
écrit au sujet des conclusions des experts
« Notre situation serait meilleure si nous
ne montrions à l'étranger que le point de
vue national et si nous faisions voir que
nous ne repoussons pas les conclusions des
eaperts deibyf en blanc, mais que nous de-
vons distuier our certaius points. Nous ne
fixerens,pas ces conditions, mais nous di-
rons qu'elles doivent être formulées d'une
façon claire et précise. Ceci est indispensa-
ble pour le cas où les nationalistes, en tant
que parti numériquement le plus nom-
breux, recevrait la mission de former le
gouvernement. Enfin, l'étranger doit sa-
voir que les partis ne peuvent modifier
leurs principes, avec lesquels il$' se sont
entre électeurs et élus est une chose qui va
de soi. »
La Ga»ette de Vosa envisage comme pos-
sible la formation d'une majorité gouverne-
mentale sans les nationalistes. La grande
coalition (socialistes, populistes, centré,
parti démocrate) comprendrait 282 suffra-
ges à ceux-ci s'ajoutent les 10 membres du
parti des paysans bavarois, l'Union écono-
mique et les cinq Hanovriens qui tiennent
de près,aux quatre grands partis.
Il ne restera donc à l'opposition que 203
mandats. En outre, dans l'ancien Reichs-
tag, les populistes bavarois ont voté le plus
souvent avec les partis moyens, et il n'est
pas du tout dit que dans la nouvelle assem-
blée ils consentiront à servir de serre-file
aux nationalistes.
Le quorum nécessaire
Berlin, 6 mai.
Les parlementaires socialistes ne croient
pas qu'une majorité des deux tiers soit né-
cessaire pour voter le projet de loi retatif
la transformation des chemins de fer du
Reich en une société par actions. La ma-
jorité simple suffirait, car ce projet ne
porte pas atteinte à la Constitution.
Le ministère bavarois
Munich, 6 mai.
Le bruit court que les populistes bava-
rois ont l'intention de charger de nouveau
M. von Knilling de la formation du non-
veau cabinet. (Havas.)
i.
Les assassinats
i de MM. Erzberger et Ratheneau
Berlin, 6 mai.
Hier a été arrêté à Munich l'étudiant
Gunther Brand, suspecté d'avoir pris une
part active non seulement au meurtre de
M. Rathenau, mais aussi à celui de M.
Erzberger. Brand, qui est âgé de vingt-six
ans, est un ancien officier de la marine.
Depuis 1918 il était membre de la brigade
Ehrardt et président de la section saxonne
de l'association de la Jeunesse allemande.
Il va être transféré à Leipzig, où il sera
traduit devant le tribunal d'empire.
,¡'(,Pourquoi ce rêve étrange de faire voya-
it ger vos dépouilles mortelles sept fois par
semaine? Laissons notre corps reposer
dans la tombe qui sera celle que nous
aurons su mériter. Ne troublons point,
Seigneur, notre éternel sommeil par de
vaines parades posthumes. Respectons
la mort.
Mais le jeune roi ne daigna pas.suivre
.les bons avis de son premier ministre.
Il ordonna.
Que mes soldats soient prèts Dans
trois jours nous partirons vers la lutte
et vers la victoire 1
Le courtisan se soumit. Les trompes
guerrières retentirent.
Trois jours plus tard, conduite par le
superbe Asdroubal VIII la plus belle ar-
mée du monde partit gagner une gloire
nouvelle pour ses vieux étendards.
Un roi fut battu, son royaume con-
quis puis d'autres rois et` d'autres
royaumes furent soumis, trois, quatre,
cinq, six.
Ce ne fut que lorsque la septième
guerre commença que le prince remar-
qua combien il s'était éloigné de son
pays et combien ses armées étaient fati-
guées.
Mais il était trop tard pour revenir sur
ses pas.
Rempli de l'orgueil de six victoires,
confiant en son étoile, ivre encore du
rêve insensé de conquête, il attaqua le
septième adversaire.
Le choc fut terrible.
La lutte dura toute une journée.
A l'heure du crépuscule, les bataillons
d'Asdroubal étaient anéantis.
Seul, le jeune roi, tout couvert de blés-
sures, se battait encore.
II se battait avec un chevalier farou.
che, qui n'était autre que l'empereur de
ces contrées.
Chevauchant sur leurs étalons rou-
ges de sang, les deux ennemis se pour-
chassaient à travers champs et forêts.
A l'orée d'un bois noir, Asdroubal
tomba, transpercé par la lance du vain-
queur.
Et son coursier, libre de toute charge,
hennit joyeusement et s'en fut léger
comme une hirondelle.
Et le jeune Asdroubal expira sous le
ciel nocturne.
Une lionne affamée passait par là
elle lécha le sang de ses blessures et dé-
chira son corps meurtri.
Plus tard, trois hyènes accoururent et
se partagèrent les chairs du festin royal.
A l'aube, trois corbeaux déchiquetè-
rent les yeux du prince et enlevèrent les
derniers lambeaux de muscles attachés
à ses os.
Et les corbeaux s'envolèrent vers i ho-
rizon, là-bas où tout un champ de ba-
taille, couvert de morts, les attendait.
Et c'est ainsi que s'accomplit le rêve
Sèment du dernier Asdroubal qui avait
désiré pour son corps sept tombeaux dif-
férents.
Et ces sept tombeaux désirés furent
une lionne, trois hyènes et trois cor-
beaux 1 Victor Eftimiu
(Adapté du roumain par. Guillot de Saix.l
Dernière Heure
LES RAPPORTS DES EXPERTS
Les conversations diplomatiques
Bruxelles, 6 mai.
M. Hymans, ministre des affaires étran-
gères, a reçu ce matin la visite de M. Her-
bette, ambassadeur de France, avec qui il
s'est entretenu des conversations que M.
Theunis et lui ont eues aux Chequers avec
le premier ministre anglais.
Une déclaration aux Communes
Londres, 6 mai.
Cet après-midi, à la Chambre des com-
munes, en réponse à une question, M.
Clynes a déclaré que le gouvernement
britannique espérait que les rapports des
comités d'experts auraient pour résultat
d'établir à nouveau entre les gouverne-
ments intéressés une politique commune
au sujet du paiement des réparations.
L'orateur déclara ensuite que l'attitude
des gouvernements anglais et français à
l'égard du rapport du comité Dawes avait
été nettement définie dans les notes adres-
sées par ces deux gouvernements à la
C.D.R. les 24 et 27 avril, et qu'il n'avait
rien à ajouter à ce que contenait la note
britannique.
Les perquisitions auraient amené
d'importantes découvertes
Berlin, 6 mai.
L'ambassadeur des soviets semble avoir
ajourné son départ. Le bruit court que ce
serait sur l'invitation du gouvernement de
Moscou qui ne voudrait pas pousser les
choses à l'extrême, mais de toute façon
M. Krestinski ira faire son rapport à Mos-
cou dans le courant de la semaine.
Le gouvernement des soviets a fait fer-
mer non seulement la délégation commer-
ciale à Berlin, mais aussi les sous-délé-
gations de Hambourg et de Leipzig. Toutes
les négociations en cours avec les firmes
allemandes ont été rompues et la Russie ne
prendra pas part à la foire internationale
de Cologne.
Du côté allemand, on annonce que sept
fonctionnaires de la délégation commer-
ciale russe à Berlin ont été arrêtés sur un
mandat du juge d'instruction. Une en-
quête étant en cours, le gouvernement al-
lemand ne pourrait plus intervenir et de-
vrait laisser l'instruction suivre son cours.
Au cours de la perquisition la déléga-
tion commerciale russe, des tracts invitant
les militaires et les policiers à la désobéis-
sance ont été découverts. (Havas.)
REPRÉSAILLES DES SOVIETS
Berlin, 6 mai.
D'après le journal Nakanune, organe de
l'ambassade soviétique à Berlin, le gouver-
nement soviétique a fait arrêter à ta jron-
tière toutes 1es marchandises, y compris le
bté, à destinatîon de l'Allemagne.
D'après le même organe, les sept fonc-
tionnaires soviétiques arrêtés ont été con-
duits devant le juge d'instruction, qui a
remis en liberté eux d'entre eux. Les cinq
autres ont été incarcérés dans la prison de
Moabit. Iis ont commencé aussitôt la grève
de la faim.
,Demain, à l'occasion de sa réouver-
ture, le restaurant des Ambassadeurs,
aux Champs-Elysées, donne un grand
dîner de gala, la première manifesta-
tion printanière de cuisine française.
Tous les jours aux thés, les danseurs
Laune et Louise.
Elysée 24-84. J.-B. Fées fils et Meunier,
directeurs.
Vers le mont Everest
La maladie du général Bruce
Les nouvelles sur la troisième expé-
dition anglaise pour effectuer l'ascen-
sion du mont Everest et dont nous avons
donné de longs détails, il y a quelques
jours, sont bonnes et mauvaises à la fois.
Elles sont bonnes en ce sens que le
temps a, par extraordinaire, favorisé
les courageux explorateurs et alpinistes
anglaise. Tous les membres de l'expédi-
tion excepté le général Bruce se
portent très bien d'après les dernières
dépêches, ainsi que les interprètes, les
porteurs, les cuisiniers et les bêtes de
somme elles sont au nombre de 300.
Et quelle différence au point de vue de
l'état atmosphérique avec 1922, ajoutant
les dépêches I Il y a dix jours, la neige
tombait à flocons et une couche épaisse
couverait tout le pays, plaines et monta-
gnes. Et quand l'expédition anglaise ar-
riva à Phari-Djong, qu'on peut appeler
le quartier général de l'expédition, le
point do départ vers les hauteurs, la
neige avait disparu, au grand étonne-
ment des Anglais, et un calme régnait
partout il faisait beau, doux, un temps
superbe, on respirait l'air embaumé à
pleins poumons.
Les nouvelles sont mauvaises parce que
le général Bruce, le chef de l'expédition,
a dû rebrousser chemin et gagner Dar-
jeeling, aux Indes, sur les instances du
major Hingston, le médecin de l'expédi-
tion. Atteint de malaria, aussitôt l'arri-
vée de l'expédition à Phari-Djong, le gé-
néral Bruce ne pouvait plus rester là-
haut. L'expédition est maintenant placée
sous le commandementdu lieutenant-co-
lonel Nomtan et elle continuerason chemin
avec le même courage et le même espoir
d'arriver au but. Néanmoins, disent en-
core les dépêches, l'absence du général
Bruce a laissé un vide difficile à com-
bler. Tous les membres de l'expédition,
y compris les porteurs thibétains, qui
étaient très attachés au général, espèrent
que le malade se rétablira vite pour re-
joindre ses camarades et diriger en per-
sonne l'ascension.
Une dépêche ultérieure adressée par
le lieutenant-colonel Norton au Times
donne de longs détails sur la marche de
l'expédition et surtout sur la maladie
du général Bruce. Le départ du général
a été le coup le plus terrible porté à
notre expédition, dit le colonel Norton.
Si au moins le général, après quelques
jours de repos, revenait pour reprendre
la direction de l'expédition Malheureu-
sement non, car il est à craindre que son
absence ne soit permanente. Et le colo-
nel ajoute que tous ceux qui savent ce
que signifie la personnalité du général
BiMca pour les membres anglais de 1 ex-
AU PAYS DES SOVIETS
Mesures de répression
Riga, G uraï,
Les arrestations de membres de l'oppo-
sition continuent dans l'armée russe. Un
nouveau complot aurait été découvert à
Moscou.
Un jugement de la Jeunesse oommuniste
La Jeunesse communiste de Khaltourino,
près Petrograd, qui a iendu récemment un
arrêt condamnant Dieu (sic), a traduit la
Bible en jugement et a conclu qu'il faut
anéantir tous les exemplaires de la Bible'
(sic) dans toutes les 'bibliothèques, sauf la
quantité nécessaire aux travaux scienti-
fiques.
LA CRISE MINISTÉRIELLE YOUGOSLAVE
Belgrade, G mai.
Les consultations de la Couronne con-
cernant la solution de la crise ministérielle
étant terminées, le Roi a donné aujour-
d'hui au président démissionnaire, M. Pa-
chitch, le mandat de constituer un cabinet
de travail parlementaire.
M Pachitch ayant consulté les membres
du gouvernement et constaté l'impossibi-
lité de constituer le cabinet dans les con-
ditions indiquées, a rendu au Roi son man-
dat cet après midi..
Le quatrième centenaire
de la mort de Bayard
Rome, .6 mai.
On mande de Turin au Corriere d'ItaLia
Le quatrième centenaire de la mort de
Bayard a été célébré solennellement à
Vecchia, près de Roasio, non loin du lieu
où le chevalier fut mortellement blessé.
Le curé de Roasio a dit la messe devant
la petite église pavoisée aux couleurs fran-
çaises et italiennes, en présence de la po-
pulation de Roasio et des localités voi-
sines, ainsi que des membres de la colonie
française de Turin qui ont été l'objet de
I chaleureuses démonstrations de sympathie,
L'AMÉRIQUE SÈCHE
Un traité anglo-américain
Londres, 6 mai.
Le roi Georges a signé aujourd'hui un
nouveau traité anglo-américain réglemen-
tant le transport des vins et liqueurs à
bord des navires anglais dans les eaux ter-
ritoriales américaines.
Ce document a été envoyé aujourd'hui
même à Washington. Le nouveau traité
n'entrera en vigueur qu'après l'échange des
instruments de ratification.
LA FEMME AUX CHEVEUX COUPÉS
A« LA NINON »
New-York, 6 mai.
La femme aux cheveux coupés à « la Ni-
non o et son mari, accusés d'avoir, le
ler avril, abattu un caissier coups de re-
volver, ont été condamnés à une période
d'emprisonnement pouvant varier de dix
à vingt ans, en conformité du Code pénal
de New-York
pédition, pour les autorités thibétaines,
pour les porteurs et les domestiques in-
digènes, pour toutes les personnes avec
lesquelles l'expédition vient en contact,
comprendront la gravité de cette nou-
velle. Le général Bruce a créé une at-
mosphère unique, et quant au point
de vue pratique, ses connaissances
du peuple et des conditions du
pays et sa méthode d'aplanir toutes
les difficultés donnent à son absence
une importanca dont les oonséquences
pèseront sur l'expédition jusqu'à la fin
de la tâche qu'elle a entreprise.
C. Ghryssaphidès
Une Basilique Jeanne-d'Arc
Mercredi 7 mai, Triduum préparatoire à
la Fête nationale de sainte Jeanne d'Arc.
Eglise Saint-Denys de la Chapelle, 96, rue
de la Chapelle, Paris-XVIII" (Nord-Sud
Torcy).
Jeudi 8 mai, journée de la Croix-Rouge
française de 6 heures à 10 heures, messes
pour la France à 4 heures, office solennel,
sous la présidence de Mgr de Guébriant.
Sermon par le R. P. Boutry. 0. P.
A la mémoire des héros polonais,
tombés au champ d'honneur
Le vendredi 9 mai, à 11 heures du matin,
à l'église polonaise de l'Assomption (263 bis,
rue Saint-Honoré), « l'Union des Anciens
combattants polonais dans les armées al-
liées en France », dont le président d'hon-
neur est le maréchal Foch, organise une
cérémonie solennelle, sous la présidence
de S. Em le cardinal Dubois, archevêque
de Paris, en présence du représentant de
M. le président de la République, de tous
les ambassadeurs et ministres alliés et neu-
tres, des membres du gouvernement fran-
çais, du général Gouraud, gouverneur mi-
litaire de Paris de M. Chlapowski, minis-
tre de Pologne, entourés des membres de la
légation de Pologne, des officiers polonais
se trouvant à Paris, des Associations des
anciens combattants alliés et de toutes les
associations polonaises.
Un accident sur la ligne de Belfort
Un tué, plusieurs blessés
Un accident de chemin de fer dont la
cause n'a pu encore être déterminée s'est
produit la nuit dernière sur la ligne de
Paris à Belfort. Le rapide n° 35 à des-
tination de Mulhouse a pris en échaipe
la queue d'un train de marchandises en
gare de Port-d'Atelier.
Plusieurs wagons du train tamponné
ont été brisés. Un agent de la Compa-
gnie de l'Est a été tué, deux autres ont
été blessés. Un agent du wagon-restau-
rant du rapide tamponneur a été égale-
ment blessé.
La voie ayant été obstruée par les dé-
bris des wagons, les trains ont subi des
retards dans les deux sens.
EXÉCUTION DE PIRATES CHINOIS
Trente-huit sont fusillés
Hong-Kong, 6 mai.
Trente-huit pirates chinois qui avaient
pillé récemment le navire Kwongtak, dans
les eaux de Hong-Kong, ont été fusillés sur
l'ordre des autorités chinoises du district
de Heung-Chan, en présence de la police, de
Les Journaux du matin
LE DISCOURS DE M. POINCARÉ
Le Figaro, M. Henri Vonoven
Que dimanche prochain les électeurs en-
voient au Palais-Bourbon une majorité de
députés persuadés que leurs collègues du
Reichstag ne sont pas des frères », en
qui nous devcns mettre notre confiance,
qu'il faut séduire à force de bonne volonté,
d'attentions et de capitulations, mais des
adversaires rusés et respectueux de la for-
ce, et l'assemblée allemande nouvelle, en
ses nuances changées, ne sera ni plus ni
moins inquiétante que l'autre. Le Reichs-
tag qui rassura le mieux les socialistes
français c'est celui de 1914, qui a voté la
guerre en acclamant Guillaume. Ici, con-
servons un gouvernement qui ouvre les
yeux et défende nos droits. La politique
française s'incarne depuis vingt-huit mois
en la personne de l'homme éminent qu'ap-
plaudissaient hier les représentants des
chambres de commerce. Mais ce n'est pas
assez de se fier à lui, de l'admirer, si l'on
ne maintient pas dimanche son soutien, le
fondement de son action, une majorité na-
tionale sans laquelle disparaîtra vite son
oeuvre même.
Pendant deux ans, cette œuvre, on a
tenté de la ruiner en le renversant, en le
calomniant, en criant « Poincaré, c est la
guerre On imprime à présent « Le Bloc
national, c'est la guerre » Le procédé ne
change pas, Naguère on frappait à la tête,
on vise à la base maintenant. Puissent les
électeurs comprendre, comme le compre-
naient hier les négociants des grandes vil-
les de France réunis à Luna-Park, que no-
tre sort ne s'est pas joué avant-hier en Al-
lemagne. C'est nous qui, dans quatre jours,
en France, déciderons de notre destin.
L'Echo nafiional, M. André Tardieu
Hommes ? On leur dit cc Nous ne vous
présentons que des ouvriers et des pay-
sans. » Et la tête de liste est André Marty.
André Marty n'est ni paysan ni ouvrier
c'est un fonctionnaire de la révolution.
Avant, Marty était un officier de marine
fort recherché dans sa tenue et d'une
grande dureté dans le service.
Plusieurs de ses subordonnés d'autrefois
m'ont écrit des lettres savoureuses sur les
punitions qu'il prodiguait avec un zèle
excessif.
Sur le Mirabeau le personnel des ma-
chines appelait Marty le kronprinz et ce
nom seul me dispense".
Voilà l'homme qu'acclament aujourd'hui
tous les antimilitaristes de la banlieue
parisienne je me permets de le leur faire
observer avec quelque ironie.
Ils n'aiment pas cela et souvent ils cou-
vrent ma voix par une tumultueuse obs-
truction.
Mais souvent aussi je leur impose ma
démonstration, dont ce qui précède n'est
que la première partie.
La seconde partie vise lacté même qui
sert de base à la candidature de Marty
je veux dire sa tentative de désertion
en 1919.
Marty, candidat, explique que cet acte
fut d'ordre politique et fondé sur une
sagace observation de l'état de la Russie
et de nos relations avec les soviets.
HENRI HEINE PROPHÈTE
La véritable figure
de l'Allemagne
Parmi les poètes d'outre-Rhin, il n'en est
peut-être pas dont la lecture soit plus pro-
fitable aux Français que celle d'Henri
Heine. Il faut se placer ici au point de
vue purement psychologique, car cet Alle-
mand de Dusseldorf, insuffisamment af-
finé malgré ses longs séjours à Paris, ne
connaît, trop souvent, ni mesure ni tenue,
verse même parfois dans le cynisme le
plus révoltant. Mais il connaît admirable-
ment le caractère et la mentalité de ses
compatriotes. Son œuvre, qui datera bien-
tôt d'un siècle, reste profondément vraie
et pleine d'actualité si les Allemands ont
évolué depuis lors, ce n'est certes pas à
leur avantage. A lire Heine, on n'éprou-
vera pas une médiocre jouissance intellec-
tuelle avec moins de profondeur et de
majesté que Gœthe, il possède à un degré
supérieur la verve primesautière, l'ironie
amère et mordante, un rare bonheur d'ex
pression, une abondance d'images et un
sel gaulois qu'on chercherait en vain dans
toute la littérature allemande.
Qu'on relise surtout les causeries sur
L'Histoire de la Religion et de la Philoso-
phie en Allemagne, parues par fragmente
dans la Ttevue des Deux Mondes vers 1830
le livre III De Kant jusqu'à Hégel, où l'au-
teur persifle le plus agréablement du
monde les trois principaux représentants
de la philosophie allemande, Kant, Fichte
et Hegel, est de tous points intéressant.
Rappelons-en à l'heure des élections alle-
mandes certains passages, qui ont acquis
ces derniers temps un renouveau d'actua-
lité. M. M B.
« Si la main du Kantien frappe fort et
juste, parce que son eœniî n'est ému
d'aucun respect traditionnel si le Fich-
téen brave hardiment le danger que,
pour lui, n'existe pas dans la réalité,
l'Hégélien sera terrible parce qu'il s'iden-
tifie avec les forces primitives de la na-
ture, parce qu'il peut évoquer les vertus
démoniaques du vieux panthéisme ger-
main et qu'alors se réveille en lui, ins-
tinctivement, la volupté de se battre,
que nous retrouvons chez ses ancêtres,
les Germains, et qui ne lutte ni pour
anéantir ni pour vaincre, mais unique-
ment pour se battre. Les vieux dieux
de pierre surgissent alors des décom-
bres depuis longtemps ensevelis, se
frottent des yeux la poussière millé-
naire, et Thor bondit enfin, brandit son
marteau gigantesque et brise les cathé-
drales gothiques. Français, ne riez pas
du conseil que vous donne un rêveur
en vous mettant en garde contre les pe-
tits-fils de Kant, de Fichte et de Hegel 1
II se prépare en Allemagne un coup
formidable, en comparaison duquel la
Révolution française aura les allure
d'une innocente idylle. Pour le moment,
tout paraît assez calme, et si tels ou tels
esquissent, ici ou là, des gestes inquiets,
gardez-vous de croire qu'ils seront les
acteurs de demain.
» Car ce jouir viendra. Comme sur
les gradins d'un amphithéâtre, les peu-
ples se grouperont autour de l'Allema-
gne pour contempler les grands tour-
nois. Vous, Français, tenez-vous alors
tranquilles et à l'écart, je yjaus le çon-
Le malheur c'est qu'en 1919 Marty n'a-
vait pas songé à cette explication il avait
même fourni l'explication exactement in-
verse.
L'Avenir, M. Louis Bard
M. Raoul Péret croit qu'il y a trop de
députés. Il aimerait qu'on en diminuât le
nombre. Peut-être a-t-il raison, car plus
on est nombreux, moins bien on travaille.
Mais il y a d'autres raisons à cette sorte de
carence, et la principale réside dans le
manque de discipline et ]e manque de mé-
thode.
La Chambre tient beaucoup de séances
publiques. Il y en a trop. Le temps man-
que ensuite aux commissions pour travail-
ler sérieusement.
Dans la dernière Chambre, les groupes
s'étaient multipliés. Chaque tendance vou-
lait avoir son petit groupe. Mauvais sys-
tème. Il nous paraîtrait nécessaire que la
Chambre se classât en quatre ou cinq grou-
pes bien nets. Chaque groupe aurait sa
discipline propre, et c'est à l'intérieur du
groupe que se décideraient les interven-
tions publiques.
L'Eclair, M. Emile Buré
Si mon bulletin est acquis à la liste Roi-
lin, c'est que j'ai l'espoir que les candidats
de cette liste redoubleront d'énergie natio-
nale dans la prochaine Chambre et qu ils
écarteron', à jamais cette fois les vieux
bergers » de .'a politique. La crise parle-
mentaire est grave, en effet On ne la ré
soudra qu'en poussant au pouvoir un hum-
me de caractère assez jeune pour être ca-
pable de se obérer de tous les préjugés de
notre fausse démocratie,
LES ELECTIONS ALLEMANDES
La pr'esse anglaise
Le Times dit que le résultat des élections
alemandes n'est pas encourageant pour
ceux qui espèrent un prompt règlement du
problème des réparations. Si pour une rai-
son quelconque, politique ou personnelle,
les Allemands permettent l'effondrement
des travaux des experts, c'en est fini de 1 es-
poir que l'Allemagne échappera à la ruine
qui la menace.
Le Daily Mail écrit que le peuple alle-
mand a, par les élections du .4 mai, donné
un soufflet aux alliés et élu un Parlement
qui renferme des éléments de discorde et
qui ne pourra durer.
La Westminster Gazette juge que les na-
tionalistes seront le facteur déterminant de
la politique de l'Allemagne et d'eux dépen-
dront les négociations futures.
Pour le Morning Post, le fait significatif
de la journée de dimanche est que le gain
du parti national défavorable au rapport
des experts impliquera une modification de
la Constitution de Weimar et que 1 avenir
de l'Allemagne est entre ses mains. Le rejet
du rapport serait un défi non seulement a
l'Europe, mais aussi à l'Amérique, et 1 Al-
lemagne se trouverait isolée comme aux
jours sombres où elle déclarait la guerre
sous-marine à outrance.
seille et vous supplie de ne pas applau-
dnr. Nous poumons mal interpréter
votre attitude et, avec nos manières peu
courtoises, vous rappeler au calme avec
une certaine rudesse car si, dans notre
servilisme exaspéré, nous avons pu jadis
triompher de vous, à plus forte raison
le pourrions-nous dans l'impétuosité' du
jeune enivrement, de la liberté. Vous
savez vous-mêmes de quoi on est capa-
ble dans un tel état. et vous n'êtes plus
dans cet état. J'ai un faible pour vous,
et c'est pourquoi je vous dis l'amère vé-
rité. Voius avez plus à craindre de l'Al-
lemagne affranchie que de toute las
Sainte-Alliance grossie de tous les Croa-
tes et Cosaques. Car, tout d'abord, on
ne vous aime pas en Allemagne, ce qui
est presque inconcevable, puisque vous
êtes si aimables et que, lors de votre
présence en Allemagne, vous vous êtes
donné tant de peine pour plaire, du
moins à la meilleure et à la plus belle
moitié du peuple allemand. Or, cette
moitié vous aimerait-elle, il n'en reste
pas moins que c'est justement cette moi-
tié qui ne porte pas les armes et dont
l'amitié ne peut guère vous servir. A
vrai dire, je n'ai jamais compris ce
qu'on vous reproche. Un jour, dans la
cave à bière de Goettingue, un jeune
Germain criait qu'il fallait se venger
des Français pour avoir décapité, à Na-
ples, Conradin die Staufen. Sans doute,
vous avez oublié cola depuis longtemps.
Quant à nous, nous n'oublions rien.
Vous le voyez, s'il nous prend ,envie de
vous chercher, querelle, ce ne seront pas
les motifs plausibles qwi' nous manque.
ront.
» Quoi qu'il en soit, je vous conseille
donc, encore une fois, d'être sur vos
garde. Il a beau se passer en Allema-
gne tout ce que l'on voudra, que ce soit
le « Kronprinz » de Prusse (sic) ou le
« Docteur Wirth » (sic) qui arrivent 'au
pouvoir, restez toujours armés, ne bou-
gez pas de votre poste, l'arme au bras.
.le vous aime bien. Aussi ai-je été effrayé
quand on m'a dit dernièrement que vos
ministres avaient l'intention de désar-
mer la Franoe.
Comme, en dépit de votre l'aman-
tisme, voue êtes restés classiques dans
l'âme, vous connaissez l'Olympe. Parmi
les dieux et déesse nus qui s'y délec-
tent de nectar et d'ambroisie, vous aper-
cevez une déesse qui, bien qu'entourée
de toutes ces joies et délices, est tou-
jours armée de sa cuirasse, casque en
tête et le javelot à la main.
» C'est la déesse de la Sagesse. »
HENRI HEtNE.
Un attentat contre le général Albrioci
Rome, 6 mai.
On mande de Naples au Messaggero que
le général Albricci, chef du corps d'armée
de Naples, se rendait à Gaete pour assis-
ter à une fête militaire lorsque, près de
Formia, piusieurs coups de feu furent ti-
rés contre son automobile dont les vitres
furent brisées. C'est par miracle que l'an-
cien commandant des troupes italiennes
sur le front français n'a pas été atteint.
On croit que l'automobile du général a
été prise par erreur pour l'automobile de
personualités fascistes..
DE 5 HEURES DU MATIN
La presse'italienne
La Tribuna, commentant le résultat des
élections allemandes, écrit
« Ces élections ne manqueront pas d'exer-
cer une influence considérable sur les élec-
teurs français. Elles fournissent en effet un
argument de plus à la politique de M.
Pofncaré. »
Il Mondo fait observer que si les Allé.
mands partisans de la résistance n'ont pas
triomphé nettement, ils ont cependant ob-
tenu un succès suffisant pour tenir en
échec ceux de leurs compatriotes qui sont
favorables à une politique de conciliation.
LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Dans le 2° secteur
Poursuivant inlassablement leur cam-
pagne de réunions dans les sept arron-
dissements qui composent le deuxième
secteur de Paris, les candidats de la liste
d'Union (liste Henry Paté) ont développé
hier soir devant des salles combles,
222, boulevard Voltaire et 199, rue Saint-
Martin, leur programme.
Des acclamatiotis enthousiastes et répé-
tées ont salué leurs déclarations, tandis
que par des ordres du jour adoptés à
l'unanimité moins quelques voix, les élec-
teurs présents s'engageaient à faire triom-
pher dimanche prochain 11 mai la candi-
dature de MM. Henry Paté, Puech, Ignace,
Le Corbeiller, Petitjean, Erlich, Rougier,
J.-L. Bonnet, Ph. Barres, Reneux, candi-
dats de la liste de l'Union républicaine so-
ciale et nationale.
3° secteur
Deux réunions avaient été organisées
hier soir 'par la liste d'union républicaine
démocratique (liste Rollin). A l'une comme
à l'autre', les partisans des candidats, c'est-
à-dire tous les électeurs qui comprennent
le sens profondément national et droit de
la politique pratiquée par M. Poincaré,
s'étaient rendus avec empressement.
MM. Leboucq, Duval-Arnould, Pierre Du-
puy, députés sortants, commandant Bro-
card, Boucheron et Maus parlèrent avec
succès, boulevard Arago, malgré les in-
terruptions des communistes et socialistes
de toutes nuances qui déléguèrent à la tri.
bune quelques contradicteurs assez ternes.
MM. Rollin, Evain, Marcel Héraud,
Bard, Lerolle, Robaglia et Worth exposè-
rent leur programme devant une assemblée
très nombreuse, dans le préau de l'école
du boulevard du Montparnasse.
Ce soir, la liste d'union républicaine dé-
mocratique a donné rendez-vous aux élec-
teurs du 3" secteur, 8, rue Chomel et 17,
rue Blomet.
LA CDUPE DE FRANGE DE YACHTIN6
Brest, 6 mai.
Les éliminatoires de la Coupe de France
de yachting seront courues en rade de Brest
les 16, 17 et 18 mai. Elles réuniront les qua-
tre meilleurs racers français l'Aite-III, à,
Mme Hériot le Namoussa-H, à M. Bré-
guet le Cupidon-ll, à M. de Rothschild
le Coq-Gaulois, à M. Le Sieur.
Le vainqueur se rendra en Norvège pour
essayer de reprendre la Coupe de France,
détenuc par le Enick-IV, champion norvé-
gien.
I Petites Informations
Salon de
A la Société des Artistes français
Jeudi 8 mai, à quatre heures, conM*
rence de M. Emile Hinzelin, sur « Jean-
ne d'Arc et les beaux-arts ».
Vin de Peptone Chapoteaut
Les peptones sont spécialement re-
commandées pour les affections du tube
digestif. Le Vin de Peptone de Chapo-
teaut est partout adopté 2 à 4 verres
à bordeaux par jour pour les adultes,
2 à 4 cuillerées à potage à la fin du repas
pour les enfants, telle est la dose. Le
Vin de Peptone de Chapoteaut se trouve
dans toutes les bonnes pharmacies en
gros, 8, rue Vivienne.
CHANGEMENT D'ADRESSE
Noua rappelons à nos Abonnés que toute
demande de changement d'adresse doit
être accompagnée de la somme de 1 franc
en timbres-poste pour frais de réimpression.
TRIBUNAUX
Les dangers du téléphone
On a beau être malin, on ne pense pas
à tout. Et c'est ainsi qu'Albert Leydet eut
le tort de ne point penser à l'invention du
téléphone.
Le 15 avril, en effet, Leydet adressait à
Mme Guittel, laquelle est concierge 20, rue
Ramponneau, une lettre signée du gérant
de 1 immeuble M. Robert, lui enjoignant
d'avoir à remettre le montant des termes
touchés par elle à un de ses employés qui
passerait dans la journée.
Née maligne, elle aussi, la concierge,
flairant un piège, téléphona de suite à M.
Robert, lequel bien entendu n'avait jamais
rien écrit de semblaftle.
Si bien que quand Leydet se présenta K
la loge, il fut aimablement cueilli par deux
inspecteurs de la sûreté.
Sur plaidoirie de MI Jean-L. Lévy, il s'en
tif avec six mois de prison et le sursis.
UK escroc
Alfred Lointier, ancien candidat aux
élections de 1914, avait mis, en 1921, dans
divers journaux, une annonce ainsi con-
çue « Industriel désire commanditaire,
affaire optique. »
Le capitaine Fouquet, quatre blessures,
quatre décorations, au vu de l'annonce.
alla trouver notre homme, qui lui fit un su«-
perbe boniment. Il possédait à Montreuil
une belle usine, il avait 100,000 francs de
commandes à la Manufacture d'armes de
Saint-Etienne et réalisait 30,000 francs de
bénéfices par mois.
Le juillet, M. Fouquet remit 50,000
francs. Il était entendu qu'il recevrait
2,000 francs par mois.
Le 30 juillet, n'ayant rien reçu, hormis
cinq chèques sans provision, il porta
plainte.
En fait de provision, Lointier n'avait, au
Comptoir d'escompte, que 3 fr. 50. Il avait
surtout 527,000 francs de dettes.
Traduit devant la 130 chambre, il a été
condamné à 18 mois de prison, 1,000 francs
d'amende. M. Fouquet, partie civile par
l'organe de M° Peytel, obtient 50,000 francs
de restitution.
3
ÉDITION
DE 5 HEURES DU MATIN
r LA CRISE POLITIQUE
ALLEMANDE
PERSPECTIVES OU PRONOSTICS
Berlin, 6 mai.
La Gazette de la Croix, nationaliste,
écrit au sujet des conclusions des experts
« Notre situation serait meilleure si nous
ne montrions à l'étranger que le point de
vue national et si nous faisions voir que
nous ne repoussons pas les conclusions des
eaperts deibyf en blanc, mais que nous de-
vons distuier our certaius points. Nous ne
fixerens,pas ces conditions, mais nous di-
rons qu'elles doivent être formulées d'une
façon claire et précise. Ceci est indispensa-
ble pour le cas où les nationalistes, en tant
que parti numériquement le plus nom-
breux, recevrait la mission de former le
gouvernement. Enfin, l'étranger doit sa-
voir que les partis ne peuvent modifier
leurs principes, avec lesquels il$' se sont
entre électeurs et élus est une chose qui va
de soi. »
La Ga»ette de Vosa envisage comme pos-
sible la formation d'une majorité gouverne-
mentale sans les nationalistes. La grande
coalition (socialistes, populistes, centré,
parti démocrate) comprendrait 282 suffra-
ges à ceux-ci s'ajoutent les 10 membres du
parti des paysans bavarois, l'Union écono-
mique et les cinq Hanovriens qui tiennent
de près,aux quatre grands partis.
Il ne restera donc à l'opposition que 203
mandats. En outre, dans l'ancien Reichs-
tag, les populistes bavarois ont voté le plus
souvent avec les partis moyens, et il n'est
pas du tout dit que dans la nouvelle assem-
blée ils consentiront à servir de serre-file
aux nationalistes.
Le quorum nécessaire
Berlin, 6 mai.
Les parlementaires socialistes ne croient
pas qu'une majorité des deux tiers soit né-
cessaire pour voter le projet de loi retatif
la transformation des chemins de fer du
Reich en une société par actions. La ma-
jorité simple suffirait, car ce projet ne
porte pas atteinte à la Constitution.
Le ministère bavarois
Munich, 6 mai.
Le bruit court que les populistes bava-
rois ont l'intention de charger de nouveau
M. von Knilling de la formation du non-
veau cabinet. (Havas.)
i.
Les assassinats
i de MM. Erzberger et Ratheneau
Berlin, 6 mai.
Hier a été arrêté à Munich l'étudiant
Gunther Brand, suspecté d'avoir pris une
part active non seulement au meurtre de
M. Rathenau, mais aussi à celui de M.
Erzberger. Brand, qui est âgé de vingt-six
ans, est un ancien officier de la marine.
Depuis 1918 il était membre de la brigade
Ehrardt et président de la section saxonne
de l'association de la Jeunesse allemande.
Il va être transféré à Leipzig, où il sera
traduit devant le tribunal d'empire.
,¡'(,Pourquoi ce rêve étrange de faire voya-
it ger vos dépouilles mortelles sept fois par
semaine? Laissons notre corps reposer
dans la tombe qui sera celle que nous
aurons su mériter. Ne troublons point,
Seigneur, notre éternel sommeil par de
vaines parades posthumes. Respectons
la mort.
Mais le jeune roi ne daigna pas.suivre
.les bons avis de son premier ministre.
Il ordonna.
Que mes soldats soient prèts Dans
trois jours nous partirons vers la lutte
et vers la victoire 1
Le courtisan se soumit. Les trompes
guerrières retentirent.
Trois jours plus tard, conduite par le
superbe Asdroubal VIII la plus belle ar-
mée du monde partit gagner une gloire
nouvelle pour ses vieux étendards.
Un roi fut battu, son royaume con-
quis puis d'autres rois et` d'autres
royaumes furent soumis, trois, quatre,
cinq, six.
Ce ne fut que lorsque la septième
guerre commença que le prince remar-
qua combien il s'était éloigné de son
pays et combien ses armées étaient fati-
guées.
Mais il était trop tard pour revenir sur
ses pas.
Rempli de l'orgueil de six victoires,
confiant en son étoile, ivre encore du
rêve insensé de conquête, il attaqua le
septième adversaire.
Le choc fut terrible.
La lutte dura toute une journée.
A l'heure du crépuscule, les bataillons
d'Asdroubal étaient anéantis.
Seul, le jeune roi, tout couvert de blés-
sures, se battait encore.
II se battait avec un chevalier farou.
che, qui n'était autre que l'empereur de
ces contrées.
Chevauchant sur leurs étalons rou-
ges de sang, les deux ennemis se pour-
chassaient à travers champs et forêts.
A l'orée d'un bois noir, Asdroubal
tomba, transpercé par la lance du vain-
queur.
Et son coursier, libre de toute charge,
hennit joyeusement et s'en fut léger
comme une hirondelle.
Et le jeune Asdroubal expira sous le
ciel nocturne.
Une lionne affamée passait par là
elle lécha le sang de ses blessures et dé-
chira son corps meurtri.
Plus tard, trois hyènes accoururent et
se partagèrent les chairs du festin royal.
A l'aube, trois corbeaux déchiquetè-
rent les yeux du prince et enlevèrent les
derniers lambeaux de muscles attachés
à ses os.
Et les corbeaux s'envolèrent vers i ho-
rizon, là-bas où tout un champ de ba-
taille, couvert de morts, les attendait.
Et c'est ainsi que s'accomplit le rêve
Sèment du dernier Asdroubal qui avait
désiré pour son corps sept tombeaux dif-
férents.
Et ces sept tombeaux désirés furent
une lionne, trois hyènes et trois cor-
beaux 1 Victor Eftimiu
(Adapté du roumain par. Guillot de Saix.l
Dernière Heure
LES RAPPORTS DES EXPERTS
Les conversations diplomatiques
Bruxelles, 6 mai.
M. Hymans, ministre des affaires étran-
gères, a reçu ce matin la visite de M. Her-
bette, ambassadeur de France, avec qui il
s'est entretenu des conversations que M.
Theunis et lui ont eues aux Chequers avec
le premier ministre anglais.
Une déclaration aux Communes
Londres, 6 mai.
Cet après-midi, à la Chambre des com-
munes, en réponse à une question, M.
Clynes a déclaré que le gouvernement
britannique espérait que les rapports des
comités d'experts auraient pour résultat
d'établir à nouveau entre les gouverne-
ments intéressés une politique commune
au sujet du paiement des réparations.
L'orateur déclara ensuite que l'attitude
des gouvernements anglais et français à
l'égard du rapport du comité Dawes avait
été nettement définie dans les notes adres-
sées par ces deux gouvernements à la
C.D.R. les 24 et 27 avril, et qu'il n'avait
rien à ajouter à ce que contenait la note
britannique.
Les perquisitions auraient amené
d'importantes découvertes
Berlin, 6 mai.
L'ambassadeur des soviets semble avoir
ajourné son départ. Le bruit court que ce
serait sur l'invitation du gouvernement de
Moscou qui ne voudrait pas pousser les
choses à l'extrême, mais de toute façon
M. Krestinski ira faire son rapport à Mos-
cou dans le courant de la semaine.
Le gouvernement des soviets a fait fer-
mer non seulement la délégation commer-
ciale à Berlin, mais aussi les sous-délé-
gations de Hambourg et de Leipzig. Toutes
les négociations en cours avec les firmes
allemandes ont été rompues et la Russie ne
prendra pas part à la foire internationale
de Cologne.
Du côté allemand, on annonce que sept
fonctionnaires de la délégation commer-
ciale russe à Berlin ont été arrêtés sur un
mandat du juge d'instruction. Une en-
quête étant en cours, le gouvernement al-
lemand ne pourrait plus intervenir et de-
vrait laisser l'instruction suivre son cours.
Au cours de la perquisition la déléga-
tion commerciale russe, des tracts invitant
les militaires et les policiers à la désobéis-
sance ont été découverts. (Havas.)
REPRÉSAILLES DES SOVIETS
Berlin, 6 mai.
D'après le journal Nakanune, organe de
l'ambassade soviétique à Berlin, le gouver-
nement soviétique a fait arrêter à ta jron-
tière toutes 1es marchandises, y compris le
bté, à destinatîon de l'Allemagne.
D'après le même organe, les sept fonc-
tionnaires soviétiques arrêtés ont été con-
duits devant le juge d'instruction, qui a
remis en liberté eux d'entre eux. Les cinq
autres ont été incarcérés dans la prison de
Moabit. Iis ont commencé aussitôt la grève
de la faim.
,Demain, à l'occasion de sa réouver-
ture, le restaurant des Ambassadeurs,
aux Champs-Elysées, donne un grand
dîner de gala, la première manifesta-
tion printanière de cuisine française.
Tous les jours aux thés, les danseurs
Laune et Louise.
Elysée 24-84. J.-B. Fées fils et Meunier,
directeurs.
Vers le mont Everest
La maladie du général Bruce
Les nouvelles sur la troisième expé-
dition anglaise pour effectuer l'ascen-
sion du mont Everest et dont nous avons
donné de longs détails, il y a quelques
jours, sont bonnes et mauvaises à la fois.
Elles sont bonnes en ce sens que le
temps a, par extraordinaire, favorisé
les courageux explorateurs et alpinistes
anglaise. Tous les membres de l'expédi-
tion excepté le général Bruce se
portent très bien d'après les dernières
dépêches, ainsi que les interprètes, les
porteurs, les cuisiniers et les bêtes de
somme elles sont au nombre de 300.
Et quelle différence au point de vue de
l'état atmosphérique avec 1922, ajoutant
les dépêches I Il y a dix jours, la neige
tombait à flocons et une couche épaisse
couverait tout le pays, plaines et monta-
gnes. Et quand l'expédition anglaise ar-
riva à Phari-Djong, qu'on peut appeler
le quartier général de l'expédition, le
point do départ vers les hauteurs, la
neige avait disparu, au grand étonne-
ment des Anglais, et un calme régnait
partout il faisait beau, doux, un temps
superbe, on respirait l'air embaumé à
pleins poumons.
Les nouvelles sont mauvaises parce que
le général Bruce, le chef de l'expédition,
a dû rebrousser chemin et gagner Dar-
jeeling, aux Indes, sur les instances du
major Hingston, le médecin de l'expédi-
tion. Atteint de malaria, aussitôt l'arri-
vée de l'expédition à Phari-Djong, le gé-
néral Bruce ne pouvait plus rester là-
haut. L'expédition est maintenant placée
sous le commandementdu lieutenant-co-
lonel Nomtan et elle continuerason chemin
avec le même courage et le même espoir
d'arriver au but. Néanmoins, disent en-
core les dépêches, l'absence du général
Bruce a laissé un vide difficile à com-
bler. Tous les membres de l'expédition,
y compris les porteurs thibétains, qui
étaient très attachés au général, espèrent
que le malade se rétablira vite pour re-
joindre ses camarades et diriger en per-
sonne l'ascension.
Une dépêche ultérieure adressée par
le lieutenant-colonel Norton au Times
donne de longs détails sur la marche de
l'expédition et surtout sur la maladie
du général Bruce. Le départ du général
a été le coup le plus terrible porté à
notre expédition, dit le colonel Norton.
Si au moins le général, après quelques
jours de repos, revenait pour reprendre
la direction de l'expédition Malheureu-
sement non, car il est à craindre que son
absence ne soit permanente. Et le colo-
nel ajoute que tous ceux qui savent ce
que signifie la personnalité du général
BiMca pour les membres anglais de 1 ex-
AU PAYS DES SOVIETS
Mesures de répression
Riga, G uraï,
Les arrestations de membres de l'oppo-
sition continuent dans l'armée russe. Un
nouveau complot aurait été découvert à
Moscou.
Un jugement de la Jeunesse oommuniste
La Jeunesse communiste de Khaltourino,
près Petrograd, qui a iendu récemment un
arrêt condamnant Dieu (sic), a traduit la
Bible en jugement et a conclu qu'il faut
anéantir tous les exemplaires de la Bible'
(sic) dans toutes les 'bibliothèques, sauf la
quantité nécessaire aux travaux scienti-
fiques.
LA CRISE MINISTÉRIELLE YOUGOSLAVE
Belgrade, G mai.
Les consultations de la Couronne con-
cernant la solution de la crise ministérielle
étant terminées, le Roi a donné aujour-
d'hui au président démissionnaire, M. Pa-
chitch, le mandat de constituer un cabinet
de travail parlementaire.
M Pachitch ayant consulté les membres
du gouvernement et constaté l'impossibi-
lité de constituer le cabinet dans les con-
ditions indiquées, a rendu au Roi son man-
dat cet après midi..
Le quatrième centenaire
de la mort de Bayard
Rome, .6 mai.
On mande de Turin au Corriere d'ItaLia
Le quatrième centenaire de la mort de
Bayard a été célébré solennellement à
Vecchia, près de Roasio, non loin du lieu
où le chevalier fut mortellement blessé.
Le curé de Roasio a dit la messe devant
la petite église pavoisée aux couleurs fran-
çaises et italiennes, en présence de la po-
pulation de Roasio et des localités voi-
sines, ainsi que des membres de la colonie
française de Turin qui ont été l'objet de
I chaleureuses démonstrations de sympathie,
L'AMÉRIQUE SÈCHE
Un traité anglo-américain
Londres, 6 mai.
Le roi Georges a signé aujourd'hui un
nouveau traité anglo-américain réglemen-
tant le transport des vins et liqueurs à
bord des navires anglais dans les eaux ter-
ritoriales américaines.
Ce document a été envoyé aujourd'hui
même à Washington. Le nouveau traité
n'entrera en vigueur qu'après l'échange des
instruments de ratification.
LA FEMME AUX CHEVEUX COUPÉS
A« LA NINON »
New-York, 6 mai.
La femme aux cheveux coupés à « la Ni-
non o et son mari, accusés d'avoir, le
ler avril, abattu un caissier coups de re-
volver, ont été condamnés à une période
d'emprisonnement pouvant varier de dix
à vingt ans, en conformité du Code pénal
de New-York
pédition, pour les autorités thibétaines,
pour les porteurs et les domestiques in-
digènes, pour toutes les personnes avec
lesquelles l'expédition vient en contact,
comprendront la gravité de cette nou-
velle. Le général Bruce a créé une at-
mosphère unique, et quant au point
de vue pratique, ses connaissances
du peuple et des conditions du
pays et sa méthode d'aplanir toutes
les difficultés donnent à son absence
une importanca dont les oonséquences
pèseront sur l'expédition jusqu'à la fin
de la tâche qu'elle a entreprise.
C. Ghryssaphidès
Une Basilique Jeanne-d'Arc
Mercredi 7 mai, Triduum préparatoire à
la Fête nationale de sainte Jeanne d'Arc.
Eglise Saint-Denys de la Chapelle, 96, rue
de la Chapelle, Paris-XVIII" (Nord-Sud
Torcy).
Jeudi 8 mai, journée de la Croix-Rouge
française de 6 heures à 10 heures, messes
pour la France à 4 heures, office solennel,
sous la présidence de Mgr de Guébriant.
Sermon par le R. P. Boutry. 0. P.
A la mémoire des héros polonais,
tombés au champ d'honneur
Le vendredi 9 mai, à 11 heures du matin,
à l'église polonaise de l'Assomption (263 bis,
rue Saint-Honoré), « l'Union des Anciens
combattants polonais dans les armées al-
liées en France », dont le président d'hon-
neur est le maréchal Foch, organise une
cérémonie solennelle, sous la présidence
de S. Em le cardinal Dubois, archevêque
de Paris, en présence du représentant de
M. le président de la République, de tous
les ambassadeurs et ministres alliés et neu-
tres, des membres du gouvernement fran-
çais, du général Gouraud, gouverneur mi-
litaire de Paris de M. Chlapowski, minis-
tre de Pologne, entourés des membres de la
légation de Pologne, des officiers polonais
se trouvant à Paris, des Associations des
anciens combattants alliés et de toutes les
associations polonaises.
Un accident sur la ligne de Belfort
Un tué, plusieurs blessés
Un accident de chemin de fer dont la
cause n'a pu encore être déterminée s'est
produit la nuit dernière sur la ligne de
Paris à Belfort. Le rapide n° 35 à des-
tination de Mulhouse a pris en échaipe
la queue d'un train de marchandises en
gare de Port-d'Atelier.
Plusieurs wagons du train tamponné
ont été brisés. Un agent de la Compa-
gnie de l'Est a été tué, deux autres ont
été blessés. Un agent du wagon-restau-
rant du rapide tamponneur a été égale-
ment blessé.
La voie ayant été obstruée par les dé-
bris des wagons, les trains ont subi des
retards dans les deux sens.
EXÉCUTION DE PIRATES CHINOIS
Trente-huit sont fusillés
Hong-Kong, 6 mai.
Trente-huit pirates chinois qui avaient
pillé récemment le navire Kwongtak, dans
les eaux de Hong-Kong, ont été fusillés sur
l'ordre des autorités chinoises du district
de Heung-Chan, en présence de la police, de
Les Journaux du matin
LE DISCOURS DE M. POINCARÉ
Le Figaro, M. Henri Vonoven
Que dimanche prochain les électeurs en-
voient au Palais-Bourbon une majorité de
députés persuadés que leurs collègues du
Reichstag ne sont pas des frères », en
qui nous devcns mettre notre confiance,
qu'il faut séduire à force de bonne volonté,
d'attentions et de capitulations, mais des
adversaires rusés et respectueux de la for-
ce, et l'assemblée allemande nouvelle, en
ses nuances changées, ne sera ni plus ni
moins inquiétante que l'autre. Le Reichs-
tag qui rassura le mieux les socialistes
français c'est celui de 1914, qui a voté la
guerre en acclamant Guillaume. Ici, con-
servons un gouvernement qui ouvre les
yeux et défende nos droits. La politique
française s'incarne depuis vingt-huit mois
en la personne de l'homme éminent qu'ap-
plaudissaient hier les représentants des
chambres de commerce. Mais ce n'est pas
assez de se fier à lui, de l'admirer, si l'on
ne maintient pas dimanche son soutien, le
fondement de son action, une majorité na-
tionale sans laquelle disparaîtra vite son
oeuvre même.
Pendant deux ans, cette œuvre, on a
tenté de la ruiner en le renversant, en le
calomniant, en criant « Poincaré, c est la
guerre On imprime à présent « Le Bloc
national, c'est la guerre » Le procédé ne
change pas, Naguère on frappait à la tête,
on vise à la base maintenant. Puissent les
électeurs comprendre, comme le compre-
naient hier les négociants des grandes vil-
les de France réunis à Luna-Park, que no-
tre sort ne s'est pas joué avant-hier en Al-
lemagne. C'est nous qui, dans quatre jours,
en France, déciderons de notre destin.
L'Echo nafiional, M. André Tardieu
Hommes ? On leur dit cc Nous ne vous
présentons que des ouvriers et des pay-
sans. » Et la tête de liste est André Marty.
André Marty n'est ni paysan ni ouvrier
c'est un fonctionnaire de la révolution.
Avant, Marty était un officier de marine
fort recherché dans sa tenue et d'une
grande dureté dans le service.
Plusieurs de ses subordonnés d'autrefois
m'ont écrit des lettres savoureuses sur les
punitions qu'il prodiguait avec un zèle
excessif.
Sur le Mirabeau le personnel des ma-
chines appelait Marty le kronprinz et ce
nom seul me dispense".
Voilà l'homme qu'acclament aujourd'hui
tous les antimilitaristes de la banlieue
parisienne je me permets de le leur faire
observer avec quelque ironie.
Ils n'aiment pas cela et souvent ils cou-
vrent ma voix par une tumultueuse obs-
truction.
Mais souvent aussi je leur impose ma
démonstration, dont ce qui précède n'est
que la première partie.
La seconde partie vise lacté même qui
sert de base à la candidature de Marty
je veux dire sa tentative de désertion
en 1919.
Marty, candidat, explique que cet acte
fut d'ordre politique et fondé sur une
sagace observation de l'état de la Russie
et de nos relations avec les soviets.
HENRI HEINE PROPHÈTE
La véritable figure
de l'Allemagne
Parmi les poètes d'outre-Rhin, il n'en est
peut-être pas dont la lecture soit plus pro-
fitable aux Français que celle d'Henri
Heine. Il faut se placer ici au point de
vue purement psychologique, car cet Alle-
mand de Dusseldorf, insuffisamment af-
finé malgré ses longs séjours à Paris, ne
connaît, trop souvent, ni mesure ni tenue,
verse même parfois dans le cynisme le
plus révoltant. Mais il connaît admirable-
ment le caractère et la mentalité de ses
compatriotes. Son œuvre, qui datera bien-
tôt d'un siècle, reste profondément vraie
et pleine d'actualité si les Allemands ont
évolué depuis lors, ce n'est certes pas à
leur avantage. A lire Heine, on n'éprou-
vera pas une médiocre jouissance intellec-
tuelle avec moins de profondeur et de
majesté que Gœthe, il possède à un degré
supérieur la verve primesautière, l'ironie
amère et mordante, un rare bonheur d'ex
pression, une abondance d'images et un
sel gaulois qu'on chercherait en vain dans
toute la littérature allemande.
Qu'on relise surtout les causeries sur
L'Histoire de la Religion et de la Philoso-
phie en Allemagne, parues par fragmente
dans la Ttevue des Deux Mondes vers 1830
le livre III De Kant jusqu'à Hégel, où l'au-
teur persifle le plus agréablement du
monde les trois principaux représentants
de la philosophie allemande, Kant, Fichte
et Hegel, est de tous points intéressant.
Rappelons-en à l'heure des élections alle-
mandes certains passages, qui ont acquis
ces derniers temps un renouveau d'actua-
lité. M. M B.
« Si la main du Kantien frappe fort et
juste, parce que son eœniî n'est ému
d'aucun respect traditionnel si le Fich-
téen brave hardiment le danger que,
pour lui, n'existe pas dans la réalité,
l'Hégélien sera terrible parce qu'il s'iden-
tifie avec les forces primitives de la na-
ture, parce qu'il peut évoquer les vertus
démoniaques du vieux panthéisme ger-
main et qu'alors se réveille en lui, ins-
tinctivement, la volupté de se battre,
que nous retrouvons chez ses ancêtres,
les Germains, et qui ne lutte ni pour
anéantir ni pour vaincre, mais unique-
ment pour se battre. Les vieux dieux
de pierre surgissent alors des décom-
bres depuis longtemps ensevelis, se
frottent des yeux la poussière millé-
naire, et Thor bondit enfin, brandit son
marteau gigantesque et brise les cathé-
drales gothiques. Français, ne riez pas
du conseil que vous donne un rêveur
en vous mettant en garde contre les pe-
tits-fils de Kant, de Fichte et de Hegel 1
II se prépare en Allemagne un coup
formidable, en comparaison duquel la
Révolution française aura les allure
d'une innocente idylle. Pour le moment,
tout paraît assez calme, et si tels ou tels
esquissent, ici ou là, des gestes inquiets,
gardez-vous de croire qu'ils seront les
acteurs de demain.
» Car ce jouir viendra. Comme sur
les gradins d'un amphithéâtre, les peu-
ples se grouperont autour de l'Allema-
gne pour contempler les grands tour-
nois. Vous, Français, tenez-vous alors
tranquilles et à l'écart, je yjaus le çon-
Le malheur c'est qu'en 1919 Marty n'a-
vait pas songé à cette explication il avait
même fourni l'explication exactement in-
verse.
L'Avenir, M. Louis Bard
M. Raoul Péret croit qu'il y a trop de
députés. Il aimerait qu'on en diminuât le
nombre. Peut-être a-t-il raison, car plus
on est nombreux, moins bien on travaille.
Mais il y a d'autres raisons à cette sorte de
carence, et la principale réside dans le
manque de discipline et ]e manque de mé-
thode.
La Chambre tient beaucoup de séances
publiques. Il y en a trop. Le temps man-
que ensuite aux commissions pour travail-
ler sérieusement.
Dans la dernière Chambre, les groupes
s'étaient multipliés. Chaque tendance vou-
lait avoir son petit groupe. Mauvais sys-
tème. Il nous paraîtrait nécessaire que la
Chambre se classât en quatre ou cinq grou-
pes bien nets. Chaque groupe aurait sa
discipline propre, et c'est à l'intérieur du
groupe que se décideraient les interven-
tions publiques.
L'Eclair, M. Emile Buré
Si mon bulletin est acquis à la liste Roi-
lin, c'est que j'ai l'espoir que les candidats
de cette liste redoubleront d'énergie natio-
nale dans la prochaine Chambre et qu ils
écarteron', à jamais cette fois les vieux
bergers » de .'a politique. La crise parle-
mentaire est grave, en effet On ne la ré
soudra qu'en poussant au pouvoir un hum-
me de caractère assez jeune pour être ca-
pable de se obérer de tous les préjugés de
notre fausse démocratie,
LES ELECTIONS ALLEMANDES
La pr'esse anglaise
Le Times dit que le résultat des élections
alemandes n'est pas encourageant pour
ceux qui espèrent un prompt règlement du
problème des réparations. Si pour une rai-
son quelconque, politique ou personnelle,
les Allemands permettent l'effondrement
des travaux des experts, c'en est fini de 1 es-
poir que l'Allemagne échappera à la ruine
qui la menace.
Le Daily Mail écrit que le peuple alle-
mand a, par les élections du .4 mai, donné
un soufflet aux alliés et élu un Parlement
qui renferme des éléments de discorde et
qui ne pourra durer.
La Westminster Gazette juge que les na-
tionalistes seront le facteur déterminant de
la politique de l'Allemagne et d'eux dépen-
dront les négociations futures.
Pour le Morning Post, le fait significatif
de la journée de dimanche est que le gain
du parti national défavorable au rapport
des experts impliquera une modification de
la Constitution de Weimar et que 1 avenir
de l'Allemagne est entre ses mains. Le rejet
du rapport serait un défi non seulement a
l'Europe, mais aussi à l'Amérique, et 1 Al-
lemagne se trouverait isolée comme aux
jours sombres où elle déclarait la guerre
sous-marine à outrance.
seille et vous supplie de ne pas applau-
dnr. Nous poumons mal interpréter
votre attitude et, avec nos manières peu
courtoises, vous rappeler au calme avec
une certaine rudesse car si, dans notre
servilisme exaspéré, nous avons pu jadis
triompher de vous, à plus forte raison
le pourrions-nous dans l'impétuosité' du
jeune enivrement, de la liberté. Vous
savez vous-mêmes de quoi on est capa-
ble dans un tel état. et vous n'êtes plus
dans cet état. J'ai un faible pour vous,
et c'est pourquoi je vous dis l'amère vé-
rité. Voius avez plus à craindre de l'Al-
lemagne affranchie que de toute las
Sainte-Alliance grossie de tous les Croa-
tes et Cosaques. Car, tout d'abord, on
ne vous aime pas en Allemagne, ce qui
est presque inconcevable, puisque vous
êtes si aimables et que, lors de votre
présence en Allemagne, vous vous êtes
donné tant de peine pour plaire, du
moins à la meilleure et à la plus belle
moitié du peuple allemand. Or, cette
moitié vous aimerait-elle, il n'en reste
pas moins que c'est justement cette moi-
tié qui ne porte pas les armes et dont
l'amitié ne peut guère vous servir. A
vrai dire, je n'ai jamais compris ce
qu'on vous reproche. Un jour, dans la
cave à bière de Goettingue, un jeune
Germain criait qu'il fallait se venger
des Français pour avoir décapité, à Na-
ples, Conradin die Staufen. Sans doute,
vous avez oublié cola depuis longtemps.
Quant à nous, nous n'oublions rien.
Vous le voyez, s'il nous prend ,envie de
vous chercher, querelle, ce ne seront pas
les motifs plausibles qwi' nous manque.
ront.
» Quoi qu'il en soit, je vous conseille
donc, encore une fois, d'être sur vos
garde. Il a beau se passer en Allema-
gne tout ce que l'on voudra, que ce soit
le « Kronprinz » de Prusse (sic) ou le
« Docteur Wirth » (sic) qui arrivent 'au
pouvoir, restez toujours armés, ne bou-
gez pas de votre poste, l'arme au bras.
.le vous aime bien. Aussi ai-je été effrayé
quand on m'a dit dernièrement que vos
ministres avaient l'intention de désar-
mer la Franoe.
Comme, en dépit de votre l'aman-
tisme, voue êtes restés classiques dans
l'âme, vous connaissez l'Olympe. Parmi
les dieux et déesse nus qui s'y délec-
tent de nectar et d'ambroisie, vous aper-
cevez une déesse qui, bien qu'entourée
de toutes ces joies et délices, est tou-
jours armée de sa cuirasse, casque en
tête et le javelot à la main.
» C'est la déesse de la Sagesse. »
HENRI HEtNE.
Un attentat contre le général Albrioci
Rome, 6 mai.
On mande de Naples au Messaggero que
le général Albricci, chef du corps d'armée
de Naples, se rendait à Gaete pour assis-
ter à une fête militaire lorsque, près de
Formia, piusieurs coups de feu furent ti-
rés contre son automobile dont les vitres
furent brisées. C'est par miracle que l'an-
cien commandant des troupes italiennes
sur le front français n'a pas été atteint.
On croit que l'automobile du général a
été prise par erreur pour l'automobile de
personualités fascistes..
DE 5 HEURES DU MATIN
La presse'italienne
La Tribuna, commentant le résultat des
élections allemandes, écrit
« Ces élections ne manqueront pas d'exer-
cer une influence considérable sur les élec-
teurs français. Elles fournissent en effet un
argument de plus à la politique de M.
Pofncaré. »
Il Mondo fait observer que si les Allé.
mands partisans de la résistance n'ont pas
triomphé nettement, ils ont cependant ob-
tenu un succès suffisant pour tenir en
échec ceux de leurs compatriotes qui sont
favorables à une politique de conciliation.
LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Dans le 2° secteur
Poursuivant inlassablement leur cam-
pagne de réunions dans les sept arron-
dissements qui composent le deuxième
secteur de Paris, les candidats de la liste
d'Union (liste Henry Paté) ont développé
hier soir devant des salles combles,
222, boulevard Voltaire et 199, rue Saint-
Martin, leur programme.
Des acclamatiotis enthousiastes et répé-
tées ont salué leurs déclarations, tandis
que par des ordres du jour adoptés à
l'unanimité moins quelques voix, les élec-
teurs présents s'engageaient à faire triom-
pher dimanche prochain 11 mai la candi-
dature de MM. Henry Paté, Puech, Ignace,
Le Corbeiller, Petitjean, Erlich, Rougier,
J.-L. Bonnet, Ph. Barres, Reneux, candi-
dats de la liste de l'Union républicaine so-
ciale et nationale.
3° secteur
Deux réunions avaient été organisées
hier soir 'par la liste d'union républicaine
démocratique (liste Rollin). A l'une comme
à l'autre', les partisans des candidats, c'est-
à-dire tous les électeurs qui comprennent
le sens profondément national et droit de
la politique pratiquée par M. Poincaré,
s'étaient rendus avec empressement.
MM. Leboucq, Duval-Arnould, Pierre Du-
puy, députés sortants, commandant Bro-
card, Boucheron et Maus parlèrent avec
succès, boulevard Arago, malgré les in-
terruptions des communistes et socialistes
de toutes nuances qui déléguèrent à la tri.
bune quelques contradicteurs assez ternes.
MM. Rollin, Evain, Marcel Héraud,
Bard, Lerolle, Robaglia et Worth exposè-
rent leur programme devant une assemblée
très nombreuse, dans le préau de l'école
du boulevard du Montparnasse.
Ce soir, la liste d'union républicaine dé-
mocratique a donné rendez-vous aux élec-
teurs du 3" secteur, 8, rue Chomel et 17,
rue Blomet.
LA CDUPE DE FRANGE DE YACHTIN6
Brest, 6 mai.
Les éliminatoires de la Coupe de France
de yachting seront courues en rade de Brest
les 16, 17 et 18 mai. Elles réuniront les qua-
tre meilleurs racers français l'Aite-III, à,
Mme Hériot le Namoussa-H, à M. Bré-
guet le Cupidon-ll, à M. de Rothschild
le Coq-Gaulois, à M. Le Sieur.
Le vainqueur se rendra en Norvège pour
essayer de reprendre la Coupe de France,
détenuc par le Enick-IV, champion norvé-
gien.
I Petites Informations
Salon de
A la Société des Artistes français
Jeudi 8 mai, à quatre heures, conM*
rence de M. Emile Hinzelin, sur « Jean-
ne d'Arc et les beaux-arts ».
Vin de Peptone Chapoteaut
Les peptones sont spécialement re-
commandées pour les affections du tube
digestif. Le Vin de Peptone de Chapo-
teaut est partout adopté 2 à 4 verres
à bordeaux par jour pour les adultes,
2 à 4 cuillerées à potage à la fin du repas
pour les enfants, telle est la dose. Le
Vin de Peptone de Chapoteaut se trouve
dans toutes les bonnes pharmacies en
gros, 8, rue Vivienne.
CHANGEMENT D'ADRESSE
Noua rappelons à nos Abonnés que toute
demande de changement d'adresse doit
être accompagnée de la somme de 1 franc
en timbres-poste pour frais de réimpression.
TRIBUNAUX
Les dangers du téléphone
On a beau être malin, on ne pense pas
à tout. Et c'est ainsi qu'Albert Leydet eut
le tort de ne point penser à l'invention du
téléphone.
Le 15 avril, en effet, Leydet adressait à
Mme Guittel, laquelle est concierge 20, rue
Ramponneau, une lettre signée du gérant
de 1 immeuble M. Robert, lui enjoignant
d'avoir à remettre le montant des termes
touchés par elle à un de ses employés qui
passerait dans la journée.
Née maligne, elle aussi, la concierge,
flairant un piège, téléphona de suite à M.
Robert, lequel bien entendu n'avait jamais
rien écrit de semblaftle.
Si bien que quand Leydet se présenta K
la loge, il fut aimablement cueilli par deux
inspecteurs de la sûreté.
Sur plaidoirie de MI Jean-L. Lévy, il s'en
tif avec six mois de prison et le sursis.
UK escroc
Alfred Lointier, ancien candidat aux
élections de 1914, avait mis, en 1921, dans
divers journaux, une annonce ainsi con-
çue « Industriel désire commanditaire,
affaire optique. »
Le capitaine Fouquet, quatre blessures,
quatre décorations, au vu de l'annonce.
alla trouver notre homme, qui lui fit un su«-
perbe boniment. Il possédait à Montreuil
une belle usine, il avait 100,000 francs de
commandes à la Manufacture d'armes de
Saint-Etienne et réalisait 30,000 francs de
bénéfices par mois.
Le juillet, M. Fouquet remit 50,000
francs. Il était entendu qu'il recevrait
2,000 francs par mois.
Le 30 juillet, n'ayant rien reçu, hormis
cinq chèques sans provision, il porta
plainte.
En fait de provision, Lointier n'avait, au
Comptoir d'escompte, que 3 fr. 50. Il avait
surtout 527,000 francs de dettes.
Traduit devant la 130 chambre, il a été
condamné à 18 mois de prison, 1,000 francs
d'amende. M. Fouquet, partie civile par
l'organe de M° Peytel, obtient 50,000 francs
de restitution.
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