Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-12-01
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1915 01 décembre 1915
Description : 1915/12/01 (Numéro 13927). 1915/12/01 (Numéro 13927).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2008
1915
3 'H
passages ont été soulignés par de vives mar-
ques d'approbation sur presque tous les bancs
de la Chambre
Je viens, dit le ministre, en toute sincérité, Vous
expliquer les motifs pour lesquels nous faisons
appel à la classe 1917.
Bien que les alliés soient en meilleure situation
au point de vue des effectifs que les en:nemis, je
viens, en plein accord avec le général en chef, vous
demander cette classe.
Je suis obligé de le faire sous peine d'engager ma
responsabilité.
reportant aux discours que j'ai entendue, je
constate que nous sommes tous d'accord pour pour-
suivre la lutte jusqu'au bout ,en utilisant toutes
nos ressources.
La classe 1917 est une de ces ressources. Son
heure est venue d'entrer dans cette formidable ma"*
chine forgée pour la défense nationale.
A ce point de vue,' nous sommes tous d'accord.
Cela ne veut pas dire qu'elle sera utilisée tout
'de suite, mais elle sera ainsi toute préparée et ins-
truite, et elle sera prête à faire face à tous les évé-
nements.
M. Renaudel & dit avec raison qu'il ne fallait pas
déprécier ou mésestimer les forces de nos enne-
mis. Il est donc utile d'employer les moyens de
mettre en ligne toutes les nôtres.
La classe 1917 doit être prête pour le moment où,
avec toutes nos forces et celles de nos alliés, nous
pourrons tenter de décisifs efforts.
La classe 1917 aura besoin de quatre mois envi-
ron pour son instruction effective.
Lorsque j'ai été entendu par la commission de
l'armée, j'ai indiqué la date du 15 décembre pour
l'incorporation, mais, par déférence pour le Par-
lement, après la demande que vient. de m'adresser
le rapporteur, et pour laisser au Sénat le temps
d'examiner la loi, j'accepte la date du 5 janvier
1916.
Il est entendu que je ferai tous mes efforts pour
fendre au services armé tous les hommes valides
qwi ne sont pas à leur poste.
Suivant moi, tout homme qui n'est pas à son
poste' par son âge et son état physique devrait être
au front.
Je n'aû pas bien compris tout à l'heure l'allusion
de M. Charles Bernard. Je puis luli dire que mon
cabinet lui est ouvert et qu'il peut voir ce qui s'y
passe.
Aujourd'hui, dans les circonstances que nous tra*
versons, le ministre de la guerre ne connaît ni
parents ni amis ni personne. Il ne connaît que son
devoir la défense nationale..
Cependant, nous ne pouvons pas troubler la vie
économique du pays nous devons laisser à la dis-
position des agriculteurs et des industriels les hom-
mes indispensables.
Il est certain que la classe 1917 doit être traitée
avec beaucoup de ménagements elle doit être logée
dans des casernements isolés et désaffectées, pour-
vue d'une alimentation suffisante et même être sur-
alimentée. Les hommes auront grammes de
Les hommes seront ensuite soum6s un entraîne-
ment progressif les médecins seront consultés. Je
n'ai, à ce point dé vue, rien trouvé à ajouter aux
instructions données par mon prédécesseur j our
la classe 1916.
Je veillerai à leur application et je donnerai les
'ordres nécessaires aux commandants de régions et
ide dépôts.
Je tiens àrassurer ceux qui sa sont préoccupés
•Ides travaux agricoles. Je me suas trouvé dans des
circonstances où j'ai, dans le même ordre d'idées,
dû prendre des mesures urgentes.
Etant gouverneur de Paris, j'ai consulté le préfet
ds la Seine et le préfet de Seine^t-Oise, et je leur
ai demandé quels étaient leurs hommes, pour per-
mettre de faire les récoltes dans les meilleures con-
ditions.
Dès mon arrivée au ministère de la guerre,, je,
me suis mis d'accord avec mon collègue de l'agri-
culture, M. Méline, pour assurer les travaux agri-
coles, qui sont un des éléments de la défense natio-
nale. J'ai complété les instructions de mon prédé-
cesseur eut pris des mesures pour pourvoir à tous
les besoins.
Enfin, nous préparons, avec M. le ministre de
l'agriculture, une véritable mobilisation agricole
pour le printemps prochain.
Je viens vous demander l'incorporation au p'us
•• tôt de la classe 1917. Je vous ai parlé en mon nom.
'Je pourrais vous parler aussi au nom des jeunes
gens qui vont former ce nouveau contingent.
Comme autrefois les jeûnes Athéniens, au sortir
Ide l'adolescence, ils vont faire le serment d'aller
'combattre pour leur pays et de remettre plus tard
6. leurs enfants une patrie intacte.
C'est avec une émotion patriotique et une affec-
tion familiale que la nation tout entière va les sui-
,,Ivre d'abord dans leurs dépôts puis, plus tard, sur
le front, où ils iront rejointe leurs frères, leurs
pères, leurs parents, qûi, eux aussi, tiennent leur
serment et qui luttent si héroïquement depuis se.'ze
mois pour le salut de la France.
C'est dans ces conditions que je viens vous de-
•tnander de nous accoler la classe 1917.
Le général Galliéni s'exprime très posément,
mais très clairement. Il a l'éloquence brève,
concise. Pas de périodes oratoires. Il dit sim-
plement ce qu'il doit dire, ce qu'il faut dire et
.rien de plus. C'est un soldat qui parle à des
hommes politiques et son langage, tout em-
preint de loyauté, de franchise et de fermeté,
p, eu le don de plaire à la Chambre, qui attend
du ministre de la guerre des actes plutôt que
ide beaux discours.
Le succès obtenu par le général Galliéni a
été très grand et l'on. peut dire qu'après son
intervention le yote du projet était un fait ac-
Après le général Galliéni, on à dû subir un
interminable discours du docteur Doisy, pré-
sident de la commission d'hygiène.
Enfin, la clôture de la discussion est pronon-
née et l'article unique du projet, mis aux voix,
est adopté à mains levées. Cet article est ainsi
conçu
« Le ministre de la guerre est autorisé à ap-
peler sous les drapeaux la classe 1917. »
Plusieurs dispositions additionnelles, pré-
6entées par MM. Emile Constant, Galli, visant
les jeunes gens nés en France de parents étran-
gers de M. Vaillant, concernant la division
des hommes en trois catégories, d'après leur-
état de santé et de robustesse, sont prises en
,considération, mais disjointes du projet.
Puis viennent les explications de vote.
M. Raffin-Dugens déclare qu'il votera contre
la loi, parce qu'il ne croit pas a l'infaillibihté
gouvernementale Personne ne comprend. Le
député socialiste se lance dans des considéra-
ttions d'ordre militaire et, une fois engagé sur
ce terrain, qu'il ignore, il se plaît aux pires
divagations « Certains chefs, dit-il, au milieu
des huées et des protestations énergiques de la
salle, ont le mépris de la vie humaine
M. Paul Deschanel ne laisse pas M. Raffin-
Dugons aller plus loin et lui inflige -un bon rap-
pel à l'ordre avec inscription au procès*verbal.
,Ce fut le seul incident pénible de la séance.
Après av,oir entendu M. Dalbiez déclarer
qu'il ne votera pas, lui non plus, le projet, parce
que la date du 5 janvier lui paraît trop rappro-
chée, la. Chambre est -appelée à se prononcer
sur l'ensemble de la loi.
Le projet est alors voté, à mains levées, à la
presque unanimité.
Séance jeudi, à trois heures.
PATRIOTISME 6 CHARITÉ
Union pour la Belgique
Samedi prochain, 4 décembre, à trois heures et
Eemie, 15, rue de La-Ville-1'Evêque des édi-
teurs Goupil), M. Barthou, député, ancien prési-
dent du conseil, présidera l'assemblée du comité
de l'Union pour la Belgique et les pays alliés et
amis, dont la secrétaire générale est la comtesse
Greffûlhe. Il sera assisté de M. Melot, député de
Namur, et de M. Jules Roche, député, ancien mi-
nistre.
Cette réunion offrira un intérêt tout particulier
l'ordre du joum comporte en effet une causerie sur
10 « La Croix-Rouge de Belgique», dont les fonds
ont été saisis par le gouvernement allemand, à
Bruxelles 2° « L'Œuvre de la reine Elisabeth n.
Œuvre du soldat au front
Pottt compléter et étendre à toute l'arm6e le don
qu'il a fait de cent voitures-filtres stérilisateurs,
ont la livraison est aujourd'hui terminée, le
Touring-Club de France (Œuvré du soldat au
front) vient dé commander vingt nouvelles voitu-
res du. même typa
Ajoutons que cette grande association a égale-
ment fait don d'une autre catégorie de voitures
non moins utiles. Ce sont des voitures de désin-
fection pour les vêtements avec appareils à dou-
ches pour les hommes. Le tout représente à ce
jour une dépense de plus de 600,000 francs.
Cercle du Soldat
Le Cercle du Soldat est ouvert tous les jours, de
treize à dix-huit heures, 10, place Voltaire. Tous
les militaires en uniforme, gradés ou non, peu-
vent entrer librement et ont à leur disposition,
gratuitement, des livres, journaux, cartes, jeux,
papier à lettres. Une consommation et des cigaret-
tes sont offertes à chaque soldat. Béances récréa-
tives, musicales et littéraires. Projections.
Intérim
LES OPÉRATIONS RUSSES
L es Russes marchent su r îukkum
In q uiétudes allemandes
Nous avons reçu hier soir la dépêche sui-
vante de Pétrogirade, 30 novembre,:
Le commandant allemand de fukkîtfil a ̃pré-
venu la population qu'elle devait s'attendre au
bombardement de la ville par les Russes.
Les prisonniers allemands rapportent que le
général von Beloxo a reçu l'ordre de défendre
TukfcUtti à outrance, car sa chute ouvrirait aux
Russes les routes de Libau et de Vindau.
Dans les cercles militaires de Pétrograde, on
déclare que l'accalmie qui règne en ce moment
dans la région de Dvinsk n'est qu'apparente,
car des combats locaux se déroulent sans dis-
continuer sur De front les Russes y conservent
partout l'initiative et l'avantage, refoulant le7i-
tement, mais sûrement, les Allemands loin de
la ville.
En prévision d'une poussée russe
Des propriétaires de la province de Grodno
se sont échappés et sont arrivés à Minsk. Ils
rapportent que les Allemands fortifiént active-
ment toute la ligne du Bug ils ont amené de
nombreuses équipes de prisonniers français et
belges, toute la population masculine de la pro-
vince de Grodno, soit près de trente mille hom-
mes, qui travaillent à l'organisation des rives
dm Bug.
Les Allemands construisent trois lignes d'ou-
vrages en béton avec de nombreuses platefof-
mes pour canons lourds de nombreux va-
peurs arrivent journellement avec des maté-
riaux de construction. Ces mesures sont expli-
quées par la crainte des Allemands d'une pous-
sée des Russes au printemps.
M. Denys Cochin en Italie
La parole d'honneur du roi de Grèce
Interviewé par la Tribuna, M. Denys Cochin
a déclaré qu'il n'avait trouvé en Grèce aucune
prévention contre l'Italie dans les classes intel-
lectuelles, lesquelles croient à la possibilité
d'une collaboration cordiale pour la grandeur
et l'avenir des deux peuples.
Le roi Constantin a donné à M. Denys Co-
chin sa parole d'honneur de Roi et de gentil-
homme que la Grèce n'aurait jamais rien tenté
contre la cause des alliés.
SU!* feE FERONT SE^BE
Lâ jonction des Français et des Serbes est oe-
venue impossible. Calme relatif
sur le front français
On nous télégraphie de Salonique, en date
d'hier, qu'en raison de l'évacuation par les Ser-
bes du défilé de Katchanik, la jonction des for-
ces françaises et serbes est devenue impossible
eb la marche des Français vers Vêles inutile.
La décongestion de la région de Krivolak a
commencé. Krivolak qui était un centre d'ac-
tion deviendrait bientôt une pointe avancée
ayant sa base à Demirkapou, où les Français
groupent de grandes forces.
Contrairement aux informations de source
bulgare, les Français occupent toutes les posi-
tions conquisses sur la rive gauche du Vardar
jusqu'à Krivolak.
A l'exception d'un duel d'artillerie entre les
alliés et les Bulgares à Valandovo et Rabrovo,
il n'y a rien de nouveau depuis hier à signaler
sur le front Stroumitza. La situation sur la
Cerna est sans changement.
La situation à Monastir
Une dépêche de Salonique dit que, d'après
des télégrammes reçus dimanche de Monastir,
le colonel Vassitch tient toujours les derniers
ouvrages de défense de la ville, mais on craint
qu'il ne succombe sous les efforts d'un ennemi
supérieur.
Suivant une autre dépêche de Salonique^la
population serbe de Monastir a été évacuée,
quoiqu'on n'ait encore aucune nouvelle de l'oc-
cupation de la ville par les Bulgares. La dépê-
che ajoute qu'on est également sans nouvelles
du colonel Vassitch depuis dimanche midi. Il
n'est pas improbable cependant que le colonel,
avec le restant de ses troupes, se retire vers
Korylza.
L'invasion du Monténégro
Le Berliner Tagcbla.it. reçoit du quartier gé-
néral autrichien des détails sur les opérations
dirigées contre le Monténégro. Il dit notam-
ment que de fortes chutes de neige empêchent
les mouvements des troupes qui doivent s'ou-
vrir un chemin dans la neige où l'on enfonce
jusqu'aux genoux. Dans leur poursuite des
Monténégrins sur des hauteurs qui dépassent
1.500 mètres, les troupes d'invasion ont à souf-
frir de toutes les rigueurs de la saison, froid,
neige, tempête, en même temps qu'elles ont à
repousser les attaques incessantes de l'ennemi
qui leur fait une guerre de guerilla.
Sur le Front du Nord
Les navires anglais bombardent les côtes belges
Un journal d'Amsterdam, le Telegraaf, an-
nonce qu'hier matin, une escadrille anglaise a
bombardé, pendant près de deux heures, les
positions allemandes de Zeebrugge à Ostende.
LA GUERRE DANS LES AIRS
Exploits d'aviateurs alliés
Le communiqué du maréchal French en date
du 30 novembre signale que, dans l'après-midi
du 28, un aéroplane britannique a détruit, au
large de Middelkerke, un sous-marin allemand.
Pour accomplir leur brillant exploit, les
aviateurs sont descendus jusqu'à moins de trois
cents mètres au-dessus du bâtiment ennemi.
L'appareil avait comme pilote un offieïer an-
glais et un officier français comme bombar-
dier.
EN ANGLETERRE
Aux Communes. L'accord avec la Grèce
Hier soir, à la Chambre des communes, en
réponse à une question qui lui était adressée,
le sous-secrétaire d'Etat à la guerre a dit nu
pouvoir faire aucune déclaration concernant le
dernier accord entre les alliés et la Grèce.
L'ITALIE EN CAMPAGNE
Les combats de Gorizia sant formidables
Selon le correspondant du Berliner Tagê-
blatt, la lutte de l'Isonzo a été qualifiée par
l'archiduc Joseph, comme un champ de ba-
tàille infernal. Le correspondant ajoute
Les combats pour la possession de la tête
de pont de Gorizia ne sont pas encore termi-
nés ce sont les pLus formidables, les plus sau-
vages et les plus sanglants de la campagne ita-
lienne. La lutte se poursuit avec des sacrifices
énormes d'hommes et de munitions, sur lo mont
San Michèle et la hauteur de Podgora, qui
constituent comme une porte à deux battants
devant Gorizia.
EN HOLLANDE
Les intrigues allemandes
Energiques déclarations du tt Tetegrâaf »
Depuis longtemps les Allemands cherchent à
acheter le Telegraaf, le vaillant journal d'Ams-
terdanl, qui défend si courageusemènt la cause
du droit. Ni menacés, ni persécutions, ni offres
séduisantes n'ont réussi, et pourtant les Alle-
tnands continuent déclarer qu'ils vont acheter
ce journal. Au nom du directeur et du rédac-
teur eh chef du Telegraaf. le correspondrait de
ce journal ii Londres dément formellement
cette assertion, dans une lettre adressée au
Times.
Dès le début de ln guerre, dit cette lettre,
nous avons pris franchement position du côté
des alliés avec une sympathie entière et ferme-
ment convaincus comme nous le sommes, que
la cause des alliés a aussi pour corollaire le
maintien de la complète indépendance et de
l'intégrité de notre patrie, nous ne dévierons
jamais de cette ligne de conduite, quoi qu'il ar-
rive et à quelque coût que ce soit.
L'EMPRUNT FRANCAIS:
L'accueil à l'étranger
En Russie et en Hollande
On télégraphie de Pétrograde q.uô l'emprunt
français, f^tui a les sympathies de. toutes les
classes de la population, sera couvert avant
l'expiration du terme officiel de la souscrip-
tion. Les fabricants de draps de toute la région
de Moscou ont souscrit pour un dixième des
capitaux sociaux de leurs entreprises. *>̃' 1.
Suivant une dépêche d'Amsterdam, les ban-
quiers hollandais déclarent que les demandes
de souscriptions à l'emprunt français conti-
nuent à augmenter. Le montant souscrit par le
public hollandais dépasse celui de tous les pré-
cédents emprunts étrangers en Hollande. Les
souscriptions atteignent actuellement des mil-
lions de florins.
PETITES NOUVELLES DE LA NUIT
M. Boppe, ministre de France en Serbie,
était attendu hier ou aujourd'hui à ScutârL
d'Albanie.
LES AVANTAGES DE
L'Emprunt 5 0 ¡ 0 de la Défense Nationale
La Banque de, France a eu l'excellente idée
de faire distribuer au public un petit carnet
patriotique qui contient des explications très
simples et très claires sur les divers modes de
souscription à l'Emprunt national. Grâce aux
indications et aux chiffres que le carnet de la
Banque lui met sous les yeux, chaque souscrip-
teur "peut faire lui-même le calcul de la somme
qu'il aura à verser, quel que soit le procédé
employé pour acheter des rentes perpétuel-
les 5
Si, par exemple, un épargnant veut trans-
former son capital en rente annuelle, il aura à
verser, en se libérant de suite
Pour une rente de 50 francs.. 872 fr. 50
Pour une rente de 100 francs.. 1.745 fr. »
Pour une rente de 500 francs.. 8.725 fr. »
Pour une rente de 1.000 francs.. 17.450 fr. »
S'il préfère souscrire en plusieurs termes, il
aura il. verser;
Pour 50 fr. de rentes. 100 fr. 250 fr.
Pour 100 fr. de rentes.. 200 fr. 520 fr.
Pour 1.000 fr. de rentes.. 2.000 fr. 5.200 fi.
Prenons maintenant l'exemple d'un proprié-
taire de bons de la Défense nationale. Avec un
bon de 500 francs échu le 15 décembre et qui ne
lui a coûté, il y a un an, que 475 francs, il
pourra acquérir un titre de rente non plus de
25 francs, mais de cinquante francs par an, en
versant une somme complémentaire de 372
francs 50 centimes.
Il doublera ainsi son revenu sans avoir be-
soin de posséder un capital deux fois plus
élevé. Il bénéficiera de la différence' entre un
nouveau versement de 372 francs suffisant pour
obtenir 50 francs de rentes et le nouveau ver-
sement de 450 francs qui serait nécessaire pour
obtenir un bon de 1,000 francs à un an, rap-
portant 5 0/0 d'intérêts. Cela revient à dire qu'il
économisera 78 francs pour acquérir le même
revenu garanti.
En faisant l'un des placements de père de
famille que nous venons d'expliquer, le sous-
cripteur recevra, en outre, même s'il ne verse
qu'un minimum de 10 francs pour 5 francs de
rente, une gravure patriotique attestant, par lai
signature du: ministre des finances, qu'il a rem-
pli son devoir de citoyen français. Son nom
sera inscrit sur le Livre d'or de la Défense na-
tionale il figurera parmi ceux des patriotes
qui ont confié leurs épargnes à la France pour
affirmer leur foi invincible dans ses glorieuses
destinées.
ÇA ET LA
Les Beaux-Arts ont fait leur enquête au sujet
du Sourire de Reims, qu'un Américain, M. du
Pont, croyait posséder et qu'il avait payé un
prix très fort à un marchand de Paris.
Le Sourire de Reims, brisé, en effet, par le
bombardement, a été retrouvé dans les caves
de l'ancien archevêché, avec tous les débris de
la cathédrale soigneusement recueillis. La tête
de l'ange est en quatre morceaux, mais ces mor-
ceaux réunis reconstituent parfaitement la tête,
sauf quelques petites ébréchures facilement ré-
parables.
L'Américain n'a donc qu'un faux, un tru-
quage quelconque ou une autre tête d'ange il
le sait et, depuis lors, il n'a plus du tout le
sourire. Il est furieux il a télégraphié ici à
son avocat de prendre les mesures nécessaires
contre le marchand et lui-même a pris le bateau
pour régler cette affaire.
Le procès sera des plus édifiants sur les pro-
cédés de certains marchands. Hâtons-nous de
dire que celui-ci n'est pas français.
'A l'occasion du mariage de Mlle Asquith, fille
du premier ministre, qui a eu lieu hier, le Roi
et la Reine d'Angleterre ont fait don à celle-ci
d'une broche en forme de petite couronne. Le
centre, en émail bleu, contient ses initiales en
diamant, le sommet forme une couronne, en
diamants également ainsi que la base.
Le Daily Mail annonce que l'ambassadeur de
France a donné à Mlle Asquith un éventail la
femme de l'ambassadeur de Russie, comtesse de
Benckendorff, a fait don d'un pendentif en jade
et diamants Mine Page. femme de l'ambassa-
deur des Etats-Unis, a remis une aiguière en
argent, et Mme Hymans, femme du ministre de
Belgique, un vase de Chine.
A la suite de négociations conduites par le mi-
nistère des affaires étrangères, il a été décidé,
à charge de réciprocité, que les arbres de Noël
seraient autorisés dans les camps de prisonniers
français en Allemagne et allemands en France.
Pour les envois faits à cette occasion aux pri-
sônniers, la plus large liberté sera laissée aux
familles. Seules, les boissons alcooliques sont
interdites.
La direction de l'exposition et la ville de San-
Francisco ont organisé, en l'honneur de la
France, une journée spéciale « French Day Il
Au cours de cette journée, une faude considéra-
ble s'est rendue dans le palais de la France et
des monceaux de fleurs ont été déposées devant
le drapeau tricolore, en témoignage de l'admi-
ration et de la sympathie de la population de
San-Francisco pour notre pays,
A cette occasion, M. Clémentel, ministre du
commerce, de l'industrie et des P. T. T., a
adressé le télégramme suivant à M. Chas
Moore, président de l'exposition
Je suis heureux de saisir l'occasion qui m'est
offerte par le « French Day Il pour vous remercier
de l'intérêt que vous n'avez cessé de témoigner à
notre section est je vous en exprime toute ma re-
connaissance.
Le président Moore a répondu en ces termes
au ministre du commerce
Cette journée a été spécialement consacrée à
glorifier la participation française à la Panama
Pacifie International Exposition, et par des céré-
monies et démonstrations, à honorer la France
qui, dans des conditions si extrêmement difficiles.
a montré d'une si magnifique façon le progrès de
ses arts et industries et poursuivi sa tâche de
contribuer à la civilisation et au progrès du
monde. Sous l'heureuse direction de M. te com-
missaire général Tirman et de Ses collaborateurs,
cette participation a resserré les liens de frater-
nité qui unissent nos deux grandes républiques,
proclamé a nouveau lea gloires de la France et
ajouté ail prestige d2 ta grande mosaïque inter-
nationale qu'est hotte 6XpcîitioX
Chac, des
let terme termes
ta Ce que valent les cadeaux des souverains »
Sous ce titre, le yorwaerts, de Zurich, conte un
épisode typique d'une grande fête de bienfai-
sance au bénéfice de la Croix-Rouge britanni-
Au cours de la kermesse de Nelly, le com-
mandant du paquebot anglais Teutonic mit
aux enchères trois cigares qui lui avaient été
donnés en cadeau, l'un par le roi Edouard VII,
un autre par le duc d'Edimbourg et le troisiè-
me par le Kaiser. Ces trois cigares ont atteint
le prix de 23 livres sterling, c'est-à-dire 575 fr.
Et dire que peut-être ils ne sont pas fuma-
bles 1
Le conseil municipal a décidé dé donner à une
rue de Paris le nom de Miss-Cavell. On ne peut
qu'applaudir à ce témoignage de sympathie et
d'admiration, d'une part, et d'horreur, de l'au-
tre. Ce nom rappellera éternellement la barba-
rie des Teutons.
Souhaitons, toutefois, que nos cochers et
chauffeurs apprennent un peu la prononciation
anglaise et comprennent les Anglais quand ils
demanderont cette rue. On sait quelle peine ils
ont à se faire comprendre quand ils deman-
dent la rue Washington ou la rue Lord-Byron.
Après tout, ils se trouvent dans le même cas
que la plupart des Français à Londres, lorsque
ceux-ci disent à un cabman Leicester square,
au lieu de Lest'r squère.
L'Entente cordiale et l'Alliance franco-an-
glaise n'ont pas encore pénétré les langues.
P. R.
renseignements Mondains
PETIT CARNET
La vicomtesse Jacques d'Amonville, dont le Tiari,
lieutenant au 27° dragons, est actuellement détaché à la
123° brigade d'infanterie, a heureusement mis au monde,
à Versailles, un fils: Henri.
MARIAGES
Le mariage du sous-lieutenant Charles de Curel avec
Mlle Marie de La Rochefoucauld sera célébré dans l'inti-
mité, aujourd'hui mercredi 1er décembre, à midi, en la
chapelle des catéchismes de l'église Sainte-Clotilde.
NECROLOGIE
On nous annonce la mort de Sœur Thérèse âè la
Sainte-Eucharistie, sous-prieure du Carmel de Lisieux
(Mlle Edmée de La Tour d'Auvergne), décédée au Carmel
de Lisieux.
Mme Noël Bardac et ses enfants, dans l'impossibilité
de répondre aux si nombreuses manques de sympathie
qu'ils ont reçues à l'occasion de la mort de M- Noël
Bardac, prient leurs amis de trouver ici l'expression émue
de leur profonde gratitude.
En l'église Saint-Honoré d'Eylau ont été célébrées
hier, à dix heures, les obsèques du baron d'Ivry.
La messe a été dite par l'abbé Duchesne; la levée du
corps a été faite et l'absoute donnée par le chanoine Sou-
lange-Bodin, curé de la paroisse. v
Le deuil était conduit par M. de Villamil, beau-frère
du défunt; le marquis de Balleroy et le duc de Plaisance,
ses neveux. Du côté des dames, on notait: la vicomtesse
de Guénifey, sa sœur; la comtesse de Mansigny, Mme
et Mlle de Villamil, ses belles-sœurs, et Mlle de Montes-
quiou-Fezensac, sa nièce.
On rémarquait parmi l'assistance:
Comte et comtesse d'Hausssonville, comte et comtesse
d'Ormesson, prince H. de Broglie, marquise d'Espeuilles,
comte Jacques de Pourtalès, princesse Rogatieri de Lu-
cinge, baron et baronne Ernest Seillière, baron et baronne
Léon Seillière, baron de Grovestins, vicomte et vicom-
tesse G. d'Avenel, baronne Le Febvre, marquise de Cas-
téja, baron et baronne Marochetti, comte et comtesse du
Pontavice, marquise de Ferrières, comte et comtesse C. de
Labriffe, comtesse de Puységur, baronne de Fontenay,
baronne de Grandmaison, M. A. du Bos, M. Ch. du Bos,
comtesse Henry de Bonvouloir, M. et Mme Fernand ous-
selin, baron et baronne de Beau verger, vicomtesse de
Narcilhac, comte Pierre de Polignac, comtesse Stanislas
de Castéja, marquise de Ranst de Saint-Brisson, comtesse
Jean de Kergorlay, baronne Louis de La Grange, com-
tesse de Corberon, comtesse Wladimir d'Ormesson, com-
tesse X. de Polignac, Mrs. Lawrence, comte Fleury,
comte et comtesse Bruneel, comte André d'Ormesson,
comte et comtesse de Maupeou, vicomtesse de La Tour
du Pin, comtesse de Chantenac, Mme de Hurtado, com-
tesse Jean des Courtils, etc., etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-Lachaise.
Les obsèques de Aï. René Zeiller, inspecteur général
des mines, membre de l'Institut, commandeur de la
Légion d'hqnneur, ont eu lieu hier, à midi, en l'église
Saint-Sulpice.
La messe a été dite par il'abbé Catesson, premier
vicaire; la levée'du corps a été faite et l'absoute donnée
par le chanoine Letourneau, curé de la paroisse.
La maîtrise, dirigée par M. Bellenot, a fait entendre
les chants liturgiques.
Le diuil était conduit par M. Jacques Zeiller, fils du
défunt; M. Paul Zeiller, son frère; M. Charles Ruffi de
Pontevès et M. Maurice Masson, ses gendres. Du côté
des dames avaient pris place: Mme Zeiller, sa veuve;
Mlle Geneviève Zeiller et Mme Masson, ses filles; Mme
Ollé-Laprune, sa belle-sœur, et Mme Charles Combes,
sa nièce.
Parmi l'assistance
Comte Paul Durrieu, M. René Stourm, M. Edmond Per-
rier, Mme Alfred Rambaud, M. Raymond Bacot, baron
d'Ussel, M. Alpy, M. Henri Welschinger, M. Marcel
Sembat, M. H. Le Chatelier, M. Alfred Rebelliau, docteur
E. Roux, M. Arthur Fontaine, M. Léon Blum, M. Victor
Giraud, M. G. Goyau, général baron de Sancy de Rol-
land, M. J. Mourret, colonel Piette, comte Arn. de Gra-
mont, M. Bouvier, lieutenant-colonel Breton, etc., etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière Montparnasse.
Les obsèques de M. Edmond Paulin, membre de
l'Institut, professeur d'architecture à l'Ecale des Beaux-
Arts, ont eu lieu hier, à dix heures, en l'église de la
Madeleins.
De belles couronnes figuraient sur le char mortuaire,
adressées par: d'Ecole des Beaux-Arts, la Société des
Artistes français, la Société des Architectes diplômés par
de gouvernement, Rome-Athènes, la Société centrale des
Architectes, « Son atelier reconnaissant », Ses camarades
de l'atelier Ginain », etc.
Le deuil était conduit par M. Bertone, architecte de
l'Institut, et M. Gabriel Lefeuve, ses amis intimes.
L'Académie des Beaux-Arts était représentée par son
bureau: M. Léon Bonnat, président; M. Waltner, vice-
président M. Widor, secrétaire perpétuel.
Parmi l'assistance
M. Albert Besnard, M. Laloux, M. Homolle, M. Nénot,
M. et Mme Injalbert, M. F. Cormon, M. Raphaël Collin,
M. Marqueste, M. Charles Girault, M. Redoh, M. Jacques
Hermant, M. Léon Comerre, M. Laguillermie, M. H.
Valois, M. E. Thoumy, M. Bassompierre. M. F. Humbert,
M. Coutan, M. Deglane, M. Debat-Ponsan, M. Albert
Hébrard, M. Héraud, docteur Paul-Boncour, M. Prosper
Babin, commandant Méry, M. Maurice Saglio, M. J. Veis-
sière, M. J. de Perthss, M. Ballu, M. Paté, etc., etc.
Sous le péristyle de l'église, des discours ont été pro-
noncés par M. C.-M. Widor, au nom de l'Académie des
Beaux-Arts; M. Louis Bernier, de l'Institut, au nom de
l'Ecole des Beaux-Arts; M. Pascal, membre de l'Ins-
titut, au nom de la Société des Artistes français, et M. Bla-
vette, représentant des anciens camarades de l'atelier
Ginain.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Pè.re-Lachaise,
Le service funèbre pour les obsèques de AI. Gilbert
Augustin-Thierry, le réputé romancier, a été célébré hier,
à midi, en l'église Saint-François de Sales.
La levée du corps a été faite et l'absoute donnée rar le
chanoine Pagis, curé de la paroisse.
La maîtrise, dirigée par M. Claudin, avec M. Letocart
à l'orgue, et renforcée d'instrumentistes, a exécuté le
programme musical suivant: La Mort d'Ase, de Grieg;
De Profundis, Kyrie, de Niedermeyer; le Judex du nlors
et Vita de Gounod; Pie lesu, de Stradella; Ego Sum,
de Gounod Li6era, de Samuel Rousseau; In Para-
disum. de G. Fauré, et Andante de la Symphonie de
la Marche héroïque de Beethoven. Les soli ont été chantés
par MM. Torelli, Merglet et Charrier.
Le deuil a été conduit par MM. Augustin Thierry, fils
du défunt, et Galoppe, son gendre.
Parmi l'assistance, noté:
M. Francis Charmes, de l'Académie française; comte
et comtesse de raucompre, amiral t\eny, Mme de uuene.
comtesse de Caladon, M. et Mmes Péan de Saint-Gilles.
comte Pyrent de La Prade, vicomtesse de Lavilléon,
Mme Baignières, contre-amiral et Mme HalleË, M. Gas-
'ton JoUivet, MM. Ernest et Georges Daudet, M. et
Mme Georges Lecomte, Mme Marcel de Bare, M. et
Mme Charles de BillY, Aime et Mlles Zislin, vicomtesse
de La Gaye, docteur et Mme Paul de Molènes, baronne
Chauiin, Mme Elie de Cyon, M. Joseph Bertrand,
M. Henri Langlais, Mme Soulange Renard, Mme et Mlle
Lauzanne. M. et Mme J. Simmonds, M. et Mme Maurice
Brugnon, Mme Bottentuit, docteur jodon, M. et Mme
George Duruy, M. Pugliesi-Conti, commandeur Malibran.
M. et Mme Fruchet de La Calvinière, M. PaiHeron,
M Olagnier, Mme Robert Offroy, abbé Meignan. Mine
Georges Pelîerin, Mme Robert VaBier, Mlle Yvonne du
Bled, M. Pitilippe Chaperon, M. René Benoist, M. N.-E.
Kerst. etc., etc.
L 'inhumation â eu lieu au. cimetière Montparnasse.
De Neufchâteau on nous annonce la mort du général
de division Garcin, décédé dans sa propriété de Rouceux,
où il était né le 31 juillet 1834.
Le général Garcin était passé par Saint-Cyr et par
l'Ecole d'état-major et avait parcouru une carrière très
brillante. Il avait fait l'expédition du Maroc, en 1859, et
pris part à la campagne du Mexique, où il fut blessé, cité
l'ordre et décoré au siège de Puébla. En 18îO, il prit
part aux opérations de l'armée de Metz, à l'état-maior du
général de Cissey. dont il fut l'aide de camp pendant la
lutte contre la Commune, et chef de cabinet, lorsque le
vénérai de Cissey prit le portefeuille de la guerre.
Colonel en 1884, générai de brigade en 1889, général
de division le 26 décembre 1893, le général Garcin, en
dernier lieu, commanda la 13e division d'infanterie, à
Chaumont. Il avait été élevé à la dignité de grand-Officier
de., la Légion. d'honneur en décembre 189& et comptait
huit campagnes, une blessure et deux citations.
Le général Garcin avait épousé, en 1884, Mlle de. Mon-
tholon-Sémonvile, fille de l'ambassadeur de France et
petite-fille du général de Montholon, le fidèle compagnon
de l'Lmpereur à Sainte^Hélène. De ce mariage est né
Un fils, actuellement mobilisé.
Le vice-amiral Péphau, du cadre de réserve, est
mort la nuit dernière au Vésinet; il était âgé de soixante-
douze ans. Capitaine de vaisseau en 1889, contre-amiral
dix ans plus tard et vice-amiral le 19 octobre 1903, il avait
fait la campagne du Mexique en 1867 et la campagne de la
Baltique en 1870, et avait terminé sa carrière comme
préfet maritime de Brest. A sa retraite, l'amiral Péphau
fut nommé membre du conseil supérieur de la Légion
d'honneur.
Demain jeudi, à dix heures précises, tappelons-le,
sera célébré, à Saint-Germain des. Prés, la messe annuelle
du Souvenir à la mémoire des artistes défunts et de ceux
qui sont glorieusement tombés au champ d'honneur.
L'office sera célébré par S. Em. le cardinal-archevêque
de Paris, nui donnera l'absoute solennelle.
Le R. P. Sertillanges prendra la parole.
MM. Ch. Widor, de l'Institut; L. Vierne, organiste de
Notre-Dame de Paris; A. Marchai, maître de chapelle
de Saint-Germain des Prés, la maîtrise de Sainte-Clotilde,
la Manécanterie des Petits chanteurs à la Croix de bois
et les choeurs grégoriens prêteront leur concours à la
cérémonie.
L'invitation est signée de MM. Carolus-Duran, ancien
directeur de la Villa Médicis'; Albert Besnard, directeur
de l'Académie de France à Rome L. Cordonnier, Théo-
dore Dubois, ancien directeur du Conservatoire; E. Sul-
pis, R. Verlet, membres de l'Institut, et René Bazin, de
l'Académie française.
Elle* s'adresse aux familles des artistes défunts ainsi
qu'aux membres des Sociétés artistiques, qui pourront
entrer sur présentation de leurs cartes. On peut demander
des places réservées au secrétariat, à Mlle Suzanne Valen-
tin, 151, boulevard Magenta, et chez M. Desvergnes, sta-
tuaire, 131, rue de Vaugirard, à Paris.
Pour les informations de Naissances, de Mariages et
de Décès, s'adresser à l'OFFice DES Publications D'ETA.
Civil, 24, boulevard Poissonnière, de neuf heures à six
heures. Téléphone: Central 52-11.
II est fait un nrix spécial pour les abonnés da Caulois.
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« UTl SED NON ABUTI »
A propos d' « idéal »
Qu'il est joli ce mot comme il chante agréable-
ment Avoir son idéal, lutter pour lui, mais c'est
élever son âme au-dessus des contingences ter-
restres, s'extérioriser, et pourquoi donc l'aut-iil
qu'à tout propos, à tout venant, on vienne maté-
rialiser cette expression si pleine de charme ex-
quis, d'illusion et de poésie Serait-elle, par ha-
sard, la seule susceptible d'attirer et de retenir
l'attention du lecteur ?
Ce serait vraiment à le supposer, si nous en ju-
geons par l'abus qu'on fait, chaque jour, de ce
qualificatif et surtout dans des annonces relatives
̃S, la création de quelque nouvel équipement mili-
taire. Or, Dieu sait s'il y en a et combien peu jus-
tifieraient, au surplus, semblable appellation. Ju-
gez-en, diui reste « L'homme marche, manœuvre
ou combat ? n.tel vêtement court, spécial sera le
vêtement idéal « l'homme stationne ? le vête-
ment idéal sera tel vêtement long et toujours spé-
cial « pour le froid »'ce sera alors un autre vê-
tement toujours spécial et idéal toujours,, etc., etc.
Pour utiliser, dans toutes ses fonctions, cette
variété idéale de vêtements tous spécia.ux, il fau-
drait donc que l'homme eût à sa disposition soit
une .armoire à glace, soit au moins une malle spa-
cieuse, et voua conviendrez, avec moi, que voilà
bien, cette fois, un idéal peu facile à réaliser sur
le front
Eh bien croyez-moi, il faudra, jusqu'à nouvel
ordre, continuer à s'en tenir au vêtement désor-
mais classique, vêtement unique qui, léger quoi-
que très chaud, et garanti de solidité et d'imper-
méabilité, ne casse ni au froid ni à la gelée, sert
indistinctement à toutes les armes et à toutes les
fonctions, peut so placier, sous vu volume infime,
dans la musette ou dans la sacoche et qu.i, replié,
à sec ou mouillé, ne s'écaille jamais, conservant
ainsi son imperméabilité et par conséquent sa char
leur.
Ce vêtement pratique, rationnel, résultat d'étu-
des, sérieuses et dé recherches raisonnées, c'est ce-
lui de Roold, 50, av. de la Grande-Armée c'est le
manteau-pèlerine en Pa:rateUa, de. l'airmée an-
glaise, qui, lui, a fait ses preuves depuis plus d'un
an qu'il a été expérimenté et adopté au front. Roold
n',est pas, en effet, un spécialiste quelconque ses
créations ont trop leur raison d'être pour n'être
pas toujours appréciées aux armées et je n'en veus,
pour preuve que ses casques brevetés dont tous
les aviateurs français et alliés sont obligatoire-
ment pourvues, tant observateurs que pilotes, cas-
ques dits protecteurs et que j'appellerai, avec nos
champions de J'air, casques sauveurs, puisque nom-
breux sont ceux qui leur doivent d'avoir eu la vie
sauve, comme ils l'ont d'ailleurs spontanément at-
testé.
Aussi bien, puisque son initiative, au lieu de se
cantonner dans ce cadre restreint, nous permet
d'améliorer aujourd'hui le sort do nos « poilus »,
devons-nous lui faire confiance, nous fier à son
expérience.
Où trouverions-nous, du reste, de pareilles ga-
ranties ?
Jean DE Frédefon.
A travers la Presse
Le général Galliéni
Tel est le titre d'un article des Lectures pour
tous, auquel nous empruntons ce passage
On sait la stupeur, d'abord incrédule, du géné-
ral von Kluck, quand il se vit attaquer sur son
flanc droit. On sait aussi comment, excellent tac-
ticien, il tenta de parer le coup. Mais il n'en
soupçonnait pas la. force. Pour son salut, il lui
fallut bientôt changer de front sous la mitraille,
rappeler vers l'ouest ses corps d'armée engagés
au sud. Engrenages d'une machine bien réglée, ils
venaient toutefois s'aligner côte à côte, face à
l'agresseur inattendu. En s'étendant, ils mena-
çaient de déborder notre aile gauche. Coûte que
coûte, nous devions les gagner de vitesse. Un
trait de génie y pourvut, né de cette extraordi-
naire faculté d'adaptation aux faits qui caractérise
Galliéni. Trait qui tient de Napoléon et du bou-
levant: le général envoya son armée en fiacre à
la bataille. Nos « taxis » réquisitionnés prirent une
part décisive au succès en transportant, à une
allure de procès-verbal, de l'aile droite à l'aile
gauche, une forte unité que von Kluck n'y atten-
dait pas. Il dut reculer d'autant plus vite que ses
appels de troupes y avaient brisé son front du
sud. Dans les brèches, besognant fiévreusement à
les élargir, l'armée de la Marne s'était jetée. Le
mur allemand craquait sur toute la ligne. C'était
la victoire Paris et la France sauvés 1
Soit Mais, pour combien de temps ? De quoi
demain serait-il fait ? L'ennemi tenterait-il un
retour offensif ? A ces questions, l'avenir seul
répondrait. C'est pourquoi Galliéni commença de
le préparer à son gré, en en diminuant l'imprévu.
C'est le secret de Polichinelle que le camp retran-
ché de Paris, indéfendable en août dernier, est
imprenable aujourd'hui.
Le repas des hyènes
De notre distingué confrère et ami M. Geor-
ges Berthoulat, dans la Liberté
C'est bien le titre qu'il faut appliquer à Guil-
laume II déjeunant chez François-Joseph tigres
serait trop flatteur. Le nom des ignobles carnas-
siers qui se repaissent des restes funéraires con-
vient seul aux deux empereurs qui n'ont pas sur
la conscience moins de trois millions de morts.
Leur table est dressée sur cet immense charnier
et, comme orchestre, autour de la salle à manger,
six millions de blessés font entendre leurs cris de
souffrance, accompagnés des plaintes poussées
par les innombrables martyrs et suppliciés appar-
tenant aux pays envahis et des sanglots qui 'se-
couent vingt millions d'hommes pleurant des êtres
chers.
Comment ces deux bourreaucrates ne trouvent-
ils pas un goût de cadavre ou de sang à tout ce
qu'ils mangent ? Comment le vieux qui persiste.
et dont le seul rôle devrait être de donner sa me-
sure au fossoyeur, peut-il jouer encore l'emploi de
l'amphitryon où l'on dîne ? De quel air le Hohen-
zollern et le Habsbourg peuvent-ils bien se regar-
der en songeant à l'addition des deuils et des rui-
nes accumulées pour leurs convenances dynasti-
ques ?
L'unité de direction
Nous passons aujourd'hui la parole à M. Gus-
tave Hervé, directeur de la Guerre Sociale
Nous avons la maîtrise des mers, malgré quel-
ques méchants sous-marins dont on aTrivera vite
à purger ta Méditerrané, comme on est aaTivé à
en purger la Manche et la mer du Nord
Seulement, nos ennemis Allemands, Autrichiens,
Bulgares, Turcs ont un état-major général com-
mun c'est-à-dire qu'ils ont une tête.
Nous, après seize mois de guerre, nous n'avons
même pas encore réussi à constituer, au-dessus du
généralissime de chaque groupe d'armées, un état-
major général commun c'est-à-dire que nous som-
mes un immense corps sans cerveau^
Aussi, nous avons beau être beaucoup plus près
de Salonique, que les Allemands, grâce à notre mal-
trise de la mer, nous allons trouver moyen d'avoir
Valfleury
150,000 hommes en tout au nord de Saloniqua
quand nos ennemis en auront réuni 500,000.
Comment ils se consolent
Car ils ont besoin, dit très spirituellement
l'abbé Wetterlé dans le Petit Parisien, de sa
consoler. de leurs innombrables victoires.
Leurs journaux et l'Agence Wolff se chargent
de pourvoir à ce besoin au moyen d'un choix
nombreux et varié de fausses nouvelles
Ces jours derniers, le peuple allemand, que sa
boulimie torture, apprenait avec urie joie délirante
que le roi d Angleterre, mécontent de la politique
de M. Asquith, s'apprêtait à lancer un message à
ia nation pour annoncer son abdication Puis est
venue l information du Vorwaerts sur l'arresta-
rsart^iP lusieu:rs parlementaires français, compli-
ces de c s?af.smai de Jaurès> arrestations que le
groupe Ciakste français, le vilain, avait cru ne
pas devoir commenter, pour ne pas faire plaisir
aux compagnons berlinois
Voici, à titre documentaire la dernière mystifL-
toduisiïxàemenff Strasbur^ Post..Te le
Paris en délire. Un de nos correspondants de
Genève nous «anmun,1«ï'i« la conversation qu'il a
diplomate neutre (?) qui revenait de
Pans. Le diplomate lui a confié ce qui suit
l'offpf^wf1' les premières nouvelles de
Champagne), Paris
d une crise de délire, de bruyante ivresse.
Les gens se c?InP°rtèpnt comme ceux qui, après
une Longue et complète abstinence, boivent en
taWl on ne savait encore rien de précis, mon-
teJ t*L fi£es impatients et faisait danser tou-
tes sottes d'images extravagantes dans leurs cer-
veaux. Dans les rues, la plus vive animation des
flots de cuTreux s'agitaient, criant, chantant, hur-
foule bruyante se rendit
iainba9Sad;es d'Angleterre, de Russie et
d Italie, diapeaux déployés, tirant des pétards.
Dans les cafés, les consommateurs avaient grimpé
ad™S r b« 1Sant les bouteilles sur les mure !)
acclamant Joffre et Kitchener. On. porta une
une grande image de Joffre wu Panthéon (!f!)
et n1,TfinntT-ra de guirlandes. On se racontait
™« I °lesn lstoin?*> dont je ne citerai que quel-
ques mots On avait fait 300,000 prisonniers le
Kronprinz était, pris, les Anglais étaient devant
Bruxelles, Strasbourg se trouvait dans les mains
des Français les troupes françaises avaient a.t.
teint Namur, l'armée allemande était en pleine re-
traite sur le Rhin. Plus la nuit avançait e?plïïl les
K f deTena-.1 en* f°*les et frisaient le ridicule.
De nouveau la révolution avait éclaté à Berlin. la
poprulation devait avoir arrachô les Pavés- et cons-
Au café de Paris, on connais-
hSilimre le nombte des victimes de la .révolution
berlinotse 84. Dans des cafés du boulevard des Ita,-
liens, le chiffre était de 18f. Il atteignait 1,840 dans
tr?M» boulevard Saint-Martin. On qualifiait da
traîtres et d'antipatriotes et on rossait ceux qui ne
le croyaient pas. Cela me rappelait le carnaval de
Nice. On louait partout la Marseillaise. Ici, un
mendiant l'exécutait sur un violon là, un autre
la prnçait sur une cithare (!). Dans les beuglants,
ae vieilles demi-mondaines, datant du deuxième
empire et outrageusement fardées, la hurlaient
comme un refrain, comme un misérable refrain de
café-concert. »
Tout de même, conclut l'abbé Wetterlé, faut-
il qu'ils aient besoin d'encouragements et de
réconfort, pour que les officieux, d'accord
avec la censure, leur fassent des piqûres ave«
des substances aussi émoustillantes
Don Jaime de Bourbon
Du Journal
On a fait croire à la masse des fidèles, aux petits
prêtres des villages du nord de l'Espagne que Hiom-
™*qu< représente à leurs yeux la tradition t la
légitimité était de cœur avec les puissances germa-
niques. Rien n'est plus contraire à la vérité
La guerre surprend don Jaime dans son magni-
fique domaine de Frohsdorf. Vers 'le 10 août 19M
il reçoit la visite d'un colonel quii, au nom du géné-
î-ailissime autrichien, vient lui demander de signer
une déclaration par laquelle le prétendant s'engage
a « mettre toute son influence personnelle et poli-
tique au service des intérêts autrichiens et alle-
mands ». Le Prince refuse et déchire le papier
Le lendemain, un autre colonel, avec une forte
escorte d'infanterie, s'installe au château défen-
dant au Prince de quitter les appartements même
pour descendre dans son parc. On renou:velJe l'exi-
gence formulée la veille. Nouveau refus de don
Ja.ime, qui est mis en demeure de choi.sir entre une
mise a.ux arrêts pour toute la durée de la. guerre
ou l'éloignement du territoire de l'empire Don
Jaime, naturellement, choisit l'exode. Avant de
partir, il envoie au généralissime une lettre par
laquelfe il proteste contre l'abus de force dont il
est victime et fixe un délai de quelques heures pour
recevoir des excuses à Vienne, où il se rend chez
sa sœur, 1 archiduchesse Blanca. Et, en effet le len-
demain, les excuses arrivent, le généralissime dé*
clarant avoir cru à tort que don Jaime appartenait
encore aux cadres de l'armée active russe. Le
Prince passe en Suisse et, de là, à Lyon où il
prend service dans nos ambulances jusqu'à'ce que
la maladie l'oblige au: repos.
Il part alors pour l'Italie, d'où i1 fait demander
une permission de séjour temporaire à Frohsdorf.
1 Il reçoit l:a parole d'honneur de l'empereur Fran-
i çois-Joseph de pouvoir circuler librement dans
1 empire. Le lendemain de son arrivée, on lui notifie
un ordre le mettant aux arrêts jusqu'à la fin de la
guerre, avec faculté de circuler seulement dans un
rayon de cinquante kilomètres, c'est-à-dire jusqu'à'
Vienne 1 ordre ajoute que tous les officiers qui lui
rendront visite seront immédiatement causés
Telle est la réalité.
te véritable grand danger allemand
De Junius, dans l'Echo de Paris
Quel était le premier article du programme de la.
Liguo pangermaniste, avoué dès 1895 ? La forma-
tion, au centre de notre continent, d'un conglomé-
r:a.t colossal, une Germanie de cent millions d'hom-
mes barrant la route entre le monde slave et le
monde latin, installée d'Anvers à Trieste et de la
Baltique à la mer Egée. La suite, l'asservissement
des petits Etats neutres, la décadence définitive de
la France, et, finalement, la destruction de l'An-
gleterre, devait marquer les autres étapes. Peut-
être Guillaume II a-t-il conçu un moment le rêve
de tout liquider à la fois. Ces fougues d'.imagina-
tion sont dans son personnage figuratif nviis
l'homme d'affaires, et c'est le trait qui le rend si
dangereux, a toujours le dernier mot chez lui sur
l'illuminé et le cabotin. Il l'aura aujourd'hui en-
core. Nous le verrons, quand la minute lui paraîtra,
propice, nous offrir des propositions qui seront
très douces ou le sembleront mais aux termes
desquelles la fusion austro-prussiennes sera, défi-
nitive. Un Zollverein savamment organisé y suf-
fira. Nous avons le toil, nous autres Latins, de
concevoir toujours YImperium romanum comme
l'exemplaire unique d'une domination mondiale.
L'empire allemand actuel, avec ses royaumes do
Bavière, de Saxe, de Wurtemberg, tout ensemble
autonomes et subordonnés, nous montre déjà
l'ébauche d'un autre mode d'organisation. C'est
celui que le Hohenzollern se prépare à employer
avec le Habsbourg. Qu'il réussisse, et quelle Eu-
rcpe Guillaume II ou son successeur n'aura plus
qu'à attendre un peu, en reprenant sur une base
plus large le travail d'avant 1914. Une nouvelle
guerre, et le coup de l'hégémonie universelle aura
été exécuté en deux temps. Les Italiens, ces obser-
vateurs si perspicaces, ne s'y sont pas trompés.
S'ils se sont détachés de la Triplice pour se ranger
à nos côtés, c'est qu'ils ont vu distinctement l'amal-
game monstrueux se brasser et prendre forme. Ils
ont compris quel voisin ils risquaient d'avoir si
Guillaume II triomphait. Ne soyons pas moins lu-
cides qu'eux, et gravons dans notre esprit cet.te.
conviction quand bien même la paix comporterait
de la part de notre ennemi le retrait de ses troupes
hors de France et de Belgique, l'abandon de ses
colonies, une rétrocession partielle des provinces
prises en 1871. une indemnité pour nos départe-
ments envahis, si elle supposait, sous une forme
quelconque.M'agglutination à l'empire des portions
allemandes de la monarchie dualiste, ce traité se-
rait pife que celui de Francfort. Soyons tranquilles.
Il y a au quai' d'Orsay un maître diplomate qui
sait cela. Il a passé trop d'années à Berlin cour
ne pas avoir pris comme idée directrice à toute
son action la phrase chère à nos alnés « Divi-
denda est Gcrtntinia. » Je dirais, moi, volontiers
Delenda, mais ces opérations radicales sont plus
aisées à formuler sur le papier qu'à exécuter sur
la chair vive, au lieu que les autres, ces diminu-
tions par l'éparpillement, sont possibles. La paix
de Westphalie en reste un témoignage admirable,
et si nous le voulons, imitable.
LES JOURNAUX ÉTRANGERS
L'heure grave
Sous la signature du célèbre historien Gu.
glielmo Ferrero, le'Seco/o, de Milan, écrit
L'heure est grave. L'Europe est menacée d'une
catastrophe telle que l'histoire n'en avait encore
enregistré. L'Italie, comme les autres nations de
l'Europe, est arrivée à une situation terrible
qu'elle doit dominer sous peine de tomber. Na
croyons pas avoir envisagé d'un cœur ferme tous
les dangers contre lesquels nous devons combat-
tre. La puissance des empires allemands devrait
désormais avoir atteint les derniÈres limites de
son expansion et de son offensive mais un autre
péril pourrait encore surgir derrière les puissan-
ces de la Quadruple-Entente pendant qu'elles sont
appliquées à combattre l'Allemagne et l'Autriche,
à savoir la révolte des colonies. Ce serait miracle
si, la guerre se poursuivant encore avec une appa-
rence d'indécision, aucune autre partie du monde
3 'H
passages ont été soulignés par de vives mar-
ques d'approbation sur presque tous les bancs
de la Chambre
Je viens, dit le ministre, en toute sincérité, Vous
expliquer les motifs pour lesquels nous faisons
appel à la classe 1917.
Bien que les alliés soient en meilleure situation
au point de vue des effectifs que les en:nemis, je
viens, en plein accord avec le général en chef, vous
demander cette classe.
Je suis obligé de le faire sous peine d'engager ma
responsabilité.
reportant aux discours que j'ai entendue, je
constate que nous sommes tous d'accord pour pour-
suivre la lutte jusqu'au bout ,en utilisant toutes
nos ressources.
La classe 1917 est une de ces ressources. Son
heure est venue d'entrer dans cette formidable ma"*
chine forgée pour la défense nationale.
A ce point de vue,' nous sommes tous d'accord.
Cela ne veut pas dire qu'elle sera utilisée tout
'de suite, mais elle sera ainsi toute préparée et ins-
truite, et elle sera prête à faire face à tous les évé-
nements.
M. Renaudel & dit avec raison qu'il ne fallait pas
déprécier ou mésestimer les forces de nos enne-
mis. Il est donc utile d'employer les moyens de
mettre en ligne toutes les nôtres.
La classe 1917 doit être prête pour le moment où,
avec toutes nos forces et celles de nos alliés, nous
pourrons tenter de décisifs efforts.
La classe 1917 aura besoin de quatre mois envi-
ron pour son instruction effective.
Lorsque j'ai été entendu par la commission de
l'armée, j'ai indiqué la date du 15 décembre pour
l'incorporation, mais, par déférence pour le Par-
lement, après la demande que vient. de m'adresser
le rapporteur, et pour laisser au Sénat le temps
d'examiner la loi, j'accepte la date du 5 janvier
1916.
Il est entendu que je ferai tous mes efforts pour
fendre au services armé tous les hommes valides
qwi ne sont pas à leur poste.
Suivant moi, tout homme qui n'est pas à son
poste' par son âge et son état physique devrait être
au front.
Je n'aû pas bien compris tout à l'heure l'allusion
de M. Charles Bernard. Je puis luli dire que mon
cabinet lui est ouvert et qu'il peut voir ce qui s'y
passe.
Aujourd'hui, dans les circonstances que nous tra*
versons, le ministre de la guerre ne connaît ni
parents ni amis ni personne. Il ne connaît que son
devoir la défense nationale..
Cependant, nous ne pouvons pas troubler la vie
économique du pays nous devons laisser à la dis-
position des agriculteurs et des industriels les hom-
mes indispensables.
Il est certain que la classe 1917 doit être traitée
avec beaucoup de ménagements elle doit être logée
dans des casernements isolés et désaffectées, pour-
vue d'une alimentation suffisante et même être sur-
alimentée. Les hommes auront grammes de
Les hommes seront ensuite soum6s un entraîne-
ment progressif les médecins seront consultés. Je
n'ai, à ce point dé vue, rien trouvé à ajouter aux
instructions données par mon prédécesseur j our
la classe 1916.
Je veillerai à leur application et je donnerai les
'ordres nécessaires aux commandants de régions et
ide dépôts.
Je tiens àrassurer ceux qui sa sont préoccupés
•Ides travaux agricoles. Je me suas trouvé dans des
circonstances où j'ai, dans le même ordre d'idées,
dû prendre des mesures urgentes.
Etant gouverneur de Paris, j'ai consulté le préfet
ds la Seine et le préfet de Seine^t-Oise, et je leur
ai demandé quels étaient leurs hommes, pour per-
mettre de faire les récoltes dans les meilleures con-
ditions.
Dès mon arrivée au ministère de la guerre,, je,
me suis mis d'accord avec mon collègue de l'agri-
culture, M. Méline, pour assurer les travaux agri-
coles, qui sont un des éléments de la défense natio-
nale. J'ai complété les instructions de mon prédé-
cesseur eut pris des mesures pour pourvoir à tous
les besoins.
Enfin, nous préparons, avec M. le ministre de
l'agriculture, une véritable mobilisation agricole
pour le printemps prochain.
Je viens vous demander l'incorporation au p'us
•• tôt de la classe 1917. Je vous ai parlé en mon nom.
'Je pourrais vous parler aussi au nom des jeunes
gens qui vont former ce nouveau contingent.
Comme autrefois les jeûnes Athéniens, au sortir
Ide l'adolescence, ils vont faire le serment d'aller
'combattre pour leur pays et de remettre plus tard
6. leurs enfants une patrie intacte.
C'est avec une émotion patriotique et une affec-
tion familiale que la nation tout entière va les sui-
,,Ivre d'abord dans leurs dépôts puis, plus tard, sur
le front, où ils iront rejointe leurs frères, leurs
pères, leurs parents, qûi, eux aussi, tiennent leur
serment et qui luttent si héroïquement depuis se.'ze
mois pour le salut de la France.
C'est dans ces conditions que je viens vous de-
•tnander de nous accoler la classe 1917.
Le général Galliéni s'exprime très posément,
mais très clairement. Il a l'éloquence brève,
concise. Pas de périodes oratoires. Il dit sim-
plement ce qu'il doit dire, ce qu'il faut dire et
.rien de plus. C'est un soldat qui parle à des
hommes politiques et son langage, tout em-
preint de loyauté, de franchise et de fermeté,
p, eu le don de plaire à la Chambre, qui attend
du ministre de la guerre des actes plutôt que
ide beaux discours.
Le succès obtenu par le général Galliéni a
été très grand et l'on. peut dire qu'après son
intervention le yote du projet était un fait ac-
Après le général Galliéni, on à dû subir un
interminable discours du docteur Doisy, pré-
sident de la commission d'hygiène.
Enfin, la clôture de la discussion est pronon-
née et l'article unique du projet, mis aux voix,
est adopté à mains levées. Cet article est ainsi
conçu
« Le ministre de la guerre est autorisé à ap-
peler sous les drapeaux la classe 1917. »
Plusieurs dispositions additionnelles, pré-
6entées par MM. Emile Constant, Galli, visant
les jeunes gens nés en France de parents étran-
gers de M. Vaillant, concernant la division
des hommes en trois catégories, d'après leur-
état de santé et de robustesse, sont prises en
,considération, mais disjointes du projet.
Puis viennent les explications de vote.
M. Raffin-Dugens déclare qu'il votera contre
la loi, parce qu'il ne croit pas a l'infaillibihté
gouvernementale Personne ne comprend. Le
député socialiste se lance dans des considéra-
ttions d'ordre militaire et, une fois engagé sur
ce terrain, qu'il ignore, il se plaît aux pires
divagations « Certains chefs, dit-il, au milieu
des huées et des protestations énergiques de la
salle, ont le mépris de la vie humaine
M. Paul Deschanel ne laisse pas M. Raffin-
Dugons aller plus loin et lui inflige -un bon rap-
pel à l'ordre avec inscription au procès*verbal.
,Ce fut le seul incident pénible de la séance.
Après av,oir entendu M. Dalbiez déclarer
qu'il ne votera pas, lui non plus, le projet, parce
que la date du 5 janvier lui paraît trop rappro-
chée, la. Chambre est -appelée à se prononcer
sur l'ensemble de la loi.
Le projet est alors voté, à mains levées, à la
presque unanimité.
Séance jeudi, à trois heures.
PATRIOTISME 6 CHARITÉ
Union pour la Belgique
Samedi prochain, 4 décembre, à trois heures et
Eemie, 15, rue de La-Ville-1'Evêque des édi-
teurs Goupil), M. Barthou, député, ancien prési-
dent du conseil, présidera l'assemblée du comité
de l'Union pour la Belgique et les pays alliés et
amis, dont la secrétaire générale est la comtesse
Greffûlhe. Il sera assisté de M. Melot, député de
Namur, et de M. Jules Roche, député, ancien mi-
nistre.
Cette réunion offrira un intérêt tout particulier
l'ordre du joum comporte en effet une causerie sur
10 « La Croix-Rouge de Belgique», dont les fonds
ont été saisis par le gouvernement allemand, à
Bruxelles 2° « L'Œuvre de la reine Elisabeth n.
Œuvre du soldat au front
Pottt compléter et étendre à toute l'arm6e le don
qu'il a fait de cent voitures-filtres stérilisateurs,
ont la livraison est aujourd'hui terminée, le
Touring-Club de France (Œuvré du soldat au
front) vient dé commander vingt nouvelles voitu-
res du. même typa
Ajoutons que cette grande association a égale-
ment fait don d'une autre catégorie de voitures
non moins utiles. Ce sont des voitures de désin-
fection pour les vêtements avec appareils à dou-
ches pour les hommes. Le tout représente à ce
jour une dépense de plus de 600,000 francs.
Cercle du Soldat
Le Cercle du Soldat est ouvert tous les jours, de
treize à dix-huit heures, 10, place Voltaire. Tous
les militaires en uniforme, gradés ou non, peu-
vent entrer librement et ont à leur disposition,
gratuitement, des livres, journaux, cartes, jeux,
papier à lettres. Une consommation et des cigaret-
tes sont offertes à chaque soldat. Béances récréa-
tives, musicales et littéraires. Projections.
Intérim
LES OPÉRATIONS RUSSES
L es Russes marchent su r îukkum
In q uiétudes allemandes
Nous avons reçu hier soir la dépêche sui-
vante de Pétrogirade, 30 novembre,:
Le commandant allemand de fukkîtfil a ̃pré-
venu la population qu'elle devait s'attendre au
bombardement de la ville par les Russes.
Les prisonniers allemands rapportent que le
général von Beloxo a reçu l'ordre de défendre
TukfcUtti à outrance, car sa chute ouvrirait aux
Russes les routes de Libau et de Vindau.
Dans les cercles militaires de Pétrograde, on
déclare que l'accalmie qui règne en ce moment
dans la région de Dvinsk n'est qu'apparente,
car des combats locaux se déroulent sans dis-
continuer sur De front les Russes y conservent
partout l'initiative et l'avantage, refoulant le7i-
tement, mais sûrement, les Allemands loin de
la ville.
En prévision d'une poussée russe
Des propriétaires de la province de Grodno
se sont échappés et sont arrivés à Minsk. Ils
rapportent que les Allemands fortifiént active-
ment toute la ligne du Bug ils ont amené de
nombreuses équipes de prisonniers français et
belges, toute la population masculine de la pro-
vince de Grodno, soit près de trente mille hom-
mes, qui travaillent à l'organisation des rives
dm Bug.
Les Allemands construisent trois lignes d'ou-
vrages en béton avec de nombreuses platefof-
mes pour canons lourds de nombreux va-
peurs arrivent journellement avec des maté-
riaux de construction. Ces mesures sont expli-
quées par la crainte des Allemands d'une pous-
sée des Russes au printemps.
M. Denys Cochin en Italie
La parole d'honneur du roi de Grèce
Interviewé par la Tribuna, M. Denys Cochin
a déclaré qu'il n'avait trouvé en Grèce aucune
prévention contre l'Italie dans les classes intel-
lectuelles, lesquelles croient à la possibilité
d'une collaboration cordiale pour la grandeur
et l'avenir des deux peuples.
Le roi Constantin a donné à M. Denys Co-
chin sa parole d'honneur de Roi et de gentil-
homme que la Grèce n'aurait jamais rien tenté
contre la cause des alliés.
SU!* feE FERONT SE^BE
Lâ jonction des Français et des Serbes est oe-
venue impossible. Calme relatif
sur le front français
On nous télégraphie de Salonique, en date
d'hier, qu'en raison de l'évacuation par les Ser-
bes du défilé de Katchanik, la jonction des for-
ces françaises et serbes est devenue impossible
eb la marche des Français vers Vêles inutile.
La décongestion de la région de Krivolak a
commencé. Krivolak qui était un centre d'ac-
tion deviendrait bientôt une pointe avancée
ayant sa base à Demirkapou, où les Français
groupent de grandes forces.
Contrairement aux informations de source
bulgare, les Français occupent toutes les posi-
tions conquisses sur la rive gauche du Vardar
jusqu'à Krivolak.
A l'exception d'un duel d'artillerie entre les
alliés et les Bulgares à Valandovo et Rabrovo,
il n'y a rien de nouveau depuis hier à signaler
sur le front Stroumitza. La situation sur la
Cerna est sans changement.
La situation à Monastir
Une dépêche de Salonique dit que, d'après
des télégrammes reçus dimanche de Monastir,
le colonel Vassitch tient toujours les derniers
ouvrages de défense de la ville, mais on craint
qu'il ne succombe sous les efforts d'un ennemi
supérieur.
Suivant une autre dépêche de Salonique^la
population serbe de Monastir a été évacuée,
quoiqu'on n'ait encore aucune nouvelle de l'oc-
cupation de la ville par les Bulgares. La dépê-
che ajoute qu'on est également sans nouvelles
du colonel Vassitch depuis dimanche midi. Il
n'est pas improbable cependant que le colonel,
avec le restant de ses troupes, se retire vers
Korylza.
L'invasion du Monténégro
Le Berliner Tagcbla.it. reçoit du quartier gé-
néral autrichien des détails sur les opérations
dirigées contre le Monténégro. Il dit notam-
ment que de fortes chutes de neige empêchent
les mouvements des troupes qui doivent s'ou-
vrir un chemin dans la neige où l'on enfonce
jusqu'aux genoux. Dans leur poursuite des
Monténégrins sur des hauteurs qui dépassent
1.500 mètres, les troupes d'invasion ont à souf-
frir de toutes les rigueurs de la saison, froid,
neige, tempête, en même temps qu'elles ont à
repousser les attaques incessantes de l'ennemi
qui leur fait une guerre de guerilla.
Sur le Front du Nord
Les navires anglais bombardent les côtes belges
Un journal d'Amsterdam, le Telegraaf, an-
nonce qu'hier matin, une escadrille anglaise a
bombardé, pendant près de deux heures, les
positions allemandes de Zeebrugge à Ostende.
LA GUERRE DANS LES AIRS
Exploits d'aviateurs alliés
Le communiqué du maréchal French en date
du 30 novembre signale que, dans l'après-midi
du 28, un aéroplane britannique a détruit, au
large de Middelkerke, un sous-marin allemand.
Pour accomplir leur brillant exploit, les
aviateurs sont descendus jusqu'à moins de trois
cents mètres au-dessus du bâtiment ennemi.
L'appareil avait comme pilote un offieïer an-
glais et un officier français comme bombar-
dier.
EN ANGLETERRE
Aux Communes. L'accord avec la Grèce
Hier soir, à la Chambre des communes, en
réponse à une question qui lui était adressée,
le sous-secrétaire d'Etat à la guerre a dit nu
pouvoir faire aucune déclaration concernant le
dernier accord entre les alliés et la Grèce.
L'ITALIE EN CAMPAGNE
Les combats de Gorizia sant formidables
Selon le correspondant du Berliner Tagê-
blatt, la lutte de l'Isonzo a été qualifiée par
l'archiduc Joseph, comme un champ de ba-
tàille infernal. Le correspondant ajoute
Les combats pour la possession de la tête
de pont de Gorizia ne sont pas encore termi-
nés ce sont les pLus formidables, les plus sau-
vages et les plus sanglants de la campagne ita-
lienne. La lutte se poursuit avec des sacrifices
énormes d'hommes et de munitions, sur lo mont
San Michèle et la hauteur de Podgora, qui
constituent comme une porte à deux battants
devant Gorizia.
EN HOLLANDE
Les intrigues allemandes
Energiques déclarations du tt Tetegrâaf »
Depuis longtemps les Allemands cherchent à
acheter le Telegraaf, le vaillant journal d'Ams-
terdanl, qui défend si courageusemènt la cause
du droit. Ni menacés, ni persécutions, ni offres
séduisantes n'ont réussi, et pourtant les Alle-
tnands continuent déclarer qu'ils vont acheter
ce journal. Au nom du directeur et du rédac-
teur eh chef du Telegraaf. le correspondrait de
ce journal ii Londres dément formellement
cette assertion, dans une lettre adressée au
Times.
Dès le début de ln guerre, dit cette lettre,
nous avons pris franchement position du côté
des alliés avec une sympathie entière et ferme-
ment convaincus comme nous le sommes, que
la cause des alliés a aussi pour corollaire le
maintien de la complète indépendance et de
l'intégrité de notre patrie, nous ne dévierons
jamais de cette ligne de conduite, quoi qu'il ar-
rive et à quelque coût que ce soit.
L'EMPRUNT FRANCAIS:
L'accueil à l'étranger
En Russie et en Hollande
On télégraphie de Pétrograde q.uô l'emprunt
français, f^tui a les sympathies de. toutes les
classes de la population, sera couvert avant
l'expiration du terme officiel de la souscrip-
tion. Les fabricants de draps de toute la région
de Moscou ont souscrit pour un dixième des
capitaux sociaux de leurs entreprises. *>̃' 1.
Suivant une dépêche d'Amsterdam, les ban-
quiers hollandais déclarent que les demandes
de souscriptions à l'emprunt français conti-
nuent à augmenter. Le montant souscrit par le
public hollandais dépasse celui de tous les pré-
cédents emprunts étrangers en Hollande. Les
souscriptions atteignent actuellement des mil-
lions de florins.
PETITES NOUVELLES DE LA NUIT
M. Boppe, ministre de France en Serbie,
était attendu hier ou aujourd'hui à ScutârL
d'Albanie.
LES AVANTAGES DE
L'Emprunt 5 0 ¡ 0 de la Défense Nationale
La Banque de, France a eu l'excellente idée
de faire distribuer au public un petit carnet
patriotique qui contient des explications très
simples et très claires sur les divers modes de
souscription à l'Emprunt national. Grâce aux
indications et aux chiffres que le carnet de la
Banque lui met sous les yeux, chaque souscrip-
teur "peut faire lui-même le calcul de la somme
qu'il aura à verser, quel que soit le procédé
employé pour acheter des rentes perpétuel-
les 5
Si, par exemple, un épargnant veut trans-
former son capital en rente annuelle, il aura à
verser, en se libérant de suite
Pour une rente de 50 francs.. 872 fr. 50
Pour une rente de 100 francs.. 1.745 fr. »
Pour une rente de 500 francs.. 8.725 fr. »
Pour une rente de 1.000 francs.. 17.450 fr. »
S'il préfère souscrire en plusieurs termes, il
aura il. verser;
Pour 50 fr. de rentes. 100 fr. 250 fr.
Pour 100 fr. de rentes.. 200 fr. 520 fr.
Pour 1.000 fr. de rentes.. 2.000 fr. 5.200 fi.
Prenons maintenant l'exemple d'un proprié-
taire de bons de la Défense nationale. Avec un
bon de 500 francs échu le 15 décembre et qui ne
lui a coûté, il y a un an, que 475 francs, il
pourra acquérir un titre de rente non plus de
25 francs, mais de cinquante francs par an, en
versant une somme complémentaire de 372
francs 50 centimes.
Il doublera ainsi son revenu sans avoir be-
soin de posséder un capital deux fois plus
élevé. Il bénéficiera de la différence' entre un
nouveau versement de 372 francs suffisant pour
obtenir 50 francs de rentes et le nouveau ver-
sement de 450 francs qui serait nécessaire pour
obtenir un bon de 1,000 francs à un an, rap-
portant 5 0/0 d'intérêts. Cela revient à dire qu'il
économisera 78 francs pour acquérir le même
revenu garanti.
En faisant l'un des placements de père de
famille que nous venons d'expliquer, le sous-
cripteur recevra, en outre, même s'il ne verse
qu'un minimum de 10 francs pour 5 francs de
rente, une gravure patriotique attestant, par lai
signature du: ministre des finances, qu'il a rem-
pli son devoir de citoyen français. Son nom
sera inscrit sur le Livre d'or de la Défense na-
tionale il figurera parmi ceux des patriotes
qui ont confié leurs épargnes à la France pour
affirmer leur foi invincible dans ses glorieuses
destinées.
ÇA ET LA
Les Beaux-Arts ont fait leur enquête au sujet
du Sourire de Reims, qu'un Américain, M. du
Pont, croyait posséder et qu'il avait payé un
prix très fort à un marchand de Paris.
Le Sourire de Reims, brisé, en effet, par le
bombardement, a été retrouvé dans les caves
de l'ancien archevêché, avec tous les débris de
la cathédrale soigneusement recueillis. La tête
de l'ange est en quatre morceaux, mais ces mor-
ceaux réunis reconstituent parfaitement la tête,
sauf quelques petites ébréchures facilement ré-
parables.
L'Américain n'a donc qu'un faux, un tru-
quage quelconque ou une autre tête d'ange il
le sait et, depuis lors, il n'a plus du tout le
sourire. Il est furieux il a télégraphié ici à
son avocat de prendre les mesures nécessaires
contre le marchand et lui-même a pris le bateau
pour régler cette affaire.
Le procès sera des plus édifiants sur les pro-
cédés de certains marchands. Hâtons-nous de
dire que celui-ci n'est pas français.
'A l'occasion du mariage de Mlle Asquith, fille
du premier ministre, qui a eu lieu hier, le Roi
et la Reine d'Angleterre ont fait don à celle-ci
d'une broche en forme de petite couronne. Le
centre, en émail bleu, contient ses initiales en
diamant, le sommet forme une couronne, en
diamants également ainsi que la base.
Le Daily Mail annonce que l'ambassadeur de
France a donné à Mlle Asquith un éventail la
femme de l'ambassadeur de Russie, comtesse de
Benckendorff, a fait don d'un pendentif en jade
et diamants Mine Page. femme de l'ambassa-
deur des Etats-Unis, a remis une aiguière en
argent, et Mme Hymans, femme du ministre de
Belgique, un vase de Chine.
A la suite de négociations conduites par le mi-
nistère des affaires étrangères, il a été décidé,
à charge de réciprocité, que les arbres de Noël
seraient autorisés dans les camps de prisonniers
français en Allemagne et allemands en France.
Pour les envois faits à cette occasion aux pri-
sônniers, la plus large liberté sera laissée aux
familles. Seules, les boissons alcooliques sont
interdites.
La direction de l'exposition et la ville de San-
Francisco ont organisé, en l'honneur de la
France, une journée spéciale « French Day Il
Au cours de cette journée, une faude considéra-
ble s'est rendue dans le palais de la France et
des monceaux de fleurs ont été déposées devant
le drapeau tricolore, en témoignage de l'admi-
ration et de la sympathie de la population de
San-Francisco pour notre pays,
A cette occasion, M. Clémentel, ministre du
commerce, de l'industrie et des P. T. T., a
adressé le télégramme suivant à M. Chas
Moore, président de l'exposition
Je suis heureux de saisir l'occasion qui m'est
offerte par le « French Day Il pour vous remercier
de l'intérêt que vous n'avez cessé de témoigner à
notre section est je vous en exprime toute ma re-
connaissance.
Le président Moore a répondu en ces termes
au ministre du commerce
Cette journée a été spécialement consacrée à
glorifier la participation française à la Panama
Pacifie International Exposition, et par des céré-
monies et démonstrations, à honorer la France
qui, dans des conditions si extrêmement difficiles.
a montré d'une si magnifique façon le progrès de
ses arts et industries et poursuivi sa tâche de
contribuer à la civilisation et au progrès du
monde. Sous l'heureuse direction de M. te com-
missaire général Tirman et de Ses collaborateurs,
cette participation a resserré les liens de frater-
nité qui unissent nos deux grandes républiques,
proclamé a nouveau lea gloires de la France et
ajouté ail prestige d2 ta grande mosaïque inter-
nationale qu'est hotte 6XpcîitioX
Chac, des
let terme termes
ta Ce que valent les cadeaux des souverains »
Sous ce titre, le yorwaerts, de Zurich, conte un
épisode typique d'une grande fête de bienfai-
sance au bénéfice de la Croix-Rouge britanni-
Au cours de la kermesse de Nelly, le com-
mandant du paquebot anglais Teutonic mit
aux enchères trois cigares qui lui avaient été
donnés en cadeau, l'un par le roi Edouard VII,
un autre par le duc d'Edimbourg et le troisiè-
me par le Kaiser. Ces trois cigares ont atteint
le prix de 23 livres sterling, c'est-à-dire 575 fr.
Et dire que peut-être ils ne sont pas fuma-
bles 1
Le conseil municipal a décidé dé donner à une
rue de Paris le nom de Miss-Cavell. On ne peut
qu'applaudir à ce témoignage de sympathie et
d'admiration, d'une part, et d'horreur, de l'au-
tre. Ce nom rappellera éternellement la barba-
rie des Teutons.
Souhaitons, toutefois, que nos cochers et
chauffeurs apprennent un peu la prononciation
anglaise et comprennent les Anglais quand ils
demanderont cette rue. On sait quelle peine ils
ont à se faire comprendre quand ils deman-
dent la rue Washington ou la rue Lord-Byron.
Après tout, ils se trouvent dans le même cas
que la plupart des Français à Londres, lorsque
ceux-ci disent à un cabman Leicester square,
au lieu de Lest'r squère.
L'Entente cordiale et l'Alliance franco-an-
glaise n'ont pas encore pénétré les langues.
P. R.
renseignements Mondains
PETIT CARNET
La vicomtesse Jacques d'Amonville, dont le Tiari,
lieutenant au 27° dragons, est actuellement détaché à la
123° brigade d'infanterie, a heureusement mis au monde,
à Versailles, un fils: Henri.
MARIAGES
Le mariage du sous-lieutenant Charles de Curel avec
Mlle Marie de La Rochefoucauld sera célébré dans l'inti-
mité, aujourd'hui mercredi 1er décembre, à midi, en la
chapelle des catéchismes de l'église Sainte-Clotilde.
NECROLOGIE
On nous annonce la mort de Sœur Thérèse âè la
Sainte-Eucharistie, sous-prieure du Carmel de Lisieux
(Mlle Edmée de La Tour d'Auvergne), décédée au Carmel
de Lisieux.
Mme Noël Bardac et ses enfants, dans l'impossibilité
de répondre aux si nombreuses manques de sympathie
qu'ils ont reçues à l'occasion de la mort de M- Noël
Bardac, prient leurs amis de trouver ici l'expression émue
de leur profonde gratitude.
En l'église Saint-Honoré d'Eylau ont été célébrées
hier, à dix heures, les obsèques du baron d'Ivry.
La messe a été dite par l'abbé Duchesne; la levée du
corps a été faite et l'absoute donnée par le chanoine Sou-
lange-Bodin, curé de la paroisse. v
Le deuil était conduit par M. de Villamil, beau-frère
du défunt; le marquis de Balleroy et le duc de Plaisance,
ses neveux. Du côté des dames, on notait: la vicomtesse
de Guénifey, sa sœur; la comtesse de Mansigny, Mme
et Mlle de Villamil, ses belles-sœurs, et Mlle de Montes-
quiou-Fezensac, sa nièce.
On rémarquait parmi l'assistance:
Comte et comtesse d'Hausssonville, comte et comtesse
d'Ormesson, prince H. de Broglie, marquise d'Espeuilles,
comte Jacques de Pourtalès, princesse Rogatieri de Lu-
cinge, baron et baronne Ernest Seillière, baron et baronne
Léon Seillière, baron de Grovestins, vicomte et vicom-
tesse G. d'Avenel, baronne Le Febvre, marquise de Cas-
téja, baron et baronne Marochetti, comte et comtesse du
Pontavice, marquise de Ferrières, comte et comtesse C. de
Labriffe, comtesse de Puységur, baronne de Fontenay,
baronne de Grandmaison, M. A. du Bos, M. Ch. du Bos,
comtesse Henry de Bonvouloir, M. et Mme Fernand ous-
selin, baron et baronne de Beau verger, vicomtesse de
Narcilhac, comte Pierre de Polignac, comtesse Stanislas
de Castéja, marquise de Ranst de Saint-Brisson, comtesse
Jean de Kergorlay, baronne Louis de La Grange, com-
tesse de Corberon, comtesse Wladimir d'Ormesson, com-
tesse X. de Polignac, Mrs. Lawrence, comte Fleury,
comte et comtesse Bruneel, comte André d'Ormesson,
comte et comtesse de Maupeou, vicomtesse de La Tour
du Pin, comtesse de Chantenac, Mme de Hurtado, com-
tesse Jean des Courtils, etc., etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-Lachaise.
Les obsèques de Aï. René Zeiller, inspecteur général
des mines, membre de l'Institut, commandeur de la
Légion d'hqnneur, ont eu lieu hier, à midi, en l'église
Saint-Sulpice.
La messe a été dite par il'abbé Catesson, premier
vicaire; la levée'du corps a été faite et l'absoute donnée
par le chanoine Letourneau, curé de la paroisse.
La maîtrise, dirigée par M. Bellenot, a fait entendre
les chants liturgiques.
Le diuil était conduit par M. Jacques Zeiller, fils du
défunt; M. Paul Zeiller, son frère; M. Charles Ruffi de
Pontevès et M. Maurice Masson, ses gendres. Du côté
des dames avaient pris place: Mme Zeiller, sa veuve;
Mlle Geneviève Zeiller et Mme Masson, ses filles; Mme
Ollé-Laprune, sa belle-sœur, et Mme Charles Combes,
sa nièce.
Parmi l'assistance
Comte Paul Durrieu, M. René Stourm, M. Edmond Per-
rier, Mme Alfred Rambaud, M. Raymond Bacot, baron
d'Ussel, M. Alpy, M. Henri Welschinger, M. Marcel
Sembat, M. H. Le Chatelier, M. Alfred Rebelliau, docteur
E. Roux, M. Arthur Fontaine, M. Léon Blum, M. Victor
Giraud, M. G. Goyau, général baron de Sancy de Rol-
land, M. J. Mourret, colonel Piette, comte Arn. de Gra-
mont, M. Bouvier, lieutenant-colonel Breton, etc., etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière Montparnasse.
Les obsèques de M. Edmond Paulin, membre de
l'Institut, professeur d'architecture à l'Ecale des Beaux-
Arts, ont eu lieu hier, à dix heures, en l'église de la
Madeleins.
De belles couronnes figuraient sur le char mortuaire,
adressées par: d'Ecole des Beaux-Arts, la Société des
Artistes français, la Société des Architectes diplômés par
de gouvernement, Rome-Athènes, la Société centrale des
Architectes, « Son atelier reconnaissant », Ses camarades
de l'atelier Ginain », etc.
Le deuil était conduit par M. Bertone, architecte de
l'Institut, et M. Gabriel Lefeuve, ses amis intimes.
L'Académie des Beaux-Arts était représentée par son
bureau: M. Léon Bonnat, président; M. Waltner, vice-
président M. Widor, secrétaire perpétuel.
Parmi l'assistance
M. Albert Besnard, M. Laloux, M. Homolle, M. Nénot,
M. et Mme Injalbert, M. F. Cormon, M. Raphaël Collin,
M. Marqueste, M. Charles Girault, M. Redoh, M. Jacques
Hermant, M. Léon Comerre, M. Laguillermie, M. H.
Valois, M. E. Thoumy, M. Bassompierre. M. F. Humbert,
M. Coutan, M. Deglane, M. Debat-Ponsan, M. Albert
Hébrard, M. Héraud, docteur Paul-Boncour, M. Prosper
Babin, commandant Méry, M. Maurice Saglio, M. J. Veis-
sière, M. J. de Perthss, M. Ballu, M. Paté, etc., etc.
Sous le péristyle de l'église, des discours ont été pro-
noncés par M. C.-M. Widor, au nom de l'Académie des
Beaux-Arts; M. Louis Bernier, de l'Institut, au nom de
l'Ecole des Beaux-Arts; M. Pascal, membre de l'Ins-
titut, au nom de la Société des Artistes français, et M. Bla-
vette, représentant des anciens camarades de l'atelier
Ginain.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Pè.re-Lachaise,
Le service funèbre pour les obsèques de AI. Gilbert
Augustin-Thierry, le réputé romancier, a été célébré hier,
à midi, en l'église Saint-François de Sales.
La levée du corps a été faite et l'absoute donnée rar le
chanoine Pagis, curé de la paroisse.
La maîtrise, dirigée par M. Claudin, avec M. Letocart
à l'orgue, et renforcée d'instrumentistes, a exécuté le
programme musical suivant: La Mort d'Ase, de Grieg;
De Profundis, Kyrie, de Niedermeyer; le Judex du nlors
et Vita de Gounod; Pie lesu, de Stradella; Ego Sum,
de Gounod Li6era, de Samuel Rousseau; In Para-
disum. de G. Fauré, et Andante de la Symphonie de
la Marche héroïque de Beethoven. Les soli ont été chantés
par MM. Torelli, Merglet et Charrier.
Le deuil a été conduit par MM. Augustin Thierry, fils
du défunt, et Galoppe, son gendre.
Parmi l'assistance, noté:
M. Francis Charmes, de l'Académie française; comte
et comtesse de raucompre, amiral t\eny, Mme de uuene.
comtesse de Caladon, M. et Mmes Péan de Saint-Gilles.
comte Pyrent de La Prade, vicomtesse de Lavilléon,
Mme Baignières, contre-amiral et Mme HalleË, M. Gas-
'ton JoUivet, MM. Ernest et Georges Daudet, M. et
Mme Georges Lecomte, Mme Marcel de Bare, M. et
Mme Charles de BillY, Aime et Mlles Zislin, vicomtesse
de La Gaye, docteur et Mme Paul de Molènes, baronne
Chauiin, Mme Elie de Cyon, M. Joseph Bertrand,
M. Henri Langlais, Mme Soulange Renard, Mme et Mlle
Lauzanne. M. et Mme J. Simmonds, M. et Mme Maurice
Brugnon, Mme Bottentuit, docteur jodon, M. et Mme
George Duruy, M. Pugliesi-Conti, commandeur Malibran.
M. et Mme Fruchet de La Calvinière, M. PaiHeron,
M Olagnier, Mme Robert Offroy, abbé Meignan. Mine
Georges Pelîerin, Mme Robert VaBier, Mlle Yvonne du
Bled, M. Pitilippe Chaperon, M. René Benoist, M. N.-E.
Kerst. etc., etc.
L 'inhumation â eu lieu au. cimetière Montparnasse.
De Neufchâteau on nous annonce la mort du général
de division Garcin, décédé dans sa propriété de Rouceux,
où il était né le 31 juillet 1834.
Le général Garcin était passé par Saint-Cyr et par
l'Ecole d'état-major et avait parcouru une carrière très
brillante. Il avait fait l'expédition du Maroc, en 1859, et
pris part à la campagne du Mexique, où il fut blessé, cité
l'ordre et décoré au siège de Puébla. En 18îO, il prit
part aux opérations de l'armée de Metz, à l'état-maior du
général de Cissey. dont il fut l'aide de camp pendant la
lutte contre la Commune, et chef de cabinet, lorsque le
vénérai de Cissey prit le portefeuille de la guerre.
Colonel en 1884, générai de brigade en 1889, général
de division le 26 décembre 1893, le général Garcin, en
dernier lieu, commanda la 13e division d'infanterie, à
Chaumont. Il avait été élevé à la dignité de grand-Officier
de., la Légion. d'honneur en décembre 189& et comptait
huit campagnes, une blessure et deux citations.
Le général Garcin avait épousé, en 1884, Mlle de. Mon-
tholon-Sémonvile, fille de l'ambassadeur de France et
petite-fille du général de Montholon, le fidèle compagnon
de l'Lmpereur à Sainte^Hélène. De ce mariage est né
Un fils, actuellement mobilisé.
Le vice-amiral Péphau, du cadre de réserve, est
mort la nuit dernière au Vésinet; il était âgé de soixante-
douze ans. Capitaine de vaisseau en 1889, contre-amiral
dix ans plus tard et vice-amiral le 19 octobre 1903, il avait
fait la campagne du Mexique en 1867 et la campagne de la
Baltique en 1870, et avait terminé sa carrière comme
préfet maritime de Brest. A sa retraite, l'amiral Péphau
fut nommé membre du conseil supérieur de la Légion
d'honneur.
Demain jeudi, à dix heures précises, tappelons-le,
sera célébré, à Saint-Germain des. Prés, la messe annuelle
du Souvenir à la mémoire des artistes défunts et de ceux
qui sont glorieusement tombés au champ d'honneur.
L'office sera célébré par S. Em. le cardinal-archevêque
de Paris, nui donnera l'absoute solennelle.
Le R. P. Sertillanges prendra la parole.
MM. Ch. Widor, de l'Institut; L. Vierne, organiste de
Notre-Dame de Paris; A. Marchai, maître de chapelle
de Saint-Germain des Prés, la maîtrise de Sainte-Clotilde,
la Manécanterie des Petits chanteurs à la Croix de bois
et les choeurs grégoriens prêteront leur concours à la
cérémonie.
L'invitation est signée de MM. Carolus-Duran, ancien
directeur de la Villa Médicis'; Albert Besnard, directeur
de l'Académie de France à Rome L. Cordonnier, Théo-
dore Dubois, ancien directeur du Conservatoire; E. Sul-
pis, R. Verlet, membres de l'Institut, et René Bazin, de
l'Académie française.
Elle* s'adresse aux familles des artistes défunts ainsi
qu'aux membres des Sociétés artistiques, qui pourront
entrer sur présentation de leurs cartes. On peut demander
des places réservées au secrétariat, à Mlle Suzanne Valen-
tin, 151, boulevard Magenta, et chez M. Desvergnes, sta-
tuaire, 131, rue de Vaugirard, à Paris.
Pour les informations de Naissances, de Mariages et
de Décès, s'adresser à l'OFFice DES Publications D'ETA.
Civil, 24, boulevard Poissonnière, de neuf heures à six
heures. Téléphone: Central 52-11.
II est fait un nrix spécial pour les abonnés da Caulois.
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« UTl SED NON ABUTI »
A propos d' « idéal »
Qu'il est joli ce mot comme il chante agréable-
ment Avoir son idéal, lutter pour lui, mais c'est
élever son âme au-dessus des contingences ter-
restres, s'extérioriser, et pourquoi donc l'aut-iil
qu'à tout propos, à tout venant, on vienne maté-
rialiser cette expression si pleine de charme ex-
quis, d'illusion et de poésie Serait-elle, par ha-
sard, la seule susceptible d'attirer et de retenir
l'attention du lecteur ?
Ce serait vraiment à le supposer, si nous en ju-
geons par l'abus qu'on fait, chaque jour, de ce
qualificatif et surtout dans des annonces relatives
̃S, la création de quelque nouvel équipement mili-
taire. Or, Dieu sait s'il y en a et combien peu jus-
tifieraient, au surplus, semblable appellation. Ju-
gez-en, diui reste « L'homme marche, manœuvre
ou combat ? n.tel vêtement court, spécial sera le
vêtement idéal « l'homme stationne ? le vête-
ment idéal sera tel vêtement long et toujours spé-
cial « pour le froid »'ce sera alors un autre vê-
tement toujours spécial et idéal toujours,, etc., etc.
Pour utiliser, dans toutes ses fonctions, cette
variété idéale de vêtements tous spécia.ux, il fau-
drait donc que l'homme eût à sa disposition soit
une .armoire à glace, soit au moins une malle spa-
cieuse, et voua conviendrez, avec moi, que voilà
bien, cette fois, un idéal peu facile à réaliser sur
le front
Eh bien croyez-moi, il faudra, jusqu'à nouvel
ordre, continuer à s'en tenir au vêtement désor-
mais classique, vêtement unique qui, léger quoi-
que très chaud, et garanti de solidité et d'imper-
méabilité, ne casse ni au froid ni à la gelée, sert
indistinctement à toutes les armes et à toutes les
fonctions, peut so placier, sous vu volume infime,
dans la musette ou dans la sacoche et qu.i, replié,
à sec ou mouillé, ne s'écaille jamais, conservant
ainsi son imperméabilité et par conséquent sa char
leur.
Ce vêtement pratique, rationnel, résultat d'étu-
des, sérieuses et dé recherches raisonnées, c'est ce-
lui de Roold, 50, av. de la Grande-Armée c'est le
manteau-pèlerine en Pa:rateUa, de. l'airmée an-
glaise, qui, lui, a fait ses preuves depuis plus d'un
an qu'il a été expérimenté et adopté au front. Roold
n',est pas, en effet, un spécialiste quelconque ses
créations ont trop leur raison d'être pour n'être
pas toujours appréciées aux armées et je n'en veus,
pour preuve que ses casques brevetés dont tous
les aviateurs français et alliés sont obligatoire-
ment pourvues, tant observateurs que pilotes, cas-
ques dits protecteurs et que j'appellerai, avec nos
champions de J'air, casques sauveurs, puisque nom-
breux sont ceux qui leur doivent d'avoir eu la vie
sauve, comme ils l'ont d'ailleurs spontanément at-
testé.
Aussi bien, puisque son initiative, au lieu de se
cantonner dans ce cadre restreint, nous permet
d'améliorer aujourd'hui le sort do nos « poilus »,
devons-nous lui faire confiance, nous fier à son
expérience.
Où trouverions-nous, du reste, de pareilles ga-
ranties ?
Jean DE Frédefon.
A travers la Presse
Le général Galliéni
Tel est le titre d'un article des Lectures pour
tous, auquel nous empruntons ce passage
On sait la stupeur, d'abord incrédule, du géné-
ral von Kluck, quand il se vit attaquer sur son
flanc droit. On sait aussi comment, excellent tac-
ticien, il tenta de parer le coup. Mais il n'en
soupçonnait pas la. force. Pour son salut, il lui
fallut bientôt changer de front sous la mitraille,
rappeler vers l'ouest ses corps d'armée engagés
au sud. Engrenages d'une machine bien réglée, ils
venaient toutefois s'aligner côte à côte, face à
l'agresseur inattendu. En s'étendant, ils mena-
çaient de déborder notre aile gauche. Coûte que
coûte, nous devions les gagner de vitesse. Un
trait de génie y pourvut, né de cette extraordi-
naire faculté d'adaptation aux faits qui caractérise
Galliéni. Trait qui tient de Napoléon et du bou-
levant: le général envoya son armée en fiacre à
la bataille. Nos « taxis » réquisitionnés prirent une
part décisive au succès en transportant, à une
allure de procès-verbal, de l'aile droite à l'aile
gauche, une forte unité que von Kluck n'y atten-
dait pas. Il dut reculer d'autant plus vite que ses
appels de troupes y avaient brisé son front du
sud. Dans les brèches, besognant fiévreusement à
les élargir, l'armée de la Marne s'était jetée. Le
mur allemand craquait sur toute la ligne. C'était
la victoire Paris et la France sauvés 1
Soit Mais, pour combien de temps ? De quoi
demain serait-il fait ? L'ennemi tenterait-il un
retour offensif ? A ces questions, l'avenir seul
répondrait. C'est pourquoi Galliéni commença de
le préparer à son gré, en en diminuant l'imprévu.
C'est le secret de Polichinelle que le camp retran-
ché de Paris, indéfendable en août dernier, est
imprenable aujourd'hui.
Le repas des hyènes
De notre distingué confrère et ami M. Geor-
ges Berthoulat, dans la Liberté
C'est bien le titre qu'il faut appliquer à Guil-
laume II déjeunant chez François-Joseph tigres
serait trop flatteur. Le nom des ignobles carnas-
siers qui se repaissent des restes funéraires con-
vient seul aux deux empereurs qui n'ont pas sur
la conscience moins de trois millions de morts.
Leur table est dressée sur cet immense charnier
et, comme orchestre, autour de la salle à manger,
six millions de blessés font entendre leurs cris de
souffrance, accompagnés des plaintes poussées
par les innombrables martyrs et suppliciés appar-
tenant aux pays envahis et des sanglots qui 'se-
couent vingt millions d'hommes pleurant des êtres
chers.
Comment ces deux bourreaucrates ne trouvent-
ils pas un goût de cadavre ou de sang à tout ce
qu'ils mangent ? Comment le vieux qui persiste.
et dont le seul rôle devrait être de donner sa me-
sure au fossoyeur, peut-il jouer encore l'emploi de
l'amphitryon où l'on dîne ? De quel air le Hohen-
zollern et le Habsbourg peuvent-ils bien se regar-
der en songeant à l'addition des deuils et des rui-
nes accumulées pour leurs convenances dynasti-
ques ?
L'unité de direction
Nous passons aujourd'hui la parole à M. Gus-
tave Hervé, directeur de la Guerre Sociale
Nous avons la maîtrise des mers, malgré quel-
ques méchants sous-marins dont on aTrivera vite
à purger ta Méditerrané, comme on est aaTivé à
en purger la Manche et la mer du Nord
Seulement, nos ennemis Allemands, Autrichiens,
Bulgares, Turcs ont un état-major général com-
mun c'est-à-dire qu'ils ont une tête.
Nous, après seize mois de guerre, nous n'avons
même pas encore réussi à constituer, au-dessus du
généralissime de chaque groupe d'armées, un état-
major général commun c'est-à-dire que nous som-
mes un immense corps sans cerveau^
Aussi, nous avons beau être beaucoup plus près
de Salonique, que les Allemands, grâce à notre mal-
trise de la mer, nous allons trouver moyen d'avoir
Valfleury
150,000 hommes en tout au nord de Saloniqua
quand nos ennemis en auront réuni 500,000.
Comment ils se consolent
Car ils ont besoin, dit très spirituellement
l'abbé Wetterlé dans le Petit Parisien, de sa
consoler. de leurs innombrables victoires.
Leurs journaux et l'Agence Wolff se chargent
de pourvoir à ce besoin au moyen d'un choix
nombreux et varié de fausses nouvelles
Ces jours derniers, le peuple allemand, que sa
boulimie torture, apprenait avec urie joie délirante
que le roi d Angleterre, mécontent de la politique
de M. Asquith, s'apprêtait à lancer un message à
ia nation pour annoncer son abdication Puis est
venue l information du Vorwaerts sur l'arresta-
rsart^iP lusieu:rs parlementaires français, compli-
ces de c s?af.smai de Jaurès> arrestations que le
groupe Ciakste français, le vilain, avait cru ne
pas devoir commenter, pour ne pas faire plaisir
aux compagnons berlinois
Voici, à titre documentaire la dernière mystifL-
toduisiïxàemenff Strasbur^ Post..Te le
Paris en délire. Un de nos correspondants de
Genève nous «anmun,1«ï'i« la conversation qu'il a
diplomate neutre (?) qui revenait de
Pans. Le diplomate lui a confié ce qui suit
l'offpf^wf1' les premières nouvelles de
Champagne), Paris
d une crise de délire, de bruyante ivresse.
Les gens se c?InP°rtèpnt comme ceux qui, après
une Longue et complète abstinence, boivent en
taWl on ne savait encore rien de précis, mon-
teJ t*L fi£es impatients et faisait danser tou-
tes sottes d'images extravagantes dans leurs cer-
veaux. Dans les rues, la plus vive animation des
flots de cuTreux s'agitaient, criant, chantant, hur-
foule bruyante se rendit
iainba9Sad;es d'Angleterre, de Russie et
d Italie, diapeaux déployés, tirant des pétards.
Dans les cafés, les consommateurs avaient grimpé
ad™S r b« 1Sant les bouteilles sur les mure !)
acclamant Joffre et Kitchener. On. porta une
une grande image de Joffre wu Panthéon (!f!)
et n1,TfinntT-ra de guirlandes. On se racontait
™« I °lesn lstoin?*> dont je ne citerai que quel-
ques mots On avait fait 300,000 prisonniers le
Kronprinz était, pris, les Anglais étaient devant
Bruxelles, Strasbourg se trouvait dans les mains
des Français les troupes françaises avaient a.t.
teint Namur, l'armée allemande était en pleine re-
traite sur le Rhin. Plus la nuit avançait e?plïïl les
K f deTena-.1 en* f°*les et frisaient le ridicule.
De nouveau la révolution avait éclaté à Berlin. la
poprulation devait avoir arrachô les Pavés- et cons-
Au café de Paris, on connais-
hSilimre le nombte des victimes de la .révolution
berlinotse 84. Dans des cafés du boulevard des Ita,-
liens, le chiffre était de 18f. Il atteignait 1,840 dans
tr?M» boulevard Saint-Martin. On qualifiait da
traîtres et d'antipatriotes et on rossait ceux qui ne
le croyaient pas. Cela me rappelait le carnaval de
Nice. On louait partout la Marseillaise. Ici, un
mendiant l'exécutait sur un violon là, un autre
la prnçait sur une cithare (!). Dans les beuglants,
ae vieilles demi-mondaines, datant du deuxième
empire et outrageusement fardées, la hurlaient
comme un refrain, comme un misérable refrain de
café-concert. »
Tout de même, conclut l'abbé Wetterlé, faut-
il qu'ils aient besoin d'encouragements et de
réconfort, pour que les officieux, d'accord
avec la censure, leur fassent des piqûres ave«
des substances aussi émoustillantes
Don Jaime de Bourbon
Du Journal
On a fait croire à la masse des fidèles, aux petits
prêtres des villages du nord de l'Espagne que Hiom-
™*qu< représente à leurs yeux la tradition t la
légitimité était de cœur avec les puissances germa-
niques. Rien n'est plus contraire à la vérité
La guerre surprend don Jaime dans son magni-
fique domaine de Frohsdorf. Vers 'le 10 août 19M
il reçoit la visite d'un colonel quii, au nom du géné-
î-ailissime autrichien, vient lui demander de signer
une déclaration par laquelle le prétendant s'engage
a « mettre toute son influence personnelle et poli-
tique au service des intérêts autrichiens et alle-
mands ». Le Prince refuse et déchire le papier
Le lendemain, un autre colonel, avec une forte
escorte d'infanterie, s'installe au château défen-
dant au Prince de quitter les appartements même
pour descendre dans son parc. On renou:velJe l'exi-
gence formulée la veille. Nouveau refus de don
Ja.ime, qui est mis en demeure de choi.sir entre une
mise a.ux arrêts pour toute la durée de la. guerre
ou l'éloignement du territoire de l'empire Don
Jaime, naturellement, choisit l'exode. Avant de
partir, il envoie au généralissime une lettre par
laquelfe il proteste contre l'abus de force dont il
est victime et fixe un délai de quelques heures pour
recevoir des excuses à Vienne, où il se rend chez
sa sœur, 1 archiduchesse Blanca. Et, en effet le len-
demain, les excuses arrivent, le généralissime dé*
clarant avoir cru à tort que don Jaime appartenait
encore aux cadres de l'armée active russe. Le
Prince passe en Suisse et, de là, à Lyon où il
prend service dans nos ambulances jusqu'à'ce que
la maladie l'oblige au: repos.
Il part alors pour l'Italie, d'où i1 fait demander
une permission de séjour temporaire à Frohsdorf.
1 Il reçoit l:a parole d'honneur de l'empereur Fran-
i çois-Joseph de pouvoir circuler librement dans
1 empire. Le lendemain de son arrivée, on lui notifie
un ordre le mettant aux arrêts jusqu'à la fin de la
guerre, avec faculté de circuler seulement dans un
rayon de cinquante kilomètres, c'est-à-dire jusqu'à'
Vienne 1 ordre ajoute que tous les officiers qui lui
rendront visite seront immédiatement causés
Telle est la réalité.
te véritable grand danger allemand
De Junius, dans l'Echo de Paris
Quel était le premier article du programme de la.
Liguo pangermaniste, avoué dès 1895 ? La forma-
tion, au centre de notre continent, d'un conglomé-
r:a.t colossal, une Germanie de cent millions d'hom-
mes barrant la route entre le monde slave et le
monde latin, installée d'Anvers à Trieste et de la
Baltique à la mer Egée. La suite, l'asservissement
des petits Etats neutres, la décadence définitive de
la France, et, finalement, la destruction de l'An-
gleterre, devait marquer les autres étapes. Peut-
être Guillaume II a-t-il conçu un moment le rêve
de tout liquider à la fois. Ces fougues d'.imagina-
tion sont dans son personnage figuratif nviis
l'homme d'affaires, et c'est le trait qui le rend si
dangereux, a toujours le dernier mot chez lui sur
l'illuminé et le cabotin. Il l'aura aujourd'hui en-
core. Nous le verrons, quand la minute lui paraîtra,
propice, nous offrir des propositions qui seront
très douces ou le sembleront mais aux termes
desquelles la fusion austro-prussiennes sera, défi-
nitive. Un Zollverein savamment organisé y suf-
fira. Nous avons le toil, nous autres Latins, de
concevoir toujours YImperium romanum comme
l'exemplaire unique d'une domination mondiale.
L'empire allemand actuel, avec ses royaumes do
Bavière, de Saxe, de Wurtemberg, tout ensemble
autonomes et subordonnés, nous montre déjà
l'ébauche d'un autre mode d'organisation. C'est
celui que le Hohenzollern se prépare à employer
avec le Habsbourg. Qu'il réussisse, et quelle Eu-
rcpe Guillaume II ou son successeur n'aura plus
qu'à attendre un peu, en reprenant sur une base
plus large le travail d'avant 1914. Une nouvelle
guerre, et le coup de l'hégémonie universelle aura
été exécuté en deux temps. Les Italiens, ces obser-
vateurs si perspicaces, ne s'y sont pas trompés.
S'ils se sont détachés de la Triplice pour se ranger
à nos côtés, c'est qu'ils ont vu distinctement l'amal-
game monstrueux se brasser et prendre forme. Ils
ont compris quel voisin ils risquaient d'avoir si
Guillaume II triomphait. Ne soyons pas moins lu-
cides qu'eux, et gravons dans notre esprit cet.te.
conviction quand bien même la paix comporterait
de la part de notre ennemi le retrait de ses troupes
hors de France et de Belgique, l'abandon de ses
colonies, une rétrocession partielle des provinces
prises en 1871. une indemnité pour nos départe-
ments envahis, si elle supposait, sous une forme
quelconque.M'agglutination à l'empire des portions
allemandes de la monarchie dualiste, ce traité se-
rait pife que celui de Francfort. Soyons tranquilles.
Il y a au quai' d'Orsay un maître diplomate qui
sait cela. Il a passé trop d'années à Berlin cour
ne pas avoir pris comme idée directrice à toute
son action la phrase chère à nos alnés « Divi-
denda est Gcrtntinia. » Je dirais, moi, volontiers
Delenda, mais ces opérations radicales sont plus
aisées à formuler sur le papier qu'à exécuter sur
la chair vive, au lieu que les autres, ces diminu-
tions par l'éparpillement, sont possibles. La paix
de Westphalie en reste un témoignage admirable,
et si nous le voulons, imitable.
LES JOURNAUX ÉTRANGERS
L'heure grave
Sous la signature du célèbre historien Gu.
glielmo Ferrero, le'Seco/o, de Milan, écrit
L'heure est grave. L'Europe est menacée d'une
catastrophe telle que l'histoire n'en avait encore
enregistré. L'Italie, comme les autres nations de
l'Europe, est arrivée à une situation terrible
qu'elle doit dominer sous peine de tomber. Na
croyons pas avoir envisagé d'un cœur ferme tous
les dangers contre lesquels nous devons combat-
tre. La puissance des empires allemands devrait
désormais avoir atteint les derniÈres limites de
son expansion et de son offensive mais un autre
péril pourrait encore surgir derrière les puissan-
ces de la Quadruple-Entente pendant qu'elles sont
appliquées à combattre l'Allemagne et l'Autriche,
à savoir la révolte des colonies. Ce serait miracle
si, la guerre se poursuivant encore avec une appa-
rence d'indécision, aucune autre partie du monde
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