Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-11-02
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 02 novembre 1914 02 novembre 1914
Description : 1914/11/02 (Numéro 13533). 1914/11/02 (Numéro 13533).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k536329d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2008
des soldats 'ils sont, en effet, couver de bdue
de: la tête aux pieds et l'on ne peut distinguer
la couleur de leur uniforme. Cependant, ils
sont encore capables de rire et de plaisanter et
même, à l'occasion, de chanter dans les tran-
chées.
Les obus maintenant plus rares qui sifflent
à travers les arbres ne soulèvent même pas le
plus léger commentaire on ne fait plus atten-
tion à eux.
L'infanterie allemande se tient hors d'at-
teinte son artillerie est encore en contact, mais
son tir manque de suite. Pour le moment au
moins, les Allemands paraissent au bout de leur
rouleau.
Les canons de marine anglais sont encore au
.travail au large de Nieuport. Il est donc impos-
sible aux Allemands de se servir de la route
qui suit la côte soi-t pour avancer, soit pour bat-
tre en retraite. Il faudrait que leurs renforts ar-
rivent rapidement et en grand nombre pour
ampêcher leur armée sur l'Yser d'être coupée.
Un peu plus bas, au sud, c'est-à-dire de Dix-
mude à la Lys, leur situation n'est pas aussi
mauvaise, mais ils sont dans l'impossibilité ab-
solue, de marquer une avance.
On estime à vingt-cinq mille le nombre des
cadavres allemands enterrés ces dix derniers
jours dans la région d'Ypres.. Autour de Dix-
mude, les pertes seraient à peu près équiva-
lentes. Dixmude n'est plus maintenant qu'un
amas de ruines.
Les soldats allemands qui prennent la fuite
et se réfugient en Hollande sont chaque jour
plus nombreux. Ils disent aux postes de la fron-
tière, en se constituant prisonniers, que les
épreuves qu'ils subissent sont au-dessus des- for-
ces humaines et que le combat dans les dunes
est épouvantable ;-ils craignent moins les balles
'des Alliés que le sable et la pluie.
Tous souffrent de douleurs intolérables pro-
vbquées par un long séjour dans le sable hu-
mide, et ils racontent que plusieurs de leurs ca-
marades furent noyés par l'ouverture des di-
gues pendant les attaques de nuit. Les déser-
teurs sont unanimes à déclarer que leurs chefs
les ont trompés sur la qualité des armées al-
liées à leur avis, les Belges sont braves, les
Français sont comme des furieux et les Anglais
des diables
Les Allemands ont ordonné, samedi, à tous
2es habitants de la jolie plage'de Blankenber-
ghe, de quitter la ville ils ont fait sauter la
magnifique jetée.
Depuis près de deux mois et demi, les Alle-
mands occupent Bruxelles et s'y maintiennent
par la force brutale. La capitale belge. si
joyeuse, si exhubérante autrefois est mainte-
nant silencieuse. La crainte des espions y clôt
toutes les bouches et les seules voix qui s'élè-
vent sont celles des envahisseurs.
Les journaux ne paraissent plus malgré le dé-
sir du gouverneur général provisoire de les voir
recommencer leur publication. Mais M. Max,
l'énergique bourgmestre, lui avait dit « Ou les
journaux accepteront votre censure, et dans ce
cas toute ma police ne parviendra pas à les pro-
téger contre la colère de la population, ou bien
ils diront ce qu'ils ont à dire et vous aurez fu-
sillé les rédacteurs dans les vingt-quatre
heures. »
On annonçait bien, la semaine dernière, la
réapparition à Bruxelles de trois journaux le
Bruxellois, le Quotidien et le Réveil. Or, cette
information est entièrement fausse, et il suf-
fira de dire que les trois journaux en question
n'ont jamais existé pour en indiquer la source.
Le général von der Goltz joue décidément de
malheur. Et l'on cite encore à ce propos une
amusante anecdote
II y a quelques jours, le gouverneur général
provisoire avait fait placarder sur les murs de
la capitale un arrêté engageant tous les Bruxel-
lois à reprendre le travail.Au quartier des « Ma-
rolles où les gavroches flamands ne man-
quent pas, on reçut l'invitation en haussant les
épaules les Marolliens restés frondeurs déci-
dèrent d;v répondre, et le lendemain, ils fai-
saient afficher un avis ainsi conçu
Habitants de Bruxelles, le gouverneur allemand
vous ordonne de. reprendre le travail. Le gouver-
neur des « Marolliens » vous invite à n'en rien
faire, car, en ce viennent, la Belgique est fermée,
;pe«r cause d'agrandissement*
Au Il pays des Marolleé même dans les cir-
constances les plus graves, la « zwanze » ne
perd jamais ses droits A. V.
'Nous publierons demain ?m article de
ïM. Pierre Wolff « La Dentelle sous la botte. »
Le combat du Four-de-Paris
1,200 Allemands tues
r' Dans l'Argonne, un fait de guerre qui vaut
^d'être conté s'est passé ces jours-ci.
Un des points de la région, le Four-de-Paris,
avait été évacué par les Allemands, qui s'é-
taient retirés à Boureilles, à quelques kilomè-
tres vers le nord-est. Les Français s'emparè-
:• veut rapidement de la position, la ravitaillè-
Tent, l'entourèrent déboutes sortes de défenses
-ei minèrent le terrain.
Les Français, raconte le Tintes, s'attendaient S
.ce que.les Allemands, qui n'avaient aucune artille-
rie de campagne avec eux, essayeraient de les en-
velopper, de couper leurs communications et de
les affamer pour les amener à se rendre. A leur sur-
prise, les Allemands débouchant de l'épaisseur de
'la forêt à une distance de deux kilomètres s'avan-
cèrent à l'assaut dans la formation dense qui leur
est favorite. Ils leur permirent d'avancer un peu
et alors l'ordre de tirer fut donné. Au même mo-
:ment les mines souterraines firent explosion. Des
flammes éblouissantes, dit un témoin, éclairèrent
les sous-bois et l'air fut rempli d'éclats de terre et
de fragments d'arbres déracinés. A travers la fu-
mée on pouvait apercevoir une colonne ennemie
luttant au milieu- d'une masse de troncs d'arbres
.et de terre. Certains d'entre eux enfouis jusqu'à
la .ceinture dans nos fosses poussaient des cris per-
xçants. D'autres horriblement mutilés essayaiont de
se dégager du terrible feu de joie que nous avions
préparé pour eux.
Mais ce désastre de leur première colonne n'ar-
xêta pas les Allemands une seconde masse très
dense s'avança par-dessus les morts et les mou-
rants alors les mitrailleuses françaises entrèrent
en action. Ligne après ligne les assaillants étaient
i abattus par les « moulins à café u, tant qu'à la fin
tes cadavres furent empilés jusqu'à hauteur.
d'homme; alors le courage et la discipline des
Allemands cédèrent devant ce feu meurtrier et ils
se replièrent en profond désordre. Plus de 1,200
de leurs cadavres furent enterrés plus tard dans le
même jour par les Français.,
Jl»»*\VtVVVVVVVVVVVVVVVlVVVVVVVVl
DERNIÈRE HEURE
La révolte des Boers est écrasée
Le Cap, jeudi. Kemp était avec le général
Beyers quand le commando de ce dernier fut
mis en déroute il a échappé avec une petite
escorte dans la direction de Lichtenburg.
lîeyers lui-même a fui dans une direction in-
connue.
Le colonel Brits annonce qu'il a battu les
forces réunies des rebelles et des Allemands
à Scuit-Brif, sur la rivière Orange. {Daily
Mail.)
COMMENT L'ALLEMAGNE
ENTEND REFMNER L'EUROPE
Amsterdam, 29 octobre.
Le correspondant du Vaderland à Sas-de-Gand
mît, sous le titre Derrière le front allemand en
Flandre
Les officiers allemands ont l'opinion absolue
que l'Allemagne va vaincre. Ils ont, par consé-
quent, disposé de l'Europe entière. Après la
guerre, il y aura une grande Fédération alle-
mande de nations, dont les membres auront
des droits égaux. La Finlande, la Suède, la
Norvège, le Danemark, la Hollande, l'Angle-
terre seront subjugués ou obligés de faire par-
tie de la Fédération.
La Belgique deviéndra une province de la
Prusse ou, au plus, un Etat, avec des lois ri-
coureuses l'Alsace-Lorraine un Etat de la Fé-
dération ou une partie du duché de Bade la.
Pologne, un royaume vassal des Habsbourg.
La Hollande gardera ses colonies, mais l'Alle-
magne aura le droit d'y faire du commerce au
même titre qu'elle.
n est permis de croire que ce projet de remanie-
ment de la carte d'Europe subira, lors de l'exécu-
tion, certaines modifications.
Hommage
aux Morts
'Dans les cimetières de la hanliecae par'isienne
La Toussaint, en cette-année si rude, mais si glo-
rieuse, fut, dans nos cimetières de banlieue, sensi-
blement différente de celle des années précédentes.
C'était une toute plus recueillie qui se pressait dans
les allées où tombaient les feuilles jaunies. Chacun
outre ses deuils particuliers qu'ils fussent ré-
cents ou anciens portait le deuil commun à tous.
Au souvenir des- êtres chers s'ajoutait une pen-
sée émue à l'adresse des soldats morts dans les hô-
pitaux de Paris et qui ont été inhumés à Bagneux,
Pantin ou Ivry.
Au cimetière de Bagneux, la foule fut peut-être
plus nombreuse.
Un coin de la vaste nécropole a été réservé aux
soldats. C'est dans la section, entre l'avenue des
Erables-Pourpres et celle des Ormes, celles des
Noyers et des Tilleuls, que reposent les uns près
des autres quatre cent sept soldats français et
trente etunsoldatsanglais.
Des guirlandes de lierre retenues par des rubans
tricolores réunissent les uns aux autres les arbres
qui forment quadrilatère autour de ce champ de
repos. Les tombes des Alliés sont ncuries et dis-
paraissent sous des gerbes, des couronnes, des
plantes vertes, des palmes du Souvenir Français.
A leur chevet, une croix de bois-le nom écrit en
lettres blanches et .les indications du corps.
Des gerbes portent des inscriptions.
Ceuillons celle-ci au passage sur la tombe d'un
sous-officier de lanciers de l'armée anglaise « Vos
frères ont délivré mon jardin. Je vous en of fre tou-
tes les fleurs. »
L'extrémité opposée de l'enceinte offre un con-
traste poignant par son absolue nudité.
Une double rangée de croix noires frappe l'œil
en bordure de l'allée des Tilleuls, là gisent des sol-
dats allemands. Tombes quelquefois impersonnel-
les. On n'a pas pu savoir le nom
A' 48e régiment des chasseurs poméraniens. »
Mais la foule est compatissante, la mort apaise
toute haine, et quelques fleurs, des chrysantèmes
tombent'en passant, comme une aumône.
C'est dans l'allée des Erables-Pourpres que se
dresse le monument, simple et éphémère pylone,.
élevé par la Ville de Paris à la mémoire des sol-
dats morts.
,Un sapin s'élève au milieu, entouré d'un écha-
faudage qui disparaît sous ses couronnes. Aux
coins, des faisceaux de drapeaux aux couleurs des
nations alliées. Tous ceux qui passent à leurs bou-
quets arrachent une gerbe qu'ils déposent au pied
de ce monument.
Le gouvernement de la république, le gouverne-
ment militaire, le Conseil géntral, le Conseil muni-
cjpal de Paris, la Préfecture de la Seine et la
Préfecture de police ont fait déposer des couron-
nes, des gerbes énormes.
A chaque instant, des délégations militaires vien-
nent apporter leur hommage.
Une maman en deuil fait agenouiller sa petite
fille et lui fait faire une prière. Dix heures arri-
vent. Le général Galliéni, accompagné de son état-
major et d'un officier de la maison militaire du
président de la république M. Delanney, préfet
de la Seine M.' Laurent, préfet de police, se ren-
dent devant le pylône où ils déposent des fleurs
rares.
Un silence poignant, pas un discours. Le générttl
Galliéni, dont le visage se creuse d'émotion, salue
lentement. Mais énergique, il se détourne vers les
tombes.
Le silence continue de planer un instant troublé
seulement par le bruit du moteur d'un biplan qui
s'en vient saluer les morts.
Après sa viaite à Bagneux, le cortège officiel ga-
gna Pantin, puis Ivry, où la même cérémonie
émouvante eu lieu.
Au cimetière Montparnasse
La foule est plus considérable encore que les
autres années.. Le préfet de police et les fonction-
naires de la Préfecture de police sont venus
porter des palmes et des couronnes nouées de ru-
bans rouge et bleu, et de '.rubans- tricolores sur les
tombes des agenta victimes du devoir.
De leur côté, le colonel et l'état-major des sa-
peurs:pompiers ont déposé dans le Petit Cimetière,
sûr le monument des sapeurs morts au feu, une
immense couronne de feuilles de lauriers en perles,
nouées de rubans aux couleurs nationales et aux
couleurs municipales.
Précisément, en face de ce monument, se trouve
le pylône triangulaire en granit posé sur une base
de boulets en bronze et dédié aux soldats morts au
feu en 1870-1871.
Beaucoup de pauvres femmes viennent y dépo-
ser de modestes fleurs, violettes ou chrysantèmes.
Enfin, en rêvant dans le Grand Cimetière, nous
passons devant le groupe central du Souvenir au
pied duquel les bouquets sont accumulés.
Au Père-Laohaise
Au cimetière du Père-Lachaise, les visiteurs sont
si nombreux qu'il a fallu, dès la première heure de
l'après-midi, établir un service d'ordre.
Beaucoup de visiteurs montent tristement, pas-
sant devant le saule de Musset, la tombe de Bau-
dry, au superbe Monument aux Morts, de Bartho-
lomé, et y jettent des fleurs.
Plus haut, la foule s'écrase pour défiler dans la
Chapelle des Morts, devant l'autel tendu de velours
noir et faire brûler des cierges. En sortant, du
haut des marches, l'admirable panorama de Paris
.se déroule sous les yeux de ceux qui sont venus
prier. Sur le terre-plein, qui domine le monument
de Bartholomé, la Colonne Brisée est enfouie dans
les fleurs et les bouquets au-dessus desquels sont
suspendues, en hommage aux soldats tués à l'en-
nemi, trois grandes couronnes d'hortensias bleus
et de chrysantèmes. Sur l'une on peut lire « Le
Préfet de la Seine, le Préfet de Police aux défen-
seurs dé la Patrie. » Sur l'autre ce Aux Soldats
morts pour la Patrie, le Conseil général. » Enfin,
la couronne du Conseil municipal. Puis, tout à
côté, une gerbe de fleurs nouée d'un grand ruban
de moire bleu clair portant ces mots « A mon
frère, mort à vingt mètres de moi. » Des palmes
nouées'de rubans tricolores offertes par la Ligue
des. Volontaires de la Seine, des bouquets portant
des inscriptions dont les plus naïves ne sont pas
les moins touchantes.
Au cimetière Montmartre
C'est la même affluence extraordinaire. 'Au
pied de la colonne du rond-point où se trouve le
magnifique bronze représentant le général Cavai-'
gnac étendu dans la mort, les gerbes de fleurs, les'
bouquets et les palmes déposés à terre forment de
véritables plates-bandes, surmontées de l'inscrip-
tion « Hommage aux Soldats tués à l'ennemi »,
,et des couronnes du Préfet de la Seine, du Préfet
de police, du Conseil général et du Conseil muni-
cipal. Là encore des fleurs portent des cartes écri-
tes à la main avec les dédicaces « A mon frère »,
« A mon fils » et l'une d'elle porte, ces mots « A
mes fils,' dont j'ignore la sépulture » c'est évi-
demment une mère qui comme tant d'autres mè-
res, de veuves ou de filles ont perdu des fils, des
maris, des frères ensevelis dans des champs de
batailles, dans des tranchées, et dont eUes ne re-
trouveront peut-être pas les corps après la guerre
Pauvres femmes Pauvres méres Ici tout le
monde défile tête nue. et cette marque de respect
est véritablement touchante.
En résumé, c'est la Journée des Morts, mais sur-
tout des Soldats morts pour la Patrie
A la mémoire du docteur Reymond
A deux treures et demie, a eu lieu, à la maison
départementale de Nanterre, une cérémonie pour,
la pose d'une plaque commémorative en l'honneur
de la mort glorieuse du docteur Reymond, séna-
teur, tué au feu dans le service d'aviation.
Le docteur Reymond était le chirurgien en chef
de la maison départementale.
A cette cérémonie, il. laquelle assistaient MM.
Mithouard, Cherest, Galli, Emile Massard, et Lau-
rent préfet de police, le général Galliéni s'.était fait
représenter par un officier de l'état-major de la
place.,
Dans les discours prononcés, on a rappelé la vie
toute de dévouement du distingué et sympathique
docteur Reymond, tombé au champ d'honneur.
Aux francs-tireurs des Ternes
La municipalité du dix-septième arrondissement
et plusieurs personnalités des quartiers des Ternes
et de la Plaine-Monceau se sont réunies, hier, ave-
nue des Ternes, au pied du monument des francs-
tireurs dit « De la Branche de Houx ».
Cette délégation été reçue par MM. Pugliesi-
Conti, député Emile Massard, vice-président du
Conseil municipal Jousselin, conseiller muni-
cipal.
Deux couronnes d'immortelles, cravatées aux
couleurs nationales, furent déposées au pied de la
statue. Elles portent les inscriptions suivantes
« Le Comité du Monument des Francs-Tireurs des
Ternes et « Aux Enfants du morts pour la
Patrie! 1870-1914.
Après une patriotique allocution de M. Pugliesi-
Conti, la foule des assistants, profondément émue,
s'est retirée aux cris de Vive la France
Sont nommés
Commandeur. Le général de brigade Fayolle,
commandant la 70e division de réserve.
Officiers. •. Le général dft brigade de Cadoudal,
commandant la 13' division d'infanterie le colonel
'Passaga, commandant l'a brigade d'infaaVterie
les colonels Terris, commandant la 148* brigade
d'infanterie Brault, du 169° d'infanterie ;X,ansi, du
Pa'u:lmilieutenant-colonel Desthieux, commandant le 302°
d'infanterie les chefs de bataillon Vsraigne, du
230" de Perdreauville, du 138e Mano, du 106°
Mangeot, du génie Aubert, du de Gouvejlo,
'du Guionie, d'u 43° colonial le chef d'esca-
dron Julia, du 55° d'artillerie Lagriffoul, du 257e
les capitaines Taillade, du 4e tirailleurs algériens*
Petitot; du 21° bataillon de chasseurs à pied Aube,
du 237° d'infanterie les médecins principaux San-
glé-Ferrièi*e, Lapasset.
Chevaliers. MM. Bouchut,. sous-lieutenant au
bataillon de chasseurs Avelot, capitaine au 251*
d'infanterie Valude, sous-lieutenant au
Gluck, capitaine au 48° d'artillerie Bertelle, méde-
cin-major Auzay de L a, Dure, lieutenant d'e .ré-
serve Durousseau'de Frumini, Benier, capitaines,
et'Ravoux, lieutenant de réserve au 107" d'infante-
rie de Salleneuve, capitaine au 106" Maury, lieu-
tenant, et Pillot, lieutenant de réserve au 126" Ta-
jasque, capitaine au 205° Manceaux, lieutenant de
réserve au 329e Bois, sergent au Canonne,
capitaine à l'état-major de la 42°, division; Ganne
de Beaucoudray, lieutenant au 140" d'infanterie
Le Bihan, lieutenant au ,166" Fouquet, capitaine
au 67c Desquilbot, capitaine au 131" Lavaud, lieu-
tenant -au. 106° régiment d'infanterie Launay, lieu-
tenant de réserve au 9° génie Fourcade, capitaine
au 46° d'artillerie Heym, capitaine au 160° d'in-
fanterie Herier, sous-lieutenant au 108" Leca-
mus, capitaine, Bernay, lieutenant, et Bouchet,
sous-lieutenant au 82e- Pelinard, lieutenant Prou-
zergue et Desmazières, capitaines, aui 4° zouaves
Canet, capitaine au 57° d'infanterie Texier, capi-
taine au Missaut et Goustarxu, capitaines au
123° Maigret, sous-lieutenant de réserve au 4"
Blagne, capitaine au 12° Mavrein, adjudant chef
au 125°' Lesèble, capitaine à l'état-major de la
38° division Simon, lieutenant de réserve à l'état-
major de la 102° brigade La:pointe; capitaine au
21° bataillon de chasseurs Déviolet, capitaine au
1er bataillon Caruel, capitaine au 62° d'artillerie
Armand et Lacombe de La Tour, lieutenants au 4°
chasseurs Cayrac, sous-lieutenant au 64° d'infan-
terie Batigué, chef de bataillon d'infanterie Ger-
boin, capitaine au 20' bataillon de chasseurs
Leuillier, capitaine au 43° d'artillerie'; Vergnette,
sous-lieutenant au 19° dragons Bemtzwiller, sous-
lieutenant au 43° d'artillerie Thocel, capitaine au
47° d'infantorie Vidil, lieutenant au bataillon
de chasseurs Grade!, cHef de bataillon, état-ma-
jor du 14° corps de Pighetti, chef de bataillon, et
Touchpn, capitaine au 30° bataillon de chasseurs
Remy, lieutenant au 13° bataillon Vidal, sous-
lieutenant de réserve, Delorme, adjudant chef, et
Petit, capitaine au 206° d'infanterie Mulot, lieute-
nant de réserve au 212° Vignes, capitaine au 145°
Tissane, capitaine au 80° Emmery, capitaine au
142° Perchenet, chef de bataillon au 81° Fœssel
et Lardet, capitaines au 360° Bazoche, capitaine
au 237° Louis, capitaine au 226° Genêt, chef de
bataillon au 42° bataillon de chasseurs Petetin,
chef de bataillon au 65° d'infanterie Bouyer et
Barthe, capitaines au
ÇA ET LA
Le président de la république, accompagné
du ministre de la guerre, est parti hier matin,
en automobile, pour le front cies armées.
Sa visite durera'plusieurs jours.
Dans la visite que M. Poincafé vient de faire
aux blessés soignés à l'hôpital Beaujon, un
zouave avec lequel il s'entretenait lui a montré
avec joie.une lettre, qu'il avait reçue de sa mère,
pauvre ouvrière habitant l'Algérie.
Voici cette lettre, dont nous respectons l'or-
thographe, et'qui est tout simplement admira-
ble ̃.•̃
Barrai, 14 octobre 1914.
Cher fils,
J'ai bien reçut à son temp ta lettre et ton télé-
grame me disan que tu étez biaiser sa m'a fait
beauquout de paine ainsi qua toute la famille.
Mais enfin que veu tu il faut que tu prenes beau-
quout de courage.
̃ Car ici nous avons tous confiance â ce que tout
ca finise par une grande victoir pour la France no.
tre mère patrie tan aimée.
Noua sommes aussi heureux de te savoir en voie
de guérison, Prend patience et courage et nous
quoique loin de toi par la distance qui nous sépare
nous sentons avec toi ta douleur qui ne sera pas
longue. Soit bon pour notre chère France et reviens
nous vainqueur. Ci-joint à ma lettre 5 franc qui,
j'espaire, te feron plaisir.
Dans l'espoir de te voir bientôt et rétabli je t'em-
brasse bien fort. Toute la famille se joint à moi et
t'embrasse aussi.
Cette lettre, dont nous empruntons le texte
au Temps, est adressée par Mme Torro, à Bar-
rai. (Algérie), à. son fils Emmanuel Torro, 3°
zouaves; Hôpital Beaujon.
Nous apprenons avec un vif regret la mort
de M. René 'Billotte; qui fut en même temps
qu'un peintre de beaucoup de talent un fervent
patriote.
M. René Billotte, né à Tarbes, était âgé de
soixante-huit ans. Il était le cousin d'Eugène
Fromentin, dont il avait été l'élève, et que dans
certaines de ses toiles, il rappelait par les jeux
d; lumière d'une fugitive délicatesse.
Ses paysages, d'une exquise douceur d'har-
monie, révélaient la nature de son talent fin
et nuancé, apte à saisir et à, traduire les plus
subtiles impressions de la nature. Les crépus-
cules bleuâtres, les matins baignés de lumière
vaporeuse avaient en lui un merveilleux évo-
cateur. De préférence, l'artiste avait reproduit
des sites de Hollande et de la grande banlieue
de Paris. Plusieurs de ses œuvres figurent au
musée du Luxembourg, à' l'Hôtel de Ville de
Paris et dans les musées de province, notam-
ment son magnifique tableau des Tours du
port de la Rochelle, au musée de Senlis, dont
il ne reste plus aujourd'hui que quelques murs
calcinés.
M. René Billotte était un des membres fon-
dateurs de la.Société nationale des beaux-arts
et membre de la Société des pastellistes. Il était
officier de la Légion d'honneur. Il meurt avant
de pouvoir assister à l'écrasement léfimtif de
nos sanguinaires ennemis.
*̃
**̃
Lorsque le général de Castelnau, dont parlait
hier le Gaulois, arriva au 37° de ligne, il s'oc-
cupa d'ériger une statue, dans la cour du quar-
tier, au plus illustre des anciens chefs ce
bfau régiment le maréchal de Turenne.
La devise du 37°, aujourd'hui, est « Turenne-
Cestelnau ».
Dans l'homme de guerre du grand siècle, il
y avait un homme d'esprit dans celui de notre
siècle, il peut y avoir un soldat spirituel et
dont les traits viennent du`coeur.
Vous savez qu'on a eu la sottise de suppri-
mer du règlement du fantassin le mouvement
si expressif du « présentez arme On l'a rem-
placé, par un geste de guignol le fusil arrêté'
centre l'épaule,'dans le bras allongé, comme
si le soldat, soudain infirme, ne pouvait acné-,
ver de poser l'arme. On reviendra à l'ancien
mouvement. Le soldat français n'est pas un',1
malotru qui rechigne sur une politesse et mé-
nage sa peine pour rendre les honneurs.
Quand l'ordre vint de renoncer au plus élo-f
quent des gestes pacifiques du soldat, le colo-
nel de Castelnau ordonna n rassemblement
an 37e et, après divers commandements, il dit
au)\. officiers
Messieurs, nous allons enterrer le pré-
sentez arme".
Il se dressa sur ses étriera, leva son épée et
commanda
«Au drapeau! n
Une grosse société française d'aluminium a,
reçu dernièrement depuis la mobilisation
une commande de vingt tonnes pour la Nor-
vège elle la livra, ne se doutant de rien. Après
réflexion, elle s'étonna de recevoir de Suède
une nouvelle commande de trente tonnes, et,,
cette seconde commande, la livraison n'en fut
pas effectuée.
Là-dessus, la maison française reçoit direc-
tement, mais par voie détournée, une com-
mande d'Allemagne, une commande de trois
cents tonnes, à livrer en pays neutre, et à un
prix de beaucoup supérieur' au cours. Elle ne
la livrera pas. Mais ces Boches a ont décidé-
ment tous les toapets I
Veuve Torro.
En temps de guerre, l'aluminium est-il con-
sidéré comme contrebande de guerre ? S'il ne
l'est pas, il devrait l'être, car sans lui, plus d'a-
vions, plus de moteurs d'autos. {L'Auto.)
î Réponse à de très nombreux lecteurs
•( Le 1er novembre est l'extrême limite admise
,dans les baux :pour l'allumage du calorifère
'dans les immeubles possédant le chauffage
central. Que certains propriétaires. qui ne tou-
chent' qu'une faible fraction de leur loyer cher-
chent à tourner la difficulté, il n'y a pas à s'en
montrer surpris mais, outre que le nouveau
moratoriûm imoose aux locataires le montant
principal des charges accessoires au prix prin-
cipal de leur loyer, toute excuse tirée d'une
prétendue pénurie de charbon serait sans va-
leur. Si'donc un locataire se voit, du fait de son
propriétaire, menacé d'une pneumonie à brève
échéance, il lui-suffira d'aller an référé pour
obtenir immédiatement d'être chauffé, 'suivant
tes conditions de son bail.
Extrait d'une lettre du sergent du génio La-
place, triple lauréat des derniers concours du
> Conservatoire, dont nous avons déjà parlé
.Nous voulons tous continuer, par la mort des
Barbares, la grande œuvre de civilisation commen-
cée. L'état moral de nos troupes est plus qu'excel-
lent mais celui de l'ennemi est désastreux. Les
Boches se rendent par bandes, affamés, presque
morts de fatigue et de privations. Puisse leur dé-
bâcle commencer bientôt Nous les tenons.
| Notre confrère YInformation a publié hier
une lettre ouverte de M. Edouard Herriot à
M. Delcassé, ministre des affaires étrangères,
dans laquelle le maire de Lyon proclame la né-
cessité de, répondre énergiquement à la cam-
pagne de mensonges poursuivie par l'Allema-
gne dans les pays neutres.
M. Herriot fait remarquer le soin avec lequel
Berlin, après notre presse, dénature la portée
des défaites subies par les armées allemandes
et austro-hongroises, nie même ces défaites,
explique à sa façon les destructions de Louvain,
Termonde et le bombardement de Reims, pré-
tendant en faire porter la responsabilité aux
Belges et à nous, et cache ou dénie toutes les
atrocités commises par les soldats teutons. Et
l'honorable sénateur de Lyon juge indispensa-
ble de mettre nous-mêmes les choses au point
Ne répondrons-nous pas à cet assaut de vilenie ?
dit-il. Il faut répondre. Sur ce terrain comme sur
les autres, il faut lutter sans répit. Même pour ceux
qui ont cru, jadis (et ils s'en excusent), à une cul-
ture allemande, tout rapport est impossible désor-
.anaisavec ceux qui n'ont pas su défendre les cruau-
tés inutiles à leurs soldats. C'est désormais la lutte
et pour la vie et pour l'honneur; La Grande-Breta-
gne l'a compris. Non seulement elle a fait éditer
par le Foreign Office sa Correspondance relative
la crue européenne, qui forme un admirable re-
cueil de documents, mais je vois que la Chambre
de commerce de Manchester répand à travers le
monde des feuilles destinées à réfuter le bulletin
allemand (Eyre and Spottiswoode, Wymen and
sons, London). Faisons de même, ne laissons pas
sans secours les amis de la France ou les Français
qui défendent notre prestige en Suisse ou en Italie.
Pour conclure, M. Herriot demande la créa-
tion d'une publication officielle, qui ferait con-
naître à l'univers civilisé toutes les horreurs,
toutes les monstruosités commises par les sol-
dats et les officiers de Guillaume II. M. Her-
riot a pleinement raison il faut que ces idées
deviennent rapidement une réalité.
Post'Scrïplum à l'article de M. Clemenceau, dans
VUoTiimc enchaîné
il La. scène se passe dans un hôpital militaire
de Bordeaux, salle n° X, où un nouveau blessé
vient d'arriver.
L'infirmière de la Croix-Rouge, étonnée de
voir un homme sans, juvénilité, regarde la,
feuille. '̃:̃:̃: '̃
Quarante-huit ans, dit-elle. Oh 1 c'est bien.
Vous vous êtes engagé?
Je vas vous dire, madame. Il n'y a pas de
quoi parler. J'avais un gars, n'est-ce pas, un
beau gars, que j'aimais bien. Il est mort, et
puis la guerre est venue. Il aurait vingt et un
ans. Alors, je me suis dit je vas le rempla-
cer
Lecteur, mettez cette admirable parole d'un
héros nantais qui s'ignore sous les yeux de
quelque embusqué. P. R.
ACADÉMIE DES SCIENCES
morales et politiques
Allocution de M. le président. Réponse de
M. Ribot, vice-président de l'Académie.
L'Académie flétrit les attentats allemands.
Les ressources de la Russie.
M. Ribot, vice-président de l'Académie des
sciences morales, a assisté à la séance. M. le
président Bergson a prononcé à cette occasion
les paroles suivantes
̃"̃̃̃̃« Mes chers confrères,
» Je suis sûr d'être votre interprète à tous en
exprimant à M. Ribot la vive joie que nous
éprouvons à le revoir parmi nous.
» .Profitons de l'occasion puisqu'elle ne
s'est pas encore offerte pour le féliciter et le
remercier d'avoir, à une heure grave, accepté
do faire partie du gouvernement de notre
pays. »
M. Ribot s'est'levé et a répondu avec; émo-
tion « qu'il était très touché des paroles du
président et de la sympathie de ses confrères.
S'il a manqué, dans ces derniers temps, à ses
devoirs de vice-président de l'Académie, c'é-
tait pour s'acquitter de ces devoirs envers le
pays. Il est heureux de pouvoir apporter au-
jourd'hui à ses confrères une impression de
confiance entière, puisée dans les entretiens
qu'il vient'd'avoir à Paris et dans les nou-
velles réconfortantes que le gouvernement a
reçues dé notre armée ».
L'Académie a écouté avec une patriotique at-
tention les déclarations du ministre des finan-
ces, dont l'importance n'échappera pas à nos
lecteurs puis NL. Raphaël Georges-Lévy a
dcnné lecture; du travail que nous analysons
plus loin.
Nous tenons, en effet, à publier immédiate-
ment après les paroles qu'on vient de lire la
belle protestation de l'Académie des sciences
morales et politiques contre la barbarie alle-
mande, dont les termes ont été arrêtés en co-
mité secret.
On en admirera l'éloquence et l'énergie.
Voici le texte même de cette protestation
L'Académie des sciences morales et politi-
ques, vouée plus particulièrement à j'étude des
questions juridiques, psychologiques, morales
eu sociales, rappelle la protestation portée de-
vantelle par son président dès le 8 août, ainsi
que la déclaration insérée sur sa demande
dans le mémoire lu par l'un de ses membres,
M. Louis Renault, le 26 octobre, à la séance so-
lennelle des cinq Académies.
» Elle affirme de nouveau qu'elle croit ac-
complir un. devoir de sa fonction en signalant,
dans les actes du gouvernement allemand,
dans son mépris de toute justice e tde toute
vérité, une régression à l'état barbare.
» De nouveau, elle flétrit la violation des
traités et les attentats d* tout genre contre le;
droit des gens commis, depuis; la déclaration
de la guerre, par le gouvernement impérial al-
lemand et par les armées allemandes, »
Donnons maintenant un aperçu de la très
intéressante communication; de M. Raphaël
Georges-Lévy sur les immenses ressources de
la Russie.
Après avoir montré que la guerre peu d'in-
fluence sur la vie économique de l'immense
empire et rappelé que le commerce extérieur
de nos alliés donne un excédent de plusieurs
centaines de millions de roubles, ce qui permet
au Trésor-de faire aisément le service de ses
rentes placées à l'étranger, M. Raphaël Geor-
gés-Lévy a ajouté
Quant au budget ordinaire, il présente depuis
de nombreuses années des excédents qui couvrent
la majeure partie du budget extraordinaire. Cette
belle situation des finances a permis au gouverne-
ment de prendre une mesure aussi hardie que sa-
lutaire il a fermé' tous les débits d'alcool et re-
noncé ainsi à la plus grosse recette de son budget,
plus de deux milliards de francs. Mais il sait qu'il
sera amplement dédommagé de cette moins-value
par l'amélioration énorme qui en résultera dans la
condition des paysans et des ouvriers. Leur tra-
vail deviendra plus efficace ils gagneront davan-
tage leurs .salaires, au lieu de se gaspiller en
achat d'eau-de-vie, iront à leur ménage.
Déjà la substitution de la propriété individuelle
à la propriété collective de la terre avait constitué
une réforme des plus heureuses dans la vie des
agriculteurs, qui forment plus des-quatre cinquiè-
mes de la population russe. Par ces deux décisions
capitales, l'empereur Nicolas II a bien 'mérité de
son peuple il lui à ouvert les voies d'un progrès
indéfini. °
En concluant, M. Raphaël Georges-Lévy a
insisté sur la confiance que nous devons avoir
dans la force économique de la Russie, dont il
a comparé les progrès sur ce terrain à une de
leurs armées avançant avec une iénacité in-
ébranlable et consolidant chaque jour par de
nouveaux avantages les succès de '.a veille.
G. W.
P.-S. L'Académie avait décerné un prix
de 500 francs à la Revue politique et parlemen-
taire. Cette dernière en a fait don à l'Académie,
i charge parère d'en disposer selon sa con-
venance.
Après une courte discussion, l'Académie dé-
cide que les 500 francs en. question seront ver-
sés à l'œuvre du Secours National.
PATRIOTISME ô CHARITÉ
De nombreuses personnes ont téléphoné et passé
dans °la journée d'hier il l'hôpital auxiliaire 78,
pour souscrire ou se procurer des ampoules d'iode
comme celles envoyées aux armées par la baronne
Henri de Rothschild. Elles pourront s'adresser di-
rectement à M. Robert, pharmacien, 37, rue de
Bourgcgne.
A
Le secrétariat de la Ligue Patriotique des Fran-
çaises, 368, rue Saint-Hônoré, sollicité «de plus en
plus, par la' Croix-Rouge, les ambulances parties
lières, et l'Œuvre des Réfugiés, fait un appel pres-
sant à la générosité des Parisiens pour lui fournir
de la lingerie et des draps usagés, des coupons
d'étoffe, des chaussures, de vieux vêtements (hom-
mes, femmes et enfants).
Grâce à ses ouvroirs des faubourgs, la Ligue se
charge de transformer et de raccommoder ce qui
lui est envoyé et pourrv ainsi répondre aux nom-
breuses demandes qui lui sont faites.
DANS LES TRANCHÉES
Contre le froid et l'humidité, rien ne vaut les
sous-vêtements en Papier. Crabbe, ainsi que les sacs
de couchage imperméables, qu'on trouve au Voyage
Automobile, 12, Chaussée-d'Antin, Paris.
Renseignements Mondains
POUR LES FAMILLES
Par suite de la guerre, les familles se trouvent aa/onr-
d'hui dispersées et les retards postaux soat tels qu'elles
sont privées des nouvelles qui les intéressent.
Les demandes de renseignement affluent de toutes
parts et comme nous nous trouvons dans l'impossibilité
matérielle de répondre utilement et vite à chacune, nous
avons décidé de les comprendre exceptionnellement dans
nos renseignements mondains et d'accepter les demandes
au prix de 2 fr. 50 la ligne, dont le montant dait accom-
pagner le texte.
NECROLOGIE
De Madrid, hier, matin, à l'Oratoire de l'ambas-
sade britannique, dont le drapeau avait été mis en berne,
le chapelain Brown a célébré un service à la mémoire
du Prince Maurice de Battenberg, en présence de l'In-
fante Béatrix de Cobourg, de l'ambassadeur d'Angle-
terre, du personnel de l'ambassade et de nombreux mem-
bres de la colonie anglaise.
Nous avons annoncé, il y a quelques jours, la mort
de la comtesse Gaétan O'Gorman, née de Chérisey, qui
a succombé à Pau aux suites d'un mal infectieux et fou-
droyant qu'elle avait contracté en soignant les blessés.
Ses obsèques ont eu le caractère d'une manifestation
touchante à laquelle ont pris part toutes les classes de
la population ayant à leur tête un délégué du ministre de
la guerre, les autorités civiles et militaires et les délé-
gations des infirmières et des infirmiers des hôpitaux
de Pau.
Au cimetière, M. le médecin principal Sudour a, en
termes éloquents, rendu un dernier hommage à celle qui
venait de disparaître et, en sa personne, à l'admirable
corps de nos infirmières.
Nous détachons le passage suivant:
« Vaillante collaboratrice qui travailliez à nos côtés
avec tant de modestie et de simplicité, qui portiez si di-
gnemen,t.fiur votre poitrine cette croix rouge sur fond
blanc, symbole du blessé sanglant couché sur la blan-
cheur des draps, permettez-moi au nom de l'autorité mi-
litaire, au nom du service de santé que j'ai l'honneur
de représenter ici, et au nom du corps médical tout en-
tier aujourd'hui confondu dans nos rangs et dont je suis
le très humble interprète, de venir déposer sur cette
tombe l'hommage de notre vénération et de notre pro-
fonde gratitude. Je m'incline respectueusement devant
vous et je salue aussi en vous toute cette phalange d'élite
de nos dames infirmières accourues volontairement dans
les hôpitaux pour contribuer à l'œuvre de secours aux
blessés. »
La famille des Chérisey, d'ancienne chevalerie lor-
raine, figurant aux croisades en 1191, possède, depuis le
douzième siècle, la terre de Chérisey, près de Metz.
Ses membres ont occupé des charges importantes à la
Cour de Lorraine et à la Cour de France on trouve
parmi eux trois lieutenants généraux, grands-croix de
Saint-Louis, un chef d'escadre, un colonel de la garde
royale. C'est un Chérisey, évêque de Soissons, qui rap-
porta de Constantinople, en 1205, des gouttes du Saint
Sang pour Philippe de Namur.
La famille O'Gorman, d'origine irlandaise, s'est éta-
blie en Lorraine au commencement du dix-neuvième siè-
cle, elle s'y est alliée aux premières, familles du pays.
Nous apprenons la mort de M. Paul de Breuvery,
décédé à l'âge de soixante-douze ans, à Paris, rue de
Siam, n° 13. Un service sera célébré, le mardi 3 no..
vembre 1914, à dix heures, en l'église Notre-Dame-de-
Grâce de Passy (chapelle de la Sainte-Vierge). 11 ne sera
pas envoyé de lettres d'invitation, le présent avis en te-
nant lieu.
De Montauban, on annonce la mort de la comtesse
de Pressac de Lionel, décédée, le 20 octobre.
Nous apprenons la mort, à l'âge de trente ans, de
M. Jean Bedorez, artiste peintre, secrétaire des Rosati,
fils de l'ancien directeur de l'Enseignement de la Seine
les obsèques auront lieu mardi, à midi, à Notre-Dame.
Le comte Louis de Boisgelin, capitaine comman-
dant au 7° chasseurs, et la comtesse Louis de Boisgelin,
ont eu la grande douleur de perdre leur fils Alexandre
de Boisgelin, brigadier au 29° dragons, tombé glorieuse-
ment le 6 octobre au nord d'Arras.
On annonce la morte de la comtesse Foucher, veuve
de l'ancien maire du neuvième arrondissement, chevalier
de la Légion d'honneur, décédée,. 22, rue Ballu.
Le service funèbre pour Al. Georges Lebey, dé-
cédé à la maison de santé des frères Saint-Jean-de-Dieu,
aura lieu, mercredi prochain, à midi, en l'église Saint-
François-Xavier.
LES FOURRURES MAX
PLACE DE LA BOURSE
(MAISON FRANÇAISE)
La Maison, qui est restée ouverte depuis le
commencement des hostilités, informe sa clientèle
qu'elle est en mesure d'exécuter toutes commandes,
transformations et réparations à des conditions
tout à fait avantageuses.
à reunemi
TUES
Le général Diou
Le général Diou, qui vient d'être tué à l'en-.
nemi, était un enfant du pays messin. Né à
Saint-Julien, près de Metz, le 6 septembre 1855.
Sorti dans les premiers rangs de Saint-Cyr-, il
avait fait sa carrière dans l'infanterie. Il prit
part à la campagne de Tunisie, fut professeur
du cours de tir à Saint-Cyr, servit plusieurs
années aux tirailleurs algériens et commanda
un bataillon d'infanterie légère d'Afrique au
Tonkin. Comme lieutenant-colonel au 2° tirail-
leurs, il prit part à la campagne de Casablanca
et se distingua dans plusieurs affaires, notam-
ment au combat de Taddert. Colonel en 1908,
il reçut les deux étoiles le 21 décembre 1912 et
commanda la 63" brigade d'infanterie. Le gé-
néral Diou comptait treize campagnes et une
citation à l'ordre.
Le général Barbade
Un autre officier général, le général Barbade,
commandant la 25a brigade d'infanterie, de
Rambervillers, est tombé sur le champ de ba-
taille. Né iL Versailles, le 4 septembre 1856,
sorti également dans Jes premiers rangs de
Sàint-Cyr, il était passé par l'Ecole supérieure
de guerre et avait servi un moment dans l'aéro-
nautique militaire. Comme chef de bataillon,
il fut attaché militaire à la résidence de France
à 'l'unis, Colonel en 1910, au 156° d'infanterie,
à Toul, il avait été nommé général de brigade
le 19 mars dernier et maintenu à la 25e brigade,
R. de Montreux
Valileury
qu'il commandait depuis plusieurs mois. Le
néïal Barbade comptait neuf campagnes.
Le lieutenant-colonel Hist
,Le lieutenant-colonel Hist est mort à l'en-'
nemi le 16 septembre, à la tête du régiment
qu'il commandait depuis huit jours, le 263*
d'infanterie. Le vaillant officier avait pris sat
retraite il y a quatre ans au début de la
guerre, il obtint de reprendre du service. Né à
Paris, le 29 mai 1853, il sortait de Saint-Cyr et-
avait servi de longues années en Algérie, aux
tirailleurs et aux zouaves. L. N.
Lord Nairne, major au 1er dragons de la garÛj
anglaise, écuyer du Roi, second fils de loM
Lansdowne, ancien ministre des affaires étrafl-
-gères'et membre du conseil privé: Il avait été long-
temps connu comme lord Charles Fitz Maurice. Il
avait du sang français dans les veines, sa grand-
,mère étant fille du général comte de Flahaut et
sœur/le feu la marquise de La Valette.
Le chef de bataillon Emile-J.-J3. Schlienger, du
20e de ligne, chevalier de la Légion d'honneur, tué
a Souilly-sur-M-euse.
M. Albert Golay, capitaine au 5e régiment d'in
fanterie coloniale, titulaire des médailles du Toim
km et du Maroc, tué glorieusement, le 2 octobre,
l'àge de trente-trois ans.
?Il, Adrien Le Ber.tre, capitaine au 52" territorial,
notaire à MesniNEsnard,. conseiller municipal -d$
Mesnil-Esnard, tué dans le Pas-de-Calais, le 1er oci
tobre, à l'âge de quarante-deux ans. Un service
été célébré le 31 octobre pour le repos de son
âme.
M. Louis-Victor Peyromaure-Debord, capitaine
de réserve au 2° zouaves, .secrétaire général de la
mairie d'Hussein-Dey, mort des suites de ses blesl
sures, à Paris, le 20 septembre.
M. Alain Ceillier, lieutenant au 71° d'infanterie,
tombé glorieusement au champ d'honneur, le, 6 6d
tobre, aux environs d'Arras.
Le lieutenant Robert Maillet, du 2" zouaves, tu
près de Meaux, le 7 septembre. Il avait eu de très
beaux états de service' au Maroc il allait êtr<
nommé capitaine.
M. Raymond Neuville, sous-lieutenant au 17e ba<
taillon de chasseurs à pied, cité à l'ordre du joui
de l'armée, tombé glorieusement le 22 septembre.
M. Charles de Genouillac, lieutenant au 117e d'in<
fanterie, tombé dans la Somme et mort des suites%
de ses blessures, le 12 octobre, à l'âge de vingt*
neuf ans.
M. Charles Grillon, lieutenant au 15e d'infanterie,
tue le 27 septembre, en Argonne, à l'âge de vingt;
neuf ans.
Le sous-lieutenant Jean de La Blanchardière, da
146° d infanterie, sorti cette année de Saint-Cyr, fils
du commandant décédé, beau-frère du lieutenant
Ihomé de Charaix, tué récemment.
M. Edmond Labouchère, aspirant au 11° régi-
ment de cuirassiers, tué à l'ennemi le 22 septem-
bre, au cours d'une reconnaissance dans la Meuse..
Il était le frère de nI. Labouchère, lieutenant de
réserve au 6° dragons, attaché militaire au corpl
expéditionnaire anglais.
BLESSES
M. Roger Cousin, notre confrère de la Libre Pa.
rôle, adjudant au 106° d'infanterie, blessé de cinq
éclats d'obus, près avoir, été en traitement à Châ-
Ions, à Saumur et à Saint-Jean-de-Luz, achève sa
convalescence à l'hôpital temporaire de la rue de
la Chaise.
M. Paul Latzarus, frère de notre confrère du
Figaro, grièvement blessé à la tête, soigné à Bour-
ges. Agé de vingt et un ans. Avait repris du service
comme engagé volontaire.
NOS INFORMATIONS
Contre les embusqués
Le ministre de la guerre vient de donner des ins-
tructions précises aux généraux commandant les
régions pour que tous les hommes du service armé,
employés ou détachés dans les services annexes
de l'armée, soient immédiatement et sans délai
réintégrés à leur corps.
M. Millerand, en prescrivant de lui faire con-
naître au moyen d'un état nominatif le 1er de cha-
que mois ce qui a été réalisé dans le sens indiqué.
par la circulaire prescrit notamment
1° De rechercher tous les emplois tenus par des
hommes du service armé et susceptibles de l'être
par des hommes du service auxiliaire, non seule-
ment dans chaque dépôt, mais dans tous les états-
majors, services et établissements de la région;
De faire rentrer dans le rang pour participer
a l'instruction et assurer le ravitaillement ceux, api
partenant aux dépôts d'infanterie, de cavalerie,
d'artillerie, du génie et du train
3° De verser dans les dépôts d'infanterie ceux api
partenant aux sections de secrétaires d'état-major,,
d'infirmiers et de commis et ouvriers d'administré
tion.
NOUVELLES
Messe du Saint-Esprit. En l'église de l'Institut
Catholique, rue de Vaugirard, sera célébrée, la
i novembre, à huit heures et demie, sous la prési-
dence du cardinal Amette, la messe du Saint-Ea.
prit.
Le recteur prononcera le discours d'usage. La
quête sera faite pour la Conférence Saint-Vincenii
de 1 au-1 des Etudiants. La. cérémonie se terminer
par la bénédiction du'Saint-Sacrement.
PETITES NOUVELLES DIVERSES
Les Eclairews de France. En exécution de
ordres reçus du gouvernement militaire, l'Associa-
tion des Eclaireurs-.de France (boy-seouts ivan-i
çais), 14G, rue Montmartre, informe tous les éclaii
reurs des sections parisiennes qu'ils devront sa
trouver place Fontenoy, mardi 3 novembre, à dix
heures mercredi 4 novembre, à la même heure, et
jeudi 5, à quatorze heures. Pour ce dernier jour,
tenue complète, les cyclistes avec leur machine, et!
présence obligatoire même pou.r les éclaireurs eai
service..
A. Magne
DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATUBK»
des abonnés du « Gaulois
Mmes de Beistegui, à Madrid.
Vicomtesse des Courtils de Merlemont, au château
de Jouy.
E. Homo, à Versailles.
De Peyreville de Fonlladosa, au château d'Art
rouède.
Etienne Vernier, à Toulouse..
MM. Ernest Van Dyck, à Londres.
Comte René de Girval, à Montluçon.,
Marquis de Pissy; à Lyon.
RENTRÉES A PARIS
Mmes Ernest Cartier. De La Faulotfe. De
Martinière. E.-D. Sgouta. De Thèbes.
MM. le docteur Alibert. Marquis de Boishéberb
Ernest Cartier. L'abbé Garcin. Albert
Gauthier de Clagny. E. Téqui.
Banque Française de Crédit, 40, rue Laffitte
os Petites flnnonees
quotidiennes
Par suite des nécessités de la guerre.
ce nombreuses personnes cherchent un emplois
Afin de faciliter leur placement, pendant la
duTee de la guerre nous réduirons nos PETITE*
ANNONCES au prix de
UN franc les deux ligne,
pour la catégorie des
OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOIS
Ces Petites Anno nces paraîtront tous les jours*,
OFFRES & DEMANDES D'EMPLOIS
Réfugié belge, excellente famille, entièrement
ruiné par la guerre, demande place homme de;
confiance, régisseur, gérant. surveillant, intendant:
1. Dumont, à La Tourelle. 323, Corniche, Marseille.
elge réfugiée, gouvernante, institutrice, séparée
do sa famille cause guerre, cherche accueil oa
situation rétribuée dans bonne maison Paris, pro-
vinco oq étranger. Ecrire L. D.,68, au Gaulois.
onne cuisinière et femme de châmbre7~ô~et 8 a7
If même maison, excell. référ., cherch. p!. ensembles
Paris oit banlieue. Rcrire A. G., bur. du Gaulois..
Jeune femme parlant très bien anglais, mari
blessé à la guerre, désire emploi vendeuse*
dame de compagnie, etc., sérieuses références.
Ecr. Mme Guillaumenq, 80, r.Damrémont (il*)
Le Gérant SiTOLBUZ.
Imprimerie du Uaulois: G. Langekqjie. 2, rua Drogot
de: la tête aux pieds et l'on ne peut distinguer
la couleur de leur uniforme. Cependant, ils
sont encore capables de rire et de plaisanter et
même, à l'occasion, de chanter dans les tran-
chées.
Les obus maintenant plus rares qui sifflent
à travers les arbres ne soulèvent même pas le
plus léger commentaire on ne fait plus atten-
tion à eux.
L'infanterie allemande se tient hors d'at-
teinte son artillerie est encore en contact, mais
son tir manque de suite. Pour le moment au
moins, les Allemands paraissent au bout de leur
rouleau.
Les canons de marine anglais sont encore au
.travail au large de Nieuport. Il est donc impos-
sible aux Allemands de se servir de la route
qui suit la côte soi-t pour avancer, soit pour bat-
tre en retraite. Il faudrait que leurs renforts ar-
rivent rapidement et en grand nombre pour
ampêcher leur armée sur l'Yser d'être coupée.
Un peu plus bas, au sud, c'est-à-dire de Dix-
mude à la Lys, leur situation n'est pas aussi
mauvaise, mais ils sont dans l'impossibilité ab-
solue, de marquer une avance.
On estime à vingt-cinq mille le nombre des
cadavres allemands enterrés ces dix derniers
jours dans la région d'Ypres.. Autour de Dix-
mude, les pertes seraient à peu près équiva-
lentes. Dixmude n'est plus maintenant qu'un
amas de ruines.
Les soldats allemands qui prennent la fuite
et se réfugient en Hollande sont chaque jour
plus nombreux. Ils disent aux postes de la fron-
tière, en se constituant prisonniers, que les
épreuves qu'ils subissent sont au-dessus des- for-
ces humaines et que le combat dans les dunes
est épouvantable ;-ils craignent moins les balles
'des Alliés que le sable et la pluie.
Tous souffrent de douleurs intolérables pro-
vbquées par un long séjour dans le sable hu-
mide, et ils racontent que plusieurs de leurs ca-
marades furent noyés par l'ouverture des di-
gues pendant les attaques de nuit. Les déser-
teurs sont unanimes à déclarer que leurs chefs
les ont trompés sur la qualité des armées al-
liées à leur avis, les Belges sont braves, les
Français sont comme des furieux et les Anglais
des diables
Les Allemands ont ordonné, samedi, à tous
2es habitants de la jolie plage'de Blankenber-
ghe, de quitter la ville ils ont fait sauter la
magnifique jetée.
Depuis près de deux mois et demi, les Alle-
mands occupent Bruxelles et s'y maintiennent
par la force brutale. La capitale belge. si
joyeuse, si exhubérante autrefois est mainte-
nant silencieuse. La crainte des espions y clôt
toutes les bouches et les seules voix qui s'élè-
vent sont celles des envahisseurs.
Les journaux ne paraissent plus malgré le dé-
sir du gouverneur général provisoire de les voir
recommencer leur publication. Mais M. Max,
l'énergique bourgmestre, lui avait dit « Ou les
journaux accepteront votre censure, et dans ce
cas toute ma police ne parviendra pas à les pro-
téger contre la colère de la population, ou bien
ils diront ce qu'ils ont à dire et vous aurez fu-
sillé les rédacteurs dans les vingt-quatre
heures. »
On annonçait bien, la semaine dernière, la
réapparition à Bruxelles de trois journaux le
Bruxellois, le Quotidien et le Réveil. Or, cette
information est entièrement fausse, et il suf-
fira de dire que les trois journaux en question
n'ont jamais existé pour en indiquer la source.
Le général von der Goltz joue décidément de
malheur. Et l'on cite encore à ce propos une
amusante anecdote
II y a quelques jours, le gouverneur général
provisoire avait fait placarder sur les murs de
la capitale un arrêté engageant tous les Bruxel-
lois à reprendre le travail.Au quartier des « Ma-
rolles où les gavroches flamands ne man-
quent pas, on reçut l'invitation en haussant les
épaules les Marolliens restés frondeurs déci-
dèrent d;v répondre, et le lendemain, ils fai-
saient afficher un avis ainsi conçu
Habitants de Bruxelles, le gouverneur allemand
vous ordonne de. reprendre le travail. Le gouver-
neur des « Marolliens » vous invite à n'en rien
faire, car, en ce viennent, la Belgique est fermée,
;pe«r cause d'agrandissement*
Au Il pays des Marolleé même dans les cir-
constances les plus graves, la « zwanze » ne
perd jamais ses droits A. V.
'Nous publierons demain ?m article de
ïM. Pierre Wolff « La Dentelle sous la botte. »
Le combat du Four-de-Paris
1,200 Allemands tues
r' Dans l'Argonne, un fait de guerre qui vaut
^d'être conté s'est passé ces jours-ci.
Un des points de la région, le Four-de-Paris,
avait été évacué par les Allemands, qui s'é-
taient retirés à Boureilles, à quelques kilomè-
tres vers le nord-est. Les Français s'emparè-
:• veut rapidement de la position, la ravitaillè-
Tent, l'entourèrent déboutes sortes de défenses
-ei minèrent le terrain.
Les Français, raconte le Tintes, s'attendaient S
.ce que.les Allemands, qui n'avaient aucune artille-
rie de campagne avec eux, essayeraient de les en-
velopper, de couper leurs communications et de
les affamer pour les amener à se rendre. A leur sur-
prise, les Allemands débouchant de l'épaisseur de
'la forêt à une distance de deux kilomètres s'avan-
cèrent à l'assaut dans la formation dense qui leur
est favorite. Ils leur permirent d'avancer un peu
et alors l'ordre de tirer fut donné. Au même mo-
:ment les mines souterraines firent explosion. Des
flammes éblouissantes, dit un témoin, éclairèrent
les sous-bois et l'air fut rempli d'éclats de terre et
de fragments d'arbres déracinés. A travers la fu-
mée on pouvait apercevoir une colonne ennemie
luttant au milieu- d'une masse de troncs d'arbres
.et de terre. Certains d'entre eux enfouis jusqu'à
la .ceinture dans nos fosses poussaient des cris per-
xçants. D'autres horriblement mutilés essayaiont de
se dégager du terrible feu de joie que nous avions
préparé pour eux.
Mais ce désastre de leur première colonne n'ar-
xêta pas les Allemands une seconde masse très
dense s'avança par-dessus les morts et les mou-
rants alors les mitrailleuses françaises entrèrent
en action. Ligne après ligne les assaillants étaient
i abattus par les « moulins à café u, tant qu'à la fin
tes cadavres furent empilés jusqu'à hauteur.
d'homme; alors le courage et la discipline des
Allemands cédèrent devant ce feu meurtrier et ils
se replièrent en profond désordre. Plus de 1,200
de leurs cadavres furent enterrés plus tard dans le
même jour par les Français.,
Jl»»*\VtVVVVVVVVVVVVVVVlVVVVVVVVl
DERNIÈRE HEURE
La révolte des Boers est écrasée
Le Cap, jeudi. Kemp était avec le général
Beyers quand le commando de ce dernier fut
mis en déroute il a échappé avec une petite
escorte dans la direction de Lichtenburg.
lîeyers lui-même a fui dans une direction in-
connue.
Le colonel Brits annonce qu'il a battu les
forces réunies des rebelles et des Allemands
à Scuit-Brif, sur la rivière Orange. {Daily
Mail.)
COMMENT L'ALLEMAGNE
ENTEND REFMNER L'EUROPE
Amsterdam, 29 octobre.
Le correspondant du Vaderland à Sas-de-Gand
mît, sous le titre Derrière le front allemand en
Flandre
Les officiers allemands ont l'opinion absolue
que l'Allemagne va vaincre. Ils ont, par consé-
quent, disposé de l'Europe entière. Après la
guerre, il y aura une grande Fédération alle-
mande de nations, dont les membres auront
des droits égaux. La Finlande, la Suède, la
Norvège, le Danemark, la Hollande, l'Angle-
terre seront subjugués ou obligés de faire par-
tie de la Fédération.
La Belgique deviéndra une province de la
Prusse ou, au plus, un Etat, avec des lois ri-
coureuses l'Alsace-Lorraine un Etat de la Fé-
dération ou une partie du duché de Bade la.
Pologne, un royaume vassal des Habsbourg.
La Hollande gardera ses colonies, mais l'Alle-
magne aura le droit d'y faire du commerce au
même titre qu'elle.
n est permis de croire que ce projet de remanie-
ment de la carte d'Europe subira, lors de l'exécu-
tion, certaines modifications.
Hommage
aux Morts
'Dans les cimetières de la hanliecae par'isienne
La Toussaint, en cette-année si rude, mais si glo-
rieuse, fut, dans nos cimetières de banlieue, sensi-
blement différente de celle des années précédentes.
C'était une toute plus recueillie qui se pressait dans
les allées où tombaient les feuilles jaunies. Chacun
outre ses deuils particuliers qu'ils fussent ré-
cents ou anciens portait le deuil commun à tous.
Au souvenir des- êtres chers s'ajoutait une pen-
sée émue à l'adresse des soldats morts dans les hô-
pitaux de Paris et qui ont été inhumés à Bagneux,
Pantin ou Ivry.
Au cimetière de Bagneux, la foule fut peut-être
plus nombreuse.
Un coin de la vaste nécropole a été réservé aux
soldats. C'est dans la section, entre l'avenue des
Erables-Pourpres et celle des Ormes, celles des
Noyers et des Tilleuls, que reposent les uns près
des autres quatre cent sept soldats français et
trente etunsoldatsanglais.
Des guirlandes de lierre retenues par des rubans
tricolores réunissent les uns aux autres les arbres
qui forment quadrilatère autour de ce champ de
repos. Les tombes des Alliés sont ncuries et dis-
paraissent sous des gerbes, des couronnes, des
plantes vertes, des palmes du Souvenir Français.
A leur chevet, une croix de bois-le nom écrit en
lettres blanches et .les indications du corps.
Des gerbes portent des inscriptions.
Ceuillons celle-ci au passage sur la tombe d'un
sous-officier de lanciers de l'armée anglaise « Vos
frères ont délivré mon jardin. Je vous en of fre tou-
tes les fleurs. »
L'extrémité opposée de l'enceinte offre un con-
traste poignant par son absolue nudité.
Une double rangée de croix noires frappe l'œil
en bordure de l'allée des Tilleuls, là gisent des sol-
dats allemands. Tombes quelquefois impersonnel-
les. On n'a pas pu savoir le nom
A' 48e régiment des chasseurs poméraniens. »
Mais la foule est compatissante, la mort apaise
toute haine, et quelques fleurs, des chrysantèmes
tombent'en passant, comme une aumône.
C'est dans l'allée des Erables-Pourpres que se
dresse le monument, simple et éphémère pylone,.
élevé par la Ville de Paris à la mémoire des sol-
dats morts.
,Un sapin s'élève au milieu, entouré d'un écha-
faudage qui disparaît sous ses couronnes. Aux
coins, des faisceaux de drapeaux aux couleurs des
nations alliées. Tous ceux qui passent à leurs bou-
quets arrachent une gerbe qu'ils déposent au pied
de ce monument.
Le gouvernement de la république, le gouverne-
ment militaire, le Conseil géntral, le Conseil muni-
cjpal de Paris, la Préfecture de la Seine et la
Préfecture de police ont fait déposer des couron-
nes, des gerbes énormes.
A chaque instant, des délégations militaires vien-
nent apporter leur hommage.
Une maman en deuil fait agenouiller sa petite
fille et lui fait faire une prière. Dix heures arri-
vent. Le général Galliéni, accompagné de son état-
major et d'un officier de la maison militaire du
président de la république M. Delanney, préfet
de la Seine M.' Laurent, préfet de police, se ren-
dent devant le pylône où ils déposent des fleurs
rares.
Un silence poignant, pas un discours. Le générttl
Galliéni, dont le visage se creuse d'émotion, salue
lentement. Mais énergique, il se détourne vers les
tombes.
Le silence continue de planer un instant troublé
seulement par le bruit du moteur d'un biplan qui
s'en vient saluer les morts.
Après sa viaite à Bagneux, le cortège officiel ga-
gna Pantin, puis Ivry, où la même cérémonie
émouvante eu lieu.
Au cimetière Montparnasse
La foule est plus considérable encore que les
autres années.. Le préfet de police et les fonction-
naires de la Préfecture de police sont venus
porter des palmes et des couronnes nouées de ru-
bans rouge et bleu, et de '.rubans- tricolores sur les
tombes des agenta victimes du devoir.
De leur côté, le colonel et l'état-major des sa-
peurs:pompiers ont déposé dans le Petit Cimetière,
sûr le monument des sapeurs morts au feu, une
immense couronne de feuilles de lauriers en perles,
nouées de rubans aux couleurs nationales et aux
couleurs municipales.
Précisément, en face de ce monument, se trouve
le pylône triangulaire en granit posé sur une base
de boulets en bronze et dédié aux soldats morts au
feu en 1870-1871.
Beaucoup de pauvres femmes viennent y dépo-
ser de modestes fleurs, violettes ou chrysantèmes.
Enfin, en rêvant dans le Grand Cimetière, nous
passons devant le groupe central du Souvenir au
pied duquel les bouquets sont accumulés.
Au Père-Laohaise
Au cimetière du Père-Lachaise, les visiteurs sont
si nombreux qu'il a fallu, dès la première heure de
l'après-midi, établir un service d'ordre.
Beaucoup de visiteurs montent tristement, pas-
sant devant le saule de Musset, la tombe de Bau-
dry, au superbe Monument aux Morts, de Bartho-
lomé, et y jettent des fleurs.
Plus haut, la foule s'écrase pour défiler dans la
Chapelle des Morts, devant l'autel tendu de velours
noir et faire brûler des cierges. En sortant, du
haut des marches, l'admirable panorama de Paris
.se déroule sous les yeux de ceux qui sont venus
prier. Sur le terre-plein, qui domine le monument
de Bartholomé, la Colonne Brisée est enfouie dans
les fleurs et les bouquets au-dessus desquels sont
suspendues, en hommage aux soldats tués à l'en-
nemi, trois grandes couronnes d'hortensias bleus
et de chrysantèmes. Sur l'une on peut lire « Le
Préfet de la Seine, le Préfet de Police aux défen-
seurs dé la Patrie. » Sur l'autre ce Aux Soldats
morts pour la Patrie, le Conseil général. » Enfin,
la couronne du Conseil municipal. Puis, tout à
côté, une gerbe de fleurs nouée d'un grand ruban
de moire bleu clair portant ces mots « A mon
frère, mort à vingt mètres de moi. » Des palmes
nouées'de rubans tricolores offertes par la Ligue
des. Volontaires de la Seine, des bouquets portant
des inscriptions dont les plus naïves ne sont pas
les moins touchantes.
Au cimetière Montmartre
C'est la même affluence extraordinaire. 'Au
pied de la colonne du rond-point où se trouve le
magnifique bronze représentant le général Cavai-'
gnac étendu dans la mort, les gerbes de fleurs, les'
bouquets et les palmes déposés à terre forment de
véritables plates-bandes, surmontées de l'inscrip-
tion « Hommage aux Soldats tués à l'ennemi »,
,et des couronnes du Préfet de la Seine, du Préfet
de police, du Conseil général et du Conseil muni-
cipal. Là encore des fleurs portent des cartes écri-
tes à la main avec les dédicaces « A mon frère »,
« A mon fils » et l'une d'elle porte, ces mots « A
mes fils,' dont j'ignore la sépulture » c'est évi-
demment une mère qui comme tant d'autres mè-
res, de veuves ou de filles ont perdu des fils, des
maris, des frères ensevelis dans des champs de
batailles, dans des tranchées, et dont eUes ne re-
trouveront peut-être pas les corps après la guerre
Pauvres femmes Pauvres méres Ici tout le
monde défile tête nue. et cette marque de respect
est véritablement touchante.
En résumé, c'est la Journée des Morts, mais sur-
tout des Soldats morts pour la Patrie
A la mémoire du docteur Reymond
A deux treures et demie, a eu lieu, à la maison
départementale de Nanterre, une cérémonie pour,
la pose d'une plaque commémorative en l'honneur
de la mort glorieuse du docteur Reymond, séna-
teur, tué au feu dans le service d'aviation.
Le docteur Reymond était le chirurgien en chef
de la maison départementale.
A cette cérémonie, il. laquelle assistaient MM.
Mithouard, Cherest, Galli, Emile Massard, et Lau-
rent préfet de police, le général Galliéni s'.était fait
représenter par un officier de l'état-major de la
place.,
Dans les discours prononcés, on a rappelé la vie
toute de dévouement du distingué et sympathique
docteur Reymond, tombé au champ d'honneur.
Aux francs-tireurs des Ternes
La municipalité du dix-septième arrondissement
et plusieurs personnalités des quartiers des Ternes
et de la Plaine-Monceau se sont réunies, hier, ave-
nue des Ternes, au pied du monument des francs-
tireurs dit « De la Branche de Houx ».
Cette délégation été reçue par MM. Pugliesi-
Conti, député Emile Massard, vice-président du
Conseil municipal Jousselin, conseiller muni-
cipal.
Deux couronnes d'immortelles, cravatées aux
couleurs nationales, furent déposées au pied de la
statue. Elles portent les inscriptions suivantes
« Le Comité du Monument des Francs-Tireurs des
Ternes et « Aux Enfants du morts pour la
Patrie! 1870-1914.
Après une patriotique allocution de M. Pugliesi-
Conti, la foule des assistants, profondément émue,
s'est retirée aux cris de Vive la France
Sont nommés
Commandeur. Le général de brigade Fayolle,
commandant la 70e division de réserve.
Officiers. •. Le général dft brigade de Cadoudal,
commandant la 13' division d'infanterie le colonel
'Passaga, commandant l'a brigade d'infaaVterie
les colonels Terris, commandant la 148* brigade
d'infanterie Brault, du 169° d'infanterie ;X,ansi, du
Pa'u:lmilieutenant-colonel Desthieux, commandant le 302°
d'infanterie les chefs de bataillon Vsraigne, du
230" de Perdreauville, du 138e Mano, du 106°
Mangeot, du génie Aubert, du de Gouvejlo,
'du Guionie, d'u 43° colonial le chef d'esca-
dron Julia, du 55° d'artillerie Lagriffoul, du 257e
les capitaines Taillade, du 4e tirailleurs algériens*
Petitot; du 21° bataillon de chasseurs à pied Aube,
du 237° d'infanterie les médecins principaux San-
glé-Ferrièi*e, Lapasset.
Chevaliers. MM. Bouchut,. sous-lieutenant au
bataillon de chasseurs Avelot, capitaine au 251*
d'infanterie Valude, sous-lieutenant au
Gluck, capitaine au 48° d'artillerie Bertelle, méde-
cin-major Auzay de L a, Dure, lieutenant d'e .ré-
serve Durousseau'de Frumini, Benier, capitaines,
et'Ravoux, lieutenant de réserve au 107" d'infante-
rie de Salleneuve, capitaine au 106" Maury, lieu-
tenant, et Pillot, lieutenant de réserve au 126" Ta-
jasque, capitaine au 205° Manceaux, lieutenant de
réserve au 329e Bois, sergent au Canonne,
capitaine à l'état-major de la 42°, division; Ganne
de Beaucoudray, lieutenant au 140" d'infanterie
Le Bihan, lieutenant au ,166" Fouquet, capitaine
au 67c Desquilbot, capitaine au 131" Lavaud, lieu-
tenant -au. 106° régiment d'infanterie Launay, lieu-
tenant de réserve au 9° génie Fourcade, capitaine
au 46° d'artillerie Heym, capitaine au 160° d'in-
fanterie Herier, sous-lieutenant au 108" Leca-
mus, capitaine, Bernay, lieutenant, et Bouchet,
sous-lieutenant au 82e- Pelinard, lieutenant Prou-
zergue et Desmazières, capitaines, aui 4° zouaves
Canet, capitaine au 57° d'infanterie Texier, capi-
taine au Missaut et Goustarxu, capitaines au
123° Maigret, sous-lieutenant de réserve au 4"
Blagne, capitaine au 12° Mavrein, adjudant chef
au 125°' Lesèble, capitaine à l'état-major de la
38° division Simon, lieutenant de réserve à l'état-
major de la 102° brigade La:pointe; capitaine au
21° bataillon de chasseurs Déviolet, capitaine au
1er bataillon Caruel, capitaine au 62° d'artillerie
Armand et Lacombe de La Tour, lieutenants au 4°
chasseurs Cayrac, sous-lieutenant au 64° d'infan-
terie Batigué, chef de bataillon d'infanterie Ger-
boin, capitaine au 20' bataillon de chasseurs
Leuillier, capitaine au 43° d'artillerie'; Vergnette,
sous-lieutenant au 19° dragons Bemtzwiller, sous-
lieutenant au 43° d'artillerie Thocel, capitaine au
47° d'infantorie Vidil, lieutenant au bataillon
de chasseurs Grade!, cHef de bataillon, état-ma-
jor du 14° corps de Pighetti, chef de bataillon, et
Touchpn, capitaine au 30° bataillon de chasseurs
Remy, lieutenant au 13° bataillon Vidal, sous-
lieutenant de réserve, Delorme, adjudant chef, et
Petit, capitaine au 206° d'infanterie Mulot, lieute-
nant de réserve au 212° Vignes, capitaine au 145°
Tissane, capitaine au 80° Emmery, capitaine au
142° Perchenet, chef de bataillon au 81° Fœssel
et Lardet, capitaines au 360° Bazoche, capitaine
au 237° Louis, capitaine au 226° Genêt, chef de
bataillon au 42° bataillon de chasseurs Petetin,
chef de bataillon au 65° d'infanterie Bouyer et
Barthe, capitaines au
ÇA ET LA
Le président de la république, accompagné
du ministre de la guerre, est parti hier matin,
en automobile, pour le front cies armées.
Sa visite durera'plusieurs jours.
Dans la visite que M. Poincafé vient de faire
aux blessés soignés à l'hôpital Beaujon, un
zouave avec lequel il s'entretenait lui a montré
avec joie.une lettre, qu'il avait reçue de sa mère,
pauvre ouvrière habitant l'Algérie.
Voici cette lettre, dont nous respectons l'or-
thographe, et'qui est tout simplement admira-
ble ̃.•̃
Barrai, 14 octobre 1914.
Cher fils,
J'ai bien reçut à son temp ta lettre et ton télé-
grame me disan que tu étez biaiser sa m'a fait
beauquout de paine ainsi qua toute la famille.
Mais enfin que veu tu il faut que tu prenes beau-
quout de courage.
̃ Car ici nous avons tous confiance â ce que tout
ca finise par une grande victoir pour la France no.
tre mère patrie tan aimée.
Noua sommes aussi heureux de te savoir en voie
de guérison, Prend patience et courage et nous
quoique loin de toi par la distance qui nous sépare
nous sentons avec toi ta douleur qui ne sera pas
longue. Soit bon pour notre chère France et reviens
nous vainqueur. Ci-joint à ma lettre 5 franc qui,
j'espaire, te feron plaisir.
Dans l'espoir de te voir bientôt et rétabli je t'em-
brasse bien fort. Toute la famille se joint à moi et
t'embrasse aussi.
Cette lettre, dont nous empruntons le texte
au Temps, est adressée par Mme Torro, à Bar-
rai. (Algérie), à. son fils Emmanuel Torro, 3°
zouaves; Hôpital Beaujon.
Nous apprenons avec un vif regret la mort
de M. René 'Billotte; qui fut en même temps
qu'un peintre de beaucoup de talent un fervent
patriote.
M. René Billotte, né à Tarbes, était âgé de
soixante-huit ans. Il était le cousin d'Eugène
Fromentin, dont il avait été l'élève, et que dans
certaines de ses toiles, il rappelait par les jeux
d; lumière d'une fugitive délicatesse.
Ses paysages, d'une exquise douceur d'har-
monie, révélaient la nature de son talent fin
et nuancé, apte à saisir et à, traduire les plus
subtiles impressions de la nature. Les crépus-
cules bleuâtres, les matins baignés de lumière
vaporeuse avaient en lui un merveilleux évo-
cateur. De préférence, l'artiste avait reproduit
des sites de Hollande et de la grande banlieue
de Paris. Plusieurs de ses œuvres figurent au
musée du Luxembourg, à' l'Hôtel de Ville de
Paris et dans les musées de province, notam-
ment son magnifique tableau des Tours du
port de la Rochelle, au musée de Senlis, dont
il ne reste plus aujourd'hui que quelques murs
calcinés.
M. René Billotte était un des membres fon-
dateurs de la.Société nationale des beaux-arts
et membre de la Société des pastellistes. Il était
officier de la Légion d'honneur. Il meurt avant
de pouvoir assister à l'écrasement léfimtif de
nos sanguinaires ennemis.
*̃
**̃
Lorsque le général de Castelnau, dont parlait
hier le Gaulois, arriva au 37° de ligne, il s'oc-
cupa d'ériger une statue, dans la cour du quar-
tier, au plus illustre des anciens chefs ce
bfau régiment le maréchal de Turenne.
La devise du 37°, aujourd'hui, est « Turenne-
Cestelnau ».
Dans l'homme de guerre du grand siècle, il
y avait un homme d'esprit dans celui de notre
siècle, il peut y avoir un soldat spirituel et
dont les traits viennent du`coeur.
Vous savez qu'on a eu la sottise de suppri-
mer du règlement du fantassin le mouvement
si expressif du « présentez arme On l'a rem-
placé, par un geste de guignol le fusil arrêté'
centre l'épaule,'dans le bras allongé, comme
si le soldat, soudain infirme, ne pouvait acné-,
ver de poser l'arme. On reviendra à l'ancien
mouvement. Le soldat français n'est pas un',1
malotru qui rechigne sur une politesse et mé-
nage sa peine pour rendre les honneurs.
Quand l'ordre vint de renoncer au plus élo-f
quent des gestes pacifiques du soldat, le colo-
nel de Castelnau ordonna n rassemblement
an 37e et, après divers commandements, il dit
au)\. officiers
Messieurs, nous allons enterrer le pré-
sentez arme".
Il se dressa sur ses étriera, leva son épée et
commanda
«Au drapeau! n
Une grosse société française d'aluminium a,
reçu dernièrement depuis la mobilisation
une commande de vingt tonnes pour la Nor-
vège elle la livra, ne se doutant de rien. Après
réflexion, elle s'étonna de recevoir de Suède
une nouvelle commande de trente tonnes, et,,
cette seconde commande, la livraison n'en fut
pas effectuée.
Là-dessus, la maison française reçoit direc-
tement, mais par voie détournée, une com-
mande d'Allemagne, une commande de trois
cents tonnes, à livrer en pays neutre, et à un
prix de beaucoup supérieur' au cours. Elle ne
la livrera pas. Mais ces Boches a ont décidé-
ment tous les toapets I
Veuve Torro.
En temps de guerre, l'aluminium est-il con-
sidéré comme contrebande de guerre ? S'il ne
l'est pas, il devrait l'être, car sans lui, plus d'a-
vions, plus de moteurs d'autos. {L'Auto.)
î Réponse à de très nombreux lecteurs
•( Le 1er novembre est l'extrême limite admise
,dans les baux :pour l'allumage du calorifère
'dans les immeubles possédant le chauffage
central. Que certains propriétaires. qui ne tou-
chent' qu'une faible fraction de leur loyer cher-
chent à tourner la difficulté, il n'y a pas à s'en
montrer surpris mais, outre que le nouveau
moratoriûm imoose aux locataires le montant
principal des charges accessoires au prix prin-
cipal de leur loyer, toute excuse tirée d'une
prétendue pénurie de charbon serait sans va-
leur. Si'donc un locataire se voit, du fait de son
propriétaire, menacé d'une pneumonie à brève
échéance, il lui-suffira d'aller an référé pour
obtenir immédiatement d'être chauffé, 'suivant
tes conditions de son bail.
Extrait d'une lettre du sergent du génio La-
place, triple lauréat des derniers concours du
> Conservatoire, dont nous avons déjà parlé
.Nous voulons tous continuer, par la mort des
Barbares, la grande œuvre de civilisation commen-
cée. L'état moral de nos troupes est plus qu'excel-
lent mais celui de l'ennemi est désastreux. Les
Boches se rendent par bandes, affamés, presque
morts de fatigue et de privations. Puisse leur dé-
bâcle commencer bientôt Nous les tenons.
| Notre confrère YInformation a publié hier
une lettre ouverte de M. Edouard Herriot à
M. Delcassé, ministre des affaires étrangères,
dans laquelle le maire de Lyon proclame la né-
cessité de, répondre énergiquement à la cam-
pagne de mensonges poursuivie par l'Allema-
gne dans les pays neutres.
M. Herriot fait remarquer le soin avec lequel
Berlin, après notre presse, dénature la portée
des défaites subies par les armées allemandes
et austro-hongroises, nie même ces défaites,
explique à sa façon les destructions de Louvain,
Termonde et le bombardement de Reims, pré-
tendant en faire porter la responsabilité aux
Belges et à nous, et cache ou dénie toutes les
atrocités commises par les soldats teutons. Et
l'honorable sénateur de Lyon juge indispensa-
ble de mettre nous-mêmes les choses au point
Ne répondrons-nous pas à cet assaut de vilenie ?
dit-il. Il faut répondre. Sur ce terrain comme sur
les autres, il faut lutter sans répit. Même pour ceux
qui ont cru, jadis (et ils s'en excusent), à une cul-
ture allemande, tout rapport est impossible désor-
.anaisavec ceux qui n'ont pas su défendre les cruau-
tés inutiles à leurs soldats. C'est désormais la lutte
et pour la vie et pour l'honneur; La Grande-Breta-
gne l'a compris. Non seulement elle a fait éditer
par le Foreign Office sa Correspondance relative
la crue européenne, qui forme un admirable re-
cueil de documents, mais je vois que la Chambre
de commerce de Manchester répand à travers le
monde des feuilles destinées à réfuter le bulletin
allemand (Eyre and Spottiswoode, Wymen and
sons, London). Faisons de même, ne laissons pas
sans secours les amis de la France ou les Français
qui défendent notre prestige en Suisse ou en Italie.
Pour conclure, M. Herriot demande la créa-
tion d'une publication officielle, qui ferait con-
naître à l'univers civilisé toutes les horreurs,
toutes les monstruosités commises par les sol-
dats et les officiers de Guillaume II. M. Her-
riot a pleinement raison il faut que ces idées
deviennent rapidement une réalité.
Post'Scrïplum à l'article de M. Clemenceau, dans
VUoTiimc enchaîné
il La. scène se passe dans un hôpital militaire
de Bordeaux, salle n° X, où un nouveau blessé
vient d'arriver.
L'infirmière de la Croix-Rouge, étonnée de
voir un homme sans, juvénilité, regarde la,
feuille. '̃:̃:̃: '̃
Quarante-huit ans, dit-elle. Oh 1 c'est bien.
Vous vous êtes engagé?
Je vas vous dire, madame. Il n'y a pas de
quoi parler. J'avais un gars, n'est-ce pas, un
beau gars, que j'aimais bien. Il est mort, et
puis la guerre est venue. Il aurait vingt et un
ans. Alors, je me suis dit je vas le rempla-
cer
Lecteur, mettez cette admirable parole d'un
héros nantais qui s'ignore sous les yeux de
quelque embusqué. P. R.
ACADÉMIE DES SCIENCES
morales et politiques
Allocution de M. le président. Réponse de
M. Ribot, vice-président de l'Académie.
L'Académie flétrit les attentats allemands.
Les ressources de la Russie.
M. Ribot, vice-président de l'Académie des
sciences morales, a assisté à la séance. M. le
président Bergson a prononcé à cette occasion
les paroles suivantes
̃"̃̃̃̃« Mes chers confrères,
» Je suis sûr d'être votre interprète à tous en
exprimant à M. Ribot la vive joie que nous
éprouvons à le revoir parmi nous.
» .Profitons de l'occasion puisqu'elle ne
s'est pas encore offerte pour le féliciter et le
remercier d'avoir, à une heure grave, accepté
do faire partie du gouvernement de notre
pays. »
M. Ribot s'est'levé et a répondu avec; émo-
tion « qu'il était très touché des paroles du
président et de la sympathie de ses confrères.
S'il a manqué, dans ces derniers temps, à ses
devoirs de vice-président de l'Académie, c'é-
tait pour s'acquitter de ces devoirs envers le
pays. Il est heureux de pouvoir apporter au-
jourd'hui à ses confrères une impression de
confiance entière, puisée dans les entretiens
qu'il vient'd'avoir à Paris et dans les nou-
velles réconfortantes que le gouvernement a
reçues dé notre armée ».
L'Académie a écouté avec une patriotique at-
tention les déclarations du ministre des finan-
ces, dont l'importance n'échappera pas à nos
lecteurs puis NL. Raphaël Georges-Lévy a
dcnné lecture; du travail que nous analysons
plus loin.
Nous tenons, en effet, à publier immédiate-
ment après les paroles qu'on vient de lire la
belle protestation de l'Académie des sciences
morales et politiques contre la barbarie alle-
mande, dont les termes ont été arrêtés en co-
mité secret.
On en admirera l'éloquence et l'énergie.
Voici le texte même de cette protestation
L'Académie des sciences morales et politi-
ques, vouée plus particulièrement à j'étude des
questions juridiques, psychologiques, morales
eu sociales, rappelle la protestation portée de-
vantelle par son président dès le 8 août, ainsi
que la déclaration insérée sur sa demande
dans le mémoire lu par l'un de ses membres,
M. Louis Renault, le 26 octobre, à la séance so-
lennelle des cinq Académies.
» Elle affirme de nouveau qu'elle croit ac-
complir un. devoir de sa fonction en signalant,
dans les actes du gouvernement allemand,
dans son mépris de toute justice e tde toute
vérité, une régression à l'état barbare.
» De nouveau, elle flétrit la violation des
traités et les attentats d* tout genre contre le;
droit des gens commis, depuis; la déclaration
de la guerre, par le gouvernement impérial al-
lemand et par les armées allemandes, »
Donnons maintenant un aperçu de la très
intéressante communication; de M. Raphaël
Georges-Lévy sur les immenses ressources de
la Russie.
Après avoir montré que la guerre peu d'in-
fluence sur la vie économique de l'immense
empire et rappelé que le commerce extérieur
de nos alliés donne un excédent de plusieurs
centaines de millions de roubles, ce qui permet
au Trésor-de faire aisément le service de ses
rentes placées à l'étranger, M. Raphaël Geor-
gés-Lévy a ajouté
Quant au budget ordinaire, il présente depuis
de nombreuses années des excédents qui couvrent
la majeure partie du budget extraordinaire. Cette
belle situation des finances a permis au gouverne-
ment de prendre une mesure aussi hardie que sa-
lutaire il a fermé' tous les débits d'alcool et re-
noncé ainsi à la plus grosse recette de son budget,
plus de deux milliards de francs. Mais il sait qu'il
sera amplement dédommagé de cette moins-value
par l'amélioration énorme qui en résultera dans la
condition des paysans et des ouvriers. Leur tra-
vail deviendra plus efficace ils gagneront davan-
tage leurs .salaires, au lieu de se gaspiller en
achat d'eau-de-vie, iront à leur ménage.
Déjà la substitution de la propriété individuelle
à la propriété collective de la terre avait constitué
une réforme des plus heureuses dans la vie des
agriculteurs, qui forment plus des-quatre cinquiè-
mes de la population russe. Par ces deux décisions
capitales, l'empereur Nicolas II a bien 'mérité de
son peuple il lui à ouvert les voies d'un progrès
indéfini. °
En concluant, M. Raphaël Georges-Lévy a
insisté sur la confiance que nous devons avoir
dans la force économique de la Russie, dont il
a comparé les progrès sur ce terrain à une de
leurs armées avançant avec une iénacité in-
ébranlable et consolidant chaque jour par de
nouveaux avantages les succès de '.a veille.
G. W.
P.-S. L'Académie avait décerné un prix
de 500 francs à la Revue politique et parlemen-
taire. Cette dernière en a fait don à l'Académie,
i charge parère d'en disposer selon sa con-
venance.
Après une courte discussion, l'Académie dé-
cide que les 500 francs en. question seront ver-
sés à l'œuvre du Secours National.
PATRIOTISME ô CHARITÉ
De nombreuses personnes ont téléphoné et passé
dans °la journée d'hier il l'hôpital auxiliaire 78,
pour souscrire ou se procurer des ampoules d'iode
comme celles envoyées aux armées par la baronne
Henri de Rothschild. Elles pourront s'adresser di-
rectement à M. Robert, pharmacien, 37, rue de
Bourgcgne.
A
Le secrétariat de la Ligue Patriotique des Fran-
çaises, 368, rue Saint-Hônoré, sollicité «de plus en
plus, par la' Croix-Rouge, les ambulances parties
lières, et l'Œuvre des Réfugiés, fait un appel pres-
sant à la générosité des Parisiens pour lui fournir
de la lingerie et des draps usagés, des coupons
d'étoffe, des chaussures, de vieux vêtements (hom-
mes, femmes et enfants).
Grâce à ses ouvroirs des faubourgs, la Ligue se
charge de transformer et de raccommoder ce qui
lui est envoyé et pourrv ainsi répondre aux nom-
breuses demandes qui lui sont faites.
DANS LES TRANCHÉES
Contre le froid et l'humidité, rien ne vaut les
sous-vêtements en Papier. Crabbe, ainsi que les sacs
de couchage imperméables, qu'on trouve au Voyage
Automobile, 12, Chaussée-d'Antin, Paris.
Renseignements Mondains
POUR LES FAMILLES
Par suite de la guerre, les familles se trouvent aa/onr-
d'hui dispersées et les retards postaux soat tels qu'elles
sont privées des nouvelles qui les intéressent.
Les demandes de renseignement affluent de toutes
parts et comme nous nous trouvons dans l'impossibilité
matérielle de répondre utilement et vite à chacune, nous
avons décidé de les comprendre exceptionnellement dans
nos renseignements mondains et d'accepter les demandes
au prix de 2 fr. 50 la ligne, dont le montant dait accom-
pagner le texte.
NECROLOGIE
De Madrid, hier, matin, à l'Oratoire de l'ambas-
sade britannique, dont le drapeau avait été mis en berne,
le chapelain Brown a célébré un service à la mémoire
du Prince Maurice de Battenberg, en présence de l'In-
fante Béatrix de Cobourg, de l'ambassadeur d'Angle-
terre, du personnel de l'ambassade et de nombreux mem-
bres de la colonie anglaise.
Nous avons annoncé, il y a quelques jours, la mort
de la comtesse Gaétan O'Gorman, née de Chérisey, qui
a succombé à Pau aux suites d'un mal infectieux et fou-
droyant qu'elle avait contracté en soignant les blessés.
Ses obsèques ont eu le caractère d'une manifestation
touchante à laquelle ont pris part toutes les classes de
la population ayant à leur tête un délégué du ministre de
la guerre, les autorités civiles et militaires et les délé-
gations des infirmières et des infirmiers des hôpitaux
de Pau.
Au cimetière, M. le médecin principal Sudour a, en
termes éloquents, rendu un dernier hommage à celle qui
venait de disparaître et, en sa personne, à l'admirable
corps de nos infirmières.
Nous détachons le passage suivant:
« Vaillante collaboratrice qui travailliez à nos côtés
avec tant de modestie et de simplicité, qui portiez si di-
gnemen,t.fiur votre poitrine cette croix rouge sur fond
blanc, symbole du blessé sanglant couché sur la blan-
cheur des draps, permettez-moi au nom de l'autorité mi-
litaire, au nom du service de santé que j'ai l'honneur
de représenter ici, et au nom du corps médical tout en-
tier aujourd'hui confondu dans nos rangs et dont je suis
le très humble interprète, de venir déposer sur cette
tombe l'hommage de notre vénération et de notre pro-
fonde gratitude. Je m'incline respectueusement devant
vous et je salue aussi en vous toute cette phalange d'élite
de nos dames infirmières accourues volontairement dans
les hôpitaux pour contribuer à l'œuvre de secours aux
blessés. »
La famille des Chérisey, d'ancienne chevalerie lor-
raine, figurant aux croisades en 1191, possède, depuis le
douzième siècle, la terre de Chérisey, près de Metz.
Ses membres ont occupé des charges importantes à la
Cour de Lorraine et à la Cour de France on trouve
parmi eux trois lieutenants généraux, grands-croix de
Saint-Louis, un chef d'escadre, un colonel de la garde
royale. C'est un Chérisey, évêque de Soissons, qui rap-
porta de Constantinople, en 1205, des gouttes du Saint
Sang pour Philippe de Namur.
La famille O'Gorman, d'origine irlandaise, s'est éta-
blie en Lorraine au commencement du dix-neuvième siè-
cle, elle s'y est alliée aux premières, familles du pays.
Nous apprenons la mort de M. Paul de Breuvery,
décédé à l'âge de soixante-douze ans, à Paris, rue de
Siam, n° 13. Un service sera célébré, le mardi 3 no..
vembre 1914, à dix heures, en l'église Notre-Dame-de-
Grâce de Passy (chapelle de la Sainte-Vierge). 11 ne sera
pas envoyé de lettres d'invitation, le présent avis en te-
nant lieu.
De Montauban, on annonce la mort de la comtesse
de Pressac de Lionel, décédée, le 20 octobre.
Nous apprenons la mort, à l'âge de trente ans, de
M. Jean Bedorez, artiste peintre, secrétaire des Rosati,
fils de l'ancien directeur de l'Enseignement de la Seine
les obsèques auront lieu mardi, à midi, à Notre-Dame.
Le comte Louis de Boisgelin, capitaine comman-
dant au 7° chasseurs, et la comtesse Louis de Boisgelin,
ont eu la grande douleur de perdre leur fils Alexandre
de Boisgelin, brigadier au 29° dragons, tombé glorieuse-
ment le 6 octobre au nord d'Arras.
On annonce la morte de la comtesse Foucher, veuve
de l'ancien maire du neuvième arrondissement, chevalier
de la Légion d'honneur, décédée,. 22, rue Ballu.
Le service funèbre pour Al. Georges Lebey, dé-
cédé à la maison de santé des frères Saint-Jean-de-Dieu,
aura lieu, mercredi prochain, à midi, en l'église Saint-
François-Xavier.
LES FOURRURES MAX
PLACE DE LA BOURSE
(MAISON FRANÇAISE)
La Maison, qui est restée ouverte depuis le
commencement des hostilités, informe sa clientèle
qu'elle est en mesure d'exécuter toutes commandes,
transformations et réparations à des conditions
tout à fait avantageuses.
à reunemi
TUES
Le général Diou
Le général Diou, qui vient d'être tué à l'en-.
nemi, était un enfant du pays messin. Né à
Saint-Julien, près de Metz, le 6 septembre 1855.
Sorti dans les premiers rangs de Saint-Cyr-, il
avait fait sa carrière dans l'infanterie. Il prit
part à la campagne de Tunisie, fut professeur
du cours de tir à Saint-Cyr, servit plusieurs
années aux tirailleurs algériens et commanda
un bataillon d'infanterie légère d'Afrique au
Tonkin. Comme lieutenant-colonel au 2° tirail-
leurs, il prit part à la campagne de Casablanca
et se distingua dans plusieurs affaires, notam-
ment au combat de Taddert. Colonel en 1908,
il reçut les deux étoiles le 21 décembre 1912 et
commanda la 63" brigade d'infanterie. Le gé-
néral Diou comptait treize campagnes et une
citation à l'ordre.
Le général Barbade
Un autre officier général, le général Barbade,
commandant la 25a brigade d'infanterie, de
Rambervillers, est tombé sur le champ de ba-
taille. Né iL Versailles, le 4 septembre 1856,
sorti également dans Jes premiers rangs de
Sàint-Cyr, il était passé par l'Ecole supérieure
de guerre et avait servi un moment dans l'aéro-
nautique militaire. Comme chef de bataillon,
il fut attaché militaire à la résidence de France
à 'l'unis, Colonel en 1910, au 156° d'infanterie,
à Toul, il avait été nommé général de brigade
le 19 mars dernier et maintenu à la 25e brigade,
R. de Montreux
Valileury
qu'il commandait depuis plusieurs mois. Le
néïal Barbade comptait neuf campagnes.
Le lieutenant-colonel Hist
,Le lieutenant-colonel Hist est mort à l'en-'
nemi le 16 septembre, à la tête du régiment
qu'il commandait depuis huit jours, le 263*
d'infanterie. Le vaillant officier avait pris sat
retraite il y a quatre ans au début de la
guerre, il obtint de reprendre du service. Né à
Paris, le 29 mai 1853, il sortait de Saint-Cyr et-
avait servi de longues années en Algérie, aux
tirailleurs et aux zouaves. L. N.
Lord Nairne, major au 1er dragons de la garÛj
anglaise, écuyer du Roi, second fils de loM
Lansdowne, ancien ministre des affaires étrafl-
-gères'et membre du conseil privé: Il avait été long-
temps connu comme lord Charles Fitz Maurice. Il
avait du sang français dans les veines, sa grand-
,mère étant fille du général comte de Flahaut et
sœur/le feu la marquise de La Valette.
Le chef de bataillon Emile-J.-J3. Schlienger, du
20e de ligne, chevalier de la Légion d'honneur, tué
a Souilly-sur-M-euse.
M. Albert Golay, capitaine au 5e régiment d'in
fanterie coloniale, titulaire des médailles du Toim
km et du Maroc, tué glorieusement, le 2 octobre,
l'àge de trente-trois ans.
?Il, Adrien Le Ber.tre, capitaine au 52" territorial,
notaire à MesniNEsnard,. conseiller municipal -d$
Mesnil-Esnard, tué dans le Pas-de-Calais, le 1er oci
tobre, à l'âge de quarante-deux ans. Un service
été célébré le 31 octobre pour le repos de son
âme.
M. Louis-Victor Peyromaure-Debord, capitaine
de réserve au 2° zouaves, .secrétaire général de la
mairie d'Hussein-Dey, mort des suites de ses blesl
sures, à Paris, le 20 septembre.
M. Alain Ceillier, lieutenant au 71° d'infanterie,
tombé glorieusement au champ d'honneur, le, 6 6d
tobre, aux environs d'Arras.
Le lieutenant Robert Maillet, du 2" zouaves, tu
près de Meaux, le 7 septembre. Il avait eu de très
beaux états de service' au Maroc il allait êtr<
nommé capitaine.
M. Raymond Neuville, sous-lieutenant au 17e ba<
taillon de chasseurs à pied, cité à l'ordre du joui
de l'armée, tombé glorieusement le 22 septembre.
M. Charles de Genouillac, lieutenant au 117e d'in<
fanterie, tombé dans la Somme et mort des suites%
de ses blessures, le 12 octobre, à l'âge de vingt*
neuf ans.
M. Charles Grillon, lieutenant au 15e d'infanterie,
tue le 27 septembre, en Argonne, à l'âge de vingt;
neuf ans.
Le sous-lieutenant Jean de La Blanchardière, da
146° d infanterie, sorti cette année de Saint-Cyr, fils
du commandant décédé, beau-frère du lieutenant
Ihomé de Charaix, tué récemment.
M. Edmond Labouchère, aspirant au 11° régi-
ment de cuirassiers, tué à l'ennemi le 22 septem-
bre, au cours d'une reconnaissance dans la Meuse..
Il était le frère de nI. Labouchère, lieutenant de
réserve au 6° dragons, attaché militaire au corpl
expéditionnaire anglais.
BLESSES
M. Roger Cousin, notre confrère de la Libre Pa.
rôle, adjudant au 106° d'infanterie, blessé de cinq
éclats d'obus, près avoir, été en traitement à Châ-
Ions, à Saumur et à Saint-Jean-de-Luz, achève sa
convalescence à l'hôpital temporaire de la rue de
la Chaise.
M. Paul Latzarus, frère de notre confrère du
Figaro, grièvement blessé à la tête, soigné à Bour-
ges. Agé de vingt et un ans. Avait repris du service
comme engagé volontaire.
NOS INFORMATIONS
Contre les embusqués
Le ministre de la guerre vient de donner des ins-
tructions précises aux généraux commandant les
régions pour que tous les hommes du service armé,
employés ou détachés dans les services annexes
de l'armée, soient immédiatement et sans délai
réintégrés à leur corps.
M. Millerand, en prescrivant de lui faire con-
naître au moyen d'un état nominatif le 1er de cha-
que mois ce qui a été réalisé dans le sens indiqué.
par la circulaire prescrit notamment
1° De rechercher tous les emplois tenus par des
hommes du service armé et susceptibles de l'être
par des hommes du service auxiliaire, non seule-
ment dans chaque dépôt, mais dans tous les états-
majors, services et établissements de la région;
De faire rentrer dans le rang pour participer
a l'instruction et assurer le ravitaillement ceux, api
partenant aux dépôts d'infanterie, de cavalerie,
d'artillerie, du génie et du train
3° De verser dans les dépôts d'infanterie ceux api
partenant aux sections de secrétaires d'état-major,,
d'infirmiers et de commis et ouvriers d'administré
tion.
NOUVELLES
Messe du Saint-Esprit. En l'église de l'Institut
Catholique, rue de Vaugirard, sera célébrée, la
i novembre, à huit heures et demie, sous la prési-
dence du cardinal Amette, la messe du Saint-Ea.
prit.
Le recteur prononcera le discours d'usage. La
quête sera faite pour la Conférence Saint-Vincenii
de 1 au-1 des Etudiants. La. cérémonie se terminer
par la bénédiction du'Saint-Sacrement.
PETITES NOUVELLES DIVERSES
Les Eclairews de France. En exécution de
ordres reçus du gouvernement militaire, l'Associa-
tion des Eclaireurs-.de France (boy-seouts ivan-i
çais), 14G, rue Montmartre, informe tous les éclaii
reurs des sections parisiennes qu'ils devront sa
trouver place Fontenoy, mardi 3 novembre, à dix
heures mercredi 4 novembre, à la même heure, et
jeudi 5, à quatorze heures. Pour ce dernier jour,
tenue complète, les cyclistes avec leur machine, et!
présence obligatoire même pou.r les éclaireurs eai
service..
A. Magne
DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATUBK»
des abonnés du « Gaulois
Mmes de Beistegui, à Madrid.
Vicomtesse des Courtils de Merlemont, au château
de Jouy.
E. Homo, à Versailles.
De Peyreville de Fonlladosa, au château d'Art
rouède.
Etienne Vernier, à Toulouse..
MM. Ernest Van Dyck, à Londres.
Comte René de Girval, à Montluçon.,
Marquis de Pissy; à Lyon.
RENTRÉES A PARIS
Mmes Ernest Cartier. De La Faulotfe. De
Martinière. E.-D. Sgouta. De Thèbes.
MM. le docteur Alibert. Marquis de Boishéberb
Ernest Cartier. L'abbé Garcin. Albert
Gauthier de Clagny. E. Téqui.
Banque Française de Crédit, 40, rue Laffitte
os Petites flnnonees
quotidiennes
Par suite des nécessités de la guerre.
ce nombreuses personnes cherchent un emplois
Afin de faciliter leur placement, pendant la
duTee de la guerre nous réduirons nos PETITE*
ANNONCES au prix de
UN franc les deux ligne,
pour la catégorie des
OFFRES ET DEMANDES D'EMPLOIS
Ces Petites Anno nces paraîtront tous les jours*,
OFFRES & DEMANDES D'EMPLOIS
Réfugié belge, excellente famille, entièrement
ruiné par la guerre, demande place homme de;
confiance, régisseur, gérant. surveillant, intendant:
1. Dumont, à La Tourelle. 323, Corniche, Marseille.
elge réfugiée, gouvernante, institutrice, séparée
do sa famille cause guerre, cherche accueil oa
situation rétribuée dans bonne maison Paris, pro-
vinco oq étranger. Ecrire L. D.,68, au Gaulois.
onne cuisinière et femme de châmbre7~ô~et 8 a7
If même maison, excell. référ., cherch. p!. ensembles
Paris oit banlieue. Rcrire A. G., bur. du Gaulois..
Jeune femme parlant très bien anglais, mari
blessé à la guerre, désire emploi vendeuse*
dame de compagnie, etc., sérieuses références.
Ecr. Mme Guillaumenq, 80, r.Damrémont (il*)
Le Gérant SiTOLBUZ.
Imprimerie du Uaulois: G. Langekqjie. 2, rua Drogot
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.52%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.52%.
- Collections numériques similaires Monnaie provinciale romaine Monnaie provinciale romaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnProv"
- Auteurs similaires Monnaie provinciale romaine Monnaie provinciale romaine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnProv"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k536329d/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k536329d/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k536329d/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k536329d/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k536329d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k536329d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k536329d/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest