Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-07-30
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1908 30 juillet 1908
Description : 1908/07/30 (Numéro 11247). 1908/07/30 (Numéro 11247).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5340453
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/03/2008
ÏJÊtlra
Cette visite a -été réservée pour le dernier jour,
car on désire
Paris sur une bonne impression.
Le soir, départ de Paris.
Le général manager,
Adrien Vêly
patelles en
A PARIS
LA JOURNÉE
Expositions: Les femmes peintres et sculpteurs,
à Enghien chez Durand-Riuel, chez Georges Petit.
Concours de fenêtres et balcons fleuris A-neuf
heures, ce soir* au Grand Palais, distribution des
récompenses.
Courses au Havre A deux heures.
"Le pèlerinage du diocèse de Nîmes,- ayant à
'sa tête Mgr Béguitîot, est p arti hier de Nîmes, d'A-
lais et du Vig&n, pour Lourdes. Les pèlerins étaient
au nombre de-3,060, départis dans six trains.
̃ M. Disleau, député blocard de Niort et maire
de Sàintë-Oiiennë, avait assigné devant le juge de
paix le curé de sa paraisse pour avoir perçu le prix
des chaises et des bancs. Il avait obtenu gain de
cause. Sur appel, ;le tribunal de Niort a cassé de ju-
gement de paix.
Les curés de Bournezeau et de Thorigny, en
Vendée, viennent d'être brutalement e.xpulsés de
leurs presbytères par la force publique. Ils se sont
retirés chez des amis dans la paroisse voisine des
Pineaux.
Trois bandils jettent dans te Cher, près de
Tours, le «afetier Déblais. Pendant que le malheu-
reux se sauve à la nage, ils égorgent sa femme et
voilent 500 francs.
Les deux fillettes, Jeanne Vandenbetnghe et
Simone Co'ppin, brûlées par l'explosion d'un bidon
de pétrole, sont mortes hier.
Les compagnies du bassin houiiler du Gier,
d'accord avec les délégués ouvriers, vont essayer
d'organiser Il le travail à la tâche H. C'est une ère
nouve-iïè.
Manifestation de détenus, hier, à la maison
centrale de Nîmes. Une compagnie du 40" de ligne
rétablit le calme.
Un ballon dépourvu de nacelle est tombé
dans Je marais de .Vitry, près d'Anras. On lisait sur
l'enveloppe Il Génie, Aérostation militaire, atelier
de' Chalaiis-Môudon. A. 170 H.
M, Chéron inaragure, à Lisieux, le pavillon
'offert il l'hôpital par Sa. famille Saint-llhaim, en sou-
venir des soins donnés à leur père, blessé dans un
Aident d'automobile, en 1906.
Une femme, Mme Eugénie Depouge, veut tra-
verser la voie au passage .niveau, près ,de Cham-
bon-Feugerolles. Elle-est broyée par une locomotive.
Un bloc de pierre de 200 kilos se détache d'un
mur en démolition et éorase l'ouvrier Serratis, à
Grenoble:
Après une violente scène de jalousie, Clo-
tilde Desgourgues tire une balle dans la tête de
M. X. son ami, pharmacien à Bordeaux, et le
blesse grièvement. La meurtrière se suicide ensuite.
A L'BTRANGER
De Bologne Le procès ordinaire pour la béa-
tification de Pie IX, relativement à 'son séjour à
Imola, dont il fut évèque, commencera les premiers
jours d'août dans la Curie épiscopale, que,présidera
lui-même l'évêque d'imola. A. B.
Imitant l'exemple donné par l'empereur
d'Allemagne et le prince consort de Hollande,
le roi d'Espagne, automobiliste averti, vient
de prendre livraison d'une nouvelle garniture
de phares Blériot, destinée à sa nouvelle voi-
ture de Dion. Les Maisons impériales et roya-
les ne veulent que les phares Blériot, dont le
catalogue 1908 est adressé franco sur demande,
16, rue Duret.
MONDANITÉS
CER08IQUE DE L'ELEGANCE
Chawnâ-nie épingle de cravate pour, le yach-
ting. C'est un disque de cristal cerclé d'un
nœud de corde torsadé en or, qui contient en
émail la flammé aux couleurs du bâtiment.
Les propriétaires de yacht confèrent à certains
de leurs amis le droit de porter leurs couleurs
comme on donne le bouton d'un équipage de
chasse. Il est tout à fait élégant d'offrir à ses
invités l'épingle dont nous parlons, lorsqu'ils
viennent k bord.– C
PLAGES ET VILLES D'EAUX
La marquise de Sigy vient de donner au château du
Bec de la Vallée, près de Dinardi un très élégant thé-
bridge. Parmi les invités
Marquis et marquise des Cars, baron et baronne Hu-
bert de Lestrange, vicomte et vicomtesse de Choisy, com-
tesse de La Chapelle-Oosville, comte et comtesse du
Bourc de Bozas, vicomte, vicomtesse et Mlle de Kerga-
l'ion; comte et comtesse 'Lanteloie de Manteynaït'd, camte
et comtesse Henri de Langle, vicomtesse et Miles de Jes-
Baint, Mi" et Mrs Kendall, Mrs Wooctward, Mr et Mrs A.
Stewart. Mr et Mrs BiHings, M. et Mme Adrien Legrand,
Mrs Browning, Mrs Burgess, etc.
Au Golf-Club d'Evian.
Résultats du « Bogey Compétition n du 18 juillet pour
messieurs 1er M. A. Towle, reçoit 14 strokes, 3 downs;
2° comte de Talleyrand, reçoit 18 strokes, 7 downs.
Résultats du « Bogey Competition du 22 juillet pour
dames lre Mme F. C. J. Swainson, reçoit 14 strokes,
8 downs; 2° Mme Pierre Girod, reçoit, .18 strokes,
12 downs.
A citer parmi les habitués du Golf Mlles Helphen,
B. et S. Deutsch, Girod et.Baligneau, MM. Boas, Hen:
nessy et docteur Çathelineaù.
PETIT CARNET
Mme Joseph Boulangé vient de donner le jour à un
fis qui, au baptême, a reçn le nom de Marc.
La baronne Max de Semur a heureusement mis au
monde, au château du Muguet, une fille, qui a reçu le
prénom de Huguette.
̃ L'amélioration constatée mardi dans l'état de santé
'de Mme Jacquemaire, fille du président du conseil, s'est
légèrement accentuée hier.
Dimanche dernier, réunion des plus élégantes aux
courses de Châteauneuf-sur-Sarthe, sur le joli hippo-
drome du Marais. Reconnu au pesage
Comte et comtesse de Charnacé, comte et comtesse de
Quutrebarbes, vicomte et vicomtesse de Maquillé, M. et
Mme Raymond Richou, comtesse de La Poype, comte et
comtesse Retailliau, capitaine et Mme de La Robrie, Mlles
de Maquillé, de La Poype, de Sainte-Marie, de Quatre-
barbes, colonel de Sainte-Marie, baron* .Pinoteau, comte
du Reau, vicomte de JumiHiac, MM. P. Gasnier, M. Des-
noës, H. du Mas, M. Robert, de La GarouJlaye, de Baracé,
les lieutenants dé V&uœlles, de Broissia, Watjel, Faurite,
et un grand nombre d'officiers venus de Saumur et des
garnisons voisines..
MARIAGES
Rappelons que c'est aujourd'hui, à midi, que sera
célébré, en la chapelle espagnole de l'avenue Friedland,
le mariage de Mlle Hélène de Mier, fille du ministre de
Mexique et de Mme S. B. de Mier, avec le comte Louis
de Subervielle.
Les témoins de la mariée-seront le général Porfirio
8iaz, président de la République mexicaine, représenté
par M. de Beistegui, ministre du Mexique à Madrid, et.
M. Bernard de Mier, son frère; ceux du marié seront
le comte de Sachs et M. Max Flury-Hérard, ses beaux-
frères.
La bénédiction nuptiale sera donnée par Mgr Acebes.
NECROLOGIE
Nous apprenons la mort de M. Albert Gillou, dé-
cédé en son domicile de la rue Michel-Ange.
Les obsèques auront lieu demain vendredi 31 juillet,
à dix heures, en l'église Notre-Dame d'Auteuil.
On se réunira à l'église.
L'inhumation aura lieu au cimetière de Passy.
Les obsèques de M. Ludovic Calley Saint-Paul de
Sinçay, administrateur du Comptoir d'escompte, ont été
célébrées hier, à midi, en l'église Saint-Pierre de Chail-
lot.
Le deuil était conduit par MM. François de Sinçay, son
fUs; le'comte Gaspard de Miramon, son gendre; Giraud
de Miramon, son petit-fils Saint-Paul de Sinçay et Edgar
Saint-Paul de Sinçay, ses frères; Denormandie, son beau-
frère le colonel Saint-Paul de Sinçay et le capitaine de
vaisseau Albert Saint-Paul de Sinçay, ses demi-frères;
Jone Al1ard et le prince Albert de Ligne, ses neveux.
''Dans l'assistance Prince Murat, Prince Louis Murât,
compte et comtesse de Mi>ramoin, marquis de Massa, duc de
Loubat, comte Be.nedetti, marquis de Reverseaux, prince
Poiiiato.wïski, comtesse de Riaiicey, marquis et marquise
Se Modène, M. Stéphane Dervillé, M. et Mme AJexis Ros-
tand, comte Ro3derer, général Appert, comte Florian de
Kergorlay, comte et comtesse Chipies de Germiny, M. et
Mme René Brice, comte Hector de Béarn, M. Albert Gigot,
comte d'Aligné, M. Frédéric MaHet,' comte. M. de La
Tour-en-Voivr-e, vicomte de Jamzé, marquise du Crozet,
baron de Beauverger, comte de La Sizerarave, M. Maurice
Hachette, vicomte de La Redorte, M. Léon Coroudet, ba-
ron Dumeu, M. et Mne Charles de Salverte, comte L. de
Vassard d'Hozier, M. Lanquest, baron A. de Brimont, M.
Aug. Thurneyssen, comte G. Chandon de Briailles, M.'
Olivier Taigny, vicomte et vicomtesse de Grouchy, comte
Foy, marquisede La Rocbefontenilles, M. A. CibieJ, géné-
cal Bonin, abbé Rôland-Gosselin, comtesse de GalUffet,
M. Hussenot-Desenorkges, marquis du Lau, M. Foulon de
Vaiïïx, comte Robert de Cla-mont-Tonncrre,
̃ Tcnrè, maiiquis d"Ornano, M. Maiwicc et
baronne de Keuflize, M. Roger Béchet, baronîFhïUiry,
comte Jean de Sayve, baron Hoftinguer, vicomtesse de
Clianiîpeaiux, baron de Beauyei'gor, comtesse deJLosseps>
'baron Daniel d'Hauta-ive, baron- F. SetHièrcs, M.et mam
Laniibert de Sainte-Croix, comte Lavaur, M. Rj&yM>ixJ
Lehideux-Vernnnmen, baron et baronne Pierre Le Feb-
vre, Si. Anda'é Sainl-Hilaire, comtesse de Mo nchy, M. et
Mme Jules Rostand, vicomtesse des. Touches, Mite .Roland
cçHH4e.et vicomtesse de La Sizeiranne, Mme Théodore Slal-
!et, M. et Mime F. Rainbeaux, M. Francis de Croiisset;ba-
ron et baronne de Taube, M. Van de Wynckele, baron et
baronne Brin, Mme Bochor, comte et eérirtesse de Son-
geags, M. Antoine Gavini, M..et Moue C. ttemojçlïy, etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-LacfcaSeï.
M. Ludovic de Sinçay était, on le sait, le fils de M.
Saint-Paul de Sinçay, administrateur, directeur général
de la Vieille-Montagne, et de Madame, née Horric de
Beaûcair'e.
Il avait épousé Mite Deaonsandle, fille' de Taneiert
gouverneur de la Banque de France, et nièce de M.
Edouard Denormandie, l'un des fondateurs du Jockey-
Club. Il laisse une fille, qui a épousé le comte Gaspard
de Miramon, et deux enfants, en bas âge.
Membre du comité du Cercle dé la rue Royale, il
s'était fait apprécier dans le monde par une intelligence
ouverte, par uhe eourtoisie parfaite et par une générosité
inépuisable.
Il laissera derrière lui d'unanimes et sincères regrets,
On a célébré hier, à dix heures, en l'église Notre-
Dame de Grâce de Passy, les obsèques du peintre
Charles Morel, capitaine de réserve de cavalerie à l'état-
major du 6° corps.
Le deuil était conduit par MM. Raymond More!, son
fils; Gaston Trélat, Paul Pédarrieu et Louis Raichlen,
se.s beaux-frères.
Le général Maitrot, chef d'état-major du 6e corps, qui
avait sous ses ordres le regretté officier, assistait aux
obsèques, ainsi que de nombreux artistes et hommes de
lettres.
Au cimetière Montparnasse, oit a eu lieu l'inhumation,
M. Edouard Détaille a rappelé les travaux du « spirituet
et délicieux artiste » qu'était M. Charles Morel, et M.
Bastard, écrivain militaire., a lu une lettre d'adieux .du
général Borellû
LA VIE ÉLÉGANTE
Le Kursaal de Genève est le centre de toutes
les élégances, qui se rassemblent en son nou-
veau restaurant, dirigé par M. Negreseo, en
son music-hall de premier ordre, en son cercle
aux salons luxueusement aménagés.
LE
et Courtois
en présence de. M. Geerges Rémy, MM.
Viallate et la femme de chambre
Renard sur la eelfette H nie
ou ne se souvient pas
M..Albanel' espère toujours, en fouillant les
circonstances qui ont entouré et suivi la décou-
verte du cadavre de M. Rémy, découvrir le
détail inattendu qui mettra Renard en contra-
diction avec lui-même et viendra confirmer le
récit de Courtois: Car ce récit, que le magistrat
continue à tenir pour exact dans le fond, de-
meure la colonne vertébrale de son instruc-
tion. Les confrontations d'hier n'avaient donc
qu'un but, mettre Renard sur la sellette, et ne
visaient qu'à un résultat, établir la preuve de
sa culpabilité. Orientée dans ces conditions, la
journée ne pouvait guère être favorable au
maître d'hôtel. Elle ne l'a pas été, en effet, mais
il serait injuste de dire qu'elle a donné le résul-
tat qu'on en attendait. Renard est sorti du cabi-
net du juge en gardant ses positions et si quel-
ques contradictions réelles l'ont mis dans l'obli-
gation de se retrancher .dans une négation obs-
tinée, il est impossible de leur accorder une
importance q u'elles ne paraissent pas avoir
encore.
Les confrontations n'en ont pas moins été
fort émouvantes et, en toute impartialité, on
est bien obligé de reconnaître que l'attitude de
Renard ne .plaide pas en sa faveur. Il nie tout
.avec .persistance, mais sans -cette énergie qu'on
aimerait à trouver chez un'innocent, et'quand
.qaiàkfu© chose rembarrasse, il déclare qu'il ne
se souvient pas.
M. Albanel, qui avait, dans la matinée, pré-
paré ses confrontations de l'après-midi, était de
retour au Palais dès une heure. A une heure
un quart, Renard et Courtois, amenés à la Sou-
ricière, étaient conduits dans les couloirs du
Palais, mais le magistrat faisait entrer dans
son cabinet les frères Viallatte, qui renouvelè-
rent Leurs précédentes dépositions, que nous
connaissons déjà. Peu après, Renard et Cour-
tois étaient introduits à leur tour et lecture leur.
était faite des déclarations des frères Viallatte.
MM. Viallatte dit alors M. Albanel en
s'adressant à Renard, affirment qu'ils trouvè-
rent votre-attitude singulière, dans la matinée
de la découverte du cadavre de M. Rémy.
Avant l'arrivée du docteur Deny, vous avez
fait des efforts pour leur persuader que votre
maître était mort d'une congestion.
J'ai à répondre que ce n'est pas exact, ré-
plique Renard. Je n'avais pas d'opinion quand
j'ai vu le corps de mon maître étendu dans sa
chambre. Ce n'est qu'après la venue du docteur
Deny que j'ai répété à MM. Viallatte, comme à
la cuisinière, que M. Rémy devait être mort
d'une congestion, ce que je venais d'entendre
dire. ̃* ̃ ̃ .̃ ..•̃'̃ ,v
MM. Viaïlatte mentent alors en vous prê-
tant ce propos?.. ̃
Je ne dis pas cela. Ils se trompent simple-
ment.
Renard est très froid. Il se défendra ainsi,
pied à pied, sans trouble et sans colère.
MM. Viallatte, reprend M. Albanel, vous
ont ordonné d'aller chercher le commissaire
de police pour procéder aux constatations né-
cessaires, et vous leur avez répondu « Nous
avons bien le temps, allons d'abord chercher
le médecin », ce qui démontre que vous n'étiez
guère pressé d'assister aux constatations judi-
ciaires,.
–"Ces messieurs. ne m'ont pas donné cet or-
dre aussi brièvement.
Si, interrompent MM. Viallatte. Notre.
première pensée, malgré vos observations, a
été qu'un crime avait été commis, et nous vous
avons ordonné d'aller chercher M. Daltroff.
Mais, j'y suis allé, réplique Renard, seu-
lement je ne me souviens pas .si vous m'avez
donné cet ordre avant de décider d'aller cher-
cher le médecin ou après.
Vous perdez toujours la mémoire quand
quelque chose vous gêne, reprend M. Albanel.
Vous ne vous rappelez plus non plus, sans
doute, que vous avez voulu faire croire à ces
messieurs que c'était leur oncle lui-même qui
avait bouleversé la chambre de Mme Rémy, et
qui avait cambriolé les meubles avec des outils
pris à l'office, comme vous avez voulu leur
faire croire que c'était leur oncle qui avait bu
à trois reprises différentes dans les trois verres
trouvés sur la table de l'office.
Je n'ai jamais dit cela, réplique Renard.
Quel intérêt aurais-je éu Je ne savais rien,
moi, à ce moment-là, et j'ai pu émettre des hy-
pothèses dont je n'ai pas gardé le souvenir.
MM. Viallatte prennent alors le maître d'hô-
tel à partie.
Vous avez été très affirmatif, au contrai-
re, et vous nous avez dit comme une chose
évidente « Monsieur a voulu ouvrir son bu-
reau, et comme il n'y parvenait pas, il est allé
chercher des outils à l'office. »
Ce n'est pas vrai, répond Renard, ces mes-
sieurs mentent, et je ne sais vraiment pas pour-
quoi ils me chargent ainsi.
La question des trois verres fait, elle aussi,
l'objet d'un examen spécial. Courtois prétend
à ce moment de la confrontation que Renard,
indécis sur là thèse à soutenir au sujet du cam-
briolage ou du non-cambriolage, et espérant
que l'on admettrait la mort par congestion,
avait par trois fois remis les verres dans le pla-
card de l'office avant de les laisser définitive-
ment à la place où ils avaient été posés pendant
la nuit, quelques instants après le erime.
Ce n'est pas vrai, dit Renard. Vous mentez
tous pour m'accabler. J'ai pu « pousser » des
verres dans le placard, au cours de la matinée,
mais je n'ai plus touché à ceux qui avaient été
trouvés sur la table de l'office..
'̃̃̃
Il n'est pas possible d'obtenir d'autres répon-
lue
the
bit
Vallleur»
ses du maître d'hôtel, qui se contente de hauts-
ser les épaules en jèfcasi de furieux re g ards du
côté de Courtois..
M. Albanel fait alors entrer Mme Sauvastre,
de chambre de 35»tae ïlémv.. qui dé-
cbtïe Rémy ctetsla chambre, à fteuf htases du ma-
tin,le 7 j,HiB>"et que,montant l'escalier derrière
le maître d'hôtel, elle ne l'entendit'pas pousser
lé cri de surprise qui eût été naturel, en- entrant
dans la chambre de son maître. Renard ne
montra de l'agitation et de l'inquiétude qu'après
avoir posé le plateau à la tête du lit de M.
Le^eraïtre m n'est -pas vrai et
qu'en apercevant le corps de M. Rémy, l'émo-
tion paralysa sa langue sur le moment.^
Ce détail D'offre d'ailleurs aucun intéreitt réel.
-M. Rémy fils est introduit à son tour. Il dé-
cîàré que tout de suite après la découverte du
cadavre, Renard le fit passer par la chambre de
Mme Rémy et lui montra les écrins vides qui
étaient jetés- à droite et à gauche en lui disant
Des cambrioleurs sont venus ici et.ont tout
emporté.»"
Et M. Rémy fils fait .remarquer que quelques
instants auparavant, adoptant une thèse diffé-
rente,- -Renard avait- essayé de faire croire à ses
cousins. ViaUaite quftM. Rémy:était mort d'une
congestion.
Renard nie alors avoir montré les écrins et
dit qu'il ne se souvient pas de ce qu'il a pu dire
à telle ou telle minute de la matinée au sujet
de la mort de son maître que cette mort l'avait
troublé comme .tout le monde dans la maison
et qu'on peut bien admettre qu'un homme ne
se souvienne pas des membres de phrases qu'il
a pu prononcer dans un pareil moment, d'au-
tant qu'on ne savait pas encore « de quoi il re-
tournait ».
Quelques autres questions de détail sont en-
core soulevées, mais pas plus que les précéden-
tes, elles n'apportent d'éclaircissement au mys-
tère dans lequel nous nous débattons. Les con-
frontations succèdent aux confrontations, et la
culpabilité de Renard n'en devient pas plus
évidente. Quand saura-t-on la vérité ?
On a dit, hier, que le docteur Vibert, appelé
à examiner Renard, n'avait relevé aucune
ecchymose sur le corps du maître d'hôtel. Cette
information serait de nature à faire croire que
Renard a été examiné ces jours derniers par le
médecin légiste. Or, rien n'est moins exact. Le
docteur Vibert a déposé, avant-hier, son rap-
port sur la direction, la nature et la profondeur
des blessures reçues par M. Rémv. L'examen du
corps de Renard remonte au lendemain même
de l'assassinat.du financier, et effectivement ce
jour-là nulle ecchymose ne put être relevée sur
le corps de Renard, non plus que sur celui de
Courtois, -qwi fut, en même temps, soumis la
même formalité. La constatations n'a donc pas
plus de valeur aujourd'hui qu'elle n'en avait le
Nous avons dit hier combien on avait atta-
ché d'importance au fait que Courtois était
gaucher et quelles présomptions d'innocence
on en avait déduit, un peu trop rapidement
peut-être en faveur de Courtois.
Là-dessus, quelques anciens agents de la
Sûreté éminents, M. Goron et M. Jaume no-
tamment, ont été priés de donner leur avis.
Je ne puis croire, a déclaré M. Goron,
qu'un criminel ait l'idée de se servir -de sa
main gauche pour dérouter la justice. Mais
les coups portés par un gaucher ne sont pas
hésitants, mais fermes, comme ceux d'un droi-
tier.
L'opinion de M. Jaume est identique.
On a fait autour de cette affaire un tapage
excessif, dit-il, et en pure perte, car on .sera
bien obligé de reconnaître un jour que cet as-
sassinat est le crime d'un gosse.
MM. Jaume et Goron sont clercs en la ma-
tière et l'on ne saurait dédaigner leur manière
de voir. G. Drouilly
A MARSEILLE
Cette Exposition, qui, au mois d'avril, s'ou-
vrit dans le plâtre et les décombres, a mamte-
nant pris sa figure définitive, et, revenant de
Marseille, c'est pour moi un plaisir de consta-
ter son éclatant succès.
Elle est charmante. Gaie, pimpante, toute
blanche, avec une allure distinguée, soignée,
bouchonnée, elle invite aux lentes promenades,
aux flâneries reposantes, et la société la plus
choisie Marseillais ou voyageurs de passage
y a déjà ses coins de prédilection. Des res-
taurants excellents y tendent, pour la fin des
jours chauds, leurs terrasses fraîches. Des at-
tractions multiples et choisies y attirent le pu-
blic. La sorcière Miloska dévoile sans répit le
passé, l'avenir et même le présent. Une femme
volante se meut dans l'espace, comme une
écharpe légère, sans point d'appui visible. Des
appareils merveilleux balancent les amateurs
d'émotions rares, à moins qu'ils ne les fassent
tournoyer dans l'air. Enfin, un théâtre remar-
quablement construit dont les plans sont dus
à l'architecte Morin-Goustiaux, et dont la direc-
tion a été confiée un Parisien renommé, M.
Paul Boyer, aidé dans sa tâche par M. Peter
Carin' le jeune et distingué co-directeur -du
Vaudeville, èffre au public, pour les soirs tiè-
des et pour les heures tristes du mauvais temps,
une double scène, dont l'une est en plein vent,
dont l'autre s'ouvre sur une élégante et vaste
salle close.
Les soirs de fêtes nocturnes et je vous prie
de croire qu'on ne lés épargne pas, car il y en
a au moins trois par semaine le coup d'œil
pour les spectateurs de la scène en plein air est
magnifique. En se retournant, ils ont à leur
droite le Grand Palais, splendidement illuminé,
du haut en bas de sa façade, par des cabochons
électriques disposés en quinconces à leur gau-
che, s'ouvre la vaste avenue d'entrée, dont les
portiques lumineux font aux visiteurs comme
une voûte d'étoiles devant eux, enfin, se dé-
ploie le monumental Palais de l'Energie, au
centre duquel tombent, se précipitent, s'élan-
cent, se dispensent, se volatilisent les gemmes
incomparables de fontaines lumineuses perfec-
tionnées.
Ce spectacle est magnifique, et, ne fût-ce que
par les merveilles d'éclairage réalisées là par
MM. Dubs et Cordier, les deux remarquables
commissaires généraux de l'Exposition, cette
œuvre justifierait son titre d'Exposition de l'E-
lectricité.
Mais je sens bien qu'en bornant ma descrip-
tion à ces attraits extérieurs, je ne donnerai dé
cette entreprise qu'une idée bien imparfaite.
C'est par des mérites plus nombreux et plus
dirécts qu'elle se légitime et qu'elle a obtenu le
succès. Il faut visiter, dans les deux palais
principaux, les stands qui s'y succèdent, pour
se rendre compte de l'effort qui a été accompli
et apprécier les résultats conquis. Ce que l'on a
voulu faire ici, c'est proprement de montrer la
force électrique dans ses applications les plus
diverses, les plus nouvelles, les plus pratiques.
La science électrique tâche de plus en plus de
domestiquer l'électricité et de l'assouplir aux
usages les plus familiers. C'est de son utilisation
possible à mille emplois divers que les organi-
sateurs ont voulu fournir la démonstration, et,
au cours de votre promenade, vous verrez
avec surprise fonctionner les appareils les plus
ingénieux, les plus frivoles, si je puis dire, à
côté de formidables machines capables d'em-
magasiner des courants de 300,000 volts, ou de
faire fonctionner des ventilateurs d'une puis-
sance inouïe, ou de soulever, au bout du bras
d'une grue géante, des poids formidables.
Nous reviendrons sur la diversité de cette
Exposition, qui mérite mieux qu'une descrip-
tion hâtive. Il ne faut pas que Marseille garde
le bénéfice des enseignements qu'elle comporte
ou des attraits qu'elle distribue. Il sera profita-
ble et agréable à tous ceux qui passent par
Marseille de s'y arrêter un peu afin d'aller voir
les merveilles réunies au Prado. Ils y accéde-
ront le plus commodément du monde, grâce à
un réseau de tramways que Paris peut envier
à Marseille, et qui est d'ailleurs dirigé par l'un
des commissaires généraux de l'Exposition, M.
Dubs. Et puis ils passeront au frais, en bonne
compagnie, quelques heurts charmantes en un
site délicieux.
Coulisses politiques
Travaux budgétaires
Supression èe-ïïpcheforl et de Lorienl
Bêlais le dépa.rt des Chambres, te commission. du
bugel liège en peirman-enêe au Palais-Bourbon A
cette heure elle a déjà examiné les budgets dè l'in-
férieur, desraét&iïes-.fitraiigères, du travail, des tra-,
vaux publies, 'du commerce, de la justice, de l'iïis-
treeliom publique, des conventions, des beaux-arts,
des services pénitentiaires, de la guerre et de la ma-
SU;T- chacun de ces ïradgefcs elle a réalisé un ser-
̃̃ taitt" nombre d'économies. Mais quelques-unes, ao-
tamment au budget de la guerre, ont été absorbées
et au delà par une augmentation de un million des-
tiïiéô à -cette double réforme augmentation des sa-
îaires et diminution des 'heures de 'travail des ou-
̃ vriers des étabUssemeate milMaises.
'Au mini'stère '-de lïntérieur, là quei&tioirttes- sotts--
préfets a été réservée.
Mais la.1- décision, la -plus importante prise par la
commission du. budget est là suppression en tant
que ports militaires, des ports de et de Le-
rient. Ge dernier serait «oiinservé comme établisse-
ment de coiisteuction.. Quant à Roehefori, ,la liquida-,
tion des services de ce.ç.or-t serait. progressivement
poursuivie., mais ils une
Cette décision* entraînera- tme série- de réductiôae-
qui seront La Chambre ra-
tifiera-t-sllle cette décision ? Cela n'est pas certain.
On sait que l'année dernière une iloi organique de la
marine avait été demandée par le rapporteur géné-
ral de la commission, du budget. Si cette loi eût
existé, Ja co:m«Lission n'aurait .pas pu -prendre par
vaie budgétaire une mesure aussi intéres santé il
eût fallu en effet une proposition de toi spéciale.
La commission du budget ne compte pas avoir
achevé sa tâche avant la fin de la semaine prochai-
ne. Le budget des recettes et la question de l'équi-
libre vont occuper ses dernières séances.
a
Révolutionnaire
La grève générale de heures est décidé e.
50,000 manifestants à DraveH-
Vignenx. Ceux qui -chôme-
ront et ceux qui n& chô-
meront pas»
La fameuse grève générale de vingt-quatre-
heures dont Paris est menacé depuis le mee-
ting du manège Saint-Paul, au lendemain des
incidents sanglaaits de Draveil-Vigneux, cet
essai de grève générale que les secrétaires des
syndieats affiliés à l'Union des syndicats de, la.
Seine adoptèrent également lors du meeting
aux lanternes organisé à la Bourse du travail,
est fixé' à aujourd'hui jeudi.
Les membres de la Fédération du bâtimerit,
qui comprend trente-quatre corporations, se
sont réunis secrètement la nuit dernière, dans
une salle de la rue Chariot, loin de la Bourse
du travail^ loin des fâcheux, et à la suite d'une
longue discussion à laquelle ont pris part les
principaux meneurs de la C. G. T. et de l'Union
des syndicats, la grande mobilisation révolu-
tionnaire a été décidée mieux que cela en-
core, la date officielle en a été arrêtée. Et aussi-
tôt a été rédigé un appel « aux travailleurs du
bâtiment», que dès hier matin les afficheurs
ont placardé sur les murs de Paris. Cet appel
dit ceci
A la suite des nouveaux événements qui se sont
déroulés à Draveil, dans la journée du lundi 27 juil-
let, les organisations parisiennes du bâtiment ont
confirmé leurs décisions précédentes en décrétant
la grève générale de vingt-quatre heures.
En conséquence, les travailleurs de toutes les cor-
porations du* bâtiment doivent abandonner le tra-
vail mercredi soir pour ne le reprendre que le ven-
dredi matin et se rendre à la manifestation qui aura
lieu le jeudi 30 juillet/àxteux heures de l'après-midi,
à Draveil-Vigneux..
La Fédération compte sur la discipline de tous
pour donner à cette le -Caractère
qu'elle comporte.
Vive la solidarité ouvrière
Le bureau .de là.Féd'éraHioïi,
ROUSBELOT, PÉRICW, CtÉMEOT.
Briqueteurs, Bâtiment de Charentom, Cimentiers,
Canreleurs, Charpentiers, Doreurs sur bois, Cou-
vreurs-Plombiers, Zingueurs, Encaoistiqueurs, En-
seigne, Fumistes, Granitiers, Maçonnerie et Pierre,
Maçons d'art, Monteurs, Poseurs -de stores, Menui-
siers, Marbriers, Monteurs-Levageurs, Orhemaais-
tes, Parqueteurs, Paveurs et Aides, Paveurs en bois,
Peintres de la Seine, Persiennes en fer, Scieurs de
pierre dure, Scieurs de pierre tendre, Sculpteurs,
Serruriers, Stucateurs, Tailleurs de pierre, Rava-
leurs, Terrassiers, Fourniers, Scieurs de long.
Tous les travailleurs du bâtiment auxquels
s'adresse l'appel de la Fédération se montre-
ront-ils assez disciplinés pour « donner à cette
,manifestation le caractère qu'elle comporte » ?
On peut en douter, malgré l'affirmation des
promoteurs du mouvement qui, hier après-
midi, prétendaient que seuls les « jaunes
n'observeront pas le mot d'ordre.
C'est vainement que nous avons essayé d'ob-
tenir quelques indications sur ce qui se pas-
sera aujourd'hui. Les secrétaires des syndi-
cats, les gréviculteurs de marque se sont refu-
sés à toute interview, se bornant à répondre
Rien, vous ne saurez rien. Nous avons ré-
solu de nous taire, n'ayant, d'ailleurs, aucune
déclaration à faire à la presse.
Une question, une' seule les boulangers
et les électriciens, qui avaient décidé en prin-
cipe dé se joindre au mouvement par esprit de
solidarité, chômeront-ïls également? En un
mot, Paris sera-t-il privé pendant vingt-quatre
heures de pain et de lumière électrique?
Vous le saurez demain pour le moment,
impossible de vous dire quoi que ce soit à ce
sujet.
Pendant toute la journée et la soirée, les
chefs de la Bourse du travail se sont très vive-
ment agités et l'agitation n'a pas été moindre
-.à la Maison des fédérations, d'où le mot d'or-
dre de cessation de travail est parti.
Les réunions ont succédé aux réunions afin
d'examiner la question de la grève et d'arrêter
définitivement l'ordre de la manifestation les
tailleurs de pierre et ravaleurs ont été convo-
qués ̃ à l'Alcazar d'Italie les maçons, les ou-
vriers menuisiers, les paveurs et aides, et les
peintres en bâtiment, se sont réunis dans leurs
sections respectives, et' une assemblée corpora-
tive du bâtiment a été tenue à la salle Nouly,
boulevard de la Villette.
Partout, l'ordre du jour de la Fédération du
bâtiment, soutenu par les orateurs habituels
de ces meetings, à été acclamé d'enthousiasme.
Mais on sait ce que signifie ces manifesta-
tions. enthousiastes. Ce matin, ce sera au
tour des ouvriers boulangers de se prononcer
il est hors de doute que, encouragés par le ci-
toyen Bousquet, ils' décideront tout ce que le
gréviculteur de la boulangerie leur. proposera,
et il est hors de doute également que les four-
nils ne seront que partiellement abandonnés
par ceux-là mêmes qui pousseront les cris de
« Vive la grève » les plus énergiques.
D'autre part, le syndicat général des garçons
de magasins, cochers-livreurs, a convié ses
adhérents à apporter un grand effort de soli-
darité, afin de seconder le mouvement de pro-
testation de la Fédération du bâtiment, en as-
sistant à la manifestation.
Le syndicat des jardiniers a invité tous ses
adhérents à cesser le travail aujourd'hui et à
se pendre à li heures du matin au bureau
du syndicat pour prendre les mesures que
comporte la situation.
Les fumistes industriels ont décidé de leur
côté de se rendre à lïraveil. Des secours se-
ront distribués à cet effet aux syndiqués qui
se trouveraient dans la gêne par suite de la
grève. Au retour, ils ont l'intention de mani-
fester devant les domiciles des « renards » et
dé certains entrepreneurs.
La Fédération nationale des travailleurs de
l'alimentation a adressé également une pro-
testation, dans laquelle elle déclare qu'à cha-
que période de répression gouvernementale
des militants de la Fédération sont arrêtés, tel
Métivier, secrétaire de la Chambre syndicale
des biscuitiers. Le comité fédéral se réunira
vendredi.
Le gros des troupes de la Fédération du bâti-
ment se composera très certainement des re-
crues ordinaires de la C. G. T., les sans-travail,
d'autant plus nombreux à l'heure actuelle que
le lock out progressif des entrepreneurs de tra-
vaux publics a réduit au chômage 42 0/0 des
ouvriers de cette corporation. Aux sans-travail,
qui n'ont rien de mieux à faire que de se pro-
mener, se joindteni 4tielques centaines d'ou-
vriers toujours désireux" de saisir la moindre
occasion de quitter tes chantiers ou l'atelier.
~B± cela permettra aux partisans de la grève
générale de triompher bruyamment et de s'é-
crier avec un geste de menace
-Il nous suffit de 'lever le doigt pour mobi-'
liser 50,000 travailleurs. Voilà les forces dont
nous disposons
Quoi qu'il en- soit, conaane, selon le principe
de M. Lépine, il vaut mieux prévenir que ré-
primer, des- mesures spéciales d'ordre et de sur-
veillance seront prises dès ce matin à la pre-
mière heure. Le préfet de police s'est entretenu
de la situation avec le président du conseil, mi-
nistre de l'iaterieur. De. retour à so» cabinet du
boulevard du Palais, il a eu une longue confé-
rence avec MM. Touny, directeur de la police
municipale Mouquin, directeur des recher-'
ches le colonel de la garde municipale et les
commissaires divisionnaires.
Tous les chantiers seront placés sous la sur-
Yeillance des agents et des gardes municipaux
et les abords de la gare de Lyon seront occupés
militeirement en prévision de désordres qui
pourraient se produire au départ, des trains de
la, ligne de Juvisy.
A la préfecture de police, an ne prévoit rien
de-grave à Paris, puisque te rendez-vous des
grévistes de 24 heures est fixé à Draveil.
Reste à savoir s'ils pourront y parvenir. On
dit que les routes seront barrées par les trou-
pes et que les manifestants parisiens qui vou-
dront accomplir le trajet à pied se verront ar-
rêtés avant d'arriver à Draveil, où le sous-pré-
fet de Corbeil, d'accord avec le préfet de Seine-
et-Oise, a prescrit un service des plus rigou-
reux.
Dès hier matin, les terrassiers et carriers.
d'Evry-Petit-Bourg, Juvisy, Villeneuve-te-Roi,
Villeneuve-Saint-Georges, Villeneuve-Triage et
Chamararide ont été prévenus par des émissai-
res qui se sont rendus sur les chantiers pour
porter la consigne.
La réunion quotidienne du matin n'a pas eu
lieu. Celle de l'après-midi a été tenue sous le
hangar habituel, route de Paris. Il n'y a été,
naturellement, question que de la manifesta-
tion d'aujourd'hui, sur laquelle les orateurs ont
fourni les renseignements les plus fantasti-
ques
De Paris, cinquante mille camarades sont
annoncés en comptant ceux qui depuis le
commencement de notre résistance sont de
coeur avec nous et-nous secondent en toutes cir-
constances, nous serons soixante-quinze à qua-
tre-vingt mine. Tous protesteront contre les
brutalités gouvernementales, contre la tyrannie
patronale tous réclameront le droit à la vie
au nom de la solidarité sociale.
Et cela s'est terminé aux cris de « Vive la
grève Vive la révolution sociale » tandis
qu'au, dehors les gendarmes et les dragons veil-
laient..
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LA TURQUIE CONSTITUTIONNELLE
Les craintes du ,lendemain
On commence à se ressaisir à Constantinople
;et à envisager .plus froidement les cpnséquen-
ces de la révolution pacifique qui vient, en l'es-
pace de vingt-quatre heures, de transformer la
Turquie. Or, le résultat de cet examen amène
à constater que le geste libéral une fois accom-
pli, il reste encore de sérieuses difficultés, de
délicats problèmes à résoudre, de graves pé-
rils à écarter.
Comme il était à prévoir, en effet, le parti
libéral, grisé par sa facile victoire, devient exi-
geant. Après .avoir manifesté sa reconnaissance
au Sultan, en de bruyantes acclamations, il ré-
clame aujourd'hui le bannissement de la cama-
rilla du. palais. Et l'on a l'impression que le
pouvoir n'est plus qu'un instrument docile aux
mains du peuple il s'ensuivra fatalement que
les abus qui, autrefois, venaient d'en haut,
viendront désormais d'en bas c'est le despo-
tisme à rebours que préparent à la Turquie les
événements actuels, au train où ils marchent.
et ce despotisme-là, c'est le danger de demain.
Qu'adviendra-il, en effet, le jour où le gou-
vernement se verra dans l'obligation d'appor-
ter à cette Constitution de 1876, hâtivement
adoptée parce qu'elle était la seule que l'on
eût sous la main, les modifications indispen-
sables qui rendent son application possible ?
Qùràdv.iendra-t-il lorsque Arméniens et musul-
mans, Grecs et 'Albanais, lorsque toutes les
',races, toutes les religions, momentanément
unies dans une même aspiration, dans une
même allégresse, se retrouveront face à face
avec le souci de leurs intérêts individuels ? II
est certain que le principe constitutionnel est
dorénavant un fait acquis et que l'on ne pourra
plus retourner en arrière. Le serment que le
Sultan a prêté avant-hier sur le Coran l'engage
vis-à-vis du Prophète et vis-à-vis de son peuple
il payerait un parjure de sa vie, et il y tient.
Aussi bien, dans l'intérêt même de la Tur-
quie, serait-il à souhaiter que le parti jeune-
turc modérât son ardeur et qu'il fît crédit au
gouvernement, au moins jusqu'à la réunion du
Parlement, de sa bonne volonté.
TROP DE MANIFESTATIONS
Constantinople, 29 juillet.
Une décision du conseil des ministres., sanction-
née par un iradé impérial, s'exprime ainsi
« Le Parlement ayant été convoqué pour le 1er
novembre, une amnistie générale ayant été pro-
mulguée et le Sultan ayant ainsi montré ses sen-
et ses bonnes intentions pour l'observation
T\ tous ses sujets, il n'y a plus de raisons maintenant
d? continuer les manifestations, qui ne font qu'en-
traver les affaires.
Pendant toute la journée d'hier, il y a eu des
symptômes de grande nervosité, de grande inquié-
tude et même d'anxiété, il Yildiz-Kiosk, par suite
de la réclamation du parti constitutionnel, qui de-
mande le bannissement de la-camarilla du palais.
Aujourd'hui, on est plus calme, quoique l'on crai-
gne des 'roubles au cas où le Sultan mettrait trop
de retard à satisfaire la volonté populaire.
On croit cependant que le Sultan finira par faire
quelques concessions, autrement les manifestations
populaires de loyalisme pourraient bien se trans-
former en manifestations d'hostilité dangereuse
pour le trône.
Depuis dimanche soir,' le grand-vizir et Kiamil
pacha sont restés au palais et y ont passé une
grande partie de la nuit.
Il est probable que quelques-uns des hommes
qui étaient les plus désignés à la colère populaire
ont cherché leur salut dans la fuite ou ont demandé
un refuge aux ambassades étrangères.
On a des preuves très marquées du ressentiment
qu'éprouve la population contre les agents réfor-
mistes étrangers et l'opinion qui domine c'est que,
étant donné le régime constitutionnel, les puissan-'
ces vont abandonner entièrement Ieilrs projets de
réformes et vont retirer leurs agents.
En somme, la situation est inquiétante cepen-
dant, on espère que les meneurs du mouvement
montreront quelque modératioh dans leurs exigen-
ces et empêcheront ainsi qu'on verse le sang.
LA CIRCULAIRE SES JEUNES-TURCS
Une circulaire lancée par le parti constitutionnel
énumère les révocations récentes des fonctionnai-
res y compris celles d'Izzet pacha, qui ont eu lieu.
La circulaire ajoute que tous ceux qui se sont
placés entre le souverain et son peuple devront
être révoqués. On souhaite ardemment, cependant,
que le bureau de la Ligue reste dans les limites de
la modération et se contente pour le moment de
l'immense succès déjà obtenu.
LES ÉLEGTIONS
Les journaux turcs publient une décision du con-
seil des ministres suivant laquelle le ministère de
l'intérieur est chargé,de faire procéder aux élec-
Armand Villette
René d'Aral
tions pour lé Parlement et d'appliquer l'amnistie
Les sentiments' âe reconnaissance ée la popula-
tion pour la convocation du Parlement et la conces-
sion d'une amnistie ont été transmis au Sultan e&
ont été ^accueillis par lui, satisfaction. Comme
on a déjà fait savoir à la population que. la Consti-i
tution serait intégralement appliquée, le conseil des
ministres a déclare que les manifestations n'ont
plus de raison d'être et doivent cesser.
La préfecture fait savoir officieliement que les
autorités municipales dressent les listes d'électeurs.
La première annonce d'une candidature est cela
du inullah Sahib, qui, avant te rétablissement de
la Constitution, fut ilénoncé par Ismaïl-Mahir pay
cha cette candidature a de nombreux partisans.
Suivant certains journaux, le ministre de l'inté»
rieur a demande la modification de la loi électo-
rale.
Les.journaux turcs annoncent que prisonniers
politiques ont été remis hier en liberté parmi eux
se trouvent un certain nombre d'Arméniens. .•̃_
Le ministre de l'intérieur a déclaré, hier, à tin
journaliste turc que la nomination du ministre de
la police avait été une faute et qu'il saisirait au jaur-
d'hui de la question le conseil des ministres. Quel-
ques hauts fonctionnaires dé la police ont été des-
¡'La peMttictue de la triple entente
LES TOASTS DE REVAL ET LE DISCOURS DE SIR EDWARD
GREK -*• L'IMPRESSION EN ALLEMAGNE
Un.fait s&marquable à constater..Poar la pre-
ïnière fois,_ l'AHemagiïë :a. aooaei'M avec calme les
Reval sont considérés comme des témoignages in-,
conte-stables des sentiments pafiàiques qui animent
îes deux pays. De même, le discours de sir Edward
Grey a produit une très bonne impression.
Le Lokal Anzeiger, en conclusion d'un article ins*
piré, écrit que le point culminant de la tension en
Europe meut être considéré comme heureusement
défpass"é. La paix internationale parait plus que ja-
mais assurée.
Pour le Tageblall, les déclaration de sir Edward
Grey sont .une des manifestations de ces mors der-
niers dont il y a te plus ù se réjouir.
La Post écrit que la paix mondiale est a nouveau.
assurée pour quelque temps. Il dépend maintenant
des sultans du Maroc et de Turquie que le ciel poli-
tique reste sans nuage au moins jusqu'à la fin de
l'année.
La Gel'mania, organe du centre, faât quelques ré-
serves.
APRÈS L'ENTREVUE DE REVAL
Reval, 29 juillet.
Le yacht impérial le Slandart a quitté ce matin la
rade de RevaQ, ayant à bord l'empereur et l'impé-
ratrice de Russie."
Commentant les toasts .de Rêvai, les journaux
russes constatent que, s'ils ne contiennent rien de
nouveau au point de vue de la politique mondiale^,
ils confirntent encore une fois la fidélité de la Franche
et de ,la Russie à leurs obligations mutuelles et la:
solidité inébranlable de. leur alliance.
La .presse estime que ces toasts feront vne excèl*
olarations résolument pacifiques faites parlêâ-^
chefs de deux Etats-. puissants et silencieusement ap-
prouvées -par un troisième Etat non moins puis-,
saut, ne «peuvent que calmer l'opinion publique dans
l'Europe agitée par Jes événements des Balkans, de
la Turquie et par les autres questions susceptible!»
de menacer ¡la paix:
Le retour de Guillaume Il
Swinemunde, 29 juillet.
Le- HohenzoUern., ayant bord l'empereur d'Alle-
magne, est arrivé ce matin à huit heures et demie,
escorté par le Sleipner. II a été salué par les batte-
ries du port. Le croiseur Stetlin le suit.
Les fêtes de Québec
DÉPART DU PRINCE DE GALLES POUR L'ANGLETERRE
Québec, 29 juillet.
Hier, à huit heures du soir, le prince de Galles
s'est rendu sur le croiseur Exmoulh, à bord duquel
il a donné un dîner d'adieu de soixante couverts.
Au nombre des invités, se .trouvaient les amiraux
français, anglais et américains, sir Wilfrid Laurier
et ses ministres.
Le cuirassé Inctoniptable, ayant le prince de Gal-
les il bord, est parti ce matin l'aube pour -l'An*
;gleterre.
La prochaine entrevue d'Edouard Va et de
François-Joseph
29 juillet.
Seîon'la Correspondance politique, le roi Edouard
arrivera à Ischl, de 13 août. Il y séjournera vingt-
quatre heures. Le roi sera accompagné du sous-
secrétaire d'Etat aux -affaires étrangères, sir Ci.
Hardinge..Le ministre des affài-res étrangères, œ.
d'^Lrentha], ainsi que les ambassadeur», le con1te
Me'nsdorff et sir E. Goschen, assisteront il l'entre..
vue.
Un troisième parti politique aux Etats-Unis
NOUVELLES CANDIDATURES A LA PRÉSIDENCE
Chicago, 29 juillet.
La Convention du parti indépendant a adopté
comme candidats la présidence et la vice-prési-
dence, MAI. Hisgen, du Massachussets, et Temple-
Graves, de la Géorgie, respectivement.
Le bureau du conseil municipal de Paris
à Christiania
Christiania, 29 juillet.
Le président et le vice-président du conseil mu-
nicipal de Paris sont arrivés cet après-midi, à
2 h. 53. Ils ont été reçus à la gare par M. Delavaud,
ministre de France, et par le président et le vice-
président du conseil municipal de Christiania, qui,
leur ont souhaité la bienvenue.
Le Verdens Gang publie un article de bienvenue
en l'honneur du président et du vice-président du.
conseil municipal de Paris.
L'Informé
.ABONNEMENTS DE SAISON
Le GAULOIS, qui désire toujours être agréable à ses
lecteurs en déplacement d'été, accepte des abonnements
de saison partant de n'importe queue date et finissant
au gré de l'abonné.
Le prix de ces abonnements se calcule raison de
15 centimes par jour pour les départements et de
centimes pour l'étranger.
Toute demande d'abonnement de saison doit être
accompagnée du montant de l'abonnement en un man-
dat postal.
NOS INFORMATIONS.
Température
La pression barométrique a «necre monté sur
l'ouest dé l'Europe..
En France, un temps nuageux et f;rais est proba-
ble avec quelques averses dans l'Est.
Hier, à Paris, pluie dans la matinée. Thermomè--
tre, 21°. Baromètre, en hausse, 770 mm.
NOUVELLES RELIGIEUSES
Une manifestante catholique de Montpellier en correct
tionnelle. Toute la police et la gendarmerie de Mont-
pellier avaient été mobilisées pour la camparution devant
le tribunal correctionnel de Mme Josè-plw; Noyer, âgée de
3-i oas, qui, dimandre soir, après la distribution des prix
aux élèves des écoles libres, au cours de la .manifestation
des eatholiqiu-es, avait crié « Vive la liberté » Arrêtée
immédiatement pour ce cri a subversif », elle avait été'
écrouée à la maison d'arrêt.
L'incu'lpéc a reconnu le fait elle a été défendue par,
M' Louis-Guibal, conseiller général de l'Hérault et conseil-
ler municipal de Montpellier, ancien bâto'nnrér de !'ordré
des .avocats. Le défenseur, dans la péroraison de son élo-
quente plaidoirie, où il a protesté avec indignation contre
l'arrestation d'une personne dont le seul crime a été d'ac-
dtamer la liberté, :a demandé l'acquittement de sa cliente,
en insistant sur ce fait que Mme Noyer avait été littérale-
ment passée à tabac par les agents, dont la brutalité a
été révoltante.
Le tribunal a condaimné Mime Noyer à vingt-quatre
heures de prison, avec sursis, et à 25 francs d'amende.
NOUVELLES MILITAIRES
Prise d'armes. Samedi, à 1 heure 45, prise d'amies £
l'Ecole militaire, cour Moi'land, pour ln remise des déco-
ratians accordées aux officiers de réserve et de teri'itO'
ria!e,-à -l'occasion du H juifflet.
FAITS DIVERS
L'ORAGE DE mardi
L'orage qui a éclaté mardi, vers midi,dans
la région parisienne, a causé des ravages con-
sidérables dans la grande banlieue, notamment)
dans la région de Versailles, où les récol.
tes ont beaucoup souffert. Au Grand et au Petit Tria·
non les dégâts paraissent être importants.
A Bièvres, des rafales de vent ont enlevé plu:
sieuns toitures. Une charrette, dans laquelle se trou-»
vaient trois personnes, a été complètement retour,
née à Bois-d'Arey les voyageurs ont été quelque
peu contusionnés. L'ouragan a sévi également aveoi
une grande intensité à Coulommiers et dans les en.
virons. Le vent, la pluie et la greie ont occasionné'
de grands dégâts dans lés vergers et les champs,
où tes travaux de la moisson étaient déjà commen-.
cés. Dans la commune de Vaudoy, un hangar a été
soulevé par le cyclone des toitures ont été arra.
chées et de nombreux arbres ont été renversés. Lea
communications téléphoniques ont été LnteiTonu
pies dans beaucoup d'endroits.. •
Dans la matinée, un orage avait éclaté à la ït che-Guyott (Seine-etrOise), où
Cette visite a -été réservée pour le dernier jour,
car on désire
Paris sur une bonne impression.
Le soir, départ de Paris.
Le général manager,
Adrien Vêly
patelles en
A PARIS
LA JOURNÉE
Expositions: Les femmes peintres et sculpteurs,
à Enghien chez Durand-Riuel, chez Georges Petit.
Concours de fenêtres et balcons fleuris A-neuf
heures, ce soir* au Grand Palais, distribution des
récompenses.
Courses au Havre A deux heures.
"Le pèlerinage du diocèse de Nîmes,- ayant à
'sa tête Mgr Béguitîot, est p arti hier de Nîmes, d'A-
lais et du Vig&n, pour Lourdes. Les pèlerins étaient
au nombre de-3,060, départis dans six trains.
̃ M. Disleau, député blocard de Niort et maire
de Sàintë-Oiiennë, avait assigné devant le juge de
paix le curé de sa paraisse pour avoir perçu le prix
des chaises et des bancs. Il avait obtenu gain de
cause. Sur appel, ;le tribunal de Niort a cassé de ju-
gement de paix.
Les curés de Bournezeau et de Thorigny, en
Vendée, viennent d'être brutalement e.xpulsés de
leurs presbytères par la force publique. Ils se sont
retirés chez des amis dans la paroisse voisine des
Pineaux.
Trois bandils jettent dans te Cher, près de
Tours, le «afetier Déblais. Pendant que le malheu-
reux se sauve à la nage, ils égorgent sa femme et
voilent 500 francs.
Les deux fillettes, Jeanne Vandenbetnghe et
Simone Co'ppin, brûlées par l'explosion d'un bidon
de pétrole, sont mortes hier.
Les compagnies du bassin houiiler du Gier,
d'accord avec les délégués ouvriers, vont essayer
d'organiser Il le travail à la tâche H. C'est une ère
nouve-iïè.
Manifestation de détenus, hier, à la maison
centrale de Nîmes. Une compagnie du 40" de ligne
rétablit le calme.
Un ballon dépourvu de nacelle est tombé
dans Je marais de .Vitry, près d'Anras. On lisait sur
l'enveloppe Il Génie, Aérostation militaire, atelier
de' Chalaiis-Môudon. A. 170 H.
M, Chéron inaragure, à Lisieux, le pavillon
'offert il l'hôpital par Sa. famille Saint-llhaim, en sou-
venir des soins donnés à leur père, blessé dans un
Aident d'automobile, en 1906.
Une femme, Mme Eugénie Depouge, veut tra-
verser la voie au passage .niveau, près ,de Cham-
bon-Feugerolles. Elle-est broyée par une locomotive.
Un bloc de pierre de 200 kilos se détache d'un
mur en démolition et éorase l'ouvrier Serratis, à
Grenoble:
Après une violente scène de jalousie, Clo-
tilde Desgourgues tire une balle dans la tête de
M. X. son ami, pharmacien à Bordeaux, et le
blesse grièvement. La meurtrière se suicide ensuite.
A L'BTRANGER
De Bologne Le procès ordinaire pour la béa-
tification de Pie IX, relativement à 'son séjour à
Imola, dont il fut évèque, commencera les premiers
jours d'août dans la Curie épiscopale, que,présidera
lui-même l'évêque d'imola. A. B.
Imitant l'exemple donné par l'empereur
d'Allemagne et le prince consort de Hollande,
le roi d'Espagne, automobiliste averti, vient
de prendre livraison d'une nouvelle garniture
de phares Blériot, destinée à sa nouvelle voi-
ture de Dion. Les Maisons impériales et roya-
les ne veulent que les phares Blériot, dont le
catalogue 1908 est adressé franco sur demande,
16, rue Duret.
MONDANITÉS
CER08IQUE DE L'ELEGANCE
Chawnâ-nie épingle de cravate pour, le yach-
ting. C'est un disque de cristal cerclé d'un
nœud de corde torsadé en or, qui contient en
émail la flammé aux couleurs du bâtiment.
Les propriétaires de yacht confèrent à certains
de leurs amis le droit de porter leurs couleurs
comme on donne le bouton d'un équipage de
chasse. Il est tout à fait élégant d'offrir à ses
invités l'épingle dont nous parlons, lorsqu'ils
viennent k bord.– C
PLAGES ET VILLES D'EAUX
La marquise de Sigy vient de donner au château du
Bec de la Vallée, près de Dinardi un très élégant thé-
bridge. Parmi les invités
Marquis et marquise des Cars, baron et baronne Hu-
bert de Lestrange, vicomte et vicomtesse de Choisy, com-
tesse de La Chapelle-Oosville, comte et comtesse du
Bourc de Bozas, vicomte, vicomtesse et Mlle de Kerga-
l'ion; comte et comtesse 'Lanteloie de Manteynaït'd, camte
et comtesse Henri de Langle, vicomtesse et Miles de Jes-
Baint, Mi" et Mrs Kendall, Mrs Wooctward, Mr et Mrs A.
Stewart. Mr et Mrs BiHings, M. et Mme Adrien Legrand,
Mrs Browning, Mrs Burgess, etc.
Au Golf-Club d'Evian.
Résultats du « Bogey Compétition n du 18 juillet pour
messieurs 1er M. A. Towle, reçoit 14 strokes, 3 downs;
2° comte de Talleyrand, reçoit 18 strokes, 7 downs.
Résultats du « Bogey Competition du 22 juillet pour
dames lre Mme F. C. J. Swainson, reçoit 14 strokes,
8 downs; 2° Mme Pierre Girod, reçoit, .18 strokes,
12 downs.
A citer parmi les habitués du Golf Mlles Helphen,
B. et S. Deutsch, Girod et.Baligneau, MM. Boas, Hen:
nessy et docteur Çathelineaù.
PETIT CARNET
Mme Joseph Boulangé vient de donner le jour à un
fis qui, au baptême, a reçn le nom de Marc.
La baronne Max de Semur a heureusement mis au
monde, au château du Muguet, une fille, qui a reçu le
prénom de Huguette.
̃ L'amélioration constatée mardi dans l'état de santé
'de Mme Jacquemaire, fille du président du conseil, s'est
légèrement accentuée hier.
Dimanche dernier, réunion des plus élégantes aux
courses de Châteauneuf-sur-Sarthe, sur le joli hippo-
drome du Marais. Reconnu au pesage
Comte et comtesse de Charnacé, comte et comtesse de
Quutrebarbes, vicomte et vicomtesse de Maquillé, M. et
Mme Raymond Richou, comtesse de La Poype, comte et
comtesse Retailliau, capitaine et Mme de La Robrie, Mlles
de Maquillé, de La Poype, de Sainte-Marie, de Quatre-
barbes, colonel de Sainte-Marie, baron* .Pinoteau, comte
du Reau, vicomte de JumiHiac, MM. P. Gasnier, M. Des-
noës, H. du Mas, M. Robert, de La GarouJlaye, de Baracé,
les lieutenants dé V&uœlles, de Broissia, Watjel, Faurite,
et un grand nombre d'officiers venus de Saumur et des
garnisons voisines..
MARIAGES
Rappelons que c'est aujourd'hui, à midi, que sera
célébré, en la chapelle espagnole de l'avenue Friedland,
le mariage de Mlle Hélène de Mier, fille du ministre de
Mexique et de Mme S. B. de Mier, avec le comte Louis
de Subervielle.
Les témoins de la mariée-seront le général Porfirio
8iaz, président de la République mexicaine, représenté
par M. de Beistegui, ministre du Mexique à Madrid, et.
M. Bernard de Mier, son frère; ceux du marié seront
le comte de Sachs et M. Max Flury-Hérard, ses beaux-
frères.
La bénédiction nuptiale sera donnée par Mgr Acebes.
NECROLOGIE
Nous apprenons la mort de M. Albert Gillou, dé-
cédé en son domicile de la rue Michel-Ange.
Les obsèques auront lieu demain vendredi 31 juillet,
à dix heures, en l'église Notre-Dame d'Auteuil.
On se réunira à l'église.
L'inhumation aura lieu au cimetière de Passy.
Les obsèques de M. Ludovic Calley Saint-Paul de
Sinçay, administrateur du Comptoir d'escompte, ont été
célébrées hier, à midi, en l'église Saint-Pierre de Chail-
lot.
Le deuil était conduit par MM. François de Sinçay, son
fUs; le'comte Gaspard de Miramon, son gendre; Giraud
de Miramon, son petit-fils Saint-Paul de Sinçay et Edgar
Saint-Paul de Sinçay, ses frères; Denormandie, son beau-
frère le colonel Saint-Paul de Sinçay et le capitaine de
vaisseau Albert Saint-Paul de Sinçay, ses demi-frères;
Jone Al1ard et le prince Albert de Ligne, ses neveux.
''Dans l'assistance Prince Murat, Prince Louis Murât,
compte et comtesse de Mi>ramoin, marquis de Massa, duc de
Loubat, comte Be.nedetti, marquis de Reverseaux, prince
Poiiiato.wïski, comtesse de Riaiicey, marquis et marquise
Se Modène, M. Stéphane Dervillé, M. et Mme AJexis Ros-
tand, comte Ro3derer, général Appert, comte Florian de
Kergorlay, comte et comtesse Chipies de Germiny, M. et
Mme René Brice, comte Hector de Béarn, M. Albert Gigot,
comte d'Aligné, M. Frédéric MaHet,' comte. M. de La
Tour-en-Voivr-e, vicomte de Jamzé, marquise du Crozet,
baron de Beauverger, comte de La Sizerarave, M. Maurice
Hachette, vicomte de La Redorte, M. Léon Coroudet, ba-
ron Dumeu, M. et Mne Charles de Salverte, comte L. de
Vassard d'Hozier, M. Lanquest, baron A. de Brimont, M.
Aug. Thurneyssen, comte G. Chandon de Briailles, M.'
Olivier Taigny, vicomte et vicomtesse de Grouchy, comte
Foy, marquisede La Rocbefontenilles, M. A. CibieJ, géné-
cal Bonin, abbé Rôland-Gosselin, comtesse de GalUffet,
M. Hussenot-Desenorkges, marquis du Lau, M. Foulon de
Vaiïïx, comte Robert de Cla-mont-Tonncrre,
̃ Tcnrè, maiiquis d"Ornano, M. Maiwicc et
baronne de Keuflize, M. Roger Béchet, baronîFhïUiry,
comte Jean de Sayve, baron Hoftinguer, vicomtesse de
Clianiîpeaiux, baron de Beauyei'gor, comtesse deJLosseps>
'baron Daniel d'Hauta-ive, baron- F. SetHièrcs, M.et mam
Laniibert de Sainte-Croix, comte Lavaur, M. Rj&yM>ixJ
Lehideux-Vernnnmen, baron et baronne Pierre Le Feb-
vre, Si. Anda'é Sainl-Hilaire, comtesse de Mo nchy, M. et
Mme Jules Rostand, vicomtesse des. Touches, Mite .Roland
cçHH4e.et vicomtesse de La Sizeiranne, Mme Théodore Slal-
!et, M. et Mime F. Rainbeaux, M. Francis de Croiisset;ba-
ron et baronne de Taube, M. Van de Wynckele, baron et
baronne Brin, Mme Bochor, comte et eérirtesse de Son-
geags, M. Antoine Gavini, M..et Moue C. ttemojçlïy, etc.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-LacfcaSeï.
M. Ludovic de Sinçay était, on le sait, le fils de M.
Saint-Paul de Sinçay, administrateur, directeur général
de la Vieille-Montagne, et de Madame, née Horric de
Beaûcair'e.
Il avait épousé Mite Deaonsandle, fille' de Taneiert
gouverneur de la Banque de France, et nièce de M.
Edouard Denormandie, l'un des fondateurs du Jockey-
Club. Il laisse une fille, qui a épousé le comte Gaspard
de Miramon, et deux enfants, en bas âge.
Membre du comité du Cercle dé la rue Royale, il
s'était fait apprécier dans le monde par une intelligence
ouverte, par uhe eourtoisie parfaite et par une générosité
inépuisable.
Il laissera derrière lui d'unanimes et sincères regrets,
On a célébré hier, à dix heures, en l'église Notre-
Dame de Grâce de Passy, les obsèques du peintre
Charles Morel, capitaine de réserve de cavalerie à l'état-
major du 6° corps.
Le deuil était conduit par MM. Raymond More!, son
fils; Gaston Trélat, Paul Pédarrieu et Louis Raichlen,
se.s beaux-frères.
Le général Maitrot, chef d'état-major du 6e corps, qui
avait sous ses ordres le regretté officier, assistait aux
obsèques, ainsi que de nombreux artistes et hommes de
lettres.
Au cimetière Montparnasse, oit a eu lieu l'inhumation,
M. Edouard Détaille a rappelé les travaux du « spirituet
et délicieux artiste » qu'était M. Charles Morel, et M.
Bastard, écrivain militaire., a lu une lettre d'adieux .du
général Borellû
LA VIE ÉLÉGANTE
Le Kursaal de Genève est le centre de toutes
les élégances, qui se rassemblent en son nou-
veau restaurant, dirigé par M. Negreseo, en
son music-hall de premier ordre, en son cercle
aux salons luxueusement aménagés.
LE
et Courtois
en présence de. M. Geerges Rémy, MM.
Viallate et la femme de chambre
Renard sur la eelfette H nie
ou ne se souvient pas
M..Albanel' espère toujours, en fouillant les
circonstances qui ont entouré et suivi la décou-
verte du cadavre de M. Rémy, découvrir le
détail inattendu qui mettra Renard en contra-
diction avec lui-même et viendra confirmer le
récit de Courtois: Car ce récit, que le magistrat
continue à tenir pour exact dans le fond, de-
meure la colonne vertébrale de son instruc-
tion. Les confrontations d'hier n'avaient donc
qu'un but, mettre Renard sur la sellette, et ne
visaient qu'à un résultat, établir la preuve de
sa culpabilité. Orientée dans ces conditions, la
journée ne pouvait guère être favorable au
maître d'hôtel. Elle ne l'a pas été, en effet, mais
il serait injuste de dire qu'elle a donné le résul-
tat qu'on en attendait. Renard est sorti du cabi-
net du juge en gardant ses positions et si quel-
ques contradictions réelles l'ont mis dans l'obli-
gation de se retrancher .dans une négation obs-
tinée, il est impossible de leur accorder une
importance q u'elles ne paraissent pas avoir
encore.
Les confrontations n'en ont pas moins été
fort émouvantes et, en toute impartialité, on
est bien obligé de reconnaître que l'attitude de
Renard ne .plaide pas en sa faveur. Il nie tout
.avec .persistance, mais sans -cette énergie qu'on
aimerait à trouver chez un'innocent, et'quand
.qaiàkfu© chose rembarrasse, il déclare qu'il ne
se souvient pas.
M. Albanel, qui avait, dans la matinée, pré-
paré ses confrontations de l'après-midi, était de
retour au Palais dès une heure. A une heure
un quart, Renard et Courtois, amenés à la Sou-
ricière, étaient conduits dans les couloirs du
Palais, mais le magistrat faisait entrer dans
son cabinet les frères Viallatte, qui renouvelè-
rent Leurs précédentes dépositions, que nous
connaissons déjà. Peu après, Renard et Cour-
tois étaient introduits à leur tour et lecture leur.
était faite des déclarations des frères Viallatte.
MM. Viallatte dit alors M. Albanel en
s'adressant à Renard, affirment qu'ils trouvè-
rent votre-attitude singulière, dans la matinée
de la découverte du cadavre de M. Rémy.
Avant l'arrivée du docteur Deny, vous avez
fait des efforts pour leur persuader que votre
maître était mort d'une congestion.
J'ai à répondre que ce n'est pas exact, ré-
plique Renard. Je n'avais pas d'opinion quand
j'ai vu le corps de mon maître étendu dans sa
chambre. Ce n'est qu'après la venue du docteur
Deny que j'ai répété à MM. Viallatte, comme à
la cuisinière, que M. Rémy devait être mort
d'une congestion, ce que je venais d'entendre
dire. ̃* ̃ ̃ .̃ ..•̃'̃ ,v
MM. Viaïlatte mentent alors en vous prê-
tant ce propos?.. ̃
Je ne dis pas cela. Ils se trompent simple-
ment.
Renard est très froid. Il se défendra ainsi,
pied à pied, sans trouble et sans colère.
MM. Viallatte, reprend M. Albanel, vous
ont ordonné d'aller chercher le commissaire
de police pour procéder aux constatations né-
cessaires, et vous leur avez répondu « Nous
avons bien le temps, allons d'abord chercher
le médecin », ce qui démontre que vous n'étiez
guère pressé d'assister aux constatations judi-
ciaires,.
–"Ces messieurs. ne m'ont pas donné cet or-
dre aussi brièvement.
Si, interrompent MM. Viallatte. Notre.
première pensée, malgré vos observations, a
été qu'un crime avait été commis, et nous vous
avons ordonné d'aller chercher M. Daltroff.
Mais, j'y suis allé, réplique Renard, seu-
lement je ne me souviens pas .si vous m'avez
donné cet ordre avant de décider d'aller cher-
cher le médecin ou après.
Vous perdez toujours la mémoire quand
quelque chose vous gêne, reprend M. Albanel.
Vous ne vous rappelez plus non plus, sans
doute, que vous avez voulu faire croire à ces
messieurs que c'était leur oncle lui-même qui
avait bouleversé la chambre de Mme Rémy, et
qui avait cambriolé les meubles avec des outils
pris à l'office, comme vous avez voulu leur
faire croire que c'était leur oncle qui avait bu
à trois reprises différentes dans les trois verres
trouvés sur la table de l'office.
Je n'ai jamais dit cela, réplique Renard.
Quel intérêt aurais-je éu Je ne savais rien,
moi, à ce moment-là, et j'ai pu émettre des hy-
pothèses dont je n'ai pas gardé le souvenir.
MM. Viallatte prennent alors le maître d'hô-
tel à partie.
Vous avez été très affirmatif, au contrai-
re, et vous nous avez dit comme une chose
évidente « Monsieur a voulu ouvrir son bu-
reau, et comme il n'y parvenait pas, il est allé
chercher des outils à l'office. »
Ce n'est pas vrai, répond Renard, ces mes-
sieurs mentent, et je ne sais vraiment pas pour-
quoi ils me chargent ainsi.
La question des trois verres fait, elle aussi,
l'objet d'un examen spécial. Courtois prétend
à ce moment de la confrontation que Renard,
indécis sur là thèse à soutenir au sujet du cam-
briolage ou du non-cambriolage, et espérant
que l'on admettrait la mort par congestion,
avait par trois fois remis les verres dans le pla-
card de l'office avant de les laisser définitive-
ment à la place où ils avaient été posés pendant
la nuit, quelques instants après le erime.
Ce n'est pas vrai, dit Renard. Vous mentez
tous pour m'accabler. J'ai pu « pousser » des
verres dans le placard, au cours de la matinée,
mais je n'ai plus touché à ceux qui avaient été
trouvés sur la table de l'office..
'̃̃̃
Il n'est pas possible d'obtenir d'autres répon-
lue
the
bit
Vallleur»
ses du maître d'hôtel, qui se contente de hauts-
ser les épaules en jèfcasi de furieux re g ards du
côté de Courtois..
M. Albanel fait alors entrer Mme Sauvastre,
de chambre de 35»tae ïlémv.. qui dé-
cbtïe Rémy ctetsla chambre, à fteuf htases du ma-
tin,le 7 j,HiB>"et que,montant l'escalier derrière
le maître d'hôtel, elle ne l'entendit'pas pousser
lé cri de surprise qui eût été naturel, en- entrant
dans la chambre de son maître. Renard ne
montra de l'agitation et de l'inquiétude qu'après
avoir posé le plateau à la tête du lit de M.
Le^eraïtre m n'est -pas vrai et
qu'en apercevant le corps de M. Rémy, l'émo-
tion paralysa sa langue sur le moment.^
Ce détail D'offre d'ailleurs aucun intéreitt réel.
-M. Rémy fils est introduit à son tour. Il dé-
cîàré que tout de suite après la découverte du
cadavre, Renard le fit passer par la chambre de
Mme Rémy et lui montra les écrins vides qui
étaient jetés- à droite et à gauche en lui disant
Des cambrioleurs sont venus ici et.ont tout
emporté.»"
Et M. Rémy fils fait .remarquer que quelques
instants auparavant, adoptant une thèse diffé-
rente,- -Renard avait- essayé de faire croire à ses
cousins. ViaUaite quftM. Rémy:était mort d'une
congestion.
Renard nie alors avoir montré les écrins et
dit qu'il ne se souvient pas de ce qu'il a pu dire
à telle ou telle minute de la matinée au sujet
de la mort de son maître que cette mort l'avait
troublé comme .tout le monde dans la maison
et qu'on peut bien admettre qu'un homme ne
se souvienne pas des membres de phrases qu'il
a pu prononcer dans un pareil moment, d'au-
tant qu'on ne savait pas encore « de quoi il re-
tournait ».
Quelques autres questions de détail sont en-
core soulevées, mais pas plus que les précéden-
tes, elles n'apportent d'éclaircissement au mys-
tère dans lequel nous nous débattons. Les con-
frontations succèdent aux confrontations, et la
culpabilité de Renard n'en devient pas plus
évidente. Quand saura-t-on la vérité ?
On a dit, hier, que le docteur Vibert, appelé
à examiner Renard, n'avait relevé aucune
ecchymose sur le corps du maître d'hôtel. Cette
information serait de nature à faire croire que
Renard a été examiné ces jours derniers par le
médecin légiste. Or, rien n'est moins exact. Le
docteur Vibert a déposé, avant-hier, son rap-
port sur la direction, la nature et la profondeur
des blessures reçues par M. Rémv. L'examen du
corps de Renard remonte au lendemain même
de l'assassinat.du financier, et effectivement ce
jour-là nulle ecchymose ne put être relevée sur
le corps de Renard, non plus que sur celui de
Courtois, -qwi fut, en même temps, soumis la
même formalité. La constatations n'a donc pas
plus de valeur aujourd'hui qu'elle n'en avait le
Nous avons dit hier combien on avait atta-
ché d'importance au fait que Courtois était
gaucher et quelles présomptions d'innocence
on en avait déduit, un peu trop rapidement
peut-être en faveur de Courtois.
Là-dessus, quelques anciens agents de la
Sûreté éminents, M. Goron et M. Jaume no-
tamment, ont été priés de donner leur avis.
Je ne puis croire, a déclaré M. Goron,
qu'un criminel ait l'idée de se servir -de sa
main gauche pour dérouter la justice. Mais
les coups portés par un gaucher ne sont pas
hésitants, mais fermes, comme ceux d'un droi-
tier.
L'opinion de M. Jaume est identique.
On a fait autour de cette affaire un tapage
excessif, dit-il, et en pure perte, car on .sera
bien obligé de reconnaître un jour que cet as-
sassinat est le crime d'un gosse.
MM. Jaume et Goron sont clercs en la ma-
tière et l'on ne saurait dédaigner leur manière
de voir. G. Drouilly
A MARSEILLE
Cette Exposition, qui, au mois d'avril, s'ou-
vrit dans le plâtre et les décombres, a mamte-
nant pris sa figure définitive, et, revenant de
Marseille, c'est pour moi un plaisir de consta-
ter son éclatant succès.
Elle est charmante. Gaie, pimpante, toute
blanche, avec une allure distinguée, soignée,
bouchonnée, elle invite aux lentes promenades,
aux flâneries reposantes, et la société la plus
choisie Marseillais ou voyageurs de passage
y a déjà ses coins de prédilection. Des res-
taurants excellents y tendent, pour la fin des
jours chauds, leurs terrasses fraîches. Des at-
tractions multiples et choisies y attirent le pu-
blic. La sorcière Miloska dévoile sans répit le
passé, l'avenir et même le présent. Une femme
volante se meut dans l'espace, comme une
écharpe légère, sans point d'appui visible. Des
appareils merveilleux balancent les amateurs
d'émotions rares, à moins qu'ils ne les fassent
tournoyer dans l'air. Enfin, un théâtre remar-
quablement construit dont les plans sont dus
à l'architecte Morin-Goustiaux, et dont la direc-
tion a été confiée un Parisien renommé, M.
Paul Boyer, aidé dans sa tâche par M. Peter
Carin' le jeune et distingué co-directeur -du
Vaudeville, èffre au public, pour les soirs tiè-
des et pour les heures tristes du mauvais temps,
une double scène, dont l'une est en plein vent,
dont l'autre s'ouvre sur une élégante et vaste
salle close.
Les soirs de fêtes nocturnes et je vous prie
de croire qu'on ne lés épargne pas, car il y en
a au moins trois par semaine le coup d'œil
pour les spectateurs de la scène en plein air est
magnifique. En se retournant, ils ont à leur
droite le Grand Palais, splendidement illuminé,
du haut en bas de sa façade, par des cabochons
électriques disposés en quinconces à leur gau-
che, s'ouvre la vaste avenue d'entrée, dont les
portiques lumineux font aux visiteurs comme
une voûte d'étoiles devant eux, enfin, se dé-
ploie le monumental Palais de l'Energie, au
centre duquel tombent, se précipitent, s'élan-
cent, se dispensent, se volatilisent les gemmes
incomparables de fontaines lumineuses perfec-
tionnées.
Ce spectacle est magnifique, et, ne fût-ce que
par les merveilles d'éclairage réalisées là par
MM. Dubs et Cordier, les deux remarquables
commissaires généraux de l'Exposition, cette
œuvre justifierait son titre d'Exposition de l'E-
lectricité.
Mais je sens bien qu'en bornant ma descrip-
tion à ces attraits extérieurs, je ne donnerai dé
cette entreprise qu'une idée bien imparfaite.
C'est par des mérites plus nombreux et plus
dirécts qu'elle se légitime et qu'elle a obtenu le
succès. Il faut visiter, dans les deux palais
principaux, les stands qui s'y succèdent, pour
se rendre compte de l'effort qui a été accompli
et apprécier les résultats conquis. Ce que l'on a
voulu faire ici, c'est proprement de montrer la
force électrique dans ses applications les plus
diverses, les plus nouvelles, les plus pratiques.
La science électrique tâche de plus en plus de
domestiquer l'électricité et de l'assouplir aux
usages les plus familiers. C'est de son utilisation
possible à mille emplois divers que les organi-
sateurs ont voulu fournir la démonstration, et,
au cours de votre promenade, vous verrez
avec surprise fonctionner les appareils les plus
ingénieux, les plus frivoles, si je puis dire, à
côté de formidables machines capables d'em-
magasiner des courants de 300,000 volts, ou de
faire fonctionner des ventilateurs d'une puis-
sance inouïe, ou de soulever, au bout du bras
d'une grue géante, des poids formidables.
Nous reviendrons sur la diversité de cette
Exposition, qui mérite mieux qu'une descrip-
tion hâtive. Il ne faut pas que Marseille garde
le bénéfice des enseignements qu'elle comporte
ou des attraits qu'elle distribue. Il sera profita-
ble et agréable à tous ceux qui passent par
Marseille de s'y arrêter un peu afin d'aller voir
les merveilles réunies au Prado. Ils y accéde-
ront le plus commodément du monde, grâce à
un réseau de tramways que Paris peut envier
à Marseille, et qui est d'ailleurs dirigé par l'un
des commissaires généraux de l'Exposition, M.
Dubs. Et puis ils passeront au frais, en bonne
compagnie, quelques heurts charmantes en un
site délicieux.
Coulisses politiques
Travaux budgétaires
Supression èe-ïïpcheforl et de Lorienl
Bêlais le dépa.rt des Chambres, te commission. du
bugel liège en peirman-enêe au Palais-Bourbon A
cette heure elle a déjà examiné les budgets dè l'in-
férieur, desraét&iïes-.fitraiigères, du travail, des tra-,
vaux publies, 'du commerce, de la justice, de l'iïis-
treeliom publique, des conventions, des beaux-arts,
des services pénitentiaires, de la guerre et de la ma-
SU;T- chacun de ces ïradgefcs elle a réalisé un ser-
̃̃ taitt" nombre d'économies. Mais quelques-unes, ao-
tamment au budget de la guerre, ont été absorbées
et au delà par une augmentation de un million des-
tiïiéô à -cette double réforme augmentation des sa-
îaires et diminution des 'heures de 'travail des ou-
̃ vriers des étabUssemeate milMaises.
'Au mini'stère '-de lïntérieur, là quei&tioirttes- sotts--
préfets a été réservée.
Mais la.1- décision, la -plus importante prise par la
commission du. budget est là suppression en tant
que ports militaires, des ports de et de Le-
rient. Ge dernier serait «oiinservé comme établisse-
ment de coiisteuction.. Quant à Roehefori, ,la liquida-,
tion des services de ce.ç.or-t serait. progressivement
poursuivie., mais ils une
Cette décision* entraînera- tme série- de réductiôae-
qui seront La Chambre ra-
tifiera-t-sllle cette décision ? Cela n'est pas certain.
On sait que l'année dernière une iloi organique de la
marine avait été demandée par le rapporteur géné-
ral de la commission, du budget. Si cette loi eût
existé, Ja co:m«Lission n'aurait .pas pu -prendre par
vaie budgétaire une mesure aussi intéres santé il
eût fallu en effet une proposition de toi spéciale.
La commission du budget ne compte pas avoir
achevé sa tâche avant la fin de la semaine prochai-
ne. Le budget des recettes et la question de l'équi-
libre vont occuper ses dernières séances.
a
Révolutionnaire
La grève générale de heures est décidé e.
50,000 manifestants à DraveH-
Vignenx. Ceux qui -chôme-
ront et ceux qui n& chô-
meront pas»
La fameuse grève générale de vingt-quatre-
heures dont Paris est menacé depuis le mee-
ting du manège Saint-Paul, au lendemain des
incidents sanglaaits de Draveil-Vigneux, cet
essai de grève générale que les secrétaires des
syndieats affiliés à l'Union des syndicats de, la.
Seine adoptèrent également lors du meeting
aux lanternes organisé à la Bourse du travail,
est fixé' à aujourd'hui jeudi.
Les membres de la Fédération du bâtimerit,
qui comprend trente-quatre corporations, se
sont réunis secrètement la nuit dernière, dans
une salle de la rue Chariot, loin de la Bourse
du travail^ loin des fâcheux, et à la suite d'une
longue discussion à laquelle ont pris part les
principaux meneurs de la C. G. T. et de l'Union
des syndicats, la grande mobilisation révolu-
tionnaire a été décidée mieux que cela en-
core, la date officielle en a été arrêtée. Et aussi-
tôt a été rédigé un appel « aux travailleurs du
bâtiment», que dès hier matin les afficheurs
ont placardé sur les murs de Paris. Cet appel
dit ceci
A la suite des nouveaux événements qui se sont
déroulés à Draveil, dans la journée du lundi 27 juil-
let, les organisations parisiennes du bâtiment ont
confirmé leurs décisions précédentes en décrétant
la grève générale de vingt-quatre heures.
En conséquence, les travailleurs de toutes les cor-
porations du* bâtiment doivent abandonner le tra-
vail mercredi soir pour ne le reprendre que le ven-
dredi matin et se rendre à la manifestation qui aura
lieu le jeudi 30 juillet/àxteux heures de l'après-midi,
à Draveil-Vigneux..
La Fédération compte sur la discipline de tous
pour donner à cette le -Caractère
qu'elle comporte.
Vive la solidarité ouvrière
Le bureau .de là.Féd'éraHioïi,
ROUSBELOT, PÉRICW, CtÉMEOT.
Briqueteurs, Bâtiment de Charentom, Cimentiers,
Canreleurs, Charpentiers, Doreurs sur bois, Cou-
vreurs-Plombiers, Zingueurs, Encaoistiqueurs, En-
seigne, Fumistes, Granitiers, Maçonnerie et Pierre,
Maçons d'art, Monteurs, Poseurs -de stores, Menui-
siers, Marbriers, Monteurs-Levageurs, Orhemaais-
tes, Parqueteurs, Paveurs et Aides, Paveurs en bois,
Peintres de la Seine, Persiennes en fer, Scieurs de
pierre dure, Scieurs de pierre tendre, Sculpteurs,
Serruriers, Stucateurs, Tailleurs de pierre, Rava-
leurs, Terrassiers, Fourniers, Scieurs de long.
Tous les travailleurs du bâtiment auxquels
s'adresse l'appel de la Fédération se montre-
ront-ils assez disciplinés pour « donner à cette
,manifestation le caractère qu'elle comporte » ?
On peut en douter, malgré l'affirmation des
promoteurs du mouvement qui, hier après-
midi, prétendaient que seuls les « jaunes
n'observeront pas le mot d'ordre.
C'est vainement que nous avons essayé d'ob-
tenir quelques indications sur ce qui se pas-
sera aujourd'hui. Les secrétaires des syndi-
cats, les gréviculteurs de marque se sont refu-
sés à toute interview, se bornant à répondre
Rien, vous ne saurez rien. Nous avons ré-
solu de nous taire, n'ayant, d'ailleurs, aucune
déclaration à faire à la presse.
Une question, une' seule les boulangers
et les électriciens, qui avaient décidé en prin-
cipe dé se joindre au mouvement par esprit de
solidarité, chômeront-ïls également? En un
mot, Paris sera-t-il privé pendant vingt-quatre
heures de pain et de lumière électrique?
Vous le saurez demain pour le moment,
impossible de vous dire quoi que ce soit à ce
sujet.
Pendant toute la journée et la soirée, les
chefs de la Bourse du travail se sont très vive-
ment agités et l'agitation n'a pas été moindre
-.à la Maison des fédérations, d'où le mot d'or-
dre de cessation de travail est parti.
Les réunions ont succédé aux réunions afin
d'examiner la question de la grève et d'arrêter
définitivement l'ordre de la manifestation les
tailleurs de pierre et ravaleurs ont été convo-
qués ̃ à l'Alcazar d'Italie les maçons, les ou-
vriers menuisiers, les paveurs et aides, et les
peintres en bâtiment, se sont réunis dans leurs
sections respectives, et' une assemblée corpora-
tive du bâtiment a été tenue à la salle Nouly,
boulevard de la Villette.
Partout, l'ordre du jour de la Fédération du
bâtiment, soutenu par les orateurs habituels
de ces meetings, à été acclamé d'enthousiasme.
Mais on sait ce que signifie ces manifesta-
tions. enthousiastes. Ce matin, ce sera au
tour des ouvriers boulangers de se prononcer
il est hors de doute que, encouragés par le ci-
toyen Bousquet, ils' décideront tout ce que le
gréviculteur de la boulangerie leur. proposera,
et il est hors de doute également que les four-
nils ne seront que partiellement abandonnés
par ceux-là mêmes qui pousseront les cris de
« Vive la grève » les plus énergiques.
D'autre part, le syndicat général des garçons
de magasins, cochers-livreurs, a convié ses
adhérents à apporter un grand effort de soli-
darité, afin de seconder le mouvement de pro-
testation de la Fédération du bâtiment, en as-
sistant à la manifestation.
Le syndicat des jardiniers a invité tous ses
adhérents à cesser le travail aujourd'hui et à
se pendre à li heures du matin au bureau
du syndicat pour prendre les mesures que
comporte la situation.
Les fumistes industriels ont décidé de leur
côté de se rendre à lïraveil. Des secours se-
ront distribués à cet effet aux syndiqués qui
se trouveraient dans la gêne par suite de la
grève. Au retour, ils ont l'intention de mani-
fester devant les domiciles des « renards » et
dé certains entrepreneurs.
La Fédération nationale des travailleurs de
l'alimentation a adressé également une pro-
testation, dans laquelle elle déclare qu'à cha-
que période de répression gouvernementale
des militants de la Fédération sont arrêtés, tel
Métivier, secrétaire de la Chambre syndicale
des biscuitiers. Le comité fédéral se réunira
vendredi.
Le gros des troupes de la Fédération du bâti-
ment se composera très certainement des re-
crues ordinaires de la C. G. T., les sans-travail,
d'autant plus nombreux à l'heure actuelle que
le lock out progressif des entrepreneurs de tra-
vaux publics a réduit au chômage 42 0/0 des
ouvriers de cette corporation. Aux sans-travail,
qui n'ont rien de mieux à faire que de se pro-
mener, se joindteni 4tielques centaines d'ou-
vriers toujours désireux" de saisir la moindre
occasion de quitter tes chantiers ou l'atelier.
~B± cela permettra aux partisans de la grève
générale de triompher bruyamment et de s'é-
crier avec un geste de menace
-Il nous suffit de 'lever le doigt pour mobi-'
liser 50,000 travailleurs. Voilà les forces dont
nous disposons
Quoi qu'il en- soit, conaane, selon le principe
de M. Lépine, il vaut mieux prévenir que ré-
primer, des- mesures spéciales d'ordre et de sur-
veillance seront prises dès ce matin à la pre-
mière heure. Le préfet de police s'est entretenu
de la situation avec le président du conseil, mi-
nistre de l'iaterieur. De. retour à so» cabinet du
boulevard du Palais, il a eu une longue confé-
rence avec MM. Touny, directeur de la police
municipale Mouquin, directeur des recher-'
ches le colonel de la garde municipale et les
commissaires divisionnaires.
Tous les chantiers seront placés sous la sur-
Yeillance des agents et des gardes municipaux
et les abords de la gare de Lyon seront occupés
militeirement en prévision de désordres qui
pourraient se produire au départ, des trains de
la, ligne de Juvisy.
A la préfecture de police, an ne prévoit rien
de-grave à Paris, puisque te rendez-vous des
grévistes de 24 heures est fixé à Draveil.
Reste à savoir s'ils pourront y parvenir. On
dit que les routes seront barrées par les trou-
pes et que les manifestants parisiens qui vou-
dront accomplir le trajet à pied se verront ar-
rêtés avant d'arriver à Draveil, où le sous-pré-
fet de Corbeil, d'accord avec le préfet de Seine-
et-Oise, a prescrit un service des plus rigou-
reux.
Dès hier matin, les terrassiers et carriers.
d'Evry-Petit-Bourg, Juvisy, Villeneuve-te-Roi,
Villeneuve-Saint-Georges, Villeneuve-Triage et
Chamararide ont été prévenus par des émissai-
res qui se sont rendus sur les chantiers pour
porter la consigne.
La réunion quotidienne du matin n'a pas eu
lieu. Celle de l'après-midi a été tenue sous le
hangar habituel, route de Paris. Il n'y a été,
naturellement, question que de la manifesta-
tion d'aujourd'hui, sur laquelle les orateurs ont
fourni les renseignements les plus fantasti-
ques
De Paris, cinquante mille camarades sont
annoncés en comptant ceux qui depuis le
commencement de notre résistance sont de
coeur avec nous et-nous secondent en toutes cir-
constances, nous serons soixante-quinze à qua-
tre-vingt mine. Tous protesteront contre les
brutalités gouvernementales, contre la tyrannie
patronale tous réclameront le droit à la vie
au nom de la solidarité sociale.
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grève Vive la révolution sociale » tandis
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LA TURQUIE CONSTITUTIONNELLE
Les craintes du ,lendemain
On commence à se ressaisir à Constantinople
;et à envisager .plus froidement les cpnséquen-
ces de la révolution pacifique qui vient, en l'es-
pace de vingt-quatre heures, de transformer la
Turquie. Or, le résultat de cet examen amène
à constater que le geste libéral une fois accom-
pli, il reste encore de sérieuses difficultés, de
délicats problèmes à résoudre, de graves pé-
rils à écarter.
Comme il était à prévoir, en effet, le parti
libéral, grisé par sa facile victoire, devient exi-
geant. Après .avoir manifesté sa reconnaissance
au Sultan, en de bruyantes acclamations, il ré-
clame aujourd'hui le bannissement de la cama-
rilla du. palais. Et l'on a l'impression que le
pouvoir n'est plus qu'un instrument docile aux
mains du peuple il s'ensuivra fatalement que
les abus qui, autrefois, venaient d'en haut,
viendront désormais d'en bas c'est le despo-
tisme à rebours que préparent à la Turquie les
événements actuels, au train où ils marchent.
et ce despotisme-là, c'est le danger de demain.
Qu'adviendra-il, en effet, le jour où le gou-
vernement se verra dans l'obligation d'appor-
ter à cette Constitution de 1876, hâtivement
adoptée parce qu'elle était la seule que l'on
eût sous la main, les modifications indispen-
sables qui rendent son application possible ?
Qùràdv.iendra-t-il lorsque Arméniens et musul-
mans, Grecs et 'Albanais, lorsque toutes les
',races, toutes les religions, momentanément
unies dans une même aspiration, dans une
même allégresse, se retrouveront face à face
avec le souci de leurs intérêts individuels ? II
est certain que le principe constitutionnel est
dorénavant un fait acquis et que l'on ne pourra
plus retourner en arrière. Le serment que le
Sultan a prêté avant-hier sur le Coran l'engage
vis-à-vis du Prophète et vis-à-vis de son peuple
il payerait un parjure de sa vie, et il y tient.
Aussi bien, dans l'intérêt même de la Tur-
quie, serait-il à souhaiter que le parti jeune-
turc modérât son ardeur et qu'il fît crédit au
gouvernement, au moins jusqu'à la réunion du
Parlement, de sa bonne volonté.
TROP DE MANIFESTATIONS
Constantinople, 29 juillet.
Une décision du conseil des ministres., sanction-
née par un iradé impérial, s'exprime ainsi
« Le Parlement ayant été convoqué pour le 1er
novembre, une amnistie générale ayant été pro-
mulguée et le Sultan ayant ainsi montré ses sen-
et ses bonnes intentions pour l'observation
T\
d? continuer les manifestations, qui ne font qu'en-
traver les affaires.
Pendant toute la journée d'hier, il y a eu des
symptômes de grande nervosité, de grande inquié-
tude et même d'anxiété, il Yildiz-Kiosk, par suite
de la réclamation du parti constitutionnel, qui de-
mande le bannissement de la-camarilla du palais.
Aujourd'hui, on est plus calme, quoique l'on crai-
gne des 'roubles au cas où le Sultan mettrait trop
de retard à satisfaire la volonté populaire.
On croit cependant que le Sultan finira par faire
quelques concessions, autrement les manifestations
populaires de loyalisme pourraient bien se trans-
former en manifestations d'hostilité dangereuse
pour le trône.
Depuis dimanche soir,' le grand-vizir et Kiamil
pacha sont restés au palais et y ont passé une
grande partie de la nuit.
Il est probable que quelques-uns des hommes
qui étaient les plus désignés à la colère populaire
ont cherché leur salut dans la fuite ou ont demandé
un refuge aux ambassades étrangères.
On a des preuves très marquées du ressentiment
qu'éprouve la population contre les agents réfor-
mistes étrangers et l'opinion qui domine c'est que,
étant donné le régime constitutionnel, les puissan-'
ces vont abandonner entièrement Ieilrs projets de
réformes et vont retirer leurs agents.
En somme, la situation est inquiétante cepen-
dant, on espère que les meneurs du mouvement
montreront quelque modératioh dans leurs exigen-
ces et empêcheront ainsi qu'on verse le sang.
LA CIRCULAIRE SES JEUNES-TURCS
Une circulaire lancée par le parti constitutionnel
énumère les révocations récentes des fonctionnai-
res y compris celles d'Izzet pacha, qui ont eu lieu.
La circulaire ajoute que tous ceux qui se sont
placés entre le souverain et son peuple devront
être révoqués. On souhaite ardemment, cependant,
que le bureau de la Ligue reste dans les limites de
la modération et se contente pour le moment de
l'immense succès déjà obtenu.
LES ÉLEGTIONS
Les journaux turcs publient une décision du con-
seil des ministres suivant laquelle le ministère de
l'intérieur est chargé,de faire procéder aux élec-
Armand Villette
René d'Aral
tions pour lé Parlement et d'appliquer l'amnistie
Les sentiments' âe reconnaissance ée la popula-
tion pour la convocation du Parlement et la conces-
sion d'une amnistie ont été transmis au Sultan e&
ont été ^accueillis par lui, satisfaction. Comme
on a déjà fait savoir à la population que. la Consti-i
tution serait intégralement appliquée, le conseil des
ministres a déclare que les manifestations n'ont
plus de raison d'être et doivent cesser.
La préfecture fait savoir officieliement que les
autorités municipales dressent les listes d'électeurs.
La première annonce d'une candidature est cela
du inullah Sahib, qui, avant te rétablissement de
la Constitution, fut ilénoncé par Ismaïl-Mahir pay
cha cette candidature a de nombreux partisans.
Suivant certains journaux, le ministre de l'inté»
rieur a demande la modification de la loi électo-
rale.
Les.journaux turcs annoncent que prisonniers
politiques ont été remis hier en liberté parmi eux
se trouvent un certain nombre d'Arméniens. .•̃_
Le ministre de l'intérieur a déclaré, hier, à tin
journaliste turc que la nomination du ministre de
la police avait été une faute et qu'il saisirait au jaur-
d'hui de la question le conseil des ministres. Quel-
ques hauts fonctionnaires dé la police ont été des-
¡'La peMttictue de la triple entente
LES TOASTS DE REVAL ET LE DISCOURS DE SIR EDWARD
GREK -*• L'IMPRESSION EN ALLEMAGNE
Un.fait s&marquable à constater..Poar la pre-
ïnière fois,_ l'AHemagiïë :a. aooaei'M avec calme les
Reval sont considérés comme des témoignages in-,
conte-stables des sentiments pafiàiques qui animent
îes deux pays. De même, le discours de sir Edward
Grey a produit une très bonne impression.
Le Lokal Anzeiger, en conclusion d'un article ins*
piré, écrit que le point culminant de la tension en
Europe meut être considéré comme heureusement
défpass"é. La paix internationale parait plus que ja-
mais assurée.
Pour le Tageblall, les déclaration de sir Edward
Grey sont .une des manifestations de ces mors der-
niers dont il y a te plus ù se réjouir.
La Post écrit que la paix mondiale est a nouveau.
assurée pour quelque temps. Il dépend maintenant
des sultans du Maroc et de Turquie que le ciel poli-
tique reste sans nuage au moins jusqu'à la fin de
l'année.
La Gel'mania, organe du centre, faât quelques ré-
serves.
APRÈS L'ENTREVUE DE REVAL
Reval, 29 juillet.
Le yacht impérial le Slandart a quitté ce matin la
rade de RevaQ, ayant à bord l'empereur et l'impé-
ratrice de Russie."
Commentant les toasts .de Rêvai, les journaux
russes constatent que, s'ils ne contiennent rien de
nouveau au point de vue de la politique mondiale^,
ils confirntent encore une fois la fidélité de la Franche
et de ,la Russie à leurs obligations mutuelles et la:
solidité inébranlable de. leur alliance.
La .presse estime que ces toasts feront vne excèl*
olarations résolument pacifiques faites parlêâ-^
chefs de deux Etats-. puissants et silencieusement ap-
prouvées -par un troisième Etat non moins puis-,
saut, ne «peuvent que calmer l'opinion publique dans
l'Europe agitée par Jes événements des Balkans, de
la Turquie et par les autres questions susceptible!»
de menacer ¡la paix:
Le retour de Guillaume Il
Swinemunde, 29 juillet.
Le- HohenzoUern., ayant bord l'empereur d'Alle-
magne, est arrivé ce matin à huit heures et demie,
escorté par le Sleipner. II a été salué par les batte-
ries du port. Le croiseur Stetlin le suit.
Les fêtes de Québec
DÉPART DU PRINCE DE GALLES POUR L'ANGLETERRE
Québec, 29 juillet.
Hier, à huit heures du soir, le prince de Galles
s'est rendu sur le croiseur Exmoulh, à bord duquel
il a donné un dîner d'adieu de soixante couverts.
Au nombre des invités, se .trouvaient les amiraux
français, anglais et américains, sir Wilfrid Laurier
et ses ministres.
Le cuirassé Inctoniptable, ayant le prince de Gal-
les il bord, est parti ce matin l'aube pour -l'An*
;gleterre.
La prochaine entrevue d'Edouard Va et de
François-Joseph
29 juillet.
Seîon'la Correspondance politique, le roi Edouard
arrivera à Ischl, de 13 août. Il y séjournera vingt-
quatre heures. Le roi sera accompagné du sous-
secrétaire d'Etat aux -affaires étrangères, sir Ci.
Hardinge..Le ministre des affài-res étrangères, œ.
d'^Lrentha], ainsi que les ambassadeur», le con1te
Me'nsdorff et sir E. Goschen, assisteront il l'entre..
vue.
Un troisième parti politique aux Etats-Unis
NOUVELLES CANDIDATURES A LA PRÉSIDENCE
Chicago, 29 juillet.
La Convention du parti indépendant a adopté
comme candidats la présidence et la vice-prési-
dence, MAI. Hisgen, du Massachussets, et Temple-
Graves, de la Géorgie, respectivement.
Le bureau du conseil municipal de Paris
à Christiania
Christiania, 29 juillet.
Le président et le vice-président du conseil mu-
nicipal de Paris sont arrivés cet après-midi, à
2 h. 53. Ils ont été reçus à la gare par M. Delavaud,
ministre de France, et par le président et le vice-
président du conseil municipal de Christiania, qui,
leur ont souhaité la bienvenue.
Le Verdens Gang publie un article de bienvenue
en l'honneur du président et du vice-président du.
conseil municipal de Paris.
L'Informé
.ABONNEMENTS DE SAISON
Le GAULOIS, qui désire toujours être agréable à ses
lecteurs en déplacement d'été, accepte des abonnements
de saison partant de n'importe queue date et finissant
au gré de l'abonné.
Le prix de ces abonnements se calcule raison de
15 centimes par jour pour les départements et de
centimes pour l'étranger.
Toute demande d'abonnement de saison doit être
accompagnée du montant de l'abonnement en un man-
dat postal.
NOS INFORMATIONS.
Température
La pression barométrique a «necre monté sur
l'ouest dé l'Europe..
En France, un temps nuageux et f;rais est proba-
ble avec quelques averses dans l'Est.
Hier, à Paris, pluie dans la matinée. Thermomè--
tre, 21°. Baromètre, en hausse, 770 mm.
NOUVELLES RELIGIEUSES
Une manifestante catholique de Montpellier en correct
tionnelle. Toute la police et la gendarmerie de Mont-
pellier avaient été mobilisées pour la camparution devant
le tribunal correctionnel de Mme Josè-plw; Noyer, âgée de
3-i oas, qui, dimandre soir, après la distribution des prix
aux élèves des écoles libres, au cours de la .manifestation
des eatholiqiu-es, avait crié « Vive la liberté » Arrêtée
immédiatement pour ce cri a subversif », elle avait été'
écrouée à la maison d'arrêt.
L'incu'lpéc a reconnu le fait elle a été défendue par,
M' Louis-Guibal, conseiller général de l'Hérault et conseil-
ler municipal de Montpellier, ancien bâto'nnrér de !'ordré
des .avocats. Le défenseur, dans la péroraison de son élo-
quente plaidoirie, où il a protesté avec indignation contre
l'arrestation d'une personne dont le seul crime a été d'ac-
dtamer la liberté, :a demandé l'acquittement de sa cliente,
en insistant sur ce fait que Mme Noyer avait été littérale-
ment passée à tabac par les agents, dont la brutalité a
été révoltante.
Le tribunal a condaimné Mime Noyer à vingt-quatre
heures de prison, avec sursis, et à 25 francs d'amende.
NOUVELLES MILITAIRES
Prise d'armes. Samedi, à 1 heure 45, prise d'amies £
l'Ecole militaire, cour Moi'land, pour ln remise des déco-
ratians accordées aux officiers de réserve et de teri'itO'
ria!e,-à -l'occasion du H juifflet.
FAITS DIVERS
L'ORAGE DE mardi
L'orage qui a éclaté mardi, vers midi,dans
la région parisienne, a causé des ravages con-
sidérables dans la grande banlieue, notamment)
dans la région de Versailles, où les récol.
tes ont beaucoup souffert. Au Grand et au Petit Tria·
non les dégâts paraissent être importants.
A Bièvres, des rafales de vent ont enlevé plu:
sieuns toitures. Une charrette, dans laquelle se trou-»
vaient trois personnes, a été complètement retour,
née à Bois-d'Arey les voyageurs ont été quelque
peu contusionnés. L'ouragan a sévi également aveoi
une grande intensité à Coulommiers et dans les en.
virons. Le vent, la pluie et la greie ont occasionné'
de grands dégâts dans lés vergers et les champs,
où tes travaux de la moisson étaient déjà commen-.
cés. Dans la commune de Vaudoy, un hangar a été
soulevé par le cyclone des toitures ont été arra.
chées et de nombreux arbres ont été renversés. Lea
communications téléphoniques ont été LnteiTonu
pies dans beaucoup d'endroits.. •
Dans la matinée, un orage avait éclaté à la ït
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