Presse et revues
476 pages
J’ai eu l’honneur, avec M. Sardou, de collaborer à l’idée première de
cette décoration murale, dont vous voyez le sujet: la montagne et les
troupeaux, la forêt, les champs avec les travailleurs de la terre, la mer
avec ses pêcheurs, tels sont les motifs naturels, d’une simplicité large
et synthétique, qui présentent aux yeux des tout petits une première
image du vaste monde.
Comparez celte salle aux geôles d’autrefois, et dites si les enfants les
plus réfractaires ne doivent pas fréquenter assiduement une école aussi
gaie, aussi pimpante que celle-ci.
Une autre idée nous est venue, que nous avons acceptée avec enthou
siasme, que M. Sardou a faite entièrement sienne, par la façon dont il
l’a étudiée et mise à exécution : tout à l’heure, nous avons fait à l’exté
rieur de l’école une petite inauguration silencieuse ; il s’agissait d’une
plaque de marbre sur laquelle ont été gravés le plan de l’ancien Temple
et, au-dessous, le plan de cette région de Paris, telle qu’elle existe aujour
d’hui.
Quand les enfants sortiront de l’école maternelle, ils auront sous les
yeux une illustration, en quelque sorte, de l’histoire du quartier, qui est
pour eux, ne l’oublions pas, une petite patrie. Car ici les familles, plus
qu’ailleurs stables, moins qu’ailleurs errantes au gré de locations hasar
deuses, naissent, vivent, travaillent et se perpétuent dans des limites
aussi nettes que celles de nos industrieuses cités provinciales.
L’ancien Temple ! Vous savez quels souvenirs évoquent ces deux mots.
C’est ici que s’élevait, environnée des vastes bâtiments dont l’ensemble
formait comme une cité autonome, la double tour massive et fortifiée du
Temple. Ici habitait, dès le xm* siècle, le grand-maître des Templiers
et, après la destruction de l’Ordre, le grand-maître des chevaliers de
Malte, avec ses dignitaires et la population inféodée. Ici, les rois de
France mirent plus d’une fois leur trésor, et même leur personne, à
l’abri d’un coup de force, derrière les murailles indestructibles. Ici, avec
Louis XVI, commença l’agonie de l’ancien régime; ici enfin .peu d’années
avant la démolition de la tour, furent détenus le général Moreau, Georges
Cadoudal, Pichegru, qui s’y donna une mort atroce.
Comme vous le voyez, le lieu où nous sommes est chargé d’histoire ;
et voilà bien de quoi ravir l’imagination curieuse de M. Sardou, qui est
un chercheur et un érudit.
Nul n’était mieux désigné que lui pour préparer ce travail historique
exécuté sous la direction du Comité des Inscriptions parisiennes, de la
Commission du Vieux-Paris et, notamment, du savant M. HofTbauer ;
M. Pierre Sardou ne faisait ici que suivre une tradition héréditaire ; et
vous avez tous un souvenir plein d’admiration pour son père, M. Victo
rien Sardou, qui a honoré l’art dramatique français, et pour qui l’histoire,
si diversement curieuse, de la grande cité parisienne n’avait, je crois
bien, plus beaucoup de secrets.
Je suis heureux que son fils ait continué celte tradition familiale et
attaché son nom à une œuvre où se résume l'histoire de notre vieux
quartier.
Le sculpteur Pigalle, natif de la rue Meslay
Dans le feuilleton des Débats du 10 février 1914, M. André Michel
consacre un article au second centenaire de Jean-Baptiste Pigalle.
cette décoration murale, dont vous voyez le sujet: la montagne et les
troupeaux, la forêt, les champs avec les travailleurs de la terre, la mer
avec ses pêcheurs, tels sont les motifs naturels, d’une simplicité large
et synthétique, qui présentent aux yeux des tout petits une première
image du vaste monde.
Comparez celte salle aux geôles d’autrefois, et dites si les enfants les
plus réfractaires ne doivent pas fréquenter assiduement une école aussi
gaie, aussi pimpante que celle-ci.
Une autre idée nous est venue, que nous avons acceptée avec enthou
siasme, que M. Sardou a faite entièrement sienne, par la façon dont il
l’a étudiée et mise à exécution : tout à l’heure, nous avons fait à l’exté
rieur de l’école une petite inauguration silencieuse ; il s’agissait d’une
plaque de marbre sur laquelle ont été gravés le plan de l’ancien Temple
et, au-dessous, le plan de cette région de Paris, telle qu’elle existe aujour
d’hui.
Quand les enfants sortiront de l’école maternelle, ils auront sous les
yeux une illustration, en quelque sorte, de l’histoire du quartier, qui est
pour eux, ne l’oublions pas, une petite patrie. Car ici les familles, plus
qu’ailleurs stables, moins qu’ailleurs errantes au gré de locations hasar
deuses, naissent, vivent, travaillent et se perpétuent dans des limites
aussi nettes que celles de nos industrieuses cités provinciales.
L’ancien Temple ! Vous savez quels souvenirs évoquent ces deux mots.
C’est ici que s’élevait, environnée des vastes bâtiments dont l’ensemble
formait comme une cité autonome, la double tour massive et fortifiée du
Temple. Ici habitait, dès le xm* siècle, le grand-maître des Templiers
et, après la destruction de l’Ordre, le grand-maître des chevaliers de
Malte, avec ses dignitaires et la population inféodée. Ici, les rois de
France mirent plus d’une fois leur trésor, et même leur personne, à
l’abri d’un coup de force, derrière les murailles indestructibles. Ici, avec
Louis XVI, commença l’agonie de l’ancien régime; ici enfin .peu d’années
avant la démolition de la tour, furent détenus le général Moreau, Georges
Cadoudal, Pichegru, qui s’y donna une mort atroce.
Comme vous le voyez, le lieu où nous sommes est chargé d’histoire ;
et voilà bien de quoi ravir l’imagination curieuse de M. Sardou, qui est
un chercheur et un érudit.
Nul n’était mieux désigné que lui pour préparer ce travail historique
exécuté sous la direction du Comité des Inscriptions parisiennes, de la
Commission du Vieux-Paris et, notamment, du savant M. HofTbauer ;
M. Pierre Sardou ne faisait ici que suivre une tradition héréditaire ; et
vous avez tous un souvenir plein d’admiration pour son père, M. Victo
rien Sardou, qui a honoré l’art dramatique français, et pour qui l’histoire,
si diversement curieuse, de la grande cité parisienne n’avait, je crois
bien, plus beaucoup de secrets.
Je suis heureux que son fils ait continué celte tradition familiale et
attaché son nom à une œuvre où se résume l'histoire de notre vieux
quartier.
Le sculpteur Pigalle, natif de la rue Meslay
Dans le feuilleton des Débats du 10 février 1914, M. André Michel
consacre un article au second centenaire de Jean-Baptiste Pigalle.
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