Titre : Journal de l'agriculture
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-07-01
Contributeur : Barral, Jean-Augustin (1819-1884). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344446827
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1873 01 juillet 1873
Description : 1873/07/01 (T3,A1873)-1873/09/30. 1873/07/01 (T3,A1873)-1873/09/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5323855x
Source : Académie d'Agriculture de France, 2019-208614
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2019
350 SOCIÉTÉ CENTRALE D’AGRICULTURE DE FRANCE.
Enfin, dans sa carrière industrielle, il rendit à l’agriculture des services hors ligne,
en s’appliquant à perfectionner et à inventer des procédés mécaniques desiinés à ré
soudre quelques-unes des questions les plus utiles pour les exploitations rurales.
« M. Pierre-Amédée Durand était né à Paris le 15 mars 1789. Merveilleuse
ment doué pour les arts, il remportait dès 1810, à l’âge de 21 ans seulement, le
grand prix de gravure en pierres fines, et il devenait pensionnaire de i’Acaiémie à
Rome. Pendant son séjour en Italie, il visita Naples. Quoiqu’il fût bien jeune, le
roi Mùrat lui confia l’exécution de son buste et des bustes des deux princesses ses
enfants. Nos Musées possèdent deux médailles très-remarquables dues à son burin,
colle du Simplon et celle de l’embarquement de l’empereur Napoléon I er à bord
du Bellérophon. Parmi les nombreux ouvrages de sculpture qu’on lui doit, il faut
citer la statue de la Religion, faisant partie du monument élevé à la mémoire du
duc d’Enghien, dans la chapelle de Vincennes.
* Quelques années après son retour de Rome, M. Amédée Durand fut conduit
à partager son temps entre les œuvres d’art et les travaux de grande construction
de machines. Il fit bientôt preuve d’un remarquable esprit d’invention. A l’Expo
sition des produits de l’industrie en 1823, le jury lui décernait une médaille pour
une nouvelle presse d’imprimerie, ayant pour avantage de diminuer le nombre des
ouvriers employés dans les anciennes presses, et de beaucoup augmenter la vitesse
du tirage. Son nom se trouve également attaché au perfectionnement des appareils
employés pour l’élévation de l’eau, et on lui doit l’invention d’un moulin à vent
très-remarquable, se réglant lui-même, et qui est encore employé avec succès
dans plusieurs pays pour puiser de l’eau à de grandes profondeurs, et alimenter des
villages ou des exploitations agricoles^qui naguère manquaient complètement, pen
dant plusieurs mois de l’année, de l’eau nécessaire à leurs besoins.
« M. Amédée Durand fut appelé au Conseil d’administration de la-Société d’en
couragement pour l’industrie nationale dès 2830; depuis plusieurs années il en a
été un des vice-présidents. Il fut élu membre de la Société centrale d’agriculture
en 1849, en remplacement du comte de Lasteyrie dans la section de mécanique
agricole et des irrigations. Nous nous souvenons tous des soins méticuleux qu’il
apportait dans l’examen des machines sur lesquelles il a fait souvent d-es rapports
du plus haut intérêt. Il recherchait la simplicité et la rusticité qu’il savait combi
ner avec une certaine élégance. Il était extrêmement assidu à nos séances; car il
n’a jamais accepté aucune fonction ni aucun titre, sans remplir scrupuleusement les
devoirs qui en sont la conséquence.
« Quoique parvenu à l’âge de plus de quatre-vingts ans, il ne voulut pas quitter
Paris, lorsque l’invasion allemande vint menacer nos murailles. Il y demeura avec
sa noble compagne qui, durant quarante années, a été le témoin et le conseil de
sa vie, toujours employée au bien public. Pendant ce triste et terrible hiver, il'
supporta avec courage et résignation les souffrances imposées à la population. Il
venait travailler avec nous dans nos réunions hebdomadaires. Il fit même alors
1’mvention d’un outil destiné à diviser les os en fragments assez petits pour être
mieux accessibles aux agents propres à en extraire les parties utiles à l’alimenta
tion. Il s’occupa aussi, en ces temps malheureux, du perfectionnement de la pa
nification. Quant à sa douleur patriotique en présence des cruels événements qui
ont éprouvé la France, elle fut profonde, et certainement elle a hâté sa mort.
n’est donné à la plupart des hommes. Mais sa robuste constitution, jointe à un
sévère régime, semblait nous promettre qu'il resterait parmi nous plus longtemps.
Il déclina rapidement sous le coup des événements qui, en frappant la France,
atteignaient son cœur. En lui disant ici un dernier adieu, au nom de ses confrères,
nous pouvons proclamer qu’il laisse de bons exemples à suivre pour les jeunes gens
à qui il appartient maintenant de relever la France. Le travail constant en vue
de [ intérêt général, le dévouement aux idées généreuses et libérales, ce sont les
vertus qu’il a pratiquées et pour lesquelles sa mémoire demeurera chère à tous ceux
qui l’ont, connu. Il a mérité de reposer en paix et d’être béni dans l’éternité. »
M. le Président remercie M. le Secrétaire perpétuel d’avoir si bien
exprimé les sentiments et les regrets de la Société, et après des obser
vations de divers membres qui se plaignent de n’avoir pas été pré
venus à temps pour assister aux obsèques, il est décidé que des mesures
seront prises pour que dorénavant tous les membres de la Société
puissent recevoir sans délai les convocations de ce genre.
Enfin, dans sa carrière industrielle, il rendit à l’agriculture des services hors ligne,
en s’appliquant à perfectionner et à inventer des procédés mécaniques desiinés à ré
soudre quelques-unes des questions les plus utiles pour les exploitations rurales.
« M. Pierre-Amédée Durand était né à Paris le 15 mars 1789. Merveilleuse
ment doué pour les arts, il remportait dès 1810, à l’âge de 21 ans seulement, le
grand prix de gravure en pierres fines, et il devenait pensionnaire de i’Acaiémie à
Rome. Pendant son séjour en Italie, il visita Naples. Quoiqu’il fût bien jeune, le
roi Mùrat lui confia l’exécution de son buste et des bustes des deux princesses ses
enfants. Nos Musées possèdent deux médailles très-remarquables dues à son burin,
colle du Simplon et celle de l’embarquement de l’empereur Napoléon I er à bord
du Bellérophon. Parmi les nombreux ouvrages de sculpture qu’on lui doit, il faut
citer la statue de la Religion, faisant partie du monument élevé à la mémoire du
duc d’Enghien, dans la chapelle de Vincennes.
* Quelques années après son retour de Rome, M. Amédée Durand fut conduit
à partager son temps entre les œuvres d’art et les travaux de grande construction
de machines. Il fit bientôt preuve d’un remarquable esprit d’invention. A l’Expo
sition des produits de l’industrie en 1823, le jury lui décernait une médaille pour
une nouvelle presse d’imprimerie, ayant pour avantage de diminuer le nombre des
ouvriers employés dans les anciennes presses, et de beaucoup augmenter la vitesse
du tirage. Son nom se trouve également attaché au perfectionnement des appareils
employés pour l’élévation de l’eau, et on lui doit l’invention d’un moulin à vent
très-remarquable, se réglant lui-même, et qui est encore employé avec succès
dans plusieurs pays pour puiser de l’eau à de grandes profondeurs, et alimenter des
villages ou des exploitations agricoles^qui naguère manquaient complètement, pen
dant plusieurs mois de l’année, de l’eau nécessaire à leurs besoins.
« M. Amédée Durand fut appelé au Conseil d’administration de la-Société d’en
couragement pour l’industrie nationale dès 2830; depuis plusieurs années il en a
été un des vice-présidents. Il fut élu membre de la Société centrale d’agriculture
en 1849, en remplacement du comte de Lasteyrie dans la section de mécanique
agricole et des irrigations. Nous nous souvenons tous des soins méticuleux qu’il
apportait dans l’examen des machines sur lesquelles il a fait souvent d-es rapports
du plus haut intérêt. Il recherchait la simplicité et la rusticité qu’il savait combi
ner avec une certaine élégance. Il était extrêmement assidu à nos séances; car il
n’a jamais accepté aucune fonction ni aucun titre, sans remplir scrupuleusement les
devoirs qui en sont la conséquence.
« Quoique parvenu à l’âge de plus de quatre-vingts ans, il ne voulut pas quitter
Paris, lorsque l’invasion allemande vint menacer nos murailles. Il y demeura avec
sa noble compagne qui, durant quarante années, a été le témoin et le conseil de
sa vie, toujours employée au bien public. Pendant ce triste et terrible hiver, il'
supporta avec courage et résignation les souffrances imposées à la population. Il
venait travailler avec nous dans nos réunions hebdomadaires. Il fit même alors
1’mvention d’un outil destiné à diviser les os en fragments assez petits pour être
mieux accessibles aux agents propres à en extraire les parties utiles à l’alimenta
tion. Il s’occupa aussi, en ces temps malheureux, du perfectionnement de la pa
nification. Quant à sa douleur patriotique en présence des cruels événements qui
ont éprouvé la France, elle fut profonde, et certainement elle a hâté sa mort.
sévère régime, semblait nous promettre qu'il resterait parmi nous plus longtemps.
Il déclina rapidement sous le coup des événements qui, en frappant la France,
atteignaient son cœur. En lui disant ici un dernier adieu, au nom de ses confrères,
nous pouvons proclamer qu’il laisse de bons exemples à suivre pour les jeunes gens
à qui il appartient maintenant de relever la France. Le travail constant en vue
de [ intérêt général, le dévouement aux idées généreuses et libérales, ce sont les
vertus qu’il a pratiquées et pour lesquelles sa mémoire demeurera chère à tous ceux
qui l’ont, connu. Il a mérité de reposer en paix et d’être béni dans l’éternité. »
M. le Président remercie M. le Secrétaire perpétuel d’avoir si bien
exprimé les sentiments et les regrets de la Société, et après des obser
vations de divers membres qui se plaignent de n’avoir pas été pré
venus à temps pour assister aux obsèques, il est décidé que des mesures
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