Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1904-01-04
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 04 janvier 1904 04 janvier 1904
Description : 1904/01/04 (Numéro 9578). 1904/01/04 (Numéro 9578).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k532373r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2008
..s~ t' x"t~`:r ~ei~3.s~ ~r~
'r' ~a' i ~s~ .srf xr ç r~ ~ar ~r, ~é s j-t~
~n i r ` ,Y z~ ~~· ,~`s"
E~B ~,`~ JE' ~?
· .ir3-.r~`~"i'5.:`~?'Y-·.>w .-c. =:d'>Tç~ar`.d·r:tortti: ~e~~â"
r^R -'p_' ~=.i ~tS~"y~x'a'~ r,v, ~sx,=~~
-1 -7- y
'~4.` 's~Y r L' ~'T" ~"y~.k~u~h', é~
,r'f^r .f.' ,7e?.i=.xï .nFx`~ `'y'd.`fi~cvr~~ ~a'L.,f.~n.rY `"c' t~ ~A~h`zs~:
'f.tK ` ~kk~` 2~s i::J.`k:=. `~ ~i.. l .rt~r,·z,a u r â a~Râ,F:`~Mi~~i w: r. <
-~rt~ f · ·x S
4 i .k, x ~y _~1, Y',k~r~
,:i.~C,`v .S!éx '2za-Yr ;i -~mqq~ t.,
'F`~a~° z'
~.a ~f~ t s.c~ ~aG: x~.
~iv: a r ,· it Ç~ ~7
i ~û isli4 :r~
Sr~ ~r, ,o-st ~·'x'~ ``. S'= ~?"¢ .r'
~ADML~~R~
t.B.ONNEMENTS. ~ETÏTES~~ANîio~CE.
~~S,JDr~at~
tAngte dèa KoMevai~~o~m~e- et~
~6,P~A(~\DB.t6!
Lot mamuscrits ne ad~t pas rendan
\t=~O~C~
~B/Q'nATM~~RES 'DU ~IR' i~~HE~jÏ~MA'nt)
'S~ Tae~~
~~Mte .dea touieyarda Montm~~ ïttBeM)
~BONNE~MTS~
-J~ Pl
~~?~?~ /JEtiManBerL'i. :t~
~T~~mpis.~mon'postâl~
'~ILoi! mannzcrttB,né ~spnt'~aft'' rèndm~
MATIN
t.~tér6icit6 dos vortns da Jeanne d'Arc UM
lettre~ncarédëDômremy.
LBtr&ns~qrt~ayienn~
JLes grandes manpeÙYras do 1904.
.Atravërs-la.presse.
NoBveUesde.l'Extérieur.
Mjprto par persuasion..
Revues des Revues militaires~
liM Concerts.
parnotduliiseur.
feuilleton: « La Comëdia secrëta~ par Mme
Stanislas Meunier~
de.
M
.S'il était de mode d'honorer par un diplôme
ou par une médaille les étrennes les plus origi-
pales eUes pI.us'raTes, nul doute que la prêfabe
dont M. Anatole France vient de parer Fceuvre
oratoire deJ~Combeseût remporté lé premier
prix. Il est rai~ohaable d~admettre que les.dis-
CQurs.de.M. Gnmbës avaient besoin d'une pré-
= ;face, le génie de~ l'auteur n'ayant pas -l'eavèr-
~~ure qù'n~autpoui-s'élev.er tout .~seùl dans ta
~ais~.IéçrMain :Je.~om~ .gûàlif'ié;,sëm=
Më-t-i~poùr.lm'p~~
tôle Fra.hcë. C'est peu de dire qu'il n'y à aucune
.parenté de famille entre ces deux, esprits la
.vérité, est que l'un est plutôt le repoussoir de
~.l'autre. Celui-ci, tel que nous l'ont fait connaître
ses livres, est un Alexandrin de la meille.ure épo-
-ue.'un païen.subtil et raffiné, sceptique avec
délice~ ennemi né de tout ce qui est grossier,
.brutal et bête; celui-là est ce que'Voltaire appe-
lait proprement un Welche.
,rar quels miracles deux esprits ausst .dissem"
-fiables. se,trouven1t-)ls-associés ? Le long et yiru-
.ënt/'ac/MtM .que M. Anatole France vient d'6"
f. crire, en guise de'prëface, nous donne Tëxplica-
tion de ce phênbmëne 'vraiment déconcertant.
~-L'ironiste exquis qui s'épàncliait naguère sous
l'Orme estdèvenu subitement l'un.dës plus fervents
~.prosélytes de la Iibre-pensÉe maçonnique et de
.a sociologie réyolutionnaire. Ï! prête sa plume
.jd'art.iste à la philosophie de M. Harnais. M. Ana-
':4pIe.'France croit à la grande conspiration des
~moines contre l'mdëpendahce française. Et il
~;fait'n'neûxque d'y croire, il la raconte, et, sa fa-
\~çon de noùs~apprendre notre propre histoire, en
~'no.us révélant les trames ténébreuses et les
.périls hornf)ques gué nous avons côtoyés, sans
_nous .eh douter, est un très curieux spécimen
~d'haHucinàtion.
~~1.
-Ndus~ojnmes quelques-uns, par exemple,
,quia:ypns pris une part active aux luttes pdii-
..tiques-.dé.ces derniëres années-, Nous étions, par
.~destinatiOLh: :a~~ iâ .bataille, et
'.iQ~o~~aySlP"
~con~attait;?~ noàs:ou conte~ nou.s. 0n .nous
'~W'~it~Môr~ que .nos. contingents électoraux
:'ëtsnëntcondutts a l'assaut de la société laïque
pai des moines déchaînes, que nous aurions
répondu par un éclat de rire. Eh bien, nous-au-
~.rions eu tort. Les moines y étaient. On ne les
voyait pas on ne les entendait pas; mais citait
tout.de même un combat de moines. Ecoutez.
.plutôt. M Anatoie France. f Le parti ooir,
comm<,i!nous appelle, ne se montrait pas au
graha jour et formait dans l'ombre une masse
'immense et confuse, où i'on devinait comme
'une ressemblance avec les frocs cuirassés des
moines'de la Ljgue. Mais quand il eut rallié
/tpute& les forces "de la contre-révolution, et tué
resihhdmbràbles'mécbntents delà république,
soulevé enfin devant hn tout ce qu'un coup de
vent de l'opinion peut emporter de poussière
"humaine, il dressa son front immense et bi-
garré et prit le nom brillant ~de nationalisme H.
–Et voila le complot dévoilé. Le nationalisme,
c'est la conjuration des moines l
Ces révélations imprévues nous;rajeunissent.
Nous frissonnions ainsi lorsque,au tempsde no-
tre innocente jeunesse, nous lisions en cachette
le.. roman formidable du Ju!En'an< et que
l'hallucination de l'o-uteur nous initiait aux cri-
mes secrets de la Congrégation ou aux sombres,
maçJiiha.iipns,deR.qdin.'Npa pères, en ce temps-
~Ià, étaient, Dieu merci, délivrés, de la. peur du
Jésuite, et l'horreur éprouvée n'était qu'un
eff~t d'art." Mais a l'époque où paraissait le ro-
màn d'.Eugëhë Sue, l'obsession du Jésuite était
~épidêmiquè. ViUemain, écrivain charmant et
~tiom'mBTi~espntrtoùt-comTliBM.Ana.toleFrance,-
fûfune des notables victimes démette démence.
'-Il,arrêtàit dans; la rue les gens de sa connais-;
.sahcect, leur désignant .du regard d'inoSensifs
-ss~.nis', irl'eur disait d'une .voix étouffée
«Cesohtdës Jésuites. Ds m'épientl. H N'est-
ce pas le même état d'âme qui faitécrire à M.
Anatole France que c'étaient les moines qui fai-
rs'a.ieht'p.Qusserà.dës baTides de camelots natid-
~nalistës.lëTong'des boulevards, le cri de « Vive
~'arméë B'Kau'pront de l'Eglise romaine "J Et
'n'est-ce pas\ aussi une réminiscence dû JM<
'E}'t'an<:qùe~ ce'trait qu'il dénonce comme un
-.abîme de noirceur « Un visiteur~étant entré
dans la cellule du Père du Lac, ne vit qu'un seul
livre sur .sa.table de travai!, l'Annuaire de l'ar-
mée! p Un Jésuite qùi~it l'Annuaire avec achar-
iaement, vous ~devinez ce que cela veut: dire.
C'est raveu de l'alliance, la.sinistre aHia.nce du.
sabre etdu goupillon t
On conçoit fort bien qu'un esprit obsède par
fte paTeilles yisions~chante !fo~M??aA de la
délivrance en l'honneur: du ministre qui s'est
adonné pour tâche de l'en délivrer.' Seulement,
:M' Anatole 'France, qui est, à l'ordinaire, un
écrivain, d'un '.goût: trës.juste et trës fin, s'est
gravement trompé sur la .mesure de son per-
sonnage. H~nbus~assure que le K.parti nou\M ap-
.pliquë à?M. Combes Ies,noms détesiês deRobes-
.pierce~de. Di&ëlétiën,;d'HéJode.Je~ ..suis
pâmais aperçu qu'on''usât à'son endroit d'assi-
~ilatipns aussi,disproportionnées. M. Combes
n'estnën défont cela. Encore moins est-il, l'A-
~thênien que M. Anatole.Fratiee *cbnhaitrë ënlui. Sa'.psychologie n'a*nen d'es-
thétique. On ..l'estime, a sa juste mesure-en
.disant ~uë c'est tout simplement un politicien
d'espèce subalterne et commuDe, qui a la men-
~alitéd'un capitaine d'habillement franc-magon,
Domme il ena là physionomie..
11 n'est ni jacobin, ni sectaire, nous assure M.
AnatolëErance, et j'en demeure d'accord avec
lui. M. Combes n'iëst; proprement rien du tout':
qu'un instrument'complaisant a~~
nectaires qui.s'ënseryent.H est commis par eux
l'expulsion des cohgrj&gations,, comme, en dés
\tëmps mieux .ordonnés, il eût~été:commis aux
vivres. 11 est d~unè. médiocrité domestique à tout
faire. Gela se sent au tdn?de-ses discours.Us
sont sans accent comme ils sont sans style. Cela
coule d'uh~lmouvement uniforme et terne,
comme coulaienHes~aphorismes incongrus de
lab~ouchede Homàis~Maisil n'ya pas trace eQ
&ut cela~d'une idée généralëi'ét tous I~s grands
jconaclàstës.quireventd'unë humanité nouvelle ,1
fondée, sur tes puînés.; .des .religions~, abolies se
uroilëraient-la face: dev&nt'cë.tte plate imbécillité.
~a~éule marqne.qui seit vraiment personnelle à
;M.Combes est~iegQu&iHërië incivile et lourde
M'adressa des Yiemards~ 'et dës~emmesqu'U
~t~surtepavë.t~ Ç~,a~-
-S~S~J~
M..Ana.toIe France, qui se méprend st grave-
ment sur la personnalité de ~Combes, 'jiè se
trompe pas moins sur roeuvre qu'il, àccoaiplit.
ICefte œuvre .est une épreuve passagère etfé-
..conde, dont les causes-opprimées sortiront né-
cessairement triomphantes. Elle est utile au ca-
tholicisme, comme elle est utile a. la liberté. Les
.docteurs dé l'Eglise, qui étaient de profonds po-
:do urs d qui étai~.ri~de_prÓfo"n4S po-
litiques, disaient « O~or~t AceMse~ e~e H
faut des hérésies, comme ilfaut des persécutions,
pour.entretemrla pureté du dogme et viviSer la
foi. Ainsi, tandis quele catholicisme progresse à
grands pas ;én Angleterre, en Allemagne et aùx~
Etats-Unis, le sentiment religieux s'assoupis-
.sait chez nous, et les congrégations né les ré-
veillaient pas. L'accusation que porte contre
.elles M.'Anatole France ne peut que faire, sou-
rire ceux qui s'y connaissent. Eh! non, tes
moinesne conspiraient pas. ne bataillaient pas
contre la république, pas plus que contre la so-
ciété civile. La plupart des ordres monastiques,
pour ne pas dire tous, s'étaient ralliés, suivant lea
instructions de Léon XIII, A l'exception des As-
sômptiohnistes, les religieux se tenaient soi-
gneusement à l'écart des luttes politiques, et
leurs, voix n'allaient pas toujours aux candidats
;dè l'opposition qu'ils' trouvaient .parfois com-
promettants. Quant à. la jeunesse .qu'ils ont for-
mée,.elle n'a pas témoigné jusqu'ici d'une ar-
;deur bien intrépide a les dëfendrë.'Elle est bien
pensante~ au sens mondain que l'on donne à ce
mot. Mats sa contribution ne va pas plus lom.
Par contre, on-trouve, en très..grand, nombre,
~parmi;les;anHcIériC!a~xles plusacjbarnés~
;~ciens~&y.es ~des ~on'gf~Égatîohs
vent. M. Waldëck-Rou.sseau, M.. Combes, M.
Caillaux, M; Trouiliqt, M. Monis, M..deLanes-
san sont des. nourrissons de la Congrégation.
Sur .les bancs de'la Chambre, ils sont innom-
brables, et IL est tout à fait édifiant'de les-enten-
dre dénoncer les ravages de l'éducation qu'ils
ont eux-mêmes reçue. Pas un d'eux ne se cite
pourtant en exemple de la déformation céré-
brale qui peut s'ensuivre- Us aiment mieux se
éprendre pour de fortes têtes que la puissance
exceptionnelle de leur génie a. préservées de
l'abêtissement des autres. L'anticléricalisme
exaspéré qui'les possède n'est qu'une reaction
contre renseignement mal digère ou mal com-
prisqu'ilsontrecu..
En réalité, les influences pénétrantes et dura-
bles, celles qui sont vraiment éducatrices, ne
procèdent. pas de l'e'nseigneme.nt doctoral ou
dogmatique des maîtres .laïques ou religieux
elles sont avant tout. une émanation de la fa-
mille. Ce que je crois, ce que j'aime, ce que je
.défends me vient des miens, et il en est ainsi de
la plupart des.hbmmes. Or, c'est dans les famil-
les que s'élabore aujourd'hui l'incoercible pro-
testation contre l'oeuvre brutale et stupide de
M. Combes. On pourrait déjà citer tels lycées de
Paris où la grande majorité de la jeunesse est
en état d'insurrection systématique contre les
doctrines que professent ou représentent-ses
maîtres. C'est qu'il y a. Dieu merci, dans les
'âmes bien nées, un fonds de justice innée, de
générosité native: qui se révolte spontanément
contre; l'oppression' et venge superbement les
causes persécutées de .l'indignité de leurs bour-
'<
-~LalibeFte religieuse n'a donc qu'à gagnera à
Tàttentatquela conjuration maçonnique com-
met en ce moment contre elle j'ajoute que la
Itberté'd'enseignement y~rouvera son triomphe.
M. Anatole France fé~cite M. Combes d'avoir
aboli la toi Falloux, dont il dit- dans une image
peu familière à son génie d'écrivain qu'eDe
«avait coiffé la France du trirëgnede l'obscu-
rantisme' Le panégyriste de M. Combes ne
paraît pas se douter que la loi FaUoux n'était
qu'un pa& fait vers. la liberté totale qui est le
régime des pays libres, notamment de l'Angle-
terre et des Etats-Unis. Chez les Américains,
qui sont en république comme nous, en démo-
cratie comme nous, tout citoyen a le droit d'ou-
vrir une école ou une église' pour y ensei-
gner ce qu'il veut, pour y prier le Dieu qu~il
veut, suivant les rites ou les dogmes qu'il veut.
Cela,, c'est l'idéal universel auquel doivent
tendre toutes les sociétés, et qu'elles atteindront
.nécessairement les unes aprës.Ics autres, parce
que c'est la nn même du progrès.
L'Université françaisen'est, en somme, qu'une
servitude et un .sophisme. EUefaitdel'EtatIe
dispensateur.de l'enseignement public alors que
cette fonction ne le regarde pa.s. L'Etat n'a pas
.plusdetitresa.sefaire instituteur qu'àêtre méde-
cin, pharmacien ou épicier. Cela, ç'.est propre-
ment l'an'aire des citoyens, des familles ou des
associations. L'Etat n'a pas plus' de droits à
professer une doctrine, à instituer une mo-
rale, où à contester la doctrine et la morale des
autres, qu'à fournir des pièces aux théâtres ou à-
-eonippser des ppéra.s. Nous n'avions pas cons-
cience de cette usurpation,'parce qu'elle ne nous
causait jusqu'ici ni dommage, ni gêne mais la.~
tentative d'asservissement maçonnique a l'avan-;
tage~de nous y faire, penser.
C'est l'enet naturel des réactions qui ont, dans
l'ordre moraï, la même amplitude que dans
I'ordre,physique. Et les temps sont proches,
j'imagine, ou des théoriciens plus hardis et au-
trement neufs que M. Buisson,réclameront,non
plus l'égalité avec l'enseignement d'Etat pour
les écoles libres, mais la dépossëssion même de
l'Etat, au profit de la liberté totale. Et ces nova-.
teurs seront nécessairement écoutés, parce que
leur thèse, qui n'est que paradoxe aujourd'hui,
est là vérité dedemain.
II yadahs.rbistoiredespeuplesdes révolu-
tions triomphantes qui ne sont survenues.qu'en
raison de l'indignité des derniers héritier~
d'une race, jadis glorieuse, et devenue vile. C'est
unedestinée semblable que nous' prépare M.
Combes. Par la révoltante indi gnité de son œu-
vre, il àura..été'1'initiateur inconscient du triom-
phe final de la liberté religieuse.etde la liberté
~d'ënseignement./La. Bastille .maçonnique qu'il i
édinë apparaîtra bientôt si difforme et d'inten-
tion si bête, que l'oeuvre et l'homme disparaî-
-trontdu même coup sous les huées.
Jules Delafossc
C~qu~ g,e
LA~P<~L!T~U!E~
tA CONFUSION DES~ POUVOIRS
On saut aujoûrd'h~n pourquoi le juge .d'ins-
'tructton~Ganhevat a, donne sa démission.
Ce magistrat naïf croyait, surTa'fôi.de la CMs-
titutiôn, que !à justice était ind~pendan.te.etque
le principe dë.la séparation des .pouvoirs hon-
jtëtement appliqué lui permettait~ de' ne j)oint
.sé'soumettre aux'yolontés d'un ministre.
'On tui a fait voir qu'il retardait d'un quart de
siècle.
'Aujourd'hui, le juge, s'il veut avancer, doit
~tre-lé valët dé~-la p.ü'issânçé civilë: La j.üsticé
être le'valet de la puiMance civUe. La justice
.est un moyen de gouvernement, et tojsqù'on
-ne peut reconnaître les services rendus au
M bloc B avec des croix: ou des palmes, on~es r6-
munëre.avec~des non-lieux.
'M./GaonevaI'avait instruit supérieurement
affairé dès ouvriers et dës employés;dé .l'ali-
TaS'aire des ouvriers et des employés, de l'ali-
mentation il avait' dëmelë 'dans ~ette grevé
spejeiaïëde~ouchës;cbmplicitës, et: les faits que
lui revélMent~esprôpre~invesHgatidhs'éta~ t
suffisamment graves pour le décider/a en'saisir.
lé~tribûnarcorrectionnel.
~Brusquement on-l'adBs~ais~'et~és~prGwejM
aQht!~cujD~nit6IuLappar&issait~~
~t~relâcMs~r ordre sup~rieHr.
:>~° si ~l àa
~11 !n&, s'eSt~oint .prêté 'aux M
soUieitaiënt mais, en dépit dé sa discrëtion~ lit :B
vérité nous.esiàujourd~hu! connue. 1<
II nous faut louer M. Gànnevàl, qui n'a ~pas -e
yquiu~quersarobe Gontrela.ltyréeidu-'ïttpcM; s
;itd6nne à ses collègues un bon exempta, et a
aux plaideurs un utile enseignement. ;}
Mes bons amis, au temps où nous yivo~s, it q
ne faut point plaider quand on n'est pasTami. g
des gens.en place si vous êtes peu scrupuleux, ï
point soucieux de mériter l'estime des braves F
gens, aussitôt que vous aurez un procès, frap- v
pez hardiment à ta loge la plus proche et p
faites-vous recevoir franc-maçon. Cela vaudra d
mieux pour vous que les arguments lës~plùs so-~ d
lides ou tes pièces les plus probantes~ J
Eussiez-vous cent fois raison, vous aurez tou- c
jours tort contre un n!s d'Hiram, queM.~Com- .r
bes considère" et que M. Vatlé protège. L. s
DESMOUUNS. V
ECSOS DEJ~ARM~~
Le Souverain-Pontife vient de prendre une g
décision importante. Jusqu'à ce jour tes candi-
datures ëpiscopales étaient examinées à Rome
par une commission spéciale, composée .d'ail- r
leurs dë'cardinaux. Pie X a supprimé cette com- u
mission et transféré au Saint-Office la mission r
dont elle étaitcbargée.
Le but du Saint-Père, en procédant a cette ré-
forme, est d'entourer de plus de garanties, au r
double pbintdevuedeiadiscrétion'et de~rim-
parnalité~'ies'préliminaires indispensables jdEj o
la.nominatijpn'desévéquës.
~es .më'mbres
ne l'ignore pas, au secret le plus absotu sur S
leurs délibérations. Et, d'autre part, la premiëré t.! tl
descongrégations romaines est nécessairement, r
et par la situation même de ceux qui en,f6nt
partie, aussi peu accessible que possible aux in- tj
fluences étrangères.
La réforme dont nous parlons ne peut .avoir c
que d'excellents résultats. Elle est en outre fort
opportune, a l'heure ou le gouvernement'fran.
cais cherche ~par tous les moyens à faire échec
audroitdu Saint-Siège.
M. Ernest Lehideux, le banquier parisien si g
honorablement connu, est décédé .subitement r
.hier, en son appartement du boulevard Ma- d
lesherbes, à l'âge de. soixante-douze ans. 11 avait
succédé avec son. frère à M. Paul Lehideux, le
fondateur de la maison Lehideux, une des ra- (j
res maisons, comme les maisons. Gtaude Lafbn- (j
taine, Ofîpoy et quelques autres, qui soient res-
jées de vrais établissements de banque et d'es-
compte, ignorant les spéculations et possédant
à ce titre toute la confiance de la grande bour- ;]
geoisie. M. Lehide.ux avait modernisé sa-mai-
son en installant ses bureaux rue Drouot, en n
faceduCaM~o~.
Il laisse deux fils, MM. Roger et Jacques Le-
hideux, et deux filles,, dont l'une mariée à un c
agent dechange, M. André Gilbert-Boucher. r
Les deux fjisso.nt.depuisdeuxans, époque à g s
laquelle. M. Ernest Lëhideux-s'esf retiré des af- 'S
faires, les chefs de la maison avec leurs deux
cousins, MM. Paul et Raymond Lehideux.
Les obsèques seront célébrées mercredi à
midi a là MadeIeine..L'inhum~tion aura lieu au
~ëré-ËSchaise~
8 e.IJachaise. r
LacroixdëMmeArvèdeBarine..
Sous ce pseudonyme: étrangement masculin r]
secache.unefemme de lettres fort distinguée.
Mme Gharles Vincens, di'të"'Xrvë~e~'Barine/ ~t.
compte, en effet, parmi les. écrivains féminins
à l'égard desquels public informé et profession- r
nels s'accordent dans une commune sympathie. <,
Non que Mme Arvède Barine ait pénétré jus-
qu'à lafoule. La nature même de son talent, les
études auxquelles elle s'est livrée, ses remar-
quabIësM~M attirent surtout les lettrés et ré- d
clament; pour être pleinement entendus, une ,<
certaine'culture intellectuelle. C'est à son éloge. <,
Mme Arvède Barine n'est n: un poète ni un ro- n
mancier. Elle est un.eM~s~. Elle s'est impo-
sée d'abord dans les lettres par~une belle tra- t,
duction dela~usstccon~wporatnc, deBarry..
'Puis, elle a publié des ~o~uentrs sur ?'o/s~,
qu'elle avait visité dans le gouvernement de g
Toula, et si on connaît son livre sur les Con~ °
.Cernar~ïM <~e 5'a:y!etsur~a!F?'a?~OM~l~Me ont mis le sceau
à sa réputation.
C'est dire que la croix de la Légion d'honneur
attribuée a Mme Arvède.Barine va bien à qui
en est pleinement digne. Une seule femme de
lettres était décorée jusqu'ici: notre-briHante
collaboratrice Mme. Daniel Lesuëur. La série e
ne pouvait mieux se continuer.
À propos de'.palmes. i~
Une amusante histoire nous a.été contée hier
parun de nos amis, jadis député d'une circons-
cription de Bordeaux.
Il y avait parmi les membres de son comité
un brave homme d'ouvrier, sachant tout juste
épeler les lettres de l'alphabet, qui s'était subi- fc
tement découvert un faible pour le ruban violet.
Timidement, il s'en ouvrit à notre ami, lequel,
trouvant peut-être la chose plaisante il ne
nous l'a pas dit–s'engagea à lui faire obtenir'
la décoration convoitée, m
L'époque des promotions arriva: ôjoie!!e g:
nom de l'ambitieux tonnelier c'était un ton-: q'
nelier, étant natif de Bordeaux–-figurait sur la' p!
liste interminable des officiers d'académie. ` c(
Le palmé n'eut rien de plus pressé, cela se
conçoit, que d'aller porter les euusions de sa °'
reconnaissance à son protecteur. II fit passer sa
carte, qui était ainsi libellée:
~X.M!etK6rë~e.~ca!~e?K!e
Notre ami accepta les compliments émus et
embrouillés du tonnelier. Puis, il lui .demanda n<
négligemment. ~ri
–Dites-moi, mon ami, pourquoi mettez-vous n(
sur.votre carte :.membre de l'Académie?- Vous.
n'êtes pas dé l'Académie, vous êtes~ofncier'd'A-
cadémie il y a une nuance, comprenéz~bien.
–.Ga se-peut, répliqua avec un gros sourire
candide le brave homme ;:Tnais,'vouscompre-
~ez, je ne suis qu'un ouvrier. et personne ne
croirait'que je suis devenu ofncier; comme 'j-1.
ça, tout d'un coup. J'ai pensé qu'il était préféra- .fr
blërdë m'intituler membre de l'Acauémie.
Notre ami en rit encore. 'a~
~NOTES. PARISIENNES.
;.J[/empereur Guillaume n'est pas féministe. H a eu.
le .courage de le déclarer a unë/fëmme.ce qui témoi-
gne ~ufËsamment .de sa sincérité. Sa galanterie, du
reste, n'est- pas en cause.dans l'occurrence, .car s'il
gpûte'fortpeùj par exemple, parmi les occupations
féminines la' littérature, c'est beaucoup parce'qu'il ne
trouve pas joli le geste "de ta. femme qui met un bas
:bléu.
Me permettez-vous la cdn&dënce d'une peur qtie
j'ai. C'est que l'Empereur n'ait vu que des Alleman-
des dans l'attitude qui ne plattpas. à son sens de l'es-
thétique.
Or si l'Allemande a toutes tes meilleures .qualités
du monde, les plus solides, si, ménagère incompara-
b!ë, elle tient comme pas tuie lâ~confectidn des conR:
tures, ce Ipi demandez pas de ta' grâce même pour
manier.un éventail. Tirez-la de ta valse– et encore
elle. réalisera rarement .ce que notre ratSne-
ment attend de la~EUe 'd'Eve. "Si le monarque prus-
sien était venu plus souvent à Paris comme prince
héritier, il lui aurait peut-être été donné -de voir des
femmes gentilles d'àspect,.1a plume a la.main. Notre
coquetterie jnstinctiye pu raispnnée.interditra.IàfFran-
caise.d'etre gauche,'proscrit cht:z elle les mouvementé
inharmonieux. C'est don~ç dans son ~mpéramehtj dans
sM_sang, dans sa conformation physique. J'at'Beau
i~audirë qùotidiëhnement tes demoiselles dû télé-
phone, je~parïerais qu'il ~n'a..pas.manqué~ d'âisan.cë
agréable le mouyement de l'inyisiMë employée qui ~à j v
coim&.tout ~l'heur~ ma:communicat!ojo. Qsston~
Jomtet.
~s~
-~e~rmce Albert de.Prusse, Tëger~ du 3ucM
~e Brunswtck, est en cë~ihpmeni tr&s~Tay~ment
:jmala.de,l6t son État inspire, à !aCour allemande,
les plus vives inquiétudes. "Le prince, on te sait,
-eatle neveu de l'empereur Guillaume I": ~1 a
soixante-sept ans et exerce, depuis prësde vingt
ans,jlajégencedeBrunswick.
~~a dispaèi~jon rouvrirâit vnè dés,plus gràves
Sa disparition rouvrirait une des plus graves
questions de ta politique intérieure de l'Allema-
gne la question de; la succession du duc de
Brunswick. D'après ce qui se dit à Berlin, l'em-
pereur Guillaume II, au cas ou. le problème re-
viën'draitsuf.le tapis, serait résolu à réaliser le
projetqu'on lui prête depuis longtemps, de ren-
dre le duché a son possesseur légitime, le duc
de Cumberland,f!ls;du dernier roi de Hanovre.
Le duc deCumberIandestaujpurd'hui agéde
cinquante-huit ans; sll refusait l'offre de l'Em-
,pereur allemand, le trône ducal reviendrait à
son nls aîné, le prince ~Georges-Guillaume, qui
vient d'atteindre sa vingtrtroisième.année.
Cet événement considérable serait la consé-
quence des relations d'intimité qui se sont ré-
cemment rétablies entre les Cours de Copenha-
gue et de Berlin le duc de Cumberjand est le
gendre du roi de Danemark.
Un de nos confrères anglais affirme qu'à deux
pas de l'église Saint-Paul, à Londres, se trouve
une mine de radium qui fut ouverte; voilà bien
prcs de vingt-cinq ans, dans; un autre dessein
t que celui de rechercher la précieuse matière.
A ce moment-là, quelques chimistes achète-
ront le terrain ànn d'en extraire de l'uranium.
Mais.i!s''ne se doutaient pas qu"aprës,~voir
.obtenu de l'uranium jLls-jetaient avec les.r.ésif
~~s~e<~admm.q~!s~o~teMient~
~songeâtt~gu~re alors. ;J':
II estimpossible, paraît-il, d'évaluer laquan-
tité de radium queles,chimistes anglais ont ainsi,
pendant un quart de siècle, jeté à la rue.
Cependant, comme le radium est indestruc-
tible, il a dû se loger quelque part et peut être
"encore recherché. Mais les plus étonnés furent
ceux qui, ayant l'habitude de passer tous les
jours à, proximité de lamine, se sont dit, en
apprenant cette découverte, qu'ils: ont pendant
longtemps coudoyé la fortune sans le savoir.
'Il s'agissait de décider ou la Ville s'approvi-
sionnerait à l'avenir des blocs de grès nécessai-
.res à la réfection de ses chaussées là où le pavé
de t'ois ne les a pas encore envahies. v
Un débat homérique s'est engagé. derniëre-
~ment.à ce sujet; àîl;HôteId~ Ville et, une heure
durant, on s'est jeté c'est le cas~de le dire'–
des pavés à la tête. Les uns tehaientpourla
de la guerre n'a rien à y voir. heureusement t
–située en Seine-ët-Oise les autres défen-
daient la riche a carrière d'Yvette a il y a
Yvette et Yvette celle-ci relevant du départe-
ment de l'Aisne. -Finalement un édile avisé parent peut-être
de Perrin-Dandin a mis tout le monde d'ac-
cord en préconisant la fermeture des deux car-
riëres ennemies à l'avenir et sauf nécessité ab-
solue, on n'emploiera plus que le pavé de bois.
.Pour les pavés de pierre, c'est un coup.
Le pavé de Tours, quoi!
Al*instardu«PoIytechnicumM de Zurich et
~~Musée~e~énBe, ~administration ~décidé'
de réunir en un local Bpéclat.oùverl, au public,
ses collections relatives à l'assainissement et à
l'hygiène du travail, présentement exilées au
Dépotoir municipal.
~.JL'endroit choisi est le terrain rendu'libre par
la disparitiotfdu"marchë"'de1'~i~-Af~ta. aune-.
'nagé naguère sur l'ancien Jeu de Paume au Ma-
rais où eurent lieu les débuts de l'/7/M~rc rAfM-
pour la première fois en public.
On y exposera à l'avenir toute une collection
d'appareils destinés à vulgariser les mesures
d'hygiène industrielle avec, a l'appui/une séné
de moulages des diverses « maladies indus-
trielles nécroses produites par le phosphore~
maladies de la peau, etc., etc. =
Cela sera très utile et pas cher il n'en coû-
tera pas plus de dix mille francs à la Ville, pa-
rait-il.
Seulement, cela ne sera peut-être pas bien
gai, bien gai.
NOUVELLES A LA MAtN
On parle des ovations qui sont faites aux au-
dacieux qui essaient de résoudre le problème de
~adirigeabitité des ballons.
Mais, fait un auditeur, nuls~plus qu'eux ne
méritent d'être portés aux nues!
Un Domino
6
~/oNoces d'argent, d'or et de d!amant
Quand je n'étais qu'un petit enfant que les mots~
L font rêver, ce n'est pas sans un étonnement secret et
émerveillé que j'entendais parler devant moi de noces
..précieux et de pierre rare associées à celle d'une fête
dont je ne comprenais pas la véritable signiucation
prenaient à mes yeux un sens non plus métaphorique,
mais réel, et, avec une ingénue confiance, je m'ima-
ginais queles époux, ce jour-là, pénétraient en quel-
que lieu où tout était .d'or, depuis les dalles jusqu'au
~plafond, et s'asseyaient devant une table chargée de
coupes flamboyantes. Ou bien je les apercevais s*a-
cheminant vers uo autel construit en diamants et
dont les feux rayonnaient au fond d'une chapelle.
Noces d'argent, noces d'or, noces de diamant–
charmantes expressions, pleines d'une.poésie mysti–
.que–et/aussi; cérémonies expressives de'nobles
-.symboles.
Malheureusement, en notre pauvre temps troublé,
coules cervelles ne sont pas toujours très solides, ils
ne sent pas assez fréquents les époux qui pendant
~icgt-cinq ans s'accordent et peuvent célébrer leurs
noces d'argent.
Ils sont rares pour d'autres raisons, plus'implaca-
Mes encore, cëux~qui,apMs cinquante années de'con-
corde et d'union, ontcettè joie de célébrer leurs'noces
'~d'or et ayant partagé tout ce qu'apporte la vie –1
-les joies et les deuUs-– peuvent retrouver un jour le
;parfum de leur jeunesse. Quant a ceux qui ont vécu
~assez'ppùr pouvoir au bout de soixante années de ma-
riage célébrer leurs noces de diamant, on les compte,
.en les cite, oh les envie.
Il est des époux qui ont danse le soir des- -ttu~renoùveau c'est-a.-dire le'soii du soixante-quin-
zième anniversaire de leur mariage. Mais il faut-pour
'~ïè telles prouesses une vieillesse, robuste, ce que. les
~névroses modernes ne. préparent et ne favorisent
".guère. #
S'il est.toùchant de contempler la ,durable entente
.d'un homme et d'une:femme que le mariage a vérita-
blement unis,_sil'ôh voit avec émotion un couple de `
Vteillards rappeler devant sa descendance l'heure qui'
(aliê leurs viëe, si ces noces, en ~un.mot, sont pro-
pres à éveiller en nous le ~sentiment ancestral-de la
famille et de là. race, d'autres noces d'or où de
diaman~ne sont pas moins faites pour. nous impres-
~îphner celles qui consacrent la durée d'une institu-
tion, celles .qui fendent hommage à l'attachement
d'un-homme a. une~aute tache, celles qui honorent la
~urée~etlabeautë d'uneSbrt. L
/pn célèbre en ce moment des < noces de diamant
d'un caractère rare. Il y a juste soixante ans que no-
tre'émmëntconfrere M. Eugène Veuillot selia, sur
I appèl-de sômfrére; a cét U.nsàérsqui dëféndit:l Eglise
t'appel~de son frère, acet t/~tue~qui défendit l'Eglise
etla:papautc avec un dévouement inctéfeetible, et J
dontil est aujburd'hù! le directeur respecte.
Â~l'occasion de cet anniversaire Pie X a bien' voulu
adre~sserà M, Eugène Veuiltpt unSref des plus Sat-
.teurs pour le féliciter de soutenir vaillamment depuis
tant d'années dans l't illustre journal. l'~Ht~f~
le mot-est du Souverain-Pantife –la~ cause catholi-
que..
A;Pans, où 'l'on vit sr vite, combien peu remplis-
sent;un demi-siècle de. leur activité et comptent~de-
pui&-lëufs'déHnts~dans"l~iyië. ~occupëe'ycinquant'e-
atinéës:de'-travaiH?
Sans faire de comparaisons~ c~at/de semMahles
~oc~a~e~HcB~es~~tfëe~~quî
sont célébrées aux ving~.cinqtuè.me et aux cinquan-
tième auhiyersaires'de leur ordination sacerdotale.
Etpour rappeler.de plus- nobles souyeniM'encore,
souvenons-nous des noces d'or de; Léon XIII et de
'son jubilé: les noces immaculées du successeur dé
saint Pierre avec l'Eglise.
D m'a été donne récemment d'aBSister à des noces
d'or, dans une de nos vieilles provinces du centre, où
les traditions sont gardées dans toute leur saveur.
C'était à là campagne; la splendeur douce d'un soleil
d'automne emplissait l'air léger et dorait l'Église où
ces noces nouvelles allaient se célébrer. Tandis que
tintait dans le vieux clocher le carillon des cloches,
les deux mariés sortirent de leur château à pied, ainsi
~que le cortège où, à leurs enfants et petits-enfants,
s'étaient joints quelques amis, 1
La messe fut célébrée devant cette théorie où les
têtes blondes de bambins étaient mêlées aux têtes
blanches.Lës anneaux bénits depuis cinquante années
furent de nouveau consacrés par le prêtre, et d'une
main tremblante un peu, mon vieil ami remit la ba-
gue aux doigts de sa compagne. Et l'on revint ainsi
quel'on était venu par les chemins que des jeunes nl-
les jonchaient de fleurs. Au château, ~une surprise at-
tendait la < mariée M notre ami avait un peu réaltsë
cerêve.quë je faisais enfant, et comme cadeau doses
noces nouveUes il avait fait préparer pour sa femme
une gerbe d'épis tout en or, une gerbe à laquelle un
artiste subtilavaitd()nné le frémissement des.blés vi-
vants dans la précieuse matière. Symbole exquis, ai-
mable image d'une vîe.pàssêe aux champs, d'une vie
où toutes les gerbes, avaient été d'or, parce qu'elles
avaient été recueillies par les mains de Philémon et
de Baucis..
A
Rappelons les noces duErineeetde la Princesse de
Joinville, qui eurent .lieu au pavillon des 'Aigles, A à
.ChàntiMy,ien, mai iSgg rappelons les noces d'argent
du,.E]~nce~d&~aUej5,-en.màr~~888:
Elles eurent lieu dans la'plùs .grande intimité, par.
suite de la mort très récente de l'empereur d'AlIema-
E°e.
lien fut demêmedësnoeesd'argentduTsarAlexan-
dre III qui est mort en 180~ noces qui furent célé-
brées le t~ septembre 1801, vingt-cinq ans après que
le Tsar et la nlle du roi Christian s'étaient Bancés
dans un hameau dë"pêcheurs, Julebsebskusene.
Le couple impérial eut Une idée d'une délicatesse
romanesque et charmante. Il décida de célébrer ses
noces d'argent dans le même petit hameau.
Le'siteestravissant–tout prés de la~iUe.que
Shakespeare a-rendue aussi célèbre que les plus célè-
bres cités, la ville du prmcëllamiet, la ville au nom
mélancolique et d'une sonorité éteinte Eiseneur.
Et dans ce jour d'anniversaire tout se passa comme
vingt-cinq ans auparavant en 1866, les fiançailles
du tzarèvitch et de la princesse Dagmar avaient été
célébrées le plus simplement du monde dans une tente
élevée sur la plage, en faceduSund. Il n'y avait pas
d'autres spectateurs que les pêcheurs, leurs femmes
et leurs enfants rangés autour de la tente.
Quand le-repas de la famille royale fut terminé, le
roi Christian, sortant de la tente, s'avança vers les
pêcheurs et, avec sa bonhomie familière, il leurde-
.mandadeboireà son nouveau gendre et à sa fille
bien-aimée. On fit alors servir sur do longues tables
une collation à tous les habitants'du petit hameau de
Julebœkshusene.
En 18~1, sur la même plage, on éleva une tente où
le Tsar, la Tsarine et toute la famille royale, de Da-
nemark prirent part à un dincr, et, comme autrefois,
les pêcheurs et leurs familles furent spectateurs de
ces noces d'argent.
t*<
Hélas notre époque aux capricolants 'caprices a
compris que, pour elle, noces d'argent, noces d'or,
noces de diamant étaient .cérémonies trop graves il
y fallait un brevet .de vie sérieuse, une assurance
.d'existence sans accrQcs.TrQp~if&ciles~à;a.ttetpdrej
"'ces'n'6?es~an,pan, on va vite, les routes sont lar-
ges, on fait du < cent à l'heure– et on veut vite at-
teindre l'étape.
Alors on a eu une idée baroque et Ingénieuse à la
fois: on a inventé les noces de ~O! les noces de bois,
qui se.célébrent joyeusement après cinq .ans de ma-
,ïiage cinq ans, la lune de miel selon nos aïeux
~esTioces de ce bois dont on-fait-les~pantins. Noces
de bois: ce mot devrait laisser inquiets les maris;
pourtant!
LA MORT
r DE n
hPrinsesseMathM~
A l'hôtel de la rue de Berri
Toute la journée, il y a eu foute pour s'ins-
crire sur les registres déposés aux noms de la
Princesse Clotilde, du Prince Napoléon, du
Prince Louis-Napoléon et du comte Primoli,
Comme on le verra,-ce ne sont pas seulement
les partisans de l'Empire qui sont venus s'ins-
crire, mais tous ceux qui, dans tous les partis,
avaient pour la Princesse l'estime ~t la respec-
tueuse' sympathie qu'elle méritait. Parmi ces
personnalités d'origine bien différente, plusieurs
se reconnaissaient et se disaient la grande bonté
et la haute intelligence.de la Princesse.
On remarquait .aussi que la.presse avait été
unanime dans son langage, et que, même les
journaux les plus avancés n'avaient pas eu,une
r seule parole désobligeante pour ta mémoire de
celle qui était la nièce-du grand. Empereur.
C'est le comte Walewski qui, samedi soir, a~
sept heures, est allé porter la nouvelle de la
mort à l'Impératrice. Bien qu'elle s'y attendît,
l'Impératrice en a été vivement impressionnée,
et, déjà souffrante et fatiguée, elle a dû garder
te Hunier, incapable de retourner à l'hôtel de ta
ruedeBerri.
ti'est la Princesse Clotilde qui, avec sa grande
douceur et sa grande autorité, a donné, dès le
-premier moment, tous les ordres et toutes tes
instructions, remplaçant ainsi ses enfants ab-
sents. Elle semble infatigable malgré son âge,
et elle a voulu veiller le corps une partie de la
nuit avec deux religieuses, le comte Primoli, te
comte et la comtesse d'Hauterive, M. d'Ocagne,
.la générale Espinasse et M. Duranget,-l'ancien
conseiller d'Etat qui prodigue son zélé a l'ad-
ministration de l'hospice Mathilde, a Neuilly.
Des hier matin, ta Princesse Clotilde a ex-
rpriméledésirquele service auprès du corps
fût fait désormais par les personnes qui ~ont de
l'entourage immédiat du Prince Napoléon. Elle
à pense que cet honneur leur était dû, et que
l'absence forcée du chef delà maison impériale
seraitàinsi atténuée par ses. représentants di-~
rects..Lé-marquis de La'Grahge, le comte 'ctë
Girardin et M. Thouvehet se sontrelëvës,hier,
auprès du corps, 3e trois.eh .trois heures~
La matinée a appartenu naturellement aux
formalités légales: déclaration du ~écësala
mairie du huitième arrondissement, constata-
tion par lë'médecin de ta mairie- et apposition-
des scellés. Cette dernière formalité demandée
par l'exécuteur testamentaire, M. Màhot deTL.a
Qûerantonnais, à-quelque peu surpris la Prin-
cesse Clotilde au premier moment, mais. elle
s'est'aussitôt inclinée devant une mesure légale
imposée par l'absence des héritiers directs.
Là chambre mortua!re
.Auprès des registres, un maître d'hotèî se te-.
hait debout et onrait a ceux qui furent les inti-
jmes de là maison de pénétrer jusque dans la
chambre mortuaire. Nous avons pu obtenir ta
même faveur..
Le comte Primoli ou queIqu~un du service du
Prince Napoléon recevait ces mtimes au rez-de-
chaussée et les conduisait au premier étage..
.Le rez-de-chaussée se compose d'un vaste
vestibule, de trois salons, d'une satté a manger
et d'un grand hall, jardin d~hiver, Qù l'on voit
sur une colonne .de quatre: mëtres~dë hauteur,
un buste de Napoléoo ~-et; une 'série de très
beaux tableaux.
En passant, nous remarquons ;dàQs uQ-saton,
9,
à gauche 'defrescaliër,' un panne~coQVét't' d'A-
~uarelles etdë pemtures aeia prmcesse. Dans
Tout-Paris
un~3e!Hn~më" sà~. de~ëre un~~ï'~nt,
princesse Murât reçoit quelques~ anus', persôn*
nels. Ailleurs. ta généraleEspinasse/qui'depuia.
des mois et jusqu'au dernier moment, a.~prodi'
gué ses soins à ta Princesse, se tient profonde*
mëntabàttue, mais recevant tous ceux qui vien-
nent lui demander quelques dét&ils vingt foi~
redits depuis le matin,
Nous étions auprès d'elle quand une haute
personnalité féminine du parti républicain est
venue lui apporter ses condoléances.
–Hélas lui dit la veuve du héros de Magenta,
c'est tout mon passé qui s'écroûte c'est la dis-
parition finale de tout ce que j'aimais.
–Ditestoutcequenousaimions.
Mais nous voici à l'entrée de ta chambre o&
repose le corps sur un lit de milieu, parmi. les
fleurs.
Nous nous avançons avec respect et nous re-
gardons un instant cette figure au profil napo
léonieh.
–La Princesse a beaucoup maigri pendant sa
maladie, nous dit un intime, et sa physionomie
a déjà. changé depuis hier. Et, cependant, une
noblesse reste sur ce visage émacié, au teint de
cire; on dirait les lignes délicates d'un vitrail
du seizième siècle.
On ne pouvait mieux dire.
La tête est entourée d'un voile de dentelle
blanche te corps est vêtu d'une robe Manche,
et les mains, croisées dans l'enroulement d'un
chapelet à gros grains de grenat, sont d'une
finesse admirable.
Au pied du lit. deux Soeurs prient.
Sur un guéridon, une Vierge entre deux can-
délabres, et une vasque où un buis trempe'dana
j'e.au.bê.nitë~ ~J.
Surine com mode, 4ë ~uste~ë Mme Ija'.titia.,
Au mur, le portrait du prince Jérôme, celui uo
Napoléon 111 et du Prince Impérial.
Dans l'éclairage discret des bougies, les an-
ciens amis de ta Princesse apparaissent un à
un, sans bruit, et profondément émus, ils don-
nent l'eau bénite et s'agenouillent un instant.
C'est le dernier adieu.
A tout instant, !a Princesse Clotildë entra
doucement et vient s'agenouiller sur un prie'
Dieu, des que les ordres adonner lui laissent un
moment de répit.
Au sortir de la chambre, mortuaire, nous de-
mandons quand aura lieu la mise en bière. C'est
probablement ce soir que l'on devra procéder à
cette opération. Dans ce cas, le triple cercueil
serait dépose dans les caveaux de l'église de
Saint-Gratien, jusqu'à l'arrivée duPrince Louis.
Le Prince Louis Napo!éon
Le Prince Louis n'avait pas encore quitté Ti-
flis lorsqu'il a reçu la dépêche qui lui annonçait
la mort de sa tante, et il a aussitôt répondu
a Je ne puis qu'exprimer l'immense douleur
que. je ressens et le regret profond que j'é-
prouve de n'avoir pu partir plus tôt, retenu par
mon service et les exigences.de la situation en
Extrême-Orient. Je partirai cependant l'autori-
sation de l'Empereur m'étant parvenue, et j'ar-
riverai certainement le lundi 18, par le Nord-
Express. a
Le testament
On sait déjà que le Prince Louis' est le léga-
taire universel de sa tante et que des legs assez
importants sont-faits par là Princesse en faveur
..de~es familiers et à ses nlleuls. Elle assures'l'a-
venir de l'hospice fondé par elle à Neuillyet
elle laisse une rente à Julie sa femme de cham-
bre. qui, depuis cinquante-deux ans, était
avec elle et dont le dévouement ne s'est jamais
démenti.
Elle lègue tous ses papiers au comte Primoli.
Elle attribue au Prince Napolénn des bustes et
des souvenirs de famille. Etie laisse un beau bi-
jou à !à Princesse Laetitia, Duchesse d'Aoste.
Au testament est joint un codicille par lequel
la Princesse lègue, dit-on, au musée du Louvre
quelques tableaux de Reynoids et son propre
buste par Carpeaux. Elle avait pensé d'abord à
faire placer ce buste sur sa tombe, à Saint-Gra-
tien, mais elle a craint peut-être d'y attacher un
soupçon de vanité, et elle a préféré donner à
notre musée national l'oeuvre du grand artiste.
La fortune de la Princesse Mathilde est éva-
luée à deux millions en argent, sans compter
les bijoux, notamment le fameux collier de per-
les donne par Napoléon I" à sa mère, la Prin-
cesse de Wurtemberg, et dont la valeur a quin-
tuplé depuis lors les objets d'art, les tableaux
et les magnifiques cadeaux que la Princesse a
reçus depuis quarante ans.
Elle recevait de la famille Demidoff une pen-
sion de 250.000 francs, à la suite du règlement
établi par le tsar Nicolas, en 1843, lorsqu'elle
se sépara du prince Demiddfï. Cette rente cesse
naturellement à la mort de la Princesse.
La Princesse Glotilde a reçu, hier, une dépê-
che très touchante du fils du prince Paul Demi-
doff, petit-neveu delà Princesse Mathilde.
Les obsèques
Voici là note officielle communiquée par Te
comte de Laborde
« Conformément aux volontés de S. A. I. Ma-
dame la Princesse Mathilde, H ne sera fait au.
cune invitation pour son enterrement, qui aura
lieu à Saint-Gratien..
') Jusqu'au jour des obsèques une messe sera
célébrée, pour le repos de son âme, chaque ma-
tin, à dix heures, en l'église de Saint-Philippa
du Roule, sa paroisse.
Nous n'ajouterons qu'un mot à cette note~\
c'est que là Princesse a exprimé le désir, dans .`
son testament, d'avoir des obsèques très sim-
ples.
Elle a, en outre, exprimé la volonté d'être
mise en bière avec un portrait de Napoléon! r
une rosé, un œillet et son crucifix.
Le Prince Napoiéon
Nous recevons de notre correspondant de
Bruxelles la dépêche suivante
Bruxelles, S janvier.'
« Une foule de personnalités belges et étran-
gères sont venues s'inscrire pendant la journée
chez le Prince Napoléon/qui est très affecté de
la.mort de sa tante et n'a reçu personne. Auprès
de.lui.jl n'y a que son chef de cabinet, M. Ed-
mond Blanc, et le baron de Cernay, qui est de
son service d'honneur.
"Un service funèbre sera célébré a Bruxelles~
par tes spihs du Prince, le jour des obsèques.
H Le Prince Napoléon fera part demain matin
~a là Cour de Belgique de la mort de sa tante~a
Princesse Mathilde;
LadeuxiemeveiHée "'h
Nous 'sommes revenus a l'hôtel 'de 'la rue Aa
Berri dans là soirée.
LaPrincesseCIotilderemontait dans ses'.ap"
partemënts du second étage avec ta comtesse
Agioni, sa dame d'honneur, après être resté
quelques instants dans le grand Salon du rez-
de-chaussée avec Mme Espinasse, la comtesse
Rasponi ëtle baron Brunet.-Là Princesse, bien
qu'elle ne-voùlût pas l'avouer, était exténuée do
fatigue.
Le comte Primoli, très fatigue aussi, .était
p&rtiShuitheuresàvecM. Gànderax.
Au chevet du lit funèbre vëillaientdeux Sœurè
avec le comte et ta comtesse WaJewsIu~le co*
.IbneletMmëRousset.-
La mise en bière,n'aura probablement p&à
lieu avant l'arrivée de I& Princesse .Laetitia, Dtt'
chessed'Àoste, qui sera à Paris aune hëurBë~
après être descendue à l'hôtel Càstigliohe.vièh'
dra aussitôt rue de Berri pour le dernier adietî;
àsa:ta.nte.
À neuf heures du soir, tes portes de ~MW
etàiënt'ferméès.
Relevé sur lësjr~ les nôms suiyan~.
Dno et rjbuchessë 'dë~CHartrea, Prince de Montca,
PtijMe Muj~, Ptihce Eugène MMat,ambaMtd
'r' ~a' i ~s~ .srf xr ç r~ ~ar ~r, ~é s j-t~
~n i r ` ,Y z~ ~~· ,~`s"
E~B ~,`~ JE' ~?
· .ir3-.r~`~"i'5.:`~?'Y-·.>w .-c. =:d'>Tç~ar`.d·r:tortti: ~e~~â"
r^R -'p_' ~=.i ~tS~"y~x'a'~ r,v, ~sx,=~~
-1 -7- y
'~4.` 's~Y r L' ~'T" ~"y~.k~u~h', é~
,r'f^r .f.' ,7e?.i=.xï .nFx`~ `'y'd.`fi~cvr~~ ~a'L.,f.~n.rY `"c' t~ ~A~h`zs~:
'f.tK ` ~kk~` 2~s i::J.`k:=. `~ ~i.. l .rt~r,·z,a u r â a~Râ,F:`~Mi~~i w: r. <
-~rt~ f · ·x S
4 i .k, x ~y _~1, Y',k~r~
,:i.~C,`v .S!éx '2za-Yr ;i -~mqq~ t.,
'F`~a~° z'
~.a ~f~ t s.c~ ~aG: x~.
~iv: a r ,· it Ç~ ~7
i ~û isli4 :r~
Sr~ ~r, ,o-st ~·'x'~ ``. S'= ~?"¢ .r'
~ADML~~R~
t.B.ONNEMENTS. ~ETÏTES~~ANîio~CE.
~~S,JDr~at~
tAngte dèa KoMevai~~o~m~e- et~
~6,P~A(~\DB.t6!
Lot mamuscrits ne ad~t pas rendan
\t=~O~C~
~B/Q'nATM~~RES 'DU ~IR' i~~HE~jÏ~MA'nt)
'S~ Tae~~
~~Mte .dea touieyarda Montm~~ ïttBeM)
~BONNE~MTS~
-J~ Pl
~~?~?~ /JEtiManBerL'i. :t~
~T~~mpis.~mon'postâl~
'~ILoi! mannzcrttB,né ~spnt'~aft'' rèndm~
MATIN
t.~tér6icit6 dos vortns da Jeanne d'Arc UM
lettre~ncarédëDômremy.
LBtr&ns~qrt~ayienn~
JLes grandes manpeÙYras do 1904.
.Atravërs-la.presse.
NoBveUesde.l'Extérieur.
Mjprto par persuasion..
Revues des Revues militaires~
liM Concerts.
parnotduliiseur.
feuilleton: « La Comëdia secrëta~ par Mme
Stanislas Meunier~
de.
M
.S'il était de mode d'honorer par un diplôme
ou par une médaille les étrennes les plus origi-
pales eUes pI.us'raTes, nul doute que la prêfabe
dont M. Anatole France vient de parer Fceuvre
oratoire deJ~Combeseût remporté lé premier
prix. Il est rai~ohaable d~admettre que les.dis-
CQurs.de.M. Gnmbës avaient besoin d'une pré-
= ;face, le génie de~ l'auteur n'ayant pas -l'eavèr-
~~ure qù'n~autpoui-s'élev.er tout .~seùl dans ta
~ais~.IéçrMain :Je.~om~ .gûàlif'ié;,sëm=
Më-t-i~poùr.lm'p~~
tôle Fra.hcë. C'est peu de dire qu'il n'y à aucune
.parenté de famille entre ces deux, esprits la
.vérité, est que l'un est plutôt le repoussoir de
~.l'autre. Celui-ci, tel que nous l'ont fait connaître
ses livres, est un Alexandrin de la meille.ure épo-
-ue.'un païen.subtil et raffiné, sceptique avec
délice~ ennemi né de tout ce qui est grossier,
.brutal et bête; celui-là est ce que'Voltaire appe-
lait proprement un Welche.
,rar quels miracles deux esprits ausst .dissem"
-fiables. se,trouven1t-)ls-associés ? Le long et yiru-
.ënt/'ac/MtM .que M. Anatole France vient d'6"
f. crire, en guise de'prëface, nous donne Tëxplica-
tion de ce phênbmëne 'vraiment déconcertant.
~-L'ironiste exquis qui s'épàncliait naguère sous
l'Orme
~.prosélytes de la Iibre-pensÉe maçonnique et de
.a sociologie réyolutionnaire. Ï! prête sa plume
.jd'art.iste à la philosophie de M. Harnais. M. Ana-
':4pIe.'France croit à la grande conspiration des
~moines contre l'mdëpendahce française. Et il
~;fait'n'neûxque d'y croire, il la raconte, et, sa fa-
\~çon de noùs~apprendre notre propre histoire, en
~'no.us révélant les trames ténébreuses et les
.périls hornf)ques gué nous avons côtoyés, sans
_nous .eh douter, est un très curieux spécimen
~d'haHucinàtion.
~~1.
-Ndus~ojnmes quelques-uns, par exemple,
,quia:ypns pris une part active aux luttes pdii-
..tiques-.dé.ces derniëres années-, Nous étions, par
.~destinatiOLh: :a~~ iâ .bataille, et
'.iQ~o~~aySlP"
~con~attait;?~ noàs:ou conte~ nou.s. 0n .nous
'~W'~it~Môr~ que .nos. contingents électoraux
:'ëtsnëntcondutts a l'assaut de la société laïque
pai des moines déchaînes, que nous aurions
répondu par un éclat de rire. Eh bien, nous-au-
~.rions eu tort. Les moines y étaient. On ne les
voyait pas on ne les entendait pas; mais citait
tout.de même un combat de moines. Ecoutez.
.plutôt. M Anatoie France. f Le parti ooir,
comm<,i!nous appelle, ne se montrait pas au
graha jour et formait dans l'ombre une masse
'immense et confuse, où i'on devinait comme
'une ressemblance avec les frocs cuirassés des
moines'de la Ljgue. Mais quand il eut rallié
/tpute& les forces "de la contre-révolution, et tué
resihhdmbràbles'mécbntents delà république,
soulevé enfin devant hn tout ce qu'un coup de
vent de l'opinion peut emporter de poussière
"humaine, il dressa son front immense et bi-
garré et prit le nom brillant ~de nationalisme H.
–Et voila le complot dévoilé. Le nationalisme,
c'est la conjuration des moines l
Ces révélations imprévues nous;rajeunissent.
Nous frissonnions ainsi lorsque,au tempsde no-
tre innocente jeunesse, nous lisions en cachette
le.. roman formidable du Ju!En'an< et que
l'hallucination de l'o-uteur nous initiait aux cri-
mes secrets de la Congrégation ou aux sombres,
maçJiiha.iipns,deR.qdin.'Npa pères, en ce temps-
~Ià, étaient, Dieu merci, délivrés, de la. peur du
Jésuite, et l'horreur éprouvée n'était qu'un
eff~t d'art." Mais a l'époque où paraissait le ro-
màn d'.Eugëhë Sue, l'obsession du Jésuite était
~épidêmiquè. ViUemain, écrivain charmant et
~tiom'mBTi~espntrtoùt-comTliBM.Ana.toleFrance,-
fûfune des notables victimes démette démence.
'-Il,arrêtàit dans; la rue les gens de sa connais-;
.sahcect, leur désignant .du regard d'inoSensifs
-ss~.nis', irl'eur disait d'une .voix étouffée
«Cesohtdës Jésuites. Ds m'épientl. H N'est-
ce pas le même état d'âme qui faitécrire à M.
Anatole France que c'étaient les moines qui fai-
rs'a.ieht'p.Qusserà.dës baTides de camelots natid-
~nalistës.lëTong'des boulevards, le cri de « Vive
~'arméë B'Kau'pront de l'Eglise romaine "J Et
'n'est-ce pas\ aussi une réminiscence dû JM<
'E}'t'an<:qùe~ ce'trait qu'il dénonce comme un
-.abîme de noirceur « Un visiteur~étant entré
dans la cellule du Père du Lac, ne vit qu'un seul
livre sur .sa.table de travai!, l'Annuaire de l'ar-
mée! p Un Jésuite qùi~it l'Annuaire avec achar-
iaement, vous ~devinez ce que cela veut: dire.
C'est raveu de l'alliance, la.sinistre aHia.nce du.
sabre etdu goupillon t
On conçoit fort bien qu'un esprit obsède par
fte paTeilles yisions~chante !fo~M??aA de la
délivrance en l'honneur: du ministre qui s'est
adonné pour tâche de l'en délivrer.' Seulement,
:M' Anatole 'France, qui est, à l'ordinaire, un
écrivain, d'un '.goût: trës.juste et trës fin, s'est
gravement trompé sur la .mesure de son per-
sonnage. H~nbus~assure que le K.parti nou\M ap-
.pliquë à?M. Combes Ies,noms détesiês deRobes-
.pierce~de. Di&ëlétiën,;d'HéJode.Je~ ..suis
pâmais aperçu qu'on''usât à'son endroit d'assi-
~ilatipns aussi,disproportionnées. M. Combes
n'estnën défont cela. Encore moins est-il, l'A-
~thênien que M. Anatole.Fratiee
thétique. On ..l'estime, a sa juste mesure-en
.disant ~uë c'est tout simplement un politicien
d'espèce subalterne et commuDe, qui a la men-
~alitéd'un capitaine d'habillement franc-magon,
Domme il ena là physionomie..
11 n'est ni jacobin, ni sectaire, nous assure M.
AnatolëErance, et j'en demeure d'accord avec
lui. M. Combes n'iëst; proprement rien du tout':
qu'un instrument'complaisant a~~
nectaires qui.s'ënseryent.H est commis par eux
l'expulsion des cohgrj&gations,, comme, en dés
\tëmps mieux .ordonnés, il eût~été:commis aux
vivres. 11 est d~unè. médiocrité domestique à tout
faire. Gela se sent au tdn?de-ses discours.Us
sont sans accent comme ils sont sans style. Cela
coule d'uh~lmouvement uniforme et terne,
comme coulaienHes~aphorismes incongrus de
lab~ouchede Homàis~Maisil n'ya pas trace eQ
&ut cela~d'une idée généralëi'ét tous I~s grands
jconaclàstës.quireventd'unë humanité nouvelle ,1
fondée, sur tes puînés.; .des .religions~, abolies se
uroilëraient-la face: dev&nt'cë.tte plate imbécillité.
~a~éule marqne.qui seit vraiment personnelle à
;M.Combes est~iegQu&iHërië incivile et lourde
M'adressa des Yiemards~ 'et dës~emmesqu'U
~t~surtepavë.t~ Ç~,a~-
-S~S~J~
M..Ana.toIe France, qui se méprend st grave-
ment sur la personnalité de ~Combes, 'jiè se
trompe pas moins sur roeuvre qu'il, àccoaiplit.
ICefte œuvre .est une épreuve passagère etfé-
..conde, dont les causes-opprimées sortiront né-
cessairement triomphantes. Elle est utile au ca-
tholicisme, comme elle est utile a. la liberté. Les
.docteurs dé l'Eglise, qui étaient de profonds po-
:do urs d qui étai~.ri~de_prÓfo"n4S po-
litiques, disaient « O~or~t AceMse~ e~e H
faut des hérésies, comme ilfaut des persécutions,
pour.entretemrla pureté du dogme et viviSer la
foi. Ainsi, tandis quele catholicisme progresse à
grands pas ;én Angleterre, en Allemagne et aùx~
Etats-Unis, le sentiment religieux s'assoupis-
.sait chez nous, et les congrégations né les ré-
veillaient pas. L'accusation que porte contre
.elles M.'Anatole France ne peut que faire, sou-
rire ceux qui s'y connaissent. Eh! non, tes
moinesne conspiraient pas. ne bataillaient pas
contre la république, pas plus que contre la so-
ciété civile. La plupart des ordres monastiques,
pour ne pas dire tous, s'étaient ralliés, suivant lea
instructions de Léon XIII, A l'exception des As-
sômptiohnistes, les religieux se tenaient soi-
gneusement à l'écart des luttes politiques, et
leurs, voix n'allaient pas toujours aux candidats
;dè l'opposition qu'ils' trouvaient .parfois com-
promettants. Quant à. la jeunesse .qu'ils ont for-
mée,.elle n'a pas témoigné jusqu'ici d'une ar-
;deur bien intrépide a les dëfendrë.'Elle est bien
pensante~ au sens mondain que l'on donne à ce
mot. Mats sa contribution ne va pas plus lom.
Par contre, on-trouve, en très..grand, nombre,
~parmi;les;anHcIériC!a~xles plusacjbarnés~
;~ciens~&y.es ~des ~on'gf~Égatîohs
vent. M. Waldëck-Rou.sseau, M.. Combes, M.
Caillaux, M; Trouiliqt, M. Monis, M..deLanes-
san sont des. nourrissons de la Congrégation.
Sur .les bancs de'la Chambre, ils sont innom-
brables, et IL est tout à fait édifiant'de les-enten-
dre dénoncer les ravages de l'éducation qu'ils
ont eux-mêmes reçue. Pas un d'eux ne se cite
pourtant en exemple de la déformation céré-
brale qui peut s'ensuivre- Us aiment mieux se
éprendre pour de fortes têtes que la puissance
exceptionnelle de leur génie a. préservées de
l'abêtissement des autres. L'anticléricalisme
exaspéré qui'les possède n'est qu'une reaction
contre renseignement mal digère ou mal com-
prisqu'ilsontrecu..
En réalité, les influences pénétrantes et dura-
bles, celles qui sont vraiment éducatrices, ne
procèdent. pas de l'e'nseigneme.nt doctoral ou
dogmatique des maîtres .laïques ou religieux
elles sont avant tout. une émanation de la fa-
mille. Ce que je crois, ce que j'aime, ce que je
.défends me vient des miens, et il en est ainsi de
la plupart des.hbmmes. Or, c'est dans les famil-
les que s'élabore aujourd'hui l'incoercible pro-
testation contre l'oeuvre brutale et stupide de
M. Combes. On pourrait déjà citer tels lycées de
Paris où la grande majorité de la jeunesse est
en état d'insurrection systématique contre les
doctrines que professent ou représentent-ses
maîtres. C'est qu'il y a. Dieu merci, dans les
'âmes bien nées, un fonds de justice innée, de
générosité native: qui se révolte spontanément
contre; l'oppression' et venge superbement les
causes persécutées de .l'indignité de leurs bour-
'<
-~LalibeFte religieuse n'a donc qu'à gagnera à
Tàttentatquela conjuration maçonnique com-
met en ce moment contre elle j'ajoute que la
Itberté'd'enseignement y~rouvera son triomphe.
M. Anatole France fé~cite M. Combes d'avoir
aboli la toi Falloux, dont il dit- dans une image
peu familière à son génie d'écrivain qu'eDe
«avait coiffé la France du trirëgnede l'obscu-
rantisme' Le panégyriste de M. Combes ne
paraît pas se douter que la loi FaUoux n'était
qu'un pa& fait vers. la liberté totale qui est le
régime des pays libres, notamment de l'Angle-
terre et des Etats-Unis. Chez les Américains,
qui sont en république comme nous, en démo-
cratie comme nous, tout citoyen a le droit d'ou-
vrir une école ou une église' pour y ensei-
gner ce qu'il veut, pour y prier le Dieu qu~il
veut, suivant les rites ou les dogmes qu'il veut.
Cela,, c'est l'idéal universel auquel doivent
tendre toutes les sociétés, et qu'elles atteindront
.nécessairement les unes aprës.Ics autres, parce
que c'est la nn même du progrès.
L'Université françaisen'est, en somme, qu'une
servitude et un .sophisme. EUefaitdel'EtatIe
dispensateur.de l'enseignement public alors que
cette fonction ne le regarde pa.s. L'Etat n'a pas
.plusdetitresa.sefaire instituteur qu'àêtre méde-
cin, pharmacien ou épicier. Cela, ç'.est propre-
ment l'an'aire des citoyens, des familles ou des
associations. L'Etat n'a pas plus' de droits à
professer une doctrine, à instituer une mo-
rale, où à contester la doctrine et la morale des
autres, qu'à fournir des pièces aux théâtres ou à-
-eonippser des ppéra.s. Nous n'avions pas cons-
cience de cette usurpation,'parce qu'elle ne nous
causait jusqu'ici ni dommage, ni gêne mais la.~
tentative d'asservissement maçonnique a l'avan-;
tage~de nous y faire, penser.
C'est l'enet naturel des réactions qui ont, dans
l'ordre moraï, la même amplitude que dans
I'ordre,physique. Et les temps sont proches,
j'imagine, ou des théoriciens plus hardis et au-
trement neufs que M. Buisson,réclameront,non
plus l'égalité avec l'enseignement d'Etat pour
les écoles libres, mais la dépossëssion même de
l'Etat, au profit de la liberté totale. Et ces nova-.
teurs seront nécessairement écoutés, parce que
leur thèse, qui n'est que paradoxe aujourd'hui,
est là vérité dedemain.
II yadahs.rbistoiredespeuplesdes révolu-
tions triomphantes qui ne sont survenues.qu'en
raison de l'indignité des derniers héritier~
d'une race, jadis glorieuse, et devenue vile. C'est
unedestinée semblable que nous' prépare M.
Combes. Par la révoltante indi gnité de son œu-
vre, il àura..été'1'initiateur inconscient du triom-
phe final de la liberté religieuse.etde la liberté
~d'ënseignement./La. Bastille .maçonnique qu'il i
édinë apparaîtra bientôt si difforme et d'inten-
tion si bête, que l'oeuvre et l'homme disparaî-
-trontdu même coup sous les huées.
Jules Delafossc
C~qu~ g,e
LA~P<~L!T~U!E~
tA CONFUSION DES~ POUVOIRS
On saut aujoûrd'h~n pourquoi le juge .d'ins-
'tructton~Ganhevat a, donne sa démission.
Ce magistrat naïf croyait, surTa'fôi.de la CMs-
titutiôn, que !à justice était ind~pendan.te.etque
le principe dë.la séparation des .pouvoirs hon-
jtëtement appliqué lui permettait~ de' ne j)oint
.sé'soumettre aux'yolontés d'un ministre.
'On tui a fait voir qu'il retardait d'un quart de
siècle.
'Aujourd'hui, le juge, s'il veut avancer, doit
~tre-lé valët dé~-la p.ü'issânçé civilë: La j.üsticé
être le'valet de la puiMance civUe. La justice
.est un moyen de gouvernement, et tojsqù'on
-ne peut reconnaître les services rendus au
M bloc B avec des croix: ou des palmes, on~es r6-
munëre.avec~des non-lieux.
'M./GaonevaI'avait instruit supérieurement
affairé dès ouvriers et dës employés;dé .l'ali-
TaS'aire des ouvriers et des employés, de l'ali-
mentation il avait' dëmelë 'dans ~ette grevé
spejeiaïëde~ouchës;cbmplicitës, et: les faits que
lui revélMent~esprôpre~invesHgatidhs'éta~ t
suffisamment graves pour le décider/a en'saisir.
lé~tribûnarcorrectionnel.
~Brusquement on-l'adBs~ais~'et~és~prGwejM
aQht!~cujD~nit6IuLappar&issait~~
~t~relâcMs~r ordre sup~rieHr.
:>~° si ~l àa
~11 !n&, s'eSt~oint .prêté 'aux M
soUieitaiënt mais, en dépit dé sa discrëtion~ lit :B
vérité nous.esiàujourd~hu! connue. 1<
II nous faut louer M. Gànnevàl, qui n'a ~pas -e
yquiu~quersarobe Gontrela.ltyréeidu-'ïttpcM; s
;itd6nne à ses collègues un bon exempta, et a
aux plaideurs un utile enseignement. ;}
Mes bons amis, au temps où nous yivo~s, it q
ne faut point plaider quand on n'est pasTami. g
des gens.en place si vous êtes peu scrupuleux, ï
point soucieux de mériter l'estime des braves F
gens, aussitôt que vous aurez un procès, frap- v
pez hardiment à ta loge la plus proche et p
faites-vous recevoir franc-maçon. Cela vaudra d
mieux pour vous que les arguments lës~plùs so-~ d
lides ou tes pièces les plus probantes~ J
Eussiez-vous cent fois raison, vous aurez tou- c
jours tort contre un n!s d'Hiram, queM.~Com- .r
bes considère" et que M. Vatlé protège. L. s
DESMOUUNS. V
ECSOS DEJ~ARM~~
Le Souverain-Pontife vient de prendre une g
décision importante. Jusqu'à ce jour tes candi-
datures ëpiscopales étaient examinées à Rome
par une commission spéciale, composée .d'ail- r
leurs dë'cardinaux. Pie X a supprimé cette com- u
mission et transféré au Saint-Office la mission r
dont elle étaitcbargée.
Le but du Saint-Père, en procédant a cette ré-
forme, est d'entourer de plus de garanties, au r
double pbintdevuedeiadiscrétion'et de~rim-
parnalité~'ies'préliminaires indispensables jdEj o
la.nominatijpn'desévéquës.
~es .më'mbres
ne l'ignore pas, au secret le plus absotu sur S
leurs délibérations. Et, d'autre part, la premiëré t.! tl
descongrégations romaines est nécessairement, r
et par la situation même de ceux qui en,f6nt
partie, aussi peu accessible que possible aux in- tj
fluences étrangères.
La réforme dont nous parlons ne peut .avoir c
que d'excellents résultats. Elle est en outre fort
opportune, a l'heure ou le gouvernement'fran.
cais cherche ~par tous les moyens à faire échec
audroitdu Saint-Siège.
M. Ernest Lehideux, le banquier parisien si g
honorablement connu, est décédé .subitement r
.hier, en son appartement du boulevard Ma- d
lesherbes, à l'âge de. soixante-douze ans. 11 avait
succédé avec son. frère à M. Paul Lehideux, le
fondateur de la maison Lehideux, une des ra- (j
res maisons, comme les maisons. Gtaude Lafbn- (j
taine, Ofîpoy et quelques autres, qui soient res-
jées de vrais établissements de banque et d'es-
compte, ignorant les spéculations et possédant
à ce titre toute la confiance de la grande bour- ;]
geoisie. M. Lehide.ux avait modernisé sa-mai-
son en installant ses bureaux rue Drouot, en n
faceduCaM~o~.
Il laisse deux fils, MM. Roger et Jacques Le-
hideux, et deux filles,, dont l'une mariée à un c
agent dechange, M. André Gilbert-Boucher. r
Les deux fjisso.nt.depuisdeuxans, époque à g s
laquelle. M. Ernest Lëhideux-s'esf retiré des af- 'S
faires, les chefs de la maison avec leurs deux
cousins, MM. Paul et Raymond Lehideux.
Les obsèques seront célébrées mercredi à
midi a là MadeIeine..L'inhum~tion aura lieu au
~ëré-ËSchaise~
8 e.IJachaise. r
LacroixdëMmeArvèdeBarine..
Sous ce pseudonyme: étrangement masculin r]
secache.unefemme de lettres fort distinguée.
Mme Gharles Vincens, di'të"'Xrvë~e~'Barine/ ~t.
compte, en effet, parmi les. écrivains féminins
à l'égard desquels public informé et profession- r
nels s'accordent dans une commune sympathie. <,
Non que Mme Arvède Barine ait pénétré jus-
qu'à lafoule. La nature même de son talent, les
études auxquelles elle s'est livrée, ses remar-
quabIësM~M attirent surtout les lettrés et ré- d
clament; pour être pleinement entendus, une ,<
certaine'culture intellectuelle. C'est à son éloge. <,
Mme Arvède Barine n'est n: un poète ni un ro- n
mancier. Elle est un.eM~s~. Elle s'est impo-
sée d'abord dans les lettres par~une belle tra- t,
duction dela~usstccon~wporatnc, deBarry..
'Puis, elle a publié des ~o~uentrs sur ?'o/s~,
qu'elle avait visité dans le gouvernement de g
Toula, et si on connaît son livre sur les Con~ °
à sa réputation.
C'est dire que la croix de la Légion d'honneur
attribuée a Mme Arvède.Barine va bien à qui
en est pleinement digne. Une seule femme de
lettres était décorée jusqu'ici: notre-briHante
collaboratrice Mme. Daniel Lesuëur. La série e
ne pouvait mieux se continuer.
À propos de'.palmes. i~
Une amusante histoire nous a.été contée hier
parun de nos amis, jadis député d'une circons-
cription de Bordeaux.
Il y avait parmi les membres de son comité
un brave homme d'ouvrier, sachant tout juste
épeler les lettres de l'alphabet, qui s'était subi- fc
tement découvert un faible pour le ruban violet.
Timidement, il s'en ouvrit à notre ami, lequel,
trouvant peut-être la chose plaisante il ne
nous l'a pas dit–s'engagea à lui faire obtenir'
la décoration convoitée, m
L'époque des promotions arriva: ôjoie!!e g:
nom de l'ambitieux tonnelier c'était un ton-: q'
nelier, étant natif de Bordeaux–-figurait sur la' p!
liste interminable des officiers d'académie. ` c(
Le palmé n'eut rien de plus pressé, cela se
conçoit, que d'aller porter les euusions de sa °'
reconnaissance à son protecteur. II fit passer sa
carte, qui était ainsi libellée:
~X.M!etK6rë~e.~ca!~e?K!e
Notre ami accepta les compliments émus et
embrouillés du tonnelier. Puis, il lui .demanda n<
négligemment. ~ri
–Dites-moi, mon ami, pourquoi mettez-vous n(
sur.votre carte :.membre de l'Académie?- Vous.
n'êtes pas dé l'Académie, vous êtes~ofncier'd'A-
cadémie il y a une nuance, comprenéz~bien.
–.Ga se-peut, répliqua avec un gros sourire
candide le brave homme ;:Tnais,'vouscompre-
~ez, je ne suis qu'un ouvrier. et personne ne
croirait'que je suis devenu ofncier; comme 'j-1.
ça, tout d'un coup. J'ai pensé qu'il était préféra- .fr
blërdë m'intituler membre de l'Acauémie.
Notre ami en rit encore. 'a~
~NOTES. PARISIENNES.
;.J[/empereur Guillaume n'est pas féministe. H a eu.
le .courage de le déclarer a unë/fëmme.ce qui témoi-
gne ~ufËsamment .de sa sincérité. Sa galanterie, du
reste, n'est- pas en cause.dans l'occurrence, .car s'il
gpûte'fortpeùj par exemple, parmi les occupations
féminines la' littérature, c'est beaucoup parce'qu'il ne
trouve pas joli le geste "de ta. femme qui met un bas
:bléu.
Me permettez-vous la cdn&dënce d'une peur qtie
j'ai. C'est que l'Empereur n'ait vu que des Alleman-
des dans l'attitude qui ne plattpas. à son sens de l'es-
thétique.
Or si l'Allemande a toutes tes meilleures .qualités
du monde, les plus solides, si, ménagère incompara-
b!ë, elle tient comme pas tuie lâ~confectidn des conR:
tures, ce Ipi demandez pas de ta' grâce même pour
manier.un éventail. Tirez-la de ta valse– et encore
elle. réalisera rarement .ce que notre ratSne-
ment attend de la~EUe 'd'Eve. "Si le monarque prus-
sien était venu plus souvent à Paris comme prince
héritier, il lui aurait peut-être été donné -de voir des
femmes gentilles d'àspect,.1a plume a la.main. Notre
coquetterie jnstinctiye pu raispnnée.interditra.IàfFran-
caise.d'etre gauche,'proscrit cht:z elle les mouvementé
inharmonieux. C'est don~ç dans son ~mpéramehtj dans
sM_sang, dans sa conformation physique. J'at'Beau
i~audirë qùotidiëhnement tes demoiselles dû télé-
phone, je~parïerais qu'il ~n'a..pas.manqué~ d'âisan.cë
agréable le mouyement de l'inyisiMë employée qui ~à j v
coim&.tout ~l'heur~ ma:communicat!ojo. Qsston~
Jomtet.
~s~
-~e~rmce Albert de.Prusse, Tëger~ du 3ucM
~e Brunswtck, est en cë~ihpmeni tr&s~Tay~ment
:jmala.de,l6t son État inspire, à !aCour allemande,
les plus vives inquiétudes. "Le prince, on te sait,
-eatle neveu de l'empereur Guillaume I": ~1 a
soixante-sept ans et exerce, depuis prësde vingt
ans,jlajégencedeBrunswick.
~~a dispaèi~jon rouvrirâit vnè dés,plus gràves
Sa disparition rouvrirait une des plus graves
questions de ta politique intérieure de l'Allema-
gne la question de; la succession du duc de
Brunswick. D'après ce qui se dit à Berlin, l'em-
pereur Guillaume II, au cas ou. le problème re-
viën'draitsuf.le tapis, serait résolu à réaliser le
projetqu'on lui prête depuis longtemps, de ren-
dre le duché a son possesseur légitime, le duc
de Cumberland,f!ls;du dernier roi de Hanovre.
Le duc deCumberIandestaujpurd'hui agéde
cinquante-huit ans; sll refusait l'offre de l'Em-
,pereur allemand, le trône ducal reviendrait à
son nls aîné, le prince ~Georges-Guillaume, qui
vient d'atteindre sa vingtrtroisième.année.
Cet événement considérable serait la consé-
quence des relations d'intimité qui se sont ré-
cemment rétablies entre les Cours de Copenha-
gue et de Berlin le duc de Cumberjand est le
gendre du roi de Danemark.
Un de nos confrères anglais affirme qu'à deux
pas de l'église Saint-Paul, à Londres, se trouve
une mine de radium qui fut ouverte; voilà bien
prcs de vingt-cinq ans, dans; un autre dessein
t que celui de rechercher la précieuse matière.
A ce moment-là, quelques chimistes achète-
ront le terrain ànn d'en extraire de l'uranium.
Mais.i!s''ne se doutaient pas qu"aprës,~voir
.obtenu de l'uranium jLls-jetaient avec les.r.ésif
~~s~e<~admm.q~!s~o~teMient~
~songeâtt~gu~re alors. ;J':
II estimpossible, paraît-il, d'évaluer laquan-
tité de radium queles,chimistes anglais ont ainsi,
pendant un quart de siècle, jeté à la rue.
Cependant, comme le radium est indestruc-
tible, il a dû se loger quelque part et peut être
"encore recherché. Mais les plus étonnés furent
ceux qui, ayant l'habitude de passer tous les
jours à, proximité de lamine, se sont dit, en
apprenant cette découverte, qu'ils: ont pendant
longtemps coudoyé la fortune sans le savoir.
'Il s'agissait de décider ou la Ville s'approvi-
sionnerait à l'avenir des blocs de grès nécessai-
.res à la réfection de ses chaussées là où le pavé
de t'ois ne les a pas encore envahies. v
Un débat homérique s'est engagé. derniëre-
~ment.à ce sujet; àîl;HôteId~ Ville et, une heure
durant, on s'est jeté c'est le cas~de le dire'–
des pavés à la tête. Les uns tehaientpourla
–située en Seine-ët-Oise les autres défen-
daient la riche a carrière d'Yvette a il y a
Yvette et Yvette celle-ci relevant du départe-
ment de l'Aisne. -
de Perrin-Dandin a mis tout le monde d'ac-
cord en préconisant la fermeture des deux car-
riëres ennemies à l'avenir et sauf nécessité ab-
solue, on n'emploiera plus que le pavé de bois.
.Pour les pavés de pierre, c'est un coup.
Le pavé de Tours, quoi!
Al*instardu«PoIytechnicumM de Zurich et
~~Musée~e~énBe, ~administration ~décidé'
de réunir en un local Bpéclat.oùverl, au public,
ses collections relatives à l'assainissement et à
l'hygiène du travail, présentement exilées au
Dépotoir municipal.
~.JL'endroit choisi est le terrain rendu'libre par
la disparitiotfdu"marchë"'de1'~i~-Af~ta. aune-.
'nagé naguère sur l'ancien Jeu de Paume au Ma-
rais où eurent lieu les débuts de l'/7/M~rc rAfM-
On y exposera à l'avenir toute une collection
d'appareils destinés à vulgariser les mesures
d'hygiène industrielle avec, a l'appui/une séné
de moulages des diverses « maladies indus-
trielles nécroses produites par le phosphore~
maladies de la peau, etc., etc. =
Cela sera très utile et pas cher il n'en coû-
tera pas plus de dix mille francs à la Ville, pa-
rait-il.
Seulement, cela ne sera peut-être pas bien
gai, bien gai.
NOUVELLES A LA MAtN
On parle des ovations qui sont faites aux au-
dacieux qui essaient de résoudre le problème de
~adirigeabitité des ballons.
Mais, fait un auditeur, nuls~plus qu'eux ne
méritent d'être portés aux nues!
Un Domino
6
~/oNoces d'argent, d'or et de d!amant
Quand je n'étais qu'un petit enfant que les mots~
L font rêver, ce n'est pas sans un étonnement secret et
émerveillé que j'entendais parler devant moi de noces
..
dont je ne comprenais pas la véritable signiucation
prenaient à mes yeux un sens non plus métaphorique,
mais réel, et, avec une ingénue confiance, je m'ima-
ginais queles époux, ce jour-là, pénétraient en quel-
que lieu où tout était .d'or, depuis les dalles jusqu'au
~plafond, et s'asseyaient devant une table chargée de
coupes flamboyantes. Ou bien je les apercevais s*a-
cheminant vers uo autel construit en diamants et
dont les feux rayonnaient au fond d'une chapelle.
Noces d'argent, noces d'or, noces de diamant–
charmantes expressions, pleines d'une.poésie mysti–
.que–et/aussi; cérémonies expressives de'nobles
-.symboles.
Malheureusement, en notre pauvre temps troublé,
coules cervelles ne sont pas toujours très solides, ils
ne sent pas assez fréquents les époux qui pendant
~icgt-cinq ans s'accordent et peuvent célébrer leurs
noces d'argent.
Ils sont rares pour d'autres raisons, plus'implaca-
Mes encore, cëux~qui,apMs cinquante années de'con-
corde et d'union, ontcettè joie de célébrer leurs'noces
'~d'or et ayant partagé tout ce qu'apporte la vie –1
-les joies et les deuUs-– peuvent retrouver un jour le
;parfum de leur jeunesse. Quant a ceux qui ont vécu
~assez'ppùr pouvoir au bout de soixante années de ma-
riage célébrer leurs noces de diamant, on les compte,
.en les cite, oh les envie.
Il est des époux qui ont danse le soir des-
zième anniversaire de leur mariage. Mais il faut-pour
'~ïè telles prouesses une vieillesse, robuste, ce que. les
~névroses modernes ne. préparent et ne favorisent
".guère. #
S'il est.toùchant de contempler la ,durable entente
.d'un homme et d'une:femme que le mariage a vérita-
blement unis,_sil'ôh voit avec émotion un couple de `
Vteillards rappeler devant sa descendance l'heure qui'
(aliê leurs viëe, si ces noces, en ~un.mot, sont pro-
pres à éveiller en nous le ~sentiment ancestral-de la
famille et de là. race, d'autres noces d'or où de
diaman~ne sont pas moins faites pour. nous impres-
~îphner celles qui consacrent la durée d'une institu-
tion, celles .qui fendent hommage à l'attachement
d'un-homme a. une~aute tache, celles qui honorent la
~urée~etlabeautë d'uneSbrt. L
/pn célèbre en ce moment des < noces de diamant
d'un caractère rare. Il y a juste soixante ans que no-
tre'émmëntconfrere M. Eugène Veuillot selia, sur
I appèl-de sômfrére; a cét U.nsàérsqui dëféndit:l Eglise
t'appel~de son frère, acet t/~tue~qui défendit l'Eglise
etla:papautc avec un dévouement inctéfeetible, et J
dontil est aujburd'hù! le directeur respecte.
Â~l'occasion de cet anniversaire Pie X a bien' voulu
adre~sserà M, Eugène Veuiltpt unSref des plus Sat-
.teurs pour le féliciter de soutenir vaillamment depuis
tant d'années dans l't illustre journal. l'~Ht~f~
le mot-est du Souverain-Pantife –la~ cause catholi-
que..
A;Pans, où 'l'on vit sr vite, combien peu remplis-
sent;un demi-siècle de. leur activité et comptent~de-
pui&-lëufs'déHnts~dans"l~iyië. ~occupëe'ycinquant'e-
atinéës:de'-travaiH?
Sans faire de comparaisons~ c~at/de semMahles
~oc~a~e~HcB~es~~tfëe~~quî
sont célébrées aux ving~.cinqtuè.me et aux cinquan-
tième auhiyersaires'de leur ordination sacerdotale.
Etpour rappeler.de plus- nobles souyeniM'encore,
souvenons-nous des noces d'or de; Léon XIII et de
'son jubilé: les noces immaculées du successeur dé
saint Pierre avec l'Eglise.
D m'a été donne récemment d'aBSister à des noces
d'or, dans une de nos vieilles provinces du centre, où
les traditions sont gardées dans toute leur saveur.
C'était à là campagne; la splendeur douce d'un soleil
d'automne emplissait l'air léger et dorait l'Église où
ces noces nouvelles allaient se célébrer. Tandis que
tintait dans le vieux clocher le carillon des cloches,
les deux mariés sortirent de leur château à pied, ainsi
~que le cortège où, à leurs enfants et petits-enfants,
s'étaient joints quelques amis, 1
La messe fut célébrée devant cette théorie où les
têtes blondes de bambins étaient mêlées aux têtes
blanches.Lës anneaux bénits depuis cinquante années
furent de nouveau consacrés par le prêtre, et d'une
main tremblante un peu, mon vieil ami remit la ba-
gue aux doigts de sa compagne. Et l'on revint ainsi
quel'on était venu par les chemins que des jeunes nl-
les jonchaient de fleurs. Au château, ~une surprise at-
tendait la < mariée M notre ami avait un peu réaltsë
cerêve.quë je faisais enfant, et comme cadeau doses
noces nouveUes il avait fait préparer pour sa femme
une gerbe d'épis tout en or, une gerbe à laquelle un
artiste subtilavaitd()nné le frémissement des.blés vi-
vants dans la précieuse matière. Symbole exquis, ai-
mable image d'une vîe.pàssêe aux champs, d'une vie
où toutes les gerbes, avaient été d'or, parce qu'elles
avaient été recueillies par les mains de Philémon et
de Baucis..
A
Rappelons les noces duErineeetde la Princesse de
Joinville, qui eurent .lieu au pavillon des 'Aigles, A à
.ChàntiMy,ien, mai iSgg rappelons les noces d'argent
du,.E]~nce~d&~aUej5,-en.màr~~888:
Elles eurent lieu dans la'plùs .grande intimité, par.
suite de la mort très récente de l'empereur d'AlIema-
E°e.
lien fut demêmedësnoeesd'argentduTsarAlexan-
dre III qui est mort en 180~ noces qui furent célé-
brées le t~ septembre 1801, vingt-cinq ans après que
le Tsar et la nlle du roi Christian s'étaient Bancés
dans un hameau dë"pêcheurs, Julebsebskusene.
Le couple impérial eut Une idée d'une délicatesse
romanesque et charmante. Il décida de célébrer ses
noces d'argent dans le même petit hameau.
Le'siteestravissant–tout prés de la~iUe.que
Shakespeare a-rendue aussi célèbre que les plus célè-
bres cités, la ville du prmcëllamiet, la ville au nom
mélancolique et d'une sonorité éteinte Eiseneur.
Et dans ce jour d'anniversaire tout se passa comme
vingt-cinq ans auparavant en 1866, les fiançailles
du tzarèvitch et de la princesse Dagmar avaient été
célébrées le plus simplement du monde dans une tente
élevée sur la plage, en faceduSund. Il n'y avait pas
d'autres spectateurs que les pêcheurs, leurs femmes
et leurs enfants rangés autour de la tente.
Quand le-repas de la famille royale fut terminé, le
roi Christian, sortant de la tente, s'avança vers les
pêcheurs et, avec sa bonhomie familière, il leurde-
.mandadeboireà son nouveau gendre et à sa fille
bien-aimée. On fit alors servir sur do longues tables
une collation à tous les habitants'du petit hameau de
Julebœkshusene.
En 18~1, sur la même plage, on éleva une tente où
le Tsar, la Tsarine et toute la famille royale, de Da-
nemark prirent part à un dincr, et, comme autrefois,
les pêcheurs et leurs familles furent spectateurs de
ces noces d'argent.
t*<
Hélas notre époque aux capricolants 'caprices a
compris que, pour elle, noces d'argent, noces d'or,
noces de diamant étaient .cérémonies trop graves il
y fallait un brevet .de vie sérieuse, une assurance
.d'existence sans accrQcs.TrQp~if&ciles~à;a.ttetpdrej
"'ces'n'6?es~an,pan, on va vite, les routes sont lar-
ges, on fait du < cent à l'heure– et on veut vite at-
teindre l'étape.
Alors on a eu une idée baroque et Ingénieuse à la
fois: on a inventé les noces de ~O! les noces de bois,
qui se.célébrent joyeusement après cinq .ans de ma-
,ïiage cinq ans, la lune de miel selon nos aïeux
~esTioces de ce bois dont on-fait-les~pantins. Noces
de bois: ce mot devrait laisser inquiets les maris;
pourtant!
LA MORT
r DE n
hPrinsesseMathM~
A l'hôtel de la rue de Berri
Toute la journée, il y a eu foute pour s'ins-
crire sur les registres déposés aux noms de la
Princesse Clotilde, du Prince Napoléon, du
Prince Louis-Napoléon et du comte Primoli,
Comme on le verra,-ce ne sont pas seulement
les partisans de l'Empire qui sont venus s'ins-
crire, mais tous ceux qui, dans tous les partis,
avaient pour la Princesse l'estime ~t la respec-
tueuse' sympathie qu'elle méritait. Parmi ces
personnalités d'origine bien différente, plusieurs
se reconnaissaient et se disaient la grande bonté
et la haute intelligence.de la Princesse.
On remarquait .aussi que la.presse avait été
unanime dans son langage, et que, même les
journaux les plus avancés n'avaient pas eu,une
r seule parole désobligeante pour ta mémoire de
celle qui était la nièce-du grand. Empereur.
C'est le comte Walewski qui, samedi soir, a~
sept heures, est allé porter la nouvelle de la
mort à l'Impératrice. Bien qu'elle s'y attendît,
l'Impératrice en a été vivement impressionnée,
et, déjà souffrante et fatiguée, elle a dû garder
te Hunier, incapable de retourner à l'hôtel de ta
ruedeBerri.
ti'est la Princesse Clotilde qui, avec sa grande
douceur et sa grande autorité, a donné, dès le
-premier moment, tous les ordres et toutes tes
instructions, remplaçant ainsi ses enfants ab-
sents. Elle semble infatigable malgré son âge,
et elle a voulu veiller le corps une partie de la
nuit avec deux religieuses, le comte Primoli, te
comte et la comtesse d'Hauterive, M. d'Ocagne,
.la générale Espinasse et M. Duranget,-l'ancien
conseiller d'Etat qui prodigue son zélé a l'ad-
ministration de l'hospice Mathilde, a Neuilly.
Des hier matin, ta Princesse Clotilde a ex-
rpriméledésirquele service auprès du corps
fût fait désormais par les personnes qui ~ont de
l'entourage immédiat du Prince Napoléon. Elle
à pense que cet honneur leur était dû, et que
l'absence forcée du chef delà maison impériale
seraitàinsi atténuée par ses. représentants di-~
rects..Lé-marquis de La'Grahge, le comte 'ctë
Girardin et M. Thouvehet se sontrelëvës,hier,
auprès du corps, 3e trois.eh .trois heures~
La matinée a appartenu naturellement aux
formalités légales: déclaration du ~écësala
mairie du huitième arrondissement, constata-
tion par lë'médecin de ta mairie- et apposition-
des scellés. Cette dernière formalité demandée
par l'exécuteur testamentaire, M. Màhot deTL.a
Qûerantonnais, à-quelque peu surpris la Prin-
cesse Clotilde au premier moment, mais. elle
s'est'aussitôt inclinée devant une mesure légale
imposée par l'absence des héritiers directs.
Là chambre mortua!re
.Auprès des registres, un maître d'hotèî se te-.
hait debout et onrait a ceux qui furent les inti-
jmes de là maison de pénétrer jusque dans la
chambre mortuaire. Nous avons pu obtenir ta
même faveur..
Le comte Primoli ou queIqu~un du service du
Prince Napoléon recevait ces mtimes au rez-de-
chaussée et les conduisait au premier étage..
.Le rez-de-chaussée se compose d'un vaste
vestibule, de trois salons, d'une satté a manger
et d'un grand hall, jardin d~hiver, Qù l'on voit
sur une colonne .de quatre: mëtres~dë hauteur,
un buste de Napoléoo ~-et; une 'série de très
beaux tableaux.
En passant, nous remarquons ;dàQs uQ-saton,
9,
à gauche 'defrescaliër,' un panne~coQVét't' d'A-
~uarelles etdë pemtures aeia prmcesse. Dans
Tout-Paris
un~3e!Hn~më" sà~. de~ëre un~~ï'~nt,
princesse Murât reçoit quelques~ anus', persôn*
nels. Ailleurs. ta généraleEspinasse/qui'depuia.
des mois et jusqu'au dernier moment, a.~prodi'
gué ses soins à ta Princesse, se tient profonde*
mëntabàttue, mais recevant tous ceux qui vien-
nent lui demander quelques dét&ils vingt foi~
redits depuis le matin,
Nous étions auprès d'elle quand une haute
personnalité féminine du parti républicain est
venue lui apporter ses condoléances.
–Hélas lui dit la veuve du héros de Magenta,
c'est tout mon passé qui s'écroûte c'est la dis-
parition finale de tout ce que j'aimais.
–Ditestoutcequenousaimions.
Mais nous voici à l'entrée de ta chambre o&
repose le corps sur un lit de milieu, parmi. les
fleurs.
Nous nous avançons avec respect et nous re-
gardons un instant cette figure au profil napo
léonieh.
–La Princesse a beaucoup maigri pendant sa
maladie, nous dit un intime, et sa physionomie
a déjà. changé depuis hier. Et, cependant, une
noblesse reste sur ce visage émacié, au teint de
cire; on dirait les lignes délicates d'un vitrail
du seizième siècle.
On ne pouvait mieux dire.
La tête est entourée d'un voile de dentelle
blanche te corps est vêtu d'une robe Manche,
et les mains, croisées dans l'enroulement d'un
chapelet à gros grains de grenat, sont d'une
finesse admirable.
Au pied du lit. deux Soeurs prient.
Sur un guéridon, une Vierge entre deux can-
délabres, et une vasque où un buis trempe'dana
j'e.au.bê.nitë~ ~J.
Surine com mode, 4ë ~uste~ë Mme Ija'.titia.,
Au mur, le portrait du prince Jérôme, celui uo
Napoléon 111 et du Prince Impérial.
Dans l'éclairage discret des bougies, les an-
ciens amis de ta Princesse apparaissent un à
un, sans bruit, et profondément émus, ils don-
nent l'eau bénite et s'agenouillent un instant.
C'est le dernier adieu.
A tout instant, !a Princesse Clotildë entra
doucement et vient s'agenouiller sur un prie'
Dieu, des que les ordres adonner lui laissent un
moment de répit.
Au sortir de la chambre, mortuaire, nous de-
mandons quand aura lieu la mise en bière. C'est
probablement ce soir que l'on devra procéder à
cette opération. Dans ce cas, le triple cercueil
serait dépose dans les caveaux de l'église de
Saint-Gratien, jusqu'à l'arrivée duPrince Louis.
Le Prince Louis Napo!éon
Le Prince Louis n'avait pas encore quitté Ti-
flis lorsqu'il a reçu la dépêche qui lui annonçait
la mort de sa tante, et il a aussitôt répondu
a Je ne puis qu'exprimer l'immense douleur
que. je ressens et le regret profond que j'é-
prouve de n'avoir pu partir plus tôt, retenu par
mon service et les exigences.de la situation en
Extrême-Orient. Je partirai cependant l'autori-
sation de l'Empereur m'étant parvenue, et j'ar-
riverai certainement le lundi 18, par le Nord-
Express. a
Le testament
On sait déjà que le Prince Louis' est le léga-
taire universel de sa tante et que des legs assez
importants sont-faits par là Princesse en faveur
..de~es familiers et à ses nlleuls. Elle assures'l'a-
venir de l'hospice fondé par elle à Neuillyet
elle laisse une rente à Julie sa femme de cham-
bre. qui, depuis cinquante-deux ans, était
avec elle et dont le dévouement ne s'est jamais
démenti.
Elle lègue tous ses papiers au comte Primoli.
Elle attribue au Prince Napolénn des bustes et
des souvenirs de famille. Etie laisse un beau bi-
jou à !à Princesse Laetitia, Duchesse d'Aoste.
Au testament est joint un codicille par lequel
la Princesse lègue, dit-on, au musée du Louvre
quelques tableaux de Reynoids et son propre
buste par Carpeaux. Elle avait pensé d'abord à
faire placer ce buste sur sa tombe, à Saint-Gra-
tien, mais elle a craint peut-être d'y attacher un
soupçon de vanité, et elle a préféré donner à
notre musée national l'oeuvre du grand artiste.
La fortune de la Princesse Mathilde est éva-
luée à deux millions en argent, sans compter
les bijoux, notamment le fameux collier de per-
les donne par Napoléon I" à sa mère, la Prin-
cesse de Wurtemberg, et dont la valeur a quin-
tuplé depuis lors les objets d'art, les tableaux
et les magnifiques cadeaux que la Princesse a
reçus depuis quarante ans.
Elle recevait de la famille Demidoff une pen-
sion de 250.000 francs, à la suite du règlement
établi par le tsar Nicolas, en 1843, lorsqu'elle
se sépara du prince Demiddfï. Cette rente cesse
naturellement à la mort de la Princesse.
La Princesse Glotilde a reçu, hier, une dépê-
che très touchante du fils du prince Paul Demi-
doff, petit-neveu delà Princesse Mathilde.
Les obsèques
Voici là note officielle communiquée par Te
comte de Laborde
« Conformément aux volontés de S. A. I. Ma-
dame la Princesse Mathilde, H ne sera fait au.
cune invitation pour son enterrement, qui aura
lieu à Saint-Gratien..
') Jusqu'au jour des obsèques une messe sera
célébrée, pour le repos de son âme, chaque ma-
tin, à dix heures, en l'église de Saint-Philippa
du Roule, sa paroisse.
Nous n'ajouterons qu'un mot à cette note~\
c'est que là Princesse a exprimé le désir, dans .`
son testament, d'avoir des obsèques très sim-
ples.
Elle a, en outre, exprimé la volonté d'être
mise en bière avec un portrait de Napoléon! r
une rosé, un œillet et son crucifix.
Le Prince Napoiéon
Nous recevons de notre correspondant de
Bruxelles la dépêche suivante
Bruxelles, S janvier.'
« Une foule de personnalités belges et étran-
gères sont venues s'inscrire pendant la journée
chez le Prince Napoléon/qui est très affecté de
la.mort de sa tante et n'a reçu personne. Auprès
de.lui.jl n'y a que son chef de cabinet, M. Ed-
mond Blanc, et le baron de Cernay, qui est de
son service d'honneur.
"Un service funèbre sera célébré a Bruxelles~
par tes spihs du Prince, le jour des obsèques.
H Le Prince Napoléon fera part demain matin
~a là Cour de Belgique de la mort de sa tante~a
Princesse Mathilde;
LadeuxiemeveiHée "'h
Nous 'sommes revenus a l'hôtel 'de 'la rue Aa
Berri dans là soirée.
LaPrincesseCIotilderemontait dans ses'.ap"
partemënts du second étage avec ta comtesse
Agioni, sa dame d'honneur, après être resté
quelques instants dans le grand Salon du rez-
de-chaussée avec Mme Espinasse, la comtesse
Rasponi ëtle baron Brunet.-Là Princesse, bien
qu'elle ne-voùlût pas l'avouer, était exténuée do
fatigue.
Le comte Primoli, très fatigue aussi, .était
p&rtiShuitheuresàvecM. Gànderax.
Au chevet du lit funèbre vëillaientdeux Sœurè
avec le comte et ta comtesse WaJewsIu~le co*
.IbneletMmëRousset.-
La mise en bière,n'aura probablement p&à
lieu avant l'arrivée de I& Princesse .Laetitia, Dtt'
chessed'Àoste, qui sera à Paris aune hëurBë~
après être descendue à l'hôtel Càstigliohe.vièh'
dra aussitôt rue de Berri pour le dernier adietî;
àsa:ta.nte.
À neuf heures du soir, tes portes de ~MW
etàiënt'ferméès.
Relevé sur lësjr~ les nôms suiyan~.
Dno et rjbuchessë 'dë~CHartrea, Prince de Montca,
PtijMe Muj~, Ptihce Eugène MMat,ambaMtd
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.07%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres Bibliothèque de l'École des Chartes /ark:/12148/bpt6k12501c.highresCommun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Pène Henri de Pène Henri de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pène Henri de" or dc.contributor adj "Pène Henri de")Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis" or dc.contributor adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis") Meyer Arthur Meyer Arthur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Meyer Arthur" or dc.contributor adj "Meyer Arthur")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k532373r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k532373r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k532373r/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k532373r/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k532373r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k532373r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k532373r/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest