Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-05-12
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mai 1899 12 mai 1899
Description : 1899/05/12 (Numéro 6362). 1899/05/12 (Numéro 6362).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
1M £AuLÔÎI "VENDREDI 12 Mal 1899
ûe penser qu'il n*a eti autre chose en vue que de
«lânter un jalon pour l'avenir, de poser, en d'au- l
très termes, sa candidature à la haute direction
thi parti libéral transformé, rajeuni et reconstitué
sur de nouvelles basés. q
Il est certain que le châtelain de Dalmehy et d
4e Montmore a tout ce qu?il faut pour être le chef s
d'un grand parti tel que celui dont quelques-uns c
de ses compatriotes entrevoient, à une échéance t:
plus ou moins rapprochée, la formation. Par sa e
naissance, par son mérite personnel, par sa for- q
tune' considérable en elle-même et augmentée dé s
ta dot de sa femme, née Rothschild, le noble lord u
réaliserait mieux que personne ce que les Anglais e
appellent the right man in the right place. g
Reste à savoir si un parti libéral ne compre- g
nant que des impérialistes et des unionistes, à «
l'exclusion des gladstoniens, des libéraux purs, ù
peut même sous l'égide d'un lord Rosebery e
ee constituer et jouer un rôle important. Les v
idéalistes impénitents de nuance libérale sont • r
encore plus nombreux, qu'il n'y parait, surtout en
province à Birmingham et à Manchester notam- I
ment, ils disposent d'une grande influence et ils c
ne se montrent nullement d'humeur à se laisser r c
dicter des lois par les opportunistes de Londres. v
II semble, dès lors, bien difficile de les traiter en c
quantité négligeable et d'organiser sans eux un r
jmrti libéral représentant numériquement et mo- p
ïâlement une force appréciable. s
Peut-être, après tout, lord Rosebery a-t-il été r.
le premier à se rendre compte des obstacles que i
rencontrerait une telle entreprise et ne s'est-il -g
point inspiré, en prononçant son discours, des ̃ g
intentions que d'aucuns sont portés à lui prêter, r
Le langage qu'il a cru devoir tenir est de ceux .• r
qui demandent à être expliqués, et, selon toute
vraisemblance, nous ne tarderons pas à être fixés t
par lord Rosebery lui-même sur la signification à d
qu'il convient de lui attribuer. fi
A. de Maugny 0
E9i~ldu~E
Un banquet à Berlin en l'honneur du roi de f
Suède. Ce soir a eu lieu un banquet solennel à <
Vhôtel de ville. Le Roi de Suéde a répondu au dis- e
cours de bienvenue par un toast à Malmoe. J
Le commandant de la province, Dickson, a crié en 1
allemand « Vive l'empereur Guillaume » Le Roi a 1
demandé l'hymne national prussien et a crié quatre t
fois « Hourrah pour l'Empereur » u
AISGIJETERRE «3
La sentence du tribunal à propos du naufrage
de la « Stella ». Le Board of Traie a Jterminè
son enquête sur le naufrage de la Stella qui eut lieu
le mois dernier et coûta la vie à de nombreuses per- e
sonnes. Elle acquitte le capitaine et l'équipage dont s
la conduite fut admirable et elle adresse des remeï- s
ciements au gouvernement français pour l'envoi du ê
remorqueur Marsouin au secours de la Stella. Elle 1
félicite le capitaine et l'équipage de ce bateau qui ap- c
portèrent un concours précieux. g
EerypTE ̃ ;"q q
Conflit entre le Khédive et le conseil législatif.
Un conflit vient de s'élever entre le Khédive et le s
conseil législatif. Gelui-ci, qui n!a que voix consulta- g
tive, s'est prononcé à l'unanimité contre certaines ré- e
formes dans la question de la «oiir et du tribunal re- n
ligieux. e
Le grand cadi et le grand mufti ont déclaré que ces
réformes étaient contraires au Coran et à la loi reli- •*>
cieuse. ITAUE l] P
ITALIE
Fin imminente de la crise ministérielle. M..
Visconti-Venosta s'est rendu ce soir chez le général
Pelloux et lui a déclaré qu'il acceptait le portefeuille -s
des affaires étrangères dans le nouveau cabinet. ti
Le général Pelloux aura en conséquence la prési- ti
dence et l'intérieur, M. Visconti-Venosta, les affaires h
étrangères le général Mirri, la guerre; l'amiral Bet- y
tolo, la marine; M. Lacava, les travaux publics M. n
Baccelli, l'instruction publique. T
On assure que MM. Boselli et Salandra auront le
Trésor et les finances. »
PHILIPPINES g
Assassinat d'un Français. Une dépêche de Ma- g
Bille au Journal, annonce que les Philippins ont as- £
sassiné un Français, M. Dumarais, qui s'était rendu
dans leurs lignes sous la protection du drapeau par- *j
lementaire, pour négocier la mise en liberté des pri-
sonniers espagnols. h
L'Informé a
Supr ême"perîiot j i
te meilleur de^ dcôôerfo fina j
o
M~N~M~n? n
PllilUiPEEàlEE
Alphonse Daudet posthume Kotes sur la vie; les œuvres u
complètes.
Aux Notes sur la vie, je trouve une épigraphe j,
empruntée à Pascal, qui n'est pas un prêteur du D
commun cette sentence dit « que la pensée est
noble ». Le livre en fournit la preuve on songe
pendant la lecture à ce pur ruisseau de la mon-
tagne qu'on voit tomber au fond de la vallée dans £
un laquet marécageux et qui le traverse fière- n
ment, sans mêler son eau bleue à la fange. Al-
phonse Daudet fut bien de son temps, il l'enrichit y
de ses œuvres mais, préservé par sa finesse na- v
tive des contagions banales, il conçut de bonne -q
heure la volonté très ferme de ne rien devoir qu'à
lui-même, et son ouvrage posthume est là qui en fait foi il entreprit de se nourrir, de vérité. n
« Toutes les fois, dit-il, que je me trouve à
côté d'un sentiment mal exprimé, exagéré ou
faux, je me sens rougir et je louche comme si je £
mentais. » e
Les Notes sur la Vie ont cette précieuse qua- |,
lité, que Daudet possède plus qu'aucun autre, de a
mettre le lecteur en intime familiarité avec l'au- _jj
teur. Aucun écrivain ne ressemble plus à ses œu- c
vres on le lit, on le connaît. A-t-il jamais écrit, g!
en réalité, autre chose que des autobiographies
plus ou moins déguisées ? L'étude de toute sa vie
son plaisir et sa passion fut de se tenir sans r,
cesse en fidèle analyse dé soi. Ce travail intérieur
paraît facile à ceux qui ne l'ont pas essayé; il j
semble que Daudet s'y appliqua par inclination v
naturelle sans doute, mais que ce ne fut point
son unique raison. ̃>,
Ce Méridional, amoureux de son pays enso-
leillé, admira la richesse des impressions dans ^J
ses compatriotes, mais il ne leur accorda jamais ((
une parfaite cohérence psychologique il se mé-
fia des trop beaux dons qui lui étaient venus,
comme à eux, d'une terre si chaude « Quelle aj
merveilleuse machine à sentir j'ai été, surtout ï?;
dans mon enfance! » Certes, c'était une belle
« machine », d'une sensibilité et d'une délica- Vi
tesse sans pareilles. Mais sentir, ce n'est connai-
tre qu'à demi ce qu'il faut, c'estacquérir la réelle n
et claire connaissance de soi d'abord, puis des au-
tres; de la vie intérieure des êtres et de l'essence
des choses. Les Notes sur la vie nous révèlent J
la fine et sage conduite de cette étude qu'Ai- ±r
phonse Daudet paraît bien avoir poursuivie jus- c
qu'à la fin, sans relâche elle le mit en posses- i
sion de cette raison libre et souriante qui est la e
miLLIÏON DU « GAULOIS » 1
do 12 mai 1899
I 1
i
TI en est L'AVEU ~mme d~ 1
II en est des souvenirs, enfants, comme des
flammes qui sortent û'un feu à son déclin elles
vivent et s'éteignent au même instant. Vieux
souvenirs qui passez coaime une flamme mou-
rante De jeunes mains veulent soulever les an-
nées qui vous cachent, de jeunes curiosités veu-
lent s'aviver au contact de ?otre grâce fanée et de
vos charmes évanouis.
Mais tant de choses se peuvent-elles conter
quand elles ont eu la couleur très douce des fleurs
d'automne, la tranquillité des eaux dormantes ? 9
Quel pinceau est manié assez légèrement pour
exprimer les nuances des amours délicates et
des sentiments purs ? Quand j'aurai conté, en-
fants qui voulez savoir, vous me direz
« Quoi c'est tout ? mais ce n'est rien !» n •
Ce n'est rien et cependant vous saurez un jour
que ce rien, c'est la vie
La flore des bois avait disparu, comme une
chose très fragiie et très éphémère. Quand là
Jeune fille, aujourd'hui votre aïeule, allait r^ver;
près d& la source cachée sous les chênes, elle la
trouvait dormant au milieu des herbes, sans les
Asphodèles blancs qui ornaient, quelques semai-
aes auparavant, l'endroit recueilli*
hîmière de soli oeuvre èt qui fut le chârffië de
l'homme autant que de l'écrivain.
A
A
Ce qui fait le prix de ces « notes »s é*ést
qu'elles n'ont pas été polies et aiguisées en vue
d'une publication à laquelle jamais Daudet ne
songea il ne se proposapoint de donner un « re-
cueil dépensées». Au cours des lentes médita-
tions que le mal cruel dont il fut atteint si jeune
encore devait rendre plus fréquentes, une remar-
que sur le vif des choses, un trait d'observation
sur le visiteur qui venait de le quitter, un regret,
un souvenir jaillissaient de cet esprit toujours
en travail il les consignait et ne les « rédi-
geait » point d'autres fois,c'était un tableau, na-
guère rencontré, qui revivait devant ses yeux
« Dire un jour l'attendrissement que m'a causé à
un tournant de route l'apparition de la cime rose
et blanche de la Jungfrau, sensation délicatement
voluptueuse, sans que la littérature y fût pour
rien. »
Jamais il n'oubliait: « Comme tout se tient
Par quel fil mystérieux nos âmes sont liées aux
choses une lecture faite dans un coin de la fo-
rêt, et en voilà pour toute la vie. Chaque fois que
vous penserez à la forêt, vous reverrez le livre
chaque fois que vous relirez le livre, vous rever-
rez la forêt. » II aimait passionnément toutes les
puissances et toutes les beautés de la nature et il
semble que de toutes, celle qu'il a le moins con-
nue c'est la grande mer si différente de son beau
lac bleu des côtes de Provence. Mais il nourris-
sait une envie de rancune contre cette nature in-
sensible à nos maux comme aux joies qu'elle
nous donne • « Nous aimons les choses, elles
ne nous le rendent pas. Ce n'est pas juste. »
Il y a dans ces « notes » des abandons char-
mants et tout à côté des jets de mélancolie, même
d'amertume; elles ont été écrites en des âges dif-
férents. C'est le jeune homme qui a dit: « Quand
"on aime on ne devrait pas avoir autre chose à
faire. ». L'homme en possession de toute sa
force a transcrit un vers de Boileau qui lui pa-
raissait admirable « Rarement un esprit ose
être ce qu'il est. » Alphonse Daudet l'ose tou-
jours. Le malade qui craint,- alors qu'il sent en
lui tant de richesse encore sans emploi, d'être
l'impotent de demain, s'écrie « L'action 1 l'ac-
tion 1 plutôt que de' rêver. » Que' c'elà rend un
écho douloureux Et cet être, si bien doué, con-
damné à la mort lente, quelle intensité de vie 1
Si ces' observations toujours rapides, et peut-
être d'autant plus justes s'appliquent aux per-
sonnes, jamais il n'a transcrit les noms nous ne
saurons donc pas quel fut celui « qui excellait à
être médiocre », ni cet autre qui fut « une âme
bête à manifestations lyriques », ni cet autre en-
core qui lui suggéra cette sentence « La bêtise
est une fissure du crâne par où le vice entre quel-
quefois. •»
Mais nous savons ce qu'il pensa des « convul-
sionnaire de la phrase, aïssaouas; fumistes et
gobeurs, qui, à la longue, finissent par croire à
eux-mêmes » et des inventeurs d'une certaine
manière d'écrire qu'il prémunit d'un bon conseil
et qui, d'ailleurs, ne le suivront pas: « Prends
garde, à force d'être artistique, de n'être plus ori-
ginal. » La sécheresse résolue d'une certaine école
lui dicte la « note » suivante
« Que tontes ces théories et discussions sont
vaines Que veulent-ils dire avec leur suppres-
sion des scènes du roman ? Des scènes, il y en a
toujours et partout où il y a des êtres et rencon-
tre d'êtres. Scènes dans la Bible et dans le roman
historique l'Iliade, et dans le roman de mœurs
Y Odyssée. Il n'y en a pas dans V Imitation, qui
n'est que dissertations philosophiques. Eh mon
Dieu plus de scènes plus de scènes C'est le
goût du roman qui se perd ou va se perdre. s
Ces tentatives malfaisantes allument en lui de
sourdes colères il croit qu'il serait bon de lutter
contre les volontés mauvaises et pareilles à des
épaves sous-marines, écueils mouvants et traîtres
qui crèvent le navire sous la « flottaison » il a
rêvé d'une formule que devraient expliquer les
honnêtes gens de plume.: « Tâchons de guérir
avec la littérature le mal que la littérature a lait. »
Ces 'Noies sur la vie sont donc du meilleur
Daudet, du plus vrai, celui qui écrivait comme il
venait de penser, sans ombre de parure et qui,
jusqu'à ce jour, n'avait été lu que par lui-même
ou les siens. En même temps l'éditeur Housiaux
entreprend, suus une belle forme illustr.ee la pu-
blication de ses Œuvres complètes, « édition dé-
finitive », précédée d'une introduction et d'une
biographie par M. Henry Céard, dont deùxvolumes
ont déjà paru: le Petit Chose, Fromont jeune
et Rissler aîné.
Ce morceau de Henry Céard est très étudié; le
biographe a beaucoup aimé et admiré grande-
ment son modèle on ne saurait lui reprocher
qu'une chose, c'est de l'avoir peut-être haussé
quelque peu au-delà de ce qu'aurait souhaité cet es-
prit si clair qui se connut si bien. Alphonse
Daudet a dit: « Les hommes vieillissent, mais ne
mûrissent pas », et ce n'est pas en lui-même qu'il
trouvale motif de cette « pensée », car il n'a-
vait jamais cessé de mûrir, et jamais il n'aurait
vieilli. Mais parmi les très rares erreurs aux-
quelles il s'abandonna, d'ailleurs passagère-
ment, je relève à un certain moment le regret
de n'avoir point suivi certaines études dont la
majesté surannée en impose encore aux plus in-
dépendants parmi les modernes.
« J'indique en passant, dit-il, le manque qu'a
fait dans mon éducation l'absolue absence d'al-
gèbre et de géométrie, mon année de philosophie
tronquée et sans direction. De là, ma répugnance
aux idées générales, aux abstractions, l'impossi-
bilité où je me trouve d'avoir une formule quel-
conque sur toute question philosophique. Je ne
sais qu'une chose, crier à mes enfants « Vive la
viej » ̃
Eh bien! que l'ombre charmante de Daudet se
rassure, ce cri c'est assez, puisqu'il renferme
toute notre condition humaine. S'il ne sut point
donner les formules pédantes, il en trouva l'équi-
valent et mieux en d'autres formules vi-
vantes, celles-là. Henry Céard, voulant exprimer
la force croissante de cette pensée qui sans cesse,
en s'élevant, embrassait des objets nouveaux, a
dit qu'en Daudet le fantaisiste avait engendré le
« philosophe » C'est là le gros mot.
Daudet lui-même s'est bien mieux défini, en
disant dans une lettre intime, citée par son bio-
graphe « Je suis un tzigane vibrant à toutes les
nuances du son, de la couleur et de l'idée. »
Tzigane, c'était une liberté qu'il prenait en-
vers lui-même et qu'il faut traduire. Il est bien
heureux qu'il ne se soit pas égaré dans le solen-
nel labyrinthe des idées générales, car il y aurait
probablement perdu la puissance des idées
justes.
Non, ce n'est pas un « philosophe » que ce « fan-
taisiste » engendra en Alphonse Daudet ce fut
un « penseur » dans la seconde partie de sa vie,
et toujours et avant tout, ce fut un poète.
Paul Perret
Bientôt elle y vint moins souvent, car son
cœur avait découvert seul la clef qu'il cherchait;
un jour d'été, il était allé à celui que l'on doit
aimer toujours.
Elle n'eût pu dire comment l'amour était arrivé;
il n'avait point frappé de coup violent il était
entré avec des mouvements doux et silencieux.
Timide, il n'osait ni parler ni se laisser devi-
ner, et ressemblait à la fleur matinale qui se
ferme aussitôt qu'un rayon trop vif vient la tou-
cher. Dans cette phase de l'amour qui naît et s'i-
gnore, elle et lui épiaient les moindres faits qui
se transformaient à leurs yeux en révélations
toujours nouvelles..
Un matin, les résédas mêlaient leur arome à
celui des héliotropes, les rosés d'arrière-saison
ployaient sous la rosée, et sur de fins réseaux
tendus par des ouvriers inconnus, les gouttes
scintillaient. Elle, penchée vers ces béâutés,écou-
tait, au plus profond de son cœur, un chant qui
se mariait avec celui de la matinée embaumée.
« Il est auprès de moi, et il m'aime peut-être ?
Dites-moi, gouttes brillantes, si ce n'est pas un
moment privilégié pour avouer son amour ? » »
Et levant les yeux vers lui, elle avait saisi un
regard admiratif, mais surtout très tendre et qui,
surpris, s'était détourné avec timidité.-
Depuis cette matinée, elle allait sans cesse
dans les mêmes sentiers pour se confier à la ro-
sée.
« Tu as vu son âme dans ses yeux, il comprend
comme moi ton langage, dis-lui que je l'aime. »
Car elle ne pouvait croire que la parole, si ex-
pressive ponr elle-même, ne se fit point entendre
à celui qu'elle aimait..
« Soyez mes messagères, fleurs pâlies et rosée
charmante vous le savez, je ne puis rien dire,
mais vous. parlez !» »'
Or, les jours avaient passé, et il ne semblait
pas qu'elle eût trouvé de messagers fidèles. Dé-
ASSURANCES SDR LA VIE
La t'ompagnie d'Assurances générales sur la
vie vient de faire calculer, d'après les nouvelles
tables de mortalité, le chiffré des réserves néces-
saires à la garantie de ses anciens contrats d'as-
surances et de rentes viagères. Ce calcul a fait
apparaître sur l'ensemble des opérations un excé-
dent de réserves de plus de 10 millions. Cet excé-
dent, ajouté au capital social et aux réserves'sta-
tutaires et facultatives, porte à près 'de 30 mil-
lions (exactement 29,781,268 fr.) le chiffre des ga-
ranties supplémentaires offertes par la Compa-
gnie, dont le fonds de garantie s'élève au total à
720 millions.
Cette situation explique la confiance du public
dans la Compagnie d'Assurances générales sur
la vie et pourquoi celle-ci paie à elle seule autant 't
de rentes viagères, que toutes les autres Compa-
gnies françaises réunies (36 millions d'arrérages
par an).
Les notices et tarifs de la Compagnie sont en-
voyés gratuitement à toute personne qui en fait
la demande soit au siège social à Paris, 87, rue
de Richelieu, soit à ses agents dans les départe-
ments.
Pendant le repas/ Eau gazeuse SciunoH-
̃'̃•»•
Les obsèques de M. le comte de Maussion-Montgou-
bert auront lieu le samedi 13 courant, en l'église
Saint-Germain-des-Prés, à midi.
La famille prie les personnes qui n'auraient pas
reçu de lettre d'invitation de considérer le présent
avis comme en tenant lieu.
Après le repas, un verre de Bénédictine.
BO8TE AUXJLETTRES
Nous recevons la lettre suivante
Aizenay, le 9 mai 1899.
Monsieur le directeur,
En ma qualité de petit-neveu de M. H. Dupleix (ma moro
étant fille de Mlle Noérnie Dupleix, sœur de M. H. Dupleix,
et épouse de M. Achille Gadrad), je viens vous prier de
vouloir bien, en réponse à différentes notes et lettres parues
dans votre journal aux dates des 25 janvier 1897 et 4 mai
présent mois, insérer la-note suivante:
« Dans son numéro du 4 mai, le Gaulois dit que M.
Dupleix, ancien officier pontifical, décédé à Beauvoir-sur-
Mer (Vendée), n'était pas le descendantde François Dupleix,
gouverneur des établissements français aux Indes.
» M. Hyppolyte Dupleix, dont il est question dans la
note du Gaulois, n'était certainement pas le descendant du
gouverneur des Indes, mais il était de la même famille que
celui-ci, et de plus chef de nom et d'armes de la famille
Dupleix, en sa qualité de seul représentant, avec ses enfants,
de la branche aînée, dite de Hemouet, tandis que l'ancien
gouverneur de Pondichéry, qurn'a laissé qu'une fille mariée
au marquis de Valory, était issu d'une branche cadette, dite
de Bacquencourt, aujourd'hui éteinte.
» Les deux branches ont eu pour auteur ^commun Guil-
laume Dupleix, époux de Jeanne Basaux* qui vivait au sei-
zième siècle..
» La branche de Remouet porte de sable à doux plies
(ou soles) d'argent, l'une sur l'autre, en fasce, celle de la
pointe contournée, et un filet aussi d'argent, issant de la
gueule de l'une à .l'autre.
» La branche de Bacquencourt portait: d'azur au chevron
d'or, accompagné en chef de deux plies d'argent posées en
fasce affrontées, et en pointe d'une étoile de même.
» La généalogie de la famille Dupleix se trouve dans le
Dictionnaire des familles du Poitou, par Beauchet-Pilleau,
tome II (en cours de publication), pages 233 à 227. Nous
̃renvoyons à cet ouvrage, pour plus amples détails. »
Veuillez, Monsieur le directeur, avec mes remerciements
anticipés, recevoir l'assurance de mes sentiments distinr
gués. G. Cii,&TpoT ~DE LA CIr.IN0141E,
6. Ghappot ce La Ciiakonie,
Abonné du Gaulois.
Nous recevons, d'autre part, de M. René Dupleix, de
Saint-Nazaire, .fils de M. Hippolyte Dupleix, une lettre qui
confirme en ces termes les renseignements ci-dessus
« Mon frère Guillaume et moi descendons du gouverneur
des Indes en ligne collatérale, et sommes les derniers re-
présentants de la branche aînée. »
.A.IR'X'.A.
L'inventeur du remarquable procédé Arta vient
d'ouvrir un salon de pose, 32, rue Louis-le-Grand
(ascenseur), en face le Vaudeville.
La première personne qui a inauguré le salon de
pose a été le général Lambert.
Les portraits ARTA en couleurs sont de grand
modèle 50/60.
L'exécution des clichés spéciaux nécessaires au
procédé ARTA est exclusivement confiée aux frères
Géniaux, 32, rue Louis-le-Grand.
Un prix de faveur sera fait aux abonnés .du
GAULOIS..
.*».
FLEURS NATURELLES DE Mme LION
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bourses quêteuses, corbeilles de dîner et chemins de
table fleuris.
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Téléphone 247-89.
Adresse télégraphique Lion, fleurs, Madeleine,
Paris.
Il OS INFORMATIONS
Vendredi 12 mai. Sainte Flavie
LA TEMPÉRATURE
(Dépêches de nos correspondants spéciaux)
Brest. Thermomètre -f- 15°. Vent O. Ciel nua-
geux. Mer belle.
Calais. Thermomètre -j- 15°. Vent N.-O. Mer
calme. Beau temps.
Le Havre. Thermomètre -J- 16". Vent N.-E.
Ciel couvert, Temps orageux. Mer calme,
Lyon. Thermomètre -f- 34». Temps ora-
geux.
Marseille. Thermomètre: -f 20". Vent N.-O.
Mer calme. Pluie abondante.
Toulon. Thermomètre -f- 21». Vent 0. Ciel
nuageux. Mer agitée.
Tours. Thermomètre -f- 21°. Temps nuageux
mais beau. Pluie dans la matinée.
La zone des basses pressions s'éloigne vers la Rus-
sie. Pression barométrique assez élevée sur les Iles-
Britanniques. Vent faible sur nos côtes. Mer belle.
Pluies sur le centre du continent.
En France, il a plu dans le Midi et dans l'Est. Ora-
ges à Biarritz, à Perpignan et à Lyon.
A Paris, le thermomètre marquait hier, température
maxima 17», température minima 7». Un temps beau
et chaud est probable.
Faits du jour
Ce soir vendredi, à huit heures trois quarts,
à la salle d'Horticulture, 84, rue de Grenelle, le
lieutenant-colonel Monteil fera, sous la présidence
de M. Le Provost de Launay, sénateur, une con-
sormais, avec un sentiment mélangé de plaisir et
d'angoisse, elle adressait des plaintes à ses amis
de la nature.
Mais sa peine lui était chère elle en venait
chercher chaque matin l'amertume dans les cali-
ces humides, dans le scintillement des gouttes
brillantes.'
Un jour, c'était en novembre, une gelée blan-
che couvrait les plantes, les herbes et craquait
sous les pas. Le soleil était si doux qu'il ne pou-
vait la fondre, et, bien qu'il fût midi, la campa-
gne restait parée..
Sous le fardeau léger, les feuilles, mûres, pour
tomber, abandonnaient les rameaux; eux demeu-
raient immobiles sans qu'un souffle agitât leurs
tiges dépouillées. Les dernières fleurs aux coloris
incertains paraissaient figées rien ne bougeait
dans ce jour calme, doux et pur, hormis la feiiille
qui tombait, hormis le coeur de jeune fille qui
battait, attristé, dans la paix délicieuse de cette
journée.
« Six semaines depuis que ses yeux ont parlé
Je me suis égarée, il ne m'aime pas. »
Une abeille, trompée par la douceur de l'air,
entra dans une corolle et s'envola aussitôt.
La jeune fille observa avec tristesse sa décep-
tion.
« Toi aussi, tu es trompée partes anciens amis;
leurs promesses sont ensevelies sous la gelée.
Quoique fine et légère, elle a refroidi jusqu'à
la tendresse éveillée dans un cœur que je croyais
à moi. »
Bien que douloureux, son sentiment n'avait pas
d'âpreté et se découvrait des affinités avec la dou-
ceur des bois.
Tout à coup soii-cceur battit plus vite, et elle
s'arrêta.
Au tournant d'un sentier, elle l'ayait aperçu
assis sur un tronc d'arbre; ses chiens dormaient,
allongés à ses pieds, et lui écrivait absorbé dans
férence sur les conventions franco-anglaises des
18 juin 1898 et 21 Mars 1899,
Le 14 mai aura lieu au Musée Guimet l'ou-
verture de l'exposition des collections rapportées
du Caucase par le bâton de Baye qui avait été
en 1898 chargé d'une mission archéologique et
ethnographique par le ministère de l'instruction
publique..
A partir du dimanche 14 mai, la tour Eiffel
Testera ouverte jusqu'à dix heures du soir; on
pourra donc, dès ce jour, dîner au grand restau-
rant.
Prochainement ouverture du théâtre.
Le monde savant
àcvdkmie des sciences. Les croyances populaires rap-
portent volontiers à des contusions l'origine des tumeurs
de toutes natures des abcès infectieux ordinaires et surtout
des maladies tuberculeuses comme les coxotuberculoses, les
maux de Pott, les tumeurs blanches. Il n'est pas douteux
.que pour certaines infections à microbes staphylocoques et
streptocoques, le foyer tf aumatique devient souvent le siège
d'accidents dus à l'agent de l'infection. L'expérimentation et
la clinique l'établissent positivement. Il en serait de même
pour là. tuberculose depuis les célèbres 'expériences de Max
Schuller (1880). Or, malgré l'opinion de la plupart des au-
teurs, l'observation sévère et exacte contredit l'expérimenta-
tion de Max Schuller, et le traumatisme, loin de se pro-
duire -ne fait que dévoiler un mal existant déjà localement
sousuno forme peu ou pas apparente.
MM. Lannelonguo et.Acliârd ont repris cette étude espé-
rimontalement dans des conditions plus exactes que Max
Schuller, qui ne connaissait pas le bacille tuberculeux, et
qui employait des produits complexes, en se servant de cul-
tures pures et de produits tuberculeux humains purs ou
associés à d'autres microbes. Ils ont fait plusieurs séries
d'expériences, sur le cobaye principalement, mais au%si sur
le lapin et le chien en inoculant la tuberculose à ces ani-
maux par diverses voies (tissu cellulaire, péritoine, trachée,
sang) et en produisant chez eux des traumatismes impor-
tants (contusions, entorses et fractures), à des périodes va-
riables de l'infection.
Vingt cobayes ont été injectés sous- la peau de la cuisse
avec des produits tuberculeux humains, puis quand l'infec-
tion se généralisait, c'est-à-dire entre dix-neuf et quatre-
vingt-deux jours, les expérimentateurs les contusionnaient
gravement. Tous sont morts tuberculeux, aucun n'a offert
-4e trace de tuberculose au niveau du foyer traumatique..
D'autres séries de cobayes ont été traumatisées, après
avoir été inoculées dans le péritoine, dans la trachée, dans
le cœur droit enfin, et les résultats ont toujours été në-
.gatifs.
Il ressort de ces expériences cette donnée principale, que
la tuberculose ne se comporte pas tout à fait comme les
autres infections, et qu'il n'est pas- aussi facile qu'on le
croyait et qu'on l'a répété partout, d'après M. Max Sehuller,
de localiser dans un foyer traumatique le processus tuber-
culeux.. ̃
Une autre conséquence de ces expériences est la rareté de
J'infection sanguine chez les animaux tuberculeux. Ces cli-
niciens ont fait sur ce point des expériences qui démontrent
que la virulence du sang apparaît au moment de la mort et
chez les cadavres, le bacille trouvant plus de facilité à pé-
nétrer dans le sang pendant l'agonie.
MM. Lannelongùe et Achard se proposent de continuer
leurs recherches sur ces points..•' r `
Nouvelles religieuses
Le cardinal .Richard a donné audience, samedi, aux
membres du comité organisateur de l'Exposition des mis-
.sions.
Son Emmenée, qui a bien voulu bénit le" projet, célébrera
la messe, samedi, pour les initiateurs de l'œuvre.
L'assemblée générale annuelle de la Société d'éduca-
tion et d'enseignement aura lieu lundi, à huit heures du
soir, à la Société de géographie, 181. boulevard Saint-Ger-
main, sous la présidence du cardinal Richard.
M. E. Keller, vice-président, rendra compte des travaux
de la société, dont le trésorier, M. Gauchy, présentera les
comptes.
Trois discours seront prononcés1: l'un sur la situation de
l'enseignement supérieur libre, par Mgr Péchenard, recteur
de l'Institut catholique de Paris l'autre par M. Boyer de
Bouillane, avocat à la cour d'appel, sur la liberté de ren-
seignement au point de vue social; le troisième par le car-
dinal Richard.
Aujourd'hui vendredi, à l'Institut catholique, cours
d'enseignement supérieur de la religion, par le R. P. Gau-
deau, sur « les Critères de la Révélation le Miracle ».
̃ Un de nos confrères a cru pouvoir annoncer, il a plu-
sieurs jours, que Mgr Mathieu, archevêque de Toulouse,
serait créé cardinal de curie dans le prochain consistoire.
Ni à la nonciature, ni à l'archevêché de Toulouse, on n'a
encore reçu avis d'une nomination qui paraît bien invrai-
semblable et qu'aucun indice ne permet à Mgr Mathieu de
prévoir, ainsi qu'il a bien voulu nous en donner lui-même
.l'assurance.
Mgr Puyol, supérieur du grand séminaire de Beauvais,
présidera dimanche, ïi Saint-Michel des Batignolles, la fête
de l'Apparition, de saint Michel, archange. On exécutera
solennellement, à cette occasion, la messe de saint André,
de M. Adolphe Deslandres, pour soli, chœurs, orchestre et
orgue, sous la direction de M. Emile Vautravers, maître de
chapelle.
A l'Offertoire, Andante religioso de Thomé.
La société du Souvenir français fera célébrera Notre-
Dame, le jeudi 25 mai, à dix heures et demie, le service an-
nuel pour les soldats et marins morts au service de la
France.
̃ L'oraison funèbre sera prononcée par Mgr Pagis, évoque
de Verdun. »
Nouvelles militaires
'Rengagement des sous-offœiers. Le projet de loi re-
latif aux pensions proportionnelles des s'ous-ofûciers, capo-
raux et soldats rengagés ou commissionnés, projet voté ré-
cemment par le Sénat, est revenu à la Chambre qui l'a ren-
voyé à la commission de l'armée.
11 n'y a pas de question plus importante que le renforce-
ment de notre corps de sous-officiers. C'est surtout par ce
point que pèche notre organisme militaire, et qu'il est no-
toirement inférieur à celui de l'Allemagne.
La commission de l'armée, qui est la première à s'en ren-
dre compte, ne laissera pas traîner les choses, espérons-le,
.et ne fera pas grande difficulté d'accepter, pour en finir, les
modifications du reste très plausibles votées par le Sénat.
L'armée coloniale. A propos des péripéties du projet
de loi de l'armée coloniale, le Progrès Militaire s'inscrit
nettement contre le principe du rattachement de ces troupes
à la Guerre.
« Sérieusement, dit notre confrère, on ne voit pas très
bien l'armée de. terre garder la Guadeloupe et les troupes
de la marine être les maîtresses de la garnison de la Mar-
tinique pour y préparer le ravitaillement de l'escadre des
Antilles ̃».
Voyage d'élai-major.–r Le général Jamont, vice-prési-
dent du .conseil supérieur, généralissime désigné, dirige sur
la limite des Landes et du Lot-et-Garonne un voyage d'état-
major auquel participent les généraux du 17° corps.
Concours hippique de Rouen, A l'occasion du con-
cours hippique qui aura lieu à Rouen, les 10, 11 et 12 juin
1899, un carrousel militaire, .organisé par le 6e régiment de
chasseurs, sera donné le lundi 13 juin, au profit des pau-
vres. ̃ • •
Fêtes et commémorations. A Carcassonne, dimanche,
sur l'esplanade du quartier de cavalerie, réunion hippique
organisée par les officiers et sous-officiers du 17» dragons.
Le général Faure-Biguet, commandant le 16e corps d'ar-
mée, et les généraux de division et de brigade présents à
Carcassonne à l'occasion des manœuvres de cadres, assis-
taient à cette fête qui a été des plus brillantes.
A Tunis, fête donnée au quarlier Forgemol, dans le
grand champ de manœuvres, par le 4e chasseurs a été de
tous points réussie.
Nos cavaliers ont fait montre d'une habileté consommée
et d'une adresse remarquable dans les exercices.
Toute la société tunisienne se trouvait réunie au enamp de
manœuvres, ou des tribunes avaient été édifiées pour la cir-
constance.
Le résident général et toutes les autorités, les généraux et
officiers assistaient à la fête,' qui a fait le plus grand hon-
neur à ses organisateurs.
Plans de places fortes. La galerie des plans en relief
des places fortes sera ouverte au public du 1" au 30 juin, à
l'hôtel des Invalides, tous les jours, le lundi excepté, de midi
à quatre heures. (
Au Cercle militaire. Mercredi soir, un groupe d'offi-
ciers ayant servi au Soudan, a donné un banquet en l'hon-
neur du colonel Audéoud et du lieutenant-colonel Caudre-
lier à l'occasion de l'anniversaire de la paix de Sikasso.
Cette petite fête, tout intime, a été empreinte de la plus vive'
cordialité.
Au 13' corps d'armée. En remettant son commande-
ment, le général Jacquoniin a adressé aux troupes du 13°
corps d'armée l'ordre du jour suivant
« Officiers, sous-officiers, brigadiers, caporaux et soldats
Placé par décret du 10 mai dans la deuxième section de l'é-
tat-major général, je vous fais mes adieux. En me séparant
de vous avec une sincère émotion et un vif regret, je veux
rendre justice aux sentiments de discipline, de dévouement
et de fidélité dont vous m'avez donné les preuves pendant
les trois ans que j'ai passés au milieu de vous.
des pensées qui amenaient un sourire ou une om-
bre sur son visage.
« Que fait-il ? il écrit est-ce à moi? m'envoie-
t-il un adieu ou une espérance ? »
Elle s'avança très doucement avec l'espoir
irréfléchi de surprendre le secret, mais une bran-
che se brisa sous ses pas. Il se leva vivement, et,
comme des enfants intimidés, ils se regardèrent
sans parler.
Mais elle avait lu dans ses yeux, et tous les
chants d'une matinée embaumée se firent enten-
dre sous la gelée blanche.
« Il t'aime, mais il n'osait l'avouer. Demande à
lire ce qu'il vient d'écrire. »
D'une voix tremblante elle lui dit
Vous écriviez ?
Non. c'est-à-dire. oui.
Il rougit tellement qu'elle eut un sourire, et se
sentit plus forte pour surmonter sa propre timi-
dité.
Voulez-vous me montrer? dit-elle en tendant
la main.
Ce sont des vers. je n'oserais pas, balbu-
tia-t-il en reculant.
Donnez
Elle enleva le papier qui tremblait dans la
main de son amant, et pendant que, tout confus,
il baissait la tête et que sa confusion ravissait la
jeune fille, elle lut les strophes qui lui étaient
adressées.
Charmée, elle regarda autour d'elle, et, avec
effusion, remercia ses amis de ne l'avoir pas
trompée.
« Ah vous lui avez fait les mêmes révélations
qu'à moi-même Il connaît bien le langage dg la
rosée brillante et des fleurs pâlies !»
Depuis, enfants, aucune poésie ne m'a paru
avoir une pareille saveur. Vous souriez? Mais
un jour vous me croirez, quand vous lirez les
» Serrez-vous autour do vos chefs et. vous resterez, invul-
nérables. La confiance et l'affection qui Vous réunissent ré-
ciproquement, les sentiments d'honneur et d'amour de la
patrie qui sont gravés dans nos cœurs nous rendront invin-
cibles.
» Je vous confie à mon successeur avec un légitimé or-
gueil, car j'étais fier de vous commander.
» A dater du 10 mai, M. le général Tanchot, commandant
la 2GC division d'infanterie, exercera le commandement pro-
visoire du 13e corps d'armée. »
Le général Jacquemin a lové toutes les punitions.
Nouvelles navales
Essais à Brest. La grosse mer a fatigué l'avant et
l'éperon dû croiseur Nielly pendant les essais de bon fonc-
tionnement de ses machines auxquels il vient de procéder.
Des infiltrations d'eau se sont produites et le Nielly, qui
doit appareiller prochainement pour Madagascar, a dû être
remorqué dans l'avant-port de guerre, où une équipe, d'ou-
vriers calfats répare en ce moment son doublage en cuivre.
Le torpilleur de haute mer le Lansquenet, qui à la
suite de ses premiers essais avait dû subir au port de Brest
une transformation, vient de procéder à de nouveaux essais
officiels en présence de la commission nommée par le mi-
nistre. Les essais ont donné d'excellents résultats.
Une opinion à propos des sous-marins. •– On a fait
quelque bruit de l'interview de M. John Holland, le cons-
tructeur américain assez connu d'un sous-marin de son in-
vention,, avec le correspondant d'un journal anglais.
M. IIolland a fait entre autres déclarations la suivante
« Si vous persistez à suivre les conseils de vos ingénieurs, il
ne- faudra point vous étonner d'éprouver un jour quelque
surprise désagréable en cas de conflit avec la France. Un
sous-marin français, sachez-le, peut forcer n'importe quel
blocus, quelle que soit la force de la flotte que vous auriez
sur mer. »
Avarie d'un croiseur allemand.– Le1 croiseur allemand
Cormoran, qui eut une avarie près de l'archipel Bismarck
en se rendant à Samoa, se trouve actuellement à Sidney,
«ù il devra rester plus d'un mois pour réparations nécessai-
res. Il ne pourra arriver à Apia que dans la seconde quin-
zaine du mois prochain.
La marine allemande. L'administration de la marine
vient de décider que le garde-côtes cuirassé Hagen serait
transformé sur des plans tout à fait nouveaux. La longueur
du Hagen, qui est de 73 mètres, sera portée à 80 mètres.
L'espace ainsi obtenu sera consacré à des soutes à char-
bon, de telle sorte que le Hagen pourra parcourir avec ses
propres moyens une distance plus considérable que précé-
demment. D'autre part, son armement d'artillerie sera
augmenté.
Au reste, les autorités navales allemandes ont remarqué
que l'armement des vaisseaux de guerre allemands était
trop faible. Il existe une tendance générale à renforcer l'ar-
mement d'artillerie des vaisseaux do guerre même au pré-
judice de leur vitesse. Tous les nouveaux croiseurs en cons-
truction seront armés d'après ce principe.
Nouvelles coloniales
L'armée coloniale. Le président du conseil et le mi-
nistre de la guerre ont reçu hier M. Alfred Mézières, prési-
dent de la commission de l'armée, et le bureau de cette
commission.
Après un échange d'observations, il a été convenu que le
projet relatif à l'armée coloniale annoncé par le gouverne-
ment, ayant pour principe le rattachement des troupes co-
loniales au ministère de la guerre et dont le dépôt s'était
trouvé ajourné par la retraite de M. de Froycinot, serait
déposé dans quelques jours avec demande de renvoi à la
commission de l'armée aussitôt que M. le ministre de la
guerre aura pu procéder à l'étude personnelle qu'il se pro-
pose d'en faire.
Faits divers .̃̃
DOUBLE SUICIDE
Les époux Dclornie, habitant rue Rousselet, 20, le
mari âgé de soixante-dix ans, la femme de soixante-
cinq ans, ont tenté hier, à la suite de chagrins inti-
mes, de se donner la'mort.
Les deux désespérés occupent un logement au pre-
mier étage. Après s'être enfermés dans leur chambre,
ils allumèrent un réchaud de charbon de bois et s'é-
'tendirentsur leur lit en attendant la mort.
Un. locataire de l'immeuble en rentrant chez lui
.entendit des'gémisscments et sentit l'odeur de l'acide
carbonique qui provenait de l'appartement des époux
Delorme. Il courut prévenir le concierge qui enfonça
la porte et trouva les deux malheureux râlant, sur
leur lit.
Un médecin appelé en toute hâte a ranimé les
époux Delorme, qui ont été transportés dans un état
désespéré à l'hôpital Laënnec.
Autre suicide. Hier matin, au moment où le train
de ceinture arrivait à la gare du boulevard Ornano,
un sieur Geffroy, âgé de trente-cinq ans, s'est préci-
pité du quai sous la machine. Son corps a été littéra-
lement coupé en deux et ses débris ont été transportés
à la Morgue.
Gefîroy était atteint d'une maladie incurable.
COUPS DE COUTEAU
L'avant-dernière nuit, boulevard de la Chapelle, à
la hauteur du numéro 126, Mme Jeanne Schœffer,
âgée de vingt-six ans, a été frappée par un individu
resté inconnu de plusieurs coups de couteau.
Très grièvement blessée, Mme Jeanne Schœffer a
été transportée à l'hôpital Lariboisiôre. Le meurtrier
est activement recherché. On soupçonne comme
étant l'auteur de cette tentative de meurtre un ancien
ami de la jeune femme.
̃ LA. SAXTÉ PUBLIQUE.
La statistique municipale a compté cette semaine
1,007 décès au lieu de 981 pendant la semaine précé-
dente et de 957, moyenne ordinaire dé la saison.
La fièvre typhoïde a déterminé 12 décès. Les cas
nouveaux signalés tendent à diminuer (58 au lieu de
68). La rougeole a causé 36 décès la diarrhée infan-
tile, 37.
Les maladies inflammatoires des organes de la res-
piration ont causé 126 décès. 38 décès sont dus à la
congestion pulmonaire. 20 décès sont attribués à la
grippe. La phtisie pulmonaire a déterminé 205 dé-
cès. -.̃̃•
CAMPAGNE ET HYDHOTHKEAPIE
Si vous êtes désireux de faire un séjour agréable à
la campagne et en même temps réparateur, vous n'a-
vez qu'a vous rendre dans la « Villa Devauchelle », à
Epinay (Seine), çrès d'Enghien, qui possède une ins-
tallation hydrothérapique très complète.
La ̃« Villa Devauchelle », située dans un des plus
beaux sites des environs, à vingt minutes de la capi-
tale, est entourée d'un grand parc boisé de deux hec-
tares.
Vous y trouverez tout le confortable de la vie mo-
derne, vous permettant de passer agréablement votre
temps.
EXÉCUTIONS CAPITALES
Les bois de justice ont quitté Paris, hier, se rendant
à Saint-Nazaire où aura lieu, aujourd'hui, une double
exécution capitale, celle de Félix Geffroy, âgé de
vingt-cinq ans, et d'Adrien Sanson, âgé de vingt-
quatre ans, originaires de Saint-Nazaire.
Geffroy et Sanson, le 13 janvier dernier, ont assas-
siné, àrimmacolée-Conception, un vieillard nommé
Guéno, ont pillé sa maison, et brûlé ensuite son ca-
davre.
La double condamnation à mort de Sanson et de
Geffroy, par la cour d'assises de la Loire -Inférieure,
remonte au 10 mars.
BATAILLE DE DAMES
Deux jeunes femmes, Juliette Ager et Marguerite
Donay, demeurant toutes deux pessage Vener, se pre-
naient hier de querelle et en venaient aux mains.
Juliette Ager a reçu de son adversaire un terrible
coup de pied dans l'estomac et tombait à terre sans
connaissance. Quant à Marguerite Donay, elle a eu
la figure déchirée et un œil arraché.
CAMBRIOLEURS
On a arrêté hier, boulevard de Sébastopol, deux
cambrioleurs au moment où ils se disposaient à frac-
turer la porte d'un magasin.
Ces individus ont déclaré se nommer Charles Ga-
"̃ 1"L" ~T,·
ER JER Mas ou pDUi' Boroi Tnaw da Cal~ae m p cm 9 il C7
fdERC 1- T~O, Fau6aurg $airsi·dttfoinc ~;x. i-e~
mêmes strophes dans les battements de votre
cœur et les élans de votre tendresse.
Il avait vingt ans, elle en avait seize, et dans
l'aveu réciproque de leur amour, se mêlait une
timidité qu'ils ne pouvaient surmonter.
Elle cherchait "ce qu'elle pourrait dire pour
l'encourager et ne trouva que ces simples mots
Je ne m'y connais pas beaucoup, mais vrai-
ment, je crois que ces vers sont très bien.
Ah vous ne m'en voulez pas ?
Très peu. ̃̃̃
Puis ils gardèrent le silence; émus, ils enten-
daient autour d'eux l'écho d'un sentiment si pur
et si délicat qu'il semblait émané des blancheurs
transparentes de la gelée. Leurs mains s'étaient,
unies, et bien que lui ne parlât pas, jamais âme
aimante n'entendit langage plus éloquent.
Toujours silencieux, ils revinrent vers le ma-
noir, en regardant les feuilles qui tombaient, le
jeu de la lumière dans les sentiers blanchis, écou-
tant enfin les harmonies qui exprimaient un
amour dont ils n'osaient murmurer le nom. Et
fiancés, ils commençaient une longue existence.
« Quoi c'est tout! Mais ce n'est rien »
Ce rien, enfants, a été le prélude d'une vie très
parfumée de joies profondes. L'amour, pour exis-
ter, a-t-il besoin de secousses et d'orages? Uni à
la1 tendresse, caché dans le calme des jours tran-
quilles, il a le charme pénétrant des teintes adou-
cies.
FIN
Jean i>e La BRÈTE
CAFWET_DU LISEUR
CARNET DU LISEUR
Chez A. Colin Les Anglais aux Indes cl en
Egypte, par M. Eugène Aubin. L'auteur a vu de
près ce qu'il nous raconte, et on sent à merveille
chet, âgé de vingt-deux ans, et Louis Pernel,, âgé d*
vingt ans, déjà condamnés pour vol.
Ils étaient porteurs d'une pince-inonsejgneur, d'ail
trousseau de fausses clefs et armés de couteaux.
C.klEN ÊNRAGfi
Un chien enragé parcourait hier, dans la matinée,
le quartier de la Maison-Blanche et mordait plusieurs
personnes.
L'animal, qui appartenait à un terrassier de la rua
des Peupliers n éte abattu. Dix personnes mordues
ont été conduites à l'institut Pasteur.
OX ENFANT DÉCAPITÉ
Hier, vers quatre heures et çpiart, comme 1« tram-
way électrique no 19 descendait l'avenue de Paris, à
la plaine Saint-Denis, marchant à une allure nor-
male, un écolier de sept ans, le petit Louis Béquart,,
se cramponna aux montants de la plate-forme, mais
manqua le marchepied et tomba sur le sol si malheu-
reusement que sa tète porta sur le rail, à l'intérieur
de la voie.
Les témoins de cette scène eurent à peine le temps
de pousser un cri la roue d'une seconde voiture, at-
telée au premier tramway, passa, décapitant totale-
ment le pauvre petit.
̃ Le mécanicien arrêta son train mais on eu a quel-
ques difficultés à dégager la tête de l'enfant, qui était
étroitement prise en trela roue et les ressorts du vé-
hicule.
Le cadavre a été transporté 31, rue du Landy, aa
domicile des parents de la petite victime.
Léon Brésil
̃♦- -*•
Quand un produit est incontestablement bon, il
peut se passer de réclames ses plus actifs propaga-
teurs sont les malades qu'il a guéris. Gomment s'é-
tonner, dès lors, du succès toujours croissant du
Santal Midy? Les jeunes gens qui lui doivent lfr
santé sont légion.
HUNYAD! JÂNOS
Eau purgative adoptée par les HôpitaciX.
i!» « i»»B»ra?K!JE!i^» Bonbons niUAM A.fauocurj
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dé~er dea Su6sfitutions Intéressées.
musTque y ¡
Audition solennelle, dans la cathédrale do Reims, <Éa
l'Ode à la France de S. S: Léon XIII, mise en
musique par M. Théodore Dubois.
C'est dans la cathédrale de Reims que M.Théo-
dore Dubois, directeur du Conservatoire de Pa-
ris, vient de faire entendre, pour la premicro
fois, et sous sa direction, l'oratorio par lui com
posé sur VOde à la France, en mémoire du bap-
tême de Clovis, du Pape Léon XIII. La quasi col"
laboratîon d'un musicien et d'un Souverain Pou-"
tife ne saurait passer pour une ordinaire aven-
ture. L'interprétation solennelle de l'œuvre en
cette basilique illustre sur l'emplacement de la-
quelle eut lieu le grand événement commémoré,
ne sort presque pas moins de l'ordre coutumier.
Personne n'a éprouvé le moindre étonnement à
voir le nombre des Parisiens accourus pour la
circonstance et dociles aux conseils du poète
ceint de la triple couronne « aux rives de la Yesle
où, comme autrefois, se doivent enflammer les
cœurs ».
Je ne connais rien de comparable en saisissante
magnificence, en exaltation passionnée à l'exté-
rieur de Notre-Dame la Rémoise. On ne foule pas
le sol de son parvis sans s'émerveiller et s'émou-
voir. Il faut, avant tout, rendre hommage au gé-
nie des vieux siècles qui a dressé tel frontispice.
Dans le chœur sublime de nos cathédrales fran-
çaises, Reims représente l'élan lyrique, l'hymne
des publiques allégresses chanté par les pierres
vives. Sur sa façade, toutes les formes s'amincis-
sent et s'envolent. Ses tours sont pareilles à ane
démesjirée vannerie où ritsplendidement le jour.
Les contreforts de ses faces latérales s'ouvrent en
niches à colonnes pour recevoir, sous des pina-
cles, d'exquises statues d'anges aux ailes dé-
ployées. Partout la sculpture a mis ses floraisons
miraculeuses. Quelques-unes des statues des por-
tails, au type souriant, peuvent compter pax'mï
les pures expressions de notre race. Quel tableau
devait présenter cette église, avant l'incendie de
1481, alors qu'elle pavoisait l'azur de la flèche de
son abside et des cinq flèches de son transept 4
Telle qu'elle est encore aujourd'hui, avec la clai-
re-voie qu'on a rendue à la base de son comble et
qui la ceint d'un diadème d'éternelle fête, elle
nous apparaît radieusement exultante.
A l'intérieur, le caractère change. On a le sen-
timent de la plénitude du calme, de l'ampleur du
repos dans la force. L'élancement réel des voûtes
y cède à l'harmonie de la profondeur, rythmée
avec une consciente et tranquille énergie. Si large,
là-bas, s'évase l'abside que le transept en est sub-
mergé. La nef y court comme un fleuve à ̃son
estuaire. Il semble que l'architecte ait eu pour
programme de conduire nos regards sans violence,
sans secousse vers cet élargissement du saint des
saints. Notre vue plonge au loin, entre deux ran-
gées de piles robustes contournées de colonnes
portant d'énormes chapiteaux à feuillages. Les >s
fortes moulures continues familières aux artistes
champenois accentuent l'impression de l'horizon-^
talité dominatrice sur laquelle planent les voûtes.*1
Et c'est là le milieu où va retentir la musique de
M. Dubois.
On a lu, hier, la traduction des paroles latines
de S. S. Léon XIII. L'ode se compose de dix-
neuf strophes de quatre vers. Elle se divise, en
trois parties le souvenir du baptême de Clovis,
l'évocation des gloires chrétiennes de la France
et l'exhortation finale à revenir aux enseigne-
ments de la foi. Léon XIII développe en un latin
très ferme les seules idées qu'on puisse attendre
d'un successeur de saint Pierre. Mais il ne s'agit
point ici de juger cette poésie réduite en formes
brèves et où le vénérable auteur a cherché toute
autre chose que l'ingéniosité des tours ou l'éclat
des images. L'Ode à la France est un oratorio.
La partition de M. Théodore Dubois est écrite
pour chœur, avec soli de ténor et de baryton et
accompagnement d'orchestre. Elle vise à une
1a plus E~J~~E S E
qu'il ne parle que de choses qu'il connaît bien.
Nos coloniaux en chambre liront ce livre avec
fruit.
vx:x
Chez Garnior Mémoires de Bourrienne,
édition refondue en cinq volumes et que M. Dé-
siré Lacroix a annotée avec compétence.
La vicomtesse NacJa, qui donne chaque se-
maine de fort judicieux conseils aux lectrices
du Bon Journal, publie chez Flammarion un
petit livre sur Y Enfant, que nous recommandons
aux mamans. Mme Nacla y suit l'éducation de
l'enfant à tous ses degrés, et dès le berceau.
Chez L.'Vanier: Lyres et clairons, poésies de
Pimodan. Ce sont les vers d'un soldat qui a de
qui tenir. Cette nouvelle édition est augmentée
d'un certain nombre de poèmes.
A
̃
Chez Pion Le Roman de Claude Lenayi, par
M. Pierre Clésio. L'auteur analyse l'amour d'un
jeune homme un peu fruste pour une jeune filla
plutôt rouée. Peut-être n'est-ce pas d'une absolue
nouveauté, mais le livre est honnêtement écrit.
Chez Pion le Colosse aux pieds d'argile, pa*
M. Jean de La Poulaine. qui nous dit par ou il
faut atteindre la Grande-Bretagne. L'ouvrage est
intéressant et digne d'attirer l'attention des pou-
voirs publics.
Chez Charpentier Mademoiselle Çhèrvillay^
par M. Louis Lemaire, est un curieux roman oui
l'auteur étudie avec talent un problème psychor
logique assez rarement posé par la vie.
̃̃̃•. -̃ ̃ ̃̃'̃: • ̃̃̃ -•̃̃ fi.î*
ûe penser qu'il n*a eti autre chose en vue que de
«lânter un jalon pour l'avenir, de poser, en d'au- l
très termes, sa candidature à la haute direction
thi parti libéral transformé, rajeuni et reconstitué
sur de nouvelles basés. q
Il est certain que le châtelain de Dalmehy et d
4e Montmore a tout ce qu?il faut pour être le chef s
d'un grand parti tel que celui dont quelques-uns c
de ses compatriotes entrevoient, à une échéance t:
plus ou moins rapprochée, la formation. Par sa e
naissance, par son mérite personnel, par sa for- q
tune' considérable en elle-même et augmentée dé s
ta dot de sa femme, née Rothschild, le noble lord u
réaliserait mieux que personne ce que les Anglais e
appellent the right man in the right place. g
Reste à savoir si un parti libéral ne compre- g
nant que des impérialistes et des unionistes, à «
l'exclusion des gladstoniens, des libéraux purs, ù
peut même sous l'égide d'un lord Rosebery e
ee constituer et jouer un rôle important. Les v
idéalistes impénitents de nuance libérale sont • r
encore plus nombreux, qu'il n'y parait, surtout en
province à Birmingham et à Manchester notam- I
ment, ils disposent d'une grande influence et ils c
ne se montrent nullement d'humeur à se laisser r c
dicter des lois par les opportunistes de Londres. v
II semble, dès lors, bien difficile de les traiter en c
quantité négligeable et d'organiser sans eux un r
jmrti libéral représentant numériquement et mo- p
ïâlement une force appréciable. s
Peut-être, après tout, lord Rosebery a-t-il été r.
le premier à se rendre compte des obstacles que i
rencontrerait une telle entreprise et ne s'est-il -g
point inspiré, en prononçant son discours, des ̃ g
intentions que d'aucuns sont portés à lui prêter, r
Le langage qu'il a cru devoir tenir est de ceux .• r
qui demandent à être expliqués, et, selon toute
vraisemblance, nous ne tarderons pas à être fixés t
par lord Rosebery lui-même sur la signification à d
qu'il convient de lui attribuer. fi
A. de Maugny 0
E9i~ldu~E
Un banquet à Berlin en l'honneur du roi de f
Suède. Ce soir a eu lieu un banquet solennel à <
Vhôtel de ville. Le Roi de Suéde a répondu au dis- e
cours de bienvenue par un toast à Malmoe. J
Le commandant de la province, Dickson, a crié en 1
allemand « Vive l'empereur Guillaume » Le Roi a 1
demandé l'hymne national prussien et a crié quatre t
fois « Hourrah pour l'Empereur » u
AISGIJETERRE «3
La sentence du tribunal à propos du naufrage
de la « Stella ». Le Board of Traie a Jterminè
son enquête sur le naufrage de la Stella qui eut lieu
le mois dernier et coûta la vie à de nombreuses per- e
sonnes. Elle acquitte le capitaine et l'équipage dont s
la conduite fut admirable et elle adresse des remeï- s
ciements au gouvernement français pour l'envoi du ê
remorqueur Marsouin au secours de la Stella. Elle 1
félicite le capitaine et l'équipage de ce bateau qui ap- c
portèrent un concours précieux. g
EerypTE ̃ ;"q q
Conflit entre le Khédive et le conseil législatif.
Un conflit vient de s'élever entre le Khédive et le s
conseil législatif. Gelui-ci, qui n!a que voix consulta- g
tive, s'est prononcé à l'unanimité contre certaines ré- e
formes dans la question de la «oiir et du tribunal re- n
ligieux. e
Le grand cadi et le grand mufti ont déclaré que ces
réformes étaient contraires au Coran et à la loi reli- •*>
cieuse. ITAUE l] P
ITALIE
Fin imminente de la crise ministérielle. M..
Visconti-Venosta s'est rendu ce soir chez le général
Pelloux et lui a déclaré qu'il acceptait le portefeuille -s
des affaires étrangères dans le nouveau cabinet. ti
Le général Pelloux aura en conséquence la prési- ti
dence et l'intérieur, M. Visconti-Venosta, les affaires h
étrangères le général Mirri, la guerre; l'amiral Bet- y
tolo, la marine; M. Lacava, les travaux publics M. n
Baccelli, l'instruction publique. T
On assure que MM. Boselli et Salandra auront le
Trésor et les finances. »
PHILIPPINES g
Assassinat d'un Français. Une dépêche de Ma- g
Bille au Journal, annonce que les Philippins ont as- £
sassiné un Français, M. Dumarais, qui s'était rendu
dans leurs lignes sous la protection du drapeau par- *j
lementaire, pour négocier la mise en liberté des pri-
sonniers espagnols. h
L'Informé a
Supr ême"perîiot j i
te meilleur de^ dcôôerfo fina j
o
M~N~M~n? n
PllilUiPEEàlEE
Alphonse Daudet posthume Kotes sur la vie; les œuvres u
complètes.
Aux Notes sur la vie, je trouve une épigraphe j,
empruntée à Pascal, qui n'est pas un prêteur du D
commun cette sentence dit « que la pensée est
noble ». Le livre en fournit la preuve on songe
pendant la lecture à ce pur ruisseau de la mon-
tagne qu'on voit tomber au fond de la vallée dans £
un laquet marécageux et qui le traverse fière- n
ment, sans mêler son eau bleue à la fange. Al-
phonse Daudet fut bien de son temps, il l'enrichit y
de ses œuvres mais, préservé par sa finesse na- v
tive des contagions banales, il conçut de bonne -q
heure la volonté très ferme de ne rien devoir qu'à
lui-même, et son ouvrage posthume est là qui
« Toutes les fois, dit-il, que je me trouve à
côté d'un sentiment mal exprimé, exagéré ou
faux, je me sens rougir et je louche comme si je £
mentais. » e
Les Notes sur la Vie ont cette précieuse qua- |,
lité, que Daudet possède plus qu'aucun autre, de a
mettre le lecteur en intime familiarité avec l'au- _jj
teur. Aucun écrivain ne ressemble plus à ses œu- c
vres on le lit, on le connaît. A-t-il jamais écrit, g!
en réalité, autre chose que des autobiographies
plus ou moins déguisées ? L'étude de toute sa vie
son plaisir et sa passion fut de se tenir sans r,
cesse en fidèle analyse dé soi. Ce travail intérieur
paraît facile à ceux qui ne l'ont pas essayé; il j
semble que Daudet s'y appliqua par inclination v
naturelle sans doute, mais que ce ne fut point
son unique raison. ̃>,
Ce Méridional, amoureux de son pays enso-
leillé, admira la richesse des impressions dans ^J
ses compatriotes, mais il ne leur accorda jamais ((
une parfaite cohérence psychologique il se mé-
fia des trop beaux dons qui lui étaient venus,
comme à eux, d'une terre si chaude « Quelle aj
merveilleuse machine à sentir j'ai été, surtout ï?;
dans mon enfance! » Certes, c'était une belle
« machine », d'une sensibilité et d'une délica- Vi
tesse sans pareilles. Mais sentir, ce n'est connai-
tre qu'à demi ce qu'il faut, c'estacquérir la réelle n
et claire connaissance de soi d'abord, puis des au-
tres; de la vie intérieure des êtres et de l'essence
des choses. Les Notes sur la vie nous révèlent J
la fine et sage conduite de cette étude qu'Ai- ±r
phonse Daudet paraît bien avoir poursuivie jus- c
qu'à la fin, sans relâche elle le mit en posses- i
sion de cette raison libre et souriante qui est la e
miLLIÏON DU « GAULOIS » 1
do 12 mai 1899
I 1
i
TI en est L'AVEU ~mme d~ 1
II en est des souvenirs, enfants, comme des
flammes qui sortent û'un feu à son déclin elles
vivent et s'éteignent au même instant. Vieux
souvenirs qui passez coaime une flamme mou-
rante De jeunes mains veulent soulever les an-
nées qui vous cachent, de jeunes curiosités veu-
lent s'aviver au contact de ?otre grâce fanée et de
vos charmes évanouis.
Mais tant de choses se peuvent-elles conter
quand elles ont eu la couleur très douce des fleurs
d'automne, la tranquillité des eaux dormantes ? 9
Quel pinceau est manié assez légèrement pour
exprimer les nuances des amours délicates et
des sentiments purs ? Quand j'aurai conté, en-
fants qui voulez savoir, vous me direz
« Quoi c'est tout ? mais ce n'est rien !» n •
Ce n'est rien et cependant vous saurez un jour
que ce rien, c'est la vie
La flore des bois avait disparu, comme une
chose très fragiie et très éphémère. Quand là
Jeune fille, aujourd'hui votre aïeule, allait r^ver;
près d& la source cachée sous les chênes, elle la
trouvait dormant au milieu des herbes, sans les
Asphodèles blancs qui ornaient, quelques semai-
aes auparavant, l'endroit recueilli*
hîmière de soli oeuvre èt qui fut le chârffië de
l'homme autant que de l'écrivain.
A
A
Ce qui fait le prix de ces « notes »s é*ést
qu'elles n'ont pas été polies et aiguisées en vue
d'une publication à laquelle jamais Daudet ne
songea il ne se proposapoint de donner un « re-
cueil dépensées». Au cours des lentes médita-
tions que le mal cruel dont il fut atteint si jeune
encore devait rendre plus fréquentes, une remar-
que sur le vif des choses, un trait d'observation
sur le visiteur qui venait de le quitter, un regret,
un souvenir jaillissaient de cet esprit toujours
en travail il les consignait et ne les « rédi-
geait » point d'autres fois,c'était un tableau, na-
guère rencontré, qui revivait devant ses yeux
« Dire un jour l'attendrissement que m'a causé à
un tournant de route l'apparition de la cime rose
et blanche de la Jungfrau, sensation délicatement
voluptueuse, sans que la littérature y fût pour
rien. »
Jamais il n'oubliait: « Comme tout se tient
Par quel fil mystérieux nos âmes sont liées aux
choses une lecture faite dans un coin de la fo-
rêt, et en voilà pour toute la vie. Chaque fois que
vous penserez à la forêt, vous reverrez le livre
chaque fois que vous relirez le livre, vous rever-
rez la forêt. » II aimait passionnément toutes les
puissances et toutes les beautés de la nature et il
semble que de toutes, celle qu'il a le moins con-
nue c'est la grande mer si différente de son beau
lac bleu des côtes de Provence. Mais il nourris-
sait une envie de rancune contre cette nature in-
sensible à nos maux comme aux joies qu'elle
nous donne • « Nous aimons les choses, elles
ne nous le rendent pas. Ce n'est pas juste. »
Il y a dans ces « notes » des abandons char-
mants et tout à côté des jets de mélancolie, même
d'amertume; elles ont été écrites en des âges dif-
férents. C'est le jeune homme qui a dit: « Quand
"on aime on ne devrait pas avoir autre chose à
faire. ». L'homme en possession de toute sa
force a transcrit un vers de Boileau qui lui pa-
raissait admirable « Rarement un esprit ose
être ce qu'il est. » Alphonse Daudet l'ose tou-
jours. Le malade qui craint,- alors qu'il sent en
lui tant de richesse encore sans emploi, d'être
l'impotent de demain, s'écrie « L'action 1 l'ac-
tion 1 plutôt que de' rêver. » Que' c'elà rend un
écho douloureux Et cet être, si bien doué, con-
damné à la mort lente, quelle intensité de vie 1
Si ces' observations toujours rapides, et peut-
être d'autant plus justes s'appliquent aux per-
sonnes, jamais il n'a transcrit les noms nous ne
saurons donc pas quel fut celui « qui excellait à
être médiocre », ni cet autre qui fut « une âme
bête à manifestations lyriques », ni cet autre en-
core qui lui suggéra cette sentence « La bêtise
est une fissure du crâne par où le vice entre quel-
quefois. •»
Mais nous savons ce qu'il pensa des « convul-
sionnaire de la phrase, aïssaouas; fumistes et
gobeurs, qui, à la longue, finissent par croire à
eux-mêmes » et des inventeurs d'une certaine
manière d'écrire qu'il prémunit d'un bon conseil
et qui, d'ailleurs, ne le suivront pas: « Prends
garde, à force d'être artistique, de n'être plus ori-
ginal. » La sécheresse résolue d'une certaine école
lui dicte la « note » suivante
« Que tontes ces théories et discussions sont
vaines Que veulent-ils dire avec leur suppres-
sion des scènes du roman ? Des scènes, il y en a
toujours et partout où il y a des êtres et rencon-
tre d'êtres. Scènes dans la Bible et dans le roman
historique l'Iliade, et dans le roman de mœurs
Y Odyssée. Il n'y en a pas dans V Imitation, qui
n'est que dissertations philosophiques. Eh mon
Dieu plus de scènes plus de scènes C'est le
goût du roman qui se perd ou va se perdre. s
Ces tentatives malfaisantes allument en lui de
sourdes colères il croit qu'il serait bon de lutter
contre les volontés mauvaises et pareilles à des
épaves sous-marines, écueils mouvants et traîtres
qui crèvent le navire sous la « flottaison » il a
rêvé d'une formule que devraient expliquer les
honnêtes gens de plume.: « Tâchons de guérir
avec la littérature le mal que la littérature a lait. »
Ces 'Noies sur la vie sont donc du meilleur
Daudet, du plus vrai, celui qui écrivait comme il
venait de penser, sans ombre de parure et qui,
jusqu'à ce jour, n'avait été lu que par lui-même
ou les siens. En même temps l'éditeur Housiaux
entreprend, suus une belle forme illustr.ee la pu-
blication de ses Œuvres complètes, « édition dé-
finitive », précédée d'une introduction et d'une
biographie par M. Henry Céard, dont deùxvolumes
ont déjà paru: le Petit Chose, Fromont jeune
et Rissler aîné.
Ce morceau de Henry Céard est très étudié; le
biographe a beaucoup aimé et admiré grande-
ment son modèle on ne saurait lui reprocher
qu'une chose, c'est de l'avoir peut-être haussé
quelque peu au-delà de ce qu'aurait souhaité cet es-
prit si clair qui se connut si bien. Alphonse
Daudet a dit: « Les hommes vieillissent, mais ne
mûrissent pas », et ce n'est pas en lui-même qu'il
trouvale motif de cette « pensée », car il n'a-
vait jamais cessé de mûrir, et jamais il n'aurait
vieilli. Mais parmi les très rares erreurs aux-
quelles il s'abandonna, d'ailleurs passagère-
ment, je relève à un certain moment le regret
de n'avoir point suivi certaines études dont la
majesté surannée en impose encore aux plus in-
dépendants parmi les modernes.
« J'indique en passant, dit-il, le manque qu'a
fait dans mon éducation l'absolue absence d'al-
gèbre et de géométrie, mon année de philosophie
tronquée et sans direction. De là, ma répugnance
aux idées générales, aux abstractions, l'impossi-
bilité où je me trouve d'avoir une formule quel-
conque sur toute question philosophique. Je ne
sais qu'une chose, crier à mes enfants « Vive la
viej » ̃
Eh bien! que l'ombre charmante de Daudet se
rassure, ce cri c'est assez, puisqu'il renferme
toute notre condition humaine. S'il ne sut point
donner les formules pédantes, il en trouva l'équi-
valent et mieux en d'autres formules vi-
vantes, celles-là. Henry Céard, voulant exprimer
la force croissante de cette pensée qui sans cesse,
en s'élevant, embrassait des objets nouveaux, a
dit qu'en Daudet le fantaisiste avait engendré le
« philosophe » C'est là le gros mot.
Daudet lui-même s'est bien mieux défini, en
disant dans une lettre intime, citée par son bio-
graphe « Je suis un tzigane vibrant à toutes les
nuances du son, de la couleur et de l'idée. »
Tzigane, c'était une liberté qu'il prenait en-
vers lui-même et qu'il faut traduire. Il est bien
heureux qu'il ne se soit pas égaré dans le solen-
nel labyrinthe des idées générales, car il y aurait
probablement perdu la puissance des idées
justes.
Non, ce n'est pas un « philosophe » que ce « fan-
taisiste » engendra en Alphonse Daudet ce fut
un « penseur » dans la seconde partie de sa vie,
et toujours et avant tout, ce fut un poète.
Paul Perret
Bientôt elle y vint moins souvent, car son
cœur avait découvert seul la clef qu'il cherchait;
un jour d'été, il était allé à celui que l'on doit
aimer toujours.
Elle n'eût pu dire comment l'amour était arrivé;
il n'avait point frappé de coup violent il était
entré avec des mouvements doux et silencieux.
Timide, il n'osait ni parler ni se laisser devi-
ner, et ressemblait à la fleur matinale qui se
ferme aussitôt qu'un rayon trop vif vient la tou-
cher. Dans cette phase de l'amour qui naît et s'i-
gnore, elle et lui épiaient les moindres faits qui
se transformaient à leurs yeux en révélations
toujours nouvelles..
Un matin, les résédas mêlaient leur arome à
celui des héliotropes, les rosés d'arrière-saison
ployaient sous la rosée, et sur de fins réseaux
tendus par des ouvriers inconnus, les gouttes
scintillaient. Elle, penchée vers ces béâutés,écou-
tait, au plus profond de son cœur, un chant qui
se mariait avec celui de la matinée embaumée.
« Il est auprès de moi, et il m'aime peut-être ?
Dites-moi, gouttes brillantes, si ce n'est pas un
moment privilégié pour avouer son amour ? » »
Et levant les yeux vers lui, elle avait saisi un
regard admiratif, mais surtout très tendre et qui,
surpris, s'était détourné avec timidité.-
Depuis cette matinée, elle allait sans cesse
dans les mêmes sentiers pour se confier à la ro-
sée.
« Tu as vu son âme dans ses yeux, il comprend
comme moi ton langage, dis-lui que je l'aime. »
Car elle ne pouvait croire que la parole, si ex-
pressive ponr elle-même, ne se fit point entendre
à celui qu'elle aimait..
« Soyez mes messagères, fleurs pâlies et rosée
charmante vous le savez, je ne puis rien dire,
mais vous. parlez !» »'
Or, les jours avaient passé, et il ne semblait
pas qu'elle eût trouvé de messagers fidèles. Dé-
ASSURANCES SDR LA VIE
La t'ompagnie d'Assurances générales sur la
vie vient de faire calculer, d'après les nouvelles
tables de mortalité, le chiffré des réserves néces-
saires à la garantie de ses anciens contrats d'as-
surances et de rentes viagères. Ce calcul a fait
apparaître sur l'ensemble des opérations un excé-
dent de réserves de plus de 10 millions. Cet excé-
dent, ajouté au capital social et aux réserves'sta-
tutaires et facultatives, porte à près 'de 30 mil-
lions (exactement 29,781,268 fr.) le chiffre des ga-
ranties supplémentaires offertes par la Compa-
gnie, dont le fonds de garantie s'élève au total à
720 millions.
Cette situation explique la confiance du public
dans la Compagnie d'Assurances générales sur
la vie et pourquoi celle-ci paie à elle seule autant 't
de rentes viagères, que toutes les autres Compa-
gnies françaises réunies (36 millions d'arrérages
par an).
Les notices et tarifs de la Compagnie sont en-
voyés gratuitement à toute personne qui en fait
la demande soit au siège social à Paris, 87, rue
de Richelieu, soit à ses agents dans les départe-
ments.
Pendant le repas/ Eau gazeuse SciunoH-
̃'̃•»•
Les obsèques de M. le comte de Maussion-Montgou-
bert auront lieu le samedi 13 courant, en l'église
Saint-Germain-des-Prés, à midi.
La famille prie les personnes qui n'auraient pas
reçu de lettre d'invitation de considérer le présent
avis comme en tenant lieu.
Après le repas, un verre de Bénédictine.
BO8TE AUXJLETTRES
Nous recevons la lettre suivante
Aizenay, le 9 mai 1899.
Monsieur le directeur,
En ma qualité de petit-neveu de M. H. Dupleix (ma moro
étant fille de Mlle Noérnie Dupleix, sœur de M. H. Dupleix,
et épouse de M. Achille Gadrad), je viens vous prier de
vouloir bien, en réponse à différentes notes et lettres parues
dans votre journal aux dates des 25 janvier 1897 et 4 mai
présent mois, insérer la-note suivante:
« Dans son numéro du 4 mai, le Gaulois dit que M.
Dupleix, ancien officier pontifical, décédé à Beauvoir-sur-
Mer (Vendée), n'était pas le descendantde François Dupleix,
gouverneur des établissements français aux Indes.
» M. Hyppolyte Dupleix, dont il est question dans la
note du Gaulois, n'était certainement pas le descendant du
gouverneur des Indes, mais il était de la même famille que
celui-ci, et de plus chef de nom et d'armes de la famille
Dupleix, en sa qualité de seul représentant, avec ses enfants,
de la branche aînée, dite de Hemouet, tandis que l'ancien
gouverneur de Pondichéry, qurn'a laissé qu'une fille mariée
au marquis de Valory, était issu d'une branche cadette, dite
de Bacquencourt, aujourd'hui éteinte.
» Les deux branches ont eu pour auteur ^commun Guil-
laume Dupleix, époux de Jeanne Basaux* qui vivait au sei-
zième siècle..
» La branche de Remouet porte de sable à doux plies
(ou soles) d'argent, l'une sur l'autre, en fasce, celle de la
pointe contournée, et un filet aussi d'argent, issant de la
gueule de l'une à .l'autre.
» La branche de Bacquencourt portait: d'azur au chevron
d'or, accompagné en chef de deux plies d'argent posées en
fasce affrontées, et en pointe d'une étoile de même.
» La généalogie de la famille Dupleix se trouve dans le
Dictionnaire des familles du Poitou, par Beauchet-Pilleau,
tome II (en cours de publication), pages 233 à 227. Nous
̃renvoyons à cet ouvrage, pour plus amples détails. »
Veuillez, Monsieur le directeur, avec mes remerciements
anticipés, recevoir l'assurance de mes sentiments distinr
gués. G. Cii,&TpoT ~DE LA CIr.IN0141E,
6. Ghappot ce La Ciiakonie,
Abonné du Gaulois.
Nous recevons, d'autre part, de M. René Dupleix, de
Saint-Nazaire, .fils de M. Hippolyte Dupleix, une lettre qui
confirme en ces termes les renseignements ci-dessus
« Mon frère Guillaume et moi descendons du gouverneur
des Indes en ligne collatérale, et sommes les derniers re-
présentants de la branche aînée. »
.A.IR'X'.A.
L'inventeur du remarquable procédé Arta vient
d'ouvrir un salon de pose, 32, rue Louis-le-Grand
(ascenseur), en face le Vaudeville.
La première personne qui a inauguré le salon de
pose a été le général Lambert.
Les portraits ARTA en couleurs sont de grand
modèle 50/60.
L'exécution des clichés spéciaux nécessaires au
procédé ARTA est exclusivement confiée aux frères
Géniaux, 32, rue Louis-le-Grand.
Un prix de faveur sera fait aux abonnés .du
GAULOIS..
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Les plus appréciées pour fiançailles, mariages,
bourses quêteuses, corbeilles de dîner et chemins de
table fleuris.
Choix de fleurs coupées à longue tige variées pour
vases et réceptions, 5 francs.
Gerbes pour fêtes, anniversaires; présents fleuris
pour artistes, théâtre, 10 francs.
Corbeilles plantées et durables, 20 francs.
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salons pour mariage et réception, 50 francs. ̃̃̃
Expédition garantie et franco en province.
Téléphone 247-89.
Adresse télégraphique Lion, fleurs, Madeleine,
Paris.
Il OS INFORMATIONS
Vendredi 12 mai. Sainte Flavie
LA TEMPÉRATURE
(Dépêches de nos correspondants spéciaux)
Brest. Thermomètre -f- 15°. Vent O. Ciel nua-
geux. Mer belle.
Calais. Thermomètre -j- 15°. Vent N.-O. Mer
calme. Beau temps.
Le Havre. Thermomètre -J- 16". Vent N.-E.
Ciel couvert, Temps orageux. Mer calme,
Lyon. Thermomètre -f- 34». Temps ora-
geux.
Marseille. Thermomètre: -f 20". Vent N.-O.
Mer calme. Pluie abondante.
Toulon. Thermomètre -f- 21». Vent 0. Ciel
nuageux. Mer agitée.
Tours. Thermomètre -f- 21°. Temps nuageux
mais beau. Pluie dans la matinée.
La zone des basses pressions s'éloigne vers la Rus-
sie. Pression barométrique assez élevée sur les Iles-
Britanniques. Vent faible sur nos côtes. Mer belle.
Pluies sur le centre du continent.
En France, il a plu dans le Midi et dans l'Est. Ora-
ges à Biarritz, à Perpignan et à Lyon.
A Paris, le thermomètre marquait hier, température
maxima 17», température minima 7». Un temps beau
et chaud est probable.
Faits du jour
Ce soir vendredi, à huit heures trois quarts,
à la salle d'Horticulture, 84, rue de Grenelle, le
lieutenant-colonel Monteil fera, sous la présidence
de M. Le Provost de Launay, sénateur, une con-
sormais, avec un sentiment mélangé de plaisir et
d'angoisse, elle adressait des plaintes à ses amis
de la nature.
Mais sa peine lui était chère elle en venait
chercher chaque matin l'amertume dans les cali-
ces humides, dans le scintillement des gouttes
brillantes.'
Un jour, c'était en novembre, une gelée blan-
che couvrait les plantes, les herbes et craquait
sous les pas. Le soleil était si doux qu'il ne pou-
vait la fondre, et, bien qu'il fût midi, la campa-
gne restait parée..
Sous le fardeau léger, les feuilles, mûres, pour
tomber, abandonnaient les rameaux; eux demeu-
raient immobiles sans qu'un souffle agitât leurs
tiges dépouillées. Les dernières fleurs aux coloris
incertains paraissaient figées rien ne bougeait
dans ce jour calme, doux et pur, hormis la feiiille
qui tombait, hormis le coeur de jeune fille qui
battait, attristé, dans la paix délicieuse de cette
journée.
« Six semaines depuis que ses yeux ont parlé
Je me suis égarée, il ne m'aime pas. »
Une abeille, trompée par la douceur de l'air,
entra dans une corolle et s'envola aussitôt.
La jeune fille observa avec tristesse sa décep-
tion.
« Toi aussi, tu es trompée partes anciens amis;
leurs promesses sont ensevelies sous la gelée.
Quoique fine et légère, elle a refroidi jusqu'à
la tendresse éveillée dans un cœur que je croyais
à moi. »
Bien que douloureux, son sentiment n'avait pas
d'âpreté et se découvrait des affinités avec la dou-
ceur des bois.
Tout à coup soii-cceur battit plus vite, et elle
s'arrêta.
Au tournant d'un sentier, elle l'ayait aperçu
assis sur un tronc d'arbre; ses chiens dormaient,
allongés à ses pieds, et lui écrivait absorbé dans
férence sur les conventions franco-anglaises des
18 juin 1898 et 21 Mars 1899,
Le 14 mai aura lieu au Musée Guimet l'ou-
verture de l'exposition des collections rapportées
du Caucase par le bâton de Baye qui avait été
en 1898 chargé d'une mission archéologique et
ethnographique par le ministère de l'instruction
publique..
A partir du dimanche 14 mai, la tour Eiffel
Testera ouverte jusqu'à dix heures du soir; on
pourra donc, dès ce jour, dîner au grand restau-
rant.
Prochainement ouverture du théâtre.
Le monde savant
àcvdkmie des sciences. Les croyances populaires rap-
portent volontiers à des contusions l'origine des tumeurs
de toutes natures des abcès infectieux ordinaires et surtout
des maladies tuberculeuses comme les coxotuberculoses, les
maux de Pott, les tumeurs blanches. Il n'est pas douteux
.que pour certaines infections à microbes staphylocoques et
streptocoques, le foyer tf aumatique devient souvent le siège
d'accidents dus à l'agent de l'infection. L'expérimentation et
la clinique l'établissent positivement. Il en serait de même
pour là. tuberculose depuis les célèbres 'expériences de Max
Schuller (1880). Or, malgré l'opinion de la plupart des au-
teurs, l'observation sévère et exacte contredit l'expérimenta-
tion de Max Schuller, et le traumatisme, loin de se pro-
duire -ne fait que dévoiler un mal existant déjà localement
sousuno forme peu ou pas apparente.
MM. Lannelonguo et.Acliârd ont repris cette étude espé-
rimontalement dans des conditions plus exactes que Max
Schuller, qui ne connaissait pas le bacille tuberculeux, et
qui employait des produits complexes, en se servant de cul-
tures pures et de produits tuberculeux humains purs ou
associés à d'autres microbes. Ils ont fait plusieurs séries
d'expériences, sur le cobaye principalement, mais au%si sur
le lapin et le chien en inoculant la tuberculose à ces ani-
maux par diverses voies (tissu cellulaire, péritoine, trachée,
sang) et en produisant chez eux des traumatismes impor-
tants (contusions, entorses et fractures), à des périodes va-
riables de l'infection.
Vingt cobayes ont été injectés sous- la peau de la cuisse
avec des produits tuberculeux humains, puis quand l'infec-
tion se généralisait, c'est-à-dire entre dix-neuf et quatre-
vingt-deux jours, les expérimentateurs les contusionnaient
gravement. Tous sont morts tuberculeux, aucun n'a offert
-4e trace de tuberculose au niveau du foyer traumatique..
D'autres séries de cobayes ont été traumatisées, après
avoir été inoculées dans le péritoine, dans la trachée, dans
le cœur droit enfin, et les résultats ont toujours été në-
.gatifs.
Il ressort de ces expériences cette donnée principale, que
la tuberculose ne se comporte pas tout à fait comme les
autres infections, et qu'il n'est pas- aussi facile qu'on le
croyait et qu'on l'a répété partout, d'après M. Max Sehuller,
de localiser dans un foyer traumatique le processus tuber-
culeux.. ̃
Une autre conséquence de ces expériences est la rareté de
J'infection sanguine chez les animaux tuberculeux. Ces cli-
niciens ont fait sur ce point des expériences qui démontrent
que la virulence du sang apparaît au moment de la mort et
chez les cadavres, le bacille trouvant plus de facilité à pé-
nétrer dans le sang pendant l'agonie.
MM. Lannelongùe et Achard se proposent de continuer
leurs recherches sur ces points..•' r `
Nouvelles religieuses
Le cardinal .Richard a donné audience, samedi, aux
membres du comité organisateur de l'Exposition des mis-
.sions.
Son Emmenée, qui a bien voulu bénit le" projet, célébrera
la messe, samedi, pour les initiateurs de l'œuvre.
L'assemblée générale annuelle de la Société d'éduca-
tion et d'enseignement aura lieu lundi, à huit heures du
soir, à la Société de géographie, 181. boulevard Saint-Ger-
main, sous la présidence du cardinal Richard.
M. E. Keller, vice-président, rendra compte des travaux
de la société, dont le trésorier, M. Gauchy, présentera les
comptes.
Trois discours seront prononcés1: l'un sur la situation de
l'enseignement supérieur libre, par Mgr Péchenard, recteur
de l'Institut catholique de Paris l'autre par M. Boyer de
Bouillane, avocat à la cour d'appel, sur la liberté de ren-
seignement au point de vue social; le troisième par le car-
dinal Richard.
Aujourd'hui vendredi, à l'Institut catholique, cours
d'enseignement supérieur de la religion, par le R. P. Gau-
deau, sur « les Critères de la Révélation le Miracle ».
̃ Un de nos confrères a cru pouvoir annoncer, il a plu-
sieurs jours, que Mgr Mathieu, archevêque de Toulouse,
serait créé cardinal de curie dans le prochain consistoire.
Ni à la nonciature, ni à l'archevêché de Toulouse, on n'a
encore reçu avis d'une nomination qui paraît bien invrai-
semblable et qu'aucun indice ne permet à Mgr Mathieu de
prévoir, ainsi qu'il a bien voulu nous en donner lui-même
.l'assurance.
Mgr Puyol, supérieur du grand séminaire de Beauvais,
présidera dimanche, ïi Saint-Michel des Batignolles, la fête
de l'Apparition, de saint Michel, archange. On exécutera
solennellement, à cette occasion, la messe de saint André,
de M. Adolphe Deslandres, pour soli, chœurs, orchestre et
orgue, sous la direction de M. Emile Vautravers, maître de
chapelle.
A l'Offertoire, Andante religioso de Thomé.
La société du Souvenir français fera célébrera Notre-
Dame, le jeudi 25 mai, à dix heures et demie, le service an-
nuel pour les soldats et marins morts au service de la
France.
̃ L'oraison funèbre sera prononcée par Mgr Pagis, évoque
de Verdun. »
Nouvelles militaires
'Rengagement des sous-offœiers. Le projet de loi re-
latif aux pensions proportionnelles des s'ous-ofûciers, capo-
raux et soldats rengagés ou commissionnés, projet voté ré-
cemment par le Sénat, est revenu à la Chambre qui l'a ren-
voyé à la commission de l'armée.
11 n'y a pas de question plus importante que le renforce-
ment de notre corps de sous-officiers. C'est surtout par ce
point que pèche notre organisme militaire, et qu'il est no-
toirement inférieur à celui de l'Allemagne.
La commission de l'armée, qui est la première à s'en ren-
dre compte, ne laissera pas traîner les choses, espérons-le,
.et ne fera pas grande difficulté d'accepter, pour en finir, les
modifications du reste très plausibles votées par le Sénat.
L'armée coloniale. A propos des péripéties du projet
de loi de l'armée coloniale, le Progrès Militaire s'inscrit
nettement contre le principe du rattachement de ces troupes
à la Guerre.
« Sérieusement, dit notre confrère, on ne voit pas très
bien l'armée de. terre garder la Guadeloupe et les troupes
de la marine être les maîtresses de la garnison de la Mar-
tinique pour y préparer le ravitaillement de l'escadre des
Antilles ̃».
Voyage d'élai-major.–r Le général Jamont, vice-prési-
dent du .conseil supérieur, généralissime désigné, dirige sur
la limite des Landes et du Lot-et-Garonne un voyage d'état-
major auquel participent les généraux du 17° corps.
Concours hippique de Rouen, A l'occasion du con-
cours hippique qui aura lieu à Rouen, les 10, 11 et 12 juin
1899, un carrousel militaire, .organisé par le 6e régiment de
chasseurs, sera donné le lundi 13 juin, au profit des pau-
vres. ̃ • •
Fêtes et commémorations. A Carcassonne, dimanche,
sur l'esplanade du quartier de cavalerie, réunion hippique
organisée par les officiers et sous-officiers du 17» dragons.
Le général Faure-Biguet, commandant le 16e corps d'ar-
mée, et les généraux de division et de brigade présents à
Carcassonne à l'occasion des manœuvres de cadres, assis-
taient à cette fête qui a été des plus brillantes.
A Tunis, fête donnée au quarlier Forgemol, dans le
grand champ de manœuvres, par le 4e chasseurs a été de
tous points réussie.
Nos cavaliers ont fait montre d'une habileté consommée
et d'une adresse remarquable dans les exercices.
Toute la société tunisienne se trouvait réunie au enamp de
manœuvres, ou des tribunes avaient été édifiées pour la cir-
constance.
Le résident général et toutes les autorités, les généraux et
officiers assistaient à la fête,' qui a fait le plus grand hon-
neur à ses organisateurs.
Plans de places fortes. La galerie des plans en relief
des places fortes sera ouverte au public du 1" au 30 juin, à
l'hôtel des Invalides, tous les jours, le lundi excepté, de midi
à quatre heures. (
Au Cercle militaire. Mercredi soir, un groupe d'offi-
ciers ayant servi au Soudan, a donné un banquet en l'hon-
neur du colonel Audéoud et du lieutenant-colonel Caudre-
lier à l'occasion de l'anniversaire de la paix de Sikasso.
Cette petite fête, tout intime, a été empreinte de la plus vive'
cordialité.
Au 13' corps d'armée. En remettant son commande-
ment, le général Jacquoniin a adressé aux troupes du 13°
corps d'armée l'ordre du jour suivant
« Officiers, sous-officiers, brigadiers, caporaux et soldats
Placé par décret du 10 mai dans la deuxième section de l'é-
tat-major général, je vous fais mes adieux. En me séparant
de vous avec une sincère émotion et un vif regret, je veux
rendre justice aux sentiments de discipline, de dévouement
et de fidélité dont vous m'avez donné les preuves pendant
les trois ans que j'ai passés au milieu de vous.
des pensées qui amenaient un sourire ou une om-
bre sur son visage.
« Que fait-il ? il écrit est-ce à moi? m'envoie-
t-il un adieu ou une espérance ? »
Elle s'avança très doucement avec l'espoir
irréfléchi de surprendre le secret, mais une bran-
che se brisa sous ses pas. Il se leva vivement, et,
comme des enfants intimidés, ils se regardèrent
sans parler.
Mais elle avait lu dans ses yeux, et tous les
chants d'une matinée embaumée se firent enten-
dre sous la gelée blanche.
« Il t'aime, mais il n'osait l'avouer. Demande à
lire ce qu'il vient d'écrire. »
D'une voix tremblante elle lui dit
Vous écriviez ?
Non. c'est-à-dire. oui.
Il rougit tellement qu'elle eut un sourire, et se
sentit plus forte pour surmonter sa propre timi-
dité.
Voulez-vous me montrer? dit-elle en tendant
la main.
Ce sont des vers. je n'oserais pas, balbu-
tia-t-il en reculant.
Donnez
Elle enleva le papier qui tremblait dans la
main de son amant, et pendant que, tout confus,
il baissait la tête et que sa confusion ravissait la
jeune fille, elle lut les strophes qui lui étaient
adressées.
Charmée, elle regarda autour d'elle, et, avec
effusion, remercia ses amis de ne l'avoir pas
trompée.
« Ah vous lui avez fait les mêmes révélations
qu'à moi-même Il connaît bien le langage dg la
rosée brillante et des fleurs pâlies !»
Depuis, enfants, aucune poésie ne m'a paru
avoir une pareille saveur. Vous souriez? Mais
un jour vous me croirez, quand vous lirez les
» Serrez-vous autour do vos chefs et. vous resterez, invul-
nérables. La confiance et l'affection qui Vous réunissent ré-
ciproquement, les sentiments d'honneur et d'amour de la
patrie qui sont gravés dans nos cœurs nous rendront invin-
cibles.
» Je vous confie à mon successeur avec un légitimé or-
gueil, car j'étais fier de vous commander.
» A dater du 10 mai, M. le général Tanchot, commandant
la 2GC division d'infanterie, exercera le commandement pro-
visoire du 13e corps d'armée. »
Le général Jacquemin a lové toutes les punitions.
Nouvelles navales
Essais à Brest. La grosse mer a fatigué l'avant et
l'éperon dû croiseur Nielly pendant les essais de bon fonc-
tionnement de ses machines auxquels il vient de procéder.
Des infiltrations d'eau se sont produites et le Nielly, qui
doit appareiller prochainement pour Madagascar, a dû être
remorqué dans l'avant-port de guerre, où une équipe, d'ou-
vriers calfats répare en ce moment son doublage en cuivre.
Le torpilleur de haute mer le Lansquenet, qui à la
suite de ses premiers essais avait dû subir au port de Brest
une transformation, vient de procéder à de nouveaux essais
officiels en présence de la commission nommée par le mi-
nistre. Les essais ont donné d'excellents résultats.
Une opinion à propos des sous-marins. •– On a fait
quelque bruit de l'interview de M. John Holland, le cons-
tructeur américain assez connu d'un sous-marin de son in-
vention,, avec le correspondant d'un journal anglais.
M. IIolland a fait entre autres déclarations la suivante
« Si vous persistez à suivre les conseils de vos ingénieurs, il
ne- faudra point vous étonner d'éprouver un jour quelque
surprise désagréable en cas de conflit avec la France. Un
sous-marin français, sachez-le, peut forcer n'importe quel
blocus, quelle que soit la force de la flotte que vous auriez
sur mer. »
Avarie d'un croiseur allemand.– Le1 croiseur allemand
Cormoran, qui eut une avarie près de l'archipel Bismarck
en se rendant à Samoa, se trouve actuellement à Sidney,
«ù il devra rester plus d'un mois pour réparations nécessai-
res. Il ne pourra arriver à Apia que dans la seconde quin-
zaine du mois prochain.
La marine allemande. L'administration de la marine
vient de décider que le garde-côtes cuirassé Hagen serait
transformé sur des plans tout à fait nouveaux. La longueur
du Hagen, qui est de 73 mètres, sera portée à 80 mètres.
L'espace ainsi obtenu sera consacré à des soutes à char-
bon, de telle sorte que le Hagen pourra parcourir avec ses
propres moyens une distance plus considérable que précé-
demment. D'autre part, son armement d'artillerie sera
augmenté.
Au reste, les autorités navales allemandes ont remarqué
que l'armement des vaisseaux de guerre allemands était
trop faible. Il existe une tendance générale à renforcer l'ar-
mement d'artillerie des vaisseaux do guerre même au pré-
judice de leur vitesse. Tous les nouveaux croiseurs en cons-
truction seront armés d'après ce principe.
Nouvelles coloniales
L'armée coloniale. Le président du conseil et le mi-
nistre de la guerre ont reçu hier M. Alfred Mézières, prési-
dent de la commission de l'armée, et le bureau de cette
commission.
Après un échange d'observations, il a été convenu que le
projet relatif à l'armée coloniale annoncé par le gouverne-
ment, ayant pour principe le rattachement des troupes co-
loniales au ministère de la guerre et dont le dépôt s'était
trouvé ajourné par la retraite de M. de Froycinot, serait
déposé dans quelques jours avec demande de renvoi à la
commission de l'armée aussitôt que M. le ministre de la
guerre aura pu procéder à l'étude personnelle qu'il se pro-
pose d'en faire.
Faits divers .̃̃
DOUBLE SUICIDE
Les époux Dclornie, habitant rue Rousselet, 20, le
mari âgé de soixante-dix ans, la femme de soixante-
cinq ans, ont tenté hier, à la suite de chagrins inti-
mes, de se donner la'mort.
Les deux désespérés occupent un logement au pre-
mier étage. Après s'être enfermés dans leur chambre,
ils allumèrent un réchaud de charbon de bois et s'é-
'tendirentsur leur lit en attendant la mort.
Un. locataire de l'immeuble en rentrant chez lui
.entendit des'gémisscments et sentit l'odeur de l'acide
carbonique qui provenait de l'appartement des époux
Delorme. Il courut prévenir le concierge qui enfonça
la porte et trouva les deux malheureux râlant, sur
leur lit.
Un médecin appelé en toute hâte a ranimé les
époux Delorme, qui ont été transportés dans un état
désespéré à l'hôpital Laënnec.
Autre suicide. Hier matin, au moment où le train
de ceinture arrivait à la gare du boulevard Ornano,
un sieur Geffroy, âgé de trente-cinq ans, s'est préci-
pité du quai sous la machine. Son corps a été littéra-
lement coupé en deux et ses débris ont été transportés
à la Morgue.
Gefîroy était atteint d'une maladie incurable.
COUPS DE COUTEAU
L'avant-dernière nuit, boulevard de la Chapelle, à
la hauteur du numéro 126, Mme Jeanne Schœffer,
âgée de vingt-six ans, a été frappée par un individu
resté inconnu de plusieurs coups de couteau.
Très grièvement blessée, Mme Jeanne Schœffer a
été transportée à l'hôpital Lariboisiôre. Le meurtrier
est activement recherché. On soupçonne comme
étant l'auteur de cette tentative de meurtre un ancien
ami de la jeune femme.
̃ LA. SAXTÉ PUBLIQUE.
La statistique municipale a compté cette semaine
1,007 décès au lieu de 981 pendant la semaine précé-
dente et de 957, moyenne ordinaire dé la saison.
La fièvre typhoïde a déterminé 12 décès. Les cas
nouveaux signalés tendent à diminuer (58 au lieu de
68). La rougeole a causé 36 décès la diarrhée infan-
tile, 37.
Les maladies inflammatoires des organes de la res-
piration ont causé 126 décès. 38 décès sont dus à la
congestion pulmonaire. 20 décès sont attribués à la
grippe. La phtisie pulmonaire a déterminé 205 dé-
cès. -.̃̃•
CAMPAGNE ET HYDHOTHKEAPIE
Si vous êtes désireux de faire un séjour agréable à
la campagne et en même temps réparateur, vous n'a-
vez qu'a vous rendre dans la « Villa Devauchelle », à
Epinay (Seine), çrès d'Enghien, qui possède une ins-
tallation hydrothérapique très complète.
La ̃« Villa Devauchelle », située dans un des plus
beaux sites des environs, à vingt minutes de la capi-
tale, est entourée d'un grand parc boisé de deux hec-
tares.
Vous y trouverez tout le confortable de la vie mo-
derne, vous permettant de passer agréablement votre
temps.
EXÉCUTIONS CAPITALES
Les bois de justice ont quitté Paris, hier, se rendant
à Saint-Nazaire où aura lieu, aujourd'hui, une double
exécution capitale, celle de Félix Geffroy, âgé de
vingt-cinq ans, et d'Adrien Sanson, âgé de vingt-
quatre ans, originaires de Saint-Nazaire.
Geffroy et Sanson, le 13 janvier dernier, ont assas-
siné, àrimmacolée-Conception, un vieillard nommé
Guéno, ont pillé sa maison, et brûlé ensuite son ca-
davre.
La double condamnation à mort de Sanson et de
Geffroy, par la cour d'assises de la Loire -Inférieure,
remonte au 10 mars.
BATAILLE DE DAMES
Deux jeunes femmes, Juliette Ager et Marguerite
Donay, demeurant toutes deux pessage Vener, se pre-
naient hier de querelle et en venaient aux mains.
Juliette Ager a reçu de son adversaire un terrible
coup de pied dans l'estomac et tombait à terre sans
connaissance. Quant à Marguerite Donay, elle a eu
la figure déchirée et un œil arraché.
CAMBRIOLEURS
On a arrêté hier, boulevard de Sébastopol, deux
cambrioleurs au moment où ils se disposaient à frac-
turer la porte d'un magasin.
Ces individus ont déclaré se nommer Charles Ga-
"̃ 1"L" ~T,·
ER JER Mas ou pDUi' Boroi Tnaw da Cal~ae m p cm 9 il C7
fdERC 1- T~O, Fau6aurg $airsi·dttfoinc ~;x. i-e~
mêmes strophes dans les battements de votre
cœur et les élans de votre tendresse.
Il avait vingt ans, elle en avait seize, et dans
l'aveu réciproque de leur amour, se mêlait une
timidité qu'ils ne pouvaient surmonter.
Elle cherchait "ce qu'elle pourrait dire pour
l'encourager et ne trouva que ces simples mots
Je ne m'y connais pas beaucoup, mais vrai-
ment, je crois que ces vers sont très bien.
Ah vous ne m'en voulez pas ?
Très peu. ̃̃̃
Puis ils gardèrent le silence; émus, ils enten-
daient autour d'eux l'écho d'un sentiment si pur
et si délicat qu'il semblait émané des blancheurs
transparentes de la gelée. Leurs mains s'étaient,
unies, et bien que lui ne parlât pas, jamais âme
aimante n'entendit langage plus éloquent.
Toujours silencieux, ils revinrent vers le ma-
noir, en regardant les feuilles qui tombaient, le
jeu de la lumière dans les sentiers blanchis, écou-
tant enfin les harmonies qui exprimaient un
amour dont ils n'osaient murmurer le nom. Et
fiancés, ils commençaient une longue existence.
« Quoi c'est tout! Mais ce n'est rien »
Ce rien, enfants, a été le prélude d'une vie très
parfumée de joies profondes. L'amour, pour exis-
ter, a-t-il besoin de secousses et d'orages? Uni à
la1 tendresse, caché dans le calme des jours tran-
quilles, il a le charme pénétrant des teintes adou-
cies.
FIN
Jean i>e La BRÈTE
CAFWET_DU LISEUR
CARNET DU LISEUR
Chez A. Colin Les Anglais aux Indes cl en
Egypte, par M. Eugène Aubin. L'auteur a vu de
près ce qu'il nous raconte, et on sent à merveille
chet, âgé de vingt-deux ans, et Louis Pernel,, âgé d*
vingt ans, déjà condamnés pour vol.
Ils étaient porteurs d'une pince-inonsejgneur, d'ail
trousseau de fausses clefs et armés de couteaux.
C.klEN ÊNRAGfi
Un chien enragé parcourait hier, dans la matinée,
le quartier de la Maison-Blanche et mordait plusieurs
personnes.
L'animal, qui appartenait à un terrassier de la rua
des Peupliers n éte abattu. Dix personnes mordues
ont été conduites à l'institut Pasteur.
OX ENFANT DÉCAPITÉ
Hier, vers quatre heures et çpiart, comme 1« tram-
way électrique no 19 descendait l'avenue de Paris, à
la plaine Saint-Denis, marchant à une allure nor-
male, un écolier de sept ans, le petit Louis Béquart,,
se cramponna aux montants de la plate-forme, mais
manqua le marchepied et tomba sur le sol si malheu-
reusement que sa tète porta sur le rail, à l'intérieur
de la voie.
Les témoins de cette scène eurent à peine le temps
de pousser un cri la roue d'une seconde voiture, at-
telée au premier tramway, passa, décapitant totale-
ment le pauvre petit.
̃ Le mécanicien arrêta son train mais on eu a quel-
ques difficultés à dégager la tête de l'enfant, qui était
étroitement prise en trela roue et les ressorts du vé-
hicule.
Le cadavre a été transporté 31, rue du Landy, aa
domicile des parents de la petite victime.
Léon Brésil
̃♦- -*•
Quand un produit est incontestablement bon, il
peut se passer de réclames ses plus actifs propaga-
teurs sont les malades qu'il a guéris. Gomment s'é-
tonner, dès lors, du succès toujours croissant du
Santal Midy? Les jeunes gens qui lui doivent lfr
santé sont légion.
HUNYAD! JÂNOS
Eau purgative adoptée par les HôpitaciX.
i!» « i»»B»ra?K!JE!i^» Bonbons niUAM A.fauocurj
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:E~ger ie véritabie VIN DEHUGEIüII. BiCri JC
dé~er dea Su6sfitutions Intéressées.
musTque y ¡
Audition solennelle, dans la cathédrale do Reims, <Éa
l'Ode à la France de S. S: Léon XIII, mise en
musique par M. Théodore Dubois.
C'est dans la cathédrale de Reims que M.Théo-
dore Dubois, directeur du Conservatoire de Pa-
ris, vient de faire entendre, pour la premicro
fois, et sous sa direction, l'oratorio par lui com
posé sur VOde à la France, en mémoire du bap-
tême de Clovis, du Pape Léon XIII. La quasi col"
laboratîon d'un musicien et d'un Souverain Pou-"
tife ne saurait passer pour une ordinaire aven-
ture. L'interprétation solennelle de l'œuvre en
cette basilique illustre sur l'emplacement de la-
quelle eut lieu le grand événement commémoré,
ne sort presque pas moins de l'ordre coutumier.
Personne n'a éprouvé le moindre étonnement à
voir le nombre des Parisiens accourus pour la
circonstance et dociles aux conseils du poète
ceint de la triple couronne « aux rives de la Yesle
où, comme autrefois, se doivent enflammer les
cœurs ».
Je ne connais rien de comparable en saisissante
magnificence, en exaltation passionnée à l'exté-
rieur de Notre-Dame la Rémoise. On ne foule pas
le sol de son parvis sans s'émerveiller et s'émou-
voir. Il faut, avant tout, rendre hommage au gé-
nie des vieux siècles qui a dressé tel frontispice.
Dans le chœur sublime de nos cathédrales fran-
çaises, Reims représente l'élan lyrique, l'hymne
des publiques allégresses chanté par les pierres
vives. Sur sa façade, toutes les formes s'amincis-
sent et s'envolent. Ses tours sont pareilles à ane
démesjirée vannerie où ritsplendidement le jour.
Les contreforts de ses faces latérales s'ouvrent en
niches à colonnes pour recevoir, sous des pina-
cles, d'exquises statues d'anges aux ailes dé-
ployées. Partout la sculpture a mis ses floraisons
miraculeuses. Quelques-unes des statues des por-
tails, au type souriant, peuvent compter pax'mï
les pures expressions de notre race. Quel tableau
devait présenter cette église, avant l'incendie de
1481, alors qu'elle pavoisait l'azur de la flèche de
son abside et des cinq flèches de son transept 4
Telle qu'elle est encore aujourd'hui, avec la clai-
re-voie qu'on a rendue à la base de son comble et
qui la ceint d'un diadème d'éternelle fête, elle
nous apparaît radieusement exultante.
A l'intérieur, le caractère change. On a le sen-
timent de la plénitude du calme, de l'ampleur du
repos dans la force. L'élancement réel des voûtes
y cède à l'harmonie de la profondeur, rythmée
avec une consciente et tranquille énergie. Si large,
là-bas, s'évase l'abside que le transept en est sub-
mergé. La nef y court comme un fleuve à ̃son
estuaire. Il semble que l'architecte ait eu pour
programme de conduire nos regards sans violence,
sans secousse vers cet élargissement du saint des
saints. Notre vue plonge au loin, entre deux ran-
gées de piles robustes contournées de colonnes
portant d'énormes chapiteaux à feuillages. Les >s
fortes moulures continues familières aux artistes
champenois accentuent l'impression de l'horizon-^
talité dominatrice sur laquelle planent les voûtes.*1
Et c'est là le milieu où va retentir la musique de
M. Dubois.
On a lu, hier, la traduction des paroles latines
de S. S. Léon XIII. L'ode se compose de dix-
neuf strophes de quatre vers. Elle se divise, en
trois parties le souvenir du baptême de Clovis,
l'évocation des gloires chrétiennes de la France
et l'exhortation finale à revenir aux enseigne-
ments de la foi. Léon XIII développe en un latin
très ferme les seules idées qu'on puisse attendre
d'un successeur de saint Pierre. Mais il ne s'agit
point ici de juger cette poésie réduite en formes
brèves et où le vénérable auteur a cherché toute
autre chose que l'ingéniosité des tours ou l'éclat
des images. L'Ode à la France est un oratorio.
La partition de M. Théodore Dubois est écrite
pour chœur, avec soli de ténor et de baryton et
accompagnement d'orchestre. Elle vise à une
1a plus E~J~~E S E
qu'il ne parle que de choses qu'il connaît bien.
Nos coloniaux en chambre liront ce livre avec
fruit.
vx:x
Chez Garnior Mémoires de Bourrienne,
édition refondue en cinq volumes et que M. Dé-
siré Lacroix a annotée avec compétence.
La vicomtesse NacJa, qui donne chaque se-
maine de fort judicieux conseils aux lectrices
du Bon Journal, publie chez Flammarion un
petit livre sur Y Enfant, que nous recommandons
aux mamans. Mme Nacla y suit l'éducation de
l'enfant à tous ses degrés, et dès le berceau.
Chez L.'Vanier: Lyres et clairons, poésies de
Pimodan. Ce sont les vers d'un soldat qui a de
qui tenir. Cette nouvelle édition est augmentée
d'un certain nombre de poèmes.
A
̃
Chez Pion Le Roman de Claude Lenayi, par
M. Pierre Clésio. L'auteur analyse l'amour d'un
jeune homme un peu fruste pour une jeune filla
plutôt rouée. Peut-être n'est-ce pas d'une absolue
nouveauté, mais le livre est honnêtement écrit.
Chez Pion le Colosse aux pieds d'argile, pa*
M. Jean de La Poulaine. qui nous dit par ou il
faut atteindre la Grande-Bretagne. L'ouvrage est
intéressant et digne d'attirer l'attention des pou-
voirs publics.
Chez Charpentier Mademoiselle Çhèrvillay^
par M. Louis Lemaire, est un curieux roman oui
l'auteur étudie avec talent un problème psychor
logique assez rarement posé par la vie.
̃̃̃•. -̃ ̃ ̃̃'̃: • ̃̃̃ -•̃̃ fi.î*
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