Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1896-09-10
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 septembre 1896 10 septembre 1896
Description : 1896/09/10 (Numéro 5422). 1896/09/10 (Numéro 5422).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/03/2008
LE GAULOIS JEUDI 10 SEPTEMBRE 1898
placé sous la haute direction du ministre de la
Cour, comte Worontzof-DaschkoBf, il se compose
de grands chambellans, de grands maîtres de la
Cour, de grands échansons, de grands veneurs,
d'un grand maréchal de la Cour, d'un maréchal
de la Cour, de grands maîtres des cérémonies,
d'un grand écuyer tranchant, de maîtres de la
Cour, d'écuyers, de veneurs, de maîtres des cé-
rémonies, de chambellans et de gentilshommes
de chambre, ces derniers au nombre de deux cent
soixante environ.
Le ministre de la Cour, comte Hilarion Woront-
i'ow-DaschkoS", que nous verrons du reste à
Paris, a-t-il dépassé la cinquantaine ? Dans tous
tes cas il n'y paraît pas. Il descend de deux an-
ciennnes familles princières, extrêmement ri-
ches. Etudiant à l'Université de Moscou, il
entre tout naturellement dans l'armée et il trouve
te moyen à vingt-cinq ans de se couvrir de gloire
au Caucase où, le même jour, il reçoit une épée
d'honneur, les épaulettes de capitaine et le titre
envié d'aidé de camp de l'empereur Alexandre II.
Bientôt colonel, il se bat dans le Turkestan
c comme un lion N, disent ses pairs, ce qui lui
vaut la croix de Saint-Georges, qui est la décora-
tion militaire la plushaute.L'Empereurlenomme
du m°me coup général à la suite. Le comte
WorontzoS-Daschkou' avait vingt-neuf ans t
Le Tsarévitch, plus tard Alexandre III, avait
pris en affection ce jeune général valeureux, mo-
deste et grave, qui avait trouvé le moyen d'arri-
ver à la gloire sans se créer un ennemi ni un ad-
versaire. Aussi, quand le grand-duc héritier fut
nommé commandant en chef de l'armée de Polo-
gne, avec le général Ohroutchen' comme chef d'é-
tat-major, le comte Worontzoif-DaschkoS' oft'fut-
il désigné pnur l'accompagner.
C'était a l'époque où l'Allemagne se disposait
à marcher contre nous. Alexandre II parla haut
et ferme, et son intervention eut le résultat qu'on
sait. Mais on pouvait craindre alors que Guil-
laume 1~ ne prit mal la chose et qu'il fallût en
découdre. Dans ce cas, le Tsaréwitch aurait été
l'un des premiers au feu, avec Obroutcheu' et
WorontzoH-Daschkon.
Quand Alexandre in monta sur le tronc, il
appela immédiatement auprès de lui le général
comte Woronizou-Daschkon' en qualité de mi-
nistre de la Cour. Il n'a pas cessé d'occuper ses
fonctions avec un dévouement sans bornes à
l'Empereur et à son pays.
Admirablement apparenté par sa famille et par
celle de la comtesse Worontzotl-Daschkoff qui
était la 611e du comte Schouvaloff, le ministre de
la Cour, on peut le dire, connaît sur le bout du
doigt toutes les personnalités de l'Empire, et
nul ne sait comme lui mettre chacun à la.place
qu'il doit occuper, calmer les susceptibilités les
plus pointilleuses, et donner satisfaction à tous,
sans léser quiconque. On l'a bien vu lors du cou-
ronnement d'Alexandre III et, plus récemment
encore, de Nicolas II,dont il eut la lourde charge.
Tout se passa dans le plus grand ordre et si le
comte Wbrontzon-Dascbkoif avait été écouté, on
n'aurait pas eu à déplorer la catastrophe que
l'on sait.
Il faut bien le dire, le ministre de la Cour a su
s'entourerdecollaborateurs actifs etdévoués, con-
naissant à merveille l'entourage de LeursMajestés.
.Telle baron Freedericksz, adjoint au ministre de
la Cour, homme d'épée, artiste jusqu'au bout des
ongles, et qui organise les galas avec une maës-
tria incomparable. Tels encore le prince Trou-
betzkoy, grand maréchal de la Cour le prince
Dolgorouky, grand maître des cérémonies; le
comte Benckendorf, qui succéda dans la charge
de maréchal de la Cour au prince Obolinsky le
grand écuyer comte OrIon-Davidon', le grand
écuyer tranchant comte HendrikoS, le grand
échanson comte Strofanoff, le grand veneur prince
Galitzine, les grands maîtres de la Cour comte
Sievers, prince Volkhonsky, comte Bobrinskoï,
Neidbart et tant d'autres, comme le prince Jules
OroussoS, comte KisseleB', baron Paul Kortf,
Vonlarlarsky, prince VassiltchikoB', comte Dmi-
(ri Tolstoï, prince Jeaa Mestchersky, prince Pro-
zorovsky-GaIitzine.etc.
Leurs Majestés l'impératrice Marie et l'impéra-
trice Alexandra ont chacune une maison compo-
sée d'une grande maîtresse, de dames d'honneur
à portrait, de demoiselles d'honneur à portrait et
de demoiselles d'honneur. La comtesse Stroga-
noff est grande maîtresse de la maison de ITmpé-
ratrice-mère. La même charge est remplie auprès
de la jeune Impératrice, par la princesse Gali-
tzine.
Deux maîtres de la Cour et deux chambellans
sont attachés à Leurs Majestés.
On comprend après cela que rien ne soit laissé
au hasard à la Cour de Russie. Tout y est mé-
thodique, fait avec un soin jaloux des prérogati~
ves, et il est rare. pour ne pas dire impossible~
qu'on y manque le moins du monde aux règles
de l'étiquette.
Charles Dutreil
MONDANITÉS
CHRONIQUE DE L'ELEGANCE
Voici tes noms suggestifs de quelques-unes des
nuances qui seront le plus employées dans la toilette
cet hiver. La gamme en est douce et franche tout à la
fois
Bleu-roi, bleu corsaire, bleu peacock, bleu libellule,
vert laurier, vert sauterelle, vert myrte, vert chasseur,
vert faneuse, brun franciscain/brun nonnetle; noi-
sette, cheveux de la reine, violine, violet grand'mère,
parme, pruneau, gris croisé, gris lichen, gris craie, gris
argent, gris de lait, rouge cerise, rouge framboise, gre-
nadier, rose bengale, rosé géranium, aurore, jaune, dol-
lar, suède, fauve, safran, mandarin, paille, bled, beige
naturel, du plus paie au pius foncé.
Le blanc sera teinté de toutes les nuances connues
et qui empruntent au gris, au rose, an lilas, au vert, au
jaune, des renets du coloris le plus fin pour en tempé-
rer l'éclat un peu cru. Les satins, les damassés, auront
surtout, grâce à ces tons d'une touche si légère, des
plis d'un effet singulièrement artistique et brillant. Le
genre écossais se fera surtout par raies vives, larges
d'un doigt environ, sur fond noir. En très beau lainage
cette disposition est très élégante. Noir et aurore, noir
et safran, noir et gris argent, etc., etc. beaucoup,
beaucoup de lainages bleu et vert vifs en toutes combi-
naisons.
LES COURS
A l'issue du service anniversaire célébré avant-
hier à Weybridge, Monsieur le Duc_ d'Orléans est re-
tourné à Woodnorton avec ~Madame la Comtesse de
Paris, le Duc de Aiontpensier, le Duc et la Duchesse
d'Aoste et les Princesses Isabelle et Louise.
Monsieur le Duc d'Orléans a remis son déplacement
à Ostende, où il devait aller chercher sa nancée,accom-
pagnée de l'Archiduchesse Josèphe, sa mère, les Archi-
duchesses ayant retardé de quelques jours leur départ
pour l'Angleterre.
Le Duc de Chartres, qui assistait avant-hier au
service célébré à Weybridge, est rentré hier matin à
Paris.
Le Tsar et la Tsarine sont arnvés, hier, à Copen-
nague, vers midi, sur l'.E' au ponton de débarquement par le Roi, portant l'uni-
forme du régiment de la garde Preobrajensky par la
Reine, le Prince royal revêtu également d'un uniforme
russe, la Princesse royale, la Princesse de Galles et d'au-
tres personnages princiers.
La compagnie d'honneur, fournie par le régiment des
gardes du corps, a défilé devant l'empereur et l'impéra-
trice de Russie, aux sons de l'hymne national russe,
puis les augustes personnages se sont rendus au châ-
teau de Bernstorfr.
Le cortège, s'écartant de la route directe, est passé
dans les rues principales de )a ville, magnifiquement
pavoisées et remplies d'une foule énorme qui a salué
Leurs Majestés d'acclamations enthousiastes..
Les souverains russes, dès leur arrivée, ont exprimé
te désir de pouvoir passer les huit jours qu'ils vont de-
meurer au château de Bernstorff dans l'intimité fami-
liale et d'éviter toutes réceptions, d'ailleurs, il n'y a
aucune grande fête projetée pendant le séjour du Tsar
et de la Tsarine. On croit que le séjour des souverains
russes en Angletene portera le même caractère de
stricte intimité.
La Reine Victoria vient d'arriver à son ~om<'
d'Ecosse. C'est là qu'eile recevra la visite que doivent
lui faire prochainement l'Empereur et l'Impératricee de
Russie. Les cours d'Angleterre et de Russie sont unies
par des fiens étroits de famille. L'Impératrice est la
petite-fille de la Reine Victoria. Sa mère était la Prin-
cesse Alice, Grande-Duchesse de Hesse, qui mourut en
!8~8 du croup qu'elle avait contracté au chevet de son
snfant malade. Une des sœurs de l'Impératrice de
Russie a épousé le Grand-Duc Serge, oncle du Tsar.
La tante de la Reine Victoria était la femme du Grand-
Duc Constantin de Russie, et la fille aînée de la Prin-
cesse Alice a épousé le Prince Louis de Battenberg,
dont le frère, gendre de la Reine Victoria, a été récem-
ment victime du .climat meurtrier de la Côte-d'Afrique.
Le Duc de Saxe-Cobourg-Gotha, second nls de la
Reine; a, en tSy~, épousé la Grande-Duchesse Marie,
tante du Tsar actuel. On sait enfin que ia mère du
Tsar est fa sœur de la Princesse de Galles.
A l'occasion des 6aD{aii)es de sa nfie, !a Princesse
Hétène, avec te Prince de Naptes,)e Prince de Montene-
gro a reçu !es télégrammes suivants
DM fof ~l~a'c:Mf?re ~'ef6:e
Je m'associe vivement à ta joie et do tout cœur je te féli-
cite en t'adressant mes vœux do bonheur.
AUEXAHDRE.
De ? fgt?t6 A'a~taftS
En m'associant à la joie do Voire Altesse, je vous prie
de croire A mes souhaits les plus sincères pour le bonheur
de votre chère fille.
NATHALIE.
DM )'0t <~ ROMMMHtC
J'ai reçu avec ta joie ia p!us sincère l'heureuse nouvelle
des BancaiUes de votre fille bien-aimëo, la princesse Hélène,
avec le prince de Napics, et je prie Votre Altesse d'accueil-
lir mes Fouhaits les plus chaleureux pour cet événement
de famille. Que le Seigneur le bénisse
DM prtMcc ~e -BM~art'e
Avant tout, je te remercie, mon cher et Mêle ami, de m'a-
voir fait part des fiançailles delà joUo fille Hélène avec le
prince de Naples, qui est de mes parents. Je m'associo a.
votre bonheur. Personne ne se félicite plus que moi/qui
suis le plus fidèle de tes amis et qui partage tous tes senti-
ments. Recois avaj ta famille mes félicitations, mes sou-
haits de tout cœ.ur pour les illustres fiancés et pour leurs
familles.
FERDINAND.
–La Reine Isabette d'Espagne, voyageant sous te
nom de Comtesse de Totedo, venant de Contrexévitte,
s'est arrêtée svant-hier à Btpis.
Elle était accompagnée de ia marquise de Potestadt,
sa dame d'honneur du comte de Sanafé, secrétaire de
ses commandements; du comte Whitmann et d'une
nombreuse suite.
Ette est allée visiter !e château de Chambord et )e
château de Btois.
LES AMBASSADES
1 –L'exequaturaété accordé a M. Louis Bastin,
nommé consu) du grand-duché de Luxembourg à Paris,
en remplacement de M. Eugène Bastin, son père, ré-
cemment décédé.
M. Louis Bastin fut, pendant plusieurs années, )e
plus dévoué des collaborateurs du regretté baron Beyens,
ministre de Belgique à Paris; i)ne compte que des amis
dans !e monde diplomatique.
Le marquis de Novattas, premier secrétaire de
l'ambassade d'Espagne à Paris, a quitté Paris hier soir
par l'express de neuf heures quarante, se rendant à
Biarritz et Sarauz.
PARIS HORS PARIS
j4t'A'M-Ba/))s. M. et Mme Victor Maure), arrivant
d'Intertaken, se sont installés avec leurs enfants, àAix-
les-Bains, où i)s resteront jusqu'à !a fin septembre,
époque a taquette ifs rentreront à Paris.
M. et Mme Victor .Maure! donneront, en novembre,
des réceptions de quinzaine, aussitôt après !es débuts
de M. Victor Maure! dans ie Don JtMM de Mozart à
t'Opêra-Comique.
¡ Sa:'):f-Ma/o.– L'amira! Regnauttde Prémesni) a of-
fert, a bord du Hoc/:e, un bal des plus briitants et des
plus élégants.
Maigre un temps pluvieux et une mer excessivement
houleuse, un grand nombre d'invités ont tittératement
pris d'assaut les embarcations de l'escadre.
A trois heures, tous tes invités étaient à bord. Beau-
coup d'animation et de gaieté, les officiers de marine
se dépensaient~de leur mieux pour faire oublier l'ab-
sence des officiers du et des autres régiments qui,
par une fâcheuse co'incidence, étaient partis ia veilte
pour tes manœuvres.
Le pont était admirabjemsnt orné, et c'est dans es
cadre pittoresque que vatsaient, au son de t'orchestre,
de gracieuses danseuses, parmi lesquelles nous avons
reconnu
Mlles Sire, en blanc, chapeau noir et Manc Mile Ruel-
lan, en bleu et blanc, chapeau blanc Mlle de Boisgillet, en
rosé et jaune, chapeau noir garni de rosés Mlle Bouëssel.
en vert et jaune, chapeau noir Mlle da La Vornade, char-
mante en taffetas rosé et Manc, chapeau blanc Mlle Gau-
thereau,en gris et rosé; Mlle Vuatiné, en blanc; Mlle
Bourdet de La Bastide, très gracieuse en mousseline pom-
padour, tour de cou et ceinture rosé, chapeau noir Mlle Au-
bert, en blanc, chapeau bleu fonce; Mlle Talbot, délicieuse-
ment jolie en mousseline blanche et noire garnie do Valcn-
ciennes, tour de cou et ceinture velours violet, chapeau
noir Mlle Le Noir, en blanc, chapeau noir et rosé
Mlles Desjardina, toutes deux ravissantes, l'une en blanc
et bleu, l'autre en btanc et rosé; Mlles de Kergommeaux,
Rosse, Fontan, Hanoke, Baillcul, Errusard, Tiercelin, La-
font, do BeIIoy, des Cars, de Castigliole, Saulnier, de Ker-
morgant.de Poidiouë, Potter, Cornet, de Coligny, des Pins,
de Jessaint, Raynolds. Brochaton, Jacob, de Taisns, Buf-
fet, de Raousset-Soumabre, de La Boutetière, d'Anglemout,
de Maisonneuve, SpetKor-Caapma.nn, Synaive, etc.
Noté encore parmi tes très nombreux invites
Duc et duchesse d'fjzes, duc et duchesse des Cars, ami-
ral et Mme Lafont, général et Mme Gallimard, M. et Mme
de Botsgillet, marquis et marquise do BeIIoy, Mmes
Brautt,deBoismenu,deGorcouï't, Hcrvot, comte et com-
tesse de Raousset.Soumabre, baron et baronne de Pre2-
Crassier, M. J.-B. Durand, sénateur, et Mme Durand
comtesse de La. Boutetière, comtesse du Bourg, M. de La
Vcrnarde, colonel et Mme do Forron, vicomte et vicomtesse
d'Anglomcnt, comte d'Elva, M. et Mme de Maisonneuve,
général et Mme Chauson, M. de Martigny, M. et Mme
Ghesquiére-Diorickx, M. Emmanuel Coudreuse, député
M. et Mme de Mory, comte et comtesse des Nos, comtesse
de Valicourt, M. et Mme Spencer-Chapmann.
Colonel et Mme Villiers-Forbcs, M. Rattier, chef d'esca-
dron, et Mme Rattier M. et Mme Vallois, M. O'Murphy,
M. et Mme Dourdet do La Bastide, Mme Synaive, M. et
Mme Sykcs, marquise de Maupeou, comte et comtesse do
Saint-Genys. vicomtesse de Jessaint, Mme Reynoids, M.
Octave de Champeaax, M. et Mme Bazin deJessy, M.Bro-
cheton, comte et comtesse de Mieulle, M. et Mme Pastre,vi-
comto Richard de Blinchamp. Mma Jacob, comte et com-
'tesso de Grailly, comtesse ds Cottenh-am, M. et Mme
Cooke, M. et Mme Acioque, Mme de Percy, vicomtesse de
Rancher, baron et baronne de Taisne; coYoneletMme
Buffet, Mme La Fero de La Motte, M. et Mme Ràdenac,
vicomte et vicomtesse de La MaiUerie, com.te et comtesse
de Moustier. vicomte et vicomtesse de Lauriston, généraux
d'AbeI de Libran, de Sai nte-Beuve, Cardet, général et Mme
Decharme.
Comte et comtc-sse Marc de Bonneval, vicomte et vicom-
tesse Jules de Cuverville, marquis et marquise Dodun
d'IIerbaut, colonel et comtesse de Brecey, comte et com-
tesse de Guillier, comte et comtesse de Bizieh, comtesse da
LaBoulayc,co:nteet comtesse do Castigliole, vicomte et
vicomtesse de Biré, M. Saulnier, docteur de Kermorgant,
M. et Mme Whitehouse, capitaine Graham, M. et Mme
Victor Ls Dentu, comte et comtesse de Laugicrs-Villars,
lady Berkelcy Paget, sir et lady Francis BIackwood, M.
ctMmePaulMassion, M. et Mme des Abbayes, Mme de
Poidiouë, M. et Mme Paul d'Enjoy.M. et Mme Morgan Hit),
M. et Mme Goupil, comte et comtesse d'Aubert, docteur et
Mme Moizart, M. et Mme Pinto,.M. Henry Ditte,conseiller
a la cour de Paris Mme de La Tribouille, marquis et
marquise de Bixien, l'Honorable Fitzroy Stanhope.
M. et Mme Saint-Léger, lady Pepys, M. et Mme Potter,
comtesse Cornet, Mme de ,fhomasson, M. et Mme de La
Gervinais, docteur Bernard, co'onel et Mme Perrault, M. et
Mme Ritter-Giampi, M. de Coligny, vicomte et vicomtesse
de Lorgeril, M. et Mme L"on de Villers, comtesse de Pier-
refcu,ccmle et comtesse d'Estampes, vicomtesse des Pins,
Mme Hughes-Hallett, comte Eugune d'Harcuurt, M. et Mme
de Schreiber, baronne de Jessaint, comte et comtesse do
Sonis, vicomte et vicomtesse de Kcrgariou, etc.
A sept heures, tous tes invités partaient enchantés de
t'accueit cordiat et sympathique de l'amiral Regnautt
de Prémesnil et des officiers, et de ta jotie fête qui ve-
nait de teur être offerte.
Lundi matin, à cinq heures, l'escadre quittait notre
port.
A l'année prochaine 1
7"rou~7/g. Si te monde des courses et tes habitués
de ta grande semaine trouvittaise se sont quelque peu
dispersés, les ndètes sont restés et chaque jour voit
arriver sur ta Reine des Piages de nouveaux et nom-
breux visiteurs. Les averses n'ont pas eu de prise sur
ta gaieté de ce paradis balnéaire. A l'heure du bain,
tout te monde est sous tes armes; tes tables de M.
Mourier, sur ia terrasse du Casino, sont prises d'as-
saut et tes «planches~ fourmillent d'une foute élé-
gante au mitieu de taquette se détachent, ctairs et
charmants, tes costumes des baigneuses.
Le tabteau est délicieux et si ta seconde saison trou-
vittaise, qui commence avec septembre, n'a pas te
bruyant tohu-bohu de ta première, ette double son
joyeux attrait d'un caractère d'intimité qui tui attire
beaucoup de monde.
Les soirées théâtrates du Casino sont brittantes com-
me tes « premières de Paris on s'arrache tes fau-
teuits pour atter applaudir Mme Satambiani et M. Sa-
tignac. Quant aux petits-chevaux, teur vogue n'a jamais
été aussi grande ni teur public plus nombreux.
La Reine des Places aura un joyeux septembre 1
PETIT CARNET
Arrivées et départs
La princesse Cotonna d'Istria a quitté Paris hier
soir par t'Express-Orient, se rendant à Munich.
Le chevalier Tagera, envoyé extraordinaire et minis-
tre plénipotentiaire autrichien, est arrivé à Paris, hier
matin, par t'Express-Orient.
La vicomtesse de Gontaut-Biron, venant de Zurich,
est arrivéehiermatin à Paris.
On vient de célébrer, dans ta chapette du château
de Dortan, le baptême d'Isabelle des Bouillons, ntte
de M. Noët des Bouillons et de Mme, née de Pran-
dières.
Les parrain et marraine étaient M. Noët Le Mire, son
arrière-grand-père, et Mme Joseph de Prandières, sa
grand'mère.
Dantin
1
PROMPTES MESURES j
PROMPTES 3
Les dernières nouvelles de Madagascar qu'on < 1
lira. plus loin. sont navrantes et d'une gravité
telle que le gouvernement va être obligé de de- s
mander au conseil d'Etat des crédits immédiats (
pour parer aux dangers de la situation. Toute ]
File est en insurrection, partout les européens I
traqués et massacrés sans pitié d'anciens fami- f
liers de la reine, Rafezavura, par exemple, pour i
ne nommer que celui-là, sont à la tête de vérita-
blés ccrps d'armée qui tiennent toutes les routes
menant à la capitale.
Les Sakalaves, qu'on disait être nos amis, se i
sont réunis aux Fahavalos, Us paraissent avoir i
oublié leur haine traditionnelle pour les Hovas. t
Rafeza'.ura, en arborant le drapeau de ré- c
CHARLES.
volte, a déclaré dans un kabary qu'il était le
porte-parole de Ranavalo.
Nul n'ignore à Madagascar que la Reine intri-
gue contre nous. Seul M. Laroche paraît l'ignorer,
et c'est en grande partie à son ignorance des des-
sous de la politique malgache que nous nous
trouvons aujourd'hui en présence de cette inquié-
tante levée de boucliers.
Des renseignements qui nous ont été fournis,
il résulte que le gouvernement s'est déjà préoc-
cupé de la question des renforts à envoyer a Ma-
dagascar, mais ce n'est plus quatre oa cinq mille
hommes qu'il faut aujourd'hui, c'est le triple,
c'est le quadruple; en un mot, c'est toute une
campagne qu'on croyait définitivement terminée,
qu'il nous faut recommencer.
La première condition de succès, c'est de dé-
truire le foyer d'opposition dont la Reine est la
tête. Nous avons laissé à la souveraine mal-
gache tous les dehors de la royauté et ses sujets
disent hautement que nous n'avons pas osé la
détrôner. Si nous voulons reconquérir le prestige
que toutes nos tergiversations nous ont fait per-
dre, il faut commencer par détruire ce qui reste
du gouvernement hova et se Mter de le faire,
car il n'y a plus une faute à commettre.
NOTRE ENQUÊTE
SUR
LE BEAU ET mL"Ü'TI*LE
PAR M. CHARLES MORICE
I~GpiMO!! de M. Ra.IF&ëHi
M. Ra.Sn.eUi a bien voulu, en réponse & nos ques-
tions, ëct'h'e pour nous 1 étude qu'on va lire.
1
LE « BEAU )) AUTOUR DE NOUS
Qu'on le veuille ou non, il y a et il y aura tou-
jours deux arts autour de nous l'art pur, qui
s'adresse à nos sensibilités plus vives, à nos plus
grandes délicatesses, à notre esprit devenu ca-
pable d'étreindre des idées générales, à ceux de
nous enfin parvenus à une haute culture, à une
haute intelligence, à une haute indépendance et
beauté d'âme, de coeur et d'esprit, et l'art que
j'appellerai l'~ir~ do~e5~Me, c'est-à-dire qui se
fait petit pour nous servir, pour nous aider,
pour nous être utile, et qui perd forcément à cet
emploi, à ce but qu'il se donne, ses plus belles
qualités d'indépendance et de liberté.
Oh je sais, un vent d'égalité souffle, et il
souffle surtout. Je sais qu'on veut qu'un plat,
un verre,un bougeoir ou une bouteille soient ou
deviennent aussi beaux qu'un dessin ou une
ébauche de maître-artiste. Mais tout cela est de
la folie, car pour faire, par exemple, MM SoM~eo~
admirable, il faut d'abord que sa forme soit en
admirable entente de son utilité et le soin même
de cette utilité est justement la Scelle, la chaîne
qui lie, qui attache les facultés de l'artiste créa-
teur, facultés qui ont leurs racines dans toute sa
générosité et toute sa liberté.
Trouvons un exemple autour de nous de cette
domesticité de l'œuvre d'art, qui luttait aussitôt
perdre beaucoup de sa beauté.
Il y a, autour de notre théâtre de l'Opéra, à
Paris, des statues de femmes en bronze, tenant
au bout du bras, qu'elles ont en l'air, un réver-
bère. E~ bien par la pensée, imaginez l'une de
ces statues sans ce malencontreux réverbère.
Qu'aurez-vous alors devant les yeux? Vous au-
rez une statue assez jolie, car le modèle est joli,
et une œuvre d'art. Mais, au contraire de ce!a,
voila qu'on fait tenir à cette statue un réverbère
dans sa main, et tout de suite le sentiment qu'elle
inspirait change elle n'est plus une statue, une
composition libre, faite pour perpétuer la pensée
de l'artiste, une composition d'art, une œuvre
d'art enfin, mais elle devient alors, rien que par
ce fait, une sorte de porte-flambeau discutable,
je dirai même un vilain porte-flambeau, car il
doit nous être désagréable si nous avons quelque
sensibilité de voir sur une ~place publique une
femme nue tenir éternellement un réverbère dans.
sa main droite.
Autre exemple
Prenez une de ces merveilleuses statuettes de
femme de Tanagra. Faites-en exécuter un mou-
lage parfait, en terre cuite, comme est l'original,
et faites-en une salière, oui une salière, en lui
faisant adjoindre, à droite et a gauche, deux ps-
tits baquets à sel et à poivre. Qu'adviendra-i-il ?
Il adviendra que la statuette, se rendant de ce
fait d'une utilité grossière, sa beauté s'en trou-
vera abaissée, et même elle ne sera plus belle
du tout dans cette nouvelle posture. La char-
mante petite femme aura perdu sa liberté, c'est-
à-dire sa beauté, et elle sera devenue un manche
de salière, plus ou moins bien approprié. La pe-
tite femme délicieuse sera, de quelqu'un, devenu
quelque chose.
Et nous ne l'aimerons plus alors comme Te ten-
dre souvenir d'un être humain vu ou imaginé par
une âme d'artiste, mais comme un objet plus ou
moins utile suivant que nous en aurons plus ou
moins besoin sur le moment,'enûn un objet
qu'on apporte, qu'on emporte, qu'à l'occasion on
casse, et qu'on remplace sans marchander. Ré-
sumons ce que nous venons d'observer en disant
lorsque l'art s'abaisse à une domesticité un peu
grossière, il n'est plus l'art libre, haut et grand,
il est un art enchaîné à l'utilité qu'on exige de
lui. Il est un art domestique, un art auquel on a
coupé les ailes comme on coupe les ailes aux
merles, aux perroquets ou aux corbeaux lors-
qu'on veut en faire des animaux domestiques.
ii
UN OBJET NE PEUT ETKE BEAU QUE S'IL SORTDIREC-
TE~fE~TDELA.MAINDEL'HO~CdE
Nous venons d'examiner rapidement la qualité
de l'idée dirigeant le faire de l'oeuvre d'art, et
nous avons constaté qu'elle est une œuvre de
liberté. Entrons maintenant dans le détail de sa
fabrication, où nous la suivrons.
Pour cette fabrication, je viens tout de suite
d'aftirmer que c'est la main de l'homme qui est
le seul facteur de beauté. Oui, seule la main de
l'homme peut exécuter de la beauté parce que
seule elle est en contact, direct avec notre intelli-
gence et notre cœur. Et je vais essayer de mon-
trer, littérairement, comment travaille l'artiste
composant, édiGant un modèle, et comment, en-
suite, il exécute ce modèle exécute est le mot
la machine.
Cela nous aidera à nous rendre compte d'une
part du mouvement du beau dans le travail hu-
main et de l'autre du terrible et implacable tra-
vail de la machine. Cela nous mènera ainsi à la
conclusion de cette étude au jugement à porter
sur l'art industriel de notre temps.
Prenons le brave petit bougeoir dont je par-
lais tout à l'heure et imaginons un artiste, chez
lui, en faisant, en édifiant le modèle.
Voilà donc, dans son atelier, l'artiste. Il va
faire le modèle de ce modeste objet usuel. Il y a
pensé. Il va, avec de la terre glaise, chercher la
forme à lui donner. Il prend de la terre glaise et,
suivant sa pensée, il pose boulette sur boulette,
élevant le col de l'objet.
Mais il va, pense-t-il, en haut de ce col établir
une collerette bien large, car notre bougeoir, ne
l'oublions pas, est destiné à être porté d'une
chambre dans une autre, fréquemment, et tout
allumé, et il ne faut pas qu'il tombe de la bougie,
d'autant même que le vent peut chasser la stéa-
rine fondue; mais, est-ce là assez de précau-
tions avec tous ces mouvements, et le vent, et
les déplacements rapides ? Non, jamais, se dit-il,
je ne prendrai assez de précautions, et le voilà
alors qui établit une large cuvette en bas du col
qui doit supporter la bougie, plus large que la
première. Il est content alors de lui et se sourit
naïvement. Mais ça n'est pas tout Com-
ment donc et à quelle place m'en saisirai-je? par
le col? Mais si j'établis avec raison cette large
cuvette en bas, c'est que je pense qu'elle peut
servir et qu'elle recevra à l'usage de nombreuses
gouttes de bougie, et par conséquent, si des gout-
tes de bougie doivent tomber là, ces gouttes
tomberont, brûlantes, sur ma main, et mon mo-
dèle est imparfait?.
Aussi il le complète en adjoignant une bride
sur un côté de la grande cuvette, dans laquelle le
doigt viendra passer. Puis, ayant à mainte re-
prise étudié avec amour les proportions de toutes
les parties en rapport avec leur utilité réciproque,
notre artiste s'arrête après avoir créé cette forme
ingénieuse du bougeoir aux soins de laquelle il a
apporté toute son attention, tout son amour naïf
au moment où il y travaillait.
Je viens d'essayer de montrer chez cet artiste
modeste, en jeu, son invention intellectuelle, son
ingénuité, et je dirai même sa tendresse, à cons-
truire ce modèle du plus modeste de nos objets
domestiques.
W.
Passons au travail de la machine, et le tableau
va changer.
H livre alors son modèle au fabricant, à l'in-
dustriel qui a cent ouvriers sur les bras, un ou-
tillage complet, de lourdes responsabilités et un
cerveau autrement construit.
Celui-ci fait venir alors ses contre-maîtres et
leur débite le travail celui-ci verra à fournir du
cuivre de telle épaisseur pour chacune des par-
ties cet autre fera l'estampage des pièces. Le
troisième réunira les pièces, cet autre achèvera
le tout. Et le joli petit modèle aimé de l'artiste
passe dans les mains des sergents-majors de l'in-
dustriel, homme au cœur froid et ironique, et qui
a des responsabilités.
Chaque ouvrier est à son poste, comme un ar-
tilleur A sa pièce. Des lames de cuivre, que des
laminoirs barbares ont écrasées a une épaisseur
égale, arrivent. Un homme s'en empare. Une ci-
saiMe énorme coupe et coupe des morceaux de ce
cuivre en carré, comme on couperait du carton
on les empile. Lps matrices sont placées. Un ap-
prenti prend les morceaux de cuivre laminé un à
un et les jette sur les matrices, et l'énorme mer-
lin va s'abattre en écrasant tout il broie tout sur
son passage, et frappe comme un sourd. Il broie
le cuivre. Les pièces, morceaux par morceaux,
sortent écrasées sansqu'on sache plussi elles sont
en cuivre, en fer, en je ne sais quoi. Mais une ma-
chine les rassemble, cogne, rogne, 'martèle, raie,
frappe, tue, assomme enfin ce malheureuxmétal
et au bout de ces tortures folles, de ces orgies de
brutalité et de tenaillements, voiià que sort de
tout cela le malheureux petit bougeoir noir de
feu, de coups et d'ordures Mais ce n'est pas en-
core fini car on va le nettoyer maintenant!
Et quel nettoyage Voilà des acides qui vont te
ronger, des papiers de fer, des tripolis et toute la
série Puis on va te dorer 1 Vite un coup de ver-
nis vite au feu t Et te voilà bien 1 tu es
complet On ne voit plus la trace de tout ce qui
vient de t'arriver! Il ne reste plus qu'à te mettre
une étiquette avec un numéro, un prix et tu vas
faire partie, humble douze millième, d'un envoi
de mille douzaines à Montevideo, où tu vas va-
loir treize sous, tout compris t
Si je me suis laissé aiïer à écrire naïvement
cette définition du travail intelligent de l'artiste
en regard avec le travail d'écrasement barbare de
la machine, c'est pour bien définir que l'artiste,
lorsqu'il compose un modèle, fait œuvre de joie,
d'invention, d'intelligence, d'espérance, senti-
ments qui se retrouveront, soyez-en persuadés,
Sxés dans le -gentil modèle, a'ors que la ma-
chine, en l'exécutant, fait œuvre d'exploita-
tion barbare, de haine, de férocité, de déses-
pérance enfin. Tous sentiments qui se retrou-
vent fatalement aussi dans le produit ma-
nufacturé, et qui le feront laid quand même
Et j'essaie d'expliquer aussi par ces images com-
ment le petit modèie était, pouvait être beau, et
comment ce modèle exécuté par des machines
stupides est laid, fatalement laid, victime qu'il
est des barbares pratiques au milieu desquelles
lia vu le jour 1
III
Mais il y a une barbarie sur laquelle je n'ai pas
assez insisté.
Je veux parler du fini qu'on apporte a tous
ces objets manufacturés, fini si grand que tout
objet manufacturé ne comporte plus la plus pe-
tite trace de cette main de l'homme, seul instru-
ment de beauté.
Quelqu'un a-t-il jamais pensé à ce qu'a de dé-
moralisant la vue d'un objet si parfait, si fini
dans sa matière qu'il semble être le fruit de quel-
que sortilège.
Je ne sais rien de décevant comme la vue d'un
objet si fini qu'il semble n'avoir pas été fait avec
les mains ?
Ah qui nous rendra les belles imperfections
des verreries, des poteries, dos bois sculptés des
anciens )
Ah! revoir sur un vase de terre la trace du
doigt de l'homme Ah ) lea verres, les bois tra-
vaiUésalamain) Ah) les admirables défauts,
les fautes de l'outil qui sont à l'objet d'art ce que
les '( repentirs )) sont à un dessin de maître
Et l'hésitation tendre, ou bien le coup hardi,
ou la caresse du doigt de l'artiste ou de l'artisan
visible sur l'objet t
J'ai pour moi, instinctivement, porté à un tel
point ce mépris de la machins, que j'ai repoussé,
dans mon atelier, jusqu'à l'outil Ainsi, après
avoir, pendant trente années, pratiqué absolu-
ment tous les arts, je crois bien que je pourrais
faire tenir tous les outils que je possède dans un
sac à main t
Concluons:
Un objet ne peut être complètement beau que
que s'il est exécuté avec les mains,
Il n'y a /~HMns de beauté dans un objet fabri-
qué par des machines.
Notre art industriel est laid parce que les ma-
chines ont partout remplacé la main de l'homme.
Si, au mi!ieu de ce carnage industriel qui nous
entoure, il existe encore des gens de goût, qu'ils
exigent des objets usuels où le travail de la main
soit visible et qui ne soient pas poussés a. ce de-
gré de fini, à ce léché, comme disent les peintres,
qui n'est la preuve que de soins misérables, mes-
quins et méprisables.
J.-F. Raffaëlli
FIVE O'CLOCK
Nous recommandons aux gourmets de deman-
de.r un échantillon du Thé Meh'osc qui leur sera
adressé a titre gracieux,34,rue d'Hautevi]le,Paris.
ji ~x~rjeHr i
EN tTAME
Le double courant d'opinion qui depuis assez
longtemps déjà existe en Italie en faveur de la
conclusion de la paix avec Ménélik et d'une en-
tente commerciale avec la France au moins en
ce qui concerne Tunis paraît s'accentuer, en
ce moment, d'une façon tout à fait caractéris-
tique.
On commence à s'impatienter au delà des Al-
pes de ne pas voir revenir les prisonniers rete-
nus par le Négus, et, comme on comprend très
bien qu'il est résolu à ne les restituer qu'en
échange d'un traité de paix formel lui offrant
des garanties sérieuses pour l'avenir, on ne se
gêne pas pour proclamer l'urgence d'une solution
définitive à cet égard, même au prix de sacrifices
qui, pour-être douloureux, n'en sont pas moins
jugés indispensables.
D'autre part, la grande majorité de la nation
a 6ni par reconnaître que la prétention de main-
tenir le régime des capitulations sur un territoire
occupé par une puissance chrétienne était abso-
lument insoutenable, et que le plus sage serait
de conclure avec nous, au sujet de la Tunisie, un
arrangement commercial qui ne se limiterait
probablement pas à notre colonie africaine, mais
pourrait s'étendre au grand avantage de l'Ita-
lie –à l'ensemble des relations économiques des
deux pays.
Tout cela se dit ouvertement dans le public et
s'écrit dans les journaux sauf, bien entendu,
ceux qui continuent à être inféodés à la politique
de M. Crispi, pendant que, de son côté, si mes
renseignements sont exacts, le gouvernement
sembte décidé à résoudre, sans coup férir, la
question d'Abyssinie et à redoubler d'efforts pour
arriver à s'entendre avec la France, tant au sujet
du traité de commerce tunisien que sur le point
plus délicat des rapports économiques interna-
tionaux.
Certes, les Italiens sont en droit de compter
sur l'habileté et la prudence de MM. di Rudini et
Visconti-Venosta, non moins que sur les capaci-
tés reconnues du ministre du trésor, M. Luzzati,
dont la réputation d'économiste et de philan-
thrope est européenne. Mais il reste à savoir si le
programme de ces hommes d'Etat, de plus en
plus conforme aux aspirations et aux be-
soins de la partie raisonnable du peuple italien,
est pratiquement réalisable avec le concours de
la Chambre actuelle, à laquelle il est difficile
d'envisager le passé avec sérénité et 'de préparer
l'avenir avec la vigueur voulue.
La paix, quelle qu'elle soit, que le cabinet par-
viendra à conclure avec le Négus ne rencontrera-
t-elle pas dans cette assemblée, lorsqu'il s'agira
de la ratiûer, une opposition formidable et d'au-
tant plus audacieuse que le danger sera écarté?
De même, si le gouvernement parvient à se
mettre d'accord avec la France, sera-t-il approuvé
et soutenu par les groupes parlementaires, encore
plus puissants qu'on ne l'imagine, qui n'ont pas
renoncé aux conceptions crispiniennes ? 2
Rien n'est plus douteux-. Il est d'ailleurs natu-
rel, il est même logique, qu'en pareil cas, le pays
soit consulté. C'est pourquoi on peut hardiment
prévoir qu'après avoir accompli les deux actes
importants qui, av~pt toutes choses, lui incom-
bent paix avec Ménélick et accord avec la
France le ministère di Rudini devra fatale-
ment recourir à la dissolution. Il fera bien de
choisir son heure et de s'y préparer dès à pré-
sent.. A. de Maugny
A. de Maugny
AUTRICHE
Les les Diètes de basse et haute Autriche, de Moravie, de
Silésie, de Styrie, etc., vont commencer prochaine-
ment.
Les élections commencent aujourd'hui en Silésie,
où les Allemands, les Tchèques et les Polonais sont
très mélanges et où les antisémites teutons sont assez
disposés à s'entendre avec les antisémites catho-
liques.
G&ECE
Les o/Cte~ de !)!S:recficiers et les sous-officiers qui sont allés en Crète sont
rentres ce matin et se sont présentés aussitôt aux au-
torités militaires. Ils seront mis aux arrêts. On assure
qu'ils seront traduits devant les tribunaux civils
comme ayant agi avec des civils.
ESPAGNE
Les co'Hs~M.– Le manifeste des carlistes n'a pas
produit l'eBet que ceux-ci en attendaient. On s'ac-
corde à reconnaître d'ailleurs qu'en un pareil mo-
ment tout; tentative de guerre civile serait odieuse et
n'aurait aucune chance de réussir parmi des popu-
lations qui n'ont pas cessé d'Être patriotes.
.Z/t?MM)'rfc des Philippines sont plus rassurantes. Pampanga a j
été pacifiée sans combat. Cet!e province, limitrophe
de Manille, a la réputation d'être la plus riche de
l'archipel.
Les c~'i)'M a!c C:~&a. Une dépêche privée de la
Havane annonce que !os insurgés ont attaqué lo vil-
lage do San-Franeisco, à proximité de la Havane, et
ont incendié plusieurs maisons.
Ils ont été repoussés par la garnison.
ETATS-UJMS
T~'e~c~tOM j3)'M~!eKavant-hier, de sa nomination par le parti national
argentiste, en présence d'une foule enthousiaste. En
acceptant la candidature qui lui était offerte, M.
Bryan a dit qu'il croyait que l'étalon d'or était une
conspiration contre le genre humain. Il a ajouté qu'il
aimerait autant s'engager dans une armée marchant
pour attaquer sa maison et détruire sa famille que de
se joindre aux partisans de l'or.
KO&VJÈGE
Z'a)'f'e (~s A'aH.<;eM a C/t)'{sdix vapeurs bondés de passagers sont ailés à la. ren-
contre du ~'a:Ht, qui a fait son entrée dans le fjord
de Christiania accompagné de vingt vaisseaux, au
milieu d'acclamations frénétiques. 0
Le -f~'a, a jeté l'ancra à Pipasvike, salué par des
salves d'ar'itlerie l'équipage a gagné le quai en ca-
nots, au milieu des voiliers qui formaient la ha~e.
Lorsque Nansen débarque, des cris d'enthousiasme
retentissent. Le trajet en voiture jusqu'au château fut
une voie triomphale.
Au passage du cortège, devant l'Université, M. le
professeur Schiaty Forscher salua M. Nansen, le re-
merciant pour ses travaux infatigables accomplis en
silence, et fit l'apologie de sa perspicacité, de son
énergie et de son intelligence scientifique.
M. Nansen, visiblement ému, prononça quelques
paroles de remareiament, disant qu'il avait le senti-
ment d'avoir été. aux. avant-postes de la science nor-
végienne.
La rue qui conduit au château, et que suit M. Nan-
sea pour s'y rendre, est ornée dans toute sa longueur
de mâts pavoises, et réunis entre eux par des cou-
ronnes de feuillage.
Un efîet décoratif très original est formé par un
arc de triomphe vivant composé des gymnastes de la
vitie groupés en porte d'honneur.
Toutes les maisons sont pavoisées. Les corporations
forment la haio sur tout le parcours environ douze
mille hommes avec cent trente drapeaux participent
à cette chaîne vivante.
Au château, le Roi en personne et le prince héri-
tier reçoivent le cortège devant le perron.
Nansen trouve sa petite fille, âgée de trois ans et
demi, que la Reine a eu l'attention d'inviter en lui
réservant une chambre au palais.
Un diner de gala de cent couverts a ensuite été of-
fert dans la grande salle de danse.
Etaient invités: te docteur Nansen et ses compa-
gnons, le constructeur du 7''ra;K. M. Collin Archer,
le,;gouverncment, le président et les premiers con-
seillers de la cour, les personnages civils et militaires
qui ont rang de majors généraux, les parrains de
1 expédition Nansen, les membres de son comité de
réception et tes fonctionnaires de la cour, d3 service. )
RUSSIE
.RjMc~'< tM~s/'K~aM.f~/K't'a! Dt'f~o.'TttrLi/y– LY/t-
valide ?*MMe, organe officiel du ministère de la guerre,
publie un rescrit adressé par l'empereur Nicolas au
général Dragomiroff, commandant en chef des trou-
pes de la circonscription militaire d& Kiew.Ce reserit,
conçu dans les termes les plus grasiaux, énumère les
services qu'a rendus à l'empire russe l'illustre géné-
ral au cours de sa glorieuse" carrière.
L'Empereur donne ensuite au général le grand-cor-
don daSaint-Wladimir comme un signe de sa bien-
veillance.
La sMcceMtOM d!M p)' ment aux bruits qui ont couru, il est aujourd'hui
confirmé que c'est M. Chichkine, et non un autre,
qui accompagnera l'empereur de Russie dans son
voyage en France.
D'autre part on dit dans les carciss diplomatiques
pëtersbourgcois, que M. Chichkine ne demeurera pas
à Copenhague pendant le séjour que va y faire l'em-
pereur de Russie et qu'il n'accompagnera pas davan-
tage le souverain russe dans son voyage en Angle
terre.
Il est fort possible que le comte Kapnist soit ap-
pela a recueillir la succession du prince Lobanotf
m.ds nous croyons savoir que rien ne sera décidé à
cet égard avant le retour de l'Empereur à Saint-Pé-
tersbourg.
SUÈDE
7,pos~tOM <~ ~oc/M'~7t. L'étranger nous
imite.
Nous Jisons, en effet, dans les journaux suédois
que, pour subvenir aux dépenses de l'Exposition qui
doit s'ouvrir a Stockholm en 1897, on va procéder à
une émission de Bons à lots munis de tickets d'en-
trée et analogues aux. Bons de l'Exposition française
de d900.
Nous sommes, avec les Bons à lots, bien loin des
billets des anciennes loteries, qui n'éveillaient et ne
pouvaient éveillej que des pensées de lucre exclusi-
vement.
II faut bien le dire elles ne réussissaient guère
qu'à cause de cela.
Nous avons changé tout cela, nous avons moralisé
tout cela. Le Bon de l'Exposition, lui, n'est pas un
billet de toterie.
En résumé, la combinaison est bien simple. On
donne au porteur le droit de participer à vingt-huit
tirages, comportant des lots variant entre 100 et
500,000 francs. Cela fait, on lui rembourse deux ou
trois fois son argent sous des formes différentes et il
se trouva qu'il a participé à l'achèvement d'une
œuvre qui sera l'ultime merveille de ce siècle mer-
veilfeux.
D'ici à la fin de l'année, les tirages auront lieu de
mois en mois. C'est dans une quinzaine de jours le
25 septembre qu'aura lieu le prochain, qui com-
porte un lot de 100,030 francs, deux de 5,000, cinq de
1,000 et cent cinquante de 100 francs. Les changeurs
vendent la chance au tirage pour 75 centimes ou 1
franc, ce qui représente au minimum SI francs pour
ies 28 tirages qui restent. On avouera qu'il est infini-
ment plus simple d'acheter tout de suite un bon,
puisque, en dehors de la possession des 28 chances
de tirages, il assure !es avantages qui viennent d'être
mentionnés.
a ~Ma~TPBC TA BÏ~FC~F~
A inAïMb Là i'nb~~&
Le général Ba.ra.tieri raconte sa défaite
Le ~a~~ publie une partie du rapport ou récit
que le général Baratieri vient d'écrire sur la ba-
taille d'Adoua, et qu'il a envoyée à ses amis et
aux généraux de l'armée italienne.
Le mouvement de la brigade commença sans re-
tard vers le fond de la conque pour remonter les
contreforts qui la barraient, en face de nous. Mais
les bataillons blancs exécutèrent cette marche avec
une extrême lenteur, les hommes étant horriblement
gênés parleurs gros souliers, et se voyant contraints
de marcher à la HIe, un à un, tandis que les indigè-
nes, pieds nus, allaient par groupes.
La fusillade continuait au detà d'Abba-Garima,
mais elle ne me paraissait pas intense. Il semblait
que ce fut une simple affaire d'avant-garde.
Les mouvements des brigades Dabormida et Ari-
mondi étaient en bonne voie, quand, vers huit heures,
je notai que la fusillade se faisait plus vive et se rap-
prochait, quoique toujours derrière la cr&to d'Abba-
Garima. Tout de suite après, et sur le versant qui
était de notre côté, je vis avec la longue-vue le mou-
vement en avant de deux bataillons de la brigade
Albertone et de son artillerie. Evidemment, dans leur
marche offensive, ils s'éloignaient toujours davantage
de la jonction avec nous et s'exposaient à des risques
graves.
.La vérité est que, se trouvant tout à fait en de-
hors du plan préparé, Albertone occupait alors un
terrain avance, dans une conque et dans un défilé
qui communiquaient par quatre voies avec Adoua,
c'est-à-dire avec la fourmitiere ennemie 1
.Je vis bientôt une longue file d'indigènes ascaris
en retraite, fugitifs ou blessés. Ils allaient, en cou-
rant, le long du Chidané Meret, et dépassaient, sans
s'arrêter, les postes d'ambulance.
J'envoyai successivement plusieurs officiers pour
faire dévier ce courant humain vers'notre position
qui se prêtait à une bonne défensive. Peine per-
due
Et nous voyons de toutes parts venir les ennemis,
et les bandes abyssines se glisser par toutes les rou-
tes, par tous les sentiers, à travers toutes les roches,
préparant avec l'art abyssin ~c) ces « tournoie-
ments N singuliers qui déprimèrent tout le moral da
nos troupes. p
On voyait des tourbillons de Choans s'abattra
d'Abba-Garima vers les pentes du mont Semajata,
d'autres accourir du Sulloda, disparaître derrière le<
contreforts ouest du Roja, se grossir de partisans et
se concentrer successivement de masse en masse.
Encore fallait-il observer bien attentivement pour lea
distinguer, car ils se confondaient presque avec la
terrain par la couleur du manteau et de la peau. Et
pour nous, Européens, quelle difncuitê encore pour
ne point confondre nos Ascaris en fuite avec Ie9
Choans lancés derrière eux! Les batteries à tir ra-
pide hésitaient devant cette mêlée où nos artilleura
craignaient de tuer nos soldats.
La brigade Aibertone était cernée, cela devenait d9
plus en plus évident. Elle combattait encore, cepen.
dant, et' le tir de son artillerie devait être efficace.
Une prompte retraite aurait pu la sauver, peut-être.
Le capitaine Amenduni, envoyé par moi pour l'or*
donner, ne réussit pas à joindre le général. H rencon-
tra plusieurs officiers, la plupart blessés, comme Ie<
majors Cossu, Valii, Turitto, etc., etc.; mais il deve-
nait de nlus en plus difficile de maintenir les Asca-
ris, car les Choans, descendant par bonds le mont
Semajata, ne leur laissaient aucun répit.
Albortone était peut-être blessé, peut-être prison-
nier. Quelques-uns ont assuré que, a partir de onza
heures, il. ne fut plus vu et fut considéré comma
mort. Les 7c et 8c bataillons, pour fuir, se disperse'
rent en tiraillant dans la. longue vallée du Cbidana
Merot, pendant que l'ennemi, rendu audacieux par
le succès, s'éparpillait à leur poursuite dans les pré-
j cipices.
Le général Baratieri rejette donc toute la. faute
sur le général Albertone. H explique ensuite la
détaite et maintenant voici la déroute
La confusion était telle, que le colonel Valenzano
put marcher sur le mont Rebbi Arienai avec le reste
ds l'état-major, guidon en tête, « sans que, dans cettt
cohue d'hommes, pei'sonne le vit passer )).
Je me retirai peu après, avec mes compagnons,
maigre les Abyssins qui se mêlaient à nous 'de telle
sor,ta qua le lieutenant Chigi, d'un coup de revolver,
on abattit un qui me visait. Presque tout de suita
après, Chigi et Nava tombèrent.
ImpossiMa d'avoir des nouvelles de la brigade Da-
bormida.
Vers deux heures et demie ou trois heures, je trou-
vai les colonels Brusati et Stevani avec les borsa-
gliers, le bataillon alpin et quelques restes des régi-
ments Nava et Romero. Je pensai pouvoir tenter la
résistance et je m'arrêtai sur une espècs de mamelon,
au milieu d'une grande vallée. Je dégainai mon sa-
bre, je réunis les officiers et je us appel aux senti-
ments des soldats.
L'ennemi nous talonnait de près et ti cavaleria
GaIIa nous enveloppait; néanmoins, quelques hom-
mes m'entendirent et répondirent à ma'voix mais la
plus grand nombre ne suivit pas leur exemple.
Aidé par les colonels Stevani et Brusati, par la
iieutenant-colonel Meinini, parle major di Stefaao et
par d'autres, je réussis à. réunir quelques soldats con-
tre la cavalerie mais !es ordres étaient confus, 1~
hiérarchie mêlée, beaucoup d'officiers perdus, le périt
imminent et l'exemple contagieux.
A nuit close, le capitaine SpreaCco, qui mar-
chait en tête, s'aperçut que le chemin se perdait dans
le lit d'un torrent. La lune n'était pas encore levée.
La longue colonne s'arrêta sur un étroit sentier et
Spreafico retourna en arriére chercher le bon chemin.
Il vint me dire peu après qu'il l'avait trouvé. La. téta
do la colonne demeura en place, mais beaucoup d'of-
ûciers et de soldats qui marchaient en queue suivi-
rent f?s traces de Spreafico, qui crut ainsi avoir der-
l'iére lui toute la cnionne. Dans l'obscurité, Salsa et
Spreafico s'informaient de moi. On leur répondit que
je suivais. On avait pris pour moi un officier qui
avait le même <: spencer )) que d'habitude je por-
tais la nuit, où j'endossais toujours l'uniforme
noir.
Comme on le voit, la déroute a été compléta
sans ressource.
1/a.S'a.iro Arton
Du ~a~e~:
C'est le 2G octobre prochain que s'ouvrira fa session
des assises de Ssine-ot-Oisa, au cours de laqueila
viendra, comme ou sait, l'affaire Arton.
AVersaiffes, les débats du procès Arton seront
certainement plus mouvementés qu'Us ne l'ont été à
Paris.
Eu effet, ce ne sera plus le sc3ptiqua et indifférent
M. Martinet qui présidera, mais bien le combatif M.
Benoît. t, >
Zouave devenu archevêque
Dépêche d'Alger au ~e/~ To~r~~
Un journal local évoque un souvenir comme il n<*
doit pas s'en trouver beaucoup dans les mémoires
d'archevêques. A ce titre, je crois devoir vous la
transmettra
Un jour, le général Yusuf, qui s'avançait pénible-
ment à travers les dédales de la for&t de Yacouren,
dit, en désignant le vitiage de Bou-H/itini, perché su.r
la sommet d'un piton:
Ce soir, nous coucherons la..
Près de fui un jeune sergent de zouaves balbutia
quelques paroles que Yusuf ne put entendre.
Qu'avex-vous à objecter, sergent Dussarre ? 9
–Rien, mon général. Je pensais simplement tout
haut que si ie Père Eternel avait eu le sac au dos
lorsqu'il a construit ces montagnes, il ne les auraU
pas façonnées comme ça.
Cet ancien sous-officier de zouaves est aujourd'hui
archevêque d'Alger.
L'année dernière, Mgr Dusserre assistait à l'inau-
guration du monument élevé à la mémoire des sol-
dats tués au combat d'icherien, auquel il avait lui"
même pris part en qualité de sergent.
Les guichets du Carrousel
Du ~6~'< .P~eM
La ministère des travaux publies vient d'êtr saisi
par la préfecture de la Seine d'une demande te'tdant
a ce que les guichets du Carrousel, sur la rue de Ri-
voii, soient élargis et transformés comms ceux du
quai.
Cette mesure qui avait été projetée sous l'Empire,
est devenue indispensable depuis l'achèvement de
l'avenue de l'Opéra. Les débouchés da cstte avenue
et de la rue Richelieu produisent sur ce point, avec
le croisement des voitures, des omnibus et des pié-
tons venant de la rive gauche, des encombrements
continuels d'où résuite un danger permanent pour 1~
circulation publique.
L'ouverture de grandes arcades sur la rue de Ri-
voli pourrait être aisément réalisée sans nuire al'har-
monie du palais. Le bon aspect do la façade y gagne-
rait au contraire.
La ville do Paris participera a la dépense qui
ne parait pas devoir être très élevée.
A l'appui de la proposition, la préfecture de la
Seine a adressé au ministère des travaux publics da
nombreuses pétitions signées par les r~présentanta
du commerça de tout le quartier, ds l'industrie, dm
syndicat du Palais-Royal, de la Comédie-Française,
etc., etc.
Une lettre de M. Chautemps
L'agence Havas nous communique le texta
d'une lettre de M. Chautemps, dans laquelle l'an-
cien ministre des colonies se défend d'avoir ja-
mais rien fait au contraire en vue d'adou- ·
cir la captivité de Fex-capitaine Dreyfus.
Ch Dtitmailly
LES
&MNOES MANŒUVRES
DU SUD-OUEST
~.Pcr ~epgcAe ~e Mo~'g eMt;oye spec~)
JPremiëjK; journée
Angoutême, 9 septembre.
Le général PoiUoûe de Saint-Mars, comman-
dant le 13° corps d'armée, a été pris hier soir d'un
accès d'asthme qui s'est transformé presque aus-
sitôt en congestion pulmonaire. Bien que soa
état ne doive pas donner Heu a de sérieuses in.
quiétudes, il ajléanmoins été jugé assez* grave
par le directeur du service de santé, et le générât
a été évacué ce matin sur Limoges.
C'est une vraie malechance l'intérêt de ces
manœuvres, à notre point de vue un peu bouie-
levardier et parisien, était pour une bonne
part de voir aux prises les deux généraux com-
mandant les deux corps d'armée engagés, le 12'
et le 17~, PoiMoùe de Saint-Mars et Fabre le po-
pulaire auteur de tant de circulaires pittores-
ques, et le chef plus silencieux mais nonmoina
actif qui a fait des troupes placées sous ses or-
dres, à Toulouse, un corps d'armée modèle. Tous
deux, au demeurant, dévoués, hommes de guerre
avec la passion du métier, ayant d'admirables
états de services, des blessures ou des actions
d'éclat sur les principaux champs de bataille du
second Empire et joignant à l'expérience de la
guerre passée le sens très vif des transforma-
tions incessantes qu'appelle la guerre nouvelle.
On pourrait en dire autant au surplus de leur
chef, le général CaiIIiot, directeur des ma-
nœuvres, un Strasbourgeois, qui ngura parmi
les blessés de Malakou' et les héros de Froesch-
willer
J'étais près de lui ce matin en avaat du village
de Cherves, l'action se dessinait dans toute son
intensité entre le 12~ corps, parti du nord mar-
chant sur Angoulême, et le 17c, parti du suc~
venu à sa rencontre pour le refouler et couvre
la ville menacée..
Aussi loin que pouvait porter le regard, à droite
et à gauche, c'étaient des apparitions de combat-
tants, des explosions de feux surgissant des bas-
fonds et de derrière le~ mamelons boisés qu~
placé sous la haute direction du ministre de la
Cour, comte Worontzof-DaschkoBf, il se compose
de grands chambellans, de grands maîtres de la
Cour, de grands échansons, de grands veneurs,
d'un grand maréchal de la Cour, d'un maréchal
de la Cour, de grands maîtres des cérémonies,
d'un grand écuyer tranchant, de maîtres de la
Cour, d'écuyers, de veneurs, de maîtres des cé-
rémonies, de chambellans et de gentilshommes
de chambre, ces derniers au nombre de deux cent
soixante environ.
Le ministre de la Cour, comte Hilarion Woront-
i'ow-DaschkoS", que nous verrons du reste à
Paris, a-t-il dépassé la cinquantaine ? Dans tous
tes cas il n'y paraît pas. Il descend de deux an-
ciennnes familles princières, extrêmement ri-
ches. Etudiant à l'Université de Moscou, il
entre tout naturellement dans l'armée et il trouve
te moyen à vingt-cinq ans de se couvrir de gloire
au Caucase où, le même jour, il reçoit une épée
d'honneur, les épaulettes de capitaine et le titre
envié d'aidé de camp de l'empereur Alexandre II.
Bientôt colonel, il se bat dans le Turkestan
c comme un lion N, disent ses pairs, ce qui lui
vaut la croix de Saint-Georges, qui est la décora-
tion militaire la plushaute.L'Empereurlenomme
du m°me coup général à la suite. Le comte
WorontzoS-Daschkou' avait vingt-neuf ans t
Le Tsarévitch, plus tard Alexandre III, avait
pris en affection ce jeune général valeureux, mo-
deste et grave, qui avait trouvé le moyen d'arri-
ver à la gloire sans se créer un ennemi ni un ad-
versaire. Aussi, quand le grand-duc héritier fut
nommé commandant en chef de l'armée de Polo-
gne, avec le général Ohroutchen' comme chef d'é-
tat-major, le comte Worontzoif-DaschkoS' oft'fut-
il désigné pnur l'accompagner.
C'était a l'époque où l'Allemagne se disposait
à marcher contre nous. Alexandre II parla haut
et ferme, et son intervention eut le résultat qu'on
sait. Mais on pouvait craindre alors que Guil-
laume 1~ ne prit mal la chose et qu'il fallût en
découdre. Dans ce cas, le Tsaréwitch aurait été
l'un des premiers au feu, avec Obroutcheu' et
WorontzoH-Daschkon.
Quand Alexandre in monta sur le tronc, il
appela immédiatement auprès de lui le général
comte Woronizou-Daschkon' en qualité de mi-
nistre de la Cour. Il n'a pas cessé d'occuper ses
fonctions avec un dévouement sans bornes à
l'Empereur et à son pays.
Admirablement apparenté par sa famille et par
celle de la comtesse Worontzotl-Daschkoff qui
était la 611e du comte Schouvaloff, le ministre de
la Cour, on peut le dire, connaît sur le bout du
doigt toutes les personnalités de l'Empire, et
nul ne sait comme lui mettre chacun à la.place
qu'il doit occuper, calmer les susceptibilités les
plus pointilleuses, et donner satisfaction à tous,
sans léser quiconque. On l'a bien vu lors du cou-
ronnement d'Alexandre III et, plus récemment
encore, de Nicolas II,dont il eut la lourde charge.
Tout se passa dans le plus grand ordre et si le
comte Wbrontzon-Dascbkoif avait été écouté, on
n'aurait pas eu à déplorer la catastrophe que
l'on sait.
Il faut bien le dire, le ministre de la Cour a su
s'entourerdecollaborateurs actifs etdévoués, con-
naissant à merveille l'entourage de LeursMajestés.
.Telle baron Freedericksz, adjoint au ministre de
la Cour, homme d'épée, artiste jusqu'au bout des
ongles, et qui organise les galas avec une maës-
tria incomparable. Tels encore le prince Trou-
betzkoy, grand maréchal de la Cour le prince
Dolgorouky, grand maître des cérémonies; le
comte Benckendorf, qui succéda dans la charge
de maréchal de la Cour au prince Obolinsky le
grand écuyer comte OrIon-Davidon', le grand
écuyer tranchant comte HendrikoS, le grand
échanson comte Strofanoff, le grand veneur prince
Galitzine, les grands maîtres de la Cour comte
Sievers, prince Volkhonsky, comte Bobrinskoï,
Neidbart et tant d'autres, comme le prince Jules
OroussoS, comte KisseleB', baron Paul Kortf,
Vonlarlarsky, prince VassiltchikoB', comte Dmi-
(ri Tolstoï, prince Jeaa Mestchersky, prince Pro-
zorovsky-GaIitzine.etc.
Leurs Majestés l'impératrice Marie et l'impéra-
trice Alexandra ont chacune une maison compo-
sée d'une grande maîtresse, de dames d'honneur
à portrait, de demoiselles d'honneur à portrait et
de demoiselles d'honneur. La comtesse Stroga-
noff est grande maîtresse de la maison de ITmpé-
ratrice-mère. La même charge est remplie auprès
de la jeune Impératrice, par la princesse Gali-
tzine.
Deux maîtres de la Cour et deux chambellans
sont attachés à Leurs Majestés.
On comprend après cela que rien ne soit laissé
au hasard à la Cour de Russie. Tout y est mé-
thodique, fait avec un soin jaloux des prérogati~
ves, et il est rare. pour ne pas dire impossible~
qu'on y manque le moins du monde aux règles
de l'étiquette.
Charles Dutreil
MONDANITÉS
CHRONIQUE DE L'ELEGANCE
Voici tes noms suggestifs de quelques-unes des
nuances qui seront le plus employées dans la toilette
cet hiver. La gamme en est douce et franche tout à la
fois
Bleu-roi, bleu corsaire, bleu peacock, bleu libellule,
vert laurier, vert sauterelle, vert myrte, vert chasseur,
vert faneuse, brun franciscain/brun nonnetle; noi-
sette, cheveux de la reine, violine, violet grand'mère,
parme, pruneau, gris croisé, gris lichen, gris craie, gris
argent, gris de lait, rouge cerise, rouge framboise, gre-
nadier, rose bengale, rosé géranium, aurore, jaune, dol-
lar, suède, fauve, safran, mandarin, paille, bled, beige
naturel, du plus paie au pius foncé.
Le blanc sera teinté de toutes les nuances connues
et qui empruntent au gris, au rose, an lilas, au vert, au
jaune, des renets du coloris le plus fin pour en tempé-
rer l'éclat un peu cru. Les satins, les damassés, auront
surtout, grâce à ces tons d'une touche si légère, des
plis d'un effet singulièrement artistique et brillant. Le
genre écossais se fera surtout par raies vives, larges
d'un doigt environ, sur fond noir. En très beau lainage
cette disposition est très élégante. Noir et aurore, noir
et safran, noir et gris argent, etc., etc. beaucoup,
beaucoup de lainages bleu et vert vifs en toutes combi-
naisons.
LES COURS
A l'issue du service anniversaire célébré avant-
hier à Weybridge, Monsieur le Duc_ d'Orléans est re-
tourné à Woodnorton avec ~Madame la Comtesse de
Paris, le Duc de Aiontpensier, le Duc et la Duchesse
d'Aoste et les Princesses Isabelle et Louise.
Monsieur le Duc d'Orléans a remis son déplacement
à Ostende, où il devait aller chercher sa nancée,accom-
pagnée de l'Archiduchesse Josèphe, sa mère, les Archi-
duchesses ayant retardé de quelques jours leur départ
pour l'Angleterre.
Le Duc de Chartres, qui assistait avant-hier au
service célébré à Weybridge, est rentré hier matin à
Paris.
Le Tsar et la Tsarine sont arnvés, hier, à Copen-
nague, vers midi, sur l'.E'
forme du régiment de la garde Preobrajensky par la
Reine, le Prince royal revêtu également d'un uniforme
russe, la Princesse royale, la Princesse de Galles et d'au-
tres personnages princiers.
La compagnie d'honneur, fournie par le régiment des
gardes du corps, a défilé devant l'empereur et l'impéra-
trice de Russie, aux sons de l'hymne national russe,
puis les augustes personnages se sont rendus au châ-
teau de Bernstorfr.
Le cortège, s'écartant de la route directe, est passé
dans les rues principales de )a ville, magnifiquement
pavoisées et remplies d'une foule énorme qui a salué
Leurs Majestés d'acclamations enthousiastes..
Les souverains russes, dès leur arrivée, ont exprimé
te désir de pouvoir passer les huit jours qu'ils vont de-
meurer au château de Bernstorff dans l'intimité fami-
liale et d'éviter toutes réceptions, d'ailleurs, il n'y a
aucune grande fête projetée pendant le séjour du Tsar
et de la Tsarine. On croit que le séjour des souverains
russes en Angletene portera le même caractère de
stricte intimité.
La Reine Victoria vient d'arriver à son ~om<'
d'Ecosse. C'est là qu'eile recevra la visite que doivent
lui faire prochainement l'Empereur et l'Impératricee de
Russie. Les cours d'Angleterre et de Russie sont unies
par des fiens étroits de famille. L'Impératrice est la
petite-fille de la Reine Victoria. Sa mère était la Prin-
cesse Alice, Grande-Duchesse de Hesse, qui mourut en
!8~8 du croup qu'elle avait contracté au chevet de son
snfant malade. Une des sœurs de l'Impératrice de
Russie a épousé le Grand-Duc Serge, oncle du Tsar.
La tante de la Reine Victoria était la femme du Grand-
Duc Constantin de Russie, et la fille aînée de la Prin-
cesse Alice a épousé le Prince Louis de Battenberg,
dont le frère, gendre de la Reine Victoria, a été récem-
ment victime du .climat meurtrier de la Côte-d'Afrique.
Le Duc de Saxe-Cobourg-Gotha, second nls de la
Reine; a, en tSy~, épousé la Grande-Duchesse Marie,
tante du Tsar actuel. On sait enfin que ia mère du
Tsar est fa sœur de la Princesse de Galles.
A l'occasion des 6aD{aii)es de sa nfie, !a Princesse
Hétène, avec te Prince de Naptes,)e Prince de Montene-
gro a reçu !es télégrammes suivants
DM fof ~l~a'c:Mf?re ~'ef6:e
Je m'associe vivement à ta joie et do tout cœur je te féli-
cite en t'adressant mes vœux do bonheur.
AUEXAHDRE.
De ? fgt?t6 A'a~taftS
En m'associant à la joie do Voire Altesse, je vous prie
de croire A mes souhaits les plus sincères pour le bonheur
de votre chère fille.
NATHALIE.
DM )'0t <~ ROMMMHtC
J'ai reçu avec ta joie ia p!us sincère l'heureuse nouvelle
des BancaiUes de votre fille bien-aimëo, la princesse Hélène,
avec le prince de Napics, et je prie Votre Altesse d'accueil-
lir mes Fouhaits les plus chaleureux pour cet événement
de famille. Que le Seigneur le bénisse
DM prtMcc ~e -BM~art'e
Avant tout, je te remercie, mon cher et Mêle ami, de m'a-
voir fait part des fiançailles delà joUo fille Hélène avec le
prince de Naples, qui est de mes parents. Je m'associo a.
votre bonheur. Personne ne se félicite plus que moi/qui
suis le plus fidèle de tes amis et qui partage tous tes senti-
ments. Recois avaj ta famille mes félicitations, mes sou-
haits de tout cœ.ur pour les illustres fiancés et pour leurs
familles.
FERDINAND.
–La Reine Isabette d'Espagne, voyageant sous te
nom de Comtesse de Totedo, venant de Contrexévitte,
s'est arrêtée svant-hier à Btpis.
Elle était accompagnée de ia marquise de Potestadt,
sa dame d'honneur du comte de Sanafé, secrétaire de
ses commandements; du comte Whitmann et d'une
nombreuse suite.
Ette est allée visiter !e château de Chambord et )e
château de Btois.
LES AMBASSADES
1 –L'exequaturaété accordé a M. Louis Bastin,
nommé consu) du grand-duché de Luxembourg à Paris,
en remplacement de M. Eugène Bastin, son père, ré-
cemment décédé.
M. Louis Bastin fut, pendant plusieurs années, )e
plus dévoué des collaborateurs du regretté baron Beyens,
ministre de Belgique à Paris; i)ne compte que des amis
dans !e monde diplomatique.
Le marquis de Novattas, premier secrétaire de
l'ambassade d'Espagne à Paris, a quitté Paris hier soir
par l'express de neuf heures quarante, se rendant à
Biarritz et Sarauz.
PARIS HORS PARIS
j4t'A'M-Ba/))s. M. et Mme Victor Maure), arrivant
d'Intertaken, se sont installés avec leurs enfants, àAix-
les-Bains, où i)s resteront jusqu'à !a fin septembre,
époque a taquette ifs rentreront à Paris.
M. et Mme Victor .Maure! donneront, en novembre,
des réceptions de quinzaine, aussitôt après !es débuts
de M. Victor Maure! dans ie Don JtMM de Mozart à
t'Opêra-Comique.
¡ Sa:'):f-Ma/o.– L'amira! Regnauttde Prémesni) a of-
fert, a bord du Hoc/:e, un bal des plus briitants et des
plus élégants.
Maigre un temps pluvieux et une mer excessivement
houleuse, un grand nombre d'invités ont tittératement
pris d'assaut les embarcations de l'escadre.
A trois heures, tous tes invités étaient à bord. Beau-
coup d'animation et de gaieté, les officiers de marine
se dépensaient~de leur mieux pour faire oublier l'ab-
sence des officiers du et des autres régiments qui,
par une fâcheuse co'incidence, étaient partis ia veilte
pour tes manœuvres.
Le pont était admirabjemsnt orné, et c'est dans es
cadre pittoresque que vatsaient, au son de t'orchestre,
de gracieuses danseuses, parmi lesquelles nous avons
reconnu
Mlles Sire, en blanc, chapeau noir et Manc Mile Ruel-
lan, en bleu et blanc, chapeau blanc Mlle de Boisgillet, en
rosé et jaune, chapeau noir garni de rosés Mlle Bouëssel.
en vert et jaune, chapeau noir Mlle da La Vornade, char-
mante en taffetas rosé et Manc, chapeau blanc Mlle Gau-
thereau,en gris et rosé; Mlle Vuatiné, en blanc; Mlle
Bourdet de La Bastide, très gracieuse en mousseline pom-
padour, tour de cou et ceinture rosé, chapeau noir Mlle Au-
bert, en blanc, chapeau bleu fonce; Mlle Talbot, délicieuse-
ment jolie en mousseline blanche et noire garnie do Valcn-
ciennes, tour de cou et ceinture velours violet, chapeau
noir Mlle Le Noir, en blanc, chapeau noir et rosé
Mlles Desjardina, toutes deux ravissantes, l'une en blanc
et bleu, l'autre en btanc et rosé; Mlles de Kergommeaux,
Rosse, Fontan, Hanoke, Baillcul, Errusard, Tiercelin, La-
font, do BeIIoy, des Cars, de Castigliole, Saulnier, de Ker-
morgant.de Poidiouë, Potter, Cornet, de Coligny, des Pins,
de Jessaint, Raynolds. Brochaton, Jacob, de Taisns, Buf-
fet, de Raousset-Soumabre, de La Boutetière, d'Anglemout,
de Maisonneuve, SpetKor-Caapma.nn, Synaive, etc.
Noté encore parmi tes très nombreux invites
Duc et duchesse d'fjzes, duc et duchesse des Cars, ami-
ral et Mme Lafont, général et Mme Gallimard, M. et Mme
de Botsgillet, marquis et marquise do BeIIoy, Mmes
Brautt,deBoismenu,deGorcouï't, Hcrvot, comte et com-
tesse de Raousset.Soumabre, baron et baronne de Pre2-
Crassier, M. J.-B. Durand, sénateur, et Mme Durand
comtesse de La. Boutetière, comtesse du Bourg, M. de La
Vcrnarde, colonel et Mme do Forron, vicomte et vicomtesse
d'Anglomcnt, comte d'Elva, M. et Mme de Maisonneuve,
général et Mme Chauson, M. de Martigny, M. et Mme
Ghesquiére-Diorickx, M. Emmanuel Coudreuse, député
M. et Mme de Mory, comte et comtesse des Nos, comtesse
de Valicourt, M. et Mme Spencer-Chapmann.
Colonel et Mme Villiers-Forbcs, M. Rattier, chef d'esca-
dron, et Mme Rattier M. et Mme Vallois, M. O'Murphy,
M. et Mme Dourdet do La Bastide, Mme Synaive, M. et
Mme Sykcs, marquise de Maupeou, comte et comtesse do
Saint-Genys. vicomtesse de Jessaint, Mme Reynoids, M.
Octave de Champeaax, M. et Mme Bazin deJessy, M.Bro-
cheton, comte et comtesse de Mieulle, M. et Mme Pastre,vi-
comto Richard de Blinchamp. Mma Jacob, comte et com-
'tesso de Grailly, comtesse ds Cottenh-am, M. et Mme
Cooke, M. et Mme Acioque, Mme de Percy, vicomtesse de
Rancher, baron et baronne de Taisne; coYoneletMme
Buffet, Mme La Fero de La Motte, M. et Mme Ràdenac,
vicomte et vicomtesse de La MaiUerie, com.te et comtesse
de Moustier. vicomte et vicomtesse de Lauriston, généraux
d'AbeI de Libran, de Sai nte-Beuve, Cardet, général et Mme
Decharme.
Comte et comtc-sse Marc de Bonneval, vicomte et vicom-
tesse Jules de Cuverville, marquis et marquise Dodun
d'IIerbaut, colonel et comtesse de Brecey, comte et com-
tesse de Guillier, comte et comtesse de Bizieh, comtesse da
LaBoulayc,co:nteet comtesse do Castigliole, vicomte et
vicomtesse de Biré, M. Saulnier, docteur de Kermorgant,
M. et Mme Whitehouse, capitaine Graham, M. et Mme
Victor Ls Dentu, comte et comtesse de Laugicrs-Villars,
lady Berkelcy Paget, sir et lady Francis BIackwood, M.
ctMmePaulMassion, M. et Mme des Abbayes, Mme de
Poidiouë, M. et Mme Paul d'Enjoy.M. et Mme Morgan Hit),
M. et Mme Goupil, comte et comtesse d'Aubert, docteur et
Mme Moizart, M. et Mme Pinto,.M. Henry Ditte,conseiller
a la cour de Paris Mme de La Tribouille, marquis et
marquise de Bixien, l'Honorable Fitzroy Stanhope.
M. et Mme Saint-Léger, lady Pepys, M. et Mme Potter,
comtesse Cornet, Mme de ,fhomasson, M. et Mme de La
Gervinais, docteur Bernard, co'onel et Mme Perrault, M. et
Mme Ritter-Giampi, M. de Coligny, vicomte et vicomtesse
de Lorgeril, M. et Mme L"on de Villers, comtesse de Pier-
refcu,ccmle et comtesse d'Estampes, vicomtesse des Pins,
Mme Hughes-Hallett, comte Eugune d'Harcuurt, M. et Mme
de Schreiber, baronne de Jessaint, comte et comtesse do
Sonis, vicomte et vicomtesse de Kcrgariou, etc.
A sept heures, tous tes invités partaient enchantés de
t'accueit cordiat et sympathique de l'amiral Regnautt
de Prémesnil et des officiers, et de ta jotie fête qui ve-
nait de teur être offerte.
Lundi matin, à cinq heures, l'escadre quittait notre
port.
A l'année prochaine 1
7"rou~7/g. Si te monde des courses et tes habitués
de ta grande semaine trouvittaise se sont quelque peu
dispersés, les ndètes sont restés et chaque jour voit
arriver sur ta Reine des Piages de nouveaux et nom-
breux visiteurs. Les averses n'ont pas eu de prise sur
ta gaieté de ce paradis balnéaire. A l'heure du bain,
tout te monde est sous tes armes; tes tables de M.
Mourier, sur ia terrasse du Casino, sont prises d'as-
saut et tes «planches~ fourmillent d'une foute élé-
gante au mitieu de taquette se détachent, ctairs et
charmants, tes costumes des baigneuses.
Le tabteau est délicieux et si ta seconde saison trou-
vittaise, qui commence avec septembre, n'a pas te
bruyant tohu-bohu de ta première, ette double son
joyeux attrait d'un caractère d'intimité qui tui attire
beaucoup de monde.
Les soirées théâtrates du Casino sont brittantes com-
me tes « premières de Paris on s'arrache tes fau-
teuits pour atter applaudir Mme Satambiani et M. Sa-
tignac. Quant aux petits-chevaux, teur vogue n'a jamais
été aussi grande ni teur public plus nombreux.
La Reine des Places aura un joyeux septembre 1
PETIT CARNET
Arrivées et départs
La princesse Cotonna d'Istria a quitté Paris hier
soir par t'Express-Orient, se rendant à Munich.
Le chevalier Tagera, envoyé extraordinaire et minis-
tre plénipotentiaire autrichien, est arrivé à Paris, hier
matin, par t'Express-Orient.
La vicomtesse de Gontaut-Biron, venant de Zurich,
est arrivéehiermatin à Paris.
On vient de célébrer, dans ta chapette du château
de Dortan, le baptême d'Isabelle des Bouillons, ntte
de M. Noët des Bouillons et de Mme, née de Pran-
dières.
Les parrain et marraine étaient M. Noët Le Mire, son
arrière-grand-père, et Mme Joseph de Prandières, sa
grand'mère.
Dantin
1
PROMPTES MESURES j
PROMPTES 3
Les dernières nouvelles de Madagascar qu'on < 1
lira. plus loin. sont navrantes et d'une gravité
telle que le gouvernement va être obligé de de- s
mander au conseil d'Etat des crédits immédiats (
pour parer aux dangers de la situation. Toute ]
File est en insurrection, partout les européens I
traqués et massacrés sans pitié d'anciens fami- f
liers de la reine, Rafezavura, par exemple, pour i
ne nommer que celui-là, sont à la tête de vérita-
blés ccrps d'armée qui tiennent toutes les routes
menant à la capitale.
Les Sakalaves, qu'on disait être nos amis, se i
sont réunis aux Fahavalos, Us paraissent avoir i
oublié leur haine traditionnelle pour les Hovas. t
Rafeza'.ura, en arborant le drapeau de ré- c
CHARLES.
volte, a déclaré dans un kabary qu'il était le
porte-parole de Ranavalo.
Nul n'ignore à Madagascar que la Reine intri-
gue contre nous. Seul M. Laroche paraît l'ignorer,
et c'est en grande partie à son ignorance des des-
sous de la politique malgache que nous nous
trouvons aujourd'hui en présence de cette inquié-
tante levée de boucliers.
Des renseignements qui nous ont été fournis,
il résulte que le gouvernement s'est déjà préoc-
cupé de la question des renforts à envoyer a Ma-
dagascar, mais ce n'est plus quatre oa cinq mille
hommes qu'il faut aujourd'hui, c'est le triple,
c'est le quadruple; en un mot, c'est toute une
campagne qu'on croyait définitivement terminée,
qu'il nous faut recommencer.
La première condition de succès, c'est de dé-
truire le foyer d'opposition dont la Reine est la
tête. Nous avons laissé à la souveraine mal-
gache tous les dehors de la royauté et ses sujets
disent hautement que nous n'avons pas osé la
détrôner. Si nous voulons reconquérir le prestige
que toutes nos tergiversations nous ont fait per-
dre, il faut commencer par détruire ce qui reste
du gouvernement hova et se Mter de le faire,
car il n'y a plus une faute à commettre.
NOTRE ENQUÊTE
SUR
LE BEAU ET mL"Ü'TI*LE
PAR M. CHARLES MORICE
I~GpiMO!! de M. Ra.IF&ëHi
M. Ra.Sn.eUi a bien voulu, en réponse & nos ques-
tions, ëct'h'e pour nous 1 étude qu'on va lire.
1
LE « BEAU )) AUTOUR DE NOUS
Qu'on le veuille ou non, il y a et il y aura tou-
jours deux arts autour de nous l'art pur, qui
s'adresse à nos sensibilités plus vives, à nos plus
grandes délicatesses, à notre esprit devenu ca-
pable d'étreindre des idées générales, à ceux de
nous enfin parvenus à une haute culture, à une
haute intelligence, à une haute indépendance et
beauté d'âme, de coeur et d'esprit, et l'art que
j'appellerai l'~ir~ do~e5~Me, c'est-à-dire qui se
fait petit pour nous servir, pour nous aider,
pour nous être utile, et qui perd forcément à cet
emploi, à ce but qu'il se donne, ses plus belles
qualités d'indépendance et de liberté.
Oh je sais, un vent d'égalité souffle, et il
souffle surtout. Je sais qu'on veut qu'un plat,
un verre,un bougeoir ou une bouteille soient ou
deviennent aussi beaux qu'un dessin ou une
ébauche de maître-artiste. Mais tout cela est de
la folie, car pour faire, par exemple, MM SoM~eo~
admirable, il faut d'abord que sa forme soit en
admirable entente de son utilité et le soin même
de cette utilité est justement la Scelle, la chaîne
qui lie, qui attache les facultés de l'artiste créa-
teur, facultés qui ont leurs racines dans toute sa
générosité et toute sa liberté.
Trouvons un exemple autour de nous de cette
domesticité de l'œuvre d'art, qui luttait aussitôt
perdre beaucoup de sa beauté.
Il y a, autour de notre théâtre de l'Opéra, à
Paris, des statues de femmes en bronze, tenant
au bout du bras, qu'elles ont en l'air, un réver-
bère. E~ bien par la pensée, imaginez l'une de
ces statues sans ce malencontreux réverbère.
Qu'aurez-vous alors devant les yeux? Vous au-
rez une statue assez jolie, car le modèle est joli,
et une œuvre d'art. Mais, au contraire de ce!a,
voila qu'on fait tenir à cette statue un réverbère
dans sa main, et tout de suite le sentiment qu'elle
inspirait change elle n'est plus une statue, une
composition libre, faite pour perpétuer la pensée
de l'artiste, une composition d'art, une œuvre
d'art enfin, mais elle devient alors, rien que par
ce fait, une sorte de porte-flambeau discutable,
je dirai même un vilain porte-flambeau, car il
doit nous être désagréable si nous avons quelque
sensibilité de voir sur une ~place publique une
femme nue tenir éternellement un réverbère dans.
sa main droite.
Autre exemple
Prenez une de ces merveilleuses statuettes de
femme de Tanagra. Faites-en exécuter un mou-
lage parfait, en terre cuite, comme est l'original,
et faites-en une salière, oui une salière, en lui
faisant adjoindre, à droite et a gauche, deux ps-
tits baquets à sel et à poivre. Qu'adviendra-i-il ?
Il adviendra que la statuette, se rendant de ce
fait d'une utilité grossière, sa beauté s'en trou-
vera abaissée, et même elle ne sera plus belle
du tout dans cette nouvelle posture. La char-
mante petite femme aura perdu sa liberté, c'est-
à-dire sa beauté, et elle sera devenue un manche
de salière, plus ou moins bien approprié. La pe-
tite femme délicieuse sera, de quelqu'un, devenu
quelque chose.
Et nous ne l'aimerons plus alors comme Te ten-
dre souvenir d'un être humain vu ou imaginé par
une âme d'artiste, mais comme un objet plus ou
moins utile suivant que nous en aurons plus ou
moins besoin sur le moment,'enûn un objet
qu'on apporte, qu'on emporte, qu'à l'occasion on
casse, et qu'on remplace sans marchander. Ré-
sumons ce que nous venons d'observer en disant
lorsque l'art s'abaisse à une domesticité un peu
grossière, il n'est plus l'art libre, haut et grand,
il est un art enchaîné à l'utilité qu'on exige de
lui. Il est un art domestique, un art auquel on a
coupé les ailes comme on coupe les ailes aux
merles, aux perroquets ou aux corbeaux lors-
qu'on veut en faire des animaux domestiques.
ii
UN OBJET NE PEUT ETKE BEAU QUE S'IL SORTDIREC-
TE~fE~TDELA.MAINDEL'HO~CdE
Nous venons d'examiner rapidement la qualité
de l'idée dirigeant le faire de l'oeuvre d'art, et
nous avons constaté qu'elle est une œuvre de
liberté. Entrons maintenant dans le détail de sa
fabrication, où nous la suivrons.
Pour cette fabrication, je viens tout de suite
d'aftirmer que c'est la main de l'homme qui est
le seul facteur de beauté. Oui, seule la main de
l'homme peut exécuter de la beauté parce que
seule elle est en contact, direct avec notre intelli-
gence et notre cœur. Et je vais essayer de mon-
trer, littérairement, comment travaille l'artiste
composant, édiGant un modèle, et comment, en-
suite, il exécute ce modèle exécute est le mot
la machine.
Cela nous aidera à nous rendre compte d'une
part du mouvement du beau dans le travail hu-
main et de l'autre du terrible et implacable tra-
vail de la machine. Cela nous mènera ainsi à la
conclusion de cette étude au jugement à porter
sur l'art industriel de notre temps.
Prenons le brave petit bougeoir dont je par-
lais tout à l'heure et imaginons un artiste, chez
lui, en faisant, en édifiant le modèle.
Voilà donc, dans son atelier, l'artiste. Il va
faire le modèle de ce modeste objet usuel. Il y a
pensé. Il va, avec de la terre glaise, chercher la
forme à lui donner. Il prend de la terre glaise et,
suivant sa pensée, il pose boulette sur boulette,
élevant le col de l'objet.
Mais il va, pense-t-il, en haut de ce col établir
une collerette bien large, car notre bougeoir, ne
l'oublions pas, est destiné à être porté d'une
chambre dans une autre, fréquemment, et tout
allumé, et il ne faut pas qu'il tombe de la bougie,
d'autant même que le vent peut chasser la stéa-
rine fondue; mais, est-ce là assez de précau-
tions avec tous ces mouvements, et le vent, et
les déplacements rapides ? Non, jamais, se dit-il,
je ne prendrai assez de précautions, et le voilà
alors qui établit une large cuvette en bas du col
qui doit supporter la bougie, plus large que la
première. Il est content alors de lui et se sourit
naïvement. Mais ça n'est pas tout Com-
ment donc et à quelle place m'en saisirai-je? par
le col? Mais si j'établis avec raison cette large
cuvette en bas, c'est que je pense qu'elle peut
servir et qu'elle recevra à l'usage de nombreuses
gouttes de bougie, et par conséquent, si des gout-
tes de bougie doivent tomber là, ces gouttes
tomberont, brûlantes, sur ma main, et mon mo-
dèle est imparfait?.
Aussi il le complète en adjoignant une bride
sur un côté de la grande cuvette, dans laquelle le
doigt viendra passer. Puis, ayant à mainte re-
prise étudié avec amour les proportions de toutes
les parties en rapport avec leur utilité réciproque,
notre artiste s'arrête après avoir créé cette forme
ingénieuse du bougeoir aux soins de laquelle il a
apporté toute son attention, tout son amour naïf
au moment où il y travaillait.
Je viens d'essayer de montrer chez cet artiste
modeste, en jeu, son invention intellectuelle, son
ingénuité, et je dirai même sa tendresse, à cons-
truire ce modèle du plus modeste de nos objets
domestiques.
W.
Passons au travail de la machine, et le tableau
va changer.
H livre alors son modèle au fabricant, à l'in-
dustriel qui a cent ouvriers sur les bras, un ou-
tillage complet, de lourdes responsabilités et un
cerveau autrement construit.
Celui-ci fait venir alors ses contre-maîtres et
leur débite le travail celui-ci verra à fournir du
cuivre de telle épaisseur pour chacune des par-
ties cet autre fera l'estampage des pièces. Le
troisième réunira les pièces, cet autre achèvera
le tout. Et le joli petit modèle aimé de l'artiste
passe dans les mains des sergents-majors de l'in-
dustriel, homme au cœur froid et ironique, et qui
a des responsabilités.
Chaque ouvrier est à son poste, comme un ar-
tilleur A sa pièce. Des lames de cuivre, que des
laminoirs barbares ont écrasées a une épaisseur
égale, arrivent. Un homme s'en empare. Une ci-
saiMe énorme coupe et coupe des morceaux de ce
cuivre en carré, comme on couperait du carton
on les empile. Lps matrices sont placées. Un ap-
prenti prend les morceaux de cuivre laminé un à
un et les jette sur les matrices, et l'énorme mer-
lin va s'abattre en écrasant tout il broie tout sur
son passage, et frappe comme un sourd. Il broie
le cuivre. Les pièces, morceaux par morceaux,
sortent écrasées sansqu'on sache plussi elles sont
en cuivre, en fer, en je ne sais quoi. Mais une ma-
chine les rassemble, cogne, rogne, 'martèle, raie,
frappe, tue, assomme enfin ce malheureuxmétal
et au bout de ces tortures folles, de ces orgies de
brutalité et de tenaillements, voiià que sort de
tout cela le malheureux petit bougeoir noir de
feu, de coups et d'ordures Mais ce n'est pas en-
core fini car on va le nettoyer maintenant!
Et quel nettoyage Voilà des acides qui vont te
ronger, des papiers de fer, des tripolis et toute la
série Puis on va te dorer 1 Vite un coup de ver-
nis vite au feu t Et te voilà bien 1 tu es
complet On ne voit plus la trace de tout ce qui
vient de t'arriver! Il ne reste plus qu'à te mettre
une étiquette avec un numéro, un prix et tu vas
faire partie, humble douze millième, d'un envoi
de mille douzaines à Montevideo, où tu vas va-
loir treize sous, tout compris t
Si je me suis laissé aiïer à écrire naïvement
cette définition du travail intelligent de l'artiste
en regard avec le travail d'écrasement barbare de
la machine, c'est pour bien définir que l'artiste,
lorsqu'il compose un modèle, fait œuvre de joie,
d'invention, d'intelligence, d'espérance, senti-
ments qui se retrouveront, soyez-en persuadés,
Sxés dans le -gentil modèle, a'ors que la ma-
chine, en l'exécutant, fait œuvre d'exploita-
tion barbare, de haine, de férocité, de déses-
pérance enfin. Tous sentiments qui se retrou-
vent fatalement aussi dans le produit ma-
nufacturé, et qui le feront laid quand même
Et j'essaie d'expliquer aussi par ces images com-
ment le petit modèie était, pouvait être beau, et
comment ce modèle exécuté par des machines
stupides est laid, fatalement laid, victime qu'il
est des barbares pratiques au milieu desquelles
lia vu le jour 1
III
Mais il y a une barbarie sur laquelle je n'ai pas
assez insisté.
Je veux parler du fini qu'on apporte a tous
ces objets manufacturés, fini si grand que tout
objet manufacturé ne comporte plus la plus pe-
tite trace de cette main de l'homme, seul instru-
ment de beauté.
Quelqu'un a-t-il jamais pensé à ce qu'a de dé-
moralisant la vue d'un objet si parfait, si fini
dans sa matière qu'il semble être le fruit de quel-
que sortilège.
Je ne sais rien de décevant comme la vue d'un
objet si fini qu'il semble n'avoir pas été fait avec
les mains ?
Ah qui nous rendra les belles imperfections
des verreries, des poteries, dos bois sculptés des
anciens )
Ah! revoir sur un vase de terre la trace du
doigt de l'homme Ah ) lea verres, les bois tra-
vaiUésalamain) Ah) les admirables défauts,
les fautes de l'outil qui sont à l'objet d'art ce que
les '( repentirs )) sont à un dessin de maître
Et l'hésitation tendre, ou bien le coup hardi,
ou la caresse du doigt de l'artiste ou de l'artisan
visible sur l'objet t
J'ai pour moi, instinctivement, porté à un tel
point ce mépris de la machins, que j'ai repoussé,
dans mon atelier, jusqu'à l'outil Ainsi, après
avoir, pendant trente années, pratiqué absolu-
ment tous les arts, je crois bien que je pourrais
faire tenir tous les outils que je possède dans un
sac à main t
Concluons:
Un objet ne peut être complètement beau que
que s'il est exécuté avec les mains,
Il n'y a /~HMns de beauté dans un objet fabri-
qué par des machines.
Notre art industriel est laid parce que les ma-
chines ont partout remplacé la main de l'homme.
Si, au mi!ieu de ce carnage industriel qui nous
entoure, il existe encore des gens de goût, qu'ils
exigent des objets usuels où le travail de la main
soit visible et qui ne soient pas poussés a. ce de-
gré de fini, à ce léché, comme disent les peintres,
qui n'est la preuve que de soins misérables, mes-
quins et méprisables.
J.-F. Raffaëlli
FIVE O'CLOCK
Nous recommandons aux gourmets de deman-
de.r un échantillon du Thé Meh'osc qui leur sera
adressé a titre gracieux,34,rue d'Hautevi]le,Paris.
ji ~x~rjeHr i
EN tTAME
Le double courant d'opinion qui depuis assez
longtemps déjà existe en Italie en faveur de la
conclusion de la paix avec Ménélik et d'une en-
tente commerciale avec la France au moins en
ce qui concerne Tunis paraît s'accentuer, en
ce moment, d'une façon tout à fait caractéris-
tique.
On commence à s'impatienter au delà des Al-
pes de ne pas voir revenir les prisonniers rete-
nus par le Négus, et, comme on comprend très
bien qu'il est résolu à ne les restituer qu'en
échange d'un traité de paix formel lui offrant
des garanties sérieuses pour l'avenir, on ne se
gêne pas pour proclamer l'urgence d'une solution
définitive à cet égard, même au prix de sacrifices
qui, pour-être douloureux, n'en sont pas moins
jugés indispensables.
D'autre part, la grande majorité de la nation
a 6ni par reconnaître que la prétention de main-
tenir le régime des capitulations sur un territoire
occupé par une puissance chrétienne était abso-
lument insoutenable, et que le plus sage serait
de conclure avec nous, au sujet de la Tunisie, un
arrangement commercial qui ne se limiterait
probablement pas à notre colonie africaine, mais
pourrait s'étendre au grand avantage de l'Ita-
lie –à l'ensemble des relations économiques des
deux pays.
Tout cela se dit ouvertement dans le public et
s'écrit dans les journaux sauf, bien entendu,
ceux qui continuent à être inféodés à la politique
de M. Crispi, pendant que, de son côté, si mes
renseignements sont exacts, le gouvernement
sembte décidé à résoudre, sans coup férir, la
question d'Abyssinie et à redoubler d'efforts pour
arriver à s'entendre avec la France, tant au sujet
du traité de commerce tunisien que sur le point
plus délicat des rapports économiques interna-
tionaux.
Certes, les Italiens sont en droit de compter
sur l'habileté et la prudence de MM. di Rudini et
Visconti-Venosta, non moins que sur les capaci-
tés reconnues du ministre du trésor, M. Luzzati,
dont la réputation d'économiste et de philan-
thrope est européenne. Mais il reste à savoir si le
programme de ces hommes d'Etat, de plus en
plus conforme aux aspirations et aux be-
soins de la partie raisonnable du peuple italien,
est pratiquement réalisable avec le concours de
la Chambre actuelle, à laquelle il est difficile
d'envisager le passé avec sérénité et 'de préparer
l'avenir avec la vigueur voulue.
La paix, quelle qu'elle soit, que le cabinet par-
viendra à conclure avec le Négus ne rencontrera-
t-elle pas dans cette assemblée, lorsqu'il s'agira
de la ratiûer, une opposition formidable et d'au-
tant plus audacieuse que le danger sera écarté?
De même, si le gouvernement parvient à se
mettre d'accord avec la France, sera-t-il approuvé
et soutenu par les groupes parlementaires, encore
plus puissants qu'on ne l'imagine, qui n'ont pas
renoncé aux conceptions crispiniennes ? 2
Rien n'est plus douteux-. Il est d'ailleurs natu-
rel, il est même logique, qu'en pareil cas, le pays
soit consulté. C'est pourquoi on peut hardiment
prévoir qu'après avoir accompli les deux actes
importants qui, av~pt toutes choses, lui incom-
bent paix avec Ménélick et accord avec la
France le ministère di Rudini devra fatale-
ment recourir à la dissolution. Il fera bien de
choisir son heure et de s'y préparer dès à pré-
sent.. A. de Maugny
A. de Maugny
AUTRICHE
Les les Diètes de basse et haute Autriche, de Moravie, de
Silésie, de Styrie, etc., vont commencer prochaine-
ment.
Les élections commencent aujourd'hui en Silésie,
où les Allemands, les Tchèques et les Polonais sont
très mélanges et où les antisémites teutons sont assez
disposés à s'entendre avec les antisémites catho-
liques.
G&ECE
Les o/Cte~ de !)!S:rec
rentres ce matin et se sont présentés aussitôt aux au-
torités militaires. Ils seront mis aux arrêts. On assure
qu'ils seront traduits devant les tribunaux civils
comme ayant agi avec des civils.
ESPAGNE
Les co'Hs~M.– Le manifeste des carlistes n'a pas
produit l'eBet que ceux-ci en attendaient. On s'ac-
corde à reconnaître d'ailleurs qu'en un pareil mo-
ment tout; tentative de guerre civile serait odieuse et
n'aurait aucune chance de réussir parmi des popu-
lations qui n'ont pas cessé d'Être patriotes.
.Z/t?MM)'rfc
été pacifiée sans combat. Cet!e province, limitrophe
de Manille, a la réputation d'être la plus riche de
l'archipel.
Les c~'i)'M a!c C:~&a. Une dépêche privée de la
Havane annonce que !os insurgés ont attaqué lo vil-
lage do San-Franeisco, à proximité de la Havane, et
ont incendié plusieurs maisons.
Ils ont été repoussés par la garnison.
ETATS-UJMS
T~'e~c~tOM j3)'M~!eK
argentiste, en présence d'une foule enthousiaste. En
acceptant la candidature qui lui était offerte, M.
Bryan a dit qu'il croyait que l'étalon d'or était une
conspiration contre le genre humain. Il a ajouté qu'il
aimerait autant s'engager dans une armée marchant
pour attaquer sa maison et détruire sa famille que de
se joindre aux partisans de l'or.
KO&VJÈGE
Z'a)'f'e (~s A'aH.<;eM a C/t)'{s
contre du ~'a:Ht, qui a fait son entrée dans le fjord
de Christiania accompagné de vingt vaisseaux, au
milieu d'acclamations frénétiques. 0
Le -f~'a, a jeté l'ancra à Pipasvike, salué par des
salves d'ar'itlerie l'équipage a gagné le quai en ca-
nots, au milieu des voiliers qui formaient la ha~e.
Lorsque Nansen débarque, des cris d'enthousiasme
retentissent. Le trajet en voiture jusqu'au château fut
une voie triomphale.
Au passage du cortège, devant l'Université, M. le
professeur Schiaty Forscher salua M. Nansen, le re-
merciant pour ses travaux infatigables accomplis en
silence, et fit l'apologie de sa perspicacité, de son
énergie et de son intelligence scientifique.
M. Nansen, visiblement ému, prononça quelques
paroles de remareiament, disant qu'il avait le senti-
ment d'avoir été. aux. avant-postes de la science nor-
végienne.
La rue qui conduit au château, et que suit M. Nan-
sea pour s'y rendre, est ornée dans toute sa longueur
de mâts pavoises, et réunis entre eux par des cou-
ronnes de feuillage.
Un efîet décoratif très original est formé par un
arc de triomphe vivant composé des gymnastes de la
vitie groupés en porte d'honneur.
Toutes les maisons sont pavoisées. Les corporations
forment la haio sur tout le parcours environ douze
mille hommes avec cent trente drapeaux participent
à cette chaîne vivante.
Au château, le Roi en personne et le prince héri-
tier reçoivent le cortège devant le perron.
Nansen trouve sa petite fille, âgée de trois ans et
demi, que la Reine a eu l'attention d'inviter en lui
réservant une chambre au palais.
Un diner de gala de cent couverts a ensuite été of-
fert dans la grande salle de danse.
Etaient invités: te docteur Nansen et ses compa-
gnons, le constructeur du 7''ra;K. M. Collin Archer,
le,;gouverncment, le président et les premiers con-
seillers de la cour, les personnages civils et militaires
qui ont rang de majors généraux, les parrains de
1 expédition Nansen, les membres de son comité de
réception et tes fonctionnaires de la cour, d3 service. )
RUSSIE
.RjMc~'< tM~s/'K~aM.f~/K't'a! Dt'f~o.'TttrLi/y– LY/t-
valide ?*MMe, organe officiel du ministère de la guerre,
publie un rescrit adressé par l'empereur Nicolas au
général Dragomiroff, commandant en chef des trou-
pes de la circonscription militaire d& Kiew.Ce reserit,
conçu dans les termes les plus grasiaux, énumère les
services qu'a rendus à l'empire russe l'illustre géné-
ral au cours de sa glorieuse" carrière.
L'Empereur donne ensuite au général le grand-cor-
don daSaint-Wladimir comme un signe de sa bien-
veillance.
La sMcceMtOM d!M p)'
confirmé que c'est M. Chichkine, et non un autre,
qui accompagnera l'empereur de Russie dans son
voyage en France.
D'autre part on dit dans les carciss diplomatiques
pëtersbourgcois, que M. Chichkine ne demeurera pas
à Copenhague pendant le séjour que va y faire l'em-
pereur de Russie et qu'il n'accompagnera pas davan-
tage le souverain russe dans son voyage en Angle
terre.
Il est fort possible que le comte Kapnist soit ap-
pela a recueillir la succession du prince Lobanotf
m.ds nous croyons savoir que rien ne sera décidé à
cet égard avant le retour de l'Empereur à Saint-Pé-
tersbourg.
SUÈDE
7,pos~tOM <~ ~oc/M'~7t. L'étranger nous
imite.
Nous Jisons, en effet, dans les journaux suédois
que, pour subvenir aux dépenses de l'Exposition qui
doit s'ouvrir a Stockholm en 1897, on va procéder à
une émission de Bons à lots munis de tickets d'en-
trée et analogues aux. Bons de l'Exposition française
de d900.
Nous sommes, avec les Bons à lots, bien loin des
billets des anciennes loteries, qui n'éveillaient et ne
pouvaient éveillej que des pensées de lucre exclusi-
vement.
II faut bien le dire elles ne réussissaient guère
qu'à cause de cela.
Nous avons changé tout cela, nous avons moralisé
tout cela. Le Bon de l'Exposition, lui, n'est pas un
billet de toterie.
En résumé, la combinaison est bien simple. On
donne au porteur le droit de participer à vingt-huit
tirages, comportant des lots variant entre 100 et
500,000 francs. Cela fait, on lui rembourse deux ou
trois fois son argent sous des formes différentes et il
se trouva qu'il a participé à l'achèvement d'une
œuvre qui sera l'ultime merveille de ce siècle mer-
veilfeux.
D'ici à la fin de l'année, les tirages auront lieu de
mois en mois. C'est dans une quinzaine de jours le
25 septembre qu'aura lieu le prochain, qui com-
porte un lot de 100,030 francs, deux de 5,000, cinq de
1,000 et cent cinquante de 100 francs. Les changeurs
vendent la chance au tirage pour 75 centimes ou 1
franc, ce qui représente au minimum SI francs pour
ies 28 tirages qui restent. On avouera qu'il est infini-
ment plus simple d'acheter tout de suite un bon,
puisque, en dehors de la possession des 28 chances
de tirages, il assure !es avantages qui viennent d'être
mentionnés.
a ~Ma~TPBC TA BÏ~FC~F~
A inAïMb Là i'nb~~&
Le général Ba.ra.tieri raconte sa défaite
Le ~a~~ publie une partie du rapport ou récit
que le général Baratieri vient d'écrire sur la ba-
taille d'Adoua, et qu'il a envoyée à ses amis et
aux généraux de l'armée italienne.
Le mouvement de la brigade commença sans re-
tard vers le fond de la conque pour remonter les
contreforts qui la barraient, en face de nous. Mais
les bataillons blancs exécutèrent cette marche avec
une extrême lenteur, les hommes étant horriblement
gênés parleurs gros souliers, et se voyant contraints
de marcher à la HIe, un à un, tandis que les indigè-
nes, pieds nus, allaient par groupes.
La fusillade continuait au detà d'Abba-Garima,
mais elle ne me paraissait pas intense. Il semblait
que ce fut une simple affaire d'avant-garde.
Les mouvements des brigades Dabormida et Ari-
mondi étaient en bonne voie, quand, vers huit heures,
je notai que la fusillade se faisait plus vive et se rap-
prochait, quoique toujours derrière la cr&to d'Abba-
Garima. Tout de suite après, et sur le versant qui
était de notre côté, je vis avec la longue-vue le mou-
vement en avant de deux bataillons de la brigade
Albertone et de son artillerie. Evidemment, dans leur
marche offensive, ils s'éloignaient toujours davantage
de la jonction avec nous et s'exposaient à des risques
graves.
.La vérité est que, se trouvant tout à fait en de-
hors du plan préparé, Albertone occupait alors un
terrain avance, dans une conque et dans un défilé
qui communiquaient par quatre voies avec Adoua,
c'est-à-dire avec la fourmitiere ennemie 1
.Je vis bientôt une longue file d'indigènes ascaris
en retraite, fugitifs ou blessés. Ils allaient, en cou-
rant, le long du Chidané Meret, et dépassaient, sans
s'arrêter, les postes d'ambulance.
J'envoyai successivement plusieurs officiers pour
faire dévier ce courant humain vers'notre position
qui se prêtait à une bonne défensive. Peine per-
due
Et nous voyons de toutes parts venir les ennemis,
et les bandes abyssines se glisser par toutes les rou-
tes, par tous les sentiers, à travers toutes les roches,
préparant avec l'art abyssin ~c) ces « tournoie-
ments N singuliers qui déprimèrent tout le moral da
nos troupes. p
On voyait des tourbillons de Choans s'abattra
d'Abba-Garima vers les pentes du mont Semajata,
d'autres accourir du Sulloda, disparaître derrière le<
contreforts ouest du Roja, se grossir de partisans et
se concentrer successivement de masse en masse.
Encore fallait-il observer bien attentivement pour lea
distinguer, car ils se confondaient presque avec la
terrain par la couleur du manteau et de la peau. Et
pour nous, Européens, quelle difncuitê encore pour
ne point confondre nos Ascaris en fuite avec Ie9
Choans lancés derrière eux! Les batteries à tir ra-
pide hésitaient devant cette mêlée où nos artilleura
craignaient de tuer nos soldats.
La brigade Aibertone était cernée, cela devenait d9
plus en plus évident. Elle combattait encore, cepen.
dant, et' le tir de son artillerie devait être efficace.
Une prompte retraite aurait pu la sauver, peut-être.
Le capitaine Amenduni, envoyé par moi pour l'or*
donner, ne réussit pas à joindre le général. H rencon-
tra plusieurs officiers, la plupart blessés, comme Ie<
majors Cossu, Valii, Turitto, etc., etc.; mais il deve-
nait de nlus en plus difficile de maintenir les Asca-
ris, car les Choans, descendant par bonds le mont
Semajata, ne leur laissaient aucun répit.
Albortone était peut-être blessé, peut-être prison-
nier. Quelques-uns ont assuré que, a partir de onza
heures, il. ne fut plus vu et fut considéré comma
mort. Les 7c et 8c bataillons, pour fuir, se disperse'
rent en tiraillant dans la. longue vallée du Cbidana
Merot, pendant que l'ennemi, rendu audacieux par
le succès, s'éparpillait à leur poursuite dans les pré-
j cipices.
Le général Baratieri rejette donc toute la. faute
sur le général Albertone. H explique ensuite la
détaite et maintenant voici la déroute
La confusion était telle, que le colonel Valenzano
put marcher sur le mont Rebbi Arienai avec le reste
ds l'état-major, guidon en tête, « sans que, dans cettt
cohue d'hommes, pei'sonne le vit passer )).
Je me retirai peu après, avec mes compagnons,
maigre les Abyssins qui se mêlaient à nous 'de telle
sor,ta qua le lieutenant Chigi, d'un coup de revolver,
on abattit un qui me visait. Presque tout de suita
après, Chigi et Nava tombèrent.
ImpossiMa d'avoir des nouvelles de la brigade Da-
bormida.
Vers deux heures et demie ou trois heures, je trou-
vai les colonels Brusati et Stevani avec les borsa-
gliers, le bataillon alpin et quelques restes des régi-
ments Nava et Romero. Je pensai pouvoir tenter la
résistance et je m'arrêtai sur une espècs de mamelon,
au milieu d'une grande vallée. Je dégainai mon sa-
bre, je réunis les officiers et je us appel aux senti-
ments des soldats.
L'ennemi nous talonnait de près et ti cavaleria
GaIIa nous enveloppait; néanmoins, quelques hom-
mes m'entendirent et répondirent à ma'voix mais la
plus grand nombre ne suivit pas leur exemple.
Aidé par les colonels Stevani et Brusati, par la
iieutenant-colonel Meinini, parle major di Stefaao et
par d'autres, je réussis à. réunir quelques soldats con-
tre la cavalerie mais !es ordres étaient confus, 1~
hiérarchie mêlée, beaucoup d'officiers perdus, le périt
imminent et l'exemple contagieux.
A nuit close, le capitaine SpreaCco, qui mar-
chait en tête, s'aperçut que le chemin se perdait dans
le lit d'un torrent. La lune n'était pas encore levée.
La longue colonne s'arrêta sur un étroit sentier et
Spreafico retourna en arriére chercher le bon chemin.
Il vint me dire peu après qu'il l'avait trouvé. La. téta
do la colonne demeura en place, mais beaucoup d'of-
ûciers et de soldats qui marchaient en queue suivi-
rent f?s traces de Spreafico, qui crut ainsi avoir der-
l'iére lui toute la cnionne. Dans l'obscurité, Salsa et
Spreafico s'informaient de moi. On leur répondit que
je suivais. On avait pris pour moi un officier qui
avait le même <: spencer )) que d'habitude je por-
tais la nuit, où j'endossais toujours l'uniforme
noir.
Comme on le voit, la déroute a été compléta
sans ressource.
1/a.S'a.iro Arton
Du ~a~e~:
C'est le 2G octobre prochain que s'ouvrira fa session
des assises de Ssine-ot-Oisa, au cours de laqueila
viendra, comme ou sait, l'affaire Arton.
AVersaiffes, les débats du procès Arton seront
certainement plus mouvementés qu'Us ne l'ont été à
Paris.
Eu effet, ce ne sera plus le sc3ptiqua et indifférent
M. Martinet qui présidera, mais bien le combatif M.
Benoît. t, >
Zouave devenu archevêque
Dépêche d'Alger au ~e/~ To~r~~
Un journal local évoque un souvenir comme il n<*
doit pas s'en trouver beaucoup dans les mémoires
d'archevêques. A ce titre, je crois devoir vous la
transmettra
Un jour, le général Yusuf, qui s'avançait pénible-
ment à travers les dédales de la for&t de Yacouren,
dit, en désignant le vitiage de Bou-H/itini, perché su.r
la sommet d'un piton:
Ce soir, nous coucherons la..
Près de fui un jeune sergent de zouaves balbutia
quelques paroles que Yusuf ne put entendre.
Qu'avex-vous à objecter, sergent Dussarre ? 9
–Rien, mon général. Je pensais simplement tout
haut que si ie Père Eternel avait eu le sac au dos
lorsqu'il a construit ces montagnes, il ne les auraU
pas façonnées comme ça.
Cet ancien sous-officier de zouaves est aujourd'hui
archevêque d'Alger.
L'année dernière, Mgr Dusserre assistait à l'inau-
guration du monument élevé à la mémoire des sol-
dats tués au combat d'icherien, auquel il avait lui"
même pris part en qualité de sergent.
Les guichets du Carrousel
Du ~6~'< .P~eM
La ministère des travaux publies vient d'êtr saisi
par la préfecture de la Seine d'une demande te'tdant
a ce que les guichets du Carrousel, sur la rue de Ri-
voii, soient élargis et transformés comms ceux du
quai.
Cette mesure qui avait été projetée sous l'Empire,
est devenue indispensable depuis l'achèvement de
l'avenue de l'Opéra. Les débouchés da cstte avenue
et de la rue Richelieu produisent sur ce point, avec
le croisement des voitures, des omnibus et des pié-
tons venant de la rive gauche, des encombrements
continuels d'où résuite un danger permanent pour 1~
circulation publique.
L'ouverture de grandes arcades sur la rue de Ri-
voli pourrait être aisément réalisée sans nuire al'har-
monie du palais. Le bon aspect do la façade y gagne-
rait au contraire.
La ville do Paris participera a la dépense qui
ne parait pas devoir être très élevée.
A l'appui de la proposition, la préfecture de la
Seine a adressé au ministère des travaux publics da
nombreuses pétitions signées par les r~présentanta
du commerça de tout le quartier, ds l'industrie, dm
syndicat du Palais-Royal, de la Comédie-Française,
etc., etc.
Une lettre de M. Chautemps
L'agence Havas nous communique le texta
d'une lettre de M. Chautemps, dans laquelle l'an-
cien ministre des colonies se défend d'avoir ja-
mais rien fait au contraire en vue d'adou- ·
cir la captivité de Fex-capitaine Dreyfus.
Ch Dtitmailly
LES
&MNOES MANŒUVRES
DU SUD-OUEST
~.Pcr ~epgcAe ~e Mo~'g eMt;oye spec~)
JPremiëjK; journée
Angoutême, 9 septembre.
Le général PoiUoûe de Saint-Mars, comman-
dant le 13° corps d'armée, a été pris hier soir d'un
accès d'asthme qui s'est transformé presque aus-
sitôt en congestion pulmonaire. Bien que soa
état ne doive pas donner Heu a de sérieuses in.
quiétudes, il ajléanmoins été jugé assez* grave
par le directeur du service de santé, et le générât
a été évacué ce matin sur Limoges.
C'est une vraie malechance l'intérêt de ces
manœuvres, à notre point de vue un peu bouie-
levardier et parisien, était pour une bonne
part de voir aux prises les deux généraux com-
mandant les deux corps d'armée engagés, le 12'
et le 17~, PoiMoùe de Saint-Mars et Fabre le po-
pulaire auteur de tant de circulaires pittores-
ques, et le chef plus silencieux mais nonmoina
actif qui a fait des troupes placées sous ses or-
dres, à Toulouse, un corps d'armée modèle. Tous
deux, au demeurant, dévoués, hommes de guerre
avec la passion du métier, ayant d'admirables
états de services, des blessures ou des actions
d'éclat sur les principaux champs de bataille du
second Empire et joignant à l'expérience de la
guerre passée le sens très vif des transforma-
tions incessantes qu'appelle la guerre nouvelle.
On pourrait en dire autant au surplus de leur
chef, le général CaiIIiot, directeur des ma-
nœuvres, un Strasbourgeois, qui ngura parmi
les blessés de Malakou' et les héros de Froesch-
willer
J'étais près de lui ce matin en avaat du village
de Cherves, l'action se dessinait dans toute son
intensité entre le 12~ corps, parti du nord mar-
chant sur Angoulême, et le 17c, parti du suc~
venu à sa rencontre pour le refouler et couvre
la ville menacée..
Aussi loin que pouvait porter le regard, à droite
et à gauche, c'étaient des apparitions de combat-
tants, des explosions de feux surgissant des bas-
fonds et de derrière le~ mamelons boisés qu~
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