Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1895-06-10
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 juin 1895 10 juin 1895
Description : 1895/06/10 (Numéro 5507). 1895/06/10 (Numéro 5507).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
LE GALLOIS 10 -JUIN 189S
3
INFORMATIONS
LA TEMPiRATDRE
orages sont signalés dans le Midi. Un orage très vio-
lent a notajnnient éclaté à Bordeaux, où âes torrents
d'eau ont transformé les rues en rivière.
La -foudre est tombée sur l'hôtel de la Gironde que
so paratonnerre a préservé de tout dégât matériel.
,La foudre est tombée également sur l'hôtel des pos-
tés et télégraphes causant un léger incendie.
On signale d'autres orages à Lyon, à Biarritz, à
Cette, à Toulouse, etc.
A Paris, le thermomètre marquait hier matin 18a
et dans l'après-midi Le temps chaud avec ondées
orageuses va continuer.
Faits du joar
Le pi'éfet de police vient de rendre une ordon-
nance que la batellerie, on peut le dire, attendait
depuis Colbert.
Cette ordonnance, qui va faire grand bruit, ré-
glemente de la façon la plus libérale la naviga-
tion dans Paris, tout en aggravant les mesures
propres à éviter les accidents;
Tout d'abord, elle rend libres les avironniers
et la na;vigation de plaisance, .'prévoyant même
l'arrêt de tout mouvement commercial lors des
grandes fêtes du Rowing, et elle maintient les
dispositions rigoureuses qui atteignent les pas-
seurs d'eau et les loueurs d'embarcations, dont
se plaignent tant les familles.
Elle impose des cabinets et des porte-voix à
tous les bateaux à voyageurs et ne tolère plus la
manutention des essences et alcools que sur quel-
ques points où elle sera sans danger.
En outre, suivant le système anglais, toute li-
berté est donnée quant au nombre des mariniers
préposés à la garde ou à la conduite des bateaux.
Une historiette peu banale racontée par les
recueils techniques américains.
On vient de remonter à la surface du sol six
mules qui, depuis quatre ans sans interruption,
vivaient au fond d'une mine de houille de l'Illi-
nois, occupées à tirer des wagonnets. Pendant
ces quatre ans, elles n'avaient aperçu d'autre lu-
mière que celle des lampes Davy. Il faisait soleil
quand on les sortit
Saisies tout aussitôt d'un tremblement très
fort, elles fermèrent les yeux, aveuglées par l'é-
clat de la lumière, et gardèrent les yeux fermés
pour se rendre à leur écurie située deux kilo-
mètres de là.
Elles ne les rouvrirent qu'a la nuit en brayant
et en donnant des marques de vif contentement.
Peu à peu elles s'habituèrent au soleil, mais leur
appétit disparut il semblait que l'air et la lu-
mière leur tinssent lieu de nourriture.
Ppur les êtres habitués à l'alternance régulière
du jour et de la nuit, la lumière est un excitant
auquel ils sont faits. Mais ce n'est que dans des
cas identiques à celui des mules qu'on peut se
faire une idée plus juste de l'intensité de l'excita-
tiori.
Echo de Bouzey.
Les victimes de la douloureuse catastrophe de
Bouzey se plaignent très vivement des lenteurs
administratives qui retardent l'évaluation et la
répartition des secours.
Une pétition va même être adressée aux pou-
voirs publics par les habitants de Domèvre-sur-
Aviève.
Les sinistrés font remarquer que si les exper-
tises se prolongent encore, la mauvaise saison ar-
rivera et qu'il sera trop tard pour reconstruire
cette année. En ce cas, ou passeront-ils l'hiver ?
Sous le rude climat des Vosges, il est difficile
de laisser en décembre et janvier ces pauvres
gens dans des baraquements en planches ou
même dans des maisons inachevées et qui n'ont
pu sécher. Il y a là un danger auquel l'adminis-
tration doit parer sans retard 1
Les étudiants russes.
Diaprés une récente statistique, le nombre des
étudiants en Russie s'élevait à 14,619 en 1894,
sans compter 7,097 élèves des différentes écoles
polytechniques.
La moyenne est donc d'un étudiant sur 8,000
habitants on comprend facilement la campagne
ne mènent les journaux russes en faveur de
t'augment attendes universités.
-Des nouvelles de Honolulu lev juin annon-
cent la mort subite de; M. Verley, consul général
de France.
Nouvelles religieuses
Nons avons pris, hier, des nouvelles du R. P. Emo-
net, supérieur général des Pères du Saint-Esprit,
dont nous annoncions il y a quelques jours la grave
Lè vénérable supérieur va un peu mieux et les mé-
decins ne désespèrent pas absolument de le sauver;
cependant il ne reprend connaissance qu'à de rares
intervalles.et a toujours le côté gauche entièrement
paralysé.
Faits divers
L'ESCROQUERIE A L'ECU DE NAPLES
II y a un an, une fille Cousin, une enfant de la balle
que des bohémiens avaient formée de bonne heure
aux exercices de la prestidigitation, faisait la connais-
sance d'un jeunejaomme nommé Gigot, qui lui pro-
posa de laisser là sa jupe de ballerine et de s'enfuir
avec lui.
La jeune fille accepta à une condition, c'est que son
nouvel ami exécuterait avec elle tout un plan qui de-
vait les mener rapidement à la fortune.
Les deux associés achetaient à des changeurs des
écus de Naples dont la valeur est d'un peu plus de
deux francs. Ils se rendaient ensuite dans un maga-
sin où ils achetaient pour quelques sous de marchan-
dises.
La fille Cousin payait avecune pièce de dix francs,
et si, comme cela arrivait presque toujours, le cais-
sier avait la maleehance de rendre dans la monnaie
une pièce de cinq francs, l'ex-ballerine lui substituait
adroitement un écu de Naples.
Gigot avait pour mission de présenter la réclama-
tion. Il la formulait avec un aplomb imperturbable.
Le stratagème réussit si bien, qu'au bout d'un mois
les deux escrocs fréquentaient l'Opéra, et étaient de-
venus comte et comtesse.
Malheureusement pour eux, ils voulurent payer
avec un écu de Naples un grand restaurateur du bou-
levard, qui les fit arrêter.
LES CHEMINS DE FER DU SUD
M. Chassaiug, le comptable que M. Flory avait pris
extraordinairement pour l'aider dans la vérification
des livres de la Société des Chemins de fer du Sud et
que l'on croit être l'auteur des copies faites du rap-
port de l'experti copies livrées à plusieurs de nos con-
FEUILLETON DU « GAULOIS »
Du 10 JUIN 1895
''Mais sitôt bachelier, il avait compris toute la
duperie des diplômes pour ceux qui veulent ar-
river tout de suite. Un vieux professeur de des-
sin dont il était l'orgueil lui persuada qu'il tire-
rait son pain de ses crayons plus vite que de toute
autre chose, à condition de travailler ferme et
surtout d'acquérir de bonne heure ce qui lui
avait manqué, de l'audace et de l'entregent. Et
pour commencer, il lui recommanda de gagner
de suite Paris, le seul endroit de France où
sourde la fortune, pour les peintres plus que
pour personne. Mais cela, c'était l'impossible.
Laisser sa mère, quand de jour en jour s'appe-
santissait sur elle le poids de l'existence, quand,
les vieilles blessures de M. Daleski s'aggravant
de rhumatismes, les souffrances assombrissaient
encore son humeur 1
Alors il tâcha de donner, lui aussi, quelques
leçons de dessin en ville, quitte travailler la
peinture seulement à la maison, du mieux qu'il
pourrait, malheureusement sans direction suffi-
sante. L'intérieur n'était pas gai; mais sa mère
le consolait de tout par son charme et aussi par
son talent. Car, musicienne de premier ordre,
elle cultivait son art pour lui-même, dans l'in-
tervalle de ses leçons, et avait si bien initié son
fils aux divins secrets de la musique, qu'il en
eût fait sa carrière s'il eût consulté son goût plu-
tôt que son désir pratique de réussir. Mais son
maître lui avait répété souvent que les musi-
ciens vivaient les toits, tout près des oi-
frères, devait être entendu samedi par M. Bertulus,
juge d'instruction.
Il a, prié par lettre lé magistrat de bien vouloir sur-
seoir à son interrogatoire. M. Chassaing ne sera en-
tendu que lé 15 juin.
M. Albert Monniot, auteur d'un article paru le
juin dans la Libre Parole sur l'affaire des Chemins de
fer du Sud, article qui contenait des fragments du
rapport Flory, a refusé hier à M. Bertulus des ren-
seignements sur l'origine des documents qu'il a pu-
blies.. •̃
TENTATIVE D'EMPOISONNEMENT
On a arrêté hier, sous l'inculpation de tentative
d'empoisonnement, une femme de chambre Augus-
tine Ruffy, demeurant rue Dorian, et attachée au
service de Mme D.
Augustine, qui est âgée de vingt-neuf ans, en von-
lait mortellement à la cuisinière de la maison, Pau-
line Sax. Avant-hier soir, pendant que les deux
femmes prenaient leur dîner à l'office, la cuisinière
s'absenta quelques instants.
La femme de chambre en profita pour jeter dans la
bouteille de vin une forte dose de sulfate de cuivre.
Quand Pauline Sax revint, elle trouva une telle amer-
tume au liquide qu'elle en but à peine une goutte et
jeta le contenu de son verre.
Augustine voulut alors prendre la bouteille et en
jeter le contenu par la fenêtre. Cette sollicitude parut
étrange à la cuisinière qui garda la bouteille et la
porta hier matin au commissariat de police voisin.
Augustine Ruffy a fait des aveu-- complets.
EXPLOSION RUE DE LA TRÉMOÏLLE
Une explosion s'est produite, hier, chez M. Broca,
pharmacien, 13, rue de la 'l'rémoïlle.
Un aide du pharmacien ayant voulu fabriquer des
feux de Bengale pour une fête de famille, fit éclater
dans le mortier la poudre qu'il maniait.
L'imprudent a été blessé au visage et aux mains.
Des glaces, des bocaux ont été brisés par l'explosion
et les dégâts matériels sont assez importants.
Léon Brésil
Nous rappelons à nos abonnés que toute de-
mande de changement ct'adresse doit être ac-
compagnée d'une des dernières bande du jour-
nal et de 60 centimes en timbres-poste, et adres-
sés exclusivement à M. l'administrateur.
LES VOITURES SANS CHEVAUX
Le comité de la course des voitures automobi-
les avait reçu adhésions des concurrents de la
vapeur et du pétrole. Ceux-ci étaient convoqués
hier à la galerie Rapp où se tient l'exposition de
ces véhicules,
L'affluence continue des visiteurs prouve l'in-
térêt que le public porte à cette tentative dont M.
le comte de Dion et le baron de Zuylen ont été les
promoteurs..
Le comité a reçu la visite de MM. Stanislas
Fadda, Emile Borzini et Dante Ferraris, ingé-
nieurs délégués par le comité de l'exposition de
vélôcipédie et de voitures automobiles qui vient
de fermer ses portes à Turin après une course de
voitures mécaniques de Turin à Asti et retour
(120 kilomètres) qui a splendidement réussi.
On a procédé ensuite au tirage au sort des nu-
méros de départ à attribuer aux divers véhi-
cules.
En voici les résultats
Première catégorie. 1 Peugeot, 2 de Dion et
Bouton, 3 Peugeot, 4 Vacheron, 5 Roger, 6 Pan-
hard et Levassor, 7 Le Brun et Duval, 8 Bollée,
9 Bagard, 10 Lepape, 11 Peugeot, 12 Panhard et
Levassor, 13 docteur Loisel, 14 Société Decau-
ville, 15 Serpollet, 16 Serpollet, 17 Gautier et
Weherlé, 18 Gautier, 19 Panhard et Levassor, 20
Roger, 21 Michelin, 23 Jeantaud, 23 de Dion et
Bouton, 24 Vincke et Delmer, 25 Panhard et Le-
vassor, 26 Delannoy.
Deuxième catégorie 1 Duncan, Suberbie et
Ce, 2 Millet, 3 Briest frères, 4 docteur Marc Lé-
tang.
Le départ, qui devait avoir lieu dela place de
la Concorde, a été reporté l'Arc de Triomphe
il est resté fixé à demain mardi, neuf heures et
demie.
M. Félix Faure, accompagné du ministre des
travaux publics, doit y assister.
Maurice Chérié
EN PROVINCE
COURSES DE TAUREAUX
BORDEAUX. Malgré les récentes instructions
ministérielles, deux taureaux ont été mis à mort aux
arènes de Canderan, en présence de huit mille spec-
tateurs.
ÉPOUVANTABLE ACCIDENT
CHAMBËRY. Le gendarme Billaud revenait avec
un de ses camarades d'une tournée dans la commune
des Déserts, lorsqu'arrivé près du tunnel de Saint-
Jean-d'Arvey, et à un détour du chemin qui sur-
plombe un ravin à pic, son cheval, effraye, fit un
écart et le projeta violemment il. terre.
La route n'ayant point en cet endroit, cependant
des plus dangereux, de garde-fou, le malheureux
Billaud fut lancé dans le vide de plus de cinquante
mètres de hauteur et alla tomber dans lé torrent de
la Doria.
Son camarade alla immédiatement chercher du se-
cours au village de Leysse pendant qu'on prévenait
le colonel, à Chambéry, de courageux villageois re-
montaient le lit du torrent sur une longueur d'un
kilomètre au moins, et lorsqu'on arriva près du corps
du malheureux Billaud, on constata qu'il avait cessé
de vivre depuis longtemps la mort avait dît être ins-
tantanée.
Le cadavre a été rapporté à la caserne de gendar-
meriè sur une voiture de la manufacture de papiers.
CHUTE DE CHEVAL
DINAN. M. Bacciochi, maréchal dos logis chef
au 13e hussards, vient de faire une grave chute de
cheval dans une promenade à cheval, en compagnie,
du côté du terrain de manœuvre. Il a même reçu un
dangereux coup de pied au crâne. On espéré inan-
moins le sauver.
Ce sympathique sous-officier est le neveu de feu M.
Félix Bacciochi, chambellan de l'empereur Napo-
poléon III, surintendant des théâtres impériaux, sé-
nateur et grand-officier de la Légion d'honneur.
50,000 KILOS DE FRAISES
SAINT-MALO, Mercredi dernier, un train traî-
nait à sa suite douze wagons chargés de fraises, ve-
nant de Brest et. dû Landernau, douze wagons, c'est-
à-dire environ 50,000 kilos.
Ces fraises, enfermées dans de coquets petits pa-
niers, aussitôt déchargées, étaient transportées à bord
seaux, tandis que des quartiers entiers n'étaient
formés que d'hôtels de peintres, dans ce Paris loin
duquel il rongeait son frein.
Un coup du sort, qui aurait dû relâcher sa
chaîne, ne fit au contraire que la resserrer. Un
ukase impérial rendit un beau jour aux émigrés
polonais leurs biens confisqués ou du moins des
indemnités considérables. C'eût été pour les Da-
leski l'immédiate fortune sans des procès avec
des collatéraux qui achevèrent d'aigrir l'ancien
insurgé, l'empêchèrent de jouir de l'adoucisse-
ment inespéré de sa gene, et finirent même par
altérer gravement sa santé. La nécessité de ga-
gner son pain cessait pour Laurent; mais l'im-
possibilité de gagner Paris et l'Ecole des beaux-
arts ne fit que s'accentuer davantage. L'état du
père ne lui permettant pas un retour en Pologne,
ce fut le fils qui dut aller disputer sur place les
lambeaux de l'héritage rendu. Il réussit à peu
près, liquida les terres sans trop de désavan-
tage mais, rentrant Clermont, ce fut à un
mourant incapable d'en jouir qu'il rapporta la
fortune. Il eut du moins la douceur d'entourer le
veuvage de sa mère de bien-être et de confort aux
lieux mêmes où si longtemps elle avait peiné.
Avec un revenu de près-de quinze mille francs,
elle cessa naturellement de donner des leçons,
sauf à sa petite voisine Gilberte, qu'elle avait
prise en affection pour sa gentillesse et pour le
talent qu'elle annonçait. Mme Daleski ne voulut
point quitter la vieille demeure où tous ses sou-
venirs avaient jeté tant de racines ;1 mais, pour
son fils,elle améliora l'installation, et.louant l'ap-
partement voisin, elle put transformer en un ate-
lier les quatre petites pièces qui formaient autre-
fois tout son logement.
Et, comme du meilleur temps de sa vie, Lau-
rent se souvenait de cette année d'intimité à
deux, année unique, car la vaillante femme,
usée par l'eftort courageux et continu d'une vie
entière, ne survécut guère à l'homme qui,vivant,
lui avait arraché bien des illusions, mais qui,
mort, avait reconquis dans ses souvenirs tout
l'initial prestige.
Aussi, comme la vingt-cinquième année, celle
dont la fuite, a dit Byron, est l'unique malheur
dont on ne se puisse consoler, comme l'année
bénie lui avait alors paru sombre et morne, dans
la tristesse, de son isolement i La fortune même.
qui tard venue aurait dû sembler plus apprécia-
du vapeur partant le soir même pour Southampton,
où elles arrivaient jeudi matin pour être réparties
immédiatement sur les marchés.
De telle sorte que les fraises cueillies mercredi ma-
tin sur la côte du Finistère allaient orner et parfü-
mer, jeudi à midi, les tables des riches familles an-
CRÉATION D'UN POSTE DE TORPILLEURS
SAINT-SERVAN. L'amiral Dieulouard,directcur
des défenses sous-marines, après avoir fait à Brest
l'essai de forcer l'entrée de la rade, est venu hier à
Saint-Servan, visiter le port militaire.
Il était accompagné de deux capitaines de vaisseau.
Ils ont examiné particulièrement les hangars de re-
fuge destinés aux torpilleurs de la défense mobile,et
les établissements rudimentajres établis par l'amiral
Aube, il y a quelque dix ans,pour assurer la défense
dés côtes dans ce secteur mari.time,comme simple sta-
tion.
Ces officiers ont pour mission de,s'assurer s'il se-
rait possible d'établir à Saint-Servan, près du port
Saint-Père, un poste complet et important de torpil-
leurs, avec les appontements, matériel, de. rechange,
munitions de ravitaillement, torpilleurs de dépôt.etc,
ainsi que le demandait récemment à la Chambre,
M. Demalvillain, armateur, député-maire de Saint-
Servan.
Ce port, sûr tout au fond de la baie due Saint-Malo
età l'embouchure de la Rance.a trop d'importance an
cas de guerre maritime pour que le département de
la marine ne donne pas suite à la création de l'impor-
tant poste de torpilleurs projeté à Saint-Servan.
Paul Bartel
Teint idéal au moyen du Duvet de Ninon, seule
poudre de riz recommandée par feu le savant docteur
Constantin James. (Parfumerie Ninon, 31, rue du
4-Septembre.)
Courrier des Spectacles
Aujourd'hui, la Comédie-Française, à une heure et de-
miede l'après-midi, répétition générale l'Amiral, co-
médie en deux actes,en vers,doM.Jacques Normand;
Conte de Noël, pièce en un acte, en vers, de M. Mau-
rice Bouchor; Fidèle! comédie en un acte, de M.
Pierre Wolf.
M. Coquelin a interjeté appel du jugement qui l'a
condamné. Notification de l'appel a été faite il y a six
ou sept jours.
MM. Michel Carré et Paul Collin doivent lire pro-
chainement à M. Carvalho' un opéra-féerie, en trois
actes et quatre tableaux, dont la musique a été écrite
cet hiver, à la villa Médicis, par M. Charles Silver,
prix de Rome, élève de M. Massenet. Titre de l'ou-
vrage la Belle au bois -dormant.
Rappelons que Mme Augusta Holmes compose aussi
un opéra de sa façon sur le même sujet, que NI. Alix
Fournier, le compositeur de Slratonice, a depuis
longtemps une partition entièrement achevée sur la
Belle au bois dormant, et que M. Massenet, d'accord
avec 1\1. Carvalho, écrit de son côté une partition sur
un autre conte de fée Candnllon, qui doit servir au
spectacle de réouverture de la nouvelle salle Favart.
Le livret de cette dernière œuvre a été mis au point
par M. Henri Cain.
Les concours publics de fin d'année, au Conserva-
toire, viennent d'être fixés de la façon suivant
Jeudi 18 juillet contrebasse, violoncelle.
Vendredi 19 chant (hommes).
Samedi 20, chant (femmes).
Lundi harpe,.piano (hommes).
Mardi 23 opéra comique.
Mercredi tragédie, comédie.
Jeudi 25 piano (femmes).
Vendredi 26 opéra.
Samedi 27 violon.
Lundi 29 Flûte, hautbois, clarinette, basson.
Mardi 30 cor. cornet à pistons, trompette, trom-
bone.
On nous prie. d'insérer la lettre suivante
Monsieur,
A la suite d'une réunion préparatoire à laquelle assistaient
plusieurs des directeurs des principaux théâtres de Paris, y
compris M. Georges Berry, depaté, au sujet de l'impôt du
droit des pauvres, il a été décidé qu'une réunion plénièro
aurait lieu mercredi prochain 12 juin, à quatre heures pré-
cises, au foyer de l'Olympia, sous la présidence de M. Geor-
Les directeurs présents prient instamment leurs confrè-
res d'assister à cette seconde réunion.
Pour les directeurs
Le secrétaire de la réunion,
Pabisot.
Cette question du mode à employer pour la percep-
tion du droit des pauvres nous, paraît devoir faire
couler beaucoup d'encre. M. Charles Laurent, dans
le Jour, lui a consacré un long et judicieiix article,
duquel nous détachons les quelques lignes suivantes
qui nous révèlent un procédé assez topique
Pourquoi n'inventerait-on pas, pourquoi n'emploierait-on
pas, à côtè des timbres-poste pour les correspondances et
des timbres-quittance pour les affaires, le timbre-spectacle
pour.le droit des pauvres? De quoi s'agit-il, au fond? De
faire la part des malheureux et de la prélovor nettement
sur la bourse des heureux, sans revenir l'institution con-
damnée du double guichet. Eh bien supposez que la bum-
liste du théâtre appliqua sur le coupon qu'elle délivre et
qu'on lui paie un timbre do fabrication spéciale, dont elle
recevra le prix, en titême temps que celui de la place, et
dont l'administration théâtrale, aura dil faire préalablement
l'acquisition. N'est-il pas évident que l'Assistance n'y perdra
rien, que ses frais do surveillance et do perceplion seront
môme considérablement réduits,, sinon supprimés?
veur » doivent paycrcomme les autres le droit des pauvres.
Pour ma part, je serais assez d'avis qu'il en fut ainsi, et
vous voyez, du coup, combien augmenteraient les recettes
des hôpitaux
Tout cela est absolument raisonnable. Mais la rai-
son ne l'emporte pas toujours en France sur lè rou-
tine.
PROVINCE ET ÉTRANGER
Le théâtre de Covent-Garden a donné, avant-hier
soir, la première représentation d'un opéra, Harold,
musique du compositeur écossais Cowen, dont les
paroles ont été écrites par l'ambassadeur d'Angle-
On écrit de Londres
« Mme Georgina Weldon, la cantatrice dont on n'a
pas oublié les interminables procès contre Gbunod.vient
d'éprouver le besoin de faire de nouveau parler d'elle
en justice. Elle a déposé une 'plainte contre le sténo-
graphe chargé de recueillir ses improvisations musi-
cales, M. George Faithful, qu'elle accuse de lui avoir
dérobé une certaine quantité de meubles et de manus-
crits. Le jeune homme a soutenu, vendredi matin,
devant le coroner chargé de l'enquête, qu'il devait ces
objets à la générosité de l'irascible femme, et il faut
croire qu'il est arrivé à le prouver, car le magistrat
a refusé de délivrer à Mme Georgina Weldon l'auto-
risation de poursuivre devant le banc de la Reine. »
On signale de Londres un curieux procès qui va
être intenté à la célèbre miss Cissie Loftus, tout ré-
cemment revenue. d'Amérique.
bie, n'avait-elle pas empoisonné pour lui jusqu'à
ses bienfaits ? A vingt-cinq ans, il arrivait déjà
trop tard à Paris, trop tard pour emboîter la fi-
lière en-sorte que les jeunes peintres retour de
la villa Médicis le considérèrent de l'œil dont les
officiers regardent le camarade sorti du rang. Or,
l'éhontée réclame et l'improbité professionnelle
l'écartèrent précisément des ateliers où peut-être
il eût trouvé le meilleur accueil. Provincial et
sans guide, il commit la maladresse de se parer
un peu de l'aisance récente et, en ce milieu, ex-
1 ceptionnelle, Imprudemment il ouvrit sa bourse
à de nouveaux amis qui en abusèrent, l'obligè-
rent bientôt à en resserrer les cordons en s'atti-
rant leur malveillance. On se. libéra de recon-
naissance importune en le faisant, de bonne foi
peut-être, passer pour plus riche qu'il n'était.
Un peu déçu de ces quelques écoles, faites par-
mi les rapins, il avait alors commis la faute su-
prême de se montrer quelquefois dans le monde
avant d'avoir assuré les bases de sa situation ar-
tistique. Une cousine éloignée de sa mère, qui ne
redoutait que ses parents encore pauvres, avait
bien voulu l'admettre dans son salon, dont dix
années d'intrigues et d'application avaient fait
un centre de quelque importance. Un instant,
même, la baronne Duc- Ange n'avait-elle pas voulu
le marier ? Lui s'était laissé faire et dans l'écœu-
rement des ordinaires débauches, dans la tris-
tesse de la garçonnière déserte, il avait même
consciencieusement travaillé à se monter l'ima-
gination sur cette demoiselle qu'un moment il
crut aimer. Il l'avait échappé belle, et, la- rencon-
trant plus tard, aigrelette et sèche, dans quelques
salons, il avait été tenté de la remercier de l'a-
voir planté là, malgré la bague 'donnée, à la suite
.d'un petit héritage qui avait fait surgir des pré-
tendants plus flatteurs. De l'aventure, il n'avait
gardé rancune qu'à lui-même, et, tremblant à
l'idée de ce que sa vie eût pu être, il s'était pro-
mis de ne jamais plusse mentir à lui-même.
Ayant, durant le temps où il frottait le parquet
des salons, quelque peu négligé les ateliers, il s'a-
perçut en y retournant que la pierre de Vin pace
artistique, la mortelle épithète d'amateur, était
désormais accolée à son nom. La politesse mon-
daine aidant, il eût pu s'illusionner mais une
première expérience lui en ayant fait passer le
goût, il préféra lutter. Et six années s'étaient
alors écoulées en des efforts obscurs, sans parve-
Cette jeune femme, qui a épousé, il y a quelques
mois, le fils du leader du parti nationaliste irlandais,
M. Justin Huntly Mac Oarthy, naguère membre du
Parlement et bien connu lui-même dans le monde
des lettres, est engagée depuis peu au Palace Theatre
pour y faire l'imitation des principales artistes en re-
présentation à Londres pendant la saison. Les direc-
teurs des autres théâtres se sont syndiqués et pré-
tendent interdire à miss Cissie Loftus, comme à
son directeur, de poursuivre la série de ces « repro-
ductions n. Il déplaît au directeur du Daly's Théâtre
de voir imiter Mme Sarah Bernhardt dans Gismonda
et aux directeurs de l'Empire d'entendre parodier
avec succès Mme Yvette Gutlbert que, dernièrement,
ils faisaient venir a grands frais de Paris.
Bien que ces imitations ne présentent aucun carac-
tère désobligeant pour les artistes qui en sont l'objet,
il est à prévoir que l'administration du Palace Thea-
tre perdra son procès.
Les honneurs rendus par le Danemark à son com-
positeur Hartmann, à propos de son 99c anniversaire,
ont pris les proportions d'une fête nationale. Les mo-
numents publics de Copenhague étaient pavoises. Le
vieux Roi, entouré de ses fils et accompagné de sa
cour, s'est rendu chez le vénérable maître pour lui
offrir ses félicitations, et il l'a décoré de la Croix de
son ordre toute constellée de diamants.
Hartmann, malgré ses 90 ans accomplis, conserve
la vigueur et a la physionomie d'un sexagénaire.
Tous les matins, il prend une douche froide, et, avant
̃•. le dîner, il fait, chaque jour, une heure de gymnas-
tique. Il n'a pas cessé de donner des leçons au Con-"
servatoire de Copenhague, et il joue parfois encore
de l'orgue Notre-Dame. Il compose même, et l'inspi-
ration chez lui est tout à fait extraordinaire.
Depuis Orlando de Lassus, c'est l'unique composi-
teur qui ait atteint l'âge de 90 ans, car Auber lui-
même, souvent cité pour son grand âge, n'avait que
89 ans, lorsqu'il mourut en 18ïi.
Le théâtre ducal de Brunswick prépare cinq
grands concerts, dont l'un est réserve au Requiem
de Berlioz, qui sera chanté par 670 artistes des deux
sexes.
A Brunswick également commencera après-demain
la fête annuelle de l'Association générale des' musi-
ciens allemands, et là encore hommage sera rendu à
Berlioz, dont on exécutera Nuits d'été.
Le prince Léopold, régent de Bavière, a nommé
surintendant des théâtres royaux l'acteur Possart
qui appartient depuis de longues années au théâtre
royal de Munich et qui est très populaire. C'est la
première fois en Allemagne que ce poste important
est confié à un artiste.
Au moment d'entrer dans ses démêlés judiciaires,
Oscar Wilde venait de terminer une comédie inti-
tulée Amis. L'acteur italien Ermete Zaccone vient
d'acquérir le droit de représentation de cet ouvrage
et le jouera à Milan au commencement de la saison
prochaine.
Le Casino de Paris ferme aujourd'hui ses portes
pour sa clôture, annuelle.
La réouverture aura lieu en septembre.
SPECTACLES DIVERS
Soirée littéraire et musicale des plus réussies, hier,
la salle de la Rampe, où M. Louis Castanié d'An-
glars a interprété avec beaucoup de brio une pic-
cette, Premier chagrin, dont il est l'auteur. Mlle
Lara, de la Porte-Saint-Martin, s'est également fait
applaudir dans la charmante comédie, Eux, de M.
Maurice Donnay, et M. Corin, qui lui donnait la ré-
plique, n'a pas obtenu un moins vif succès.
-Alors que la plupart des grands établissements de
Paris font coïncider la clôture de leurs représenta-
tions avec la journée du Grand Prix, le Nouveau-
Cirque tient bon, grâce à son excellent programme
il est probable qu'il ne fermera pas ses portes avant
la fin du mois.
-Les places font prime, c'est le cas de le dire, en ce
moment aux Ambassadeurs, où triomphe Yvette
Guilbert; et si l'on n'a pas pris la précaution de rete-
nir ses places deux ou trois jours à l'avance, on ris-
que de ne pas trouver, le soir venu, le moindre petit
coin disponible.
Mlles Stanley, Le Bailly, Lilly Baroutchy, Maud
Rodgers, dont nous avons dit hier le succès obtenu
pour leur début devant la brillante chambrée de sa-
medi au Cirque d'Eté, paraissent tous les soirs, de
dix heures à onze heures.
Nicolet
COURSES A AUTEUIL
Lundi 10 juin
Les courses commenceront à deux heures.
Nos prévisions
Prix Reugny. Préféré Ledat.
Prix des Bruyères. Pépita.
Prix de Chanceaux. Finnoise,
Prtx des filleuls. Milligramme.
Prix Richccrd Hennessy. Fop.
Prix Magenta. Hernani.
COURSES A LONGCHAMPS
Dimanche 9 juin
(Résultats)
L'inspection des cracks du Grand Prix n'impres-
sionnait pas outre mesure cette année il n'y avait ni
un Matchbox, ni un Dolma-Bagtché.
Le grand favori Omnium II était if peu près le
même cheval que nous avions vu dans le Derby, un
peu plus sec toutefois. Cet Omnium II est un cheval
assez bizarre, fait en coupde hache, léger, trop léger
mais avec une bonne action rappelant un peu celle de
llMelchior dans son année de trois ans.
Les deux chevaux du baron de Schickler étaient
toujours aussi plaisants; cependant Le Sagittaire
avait moins bonne physionomie que le jour du Derby.
Cherbourg paraissait tout à fait bien sans avoir
la silhouette d'un grand cheval, c'était peut-être le
plus complet de tout le lot.
Roitelet et Arioviste nous' ont semblé un peu bas
de condition. Le lot de M. Menier attirait assez l'at-
tention, Balta et surtout Balsamo, étaient amenés
dans une condition irréprochable.
De Nébuleux et de Gondolier nous ne dirons pas
grand chose, ces chevaux étaient bien amenés mais
quelle prétention pouvaient-ils avoir dans cette so-
ciété
Kasbah était assez mouillée et nous a plu beaucoup
moins qu'à Chantilly. Andrée est restée la jolie ju-
ment que nous avions souvent admirée, mais rien de
plus. Enfin, à l'inspection des chevaux anglais, on
devait préférer KirkconneLqui est un joli cheval, avec
l'épaule un peu droite, l'arrière-main peu puissante,
en somme ne faisant pas du tout l'impression d'un
crack.
Dès le premier signal, les chevaux sont partis, et
Maugiron a fait le jeu excessivement vite, le pe-
loton restait assez compact, Omnium tenant la tête
du second lot, avec Le Justicier,. à cinquante lon-
gueurs derrière. L'ordre est resté le même tout le
parcours. Mais à trois cents mètres de l'arrivée, les
deux Schickler apparaissaient en tête, suivis de
Cherbourg. Omnium était déjà battu, la course
nir à faire percer une œuvre dans la foule des
cinq mille toiles que dévorent chaque printemps
les grandes expositions, sans compter les peti-
tes.
Dans ces dernières il avait peut-être un peu
moins mal réussi. Une série d'illustrations pour un
roman célèbre lui valut quelque embryon de no-
toriété, et le décida à glaner quelques fleurs sur
les chemins de traverse de l'art, puisqu'on ne lui
en laissait point sur la grand'route. Un jour, pro-
fitant d'une commande que le célèbre Angérit lui
avait passée dans un moment de surcharge, n'a-
vait-il pas eu la joie de voir briller sur tous le s
murs de Paris une affiche dont le succès, en lui
aliénant à tout jamais, par exemple, la bienveil-
lance de celui qui lui avait laissé cette aubaine,
le mit presque en vedette durant quelques mois 1
A ce succès était due cette commande de Mme
Anthouard qu'il avait fini par accepter, non sans
hésitation car se lancer dans l'affiche Pourquoi
'pas tout de suite peintre d'enseignes ou en bâti-
ments ? Et cependant, ne valait-il pas mieux être
des premiers dans une bourgade qu'en ville perdu
dans la foule? Il avait eu peur de manquer l'oc-
casion, qui ne passe jamais deux fois, et qu'en
tant de choses il avait toujours laissé s'échapper.
Parmi l'amertume de ces réflexions, le som-
meil attendu ne venait toujours pas. Une impa-
tience le prit de piétiner ainsi jusqu'au jour, et,
dès les premières lueurs de l'aube, avec sa pipe
et son bâton, il sortit sans bruit pour gagner la
campagne.
Machinalement, à travers les rues encore dé-
sertes, il était remonté vers Royat.
Tout y dormait encore, et la splendeur du jour
naquit pour lui tout seul, accoudé à la terrasse
du grand hôtel comme au balcon d'un théâtre et
penché sur l'éternelle magnificence, du spectacle
de la nature en éveil comme pour lui demander
conseil et réconfort.
Il savait pourtant la nature aussi avare de con-
solations que prodigue de sa beauté. Ce n'était
pas de ce jour qu'il avait senti l'insulte de cette
inépuisable jeunesse pour ceux qui passent et se
sentent passer,
« Avant vous j'étais belle, et toujours parfumée.» »
Belle ? Avant qu'il y eût des yeux pour con-
templer sa beauté, des narines pour aspirer ses
parfums? Et l'immortel sophisme qu'enfanta
DERNIÈRE HEURE
L'raSïïRRECIIOil CUBAINE
New- York, 9 JUIN. Un journal de Jackson-
ville affirme d'une façon positive que la goélette
britannique Mary-Jane, conduite par un remor-
queur, a quitté les eaux de Key-West, mercredi
passé, à destination de Cuba, où elle a transporté
280 flibustiers armés qui, d'après une autre in-
formation, auraient été débarqués.
LE EVORUSTÉRE OTTOMAN
Constantinople, 9 JUIN. La nomination du
ministre des affaires étrangères au poste dê grand-
vizir ne modifie en rien 'attribution'des autres
portefeuilles, dont les titulaires restent tous en
fonctions.
Le maintien du ministre des finances, Nasif-
Pacha, qui dirige avec une' si grande sagesse, de-
puis quatre ans, les finances turques, ne peut
être accueilli qu'avec satisfaction par.les porteurs
de titres ottomans.
L'arrivée de Turhan'-Pacha aux affaires étran-
gères est significative.
Turhan-Pacha, ancien ambassadeur à Madrid
et tout dernièrement président dé la commission
des réformes pour l'Arménie, est 'un diplomate
éclairé, homme de tact et de progrès.
Sa nomination indique clairement l'intention
formelle du Sultan d'agir d'accord avec le con-
cert européen,
Le décret nommant Saïd-Pacha, grand vizir,
dit que le nouveau ministre est nommé pour éla-
borer' les mesures propres à améliorer la si-
tuation de tous les sujets du Sultan, sans dits-
tinction.
HORRIBLE MORT
M. Félix Raimbaud, ouvrier bijoutier, demeu-
rant 38, rue du Rocher, est tombé du train qui le
ramenait de Suresnes à Paris, et a été écrasé par
un.train venant en sens inverse. M. Raimbaud
a été littéralement broyé, sous les yeux de sa
femme et de son frère.
0
semblait circonscrite entre ces trois chevaux, lorsque
Andrée, habilement ménagée par Barlen, survenait
dans un rush formidable, et dépassait successive-
ment Le Sagittaire puis Cherbourg, pour venir ga-
gner de deux longueurs.
Les chevaux anglais n'ont pas figuré un instant
dans la course, et il est probable que le résultat d'hier
sera quelquefois interverti cette année, comme il ar-
rive dans les années médiocres.
La production de Retreat s'annonçait vraiment as-;
sez bonne M. Blanc doit regretter d'avoir pris la dé-
termination de s'en séparer.
Les autres courses se sont -.courues au milieu de
l'indifférence générale.
Le prix à réclamer a été pour Nostalgie, au baron
de Rothschild, un peu déclassée.
Le prix d'Ispahan a été pour Honneur.
Le handicap a été mené tres vite par Ambroisie à
la distance, Roncevaux s'est détaché et a gagné mal-
gré les efforts de Moulât.
Stanislas avait déià battu Mouliriois à poids égal
sur la même distance. Sa victoire était donc assez
probable. Enfin, dans le prix du duc d'Aoste, Bois-
sière a battu de loin Brocatelle.
DÉTAILS
Prix d'Armenonville (4,000 fr., 2,000 mètres)
Nostalgie, 9/4 (Bell), au baron de Rothschild, 1
Andromède, 6/1 (Davidson), 2 Excepté, 3/1 (llad-
ge), 3.
Non placés Opérette, Bajazet, Saint-Vigor.
Gagné de deux longueurs le troisième une en-
colure.
Pari mutuel à 10 il'. le, 3i fr. 50 et 24 fr. placé
?J>, 35 fr. 50.
Prix d'Ispahan (10,000 fr., 2,2A0 mètres)
Honneur, 4/1 (Brown), à M. Marghiloman, 1 ;.Qué-
lus, 7/2 (Crickmere), 2 Capulet 5/4, (Jones), 3.
Non placé Alizé.
Gagné d'une longueur et demie le troisième à une
longueur et demie.
Pari mutuel ier, 44 fr. 50 et 21 fr. 50 placé
22 fr. 50.
Prix de Oastries (8,000 fr., 3,000-mètres) :•
Roncovaux, 7/1 (Brookbanks), à M. Achille Fould, 1
Moulât, 7/1 (Dodd), 2 Calvados, 6/1 (Brown), S.
Non placés Canigou, Praline,. Excuse, Gingem-
bre, Le Cher, Charleval, Red-Fire, Canari, Péruvien,
Virgile II, Florac, Ambroisie.
Gagné d'une longueur le troisième à six longueurs.
Pari mutuel 1cr, 100 fr. 50 et 36 fr. 50 place 2",
38 fr.; 3c, 38 fr.
Grand Prix de Paris (200,000 francs, 3,000 mè-
tres)
Andrée, 20/1 (Barlen), à nI. Eclmond Blanc, 1
Cherbourg, 8/1 (Bridgeland), 2; Le Sagittaire, 12/1
(French), 3.
Non placés Roitelet, Le Justicier, Maugiron, Sal-
samo, Arioviste, Gondolier, Balta, Omnium II, Nébu-
leux, Kirkconnel, Solaro, Newsmonger, Kasbah.
Gagné de deux longueurs le troisième à deux lon-
gueurs et demie.
Pari mutuel 1er 177 fr. 50 et 62 fr. 50 placé
25 fr.; 85 fr.
Prix Vaublanc (6,000 fr., N,.200 mètres)
Stanislas, 7/4 (Dodge), à M. Jacques Hennessy, 1
Banquo, 3/1 (Crickmere), 2; Fructidor II, 14/1
(Brown), 3.
Non placé Moulinois.
Gagné de trois quarts de longueurs le troisième à
deux longueurs et demie.
Pari mutuel: 1er 24 fr. 50 et 15 fr. placé;
2e,19fr.
Prix dzc duc d'Aosle (7,000 fr, 2,100 mètres)
Boissière, 5/4 (E. Watkins), à M. Ch. Barthola-
mew), 1 Brocatelle, 4/6 (Dodge), 2.
Gagné facilement.
Pari mutuel 1er, fr.
Fontangy
SPORT VÊLOCÏPÉDIQUE
Nos sportsmen les plus en vue délaissent de temps
à autre le cheval pour s'entraîner a bicyclette. Quel-
ques-uns d'entre eux, membres du Polo-Club et du
cercle de l'ile de Puteaux, viennent de courir un match
par équipes autour de Longchamps. Le parcours com-
portait 4 tours soit 14 kil. 500. L'arrivée a eu lieu
dans l'ordre suivant
1 Drosso, en 30' 25" (Polo) 2 de Bellet (Puteaux)
3 C. de Condamo (Puteaux) 4 La Chapelle (Puteaux);
5 Goldschmidt (Puteaux) 6 G. de Condamo (Pu-
teaux).
Ont abandonné MM. de Biré, de Poix, Madré et La
Redorte, tous quatre membres du Polo..
Platon, que Kant renouvela et qui trouble si pro-
fondément tant d'intelligences contemporaines,
monta de nouveau à son esprit en même temps
qu'à son front les brumes du matin. Mais déjà
chez lui la réflexion était victorieuse du spécieux
et consolant mirage, et le bon sens auvergnat,
dominant le rêve slave, lui imposait l'extérieure
réalité de ce qui brillerait encore, qui brillerait
toujours quand lui ne serait plus, de cette nature
dont pas une goutte de rosée n'est une larme. Et
les vers sublimes et déchirants résonnaient à son
oreille.
Avant vous j'étais belle et toujours parfumée
J'abandonnais au vent mes cheveux tout entiers,
Je suivais dans les cieux ma route accoutumée
Sur l'axe harmonieux des divins balanciers;
Après vous, traversant l'espace où tout s'élance,
J'irai seule et sereine en un chaste silence
Et fendrai l'air du front et de mes seins ailiers.
Avec Vigny, il voyait
Notre sang dans son onde, et nos morts sous son herbe,
et comprenait qu'il faut aimer
Ce que jamais on ne'verra deux fois.
Dépassant encore l'idée du poète, pourquoi ne
pas aimer, alors, les roses grimpantes de la ter-
rasse qui montaient jusqu'à la balustrade où il
rêvait accoudé ? Il en -cueillit une, puis sentit, en
la respirant, comme un remords de n'avoir pas
respecté sur sa tige la brièveté de sa vie. Riant
de lui-même il reprit sa promenade, et dans sa
main la fleur, sans colère à présent, lui souriait.
Après tout, de quoi se plaindrait-elle ? Elle avait
fleuri-, jeté son parfum, puis cédé sa place à d'au-
tres, presque pareilles, qui allaient s'ouvrir le
sort le meilleur encore que chacun puisse espé-
rer. En demandait-il davantage pour lui-même ?
Que son âme et son cœur eussent donné leur
fleur, fleur de talent et fleur d'amour lui aussi,
joyeusement ou du moins sans âpre rancune, cé-
derait alors sa place. Mais il est plus facile aux
roses qu'aux hommes de fleurir. Et puis celles
dont le bouton avorte n'ont sans doute pas la
douloureuse conscience de l'individu, du pauvre
individu dont l'espèce n'a nul souci, mais qui
compte, pourtant, à ses propres yeux et souffre
la suprême souffrance quand le destin lui étran-
L'arrivée était jugée par M. le comte de Janzé et le
départ avait été douué par M. le vicomte de la Roche-
foucauld.
Max Roud s'approche rapidement de Lisbonne
malgré le mauvais état des routes. On nous signale
son passage à Valladolid le 7 juin, et à Béjar le 8
juin (10 h. soir). L'acatène qu'il monte se comporte
admirablement malgré le mauvais état des routes.
De Liège (par dépêche)
Le match Houben-Protin, qui s'est couru hier, a
confirmé la supériorité de Robert Protin. Dans la
première manche, Houben n'est sorti vainqueur que
par suite d'un faux mouvement de son adversaire,
qui l'a fait dévier pour le faire entrer sur le sable du
milieu de la piste.
Dans la deuxième manche, Protin a gagné facile-
ment, et dans la belle, Houben n'a pas voulu courir,
se déclarant vaincu.
Blossac
*l'HELEHIHEdeKORABE«S H ||J «S ËJI
TOOXbrokchiteIÏ ïâ'^J?!}
DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES
des abonnés du « Gaulois »
Mmes A. de Becquincourt, a Nesle.
Comtesse de Bresson, à Dax.
Marquise de Chabannes, au château d'Ooostackcr.
De Greban, à Versailles.
Loir, au château du Val-Pineau.
Monteage, à Oursières.
Comtesse René de Reviers, à Fontainebleau.
Edile Piquer, à Vichy.
Baronne Saladin, au château de Baussancourt-
De Vouges de Chanteclair, ,t Royat.
MM. Maurice Brugnon, à Arc-les-Gray.
A. de Devise, au château de Salency.
Baron d'hsnoval, au château de Beauvoir.
De Fontcnay, au château de Vaux.
Commandant IIériot, à Plombières.
Baron M. de Hirsch, au château de Beauregard.
Comte Moussine-Pouschkine, à Berezna.
1. de La Porte, au château de l'Ansaudière.
RENTRÉES k PARIS
Mme la comtesse François de Franqueville.
M. II. de Maynard de La Claye.
PUBLICATIONS DE MARIAGES
au dimanche 9 juin 1895
M. Gabriel-Robert d'Oilliamsonj propriétaire, ci
Mlle Marguerite-Marie de Montricliard.
M. Charles-Marie Hastings, avocat, et Mlle Marie-
Clotilde de Jagos.
M. Frédéric-Charles Gastoude, architecte, et Mlle
Eugénie-Eliza Buet.
M. André-Godefroy.Haertel, capitaine du génie bre-
veté d'état-major, et Mlle Alice-Charlotte Vinit.
M. Jacob-Erncst Silva, docteur en médecine, et Mlle
Marcelle-Constance Schwob.
M. le général de brigade Moutz, commandeur de la
Légion d'honneur, et Mme Acloaque, née Marguerite
Tessier.
M. Joseph-Louis de la Ville de Beauge, fils du mar-
quis de la Ville de et Mlle Laure-Marie de
Blangy, fille du marquis de Blangy.
PROGRAMME DES SPECTACLES
DU LUNDI 10 JUIN 1895
THEATRES
OPERA, 8 h. »/». Tannhausor (M. Van Dyck, Mmoa
Rosé Çaron et Lola Beeth).
FRANÇAIS, 8 h. 1/2. L'Ami des femmes (II. Worms et
Mme Bartet).
OPERA-COMIQUE, 8 h. 1/2. Pris au Piège. Guernicâ
(M. Bouvet et Mme Lat'argue).
ODEON, 8 h. 1/4. Le Menteur. La Marquise. Ho-
race. t
GYMNASE. 8 h. 1/2. Les Demi-Vierâes (Mil. Mayer 0
Dumény, Mme Jane Hading).
NOUVEAUTES, 8 h. Chiquita. Hôtel du Libre-
Echange (MM. Germain, Colombey et Guyon).
VARIETES, 8 h. 1/4. Là Péricliole (MM. Baron,cïûy
et Mme Jeanne Granier).
PALAIS-ROYAL, 0 h. »/». Le Paradis (M. MilhoFët
Mlle Chcircl).
GAITE, 8 h. 1/2. -.• Le Grand Mogol (M. Fugèro et Mlle
PÔRTE-SAINT-MARTIN, La Dame de carroau
(M. Volny et Mme Lina Munte).
CHATELET, 8 h. 1/4. Cendrillon (M. Gobin et Mme Jj
Thibault).
AMBIGU-COMIQUE, 8 h. 1/4. La Famille Martial (M.
Ghelles et Mlle Suzanne Munte).
BOOFFl&ÔPÂRÎSIENS, 9 h. »/». La Dot do Brigitte
(,-Ni. Huguenot et Mme Simon-Girard).
THEATRE~DE LA REPUBLIQUE, 8 h. 1/2.-Le Droit des
Femmes. Jenny l'ouvrière.
cTÏJNYTslïrïTS- L es Deux NidsT– Los Petites" Brebis
DEJAZET, 8 hTl/4. L'Election Pouparel. 'TTÂirda
Paris.
SPECTACLES DIVERS
NOUVEAU-CIRQUE, 8 h. 1/2. -Pierrot Soldat. La Reine
de Bercy.
gIrQÏÏËTd'ETE, 8 h. Le Ballet Andalous, les Jon-
gleurs Japonais, les chevaux d'PIerzog3.
AMBASSADEURS, 8 h. l/2. Yvette Guilbert, Sulbac,
Brnnin, Plébins, Baldy, Mmes Duclerc, Polaire, etc.
ALCAZAR D'ETE, 8. Il. 1/2. Polin, Mathias, Raitcr,
Maurel, Mines Blach, Diamantine et la nouvelle Patti.
CASINO DE PARIS, 8 h. 1/2. Les Carmanclli, Les
lieras, Les Harlow, Miss Iinrtlcy (les Bengalis), etc.
TOUR EIFFEL. Ouverte do 10 heures du matin à 11
heures du soir. Grand restaurant an 1" étage. A 9
heure. théâtre Bodinier: Paris-Soleil.
GRAND JEU DE PELOTE BASQUE (Champ de Mare,
galerie Desaix). Ouvert gratuitement aux amateurs de
7 h. à l h. Assaut de 4 à 6 h. Jeudis et dimanches, grands
matchs, Entrée, 1 franc.
MUSEE GREVIN.– Lourdes; Cronstadt; la Loir; Fuller
les Pantomimes lumineusos. Orchestre des Tziganes.
EXPOSITION HIPPIQUE RUSSE (Champ de Mars, gale-
rie des Machines, gâterie de Trente-Mètres, dôme central,
jardin). Hippodrome, haras impériaux. Entrée: 1 fr,
P^Vl^IS-SPORTl'Chanips-Elysces). La pins vaste arèno
vélocipôdiijno du monde, piste do mille mètres. Ouvert de
9 h. à midi, de 2 h. a7 h. et de 9 h. à minuit. 5,r.dn Bcrri.
Rien ne vaut ia Benzine Collas
pour préserver des Mites les Vêtements.
CHOCOLAT PIHAN^rf.ZSÊ'Â'k
TONIQUE, RECONSTITUANT, SANS RIVAL
Rapport déposé à l'Académie de Médecine (Brochure frakco)
VX.IT2&BKX. 27. r. Croultbarbe. Puis. t'·· Pi' Flawn « Ir.SO
gle dans égorge la note qu'un instant il vou-
drait jeter dans l'universel concert.
.11 redescendait pensif la route de Clermont,,
quand d'un fiacre, croisé sans le voir, une voix
l'interpella
Que faites-vous donc sur la grand'route, de
si bonne heure, la tête basse et des fleurs à la
main ? Quelle apparition poétique 1
C'est vous, ma cousine
Et brusquement tiré des profondeurs de sa rê-
verie, vainement il cherchait une galanterie, une
fadeur quelconque pour la dame qu'il en savait
friande.
La baronne Duc-Ange, ouvrant la portière, lui
tendit la main.
Remontez avec moi un bout de chemin ma
femme de chambre ira sur le siège.
Non 1 je vous gênerais. Et puis l'on m'at-
tend à Clermont dès neuf heures.
Heureux mortel On vous gàte
Oh! c'est à l'usine Anthouard que je suis
attendu.
Il mentait, prenant au hasard le premier pré-
texte venu dans la peur d'un bavardage accapa-
reur qu'il appréciait parfois, mais qui, dans cet
instant, lui semblait odieusement importun. Ce-
pendant, un peu honteux de sa mauvaise grâce,
comme il voyait se rembrunir le front volon-
taire de la dame, accoutumée aux hommages et
exigeante d'égards v
Que ces roses vous fassent mes excuses
plus galamment que je ne saurais en ce moment
les tourner!
Et baisant la main de la baronne, il jeta, nott
sans regret, le bouquet suggestif de rêverie dans'
la voiture dont il referma la portière.
Si vous êtes de meilleure humeur, montez
demain dîner avec moi 1
Il allait refuser mais elle ajouta qu'il trouve-
rait chez elle Ladorant,
(A suivre) de
3
INFORMATIONS
LA TEMPiRATDRE
orages sont signalés dans le Midi. Un orage très vio-
lent a notajnnient éclaté à Bordeaux, où âes torrents
d'eau ont transformé les rues en rivière.
La -foudre est tombée sur l'hôtel de la Gironde que
so paratonnerre a préservé de tout dégât matériel.
,La foudre est tombée également sur l'hôtel des pos-
tés et télégraphes causant un léger incendie.
On signale d'autres orages à Lyon, à Biarritz, à
Cette, à Toulouse, etc.
A Paris, le thermomètre marquait hier matin 18a
et dans l'après-midi Le temps chaud avec ondées
orageuses va continuer.
Faits du joar
Le pi'éfet de police vient de rendre une ordon-
nance que la batellerie, on peut le dire, attendait
depuis Colbert.
Cette ordonnance, qui va faire grand bruit, ré-
glemente de la façon la plus libérale la naviga-
tion dans Paris, tout en aggravant les mesures
propres à éviter les accidents;
Tout d'abord, elle rend libres les avironniers
et la na;vigation de plaisance, .'prévoyant même
l'arrêt de tout mouvement commercial lors des
grandes fêtes du Rowing, et elle maintient les
dispositions rigoureuses qui atteignent les pas-
seurs d'eau et les loueurs d'embarcations, dont
se plaignent tant les familles.
Elle impose des cabinets et des porte-voix à
tous les bateaux à voyageurs et ne tolère plus la
manutention des essences et alcools que sur quel-
ques points où elle sera sans danger.
En outre, suivant le système anglais, toute li-
berté est donnée quant au nombre des mariniers
préposés à la garde ou à la conduite des bateaux.
Une historiette peu banale racontée par les
recueils techniques américains.
On vient de remonter à la surface du sol six
mules qui, depuis quatre ans sans interruption,
vivaient au fond d'une mine de houille de l'Illi-
nois, occupées à tirer des wagonnets. Pendant
ces quatre ans, elles n'avaient aperçu d'autre lu-
mière que celle des lampes Davy. Il faisait soleil
quand on les sortit
Saisies tout aussitôt d'un tremblement très
fort, elles fermèrent les yeux, aveuglées par l'é-
clat de la lumière, et gardèrent les yeux fermés
pour se rendre à leur écurie située deux kilo-
mètres de là.
Elles ne les rouvrirent qu'a la nuit en brayant
et en donnant des marques de vif contentement.
Peu à peu elles s'habituèrent au soleil, mais leur
appétit disparut il semblait que l'air et la lu-
mière leur tinssent lieu de nourriture.
Ppur les êtres habitués à l'alternance régulière
du jour et de la nuit, la lumière est un excitant
auquel ils sont faits. Mais ce n'est que dans des
cas identiques à celui des mules qu'on peut se
faire une idée plus juste de l'intensité de l'excita-
tiori.
Echo de Bouzey.
Les victimes de la douloureuse catastrophe de
Bouzey se plaignent très vivement des lenteurs
administratives qui retardent l'évaluation et la
répartition des secours.
Une pétition va même être adressée aux pou-
voirs publics par les habitants de Domèvre-sur-
Aviève.
Les sinistrés font remarquer que si les exper-
tises se prolongent encore, la mauvaise saison ar-
rivera et qu'il sera trop tard pour reconstruire
cette année. En ce cas, ou passeront-ils l'hiver ?
Sous le rude climat des Vosges, il est difficile
de laisser en décembre et janvier ces pauvres
gens dans des baraquements en planches ou
même dans des maisons inachevées et qui n'ont
pu sécher. Il y a là un danger auquel l'adminis-
tration doit parer sans retard 1
Les étudiants russes.
Diaprés une récente statistique, le nombre des
étudiants en Russie s'élevait à 14,619 en 1894,
sans compter 7,097 élèves des différentes écoles
polytechniques.
La moyenne est donc d'un étudiant sur 8,000
habitants on comprend facilement la campagne
ne mènent les journaux russes en faveur de
t'augment attendes universités.
-Des nouvelles de Honolulu lev juin annon-
cent la mort subite de; M. Verley, consul général
de France.
Nouvelles religieuses
Nons avons pris, hier, des nouvelles du R. P. Emo-
net, supérieur général des Pères du Saint-Esprit,
dont nous annoncions il y a quelques jours la grave
Lè vénérable supérieur va un peu mieux et les mé-
decins ne désespèrent pas absolument de le sauver;
cependant il ne reprend connaissance qu'à de rares
intervalles.et a toujours le côté gauche entièrement
paralysé.
Faits divers
L'ESCROQUERIE A L'ECU DE NAPLES
II y a un an, une fille Cousin, une enfant de la balle
que des bohémiens avaient formée de bonne heure
aux exercices de la prestidigitation, faisait la connais-
sance d'un jeunejaomme nommé Gigot, qui lui pro-
posa de laisser là sa jupe de ballerine et de s'enfuir
avec lui.
La jeune fille accepta à une condition, c'est que son
nouvel ami exécuterait avec elle tout un plan qui de-
vait les mener rapidement à la fortune.
Les deux associés achetaient à des changeurs des
écus de Naples dont la valeur est d'un peu plus de
deux francs. Ils se rendaient ensuite dans un maga-
sin où ils achetaient pour quelques sous de marchan-
dises.
La fille Cousin payait avecune pièce de dix francs,
et si, comme cela arrivait presque toujours, le cais-
sier avait la maleehance de rendre dans la monnaie
une pièce de cinq francs, l'ex-ballerine lui substituait
adroitement un écu de Naples.
Gigot avait pour mission de présenter la réclama-
tion. Il la formulait avec un aplomb imperturbable.
Le stratagème réussit si bien, qu'au bout d'un mois
les deux escrocs fréquentaient l'Opéra, et étaient de-
venus comte et comtesse.
Malheureusement pour eux, ils voulurent payer
avec un écu de Naples un grand restaurateur du bou-
levard, qui les fit arrêter.
LES CHEMINS DE FER DU SUD
M. Chassaiug, le comptable que M. Flory avait pris
extraordinairement pour l'aider dans la vérification
des livres de la Société des Chemins de fer du Sud et
que l'on croit être l'auteur des copies faites du rap-
port de l'experti copies livrées à plusieurs de nos con-
FEUILLETON DU « GAULOIS »
Du 10 JUIN 1895
''Mais sitôt bachelier, il avait compris toute la
duperie des diplômes pour ceux qui veulent ar-
river tout de suite. Un vieux professeur de des-
sin dont il était l'orgueil lui persuada qu'il tire-
rait son pain de ses crayons plus vite que de toute
autre chose, à condition de travailler ferme et
surtout d'acquérir de bonne heure ce qui lui
avait manqué, de l'audace et de l'entregent. Et
pour commencer, il lui recommanda de gagner
de suite Paris, le seul endroit de France où
sourde la fortune, pour les peintres plus que
pour personne. Mais cela, c'était l'impossible.
Laisser sa mère, quand de jour en jour s'appe-
santissait sur elle le poids de l'existence, quand,
les vieilles blessures de M. Daleski s'aggravant
de rhumatismes, les souffrances assombrissaient
encore son humeur 1
Alors il tâcha de donner, lui aussi, quelques
leçons de dessin en ville, quitte travailler la
peinture seulement à la maison, du mieux qu'il
pourrait, malheureusement sans direction suffi-
sante. L'intérieur n'était pas gai; mais sa mère
le consolait de tout par son charme et aussi par
son talent. Car, musicienne de premier ordre,
elle cultivait son art pour lui-même, dans l'in-
tervalle de ses leçons, et avait si bien initié son
fils aux divins secrets de la musique, qu'il en
eût fait sa carrière s'il eût consulté son goût plu-
tôt que son désir pratique de réussir. Mais son
maître lui avait répété souvent que les musi-
ciens vivaient les toits, tout près des oi-
frères, devait être entendu samedi par M. Bertulus,
juge d'instruction.
Il a, prié par lettre lé magistrat de bien vouloir sur-
seoir à son interrogatoire. M. Chassaing ne sera en-
tendu que lé 15 juin.
M. Albert Monniot, auteur d'un article paru le
juin dans la Libre Parole sur l'affaire des Chemins de
fer du Sud, article qui contenait des fragments du
rapport Flory, a refusé hier à M. Bertulus des ren-
seignements sur l'origine des documents qu'il a pu-
blies.. •̃
TENTATIVE D'EMPOISONNEMENT
On a arrêté hier, sous l'inculpation de tentative
d'empoisonnement, une femme de chambre Augus-
tine Ruffy, demeurant rue Dorian, et attachée au
service de Mme D.
Augustine, qui est âgée de vingt-neuf ans, en von-
lait mortellement à la cuisinière de la maison, Pau-
line Sax. Avant-hier soir, pendant que les deux
femmes prenaient leur dîner à l'office, la cuisinière
s'absenta quelques instants.
La femme de chambre en profita pour jeter dans la
bouteille de vin une forte dose de sulfate de cuivre.
Quand Pauline Sax revint, elle trouva une telle amer-
tume au liquide qu'elle en but à peine une goutte et
jeta le contenu de son verre.
Augustine voulut alors prendre la bouteille et en
jeter le contenu par la fenêtre. Cette sollicitude parut
étrange à la cuisinière qui garda la bouteille et la
porta hier matin au commissariat de police voisin.
Augustine Ruffy a fait des aveu-- complets.
EXPLOSION RUE DE LA TRÉMOÏLLE
Une explosion s'est produite, hier, chez M. Broca,
pharmacien, 13, rue de la 'l'rémoïlle.
Un aide du pharmacien ayant voulu fabriquer des
feux de Bengale pour une fête de famille, fit éclater
dans le mortier la poudre qu'il maniait.
L'imprudent a été blessé au visage et aux mains.
Des glaces, des bocaux ont été brisés par l'explosion
et les dégâts matériels sont assez importants.
Léon Brésil
Nous rappelons à nos abonnés que toute de-
mande de changement ct'adresse doit être ac-
compagnée d'une des dernières bande du jour-
nal et de 60 centimes en timbres-poste, et adres-
sés exclusivement à M. l'administrateur.
LES VOITURES SANS CHEVAUX
Le comité de la course des voitures automobi-
les avait reçu adhésions des concurrents de la
vapeur et du pétrole. Ceux-ci étaient convoqués
hier à la galerie Rapp où se tient l'exposition de
ces véhicules,
L'affluence continue des visiteurs prouve l'in-
térêt que le public porte à cette tentative dont M.
le comte de Dion et le baron de Zuylen ont été les
promoteurs..
Le comité a reçu la visite de MM. Stanislas
Fadda, Emile Borzini et Dante Ferraris, ingé-
nieurs délégués par le comité de l'exposition de
vélôcipédie et de voitures automobiles qui vient
de fermer ses portes à Turin après une course de
voitures mécaniques de Turin à Asti et retour
(120 kilomètres) qui a splendidement réussi.
On a procédé ensuite au tirage au sort des nu-
méros de départ à attribuer aux divers véhi-
cules.
En voici les résultats
Première catégorie. 1 Peugeot, 2 de Dion et
Bouton, 3 Peugeot, 4 Vacheron, 5 Roger, 6 Pan-
hard et Levassor, 7 Le Brun et Duval, 8 Bollée,
9 Bagard, 10 Lepape, 11 Peugeot, 12 Panhard et
Levassor, 13 docteur Loisel, 14 Société Decau-
ville, 15 Serpollet, 16 Serpollet, 17 Gautier et
Weherlé, 18 Gautier, 19 Panhard et Levassor, 20
Roger, 21 Michelin, 23 Jeantaud, 23 de Dion et
Bouton, 24 Vincke et Delmer, 25 Panhard et Le-
vassor, 26 Delannoy.
Deuxième catégorie 1 Duncan, Suberbie et
Ce, 2 Millet, 3 Briest frères, 4 docteur Marc Lé-
tang.
Le départ, qui devait avoir lieu dela place de
la Concorde, a été reporté l'Arc de Triomphe
il est resté fixé à demain mardi, neuf heures et
demie.
M. Félix Faure, accompagné du ministre des
travaux publics, doit y assister.
Maurice Chérié
EN PROVINCE
COURSES DE TAUREAUX
BORDEAUX. Malgré les récentes instructions
ministérielles, deux taureaux ont été mis à mort aux
arènes de Canderan, en présence de huit mille spec-
tateurs.
ÉPOUVANTABLE ACCIDENT
CHAMBËRY. Le gendarme Billaud revenait avec
un de ses camarades d'une tournée dans la commune
des Déserts, lorsqu'arrivé près du tunnel de Saint-
Jean-d'Arvey, et à un détour du chemin qui sur-
plombe un ravin à pic, son cheval, effraye, fit un
écart et le projeta violemment il. terre.
La route n'ayant point en cet endroit, cependant
des plus dangereux, de garde-fou, le malheureux
Billaud fut lancé dans le vide de plus de cinquante
mètres de hauteur et alla tomber dans lé torrent de
la Doria.
Son camarade alla immédiatement chercher du se-
cours au village de Leysse pendant qu'on prévenait
le colonel, à Chambéry, de courageux villageois re-
montaient le lit du torrent sur une longueur d'un
kilomètre au moins, et lorsqu'on arriva près du corps
du malheureux Billaud, on constata qu'il avait cessé
de vivre depuis longtemps la mort avait dît être ins-
tantanée.
Le cadavre a été rapporté à la caserne de gendar-
meriè sur une voiture de la manufacture de papiers.
CHUTE DE CHEVAL
DINAN. M. Bacciochi, maréchal dos logis chef
au 13e hussards, vient de faire une grave chute de
cheval dans une promenade à cheval, en compagnie,
du côté du terrain de manœuvre. Il a même reçu un
dangereux coup de pied au crâne. On espéré inan-
moins le sauver.
Ce sympathique sous-officier est le neveu de feu M.
Félix Bacciochi, chambellan de l'empereur Napo-
poléon III, surintendant des théâtres impériaux, sé-
nateur et grand-officier de la Légion d'honneur.
50,000 KILOS DE FRAISES
SAINT-MALO, Mercredi dernier, un train traî-
nait à sa suite douze wagons chargés de fraises, ve-
nant de Brest et. dû Landernau, douze wagons, c'est-
à-dire environ 50,000 kilos.
Ces fraises, enfermées dans de coquets petits pa-
niers, aussitôt déchargées, étaient transportées à bord
seaux, tandis que des quartiers entiers n'étaient
formés que d'hôtels de peintres, dans ce Paris loin
duquel il rongeait son frein.
Un coup du sort, qui aurait dû relâcher sa
chaîne, ne fit au contraire que la resserrer. Un
ukase impérial rendit un beau jour aux émigrés
polonais leurs biens confisqués ou du moins des
indemnités considérables. C'eût été pour les Da-
leski l'immédiate fortune sans des procès avec
des collatéraux qui achevèrent d'aigrir l'ancien
insurgé, l'empêchèrent de jouir de l'adoucisse-
ment inespéré de sa gene, et finirent même par
altérer gravement sa santé. La nécessité de ga-
gner son pain cessait pour Laurent; mais l'im-
possibilité de gagner Paris et l'Ecole des beaux-
arts ne fit que s'accentuer davantage. L'état du
père ne lui permettant pas un retour en Pologne,
ce fut le fils qui dut aller disputer sur place les
lambeaux de l'héritage rendu. Il réussit à peu
près, liquida les terres sans trop de désavan-
tage mais, rentrant Clermont, ce fut à un
mourant incapable d'en jouir qu'il rapporta la
fortune. Il eut du moins la douceur d'entourer le
veuvage de sa mère de bien-être et de confort aux
lieux mêmes où si longtemps elle avait peiné.
Avec un revenu de près-de quinze mille francs,
elle cessa naturellement de donner des leçons,
sauf à sa petite voisine Gilberte, qu'elle avait
prise en affection pour sa gentillesse et pour le
talent qu'elle annonçait. Mme Daleski ne voulut
point quitter la vieille demeure où tous ses sou-
venirs avaient jeté tant de racines ;1 mais, pour
son fils,elle améliora l'installation, et.louant l'ap-
partement voisin, elle put transformer en un ate-
lier les quatre petites pièces qui formaient autre-
fois tout son logement.
Et, comme du meilleur temps de sa vie, Lau-
rent se souvenait de cette année d'intimité à
deux, année unique, car la vaillante femme,
usée par l'eftort courageux et continu d'une vie
entière, ne survécut guère à l'homme qui,vivant,
lui avait arraché bien des illusions, mais qui,
mort, avait reconquis dans ses souvenirs tout
l'initial prestige.
Aussi, comme la vingt-cinquième année, celle
dont la fuite, a dit Byron, est l'unique malheur
dont on ne se puisse consoler, comme l'année
bénie lui avait alors paru sombre et morne, dans
la tristesse, de son isolement i La fortune même.
qui tard venue aurait dû sembler plus apprécia-
du vapeur partant le soir même pour Southampton,
où elles arrivaient jeudi matin pour être réparties
immédiatement sur les marchés.
De telle sorte que les fraises cueillies mercredi ma-
tin sur la côte du Finistère allaient orner et parfü-
mer, jeudi à midi, les tables des riches familles an-
CRÉATION D'UN POSTE DE TORPILLEURS
SAINT-SERVAN. L'amiral Dieulouard,directcur
des défenses sous-marines, après avoir fait à Brest
l'essai de forcer l'entrée de la rade, est venu hier à
Saint-Servan, visiter le port militaire.
Il était accompagné de deux capitaines de vaisseau.
Ils ont examiné particulièrement les hangars de re-
fuge destinés aux torpilleurs de la défense mobile,et
les établissements rudimentajres établis par l'amiral
Aube, il y a quelque dix ans,pour assurer la défense
dés côtes dans ce secteur mari.time,comme simple sta-
tion.
Ces officiers ont pour mission de,s'assurer s'il se-
rait possible d'établir à Saint-Servan, près du port
Saint-Père, un poste complet et important de torpil-
leurs, avec les appontements, matériel, de. rechange,
munitions de ravitaillement, torpilleurs de dépôt.etc,
ainsi que le demandait récemment à la Chambre,
M. Demalvillain, armateur, député-maire de Saint-
Servan.
Ce port, sûr tout au fond de la baie due Saint-Malo
età l'embouchure de la Rance.a trop d'importance an
cas de guerre maritime pour que le département de
la marine ne donne pas suite à la création de l'impor-
tant poste de torpilleurs projeté à Saint-Servan.
Paul Bartel
Teint idéal au moyen du Duvet de Ninon, seule
poudre de riz recommandée par feu le savant docteur
Constantin James. (Parfumerie Ninon, 31, rue du
4-Septembre.)
Courrier des Spectacles
Aujourd'hui, la Comédie-Française, à une heure et de-
miede l'après-midi, répétition générale l'Amiral, co-
médie en deux actes,en vers,doM.Jacques Normand;
Conte de Noël, pièce en un acte, en vers, de M. Mau-
rice Bouchor; Fidèle! comédie en un acte, de M.
Pierre Wolf.
M. Coquelin a interjeté appel du jugement qui l'a
condamné. Notification de l'appel a été faite il y a six
ou sept jours.
MM. Michel Carré et Paul Collin doivent lire pro-
chainement à M. Carvalho' un opéra-féerie, en trois
actes et quatre tableaux, dont la musique a été écrite
cet hiver, à la villa Médicis, par M. Charles Silver,
prix de Rome, élève de M. Massenet. Titre de l'ou-
vrage la Belle au bois -dormant.
Rappelons que Mme Augusta Holmes compose aussi
un opéra de sa façon sur le même sujet, que NI. Alix
Fournier, le compositeur de Slratonice, a depuis
longtemps une partition entièrement achevée sur la
Belle au bois dormant, et que M. Massenet, d'accord
avec 1\1. Carvalho, écrit de son côté une partition sur
un autre conte de fée Candnllon, qui doit servir au
spectacle de réouverture de la nouvelle salle Favart.
Le livret de cette dernière œuvre a été mis au point
par M. Henri Cain.
Les concours publics de fin d'année, au Conserva-
toire, viennent d'être fixés de la façon suivant
Jeudi 18 juillet contrebasse, violoncelle.
Vendredi 19 chant (hommes).
Samedi 20, chant (femmes).
Lundi harpe,.piano (hommes).
Mardi 23 opéra comique.
Mercredi tragédie, comédie.
Jeudi 25 piano (femmes).
Vendredi 26 opéra.
Samedi 27 violon.
Lundi 29 Flûte, hautbois, clarinette, basson.
Mardi 30 cor. cornet à pistons, trompette, trom-
bone.
On nous prie. d'insérer la lettre suivante
Monsieur,
A la suite d'une réunion préparatoire à laquelle assistaient
plusieurs des directeurs des principaux théâtres de Paris, y
compris M. Georges Berry, depaté, au sujet de l'impôt du
droit des pauvres, il a été décidé qu'une réunion plénièro
aurait lieu mercredi prochain 12 juin, à quatre heures pré-
cises, au foyer de l'Olympia, sous la présidence de M. Geor-
Les directeurs présents prient instamment leurs confrè-
res d'assister à cette seconde réunion.
Pour les directeurs
Le secrétaire de la réunion,
Pabisot.
Cette question du mode à employer pour la percep-
tion du droit des pauvres nous, paraît devoir faire
couler beaucoup d'encre. M. Charles Laurent, dans
le Jour, lui a consacré un long et judicieiix article,
duquel nous détachons les quelques lignes suivantes
qui nous révèlent un procédé assez topique
Pourquoi n'inventerait-on pas, pourquoi n'emploierait-on
pas, à côtè des timbres-poste pour les correspondances et
des timbres-quittance pour les affaires, le timbre-spectacle
pour.le droit des pauvres? De quoi s'agit-il, au fond? De
faire la part des malheureux et de la prélovor nettement
sur la bourse des heureux, sans revenir l'institution con-
damnée du double guichet. Eh bien supposez que la bum-
liste du théâtre appliqua sur le coupon qu'elle délivre et
qu'on lui paie un timbre do fabrication spéciale, dont elle
recevra le prix, en titême temps que celui de la place, et
dont l'administration théâtrale, aura dil faire préalablement
l'acquisition. N'est-il pas évident que l'Assistance n'y perdra
rien, que ses frais do surveillance et do perceplion seront
môme considérablement réduits,, sinon supprimés?
veur » doivent paycrcomme les autres le droit des pauvres.
Pour ma part, je serais assez d'avis qu'il en fut ainsi, et
vous voyez, du coup, combien augmenteraient les recettes
des hôpitaux
Tout cela est absolument raisonnable. Mais la rai-
son ne l'emporte pas toujours en France sur lè rou-
tine.
PROVINCE ET ÉTRANGER
Le théâtre de Covent-Garden a donné, avant-hier
soir, la première représentation d'un opéra, Harold,
musique du compositeur écossais Cowen, dont les
paroles ont été écrites par l'ambassadeur d'Angle-
On écrit de Londres
« Mme Georgina Weldon, la cantatrice dont on n'a
pas oublié les interminables procès contre Gbunod.vient
d'éprouver le besoin de faire de nouveau parler d'elle
en justice. Elle a déposé une 'plainte contre le sténo-
graphe chargé de recueillir ses improvisations musi-
cales, M. George Faithful, qu'elle accuse de lui avoir
dérobé une certaine quantité de meubles et de manus-
crits. Le jeune homme a soutenu, vendredi matin,
devant le coroner chargé de l'enquête, qu'il devait ces
objets à la générosité de l'irascible femme, et il faut
croire qu'il est arrivé à le prouver, car le magistrat
a refusé de délivrer à Mme Georgina Weldon l'auto-
risation de poursuivre devant le banc de la Reine. »
On signale de Londres un curieux procès qui va
être intenté à la célèbre miss Cissie Loftus, tout ré-
cemment revenue. d'Amérique.
bie, n'avait-elle pas empoisonné pour lui jusqu'à
ses bienfaits ? A vingt-cinq ans, il arrivait déjà
trop tard à Paris, trop tard pour emboîter la fi-
lière en-sorte que les jeunes peintres retour de
la villa Médicis le considérèrent de l'œil dont les
officiers regardent le camarade sorti du rang. Or,
l'éhontée réclame et l'improbité professionnelle
l'écartèrent précisément des ateliers où peut-être
il eût trouvé le meilleur accueil. Provincial et
sans guide, il commit la maladresse de se parer
un peu de l'aisance récente et, en ce milieu, ex-
1 ceptionnelle, Imprudemment il ouvrit sa bourse
à de nouveaux amis qui en abusèrent, l'obligè-
rent bientôt à en resserrer les cordons en s'atti-
rant leur malveillance. On se. libéra de recon-
naissance importune en le faisant, de bonne foi
peut-être, passer pour plus riche qu'il n'était.
Un peu déçu de ces quelques écoles, faites par-
mi les rapins, il avait alors commis la faute su-
prême de se montrer quelquefois dans le monde
avant d'avoir assuré les bases de sa situation ar-
tistique. Une cousine éloignée de sa mère, qui ne
redoutait que ses parents encore pauvres, avait
bien voulu l'admettre dans son salon, dont dix
années d'intrigues et d'application avaient fait
un centre de quelque importance. Un instant,
même, la baronne Duc- Ange n'avait-elle pas voulu
le marier ? Lui s'était laissé faire et dans l'écœu-
rement des ordinaires débauches, dans la tris-
tesse de la garçonnière déserte, il avait même
consciencieusement travaillé à se monter l'ima-
gination sur cette demoiselle qu'un moment il
crut aimer. Il l'avait échappé belle, et, la- rencon-
trant plus tard, aigrelette et sèche, dans quelques
salons, il avait été tenté de la remercier de l'a-
voir planté là, malgré la bague 'donnée, à la suite
.d'un petit héritage qui avait fait surgir des pré-
tendants plus flatteurs. De l'aventure, il n'avait
gardé rancune qu'à lui-même, et, tremblant à
l'idée de ce que sa vie eût pu être, il s'était pro-
mis de ne jamais plusse mentir à lui-même.
Ayant, durant le temps où il frottait le parquet
des salons, quelque peu négligé les ateliers, il s'a-
perçut en y retournant que la pierre de Vin pace
artistique, la mortelle épithète d'amateur, était
désormais accolée à son nom. La politesse mon-
daine aidant, il eût pu s'illusionner mais une
première expérience lui en ayant fait passer le
goût, il préféra lutter. Et six années s'étaient
alors écoulées en des efforts obscurs, sans parve-
Cette jeune femme, qui a épousé, il y a quelques
mois, le fils du leader du parti nationaliste irlandais,
M. Justin Huntly Mac Oarthy, naguère membre du
Parlement et bien connu lui-même dans le monde
des lettres, est engagée depuis peu au Palace Theatre
pour y faire l'imitation des principales artistes en re-
présentation à Londres pendant la saison. Les direc-
teurs des autres théâtres se sont syndiqués et pré-
tendent interdire à miss Cissie Loftus, comme à
son directeur, de poursuivre la série de ces « repro-
ductions n. Il déplaît au directeur du Daly's Théâtre
de voir imiter Mme Sarah Bernhardt dans Gismonda
et aux directeurs de l'Empire d'entendre parodier
avec succès Mme Yvette Gutlbert que, dernièrement,
ils faisaient venir a grands frais de Paris.
Bien que ces imitations ne présentent aucun carac-
tère désobligeant pour les artistes qui en sont l'objet,
il est à prévoir que l'administration du Palace Thea-
tre perdra son procès.
Les honneurs rendus par le Danemark à son com-
positeur Hartmann, à propos de son 99c anniversaire,
ont pris les proportions d'une fête nationale. Les mo-
numents publics de Copenhague étaient pavoises. Le
vieux Roi, entouré de ses fils et accompagné de sa
cour, s'est rendu chez le vénérable maître pour lui
offrir ses félicitations, et il l'a décoré de la Croix de
son ordre toute constellée de diamants.
Hartmann, malgré ses 90 ans accomplis, conserve
la vigueur et a la physionomie d'un sexagénaire.
Tous les matins, il prend une douche froide, et, avant
̃•. le dîner, il fait, chaque jour, une heure de gymnas-
tique. Il n'a pas cessé de donner des leçons au Con-"
servatoire de Copenhague, et il joue parfois encore
de l'orgue Notre-Dame. Il compose même, et l'inspi-
ration chez lui est tout à fait extraordinaire.
Depuis Orlando de Lassus, c'est l'unique composi-
teur qui ait atteint l'âge de 90 ans, car Auber lui-
même, souvent cité pour son grand âge, n'avait que
89 ans, lorsqu'il mourut en 18ïi.
Le théâtre ducal de Brunswick prépare cinq
grands concerts, dont l'un est réserve au Requiem
de Berlioz, qui sera chanté par 670 artistes des deux
sexes.
A Brunswick également commencera après-demain
la fête annuelle de l'Association générale des' musi-
ciens allemands, et là encore hommage sera rendu à
Berlioz, dont on exécutera Nuits d'été.
Le prince Léopold, régent de Bavière, a nommé
surintendant des théâtres royaux l'acteur Possart
qui appartient depuis de longues années au théâtre
royal de Munich et qui est très populaire. C'est la
première fois en Allemagne que ce poste important
est confié à un artiste.
Au moment d'entrer dans ses démêlés judiciaires,
Oscar Wilde venait de terminer une comédie inti-
tulée Amis. L'acteur italien Ermete Zaccone vient
d'acquérir le droit de représentation de cet ouvrage
et le jouera à Milan au commencement de la saison
prochaine.
Le Casino de Paris ferme aujourd'hui ses portes
pour sa clôture, annuelle.
La réouverture aura lieu en septembre.
SPECTACLES DIVERS
Soirée littéraire et musicale des plus réussies, hier,
la salle de la Rampe, où M. Louis Castanié d'An-
glars a interprété avec beaucoup de brio une pic-
cette, Premier chagrin, dont il est l'auteur. Mlle
Lara, de la Porte-Saint-Martin, s'est également fait
applaudir dans la charmante comédie, Eux, de M.
Maurice Donnay, et M. Corin, qui lui donnait la ré-
plique, n'a pas obtenu un moins vif succès.
-Alors que la plupart des grands établissements de
Paris font coïncider la clôture de leurs représenta-
tions avec la journée du Grand Prix, le Nouveau-
Cirque tient bon, grâce à son excellent programme
il est probable qu'il ne fermera pas ses portes avant
la fin du mois.
-Les places font prime, c'est le cas de le dire, en ce
moment aux Ambassadeurs, où triomphe Yvette
Guilbert; et si l'on n'a pas pris la précaution de rete-
nir ses places deux ou trois jours à l'avance, on ris-
que de ne pas trouver, le soir venu, le moindre petit
coin disponible.
Mlles Stanley, Le Bailly, Lilly Baroutchy, Maud
Rodgers, dont nous avons dit hier le succès obtenu
pour leur début devant la brillante chambrée de sa-
medi au Cirque d'Eté, paraissent tous les soirs, de
dix heures à onze heures.
Nicolet
COURSES A AUTEUIL
Lundi 10 juin
Les courses commenceront à deux heures.
Nos prévisions
Prix Reugny. Préféré Ledat.
Prix des Bruyères. Pépita.
Prix de Chanceaux. Finnoise,
Prtx des filleuls. Milligramme.
Prix Richccrd Hennessy. Fop.
Prix Magenta. Hernani.
COURSES A LONGCHAMPS
Dimanche 9 juin
(Résultats)
L'inspection des cracks du Grand Prix n'impres-
sionnait pas outre mesure cette année il n'y avait ni
un Matchbox, ni un Dolma-Bagtché.
Le grand favori Omnium II était if peu près le
même cheval que nous avions vu dans le Derby, un
peu plus sec toutefois. Cet Omnium II est un cheval
assez bizarre, fait en coupde hache, léger, trop léger
mais avec une bonne action rappelant un peu celle de
llMelchior dans son année de trois ans.
Les deux chevaux du baron de Schickler étaient
toujours aussi plaisants; cependant Le Sagittaire
avait moins bonne physionomie que le jour du Derby.
Cherbourg paraissait tout à fait bien sans avoir
la silhouette d'un grand cheval, c'était peut-être le
plus complet de tout le lot.
Roitelet et Arioviste nous' ont semblé un peu bas
de condition. Le lot de M. Menier attirait assez l'at-
tention, Balta et surtout Balsamo, étaient amenés
dans une condition irréprochable.
De Nébuleux et de Gondolier nous ne dirons pas
grand chose, ces chevaux étaient bien amenés mais
quelle prétention pouvaient-ils avoir dans cette so-
ciété
Kasbah était assez mouillée et nous a plu beaucoup
moins qu'à Chantilly. Andrée est restée la jolie ju-
ment que nous avions souvent admirée, mais rien de
plus. Enfin, à l'inspection des chevaux anglais, on
devait préférer KirkconneLqui est un joli cheval, avec
l'épaule un peu droite, l'arrière-main peu puissante,
en somme ne faisant pas du tout l'impression d'un
crack.
Dès le premier signal, les chevaux sont partis, et
Maugiron a fait le jeu excessivement vite, le pe-
loton restait assez compact, Omnium tenant la tête
du second lot, avec Le Justicier,. à cinquante lon-
gueurs derrière. L'ordre est resté le même tout le
parcours. Mais à trois cents mètres de l'arrivée, les
deux Schickler apparaissaient en tête, suivis de
Cherbourg. Omnium était déjà battu, la course
nir à faire percer une œuvre dans la foule des
cinq mille toiles que dévorent chaque printemps
les grandes expositions, sans compter les peti-
tes.
Dans ces dernières il avait peut-être un peu
moins mal réussi. Une série d'illustrations pour un
roman célèbre lui valut quelque embryon de no-
toriété, et le décida à glaner quelques fleurs sur
les chemins de traverse de l'art, puisqu'on ne lui
en laissait point sur la grand'route. Un jour, pro-
fitant d'une commande que le célèbre Angérit lui
avait passée dans un moment de surcharge, n'a-
vait-il pas eu la joie de voir briller sur tous le s
murs de Paris une affiche dont le succès, en lui
aliénant à tout jamais, par exemple, la bienveil-
lance de celui qui lui avait laissé cette aubaine,
le mit presque en vedette durant quelques mois 1
A ce succès était due cette commande de Mme
Anthouard qu'il avait fini par accepter, non sans
hésitation car se lancer dans l'affiche Pourquoi
'pas tout de suite peintre d'enseignes ou en bâti-
ments ? Et cependant, ne valait-il pas mieux être
des premiers dans une bourgade qu'en ville perdu
dans la foule? Il avait eu peur de manquer l'oc-
casion, qui ne passe jamais deux fois, et qu'en
tant de choses il avait toujours laissé s'échapper.
Parmi l'amertume de ces réflexions, le som-
meil attendu ne venait toujours pas. Une impa-
tience le prit de piétiner ainsi jusqu'au jour, et,
dès les premières lueurs de l'aube, avec sa pipe
et son bâton, il sortit sans bruit pour gagner la
campagne.
Machinalement, à travers les rues encore dé-
sertes, il était remonté vers Royat.
Tout y dormait encore, et la splendeur du jour
naquit pour lui tout seul, accoudé à la terrasse
du grand hôtel comme au balcon d'un théâtre et
penché sur l'éternelle magnificence, du spectacle
de la nature en éveil comme pour lui demander
conseil et réconfort.
Il savait pourtant la nature aussi avare de con-
solations que prodigue de sa beauté. Ce n'était
pas de ce jour qu'il avait senti l'insulte de cette
inépuisable jeunesse pour ceux qui passent et se
sentent passer,
« Avant vous j'étais belle, et toujours parfumée.» »
Belle ? Avant qu'il y eût des yeux pour con-
templer sa beauté, des narines pour aspirer ses
parfums? Et l'immortel sophisme qu'enfanta
DERNIÈRE HEURE
L'raSïïRRECIIOil CUBAINE
New- York, 9 JUIN. Un journal de Jackson-
ville affirme d'une façon positive que la goélette
britannique Mary-Jane, conduite par un remor-
queur, a quitté les eaux de Key-West, mercredi
passé, à destination de Cuba, où elle a transporté
280 flibustiers armés qui, d'après une autre in-
formation, auraient été débarqués.
LE EVORUSTÉRE OTTOMAN
Constantinople, 9 JUIN. La nomination du
ministre des affaires étrangères au poste dê grand-
vizir ne modifie en rien 'attribution'des autres
portefeuilles, dont les titulaires restent tous en
fonctions.
Le maintien du ministre des finances, Nasif-
Pacha, qui dirige avec une' si grande sagesse, de-
puis quatre ans, les finances turques, ne peut
être accueilli qu'avec satisfaction par.les porteurs
de titres ottomans.
L'arrivée de Turhan'-Pacha aux affaires étran-
gères est significative.
Turhan-Pacha, ancien ambassadeur à Madrid
et tout dernièrement président dé la commission
des réformes pour l'Arménie, est 'un diplomate
éclairé, homme de tact et de progrès.
Sa nomination indique clairement l'intention
formelle du Sultan d'agir d'accord avec le con-
cert européen,
Le décret nommant Saïd-Pacha, grand vizir,
dit que le nouveau ministre est nommé pour éla-
borer' les mesures propres à améliorer la si-
tuation de tous les sujets du Sultan, sans dits-
tinction.
HORRIBLE MORT
M. Félix Raimbaud, ouvrier bijoutier, demeu-
rant 38, rue du Rocher, est tombé du train qui le
ramenait de Suresnes à Paris, et a été écrasé par
un.train venant en sens inverse. M. Raimbaud
a été littéralement broyé, sous les yeux de sa
femme et de son frère.
0
semblait circonscrite entre ces trois chevaux, lorsque
Andrée, habilement ménagée par Barlen, survenait
dans un rush formidable, et dépassait successive-
ment Le Sagittaire puis Cherbourg, pour venir ga-
gner de deux longueurs.
Les chevaux anglais n'ont pas figuré un instant
dans la course, et il est probable que le résultat d'hier
sera quelquefois interverti cette année, comme il ar-
rive dans les années médiocres.
La production de Retreat s'annonçait vraiment as-;
sez bonne M. Blanc doit regretter d'avoir pris la dé-
termination de s'en séparer.
Les autres courses se sont -.courues au milieu de
l'indifférence générale.
Le prix à réclamer a été pour Nostalgie, au baron
de Rothschild, un peu déclassée.
Le prix d'Ispahan a été pour Honneur.
Le handicap a été mené tres vite par Ambroisie à
la distance, Roncevaux s'est détaché et a gagné mal-
gré les efforts de Moulât.
Stanislas avait déià battu Mouliriois à poids égal
sur la même distance. Sa victoire était donc assez
probable. Enfin, dans le prix du duc d'Aoste, Bois-
sière a battu de loin Brocatelle.
DÉTAILS
Prix d'Armenonville (4,000 fr., 2,000 mètres)
Nostalgie, 9/4 (Bell), au baron de Rothschild, 1
Andromède, 6/1 (Davidson), 2 Excepté, 3/1 (llad-
ge), 3.
Non placés Opérette, Bajazet, Saint-Vigor.
Gagné de deux longueurs le troisième une en-
colure.
Pari mutuel à 10 il'. le, 3i fr. 50 et 24 fr. placé
?J>, 35 fr. 50.
Prix d'Ispahan (10,000 fr., 2,2A0 mètres)
Honneur, 4/1 (Brown), à M. Marghiloman, 1 ;.Qué-
lus, 7/2 (Crickmere), 2 Capulet 5/4, (Jones), 3.
Non placé Alizé.
Gagné d'une longueur et demie le troisième à une
longueur et demie.
Pari mutuel ier, 44 fr. 50 et 21 fr. 50 placé
22 fr. 50.
Prix de Oastries (8,000 fr., 3,000-mètres) :•
Roncovaux, 7/1 (Brookbanks), à M. Achille Fould, 1
Moulât, 7/1 (Dodd), 2 Calvados, 6/1 (Brown), S.
Non placés Canigou, Praline,. Excuse, Gingem-
bre, Le Cher, Charleval, Red-Fire, Canari, Péruvien,
Virgile II, Florac, Ambroisie.
Gagné d'une longueur le troisième à six longueurs.
Pari mutuel 1cr, 100 fr. 50 et 36 fr. 50 place 2",
38 fr.; 3c, 38 fr.
Grand Prix de Paris (200,000 francs, 3,000 mè-
tres)
Andrée, 20/1 (Barlen), à nI. Eclmond Blanc, 1
Cherbourg, 8/1 (Bridgeland), 2; Le Sagittaire, 12/1
(French), 3.
Non placés Roitelet, Le Justicier, Maugiron, Sal-
samo, Arioviste, Gondolier, Balta, Omnium II, Nébu-
leux, Kirkconnel, Solaro, Newsmonger, Kasbah.
Gagné de deux longueurs le troisième à deux lon-
gueurs et demie.
Pari mutuel 1er 177 fr. 50 et 62 fr. 50 placé
25 fr.; 85 fr.
Prix Vaublanc (6,000 fr., N,.200 mètres)
Stanislas, 7/4 (Dodge), à M. Jacques Hennessy, 1
Banquo, 3/1 (Crickmere), 2; Fructidor II, 14/1
(Brown), 3.
Non placé Moulinois.
Gagné de trois quarts de longueurs le troisième à
deux longueurs et demie.
Pari mutuel: 1er 24 fr. 50 et 15 fr. placé;
2e,19fr.
Prix dzc duc d'Aosle (7,000 fr, 2,100 mètres)
Boissière, 5/4 (E. Watkins), à M. Ch. Barthola-
mew), 1 Brocatelle, 4/6 (Dodge), 2.
Gagné facilement.
Pari mutuel 1er, fr.
Fontangy
SPORT VÊLOCÏPÉDIQUE
Nos sportsmen les plus en vue délaissent de temps
à autre le cheval pour s'entraîner a bicyclette. Quel-
ques-uns d'entre eux, membres du Polo-Club et du
cercle de l'ile de Puteaux, viennent de courir un match
par équipes autour de Longchamps. Le parcours com-
portait 4 tours soit 14 kil. 500. L'arrivée a eu lieu
dans l'ordre suivant
1 Drosso, en 30' 25" (Polo) 2 de Bellet (Puteaux)
3 C. de Condamo (Puteaux) 4 La Chapelle (Puteaux);
5 Goldschmidt (Puteaux) 6 G. de Condamo (Pu-
teaux).
Ont abandonné MM. de Biré, de Poix, Madré et La
Redorte, tous quatre membres du Polo..
Platon, que Kant renouvela et qui trouble si pro-
fondément tant d'intelligences contemporaines,
monta de nouveau à son esprit en même temps
qu'à son front les brumes du matin. Mais déjà
chez lui la réflexion était victorieuse du spécieux
et consolant mirage, et le bon sens auvergnat,
dominant le rêve slave, lui imposait l'extérieure
réalité de ce qui brillerait encore, qui brillerait
toujours quand lui ne serait plus, de cette nature
dont pas une goutte de rosée n'est une larme. Et
les vers sublimes et déchirants résonnaient à son
oreille.
Avant vous j'étais belle et toujours parfumée
J'abandonnais au vent mes cheveux tout entiers,
Je suivais dans les cieux ma route accoutumée
Sur l'axe harmonieux des divins balanciers;
Après vous, traversant l'espace où tout s'élance,
J'irai seule et sereine en un chaste silence
Et fendrai l'air du front et de mes seins ailiers.
Avec Vigny, il voyait
Notre sang dans son onde, et nos morts sous son herbe,
et comprenait qu'il faut aimer
Ce que jamais on ne'verra deux fois.
Dépassant encore l'idée du poète, pourquoi ne
pas aimer, alors, les roses grimpantes de la ter-
rasse qui montaient jusqu'à la balustrade où il
rêvait accoudé ? Il en -cueillit une, puis sentit, en
la respirant, comme un remords de n'avoir pas
respecté sur sa tige la brièveté de sa vie. Riant
de lui-même il reprit sa promenade, et dans sa
main la fleur, sans colère à présent, lui souriait.
Après tout, de quoi se plaindrait-elle ? Elle avait
fleuri-, jeté son parfum, puis cédé sa place à d'au-
tres, presque pareilles, qui allaient s'ouvrir le
sort le meilleur encore que chacun puisse espé-
rer. En demandait-il davantage pour lui-même ?
Que son âme et son cœur eussent donné leur
fleur, fleur de talent et fleur d'amour lui aussi,
joyeusement ou du moins sans âpre rancune, cé-
derait alors sa place. Mais il est plus facile aux
roses qu'aux hommes de fleurir. Et puis celles
dont le bouton avorte n'ont sans doute pas la
douloureuse conscience de l'individu, du pauvre
individu dont l'espèce n'a nul souci, mais qui
compte, pourtant, à ses propres yeux et souffre
la suprême souffrance quand le destin lui étran-
L'arrivée était jugée par M. le comte de Janzé et le
départ avait été douué par M. le vicomte de la Roche-
foucauld.
Max Roud s'approche rapidement de Lisbonne
malgré le mauvais état des routes. On nous signale
son passage à Valladolid le 7 juin, et à Béjar le 8
juin (10 h. soir). L'acatène qu'il monte se comporte
admirablement malgré le mauvais état des routes.
De Liège (par dépêche)
Le match Houben-Protin, qui s'est couru hier, a
confirmé la supériorité de Robert Protin. Dans la
première manche, Houben n'est sorti vainqueur que
par suite d'un faux mouvement de son adversaire,
qui l'a fait dévier pour le faire entrer sur le sable du
milieu de la piste.
Dans la deuxième manche, Protin a gagné facile-
ment, et dans la belle, Houben n'a pas voulu courir,
se déclarant vaincu.
Blossac
*l'HELEHIHEdeKORABE«S H ||J «S ËJI
TOOXbrokchiteIÏ ïâ'^J?!}
DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES
des abonnés du « Gaulois »
Mmes A. de Becquincourt, a Nesle.
Comtesse de Bresson, à Dax.
Marquise de Chabannes, au château d'Ooostackcr.
De Greban, à Versailles.
Loir, au château du Val-Pineau.
Monteage, à Oursières.
Comtesse René de Reviers, à Fontainebleau.
Edile Piquer, à Vichy.
Baronne Saladin, au château de Baussancourt-
De Vouges de Chanteclair, ,t Royat.
MM. Maurice Brugnon, à Arc-les-Gray.
A. de Devise, au château de Salency.
Baron d'hsnoval, au château de Beauvoir.
De Fontcnay, au château de Vaux.
Commandant IIériot, à Plombières.
Baron M. de Hirsch, au château de Beauregard.
Comte Moussine-Pouschkine, à Berezna.
1. de La Porte, au château de l'Ansaudière.
RENTRÉES k PARIS
Mme la comtesse François de Franqueville.
M. II. de Maynard de La Claye.
PUBLICATIONS DE MARIAGES
au dimanche 9 juin 1895
M. Gabriel-Robert d'Oilliamsonj propriétaire, ci
Mlle Marguerite-Marie de Montricliard.
M. Charles-Marie Hastings, avocat, et Mlle Marie-
Clotilde de Jagos.
M. Frédéric-Charles Gastoude, architecte, et Mlle
Eugénie-Eliza Buet.
M. André-Godefroy.Haertel, capitaine du génie bre-
veté d'état-major, et Mlle Alice-Charlotte Vinit.
M. Jacob-Erncst Silva, docteur en médecine, et Mlle
Marcelle-Constance Schwob.
M. le général de brigade Moutz, commandeur de la
Légion d'honneur, et Mme Acloaque, née Marguerite
Tessier.
M. Joseph-Louis de la Ville de Beauge, fils du mar-
quis de la Ville de et Mlle Laure-Marie de
Blangy, fille du marquis de Blangy.
PROGRAMME DES SPECTACLES
DU LUNDI 10 JUIN 1895
THEATRES
OPERA, 8 h. »/». Tannhausor (M. Van Dyck, Mmoa
Rosé Çaron et Lola Beeth).
FRANÇAIS, 8 h. 1/2. L'Ami des femmes (II. Worms et
Mme Bartet).
OPERA-COMIQUE, 8 h. 1/2. Pris au Piège. Guernicâ
(M. Bouvet et Mme Lat'argue).
ODEON, 8 h. 1/4. Le Menteur. La Marquise. Ho-
race. t
GYMNASE. 8 h. 1/2. Les Demi-Vierâes (Mil. Mayer 0
Dumény, Mme Jane Hading).
NOUVEAUTES, 8 h. Chiquita. Hôtel du Libre-
Echange (MM. Germain, Colombey et Guyon).
VARIETES, 8 h. 1/4. Là Péricliole (MM. Baron,cïûy
et Mme Jeanne Granier).
PALAIS-ROYAL, 0 h. »/». Le Paradis (M. MilhoFët
Mlle Chcircl).
GAITE, 8 h. 1/2. -.• Le Grand Mogol (M. Fugèro et Mlle
PÔRTE-SAINT-MARTIN, La Dame de carroau
(M. Volny et Mme Lina Munte).
CHATELET, 8 h. 1/4. Cendrillon (M. Gobin et Mme Jj
Thibault).
AMBIGU-COMIQUE, 8 h. 1/4. La Famille Martial (M.
Ghelles et Mlle Suzanne Munte).
BOOFFl&ÔPÂRÎSIENS, 9 h. »/». La Dot do Brigitte
(,-Ni. Huguenot et Mme Simon-Girard).
THEATRE~DE LA REPUBLIQUE, 8 h. 1/2.-Le Droit des
Femmes. Jenny l'ouvrière.
cTÏJNYTslïrïTS- L es Deux NidsT– Los Petites" Brebis
DEJAZET, 8 hTl/4. L'Election Pouparel. 'TTÂirda
Paris.
SPECTACLES DIVERS
NOUVEAU-CIRQUE, 8 h. 1/2. -Pierrot Soldat. La Reine
de Bercy.
gIrQÏÏËTd'ETE, 8 h. Le Ballet Andalous, les Jon-
gleurs Japonais, les chevaux d'PIerzog3.
AMBASSADEURS, 8 h. l/2. Yvette Guilbert, Sulbac,
Brnnin, Plébins, Baldy, Mmes Duclerc, Polaire, etc.
ALCAZAR D'ETE, 8. Il. 1/2. Polin, Mathias, Raitcr,
Maurel, Mines Blach, Diamantine et la nouvelle Patti.
CASINO DE PARIS, 8 h. 1/2. Les Carmanclli, Les
lieras, Les Harlow, Miss Iinrtlcy (les Bengalis), etc.
TOUR EIFFEL. Ouverte do 10 heures du matin à 11
heures du soir. Grand restaurant an 1" étage. A 9
heure. théâtre Bodinier: Paris-Soleil.
GRAND JEU DE PELOTE BASQUE (Champ de Mare,
galerie Desaix). Ouvert gratuitement aux amateurs de
7 h. à l h. Assaut de 4 à 6 h. Jeudis et dimanches, grands
matchs, Entrée, 1 franc.
MUSEE GREVIN.– Lourdes; Cronstadt; la Loir; Fuller
les Pantomimes lumineusos. Orchestre des Tziganes.
EXPOSITION HIPPIQUE RUSSE (Champ de Mars, gale-
rie des Machines, gâterie de Trente-Mètres, dôme central,
jardin). Hippodrome, haras impériaux. Entrée: 1 fr,
P^Vl^IS-SPORTl'Chanips-Elysces). La pins vaste arèno
vélocipôdiijno du monde, piste do mille mètres. Ouvert de
9 h. à midi, de 2 h. a7 h. et de 9 h. à minuit. 5,r.dn Bcrri.
Rien ne vaut ia Benzine Collas
pour préserver des Mites les Vêtements.
CHOCOLAT PIHAN^rf.ZSÊ'Â'k
TONIQUE, RECONSTITUANT, SANS RIVAL
Rapport déposé à l'Académie de Médecine (Brochure frakco)
VX.IT2&BKX. 27. r. Croultbarbe. Puis. t'·· Pi' Flawn « Ir.SO
gle dans égorge la note qu'un instant il vou-
drait jeter dans l'universel concert.
.11 redescendait pensif la route de Clermont,,
quand d'un fiacre, croisé sans le voir, une voix
l'interpella
Que faites-vous donc sur la grand'route, de
si bonne heure, la tête basse et des fleurs à la
main ? Quelle apparition poétique 1
C'est vous, ma cousine
Et brusquement tiré des profondeurs de sa rê-
verie, vainement il cherchait une galanterie, une
fadeur quelconque pour la dame qu'il en savait
friande.
La baronne Duc-Ange, ouvrant la portière, lui
tendit la main.
Remontez avec moi un bout de chemin ma
femme de chambre ira sur le siège.
Non 1 je vous gênerais. Et puis l'on m'at-
tend à Clermont dès neuf heures.
Heureux mortel On vous gàte
Oh! c'est à l'usine Anthouard que je suis
attendu.
Il mentait, prenant au hasard le premier pré-
texte venu dans la peur d'un bavardage accapa-
reur qu'il appréciait parfois, mais qui, dans cet
instant, lui semblait odieusement importun. Ce-
pendant, un peu honteux de sa mauvaise grâce,
comme il voyait se rembrunir le front volon-
taire de la dame, accoutumée aux hommages et
exigeante d'égards v
Que ces roses vous fassent mes excuses
plus galamment que je ne saurais en ce moment
les tourner!
Et baisant la main de la baronne, il jeta, nott
sans regret, le bouquet suggestif de rêverie dans'
la voiture dont il referma la portière.
Si vous êtes de meilleure humeur, montez
demain dîner avec moi 1
Il allait refuser mais elle ajouta qu'il trouve-
rait chez elle Ladorant,
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