Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1895-02-26
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 février 1895 26 février 1895
Description : 1895/02/26 (Numéro 5448). 1895/02/26 (Numéro 5448).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
JLE GAULOIS MARDI 36 FEVRIER 1896
'&nances; !es eaiMes du Trésor étaient
vides. A Paris, le pouvoir centrât, dé-
pourvu d'argent, ne faisait rien de pra-
tique pour s'en procurer. Il créait à la
place des assignats, discrédités et démo-
dés, des valeurs de papier qui ne valaient
pas mieux bons d'arrérages, bons de
réquisitions, bons de délégations et lais-
sait le public y chercher prétexte & l'a-
giotage le plus eS'réné.
Les départements et les communes
manquaient des ressources nécessaires
pour refaire les routes, détériorées et dé-
foncées, pour relever les ruines qui exis-
taient dans la plupart des villes. Des ban-
des armées tenaient les grands chemins,
pillaient les diligences et détroussaient
les voyageurs. Partout, le prestige delà
"force publique était détruit. Nulle part,
on ne le voyait renaître.
Les provinces de l'Ouest étaient en
pleine révolte, les temples toujours ter-
mes. A tous les degrés des administra-
tions, tout était incurie, désordre, rébel-
lion, corruption.
Au dehors, nous avions à tenir tête à
l'Europe coalisée .Après de cruels revers, ï
Masséna en Suisse, Brune en Hollande
semblaient ramener la victoire sous nos
drapeaux. Mais nos armées manquaient
de tout, voire de vêtements et de.pain. On
devait aux soldats plusieurs mois de
solde. Leur indiscipline alarmait juste- `
ment les généraux qui les commandaient.
Ainsi, de quelque coté qu'on tournât
les yeux, tout apparaissait sombre, la-
mentable. La France entière, dominée
par l'angoisse, terrinée par la perspec-
tive du lendemain qu'elle voyait venir,
appelait un sauveur et le saluait déjà
dans Bonaparte. Mais Bonaparte était
loin. L'Egypte l'avait pris.. ne le ren-
dait pas. Ses nouvelles étaient rares, peu
sûres. On ne le voyait pas revenir; on
redoutait qu'il eût été assassiné.
C'est dans ces circonstances qu'on ap-
prenait tout à coup que, le 9 octobre, il
avait débarqué à Fréjus. Ce fut alors,
d'un bout à l'autre du territoire, une joie
délirante. Puisque Bonaparte rentrait, la
France était sauvée. Lorsque, le 16 octo-
bre, il arriva dans Paris. elle lui appar-
tenait déjà. Elle !e suppliait de prendre le
pouvoir. Il lui fallut quelques heures
pour s'en emparer le 18 Brumaire.
Ce fut dans des conditions analogues.
~inon pareilles, que se prépara, uu demi-
siècle plus tard, le coup d'Etat du 3 Dé-
cembre. Ces cntses sont encore si près de
nous, l'histoire en est restée si vivante
dans les mémoires qu'ilest apeine besoin
de les rappeler.
Comme en 1799, la France, en 1851, se
sentait à la merci des passions anarchis-
tes que les sanglantes répressions qui
suivirent la chute de Louis-Philippe
avaient vaincues sans les détruire. De
tous les côtés, sous touteslesformes,files
se redressaient avec leurs exigences et
leurs menaces. Elles alarmaient les inté-
rêts.
L'Assemblée nationale dont !es Fran-
çais avaient espéré le salut n'était plus
quelechamp-ctos où elles se donnaient
librement carrière. On s'y dépensait en
eiforts stériles, en intrigues de toutes sor-
tes. Les partis s'y étaient divisés à l'in-
fini. Les représentants du pouvoir avaient
perdu toute autorité, tout crédit. Le gou-
vernement ne les tenait plus, n'en obte-
nait même plus la soumission.
La propriété, la famille, toutes les ins-
titutions sociales étaient battues en brè-
che.Enrayé,l'argent se cachait. Les af-
faires restaient sans essor. Le désarroi
régnait dans !e commerce et l'industrie.
Les fonds publics étaient à bas prix. Cha-
cun pressentait des périls prochains. Les
hommes les plus audacieux n'osaient rien
entreprendre, tant se présentait inquié-
tant l'avenir. On voyait pointer sur l'ho-
rizon des symptômes de guerre civile. A
l'éclat en quelque sorte inévitable des
pires passions une échéance semblait as-
signée. La un des pouvoirs présidentiels
du prince Louis-Napoléon était la date à
laquelle les pires passions s'étaient donné
rendez-vous.
Au fur et a mesure qu'approchait cette
heure, l'eQ'roi grandissait. Le spectre
rouge s'agitait. Les propos de ceux qui le
faisaient mouvoir indiquaient clairement
que s'ils devenaient les maHres ils ne re-
culeraient devant aucun excès pour ren-
dre leur victoire profitable et durable.
C'est dans cette terreur que le prince
Louis-Napoléon puisa l'énergie que né-
cessitait l'acte du 3 Décembre. Les pro-
testations que provoqua cet acte durant
les jours qui suivirent son accomplisse-
ment ne doivent pas nous faire perdre de
vue les raisons qui le justifiaient. La
France, une fois encore, cherchait un
sauveur et l'attendait. E)le ne se tran-
quillisa qu'après l'avoir trouvé.
Quelque douloureux et regrettables
qu'aient été ies incidents de décembre,
on ne saurait contester l'enthousiasme
avec lequel l'immense majorité du pays.
accueillit l'initiative énergique du prince
Président.
C'est qu'au-dessus du respect de la lé-
galité les peuples mettent la nécessité de
leur salut. La France acclama. Louis-Na-
poléon parce qu'elle considérait qu'il la
sauvait de l'anarchie. EMe lui fut recon-
naissante du coup de balai libérateur
qu'il venait de donner et d'avoir remis en
honneur des institutions régulières. Une
nation qui croit qu'elle va périr s'inquiète
peu de ce que présentent d'illégal les pro-
cédés à l'aide desquels on l'a sauvée. Sa
gi~titude, au moins pour un temps, est
assurée a qui la sauve.
II n'est pas douteux qu'on ne trouve à
l'heure actuelle, au iond de beaucoup
d'esprhs, quelques-unes des rénexions
qui précèdent. A force de répéter que
« cela ne peut plus marcher ainsi H, on a
uni par en convaincre les plus rebelles
aux idées de dictature. Les excès du ré-
gime soi-disant libéral les ramènent aux
idées du régime autoritaire. Ceux qui le
désirent secrètement, tout en déclarant
qu'ils le redoutent, sont devenus légion.
Légion aussi ceux qui l'appellent, sans le
redouter. Ce que veut tout pays, ce qu'il
a le droit do vouloir, c'est la sécurité du
présent et celle de l'avenir. Malheur aux
gouvernements qui ne la lui donnent
pas.
Naguère, un royaliste illustre, glorieux
champion des luttes passées et qui tint
à honneur de protester contre le Deux-
Décembre en se taisant emprisonner, di-
sait devant nous
–Je ne saurais excuser le coup d'Etat.
Mais, a regarder ce qui se passe aujour-
d'hui, }e commence à le comprendre.
Quel nouvel état d'âme révèlent de tel-
les paroles, et ne prouvent-elles pas que
l'homme d'énergie qui apparaîtrait de-
main serait acclamé s'il pouvait porter
dans les âmes la conviction qu'il va arra-
cher la patrie aux mains débiles qui tien-
nent ses destinées ? 2
2vbMS ~appeZoMS a Mos a&OM~e~ gMe
~OM do~ ~re (ïcco?Kps~Kt~ d'MMe d fSS &g~d6~ dMJOMDtS~ de 60 cet!M!M
~rM-po~e, <~ sdr&M<~ e~c~~g-
NMt~ c 4î. ~'adM~Mf.
MONDAN!TÉ$
CHRONIQUE DE L'ELEGANCE
Quefques génies facétieux font courir mali-
cieusement le bruit que les jupes, cette année,
auront jusqu'à trente-deux mètres d'envergure.
On empioierait sept mètres d'etoife pour une
seu!e manche.
H faudrait les musctes des forts de la Halle
pour mouvoir les bras charges d'un tel far-
deau. On doit avoir songea .produire, pour
nos élégantes, une force motrice capable de les
assister.
TourbiHonneront-eUes 'comme des dervi-
ches, seront-elles balancées dans les airs com-
me des battons, ou bien entraînées par un ai-
mant irrësistibte comme les étoiles niantes ?
Evidemment, la science doit nous ménagar
une surprise à côte de ces surprises de la mo-
de. Comme ce qui surprend le plus étantes
que l'on attend le moins, nous verrons peut-
être tout simplement surgir, en dëpit des mé-
disants, une mode pratique et seyante. Atten-
dons et espérons encore.
JEAN-PAUL
LES COURS
Dès huit heures du matin, hier, à Vienne. !e
'pubjic, assembté en masse devant la Hofkir-
che, a été admis à pénétrer dans l'église où re-
posent les restes mortels de l'archiduc Al-
bert.
Le cercueil en argent est placé sur un drap
d'or sous un batdaquin noir.
La couronne des princes impériaux, la cou-
ronne archiducate, les décorations et les deux
bâtons de maréchal autrichien et de maréchal
prussien sont exposes sur des-tabourets spé-
ciaux.
Les autels sont tendus de noir. A trois au-
tets, des messes sont dites sans interrup-
tion.
A midi, !e corps des ofnciers et les fonction-
naires de .ta Cour ont dénié devant le cer-
cueil.
M. Loze, ambassadeur de France, charge de
représenter aux funéraiHes )e président de)a
république française, M. Fétix Faure, et le
gouvernement français, est arrive .à Vienne.
L'empereur d'AHemagne. attendu aujourd'hui
à Vienne, prendra congé, immédiatement après
les funérailles, des membres de la fami))e im-
périale d'Autriche. L'empereur GuiHaumc pas-
sera la journée de mercredi auprès du comte
Euienbourg, ambassadeur d'Allemagne à
Vienne.
Hier soir un dîner a eu lieu chez l'archiduc
Chartes Louis. L'empereur François-Jcseph. les
princes Étrangers, lesaichiducs et archiduches-
ses d'Autriche y ont assiste.
L'Empereur et ]es archiducs portaient i'uni-
forme russe en l'honneur du grand-duc Viadi-
mir qui était présent.
Le peintre Mathey, dont on connaît )e beau
talent et les portraits si remarquables de vérité
et d'expression, fait en ce moment, en An~le-
terre, le portrait de Monsieur le duc d'Or-
léans.
Ce portrait sera expose au Salon du Champ
de Mars.
LES AMBASSADES
Le baron Marochetti. ancien ambassadeur
d'Italie en'Russie, est arrivé, hier matin, à Pa-
ris, venant de Saint-Pétersbourg.
M. de Giers, conseiller de l'ambassade de
Russ~e, est arrivé également à Paris.
DANS LE MONDE
De bons rires d'enfants ont retenti, hier,
dans ies salons de Mme du Bos, où une gen-
tille petite troupe, composée .de gamins et de
nHettesjoua't la comédie. Charmante repré-
sentation enfantine, qui, d'ailleurs, a beaucoup:
amusé également les parents,
Chacun de ces jeunes artistes amateurs s'é-
tait bien «mis dans lapeau~ du personnage;
les rotes ont été interprétés avec une conviction
étonnante, qui promet pour t'avenir.
Bravo à toutes et à tous!
Très briitante réunion, hier, chez Mme Pe!te-
rin de La Touche, dans son hôtet de t'avenue
d'téna, dont on admirait t'ëtégante décoration
Louis XV!.
M))es Balthy, Gélabert et M. Fordyce, qui
figuraient au programme, ont été très applau-
dis avec feur revue Po-o*
Le déjeuner donné dimanche par ia prin-
cesse Pierre Bonaparte et par ie prince Roiand
Bonaparte, son fils, en ieur nouve) hôte) de
t'avenue d'Iéna, était intime. Vingt-six cou-
verts.
Au nombre des invités
Comte et comtesse Ducog. baron et baronne de
Munkacsy, M. et Mme Adeton, H!le Abbatucci,
baron Leroux, M. et Mme d'Ocagne, M. Cunco
d'Ornano, etc., etc.
Soirée musicale et artistique des plus select,
dimanche, chez Mme Berson, dans son magni-
fique i'hotet de )a rue du Générat-Foy.
Le programme, fort bien 'composé, portait
tes noms de~ cétèbtes artistes Mme Brévai,
MM. Alvarez, Dehnas, de t'Opéra; Morel, Gau-
tier, le brii)ant pianiste Louis Diémer, et le non
moins bril!ant 'vioionceitiste Casella, qui ont
chanté ou interprété avec talent des œuvres de
Gounod, de Bizet, de Benja~lin Godard, de
Saint-Saëns, de Reyer et de Schumann.
Le <:c)ou » de la soirée a été la représenta-
tion de !a Date fatale, un acte exquis de Qua-
treHes, très finement interprété par Mme Jane
Hading et M. Hirch, qui ont été chaudement
appiaudis.
Mme Jane Hading portait une délicieuse toi-
lette blanche lamée d'argent et ornée de Sots
de denteUes, qui lui seyait à ravir.
M. Emite Bourgeois tenait le piano d'accom-
pagnement c'est tout dire.
M. et Mme Dieulafoy, tes deux intrépides
explorateurs, ont donne, avant-hier, dans leur
bel hôtel, une réception qui a été tout particu-
lièrement brittante.
Parmi les invités
Vicomtesse de Janxë, MM. Chauvcau et Pcrrot,
membres de l'institut Tisserand, directeur do
l'Observatoire Joseph Fabrc, sénateur, et un
grand nombre de notabilités du monde soientinquo
et littéraire et de personnalités du monde pari-
sien.
Un fort intéressant concert a été improvisé
après te dîner; le célèbre poète japonais M.
Montoyosi-Sa'izan a'dit plusieurs pièces de
vers qui ont été vivement appiaudies.
Chez la baronne Le Vavasseur, née d'Ar-
gence, charmante réunion choisie pour la
jeunesse, ou M.Tervit.du Patais-Royat, a été
très apptaudi, ainsi que Mite Berthier,-ta .petite
Prad, et les sœurs SkorT, harpistes russes..
Nous apprenons avec regret que les satons
de Mme Eugène Gaittard, née Lepic, resteront
fermés cet hiver, la mort de ses deux associés
de banque, survenue l'automne dernier, con-
traignanï M. Caittardà prendre personnelle-
ment pendant quelque temps la direction de
ses affaires .à Grenoble.
Lecarnavataétébriitamment fêté, à Fon-
tainebleau, par un bat poudré, < noir et rose~,
chez la comtesse Lavaurs, sœur du cotonet
Bizot, chef d'état-major de l'armée de Mada-
gascar.
Le tout-Fontainebteau se trouvait réuni
dans le bel hôte!, qui contient une grande salle
de bal meublée avec un goût exquis, boiseries
de vieux chêne sculpté, tenture et plafond
bteus.
Toutes les toitettes étaient noires, roses, ou
roses et noires.
Parmi les plus admirées, cette de la maî-
tresse de maison, jupe de satin noir s'ouvrant
sur des panneaux de velours rosé, brodés de
pertes. Tunique de dentettes noires, noeuds
rosés et étoiles de diamants.
Cotitton conduit par le lieutenant Lavaurs,
du 3° chasseurs.
Reconnu dans la fonte des invités
Comte et comtesse de Berthemy. colonel et ba-
ronne de Maistrc, Mme Anoel, comte et comtesse
de Varine, comte et comtesse do Nou.viUe., capi-
tairm Aubineau, en habit rose; lu lieutenant da
Hantectocque, qui vient de revenir de sa belle
campagne au Soudan, etc.
La vie mondâmeA Avignon.
Le bat de t'hôte) Verdet aura ëtê un des plus
animes de ia saison. M. G. Verdet, te vicomte
et !a vicomtesse d'AdMmar receyatent ies in-
vités
Comtesse Palluet de Besset, marquise d'Aulah,
comtesse de Chansiergnes, comtesse de Logerès,
vicomtesse de Laborde-Chaumont. comtesse de La-
mothe-Mastin, baronne de Gaudemar, comtesse
de Flotte, comtesse deBuisar, etc.
Dimanche, britiante soirée chez !e comte
et ta comtesse de Chansiergues.
Remarqué
Comte de Mu'amon, vicomte de Leusse, vicomte
de La Chcsnay, baron d'Arcy, baron du Pelonx,
comte et comtesse de Vandière.
Cotitton conduit par le comte de Miramon et
Mlle Emiiia Lacroix.
Enfin, matinée des collégiens en congé
chez M. et Mme Jules de Terris. Tout ce petit
monde se trémoussait avec entrain.
La mâtinée dansante donnée à bord du .For-
M~aMe, en rade de Villefranche, a été favori-
sée par un temps superbe.
Des une heure, la rade, avec son merveil-
leux décor, présentait, sous tes rayons du soleil,
te plus bot aspect.
Les embarcations de t'escadre conduisaient
les officiers à bord du Formidable et, remor-
quées par les chaloupes à vapeur, allaient
prendre au quai Courbet les nombreux invités
pour les conduire au vaisseau amiral.
Le long de l'escalier conduisant sur te pont
se tenaient immobiles les fusiliers du .Porm!
~a~/<
A !a coupée, le commandant Robergeot fai-
sait tes honneurs de son bord avec la ptus char-
mante courtoisie, fort bien secondé, d'ai!!eurs,
par te commandant Gigon, qui fut t'aide de
camp de t'amirat Courbet, et par tes- bfSciers
du bord.
A t'arriére avait été dressée une tente formée
en grande partie de drapeaux aux couleurs des
difiérentes nations. Tout autour étaient dispo-
sées avec infiniment de goût, des plantes ver-
tes. des panopHes et des trophées de drapeaux.
On sa!t avec quoi art les marins savent tirer
parti des différentes pièces de leurs armes pour
en faire des panopties aux dessins capricieux
et comment ils transforment en iustres élé-
gants quelques ba't'om.ettes et une douzaine de
revolvers.
Le pont, ainsi orné et changé comme par
magie en salle de bat, offrait un coup d'œit ra-
vissant.
La musique de l'escadre était placée sur la
passsrette.
Deux mi)!e invitations avaient été tancées.
Parmi tes personnes présentes:
Les amiraux et contre-amiraux de l'escadre; les
KenorauX Gebh'u't, Verrier, Rëcamier. <)e H'jinc',
Can'oy deBottomsM, Hubert de C'.t'itM, de .La
Bt~nchet.;e,gmnh'ai et. comtesse de .ternis, KeMr.U
et comtesse de Sesni~isons, prince G~iitxine, prin-
cesse deCat'amanChim~y, prince et princesse da
Monthoton, duc de Rivoii, docteur Bonchard,
prince Lubonnt'sk), Mme Aubarct. comte et com-
tosce de Doisbruuet, comte et con:tesse de Brcsson,
M. et Mme de Busitewsky, marquis et t~~r~uiso
de B3Muet, 51. et Mme Chau, dnchssse de '\)aio,
M. et Mme Oriay do Carva, vicomte et vicom-
tesse de RochecttOtMt't, comte et comtesse R~tfo,
cnm!e et comteisse G. de La Rochefoucauld, M. et
Mme SUphen Liegeard,. M. et Mme André Theu-
riet, comte et comtesse de ViHo:teu.vc-Bar,;etnont,
commandant Parreau.
Les carnets de bal étaient de véritables peti-
tes merveilles qui portaient comme-'itustra-
tions des vues photographiques que tes offi-
ciers avaient prises lors du dernier voyage de
l'escadre aux côtes orientâtes.
A la tombée du jour on dansait encore à la
lumière des tampes électriques qui produi-
saient le plus magique effet.
Très joti bal, vendredi, chez le baron et la
baronne Le Petietier de Gtatigny, dans leur bel
hôtet, à Bourges. Les superbes salons étaient
ma~ninquement ornes de roses et de merveit-
veiifeuses orchidées'.
Reconnu
Comtesse de Danne, nos do Monts~uh-nn, com-
tesse dcJouft'foy-Go'tSMsetsa. tUto, bm'on et ba-
t'onne de Maistre et leur fille, mtt'quisc de Gham-
pngEÔ, comte et comtesse de Champsraud, MUe de
Bourbon-Ch~lus.marfjuis et marquise des Metoi-
zes, M. et Mme df Kerscna, comte et-comtesse de
Beuvron, M. et Mme Ginonx de Formont, bnron
SaUt' comte do Tristan, comte de C'Houtot, co:uie
do Pnzxis.couitcdo La Chapelle, M. desVaten-
nés, etc., etc.
Chaque invité est parti émerveitié de cette
charmante fête de ueurs.
LES CERCLES
M. F. Barron, présente par )e vicomte Pau)
de Gontaut-Biron et M. Luis de Erraxu, à été
reçu, hier, au cercte de la rue Royale, à titre
de membre temporaire.
MARIA&ES
La comtesse de Franquevitie donnerA une
grande soirée le 3 mars, à l'occasion du con-
trat de mariage de son ftis, le comte François
de Franquevitte, avec M)tc de Bonrepos.
Hier, en annonçant le mariage deM))e de
Mornay avec le marquis de Batieroy, nous
avons par erreur ajoutëte nom deSouit à celui
de Mornay.
Feu le marquis de Mornay, père de MHe de
Mornay, s'appetait de Mornay-Montchevreuit.
Son frère portait le titre de comte de Mornay-
Soultde Datmatie, et depuis la mort du mar-
quis de Mornay-Montchevreuit, devenu cher
de la famille, it a pris le nom et le titre du dé-
funt.
NÉCROLOGIE
Nous apprenons ta-mort:
De Mme 'de Schouttete deTerverent.nëe
Weill, veuve en premières noces de M. de
Bonnefoy des Auinays.
–De Mme Louise Redeisper~er, née Belloc,
mère.de notre aimabte confrère Jacques Redels-
perger..Les obsèques auront lieu jeudi,.à midi,
à l'église Sainf-Honore d'Eylau.
Du générât baron Van den Rode, décédé,
hier, à Bruxelles, à t'age de soixante-trojis ans.
Le général Van den Rode était aide de camp
du Roi depuis 1887. Le comte John d'Oultre-
mont, grand-maréchat de ta Cour, et !e générât
Burnell se sont rendus à t'hôtet du défunt afin
de présenter respectivement à ta famitte tes
condoléances du Roi et du comte de Flandre.
Le prince Albert s'est rendu en personne à la
maison mortuaire, accompagné du capitaine-
commandant comte de Hemricourt de Grunne,
ofncier d'ordonnance.
De la comtesse Détianoff, femme du mi-
nistre russe de l'instruction publique, décédée
hier, à Saint-Pétersbourg, des suites d'une
Ruxion de poitrine. La comtesse DétianoS était
très connue du grand monde parisien dans le-
quel elle comptait de nombreux amis. DANTIN
OANDN
Mts~ MfIemMres
Quelles sont les obligations des mem-
bres du Parlement relatives au service
militaire? 2
La Constitution et la loi sont muettes
à cet égard. La question s'est déjà posée
en temps de paix, et le cas de M. Mirman
montre qu'elle n'a reçu qu'une solution
provisoire et boiteuse. Elle se pose, dans
tous les cas, autrement épineuse et grave
pour le temps de guerre.
Déjà, en 1887, M. Castelin et ses amis
ava~nt- présenté une solution radicale.
«En temps de guerre,les pouvoirs législa-
tifs sont suspendus, a Si la iormule était
draconienne, elle avait le mérite d'être
claire.
M. Joseph Fabre vient de faire adopter
en première lecture, au Sénat, un projet
s'inspirant du fameux principe CMc~
a~M!<ï ~a?, traduisez < En temps de
guerre, les députés-soldats restent à la
Chambre.* »
En langage parlemeataire, ces choses
ne se disent pas aussi crûment, et M. Fa-
bre a adopté un texte à côté qui empê-
che les députés « d'être appelés, en cours
de session, à faire leur service militaire,
si le ministre de la guerre ne les a pas
demandés, s'ils n'ont pas accepté l'invi-
tation et si la Chambre ne leur en a pas
donné la permission ?. Très ingénieux ce
triple assentiment, triple verrou derrière
lequel M, Fabre abrite les députés-sol-
dats en temps de guerre.
L'auteur du projet ne se sent pas, ce-
pendant, très rassuré sur l'excellence de
ces dispositions. Il prévoit que le pays
pourrait trouver extraordinaire que « ces
gens-là convient les autres a faire la
guerre et n'y vont pas eux-mêmes! a Dans
ce cas, force sera bien au Parlement de
« se démembrer )). N'y a-t-il pas une au-
tre éventualité à envisager? Ne peut-il se
rencontrer beaucoup de députés qui pré-
féreront leur dévoir de soldat au papotage
d'une Assemblée ? q
Sans parier de l'impossibilité où l'on
serait, dans l'un et l'autre cas, de rempla-
cer les absents volontaires ou forcés, M.
Fabre croit-il que l'Assemblée gagnerait
à « ce démembrement a, produit dans de
telles conditions, en prestige et en asce)i-
dant moral? Ne deviendrait-elle même
pas une gêne et un danger ? q
Un esprit chagrin trouverait que les
verrous de M. Fabre pourraient s'ouvrir
bien facilement pour les députés de l'op-
position et se fermer sévèrement pour
ceux de la majorité. En politique, tout se
voit.
De la et pour bien d'autres raisons, le
projet de M. Fabre ne nous dit rien qui
vaille, et nous croyons qu'il sera très
sérieusement discuté à ]a Chambre.
M. Eugène Pierre, le distingué secré-
taire général dc.la Chambre, a étudié de-
puis longtemps la question. Il est d'avis,
comme M. Fabre, qu'elle peut se résoudre
sans faire appel au Congrès. Nous
croyons que son projet, très complet, de-
vrait être étudié cte très prés. M. Pierre a
non seulement envisagé le cas des dépu-
tés-soldats, mais aussi celui dé tous les
pouvoirs publics en temps de guerre, et
l'organisation qu'il préconise vaut, dans
son ensemble, la peine d'être laborieuse-
ment examinée. 1
M. Pierre qui se doute tout comme
M. Fabre que le p~ys accepterait diffi- j,
ciiement la dispense du service militaire i
pour les députés-soldats, bien qu'à son~
avis leur devoir strict serait do continuer
à si~er, a imaginé une délégation séna-
toriale et une délégation législative en J
nombre relativement considérable; toutes
deux fonctionneraient, d'ailieurs, comme
tes Chambres actuelles, 'sauf certains
points de détail.
Dernièrement, MM. Gauthier de Cla-
gny et Marcel Hubert, s'inspirant de cette.
pensée, ont dressé un avant-projet préco-
nisant' la formation d'une assemblée uni-
que composée de tiente délégués élus par
la Chambre et de vingt par le Sénat,
qui prendrait le nom de CoM~/e ~t.
<< de e~/eM.se M~tOK~e.
A cette différence près, les détails du
fonctionnement de cette assemblée sont
ceux que développe M. Eugène Pierre
pour son petit Parlement.
Mais on sent que cette différence est
essentielle. Elle oblige, en effet, si elle
était adoptée, la réunion, tpso /'(K'~o, du
Congrès pour arrêter un projet dénnitit.
.M.GrauthierdeCtagny et ses amis l'ont,
d'ailleurs, bien compris, puisque, dans
leur avant-projet, ils concluent à une pro-
position de résolution ainsi conçue
Il y a lieu. de réviser tas lois constituHon-
aeHes, en ce qui touche l'organisation du
pou voir législatif en cas do guerra avec une
puissance européenne.
Cette manière de poser la question sem~
b)e assez rationnelle. Si on s'arrête,; en
e8et, n. un texte purement législatif, on
se prive des moyens peut-être plus sé-
rieux et plus efficaces qu'une revision
de la Constitution sur ce point pourrait
apporter eu vue de résoudre une question
complexe et délicate.
Unoussufnra d'exposer la-dessus que
M. Pierre, lui-même, dans !R projet qu'il
a dres.s'é, s'est heurté une difficulté qui
ne pourrait recevoir sa solution que par
!a révision. Pour y échapper, il est obligé
d'admettre que cette difficulté ne se pro-
duira pas.
Du reste, il semble que le Congrès ait
toute l'autorité désirable et nécessaire
pour imposer !e ~zo~MS t'~CM<~ en cas de
guerre, une des Assemblées délibérantes
n'ayant peut-être pas la nette perception.
là-dessus, des sentiments du p~ys, et
l'autre étant trop intéressée dans la.
question.
8.1 donc le projet de M. Fabre était re-
jeté et, gers multiples qu'il soulève ou qu'ii pour-
rait sou]ever expliqueraient cette déci-
sion; –il parait asseziogiquedeserauger,
sinon à l'avant-projet, du moins à la pro-
position de résolution de MM-.Gauthier
de Clagny et Marcel Habert.
~EDMOND M)CHEt.
ABIQ!!R B'UNE DËMCLE
Des ce matin, les Parisiens friands du spec-
tacto qu'oSre la Seine charriant des glaçons
devront en faire leur deuil. La débâcle de
notre' grand neuve, suivie. & vingt-quatre
heures près, de la déb.'tcie de la Marne, sera
terminée quand paraitront~ces iignes.
Il est vraisemblable que nous na reverrons
pas de sitôt des banquises dans la traversée
de Paris, du moins jusqu'à, l'année prochaine.
S'il en faut croire les .bons prophètes de la
météorologie, nous allons entrer, dans une
période de pluies qui auront sans doute pour
effet de grossir la Seine .mais on ne croit
plus guère, pour cotte un d'hiver, aux fortes
gelées.
11 y a exactement vingt-six jours que la
Saine était K prise )), et c&la veut dire que la
saison a été particulièrement rude.
L'an passé, il v eut à peins onze jours d'in-
terruption dans !a navigation, et huit seule-
ment'pendant l'hiver 1892-93. En 1890-91, la
Seine demeura ~elée du H7 décembre au 37
janvier, soit 30 jours.
Cette fois, la débâcle, en Seine et en Marne,
n'aura fort heureusement produit nulle part
des dégAts sensibles. Elle était « pourrie x,
terme fort vilain, mais, parait-il, tout a fait
technique. Pour qu'il y ait débâcle propre-
ment dite, il faut que les eaux grossissent,
ce qui n'a pas été le cas, au contraire.
Samedi soir, vers quatre heures, il y eut un
mouvement de glace au barrage de Port-à-
l'Anglais, à Vitry.
A partir de ce moment, les glaçons ont des-
cendu la Seine. Comme depuis plusieurs jours
l'élévation de la température avait fait fondre
en partie les glaces, celles-ci n'avaient au-
cune force, encore qu'elles se fussent accu-
mulées sur certains points en banquises.
La débâcle s'accentuait dans la nuit du
23 au 24, et vers six heures du matin elle se
produisait dans la partie amont de la traver-
sée de Paris jusqu'au pont Neuf. Les pontons
de l'HôteLdo Ville, et "ceux du Chaielet subi-
rent une forte-poussée, qui n'eut, d'ailleurs,
pas de fâcheuses conséquences.
Dimanche matin, les Parisiens ont pu voir
les glaçons monter les uns sur les autres, en-
tourant la Samaritaine, la. tour du Louvre et
les marchés a charbon de bois voisins. Une
banquise est restée longtemps formée à la
hauteur du pont du Carrousel; mais, grâce
aux eNoris de quelques mariniers, qui se sont
aventurés en &pour les briser, à midi, la pont Royal était à
son tour dégagé.
La moitié de "la rivière étant libre, les
glaçons trouvaient un chenal suffisant pour
s'écouler, mais le pont d'Iéna les retint
pendant quelques heures. Le grand bras de
î'iledes Cygnes résista aussi jusqu'à sept
heures. Enfin, toutes les glaces avaient
quitté Paris à huit heures, pour franchir le
viaduc d'AuteuiI.
Le spectacle, disons-le, a manqué fl'ensem-
ble, et partant, il a été peu curieux. Mais ce
qui présentait un féel intérêt, c'était 1~ f~aM
d'eau résultant de cetta débâcle sans pluie.
On voyait parfaitement, du haut des ponts,
le fond de la -rivière. L'autre nuit, le )'a&aM
était encore, parait-il, plus sensible, et en ce
moment même la Seine est, dans Paris, de
1 mètre 20 au-dessous de son niveau normal.
Cette situation serait, du reste, très fâcheuse
pour la navigation, si elle devait se prolon-
ger, Il n'en sera rien. Hier, vers deux heures,
la débâcle de la Marne commençait à Meaux.
Les premières glaces sont arrivées à Pa-
ris dans la soirée, très morcelées et, par-
tant, sans danger. Les dernières banquises
arrêtées dans le bassin de Saint-Gloud vont
s'écouler très rapidement, et dès ce soir, peut-
être, on pourra relever le barrage de Sures-
nes, ce qui redonnera peu à peu à la Seine,
dans Paris, un niveau normal.
Le service des bateaux parisiens pourra re-
prendre sans autre délai.
Un dernier détail on s'attend trôs prochai-
nement a a une crue légère qui n'arrêtera
pas, sans doute, la navigation. H. L.
AU DEHORS
SUEBE ET NORVEGE
Est-ce qu'après avoir semblé s'amélio-
rer, les retations entre le Parlement de
Norvège et la couronne de Suéde se ten-
draient de nouveau ? Les dépêches et les
correspondances qui nous parviennent à
ce sujet représentent la situation de nou-
veau comme très tendue.
Rappelons brièvement les fMts. Le roi
Oscar, dans une entrevue qu'il avait eue,
la veille de la réunion du Storthing, avec
le chef de la majorité, avait remis à M.
Steen un exposé écrit des conditions
royales d'une façon générale, il mainte-
nait à la Suède un droit de ~o sur tou-
tes les mesures que voudrait 'prendre le
gouvernement de Christiania, en ce qui
concerne l'organisation du corps diploma-
tique et consulaire de la Norvège.
M. Steen déclara au Roi, que, devant
des exigences telles, il renonçait à la mis-
sion de former un cabinet. Le Roi appela
alors M. Stang, mais il ne fut pas plus
heureux.
La gauche, alors, a engagé des négocia-
tions avec les partis conservateurs pour
obtenir une démarche commune auprès
du Souverain.
Que se passera-t-il, si le Roi, en défini-
tive, ne cède point? Un correspondant de
l'7~e!e~e~aMce &e~c émettes hypothèses
suivantes
Qu'arrivera-t-il [dors? C'est ce qu'il est dif-
ficile de dire, mais il est probable que le Stor-
thing désignera Iu.i-m.eme un gouvernement.
Le Roi et la Suéde oseront-ils, d!tns ce cas,
déclarer la guerre & la Norvège ? Ou bien ac-
cepteront-ils purement et simplement la dis-
solution de l'union ? Voilà les deux a.Kernati-
ves qui se posent.
Signalons cependant une troisième solu-
tion.
Il ne s'agirait de rien moins que de l'abdi-
cation du roi Oscar, comme souverain de la
Suède. Il céderait le trône à son second fils,
le prince Oscar, lequel a contracté, on le sait,
un mariage morganatique et a formellement
renonce a ses droits & la couronne de Suède.
Cette solution serait peut-être le menteur et
le plus simple moyen de mettre un terme aux
discussions qui menacent de mettre aux
prises les deux moitiés de la péninsule Scan-
dinave.
Rappelons, d'autre part, que l'année der-
nière déjà, 1& bruit a couru que lo prince
Valdemar, second u!s du roi Christian de Da-
nemark, serait éventuellement candidat au
trône de Norvège. Ce bruit ne fut pas pris
a!orsau sérieux: tout le monde était con-
vaincu que les difficultés entre la Norvège
et la Suède s'arrangeraient par des conces-
sions réciproques.
Aujourd'hui, au point où en sont les cho-
ses, la Candidature d'un prince danois peut
devenir plus qu'un simple jeu d'esprit. Il y a,
certes, des républicains théoriques en Nor-
vège, mais la grande majorité de In. nation
et même du parti libéral est foncièrement
conservatrice de tendance, et si la Norvège
se séparait de la Suéde, elle adopterait cer-
tainement. les institutions monarchiques
comme les plus conformes n son sentiment.
On ne peut oublier, d'ailleurs, que la dy-
nastie danoise descend des anciens souve-
rains do Norvège et que de vénérables tradi-
tions historiques établissent des liens étroits
eatrc les Danois et tes Norvégiens. Ces tra-
ditions n'ont rien perdu de leur force. A dé-
faut du prince Oscar de Suède, le prince
Vatdemar de Danemark aurait donc de
grandes chances.
On nous permettra de rappeler, en ou-
tre, que le prince Yaldemar a épousé la
tille aînée de Mgr le duc de Chartres, la
princesse Marie d'Orléans. Il serait assez
curieux de voir une princesse de la Maison
de France arriver, par suite de son ma-
l'iage.'à l'un des trônes occupés par les
descendants du Français Bernadotte.
P!EHRE-QU!-SAiT
NOS DÉPÊCHES
Une invitation de l'Allemagne
Berlin, 25 février.
Le gouvernement, impérial a envoyé, il y a
dix jours, les invitations ofHcioUes aux puis-
sances maritimes à participrr aux fêtes d'in-
auguration du canal de Kiel à Wilhelms-
haft'n.
Jusqu'ici, cinq puissances ont répondu en
notifiant leur acceptation ce sont l'Angle-
terre, l'Autriche, l'Espagne, l'Italie et' la
Russie.
Les fûtes auront lieu le 19 juin prochain et
dureront trois ou quatre jours.
La. France n'a pas encore fait connaîtra sa
réponse mais on croit savoir qu'elle sera fa-
vorable.
La santé du Pape
Rome,35 février. J
Les.médecins ont prié le Pape de .suspendre
ses audiences, atin de se réserver pour len cé-
rémonies des 2 et 3 mars qui sont itr&e fati-
gantes.
Le 3 mars, anniversaire de sa naissance,
Léon XIM doit prononcer un discours devant
les membres du Sacré-Coliége, et le 3, il doit
assister à une cérémonie solennelle a la cha-
pelle Sixtine pour l'anniversaire de son cou-
ronnement.
Sur les 383 papes depuis saint Pierre jus-
qu'à nos jours, il n'y en a eu que il qui aient
r«gnë plus longtemps que Léon XIIt.
Le cas de M. Giolitti
Rome,25février.
Faut-il s'attendre :t. de nouveaux scanda-
les ? 9
Voici qu'on parla maintenant mots
couverts il est vrai d'un dossier n" 2 que
M. Giolitti tiendrait en réserve pour le cas où
ses ennemis se montreraient trop méchants
usonégard.
La rentrée de l'ancien président du conseil
et sa résolution de braver jusqu'au bout la
colère de M. Crispi a déconcerté beaucoup de
gens, et l'on dit couramment, dans nos cer-
cles politiques, que pour prendre une pareille
attitude, il faut qu'il s~ sente suffisamment
armé, surtout en face d'adversaires que les
scrupules n'étouSent point et qui ont sous la
main une magistrature dont les chefs vien-
nent d'être tries sur le volet.
Sous l'influence de cette menace d'immi-
nentes révélations, un bruit inattendu a pris
naissance dans le'3 couloirs de Montecitorio
une sorte de « trêve de Dieu H serait à la
veille d'Être conclue entre les deux partis.
Il est certain que le retour deM.Giolitti,
que l'on tenait pour impossible au palais
Braschi, y a causé une indéniable émotion,
non seulement parce qu'on prévoit la sortie
de nouveaux « papiers ?, mais aussi parce
que le témoignage de l'ancien ministre pour-
rait jeter une indiscrète lumière sur certains
chapitres– fort obscurs jusqu'ici des do-
cuments déjà publiés.
Dans ces conditions, U.n'est pas invraisem-
H. L
blable qu'un projet d'armistice ait pa nattM
dans l'un et l'autre camp.
M. Giolitti s'interdirait toute divulgation
nouvelle; M. Crispi suspendrait les poursuites
en cours et signiûerait & ses reptiles d'avoif
à cesser leurs attaques contre le député da
Dronero.
Telles seraient, d'après nos informations,
les bases de l'accord à intervenir.
En attendant, les électeurs de Dronero qui
ont gardé toute leur confiance à leur repré-
sentant, lui préparent une chaleureuse récep-
tion. On~avait pensé, tout d'abord, à lui offrir
un banquet, mais cette idé.eaêté abandonnée.
sur l'avis de ~1. Giolitti lui-même. L'accueil
n'en sera pas moins cordial et significatif.
Un discours, que prononcera M. Giolitti &
cette occasion, est attendu avec la plus vive
curiosité.
Chine et Japon
Toutes les dépêches s'accordent à dire que
depuis que la prise de Weï-Haï-Weïa fait
perdre à la Chine toute confiance dans sa
force de résistance, la cour de Pékin désire la
paix. Elle est prête à tous les sacrifices et,
pour montrer son bon vouloir, Li-Hong-
Tchang aura. les pouvoirs les plus étendua
dans sa mission à Tokio..
Le vice-roi du Petchili est toujours n Tient*
sin.
Il doit, dit-on, se rendre a Pékin a6n de
conférer avec le Tsong-Li-Yamen, mais il est
possible qu'il parte directement de Tientsin
pour le Japon.
On dit & Pékin que si la mission de Li*
Hong-Tchang échoue, le Fils du Ciel adrea.
sera un appel solennel aux puissances occi-
dentales, en leur promettant l'ouverture de
son empire au commerce international.
En attendant, les hostilités sontsuspendues
sur toute la. ligne.
En Mandchourie, où le froid est des plus
vifs, les belligérants ne bougent pas les Ja-
ponais restent dans leurs cantonnements,
tandis que les avant-gardes chinoises se sont
repliées sur Nswchang et la rivière Liao.
A Weï-Haï-Weï, !es Japonais réparent les
ouvrages de terre et de mer. Un commissaire
civil a pris en mains l'administration de la
région; le maréchal Oyama a,adressé une
proclamation aux habitants dans laquelle il
leur assure sa protection, & moins d'actes
hostiles de leur part.
L'aBFaire de Brass
Londres,35fét'rier.
Suivant de nouvelles dépêches concsrnant
le combat de Brass, dans le protectorut du
Niger, la ville de Nimbi, sur le territoire de
Brass, a été détruite par les Anglais dans la
journée du 83 au 23 février. Elle n'est plus
qu'un monceau de ruines.
L'attaque a eu lieu par eau, une immense
jungle empêchant l'attaque par terre.
Un vif combat eut lieu près ducapSacri-
Sce, où l'on s'empara d'un blockhaus. Un
grand nombre d'indigènes furent tues et les
Anglais capturèrent une grande quantité de
pirogues.
Une autre dépêche ofilcielle relative au
combat de Brass, dans le Niger, annonce la
prise et la destruction de Fishtown.
Les chefs de Brass ont été punis.
On n'a on vue aucune nouvelle opération.
Deux navires de guerre restent dans le voisi-
iMge.
Le capitaine Tàylor et deux soldats ont été
tués; cinq hommesontété blessés.
Mt8sNMveIl8~8l'E~Fi3!tr
LONDRES. L'influenza prend a Londres
des proportions inquiétantes. L'ambassadeur
ottoman, le ministre de Suéde et de Norvège,
M. Jean Devrais, secrétaire & l'ambassade de
France, 3t de nombreuses personnes sont at-
teints.
Le théâtre du Critérium sera fermé jusqu'à
samedi prochain, la plupart des artistes étaU
malades.
Le Dépôt de mendicité, les manufacturas,
l'administration des postes, les écoles, etc.,
sont frappés dans des proportions considé-
rables.
A la Banque d'Angleterre, cent employés
sontatteints.
Lord Rosebery a passé una meilleure nuit,
mais son état reste le môme.
M. Balfour, qui devait prendre la parole
('ans un meeting jeudi soir, ne pourra le
faire :'). cause de son état de santé. M. Gos-
chen a consenti n. le remplacer.
DRESDE. Un incendie a <5c)até, hier,
dans le palais du prince Frédéric-Auguste de
Saxe.
Avant que le fsu ait pu être éteint, It mo-
bilier de plusieurs pièces a été complètement
détruit.
Les curieuses collections rapportées 4'0-
rient par le prince Frédéric-Auguste ont été
brûlées.
A TRAVERSA PRESSE
Retour du Thibet
Le At<:<~ à interviewe M. Greo.ard,qui
revient du Thibet par Pékin et Shanghai,
après avoir vu son compagnon de voyage,
M. Dutreuil de Rhins, massacré au Thi-
bet. Voici le récit de M. Grenard
Après chaînes neigeuses et inexplorées du Thibet
septentrional, nous fîmes lu rencontre d'un
lama, escorté de plusieurs !onctionnaires thi-
betains, avec lesquels nous entrâmes en pour.
parlera et obtînmes l'autorisation do passer
la mauvaise saison dans le gouvernement de
Lhassa.
Notre caravane se remettait on marche la
7 mars, se dirigeant au nord sur Si-NIng.
Dans les nombreux, villages qu'il nous fal-
lut traverser, les habitants nous reçurent à
coups de fusil.
Le 2 juin dernier, l'expédition atteignait
Tou-Boudha, où la population noua vola nos
chevaux et nos approvisionnements. Le lama.
refusant de nous donner des explications,
la caravane se disposait & reprendre sarouto
quand elle fut attaquée par une vive fusil-
lade.
Nous nous trouvions à ce moment sur la
flanc d'une montagne à pic. Assaillis de tous
côtés, et avant quo nous ayons pris nos dis-
positions de défense. M. Dutreuti de Rhins
tombait frappe d'une balle a l'aine gauche. Je
mo portai immédiatement à son secours et lui
prodiguai les premiers soins.
La caravane était restée en arriére, aux
prises~avecunebandededcux cents Thibetains
qui ne tardèrent pas a nous rejoindre. On nous
enleva nos fusils, nos bagages, ne nous lais-
sant que nos pantalons.
Un groupe de Thibetains s'emparèrent de
moi et me conduisirent au bas de la vaDéa,
sans me permettre d'emmener nos malheu-
reux compagnons.
J'appris, mais trop tard, hélas! que M.
Dutreuil de Rhins avait été jeté dans la. ri-
vière.
Resté seul, je suivis le Yang-tse-Kiang.
dont nous avions reconnu la source, ainsi
que celle du Mékong. Les peuplades que je
rencontrai m'accueillirent très bien.
Après avoir franchi GOO kilomètres, j'arri-
vai & Si-Ning, où les fonctionnaires chinon,
avertis par moi de l'assassinat de mon com-
pagnon, envoyèrent une expédition po"!r châ-
tier les Thibetains coupables et rechercher
les restes de M. Dutreuil de Rhins.
Malheureusement, le corps de ce dernier na
put etra retrouvé.
De Lant-Chou, je me dirigeai sur Pékin, ot
l'ambassadeur de France m'attendait.
La revanche du « Petit Journal M
Du Petit 7oM~MC[~
Si nos lecteurs veulent bien remonter dant
un passé qui date de quelques années à peina,
ils y retrouveront le souvenir de certains
«campagne)), aussi âpre qu'odieuse, menée
grand train contre le .Pc~bMf/ta~par deux
fripons qui se croyaient alors sûrs de l'impu-
nité Portails et Girard.
c pendant plusieurs mois, il na se passa pas
de journée que les deux côm.pêres n'eussent
au bout de la plume quelque mensonge nou-
veau, quelque diffamation inédite à débiter
sur le compte de la Société du .P<~ JbMfMa~,
de ses actionnaires, de ses administrateurs,
de son directeur, de quiconque enfin touchait
d'un peu près à ia c&isse, à cotte cai&ae bisS
'&nances; !es eaiMes du Trésor étaient
vides. A Paris, le pouvoir centrât, dé-
pourvu d'argent, ne faisait rien de pra-
tique pour s'en procurer. Il créait à la
place des assignats, discrédités et démo-
dés, des valeurs de papier qui ne valaient
pas mieux bons d'arrérages, bons de
réquisitions, bons de délégations et lais-
sait le public y chercher prétexte & l'a-
giotage le plus eS'réné.
Les départements et les communes
manquaient des ressources nécessaires
pour refaire les routes, détériorées et dé-
foncées, pour relever les ruines qui exis-
taient dans la plupart des villes. Des ban-
des armées tenaient les grands chemins,
pillaient les diligences et détroussaient
les voyageurs. Partout, le prestige delà
"force publique était détruit. Nulle part,
on ne le voyait renaître.
Les provinces de l'Ouest étaient en
pleine révolte, les temples toujours ter-
mes. A tous les degrés des administra-
tions, tout était incurie, désordre, rébel-
lion, corruption.
Au dehors, nous avions à tenir tête à
l'Europe coalisée .Après de cruels revers, ï
Masséna en Suisse, Brune en Hollande
semblaient ramener la victoire sous nos
drapeaux. Mais nos armées manquaient
de tout, voire de vêtements et de.pain. On
devait aux soldats plusieurs mois de
solde. Leur indiscipline alarmait juste- `
ment les généraux qui les commandaient.
Ainsi, de quelque coté qu'on tournât
les yeux, tout apparaissait sombre, la-
mentable. La France entière, dominée
par l'angoisse, terrinée par la perspec-
tive du lendemain qu'elle voyait venir,
appelait un sauveur et le saluait déjà
dans Bonaparte. Mais Bonaparte était
loin. L'Egypte l'avait pris.. ne le ren-
dait pas. Ses nouvelles étaient rares, peu
sûres. On ne le voyait pas revenir; on
redoutait qu'il eût été assassiné.
C'est dans ces circonstances qu'on ap-
prenait tout à coup que, le 9 octobre, il
avait débarqué à Fréjus. Ce fut alors,
d'un bout à l'autre du territoire, une joie
délirante. Puisque Bonaparte rentrait, la
France était sauvée. Lorsque, le 16 octo-
bre, il arriva dans Paris. elle lui appar-
tenait déjà. Elle !e suppliait de prendre le
pouvoir. Il lui fallut quelques heures
pour s'en emparer le 18 Brumaire.
Ce fut dans des conditions analogues.
~inon pareilles, que se prépara, uu demi-
siècle plus tard, le coup d'Etat du 3 Dé-
cembre. Ces cntses sont encore si près de
nous, l'histoire en est restée si vivante
dans les mémoires qu'ilest apeine besoin
de les rappeler.
Comme en 1799, la France, en 1851, se
sentait à la merci des passions anarchis-
tes que les sanglantes répressions qui
suivirent la chute de Louis-Philippe
avaient vaincues sans les détruire. De
tous les côtés, sous touteslesformes,files
se redressaient avec leurs exigences et
leurs menaces. Elles alarmaient les inté-
rêts.
L'Assemblée nationale dont !es Fran-
çais avaient espéré le salut n'était plus
quelechamp-ctos où elles se donnaient
librement carrière. On s'y dépensait en
eiforts stériles, en intrigues de toutes sor-
tes. Les partis s'y étaient divisés à l'in-
fini. Les représentants du pouvoir avaient
perdu toute autorité, tout crédit. Le gou-
vernement ne les tenait plus, n'en obte-
nait même plus la soumission.
La propriété, la famille, toutes les ins-
titutions sociales étaient battues en brè-
che.Enrayé,l'argent se cachait. Les af-
faires restaient sans essor. Le désarroi
régnait dans !e commerce et l'industrie.
Les fonds publics étaient à bas prix. Cha-
cun pressentait des périls prochains. Les
hommes les plus audacieux n'osaient rien
entreprendre, tant se présentait inquié-
tant l'avenir. On voyait pointer sur l'ho-
rizon des symptômes de guerre civile. A
l'éclat en quelque sorte inévitable des
pires passions une échéance semblait as-
signée. La un des pouvoirs présidentiels
du prince Louis-Napoléon était la date à
laquelle les pires passions s'étaient donné
rendez-vous.
Au fur et a mesure qu'approchait cette
heure, l'eQ'roi grandissait. Le spectre
rouge s'agitait. Les propos de ceux qui le
faisaient mouvoir indiquaient clairement
que s'ils devenaient les maHres ils ne re-
culeraient devant aucun excès pour ren-
dre leur victoire profitable et durable.
C'est dans cette terreur que le prince
Louis-Napoléon puisa l'énergie que né-
cessitait l'acte du 3 Décembre. Les pro-
testations que provoqua cet acte durant
les jours qui suivirent son accomplisse-
ment ne doivent pas nous faire perdre de
vue les raisons qui le justifiaient. La
France, une fois encore, cherchait un
sauveur et l'attendait. E)le ne se tran-
quillisa qu'après l'avoir trouvé.
Quelque douloureux et regrettables
qu'aient été ies incidents de décembre,
on ne saurait contester l'enthousiasme
avec lequel l'immense majorité du pays.
accueillit l'initiative énergique du prince
Président.
C'est qu'au-dessus du respect de la lé-
galité les peuples mettent la nécessité de
leur salut. La France acclama. Louis-Na-
poléon parce qu'elle considérait qu'il la
sauvait de l'anarchie. EMe lui fut recon-
naissante du coup de balai libérateur
qu'il venait de donner et d'avoir remis en
honneur des institutions régulières. Une
nation qui croit qu'elle va périr s'inquiète
peu de ce que présentent d'illégal les pro-
cédés à l'aide desquels on l'a sauvée. Sa
gi~titude, au moins pour un temps, est
assurée a qui la sauve.
II n'est pas douteux qu'on ne trouve à
l'heure actuelle, au iond de beaucoup
d'esprhs, quelques-unes des rénexions
qui précèdent. A force de répéter que
« cela ne peut plus marcher ainsi H, on a
uni par en convaincre les plus rebelles
aux idées de dictature. Les excès du ré-
gime soi-disant libéral les ramènent aux
idées du régime autoritaire. Ceux qui le
désirent secrètement, tout en déclarant
qu'ils le redoutent, sont devenus légion.
Légion aussi ceux qui l'appellent, sans le
redouter. Ce que veut tout pays, ce qu'il
a le droit do vouloir, c'est la sécurité du
présent et celle de l'avenir. Malheur aux
gouvernements qui ne la lui donnent
pas.
Naguère, un royaliste illustre, glorieux
champion des luttes passées et qui tint
à honneur de protester contre le Deux-
Décembre en se taisant emprisonner, di-
sait devant nous
–Je ne saurais excuser le coup d'Etat.
Mais, a regarder ce qui se passe aujour-
d'hui, }e commence à le comprendre.
Quel nouvel état d'âme révèlent de tel-
les paroles, et ne prouvent-elles pas que
l'homme d'énergie qui apparaîtrait de-
main serait acclamé s'il pouvait porter
dans les âmes la conviction qu'il va arra-
cher la patrie aux mains débiles qui tien-
nent ses destinées ? 2
2vbMS ~appeZoMS a Mos a&OM~e~ gMe
~OM
~rM-po~e, <~ sdr&M<~ e~c~~g-
NMt~ c 4î. ~'adM~Mf.
MONDAN!TÉ$
CHRONIQUE DE L'ELEGANCE
Quefques génies facétieux font courir mali-
cieusement le bruit que les jupes, cette année,
auront jusqu'à trente-deux mètres d'envergure.
On empioierait sept mètres d'etoife pour une
seu!e manche.
H faudrait les musctes des forts de la Halle
pour mouvoir les bras charges d'un tel far-
deau. On doit avoir songea .produire, pour
nos élégantes, une force motrice capable de les
assister.
TourbiHonneront-eUes 'comme des dervi-
ches, seront-elles balancées dans les airs com-
me des battons, ou bien entraînées par un ai-
mant irrësistibte comme les étoiles niantes ?
Evidemment, la science doit nous ménagar
une surprise à côte de ces surprises de la mo-
de. Comme ce qui surprend le plus étantes
que l'on attend le moins, nous verrons peut-
être tout simplement surgir, en dëpit des mé-
disants, une mode pratique et seyante. Atten-
dons et espérons encore.
JEAN-PAUL
LES COURS
Dès huit heures du matin, hier, à Vienne. !e
'pubjic, assembté en masse devant la Hofkir-
che, a été admis à pénétrer dans l'église où re-
posent les restes mortels de l'archiduc Al-
bert.
Le cercueil en argent est placé sur un drap
d'or sous un batdaquin noir.
La couronne des princes impériaux, la cou-
ronne archiducate, les décorations et les deux
bâtons de maréchal autrichien et de maréchal
prussien sont exposes sur des-tabourets spé-
ciaux.
Les autels sont tendus de noir. A trois au-
tets, des messes sont dites sans interrup-
tion.
A midi, !e corps des ofnciers et les fonction-
naires de .ta Cour ont dénié devant le cer-
cueil.
M. Loze, ambassadeur de France, charge de
représenter aux funéraiHes )e président de)a
république française, M. Fétix Faure, et le
gouvernement français, est arrive .à Vienne.
L'empereur d'AHemagne. attendu aujourd'hui
à Vienne, prendra congé, immédiatement après
les funérailles, des membres de la fami))e im-
périale d'Autriche. L'empereur GuiHaumc pas-
sera la journée de mercredi auprès du comte
Euienbourg, ambassadeur d'Allemagne à
Vienne.
Hier soir un dîner a eu lieu chez l'archiduc
Chartes Louis. L'empereur François-Jcseph. les
princes Étrangers, lesaichiducs et archiduches-
ses d'Autriche y ont assiste.
L'Empereur et ]es archiducs portaient i'uni-
forme russe en l'honneur du grand-duc Viadi-
mir qui était présent.
Le peintre Mathey, dont on connaît )e beau
talent et les portraits si remarquables de vérité
et d'expression, fait en ce moment, en An~le-
terre, le portrait de Monsieur le duc d'Or-
léans.
Ce portrait sera expose au Salon du Champ
de Mars.
LES AMBASSADES
Le baron Marochetti. ancien ambassadeur
d'Italie en'Russie, est arrivé, hier matin, à Pa-
ris, venant de Saint-Pétersbourg.
M. de Giers, conseiller de l'ambassade de
Russ~e, est arrivé également à Paris.
DANS LE MONDE
De bons rires d'enfants ont retenti, hier,
dans ies salons de Mme du Bos, où une gen-
tille petite troupe, composée .de gamins et de
nHettesjoua't la comédie. Charmante repré-
sentation enfantine, qui, d'ailleurs, a beaucoup:
amusé également les parents,
Chacun de ces jeunes artistes amateurs s'é-
tait bien «mis dans lapeau~ du personnage;
les rotes ont été interprétés avec une conviction
étonnante, qui promet pour t'avenir.
Bravo à toutes et à tous!
Très briitante réunion, hier, chez Mme Pe!te-
rin de La Touche, dans son hôtet de t'avenue
d'téna, dont on admirait t'ëtégante décoration
Louis XV!.
M))es Balthy, Gélabert et M. Fordyce, qui
figuraient au programme, ont été très applau-
dis avec feur revue Po-o*
Le déjeuner donné dimanche par ia prin-
cesse Pierre Bonaparte et par ie prince Roiand
Bonaparte, son fils, en ieur nouve) hôte) de
t'avenue d'Iéna, était intime. Vingt-six cou-
verts.
Au nombre des invités
Comte et comtesse Ducog. baron et baronne de
Munkacsy, M. et Mme Adeton, H!le Abbatucci,
baron Leroux, M. et Mme d'Ocagne, M. Cunco
d'Ornano, etc., etc.
Soirée musicale et artistique des plus select,
dimanche, chez Mme Berson, dans son magni-
fique i'hotet de )a rue du Générat-Foy.
Le programme, fort bien 'composé, portait
tes noms de~ cétèbtes artistes Mme Brévai,
MM. Alvarez, Dehnas, de t'Opéra; Morel, Gau-
tier, le brii)ant pianiste Louis Diémer, et le non
moins bril!ant 'vioionceitiste Casella, qui ont
chanté ou interprété avec talent des œuvres de
Gounod, de Bizet, de Benja~lin Godard, de
Saint-Saëns, de Reyer et de Schumann.
Le <:c)ou » de la soirée a été la représenta-
tion de !a Date fatale, un acte exquis de Qua-
treHes, très finement interprété par Mme Jane
Hading et M. Hirch, qui ont été chaudement
appiaudis.
Mme Jane Hading portait une délicieuse toi-
lette blanche lamée d'argent et ornée de Sots
de denteUes, qui lui seyait à ravir.
M. Emite Bourgeois tenait le piano d'accom-
pagnement c'est tout dire.
M. et Mme Dieulafoy, tes deux intrépides
explorateurs, ont donne, avant-hier, dans leur
bel hôtel, une réception qui a été tout particu-
lièrement brittante.
Parmi les invités
Vicomtesse de Janxë, MM. Chauvcau et Pcrrot,
membres de l'institut Tisserand, directeur do
l'Observatoire Joseph Fabrc, sénateur, et un
grand nombre de notabilités du monde soientinquo
et littéraire et de personnalités du monde pari-
sien.
Un fort intéressant concert a été improvisé
après te dîner; le célèbre poète japonais M.
Montoyosi-Sa'izan a'dit plusieurs pièces de
vers qui ont été vivement appiaudies.
Chez la baronne Le Vavasseur, née d'Ar-
gence, charmante réunion choisie pour la
jeunesse, ou M.Tervit.du Patais-Royat, a été
très apptaudi, ainsi que Mite Berthier,-ta .petite
Prad, et les sœurs SkorT, harpistes russes..
Nous apprenons avec regret que les satons
de Mme Eugène Gaittard, née Lepic, resteront
fermés cet hiver, la mort de ses deux associés
de banque, survenue l'automne dernier, con-
traignanï M. Caittardà prendre personnelle-
ment pendant quelque temps la direction de
ses affaires .à Grenoble.
Lecarnavataétébriitamment fêté, à Fon-
tainebleau, par un bat poudré, < noir et rose~,
chez la comtesse Lavaurs, sœur du cotonet
Bizot, chef d'état-major de l'armée de Mada-
gascar.
Le tout-Fontainebteau se trouvait réuni
dans le bel hôte!, qui contient une grande salle
de bal meublée avec un goût exquis, boiseries
de vieux chêne sculpté, tenture et plafond
bteus.
Toutes les toitettes étaient noires, roses, ou
roses et noires.
Parmi les plus admirées, cette de la maî-
tresse de maison, jupe de satin noir s'ouvrant
sur des panneaux de velours rosé, brodés de
pertes. Tunique de dentettes noires, noeuds
rosés et étoiles de diamants.
Cotitton conduit par le lieutenant Lavaurs,
du 3° chasseurs.
Reconnu dans la fonte des invités
Comte et comtesse de Berthemy. colonel et ba-
ronne de Maistrc, Mme Anoel, comte et comtesse
de Varine, comte et comtesse do Nou.viUe., capi-
tairm Aubineau, en habit rose; lu lieutenant da
Hantectocque, qui vient de revenir de sa belle
campagne au Soudan, etc.
La vie mondâmeA Avignon.
Le bat de t'hôte) Verdet aura ëtê un des plus
animes de ia saison. M. G. Verdet, te vicomte
et !a vicomtesse d'AdMmar receyatent ies in-
vités
Comtesse Palluet de Besset, marquise d'Aulah,
comtesse de Chansiergnes, comtesse de Logerès,
vicomtesse de Laborde-Chaumont. comtesse de La-
mothe-Mastin, baronne de Gaudemar, comtesse
de Flotte, comtesse deBuisar, etc.
Dimanche, britiante soirée chez !e comte
et ta comtesse de Chansiergues.
Remarqué
Comte de Mu'amon, vicomte de Leusse, vicomte
de La Chcsnay, baron d'Arcy, baron du Pelonx,
comte et comtesse de Vandière.
Cotitton conduit par le comte de Miramon et
Mlle Emiiia Lacroix.
Enfin, matinée des collégiens en congé
chez M. et Mme Jules de Terris. Tout ce petit
monde se trémoussait avec entrain.
La mâtinée dansante donnée à bord du .For-
M~aMe, en rade de Villefranche, a été favori-
sée par un temps superbe.
Des une heure, la rade, avec son merveil-
leux décor, présentait, sous tes rayons du soleil,
te plus bot aspect.
Les embarcations de t'escadre conduisaient
les officiers à bord du Formidable et, remor-
quées par les chaloupes à vapeur, allaient
prendre au quai Courbet les nombreux invités
pour les conduire au vaisseau amiral.
Le long de l'escalier conduisant sur te pont
se tenaient immobiles les fusiliers du .Porm!
~a~/<
A !a coupée, le commandant Robergeot fai-
sait tes honneurs de son bord avec la ptus char-
mante courtoisie, fort bien secondé, d'ai!!eurs,
par te commandant Gigon, qui fut t'aide de
camp de t'amirat Courbet, et par tes- bfSciers
du bord.
A t'arriére avait été dressée une tente formée
en grande partie de drapeaux aux couleurs des
difiérentes nations. Tout autour étaient dispo-
sées avec infiniment de goût, des plantes ver-
tes. des panopHes et des trophées de drapeaux.
On sa!t avec quoi art les marins savent tirer
parti des différentes pièces de leurs armes pour
en faire des panopties aux dessins capricieux
et comment ils transforment en iustres élé-
gants quelques ba't'om.ettes et une douzaine de
revolvers.
Le pont, ainsi orné et changé comme par
magie en salle de bat, offrait un coup d'œit ra-
vissant.
La musique de l'escadre était placée sur la
passsrette.
Deux mi)!e invitations avaient été tancées.
Parmi tes personnes présentes:
Les amiraux et contre-amiraux de l'escadre; les
KenorauX Gebh'u't, Verrier, Rëcamier. <)e H'jinc',
Can'oy deBottomsM, Hubert de C'.t'itM, de .La
Bt~nchet.;e,gmnh'ai et. comtesse de .ternis, KeMr.U
et comtesse de Sesni~isons, prince G~iitxine, prin-
cesse deCat'amanChim~y, prince et princesse da
Monthoton, duc de Rivoii, docteur Bonchard,
prince Lubonnt'sk), Mme Aubarct. comte et com-
tosce de Doisbruuet, comte et con:tesse de Brcsson,
M. et Mme de Busitewsky, marquis et t~~r~uiso
de B3Muet, 51. et Mme Chau, dnchssse de '\)aio,
M. et Mme Oriay do Carva, vicomte et vicom-
tesse de RochecttOtMt't, comte et comtesse R~tfo,
cnm!e et comteisse G. de La Rochefoucauld, M. et
Mme SUphen Liegeard,. M. et Mme André Theu-
riet, comte et comtesse de ViHo:teu.vc-Bar,;etnont,
commandant Parreau.
Les carnets de bal étaient de véritables peti-
tes merveilles qui portaient comme-'itustra-
tions des vues photographiques que tes offi-
ciers avaient prises lors du dernier voyage de
l'escadre aux côtes orientâtes.
A la tombée du jour on dansait encore à la
lumière des tampes électriques qui produi-
saient le plus magique effet.
Très joti bal, vendredi, chez le baron et la
baronne Le Petietier de Gtatigny, dans leur bel
hôtet, à Bourges. Les superbes salons étaient
ma~ninquement ornes de roses et de merveit-
veiifeuses orchidées'.
Reconnu
Comtesse de Danne, nos do Monts~uh-nn, com-
tesse dcJouft'foy-Go'tSMsetsa. tUto, bm'on et ba-
t'onne de Maistre et leur fille, mtt'quisc de Gham-
pngEÔ, comte et comtesse de Champsraud, MUe de
Bourbon-Ch~lus.marfjuis et marquise des Metoi-
zes, M. et Mme df Kerscna, comte et-comtesse de
Beuvron, M. et Mme Ginonx de Formont, bnron
SaUt' comte do Tristan, comte de C'Houtot, co:uie
do Pnzxis.couitcdo La Chapelle, M. desVaten-
nés, etc., etc.
Chaque invité est parti émerveitié de cette
charmante fête de ueurs.
LES CERCLES
M. F. Barron, présente par )e vicomte Pau)
de Gontaut-Biron et M. Luis de Erraxu, à été
reçu, hier, au cercte de la rue Royale, à titre
de membre temporaire.
MARIA&ES
La comtesse de Franquevitie donnerA une
grande soirée le 3 mars, à l'occasion du con-
trat de mariage de son ftis, le comte François
de Franquevitte, avec M)tc de Bonrepos.
Hier, en annonçant le mariage deM))e de
Mornay avec le marquis de Batieroy, nous
avons par erreur ajoutëte nom deSouit à celui
de Mornay.
Feu le marquis de Mornay, père de MHe de
Mornay, s'appetait de Mornay-Montchevreuit.
Son frère portait le titre de comte de Mornay-
Soultde Datmatie, et depuis la mort du mar-
quis de Mornay-Montchevreuit, devenu cher
de la famille, it a pris le nom et le titre du dé-
funt.
NÉCROLOGIE
Nous apprenons ta-mort:
De Mme 'de Schouttete deTerverent.nëe
Weill, veuve en premières noces de M. de
Bonnefoy des Auinays.
–De Mme Louise Redeisper~er, née Belloc,
mère.de notre aimabte confrère Jacques Redels-
perger..Les obsèques auront lieu jeudi,.à midi,
à l'église Sainf-Honore d'Eylau.
Du générât baron Van den Rode, décédé,
hier, à Bruxelles, à t'age de soixante-trojis ans.
Le général Van den Rode était aide de camp
du Roi depuis 1887. Le comte John d'Oultre-
mont, grand-maréchat de ta Cour, et !e générât
Burnell se sont rendus à t'hôtet du défunt afin
de présenter respectivement à ta famitte tes
condoléances du Roi et du comte de Flandre.
Le prince Albert s'est rendu en personne à la
maison mortuaire, accompagné du capitaine-
commandant comte de Hemricourt de Grunne,
ofncier d'ordonnance.
De la comtesse Détianoff, femme du mi-
nistre russe de l'instruction publique, décédée
hier, à Saint-Pétersbourg, des suites d'une
Ruxion de poitrine. La comtesse DétianoS était
très connue du grand monde parisien dans le-
quel elle comptait de nombreux amis. DANTIN
OANDN
Mts~ MfIemMres
Quelles sont les obligations des mem-
bres du Parlement relatives au service
militaire? 2
La Constitution et la loi sont muettes
à cet égard. La question s'est déjà posée
en temps de paix, et le cas de M. Mirman
montre qu'elle n'a reçu qu'une solution
provisoire et boiteuse. Elle se pose, dans
tous les cas, autrement épineuse et grave
pour le temps de guerre.
Déjà, en 1887, M. Castelin et ses amis
ava~nt- présenté une solution radicale.
«En temps de guerre,les pouvoirs législa-
tifs sont suspendus, a Si la iormule était
draconienne, elle avait le mérite d'être
claire.
M. Joseph Fabre vient de faire adopter
en première lecture, au Sénat, un projet
s'inspirant du fameux principe CMc~
a~M!<ï ~a?, traduisez < En temps de
guerre, les députés-soldats restent à la
Chambre.* »
En langage parlemeataire, ces choses
ne se disent pas aussi crûment, et M. Fa-
bre a adopté un texte à côté qui empê-
che les députés « d'être appelés, en cours
de session, à faire leur service militaire,
si le ministre de la guerre ne les a pas
demandés, s'ils n'ont pas accepté l'invi-
tation et si la Chambre ne leur en a pas
donné la permission ?. Très ingénieux ce
triple assentiment, triple verrou derrière
lequel M, Fabre abrite les députés-sol-
dats en temps de guerre.
L'auteur du projet ne se sent pas, ce-
pendant, très rassuré sur l'excellence de
ces dispositions. Il prévoit que le pays
pourrait trouver extraordinaire que « ces
gens-là convient les autres a faire la
guerre et n'y vont pas eux-mêmes! a Dans
ce cas, force sera bien au Parlement de
« se démembrer )). N'y a-t-il pas une au-
tre éventualité à envisager? Ne peut-il se
rencontrer beaucoup de députés qui pré-
féreront leur dévoir de soldat au papotage
d'une Assemblée ? q
Sans parier de l'impossibilité où l'on
serait, dans l'un et l'autre cas, de rempla-
cer les absents volontaires ou forcés, M.
Fabre croit-il que l'Assemblée gagnerait
à « ce démembrement a, produit dans de
telles conditions, en prestige et en asce)i-
dant moral? Ne deviendrait-elle même
pas une gêne et un danger ? q
Un esprit chagrin trouverait que les
verrous de M. Fabre pourraient s'ouvrir
bien facilement pour les députés de l'op-
position et se fermer sévèrement pour
ceux de la majorité. En politique, tout se
voit.
De la et pour bien d'autres raisons, le
projet de M. Fabre ne nous dit rien qui
vaille, et nous croyons qu'il sera très
sérieusement discuté à ]a Chambre.
M. Eugène Pierre, le distingué secré-
taire général dc.la Chambre, a étudié de-
puis longtemps la question. Il est d'avis,
comme M. Fabre, qu'elle peut se résoudre
sans faire appel au Congrès. Nous
croyons que son projet, très complet, de-
vrait être étudié cte très prés. M. Pierre a
non seulement envisagé le cas des dépu-
tés-soldats, mais aussi celui dé tous les
pouvoirs publics en temps de guerre, et
l'organisation qu'il préconise vaut, dans
son ensemble, la peine d'être laborieuse-
ment examinée. 1
M. Pierre qui se doute tout comme
M. Fabre que le p~ys accepterait diffi- j,
ciiement la dispense du service militaire i
pour les députés-soldats, bien qu'à son~
avis leur devoir strict serait do continuer
à si~er, a imaginé une délégation séna-
toriale et une délégation législative en J
nombre relativement considérable; toutes
deux fonctionneraient, d'ailieurs, comme
tes Chambres actuelles, 'sauf certains
points de détail.
Dernièrement, MM. Gauthier de Cla-
gny et Marcel Hubert, s'inspirant de cette.
pensée, ont dressé un avant-projet préco-
nisant' la formation d'une assemblée uni-
que composée de tiente délégués élus par
la Chambre et de vingt par le Sénat,
qui prendrait le nom de CoM~/e ~t.
<< de e~/eM.se M~tOK~e.
A cette différence près, les détails du
fonctionnement de cette assemblée sont
ceux que développe M. Eugène Pierre
pour son petit Parlement.
Mais on sent que cette différence est
essentielle. Elle oblige, en effet, si elle
était adoptée, la réunion, tpso /'(K'~o, du
Congrès pour arrêter un projet dénnitit.
.M.GrauthierdeCtagny et ses amis l'ont,
d'ailleurs, bien compris, puisque, dans
leur avant-projet, ils concluent à une pro-
position de résolution ainsi conçue
Il y a lieu. de réviser tas lois constituHon-
aeHes, en ce qui touche l'organisation du
pou voir législatif en cas do guerra avec une
puissance européenne.
Cette manière de poser la question sem~
b)e assez rationnelle. Si on s'arrête,; en
e8et, n. un texte purement législatif, on
se prive des moyens peut-être plus sé-
rieux et plus efficaces qu'une revision
de la Constitution sur ce point pourrait
apporter eu vue de résoudre une question
complexe et délicate.
Unoussufnra d'exposer la-dessus que
M. Pierre, lui-même, dans !R projet qu'il
a dres.s'é, s'est heurté une difficulté qui
ne pourrait recevoir sa solution que par
!a révision. Pour y échapper, il est obligé
d'admettre que cette difficulté ne se pro-
duira pas.
Du reste, il semble que le Congrès ait
toute l'autorité désirable et nécessaire
pour imposer !e ~zo~MS t'~CM<~ en cas de
guerre, une des Assemblées délibérantes
n'ayant peut-être pas la nette perception.
là-dessus, des sentiments du p~ys, et
l'autre étant trop intéressée dans la.
question.
8.1 donc le projet de M. Fabre était re-
jeté et, gers multiples qu'il soulève ou qu'ii pour-
rait sou]ever expliqueraient cette déci-
sion; –il parait asseziogiquedeserauger,
sinon à l'avant-projet, du moins à la pro-
position de résolution de MM-.Gauthier
de Clagny et Marcel Habert.
~EDMOND M)CHEt.
ABIQ!!R B'UNE DËMCLE
Des ce matin, les Parisiens friands du spec-
tacto qu'oSre la Seine charriant des glaçons
devront en faire leur deuil. La débâcle de
notre' grand neuve, suivie. & vingt-quatre
heures près, de la déb.'tcie de la Marne, sera
terminée quand paraitront~ces iignes.
Il est vraisemblable que nous na reverrons
pas de sitôt des banquises dans la traversée
de Paris, du moins jusqu'à, l'année prochaine.
S'il en faut croire les .bons prophètes de la
météorologie, nous allons entrer, dans une
période de pluies qui auront sans doute pour
effet de grossir la Seine .mais on ne croit
plus guère, pour cotte un d'hiver, aux fortes
gelées.
11 y a exactement vingt-six jours que la
Saine était K prise )), et c&la veut dire que la
saison a été particulièrement rude.
L'an passé, il v eut à peins onze jours d'in-
terruption dans !a navigation, et huit seule-
ment'pendant l'hiver 1892-93. En 1890-91, la
Seine demeura ~elée du H7 décembre au 37
janvier, soit 30 jours.
Cette fois, la débâcle, en Seine et en Marne,
n'aura fort heureusement produit nulle part
des dégAts sensibles. Elle était « pourrie x,
terme fort vilain, mais, parait-il, tout a fait
technique. Pour qu'il y ait débâcle propre-
ment dite, il faut que les eaux grossissent,
ce qui n'a pas été le cas, au contraire.
Samedi soir, vers quatre heures, il y eut un
mouvement de glace au barrage de Port-à-
l'Anglais, à Vitry.
A partir de ce moment, les glaçons ont des-
cendu la Seine. Comme depuis plusieurs jours
l'élévation de la température avait fait fondre
en partie les glaces, celles-ci n'avaient au-
cune force, encore qu'elles se fussent accu-
mulées sur certains points en banquises.
La débâcle s'accentuait dans la nuit du
23 au 24, et vers six heures du matin elle se
produisait dans la partie amont de la traver-
sée de Paris jusqu'au pont Neuf. Les pontons
de l'HôteLdo Ville, et "ceux du Chaielet subi-
rent une forte-poussée, qui n'eut, d'ailleurs,
pas de fâcheuses conséquences.
Dimanche matin, les Parisiens ont pu voir
les glaçons monter les uns sur les autres, en-
tourant la Samaritaine, la. tour du Louvre et
les marchés a charbon de bois voisins. Une
banquise est restée longtemps formée à la
hauteur du pont du Carrousel; mais, grâce
aux eNoris de quelques mariniers, qui se sont
aventurés en &
son tour dégagé.
La moitié de "la rivière étant libre, les
glaçons trouvaient un chenal suffisant pour
s'écouler, mais le pont d'Iéna les retint
pendant quelques heures. Le grand bras de
î'iledes Cygnes résista aussi jusqu'à sept
heures. Enfin, toutes les glaces avaient
quitté Paris à huit heures, pour franchir le
viaduc d'AuteuiI.
Le spectacle, disons-le, a manqué fl'ensem-
ble, et partant, il a été peu curieux. Mais ce
qui présentait un féel intérêt, c'était 1~ f~aM
d'eau résultant de cetta débâcle sans pluie.
On voyait parfaitement, du haut des ponts,
le fond de la -rivière. L'autre nuit, le )'a&aM
était encore, parait-il, plus sensible, et en ce
moment même la Seine est, dans Paris, de
1 mètre 20 au-dessous de son niveau normal.
Cette situation serait, du reste, très fâcheuse
pour la navigation, si elle devait se prolon-
ger, Il n'en sera rien. Hier, vers deux heures,
la débâcle de la Marne commençait à Meaux.
Les premières glaces sont arrivées à Pa-
ris dans la soirée, très morcelées et, par-
tant, sans danger. Les dernières banquises
arrêtées dans le bassin de Saint-Gloud vont
s'écouler très rapidement, et dès ce soir, peut-
être, on pourra relever le barrage de Sures-
nes, ce qui redonnera peu à peu à la Seine,
dans Paris, un niveau normal.
Le service des bateaux parisiens pourra re-
prendre sans autre délai.
Un dernier détail on s'attend trôs prochai-
nement a a une crue légère qui n'arrêtera
pas, sans doute, la navigation. H. L.
AU DEHORS
SUEBE ET NORVEGE
Est-ce qu'après avoir semblé s'amélio-
rer, les retations entre le Parlement de
Norvège et la couronne de Suéde se ten-
draient de nouveau ? Les dépêches et les
correspondances qui nous parviennent à
ce sujet représentent la situation de nou-
veau comme très tendue.
Rappelons brièvement les fMts. Le roi
Oscar, dans une entrevue qu'il avait eue,
la veille de la réunion du Storthing, avec
le chef de la majorité, avait remis à M.
Steen un exposé écrit des conditions
royales d'une façon générale, il mainte-
nait à la Suède un droit de ~o sur tou-
tes les mesures que voudrait 'prendre le
gouvernement de Christiania, en ce qui
concerne l'organisation du corps diploma-
tique et consulaire de la Norvège.
M. Steen déclara au Roi, que, devant
des exigences telles, il renonçait à la mis-
sion de former un cabinet. Le Roi appela
alors M. Stang, mais il ne fut pas plus
heureux.
La gauche, alors, a engagé des négocia-
tions avec les partis conservateurs pour
obtenir une démarche commune auprès
du Souverain.
Que se passera-t-il, si le Roi, en défini-
tive, ne cède point? Un correspondant de
l'7~e!e~e~aMce &e~c émettes hypothèses
suivantes
Qu'arrivera-t-il [dors? C'est ce qu'il est dif-
ficile de dire, mais il est probable que le Stor-
thing désignera Iu.i-m.eme un gouvernement.
Le Roi et la Suéde oseront-ils, d!tns ce cas,
déclarer la guerre & la Norvège ? Ou bien ac-
cepteront-ils purement et simplement la dis-
solution de l'union ? Voilà les deux a.Kernati-
ves qui se posent.
Signalons cependant une troisième solu-
tion.
Il ne s'agirait de rien moins que de l'abdi-
cation du roi Oscar, comme souverain de la
Suède. Il céderait le trône à son second fils,
le prince Oscar, lequel a contracté, on le sait,
un mariage morganatique et a formellement
renonce a ses droits & la couronne de Suède.
Cette solution serait peut-être le menteur et
le plus simple moyen de mettre un terme aux
discussions qui menacent de mettre aux
prises les deux moitiés de la péninsule Scan-
dinave.
Rappelons, d'autre part, que l'année der-
nière déjà, 1& bruit a couru que lo prince
Valdemar, second u!s du roi Christian de Da-
nemark, serait éventuellement candidat au
trône de Norvège. Ce bruit ne fut pas pris
a!orsau sérieux: tout le monde était con-
vaincu que les difficultés entre la Norvège
et la Suède s'arrangeraient par des conces-
sions réciproques.
Aujourd'hui, au point où en sont les cho-
ses, la Candidature d'un prince danois peut
devenir plus qu'un simple jeu d'esprit. Il y a,
certes, des républicains théoriques en Nor-
vège, mais la grande majorité de In. nation
et même du parti libéral est foncièrement
conservatrice de tendance, et si la Norvège
se séparait de la Suéde, elle adopterait cer-
tainement. les institutions monarchiques
comme les plus conformes n son sentiment.
On ne peut oublier, d'ailleurs, que la dy-
nastie danoise descend des anciens souve-
rains do Norvège et que de vénérables tradi-
tions historiques établissent des liens étroits
eatrc les Danois et tes Norvégiens. Ces tra-
ditions n'ont rien perdu de leur force. A dé-
faut du prince Oscar de Suède, le prince
Vatdemar de Danemark aurait donc de
grandes chances.
On nous permettra de rappeler, en ou-
tre, que le prince Yaldemar a épousé la
tille aînée de Mgr le duc de Chartres, la
princesse Marie d'Orléans. Il serait assez
curieux de voir une princesse de la Maison
de France arriver, par suite de son ma-
l'iage.'à l'un des trônes occupés par les
descendants du Français Bernadotte.
P!EHRE-QU!-SAiT
NOS DÉPÊCHES
Une invitation de l'Allemagne
Berlin, 25 février.
Le gouvernement, impérial a envoyé, il y a
dix jours, les invitations ofHcioUes aux puis-
sances maritimes à participrr aux fêtes d'in-
auguration du canal de Kiel à Wilhelms-
haft'n.
Jusqu'ici, cinq puissances ont répondu en
notifiant leur acceptation ce sont l'Angle-
terre, l'Autriche, l'Espagne, l'Italie et' la
Russie.
Les fûtes auront lieu le 19 juin prochain et
dureront trois ou quatre jours.
La. France n'a pas encore fait connaîtra sa
réponse mais on croit savoir qu'elle sera fa-
vorable.
La santé du Pape
Rome,35 février. J
Les.médecins ont prié le Pape de .suspendre
ses audiences, atin de se réserver pour len cé-
rémonies des 2 et 3 mars qui sont itr&e fati-
gantes.
Le 3 mars, anniversaire de sa naissance,
Léon XIM doit prononcer un discours devant
les membres du Sacré-Coliége, et le 3, il doit
assister à une cérémonie solennelle a la cha-
pelle Sixtine pour l'anniversaire de son cou-
ronnement.
Sur les 383 papes depuis saint Pierre jus-
qu'à nos jours, il n'y en a eu que il qui aient
r«gnë plus longtemps que Léon XIIt.
Le cas de M. Giolitti
Rome,25février.
Faut-il s'attendre :t. de nouveaux scanda-
les ? 9
Voici qu'on parla maintenant mots
couverts il est vrai d'un dossier n" 2 que
M. Giolitti tiendrait en réserve pour le cas où
ses ennemis se montreraient trop méchants
usonégard.
La rentrée de l'ancien président du conseil
et sa résolution de braver jusqu'au bout la
colère de M. Crispi a déconcerté beaucoup de
gens, et l'on dit couramment, dans nos cer-
cles politiques, que pour prendre une pareille
attitude, il faut qu'il s~ sente suffisamment
armé, surtout en face d'adversaires que les
scrupules n'étouSent point et qui ont sous la
main une magistrature dont les chefs vien-
nent d'être tries sur le volet.
Sous l'influence de cette menace d'immi-
nentes révélations, un bruit inattendu a pris
naissance dans le'3 couloirs de Montecitorio
une sorte de « trêve de Dieu H serait à la
veille d'Être conclue entre les deux partis.
Il est certain que le retour deM.Giolitti,
que l'on tenait pour impossible au palais
Braschi, y a causé une indéniable émotion,
non seulement parce qu'on prévoit la sortie
de nouveaux « papiers ?, mais aussi parce
que le témoignage de l'ancien ministre pour-
rait jeter une indiscrète lumière sur certains
chapitres– fort obscurs jusqu'ici des do-
cuments déjà publiés.
Dans ces conditions, U.n'est pas invraisem-
H. L
blable qu'un projet d'armistice ait pa nattM
dans l'un et l'autre camp.
M. Giolitti s'interdirait toute divulgation
nouvelle; M. Crispi suspendrait les poursuites
en cours et signiûerait & ses reptiles d'avoif
à cesser leurs attaques contre le député da
Dronero.
Telles seraient, d'après nos informations,
les bases de l'accord à intervenir.
En attendant, les électeurs de Dronero qui
ont gardé toute leur confiance à leur repré-
sentant, lui préparent une chaleureuse récep-
tion. On~avait pensé, tout d'abord, à lui offrir
un banquet, mais cette idé.eaêté abandonnée.
sur l'avis de ~1. Giolitti lui-même. L'accueil
n'en sera pas moins cordial et significatif.
Un discours, que prononcera M. Giolitti &
cette occasion, est attendu avec la plus vive
curiosité.
Chine et Japon
Toutes les dépêches s'accordent à dire que
depuis que la prise de Weï-Haï-Weïa fait
perdre à la Chine toute confiance dans sa
force de résistance, la cour de Pékin désire la
paix. Elle est prête à tous les sacrifices et,
pour montrer son bon vouloir, Li-Hong-
Tchang aura. les pouvoirs les plus étendua
dans sa mission à Tokio..
Le vice-roi du Petchili est toujours n Tient*
sin.
Il doit, dit-on, se rendre a Pékin a6n de
conférer avec le Tsong-Li-Yamen, mais il est
possible qu'il parte directement de Tientsin
pour le Japon.
On dit & Pékin que si la mission de Li*
Hong-Tchang échoue, le Fils du Ciel adrea.
sera un appel solennel aux puissances occi-
dentales, en leur promettant l'ouverture de
son empire au commerce international.
En attendant, les hostilités sontsuspendues
sur toute la. ligne.
En Mandchourie, où le froid est des plus
vifs, les belligérants ne bougent pas les Ja-
ponais restent dans leurs cantonnements,
tandis que les avant-gardes chinoises se sont
repliées sur Nswchang et la rivière Liao.
A Weï-Haï-Weï, !es Japonais réparent les
ouvrages de terre et de mer. Un commissaire
civil a pris en mains l'administration de la
région; le maréchal Oyama a,adressé une
proclamation aux habitants dans laquelle il
leur assure sa protection, & moins d'actes
hostiles de leur part.
L'aBFaire de Brass
Londres,35fét'rier.
Suivant de nouvelles dépêches concsrnant
le combat de Brass, dans le protectorut du
Niger, la ville de Nimbi, sur le territoire de
Brass, a été détruite par les Anglais dans la
journée du 83 au 23 février. Elle n'est plus
qu'un monceau de ruines.
L'attaque a eu lieu par eau, une immense
jungle empêchant l'attaque par terre.
Un vif combat eut lieu près ducapSacri-
Sce, où l'on s'empara d'un blockhaus. Un
grand nombre d'indigènes furent tues et les
Anglais capturèrent une grande quantité de
pirogues.
Une autre dépêche ofilcielle relative au
combat de Brass, dans le Niger, annonce la
prise et la destruction de Fishtown.
Les chefs de Brass ont été punis.
On n'a on vue aucune nouvelle opération.
Deux navires de guerre restent dans le voisi-
iMge.
Le capitaine Tàylor et deux soldats ont été
tués; cinq hommesontété blessés.
Mt8sNMveIl8~8l'E~Fi3!tr
LONDRES. L'influenza prend a Londres
des proportions inquiétantes. L'ambassadeur
ottoman, le ministre de Suéde et de Norvège,
M. Jean Devrais, secrétaire & l'ambassade de
France, 3t de nombreuses personnes sont at-
teints.
Le théâtre du Critérium sera fermé jusqu'à
samedi prochain, la plupart des artistes étaU
malades.
Le Dépôt de mendicité, les manufacturas,
l'administration des postes, les écoles, etc.,
sont frappés dans des proportions considé-
rables.
A la Banque d'Angleterre, cent employés
sontatteints.
Lord Rosebery a passé una meilleure nuit,
mais son état reste le môme.
M. Balfour, qui devait prendre la parole
('ans un meeting jeudi soir, ne pourra le
faire :'). cause de son état de santé. M. Gos-
chen a consenti n. le remplacer.
DRESDE. Un incendie a <5c)até, hier,
dans le palais du prince Frédéric-Auguste de
Saxe.
Avant que le fsu ait pu être éteint, It mo-
bilier de plusieurs pièces a été complètement
détruit.
Les curieuses collections rapportées 4'0-
rient par le prince Frédéric-Auguste ont été
brûlées.
A TRAVERSA PRESSE
Retour du Thibet
Le At<:<~ à interviewe M. Greo.ard,qui
revient du Thibet par Pékin et Shanghai,
après avoir vu son compagnon de voyage,
M. Dutreuil de Rhins, massacré au Thi-
bet. Voici le récit de M. Grenard
Après
septentrional, nous fîmes lu rencontre d'un
lama, escorté de plusieurs !onctionnaires thi-
betains, avec lesquels nous entrâmes en pour.
parlera et obtînmes l'autorisation do passer
la mauvaise saison dans le gouvernement de
Lhassa.
Notre caravane se remettait on marche la
7 mars, se dirigeant au nord sur Si-NIng.
Dans les nombreux, villages qu'il nous fal-
lut traverser, les habitants nous reçurent à
coups de fusil.
Le 2 juin dernier, l'expédition atteignait
Tou-Boudha, où la population noua vola nos
chevaux et nos approvisionnements. Le lama.
refusant de nous donner des explications,
la caravane se disposait & reprendre sarouto
quand elle fut attaquée par une vive fusil-
lade.
Nous nous trouvions à ce moment sur la
flanc d'une montagne à pic. Assaillis de tous
côtés, et avant quo nous ayons pris nos dis-
positions de défense. M. Dutreuti de Rhins
tombait frappe d'une balle a l'aine gauche. Je
mo portai immédiatement à son secours et lui
prodiguai les premiers soins.
La caravane était restée en arriére, aux
prises~avecunebandededcux cents Thibetains
qui ne tardèrent pas a nous rejoindre. On nous
enleva nos fusils, nos bagages, ne nous lais-
sant que nos pantalons.
Un groupe de Thibetains s'emparèrent de
moi et me conduisirent au bas de la vaDéa,
sans me permettre d'emmener nos malheu-
reux compagnons.
J'appris, mais trop tard, hélas! que M.
Dutreuil de Rhins avait été jeté dans la. ri-
vière.
Resté seul, je suivis le Yang-tse-Kiang.
dont nous avions reconnu la source, ainsi
que celle du Mékong. Les peuplades que je
rencontrai m'accueillirent très bien.
Après avoir franchi GOO kilomètres, j'arri-
vai & Si-Ning, où les fonctionnaires chinon,
avertis par moi de l'assassinat de mon com-
pagnon, envoyèrent une expédition po"!r châ-
tier les Thibetains coupables et rechercher
les restes de M. Dutreuil de Rhins.
Malheureusement, le corps de ce dernier na
put etra retrouvé.
De Lant-Chou, je me dirigeai sur Pékin, ot
l'ambassadeur de France m'attendait.
La revanche du « Petit Journal M
Du Petit 7oM~MC[~
Si nos lecteurs veulent bien remonter dant
un passé qui date de quelques années à peina,
ils y retrouveront le souvenir de certains
«campagne)), aussi âpre qu'odieuse, menée
grand train contre le .Pc~bMf/ta~par deux
fripons qui se croyaient alors sûrs de l'impu-
nité Portails et Girard.
c pendant plusieurs mois, il na se passa pas
de journée que les deux côm.pêres n'eussent
au bout de la plume quelque mensonge nou-
veau, quelque diffamation inédite à débiter
sur le compte de la Société du .P<~ JbMfMa~,
de ses actionnaires, de ses administrateurs,
de son directeur, de quiconque enfin touchait
d'un peu près à ia c&isse, à cotte cai&ae bisS
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