Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-11-03
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 novembre 1894 03 novembre 1894
Description : 1894/11/03 (Numéro 5336). 1894/11/03 (Numéro 5336).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2008
LE GAULOIS SAMEDI 3 NOVEMBRE 1891
cette belle et vaillante jeunesse disparut
dans un flot de poussière d'or et le mirage
disparut.
Les habitants de Buffalo (Etats-Unis),
"ont assisté, dernièrement, à un curieux
phénomène de mirage.
Ils ont pu voir la ville de Toronto, dis-
tante de près de 58 kilomètres, avec son
port, et cela avec une telle netteté que
l'on distinguait tous les détails du clocher
de la ville. La vue comprenait une grande
partie du lac Ontario, jusqu'à Charlotte,
faubourg de Rochester; un bateau à
roues naviguait, allant de Charlotte dans
la direction de Toronto.
Ce phénomène fut brusquement inter-
rompu par le passage d'une bande de
nuages. •
Un souvenir administratif à propos des
atfiches municipales concernant les quê-
tes à domicile, dont nous avons signalé
l'apparition il y a quelques jours.
Le style de ces affiches est ordinaire-
ment très sec.
A la fin du siècle dernier, le style de
Jean-Jacques et de Diderot avait pénétré
dans le langage courant et l'administra-
tion elle-même avait cédé à l'influence.
Comme aujourd'hui, le gouvernement
«t la municipalité distribuaient des se-
cours aux paroisses, sous la réserve que
les habitants de ces paroisses feraient, de
leur côté, certaines offrandes dans le mê-
me but.
Quand ces dons étaient d'une impor-
tance satisfaisante, le contrôleur général
chargé d'en régler la répartition écrivait
en marge « Bon. Témoigner satisfaction
et sensibilité. »
L'expression de la sensibilité d'un
maire d'arrondissement de Paris ferait
rire aujourd'hui.
Comme tout change I
La mode fait silence ces jours-ci, ex-
cepté en ce qui touche les tombes pour
lesquelles chaque année, à pareille épo-
que, oh s'efforce de trouver des parures
nouvelles.
Cette fois, on a créé d'énormes chrysan-
thèmes, en celluloïd de toutes couleurs,
et l'on a aussi fait des bouleaux de per-
les noires, tors, composés de bandes ma-
tes et brillantes très serrées, alternantes.
• Ue des dâhns de la chronique, M. Phi-
libert Audeïïrand, vient de mourir, à
l'âge de soixante-dix-huit ans.
M. Audebrand fut un des journalistes
les plus féconds de son temps, si fécond
que son ami Charles Monselet disait de
lui qu'on couvrirait malheureusement la
place du Carrousel avec tout ce qu'il avait
écrit. Et Monselet faisait cette constata-
tion il y a plus de trente ans Il aurait
pu ajouter, aujourd'hui, la place de la
Concorde à sa comparaison, y
Né à Saint-Amand, dans le Cher, en
1816, M. Philibert Audebrand débuta
dans une revue que Michel de Bourges
venait de fonder.
Envoyé à Paris pour y faire son droit,
il collabora à tous les journaux, sans ex-
ception, où l'anecdote avait droit de cité.
C'était, en effet, un conteur agréable,
excellent à piquer ses chroniques de traits
amusants et d'un esprit de bon aloi.et
c'est ainsi qu'il fit longtemps les délices
des abonnés de l'Entr'acte, du Charivari
et du Corsaire.
Les Souvenirs de la tribune des jour-
nalistes et son Voyage à travers la pe-
tite presse ont fourni mille anecdotes à
ses confrères plus jeunes, parfois à court
de copie.
M. Audebrand, qui avait fait du roman
et même de l'histoire, donna au théâtre
de petites saynètes les Noces de Riquet
à la,Houpe, le Panier de ~~ches et Partïe
à trois, cette dernière comédie en colla-
boration avec E. Nus.
M. Ph. Audebrand était, depuis plu-
sieurs, années, an des collaborateurs les
plus assidus de l'Evénement.
C'est, au total, un parfait lettré et un
journaliste de bonne race qui s'en va.
Le 6 janvier prochain, à la cathédrale
Saint-Front, à Périgueux, Mgr Dabert,
doyen de l'épiscopat français, revêtira
pour la première fois les insignes du Pal-
lium que S. S. Léon XIII lui a accordé.
Assisteront à cette grande fête NN. SS.
les cardinaux Lecoi et Bourret etNN. SS.
les évoques d'Agen et de Viviers. Une
splendide messe de Koramûiler sera exé-
cutée en deux parties par de nombreux
artistes.
L'KSPRIT D'AUTREFOIS
Un poète consultait Chamfor t. sur un
distique.
Excellent, répondit Ghamfort, sauf
les longueurs.
̃•%̃ ̃•
On disait à Delon, médecin mesmé-
riste
Eh bien M. de B. est mort, mal-
gré la promesse que vous aviez laite de le
guérir.
Vous avez été absent, répondit-il,
vous n'avez pas suivi les progrès de la
crise il est mort guéri!
NOUVELLES A LA MAIN
A la caserne où Champignol est en gar-
nison.
F'silier Mirman, c' que vous faisiez
dans 1' civil ? 'l
J'étais député, sergent.
Député ? v's étiez dans les légumes,
pour lors? C'est bon. Vous r'commande-
rai au caporal pour la corvée des pommes
de terre 1
UN OOM'NO
Bloc -Notes Parisien
A SAINT HUBERT
C'est aujourd'hui la Saint-Hubert.
Par "une belle journée. d'automne, le roi
Louis le Débonnaire chassait dans la forêt des
Ardennes; il poursuivait, accompagné d'une
suite nombreuse de seigneurs de sa Cour, un
grand cerf à travers les épais iourrés de cette
contrée giboyeuse, lorsque la voix des chiens
et aux joyeuses fanfares des trompes, vint tout
à coup se mêler l'harmonie, encore lointaine,
des chants sacrés il s'avance et bientôt aper-
çoit une procession. -né- -flanibeatix
La croix, accompagnée^ de porte-flarribeaux
et de thuriféraires, ouvrait la marche; puis ve-
nait une chàsse, couverte d'un riche drap d'or,
entourée d'hommes d'armes dont les bannières
flottaient gaiement au vent, suivis de moines,
de religieux en habits de chœur et d'une foule
de nobles et de manants.
C'était le corps de saint Hubert que l'on
transportait de Liège à l'abbaye d'Andain, le
24 septembre 827 cette translation avait été
décidée, d'accord avec le comte d'Aix-Ia-Cha-
oelle, par le roi de France, qui avait voulu cé-
lébrer ce jour de joie par une grande chasse.
4 l'aspect du cercueil du saint et de tout l'ap-
pareil religieux dont il était entouré, le fils de
Charlemagne fit halte, descendit de son des-
trier et mit genou en terre, pieux exemple qui
fut imité par tous ceux qui suivaient la chasse.
Le cortège passé, le Roi se releva, fit signe à
ses seigneurs et tous accompagnèrent la châsse
jusqu'à l'abbaye d'Andain pour rendre un so-
lennel hommage au saint et, pendant la route,
on ne cessa de chanter ses louanges.
La vie et la mort si édifiantes d'Hubert n'é-
taient pas la seule cause de l'enthousiasme qui
régnait en ce jour dans cette pieuse assistance.
On avait feiaa vile appris que, le –fflftt Mime»
le corps du saint avait été trouvé préservé de
toute atteinte de corruption, comme soixante-
douze ans auparavant, lorsque saint Floribert,
le 3 novembre 743, ouvrit le tombeau, fit trans-
porter cette dépouille sainte dans la cathé-
drale de Liège et qu'il vit le corps « vermeil, 1,
sans aucune altération et exhalant une odeur
suave ». Ce miracle fut constaté par Carloman
et par une foule immense, et, le 3 novembre
de chaque année, l'Eglise a voulu qu'on en cé-
lébrât le souvenir.
Comme alors, le temps qui use tout, la
rouille qui ronge l'acier le mieux trempé,
avaient encore respecté la soie et l'or de l'é-
tole, que la tradition rapporte avoir été en-
voyée du Ciel à l'évoque de Liège par un ange
qui, en la lui présentant, promit que par ses
vertus « les démons seraient chassés et qui-
conque aurait été mordu par les animaux en-
ragés serait préservé de la contagion ».
Nous verrons comment cette prédiction, de-
vait se réaliser.
*v
Bien des générations ont passé Bien des
événements ont bouleversé les royaumes et les
esprits depuis près de quatorze siècles Mais la
dévotion à saint Hubert est restée la même
dans cette petite ville du Luxembourg belge,
que j'ai voulu visiter. J'ai recueilli dans le pays
même ces souvenirs peu connus sur le patron
des chasseurs.
Le monastère, fondé par les disciples de saint
Benoît, changea bientôt son nom d'Andain
contre celui de Saint-Hubert, que porte encore
lavilledenos jours; il demeura sans changement
jusqu'au quinzième siècle, époque à laquelle
il fut reconstitué. Il a été racheté en 1844 par le
gouvernement belge pour le convertir en école
de bienfaisance, où 4 à 5oo enfants coupa-
bles sont enfermés jusqu'à leur majorité.
L'église abbatiale, qui est aujourd'hui la pa-
roisse, est peut-être un des plus beaux monu-
ments de la Belgique, comme style gothique,
malgré quelques restaurations. Elle mesure ior
mètres de long et ses cinq nefs, dont les voû-
tes portent sur des piliers auxchapiteauxriche-
ment sculptés, sont très imposantes.
A l'intérieur, d";s stalles en bois finement
fouillées représentent, à drotte du chœur, la vie
de saint Hubert, àgauche, celle de saint Benoît;
y a de curieux autels et le tombeau du saint,
monument offert par Léopold J" en 1843. Mal-
heureusement le corps du bienheureux a été
caché pour le dérober à la fureur des hugue-
nots en i665, et depuis on ne l'a pas retrouvé.
Les habitants ne veulent pas croire qu'il a été
détruit les uns pensent qu'il est dans le sou-
terrain de l'église; les autres, qu'il serait caché
dans une ferme qui dépend de l'abbaye.
On y conserve pieusement la chasuble offerte
par Louis le Débonnaire; l'étole, le cor, le pei-
gne et la crosse du saint évoque.
Aux jours de grands pèlerinages, ces reliques
sont exposées à la vénération des fidèles.
Depuis le neuvième siècle, les pèleiins n'ont
cessé de venir en foule et les guérisons miracu-
leuses s'y sont toujours opérées.
Ceux qui se rendaient à Saint-Hubert en vue
d'être guéris de la rage étaient soumis à de cu-
rieuses pratiques religieuses et hygiéniques.
Après avoir été conduits sur le tombeau du
saint, les pèlerins entendaient dévotement la
messe. Un prêtre leur incisait le front et soule-
vait légèrement l'épiderme avec un poinçon
un fil de l'étole était détaché et introduit dans
la plaie et maintenu au moyen d'un étroit ban-
dage de toile pendant neuf jours. Cette opéra-
tion se nommait la taille.
On devait se confesser et communier une
fois pendant la neuvaine; coucher, soit ha-
billé, soit dans des draps bien propres; manger
des aliments froids, boire en un vase spécial du
vin et de l'eau; ne pas se peigner pendant qua-
rante jours. '̃̃̃̃
On ne peut pas citer un seul cas, nous
dit le vénérable abbé Sosson, curé-doyen de
Saint-Hubert, de non-guérison chez les pè-
lerins qui se sont soumis exactement à toutes
les prescriptions de la neuvaine.
Il faudrait un volume pour raconter toutes
les guérisons obtenues ainsi miraculeusement.
De nos jours, il y a des pèlerinages qui amè-
nent des centaines et même des milliers de
pèlerins. En 1873, on a pu en compter 40,000
dans l'espace d'une semaine; souvent, des ma-
lades qui ont passé par l'Institut de Pasteur
viennent se faire soigner, et on en cite plu-
sieurs guéris instantanément/
Les fils de la sainte étole continuent à être
enlevés, et malgré ces nombreux emprunts
faits, elle ne diminue pas cependant.dès 1621,
le Père Roberti a estimé que par les guérisons"
obtenues depuis 800 ans, on avait, employé
« 17 pieds romains et 5 doigts de fil composant
une étole ordinaire ».
Quant à nous qui sommes de ses fervents
disciples, en allant glaner ces souvenirs dans
ce pays où il a reposé après l'avoir tant de fois
parcouru en chasseur,nous avons voulu brûler
sur son autel un «ncens qui lui serait agréable,
et nous le prions d'être toujours favorable à
ceux qui l'invoqueront. TOUT·PAflIS
TOUT- PARIS
moumniTÉB
MARIAGES
Mme la duchesse d'Uzès, cousine germaine
de M. le duc d'Avaray, en raison du deuil dont
elle vient d'être frappée en sa personne et de la
douleur qu'elle en éprouve, limite les invita-
tions au mariage de sa fille, Mlle de Crussol,
avec M. le duc de Brissac, aux invitations qui
sont déjàfaites, et donnera ainsi à cette céré-
monie un caractère plus intime.
L'équipage de Bonnelles ne célébrera pas la
Saint-Hubert, qui tombe aujourd'hui.
Cependant, pour ne pas assombrir davan-
tage cette grande fête de famille, Mme la du-
chesse d'Uzès et sa famille ne prendront le
deuil de M. le duc d'Avaray que vendredi pro-
chain, c'est-à-dire le lendemain du mariage de
Mlle de Crussol avec M. je duc de Brissac.
Le mariage civil aura lieu mard; prochain.
EÉCEPTIONS
Une matinée musicale des plus ietéressântes
a été donnée avant-hier par Mme Walden Pell,
dans ses salons de l'avenue Montaigne, en
l'honneur de Mme Earnes-Story. la charmante
Juliette si souvent fêtée à l'Opéra.
Elle s'y est fait entendre dans lès plus jolis
morceaux de son répertoire la Nina, de Per-
gplèse; la Cloche, de Saint^Sacns; l'air de
Lan nés du Werther, de Massenet; des mélo-
dies de Clayton Johns, etc. M. Ferdinand Ri-
vière, l'incomparable accompagnateur, tenait
le piano. •
Au nombre des invités l'ambassadrice des
Etats-Unis, Mmes Austin Lee, Munroë, Auffm'
Ordt, Forbes, Mac Lane, Ten Have, Clifford,
Arcos, Fetridge, M. et Mme Benjamin Cons-
tant, comte Arthur de Gabriac, etc.
VÉNERIE
La fête de la SainJt-Hubert de l'équipage
d'Hallalte, qui devait5 avoir lieu lundi 5 no-
vembre au château de Lavefsine^'est contre-
mandée en raison de la mort du Tsar.
De splendides battues ont été données, lundi
et mardi derniers, à Montcalm, domaine de M.
L. Prat, près Aiguës-Mortes, dans le Gard.
Parmi les invités
Comte et comtesse de Pontevès-Sabran,
comte et comtesse Adhémar de Chevigné, M.
et Mme P. Double de Saint-Lambert, baron de
Fonscolombe, marquis de Pierrefeu, comte
Robert de Fitz-James, comtes F. et P. de Las-
tours, marquis de Cabrières, MM. Aaduze, Du-
rand, de Farconnet, etc.
Au tableau de ces deux jours 925 pièces,
dont 425 perdreaux, 17 faisans, 41 lapins, 440
macreuses, 2 divers.
Le chasseur qui a bien voulu nous écrire ces
renseignements finit sa lettre par ces mots
« Vous voyez que, au pays de la chasse à la
casquette, on ne s'embête pas toujours. »
NÉCROLOGIE
Les obsèques de M. le duc d'Avaray seront
célébrées, lundi prochain, en l'église de Ma-
reil-le-Guyon (Seine-et-Oise), à dix heures et
demie.
A l'issue de la cérémonie funèbre, le corps
sera transporté à Avaray (Loir-et-Cher), peur
être inhumé dans la sépulture de famille.
Mme de Gimel, sœur du colonel Robert, an-
cien aide de camp du maréchal- de Mâc-Ma-
hon, est morte, hier, à l'âge de soixante-treize
ans.
Les obsèques seront célébrées à Saint-Phi-
lippe du Roule, lundi, i dix heures.
OANT Ofi SAXE
AU DEHORS
lia guerre entre la Chine et le Japon
La flotte chinoise aurait appareillé diman-
che dernier de Weï-Haï-Wel, afin de chercher
la flotte japonaise; mais, d'après d'autres
renseignements, on a vu cette dernière flotte
à petite distance de ce même Weï-Haï-Wet.
Do telle sorte que si la première informa-
tion était exacte, il y aurait eu certainement,
au commencement de la semaine, une ren-
contre sur mer. Or, aucune nouvelle do ce
genre n'a été télégraphiée. Que croire ? y
Une dépêche de Shanghaï dit qu'une partie
de l'armée du Ya-Lu, celle que commande
la maréchal Yamagata, marche dans la
direction de Moukden. Nous ne donnons cette
information que sous réserves. Même réserve
pour une dôpêch? de source chinoise disant
que les Chinois auraient repris Chin-Lien-
Cheng aux Japonais.
Une dépêche, datée de Yokohama, dit
que les Japonais se sont emparés de Port-Ar-
thur.
Un naufrage
Saigon, 2 novembre 1894.
Le paquebot Mëncnn, qui fait le service
entre Saïgon et Bangkok, a fait naufrage le
29 octobre, aux environs de la Pointe-Samit.
Tous les passagers ont été sauvés les mar-
chandises sont perdues. Le gouverneur de
l'Indo-Chine a envoyé sur les lieux un bateau
de guerre.
Petites telles k l'Iiteneir
NEW- YORK. Le télégramme suivant a
été reçu de Tocoma, Etat de Washington
« Le croiseur Royal-Arthur, portant pavil-
lon amiral, de l'escadre anglaise du Pacifi-
que, et quatre autres vaisseaux de guerre an-
glais ont reçu l'ordre do partir immédiate-
ment pour Callao, le consulat anglais de Cal-
lao ayant été attaqué par les Péruviens in-
surgés.
» On dit que le consul est prisonnier et que
sa femme et sa fille ont été tuées, et en outre,
que le consulat anglais a été brûlé.
» Le Royal-Arthur devait quitter Vancou-
ver, hier soir, avec le contre-amiral Stephen-
son à bord. »
ROME. Ainsi que le faisaient prévoir
les informations envoyées à Paris à M. Emile
Zola lui-même et celles que je vous ai télé-
graphiées, il semble désormais acquis que
l'auteur do Lourdes ne sera pas reçu par le
Souverain-Pontife.
On assure même dans l'entourage du car-
dinal secrétaire d'Etat que des dispositions
seront prises pour éviter que M. Zola ne
fasse partie d'une audience collective.
Il ne reste plus au romancier français que
la suprême ressourc) de l'ambassadeur prés
le Saint-Siège. Mais il paraît que M. Lefeb-
vre de Béhaine n'espère plus obtenir pour
M. Zola l'audience qu'il sollicite.
A TRAVEBS LA PRESSE
LES JOURNAUX D'HIER
Le Tsar et la presse française
Nous avons donné, hier, l'opinion des
journaux du matin; les journaux" du
soir ne sont pas moins émus de cette
mort qui est un deuil pour la France com-
me pour la Russie.
Le Temps ̃ ̃
Beati qui pacem jaciunt, bienheureux les
pacifiques! C'est la parole qui, de la mémoire
du cœur, monte naturellement aux lèvres et
retombe comme une bénédiction sur le cer-
cueil d'Alexandre III.
Il fut un ami de la France et nous avons
des raisons particulières de pleurer sa mort
et de confondre notre deuil au deuil de la
Russie entière. Nous ne pouvons oublier qu'il
est venu, le premier, lui l'arbitre de l'Europe,
mettre sa main dans la main de la France,
qu'il a donné ù notre pays la première grande
joie patriotique qu'il ait ressentie depuis
1871, et qu'en nous faisant sortir de notre
isolement et de l'espèce d'abandon où nos an-
ciens amis nous laissaient il nous a permis
de regarder l'avenir avec confiance.
Il a voulu Être et a été l'empereur de la
paix, ce qui lui a permis de mettre fin aux
agitations et aux entreprises révolutionnaires
dans son empire, de restaurer ses finances, de
percer des voies de pénétralion jusqu'au cœur
de l'Asie et aux rivages de la mer de Behring,
d'accroître le prestige de la Russie dans le
monde.
D'instinct, la foule s'incline, respectueuse,
devant ce grand ami de la paix et de la jus-
tice le deuil que l'aine populaire a pris à la
nouvelle de sa mort, non seulement en Rus-
sie ou en France mais partout, dans le
monde civilisé, est la plus douce consolation
qui puisse être offerte à ceux qui le pleu-
rent, comme la plus glorieuse couronne qui
puisse être jamais déposée sur un cercueil
royal.
La République française est encadrée
de deuil
Ear sa délicatesse, par la forme chaleureu-
se dont il avait revêtu son amitié pour nous
en toute circonstance, il répondait si bien à
notre esprit national que personne n'a jamais
remué les masses françaises à une pareille
profondeur. La manifestation de Cronstadt,
celle de Toulon, les fêtes de Paris ont plus fait
pour cimenter l'union des deux peuples que
tous, les traités et tous les parchemins diplo-
matiques. Nous sommes ainsi faits, et on ae
nous changera pas en toutes choses, les bons
procédés nous touchent plus que le profit, et
quand on a su trouver le chemin de notre
cœur, nous sommes conquis pour toujours.
C'est par là que le Tsar, a prouvé qu'il
était, en mÊme temps qu'une âme forte et
bonne, un vrai et grand politique, très au
courant des choses de son temps et compre-
nant à merveille qu'aujourd'hui on ne con-
duit plus les peuples que par la confiance et
la persuasion. Il a gagné le sien comme il a
attiré le nôtre, à force de justice et d'huma-
nité..
La France
La nouvelle de la mort du Tsar nous arrive
le jour où nous avons coutume d'honorer la
mémoire de ceux que nous avons aimés. Sa
perte semble ainsi revêtir un caractère plus
touchant; on la dirait, pour ainsi dire, per-
sonnelle au peuple français, car en allant por-
ter aux cimetières des couronnes d'immor-
telles il associera dans sa pansée ceux qu'il
pleure et le grand Empereur qui fui un allié
vigilant et un- ami fidèle.-
Le Paris, par la plume de M. Ranc
L'histoire dira que le tsar Alexandre III fut
un grand homme de bien.
Il aimait la paix, il là voulait, et, pour cela,
souverain absolu d'un grand empire, il n'hé-
sita pas à tendre la main à la Franss répu>
blicaine.
La France ne l'oubliera jamais.
Les républicains français pleurent le sou-
verain qui, par le sentiment de l'humanité,
s'est élevé au génie politique.
Ils envisagent l'avenir avec sérénité.
M. Millevoye écrit dans la Patrie
On peut dire de lui ce qu'on a dit de notre
Turenne « Il est mort un homme qui faisait
honneur à l'homme. » Fidélité à la parole
donnée, horreur du mensonge, vertus privées,
amour du peuple, il eut les qualités qui ren-
dent la mémoire d'un souverain inattaquable.
Les larmes qui coulent sur son front glacé
sont les seules qu'il ait fait répandre.
Qnand un chef d'Etat est capable, par l'ef-
fort de sa raison souveraine, d'obliger pen*
dant dix ans les épées impatientes à rester au
fourreau, un tel bienfait réconcilie avec la
toute-puissance. Les générations se succéde-
ront en bénissant cette gloire, qas le sang des
peuples n'a pas éclaboussée.
M, Ch. Laurent dans le Jour:
le voudrai* qu'k la plaes où jadis fè pisfe-
let de Berezowski menaça la vie d'Alexan-
dre II, la Fiance reconnaissante dressât la
statue d'Alexandre III, avec une dédicace qui
proclamât son admiration, ses regrets et son
indéfectible confiance dans un avenir dont
l'Empereur défunt voulait être le généreux ar-
tisan.
La Semaine religieuse de Paris
Au moment où .commence notre tirage nous
apprenons la mort de l'empereur de Russie.
Quoique nousne fassions jamais de politique,
nous ne pouvons laisser passer ce douloureux
événement sans témoigner toute notre sympa-
thie à la famille impériale et au peuple russe.
L'Univers
« En fait de choses très graves dans le
monde, disait Louis Veuillot, il n'y a guère
que l'imprévu qui arrive. » Ce souverain,
dont le corps semblait aussi robuste que
l'ame, cet homme de quarante-neuf ans que
l'on voyait passer, superbe et vigoureux, qui
donc, U y a quelques mois, aurait pensé qu'il
allait disparaître de la scène où il tenait un
si grand et si beau rôle, pour avoir négligé
de soigner une indisposition ? q
Alexandre III est mort ferma et digne
jusqu'à son dernier soupir comme durant
toute sa vie, jusqu'au bout il a excité l'admi-
ration. Son éloge, magnifique et touchant, il
est dans l'attitude des peuples.
.s Le Monde rappelle une anecdote de
1870, alors qu'Alexandre III n'était en-
core que le Tsarewitch .̃•
Tout le monde jouissait chez le grand-duc
héritier d'une grande liberté. Il n'y avait
qu'une défense, une consigne, mais formelle
celle de n'y jamais parler allemand. Pour un
mot, un seul mot. on y était mis ù l'amende,
et le produit de cette cagnotte était envoyé
aux ambulances françaises. Un soir, Alexan-
dre II entra au palais d'Anitchkoff et dit de-
vant son fils et sa belle-fille:
Wilhelm, der glücklich Kerl, noch eine
Schlacht gewonnen!
.(Oh! Guillaume, l'heureux diable, encore
une bataille de gagnée 1)
Cent roubles! s'écria la princesse impé-
tueusement.
Comment cela ? `!
C'est l'amende pour avoir parlé alle-
mand chez nous. Nous envoyons cet argent
aux blessés français, ils seront contents de
vous.-
Alexandre II avait un faible pour sa belle-
fille, il paya. Nicolas l'eût mise aux arrêts.
M. Tatistchef, directeur politique du
Messager russe, qui, avec MM. Souvo-
rine, directeur du JSovoïe Vremia, et
Komarot, directeur du Soict, exprimait,
l'année dernière, d'une manière touchante
et délicate les sentiments de la presse
russe à l'égard de la France par l'inter-
médiaire du président de l'Association
delà presse parisienne, a adressé, hier, à
M. Adrien Hébrard une lettre dont nous
détachons les passages suivants
Aujourd'hui, Souvoiïne et Komarof ne sont
pas ii Paris pour agir As concert avec moi,
mais je suis certain de ne pas être démenti
par eux on venant vous exprimer en leur
nom comme au mien, et je serais tenté
d'ajouter au nom de tous les organes de la
presse russe, avec quelle profonde émotion
nous avons appris la part si touchante et si
unanime que les journaux de Paris, ceux de
la France entière ont prise à. notre deuil na-
tional.
C'est pour nous, dans notre grande dou-
lour, une consolation précieuse. La Russie
n'est pas ingrate. La Russie n'oubliera pas,
Accablé sous le poids d'une immense af-
fliction, je ne puis ni ne dois vous en dire
davantage en ce moment. La presse fran-
çaise a d'ailleurs apprécié avec une sagacité
admirable, celle du cœur, les hautes qualités
morales, la droiture, la loyauté, la fermeté
inébranlable du tsar descendu dans la tombe,
de cet empereur père de son peuple, ami
fidèle de la France, pacificateur de l'huma-
nité. Quels plus beaux titres de gloire un
souverain a-t-il jamais légués ft son succes-
seur? Le fils bien-aimé d'Alexandre IIL le
dépositaire de sa pensée intime, son élève
dans l'art de régner, gardera pieusement,
soyons-en assurés, ce legs sacré. Il conti-
nuera, il perpétuera l'œuvre immortelle de son
auguste père.
CH. DEMAILLY
Newelles Diverses
LA TEMPÉRA.TURB
La température continue à monter dans
nos régions. Elle était, hier, à Paris, de 16».
En France, le temps va rester doux et les
pluies signalées en Bretagne vont s'étendre
aux régions de l'Ouest et du Nord.
Le vent est assez fort du sud avec mer hou-
leuse sur nos côles de la Manche et de l'O-
céan. Il fraîchit à l'est en Provence. Des
pluies sont signalées en Finlande et dans les
Iles-Britanniques.
Les inondations qui se sont produites dans
le département du Nord et le Pas-de-Calais,
ont fait des dégâts considérables.
On télégraphie de Saint-Omer que la digue
du canal de Neufosse est crevée et que l'eau
s'est répandue dans la plaine, qui forme un
vaste lac. A Blandecques, on a dû faire mon-
ter les bestiaux dans les greniers. La ville
d'Aire, sur la Lys, est inondée et les' habi-
tants, dans certains endroits, reçoivent, ne
pouvant sortir de chez eux, la nourriture à
l'aide de fourches.
A Lille, la pluie a cessé, mais uns partie
des environs y.;t encore couverte par l'eau.
Faits du jour
M. Gaston Nouette-Delorme est mort,
hier, à l'âge de trente-deux ans.
Faits divers
CRtMK DE HAUTE TRAHISON'
Peu de chose nous reste à ajouter aux dé-
tails que nous avons donnés, hier, sur le
•rime du capitaine Alfred Dreyfus.
Les débats du conseil de guerre restant se-
crets, le public no saura jamais quels docu-
ments cet officier a livrés ù l'étranger. Au mi-
nistère de la guerre, on continue à affirmer
que les pièces dérobées sont de peu d'impor-
tance.
Le capitaine Dreyfus appartenait au l«r bu-
reau de Tétat-major général de l'armée, où se
préparent les multiples opérations relatives
a la mobilisation et à la concentration des
troupes. Il est donc nécessaire qu'on rassure
le pays.
On ne sait pas encore si le capitaine Drey-
fus sera poursuivi en vertu de la loi de 1886
sur ^espionnage, '.ou en vertu de l'article 76
du Code pénal. Cet article, qui prévoit le
cas de haute trahison, est ainsi conçu
Quiconque aura pratiqué des machinations ou
entretenu des intelligences avec les puissances
étrangères ou leurs agent3, pour Ie3 engager à
commettre dés hostilités ou ;ï entreprendre la
guarre contre la France, ou pour leur en procurer
les moyens, sera puni de mort.
Cette disposition aura lieu dans le cas même ou
lesdites machinations ou intelligeûses n'auraient
pas été suivies d'hostilités.
L'article 205 du Code de justice militaire est
ainsi conçu
Est puni de mort, arae dégradation militaire,
tout militaire
1' Qui livre à l'ennemi, ou dans l'intérêt de l'en-
nomi, soit la troupe qu'il commande, soit la place
qui lai est confiée, soit les approvisionnements
de l'armée, soit les plans des places de guerre ou
des arsenaux maritimes, soit le mot d'ordre ou le
secret d'une opération, d'une expédition ou d'une
négociation
8* Qui entretient das inteltigeneas avec l'ennemi,
dans le but de favoriser ses entreprises.
Le peu que l'on sait permet de droira que
le cas.da capitaine Dreyfus sera assimilé au
cas de l'adjudant Chatelain, considéré com-
me précédent, et que dès lors il lui sera fait
application de l'article 76 du Code pénal.
Mais la constitution de 1848 ayant aboli la
peine de mort en Matière politique, la péna-
lité appliquée en vertu de la loi du & juin
1850 serait la déportation à vie.
C'est la peine, du reste, qui fut appliquée à
l'adjudant Châtelain pour avoir tenté de li-
vrer à l'Italie et à l'Allemagne un fusit Lebel
et des munitions. Châtelain a voulu vendre
un fusil, la capitaine Dreyfus des documents.
Il y aurait assimilation.
A
Une nouvelle* version sur le mobile du
crime circulait hier parmi las camarades du
capitaine Dreyfus. Cet officier n'aurait pas
agi par cupidité mais pour satisfaire sa
vengeance.
Certains de ses amis avaient été envoyés
eu miS3ion à l'étranger alors que, contrair»-
ment à ses demandes, il restai* à Paris.- Il
aurait alors juré*fle se venger de ces officiers,
plus heureux que lui, et d'entraver les résul-
tats de leurs missions en dénonçant aux
puissances étrangères leur présence sur leur
territoire.
Ce serait là son crime, auquel d'ailleurs on
trouve un précédent. En 1812, un sieUr .Mi-
chel fut convaincu d'avoir livré à la Russie,
à la veille de l'entrée en campagne, les effec-
tifs de nos corps d'armée.
La guerre n'était pas encore déclarée. On
ne put lui appliquer l'article du code pénal
relatif à la trahison en face de l'ennemi. Tra-
duit en cour d'assises, il fut condamné à
mort et guillotiné.
AU PÈRU-LACHA.ISE
La préfecture de police, en prévision du re-
tour possible des manifestations socialistes,
avait chargé hier M. Debeury, inspecteur ai?'
visionnaire, d'organiser aux abords du Père-
Lachais:». un service d'ordre.
Aucun attroupement, aucun discours ne
devaient être tolérés.
Cent ag-jnts occupaient l'entrée du cime-
tière la première et la deuxième brigade de
réserve se tenaient dans les cours de la pri-
son de la Roquette. ;v
Bien quo quelques compagnons, qui n'i.
vaient pu porter leurs couronnes d immor-
telles avant-hier au mur des fédérés, y soient
allé hier isolément, il n'y a eu aucun inci-
dent.
Hier, encore beaucoup de monde dafls les
divers cimetières parisiens. L'ensemble des
entrées a été de 200,000 visiteurs.
MENUS FAITS
Un sieur Langluget, âgé de soixante-dix-
neuf ans, domicilié 11, rue Rochechouart,
s'est pendu, hier, dans sa chambre, pour
échapper aux souffrances que lui causait une
maladie de cœur.
WILL-FURET
Pour Chasseurs et Cyclistes
Tissus laine nature, impenné. sans caoutchouc
Poiret,21, ruedes Deux-Ecus.Paris. Echant.f^.
La Soirée Parisienne
MEA CULPA vc, i'~t
Voilà ce que c'est que d'être pressé!
Je viens d'avoir la curiosité, évidemment
malsaine, de relire l'article que j'ai consacré,
l'autre jour, à Gismonda. Il n'était pas mal,
j'en conviens seulement, il se ressentait de la
précipitation avec laquelle j'ai été forcé de
l'écrire. On me disait tout le temps « Dé-
pêchez-vous Vous allez nous mettre en
retard Est-ce que vous n'avez pas bientôt
fini ? » Alors, moi, je me dépêchais, j'allais
vite, trop vite, et, naturellement, quand on va
vite, on oublie des choses importantes. C'est
pourquoi vous me voyez navré.
Certes, j'ai fait tout ce que j'ai pu. J'ai râ-'
conte les superbes décors. sans en omettre un
seul, j'ai parlé des costumes comme si je n'a-
vais fait que ça toute ma vie, décrivant les
moindres plis, les plus minces surjets, les bro-'
deries les plus imperceptibles. Je vous ai dit
comment était habillée Mme Sarah Bernhardt,;
comment était coifté M. Guitry, comment était
chaussé M. de Max, comment était maillotée-
Mlle Seylor. J'ai dépeint les châssis et les fri-
ses, les pourpoints et les toques, j'ai parsemé
mon style, déjà élégant, d'un tas d'expressions
colorées, d'appréciations picturales, de détails
endiamantés. J'ai chanté la Grèce, les lauriers
rosés, le clair de lune, les rochers, la hache,
bref un tas d'objets précieux dont la descrip-
tion a dû vous causer le plus vif plaisir.
Un autre, plus modeste, serait content' de
lui.
Moi, je ne suis pas content.
Mon devoir, en effet, est de tout dire et de.
donner à mes lecteurs tous les renseignements
qu'ils peuvent désirer. Je n'ai le droit de rien
négliger, de rien oublier, de rien omettre, sur-
tout quand il s'agit d'un théâtre comme la Re-,
naissance, d'un auteur comme Victorien Sar-
dou, d'une artiste comme Sarah Bernhardt,"
d'une pièce comme Gismonda.
Et, pourtant, j'ai failli à ma tâche, désho-
noré ma plume, compromis ma réputation.
Désormais, vous n'aurez plus confiance -en
moi, et vous aurez raison. Vous direz « Fri-
mousse ? Ah bien! oui! » Si, si, vous le direz,
et je n'ai pas besoin de vous affirmer si j'en
souffre.
Et ce sera justice, car j'ai oublié une chose
des plus importantes, car, dans ma précipita-
tion, j'ai négligé de vous dire comment était
l'habit du contrôleur en chef.
Heureusement, cet oubli peut encore être
réparé; et, votre indulgence aidant, j'arriverai
peut-être à effacer mes torts.
L'habit du contrôleur en chef était noir.
FRIMOUSSE
LA BOURSE
Du 2 novembre 1894
La mort de l'empereur Alexandre III, de-
puis longtemps redoutée, a été accueillie par
le inonde financier avec plus de calme qu'on
n'était jusqu'ici habitué à observer lorsqu'un
aussi grave événement se produit. Les nou-
velles, de plus eu plus alarmantes, qui arri-
vaient chaque jour de Livadia ont préparé le
public au dénouement fatal, et lui a permis
de conserver tout son sang-froid au moment
suprême.
Aussi lo début du mois est-il très ferme et
la liquidation de nos rentes s'est-elle effectuée
dans des conditions relativement bonnes.
Les reports ont été quelque peu tendus
mais il faut, croyons-nous, voir dans l'exi-
gence des capitaux reporteurs une exagéra-
tion de réserve dans l'éventualité d'événe-
ments qu'aurait pu causer .la mort du Tsar
plutôt qu'un manque de confiatice dans l'a-
venir.
Le 3 0/0 perpétuel a été compensé à 101 60
contre 102 20 le l«f octobre. Le report a varié
de 18 à 23 centimes. On reste ferme en liqui-
dation à 101 97 1/2. Le comntant clôture à
102.
L'Amortissable ne perd que 20 centimes
d'un mois à l'autre, à 100 15 au lieu de 100 35.
On a coté 21 et 22 centimes de report. Der-
niers cours :'100 25 au comptant et 100 20 en
liquidation.
Le 3 1/2 seul est en avance, de très peu, il
est vrai, 7 1/2 centimes, à 10730 contre 103 10,
un coupon de 0 87 1/2 ayant été détaché à
l'ouverture. 21 et 24 centimes de report.
On reste en clôturé au cours de compensa-
tion.
L'Italien gagne 1/2 point à 84 75 à terme
on a payé 8 et 9 centimes de report par anti-
cipation.
Fonds russes très soutenus. Les emprunts
1869 et 1880, coupon dans quelques jours, s'é-
changent à 105 80 et 101 fr. Un pointda haus-
se sur le Consolidé à 99 60. i fr. 05 sur le
3 0/0 1891 à 86 65. Le 4 0/0 se relève â (33 75.
Aucune négociation sur la Banque de
France. La Banque de Paris s'inscrit en vive
reprise à 701 25. Le Crédit foncier se tient à
900, le Crédit lyonnais poursuit sa marche en
avant à 762 50.
L'action des Clieinin/î de fer du Midi est,
comme les jours précédents, la plus recher-
chée du groupe français elle se tient à 1,155
sur les deux marchés. Le Lyon varie peu à
1,427 50, de même que le Nord à/797 oO et t
l'Orléans à 1,475.
Les chemins espagnols ne se 3#nforment
pas, cette fois, à l'allure de la Rente exté-
rieure et restent sans affaires à leurs cours
précédents. Bonne tenue des Autrichiens à
788 75 et des Méridionaux à 603 75.
Les actions de la Compagnie d'exploitation
des chemins de fer orientaux sont tenues à
542 50. Les recettes de la 40« semaine sont de
230,185 fr., en diminution de 3,875 fr. sur
celles de la semaine correspondante de 1893.
On sait que les actions sont de 500 fr., libé-
rées de 400 or, que les lignes exploitées re-
lient directement Constantinople et Salonique
au réseau de l'Europe centrale.
Nous retrouvons en nouveau recul l'ac-
tion du Gaz â 1,110 et celle de la Transatlan-
tique à 336.
Le Suez se tient à 2,950, bien qu'on parle
d'ane recrudescence de la grève.
Marché en banque
L» cru* ministérielle parait sur le point-
d'être terminée en Espagne, eton semblebie»
augurer de l'orientation nouvelle qui sera
donnée à la politique du cabinet. Aussi l'Ex-
térieure se raffermit-elle rapidement à7017/3i
contre 70 1/32 mercredi.
Les valeurs austro-hongroises conservent
leur fermeté. Le Hongrois s'inscrit à 1003/16.
Le Portugais a un cours 25 7/8.
Bonnes transactions en fonds ottomans.
Le Turc C se retrouve à 28 25,* le Turc D à
25 4D. •
La Banque ottomane cote 667 50, la Prio-
rité 471 87, là Douane 505.
Egypte 6 0/0 535, 3 1/2 507 5fJ.
Très bonnes tendances sur Hs valeurs mi-
nières, sauf pour le Rio, qui recule à 375 62.
Mais la De Beers se traite à 442 50, 'la Ro
binson à 180, la Langlaagte â 98 12.
Le Paccha s'échange à 125.
Petit marché en banque
Transactions calmes.
LesChalets.de nécessité se négocient &
1,475, ex-coupon de 25 fr.
A l'assemblée généiale des actionnaires dei
Chalets de nécessité, un remboursement de
200 fr. par action a été de'cidé il s'effectuera
à partir de janvier prochain. La somme né-
cessaire sera prélevée sur les fonds disponi-
bles. L'amortissement est diminué d'environ •
68,000 fr. Or, l'intérêt des capitaux rembour-
sés étant de 22,000 fr., il reste 46,000 fr. à
partager, soit 7 50 par action, quel que soit
le dividende. Les recettes de cette année éga-
lent celles de l'année dernière, sauf pour le
mois d'octobre 1893, qui a été supérieur à ce-
lui de l'année courante, par suite de l'af-
fluence des étrangers au moment des fêtes
franco-russes. Il a été annoncé à l'assemblée
que la Société venait d'être prorogée de dix
ans.
-La Mossamédés remonte à 38 fr. csntra
37 f r.
a Parmi les mines d'or, on cote l'Uruguay 33;
cette valeur a été très difficile à soutenir, tant
les réalisations se présentaient nombreuses.
Le Champ d'Or est ferme à 73 50.
L'Obligation auxiliaire des chemins de fer
a été l'objet de ventes qui la font reculer à
80 fr.
Monaco détache un coupon de 23 fr. et reste
à £,220.
A. CLÉMENT
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BOITE AUX LETTRES
Nous recevons la lettre suivante
Bretenoux. le 31 octobre 1894.
Monsieur Domino, au Gaulois,
Dans le numéro du Gaulois portant la
date du lundi 15 octobre 1894, vous pro-
testez contre le refus des caisses publi-
ques d'accepter les monnaies d'argent
nationales dont la frappe est antérieure à
1866, et vous indiquez une circulaire mi-
nistérielle parue il y a environ deux
ans.
On ne saurait trop vous louer d'avoif
attiré l'attention des contribuables sur
un état de choses si préjudiciable à leurs
intérêts. Mais permettez-moi de vou9
demander une réponse aux questions sui*
vantes
1° Quelle est la date de la circulaire mi*
nistérielle sur laquelle vous vous ap-
puyôz?
2° Cette circulaire n'est-elle pas en con-
tradiction formelle avec une autre circu-
laire de M.e directeur du mouvement
général des fonds en date du 27 mars 1894.
numéro 382 (j'en ai sous les yeux us
extrait signé par M. Pépin, trésorier gé«
néral du Lot), où il est dit | IV:
«A partir du 25 juillet inclusivement,
lés seules monnaies divisionnaires quf
vous soyez autorisé à recevoir seat:
cette belle et vaillante jeunesse disparut
dans un flot de poussière d'or et le mirage
disparut.
Les habitants de Buffalo (Etats-Unis),
"ont assisté, dernièrement, à un curieux
phénomène de mirage.
Ils ont pu voir la ville de Toronto, dis-
tante de près de 58 kilomètres, avec son
port, et cela avec une telle netteté que
l'on distinguait tous les détails du clocher
de la ville. La vue comprenait une grande
partie du lac Ontario, jusqu'à Charlotte,
faubourg de Rochester; un bateau à
roues naviguait, allant de Charlotte dans
la direction de Toronto.
Ce phénomène fut brusquement inter-
rompu par le passage d'une bande de
nuages. •
Un souvenir administratif à propos des
atfiches municipales concernant les quê-
tes à domicile, dont nous avons signalé
l'apparition il y a quelques jours.
Le style de ces affiches est ordinaire-
ment très sec.
A la fin du siècle dernier, le style de
Jean-Jacques et de Diderot avait pénétré
dans le langage courant et l'administra-
tion elle-même avait cédé à l'influence.
Comme aujourd'hui, le gouvernement
«t la municipalité distribuaient des se-
cours aux paroisses, sous la réserve que
les habitants de ces paroisses feraient, de
leur côté, certaines offrandes dans le mê-
me but.
Quand ces dons étaient d'une impor-
tance satisfaisante, le contrôleur général
chargé d'en régler la répartition écrivait
en marge « Bon. Témoigner satisfaction
et sensibilité. »
L'expression de la sensibilité d'un
maire d'arrondissement de Paris ferait
rire aujourd'hui.
Comme tout change I
La mode fait silence ces jours-ci, ex-
cepté en ce qui touche les tombes pour
lesquelles chaque année, à pareille épo-
que, oh s'efforce de trouver des parures
nouvelles.
Cette fois, on a créé d'énormes chrysan-
thèmes, en celluloïd de toutes couleurs,
et l'on a aussi fait des bouleaux de per-
les noires, tors, composés de bandes ma-
tes et brillantes très serrées, alternantes.
• Ue des dâhns de la chronique, M. Phi-
libert Audeïïrand, vient de mourir, à
l'âge de soixante-dix-huit ans.
M. Audebrand fut un des journalistes
les plus féconds de son temps, si fécond
que son ami Charles Monselet disait de
lui qu'on couvrirait malheureusement la
place du Carrousel avec tout ce qu'il avait
écrit. Et Monselet faisait cette constata-
tion il y a plus de trente ans Il aurait
pu ajouter, aujourd'hui, la place de la
Concorde à sa comparaison, y
Né à Saint-Amand, dans le Cher, en
1816, M. Philibert Audebrand débuta
dans une revue que Michel de Bourges
venait de fonder.
Envoyé à Paris pour y faire son droit,
il collabora à tous les journaux, sans ex-
ception, où l'anecdote avait droit de cité.
C'était, en effet, un conteur agréable,
excellent à piquer ses chroniques de traits
amusants et d'un esprit de bon aloi.et
c'est ainsi qu'il fit longtemps les délices
des abonnés de l'Entr'acte, du Charivari
et du Corsaire.
Les Souvenirs de la tribune des jour-
nalistes et son Voyage à travers la pe-
tite presse ont fourni mille anecdotes à
ses confrères plus jeunes, parfois à court
de copie.
M. Audebrand, qui avait fait du roman
et même de l'histoire, donna au théâtre
de petites saynètes les Noces de Riquet
à la,Houpe, le Panier de ~~ches et Partïe
à trois, cette dernière comédie en colla-
boration avec E. Nus.
M. Ph. Audebrand était, depuis plu-
sieurs, années, an des collaborateurs les
plus assidus de l'Evénement.
C'est, au total, un parfait lettré et un
journaliste de bonne race qui s'en va.
Le 6 janvier prochain, à la cathédrale
Saint-Front, à Périgueux, Mgr Dabert,
doyen de l'épiscopat français, revêtira
pour la première fois les insignes du Pal-
lium que S. S. Léon XIII lui a accordé.
Assisteront à cette grande fête NN. SS.
les cardinaux Lecoi et Bourret etNN. SS.
les évoques d'Agen et de Viviers. Une
splendide messe de Koramûiler sera exé-
cutée en deux parties par de nombreux
artistes.
L'KSPRIT D'AUTREFOIS
Un poète consultait Chamfor t. sur un
distique.
Excellent, répondit Ghamfort, sauf
les longueurs.
̃•%̃ ̃•
On disait à Delon, médecin mesmé-
riste
Eh bien M. de B. est mort, mal-
gré la promesse que vous aviez laite de le
guérir.
Vous avez été absent, répondit-il,
vous n'avez pas suivi les progrès de la
crise il est mort guéri!
NOUVELLES A LA MAIN
A la caserne où Champignol est en gar-
nison.
F'silier Mirman, c' que vous faisiez
dans 1' civil ? 'l
J'étais député, sergent.
Député ? v's étiez dans les légumes,
pour lors? C'est bon. Vous r'commande-
rai au caporal pour la corvée des pommes
de terre 1
UN OOM'NO
Bloc -Notes Parisien
A SAINT HUBERT
C'est aujourd'hui la Saint-Hubert.
Par "une belle journée. d'automne, le roi
Louis le Débonnaire chassait dans la forêt des
Ardennes; il poursuivait, accompagné d'une
suite nombreuse de seigneurs de sa Cour, un
grand cerf à travers les épais iourrés de cette
contrée giboyeuse, lorsque la voix des chiens
et aux joyeuses fanfares des trompes, vint tout
à coup se mêler l'harmonie, encore lointaine,
des chants sacrés il s'avance et bientôt aper-
çoit une procession. -né- -flanibeatix
La croix, accompagnée^ de porte-flarribeaux
et de thuriféraires, ouvrait la marche; puis ve-
nait une chàsse, couverte d'un riche drap d'or,
entourée d'hommes d'armes dont les bannières
flottaient gaiement au vent, suivis de moines,
de religieux en habits de chœur et d'une foule
de nobles et de manants.
C'était le corps de saint Hubert que l'on
transportait de Liège à l'abbaye d'Andain, le
24 septembre 827 cette translation avait été
décidée, d'accord avec le comte d'Aix-Ia-Cha-
oelle, par le roi de France, qui avait voulu cé-
lébrer ce jour de joie par une grande chasse.
4 l'aspect du cercueil du saint et de tout l'ap-
pareil religieux dont il était entouré, le fils de
Charlemagne fit halte, descendit de son des-
trier et mit genou en terre, pieux exemple qui
fut imité par tous ceux qui suivaient la chasse.
Le cortège passé, le Roi se releva, fit signe à
ses seigneurs et tous accompagnèrent la châsse
jusqu'à l'abbaye d'Andain pour rendre un so-
lennel hommage au saint et, pendant la route,
on ne cessa de chanter ses louanges.
La vie et la mort si édifiantes d'Hubert n'é-
taient pas la seule cause de l'enthousiasme qui
régnait en ce jour dans cette pieuse assistance.
On avait feiaa vile appris que, le –fflftt Mime»
le corps du saint avait été trouvé préservé de
toute atteinte de corruption, comme soixante-
douze ans auparavant, lorsque saint Floribert,
le 3 novembre 743, ouvrit le tombeau, fit trans-
porter cette dépouille sainte dans la cathé-
drale de Liège et qu'il vit le corps « vermeil, 1,
sans aucune altération et exhalant une odeur
suave ». Ce miracle fut constaté par Carloman
et par une foule immense, et, le 3 novembre
de chaque année, l'Eglise a voulu qu'on en cé-
lébrât le souvenir.
Comme alors, le temps qui use tout, la
rouille qui ronge l'acier le mieux trempé,
avaient encore respecté la soie et l'or de l'é-
tole, que la tradition rapporte avoir été en-
voyée du Ciel à l'évoque de Liège par un ange
qui, en la lui présentant, promit que par ses
vertus « les démons seraient chassés et qui-
conque aurait été mordu par les animaux en-
ragés serait préservé de la contagion ».
Nous verrons comment cette prédiction, de-
vait se réaliser.
*v
Bien des générations ont passé Bien des
événements ont bouleversé les royaumes et les
esprits depuis près de quatorze siècles Mais la
dévotion à saint Hubert est restée la même
dans cette petite ville du Luxembourg belge,
que j'ai voulu visiter. J'ai recueilli dans le pays
même ces souvenirs peu connus sur le patron
des chasseurs.
Le monastère, fondé par les disciples de saint
Benoît, changea bientôt son nom d'Andain
contre celui de Saint-Hubert, que porte encore
lavilledenos jours; il demeura sans changement
jusqu'au quinzième siècle, époque à laquelle
il fut reconstitué. Il a été racheté en 1844 par le
gouvernement belge pour le convertir en école
de bienfaisance, où 4 à 5oo enfants coupa-
bles sont enfermés jusqu'à leur majorité.
L'église abbatiale, qui est aujourd'hui la pa-
roisse, est peut-être un des plus beaux monu-
ments de la Belgique, comme style gothique,
malgré quelques restaurations. Elle mesure ior
mètres de long et ses cinq nefs, dont les voû-
tes portent sur des piliers auxchapiteauxriche-
ment sculptés, sont très imposantes.
A l'intérieur, d";s stalles en bois finement
fouillées représentent, à drotte du chœur, la vie
de saint Hubert, àgauche, celle de saint Benoît;
y a de curieux autels et le tombeau du saint,
monument offert par Léopold J" en 1843. Mal-
heureusement le corps du bienheureux a été
caché pour le dérober à la fureur des hugue-
nots en i665, et depuis on ne l'a pas retrouvé.
Les habitants ne veulent pas croire qu'il a été
détruit les uns pensent qu'il est dans le sou-
terrain de l'église; les autres, qu'il serait caché
dans une ferme qui dépend de l'abbaye.
On y conserve pieusement la chasuble offerte
par Louis le Débonnaire; l'étole, le cor, le pei-
gne et la crosse du saint évoque.
Aux jours de grands pèlerinages, ces reliques
sont exposées à la vénération des fidèles.
Depuis le neuvième siècle, les pèleiins n'ont
cessé de venir en foule et les guérisons miracu-
leuses s'y sont toujours opérées.
Ceux qui se rendaient à Saint-Hubert en vue
d'être guéris de la rage étaient soumis à de cu-
rieuses pratiques religieuses et hygiéniques.
Après avoir été conduits sur le tombeau du
saint, les pèlerins entendaient dévotement la
messe. Un prêtre leur incisait le front et soule-
vait légèrement l'épiderme avec un poinçon
un fil de l'étole était détaché et introduit dans
la plaie et maintenu au moyen d'un étroit ban-
dage de toile pendant neuf jours. Cette opéra-
tion se nommait la taille.
On devait se confesser et communier une
fois pendant la neuvaine; coucher, soit ha-
billé, soit dans des draps bien propres; manger
des aliments froids, boire en un vase spécial du
vin et de l'eau; ne pas se peigner pendant qua-
rante jours. '̃̃̃̃
On ne peut pas citer un seul cas, nous
dit le vénérable abbé Sosson, curé-doyen de
Saint-Hubert, de non-guérison chez les pè-
lerins qui se sont soumis exactement à toutes
les prescriptions de la neuvaine.
Il faudrait un volume pour raconter toutes
les guérisons obtenues ainsi miraculeusement.
De nos jours, il y a des pèlerinages qui amè-
nent des centaines et même des milliers de
pèlerins. En 1873, on a pu en compter 40,000
dans l'espace d'une semaine; souvent, des ma-
lades qui ont passé par l'Institut de Pasteur
viennent se faire soigner, et on en cite plu-
sieurs guéris instantanément/
Les fils de la sainte étole continuent à être
enlevés, et malgré ces nombreux emprunts
faits, elle ne diminue pas cependant.dès 1621,
le Père Roberti a estimé que par les guérisons"
obtenues depuis 800 ans, on avait, employé
« 17 pieds romains et 5 doigts de fil composant
une étole ordinaire ».
Quant à nous qui sommes de ses fervents
disciples, en allant glaner ces souvenirs dans
ce pays où il a reposé après l'avoir tant de fois
parcouru en chasseur,nous avons voulu brûler
sur son autel un «ncens qui lui serait agréable,
et nous le prions d'être toujours favorable à
ceux qui l'invoqueront. TOUT·PAflIS
TOUT- PARIS
moumniTÉB
MARIAGES
Mme la duchesse d'Uzès, cousine germaine
de M. le duc d'Avaray, en raison du deuil dont
elle vient d'être frappée en sa personne et de la
douleur qu'elle en éprouve, limite les invita-
tions au mariage de sa fille, Mlle de Crussol,
avec M. le duc de Brissac, aux invitations qui
sont déjàfaites, et donnera ainsi à cette céré-
monie un caractère plus intime.
L'équipage de Bonnelles ne célébrera pas la
Saint-Hubert, qui tombe aujourd'hui.
Cependant, pour ne pas assombrir davan-
tage cette grande fête de famille, Mme la du-
chesse d'Uzès et sa famille ne prendront le
deuil de M. le duc d'Avaray que vendredi pro-
chain, c'est-à-dire le lendemain du mariage de
Mlle de Crussol avec M. je duc de Brissac.
Le mariage civil aura lieu mard; prochain.
EÉCEPTIONS
Une matinée musicale des plus ietéressântes
a été donnée avant-hier par Mme Walden Pell,
dans ses salons de l'avenue Montaigne, en
l'honneur de Mme Earnes-Story. la charmante
Juliette si souvent fêtée à l'Opéra.
Elle s'y est fait entendre dans lès plus jolis
morceaux de son répertoire la Nina, de Per-
gplèse; la Cloche, de Saint^Sacns; l'air de
Lan nés du Werther, de Massenet; des mélo-
dies de Clayton Johns, etc. M. Ferdinand Ri-
vière, l'incomparable accompagnateur, tenait
le piano. •
Au nombre des invités l'ambassadrice des
Etats-Unis, Mmes Austin Lee, Munroë, Auffm'
Ordt, Forbes, Mac Lane, Ten Have, Clifford,
Arcos, Fetridge, M. et Mme Benjamin Cons-
tant, comte Arthur de Gabriac, etc.
VÉNERIE
La fête de la SainJt-Hubert de l'équipage
d'Hallalte, qui devait5 avoir lieu lundi 5 no-
vembre au château de Lavefsine^'est contre-
mandée en raison de la mort du Tsar.
De splendides battues ont été données, lundi
et mardi derniers, à Montcalm, domaine de M.
L. Prat, près Aiguës-Mortes, dans le Gard.
Parmi les invités
Comte et comtesse de Pontevès-Sabran,
comte et comtesse Adhémar de Chevigné, M.
et Mme P. Double de Saint-Lambert, baron de
Fonscolombe, marquis de Pierrefeu, comte
Robert de Fitz-James, comtes F. et P. de Las-
tours, marquis de Cabrières, MM. Aaduze, Du-
rand, de Farconnet, etc.
Au tableau de ces deux jours 925 pièces,
dont 425 perdreaux, 17 faisans, 41 lapins, 440
macreuses, 2 divers.
Le chasseur qui a bien voulu nous écrire ces
renseignements finit sa lettre par ces mots
« Vous voyez que, au pays de la chasse à la
casquette, on ne s'embête pas toujours. »
NÉCROLOGIE
Les obsèques de M. le duc d'Avaray seront
célébrées, lundi prochain, en l'église de Ma-
reil-le-Guyon (Seine-et-Oise), à dix heures et
demie.
A l'issue de la cérémonie funèbre, le corps
sera transporté à Avaray (Loir-et-Cher), peur
être inhumé dans la sépulture de famille.
Mme de Gimel, sœur du colonel Robert, an-
cien aide de camp du maréchal- de Mâc-Ma-
hon, est morte, hier, à l'âge de soixante-treize
ans.
Les obsèques seront célébrées à Saint-Phi-
lippe du Roule, lundi, i dix heures.
OANT Ofi SAXE
AU DEHORS
lia guerre entre la Chine et le Japon
La flotte chinoise aurait appareillé diman-
che dernier de Weï-Haï-Wel, afin de chercher
la flotte japonaise; mais, d'après d'autres
renseignements, on a vu cette dernière flotte
à petite distance de ce même Weï-Haï-Wet.
Do telle sorte que si la première informa-
tion était exacte, il y aurait eu certainement,
au commencement de la semaine, une ren-
contre sur mer. Or, aucune nouvelle do ce
genre n'a été télégraphiée. Que croire ? y
Une dépêche de Shanghaï dit qu'une partie
de l'armée du Ya-Lu, celle que commande
la maréchal Yamagata, marche dans la
direction de Moukden. Nous ne donnons cette
information que sous réserves. Même réserve
pour une dôpêch? de source chinoise disant
que les Chinois auraient repris Chin-Lien-
Cheng aux Japonais.
Une dépêche, datée de Yokohama, dit
que les Japonais se sont emparés de Port-Ar-
thur.
Un naufrage
Saigon, 2 novembre 1894.
Le paquebot Mëncnn, qui fait le service
entre Saïgon et Bangkok, a fait naufrage le
29 octobre, aux environs de la Pointe-Samit.
Tous les passagers ont été sauvés les mar-
chandises sont perdues. Le gouverneur de
l'Indo-Chine a envoyé sur les lieux un bateau
de guerre.
Petites telles k l'Iiteneir
NEW- YORK. Le télégramme suivant a
été reçu de Tocoma, Etat de Washington
« Le croiseur Royal-Arthur, portant pavil-
lon amiral, de l'escadre anglaise du Pacifi-
que, et quatre autres vaisseaux de guerre an-
glais ont reçu l'ordre do partir immédiate-
ment pour Callao, le consulat anglais de Cal-
lao ayant été attaqué par les Péruviens in-
surgés.
» On dit que le consul est prisonnier et que
sa femme et sa fille ont été tuées, et en outre,
que le consulat anglais a été brûlé.
» Le Royal-Arthur devait quitter Vancou-
ver, hier soir, avec le contre-amiral Stephen-
son à bord. »
ROME. Ainsi que le faisaient prévoir
les informations envoyées à Paris à M. Emile
Zola lui-même et celles que je vous ai télé-
graphiées, il semble désormais acquis que
l'auteur do Lourdes ne sera pas reçu par le
Souverain-Pontife.
On assure même dans l'entourage du car-
dinal secrétaire d'Etat que des dispositions
seront prises pour éviter que M. Zola ne
fasse partie d'une audience collective.
Il ne reste plus au romancier français que
la suprême ressourc) de l'ambassadeur prés
le Saint-Siège. Mais il paraît que M. Lefeb-
vre de Béhaine n'espère plus obtenir pour
M. Zola l'audience qu'il sollicite.
A TRAVEBS LA PRESSE
LES JOURNAUX D'HIER
Le Tsar et la presse française
Nous avons donné, hier, l'opinion des
journaux du matin; les journaux" du
soir ne sont pas moins émus de cette
mort qui est un deuil pour la France com-
me pour la Russie.
Le Temps ̃ ̃
Beati qui pacem jaciunt, bienheureux les
pacifiques! C'est la parole qui, de la mémoire
du cœur, monte naturellement aux lèvres et
retombe comme une bénédiction sur le cer-
cueil d'Alexandre III.
Il fut un ami de la France et nous avons
des raisons particulières de pleurer sa mort
et de confondre notre deuil au deuil de la
Russie entière. Nous ne pouvons oublier qu'il
est venu, le premier, lui l'arbitre de l'Europe,
mettre sa main dans la main de la France,
qu'il a donné ù notre pays la première grande
joie patriotique qu'il ait ressentie depuis
1871, et qu'en nous faisant sortir de notre
isolement et de l'espèce d'abandon où nos an-
ciens amis nous laissaient il nous a permis
de regarder l'avenir avec confiance.
Il a voulu Être et a été l'empereur de la
paix, ce qui lui a permis de mettre fin aux
agitations et aux entreprises révolutionnaires
dans son empire, de restaurer ses finances, de
percer des voies de pénétralion jusqu'au cœur
de l'Asie et aux rivages de la mer de Behring,
d'accroître le prestige de la Russie dans le
monde.
D'instinct, la foule s'incline, respectueuse,
devant ce grand ami de la paix et de la jus-
tice le deuil que l'aine populaire a pris à la
nouvelle de sa mort, non seulement en Rus-
sie ou en France mais partout, dans le
monde civilisé, est la plus douce consolation
qui puisse être offerte à ceux qui le pleu-
rent, comme la plus glorieuse couronne qui
puisse être jamais déposée sur un cercueil
royal.
La République française est encadrée
de deuil
Ear sa délicatesse, par la forme chaleureu-
se dont il avait revêtu son amitié pour nous
en toute circonstance, il répondait si bien à
notre esprit national que personne n'a jamais
remué les masses françaises à une pareille
profondeur. La manifestation de Cronstadt,
celle de Toulon, les fêtes de Paris ont plus fait
pour cimenter l'union des deux peuples que
tous, les traités et tous les parchemins diplo-
matiques. Nous sommes ainsi faits, et on ae
nous changera pas en toutes choses, les bons
procédés nous touchent plus que le profit, et
quand on a su trouver le chemin de notre
cœur, nous sommes conquis pour toujours.
C'est par là que le Tsar, a prouvé qu'il
était, en mÊme temps qu'une âme forte et
bonne, un vrai et grand politique, très au
courant des choses de son temps et compre-
nant à merveille qu'aujourd'hui on ne con-
duit plus les peuples que par la confiance et
la persuasion. Il a gagné le sien comme il a
attiré le nôtre, à force de justice et d'huma-
nité..
La France
La nouvelle de la mort du Tsar nous arrive
le jour où nous avons coutume d'honorer la
mémoire de ceux que nous avons aimés. Sa
perte semble ainsi revêtir un caractère plus
touchant; on la dirait, pour ainsi dire, per-
sonnelle au peuple français, car en allant por-
ter aux cimetières des couronnes d'immor-
telles il associera dans sa pansée ceux qu'il
pleure et le grand Empereur qui fui un allié
vigilant et un- ami fidèle.-
Le Paris, par la plume de M. Ranc
L'histoire dira que le tsar Alexandre III fut
un grand homme de bien.
Il aimait la paix, il là voulait, et, pour cela,
souverain absolu d'un grand empire, il n'hé-
sita pas à tendre la main à la Franss répu>
blicaine.
La France ne l'oubliera jamais.
Les républicains français pleurent le sou-
verain qui, par le sentiment de l'humanité,
s'est élevé au génie politique.
Ils envisagent l'avenir avec sérénité.
M. Millevoye écrit dans la Patrie
On peut dire de lui ce qu'on a dit de notre
Turenne « Il est mort un homme qui faisait
honneur à l'homme. » Fidélité à la parole
donnée, horreur du mensonge, vertus privées,
amour du peuple, il eut les qualités qui ren-
dent la mémoire d'un souverain inattaquable.
Les larmes qui coulent sur son front glacé
sont les seules qu'il ait fait répandre.
Qnand un chef d'Etat est capable, par l'ef-
fort de sa raison souveraine, d'obliger pen*
dant dix ans les épées impatientes à rester au
fourreau, un tel bienfait réconcilie avec la
toute-puissance. Les générations se succéde-
ront en bénissant cette gloire, qas le sang des
peuples n'a pas éclaboussée.
M, Ch. Laurent dans le Jour:
le voudrai* qu'k la plaes où jadis fè pisfe-
let de Berezowski menaça la vie d'Alexan-
dre II, la Fiance reconnaissante dressât la
statue d'Alexandre III, avec une dédicace qui
proclamât son admiration, ses regrets et son
indéfectible confiance dans un avenir dont
l'Empereur défunt voulait être le généreux ar-
tisan.
La Semaine religieuse de Paris
Au moment où .commence notre tirage nous
apprenons la mort de l'empereur de Russie.
Quoique nousne fassions jamais de politique,
nous ne pouvons laisser passer ce douloureux
événement sans témoigner toute notre sympa-
thie à la famille impériale et au peuple russe.
L'Univers
« En fait de choses très graves dans le
monde, disait Louis Veuillot, il n'y a guère
que l'imprévu qui arrive. » Ce souverain,
dont le corps semblait aussi robuste que
l'ame, cet homme de quarante-neuf ans que
l'on voyait passer, superbe et vigoureux, qui
donc, U y a quelques mois, aurait pensé qu'il
allait disparaître de la scène où il tenait un
si grand et si beau rôle, pour avoir négligé
de soigner une indisposition ? q
Alexandre III est mort ferma et digne
jusqu'à son dernier soupir comme durant
toute sa vie, jusqu'au bout il a excité l'admi-
ration. Son éloge, magnifique et touchant, il
est dans l'attitude des peuples.
.s Le Monde rappelle une anecdote de
1870, alors qu'Alexandre III n'était en-
core que le Tsarewitch .̃•
Tout le monde jouissait chez le grand-duc
héritier d'une grande liberté. Il n'y avait
qu'une défense, une consigne, mais formelle
celle de n'y jamais parler allemand. Pour un
mot, un seul mot. on y était mis ù l'amende,
et le produit de cette cagnotte était envoyé
aux ambulances françaises. Un soir, Alexan-
dre II entra au palais d'Anitchkoff et dit de-
vant son fils et sa belle-fille:
Wilhelm, der glücklich Kerl, noch eine
Schlacht gewonnen!
.(Oh! Guillaume, l'heureux diable, encore
une bataille de gagnée 1)
Cent roubles! s'écria la princesse impé-
tueusement.
Comment cela ? `!
C'est l'amende pour avoir parlé alle-
mand chez nous. Nous envoyons cet argent
aux blessés français, ils seront contents de
vous.-
Alexandre II avait un faible pour sa belle-
fille, il paya. Nicolas l'eût mise aux arrêts.
M. Tatistchef, directeur politique du
Messager russe, qui, avec MM. Souvo-
rine, directeur du JSovoïe Vremia, et
Komarot, directeur du Soict, exprimait,
l'année dernière, d'une manière touchante
et délicate les sentiments de la presse
russe à l'égard de la France par l'inter-
médiaire du président de l'Association
delà presse parisienne, a adressé, hier, à
M. Adrien Hébrard une lettre dont nous
détachons les passages suivants
Aujourd'hui, Souvoiïne et Komarof ne sont
pas ii Paris pour agir As concert avec moi,
mais je suis certain de ne pas être démenti
par eux on venant vous exprimer en leur
nom comme au mien, et je serais tenté
d'ajouter au nom de tous les organes de la
presse russe, avec quelle profonde émotion
nous avons appris la part si touchante et si
unanime que les journaux de Paris, ceux de
la France entière ont prise à. notre deuil na-
tional.
C'est pour nous, dans notre grande dou-
lour, une consolation précieuse. La Russie
n'est pas ingrate. La Russie n'oubliera pas,
Accablé sous le poids d'une immense af-
fliction, je ne puis ni ne dois vous en dire
davantage en ce moment. La presse fran-
çaise a d'ailleurs apprécié avec une sagacité
admirable, celle du cœur, les hautes qualités
morales, la droiture, la loyauté, la fermeté
inébranlable du tsar descendu dans la tombe,
de cet empereur père de son peuple, ami
fidèle de la France, pacificateur de l'huma-
nité. Quels plus beaux titres de gloire un
souverain a-t-il jamais légués ft son succes-
seur? Le fils bien-aimé d'Alexandre IIL le
dépositaire de sa pensée intime, son élève
dans l'art de régner, gardera pieusement,
soyons-en assurés, ce legs sacré. Il conti-
nuera, il perpétuera l'œuvre immortelle de son
auguste père.
CH. DEMAILLY
Newelles Diverses
LA TEMPÉRA.TURB
La température continue à monter dans
nos régions. Elle était, hier, à Paris, de 16».
En France, le temps va rester doux et les
pluies signalées en Bretagne vont s'étendre
aux régions de l'Ouest et du Nord.
Le vent est assez fort du sud avec mer hou-
leuse sur nos côles de la Manche et de l'O-
céan. Il fraîchit à l'est en Provence. Des
pluies sont signalées en Finlande et dans les
Iles-Britanniques.
Les inondations qui se sont produites dans
le département du Nord et le Pas-de-Calais,
ont fait des dégâts considérables.
On télégraphie de Saint-Omer que la digue
du canal de Neufosse est crevée et que l'eau
s'est répandue dans la plaine, qui forme un
vaste lac. A Blandecques, on a dû faire mon-
ter les bestiaux dans les greniers. La ville
d'Aire, sur la Lys, est inondée et les' habi-
tants, dans certains endroits, reçoivent, ne
pouvant sortir de chez eux, la nourriture à
l'aide de fourches.
A Lille, la pluie a cessé, mais uns partie
des environs y.;t encore couverte par l'eau.
Faits du jour
M. Gaston Nouette-Delorme est mort,
hier, à l'âge de trente-deux ans.
Faits divers
CRtMK DE HAUTE TRAHISON'
Peu de chose nous reste à ajouter aux dé-
tails que nous avons donnés, hier, sur le
•rime du capitaine Alfred Dreyfus.
Les débats du conseil de guerre restant se-
crets, le public no saura jamais quels docu-
ments cet officier a livrés ù l'étranger. Au mi-
nistère de la guerre, on continue à affirmer
que les pièces dérobées sont de peu d'impor-
tance.
Le capitaine Dreyfus appartenait au l«r bu-
reau de Tétat-major général de l'armée, où se
préparent les multiples opérations relatives
a la mobilisation et à la concentration des
troupes. Il est donc nécessaire qu'on rassure
le pays.
On ne sait pas encore si le capitaine Drey-
fus sera poursuivi en vertu de la loi de 1886
sur ^espionnage, '.ou en vertu de l'article 76
du Code pénal. Cet article, qui prévoit le
cas de haute trahison, est ainsi conçu
Quiconque aura pratiqué des machinations ou
entretenu des intelligences avec les puissances
étrangères ou leurs agent3, pour Ie3 engager à
commettre dés hostilités ou ;ï entreprendre la
guarre contre la France, ou pour leur en procurer
les moyens, sera puni de mort.
Cette disposition aura lieu dans le cas même ou
lesdites machinations ou intelligeûses n'auraient
pas été suivies d'hostilités.
L'article 205 du Code de justice militaire est
ainsi conçu
Est puni de mort, arae dégradation militaire,
tout militaire
1' Qui livre à l'ennemi, ou dans l'intérêt de l'en-
nomi, soit la troupe qu'il commande, soit la place
qui lai est confiée, soit les approvisionnements
de l'armée, soit les plans des places de guerre ou
des arsenaux maritimes, soit le mot d'ordre ou le
secret d'une opération, d'une expédition ou d'une
négociation
8* Qui entretient das inteltigeneas avec l'ennemi,
dans le but de favoriser ses entreprises.
Le peu que l'on sait permet de droira que
le cas.da capitaine Dreyfus sera assimilé au
cas de l'adjudant Chatelain, considéré com-
me précédent, et que dès lors il lui sera fait
application de l'article 76 du Code pénal.
Mais la constitution de 1848 ayant aboli la
peine de mort en Matière politique, la péna-
lité appliquée en vertu de la loi du & juin
1850 serait la déportation à vie.
C'est la peine, du reste, qui fut appliquée à
l'adjudant Châtelain pour avoir tenté de li-
vrer à l'Italie et à l'Allemagne un fusit Lebel
et des munitions. Châtelain a voulu vendre
un fusil, la capitaine Dreyfus des documents.
Il y aurait assimilation.
A
Une nouvelle* version sur le mobile du
crime circulait hier parmi las camarades du
capitaine Dreyfus. Cet officier n'aurait pas
agi par cupidité mais pour satisfaire sa
vengeance.
Certains de ses amis avaient été envoyés
eu miS3ion à l'étranger alors que, contrair»-
ment à ses demandes, il restai* à Paris.- Il
aurait alors juré*fle se venger de ces officiers,
plus heureux que lui, et d'entraver les résul-
tats de leurs missions en dénonçant aux
puissances étrangères leur présence sur leur
territoire.
Ce serait là son crime, auquel d'ailleurs on
trouve un précédent. En 1812, un sieUr .Mi-
chel fut convaincu d'avoir livré à la Russie,
à la veille de l'entrée en campagne, les effec-
tifs de nos corps d'armée.
La guerre n'était pas encore déclarée. On
ne put lui appliquer l'article du code pénal
relatif à la trahison en face de l'ennemi. Tra-
duit en cour d'assises, il fut condamné à
mort et guillotiné.
AU PÈRU-LACHA.ISE
La préfecture de police, en prévision du re-
tour possible des manifestations socialistes,
avait chargé hier M. Debeury, inspecteur ai?'
visionnaire, d'organiser aux abords du Père-
Lachais:». un service d'ordre.
Aucun attroupement, aucun discours ne
devaient être tolérés.
Cent ag-jnts occupaient l'entrée du cime-
tière la première et la deuxième brigade de
réserve se tenaient dans les cours de la pri-
son de la Roquette. ;v
Bien quo quelques compagnons, qui n'i.
vaient pu porter leurs couronnes d immor-
telles avant-hier au mur des fédérés, y soient
allé hier isolément, il n'y a eu aucun inci-
dent.
Hier, encore beaucoup de monde dafls les
divers cimetières parisiens. L'ensemble des
entrées a été de 200,000 visiteurs.
MENUS FAITS
Un sieur Langluget, âgé de soixante-dix-
neuf ans, domicilié 11, rue Rochechouart,
s'est pendu, hier, dans sa chambre, pour
échapper aux souffrances que lui causait une
maladie de cœur.
WILL-FURET
Pour Chasseurs et Cyclistes
Tissus laine nature, impenné. sans caoutchouc
Poiret,21, ruedes Deux-Ecus.Paris. Echant.f^.
La Soirée Parisienne
MEA CULPA vc, i'~t
Voilà ce que c'est que d'être pressé!
Je viens d'avoir la curiosité, évidemment
malsaine, de relire l'article que j'ai consacré,
l'autre jour, à Gismonda. Il n'était pas mal,
j'en conviens seulement, il se ressentait de la
précipitation avec laquelle j'ai été forcé de
l'écrire. On me disait tout le temps « Dé-
pêchez-vous Vous allez nous mettre en
retard Est-ce que vous n'avez pas bientôt
fini ? » Alors, moi, je me dépêchais, j'allais
vite, trop vite, et, naturellement, quand on va
vite, on oublie des choses importantes. C'est
pourquoi vous me voyez navré.
Certes, j'ai fait tout ce que j'ai pu. J'ai râ-'
conte les superbes décors. sans en omettre un
seul, j'ai parlé des costumes comme si je n'a-
vais fait que ça toute ma vie, décrivant les
moindres plis, les plus minces surjets, les bro-'
deries les plus imperceptibles. Je vous ai dit
comment était habillée Mme Sarah Bernhardt,;
comment était coifté M. Guitry, comment était
chaussé M. de Max, comment était maillotée-
Mlle Seylor. J'ai dépeint les châssis et les fri-
ses, les pourpoints et les toques, j'ai parsemé
mon style, déjà élégant, d'un tas d'expressions
colorées, d'appréciations picturales, de détails
endiamantés. J'ai chanté la Grèce, les lauriers
rosés, le clair de lune, les rochers, la hache,
bref un tas d'objets précieux dont la descrip-
tion a dû vous causer le plus vif plaisir.
Un autre, plus modeste, serait content' de
lui.
Moi, je ne suis pas content.
Mon devoir, en effet, est de tout dire et de.
donner à mes lecteurs tous les renseignements
qu'ils peuvent désirer. Je n'ai le droit de rien
négliger, de rien oublier, de rien omettre, sur-
tout quand il s'agit d'un théâtre comme la Re-,
naissance, d'un auteur comme Victorien Sar-
dou, d'une artiste comme Sarah Bernhardt,"
d'une pièce comme Gismonda.
Et, pourtant, j'ai failli à ma tâche, désho-
noré ma plume, compromis ma réputation.
Désormais, vous n'aurez plus confiance -en
moi, et vous aurez raison. Vous direz « Fri-
mousse ? Ah bien! oui! » Si, si, vous le direz,
et je n'ai pas besoin de vous affirmer si j'en
souffre.
Et ce sera justice, car j'ai oublié une chose
des plus importantes, car, dans ma précipita-
tion, j'ai négligé de vous dire comment était
l'habit du contrôleur en chef.
Heureusement, cet oubli peut encore être
réparé; et, votre indulgence aidant, j'arriverai
peut-être à effacer mes torts.
L'habit du contrôleur en chef était noir.
FRIMOUSSE
LA BOURSE
Du 2 novembre 1894
La mort de l'empereur Alexandre III, de-
puis longtemps redoutée, a été accueillie par
le inonde financier avec plus de calme qu'on
n'était jusqu'ici habitué à observer lorsqu'un
aussi grave événement se produit. Les nou-
velles, de plus eu plus alarmantes, qui arri-
vaient chaque jour de Livadia ont préparé le
public au dénouement fatal, et lui a permis
de conserver tout son sang-froid au moment
suprême.
Aussi lo début du mois est-il très ferme et
la liquidation de nos rentes s'est-elle effectuée
dans des conditions relativement bonnes.
Les reports ont été quelque peu tendus
mais il faut, croyons-nous, voir dans l'exi-
gence des capitaux reporteurs une exagéra-
tion de réserve dans l'éventualité d'événe-
ments qu'aurait pu causer .la mort du Tsar
plutôt qu'un manque de confiatice dans l'a-
venir.
Le 3 0/0 perpétuel a été compensé à 101 60
contre 102 20 le l«f octobre. Le report a varié
de 18 à 23 centimes. On reste ferme en liqui-
dation à 101 97 1/2. Le comntant clôture à
102.
L'Amortissable ne perd que 20 centimes
d'un mois à l'autre, à 100 15 au lieu de 100 35.
On a coté 21 et 22 centimes de report. Der-
niers cours :'100 25 au comptant et 100 20 en
liquidation.
Le 3 1/2 seul est en avance, de très peu, il
est vrai, 7 1/2 centimes, à 10730 contre 103 10,
un coupon de 0 87 1/2 ayant été détaché à
l'ouverture. 21 et 24 centimes de report.
On reste en clôturé au cours de compensa-
tion.
L'Italien gagne 1/2 point à 84 75 à terme
on a payé 8 et 9 centimes de report par anti-
cipation.
Fonds russes très soutenus. Les emprunts
1869 et 1880, coupon dans quelques jours, s'é-
changent à 105 80 et 101 fr. Un pointda haus-
se sur le Consolidé à 99 60. i fr. 05 sur le
3 0/0 1891 à 86 65. Le 4 0/0 se relève â (33 75.
Aucune négociation sur la Banque de
France. La Banque de Paris s'inscrit en vive
reprise à 701 25. Le Crédit foncier se tient à
900, le Crédit lyonnais poursuit sa marche en
avant à 762 50.
L'action des Clieinin/î de fer du Midi est,
comme les jours précédents, la plus recher-
chée du groupe français elle se tient à 1,155
sur les deux marchés. Le Lyon varie peu à
1,427 50, de même que le Nord à/797 oO et t
l'Orléans à 1,475.
Les chemins espagnols ne se 3#nforment
pas, cette fois, à l'allure de la Rente exté-
rieure et restent sans affaires à leurs cours
précédents. Bonne tenue des Autrichiens à
788 75 et des Méridionaux à 603 75.
Les actions de la Compagnie d'exploitation
des chemins de fer orientaux sont tenues à
542 50. Les recettes de la 40« semaine sont de
230,185 fr., en diminution de 3,875 fr. sur
celles de la semaine correspondante de 1893.
On sait que les actions sont de 500 fr., libé-
rées de 400 or, que les lignes exploitées re-
lient directement Constantinople et Salonique
au réseau de l'Europe centrale.
Nous retrouvons en nouveau recul l'ac-
tion du Gaz â 1,110 et celle de la Transatlan-
tique à 336.
Le Suez se tient à 2,950, bien qu'on parle
d'ane recrudescence de la grève.
Marché en banque
L» cru* ministérielle parait sur le point-
d'être terminée en Espagne, eton semblebie»
augurer de l'orientation nouvelle qui sera
donnée à la politique du cabinet. Aussi l'Ex-
térieure se raffermit-elle rapidement à7017/3i
contre 70 1/32 mercredi.
Les valeurs austro-hongroises conservent
leur fermeté. Le Hongrois s'inscrit à 1003/16.
Le Portugais a un cours 25 7/8.
Bonnes transactions en fonds ottomans.
Le Turc C se retrouve à 28 25,* le Turc D à
25 4D. •
La Banque ottomane cote 667 50, la Prio-
rité 471 87, là Douane 505.
Egypte 6 0/0 535, 3 1/2 507 5fJ.
Très bonnes tendances sur Hs valeurs mi-
nières, sauf pour le Rio, qui recule à 375 62.
Mais la De Beers se traite à 442 50, 'la Ro
binson à 180, la Langlaagte â 98 12.
Le Paccha s'échange à 125.
Petit marché en banque
Transactions calmes.
LesChalets.de nécessité se négocient &
1,475, ex-coupon de 25 fr.
A l'assemblée généiale des actionnaires dei
Chalets de nécessité, un remboursement de
200 fr. par action a été de'cidé il s'effectuera
à partir de janvier prochain. La somme né-
cessaire sera prélevée sur les fonds disponi-
bles. L'amortissement est diminué d'environ •
68,000 fr. Or, l'intérêt des capitaux rembour-
sés étant de 22,000 fr., il reste 46,000 fr. à
partager, soit 7 50 par action, quel que soit
le dividende. Les recettes de cette année éga-
lent celles de l'année dernière, sauf pour le
mois d'octobre 1893, qui a été supérieur à ce-
lui de l'année courante, par suite de l'af-
fluence des étrangers au moment des fêtes
franco-russes. Il a été annoncé à l'assemblée
que la Société venait d'être prorogée de dix
ans.
-La Mossamédés remonte à 38 fr. csntra
37 f r.
a Parmi les mines d'or, on cote l'Uruguay 33;
cette valeur a été très difficile à soutenir, tant
les réalisations se présentaient nombreuses.
Le Champ d'Or est ferme à 73 50.
L'Obligation auxiliaire des chemins de fer
a été l'objet de ventes qui la font reculer à
80 fr.
Monaco détache un coupon de 23 fr. et reste
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BOITE AUX LETTRES
Nous recevons la lettre suivante
Bretenoux. le 31 octobre 1894.
Monsieur Domino, au Gaulois,
Dans le numéro du Gaulois portant la
date du lundi 15 octobre 1894, vous pro-
testez contre le refus des caisses publi-
ques d'accepter les monnaies d'argent
nationales dont la frappe est antérieure à
1866, et vous indiquez une circulaire mi-
nistérielle parue il y a environ deux
ans.
On ne saurait trop vous louer d'avoif
attiré l'attention des contribuables sur
un état de choses si préjudiciable à leurs
intérêts. Mais permettez-moi de vou9
demander une réponse aux questions sui*
vantes
1° Quelle est la date de la circulaire mi*
nistérielle sur laquelle vous vous ap-
puyôz?
2° Cette circulaire n'est-elle pas en con-
tradiction formelle avec une autre circu-
laire de M.e directeur du mouvement
général des fonds en date du 27 mars 1894.
numéro 382 (j'en ai sous les yeux us
extrait signé par M. Pépin, trésorier gé«
néral du Lot), où il est dit | IV:
«A partir du 25 juillet inclusivement,
lés seules monnaies divisionnaires quf
vous soyez autorisé à recevoir seat:
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