Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1924-12-24
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 décembre 1924 24 décembre 1924
Description : 1924/12/24 (A58,N17442). 1924/12/24 (A58,N17442).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52781786
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/05/2020
La ne Sport!
D’un sport à l’autre.'..
i Rugby.
• ^mn,isston des Calendriers de la
* ■., v, *'• sc, réunira à Paris, en séance
plénure, le 30 décembre, (l’est au cours de
cette réunion qu’elle procédera à Ja com-
l^sit'on des poules de cinq du championnat
de I rance et du Championnat d’Honnour.
Association.
L’Espagne bat l’Austriche par 2 à 1.
L’Autriche domina le plus souvent, mais la
défense exceplionelle de Zamora valutla
victoire aux Espagnols.
Billard.
Dans le Championat d’Europe de billard,
le Béarnais Conti, mène..
P--
Rugby-Féminin à In CroIx-du-Prlnce
Pour la première fois à Pau, un match
«le rugby mettra en présence, à la Croix-
dû-prince, deux équipes féminines : l’in-
tlme Sportive et la Violette, de Toulouse.
On se souvient, du grand succès rem-
porté à Pau, J’année dernière par les équi-
pes d’association. Cette fois, les fervents
assisteront à une exhibition de leur sport
favori : Je rugby et les acteurs seront de
jeunes et ardentes sportives.
Le jeu qu’elles pratiquent ne diffère de ce-
lui de nos équipes masculines que par l’ab-
sence de plaquages, la passe devant être
exécutée aussitôt que l’attaquante se sent
tenue. On pourra donc juger en parfaite
connaissance des aptitudes de ces sports-
wornen à réaliser les phases (pii captivent :
attaques à la main, dribblings, coups de
pied à suivre... etc...
Jusqu’à ce jour Paris, Bordeaux et Tou-
louse sont les seules villes françaises qui
ont vu jouer du rugby féminin. Pau, ville
des sports se devait <îe figurer immédiate-
ment après ces centres où il a été créé.
La Section Paloise nous offrira jeudi,
jour de Noël, cette excellente primeur.
Section Paloise
ENTRAINEMENT DE LA SEMAINE
La Commission de rugby a fixé ainsi que
suit, l’entraînement de lu semaine :
Equipe première : mercredi à midi, au
terrain.
Equipe seconde et troisième : jeudi et
vendredi de 18 h. à 20 h. au Stadium.
Etude de M° MAISONNIER,
Notaire.
VENTE VOLONTAIRE
aux enchères publiques.
en son étude, le jeudi 8 jan-
vier 1925, à 3 heures, de la
Maison Betbéder et jardin, à
Pau, chemin des Lilas (1(10 mè-
tres (Je l’arrêt du Tramway).
Deux corps de bâtiments .’
pièces) ; jardin : 1.000 mètres
carrés environ.
Mise à prix 25.000 fr.
S’adresser sur les lieux ou
à M. Bourt, chemin de Buros
(en face l’Ornhelinat Agricole).
Et pour tous renseignements
ù Me Maisonnier, notaire..
Pau* — lmp. Garet & Haristo.
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j mmm\9 OPTIQUE MÉDICALE h
jj^^^^^^^^JI^PjL^T^PAlVMjrueTayloriPAU-Téléph. 1.47 I
NOS CONTES
Le Talisman de Vérité
(FANTASTIQUE)
LOI ire d un fez teigneux, recroquevillé
par ce terrible froid, comme tassé dans sa
mince vêture de coton, effroyablement blé-
i 1,]c muii «ù patine de broiize, Jes narines
inncees, les yeux chavirés dans les orbites
< >ives, le pauvre diable d’Egyptien agoni-
sait sur ce banc de boulevard, foudroyé
pur une congestion mortelle.
Le vicomte Lucien d’Escoublac, qu’une
impulsion de pitié avait amené là, fendit
le cercle imbécile des badauds, tira de sa
poche un petit flacon contenant un cor-
«lial dont, il répandit quelques gouttes sur
un coin de son fin mouchoir de batiste, et
de ses mains aristocratiques dégantées’
1 ravement se mit en devoir de frictionner
les tempes du misérable devant le popu-
laire ébahi. ■
L’homme recouvra ses sens pour un ins-
tant : son regard alla droit au scoourable
Samaritain, une grimace qui devait être
un sourire convulsa sa face de moricaud,
et, dans un instinctif élan de reconnais-
sance, apres un vain eflort (les lèvres mais
une expressive mimique d’angoisse, il lui
te 11d.1t, l’ayant vivement extraite de sa
ceinture, une sorte de bague d’un métal
douteux que le noble sauveteur, après une
1 rêve hésitation de répugnance, daigna
jusqu’au bout charitable, — accepter ’ et
passer à son annulaire ainsi qu’un biiou
précieux. J
Satisfait sans doute, l’Egvptien referma
scs yeux, — il était mort
Lt d’Esroublac reprit le chemin do son
domicile.
1 I
Carré dans le fauteuil de Monsieur, do-
vanl le bureau de Monsieur, le chef cou-
vert du dernier chapeau de Monsieur, in-
vesti d’une jaquette de Monsieur, tournant
ses bagues sur son ventre à l’instar de
Monsieur, monsieur Joseph faisait des grâ-
ces sous le sourire approbateur do made-
moiselle Justine, une accorte soubrette at-
tachée au service particulier de Mme la
vicomtesse d’Escoublac.
— Hein ! disait le larbin avec une ado-
rable fatuité, ce qu’on dégote le singe avec
sa pelure ? pas besoin de descendre des
c misés...
—... par les fenêtres, ripostait Mlle Jus-
tine, laquelle passait à ton droit pour
n e! re pas dénuée de lettres, avant con-
quis ses brevets.
'Ie| lut 1 aimable bout de dialogue que
(1 Escoublac saisit au vol en pénétrant à
I improviste dans son cabinet
1 ne stupeur le cloua au seuil... Quoi ?
Monsieur Joseph ? en service le plus digne
le plus majestueux, comme aussi le plus
correct et le plus respectueux des valets
(le chambre ! monsieur Joseph oubliait à
ce point les convenances ! se permettait di
Imiter son maître, en son absence, avec
celte irrévérence criminelle !... Pas pos-
sible ? il y avait erreur ?...
Suffoqué d’indignation, incapable d’ar-
ticuler un mot, d’Escoublac put se con-
vaincre toutefois qu’il n’était pas le jouet
d’un rêve ,on écoutant, malgré lui, la sui-
te de l’édifiante conversation.
Car — chose au moins étrange, — la
soudaine apparition du maître nj> modifia
eu rien la posture et le langage du valet,
qui, se levant et s’étirant paresseusement,
continua avec la même impertinence dé-
sinvolte.
— Flûte ! mon singe va rappliquer ! pas
une pauvre minute de loisir ! Ah ! le cha-
meau !...
Cela finissait par dépasser les bornes,
décidément.
Singe et chameau ? tonna .d’Escou-
hlae, e en est trop à Ja lin pour un seul
homme .monsieur Joseph !
Monsieur Joseph tressauta sur son fau-
teuil, monsieur Joseph chercha des yeux
les genoux devant qui s’écrouler, — mon-
sieur Joseph ne vit rien !...
v.m ,DrÔ1f‘s !J — Grâce 0? 0 luneux’ vous chasse 1
à um.,sieu/ri) >° pied dans le Arrière
Lut Joseph, qui s’enfuit en iiur-
uilHéVVrVoix‘ d'e Monsicur ! Monsieur re-
vient ! Monsieur est mort !...
Mademoiselle Justine s’était ruée sur les
de moulinm°nSieUr Josepl1les bras 0, 1 ailes
B y eût là-bas, au bout de l’enfilade des
Un fracas d’éperdue dégrin-
golade dans les escaliers, et. le vicomte^ de
meure seul, pouffa de rire. ’
cilel L.U eS
III
P-édans son cabinet de toilette, tan-
rétUïï 1 procedait devant sa psyché à la
|én de .s°V,oeud de cravate dérangé
n inm.r éxé?Htio"> — comment exprimer
L singulier phénomène dont il fut témoin ?
L Escoublac constata que « la glace ne lui
” renvoyait pas son image maïs qu’en re-
’ ya,lClie ede réfléchissait l’image- des ob-
” jets placés derrière lui ! »
— Ah ! ça, pensait-il, c’est épatant î
trf° ?.alPa> V(-rilia d’un tact multiple sa
r°vÇh/. 0ild*,ltllié’ 80 rapprocha de la
'»yr.'au la,toucher..., derechef le miroir
',.n etl non aure que de quelconques
muihh-s par transparence, mais, de son
effigie personnelle. — rien >
~ Décidément, épatant ! Je ne suis pour-
tant pas un pur esprit ? 1
—- Soudain il poussa un cri, se remé-
morant l’exclamation terrifiée de Joseph •
revim f V\rvülx do Mo"sit’Ur !- Monsieur
revient ! Monsieur est mort ! »
— Allons ! je suis mort, comme ça, sans
di)Utll !V oxt^aordinairement.prodi-
Svnîr'n* &Gule,uent. Je serait curieux de
savoir ou et comment j’ai bien pu mou
Alors, comme il cherchait à se romémo-
îei d ses derniers moments ,» il soimea à
Egyptien et à son legs bizarre « in extro-
nt!n ’ï brusquement, en son cerveau
une clarté se fit. j
Eût-on cent fois mérité sur les banc du
’ une réputation de cancre invétéré,
r «avait été le cas du vicomte, — il est
c r aines légendes qu’il n’est pas permis
d ignorer, — telle est la légende de Gvges
et do son anneau, celle du moins, fine nous
cuiitc Platon dans sa « République ».
Gyges, berger de Candaule, roi de Lydie,
,rr!(U.a ,aprGS 11, 1 ora£e terrible, dans une
.,,fWnlde iCr0Vai3Se du Sül> un géant mort
en ferme dans les lianes d’un cheval de
bronze Le géant avait au d.oigt un an
neaii (i or, et cet anneau avait la proprie
m de rendre invisible : pour cela, il suffi
sait a qui Je sortait d’en tourner Je chalo*-
vers Ja paume de sa main.
—Escoublac tenta l’expérience à divvrsos
reprises et l’expérience fut concluante il
put se révéler et s’éclipser à volonté. C’était
bien — après quelle succession d’avatars
r i~ 1 aV,lMU.u de GyPès du’H venait
d ueriter de ce fellah crasseux ! — Comi e
quoi toute bonne action porte’ en elle mê-
me sa récompense.
La légende ajoute que le berger sé sortit I
de anneau magique pour contemplèr sans
oiles la tomme de son roi, ce'qui nr
rêmirP£lS ^ r°ndre un insta,lt ,e vicomte
Hh7riïr?lp! 1 ! Se dil;i1’ ’sc s°uvenant de J
libertés de langage «ie M. Joseph, je liens
ot m.i i! lU!° vale.ur “'appréciable
e pu a défaut d autres privilèges, me don-1
vérité Ut ‘ m0i“S colui eonnaitré là
IV
„Aéta,.U D/acé tout, un programme d’en-
quetes le vicomte se mit en devoir de je
réaliser scrupuleusement.
Grâce à la vertu du talisman magique,
!!inc™"u‘ lan™ra fs Quilles, souleva le’
masques, pénétra dans les coulisses de Ja
vie j i s’assit aux conseils des ministres,
- la il en vit de drôles, - il se mêla aux
dus de La sacro-sainte Académie un jour
de séance de dictionnaire, - et, bien que
i C011Slgn,é a la r>orte’ 11 011 entendit
« e raides ; — il apprit dans les couloir.;
des assemblées politiques et dans les salles
do rédaction des journaux influents pa»'
que s arguments et pour la satisfaction de
« ebs misérables appétits individuels or
agite des troupeaux d’hommes • il surprit
ouefs lC:! inet(du .critique influent sur
quels fondements s asseoit Ja réputa-
tion de 1 ingénue ; il vit les pieds d’argile
« es ulo es de la foule et les tares caché, s
E ses dieux ; il assista aux. tours de passe
Passe et aux virevoltes savantes des tri-
buns qui lui livrèrent le secret de leurs
enthousiasmes, de leurs haines et de leurs
àpf( U U •J0MSi ’ sous ses ye,lx. dans les
petits coins des salons, derrière les paru-
'ents et les éventails, défilèrent les-men-
songes d amour, les reniements d’amitié
les déchirements par derrière après hs
protestations chaleureuses, toutes les ce
riaillerios, calomnies, intrigaillerics,' ro.^i
setuîs et muffleries des gens de son mon
de et les saletés et les infamies cachées
sous la convention de leurs sourires et
POUS le vernis de leur correction ; il se
faufila dans 'es cabinets de toilette et les
alcôves, ce qui lui procura parfois d in
coerendes envies de rire»: il y vit habile-
Iment masquées sous la science des ma
qm:liages et le triomphe des orthopédies,
I des choses hideusement grotesques, — et
en dépit des compensations inévitables,
I tout ce qui, les écailles tombées do se*
yeux se révélu à lui dans la brutalité du
J.Tnl:it2Jlt ^1^,enxS0,?lrne’ lui appnrut laid
I C!a6lat désolant. Le monde physique
n était qu’un bocal de monstres • le moud-
social un vivier sanglant où l’universel d--
chainemeut des appétits l’immolation du
I faible au fort, s érigeaient en vertus grà-
,co a 1 hypocrisie des formules ; le monde
j moral uri fermier -ni pleine décomposition
sur lequel ça et là germaient et s'épa-
nouissaient de rares fleurs...
lino foi, pourtant, surnageait encore
dons le naufrage de ses croyances : la foi
non point à l’amitié et à l’amour, mais u
«une » amitié et à « un » am-our, — l’arm-
tié de son vieux camarade Fontenay
Kamour de la vicomtesse sa légitime épo'a-1
j ün jour bien involontairement certes. —
grâce non plus à son talisman magique
mais au hasard d’une porte ouverte, le
pauvre vicomte perdit d’un seul coup cet e
dernière et, double illusion.
Et ce jour-là .comble la coupe du désen-
chantement, il résolut de mourir...
V
?5ur la berge de la Seine il s’arrêta. Le
neuve sombre, pailleté de feux multicolo-
res, coulait à pleins bords entre ses piles
avec un bruit sinistre comme dans les
romans de M. de Montépin. Là-bas, hou-
I lait et flamboyait Paris, Ja cité d’iniqui-
tés et de mensonges.
Le vicomte tendit lo poing vers elle dans
un geste de suprême malédiction.
— O l’héritage inestimable que la ba-
igne du fellah pouilleux 1 Heureux, certes,
J qui obtint de contempler la Vérité dans s«i
I nudité «auguste, telle qu’apparut la femme
du roi Candaule au berger de Phrygie !...
Sans le fard nécessaire, sans le piment et
)i. séduction du Mensonge, la Vérité n’est
que Laideur. Savants do tout poil et de
tout vol, engeance détestable, phys^ologis-
t'V>, physiciens, chimistes, analystes, psy-
chologues, philologues, exégè.'tes, décou-
vreurs de microbes, inventeurs de scalpels,
de microscopes, de rayons cathodiques et
de systèmes, fouilleurs de corps, démon-
I tours d’âmes, démolisseurs de mytholo-
gies, contempteurs d’idéeaux, dénicheurs
do dieux, arracheurs de bandeaux sacrés,
coupeurs d’ailes, décrocheurs d’étoiles,
I vous tous qui vous intitulez bienfaiteurs
d*. l’Humanité, — bienfaiteurs à rebours,
tous, vous contribuez à tuer le bonheur de
l’Humanité, car vous tuez la Poésie, qui
est le pain de son àme et de sa vie, c«ar
vous chassez du paradis de son rêve l'Illu-
sion sainte, qui est la forme divine du
Mensonge !!....
Ayant dit, et le chaton de sa bague
intérieurement tourné vers sa paume afin
qu’on ne retrouvât point ses restes, — ré-
solument lo vicomte piqua sa tète dans le
fleuve.
En quoi le p«ouvre garçon prouva sura-
bondamment qu’il n’était qu’un imbécile.
Maxime AU POU IN.
! ETUDE DE M® BAILACQ,
Notaire à Nav.
DISSOLUTION DE SOCIETE
Suivant acte reçu par M* Gé-
rard Bailacq, notaire à Nay,
le treize décembre 1924, por-
tant la mention suivante ;
Enregistré à Nay, le dix-sept
décembre 1924, f" 182, c* 1239.
Reçu au total dix-huit francs :
signé : A ray, receveur ; i
1° M. Joseph BENGUE, fa-
bricant de meubles ;
2° M. Jules PIQUE, indus-
triel ;
Ees deux demeurant à Nay ;
Seuls membres de la Société
on nom Collectif« Joseph Ben-
gué et Cie », ayant son siège
à Nay, rue des Pyrénées ;
Ont, d’un commun accord
entre eux, déclaré dissoudre
purement et simplement, à
partir du 13 décembre 1924. la
Société en nom Collectif for-
mée entre eux sous la raison
sociale « Joseph Bengué et
Cie » pour la fabrication et la
vente de meubles et toutes
opérations s’y rattachant di-
rectement où indirectement,
établie au Siège Social ù Nay,
rue des Pyrénées, constituée
suivant acte reçu par M° Bai-
laeq, notaire à Nay, le 11 avril
1921.
M. Joseph Bengué est seul I
chargé de la liquidation de la
Société et les pouvoirs les plus
étendus lui sont conférés à cet
effet, lia le droit notamment
de toucher toutes les sommes,
vendre les marchandises, régler
tous comptes, payer le passif,
exercer toutes poursuites, faire
mainlevée de toutes inscrip-
tions, saisies, oppositions, avec
désistement de tous droits, le,
tout avec ou sans constatation I
de paiement.
Une expédition de cet. acte
a été déposée le 22 décembre
, ; ,b a chacun des greffes du
Iribunul de Commerce de Pau
et de la Justice de Paix du
canton de Nay-Ouest.
Pour extrait conforme j
Signé ; G. BAILACQ.
| - PETITES ANNONCES -
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I ce ou dépôt à Pau ou environs. Ecrire
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JP «p
Feuilleton de I* « Indépendant e.
4 N° 55.
Karpieine UEIIB
GRAND ROMAN INEDIT
par J. Joseph-Renaud et Eloy Àlary
PREMIERE PARTI®
VIII. — La route blanche.
Le comparliment, sous la lueur oscil-
lante et tamisée du lumignon, était tou-
jours un dortoir. Là-bas, à l’autre coin,
le convoyeur, la tête renversée, Louche en-
tr ouverte, ronflait légèrement.
Jeu," Je vit» sai>» qu'il cessât
poui cela âc ronfler, lever un peu les r>uu-
pières et regarder, d’abord dans le couloir,
cornparUmeml Utre’ ies voyageurs du
aardd’hS 1? eX,Tfmornenf éveillé, son re-
pas dhr;,e,ra ,,onni>,,e don;
pu,, ne veut pas dormir et nui fpjr,f ,\0
ÎS""scïïrT»:T ,IC • et mJi.
' J ls es paupières rabais-
rîtèidoï*’<,,ra’ soul,i';a.ltchoî?
firucmpnl, machinal.,nont, 1 autour*" lj
Avignon !... valence !...' 1,, p^ine de là
f.iaii, délicieusement rose dans le netii
« nialin !... Tarascon !...
l’iiis, Notre-Dame-de-lo-Garde se profila
- sur un ciel radieux et ce fut Marseille où
Jes (leux commerçants descendirent !...
Toulon !... la Méditerrannée, d’un b’eu
violet... Cannes !... Et enfin Nice !
On avait quitté Paris dans le froid et la
brunie,on se trouvait dans une éblouis-
sante lumière !... Il faisait chaud !.. Le
soleil brûlait, l’ombre était tiède.
Lazm descendit, prestement, sa valise à
u, main. Jean Je suivit et arriva en même
' d’hôtel fJ 11° 1U‘ devant lu f,Ie des omnibus
Quel prétexte invoquer pour prendre le
mémo omnibus' que Je convoyeur, sans
eveiller ses soupçons ?
nr,MAUi«riCalui'ci se lctüu»'‘ia et dit à Jean
en Anglais ;
cn7iVül.JS-inei,senib,ez ne Pa« être bien fixé
sui le choix d'un hôtel... Le Cosmovolitan
pasJtro])ScherJS Illoi'même* est excellent et
~ Bien, merci !... je vais y descendre. .
Dans i omnibus, où, d’ailleurs, d’autres
peusonnes se trouvaient, le convoyeur ne
chercha pas du tout à lier la conversation
avecJenn et celui-ci en conclut qu’il avait
simplement voulu rendre service à un hô-
cîfcrit ' SmiS düUte’ il élait u" vieux
l’ùi effet. Cazin fut accueilli par le secré-
aue et le manager avec la déférente cor-
dn. ùe que ion accorde aux « habitués ».
V’ j premier acte fut d’avertir qu’il dési- i
ï'hlf l,reiun dépôt dans le coffre-fort de i
I hôtel : deux «'marmottes », c’est-à-dire f
deux grands écrins spéciaux pour les dia- |
niants montée simplement sur agrafes c
Jean qui était, en train d’inscrire son î
nom sur le registre des voyageurs, suivit,
a travers la porte entr’ouveite du bureau
i du manager, le dépôt, des deux marmottes
dans Je corlre-lorl scellé dans la muraille
et, lonnidablement moderne.
Lui qui s’y connaissait il jugea que mô-
me Jes doigts de Suint Malo, de Bristol-
Dip, ou les siens ne seraient pas capables
d ouvrir cette véritable forteresse. 11 fau-
drait de puissants explosifs; encore n’était-
i pas certain qn ils parviendraient à bri-
ser I enveloppe intérieure !...
L) autre part, Je nombreux personnel qui,
sé, S '9’rc.uPait tout le rcz-de-cha¥s-
• t de 1 hôtel, interdisait lu moindre ten-
tative surce coffre dont, seul, le manager
avait la clef.
éPdî[!î’û,rnanie/l?nément’ l«s diamartls
pnhmlü feudiigea c“suile vers l’une des
cabines te épéhoniques de l’hôtel d’où il
demanda le prince de Kergévine, au Ri-
vier.i-Palace, appartement n° 27.
Il refusa de parler au • secrétaire dut
I inte et ce lut seulement quand il eut le
!S 8Ur la "P* exposa .
I objet de sa eommunicafion.
Le prince lui répondit : *
1, 1 onsieur, je vous attends ce <
•soir a sept heures, au Rivieia-Palace an- i
parlement n° 27... ’ ' \
Pendant que le convoyeur était, dans sa <
nalliï "n' 0(1fiU,7 a se débarbouiller, jean 1
,( , dr la s,enne que le minimum de r
toilette. Il îedescendit vite manger en bâti r
1, 11 sa;ndwich arrosé d’une tasse de café
insnei iî^ 0? 1 d® Car 11 "e voulait
! ? !le v«« j homme qu’il était, char- a
,( (h protéger : il prévoyait qu’il ne lui' e
lf>rui G'tore possible de se mettre quelque ^ a
chose sous la, dent avant le soir
; Il sortit de l’hôtel et attendit, à quelqm
distance. Et, cinq minutes après, il voyait
1, père Cazin en sortir lui aussi, rasé (h
fiais, peigné, brossé, su moustache grisr
en croc et la barbiche bien cosméthfuéS
Et toujouis avec son pardessus plus long
devant que derrière ! h
Jean lui emboîta le pas, mais à une pru-
conLnT^' Ca'' 11 savait
fiant convoyeur était avisé et mé-
il le vit entier dans un restaurant ita-
minestrone^\ Masséna» célèbre pour son
nuneshone et son manzo a rapore. L’odeur
< f la bonne cuisine méridionale s'Zan-
■VV- !.ï°'U,>r: El K>« avait d
X - fit ülliC Gt CIÙC SOS (JeuY <501irlu’î/afi
àegmtoiî qUG
iegiettd.it bien de pouvoir, comme le nère
Gazm, H asseoir devant un copieux dé-
jeune,;. Mais non ! sa mission T coîtril
gn«ut a ce rôle contemplatif !...
restaurm.?eiiiPlèS le co,lvo-veur sortit du
restaurant, ie visage rougi par a bonnp
!“"V. eigareplanté sous “a
moustache guise. Il se dirigea vers la Prn
uieuade des AnKlais, aveuglante de solcU
-t ou, quoique hi saison fut à peine cmri-
verîait?' UHe éléganto foul° cn (;,air allait, et
Il s’arrêta plusieurs fois pour regarder
L éMiiTment'adn,irer’ ^’^tondue bleue dé
a Méditerranée couverte, ça et là d’iin-
nenses traînées v.totottes. Il alla la contem- ,
er de plus près sur la jetée-promenade i
Jean le suivait toujourè... P menaae-
Enfin, fatigué sans doute du soleil oui -
u bord de cette mer enchanteresse avait r
Sr f°'0e ™*'*™*°. ü serendiL
I*
, Jean y entra, une minute après lui, e
t f,llsstil('d dans un groupe qui en
• lo V”/' ta,de où l’on jouait, à la boule
, îvX. <>,s de suite, le père Cazin misai
ïi® A?is Sl!(' loulou et, une autre fois sui
Beaulieu. Il perdit sur Toulon et gagmi
sur Beaulieu. Jean regarda le t,ahleau Où
e vmux convoyeur allait-il plaider sa piècr
de cent sous, le coup suivant 9 Sur
Monisme ?... sur ml ?... sur Cm,,,?"
Mais il ne vit pus s’avancer h, main
noueuse qini avait déjà vue placer di"
f rancs sur ’loulon et Beaulieu 1 .
Il fouilla le groupe du regard... Le père
Lazm ne s y trouvait,plus !..
Certainement, il n’avait pu sortir, car
1 immense porte vitrée qui. seule, fait com-
muniquer le hall du Casino avec IVxté-
ImT’ lle.s étaU l)as ouverte. De cela, Jean
sun...
Il chercha... il chercha partout !... au-
tour des tables à boules et à petits che-
vaux, dans le salon oe lecture, au lavabo
afimïï’ ,K?Ut L* Ills'e,uluit discrètement
résultat^ d GmpIüyds- tout cp|a
Le père Cazin avait disparu !.. Ah M
mais disparu à la façon de Méphisto
dans l ausl, comme si le s(f| s’était srm-1
gîouti ?.n.Vert ,SOllS ses pas ot Savait en-
cmfvi fürl car il avait été
envové a N ce pour empêcher non seule-
V?’ Ü‘ÜJ-S un «««usinât !... J ni-
que-là, tout avait marché à merveille • et
ï'Î.ÏÏf- Plu» que q.«loues he«:
res encore a accompagner le convoveur
- puisqu après sept heures du Soir
h amants seraient entre les mains du priai- <
e et que. dès lors, on n’avait plus aucune i
a-son d’attenter ù la vie do' Cazin 1 - î
f| voila que, soudain, son protégé venait de '
-j lui echappei' !...
; Il fit la seule chose « j 11 i lui restait à
• I *u«e : l| rentra à l’hôtel !... Kt dissimulé
«unis un eom du hall de réception, ayant,
I une peu honte de son ridicule complet
il clair a carreau, et de tout son aspect
i exagéré de bookmaker, il attendit avec la
I plus angoissante impatience..
Ses veux allaient de la 'jwrte à i’hor-
I '°rto que hn semblait tourner si lente- ^ 1
I ment .... j
Enfin vers six heures et demie, il r.pper-
çut. au lointain de la rue la silhouette du
a T«f pfZ‘n’ f nioustache et, sa barbiche
g'ise et. son fameux pardessus... Oui. c’é-
tait bien hn Jean respira mieux en se
dissimulant derrière un pilier Do là, il v:t
lo bonhomme venir demander son uénAf
I a',I„;li'fiag(-ir -entre dans le bureau d..
■ ..mîîi 1 ai,?n ressortir avec les deux nmr-
ju ittes qu i! fourra dans les vastes poclms r
intérieures de son pardessus, et, sortir à
nouveau de l’hôtel, certainement pour se
vendre au Rivicra-Palace. j
Jean, complètement rassuré, le sui ci* m- !
core... Filature très facile à exercer, car j
celui qui en était l'objet ne se retourna I
Pas une seule fois ! I
Comme à la suite du comique parties us I
Jean longeait le boulevard Dubouchago’ I
une femme l’appela d’une fenêtre, inc * j
femme mince, blonde, vêtue avec élégance
Du geste, elle lui désigna une porte cochèré i
sise juste sous la fenêtre. Son geste était S
impérieux, çmgoissé, confidentiel... !
Jean jeta un coup d’oeil vers le con- I
voyeur qui marchait d'un pas très lent et I
lue, certainement, il pourrait rattraper I
'Près avoir écouté ce que cette personne I
ivait à lui dire. (A suiunj 1
D’un sport à l’autre.'..
i Rugby.
• ^mn,isston des Calendriers de la
* ■., v, *'• sc, réunira à Paris, en séance
plénure, le 30 décembre, (l’est au cours de
cette réunion qu’elle procédera à Ja com-
l^sit'on des poules de cinq du championnat
de I rance et du Championnat d’Honnour.
Association.
L’Espagne bat l’Austriche par 2 à 1.
L’Autriche domina le plus souvent, mais la
défense exceplionelle de Zamora valutla
victoire aux Espagnols.
Billard.
Dans le Championat d’Europe de billard,
le Béarnais Conti, mène..
P--
Rugby-Féminin à In CroIx-du-Prlnce
Pour la première fois à Pau, un match
«le rugby mettra en présence, à la Croix-
dû-prince, deux équipes féminines : l’in-
tlme Sportive et la Violette, de Toulouse.
On se souvient, du grand succès rem-
porté à Pau, J’année dernière par les équi-
pes d’association. Cette fois, les fervents
assisteront à une exhibition de leur sport
favori : Je rugby et les acteurs seront de
jeunes et ardentes sportives.
Le jeu qu’elles pratiquent ne diffère de ce-
lui de nos équipes masculines que par l’ab-
sence de plaquages, la passe devant être
exécutée aussitôt que l’attaquante se sent
tenue. On pourra donc juger en parfaite
connaissance des aptitudes de ces sports-
wornen à réaliser les phases (pii captivent :
attaques à la main, dribblings, coups de
pied à suivre... etc...
Jusqu’à ce jour Paris, Bordeaux et Tou-
louse sont les seules villes françaises qui
ont vu jouer du rugby féminin. Pau, ville
des sports se devait <îe figurer immédiate-
ment après ces centres où il a été créé.
La Section Paloise nous offrira jeudi,
jour de Noël, cette excellente primeur.
Section Paloise
ENTRAINEMENT DE LA SEMAINE
La Commission de rugby a fixé ainsi que
suit, l’entraînement de lu semaine :
Equipe première : mercredi à midi, au
terrain.
Equipe seconde et troisième : jeudi et
vendredi de 18 h. à 20 h. au Stadium.
Etude de M° MAISONNIER,
Notaire.
VENTE VOLONTAIRE
aux enchères publiques.
en son étude, le jeudi 8 jan-
vier 1925, à 3 heures, de la
Maison Betbéder et jardin, à
Pau, chemin des Lilas (1(10 mè-
tres (Je l’arrêt du Tramway).
Deux corps de bâtiments .’
pièces) ; jardin : 1.000 mètres
carrés environ.
Mise à prix 25.000 fr.
S’adresser sur les lieux ou
à M. Bourt, chemin de Buros
(en face l’Ornhelinat Agricole).
Et pour tous renseignements
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Pau* — lmp. Garet & Haristo.
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jj^^^^^^^^JI^PjL^T^PAlVMjrueTayloriPAU-Téléph. 1.47 I
NOS CONTES
Le Talisman de Vérité
(FANTASTIQUE)
LOI ire d un fez teigneux, recroquevillé
par ce terrible froid, comme tassé dans sa
mince vêture de coton, effroyablement blé-
i 1,]c muii «ù patine de broiize, Jes narines
inncees, les yeux chavirés dans les orbites
< >ives, le pauvre diable d’Egyptien agoni-
sait sur ce banc de boulevard, foudroyé
pur une congestion mortelle.
Le vicomte Lucien d’Escoublac, qu’une
impulsion de pitié avait amené là, fendit
le cercle imbécile des badauds, tira de sa
poche un petit flacon contenant un cor-
«lial dont, il répandit quelques gouttes sur
un coin de son fin mouchoir de batiste, et
de ses mains aristocratiques dégantées’
1 ravement se mit en devoir de frictionner
les tempes du misérable devant le popu-
laire ébahi. ■
L’homme recouvra ses sens pour un ins-
tant : son regard alla droit au scoourable
Samaritain, une grimace qui devait être
un sourire convulsa sa face de moricaud,
et, dans un instinctif élan de reconnais-
sance, apres un vain eflort (les lèvres mais
une expressive mimique d’angoisse, il lui
te 11d.1t, l’ayant vivement extraite de sa
ceinture, une sorte de bague d’un métal
douteux que le noble sauveteur, après une
1 rêve hésitation de répugnance, daigna
jusqu’au bout charitable, — accepter ’ et
passer à son annulaire ainsi qu’un biiou
précieux. J
Satisfait sans doute, l’Egvptien referma
scs yeux, — il était mort
Lt d’Esroublac reprit le chemin do son
domicile.
1 I
Carré dans le fauteuil de Monsieur, do-
vanl le bureau de Monsieur, le chef cou-
vert du dernier chapeau de Monsieur, in-
vesti d’une jaquette de Monsieur, tournant
ses bagues sur son ventre à l’instar de
Monsieur, monsieur Joseph faisait des grâ-
ces sous le sourire approbateur do made-
moiselle Justine, une accorte soubrette at-
tachée au service particulier de Mme la
vicomtesse d’Escoublac.
— Hein ! disait le larbin avec une ado-
rable fatuité, ce qu’on dégote le singe avec
sa pelure ? pas besoin de descendre des
c misés...
—... par les fenêtres, ripostait Mlle Jus-
tine, laquelle passait à ton droit pour
n e! re pas dénuée de lettres, avant con-
quis ses brevets.
'Ie| lut 1 aimable bout de dialogue que
(1 Escoublac saisit au vol en pénétrant à
I improviste dans son cabinet
1 ne stupeur le cloua au seuil... Quoi ?
Monsieur Joseph ? en service le plus digne
le plus majestueux, comme aussi le plus
correct et le plus respectueux des valets
(le chambre ! monsieur Joseph oubliait à
ce point les convenances ! se permettait di
Imiter son maître, en son absence, avec
celte irrévérence criminelle !... Pas pos-
sible ? il y avait erreur ?...
Suffoqué d’indignation, incapable d’ar-
ticuler un mot, d’Escoublac put se con-
vaincre toutefois qu’il n’était pas le jouet
d’un rêve ,on écoutant, malgré lui, la sui-
te de l’édifiante conversation.
Car — chose au moins étrange, — la
soudaine apparition du maître nj> modifia
eu rien la posture et le langage du valet,
qui, se levant et s’étirant paresseusement,
continua avec la même impertinence dé-
sinvolte.
— Flûte ! mon singe va rappliquer ! pas
une pauvre minute de loisir ! Ah ! le cha-
meau !...
Cela finissait par dépasser les bornes,
décidément.
Singe et chameau ? tonna .d’Escou-
hlae, e en est trop à Ja lin pour un seul
homme .monsieur Joseph !
Monsieur Joseph tressauta sur son fau-
teuil, monsieur Joseph chercha des yeux
les genoux devant qui s’écrouler, — mon-
sieur Joseph ne vit rien !...
v.m ,DrÔ1f‘s !J
à um.,sieu/ri) >° pied dans le Arrière
Lut Joseph, qui s’enfuit en iiur-
uilHéVVrVoix‘ d'e Monsicur ! Monsieur re-
vient ! Monsieur est mort !...
Mademoiselle Justine s’était ruée sur les
de moulinm°nSieUr Josepl1les bras 0, 1 ailes
B y eût là-bas, au bout de l’enfilade des
Un fracas d’éperdue dégrin-
golade dans les escaliers, et. le vicomte^ de
meure seul, pouffa de rire. ’
cilel L.U eS
III
P-édans son cabinet de toilette, tan-
rétUïï 1 procedait devant sa psyché à la
|én de .s°V,oeud de cravate dérangé
n inm.r éxé?Htio"> — comment exprimer
L singulier phénomène dont il fut témoin ?
L Escoublac constata que « la glace ne lui
” renvoyait pas son image maïs qu’en re-
’ ya,lClie ede réfléchissait l’image- des ob-
” jets placés derrière lui ! »
— Ah ! ça, pensait-il, c’est épatant î
trf° ?.alPa> V(-rilia d’un tact multiple sa
r°vÇh/. 0ild*,ltllié’ 80 rapprocha de la
'»yr.'au la,toucher..., derechef le miroir
',.n etl non aure que de quelconques
muihh-s par transparence, mais, de son
effigie personnelle. — rien >
~ Décidément, épatant ! Je ne suis pour-
tant pas un pur esprit ? 1
—- Soudain il poussa un cri, se remé-
morant l’exclamation terrifiée de Joseph •
revim f V\rvülx do Mo"sit’Ur !- Monsieur
revient ! Monsieur est mort ! »
— Allons ! je suis mort, comme ça, sans
di)Utll !V oxt^aordinairement.prodi-
Svnîr'n* &Gule,uent. Je serait curieux de
savoir ou et comment j’ai bien pu mou
Alors, comme il cherchait à se romémo-
îei d ses derniers moments ,» il soimea à
Egyptien et à son legs bizarre « in extro-
nt!n ’ï brusquement, en son cerveau
une clarté se fit. j
Eût-on cent fois mérité sur les banc du
’ une réputation de cancre invétéré,
r «avait été le cas du vicomte, — il est
c r aines légendes qu’il n’est pas permis
d ignorer, — telle est la légende de Gvges
et do son anneau, celle du moins, fine nous
cuiitc Platon dans sa « République ».
Gyges, berger de Candaule, roi de Lydie,
,rr!(U.a ,aprGS 11, 1 ora£e terrible, dans une
.,,fWnlde iCr0Vai3Se du Sül> un géant mort
en ferme dans les lianes d’un cheval de
bronze Le géant avait au d.oigt un an
neaii (i or, et cet anneau avait la proprie
m de rendre invisible : pour cela, il suffi
sait a qui Je sortait d’en tourner Je chalo*-
vers Ja paume de sa main.
—Escoublac tenta l’expérience à divvrsos
reprises et l’expérience fut concluante il
put se révéler et s’éclipser à volonté. C’était
bien — après quelle succession d’avatars
r i~ 1 aV,lMU.u de GyPès du’H venait
d ueriter de ce fellah crasseux ! — Comi e
quoi toute bonne action porte’ en elle mê-
me sa récompense.
La légende ajoute que le berger sé sortit I
de anneau magique pour contemplèr sans
oiles la tomme de son roi, ce'qui nr
rêmirP£lS ^ r°ndre un insta,lt ,e vicomte
Hh7riïr?lp! 1 ! Se dil;i1’ ’sc s°uvenant de J
libertés de langage «ie M. Joseph, je liens
ot m.i i! lU!° vale.ur “'appréciable
e pu a défaut d autres privilèges, me don-1
vérité Ut ‘ m0i“S colui eonnaitré là
IV
„Aéta,.U D/acé tout, un programme d’en-
quetes le vicomte se mit en devoir de je
réaliser scrupuleusement.
Grâce à la vertu du talisman magique,
!!inc™"u‘ lan™ra fs Quilles, souleva le’
masques, pénétra dans les coulisses de Ja
vie j i s’assit aux conseils des ministres,
- la il en vit de drôles, - il se mêla aux
dus de La sacro-sainte Académie un jour
de séance de dictionnaire, - et, bien que
i C011Slgn,é a la r>orte’ 11 011 entendit
« e raides ; — il apprit dans les couloir.;
des assemblées politiques et dans les salles
do rédaction des journaux influents pa»'
que s arguments et pour la satisfaction de
« ebs misérables appétits individuels or
agite des troupeaux d’hommes • il surprit
ouefs lC:! inet(du .critique influent sur
quels fondements s asseoit Ja réputa-
tion de 1 ingénue ; il vit les pieds d’argile
« es ulo es de la foule et les tares caché, s
E ses dieux ; il assista aux. tours de passe
Passe et aux virevoltes savantes des tri-
buns qui lui livrèrent le secret de leurs
enthousiasmes, de leurs haines et de leurs
àpf( U U •J0MSi ’ sous ses ye,lx. dans les
petits coins des salons, derrière les paru-
'ents et les éventails, défilèrent les-men-
songes d amour, les reniements d’amitié
les déchirements par derrière après hs
protestations chaleureuses, toutes les ce
riaillerios, calomnies, intrigaillerics,' ro.^i
setuîs et muffleries des gens de son mon
de et les saletés et les infamies cachées
sous la convention de leurs sourires et
POUS le vernis de leur correction ; il se
faufila dans 'es cabinets de toilette et les
alcôves, ce qui lui procura parfois d in
coerendes envies de rire»: il y vit habile-
Iment masquées sous la science des ma
qm:liages et le triomphe des orthopédies,
I des choses hideusement grotesques, — et
en dépit des compensations inévitables,
I tout ce qui, les écailles tombées do se*
yeux se révélu à lui dans la brutalité du
J.Tnl:it2Jlt ^1^,enxS0,?lrne’ lui appnrut laid
I C!a6lat désolant. Le monde physique
n était qu’un bocal de monstres • le moud-
social un vivier sanglant où l’universel d--
chainemeut des appétits l’immolation du
I faible au fort, s érigeaient en vertus grà-
,co a 1 hypocrisie des formules ; le monde
j moral uri fermier -ni pleine décomposition
sur lequel ça et là germaient et s'épa-
nouissaient de rares fleurs...
lino foi, pourtant, surnageait encore
dons le naufrage de ses croyances : la foi
non point à l’amitié et à l’amour, mais u
«une » amitié et à « un » am-our, — l’arm-
tié de son vieux camarade Fontenay
Kamour de la vicomtesse sa légitime épo'a-1
j ün jour bien involontairement certes. —
grâce non plus à son talisman magique
mais au hasard d’une porte ouverte, le
pauvre vicomte perdit d’un seul coup cet e
dernière et, double illusion.
Et ce jour-là .comble la coupe du désen-
chantement, il résolut de mourir...
V
?5ur la berge de la Seine il s’arrêta. Le
neuve sombre, pailleté de feux multicolo-
res, coulait à pleins bords entre ses piles
avec un bruit sinistre comme dans les
romans de M. de Montépin. Là-bas, hou-
I lait et flamboyait Paris, Ja cité d’iniqui-
tés et de mensonges.
Le vicomte tendit lo poing vers elle dans
un geste de suprême malédiction.
— O l’héritage inestimable que la ba-
igne du fellah pouilleux 1 Heureux, certes,
J qui obtint de contempler la Vérité dans s«i
I nudité «auguste, telle qu’apparut la femme
du roi Candaule au berger de Phrygie !...
Sans le fard nécessaire, sans le piment et
)i. séduction du Mensonge, la Vérité n’est
que Laideur. Savants do tout poil et de
tout vol, engeance détestable, phys^ologis-
t'V>, physiciens, chimistes, analystes, psy-
chologues, philologues, exégè.'tes, décou-
vreurs de microbes, inventeurs de scalpels,
de microscopes, de rayons cathodiques et
de systèmes, fouilleurs de corps, démon-
I tours d’âmes, démolisseurs de mytholo-
gies, contempteurs d’idéeaux, dénicheurs
do dieux, arracheurs de bandeaux sacrés,
coupeurs d’ailes, décrocheurs d’étoiles,
I vous tous qui vous intitulez bienfaiteurs
d*. l’Humanité, — bienfaiteurs à rebours,
tous, vous contribuez à tuer le bonheur de
l’Humanité, car vous tuez la Poésie, qui
est le pain de son àme et de sa vie, c«ar
vous chassez du paradis de son rêve l'Illu-
sion sainte, qui est la forme divine du
Mensonge !!....
Ayant dit, et le chaton de sa bague
intérieurement tourné vers sa paume afin
qu’on ne retrouvât point ses restes, — ré-
solument lo vicomte piqua sa tète dans le
fleuve.
En quoi le p«ouvre garçon prouva sura-
bondamment qu’il n’était qu’un imbécile.
Maxime AU POU IN.
! ETUDE DE M® BAILACQ,
Notaire à Nav.
DISSOLUTION DE SOCIETE
Suivant acte reçu par M* Gé-
rard Bailacq, notaire à Nay,
le treize décembre 1924, por-
tant la mention suivante ;
Enregistré à Nay, le dix-sept
décembre 1924, f" 182, c* 1239.
Reçu au total dix-huit francs :
signé : A ray, receveur ; i
1° M. Joseph BENGUE, fa-
bricant de meubles ;
2° M. Jules PIQUE, indus-
triel ;
Ees deux demeurant à Nay ;
Seuls membres de la Société
on nom Collectif« Joseph Ben-
gué et Cie », ayant son siège
à Nay, rue des Pyrénées ;
Ont, d’un commun accord
entre eux, déclaré dissoudre
purement et simplement, à
partir du 13 décembre 1924. la
Société en nom Collectif for-
mée entre eux sous la raison
sociale « Joseph Bengué et
Cie » pour la fabrication et la
vente de meubles et toutes
opérations s’y rattachant di-
rectement où indirectement,
établie au Siège Social ù Nay,
rue des Pyrénées, constituée
suivant acte reçu par M° Bai-
laeq, notaire à Nay, le 11 avril
1921.
M. Joseph Bengué est seul I
chargé de la liquidation de la
Société et les pouvoirs les plus
étendus lui sont conférés à cet
effet, lia le droit notamment
de toucher toutes les sommes,
vendre les marchandises, régler
tous comptes, payer le passif,
exercer toutes poursuites, faire
mainlevée de toutes inscrip-
tions, saisies, oppositions, avec
désistement de tous droits, le,
tout avec ou sans constatation I
de paiement.
Une expédition de cet. acte
a été déposée le 22 décembre
, ; ,b a chacun des greffes du
Iribunul de Commerce de Pau
et de la Justice de Paix du
canton de Nay-Ouest.
Pour extrait conforme j
Signé ; G. BAILACQ.
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GRAND ROMAN INEDIT
par J. Joseph-Renaud et Eloy Àlary
PREMIERE PARTI®
VIII. — La route blanche.
Le comparliment, sous la lueur oscil-
lante et tamisée du lumignon, était tou-
jours un dortoir. Là-bas, à l’autre coin,
le convoyeur, la tête renversée, Louche en-
tr ouverte, ronflait légèrement.
Jeu," Je vit» sai>» qu'il cessât
poui cela âc ronfler, lever un peu les r>uu-
pières et regarder, d’abord dans le couloir,
cornparUmeml Utre’ ies voyageurs du
aardd’hS 1? eX,Tfmornenf éveillé, son re-
pas dhr;,e,ra ,,onni>,,e don;
pu,, ne veut pas dormir et nui fpjr,f ,\0
ÎS""scïïrT»:T ,IC • et mJi.
' J ls es paupières rabais-
rîtèidoï*’<,,ra’ soul,i';a.ltchoî?
firucmpnl, machinal.,nont, 1 autour*" lj
Avignon !... valence !...' 1,, p^ine de là
f.iaii, délicieusement rose dans le netii
« nialin !... Tarascon !...
l’iiis, Notre-Dame-de-lo-Garde se profila
- sur un ciel radieux et ce fut Marseille où
Jes (leux commerçants descendirent !...
Toulon !... la Méditerrannée, d’un b’eu
violet... Cannes !... Et enfin Nice !
On avait quitté Paris dans le froid et la
brunie,on se trouvait dans une éblouis-
sante lumière !... Il faisait chaud !.. Le
soleil brûlait, l’ombre était tiède.
Lazm descendit, prestement, sa valise à
u, main. Jean Je suivit et arriva en même
' d’hôtel fJ 11° 1U‘ devant lu f,Ie des omnibus
Quel prétexte invoquer pour prendre le
mémo omnibus' que Je convoyeur, sans
eveiller ses soupçons ?
nr,MAUi«riCalui'ci se lctüu»'‘ia et dit à Jean
en Anglais ;
cn7iVül.JS-inei,senib,ez ne Pa« être bien fixé
sui le choix d'un hôtel... Le Cosmovolitan
pasJtro])ScherJS Illoi'même* est excellent et
~ Bien, merci !... je vais y descendre. .
Dans i omnibus, où, d’ailleurs, d’autres
peusonnes se trouvaient, le convoyeur ne
chercha pas du tout à lier la conversation
avecJenn et celui-ci en conclut qu’il avait
simplement voulu rendre service à un hô-
cîfcrit ' SmiS düUte’ il élait u" vieux
l’ùi effet. Cazin fut accueilli par le secré-
aue et le manager avec la déférente cor-
dn. ùe que ion accorde aux « habitués ».
V’ j premier acte fut d’avertir qu’il dési- i
ï'hlf l,reiun dépôt dans le coffre-fort de i
I hôtel : deux «'marmottes », c’est-à-dire f
deux grands écrins spéciaux pour les dia- |
niants montée simplement sur agrafes c
Jean qui était, en train d’inscrire son î
nom sur le registre des voyageurs, suivit,
a travers la porte entr’ouveite du bureau
i du manager, le dépôt, des deux marmottes
dans Je corlre-lorl scellé dans la muraille
et, lonnidablement moderne.
Lui qui s’y connaissait il jugea que mô-
me Jes doigts de Suint Malo, de Bristol-
Dip, ou les siens ne seraient pas capables
d ouvrir cette véritable forteresse. 11 fau-
drait de puissants explosifs; encore n’était-
i pas certain qn ils parviendraient à bri-
ser I enveloppe intérieure !...
L) autre part, Je nombreux personnel qui,
sé, S '9’rc.uPait tout le rcz-de-cha¥s-
• t de 1 hôtel, interdisait lu moindre ten-
tative surce coffre dont, seul, le manager
avait la clef.
éPdî[!î’û,rnanie/l?nément’ l«s diamartls
pnhmlü feudiigea c“suile vers l’une des
cabines te épéhoniques de l’hôtel d’où il
demanda le prince de Kergévine, au Ri-
vier.i-Palace, appartement n° 27.
Il refusa de parler au • secrétaire dut
I inte et ce lut seulement quand il eut le
!S 8Ur la "P* exposa .
I objet de sa eommunicafion.
Le prince lui répondit : *
1, 1 onsieur, je vous attends ce <
•soir a sept heures, au Rivieia-Palace an- i
parlement n° 27... ’ ' \
Pendant que le convoyeur était, dans sa <
nalliï "n' 0(1fiU,7 a se débarbouiller, jean 1
,( , dr la s,enne que le minimum de r
toilette. Il îedescendit vite manger en bâti r
1, 11 sa;ndwich arrosé d’une tasse de café
insnei iî^ 0? 1 d® Car 11 "e voulait
! ? !le v«« j homme qu’il était, char- a
,( (h protéger : il prévoyait qu’il ne lui' e
lf>rui G'tore possible de se mettre quelque ^ a
chose sous la, dent avant le soir
; Il sortit de l’hôtel et attendit, à quelqm
distance. Et, cinq minutes après, il voyait
1, père Cazin en sortir lui aussi, rasé (h
fiais, peigné, brossé, su moustache grisr
en croc et la barbiche bien cosméthfuéS
Et toujouis avec son pardessus plus long
devant que derrière ! h
Jean lui emboîta le pas, mais à une pru-
conLnT^' Ca'' 11 savait
fiant convoyeur était avisé et mé-
il le vit entier dans un restaurant ita-
minestrone^\ Masséna» célèbre pour son
nuneshone et son manzo a rapore. L’odeur
< f la bonne cuisine méridionale s'Zan-
■VV- !.ï°'U,>r: El K>« avait d
X - fit ülliC Gt CIÙC SOS (JeuY <501irlu’î/afi
àegmtoiî qUG
iegiettd.it bien de pouvoir, comme le nère
Gazm, H asseoir devant un copieux dé-
jeune,;. Mais non ! sa mission T coîtril
gn«ut a ce rôle contemplatif !...
restaurm.?eiiiPlèS le co,lvo-veur sortit du
restaurant, ie visage rougi par a bonnp
!“"V. eigareplanté sous “a
moustache guise. Il se dirigea vers la Prn
uieuade des AnKlais, aveuglante de solcU
-t ou, quoique hi saison fut à peine cmri-
verîait?' UHe éléganto foul° cn (;,air allait, et
Il s’arrêta plusieurs fois pour regarder
L éMiiTment'adn,irer’ ^’^tondue bleue dé
a Méditerranée couverte, ça et là d’iin-
nenses traînées v.totottes. Il alla la contem- ,
er de plus près sur la jetée-promenade i
Jean le suivait toujourè... P menaae-
Enfin, fatigué sans doute du soleil oui -
u bord de cette mer enchanteresse avait r
Sr f°'0e ™*'*™*°. ü serendiL
I*
, Jean y entra, une minute après lui, e
t f,llsstil('d dans un groupe qui en
• lo V”/' ta,de où l’on jouait, à la boule
, îvX. <>,s de suite, le père Cazin misai
ïi® A?is Sl!(' loulou et, une autre fois sui
Beaulieu. Il perdit sur Toulon et gagmi
sur Beaulieu. Jean regarda le t,ahleau Où
e vmux convoyeur allait-il plaider sa piècr
de cent sous, le coup suivant 9 Sur
Monisme ?... sur ml ?... sur Cm,,,?"
Mais il ne vit pus s’avancer h, main
noueuse qini avait déjà vue placer di"
f rancs sur ’loulon et Beaulieu 1 .
Il fouilla le groupe du regard... Le père
Lazm ne s y trouvait,plus !..
Certainement, il n’avait pu sortir, car
1 immense porte vitrée qui. seule, fait com-
muniquer le hall du Casino avec IVxté-
ImT’ lle.s étaU l)as ouverte. De cela, Jean
sun...
Il chercha... il chercha partout !... au-
tour des tables à boules et à petits che-
vaux, dans le salon oe lecture, au lavabo
afimïï’ ,K?Ut L* Ills'e,uluit discrètement
résultat^ d GmpIüyds- tout cp|a
Le père Cazin avait disparu !.. Ah M
mais disparu à la façon de Méphisto
dans l ausl, comme si le s(f| s’était srm-1
gîouti ?.n.Vert ,SOllS ses pas ot Savait en-
cmfvi fürl car il avait été
envové a N ce pour empêcher non seule-
V?’ Ü‘ÜJ-S un «««usinât !... J ni-
que-là, tout avait marché à merveille • et
ï'Î.ÏÏf- Plu» que q.«loues he«:
res encore a accompagner le convoveur
- puisqu après sept heures du Soir
h amants seraient entre les mains du priai- <
e et que. dès lors, on n’avait plus aucune i
a-son d’attenter ù la vie do' Cazin 1 - î
f| voila que, soudain, son protégé venait de '
-j lui echappei' !...
; Il fit la seule chose « j 11 i lui restait à
• I *u«e : l| rentra à l’hôtel !... Kt dissimulé
«unis un eom du hall de réception, ayant,
I une peu honte de son ridicule complet
il clair a carreau, et de tout son aspect
i exagéré de bookmaker, il attendit avec la
I plus angoissante impatience..
Ses veux allaient de la 'jwrte à i’hor-
I '°rto que hn semblait tourner si lente- ^ 1
I ment .... j
Enfin vers six heures et demie, il r.pper-
çut. au lointain de la rue la silhouette du
a T«f pfZ‘n’ f nioustache et, sa barbiche
g'ise et. son fameux pardessus... Oui. c’é-
tait bien hn Jean respira mieux en se
dissimulant derrière un pilier Do là, il v:t
lo bonhomme venir demander son uénAf
I a',I„;li'fiag(-ir -entre dans le bureau d..
■ ..mîîi 1 ai,?n ressortir avec les deux nmr-
ju ittes qu i! fourra dans les vastes poclms r
intérieures de son pardessus, et, sortir à
nouveau de l’hôtel, certainement pour se
vendre au Rivicra-Palace. j
Jean, complètement rassuré, le sui ci* m- !
core... Filature très facile à exercer, car j
celui qui en était l'objet ne se retourna I
Pas une seule fois ! I
Comme à la suite du comique parties us I
Jean longeait le boulevard Dubouchago’ I
une femme l’appela d’une fenêtre, inc * j
femme mince, blonde, vêtue avec élégance
Du geste, elle lui désigna une porte cochèré i
sise juste sous la fenêtre. Son geste était S
impérieux, çmgoissé, confidentiel... !
Jean jeta un coup d’oeil vers le con- I
voyeur qui marchait d'un pas très lent et I
lue, certainement, il pourrait rattraper I
'Près avoir écouté ce que cette personne I
ivait à lui dire. (A suiunj 1
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