Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1913-12-06
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 décembre 1913 06 décembre 1913
Description : 1913/12/06 (A47,N41). 1913/12/06 (A47,N41).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5277334d
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/05/2020
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N° 33. Feuilleton de l’INDEPENDANT.
Une Martyre
, des Apaches
par Camille DE80AMP8
— Je le lui dirai encore, matdame, bien
gu’edl© le sache déjà ; car il n’y a qu’à TOUS
regarder dix secondes pour devenir les
pensées de votre coeur, pour se sentir at-
tiré par le reflet de votre belle ôme,
C’est même probablemen tpouir cela que
La malheureuse vous déteste : elle a pour
vous La haine du démon pour l’ange...
Elle est cent fols plus à plaindre que
voue.. »
Et quelques jours plus tard, sous les ap-
parences d’un ouvrier du gaz, le duc Al-
phonse s’introduisait jusqu'auprès de Pé-
pita, dans la petite maison du faubourg
de Grenelle.
Pépita recula, sans voix et toute pâle,
en se retrouvant en face de son ancien
fiancé.
Mais elle n’entra point en colère, elle ne
le repoussa point.
/Non, au contraire, elle baissa la tête.
Elle avait bien changé, moralement et
physiquement, depuis leur rencontre du
bal masqué.
Elle jugeait mieux à sa. valeur le mons-
tre auquel elle s’était associée.
iL’assassinat du prince Stanislas l’avait
surtout frappée.
Elle se sentait pataugeant dans la boue
h
et dans Le sang.
Qu’elle fût perdue, finie, elle, soit; mais
ses deux enfants, ces deux pauvres petits
être innocents que deviendraient-ils, elle
morte, avec un père au bagne, peut-être
même dont la tête aurait roulé sur l’écha-
faud ?
Car en plus de ses idée® sombres, de sa
maladie de l’esprit, elle souffrait aussi
dans son corps.
Elle était atteinte de la poitrine, grave-
ment.
Le bel oiseau des pays du soleil n’était
point fait pour vivre en cage sous le cli-
mat brumeux de Paris.
Il Lui eût fallu, et tout de suite, le ciel
de Grenade, les îles de la Méditerranée, ;
lies flots bleus et les bois d’orangers.
— Je viens vous chercher, Pépita, dit à i
brûle-pourpoint le duc Alphonse, je veux i
vous emmener, vous arracher à ce milieu; '
nous le pouvons aisément puisque nous .
avons du temps devant nous, puisque vo- '
tre mauvais génie n’est point sur nos ta- !
Ions... Je vous emmènerai loin, très loin, j
dians une retraite où il ne vous trouvera j
pas ; votre santé y gagnera et votre cons-
cience encore davantage.... Une fois que
vous serez mise à l’abri, que nous n’au-
rons plus à craindre que sa rancune frap-
pe votre tête, je reviendrai délivrer la si
douce et si triste Marie, votre victime à
tous deux....
— Comment la connaissez-vous ? Com-
ment savez-vous qu’elle soit aussi intéres-
sante que cela ?
— Parce que je l’ai vue, je l’ai écoutée,
je l’ai plainte...
— Vous ?
— Moi !
Mais vous ignorez où elle habite ?
— Vous voulez dire que j’ignore où son
cruel époux et vous, injuste, vous l’avez
séquestrée depuis plus de quatre ans ?...
Eh bien non je ne l’ignore pas ; je suis
allé dians sa prison, à Ta maison du belvé-
dère....
— Vous ?
— Moi ! Et je suis le chauffeur nfauto
qui vous y conduisait...
Demonios I Mais alors j© suis à sa mer-
ci, moi, elle va se venger et., l’autre,
quand il reparaîtra me rendra encore res-
ponsable de la perte dé son gage, du gage
qui lui doit assurer Je 'trésor...
— Rassurez-vous donc !... Est-c© que je
faciliterais jamais quelque chose qui pût se
retourner contre vous, moi ?... Et puis
comme la passion jalouse vous gveugie,
! comme vous la connaissez mal, votre vie
j time !... Elle refuse, vous l'entendez, ©lie
i refuse de sortir de sa prison, alors même
, que je lui en ouvrirais les portes, pour ne
\ point vous faire égorger par la bête fau-
; ve à laquelle vous avez associé votre des-
^ tinée, car elle le connaît, elle le salit capa-
[ bie de tout... Elle vous pardonne...
— Je ne veux pas de son pardon 1
| — Si,’ Pépita, si 1 Si, il vous faut L’ac-
• cepter, et me suivre, pour le bonheur de
; vos enfants... Venez, ne vous inquiétez dé
\ rien, je me charge de tout ; ©t vous hors
; des atteintes du monstre, j© serai plus li-
i bre pour faire s’échapper aussi Marie, la
- pauvre Marie qui n’est cause de rien, qui
n"a point demandé, ©lie, à épouser Am-
■ bleus©, qui n’a été qu’une amorce, un jou-
; jou entre ses griffes.. AJIohs, venez, écou-
’ tez-moi, faites un effort, vous n’êtes pas
• méchante au fond....
— Si elle n’était pas là, elle, il m’eût
épousée !
— Le joli résultât en vérité pour vous,
qui, permettez-moi de vous le (rappeler,
avez refusé d’être'duchesse...
.- — Il ne s’agit pas de moi, mais des en-
fants.,c’est toujours leur père ; ©t un pè-
re qui aurait au moins des millions sans
l’entêtement stupide de ces sales Polo-
nais I
— Qu’en savez-vous ? U n’y a peut-être
point un sou dans le coffre ; ©t puis ce
seraient, en tout cas, des millions volés...
J’en donnerai, moi, de Fargent à vos en-
fants, et de l’argent qui leur arrivera plus
sûrement, pi us proprement qu© celui de
Las Palmas...
— Je ne veux dé vous rien pour les en-
fants du marquis d’Ambleuse, de vous qui
avez été mon fiancé, qui m’avez aimée,
qui m’aimez encore et qu© l’on peut soup-
çonner d’être...
— D’être quoi ?... Ah n’achevez pas,
Pépita ! L’homme qui est ici devant vous
est mort aux passions de la terre ; le duc
de Santa Maria, s’il vous a pardonné com-
me chrétien, n’oublie pas ce qu’il doit au
respect de lui-même.. .Encore une fois ce
n’est point votre beauté fragile, un bien
qu© la tombe attend déjà peut-être, c’est
votre âme que j’aime, c’est la Pépita plus
à plaindre encore que coupable qui m’est
et me sera chère à jamais, la bonne Pé-
pita, la vraie, celle que j’avais rêvée, une
Pépita sans tache et non point l’autre...
Vous pouvez me suivre sans honte et san9
crainte... »
Les réflexions amères, brutales die la
belle Espagnole n’avaient été qu© les der-
nières secousses de son orgueil, les exha-
laisons du mauvais Levain qui fermentait
encore en elle.
Au tréfonds d’elle-même elle s© re-
pentait ; eLl© savait que le duc Alphonse
avait raison ; elle l’admirait et... 1 aimait
même, enfin, peutrêtr© ; avec lui elle fût
allée au bout du monde, sachant qu’il la
respecterait comme une soeur.
Elle s’enveloppa d’un schall, jeta quel-
ques effets indispensables dans une vali-
sonaSrce^éatrlX 6t 8(mLeva Manoël dans
^ duc Alphonse crut avoir vaincu, et
qu elle allait Je suivre. 1
Mais tout à coup la petit© Béatrix, frap-
pant dans ses mains, s’écria :
— Ah nous allons au-devant de papa 1
Est-ce que nononeïe Juan et nonond© Gasl
par von tvenir aussi ?... Nous serons bien-
tôt riches, riches, dites, maman, et ils
m achèteront une grande, grand© poupée
tout habillée ? »
Pépita sarraêta dans ses préparatifs
et demeura immobile, avec les yeux fixes.
On aurait dit qu elle venait un soufflet.
Avec la mobilité et la violence de carac-
tère des gens de son pays, elle changea
hrusquemnt d’idés.
— Vous voyez bien, s’écria-t-eïle, que
je ne puis enlever ces enfants à leur pè-
re ?.... Je lui ai juré du reste de l’attendre
qu il m’ait mise en possession de la fortu-
ne pnneière qu’il m a annoncé©, pour la
conquête de laquelle il lutte encore, il a
tant utté, lui et mes frères ; ce serait lâ-
che de 1 abandonner à la dernière minu-
te.. Et puis est-ce que je sais seulement
quel est votre intérêt dans tout cela ?
Vous la défendez bien chaleureusement
cett© Polonais pour ne point l’aimer...
Lest pour elle qu© vous voudriez le ma-
got ; vous vous moquez pas mal de Pépita
fanée, malade, mère de famille, de Pépi-
ta qui a appartenu à votre rival ; tandis
qu elle, au contraire, Ja vierge, elle une
princesse de naissance comme vous vous
êtes un duc, elle vous seriez aise de l’enle-
ver à votre tour sous le nez de celui qui
la épouse©... Qu© j’étais naïve de croire
. que 1© duc de Santa-Maria pouvait s’in-
téresser encore réellement à Pépita San-
chez !
— Oh, Pépita, Pépita, qu’osez-vous in-
sinuer ! » se contentait de répéter le duc
Alphonse en levant les bras au ciel.
Et la petite Béatrix réclamait toujours
son père, ses oncles, à hauts cris....
Et le petit Manoël réveillé, soulevé dans
son berceau à une heure qui n’était point
habituelel, hurlait pour pre tester contre
son dérangement.
Toutes les passions mauvaises d© Pé-
pita l’avaient ressaisie en quelques se-
condes.
La jalousie d’abord, une jalousie froide
contre la Polonaise, vierge, belle, prin-
cesse, intéressante par 9es malheurs, ja-
lousie de toutes les manières, et jalousie
autant à propos du duc que du marquis.
Rêves de mines d’or, d© trésors du Pé-
rou, comme ceux qui avaient hanté son
père.
, Nonchalance maladive en présence de
l’effort à faire, effort moral et effort ma-
tériel.
Peur des représailles atroces des ab-
sents, le marquis, ses frères, quand ils
retrouver a ien tla maison et encore la pri-
son des otages vides.
fout cela réuni fit s’évanouir les bon-
nes dispositions premières de Pépita, Pé-
pita brisée, malade.
Allez-vous en ! Allez-vous en ! Vous
êtes le tentateur, vous voulez m'entraîner
de côte au profit de l’autre, de la dame
martyre et dénoncer ensuite le père de
mes enfants, mes frères, les faire guillo-
tiner.... Ah, horreur, guillotiner !... Du
sang sur le berceau de Manëel, du sang !..
Le sang de son père !... Non, non, non,
arrive que pourra !... Allez-vous en ! »
Elle était folle.
tA suivre.)
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N° 82. Feuilleton de L’INDEPENDANT.
LEnfani ne la Folle.
W*t MOTO MARIA
Eli© hésita à répondre.
— Je n’étais pas mal, fit-elle ensuite.
Les religieuses m’aimaient bien, mais je
n’avais pas mon enfant.
— Où était-il ?
Je ne sais pas.
— Et comment en êtes-vous sortie ?
— C’était un jour qu’il pleuvait bien
fort. J’étais dans une petite chambre et
je pleurais en pensant à mon petit Jean
qui était peut-être malheureux, lorsque
j’entendis un grand bruit. Alors je vis les
religieuses qui couraient avec les jeunes
filles du couvent.
— C’était le jour des inondations ?
— Oui. Il y avait de l’eau partout.
— On ne vous emmena pas ?
— La soeur Nathalie m'appela, mais
j’avais si peur que je ne voulus pas sor-
tir. Alors, j’entendis un fracas épouvan-
table. Je fus saisie d’une peur horrible.
On aurait dit que le couvent s’écroulait
Je me réfugiai au fond de ma chambre et
je priai Dieu en appelant mon enfant.
Alors, l’eau entra dans ma chambre, je
icompris que j’étais perdue et je voulus
«n’enfuir. Je m’approchai de la fenêtre, il
Î avait un petit toit amidonnait devant
e montai sur une enaisé parce que 1a
fenêtre était haute, et je grimpai sur le
toit. Il pleuvait comme on ne peut pas
n’en rendre dompte. De tous côtés on en-
tendait crier, pleurer, appeler. Alors, je
vis une banque, il y .avait des religieuses
et des jeunes filles, elles se sauvaient. Je
les ai appelées... j’ai crié : Au secours !
sauvez-moi !... mais elles ne m’ont pas
entendue. Alors j’adressai une dernière
prière et je demandai à Dieu de ne pas
me faire mourir si- mon enfant vivait
encore. J’ai entendu une voix qui me di-
sait : ! Il vit,.tu le verras !... » Je redou-
blai d’énergie pour appeler au secours...
je ne voulais pas mourir... des hommes
m’entendirent, ils étaient sur une bar-
que, mais ils ne purent arriver jusqu’à
moi. Je criai toujours : « Mon enfant 1
rendez-moi mon enfant I je veux voir
mon enfant ! » Tout à coup, le toit remua
sous mes pieds. Je tombai en poussant un
grand cri, puis quand je revins à moi,
j’étais dans un lit, chez la blanchisseuse
où j’avais travaillé.
En faisant ce récit, Jeanne la Folie s’é-
tait peu à peu animée, elle était en proie
à une sorte d’exaltation.
Le médecin ne perdait de vue aucun de
«es gestes, aucune des expressions de sa
figure.
— Pourquoi êtes-vous venue à Paris ?
lui demanda-t-iL
— Parce que mon enfant y était.
— Qui vous Ta dit ?
— C’est Mme Bobin.
=— Connaissez-vous le père de votre en-
fant?'
Alors Jeanne eut dans leg regards une
expression terrible, des lueurs étranges.
— Ah ! non je ne le connais pas, ficelle
avec fureur ; si je le connaissais, je le
tuerais.
Le docteur B... fit au commissaire un
signe qui voulait dire :
— Elle est folle ! c’est évident,
Le commissaire de police approuva
d’un geste . *
— Pourquoi le tueriez-vous ? ques-
tionna le médecin.
Jeanne ne répondit pas.
Elle lança autour d’elle des regards
terribles, comme si ©lie cherchait un
ennemi invisible.
— Ne vous a-t-on pas dit que vous
aviez été malade ? demanda alors le doc-
teur B....
— Moi ? fit Jeanne avec stupéfaction.
— Oui, vous. ,
— Ah ! je sais, dit-elle avec un sourire
railleur, on dit que je suis folle.
— On vous l’a dit ? f
— Ce sont mes ennemis qui disent «ela.
Mais je ne suis pas folle. On veut me
prendre mon enfant et alors on dit que
je suis folle.
Le docteur et le commissaire sourirent.
— Première preuve de démence, pensa
le médecin.
LXXII
La Maison de Santé.
—- Votre enfant,' demanda le docteur
B..., où est-il ?
Alqrs Jeanne la Folle prit une expres-
sion dé physionomie terrible.
— Mon enfant l s’écria-t-elle. Ah ! on
ne l’aura pas I
—• Où est-il ?
—- Cela me regarde seule. Je suis sa
mère ; j’ai droit de le mettre où je veux.
Vous qe saurez |i$n,
Le docteur B... s’adressa au commis»
saire :
— Elle est folle, fit-il à mi-vodx.
— Parbleu I
Mais Jeanne les entendit.
. I fit-elle, en riant aux éclats.
Ah l #h * ah 1 ah | Je flgfig folle parce
que je ne veux pgd cpj’en m’enlève mon
enfant Allez, cela m’est égal ; vous pou-
vez dire que je suis folle.
-r Vous ne voulez pas dir© ce que vous
avez fait de votre enfant ?
— Jamais. Vous me tuerez, mais vous
ne le saurez pas.
Alors le commissaire intervint.
—■ Vous vous ôtes laissée accaparer par
une femme vos dépens, dit-il à Jeanne.
Mais elle se mit à sourire avec incré-
dulité.
— On vous exploite, on vous fait croire
que Ton veut vous prendre votre enfant,
et cette femme, qui a en main votre for-
tune, en dispose a sa guis© et aux dépens
de vous et de votre fils qui sera un jour
sans ressources. |
— J© n’ai pas de fortune, dit Jeanne.
— Enfin, fit le médecin, c’est inutile]
d’insister. L’état de son esprit ne lui per-
mettrait pas d© comprendre.
Le commissaire lui demanda :
*— Avez-vous les données suffisantes
pour votre rapport ?
— Oh ! parfaitement.
~ J© vais la faire retirer.
Et le commissaire sonna,
Un gardien de la paix parut.
Conduisez.madam© dans l’anticham-
bre, lui commanda-tril.
Le gardien s’approcha et voulut la
prendre par le bras.
laîït ka®eez"nM>* CI^a Jeanne en s© reçu-
^j^AUonsy suivez le gardien, dit le com-
_ Noü, je ne veux pas... j© ne veux
Çj**on m enferme... j© ne Suis pas
Le commissaire fit qn «igné,
r Yengz avec moi, dit le gardien, ©ni
lui frenaût I© bras. j
Mais Jeanne opposa une vive résistan-
ce. .
Elle se débattit, elle poussa des cris
terribles.
Il fallut qu’un agent vint prêter main-
forte à son collègue.
Enfin on put l’amener dans l’anticham-
bre.
Là, une autre scène devait avoir lieu.
Mme Bobin attendait toujours.
Elle comprit bien ce qui allait se pas-
ser : elle savait que Jeanne, considérée
comme folle, serait enfermée.
Mais elle avait voulu tout connaître.
II lui importait de savoir si on parle-
rait de sa fortune et de son enfant
Elle voulait connaître aussi l’hospice
dans lequel on la mettrait
Quand elle la vit : >
: — Oh ! ma pauvre Jeanne ! fit-elle en
simulant la. plus profonde et la plus sin-
cère compassion.
Jeanne criait toujours et cherchait à
se dégager.
Elle n a rien fait de mal, dit l’accou-
cheuse aux agents. Cette pauvre Jeanne !
Le commissaire entendit sa voix.
Il accourut
1 Que faites-vous-là ? lui dit-il sévè-
rement.
— Mais monsieur le commissaire, ré-
pondit Mme Bobin, j’attendais mon amie,
ma ehène Jeanne 1
— Allez-vous-en chez vous t
— Pourtant, monsieur...
— Partez, vous dis-je |
— Elle n’a pas fait de mal.
— Si vous ne vous en allez pas, je vous
fais arrêter.
Cette menace suffit pour faire chano^r
l’attitude de Tacc»ucheuse. ^
GU© n© tenait pas beaucoup à faire
connaissance avec la prison du faubours:
St-Denis.
— Non, monsieur le commissaire, dit-
elle aussitôt Je m’en vais.
— Et vous faites bien !
Le commissaire retourna dans son ca-
binet.
Le docteur l’attendait.
.“Soyons, dit-il, comment s’appelle-t-
elle ?
Le commissaire consulta une note.
-7 U n’y a que Le nom de Jeanne l’Ar-
lésienne.
j,T~i®on’ mekî : la fille Jeanne, native
d’Arles-sur-Rhône.
— C’est cela.
Le docteur griffonna un rapport de
deux pages dans lequel il concluait que
la pauvre Jeanne était folle et qu’il y
avait imprudence à la laisser libre,
étant donné surtout qu’elle possédait une
certaine fortune et quelle pouvait être
exploitée par des gens malhonnêtes.
— Je vous laisse mon rapport, dit-il au
commissaire quand il eut achevé d’écri-
re, vous le joindrez au vôtre.
— Parfaitement, docteur.
Le docteur B... se retira.
Alors le commissaire se mit à rédiger
son rapport. rtaigei
Il y établit la situation de Jeanna
Il parla de son enfaD*
avouer cïouvîi* lui faire
pAE car bHnJ Jaussi une large
P car il avait à fâinc nn&
Wucheuae détenait U "fZ?™ "S
JJF"® '^exerçait sur elle une influence
qui Pouyait lui être préjudiciable.
crétaîre * ^ h appela son se-
■*' TA T,
I = ou en pondre . ^PéjaMP lî.^Tfe.'CutS I
^^—* À L .. Ef forcé «vec 1< do dfc»os«
■—a—ffagia»»»ils jJB f . • „■ , r • ...,-■ - ' * t t . ’» . B BBHM$; (300 Uuea an kilo).
N° 33. Feuilleton de l’INDEPENDANT.
Une Martyre
, des Apaches
par Camille DE80AMP8
— Je le lui dirai encore, matdame, bien
gu’edl© le sache déjà ; car il n’y a qu’à TOUS
regarder dix secondes pour devenir les
pensées de votre coeur, pour se sentir at-
tiré par le reflet de votre belle ôme,
C’est même probablemen tpouir cela que
La malheureuse vous déteste : elle a pour
vous La haine du démon pour l’ange...
Elle est cent fols plus à plaindre que
voue.. »
Et quelques jours plus tard, sous les ap-
parences d’un ouvrier du gaz, le duc Al-
phonse s’introduisait jusqu'auprès de Pé-
pita, dans la petite maison du faubourg
de Grenelle.
Pépita recula, sans voix et toute pâle,
en se retrouvant en face de son ancien
fiancé.
Mais elle n’entra point en colère, elle ne
le repoussa point.
/Non, au contraire, elle baissa la tête.
Elle avait bien changé, moralement et
physiquement, depuis leur rencontre du
bal masqué.
Elle jugeait mieux à sa. valeur le mons-
tre auquel elle s’était associée.
iL’assassinat du prince Stanislas l’avait
surtout frappée.
Elle se sentait pataugeant dans la boue
h
et dans Le sang.
Qu’elle fût perdue, finie, elle, soit; mais
ses deux enfants, ces deux pauvres petits
être innocents que deviendraient-ils, elle
morte, avec un père au bagne, peut-être
même dont la tête aurait roulé sur l’écha-
faud ?
Car en plus de ses idée® sombres, de sa
maladie de l’esprit, elle souffrait aussi
dans son corps.
Elle était atteinte de la poitrine, grave-
ment.
Le bel oiseau des pays du soleil n’était
point fait pour vivre en cage sous le cli-
mat brumeux de Paris.
Il Lui eût fallu, et tout de suite, le ciel
de Grenade, les îles de la Méditerranée, ;
lies flots bleus et les bois d’orangers.
— Je viens vous chercher, Pépita, dit à i
brûle-pourpoint le duc Alphonse, je veux i
vous emmener, vous arracher à ce milieu; '
nous le pouvons aisément puisque nous .
avons du temps devant nous, puisque vo- '
tre mauvais génie n’est point sur nos ta- !
Ions... Je vous emmènerai loin, très loin, j
dians une retraite où il ne vous trouvera j
pas ; votre santé y gagnera et votre cons-
cience encore davantage.... Une fois que
vous serez mise à l’abri, que nous n’au-
rons plus à craindre que sa rancune frap-
pe votre tête, je reviendrai délivrer la si
douce et si triste Marie, votre victime à
tous deux....
— Comment la connaissez-vous ? Com-
ment savez-vous qu’elle soit aussi intéres-
sante que cela ?
— Parce que je l’ai vue, je l’ai écoutée,
je l’ai plainte...
— Vous ?
— Moi !
Mais vous ignorez où elle habite ?
— Vous voulez dire que j’ignore où son
cruel époux et vous, injuste, vous l’avez
séquestrée depuis plus de quatre ans ?...
Eh bien non je ne l’ignore pas ; je suis
allé dians sa prison, à Ta maison du belvé-
dère....
— Vous ?
— Moi ! Et je suis le chauffeur nfauto
qui vous y conduisait...
Demonios I Mais alors j© suis à sa mer-
ci, moi, elle va se venger et., l’autre,
quand il reparaîtra me rendra encore res-
ponsable de la perte dé son gage, du gage
qui lui doit assurer Je 'trésor...
— Rassurez-vous donc !... Est-c© que je
faciliterais jamais quelque chose qui pût se
retourner contre vous, moi ?... Et puis
comme la passion jalouse vous gveugie,
! comme vous la connaissez mal, votre vie
j time !... Elle refuse, vous l'entendez, ©lie
i refuse de sortir de sa prison, alors même
, que je lui en ouvrirais les portes, pour ne
\ point vous faire égorger par la bête fau-
; ve à laquelle vous avez associé votre des-
^ tinée, car elle le connaît, elle le salit capa-
[ bie de tout... Elle vous pardonne...
— Je ne veux pas de son pardon 1
| — Si,’ Pépita, si 1 Si, il vous faut L’ac-
• cepter, et me suivre, pour le bonheur de
; vos enfants... Venez, ne vous inquiétez dé
\ rien, je me charge de tout ; ©t vous hors
; des atteintes du monstre, j© serai plus li-
i bre pour faire s’échapper aussi Marie, la
- pauvre Marie qui n’est cause de rien, qui
n"a point demandé, ©lie, à épouser Am-
■ bleus©, qui n’a été qu’une amorce, un jou-
; jou entre ses griffes.. AJIohs, venez, écou-
’ tez-moi, faites un effort, vous n’êtes pas
• méchante au fond....
— Si elle n’était pas là, elle, il m’eût
épousée !
— Le joli résultât en vérité pour vous,
qui, permettez-moi de vous le (rappeler,
avez refusé d’être'duchesse...
.- — Il ne s’agit pas de moi, mais des en-
fants.,c’est toujours leur père ; ©t un pè-
re qui aurait au moins des millions sans
l’entêtement stupide de ces sales Polo-
nais I
— Qu’en savez-vous ? U n’y a peut-être
point un sou dans le coffre ; ©t puis ce
seraient, en tout cas, des millions volés...
J’en donnerai, moi, de Fargent à vos en-
fants, et de l’argent qui leur arrivera plus
sûrement, pi us proprement qu© celui de
Las Palmas...
— Je ne veux dé vous rien pour les en-
fants du marquis d’Ambleuse, de vous qui
avez été mon fiancé, qui m’avez aimée,
qui m’aimez encore et qu© l’on peut soup-
çonner d’être...
— D’être quoi ?... Ah n’achevez pas,
Pépita ! L’homme qui est ici devant vous
est mort aux passions de la terre ; le duc
de Santa Maria, s’il vous a pardonné com-
me chrétien, n’oublie pas ce qu’il doit au
respect de lui-même.. .Encore une fois ce
n’est point votre beauté fragile, un bien
qu© la tombe attend déjà peut-être, c’est
votre âme que j’aime, c’est la Pépita plus
à plaindre encore que coupable qui m’est
et me sera chère à jamais, la bonne Pé-
pita, la vraie, celle que j’avais rêvée, une
Pépita sans tache et non point l’autre...
Vous pouvez me suivre sans honte et san9
crainte... »
Les réflexions amères, brutales die la
belle Espagnole n’avaient été qu© les der-
nières secousses de son orgueil, les exha-
laisons du mauvais Levain qui fermentait
encore en elle.
Au tréfonds d’elle-même elle s© re-
pentait ; eLl© savait que le duc Alphonse
avait raison ; elle l’admirait et... 1 aimait
même, enfin, peutrêtr© ; avec lui elle fût
allée au bout du monde, sachant qu’il la
respecterait comme une soeur.
Elle s’enveloppa d’un schall, jeta quel-
ques effets indispensables dans une vali-
sonaSrce^éatrlX 6t 8(mLeva Manoël dans
^ duc Alphonse crut avoir vaincu, et
qu elle allait Je suivre. 1
Mais tout à coup la petit© Béatrix, frap-
pant dans ses mains, s’écria :
— Ah nous allons au-devant de papa 1
Est-ce que nononeïe Juan et nonond© Gasl
par von tvenir aussi ?... Nous serons bien-
tôt riches, riches, dites, maman, et ils
m achèteront une grande, grand© poupée
tout habillée ? »
Pépita sarraêta dans ses préparatifs
et demeura immobile, avec les yeux fixes.
On aurait dit qu elle venait
Avec la mobilité et la violence de carac-
tère des gens de son pays, elle changea
hrusquemnt d’idés.
— Vous voyez bien, s’écria-t-eïle, que
je ne puis enlever ces enfants à leur pè-
re ?.... Je lui ai juré du reste de l’attendre
qu il m’ait mise en possession de la fortu-
ne pnneière qu’il m a annoncé©, pour la
conquête de laquelle il lutte encore, il a
tant utté, lui et mes frères ; ce serait lâ-
che de 1 abandonner à la dernière minu-
te.. Et puis est-ce que je sais seulement
quel est votre intérêt dans tout cela ?
Vous la défendez bien chaleureusement
cett© Polonais pour ne point l’aimer...
Lest pour elle qu© vous voudriez le ma-
got ; vous vous moquez pas mal de Pépita
fanée, malade, mère de famille, de Pépi-
ta qui a appartenu à votre rival ; tandis
qu elle, au contraire, Ja vierge, elle une
princesse de naissance comme vous vous
êtes un duc, elle vous seriez aise de l’enle-
ver à votre tour sous le nez de celui qui
la épouse©... Qu© j’étais naïve de croire
. que 1© duc de Santa-Maria pouvait s’in-
téresser encore réellement à Pépita San-
chez !
— Oh, Pépita, Pépita, qu’osez-vous in-
sinuer ! » se contentait de répéter le duc
Alphonse en levant les bras au ciel.
Et la petite Béatrix réclamait toujours
son père, ses oncles, à hauts cris....
Et le petit Manoël réveillé, soulevé dans
son berceau à une heure qui n’était point
habituelel, hurlait pour pre tester contre
son dérangement.
Toutes les passions mauvaises d© Pé-
pita l’avaient ressaisie en quelques se-
condes.
La jalousie d’abord, une jalousie froide
contre la Polonaise, vierge, belle, prin-
cesse, intéressante par 9es malheurs, ja-
lousie de toutes les manières, et jalousie
autant à propos du duc que du marquis.
Rêves de mines d’or, d© trésors du Pé-
rou, comme ceux qui avaient hanté son
père.
, Nonchalance maladive en présence de
l’effort à faire, effort moral et effort ma-
tériel.
Peur des représailles atroces des ab-
sents, le marquis, ses frères, quand ils
retrouver a ien tla maison et encore la pri-
son des otages vides.
fout cela réuni fit s’évanouir les bon-
nes dispositions premières de Pépita, Pé-
pita brisée, malade.
Allez-vous en ! Allez-vous en ! Vous
êtes le tentateur, vous voulez m'entraîner
de côte au profit de l’autre, de la dame
martyre et dénoncer ensuite le père de
mes enfants, mes frères, les faire guillo-
tiner.... Ah, horreur, guillotiner !... Du
sang sur le berceau de Manëel, du sang !..
Le sang de son père !... Non, non, non,
arrive que pourra !... Allez-vous en ! »
Elle était folle.
tA suivre.)
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Eaux-Chaudes et la haute vallée d’Ossau.
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de Besse, 14 h. 30. — Bois de Lusque.
Fontaine, 15 h. 30. — Goust, 16 h. —
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N° 82. Feuilleton de L’INDEPENDANT.
LEnfani ne la Folle.
W*t MOTO MARIA
Eli© hésita à répondre.
— Je n’étais pas mal, fit-elle ensuite.
Les religieuses m’aimaient bien, mais je
n’avais pas mon enfant.
— Où était-il ?
Je ne sais pas.
— Et comment en êtes-vous sortie ?
— C’était un jour qu’il pleuvait bien
fort. J’étais dans une petite chambre et
je pleurais en pensant à mon petit Jean
qui était peut-être malheureux, lorsque
j’entendis un grand bruit. Alors je vis les
religieuses qui couraient avec les jeunes
filles du couvent.
— C’était le jour des inondations ?
— Oui. Il y avait de l’eau partout.
— On ne vous emmena pas ?
— La soeur Nathalie m'appela, mais
j’avais si peur que je ne voulus pas sor-
tir. Alors, j’entendis un fracas épouvan-
table. Je fus saisie d’une peur horrible.
On aurait dit que le couvent s’écroulait
Je me réfugiai au fond de ma chambre et
je priai Dieu en appelant mon enfant.
Alors, l’eau entra dans ma chambre, je
icompris que j’étais perdue et je voulus
«n’enfuir. Je m’approchai de la fenêtre, il
Î avait un petit toit amidonnait devant
e montai sur une enaisé parce que 1a
fenêtre était haute, et je grimpai sur le
toit. Il pleuvait comme on ne peut pas
n’en rendre dompte. De tous côtés on en-
tendait crier, pleurer, appeler. Alors, je
vis une banque, il y .avait des religieuses
et des jeunes filles, elles se sauvaient. Je
les ai appelées... j’ai crié : Au secours !
sauvez-moi !... mais elles ne m’ont pas
entendue. Alors j’adressai une dernière
prière et je demandai à Dieu de ne pas
me faire mourir si- mon enfant vivait
encore. J’ai entendu une voix qui me di-
sait : ! Il vit,.tu le verras !... » Je redou-
blai d’énergie pour appeler au secours...
je ne voulais pas mourir... des hommes
m’entendirent, ils étaient sur une bar-
que, mais ils ne purent arriver jusqu’à
moi. Je criai toujours : « Mon enfant 1
rendez-moi mon enfant I je veux voir
mon enfant ! » Tout à coup, le toit remua
sous mes pieds. Je tombai en poussant un
grand cri, puis quand je revins à moi,
j’étais dans un lit, chez la blanchisseuse
où j’avais travaillé.
En faisant ce récit, Jeanne la Folie s’é-
tait peu à peu animée, elle était en proie
à une sorte d’exaltation.
Le médecin ne perdait de vue aucun de
«es gestes, aucune des expressions de sa
figure.
— Pourquoi êtes-vous venue à Paris ?
lui demanda-t-iL
— Parce que mon enfant y était.
— Qui vous Ta dit ?
— C’est Mme Bobin.
=— Connaissez-vous le père de votre en-
fant?'
Alors Jeanne eut dans leg regards une
expression terrible, des lueurs étranges.
— Ah ! non je ne le connais pas, ficelle
avec fureur ; si je le connaissais, je le
tuerais.
Le docteur B... fit au commissaire un
signe qui voulait dire :
— Elle est folle ! c’est évident,
Le commissaire de police approuva
d’un geste . *
— Pourquoi le tueriez-vous ? ques-
tionna le médecin.
Jeanne ne répondit pas.
Elle lança autour d’elle des regards
terribles, comme si ©lie cherchait un
ennemi invisible.
— Ne vous a-t-on pas dit que vous
aviez été malade ? demanda alors le doc-
teur B....
— Moi ? fit Jeanne avec stupéfaction.
— Oui, vous. ,
— Ah ! je sais, dit-elle avec un sourire
railleur, on dit que je suis folle.
— On vous l’a dit ? f
— Ce sont mes ennemis qui disent «ela.
Mais je ne suis pas folle. On veut me
prendre mon enfant et alors on dit que
je suis folle.
Le docteur et le commissaire sourirent.
— Première preuve de démence, pensa
le médecin.
LXXII
La Maison de Santé.
—- Votre enfant,' demanda le docteur
B..., où est-il ?
Alqrs Jeanne la Folle prit une expres-
sion dé physionomie terrible.
— Mon enfant l s’écria-t-elle. Ah ! on
ne l’aura pas I
—• Où est-il ?
—- Cela me regarde seule. Je suis sa
mère ; j’ai droit de le mettre où je veux.
Vous qe saurez |i$n,
Le docteur B... s’adressa au commis»
saire :
— Elle est folle, fit-il à mi-vodx.
— Parbleu I
Mais Jeanne les entendit.
. I fit-elle, en riant aux éclats.
Ah l #h * ah 1 ah | Je flgfig folle parce
que je ne veux pgd cpj’en m’enlève mon
enfant Allez, cela m’est égal ; vous pou-
vez dire que je suis folle.
-r Vous ne voulez pas dir© ce que vous
avez fait de votre enfant ?
— Jamais. Vous me tuerez, mais vous
ne le saurez pas.
Alors le commissaire intervint.
—■ Vous vous ôtes laissée accaparer par
une femme
Mais elle se mit à sourire avec incré-
dulité.
— On vous exploite, on vous fait croire
que Ton veut vous prendre votre enfant,
et cette femme, qui a en main votre for-
tune, en dispose a sa guis© et aux dépens
de vous et de votre fils qui sera un jour
sans ressources. |
— J© n’ai pas de fortune, dit Jeanne.
— Enfin, fit le médecin, c’est inutile]
d’insister. L’état de son esprit ne lui per-
mettrait pas d© comprendre.
Le commissaire lui demanda :
*— Avez-vous les données suffisantes
pour votre rapport ?
— Oh ! parfaitement.
~ J© vais la faire retirer.
Et le commissaire sonna,
Un gardien de la paix parut.
Conduisez.madam© dans l’anticham-
bre, lui commanda-tril.
Le gardien s’approcha et voulut la
prendre par le bras.
laîït ka®eez"nM>* CI^a Jeanne en s© reçu-
^j^AUonsy suivez le gardien, dit le com-
_ Noü, je ne veux pas... j© ne veux
Çj**on m enferme... j© ne Suis pas
Le commissaire fit qn «igné,
r Yengz avec moi, dit le gardien, ©ni
lui frenaût I© bras. j
Mais Jeanne opposa une vive résistan-
ce. .
Elle se débattit, elle poussa des cris
terribles.
Il fallut qu’un agent vint prêter main-
forte à son collègue.
Enfin on put l’amener dans l’anticham-
bre.
Là, une autre scène devait avoir lieu.
Mme Bobin attendait toujours.
Elle comprit bien ce qui allait se pas-
ser : elle savait que Jeanne, considérée
comme folle, serait enfermée.
Mais elle avait voulu tout connaître.
II lui importait de savoir si on parle-
rait de sa fortune et de son enfant
Elle voulait connaître aussi l’hospice
dans lequel on la mettrait
Quand elle la vit : >
: — Oh ! ma pauvre Jeanne ! fit-elle en
simulant la. plus profonde et la plus sin-
cère compassion.
Jeanne criait toujours et cherchait à
se dégager.
Elle n a rien fait de mal, dit l’accou-
cheuse aux agents. Cette pauvre Jeanne !
Le commissaire entendit sa voix.
Il accourut
1 Que faites-vous-là ? lui dit-il sévè-
rement.
— Mais monsieur le commissaire, ré-
pondit Mme Bobin, j’attendais mon amie,
ma ehène Jeanne 1
— Allez-vous-en chez vous t
— Pourtant, monsieur...
— Partez, vous dis-je |
— Elle n’a pas fait de mal.
— Si vous ne vous en allez pas, je vous
fais arrêter.
Cette menace suffit pour faire chano^r
l’attitude de Tacc»ucheuse. ^
GU© n© tenait pas beaucoup à faire
connaissance avec la prison du faubours:
St-Denis.
— Non, monsieur le commissaire, dit-
elle aussitôt Je m’en vais.
— Et vous faites bien !
Le commissaire retourna dans son ca-
binet.
Le docteur l’attendait.
.“Soyons, dit-il, comment s’appelle-t-
elle ?
Le commissaire consulta une note.
-7 U n’y a que Le nom de Jeanne l’Ar-
lésienne.
j,T~i®on’ mekî : la fille Jeanne, native
d’Arles-sur-Rhône.
— C’est cela.
Le docteur griffonna un rapport de
deux pages dans lequel il concluait que
la pauvre Jeanne était folle et qu’il y
avait imprudence à la laisser libre,
étant donné surtout qu’elle possédait une
certaine fortune et quelle pouvait être
exploitée par des gens malhonnêtes.
— Je vous laisse mon rapport, dit-il au
commissaire quand il eut achevé d’écri-
re, vous le joindrez au vôtre.
— Parfaitement, docteur.
Le docteur B... se retira.
Alors le commissaire se mit à rédiger
son rapport. rtaigei
Il y établit la situation de Jeanna
Il parla de son enfaD*
avouer cïouvîi* lui faire
pAE car bHnJ Jaussi une large
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JJF"® '^exerçait sur elle une influence
qui Pouyait lui être préjudiciable.
crétaîre * ^ h appela son se-
■*' TA T,
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