Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1889-04-08
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 avril 1889 08 avril 1889
Description : 1889/04/08 (Numéro 2414). 1889/04/08 (Numéro 2414).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k526832d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2008
PAMS H.& CENTïMES–– DÊPARTEBŒï~ETCÀMS: CENTÏMB~
2~ Année. –3'Série N''24i~
Lundi 8 AwH i889
~Â~t~R
'.D~ëc<
~ADMINIS~Tl6î~
bo'mte~xd d~s~BS,
.'àBOKNEMENTS~-PETITES ANNONCES~
~~Q~M.oMrovard des Italiens, 9
~°` ANNONCES
:MM. CH. LAGrRAJ~&B, CERF & O*
6, PLACN DE LA BOURSE, 6
.E~df
ARTHUR MEYM
JMrect~Mf
REDACTION
C, beatevafd des It~ïiens~
1 1
ABONNEMENTS
Faris Départements
'Cm mois. 5fr. Un mois. 6 M
Trois mois. 1350 Trois mois. 16 &.
Sixmois. 87 fr. Sixmois.Un an. 54 fr. Unao. 64t&<.
Etranger
Trois mois (Un~ costale). 18 S*
EM CAREME i
Tandis que les jours se succèdent, c'est
notre plaisir d'évoquer les scènes dupasse
qui correspondent aux scènes de notre
vie. La séculaire bacchanale sort des tom-
beaux à notre appel. Que de fantômes
amers parmi toutes ces ombres que nous
pensions joyeuses, et que de larmes ngées
dans les yeux creux des morts Les inso-
lences de la débauche cachaient d'inces-
santes angoisses. Et ne voilà-t-il pas que
le dix-huitième siècle, où tout carUlonna
l'orgie et fit sonner l'éclat de rire, nous
apparaît, dans le secret de la réalité, rongé
de misère, indécis et douloureux.
De cette fin de carême que nous vi-
vons, reportons-nous au même temps de
l'an de péché 1743. Paris est tranquille et
vaque à ses aû'aires, seulement, on se
presse dans les églises bien plus que de 1
coutume. A Saint-Roch et à Saint-Sul- 1
piee, en particulier, les fidèles afnuent ]
dès l'aube. Les jours de sermon, surtout, ]
on prend d'assaut toutes les places. On j
veut, à tout prix, entendre le prédicateur. ]
Les bourgeois et les marchands sont sim- 1
pies encore et vont à la messe. L'heure du <
philosophisme n'est arrivé quepourlesgen- <
tilhommes. Qui prêche cette année-ci? Je
ne sais trop peut-être le Père Segaud, si
agréable et d'une si caressante parole; le
Père La NeuviIIe, aux véhémentes ngu- s
t res de langage 1 abbé de Boismont et ie
Père Eiysée. A Saint-Roch, cependant,
les oraisons de la Semaine sainte doivent
être prononcées par le Père Renaud le
même qui a ramené à Dieu Mme de
Mailly. Cet Oratorien est devenu depuis peu
la coqueluche des Parisiennes. Il a trois
mérites la curiosité qu'il inspire à cause
de son récent succès, la force de son élo-
quence et sa qualité de prêtre de l'Ora-
toire. Aussi toutes les femmes qui se pi-
quent de dévotion élégante se donnent-
elles rendez-vous au pied de sa chaire
chaque fois qu'il doit parler.
A la Cour, on est moliniste, mais, à la
ville, le jansénisme est puissant. C'est
très vainement que la ~Me attaque le parti janséniste et récla-
me des persécutions contre lui les persé-
cutés ont la sympathie de la bourgeoisie
frondeuse et d'une partie de la noblesse.
'Volontiers, dans les conversations, on op-
pose les Jésuites aux Oratoriens. Avec le
Père Renaud, l'Oratoire a un vrai triom-
phe. Nous dirons, dans un instant, de
quelle manière on lui saura faire payer le
bruit qu'il fait. Le petit Paris prie et ba
varde le grand Paris s'amuse tant qu'il
peut.
II y a quelques mois, M. de Fourqueux
a donné le fouet à sa femme, on a oublié
pour quelle peccadille; mais la comtesse
ne s'est pas déclarée vaincue. Soupant, un
jour de fête, avec Mme de Thiroux et plu-
sieurs de ses amies, elle a imaginé d'aller
se faire ouvrir les portes de la Foire et de
se faire montrer Polichinelle. Les dames
ont hasardé mille folies, dont on a fait ta-
page. C'-est mener le carême assez galam-
ment.
Dans Versailles, le Roi est morose et de
méchante humeur. On fait courir le bruit
quelePereLémerya a été dépêché auprès
de lui pour lui formuler des représenta-
tions sévères. D'ailleurs, tous les ans, à
pareille époque, que Sa Majesté ait vu
Lémery, Boyer de Mirepoix ou Pérus-
seau, elle es[ assaillie de terreurs mysti-
ques. Chaque nuit, Louis XV s'éveille en
sursaut et se met sur son séant, en proie
à l'obsession de la mort prochaine et des
châtiments éternels.-
On l'aperçoit, à la chapelle, très pâle,
au fond de sa tribune tendue de violet.
Les journées lui sont d'une longueur
cruelle. Ses courtisans préférés, de Meuse
et Richelieu en tête, s'ingénient à l'égayer
st n'y par viennent point. II faudra Mme
de Pompadour pour lui inventer des con-
certs spirituels endormants à la con-
science et l'amener par là aux délices du
théâtre des petits appartements. Au sou-
per, les salades de Mlle de Charolais lui
sont désormais indinérentes. Mme~de la
Tournelle vient d'inaugurer un jeu d'es-
prit qui divertit beaucoup la Cour. Elle
pose en principe que toute physionomie
humaine se rapproche d'un type d'ani-
mal. Le fin du fin est de trouver la res-
semblance animale des diuérentes per-
sonnes qu'on a sous les yeux.
A quelle bête fait penser le Roi ? A un
cheval. Et M. d'Argenson ? A un veau qui
tête; M. de Saint-Florentin ressemble à
an cochon de lait; M. le contrôleur géné-
fal à un hérisson; M. de Maurepas à un
shat qui file; M. le cardinal de Tencin à
fine autruche M. Amelot à un barbet
M. le cardinal de Rohan à une poule qui
couve le duc de Gesvre à une chèvre.
Ainsi des autres courtisans. La rumeur
des salons rapporte que M. de Richelieu
est fort brillant à ce jeu de société.
Louis XV y prend-il vraiment, pris le
moindre plaisir? On ne le croit pas.
De temps en temps, le monarque se-
coue le joug qui p~se sur lui. Alors, d'un
mot, d'un geste, d'un clin d'œil, il se ré-
vèle tel qu'il est et rétablit les distances.
Certain soir, notamment, qu'on est assis
en grand nombre à sa table, chacun s'ou-
blie à détailler les imperfections de sa
femme et les perfections de sa maî-
tresse. Une allusion éclate brusquement:
c'est de la reine qu'il s'agit. La figure du
roi prend un sérieux soudain. Il frappe
trois coups sur son assiette du manche
de son couteau, et s'écrie d'une voix nette,
rappelant nos écervelés à l'ordre « Mes-
sieurs, voici le Roi. »
Revenons de Versailles à Paris, où le
Père Renaud fait fureur. Le jeudi saint,
au sortir de la cérémonie touchante où
l'on a vu Mme de Mailly laver les pieds
aux pauvres, chez les Sœurs grises de
Baint-Roch, il y a cercle dans le petit sa-
lon de cette acharnée coquette qui a nom
Mme de Vernouillet. Vous savez par la
chronique à quelle hauteur d'art l'éton-
nante Parisienne a élevé la. provocation.
On n'est pas plus hardie avec plus d'a-
dresse plus délibérée avec plus d'appa-
rente insouciance.
Elle est divine à poser son rouge et ses
mouches, à se chinonner, à se déshabil-
ler a. 89 piquer au jEfOQt ~étoile oule~
croissant de diamants chers au peintre
Nattier, à souligner d'une guirlande de
roses le passage vaporeux de la gaze
pailletée d'argent à la chair de ses épaulés.
Quelquefois, elle montre une certaine ex-
centricité, mais qui lui sied à ravir elle
va jusqu'à arborer des robes jaunes, et ne
recule pas même devant une robe faite
de plumes bariolées. A aucune heure, on
ne la trouverait autrement que sous les
armes. Quand elle se couche, la nuit, ses
femmes de chambre constellent ses che-
veux galamment retroussés d'autant de
diamants qu'elle en a. Il parait que c'est
merveille de la voir, dans son grand lit,
souriante, relevée sur son bras nu, sa
.chevelure à, demi dénouée et s'échappant
en boucles folles, quasi éclaboussée de
gouttelettes de feu. Elle est iemme jus-
qu'au bout des ongles et se moque de
toutes les choses de la vie, hormis de
plaire.
Ce jour-là, il est longuement question,
devant elle,du iameux Oratorien –l'homt
me le plus vertueux qui soit. Bah Mme
de Vernouillet ne croit à la vertu de pas
un homme. « Vous vous trompez, lui ré-
plique un de ses amis, les Pères de l'Ora-
toire ne sont pas accessibles aux tenta-
tions de la chair. Pour toute réponse,
la Parisienne esquisse un sourire. « Sans
recourir aux grands moyens, dit-elle, je
gage que nous troublerons votre héros au
point de le désarçonner.. )) L'interlocu-
trice sst révoltée; mate, au. fait, qu'a-t-
elle à craindre ? Elle accepte l'épreuve,
et peut-être même y prend-elle part l
j~
Le lendemain, bien avant l'heure du
sermon, Mme de Vernouillet et ses com-
) plices arrivent à l'église. Fort parées, far-
dées au dernier goût jusque sous les yeux,
elles se placent très en vue. Le prédica-
teur commence elles Je regardent nxe-
ment, tirent leur boîte à mouches, rajus-
tent leur tour de gorge, sourient, chucho-
tent, minaudent et se livrent à tant
d'indécents manèges que le Père Renaud
en perd la tête et la mémoire, et s'en va.
Là-dessus, dans le public, le scandale
est affreux. On n'a jamais aimé.enFrance,
les bravades contre la religion. Un chro-
niqueur enregistre comme il suit ce qu'on
va partout répétant: « Que ne fait-on un
exemple de pareilles indécences ? On ar-
rêté bien, à l'Opéra, un homme de condi-
tion qui trouble le spectacle ne convient-
il pas d'être encore plus sévère à l'endroit
de la foi ? M. Hérault faillit autrefois être
logé a la Bastille, à l'occasion de M. Caze,
pour une affaire de moins de gravité. »
Mme de Vernouillet n'avait pas prévu
ce déchaînement de la colère publique.
Elle se défend comme elle peut. Le Père
Renaud l'accuse à tort, car il ne la con-
naissait pas. On n'a pas raison de lui prê-
ter des intentions mauvaises. II est pos-
sible qu'elle se soit servie de sa boite à
mouches et qu'elle ait rajusté son tour de
gorge, mais bien d'autres l'ont fait comme
elle, et quelle femme élégante n'y revient
dix fois par jour ? Tant pis pour qui la
rend responsable du défaut de mémoire
de l'Oratorien? Si l'on devait emprisonner
une jolie femme toutesJes fois qu'un pré-
dicateur perd le fil de ses idées, on ne ver-
rait jamais, au sermon, que de laids visa-
ges. Et, sur cette pente, l'indignation
publique glisse insensiblement à la plai-
santerie et, quatre jours plus tard, on
pense à autre chose.
Paris, décidément, n'a pas changé.
Le carême s'achève Louis XV re-
trouve, aux chants de pâques, la paix qui
le fuyait. Le sommeil descend en lui; son
teint est plus clair, il craint moins le dia-
ble, et il voit la mort moins près. Au de-
meurant, les Parisiens de plaisir conti-
nuent à s'amuser et, vainement, le terri-
ble Père Bridaine s'écriera un jour, en
'voyant Mme de Vernouillet venir jouer à
ses pieds la comédie de la pénitence
« Malheurs qui vient au tribunal du Sei-
gneur avec le démon dans la poitrine! )) »
FOURCAUO
Ce qui se passe
ËCHOS POLITIQUES
Le Conseil municipal de Pans a nommé
hier ses 30 délégués au consistoire de
l'élection sénatoriale du 12 mai, à laquelle
prendront part 680 délégués.
On cite parmi les candidats, MM. Ro-
binet père et Hovelacque, conseillers mu-
nicipaux, sans compter M. de Douville-
Maillefeu.
Et M. Jacques?
Parmi les délégués choisis, plus obscurs
les uns que les autres, nous relevons le
nom de M. Lucipia, qui a joué un pre-
mier rôle aux plus sombres jours de la
Commune.
Détail curieux les 30 délégués du Con-
seil municipal de Paris ont été nommés
par 40 conseillers seuleaient nos autres
édiles s'étaient abstenus soit de voter, soit
de se rendre à l'Hôtel de Ville.
On annonce pour jeudi un grand ban-
quet de l'Association républicaine, qui a
pour président M. Jules Ferry.
~ftyf~C T~ BjS'BÏC
&URU~ ~a f&RIS
Les salons de l'ambassade d'Allemagne
se sont ouverts, hier, à une matinée musi-
cale, au profit des écoles allemandes à
Paris..
Le comte de Münster et sa fille, la com-
tesse Marie de Münster, en avaient ac-
cepté le patronage aussi tout le monde
diplomatique s'était-il empressé de répon-
dre à leur appel.
Reconnu dans l'assistance
Comte et comtesse Hoyos, général Mena-
brea, marquise de Valdora, M. et Mme de
Kotzebue, princesse Gortchakô.S', baron
Beyens, baronne Fredericks, comtesse de
Moltke-HvitfeIdt, baron et baronne Kœnne-
ritz, Nazare-Agha, M. et Mme Delyannij
comte Zichy, etc.
Au programme
Mme Stoddard et Mlle Héymann, élèves
de Mme Marchesi, et MM. Labatt, ténor
de l'Opéra de Vienne; BrandoukoS, l'é-
minent violoncelliste J. Lalanne et Louis
Coenen.
La société chorale allemande a fait en-
tendre les meilleurs morceaux de son ré-
pertoire sous h diKCtmo de M. Me~ger.
Mais le grand succès de la matinée a
été pour Mme de Schœn, femme du con-
seiller de l'ambassade,: dont la voix su-
perbe et l'art parfait ont valu, à l'artiste
mondaine de chaleureuses ovations.
Nous voici aux grands jours du con-
cours central hippique.
Les officiers, en uniforme, reparaîtront
aujourd'hui mercredi, jeudis samedi et di-
manche, pour courir le prix des Régi-
ments, le prix de Circonscription, le prix
de Consolation, les grands-prix de Paris.
Leur réapparition au palais de l'Indus-
trie est un grand événement, dû aux ef-
forts du comité de la Société hippique
française, qui a obtenu cette autorisation
du ministre de la guerre.
Les ~e~e~e~ qui, la semaine der-
nière~ ont brillamment réussi dans les
différentes épreuves, ne reparaîtront plus
qu'une seule fois, vendredi prochain.
Le prix de la Coupe sera disputé par les
habits-rouges.
Tout le monde du sport s'est donné
rendez-vous pour ce jours-là au palais de
-l'Industrie, et nos élégantes mondaines
y inaugureront leurs toilettes printanië-
res.
Nous avons le regret d'apprendre que
la marquise de Saint-Clou, retenue, de-
puis plusieurs mois, à sa villa de Compiè-
gne par de cruelles souffrances, est, en ce
moment, très gravement malade et que
son état inspire de vives inquiétudes.
Nous faisons des vœux pour le prompt t
rétablissement de la marquise, dont le
salon était l'un des plus recherchés de la
haute société parisienne.
Demain et après-demain, à l'hôtel
Drouot, exposition des meubles d'art, de
Dromard, dont la vente aura lieu jeudi et
vendredi.
La -Pyesse, de samedi matin, publiait
l'entrenlet suivant
J'ai lu à Bruxelles le réquisitoire de l'indi-
vidu qui, au refus d'un magistrat, porte le
titre de procureur général près la cour d'ap-
pel de Paris.
J'y trouve cette phrase
« Dans une réunion organisée chez M. La-
guerre, M. Boulanger affirme qu'il s'est as-
suré de puissants concours dans l'armée, que
plusieurs garnisons sont résolues à marcher
avec lui, qu'à Paris même il s'est créé un
noyau de Sdèles dans les régiments. M
L'individu en question a menti.
Georges LAGUERRE.
On assure que plainte a été portée par
le parquet au bâtonnier de l'ordre des
avocats contre Me Laguerre à propos de
cette note.
Nous recevons la lettre suivante
Monsieur le directeur,
Je parie ce que l'eu voudra que M. Constans
n'osera pas suspendre les hostilités contre le
général Boulanger aux conditions suivantes,
acceptées de part et d'autres
1° Le général Boulanger donnera sa démis-
sion de député de la Seine et se représentera
devant les électeurs dans le délai légal le plus
court
3" Le candidat aura le droit de rentrer à
Paris, sans être inquiété, jusqu'au jour du
vote;
3" Le gouvernement s'engagera à abandon-
ner les poursuites contre le général s'il est
élu par 250,000 suffrages
4" Le général donnera sa parole d'honneur
de se présenter en personne devant la haute
cour de justice (?) s'il obtient moins de 350,000
voix.
On semble entrer dans la voie de l'arbitrage
pour trancher les différends internationaux;
pourquoi n'aurait-on pas recours au suffrage
universel, l'M~Mta rM~o des républicains,
pour en finir avec le général Boulanger ?
Veuillez agréer, monsieur le directeur, etc.
UM royaliste antiboulangiste.
Notre correspondant ne trouvera pas de
contre-partie le succès de son pari est
trop sûr.
M. Paul Foucher, qui avait été si griè-
vement blessé dans son duel avec M. Lis-
sagaray, a fait, hier, sa première sortie.
Notre excellent confrère, qui ne se res-
sent presque plus de la grave blessure
qu'il a reçue et qui eût pu être mortelle,
pourra bientôt reprendre le cours de ses
travaux.
Les docteurs le lui ont, hier, formelle-
ment promis.
Soirée des plus brillantes et des plus
animées avant-hier, chez notre excellent
conirère M. Edmond Tarbé des Sablons,
dans son élégant hôtel de la rue Ballu.
Programme artistique avec Saint-Ger-
main, du Gymnase, et Mlle Adiny, de
l'Opéra. Après le concert, on a dansé.
La fermeture de l'exposition de MUe
Louise Abbéma, chez Georges Petit, est
retardée de cinq jours.
Elle aura lieu jeudi,à dix heures. Cette
prolongation s'explique par l'immense
succès que l'œuvre de Louise Abbéma a
remporté auprès de la ioule nombreuse
qui est venue le visiter.
Les deux premiers officiers admis à
l'Ecole de guerre appartiennent au même
régiment d'infanterie. Ce sont les lieute-
nants Nourrisson et Appert du 76".
La vicomtesse de Martimprey vient
d'avoir la douleur de perdre son petit-nis,
M. Huart, ingénieur des arts et manufac-
tures, qui a succombé, hier matin, aux
suites d'une longue maladie, dans sa
vingt-cinquième année.
–o
Grand émoi au Ministère des finances.
M. Favalelli, directeur actuel du person-
nel, irait à la Cour des comptes et serait
remplacé par M. Le Moigne, chef d'un des
bureaux de ce service.
Cet émoi provient de ce que M. Le Moi-
gne a introduit dans le Ministère un pro-
cédé d'avancement, contre lequel récla-
ment tous les employés. L'argent dispo-
nible pour les avancements, il l'emploie
à donner exclusivement de l'avancement
aux chefs et aux sous-chefs de bureau
qu'il élève de classe, tandis que tous les 1
employés ordinaires sont obligés de mar-
quer le pas.
On n'est pas content &a Ministère dos
nuances! 1 ~r.
La colonie greccrue de Paris s'.esiir~
nie hier en un banquet de cent couverts à
l'hôtel Continental, pour célébrer le
soixante-huitième anniversaire de l'indé-
pendance nationale.
Le banquet était présidé par M. Erîesis,
premier secrétaire.
On remarquait parmi les convives
MM. Monolopoulos, consul de Grèce
P. Ralli, commissaire à l'Exposition; Vic-
quella, Psicharis, Vlasto, P. Rhodos-
tame, etc., etc.
En raison du grand nombre de visi-
teurs qui se pressent, le dimanche, au pa-
norama de la Jérusalem antique, aux
Champs-Elysées, la direction prévient les
institutions et congrégations que le pa-
norama ne recevra, ce jour-là, les élèves
que de neuf heures à midi.
L'oeuvre remarquable du peintre Olli-
vier Pichat obtient, auprès des grands et
des petits, un succès qu'explique de reste
son exécution au-dessus de tout éloge.
AvantIeSalon:
Auguste Voigt ~M hiver, troupeau de
moutons dans la neige, et Sous bois.
ECHOS DE PROVINCE'
La population de Douvres a été mise
en émoi hier par la nouvelle d'un nou-
veau sinistre en mer.
L'impression était d'autant plus vive
que le prince. Jérôme-Na-poléon se trou-
vait encore mêlé à la catastrophe.
Le fait est, heureusement, beau-
coup moins grave qu'on ne l'avait craint
tout d'abord. Le vapeur -Pyï'Mcgsse-osg-
phine a abordé le brick norwégien Do-
dora à la hauteur duphare flottant des
sables de Goodwin, à environ 16 milles
de Douvres.
Dimanche prochain aura lieu à Versail-
les, un grand banquet donné par un groupe
important d'électeurs revisionnistes de
Seine-et-Oise.
Par suite des récents événements, le
général Boulanger ne présidera pas ce
banquet, qui devient ainsi une protesta-
tion, à laquelle doivent prendre part tous
les hommes résolus à défendre le suffrage
universel atteint dans la personne de ce-
lui qu'il a tant de îois acclamé.
Le théâtre provisoire de Montpellier a
été consumé par un incendie, samedi.
C'est à Iamêmedate,justeil yahuit ans,
jour pour jour, que l'ancien théâtre Muni-
cipal, a été incendié à la suite de
la représentation d'-E~~e~, à laquelle as-
sistait M. Ambroise Thomas.
Triste anniversaire 1
ËCEOS DE L'ÉTRANGER
La Gazette M~OMaJg de Berlin an-
nonce que le legs fait par la duchesse de
Galliera à l'impératrice Frédéric vient
d'être remis à cette dernière.
II se compose de cinq millions et de mi
en espèces et de huit millions en bi-
joux.
On annonce également de Berlin que le
prince Henri de Prusse a demandé au roi
de Danemark d'être le parrain de son
61s.
A travers les livres
C'est Jules Claretie qui présente, cette
fois, dans une remarquable préface, l'An-
~e littéraire (1888), de notre confrère
Paul Ginisty. Rappelons que chaque ma-
nifestation Jittéraire est analysée dans ce
précieux recueil, que publie la bibliothè-
que Charpentier.
MOU~ELLES A LA MAIN
On parle d'un professeur de grammaire,
homme sévère mais juste, qui ne par-
donne jamais à ceux qui l'ont oSensé
Il est dans son rôle, dit X. c'est un
vindicatif présent.
Mlle X. est une actrice jolie à cro-
quer, mais elle a les mains d'un rouge à
faire pa~' un buisson d'écrevisses.
On parlait de cette jeune personne de-
vant un de nos plus spirituels confrères.
Elle est iort bien, dit-il; mais je
lui trouve un déiaut. Elle a les mains
un peu trop timides 1
UN DOMINO
LE PRINCE VICTOR
ET LE
CMML M~ANGEK
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
DÉCENT! AUTOR!SÈ
Bruxelles, 8h. 22 soir.
L'/M~epe~ce &e~g a publé, dans son
numéro paru ce soir, à quatre heures,
l'entrefilet suivant:
Entre vme entre !e gemêf&i et le
prince Victor
Samedi après-midi, M. Boulanger a fait
une visite au prince Victor Bonaparte.
Une nouvelle entrevue entre le Prince et
l'ancien général a eu lieu dimanche matin.
Le rendez-vous a été donné au Trianon,
un restaurant très connu, situe dans le bois
de la Cambre, entre l'allée de droite menant
au lac et la chaussée de Waterloo.
Le prince Victor est arrivé à neuf heures
et demie, accompagné de deux de ses amis
il a attendu M. Boulanger, qui n'est arrivé
qu'à neuf heures trois quarts.
La conférence a duré une demi-heure; elle
s'est tenue dans un cabinet particulier, qui
avait été retenu samedi par un ami.
Le lieu du rendez-vous était bien choisi
en effet, la propriétaire du restaurant est une
bonapartiste très dévouée à la cause du
prince Victor; elle est la fille du propriétaire
du château que le prince Pierre Bonaparte a
occupé jadis dans le Luxembourg.
Pendant toute la conférence, les amis du
prince Victor et le personnel du restaurant
ont veillé aux alentours.
Ce récit est absolument faux.
Nous sommes autorisé à y opposer le
démenti le plus formel.
Le général Boulanger ne s'est pas plus
rencontré samedi qu'aujourd'hui avec le
prince Victor, non plus qu'un autre jour.
Bien plus, à l'heure même où, ce matin,
on 1s f3.1t conférer ayeç te Prince au bois
de la Cambre, il recevait un certain nom-
bre de représentants de journaux belges.
Ajoutons que, depuis son retour de
Mons, le général Boulanger n'a pas mis
2e pied hprs de Fhôtel.
A BRUXELLES
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
(Par~ep~oMe)
Minuit.
Là journée d'aujourd'hui dimanche n'a
certes pas été une journée de repos pour
le général.
Bans la matinée, il a reçu les person-
nes qui étaient arrivées, hier soir, de Pa-
ris, s'est entretenu avec chacune d'elles,
et en a retenu quelques-unes à déjeuner,
avec le comte et la comtesse Dillon, MM.
Robert MittcheII, le baron de Verly et no-
tre directeur M. Arthur Meyer.
Le général Boulanger a serré la main à
M. deLoqueyssie. Il voulait le retenir à dé-
jeuner, mais M. de Loqueyssie s'en ex-
cusa en lui disant
Mon général, je regrette de ne pou-
voir accepter. Mais je dois aller présenter
mes hommages au prince Victor.
Le général lui répondit
Je comprends parfaitement ce de-
voir. Mais alors, c'est moi qui regrette-
rais de ne pouvoir vous retenir à dé-
jeuner.
» Voyez M. Robert MitcheII. II m'a fait
l'honneur d'accepter à déjeuner. Je lui ai
dit que, toutes les fois qu'il viendrait me
voir, il me ferait grand plaisir, mais qu'il
n'était pas possible de venir à Bruxelles
pour voir à la fois le prince Victor et moi,
ce qui aurait desihconvénients, etpourl'un,
et pour l'autre, »
Pendant le déjeuner, on a évité de par-
ler politique; cependant, quelqu'un ayant
demandé au général ce qu'il ferait s'il
était obligé de quitter la Belgique, celui-
ci a répondu
Je n'ai pas encore examiné cette
éventualité, parce que j'ai la plus entière
confiance dans la générosité du peuple
belge et dans l'hospitalité du gouverne-
ment.
Cependant, lui a objecté un convive,
il faut tout prévoir.
En tout cas, quoi que je fasse, a ré-
pliqué le général, je ne traverserai jamais
l'Allemagne.
Quelqu'un a fait alors la remarque que,
si le général Boulanger n'allait pas en
Hollande ou en Angleterre, il lui faudrait
faire 3,400 lieues pour se rendre en Suisse
sans passer par l'Allemagne.
T
"9
Dans l'après-midi, le général s'est en-
tretenu avec M. Laporte, député de la
Nièvre, arrivé à 1 h. 40, ainsi qu'avec MM.
Déroulède et Borie, qui sont venus j)ar
le même train, pour l'entretenir de l'inci-
dent Thiébaud-Rochefort, qui n'aura pas
de suite, comme on le verra plus loin.
M. Déroulède et les autres membres du
comité ont réitéré au général, l'assurance
de leur concours absolu et de leur entier
dévouement. Le général a serré chaleu-
reusement les mains de M. Déroulède et
l'a félicité de nouveau de son acquitte-
ment devant la huitième chambre.
Beaucoup de personnes croient qu'un
prévenu ou accusé qui fait défaut ne
peut se faire défendre.
Le général Boulanger a consulté des ju-
risconsultes, qui lui ont déclaré qu'il pou-
vait se faire défendre devant la haute
cour de justice, sans se présenter en per-
sonne.
Le général Boulanger, néanmoins, ne
se fera pas défendre, parce qu'il ne re-
connaît pas la compétence de la haute
cour de justice.
Il nous est arrivé aujourd'hui, de Paris,
une nouvelle des plus importantes, pro-
venant d'une source des plus autorisées,
et qui indique bien à quel degré d'affole-
ment en est arrivé le gouvernement fran-
çais,
La présence, à Bruxelles, du général
Boulanger l'horripile à tel point, parait-il,
que, si les démarches commencées auprès
du gouvernement belge pour en obtenir
l'expulsion du général Boulanger ne réus-
sissaient pas, le ministère se serait, d'ores
et déjà, assuré le concours de l'Allema-
gne, dont le gouvernement exciperait de
certaines considérations pour obtenir du
gouvernement du roi Léopold II ce que la
France n'aurait pu obtenir.
En agissant ainsi, le gouvernement al-
lemand rendrait à-M. Carnot la politesse
qu'il a faite à M. de Münster en acceptant
de dîner à l'Ambassade allemande, le jour
même où commençait le procès intenté à
la Ligue des Patriotes.
Le général occupe, au premier étage de
l'hôtel Mongolie~ le salon 47 et l'apparte-
ment 45.
Durant toute la journée, les passants
s'arrêtent pour tâcher d'apercevoir der-
rière les fenêtres le général.
Le comte et la comtesse Dillon et les
amis fidèles occupent les appartements
33et33.
On sait que, lorsque MM. Naquet, Lai-
sant et Laguerre eurent sommé, au nom
du comité national, le général Boulanger
de se soustraire à une arrestation immi-
nente, le général prévint M. le comte Dil-
lon de sa résolution de partir pour Bruxel-
lee et le pria de prendre les devants.
Mais un détail qui n'a pas été donné, et
qui a son importance, c'est que M. le
comte Dillon, pressé par l'heure du train,
dut partir seul, tandis que Mme la com-
tesse Dillon prenait le train suivant, le
même train qui emportait le général Bou-
langer.
N'est-ce pas là l'origine et l'explication
bien simple de tous les bruits qui ont été
répandus au sujet de M. et Mme Prunier ?
On a vu plus haut que le directeur du <3lois, M. Arthur Meyer, est allé à Bruxelles.
Interviewé fort gracieusement par 'un ré-
dacteur de la ~6/brM!e, M. Arthur Meyer lui
a donné sur le but de son voyage les explica-
tions suivantes que publie la ~e/'or~e et que
je vous télégraphie
Je suis lié depuis quinze ou seize ans
avec M. le comte Dilloa, et Mme la com-
tesse DUlon m'a. toujours reçu, àNeuiUy,
avec la plus extrême bienveillance j'ai
voulu venir leur serrer .~amam dans les
circonstances actueUes,
B. G.
s L attachement que j'ai pour le général
attachement dont j'ai expliqué, à mainte~
reprises, le caractère et la nature dans le
C~OM, m'a engagé également à faire c&
voyage.
Ma politique est bien simple. Je ne-
veux laisser confisquer le général Bou*
langer ni par les républicains ni par le~
bonapartistes, et j'ai tenu à ce qu'il se'
trouve aussi, dans ces moments difnciles~
des royalistes auprès de lui. a
Le ministère betge et te ge mêra~
Bomtamgef
BruxeUes,7h.20soir.
Le bourgmestre de Bruxellef!, consulta
par le ministre de l'intérieur, lui a afnrmê
qu'aucune manifestation contre le général
Boulanger n'était à craindre. Dans la der-
nière séance du conseil des ministres, où.
il a été question du séjour du général Bou-
langer, les ministres ont été unanimes à
décider qu'il n'y avait pas lieu de lui in-
terdire le séjour de la Belgique. Si pour
une raison ou une autre, on était amené
à le prier de s'éloigner de la capitale, on
lui déclarerait qu'il pourrait choisir sa ré-
sidence dans toute autre ville du royaume,.
c.
BrnxeUes, minuit 20.
Ce soir, vers six heures, le secrétaire
général du ministère de l'intérieur s'est
présenté à l'hôtel MengeIIe, devant lequel
il y avait un assez grand rassemblement
de promeneurs et de badauds, qui prou.
taient du beau temps et du dimanche
pour flâner devant les fenêtres du gé-
néral.
Le secrétaire général a demandé à voit
M. le comte Dillon avec lequel il a eu u0t
entretien, au cours duquel le général est
entré dans le salon où ils se trouvaient.
Leur conversation, qui naturellement
a porté sur le séjour du général Boulan-
ger enBeIgique, n'a pas été divulguée, con~
me bien on pense toutefois, nous pou<
vons affirmer que le haut fonctionnaire
belge venait renouveler au général Bou-
langer les bonnes assurances de son gon-"
vernement,et lui exprimer aussi le désif
que sa présence ne soit pas le signal da
manifestations provoquées par l'arrivée
trop compacte de délégations et d'amis en
groupe.
II a ajouté en même temps que le tem-
pérament et les sentiments de la popula-
tion bruxelloise ne faisaient rien prévoit
de semblable.
Telle est la vérité sur cette entrevue
dont on va faire grand bruit ici et à Paris.
L'incident TMêba~d-Rochefort
MM. Déroulède et Borie sont arrivés
Bruxelles avec une mission nettement
définie par l'ordre du jour suivant du co"
mité national
Le comité républicain national et le comité
directeur de la Ligue des Patriotes ont
chargé, l'un M. Borie, député, l'autre M.
Déroulède, de s'entremettre auprès de M,
Henri Rochefort et de M. Georges Thiébaud~
pour essayer de mettre fin à de déplorables-
conflits, et éviter, s'il est encore possible,;
une rencontre. ~f
Ces deux messieurs sont partis ce matic~
pour Bruxelles.
Le rôle des témoins constitués par Ms
Thiébaud se trouve donc suspendu jusqu'à~
nouvel ordre.
A la suite de l'entrevue qu'il a eue ave~
eux, M. Henri Rochefort a remis la lettre~'
suivante à MM. Déroulède et Ranc, ses
collègues au comité national
Messieurs Borie et Déroulëde, membres d~
comité républicain national.
Mes très chers collègues,
Dans un but de conciliation dont je voua
remercie, vous êtes venu me demander car.
qu'il y a d'exact dans les paroles que me&
prête un journal belge, relativement à l'atti-
tude prise par M. Thiébaud ces dernier~
jours.
Après avoir lu la lettre de M. Thiébaud~'
où il accusait des agents réactionnaires d'a-
voir poussé le général Boulanger à quitter la"
France, j'ai été on ne peut plus surpris da
voir dans un journal que M. Thiébaud, intor:.
rogé, avait déclaré que ceux qu'il avait voulue
désigner étaient MM. Dillon et Henri Rocher
fort.
L'offense est donc, en réalité, partie de luî~
et interrogé à mon tour, j'ai dit, non que M.
Thiébaud était de la police, ce Q'Me je M's~
jamais pe?Mc, mais ceci Me traiter d'agent'
réactionnaire, moi qui ai fait dix ans de pri-
son et d'exil pour la république, c'est un pea;
fort. Franchement, M. Thiébaud serait de 1~'
police qu'il n'agirait pas autrement.
Je n'ai. rien à ajouter à cette déclaration~.
et je vous prie, mes très chers collègues, d'à.
gréer mes meilleurs poignées de main..
Henri RoaHEFORT. ,>
7 avril 1889.
MM. Borie et Déroulède ont déclara
l'incident clos.
Un dernier détail M. Rochefort n'a pas
paru aujourd'hui à l'hôtel Mengelle.
E.Bois-GLAVT.! :1
Btoe-Notes ParisMN
LES FEMMES AU PARLEMENT
L'ordonnance royale du 3 novembre 18 5~
qui constitua la Chambre des pairs en haute
cour de justice pour juger te maréchal Ney,
établit que les séances seraient pubiiques.'
Néanmoins la Chambre des pairs se crut auto-
risée, par mesure de police intérieure, à exclura
les femmes des tribunes.
Le Sénat va-t-il suivre cet exempte ?
Onpouvaitcraindreen 8 5 terenouvettement
des scènes des ~'co~eMM.! à la Convention.
Aujourd'hui les Chambres ne laissent plus eiK
trer le public, dans le sens strict du mot. Tou*
tes les places sont distribuées par ie président,
les secrétaires, et les membres de la Chambre~
à leurs amis, et Dieu sait les obsessions dont
ils sont l'objet les jours de grande séance.
Par ce moyen peu-démocratique et peu con-
forme aux traditions de la grande Révolution~
on est arrivé à n'avoir qu'un public de choix,
un public doux, respectueux, bien élevé, pouE
une bonne part, timide pour l'autre, et tou<.
jours sous le coup d'une expulsion et d'un;
reproche de la part du député ou du sénatem
qui a donné le bittet.
On entend bien de temps a autre'a la Cham.
bre, un coup de revolver ou quoique injura
partant des tribunes, mais ces faits'sont trop
rares pour qu'on, s'y attarde.
ity a des fous partout, et il n'y en a pas que
dans les tribunes.
Les femmes que l'on aperçoit dans les tn-
bunes, aussi bien au patais Bourbon qu'au
Luxembourg, ne sont pas toutes des femmes
du monde. Mais les femmes du peuple sont
rares. Elles ont autre chose à faire, et puis
~esom ceu~ P€U accep~ cette id~e que
2~ Année. –3'Série N''24i~
Lundi 8 AwH i889
~Â~t~R
'.D~ëc<
~ADMINIS~Tl6î~
bo'mte~xd d~s~BS,
.'àBOKNEMENTS~-PETITES ANNONCES~
~~Q~M.oMrovard des Italiens, 9
~°` ANNONCES
:MM. CH. LAGrRAJ~&B, CERF & O*
6, PLACN DE LA BOURSE, 6
.E~df
ARTHUR MEYM
JMrect~Mf
REDACTION
C, beatevafd des It~ïiens~
1 1
ABONNEMENTS
Faris Départements
'Cm mois. 5fr. Un mois. 6 M
Trois mois. 1350 Trois mois. 16 &.
Sixmois. 87 fr. Sixmois.
Etranger
Trois mois (Un~ costale). 18 S*
EM CAREME i
Tandis que les jours se succèdent, c'est
notre plaisir d'évoquer les scènes dupasse
qui correspondent aux scènes de notre
vie. La séculaire bacchanale sort des tom-
beaux à notre appel. Que de fantômes
amers parmi toutes ces ombres que nous
pensions joyeuses, et que de larmes ngées
dans les yeux creux des morts Les inso-
lences de la débauche cachaient d'inces-
santes angoisses. Et ne voilà-t-il pas que
le dix-huitième siècle, où tout carUlonna
l'orgie et fit sonner l'éclat de rire, nous
apparaît, dans le secret de la réalité, rongé
de misère, indécis et douloureux.
De cette fin de carême que nous vi-
vons, reportons-nous au même temps de
l'an de péché 1743. Paris est tranquille et
vaque à ses aû'aires, seulement, on se
presse dans les églises bien plus que de 1
coutume. A Saint-Roch et à Saint-Sul- 1
piee, en particulier, les fidèles afnuent ]
dès l'aube. Les jours de sermon, surtout, ]
on prend d'assaut toutes les places. On j
veut, à tout prix, entendre le prédicateur. ]
Les bourgeois et les marchands sont sim- 1
pies encore et vont à la messe. L'heure du <
philosophisme n'est arrivé quepourlesgen- <
tilhommes. Qui prêche cette année-ci? Je
ne sais trop peut-être le Père Segaud, si
agréable et d'une si caressante parole; le
Père La NeuviIIe, aux véhémentes ngu- s
t res de langage 1 abbé de Boismont et ie
Père Eiysée. A Saint-Roch, cependant,
les oraisons de la Semaine sainte doivent
être prononcées par le Père Renaud le
même qui a ramené à Dieu Mme de
Mailly. Cet Oratorien est devenu depuis peu
la coqueluche des Parisiennes. Il a trois
mérites la curiosité qu'il inspire à cause
de son récent succès, la force de son élo-
quence et sa qualité de prêtre de l'Ora-
toire. Aussi toutes les femmes qui se pi-
quent de dévotion élégante se donnent-
elles rendez-vous au pied de sa chaire
chaque fois qu'il doit parler.
A la Cour, on est moliniste, mais, à la
ville, le jansénisme est puissant. C'est
très vainement que la ~Me attaque le parti janséniste et récla-
me des persécutions contre lui les persé-
cutés ont la sympathie de la bourgeoisie
frondeuse et d'une partie de la noblesse.
'Volontiers, dans les conversations, on op-
pose les Jésuites aux Oratoriens. Avec le
Père Renaud, l'Oratoire a un vrai triom-
phe. Nous dirons, dans un instant, de
quelle manière on lui saura faire payer le
bruit qu'il fait. Le petit Paris prie et ba
varde le grand Paris s'amuse tant qu'il
peut.
II y a quelques mois, M. de Fourqueux
a donné le fouet à sa femme, on a oublié
pour quelle peccadille; mais la comtesse
ne s'est pas déclarée vaincue. Soupant, un
jour de fête, avec Mme de Thiroux et plu-
sieurs de ses amies, elle a imaginé d'aller
se faire ouvrir les portes de la Foire et de
se faire montrer Polichinelle. Les dames
ont hasardé mille folies, dont on a fait ta-
page. C'-est mener le carême assez galam-
ment.
Dans Versailles, le Roi est morose et de
méchante humeur. On fait courir le bruit
quelePereLémerya a été dépêché auprès
de lui pour lui formuler des représenta-
tions sévères. D'ailleurs, tous les ans, à
pareille époque, que Sa Majesté ait vu
Lémery, Boyer de Mirepoix ou Pérus-
seau, elle es[ assaillie de terreurs mysti-
ques. Chaque nuit, Louis XV s'éveille en
sursaut et se met sur son séant, en proie
à l'obsession de la mort prochaine et des
châtiments éternels.-
On l'aperçoit, à la chapelle, très pâle,
au fond de sa tribune tendue de violet.
Les journées lui sont d'une longueur
cruelle. Ses courtisans préférés, de Meuse
et Richelieu en tête, s'ingénient à l'égayer
st n'y par viennent point. II faudra Mme
de Pompadour pour lui inventer des con-
certs spirituels endormants à la con-
science et l'amener par là aux délices du
théâtre des petits appartements. Au sou-
per, les salades de Mlle de Charolais lui
sont désormais indinérentes. Mme~de la
Tournelle vient d'inaugurer un jeu d'es-
prit qui divertit beaucoup la Cour. Elle
pose en principe que toute physionomie
humaine se rapproche d'un type d'ani-
mal. Le fin du fin est de trouver la res-
semblance animale des diuérentes per-
sonnes qu'on a sous les yeux.
A quelle bête fait penser le Roi ? A un
cheval. Et M. d'Argenson ? A un veau qui
tête; M. de Saint-Florentin ressemble à
an cochon de lait; M. le contrôleur géné-
fal à un hérisson; M. de Maurepas à un
shat qui file; M. le cardinal de Tencin à
fine autruche M. Amelot à un barbet
M. le cardinal de Rohan à une poule qui
couve le duc de Gesvre à une chèvre.
Ainsi des autres courtisans. La rumeur
des salons rapporte que M. de Richelieu
est fort brillant à ce jeu de société.
Louis XV y prend-il vraiment, pris le
moindre plaisir? On ne le croit pas.
De temps en temps, le monarque se-
coue le joug qui p~se sur lui. Alors, d'un
mot, d'un geste, d'un clin d'œil, il se ré-
vèle tel qu'il est et rétablit les distances.
Certain soir, notamment, qu'on est assis
en grand nombre à sa table, chacun s'ou-
blie à détailler les imperfections de sa
femme et les perfections de sa maî-
tresse. Une allusion éclate brusquement:
c'est de la reine qu'il s'agit. La figure du
roi prend un sérieux soudain. Il frappe
trois coups sur son assiette du manche
de son couteau, et s'écrie d'une voix nette,
rappelant nos écervelés à l'ordre « Mes-
sieurs, voici le Roi. »
Revenons de Versailles à Paris, où le
Père Renaud fait fureur. Le jeudi saint,
au sortir de la cérémonie touchante où
l'on a vu Mme de Mailly laver les pieds
aux pauvres, chez les Sœurs grises de
Baint-Roch, il y a cercle dans le petit sa-
lon de cette acharnée coquette qui a nom
Mme de Vernouillet. Vous savez par la
chronique à quelle hauteur d'art l'éton-
nante Parisienne a élevé la. provocation.
On n'est pas plus hardie avec plus d'a-
dresse plus délibérée avec plus d'appa-
rente insouciance.
Elle est divine à poser son rouge et ses
mouches, à se chinonner, à se déshabil-
ler a. 89 piquer au jEfOQt ~étoile oule~
croissant de diamants chers au peintre
Nattier, à souligner d'une guirlande de
roses le passage vaporeux de la gaze
pailletée d'argent à la chair de ses épaulés.
Quelquefois, elle montre une certaine ex-
centricité, mais qui lui sied à ravir elle
va jusqu'à arborer des robes jaunes, et ne
recule pas même devant une robe faite
de plumes bariolées. A aucune heure, on
ne la trouverait autrement que sous les
armes. Quand elle se couche, la nuit, ses
femmes de chambre constellent ses che-
veux galamment retroussés d'autant de
diamants qu'elle en a. Il parait que c'est
merveille de la voir, dans son grand lit,
souriante, relevée sur son bras nu, sa
.chevelure à, demi dénouée et s'échappant
en boucles folles, quasi éclaboussée de
gouttelettes de feu. Elle est iemme jus-
qu'au bout des ongles et se moque de
toutes les choses de la vie, hormis de
plaire.
Ce jour-là, il est longuement question,
devant elle,du iameux Oratorien –l'homt
me le plus vertueux qui soit. Bah Mme
de Vernouillet ne croit à la vertu de pas
un homme. « Vous vous trompez, lui ré-
plique un de ses amis, les Pères de l'Ora-
toire ne sont pas accessibles aux tenta-
tions de la chair. Pour toute réponse,
la Parisienne esquisse un sourire. « Sans
recourir aux grands moyens, dit-elle, je
gage que nous troublerons votre héros au
point de le désarçonner.. )) L'interlocu-
trice sst révoltée; mate, au. fait, qu'a-t-
elle à craindre ? Elle accepte l'épreuve,
et peut-être même y prend-elle part l
j~
Le lendemain, bien avant l'heure du
sermon, Mme de Vernouillet et ses com-
) plices arrivent à l'église. Fort parées, far-
dées au dernier goût jusque sous les yeux,
elles se placent très en vue. Le prédica-
teur commence elles Je regardent nxe-
ment, tirent leur boîte à mouches, rajus-
tent leur tour de gorge, sourient, chucho-
tent, minaudent et se livrent à tant
d'indécents manèges que le Père Renaud
en perd la tête et la mémoire, et s'en va.
Là-dessus, dans le public, le scandale
est affreux. On n'a jamais aimé.enFrance,
les bravades contre la religion. Un chro-
niqueur enregistre comme il suit ce qu'on
va partout répétant: « Que ne fait-on un
exemple de pareilles indécences ? On ar-
rêté bien, à l'Opéra, un homme de condi-
tion qui trouble le spectacle ne convient-
il pas d'être encore plus sévère à l'endroit
de la foi ? M. Hérault faillit autrefois être
logé a la Bastille, à l'occasion de M. Caze,
pour une affaire de moins de gravité. »
Mme de Vernouillet n'avait pas prévu
ce déchaînement de la colère publique.
Elle se défend comme elle peut. Le Père
Renaud l'accuse à tort, car il ne la con-
naissait pas. On n'a pas raison de lui prê-
ter des intentions mauvaises. II est pos-
sible qu'elle se soit servie de sa boite à
mouches et qu'elle ait rajusté son tour de
gorge, mais bien d'autres l'ont fait comme
elle, et quelle femme élégante n'y revient
dix fois par jour ? Tant pis pour qui la
rend responsable du défaut de mémoire
de l'Oratorien? Si l'on devait emprisonner
une jolie femme toutesJes fois qu'un pré-
dicateur perd le fil de ses idées, on ne ver-
rait jamais, au sermon, que de laids visa-
ges. Et, sur cette pente, l'indignation
publique glisse insensiblement à la plai-
santerie et, quatre jours plus tard, on
pense à autre chose.
Paris, décidément, n'a pas changé.
Le carême s'achève Louis XV re-
trouve, aux chants de pâques, la paix qui
le fuyait. Le sommeil descend en lui; son
teint est plus clair, il craint moins le dia-
ble, et il voit la mort moins près. Au de-
meurant, les Parisiens de plaisir conti-
nuent à s'amuser et, vainement, le terri-
ble Père Bridaine s'écriera un jour, en
'voyant Mme de Vernouillet venir jouer à
ses pieds la comédie de la pénitence
« Malheurs qui vient au tribunal du Sei-
gneur avec le démon dans la poitrine! )) »
FOURCAUO
Ce qui se passe
ËCHOS POLITIQUES
Le Conseil municipal de Pans a nommé
hier ses 30 délégués au consistoire de
l'élection sénatoriale du 12 mai, à laquelle
prendront part 680 délégués.
On cite parmi les candidats, MM. Ro-
binet père et Hovelacque, conseillers mu-
nicipaux, sans compter M. de Douville-
Maillefeu.
Et M. Jacques?
Parmi les délégués choisis, plus obscurs
les uns que les autres, nous relevons le
nom de M. Lucipia, qui a joué un pre-
mier rôle aux plus sombres jours de la
Commune.
Détail curieux les 30 délégués du Con-
seil municipal de Paris ont été nommés
par 40 conseillers seuleaient nos autres
édiles s'étaient abstenus soit de voter, soit
de se rendre à l'Hôtel de Ville.
On annonce pour jeudi un grand ban-
quet de l'Association républicaine, qui a
pour président M. Jules Ferry.
~ftyf~C T~ BjS'BÏC
&URU~ ~a f&RIS
Les salons de l'ambassade d'Allemagne
se sont ouverts, hier, à une matinée musi-
cale, au profit des écoles allemandes à
Paris..
Le comte de Münster et sa fille, la com-
tesse Marie de Münster, en avaient ac-
cepté le patronage aussi tout le monde
diplomatique s'était-il empressé de répon-
dre à leur appel.
Reconnu dans l'assistance
Comte et comtesse Hoyos, général Mena-
brea, marquise de Valdora, M. et Mme de
Kotzebue, princesse Gortchakô.S', baron
Beyens, baronne Fredericks, comtesse de
Moltke-HvitfeIdt, baron et baronne Kœnne-
ritz, Nazare-Agha, M. et Mme Delyannij
comte Zichy, etc.
Au programme
Mme Stoddard et Mlle Héymann, élèves
de Mme Marchesi, et MM. Labatt, ténor
de l'Opéra de Vienne; BrandoukoS, l'é-
minent violoncelliste J. Lalanne et Louis
Coenen.
La société chorale allemande a fait en-
tendre les meilleurs morceaux de son ré-
pertoire sous h diKCtmo de M. Me~ger.
Mais le grand succès de la matinée a
été pour Mme de Schœn, femme du con-
seiller de l'ambassade,: dont la voix su-
perbe et l'art parfait ont valu, à l'artiste
mondaine de chaleureuses ovations.
Nous voici aux grands jours du con-
cours central hippique.
Les officiers, en uniforme, reparaîtront
aujourd'hui mercredi, jeudis samedi et di-
manche, pour courir le prix des Régi-
ments, le prix de Circonscription, le prix
de Consolation, les grands-prix de Paris.
Leur réapparition au palais de l'Indus-
trie est un grand événement, dû aux ef-
forts du comité de la Société hippique
française, qui a obtenu cette autorisation
du ministre de la guerre.
Les ~e~e~e~ qui, la semaine der-
nière~ ont brillamment réussi dans les
différentes épreuves, ne reparaîtront plus
qu'une seule fois, vendredi prochain.
Le prix de la Coupe sera disputé par les
habits-rouges.
Tout le monde du sport s'est donné
rendez-vous pour ce jours-là au palais de
-l'Industrie, et nos élégantes mondaines
y inaugureront leurs toilettes printanië-
res.
Nous avons le regret d'apprendre que
la marquise de Saint-Clou, retenue, de-
puis plusieurs mois, à sa villa de Compiè-
gne par de cruelles souffrances, est, en ce
moment, très gravement malade et que
son état inspire de vives inquiétudes.
Nous faisons des vœux pour le prompt t
rétablissement de la marquise, dont le
salon était l'un des plus recherchés de la
haute société parisienne.
Demain et après-demain, à l'hôtel
Drouot, exposition des meubles d'art, de
Dromard, dont la vente aura lieu jeudi et
vendredi.
La -Pyesse, de samedi matin, publiait
l'entrenlet suivant
J'ai lu à Bruxelles le réquisitoire de l'indi-
vidu qui, au refus d'un magistrat, porte le
titre de procureur général près la cour d'ap-
pel de Paris.
J'y trouve cette phrase
« Dans une réunion organisée chez M. La-
guerre, M. Boulanger affirme qu'il s'est as-
suré de puissants concours dans l'armée, que
plusieurs garnisons sont résolues à marcher
avec lui, qu'à Paris même il s'est créé un
noyau de Sdèles dans les régiments. M
L'individu en question a menti.
Georges LAGUERRE.
On assure que plainte a été portée par
le parquet au bâtonnier de l'ordre des
avocats contre Me Laguerre à propos de
cette note.
Nous recevons la lettre suivante
Monsieur le directeur,
Je parie ce que l'eu voudra que M. Constans
n'osera pas suspendre les hostilités contre le
général Boulanger aux conditions suivantes,
acceptées de part et d'autres
1° Le général Boulanger donnera sa démis-
sion de député de la Seine et se représentera
devant les électeurs dans le délai légal le plus
court
3" Le candidat aura le droit de rentrer à
Paris, sans être inquiété, jusqu'au jour du
vote;
3" Le gouvernement s'engagera à abandon-
ner les poursuites contre le général s'il est
élu par 250,000 suffrages
4" Le général donnera sa parole d'honneur
de se présenter en personne devant la haute
cour de justice (?) s'il obtient moins de 350,000
voix.
On semble entrer dans la voie de l'arbitrage
pour trancher les différends internationaux;
pourquoi n'aurait-on pas recours au suffrage
universel, l'M~Mta rM~o des républicains,
pour en finir avec le général Boulanger ?
Veuillez agréer, monsieur le directeur, etc.
UM royaliste antiboulangiste.
Notre correspondant ne trouvera pas de
contre-partie le succès de son pari est
trop sûr.
M. Paul Foucher, qui avait été si griè-
vement blessé dans son duel avec M. Lis-
sagaray, a fait, hier, sa première sortie.
Notre excellent confrère, qui ne se res-
sent presque plus de la grave blessure
qu'il a reçue et qui eût pu être mortelle,
pourra bientôt reprendre le cours de ses
travaux.
Les docteurs le lui ont, hier, formelle-
ment promis.
Soirée des plus brillantes et des plus
animées avant-hier, chez notre excellent
conirère M. Edmond Tarbé des Sablons,
dans son élégant hôtel de la rue Ballu.
Programme artistique avec Saint-Ger-
main, du Gymnase, et Mlle Adiny, de
l'Opéra. Après le concert, on a dansé.
La fermeture de l'exposition de MUe
Louise Abbéma, chez Georges Petit, est
retardée de cinq jours.
Elle aura lieu jeudi,à dix heures. Cette
prolongation s'explique par l'immense
succès que l'œuvre de Louise Abbéma a
remporté auprès de la ioule nombreuse
qui est venue le visiter.
Les deux premiers officiers admis à
l'Ecole de guerre appartiennent au même
régiment d'infanterie. Ce sont les lieute-
nants Nourrisson et Appert du 76".
La vicomtesse de Martimprey vient
d'avoir la douleur de perdre son petit-nis,
M. Huart, ingénieur des arts et manufac-
tures, qui a succombé, hier matin, aux
suites d'une longue maladie, dans sa
vingt-cinquième année.
–o
Grand émoi au Ministère des finances.
M. Favalelli, directeur actuel du person-
nel, irait à la Cour des comptes et serait
remplacé par M. Le Moigne, chef d'un des
bureaux de ce service.
Cet émoi provient de ce que M. Le Moi-
gne a introduit dans le Ministère un pro-
cédé d'avancement, contre lequel récla-
ment tous les employés. L'argent dispo-
nible pour les avancements, il l'emploie
à donner exclusivement de l'avancement
aux chefs et aux sous-chefs de bureau
qu'il élève de classe, tandis que tous les 1
employés ordinaires sont obligés de mar-
quer le pas.
On n'est pas content &a Ministère dos
nuances! 1 ~r.
La colonie greccrue de Paris s'.esiir~
nie hier en un banquet de cent couverts à
l'hôtel Continental, pour célébrer le
soixante-huitième anniversaire de l'indé-
pendance nationale.
Le banquet était présidé par M. Erîesis,
premier secrétaire.
On remarquait parmi les convives
MM. Monolopoulos, consul de Grèce
P. Ralli, commissaire à l'Exposition; Vic-
quella, Psicharis, Vlasto, P. Rhodos-
tame, etc., etc.
En raison du grand nombre de visi-
teurs qui se pressent, le dimanche, au pa-
norama de la Jérusalem antique, aux
Champs-Elysées, la direction prévient les
institutions et congrégations que le pa-
norama ne recevra, ce jour-là, les élèves
que de neuf heures à midi.
L'oeuvre remarquable du peintre Olli-
vier Pichat obtient, auprès des grands et
des petits, un succès qu'explique de reste
son exécution au-dessus de tout éloge.
AvantIeSalon:
Auguste Voigt ~M hiver, troupeau de
moutons dans la neige, et Sous bois.
ECHOS DE PROVINCE'
La population de Douvres a été mise
en émoi hier par la nouvelle d'un nou-
veau sinistre en mer.
L'impression était d'autant plus vive
que le prince. Jérôme-Na-poléon se trou-
vait encore mêlé à la catastrophe.
Le fait est, heureusement, beau-
coup moins grave qu'on ne l'avait craint
tout d'abord. Le vapeur -Pyï'Mcgsse-osg-
phine a abordé le brick norwégien Do-
dora à la hauteur duphare flottant des
sables de Goodwin, à environ 16 milles
de Douvres.
Dimanche prochain aura lieu à Versail-
les, un grand banquet donné par un groupe
important d'électeurs revisionnistes de
Seine-et-Oise.
Par suite des récents événements, le
général Boulanger ne présidera pas ce
banquet, qui devient ainsi une protesta-
tion, à laquelle doivent prendre part tous
les hommes résolus à défendre le suffrage
universel atteint dans la personne de ce-
lui qu'il a tant de îois acclamé.
Le théâtre provisoire de Montpellier a
été consumé par un incendie, samedi.
C'est à Iamêmedate,justeil yahuit ans,
jour pour jour, que l'ancien théâtre Muni-
cipal, a été incendié à la suite de
la représentation d'-E~~e~, à laquelle as-
sistait M. Ambroise Thomas.
Triste anniversaire 1
ËCEOS DE L'ÉTRANGER
La Gazette M~OMaJg de Berlin an-
nonce que le legs fait par la duchesse de
Galliera à l'impératrice Frédéric vient
d'être remis à cette dernière.
II se compose de cinq millions et de mi
en espèces et de huit millions en bi-
joux.
On annonce également de Berlin que le
prince Henri de Prusse a demandé au roi
de Danemark d'être le parrain de son
61s.
A travers les livres
C'est Jules Claretie qui présente, cette
fois, dans une remarquable préface, l'An-
~e littéraire (1888), de notre confrère
Paul Ginisty. Rappelons que chaque ma-
nifestation Jittéraire est analysée dans ce
précieux recueil, que publie la bibliothè-
que Charpentier.
MOU~ELLES A LA MAIN
On parle d'un professeur de grammaire,
homme sévère mais juste, qui ne par-
donne jamais à ceux qui l'ont oSensé
Il est dans son rôle, dit X. c'est un
vindicatif présent.
Mlle X. est une actrice jolie à cro-
quer, mais elle a les mains d'un rouge à
faire pa~' un buisson d'écrevisses.
On parlait de cette jeune personne de-
vant un de nos plus spirituels confrères.
Elle est iort bien, dit-il; mais je
lui trouve un déiaut. Elle a les mains
un peu trop timides 1
UN DOMINO
LE PRINCE VICTOR
ET LE
CMML M~ANGEK
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
DÉCENT! AUTOR!SÈ
Bruxelles, 8h. 22 soir.
L'/M~epe~ce &e~g a publé, dans son
numéro paru ce soir, à quatre heures,
l'entrefilet suivant:
Entre vme entre !e gemêf&i et le
prince Victor
Samedi après-midi, M. Boulanger a fait
une visite au prince Victor Bonaparte.
Une nouvelle entrevue entre le Prince et
l'ancien général a eu lieu dimanche matin.
Le rendez-vous a été donné au Trianon,
un restaurant très connu, situe dans le bois
de la Cambre, entre l'allée de droite menant
au lac et la chaussée de Waterloo.
Le prince Victor est arrivé à neuf heures
et demie, accompagné de deux de ses amis
il a attendu M. Boulanger, qui n'est arrivé
qu'à neuf heures trois quarts.
La conférence a duré une demi-heure; elle
s'est tenue dans un cabinet particulier, qui
avait été retenu samedi par un ami.
Le lieu du rendez-vous était bien choisi
en effet, la propriétaire du restaurant est une
bonapartiste très dévouée à la cause du
prince Victor; elle est la fille du propriétaire
du château que le prince Pierre Bonaparte a
occupé jadis dans le Luxembourg.
Pendant toute la conférence, les amis du
prince Victor et le personnel du restaurant
ont veillé aux alentours.
Ce récit est absolument faux.
Nous sommes autorisé à y opposer le
démenti le plus formel.
Le général Boulanger ne s'est pas plus
rencontré samedi qu'aujourd'hui avec le
prince Victor, non plus qu'un autre jour.
Bien plus, à l'heure même où, ce matin,
on 1s f3.1t conférer ayeç te Prince au bois
de la Cambre, il recevait un certain nom-
bre de représentants de journaux belges.
Ajoutons que, depuis son retour de
Mons, le général Boulanger n'a pas mis
2e pied hprs de Fhôtel.
A BRUXELLES
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
(Par~ep~oMe)
Minuit.
Là journée d'aujourd'hui dimanche n'a
certes pas été une journée de repos pour
le général.
Bans la matinée, il a reçu les person-
nes qui étaient arrivées, hier soir, de Pa-
ris, s'est entretenu avec chacune d'elles,
et en a retenu quelques-unes à déjeuner,
avec le comte et la comtesse Dillon, MM.
Robert MittcheII, le baron de Verly et no-
tre directeur M. Arthur Meyer.
Le général Boulanger a serré la main à
M. deLoqueyssie. Il voulait le retenir à dé-
jeuner, mais M. de Loqueyssie s'en ex-
cusa en lui disant
Mon général, je regrette de ne pou-
voir accepter. Mais je dois aller présenter
mes hommages au prince Victor.
Le général lui répondit
Je comprends parfaitement ce de-
voir. Mais alors, c'est moi qui regrette-
rais de ne pouvoir vous retenir à dé-
jeuner.
» Voyez M. Robert MitcheII. II m'a fait
l'honneur d'accepter à déjeuner. Je lui ai
dit que, toutes les fois qu'il viendrait me
voir, il me ferait grand plaisir, mais qu'il
n'était pas possible de venir à Bruxelles
pour voir à la fois le prince Victor et moi,
ce qui aurait desihconvénients, etpourl'un,
et pour l'autre, »
Pendant le déjeuner, on a évité de par-
ler politique; cependant, quelqu'un ayant
demandé au général ce qu'il ferait s'il
était obligé de quitter la Belgique, celui-
ci a répondu
Je n'ai pas encore examiné cette
éventualité, parce que j'ai la plus entière
confiance dans la générosité du peuple
belge et dans l'hospitalité du gouverne-
ment.
Cependant, lui a objecté un convive,
il faut tout prévoir.
En tout cas, quoi que je fasse, a ré-
pliqué le général, je ne traverserai jamais
l'Allemagne.
Quelqu'un a fait alors la remarque que,
si le général Boulanger n'allait pas en
Hollande ou en Angleterre, il lui faudrait
faire 3,400 lieues pour se rendre en Suisse
sans passer par l'Allemagne.
T
"9
Dans l'après-midi, le général s'est en-
tretenu avec M. Laporte, député de la
Nièvre, arrivé à 1 h. 40, ainsi qu'avec MM.
Déroulède et Borie, qui sont venus j)ar
le même train, pour l'entretenir de l'inci-
dent Thiébaud-Rochefort, qui n'aura pas
de suite, comme on le verra plus loin.
M. Déroulède et les autres membres du
comité ont réitéré au général, l'assurance
de leur concours absolu et de leur entier
dévouement. Le général a serré chaleu-
reusement les mains de M. Déroulède et
l'a félicité de nouveau de son acquitte-
ment devant la huitième chambre.
Beaucoup de personnes croient qu'un
prévenu ou accusé qui fait défaut ne
peut se faire défendre.
Le général Boulanger a consulté des ju-
risconsultes, qui lui ont déclaré qu'il pou-
vait se faire défendre devant la haute
cour de justice, sans se présenter en per-
sonne.
Le général Boulanger, néanmoins, ne
se fera pas défendre, parce qu'il ne re-
connaît pas la compétence de la haute
cour de justice.
Il nous est arrivé aujourd'hui, de Paris,
une nouvelle des plus importantes, pro-
venant d'une source des plus autorisées,
et qui indique bien à quel degré d'affole-
ment en est arrivé le gouvernement fran-
çais,
La présence, à Bruxelles, du général
Boulanger l'horripile à tel point, parait-il,
que, si les démarches commencées auprès
du gouvernement belge pour en obtenir
l'expulsion du général Boulanger ne réus-
sissaient pas, le ministère se serait, d'ores
et déjà, assuré le concours de l'Allema-
gne, dont le gouvernement exciperait de
certaines considérations pour obtenir du
gouvernement du roi Léopold II ce que la
France n'aurait pu obtenir.
En agissant ainsi, le gouvernement al-
lemand rendrait à-M. Carnot la politesse
qu'il a faite à M. de Münster en acceptant
de dîner à l'Ambassade allemande, le jour
même où commençait le procès intenté à
la Ligue des Patriotes.
Le général occupe, au premier étage de
l'hôtel Mongolie~ le salon 47 et l'apparte-
ment 45.
Durant toute la journée, les passants
s'arrêtent pour tâcher d'apercevoir der-
rière les fenêtres le général.
Le comte et la comtesse Dillon et les
amis fidèles occupent les appartements
33et33.
On sait que, lorsque MM. Naquet, Lai-
sant et Laguerre eurent sommé, au nom
du comité national, le général Boulanger
de se soustraire à une arrestation immi-
nente, le général prévint M. le comte Dil-
lon de sa résolution de partir pour Bruxel-
lee et le pria de prendre les devants.
Mais un détail qui n'a pas été donné, et
qui a son importance, c'est que M. le
comte Dillon, pressé par l'heure du train,
dut partir seul, tandis que Mme la com-
tesse Dillon prenait le train suivant, le
même train qui emportait le général Bou-
langer.
N'est-ce pas là l'origine et l'explication
bien simple de tous les bruits qui ont été
répandus au sujet de M. et Mme Prunier ?
On a vu plus haut que le directeur du <3
Interviewé fort gracieusement par 'un ré-
dacteur de la ~6/brM!e, M. Arthur Meyer lui
a donné sur le but de son voyage les explica-
tions suivantes que publie la ~e/'or~e et que
je vous télégraphie
Je suis lié depuis quinze ou seize ans
avec M. le comte Dilloa, et Mme la com-
tesse DUlon m'a. toujours reçu, àNeuiUy,
avec la plus extrême bienveillance j'ai
voulu venir leur serrer .~amam dans les
circonstances actueUes,
B. G.
s L attachement que j'ai pour le général
attachement dont j'ai expliqué, à mainte~
reprises, le caractère et la nature dans le
C~OM, m'a engagé également à faire c&
voyage.
Ma politique est bien simple. Je ne-
veux laisser confisquer le général Bou*
langer ni par les républicains ni par le~
bonapartistes, et j'ai tenu à ce qu'il se'
trouve aussi, dans ces moments difnciles~
des royalistes auprès de lui. a
Le ministère betge et te ge mêra~
Bomtamgef
BruxeUes,7h.20soir.
Le bourgmestre de Bruxellef!, consulta
par le ministre de l'intérieur, lui a afnrmê
qu'aucune manifestation contre le général
Boulanger n'était à craindre. Dans la der-
nière séance du conseil des ministres, où.
il a été question du séjour du général Bou-
langer, les ministres ont été unanimes à
décider qu'il n'y avait pas lieu de lui in-
terdire le séjour de la Belgique. Si pour
une raison ou une autre, on était amené
à le prier de s'éloigner de la capitale, on
lui déclarerait qu'il pourrait choisir sa ré-
sidence dans toute autre ville du royaume,.
c.
BrnxeUes, minuit 20.
Ce soir, vers six heures, le secrétaire
général du ministère de l'intérieur s'est
présenté à l'hôtel MengeIIe, devant lequel
il y avait un assez grand rassemblement
de promeneurs et de badauds, qui prou.
taient du beau temps et du dimanche
pour flâner devant les fenêtres du gé-
néral.
Le secrétaire général a demandé à voit
M. le comte Dillon avec lequel il a eu u0t
entretien, au cours duquel le général est
entré dans le salon où ils se trouvaient.
Leur conversation, qui naturellement
a porté sur le séjour du général Boulan-
ger enBeIgique, n'a pas été divulguée, con~
me bien on pense toutefois, nous pou<
vons affirmer que le haut fonctionnaire
belge venait renouveler au général Bou-
langer les bonnes assurances de son gon-"
vernement,et lui exprimer aussi le désif
que sa présence ne soit pas le signal da
manifestations provoquées par l'arrivée
trop compacte de délégations et d'amis en
groupe.
II a ajouté en même temps que le tem-
pérament et les sentiments de la popula-
tion bruxelloise ne faisaient rien prévoit
de semblable.
Telle est la vérité sur cette entrevue
dont on va faire grand bruit ici et à Paris.
L'incident TMêba~d-Rochefort
MM. Déroulède et Borie sont arrivés
Bruxelles avec une mission nettement
définie par l'ordre du jour suivant du co"
mité national
Le comité républicain national et le comité
directeur de la Ligue des Patriotes ont
chargé, l'un M. Borie, député, l'autre M.
Déroulède, de s'entremettre auprès de M,
Henri Rochefort et de M. Georges Thiébaud~
pour essayer de mettre fin à de déplorables-
conflits, et éviter, s'il est encore possible,;
une rencontre. ~f
Ces deux messieurs sont partis ce matic~
pour Bruxelles.
Le rôle des témoins constitués par Ms
Thiébaud se trouve donc suspendu jusqu'à~
nouvel ordre.
A la suite de l'entrevue qu'il a eue ave~
eux, M. Henri Rochefort a remis la lettre~'
suivante à MM. Déroulède et Ranc, ses
collègues au comité national
Messieurs Borie et Déroulëde, membres d~
comité républicain national.
Mes très chers collègues,
Dans un but de conciliation dont je voua
remercie, vous êtes venu me demander car.
qu'il y a d'exact dans les paroles que me&
prête un journal belge, relativement à l'atti-
tude prise par M. Thiébaud ces dernier~
jours.
Après avoir lu la lettre de M. Thiébaud~'
où il accusait des agents réactionnaires d'a-
voir poussé le général Boulanger à quitter la"
France, j'ai été on ne peut plus surpris da
voir dans un journal que M. Thiébaud, intor:.
rogé, avait déclaré que ceux qu'il avait voulue
désigner étaient MM. Dillon et Henri Rocher
fort.
L'offense est donc, en réalité, partie de luî~
et interrogé à mon tour, j'ai dit, non que M.
Thiébaud était de la police, ce Q'Me je M's~
jamais pe?Mc, mais ceci Me traiter d'agent'
réactionnaire, moi qui ai fait dix ans de pri-
son et d'exil pour la république, c'est un pea;
fort. Franchement, M. Thiébaud serait de 1~'
police qu'il n'agirait pas autrement.
Je n'ai. rien à ajouter à cette déclaration~.
et je vous prie, mes très chers collègues, d'à.
gréer mes meilleurs poignées de main..
Henri RoaHEFORT. ,>
7 avril 1889.
MM. Borie et Déroulède ont déclara
l'incident clos.
Un dernier détail M. Rochefort n'a pas
paru aujourd'hui à l'hôtel Mengelle.
E.Bois-GLAVT.! :1
Btoe-Notes ParisMN
LES FEMMES AU PARLEMENT
L'ordonnance royale du 3 novembre 18 5~
qui constitua la Chambre des pairs en haute
cour de justice pour juger te maréchal Ney,
établit que les séances seraient pubiiques.'
Néanmoins la Chambre des pairs se crut auto-
risée, par mesure de police intérieure, à exclura
les femmes des tribunes.
Le Sénat va-t-il suivre cet exempte ?
Onpouvaitcraindreen 8 5 terenouvettement
des scènes des ~'co~eMM.! à la Convention.
Aujourd'hui les Chambres ne laissent plus eiK
trer le public, dans le sens strict du mot. Tou*
tes les places sont distribuées par ie président,
les secrétaires, et les membres de la Chambre~
à leurs amis, et Dieu sait les obsessions dont
ils sont l'objet les jours de grande séance.
Par ce moyen peu-démocratique et peu con-
forme aux traditions de la grande Révolution~
on est arrivé à n'avoir qu'un public de choix,
un public doux, respectueux, bien élevé, pouE
une bonne part, timide pour l'autre, et tou<.
jours sous le coup d'une expulsion et d'un;
reproche de la part du député ou du sénatem
qui a donné le bittet.
On entend bien de temps a autre'a la Cham.
bre, un coup de revolver ou quoique injura
partant des tribunes, mais ces faits'sont trop
rares pour qu'on, s'y attarde.
ity a des fous partout, et il n'y en a pas que
dans les tribunes.
Les femmes que l'on aperçoit dans les tn-
bunes, aussi bien au patais Bourbon qu'au
Luxembourg, ne sont pas toutes des femmes
du monde. Mais les femmes du peuple sont
rares. Elles ont autre chose à faire, et puis
~esom ceu~ P€U accep~ cette id~e que
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