Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-05-27
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 27 mai 1886 27 mai 1886
Description : 1886/05/27 (Numéro 1369). 1886/05/27 (Numéro 1369).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k525766c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/02/2008
.LE GÂ.ULO]â: JEtH): 27 MM 18M
aaeatnoRt~, livrM on btodtm'e~&ya&t tc&it
i~RévoïKiMn-
Gâteries de l'Histoire.ou peup~ ûanca~s
avec le concours de toutes les soci&tés natio-
Mtlesd'histotro, geograpM&,et&bm- la iM'-
mation de~ France par provmce, le déve-
loppement de la. nationalité fmncai (iMant à la. Résolution; comparaison i78& et
1689.
Galerie de l'Histoire du genre hamauï:
tes périodes préhistoriques. Dévelop-
pement des races humaines.
Mouvement de I& civilisation générale jus-
OTi'a la Révolution française.
Salle de conférences, fêtes, spectacles:
salle de 3,000 personnes dMts laquelle seront
faits des cours d'histoire de la Révolution
fran?aise~ d'histoire de France,'d'histoiro de
l'humanité.
Représentations et concerts consacres aux
auteurs et musiciens de l&ûndu dix-huitième
siècle..
Jardin des Tuileries: La nouvelle l'edera-
tion natiot~ttle. On relèverait, sur la place de
ta Concorde, l'autel de la Patrie..
tES ASSEMBLÉES CATHOLIQUES
La deuxième séanc& générala du congrès
M.tholique a été tout aussi intéressante quB
ta première. Dans l'assistance, nous avons
remarque MM. le général de Montarley, co-
lonel baron d'Andrée, comte da Charan.cey,
comte de Mérode, Paul Besson, commandant
de Lagrange, Mgr Sauvé, Rambaud; Cham-
peaux, comte de Nicolay, Bresson, comte de
Lauvorscin.etc.
Mgr d'HuIst, recteur de l'Institut cathoh-
qne de Paris, présidait. La s&ancc a été con-
Bacroe uniquement a la lecture de rapports
dont les plus remarquables ont été ceux de
M. le vice-amiral Gicquel des Touches, sur
fles œuvres militaires; de M. Champea~, sur
~la merveilleuse organisation des facultés ca-
tholiques de Lille et de Mgr d'HuIst sur l'en-
seignement supérieur libre.
M. Chesnelong a ensuite émia le vœu sui-
vant, qui a été voté par acclamations:
< L'assemblée des catholiques, considérant
qu'il est nécessaire de sauvegarder par la
fondation d'écoles libres les croyances et les
pratiques religieuses abandonnées ou com-
jbattuea dans les écoles ofucioUos;
Emet le vœu que les catholiques travail-
lent activement a développer les écoles chré-
tiennes libres d'enseignement primaire supé-
rieur, d'enseignement professionnel et d'en-
seignement spécial et a. créer des écoles ana-
logues dans toutes les viHos où eues seront
reconnues nécessaires.
WtLL-FUHËT
V!EÊLÉE~TE, V!E PRAT~E
*La rivière sur le bord do laquelle ils
étaient coule en bouillonnant sur un lit
de rochers le bruit de ses eaux eSraya
Virginie, elle n'osa y mettre les pieds pour
passera gué; Paul prit alors Virginie sur
son dos et passa ainsi chargé les roches
glissantes de la rivière N'aie pas peur,
disait-il, je me sens 'bien fort avec toi
Ce passage dn livre de Bernardin de Saint-
Pierre est admirablementinterprétéparlo plus
beau groupe et le meilleur.certainement que
nous ~yons Vu jusqu'ici dans l'atelier de M.
Prosper d'Epinay. L'innocence, la naïveié,
l'expression do candeur heureuse'de ces deu~
.enfants est là plus belle œuvre du maître:
Toute l'élégance de son style se retrouve
dans les détails.exquis de la physionomie de
Wirginie, dans les proportions délicates dece
eorps d'enfaSt. M. d'Epinay a au exprimer
avec un grand art la naïve confiance de ces
deux êtres t Mon frère, le jour baisse tu
as encore des forces, et les miennes me
manquent. Retourne seul à notre case pour
tranquilliser nos mères. »
Tout ce que le livre nous a donne de pal-
pitations ~u cœur dans notre jeunesse, le
groupe de M. d'Epinay nous fo donne au-
jourd'hui.
Le monde êtëgant, intelligent, les vrais
amateurs d'ouvrés d'art se retrouvent eh ce
moment a l'uteHcrde M. d'Epinay. C'est
donc un < sport '.très élégant (TaUër visiter
ce délicieux et très artistique atelier.
POMPADOUt
GRAND-HOTEL
Soixante-douzième dîner-concert,'Jeudi 27
mai 1886, sous la direction de M. Eusebe
Lucas, ex-chef PREMIÈRE PARTIS
1. Le Dieu et la Bayaderê, ôuv. (Auber);
3. Grande fantaisie sur le Pré aux Ctercs
(Herold).
Les soli par MM.Ba.ilIy, violoniste; Roux,
autiste; Carrara, clarinettiste; Bernard, cor-
neiiste.
DEUXIEME PARTIE
1. Marche du Prophète (Meyerbeer).
3. Chanson d'autrefois (G. de Valbrey).
S. Valse de Peau-d'Ane (Hubans).
MUStOUES MtUTAtRES
aujourd'hui jeudi, de qu&tre .& cinq heures
Aux Tuileries 16s régiment de dragons.
A Passy :'36' t'ornent de ligne.
.Place des Vosges: 130~ régiment de ligne.
Buttes-Chaumont: lt7
M~SLLETON DU GAULOZS
~pu 37 MAI 1886
'LES
p!~î~~n~w~~
ilMIM~ >
rmo~oenjE
Bientôt lesteintes rosés de l'Orient
vinrent éclairer les vitres. Puis le soleil
s& leva radieux, illuminant un ciel pur.
L'air était frais, le temps parfaitement
calme. Les nuages de la nuit avaient été
emportés loin, bien loin, par une brise
salutaire.
Nanette sortit, portant le bébé' dans
ses bras encore robustes.
Marie Bonnet, la future providence de
3~ petite abandonnée, habitait une pauvre
chaumière à deux kilomètres de la mai-
son du docteur Bugioz, sur la route d'tta-
.tie. C'était une grosse et forte paysanne, `
mère de deux superbes jumeaux et ayant
déjà un enfant en nourrice.
Son lait devait être de bonne qualité, à
en juger par la mine des deux jumeaux
qui, malgré l'heure matinale, se roulaient
.sur le devant de la porte en compagnie
d'une douzaine d'oies et de deux porcs
d'un rose appétissant.
Marie Bonnet était assise à l'intérieur
de sa chaumière, contre les portes entr'-
-cuvjertes, et son époux, le sieur Claude
'Bonnet, maçon de son, état, s'occupait
près d'elle à ranger une foule d'outils
dans une énorme trousse de cuir noircie
par l'usage.
A l'aspect de la vieille Nanette portant
Rtproduotton et tradMNo~ interdites.
EXPOSmON CAN!NE
(Cours-ta-Reine)
Le 27 tnai, concerts de trompes sous la di-
rectioB. de M. Henri de la Porte.
La marcne de Vénerie
LaBrinon
Rallye-Persae
La Lbstrange
Faftfarei; de chasse
LaChantiMy
RaUye-C~tiifé
La Wagram
LaChabrillant.
COMSE!L MUMtC!PAL
tSeaMce d!M 26 M:aM*.t
Le président annonce que la. Chambre a
pris en considération la proposition de loi de
M. Sigiamond Lacroix relative & l'organisa-
tion mNnicipale de Paris.
Est ccnyoyee & la eommts.Mon ttne proposi-
tion de loi de M. MonteH tendartt a l'érec-
tion d'un monument de la Révolution de
1789, sur l'emplacement des Tuileries.
M. Chiabert signale una affiche demandant
comme ËgurantSy à TEden-Thé&tre, des en-
fants de treize a quatorze ans. Il demanda à
ce sujet une protection plus efficace.
Une question est adros&ec au préfet de po-
lice par MM. Patenne et Longuet, relative-
ment à l'attitude de la police au Père-Ltt-
chuise, le 23 mai. M. Longuet présente un
ordre du jour exprimant le regret que la
gouvernement et l'Administration ne suivent
pas les pays voisins dans la voie de la li-
berté dans la rue. 11 ajoute que le drapeau
rouge n'est pas un emblème séditieux.
Ala~aite d'une réponse du préfet de po-
lice, l'ordre du jour pur et simple est pro-
noncé.
A propos d'une question de M..<~ùiehard,
le Conseil s'occupe d~ l'emplacement de la
revue des bataillons scolaires qui doit avoir
lieulol4jnillot.
La place de l'Hôtel ds-Ville est adoptée.
Séance demain.
PtERREDUMAS
eUESTSO~'B'AME~T
Tout sert de prétexte à déterminer tes
alternati.yes du tnonvementde va-et-vient
auquel nos rentes sont condamnées, en
raison mcme des hauts cours .inscrits & u
la cote. C'est ainsi qu'aujourd'hui le
-41/2 0/0 perd 10 centhn&s, ie 3 0/0 per-
pétuel et l'Emprunt 3 centimes, l'Amor-
tissable 7 sont-cc la, vraiment, des fluc-
tuations qu'il vaille la peine de noter ? `.~
Je présume qu'aucun de nos lecteurs
n'a éprouvé de surprise en apprenant que
la,Chambre a ajourné la discussion du
rapport de M. Rousseau au sujet du canal
de. Panama. Depuis que ce document a
été publié, un fait nouveau s'est produit,
.fait dont on a, suivant moi, beaucoup exa-
geré la signi&cation, mais, enfin, dont il
-est impossible de ne pas tenir compte. Il
:s'agit, uon du rapport de M. Rousseau,
mai~de ce qui a été dit de ce rapport.
Une commissiou a été nommée. E!le va
se mettre au travail, si ce n'est déjà fait.
Dans bien peu de temps, nous aurons ses
conclusions, puisque tous les éléments
;cbntrad.ictoires sont réunis. La discus*.
sion est donc prochaine elle pourra être
complète, décisive le parti que la Cham-
bre a pris était, à tous égards, le meil-
leur il était tout indiqué par les cir-
constances.
L'apaisement de la question orientale
n'a pas produit sur les titres internatio-
naux l'enet qu'on pensait pouvoir en at-
tendre. On sait que la politique aboutit
souvent à ces contrastes sur le marché de
;argent. Les effets en; sont escomptés.
C'est ainsi que nous pouvons constater
une réaction de 10 centimes sur le Hon-
grois et- sur le Russe, et de 20 centimes
sur le Turc, tandis qu'on aurait cru pou-
voir s'attendre à une continuation de la
hausse sur ces fonds.
Il y a lieu de penser que la spéculation
considère aujourd'hui les bonnes nou-
,yeMes comme déiinitives elle défait par
suite les opérations engagées dansce~te
prévision, estimant qu'il n'y a plus d'au-
tres conséquences à en attendre en ce qui
touche le marché.
LOU)S PRUDENT
P80.VMM ET'ËTRA~ER
HOMMAGES A L'ARMËE
CANNES. Le 7" bahuliondo chasseurs
& .pied so rendant dans les Alpes, où il va
manœuvrer, est arrivé hier dans notre ville,
où l'attendait une chaleureuse réception.
Toute la population y a pris part, -son
maire en. tête, M. Gaxagnau'e, accompagne
do MM. Aubin, et Orengo, .président et mem-
.siM'edueercle.
Le tGmma.ti'Ia~t SMteUi, tK!8- touche de
cette manifestation, y a répondu par une
ce bébé dans ses bras, tout le clan des
Bonnet fut saisi d'un etonnement inex-
primable.
Claude laissa tomber sa trousse, au ris-
que de s'écraser un pied. Marie levabrus-
quement la tête e1. ouvrit la bouche toute
grande; son nourrisson, fruit des amours
d'une frêle bourgeoise de Barcelonnette,
abandonna le riche festin qu'il faisait et
êcarquilla les' yeux les deux jumeaux
interrompirent leurs ébats naïfs, mais
malpropres les oies et les deux petits
porcs eux-mêmes restèrent immobiles et
comme provisoirement pétriSés.
Bonjour, tout le monde. et la com-
pagnie, dit Nanette, pénétrant sans fa-
çon dans l'intérieur des Bonnet.
Claude revint le premier dé la Stupeur
et nt entendre une sorte de sifflement
long et harmonieux, suivi d'un éclat de
rire aussi harmonieux et aussi long.
Après quoi., il se donna de grandes ta-
pes sur la cuisse, ce qui, chez les maçons
en général, et chez les maçons dé Barce-
lonnette en particulier, est le signe d'une
gaieté très franchç et très accentuée, 1.
II faut dire que Claude Bonnet était, au
naturel, le' plus joyeux des maçons. C&
n'est pas qu'il n'en eût vu de dures dans
le cours de son existence. Il avait débuté
dans la vie'par l'état de ramoneur, un
état poétisé par l'opéra de Dalayrac, mais
qui en réalité, ne laisse pas que d'être as-
sez pénible.
Claude Bonnet avait été tellement battu
quand il était tout petit qu'il devait ne-
cessatrement mounr à la neùr de l'âge,
ou devenir à tout jamais insensible aux
calamités humaines. C'est ce dernier parti
qu'il avait pris. Aucun sage de !a Grèce
n'était plus sage que lui. H riait de tout
etsurtoutdesonrire.
Âht bien, s'écria-t-il, elle est bonne
celle-là: voici la mère Nanette qui se mêle
d'avoir des enfants et de les mettre en
nourrice.
Marie Bonnet tut tellement enthou-
siasmée de cette fine plaisanterie qu'elle
pensa laisser choir son nourrisson.
–Allons, taisez-vous, mauvais sujet,
dit Nanette. C'est de la part de M. le doc-
teur que je vous apporte ça voulez-vous
allocution pleine de cœur et.4e patriotisme.
La bat~Uon est pM-H ce matin, & six hea-
res,pourAntibes.
TENTATÏVB (miMNEÏ.LE
DOUAT. Un incendie d'une certaine im-
portance s'est déclaré, cotte après-midi, à la
Succursale de la Banque de France.
On croit que la malveillance no serait pas
étrangère & ce sinistre.
'LA VEUVE DZ LOUIS MEL
NEW-YORK.–La veuve de Louis Riel
vient do mourir.
ADNCAZKVIUK
DECAZEVILLE. Cette nuit~ le jardin
du nommé Issiot, habitant sur la route de
Saint-Michel, a été complètement dévasté.
Les auteurs de ce méfait n'ont rien emporté,
mais ont tout arraché.
Issiot avait repris le travail depuis quel-
ques jours.
CLIENTS POUR M. PASTEUR
DECÂZEVILLE.–Aujourd'hui, trots jeu-
nes gens des meilleures familles de Saint-
Geniez, mordus par le même chien enrage,
ont pa'sé a Viviez, se rendant à Paris au
laboratoire de M. Pasteur.
Ce sont MM. Bousquet, Sis d'un ancien
constul!)r général; Musson &t Camboulas,
tous les trois Agés d'une vingtaine d'années.
CALAMITES PUBLIQUES EN ITALIE
ROME–– Le torrent de lave vomi par
l'Etma avance avec une vitesse de soixante-
dix mètres a l'heure il a dépassé Monteno-
ciUaetadéj~atteint un couvent do Nico-
losi.
Beaucoup d'autres vignobles sont enva-
his..
L'émigration augmente.
Dans les dernières vingt-quatre heures il
y a eu a Venise 22 cas et 13 décès.
LES RÉVOLUTIONNAIRES EN ITALIE
TURIN. La police a découvert dans
C3tto ville une imprimerie secrète et un grand
nombre de grenades faites pour être lancées
a la main. On a expulsé ces derniers jours de
la ville quatre-vingts étrangers, dont deux
Russes, et on a arrêté cent vingt person-
nes.'
TERRIBL~ EXPLOSION
MADRID. La fabrique de nitroglycérine
d'Alduya, province de Valence, a été complè-
tement détruite par suite de l'explosion de
480 kHbs. de glycérine. Il ne reste que des
décombres.
Treize personnes ont été tuées; les cada-
vres, complètement haché: ont été retrou-
vés à plusieurs centaines do métrés.
U n'y a pas eu de blessé.
Le gérant, qui était un Français, est
parmi les morts. Trente-cinq personnes se
u'ouvuient dans l'usine au moment de la ca-
tastrophe..
LES GRÈVES JDANS L'ISÈRE
GRENOBLE. Une nouvelle grève s'est
déclarée hier dans la galerie des mines
de Peychagnard, entre la Motto-d'AveiMans
et La Mure, appartenant à la Compagnie
Chapor.
Les grévistes, au nombre de cent, exi-
gent le renvoi immédiat de mineurs piémon-
tais, qui sont environ une soixantaine.
Beaucoup .de Piémojitais quittent volontai-
remohtiepays.
Les brigades de -gendarmerie sont dou-
blées.
L'effervescence continue, quoique le travail
ait repris dans une partie des mines.
Lo directeur, M. Chaper, a adressé aux
journaux une lettre dans laquelle il dé-
clare avoir le droit d'employer qui bon lui I
semble.
M. Chaper refuse de prendre un engage-
ment et do renvoyer tous les Piémontais
mais il congédiera ceux qui ont donné l~eu a
dbs plaintes..
DEUX PRECOCES ASSASSINS
LILLE. –La jeune Maria Ledout, âgé de
.quinze ans, a été tuée, d(~ qumxe cou M do
coutuau, dans un sentier, par ses doax cou-
sins, Henri et Ciûmont MuchFmbi.ced, âgés
de dix-sept ans, qui s'étalent unis dans une
haine commune, leurs avances ayant été ro-
poussées par leur cousine. Ces deux miséra-
bles ont fait des aveux complots, après leur
arrestation.
PAULBARTEt.
Menus fantaisie ontousgenresdepuis 1 f. 801a
douzaine. Papeterie Géon'roy, 2, r. del'Echello.
Claire et limpide comme l'eau de roche, la
fameuse FaM c! justifie sa grande renommée. D'unsinnocutié
parfaite, cHo recolore naturellement les che-
veux et la barbe. Vingt ans de succès sans
précèdent attestent l'excellence do cette pré-
paration sans rivale. Nous recommandons la
C'r~Me et PoMdt'e des Fées, ainsi que tous
les produits de cette élégante parfumerie,
situee, 43, rue Richcr, a Paris. Envoi de la
notice franco, QaconCfr. ~~i
La vicomtesse de Jnnzë vient de faire pa-
raître, chez Ollendorû', sous.co titra:McKCte)'~ d'CM un livre dont lu'imut intérêt tratichc avec les
futilit.os à la mode depuis quoique temps.
(VotraM~CMMOMces.,)
vous en charger? Vous serez bien payés.
Je m'en rapporte à vous, répondit la
nourrice. D'ailleurs, mes deux mioches
sont sevrés; le petit peut bien faire place,
à table, au nouveau venu et tout s'arran-
gera.
Amen cria Claude.
Merci de votre bonne volonté, reprit
Nanette; mais il faut vous dire que l'en-
fant n'est pas bien forte.
Voyons donc, voyons donc, dit Ma-
rie se levant et regardant le bébé en vraie
connaisseuse.
Miséricorde t dit-elle tout à coup.
Mais elle n'en a pas pour vingt-quatre
heures, cette pauvre mignonne. d'ou
vient-elle?. où M. le docteur l'a-t-il
prise9.
prise?.
Faut-il vous dire la vérité ?-
–Toujours.
–Eh bien) c'est une petite nièce à
moi.
Une petite niëce à vous?
Oui, mon enfant, une petite niëce à
moi, qui me vient de Suisse.
Vous avez donc des parents en
Suisse? q
–Des masses; je ne les connais pas
tous et je n'en sais pas le nombre. Pour
cette petite, ses père et mère sont si pau-
vres, si pauvres qu'ils ne savaient com-
ment l'élever. Alors ils me l'ont appor-
tée, du moins sa mère me l'a apportée..
Elle est venue à pied, la pauvre fem-
me).
A pied, de Suisse? exclama Claude.
Oui, :jt pied, de Suisse.
C'est fort, cela, reprit Claude moi,
je suis bien allé de Barcelonnette à Paris
à pied, mais il y a vingt ans de cela.
C'était dans les temps. avant la chose
du progrès des locomotions.
Mais puisque je vous dis que "c'est
des gens pauvres, pauvres 1
La bonne Nanette mentait avec un
imperturbable aplomb. C'était par ordre
de son maître, et sa conscience n'était
pas un instant troublée.
Nul théologien n'eut pu lui persuader
qu'elle chargeait son âme d'un péché, au
moins véniel.
Allons! t âtt philosophiquement
OUtMA ROCHER amtM b Di~te
On n'a encore rien trouvé de meilleur, pour
ealevot: les t
COt,LAS, & b B~mde Veft<<, qui ne.
laisse aucune odeur a.prea son emploi. ite;
izisse àueuno odeur apr~s,sou emplat..
T\~r=*I.ACHAPEI.LE,ma!tr'' sage-fem*
reçoit t'lesJQmrs,da3&5h., r. da Mont-
Th&bor, 27, Ica darnes malades, stériles ou
enceintes qat désirent la consolter.
La Soirée Parisienne
LA ~oo" DE Z~ <: y~7V~
MM. Ritt et Gailhard ont résolu de fêter
daas le plus grand appareil la cinq-cen-
tième représentation de la ./M: et l'anni-
versaire de la naissance de Fromental Ha-
lévy. En réalité, les directeurs de l'Opéra
avancent d'un jour; car, si je ne me trompe,
Halévy naquit le sy mai 17~. Mais c'estla
faute du grand compositeur, lequel n'avait
pas prévu que l'Opéra ne jouerait pas le
jeudi..
Qjuant a la cinq-centième de la .T~/p~,
elle n'avance ni ne retarde; elle ar-
rive après la quatre-cent quatre-vingt-
dix-neuvième, ce qui est juste. Mais
on devient rêveur eh pensant que la. pre-
mière de ce chef-d'œuvre a eu lieu en
iS~.Il a donc fallu à la~~eun peu plus
de cinquante et un ans, pour atteindre sa
cinq-centième représentation t Les C7o-
cA~ Cc/p<7/<' en ont mille et elles
ne datent pas de si loin! 1
Donc, on a joué la ./M/oune interprétation que j'oserai qualifier
de remarquable, puisqu'elle réunissait les
noms aimés de M. Duc etdeMmesRose
Caron et Lureau-Escalaïs. Le dessus du
panier~ tout simplement. On ne pouvait
faire moins pour un compositeur qui a un
neveu à l'Académie française.
Mais les gens qui s'occupent encore
des choses de ce monde savent qu'il n'y a
pas de bon anniversaire sans un petit à-
propos. L'à-propos est gënera!ement laï-
'qtté, mais il est toujours obligatoire. A
~Odéo.n et au Théâtre-Français, on s'eu,
sert pour ouvrir la carrière théâtrale aux
jeunes gens ou à M. Renan. On y eut éga-
lement recours, à l'Opéra, pour fêter le
centenaire d'Auber. M. Philippe Gille
avait composé des vers que M. LéoDelibes
avait adaptés sur la musique des op~ias
du maître. Le procédé avait plu, on y est
revenu, on a bien lait.
Nous avons donc eu une Cantate en
l'honneur d'Halévy. Cette fois, M. Jules
Cohen, l'habile chef dés chœurs de l'O-
péra, était tout indiqué pour l'adaptation
musicale. Mais où trouver un poète ? Les
poètes deviennent rares! Il existe beau-
coup de gens qui font des vers, mais il ne
faudrait pas confondre.
Or,MMJRittetGailhardse sont sou-'
dain aperçus que le poète demandé était
là, sons leur main. Pendant les répétitions
du Ccier la facilité de travail, l'abondance d'i-
dées et l'élégance de forme de M.Edouard
'Biau, l'un des auteurs de l'opéra à succès.
Ils s'adressèrent donc tout simplement à
M. Edouard Blau, en le priant d'exprimer
dans la langue des dieux son opinion sur
Fromcnta!. Halévy.. 1 -<
Un poète ne refuse jamais de faire des
ver~cequi n'a, d''aiileurs,rten d'incom-
préhensible. Or, Edouard Biau est un
poète da ~s la véritable acception du mot.
Pour lui, la prose est une chose malséante
et dont r ne se sert qu'avec douleur, uni-
quement pour ne pas. se faire remarquer.
La richesse de la rime est sa seule ambi-
tion. U a toutes les douceurs, toutes les
indulgences et toutes les distractions du
poète. Il en a aussi tout le charme, car il
est impossible de le voir sans devenir son
ami et, quand on est son ami, on n'a au-
cune envie de le débiner, ce qui est rare.
Pour lui, un beau vers, passât~il inaperçu,
.est de beaucoup supérieur a une comédie
en prose qui ferait chaque soir le maxi-
mum. Enfin, je l'ai vu malade pendant
quinze jours pour avoir laissé échapper ce
vëis
DtMe'iMMe an bois son arc détendu.
La chaleur de l'improvisation lui avait
fait attribuer deux pieds a jrc et commet-
tre un vers de onze pieds! Biau a bien
souffert, mais il y a longtemps de cela, et
maintenant il va beaucoup, mieux, je vous
remercie.
D'ailleurs, il a pu facilement se con&o-
ler hier soir) en voyant quels interprètes
Ctaude,il faut bien le croire, puisque
vousIediteSt
Il chargea sa trousse sursohëpaule.em-
brassa sa femme et ses deux jumeaux, et
se dirigea vers la ville en chantant une
chanson qu~il avait apprise à Paris, mais
àlaquelleil adaptait un air tout person-
nel et dont il assaisonnait invariable-
ment toutes les paroles gaies et tristes,
amoureuses ou folâtres. Cependant Marie
était restée en contemplation mélancoli-
que devant le pauvre bébé qu'elle avait
placé provisoirement sur son lit.
Nanette, dit-elle brusquement.
Eh bien, quoi, Marie ? 't
Avez-vous remarqué l'espèce d'é-
toile quelle a sur le front, votre nièce? '1
Oui, j'ai cru remarquer cela.
–C'est bien drôle, hein? '1
–Vous trouvez) i
–Oui, ça n'est pas natureh
Pourquoi donc ça ? C'est une en-
vie.
Uneenvied'étoile?. Commentsamëre
a-urait-eUe eu envie d'une étoile, à cette
:petite? 9
L'argument~tait fort. Nanette ne trouva
rien à répondre. Les deux femmes demeu-
rèrent donc d'accord que l'étoile de la
petite n'était pas du tout naturelle.
Savez-vous, mère NaDette, 6t Marie
Bonnet d'une voix discrète, presque mys-
térieuse, les enfants qui naissent avec des
signes comme ça ne sont pas des. enfants
ordinaires. Ils sont très heureux. ou ils
Ënissentmal: votre nièce deviendrait un
jour princesse que ça n'aurait rien d'éton-
nant.
On a vu des choses plus étonnantes,
répondit Nanette, pour dire quelque
chose.
–Mais, reprit la nourrice, elle aurait
tout plein de malheur, que ça ne m'éton-
nerait pas non-plus.
–Ça pourrait encore bien arriver,
riposta Nanette en hochant la tête d'un
air profond. r
–Oui, oui. ça pourrait encore bien
arriver. mais, l'important de la chose,
c'est que la petite vive.
Et voua pensez qu'elle ne vivra
pas ? j
la direction de l'Opéra avait donnés a sa
Cantate. Oe belles, strophes, que je re-
grette de ne pouvoir reprodutre, mais
que tout le monde voudra coanaîtfe, ont
été dites par MM. Duprez et Lassalle. Ce
dernier remplaçait Mme Rosé Caron,
moins sûre de sa d'éclamation que de son
chant. Mais ne trouvez-vous pas ingé-
nieuse l'idée d'avoir fait chanter la gloire
d'Halévy par l'admirable créateur d'Eléa-
zar ?
Et quels choristes MM. Sellier, Duc,
Jean de Reszké, Bertin, Ibos, Muratet,
Téqui, Caron, Bérardi, Martapoura, Lam-
bert, Gresse, Edouard de Reszké, P!an-
çon Mmes Dutrane, Caron, Escalaïs, Ri-
chard, d'ErviIly, Bosman, Ploux, Morel,
Figuet, Vidal! Il estimpossible 4e décrire
l'eitet produit par un pareil ensemble,
Mais il était facile de l'apprécier; les bra-
vos du public en sont la preuve.
Lorsque viendra la cinq-centième re-
presentatian du C~ nous espérons bien
que Ludovic H~lévy composera une can-
tate en l'honneurd'Ëdouard Blau.
Il ne faudra pas moins pour payer la
dette de famille qu'il vient de contracter.
FfUMÔUSSE
VÈTËSÏEKTa 1~ CONBÏCNMN a a
yepnis 1'. GO,MMU, SION,
8 FR. d~puis ,Ct\Jt.V
~nS~
~~U< "J~oM
Envol &'anco du Catatogae Stastré (Saison d'Été)
w
60URm~ÂNM§,TmEURS
cuenMpMhMM~O/tS.R.RoHaemont.PARIS
l.A[)deTASt~:SANSMVAU:-0'4.)ttt)"9t,B
l;AUdeTrlaL£SAri6atVALE~-Ot4aDt5~-31,8rdoettallem.
° ~tett tt'<*ft
S g an pnt.VX.BS STW'T!S'ë' ~TH 3 ?"
S C.B~ ~T~~ S ~9
'< PoMf p«~m', dépurer fo Sa<'&
~a~o~~ /:ti)Ot'aK<'
a a u~
~'7?T?'7!7ïaS
~Ë~~im~a
~MM~K~Hetts, ePuniie i~tr cbM'~& de m~smea.
Pt-caer~o dea maladPrécieux pour ïca soic~ ict4~~a du corpa.
Jfjç~M' rft)t;< fi< t'mnt TOUrKS )'HAHMACfR< _J
J
M~d Expos. nftttnOC OE'OPRMr 3° Acn~as j
univtsM PU U un h rERSanE a.su=c<,s
ünl6. ta?8 fol de Sacc~65 ]
dseoticide Poudroya.nt ['car )ts !*Mis. Pmtfst!, Ctttr~
tpëe/ah p'/a ConMff.)
Autref'm roc CoqoiU'cro. mai')tet)ant 35, rue Montm~r~re, Paria.
HERBOMSTERU: MODELE. (EsnaM CM 2 ~dr<;Mc<)
Coï'c, Ofr. 50, t îf., a Cr. Enwot ti ~S~B&<. ~~3T'"yy A E~" Aetdute Fef*
~~i.~A-
~N iaS6AKEN)! CtH~MiSK. BASTRALGIE « tenMt
t~ HB~ 'a*h
'
Sourner des Spectacles
Aujourd'hui jeudi
Au Trocadéro, n. deux heures, concert d'or-
gué donné par M. GuUmant, avec la con-
cours do l'orchestre Colonne.
Au Nouveau-Cirque, & deux haurës, une
des deux dernières matinées" du jeudi, nvpjtt
la clôture annuelle. Exercices équestres et
~nautiques.
Voici la liste des matinées qui. acrônt don-
~noes dans l'après-midi de dimanche 30 mai
Opera-Cohtiqne. (Dernieroma.tiMe do t& sai-
son), CCarrou)).
Gymnase. Lo ~?o)t7tCM)' co~t~Mya~ et tcsDctt.s
T'etft'M.
Porte-Saint-Martin. .7*a~te/
Ouny. Les C~MM'M de /<;t'.
Nouveau-Cirque. Exercices équestres.
Cirquo d'Eté. Représentation équestre.
Ch'quoForuMdo.–Hepresontationaquostre.
Hippodrome. RaprosentationL équestre.
Robert-Houdin. Séance d~ prestidigi tation.
Spectacle de dimanche soir & l'Opora-Co-
mique jRtc/isrd CtBMr-de-~tOK (Mlle Pa-
toret, MM.' Taiazac et. Bouvet), et la .D&~<ïKc/!e (M. Herbert, Mmes Rosé Delaunay
et Chevalier).
Ce sotr jeudi
Au the&tre du Ch&teau-d'Eau, inaugura-
tion des concerts sous la direction de M. Hu-
bans.
On commencera à huit heures.
L'Opéra célébrait hier, pour la première
fois, 1 amuversaire de la naissance d'Halëvy
avec la 500" représentation do la JM~e. Rien
:i diro de l'interprétation de cet ouvrage, qui
t). été,' comme toujours, excellente dans son
ensemble. Entre le deuxième et le troisième
–Je ferai mon possible. mais c'est
bien maigre, bien maigre, bien maigre.
et puis ce voyage à pied depuis la
Suisse. A propos, qu'est-elle devenue,
votre parente? 2
Elle est partie.
Tout de suite ?
Tout de suite.
Sans se reposer ?
Comme vous ~dites.
Hum t c'est bien extraordinaire,
tout cela.
–Oht oui texclama Nanette d'un air
profondément convaincu; c'est bien ex-
traordinaire.
–En6n, je vais essayer de faire de
mon mieux.
C'est cela.. Marie, faites de vo~re
mieux. On ne peut vraiment pas vous
en demander davantage.
Sur cette philosophique parole, Nanette
se rétira. Elle regagaa lentement la ville,
courbant sa vieille tête sous le soleil trop
chaud, foulant la blanche et une pous-
sière de la route encore trempée de pluie.
Des charretiers la croisaient, frappés
de son.air .pensii. Un cabriolet bourgeois
lancé à toute vitesse manqua de l'écraser.
Puis des enfants passèrent, allant à l'é-
cole, ils riaient entre eux et lui crièrent
–Bonjqur.Nanette
Elle ne les entendit pas, elle qui sou-
riait toujours aux espiègleries des mio-
ches.
A quoi pensait-elle? Q
A la mystérieuse et stupéSante visite
de la nuit? Non. cet incident-là restait
dans le vague de ses pensées flottantes.
Sa pensée nette Mvenaittoujours au vieux
docteur pleurant tout bas sur son fauteuil.
Pauvre monsieur, se disait-elle,
comme il y avait longtemps qu'il n'avait
parlé de son fils H était parvenu à l'ou-
blier. il ne sait même plus au juste quel
âge il ~a. je le sais bien, moi.11 a
ving.-six ans, a moins qu'il ne soit
mort; mais est-il mort?
En songeant ainsi, la vieille passait de-.
vaut une grosse auberge de rouliers, si-
tuée tout au bord de la route.
DaQsl'iatéKeuE,bn riait, on criait, on
chantait à tue-tête. Le cliquetis des ver-j
acte et dans le décor o& l'empereur Sigis-
mond oËFre une fête ~mx invités do* Concile,
on a chanté et récite la ~antato ~écialement
écrito pour la circonstance par M. Ed. BIau.
L'apparition de Duprez sur ta sc&ne a ~ait
Betater toute la salle en applaudissements.
La ~rand artiste, sous le coap d'une ém&.
tion partage, remerciait par des gestes élo-
quents ce public qui saluait en sa verte vieil-
lesse l'évocation de tous les rôles chantes
par lui jadis sur la scàaa de la ru& Le Pele-
tier.Hadit tœanmainSt d'âne voix ferme,
les quelques vers que le poète l'avait pna
d'interpréter en son nom devant le bus~dTIa-
lévy.Enumérantlesdi~érents hérosdes drames
de ce compositeur, c'est avec un accent péné-
trant qui! a dit
Ja me sentais si bien exister de !eur vie~
J'avais tant leur angoisse et !auj extase an cœur,
Qae, d'un maître immortel interprète êphom&ro,
Tandis qu'on t*ace!amait, parfois je fns tenté
Deprendfeuhpo'ipoutmoi. pardotmeztachimera,
Cet applaudissement par 1m seui mérité.
Puis, il a fait bravement sa partie dans les
chœurs, dont sa mémoire évoquait comme
par c'ncha'ntement les -motifs ramenés avec
art par M. Jules Cohen,, sur les ver< de M;
Blau. La toile s'est baissée Snr l'apothéose 0
véritable d'Halévy, dan~laquellole publiocn-
thonsiaste confondait les interprètes~ le com-
positeur et son œuvre tout entter. >1
<0elle soirée pour l'Opéra et pour la m6-
moire d'Halévy
La représentation extraordinaire organisée
a l'Opéra-Comique par M. Carvalho, a la ds-
mando du comité des fêtes du Commerce pa-
risien, a été hier soir tout particulièrement
'brillante. C'a a été une véritable soirée de
gala. La salle, bondée de haut en bas, a
écouté avec une attention soutenue) tout ce
-long et intéressant programme emprunté an
riche répertoire de ce théâtre.
.Parmi les artistes qui ont été le pim ap-
plaudis, il nous faut eiter M. Maurct, su-
perbe, comme toujours, dans Shakespeare et °
dans ~ampa; Mlle Isaac, qui a été une très
touchante Elisabeth, avant d'être une Ju-
liette très dramatique Talazac, que .Ca~Me
et l'opéra de Gounod ont puissamment fait
valoir Mlle Merguillier, pour qui n'ont
plus do secret les vocalises du .Pa?'d'OK de
j~o~-Hte~; Fugére,qui, sous les traits de Sga-
narel, est bien le comédien bouË'o le plus
parfait que nous possédions Mme Salla,
Mlle Simonnet, MM: Tasidn, Lubert, Bouvet,
tous les artistes qui composent l'admirable
troupe lyrique de M. Carvalho, et enfin
l'excellent orchestra de ta ea.Uc Fa~ar)., A
qui le public afait une véritable ovation
après l'ouverture de Meyerbeer, qu'il a
enlevée d'une façon irréprochable.
En résumé, une très belle recette & la saito
d*un suparbe programme.
Voici la distribution de la Zeco~ c!'C)'MM,
la comédie en un acte, en prose, de M. Eu-
:gène Vcrconsin, dont les répétitions ont été
reprises hier et dont la première représenta-
tion aura Ueu, dans une quinzaine de jours
au plus tard, à la Comédie-Française 1"
Jeanne Mlle heichenberg
Claude MM. Got
Le colonel Martel
Georges H. Sam.ary
Maurice Gravollet
Pierre Roger
Dans r~r~M~ëre, qui reparaîtra très pro~
chaincment sur l'aftiche de la maison do
Motière, c'est la toute belle Mlle Marsy qui
.reprendra le rôle de mistMss Clarckson.
Un de nos confrères annonce l'engagemont-
a la Comédie-Française de Mlle Hadamard.
Nous serio.ns heureux d'apprendre la conûr-
mation de cette nouvelle qui donnerait à la
maison de Molière un jeune premier rôle qui
lui manque aussi bien pour le drame que
pour la tragédie. i
La dernière séance du comité a été assez
agitée. D'abord, le comité se refuserait & ac-
cepter la démission do CoqueUn, lorsqu'elle
lui sera renouvelée dans les détais réglemen-
taires. Il paraît, en eS'et, qu'un sociétaire peut.
bien quitter la Comédie au bout de vingt
années d'exercice, mais qu'il ne peut retirer
aes fonds sociaux qu'après trente ans. Or,
comme la part de Coquelin, dans ces fonds
sociaux, s'élève actuellement a prés de deux
cent cinquante mille francs, on voit que le
comité a beau jeu pour entraver le départ du
créateur du duc de Septmonts,dans l'~t'SK-
~'c.
Parions que les choses s'arrangeront, qua
Coquelin ne quittera pas la Comédie-Fran-
çaise, mais obtiendra purement et simple-
ment un congé nssez long pour lui permettre
do faire face aux obligations diverses qu'it a
contractées vis-a-vis de l'Amérique et de l'é-
tranger.
Autre chose M. Pailleron se refuse abso-
lument à donner sa pièco nouvelle à la Co-
médie-Française, si cellc-.ci ne peut pas lui
assurer le concours de Delaunay, à la tétedo
son interprétation.
Le comité s'est réuni à cet eCot, assez mé-
content, disons-le, du MMe ~M& MOM de Fau-
te' du ~OK~e OM ~'OM .S'CKKMtC.
Api'es mûre délibération, ces messieurs
n'ont pas voulu admettre que Delaunay ren-
trât à la Comédie-Française pour jouer au
cachet un seul rôle dans une pièce nouvelle.
Il lui a, en conséquence, fait proposer d'à-
res et des fourchettes se mêlait aux éclats
desvoixavinées.
Tout à coup, il sembla à Nanctte que
deux yeux enflammés la regardaient a
travers les vitres sales et ternies.
Elle reçut comme une commotion en
plein cœur.
Alors elle hâta le pas. La maison dd
docteur Bugioz n'était qu'à deux cents
pas environ. Arrivée devant la porte, elle
regarda derrière elle, prise de frayeur,
bien que la route fût sillonnée de monde
et qu'il fît un soleil resplendissant.
Elle entra dans le vestibule, elle ferma
les portes du salon. Le docteur était tou-
jours étendu sur le canapé, il faisait noir.
car les volets étaient restés clos et la
bougie s'était usée sur la cheminée dans
le chandelier de cuivre argenté.
Monsieur, monsieur cria Nanette.
Riennerépondit.
Elle ouvrit les volets: les clartés dt
jour inondèrent le salon.
Le docteur jne bougea pas. r
Nanette s'approcha.
Elle erut d'abord qu'il avait le col en-
veloppé d'un foulard rouge.
Horreur t Sa gorge était/coupée, et des
flots de sang s'en étaient échappés, souil-
lant le canapé et aussi les fentes du par-
quet.
La grande armoire avait été forcée, et
son contenu répandu de ci, de là, sur le
sol.
Au milieu du salon, un rasoir tout ta-
che de sang, et près du rasoir un mor-
ceau de papier blanc qui avait servi à
l'envelopper.
La vieille Nanette vit tout ça d'un coup
d'œil.EUe voulut crier. Sa voix resta
clouée dans soi gosier. Un grand spasma
l'agita, un vaisseau de son cœur, ossi&é
par l'âge, se rompit, et elle tomba raid9
morte aux pieds de son maître égorgé.
FIN DU PROLOGUE
Mttpre~ SIMON BOUEES
aaeatnoRt~, livrM on btodtm'e~&ya&t tc&it
i~RévoïKiMn-
Gâteries de l'Histoire.ou peup~ ûanca~s
avec le concours de toutes les soci&tés natio-
Mtlesd'histotro, geograpM&,et&bm- la iM'-
mation de~ France par provmce, le déve-
loppement de la. nationalité fmncai
1689.
Galerie de l'Histoire du genre hamauï:
tes périodes préhistoriques. Dévelop-
pement des races humaines.
Mouvement de I& civilisation générale jus-
OTi'a la Révolution française.
Salle de conférences, fêtes, spectacles:
salle de 3,000 personnes dMts laquelle seront
faits des cours d'histoire de la Révolution
fran?aise~ d'histoire de France,'d'histoiro de
l'humanité.
Représentations et concerts consacres aux
auteurs et musiciens de l&ûndu dix-huitième
siècle..
Jardin des Tuileries: La nouvelle l'edera-
tion natiot~ttle. On relèverait, sur la place de
ta Concorde, l'autel de la Patrie..
tES ASSEMBLÉES CATHOLIQUES
La deuxième séanc& générala du congrès
M.tholique a été tout aussi intéressante quB
ta première. Dans l'assistance, nous avons
remarque MM. le général de Montarley, co-
lonel baron d'Andrée, comte da Charan.cey,
comte de Mérode, Paul Besson, commandant
de Lagrange, Mgr Sauvé, Rambaud; Cham-
peaux, comte de Nicolay, Bresson, comte de
Lauvorscin.etc.
Mgr d'HuIst, recteur de l'Institut cathoh-
qne de Paris, présidait. La s&ancc a été con-
Bacroe uniquement a la lecture de rapports
dont les plus remarquables ont été ceux de
M. le vice-amiral Gicquel des Touches, sur
fles œuvres militaires; de M. Champea~, sur
~la merveilleuse organisation des facultés ca-
tholiques de Lille et de Mgr d'HuIst sur l'en-
seignement supérieur libre.
M. Chesnelong a ensuite émia le vœu sui-
vant, qui a été voté par acclamations:
< L'assemblée des catholiques, considérant
qu'il est nécessaire de sauvegarder par la
fondation d'écoles libres les croyances et les
pratiques religieuses abandonnées ou com-
jbattuea dans les écoles ofucioUos;
Emet le vœu que les catholiques travail-
lent activement a développer les écoles chré-
tiennes libres d'enseignement primaire supé-
rieur, d'enseignement professionnel et d'en-
seignement spécial et a. créer des écoles ana-
logues dans toutes les viHos où eues seront
reconnues nécessaires.
WtLL-FUHËT
V!EÊLÉE~TE, V!E PRAT~E
*La rivière sur le bord do laquelle ils
étaient coule en bouillonnant sur un lit
de rochers le bruit de ses eaux eSraya
Virginie, elle n'osa y mettre les pieds pour
passera gué; Paul prit alors Virginie sur
son dos et passa ainsi chargé les roches
glissantes de la rivière N'aie pas peur,
disait-il, je me sens 'bien fort avec toi
Ce passage dn livre de Bernardin de Saint-
Pierre est admirablementinterprétéparlo plus
beau groupe et le meilleur.certainement que
nous ~yons Vu jusqu'ici dans l'atelier de M.
Prosper d'Epinay. L'innocence, la naïveié,
l'expression do candeur heureuse'de ces deu~
.enfants est là plus belle œuvre du maître:
Toute l'élégance de son style se retrouve
dans les détails.exquis de la physionomie de
Wirginie, dans les proportions délicates dece
eorps d'enfaSt. M. d'Epinay a au exprimer
avec un grand art la naïve confiance de ces
deux êtres t Mon frère, le jour baisse tu
as encore des forces, et les miennes me
manquent. Retourne seul à notre case pour
tranquilliser nos mères. »
Tout ce que le livre nous a donne de pal-
pitations ~u cœur dans notre jeunesse, le
groupe de M. d'Epinay nous fo donne au-
jourd'hui.
Le monde êtëgant, intelligent, les vrais
amateurs d'ouvrés d'art se retrouvent eh ce
moment a l'uteHcrde M. d'Epinay. C'est
donc un < sport '.très élégant (TaUër visiter
ce délicieux et très artistique atelier.
POMPADOUt
GRAND-HOTEL
Soixante-douzième dîner-concert,'Jeudi 27
mai 1886, sous la direction de M. Eusebe
Lucas, ex-chef
1. Le Dieu et la Bayaderê, ôuv. (Auber);
3. Grande fantaisie sur le Pré aux Ctercs
(Herold).
Les soli par MM.Ba.ilIy, violoniste; Roux,
autiste; Carrara, clarinettiste; Bernard, cor-
neiiste.
DEUXIEME PARTIE
1. Marche du Prophète (Meyerbeer).
3. Chanson d'autrefois (G. de Valbrey).
S. Valse de Peau-d'Ane (Hubans).
MUStOUES MtUTAtRES
aujourd'hui jeudi, de qu&tre .& cinq heures
Aux Tuileries 16s régiment de dragons.
A Passy :'36' t'ornent de ligne.
.Place des Vosges: 130~ régiment de ligne.
Buttes-Chaumont: lt7
M~SLLETON DU GAULOZS
~pu 37 MAI 1886
'LES
p!~î~~n~w~~
ilMIM~ >
rmo~oenjE
Bientôt lesteintes rosés de l'Orient
vinrent éclairer les vitres. Puis le soleil
s& leva radieux, illuminant un ciel pur.
L'air était frais, le temps parfaitement
calme. Les nuages de la nuit avaient été
emportés loin, bien loin, par une brise
salutaire.
Nanette sortit, portant le bébé' dans
ses bras encore robustes.
Marie Bonnet, la future providence de
3~ petite abandonnée, habitait une pauvre
chaumière à deux kilomètres de la mai-
son du docteur Bugioz, sur la route d'tta-
.tie. C'était une grosse et forte paysanne, `
mère de deux superbes jumeaux et ayant
déjà un enfant en nourrice.
Son lait devait être de bonne qualité, à
en juger par la mine des deux jumeaux
qui, malgré l'heure matinale, se roulaient
.sur le devant de la porte en compagnie
d'une douzaine d'oies et de deux porcs
d'un rose appétissant.
Marie Bonnet était assise à l'intérieur
de sa chaumière, contre les portes entr'-
-cuvjertes, et son époux, le sieur Claude
'Bonnet, maçon de son, état, s'occupait
près d'elle à ranger une foule d'outils
dans une énorme trousse de cuir noircie
par l'usage.
A l'aspect de la vieille Nanette portant
Rtproduotton et tradMNo~ interdites.
EXPOSmON CAN!NE
(Cours-ta-Reine)
Le 27 tnai, concerts de trompes sous la di-
rectioB. de M. Henri de la Porte.
La marcne de Vénerie
LaBrinon
Rallye-Persae
La Lbstrange
Faftfarei; de chasse
LaChantiMy
RaUye-C~tiifé
La Wagram
LaChabrillant.
COMSE!L MUMtC!PAL
tSeaMce d!M 26 M:aM*.t
Le président annonce que la. Chambre a
pris en considération la proposition de loi de
M. Sigiamond Lacroix relative & l'organisa-
tion mNnicipale de Paris.
Est ccnyoyee & la eommts.Mon ttne proposi-
tion de loi de M. MonteH tendartt a l'érec-
tion d'un monument de la Révolution de
1789, sur l'emplacement des Tuileries.
M. Chiabert signale una affiche demandant
comme ËgurantSy à TEden-Thé&tre, des en-
fants de treize a quatorze ans. Il demanda à
ce sujet une protection plus efficace.
Une question est adros&ec au préfet de po-
lice par MM. Patenne et Longuet, relative-
ment à l'attitude de la police au Père-Ltt-
chuise, le 23 mai. M. Longuet présente un
ordre du jour exprimant le regret que la
gouvernement et l'Administration ne suivent
pas les pays voisins dans la voie de la li-
berté dans la rue. 11 ajoute que le drapeau
rouge n'est pas un emblème séditieux.
Ala~aite d'une réponse du préfet de po-
lice, l'ordre du jour pur et simple est pro-
noncé.
A propos d'une question de M..<~ùiehard,
le Conseil s'occupe d~ l'emplacement de la
revue des bataillons scolaires qui doit avoir
lieulol4jnillot.
La place de l'Hôtel ds-Ville est adoptée.
Séance demain.
PtERREDUMAS
eUESTSO~'B'AME~T
Tout sert de prétexte à déterminer tes
alternati.yes du tnonvementde va-et-vient
auquel nos rentes sont condamnées, en
raison mcme des hauts cours .inscrits & u
la cote. C'est ainsi qu'aujourd'hui le
-41/2 0/0 perd 10 centhn&s, ie 3 0/0 per-
pétuel et l'Emprunt 3 centimes, l'Amor-
tissable 7 sont-cc la, vraiment, des fluc-
tuations qu'il vaille la peine de noter ? `.~
Je présume qu'aucun de nos lecteurs
n'a éprouvé de surprise en apprenant que
la,Chambre a ajourné la discussion du
rapport de M. Rousseau au sujet du canal
de. Panama. Depuis que ce document a
été publié, un fait nouveau s'est produit,
.fait dont on a, suivant moi, beaucoup exa-
geré la signi&cation, mais, enfin, dont il
-est impossible de ne pas tenir compte. Il
:s'agit, uon du rapport de M. Rousseau,
mai~de ce qui a été dit de ce rapport.
Une commissiou a été nommée. E!le va
se mettre au travail, si ce n'est déjà fait.
Dans bien peu de temps, nous aurons ses
conclusions, puisque tous les éléments
;cbntrad.ictoires sont réunis. La discus*.
sion est donc prochaine elle pourra être
complète, décisive le parti que la Cham-
bre a pris était, à tous égards, le meil-
leur il était tout indiqué par les cir-
constances.
L'apaisement de la question orientale
n'a pas produit sur les titres internatio-
naux l'enet qu'on pensait pouvoir en at-
tendre. On sait que la politique aboutit
souvent à ces contrastes sur le marché de
;argent. Les effets en; sont escomptés.
C'est ainsi que nous pouvons constater
une réaction de 10 centimes sur le Hon-
grois et- sur le Russe, et de 20 centimes
sur le Turc, tandis qu'on aurait cru pou-
voir s'attendre à une continuation de la
hausse sur ces fonds.
Il y a lieu de penser que la spéculation
considère aujourd'hui les bonnes nou-
,yeMes comme déiinitives elle défait par
suite les opérations engagées dansce~te
prévision, estimant qu'il n'y a plus d'au-
tres conséquences à en attendre en ce qui
touche le marché.
LOU)S PRUDENT
P80.VMM ET'ËTRA~ER
HOMMAGES A L'ARMËE
CANNES. Le 7" bahuliondo chasseurs
& .pied so rendant dans les Alpes, où il va
manœuvrer, est arrivé hier dans notre ville,
où l'attendait une chaleureuse réception.
Toute la population y a pris part, -son
maire en. tête, M. Gaxagnau'e, accompagne
do MM. Aubin, et Orengo, .président et mem-
.siM'edueercle.
Le tGmma.ti'Ia~t SMteUi, tK!8- touche de
cette manifestation, y a répondu par une
ce bébé dans ses bras, tout le clan des
Bonnet fut saisi d'un etonnement inex-
primable.
Claude laissa tomber sa trousse, au ris-
que de s'écraser un pied. Marie levabrus-
quement la tête e1. ouvrit la bouche toute
grande; son nourrisson, fruit des amours
d'une frêle bourgeoise de Barcelonnette,
abandonna le riche festin qu'il faisait et
êcarquilla les' yeux les deux jumeaux
interrompirent leurs ébats naïfs, mais
malpropres les oies et les deux petits
porcs eux-mêmes restèrent immobiles et
comme provisoirement pétriSés.
Bonjour, tout le monde. et la com-
pagnie, dit Nanette, pénétrant sans fa-
çon dans l'intérieur des Bonnet.
Claude revint le premier dé la Stupeur
et nt entendre une sorte de sifflement
long et harmonieux, suivi d'un éclat de
rire aussi harmonieux et aussi long.
Après quoi., il se donna de grandes ta-
pes sur la cuisse, ce qui, chez les maçons
en général, et chez les maçons dé Barce-
lonnette en particulier, est le signe d'une
gaieté très franchç et très accentuée, 1.
II faut dire que Claude Bonnet était, au
naturel, le' plus joyeux des maçons. C&
n'est pas qu'il n'en eût vu de dures dans
le cours de son existence. Il avait débuté
dans la vie'par l'état de ramoneur, un
état poétisé par l'opéra de Dalayrac, mais
qui en réalité, ne laisse pas que d'être as-
sez pénible.
Claude Bonnet avait été tellement battu
quand il était tout petit qu'il devait ne-
cessatrement mounr à la neùr de l'âge,
ou devenir à tout jamais insensible aux
calamités humaines. C'est ce dernier parti
qu'il avait pris. Aucun sage de !a Grèce
n'était plus sage que lui. H riait de tout
etsurtoutdesonrire.
Âht bien, s'écria-t-il, elle est bonne
celle-là: voici la mère Nanette qui se mêle
d'avoir des enfants et de les mettre en
nourrice.
Marie Bonnet tut tellement enthou-
siasmée de cette fine plaisanterie qu'elle
pensa laisser choir son nourrisson.
–Allons, taisez-vous, mauvais sujet,
dit Nanette. C'est de la part de M. le doc-
teur que je vous apporte ça voulez-vous
allocution pleine de cœur et.4e patriotisme.
La bat~Uon est pM-H ce matin, & six hea-
res,pourAntibes.
TENTATÏVB (miMNEÏ.LE
DOUAT. Un incendie d'une certaine im-
portance s'est déclaré, cotte après-midi, à la
Succursale de la Banque de France.
On croit que la malveillance no serait pas
étrangère & ce sinistre.
'LA VEUVE DZ LOUIS MEL
NEW-YORK.–La veuve de Louis Riel
vient do mourir.
ADNCAZKVIUK
DECAZEVILLE. Cette nuit~ le jardin
du nommé Issiot, habitant sur la route de
Saint-Michel, a été complètement dévasté.
Les auteurs de ce méfait n'ont rien emporté,
mais ont tout arraché.
Issiot avait repris le travail depuis quel-
ques jours.
CLIENTS POUR M. PASTEUR
DECÂZEVILLE.–Aujourd'hui, trots jeu-
nes gens des meilleures familles de Saint-
Geniez, mordus par le même chien enrage,
ont pa'sé a Viviez, se rendant à Paris au
laboratoire de M. Pasteur.
Ce sont MM. Bousquet, Sis d'un ancien
constul!)r général; Musson &t Camboulas,
tous les trois Agés d'une vingtaine d'années.
CALAMITES PUBLIQUES EN ITALIE
ROME–– Le torrent de lave vomi par
l'Etma avance avec une vitesse de soixante-
dix mètres a l'heure il a dépassé Monteno-
ciUaetadéj~atteint un couvent do Nico-
losi.
Beaucoup d'autres vignobles sont enva-
his..
L'émigration augmente.
Dans les dernières vingt-quatre heures il
y a eu a Venise 22 cas et 13 décès.
LES RÉVOLUTIONNAIRES EN ITALIE
TURIN. La police a découvert dans
C3tto ville une imprimerie secrète et un grand
nombre de grenades faites pour être lancées
a la main. On a expulsé ces derniers jours de
la ville quatre-vingts étrangers, dont deux
Russes, et on a arrêté cent vingt person-
nes.'
TERRIBL~ EXPLOSION
MADRID. La fabrique de nitroglycérine
d'Alduya, province de Valence, a été complè-
tement détruite par suite de l'explosion de
480 kHbs. de glycérine. Il ne reste que des
décombres.
Treize personnes ont été tuées; les cada-
vres, complètement haché: ont été retrou-
vés à plusieurs centaines do métrés.
U n'y a pas eu de blessé.
Le gérant, qui était un Français, est
parmi les morts. Trente-cinq personnes se
u'ouvuient dans l'usine au moment de la ca-
tastrophe..
LES GRÈVES JDANS L'ISÈRE
GRENOBLE. Une nouvelle grève s'est
déclarée hier dans la galerie des mines
de Peychagnard, entre la Motto-d'AveiMans
et La Mure, appartenant à la Compagnie
Chapor.
Les grévistes, au nombre de cent, exi-
gent le renvoi immédiat de mineurs piémon-
tais, qui sont environ une soixantaine.
Beaucoup .de Piémojitais quittent volontai-
remohtiepays.
Les brigades de -gendarmerie sont dou-
blées.
L'effervescence continue, quoique le travail
ait repris dans une partie des mines.
Lo directeur, M. Chaper, a adressé aux
journaux une lettre dans laquelle il dé-
clare avoir le droit d'employer qui bon lui I
semble.
M. Chaper refuse de prendre un engage-
ment et do renvoyer tous les Piémontais
mais il congédiera ceux qui ont donné l~eu a
dbs plaintes..
DEUX PRECOCES ASSASSINS
LILLE. –La jeune Maria Ledout, âgé de
.quinze ans, a été tuée, d(~ qumxe cou M do
coutuau, dans un sentier, par ses doax cou-
sins, Henri et Ciûmont MuchFmbi.ced, âgés
de dix-sept ans, qui s'étalent unis dans une
haine commune, leurs avances ayant été ro-
poussées par leur cousine. Ces deux miséra-
bles ont fait des aveux complots, après leur
arrestation.
PAULBARTEt.
Menus fantaisie ontousgenresdepuis 1 f. 801a
douzaine. Papeterie Géon'roy, 2, r. del'Echello.
Claire et limpide comme l'eau de roche, la
fameuse FaM c!
parfaite, cHo recolore naturellement les che-
veux et la barbe. Vingt ans de succès sans
précèdent attestent l'excellence do cette pré-
paration sans rivale. Nous recommandons la
C'r~Me et PoMdt'e des Fées, ainsi que tous
les produits de cette élégante parfumerie,
situee, 43, rue Richcr, a Paris. Envoi de la
notice franco, QaconCfr. ~~i
La vicomtesse de Jnnzë vient de faire pa-
raître, chez Ollendorû', sous.co titra:
futilit.os à la mode depuis quoique temps.
(VotraM~CMMOMces.,)
vous en charger? Vous serez bien payés.
Je m'en rapporte à vous, répondit la
nourrice. D'ailleurs, mes deux mioches
sont sevrés; le petit peut bien faire place,
à table, au nouveau venu et tout s'arran-
gera.
Amen cria Claude.
Merci de votre bonne volonté, reprit
Nanette; mais il faut vous dire que l'en-
fant n'est pas bien forte.
Voyons donc, voyons donc, dit Ma-
rie se levant et regardant le bébé en vraie
connaisseuse.
Miséricorde t dit-elle tout à coup.
Mais elle n'en a pas pour vingt-quatre
heures, cette pauvre mignonne. d'ou
vient-elle?. où M. le docteur l'a-t-il
prise9.
prise?.
Faut-il vous dire la vérité ?-
–Toujours.
–Eh bien) c'est une petite nièce à
moi.
Une petite niëce à vous?
Oui, mon enfant, une petite niëce à
moi, qui me vient de Suisse.
Vous avez donc des parents en
Suisse? q
–Des masses; je ne les connais pas
tous et je n'en sais pas le nombre. Pour
cette petite, ses père et mère sont si pau-
vres, si pauvres qu'ils ne savaient com-
ment l'élever. Alors ils me l'ont appor-
tée, du moins sa mère me l'a apportée..
Elle est venue à pied, la pauvre fem-
me).
A pied, de Suisse? exclama Claude.
Oui, :jt pied, de Suisse.
C'est fort, cela, reprit Claude moi,
je suis bien allé de Barcelonnette à Paris
à pied, mais il y a vingt ans de cela.
C'était dans les temps. avant la chose
du progrès des locomotions.
Mais puisque je vous dis que "c'est
des gens pauvres, pauvres 1
La bonne Nanette mentait avec un
imperturbable aplomb. C'était par ordre
de son maître, et sa conscience n'était
pas un instant troublée.
Nul théologien n'eut pu lui persuader
qu'elle chargeait son âme d'un péché, au
moins véniel.
Allons! t âtt philosophiquement
OUtMA ROCHER amtM b Di~te
On n'a encore rien trouvé de meilleur, pour
ealevot: les t
COt,LAS, & b B~mde Veft<<, qui ne.
laisse aucune odeur a.prea son emploi. ite;
izisse àueuno odeur apr~s,sou emplat..
T\~r=*I.ACHAPEI.LE,ma!tr'' sage-fem*
reçoit t'lesJQmrs,da3&5h., r. da Mont-
Th&bor, 27, Ica darnes malades, stériles ou
enceintes qat désirent la consolter.
La Soirée Parisienne
LA ~oo" DE Z~ <: y~7V~
MM. Ritt et Gailhard ont résolu de fêter
daas le plus grand appareil la cinq-cen-
tième représentation de la ./M: et l'anni-
versaire de la naissance de Fromental Ha-
lévy. En réalité, les directeurs de l'Opéra
avancent d'un jour; car, si je ne me trompe,
Halévy naquit le sy mai 17~. Mais c'estla
faute du grand compositeur, lequel n'avait
pas prévu que l'Opéra ne jouerait pas le
jeudi..
Qjuant a la cinq-centième de la .T~/p~,
elle n'avance ni ne retarde; elle ar-
rive après la quatre-cent quatre-vingt-
dix-neuvième, ce qui est juste. Mais
on devient rêveur eh pensant que la. pre-
mière de ce chef-d'œuvre a eu lieu en
iS~.Il a donc fallu à la~~eun peu plus
de cinquante et un ans, pour atteindre sa
cinq-centième représentation t Les C7o-
cA~ Cc/p<7/<' en ont mille et elles
ne datent pas de si loin! 1
Donc, on a joué la ./M/o
de remarquable, puisqu'elle réunissait les
noms aimés de M. Duc etdeMmesRose
Caron et Lureau-Escalaïs. Le dessus du
panier~ tout simplement. On ne pouvait
faire moins pour un compositeur qui a un
neveu à l'Académie française.
Mais les gens qui s'occupent encore
des choses de ce monde savent qu'il n'y a
pas de bon anniversaire sans un petit à-
propos. L'à-propos est gënera!ement laï-
'qtté, mais il est toujours obligatoire. A
~Odéo.n et au Théâtre-Français, on s'eu,
sert pour ouvrir la carrière théâtrale aux
jeunes gens ou à M. Renan. On y eut éga-
lement recours, à l'Opéra, pour fêter le
centenaire d'Auber. M. Philippe Gille
avait composé des vers que M. LéoDelibes
avait adaptés sur la musique des op~ias
du maître. Le procédé avait plu, on y est
revenu, on a bien lait.
Nous avons donc eu une Cantate en
l'honneur d'Halévy. Cette fois, M. Jules
Cohen, l'habile chef dés chœurs de l'O-
péra, était tout indiqué pour l'adaptation
musicale. Mais où trouver un poète ? Les
poètes deviennent rares! Il existe beau-
coup de gens qui font des vers, mais il ne
faudrait pas confondre.
Or,MMJRittetGailhardse sont sou-'
dain aperçus que le poète demandé était
là, sons leur main. Pendant les répétitions
du C
dées et l'élégance de forme de M.Edouard
'Biau, l'un des auteurs de l'opéra à succès.
Ils s'adressèrent donc tout simplement à
M. Edouard Blau, en le priant d'exprimer
dans la langue des dieux son opinion sur
Fromcnta!. Halévy.. 1 -<
Un poète ne refuse jamais de faire des
ver~cequi n'a, d''aiileurs,rten d'incom-
préhensible. Or, Edouard Biau est un
poète da ~s la véritable acception du mot.
Pour lui, la prose est une chose malséante
et dont r ne se sert qu'avec douleur, uni-
quement pour ne pas. se faire remarquer.
La richesse de la rime est sa seule ambi-
tion. U a toutes les douceurs, toutes les
indulgences et toutes les distractions du
poète. Il en a aussi tout le charme, car il
est impossible de le voir sans devenir son
ami et, quand on est son ami, on n'a au-
cune envie de le débiner, ce qui est rare.
Pour lui, un beau vers, passât~il inaperçu,
.est de beaucoup supérieur a une comédie
en prose qui ferait chaque soir le maxi-
mum. Enfin, je l'ai vu malade pendant
quinze jours pour avoir laissé échapper ce
vëis
DtMe'iMMe an bois son arc détendu.
La chaleur de l'improvisation lui avait
fait attribuer deux pieds a jrc et commet-
tre un vers de onze pieds! Biau a bien
souffert, mais il y a longtemps de cela, et
maintenant il va beaucoup, mieux, je vous
remercie.
D'ailleurs, il a pu facilement se con&o-
ler hier soir) en voyant quels interprètes
Ctaude,il faut bien le croire, puisque
vousIediteSt
Il chargea sa trousse sursohëpaule.em-
brassa sa femme et ses deux jumeaux, et
se dirigea vers la ville en chantant une
chanson qu~il avait apprise à Paris, mais
àlaquelleil adaptait un air tout person-
nel et dont il assaisonnait invariable-
ment toutes les paroles gaies et tristes,
amoureuses ou folâtres. Cependant Marie
était restée en contemplation mélancoli-
que devant le pauvre bébé qu'elle avait
placé provisoirement sur son lit.
Nanette, dit-elle brusquement.
Eh bien, quoi, Marie ? 't
Avez-vous remarqué l'espèce d'é-
toile quelle a sur le front, votre nièce? '1
Oui, j'ai cru remarquer cela.
–C'est bien drôle, hein? '1
–Vous trouvez) i
–Oui, ça n'est pas natureh
Pourquoi donc ça ? C'est une en-
vie.
Uneenvied'étoile?. Commentsamëre
a-urait-eUe eu envie d'une étoile, à cette
:petite? 9
L'argument~tait fort. Nanette ne trouva
rien à répondre. Les deux femmes demeu-
rèrent donc d'accord que l'étoile de la
petite n'était pas du tout naturelle.
Savez-vous, mère NaDette, 6t Marie
Bonnet d'une voix discrète, presque mys-
térieuse, les enfants qui naissent avec des
signes comme ça ne sont pas des. enfants
ordinaires. Ils sont très heureux. ou ils
Ënissentmal: votre nièce deviendrait un
jour princesse que ça n'aurait rien d'éton-
nant.
On a vu des choses plus étonnantes,
répondit Nanette, pour dire quelque
chose.
–Mais, reprit la nourrice, elle aurait
tout plein de malheur, que ça ne m'éton-
nerait pas non-plus.
–Ça pourrait encore bien arriver,
riposta Nanette en hochant la tête d'un
air profond. r
–Oui, oui. ça pourrait encore bien
arriver. mais, l'important de la chose,
c'est que la petite vive.
Et voua pensez qu'elle ne vivra
pas ? j
la direction de l'Opéra avait donnés a sa
Cantate. Oe belles, strophes, que je re-
grette de ne pouvoir reprodutre, mais
que tout le monde voudra coanaîtfe, ont
été dites par MM. Duprez et Lassalle. Ce
dernier remplaçait Mme Rosé Caron,
moins sûre de sa d'éclamation que de son
chant. Mais ne trouvez-vous pas ingé-
nieuse l'idée d'avoir fait chanter la gloire
d'Halévy par l'admirable créateur d'Eléa-
zar ?
Et quels choristes MM. Sellier, Duc,
Jean de Reszké, Bertin, Ibos, Muratet,
Téqui, Caron, Bérardi, Martapoura, Lam-
bert, Gresse, Edouard de Reszké, P!an-
çon Mmes Dutrane, Caron, Escalaïs, Ri-
chard, d'ErviIly, Bosman, Ploux, Morel,
Figuet, Vidal! Il estimpossible 4e décrire
l'eitet produit par un pareil ensemble,
Mais il était facile de l'apprécier; les bra-
vos du public en sont la preuve.
Lorsque viendra la cinq-centième re-
presentatian du C~ nous espérons bien
que Ludovic H~lévy composera une can-
tate en l'honneurd'Ëdouard Blau.
Il ne faudra pas moins pour payer la
dette de famille qu'il vient de contracter.
FfUMÔUSSE
VÈTËSÏEKTa 1~ CONBÏCNMN a a
yepnis 1'. GO,MMU, SION,
8 FR. d~puis ,Ct\Jt.V
~nS~
~~U< "J~oM
Envol &'anco du Catatogae Stastré (Saison d'Été)
w
60URm~ÂNM§,TmEURS
cuenMpMhMM~O/tS.R.RoHaemont.PARIS
l.A[)deTASt~:SANSMVAU:-0'4.)ttt)"9t,B
l;AUdeTrlaL£SAri6atVALE~-Ot4aDt5~-31,8rdoettallem.
° ~tett tt'<*ft
S g an pnt.VX.BS STW'T!S'ë' ~TH 3 ?"
S C.B~ ~T~~ S ~9
'< PoMf p«~m', dépurer fo Sa<'&
~a~o~~ /:ti)Ot'aK<'
a a u~
~'7?T?'7!7ïaS
~Ë~~im~a
~MM~K~Hetts, e
Pt-caer~o dea malad
Jfjç~M' rft)t;< fi< t'mnt TOUrKS )'HAHMACfR< _J
J
M~d Expos. nftttnOC OE'OPRMr 3° Acn~as j
univtsM PU U un h rERSanE a.su=c<,s
ünl6. ta?8 fol de Sacc~65 ]
dseoticide Poudroya.nt ['car )ts !*Mis. Pmtfst!, Ctttr~
tpëe/ah p'/a ConMff.)
Autref'm roc CoqoiU'cro. mai')tet)ant 35, rue Montm~r~re, Paria.
HERBOMSTERU: MODELE. (EsnaM CM 2 ~dr<;Mc<)
Coï'c, Ofr. 50, t îf., a Cr. Enwot ti
~~i.~A-
~N iaS6AKEN)! CtH~MiSK. BASTRALGIE « tenMt
t~ HB~ 'a*h
'
Sourner des Spectacles
Aujourd'hui jeudi
Au Trocadéro, n. deux heures, concert d'or-
gué donné par M. GuUmant, avec la con-
cours do l'orchestre Colonne.
Au Nouveau-Cirque, & deux haurës, une
des deux dernières matinées" du jeudi, nvpjtt
la clôture annuelle. Exercices équestres et
~nautiques.
Voici la liste des matinées qui. acrônt don-
~noes dans l'après-midi de dimanche 30 mai
Opera-Cohtiqne. (Dernieroma.tiMe do t& sai-
son), C
Gymnase. Lo ~?o)t7tCM)' co~t~Mya~ et tcsDctt.s
T'etft'M.
Porte-Saint-Martin. .7*a~te/
Ouny. Les C~MM'M de /<;t'.
Nouveau-Cirque. Exercices équestres.
Cirquo d'Eté. Représentation équestre.
Ch'quoForuMdo.–Hepresontationaquostre.
Hippodrome. RaprosentationL équestre.
Robert-Houdin. Séance d~ prestidigi tation.
Spectacle de dimanche soir & l'Opora-Co-
mique jRtc/isrd CtBMr-de-~tOK (Mlle Pa-
toret, MM.' Taiazac et. Bouvet), et la .D&~<ïKc/!e (M. Herbert, Mmes Rosé Delaunay
et Chevalier).
Ce sotr jeudi
Au the&tre du Ch&teau-d'Eau, inaugura-
tion des concerts sous la direction de M. Hu-
bans.
On commencera à huit heures.
L'Opéra célébrait hier, pour la première
fois, 1 amuversaire de la naissance d'Halëvy
avec la 500" représentation do la JM~e. Rien
:i diro de l'interprétation de cet ouvrage, qui
t). été,' comme toujours, excellente dans son
ensemble. Entre le deuxième et le troisième
–Je ferai mon possible. mais c'est
bien maigre, bien maigre, bien maigre.
et puis ce voyage à pied depuis la
Suisse. A propos, qu'est-elle devenue,
votre parente? 2
Elle est partie.
Tout de suite ?
Tout de suite.
Sans se reposer ?
Comme vous ~dites.
Hum t c'est bien extraordinaire,
tout cela.
–Oht oui texclama Nanette d'un air
profondément convaincu; c'est bien ex-
traordinaire.
–En6n, je vais essayer de faire de
mon mieux.
C'est cela.. Marie, faites de vo~re
mieux. On ne peut vraiment pas vous
en demander davantage.
Sur cette philosophique parole, Nanette
se rétira. Elle regagaa lentement la ville,
courbant sa vieille tête sous le soleil trop
chaud, foulant la blanche et une pous-
sière de la route encore trempée de pluie.
Des charretiers la croisaient, frappés
de son.air .pensii. Un cabriolet bourgeois
lancé à toute vitesse manqua de l'écraser.
Puis des enfants passèrent, allant à l'é-
cole, ils riaient entre eux et lui crièrent
–Bonjqur.Nanette
Elle ne les entendit pas, elle qui sou-
riait toujours aux espiègleries des mio-
ches.
A quoi pensait-elle? Q
A la mystérieuse et stupéSante visite
de la nuit? Non. cet incident-là restait
dans le vague de ses pensées flottantes.
Sa pensée nette Mvenaittoujours au vieux
docteur pleurant tout bas sur son fauteuil.
Pauvre monsieur, se disait-elle,
comme il y avait longtemps qu'il n'avait
parlé de son fils H était parvenu à l'ou-
blier. il ne sait même plus au juste quel
âge il ~a. je le sais bien, moi.11 a
ving.-six ans, a moins qu'il ne soit
mort; mais est-il mort?
En songeant ainsi, la vieille passait de-.
vaut une grosse auberge de rouliers, si-
tuée tout au bord de la route.
DaQsl'iatéKeuE,bn riait, on criait, on
chantait à tue-tête. Le cliquetis des ver-j
acte et dans le décor o& l'empereur Sigis-
mond oËFre une fête ~mx invités do* Concile,
on a chanté et récite la ~antato ~écialement
écrito pour la circonstance par M. Ed. BIau.
L'apparition de Duprez sur ta sc&ne a ~ait
Betater toute la salle en applaudissements.
La ~rand artiste, sous le coap d'une ém&.
tion partage, remerciait par des gestes élo-
quents ce public qui saluait en sa verte vieil-
lesse l'évocation de tous les rôles chantes
par lui jadis sur la scàaa de la ru& Le Pele-
tier.Hadit tœanmainSt d'âne voix ferme,
les quelques vers que le poète l'avait pna
d'interpréter en son nom devant le bus~dTIa-
lévy.Enumérantlesdi~érents hérosdes drames
de ce compositeur, c'est avec un accent péné-
trant qui! a dit
Ja me sentais si bien exister de !eur vie~
J'avais tant leur angoisse et !auj extase an cœur,
Qae, d'un maître immortel interprète êphom&ro,
Tandis qu'on t*ace!amait, parfois je fns tenté
Deprendfeuhpo'ipoutmoi. pardotmeztachimera,
Cet applaudissement par 1m seui mérité.
Puis, il a fait bravement sa partie dans les
chœurs, dont sa mémoire évoquait comme
par c'ncha'ntement les -motifs ramenés avec
art par M. Jules Cohen,, sur les ver< de M;
Blau. La toile s'est baissée Snr l'apothéose 0
véritable d'Halévy, dan~laquellole publiocn-
thonsiaste confondait les interprètes~ le com-
positeur et son œuvre tout entter. >1
<0elle soirée pour l'Opéra et pour la m6-
moire d'Halévy
La représentation extraordinaire organisée
a l'Opéra-Comique par M. Carvalho, a la ds-
mando du comité des fêtes du Commerce pa-
risien, a été hier soir tout particulièrement
'brillante. C'a a été une véritable soirée de
gala. La salle, bondée de haut en bas, a
écouté avec une attention soutenue) tout ce
-long et intéressant programme emprunté an
riche répertoire de ce théâtre.
.Parmi les artistes qui ont été le pim ap-
plaudis, il nous faut eiter M. Maurct, su-
perbe, comme toujours, dans Shakespeare et °
dans ~ampa; Mlle Isaac, qui a été une très
touchante Elisabeth, avant d'être une Ju-
liette très dramatique Talazac, que .Ca~Me
et l'opéra de Gounod ont puissamment fait
valoir Mlle Merguillier, pour qui n'ont
plus do secret les vocalises du .Pa?'d'OK de
j~o~-Hte~; Fugére,qui, sous les traits de Sga-
narel, est bien le comédien bouË'o le plus
parfait que nous possédions Mme Salla,
Mlle Simonnet, MM: Tasidn, Lubert, Bouvet,
tous les artistes qui composent l'admirable
troupe lyrique de M. Carvalho, et enfin
l'excellent orchestra de ta ea.Uc Fa~ar)., A
qui le public afait une véritable ovation
après l'ouverture de Meyerbeer, qu'il a
enlevée d'une façon irréprochable.
En résumé, une très belle recette & la saito
d*un suparbe programme.
Voici la distribution de la Zeco~ c!'C)'MM,
la comédie en un acte, en prose, de M. Eu-
:gène Vcrconsin, dont les répétitions ont été
reprises hier et dont la première représenta-
tion aura Ueu, dans une quinzaine de jours
au plus tard, à la Comédie-Française 1"
Jeanne Mlle heichenberg
Claude MM. Got
Le colonel Martel
Georges H. Sam.ary
Maurice Gravollet
Pierre Roger
Dans r~r~M~ëre, qui reparaîtra très pro~
chaincment sur l'aftiche de la maison do
Motière, c'est la toute belle Mlle Marsy qui
.reprendra le rôle de mistMss Clarckson.
Un de nos confrères annonce l'engagemont-
a la Comédie-Française de Mlle Hadamard.
Nous serio.ns heureux d'apprendre la conûr-
mation de cette nouvelle qui donnerait à la
maison de Molière un jeune premier rôle qui
lui manque aussi bien pour le drame que
pour la tragédie. i
La dernière séance du comité a été assez
agitée. D'abord, le comité se refuserait & ac-
cepter la démission do CoqueUn, lorsqu'elle
lui sera renouvelée dans les détais réglemen-
taires. Il paraît, en eS'et, qu'un sociétaire peut.
bien quitter la Comédie au bout de vingt
années d'exercice, mais qu'il ne peut retirer
aes fonds sociaux qu'après trente ans. Or,
comme la part de Coquelin, dans ces fonds
sociaux, s'élève actuellement a prés de deux
cent cinquante mille francs, on voit que le
comité a beau jeu pour entraver le départ du
créateur du duc de Septmonts,dans l'~t'SK-
~'c.
Parions que les choses s'arrangeront, qua
Coquelin ne quittera pas la Comédie-Fran-
çaise, mais obtiendra purement et simple-
ment un congé nssez long pour lui permettre
do faire face aux obligations diverses qu'it a
contractées vis-a-vis de l'Amérique et de l'é-
tranger.
Autre chose M. Pailleron se refuse abso-
lument à donner sa pièco nouvelle à la Co-
médie-Française, si cellc-.ci ne peut pas lui
assurer le concours de Delaunay, à la tétedo
son interprétation.
Le comité s'est réuni à cet eCot, assez mé-
content, disons-le, du MMe ~M& MOM de Fau-
te' du ~OK~e OM ~'OM .S'CKKMtC.
Api'es mûre délibération, ces messieurs
n'ont pas voulu admettre que Delaunay ren-
trât à la Comédie-Française pour jouer au
cachet un seul rôle dans une pièce nouvelle.
Il lui a, en conséquence, fait proposer d'à-
res et des fourchettes se mêlait aux éclats
desvoixavinées.
Tout à coup, il sembla à Nanctte que
deux yeux enflammés la regardaient a
travers les vitres sales et ternies.
Elle reçut comme une commotion en
plein cœur.
Alors elle hâta le pas. La maison dd
docteur Bugioz n'était qu'à deux cents
pas environ. Arrivée devant la porte, elle
regarda derrière elle, prise de frayeur,
bien que la route fût sillonnée de monde
et qu'il fît un soleil resplendissant.
Elle entra dans le vestibule, elle ferma
les portes du salon. Le docteur était tou-
jours étendu sur le canapé, il faisait noir.
car les volets étaient restés clos et la
bougie s'était usée sur la cheminée dans
le chandelier de cuivre argenté.
Monsieur, monsieur cria Nanette.
Riennerépondit.
Elle ouvrit les volets: les clartés dt
jour inondèrent le salon.
Le docteur jne bougea pas. r
Nanette s'approcha.
Elle erut d'abord qu'il avait le col en-
veloppé d'un foulard rouge.
Horreur t Sa gorge était/coupée, et des
flots de sang s'en étaient échappés, souil-
lant le canapé et aussi les fentes du par-
quet.
La grande armoire avait été forcée, et
son contenu répandu de ci, de là, sur le
sol.
Au milieu du salon, un rasoir tout ta-
che de sang, et près du rasoir un mor-
ceau de papier blanc qui avait servi à
l'envelopper.
La vieille Nanette vit tout ça d'un coup
d'œil.EUe voulut crier. Sa voix resta
clouée dans soi gosier. Un grand spasma
l'agita, un vaisseau de son cœur, ossi&é
par l'âge, se rompit, et elle tomba raid9
morte aux pieds de son maître égorgé.
FIN DU PROLOGUE
Mttpre~ SIMON BOUEES
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