Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-09-04
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 septembre 1882 04 septembre 1882
Description : 1882/09/04 (Numéro 50). 1882/09/04 (Numéro 50).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k524351m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/02/2008
Lundi 4 Septembre 1882
PAMëS & Centimes.D~Â&TSMEMTS ET ~ARM:' ~EN'R'~
Seizième Année Troisième Série Numéro ëO
ET. 3DJE! FE~E!
~ac~ettr
ANNONCES
~tM. CH. LAGrUA~GtE, CEBJF & C"
6,Pt,AOEDKLABOURpE,6 6~.
~< A Meiot~K~aMpn~dtf ~Ct
ADMINISTRATION
MMXHEnRE.tAOlNQHEUREO
toatevmrdABOMNEMENTS,P~T)TES ANMOMK%
RENSEIGNEMENTS
9, bouJev~rd dee ItaUone,
Dtree
&.BOKNEMENTt
vewte no.e.Y,d"
..a,aav ancyaawaucu~e
Bnmois. 5fr. Un mois. Bû~~
Trois moia. 1350 Trois mois. 18/E~
Sixmoia. 37 fr. Six mois. 3~&~A
Un an. S4fr. Un an. 64 ap. j
Etranger
TroM mois (Union postale). t8w.
"Il<
RÉDACTION
C, boulevard des Italienne
DZDNOXHSCMSAMINOtT
PARfs-JO~mz
MNTES MONM~S
UX MAJORE MANQUÉ
A la fin de cette longue conûdence
écoutée dans un saisissement môié d'é-
pouvante, Noémi se leva. Elle était très
pâte. Elle ût quelques pas dans sa cham-
bre, ouvrit la croisée, embrassa d'un re-
gard le parc enveloppé d'ombre silen-
cieuse, et laissa son front brûlant s'im-
prégner de la fraîcheur de la nuit. Puis,
revenant vers son père
Voilà donc où vous eu êtes, vous, le
financier réputé et envié, dit-elle non
content d'avoir trempé dans des actes
indélicats et répréhensibles, dont la dé-
couverte aujourd'hui consommerait vo-
tre perte et déshonorerait votre nom,
vous vous êtes livré à un coqain vous
lui avez laissé surprendre vos secrets,
et, menacé par lui, vous n'avez plus
d'autre ressource pour vous sauver que
d'acheter son silence en le payant du
prix qu'il exige, la main de votre
ûlle.
Tout ce que tu pourras dire, je me
le suis dit, &t Savaron piteusement et
tu devrais m'épargner.
–Falconney) continuât-elle amère-
ment, cet homme dont je vous ai si sou-
vent entendu parler avec mépris.
Il n'est pa s ce que tu penses, essaya
d'objecter Savaron. Des commencements
di faciles, oui mais rangé maintenant,
riche.
Quand arrive-t-il ? demanda sèche-
ment Noémi.
Demain mais il attendra ta déci-
sion il ne nous met pas le couteau sur
la gorge.
Que fait-il donc ? s'écria-t-elle indi-
gnée.
Allons, il vaut mieux que je m'en
aille. Tu es un peu excitée, ce soir.
Il toucha de ses lèvres le front pâli de
sa ûlle et sortit, le dos courbé. La porte
fermée, elle ne put contenir un cri de
colère et de désespoir.
Un père, ça ) Ah ma mère, pour
la première fois je bénis le ciel qui t'a
délivrée de lui, en te délivrant de la vie.
Depuis qu'il possédait la terre de Va-
raville achetée pour un morceau de pain
dans la débâcle du marquis de Sain-
tonge, Savaron y recevait tous les ans, à
l'époque des chasses, une douzaine de
Parisiens, grands manieurs d'argent
comme lui, pour la plupart associés à
ses entreprises.
Du matin jusqu'ausoir, ce n'étaientque
battues dans les bois qui environnent le
parc de VaraviIIe, excursions à cheval,
parties de pêche sur les étangs de la fo-
rêt.
L'arrivée de Falconney ne changea
rien aces plaisirs. Il en prit sa part, et
ce fut tout. Si sa présence au château
excita quelque surprise parmi les amis
de Savaron, ils eurent le bon goût de
n'en rien trahir.
.Savaron était veuf, Noémi l'aidait à
faire les honneurs de sa maison. Elle
y vivait huit moisparan, passionnément
attachée à ces lieux, consacrés par la
mort de sa mère, dédaigneuse des plai-
sirs de Paris. Etrange fille, belle et ri-
che, qui décourageait systématiquement
les prétendants à sa main, accueillait les
hommes, jeunes ou vieux, en camarades,
sans coquetterie, comme si elle appar-
tenait à leur sexe, dont elle avait pris
l'audace, l'intrépidité, la vigueur, l'es-
prit d'initiative, sans que ces qualités
toutes viriles eussent émoussé la savou-
reuse candeur de ses vingt ans.
Un matin, huit jours après l'arrivée
de Falconney, Savaron appela Noémi
dans sa chambre.
Comment le trouves-tu ?Iui deman-
da-t-il.
Oh) mon père. ce quadragénaire
édenté, chauve, grêle, portant sur toute
sa personne les stigmates de sa dégra-
dation morale.
–Tu es sévère. C'est qu'il refuse
d'attendre plus longtemps. Il veut une
réponse.
Je la lui donnerai moi-môme de-
main, répondit-elle.
Dans l'après-midi du lendemain, se
trouvant seule avec Falconney dans une
allée du parc où elle l'avait attiré, elle
lui dit tout à coup
Monsieur, mon père m'a révélé
dans quelles circonstances, humiliantes
pour nous tous, vous exigez que je de-
vienne votre femme. Malgré lasingu-
lariLé de vos procédés, je vous crois
homme d'honneur; j'espère que vous
renoncerez à un projet dont la réalisa-
tion est impossible. Je ne vous aime
pas.
–Oh) je n'ai jamais exprimé la pré-
tention d'être aimé dès le premier jour,
répliqua Falconney.Mais vous me per-
mettrez de penser que vous n'êtes pas
à ce point insensible, que les attentions
d'un galant homme, résolu à se dévouer
& votre bonheur, ne puissent avoir rai-
son de votre indifférence.
Comment voulez-vous que j'ajoute
foi a vos paroles, quand je n'ignore pas
de quel marché honteux et méprisable
je suis, pour vous, le prix?
Ah t votre père vous a dit ?.
Il m'a tout dit.
Vous devez alors comprendre qu'il
n'y a plus à discuter.mademoiselle. Vous
êtes une BUe obéissante, vous aimez vo-
tre père. C'est votre devoir de vous sa-
crifier pour lui, un devoir qui peut vous
sembler rigoureux aujourd'hui, mais
dont l'accomplissement vous paraîtra
facile, quand vousme connaîtrez mieux.
Ne pensez-vous- pas qu'il eût été
plus digne de vous informer de ma vo-
lonté, avant, d'exiger ? q
O~ez donc dire que vous n'aunez
pas écarté ma demande, si vous aviez eu
la liberté de n'y point souscrire. J'ai
voulu vous épargner à vous et à moi
des formalités inutiles. Je vous aime.
Mensonge) comment m'aimeriez-
vous ? Il y a huit jours, vous ne me con-
naissiez pas.
Oui,, mais depuis huit jours, je vous
connais, je vous aime et je vous veux.
Un flot de sang monta aux joues de
Noémi.
–Dites plutôt que vous voulez ma
dot, fit-elle; ma dot aujourd'hui et, plus
tard, l'héritage de mes parents.
Il sourit, railleur, et répondit en s'in-
clinant
La pureté de mes intentions me
défend contre l'injure que vous me
faites..
Tremblante, elle passa ses mains sur
son front et reprit
Je fais appel à votre raison, à votre
clémence, à votre loyauté, monsieur. Si
vous m'aimez, vous ne pouvez me vou-
loir malheureuse, et, sans vous livrer les
secrets de mon cœur, j'affirme qu'il
n'est pas en votre pouvoir de me don-
ner le bonheur. Prenez ma dot, si vous
voulez, mais renoncer & moi.
Ce serait le comble de l'indélica-
tesse.
Ah t prenez garde i s'écria Noémi
exaspérée.
Vous menacez ) reprit Falconney.
Il se précipita vers elle, lui saisit les
mains et, l'enveloppant de son regard où
passa dans un éclair sa fureur déchaî-
née
Prenez garde vous-même t fit-il.
Imprudente 1 oubliez-vous donc que,
d'un mot, je puis envoyer votre père
aux assises, comme voleur et comme
faussaire? J'ai les preuves. et c'est à
ma femme seule que j'entends les ren-
dre, ajouta-t-il avec plus de douceur.
Noémi se dégagea, défaillante, de la
brutale étreinte qu'elle venait de subir,
et ne parvint à rester debout que par
un suprême effort d'énergie tout à coup
reconquise. Falconney s'éloignait.
Le désespoir arrachait à Noémi les
larmes depuis deux jours refoulées. Elle
se sentait perdue. L'humiliation, la
honte montaient autour d'elle, de toutes
partsi'enveloppaient. N'avait ellegrandi
heureuse et vécu jusque-là que pour
porter le nom d'un homme qu'elle mé-
prisait ? CeFalconney.ûnancier véreux,
malfamé, dix fois môle à des entreprises
déconsidérées, criblé de 'dettes, perdu
de vices, coupe-jarrets du monde des
affaires, maître chanteur impudent,
éhontô, vivant en marge du code, aux
dépens des coquins ou des imprudents
assez mal inspirés pour recourir à ses
services. Son mari, ce bandit t Ses on-
fants, les. enfants de cet homme Et le
dégoût remplissait son coeur, s'élevait à
ses lèvres, et un frisson de terreur im-
primait à sa chair une vibration doulou-
reuse. Il fallait en finir pourtant) En
unir). Comment? Se résigner. Ja-
mais t Mourir. Oui, avec reconnais-
sance, si Dieu voulait la rappeler non,
s'il fallait qu'elle-même s'arrachât la
vie.
Comment me défendre ? se deman
dait-elle.
Elle ne trouvait rien. et, le soir, dans
le salon du château, quand assise, pâle
et triste, parmi les invités de Savaron,
elle vit Falconney entrer, souriant, s'ap-
procher d'elle avec empressement et
lui offrir un bouquet de violettes de
Nice, elle dut, résignée en apparence,
accepter les fleurs et balbutier un re-
merciement.
A sept heures du matin, les chasseurs,
au nombre d'une douzaine, se diri-
geaient vers les bois, par les chemins
verts, baignés de rosée. Dans le ciel, le
soleil montait ses premiers rayons, fai-
bles encore, rayaient d'une étroite bande
d'or clair les cimes jaunies des hautes
futaies, toutes vivantes d'un réveil d'oi-
seaux, étendue des champs nus et, depuis quel-
ques jours déjà, dépouillés des moissons.
L'heure était délicieuse et Noémi se
rappelait, en sa détresse, les jours heu-
reux passés là jadis, jours si proches
encore et déjà si loin! 1
CpiRée d'une toque en loutre sous la-
quelle étaient ramassés ses blonds che-
veux serrés autour de la tête, le fusil
sur l'épaule, la cartouchière àla ceinture,
elle marchait au milieu des chasseurs,
silencieuse et froide.
Singulière Elle se disait Falcon-
ney qui l'observait; capricieuse; fan-
tasque, indomptée t mais crânement jo-
lie t. J'en aurai raison.
On atteignait la plaine, vers laquelle,
depuis le petit jour, les rabatteurs atten-
daient. Les chasseurs forent espacés à
la lisière du bois, ayant devant eux et à
gauche l'immensité des champs, adroite
les épaisses futaies de la forêt d'où le gi-
bier allait sortir. Noémi se plaça entre
son père et Falconney, séparée de cha-
cun d'eux par une distance de quarante
mètres environ.
Bientôt, la rumeur des voix, le bruit
des allées et venues, s'apaisèrent. Un
grand silence régnait, le silence sonore
et doux des espaces, au milieu duquel
on n'entendait que des craquements de
branches, des chutes de feuilles, des
bruits d'ailes, et, au loin encore, le va-
carme confus des gardes battant les
fourrés pour pousser le gibier au devant
des chasseurs.
Noémi, assise sur l'herbe, le doigt sur
la détente de son fusil, attendait, rê-
veuse, le regard perdu devant soi.
Tout à coup, ce regard tomba sur Fal-
conney. Elle l'aperçut à travers le ri-
deau des arbres, debout, attentif, lui
tournant le dos et, cette vision subite
accentuant son malheur, l'infamie de
cet homme, son langage de la veille,
elle eut un mouvement de colère qui,
soudain, la mit debout.
Si je voulais pourtant murmurâ-
t-elle. ¡
Et la crosse du fusil à l'épaule, ses
mains brûlantes crispées sur' le canon
glacé, un doigt sur la détente, la tête
penchée, elle visait Falconney, dont le
vêtement de laine blanche éclairait les
teintes sombres du bois, quand brus-
quement, il se retourna. Il aperçut Mt!e
Savaron qui le tenait au bout de son
fusil. Il se jeta de côté, en criant
Que faites-vous, mademoiselle ? Je
ne suis pas un lapin.
S'avançant vers elle, tout pâle, en son-
geant au danger qu'il venait de courir,
il la regardait, moitié rieur, moitié sé-
rieux, essayant de faire montre de sang-
froid et de tourner en plaisanterie un
incident qu'il attribuait à la maladresse
de Noémi. Mais elle restait impassible
pas un trait de son visage ne tressaillit,
et ses yeux &e posaient sur lui avec une
fixité grave sous laquelle il devinait
brusquement toute la haine qu'il avait
déchaînée.
Il eut peur.
Eh, les maladroits que faites-vous
donc là, pendant que le gibier dénie ?
Voyez donc.
Coup sur coup, Savaron tira dans un
vol de faisans, qui montaient lourde-
ment au-dessus du champ.
C'est que nous traitions d'affaires
sérieuses avec mademoiselle, balbutia
Falconney. Nous venons de reconnaî-
tre d'un commun accord qu'il sera sage
de renoncer à nous épouser.
M. Falconney a bien voulu me ren-
dre ma parole, ajouta Noémi. Merci,
monsieur.
Elle regagna l'affût nërement, comme
indiSérente à ce qui.allait se passer.
Que signifie? demanda Savaron.
Ecoute, mon vieux, dit: Falconney,
j'ai beaucoup réfléchi je rénonce à ce
mariage. Trouvons autre chose, et puis,
tu sais, réconciliation, entente) Nous
brouiller, quelle bêtise) C'est qu'elle
me tuerait) pensait le drôle, en regar-
dant la une silhouette de Noémi dispa-
raître entre les arbres.
ERNEST DAUDET
No a Eohos
AUJOURD'HUI
A 6 heure: et demie, dîner au Grand-Hôtel
admission jusqu'à 7 heures.
Pendant la durée du d!ner. l'orohestre do
M. Desgranges jouera, dans la nouvelle salle da
musique.
MENU
Potage printanier royale
Hors-d'œuvre
Filet de barbue sauce fines herbes
Pommes de terre à. l'anglaise
Pièce de bœuf à la portugaise
Vol-au-vent à la nnanoière
Dindonneau au cresson
Salade
Haricots verts à la ma!tre-d'hetel
Génoise glacée
Glace
Parfait au café
Desserts
fromages. fruits et petits-fonrs
Le salon des dames est ouvert aux voyageurs.
Piano, orgues, tables de jeux.– D!ner & la carte
M restaurant. Billards au Café Divan.
Le programme du dtner-ooncert. (Voir t ta
<' page.) ~t!
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre.
Do onze heures du matin à onze heures du soir.
Opéra, 7 h. 3/4. Ro&ert :e Diable.
Français, 7 h. 3/4. MademoneMe ~e BeHe-
Isle.
Opéra-Comique, 7 h. 3/4. fret DtCtBp!o.
<.A POUT!OUE
II y a une chose plus odieuse et plus
inexcusable que d'avoir fait le 4 Sep-
tembre, c'est de le célébrer.
C'est < trinquer avec l'ennemi <, di-
sait tantôt un journal qui ne ment pas
à son beau titre la Patrie.
Le 4 septembre 1870, de bons citoyens,
affolés par nos premiers désastres, gri-
sés par les mensonges de la légende ré-
volutionnaire, purent croire sincère-
ment qu'il fallait rejeter, comme un lest
fatal, le gouvernement régulier, et que
la république serait le plus court che-
min de la défaite à la victoire.
Mais il y a beau temps qu'aucune illu-
sion n'est plus possible.
Le 4 septembre 1882, on sait, on sait
trop ce qu'a. fait, depuis douze ans, la
République.
Elle a commencé par élargir et enve-
nimer la plaie qui saignait aux flancs de
la patrie. Elle a poursuivi de j our en j our,
de mois en mois, d'année en année l'a-
moindrissement de la France. Elle n'a
pas produit un homme de gouverne-
ment. Elle a accru les charges de tous
elle a découragé, écœuré, éloigné les
bons et surexcité les mauvais.
Quand on voit, en grand péril un ma-
lade qui vous est cher, survient un char-
latan qui vous dit < Laissez là tous les
remèdes classiques. S'il ressuscite son
client, on le proclame homme divin. S'il
l'achève un bourreau. La république a
achevé l'oeuvre de la défaite et de l'inva-
sion.
L'histoire de France est une suite
de merveilleuses résurrections. Remon-
tons le cours des ans résurrection sous
les Bourbons, de 181 S à 1830; résurrec-
tion sous le consulat de Napoléon I"; ré-
surrection sous Henri IV; résurrection
sous Charles VII résurrection sous
Louis IX. Toujours moribonde, toujours
renaissante, telle était la France. La
troisième République, au contraire, sem-
ble avoir destitué notre pays de cette
merveilleuse faculté qui faisait de lui
un vrai Lazare, triomphateur du tom-
beau.
Plus la République vit, plus la France
meurt.
Par une coïncidence pleine d'ensei-
gnement M. Thiers est mort le 3 sep-
tembre 1877. Les deux anniversaires
3 septembre 1877,4 septembre 1870 se sui-
vent et se commencent réciproquement.
Le principal auteur de la République,
et, par suite, de notre abaissement,
c est M. Tbiers, qui, lorsqu'il tenait la
France dans sa main, en février 1871,
préféra la République, dont il comptait
être le maître, à une restauration qui
aurait replacé la Franpe dans la voie du
salut. Tout le reste vient de là. II. P.
Une élection législative avait lieu hier
à Moulins ~"circonscription). a
Voici les résultats connus à une heure'
du matin
'Inscrits t9,485. Votants 6,763.
MM. Léon Roquet.. 4.748 voix.
Clairfond. 935
Voix perdues..282
Manquent quelques communes maia
M. Roquet, républicain, peut être consi-
déré comme élu.
LE MONDE ET LA W!LE
Des banquets royalistes sont annoncés
en diverses villes, à l'occasion de la fête
de saint Michel, 39 septembre, anniver-
saire de la naissance de Monsieur le
comte de Chambord.
Parmi les plus importants, nous cite-
rons celui d'Amiens, celui de Marseille,
auquel le Midi conviera les représen-
tants de la Vendée, en souvenir de Chal-
lans, et celui de Lille, qui aura lieu le
30 septembre.
Telêgra.mma de Berlin
La fête anniversaire de Sedan a été
favorisée par un temps magninque.
Berlin était pavoisé comme les an-
nées précédentes, sans éclat. Illumina-
tions à peu prés nulles. La tour daRath~
haus éclairée au feu du Bengale.
Les antisémites ont tenu des réu-
nions patriotiques.
Beaucoup de journaux contiennent
injures et provocations à la France.
Somme toute, enthousiasme médiocre
à Berlin.
Mme la comtesse de Tramecourt a
succombé avant-hier soir aux suites
d'une longue maladie.
Elle suit à peu de jours sa belle-sœur,
la comtesse de Clermont-Tonnerre, en-
levée à la fleur de l'âge par un mal subit.
Le service d'inhumation sera célébré,
daas l'église de Tramecourt. aujourd'hui
lundi 4 septembre.
Un service sera célébré àLignereuH
le samedi 9 septembre.
Prochains mariages
M. Giroud, de Gand, épousera Mlle
Louise-Marie-Thërèse Gros de Perro-
dil.
M. Meignen, fils de M. Meignen, no-
taire, est nancé à Mlle Bétolaud, fille de
l'éminent avocat, ancien bâtonnier de
l'ordre.
Rencontré, à six heures du soir, sous
l'ondée abominable quf a submergé
Paris, M. de Lesseps, à cheval, suivi de
ses trois garçons sur leurs poneys, ga-
lopant gaiement avenue de l'Impéra-
trice.
Cette façon de se reposer de sa cam-
pagne d'Egypte est tout à fait spéciale au
grand Français et lui réussit à mer-
veille.
D'autres y attraperaient des fluxions
de poitrine.
NOUVELLES A LA MAIN
Nous lisons dans un prospectus, à pro-
pos d'un biberon nouveau modèle r
"Lorsque l'enfant a nnide téter,
il faut le t~~se)' so~eM~me~ et le
mettre dans un endroit frais, de préfé-
rence sous une fontaine.
Pauvre bébé 1
Dans un casino.
Un abonné, décoré d'une innnite d'or-
dres inconnus, s'assied à une table d'é-
carté en face d'un monsieur moins cha-
marré, mais tout aussi inconnu,
J'ai le roi, dit le premier, après une
série d'escamotages.
Et moi aussi, répond l'autre, qui l'a
tiré d'une de ses manches.
Tous deux se reconnaissent alors, et
le premier, avec un fin sourire
Maintenant, dit-il, jouons sérieuse-
ment
Et il rebat les cartes.
UNMtmNO,
UN DUEL ÏMSM
Hier, une rencontre, dont les consé-
quences ont été bien fatales, a eu lieu
entre M. de Massas, rédacteur en chef du
Com~, et M. Dichard, rédacteur en chef
d(r.fe~ C
Ce dernier a reçu trois blessures.
M. de Massas a été tué.
Une première rencontre, à laquelle l'in-
tervention de la gendarmerie avait mis
obstacle, n'avait pu avoir lieu lundi der-
nier.
Un jury d'honneur fut constitué. Mais
laissons d'abord parler les pièces dont nous
recevons communication
PROCÈS-VERBAL DU JUHY D'HONNEUR
Paris, 1" septembre 1883.
Les soussignés, ayant accepté de servir de
mryd honneur dans le différend qui divise MM.
Dichard et de Massas, et munis de pleins pou-
voirs, estiment que, dans l'état où la question
leur est'soumise, une rencontre ne saurait être
évitée.
M. Dichard, étant l'oiîensë, conserve natu-
rellement le choix du jour, do l'heure et du
lieu.
Les autres conditions de la rencontra, qui
avait cte'ompcchee par des circonstances recon-
nues indépendantes.do la volonté des deu\ aA
versaires, demeurent celles que les quatre té-
moins avaient arrêtées dans îeur procès-verbal
r~po~il~ continuent ~umer
responsabilité.
Au surplus, les soussignés se croiraient obli-
gés, au nom des intérêts du parti impérialiste,"
d'interdire aux rédacteurs en chef du Pe![< Cetpo-
ra! et du Co~&<~ d'accueillir, dans le journal
qu'ils dirigent, toute nouvelle polémique d'un
caractère outrageant pour l'un ou l'autre de ces
deux journaux, ou pour leurs rédacteurs, si le
souci do leur propre dignité, après une rencon-
tre j'?s armes à la main, ne faisait à MM. Dichard
et de Massai "a devoir impérieux de respecter,
en se respectant eu~cmes, la cause qu ils ont
l'honneur de servir. 1
Signé PAUL ? ~.SSAGNAC,
CUNEO D'ORNANO.
rROCMS-VEtUiAUX DES TÉMOINS
Les soussignés, s'en référant aux conclusions
du procès-verbal signé de MM.d'Ornano et de
Cassagnao, en date du 1" septembre, arrêtent
qu'une rencontre aura lieu le dimanche 3 sep-
tembre, a une heure et dans un lieu..qu'ils se ré-
servent de désigner.
Les bases de la rencontre sont celles qui ont
été déterminées dans le procès-verbaL du SG août.
Toutefois, les soussignés, d'un commun accord,
ont admis l'emploi du gant de salle, a crispin.
Fait double à Paris, le 2 septembre 1882.
.Pou;' M. de ~/(M!e~, jPo({/' M. Dt'c/to~,
A. PEMJEAD. Georges P;ucE,
ALESSANUtU, E. BOIS-QLAVY.
Conformément au procès-verbal ci-dessus, une
reneontrç a eu lieu le 3 septembre JS82, dans
une propriété, aux environs de Paris,.). trois heu-
res de 1 après-midi
M. de Massas a pris l'offensive avec une grande
énergie. Un coup fourré a eu lieu.
M. Diohard a été atteint a la tète, sous l'ais-
selle et à la main par trois coups d'épéc, at~ avant
que le témoin chargé de surveiller te combat ait
pu intervenir, M. do Massas recevait en pleine
poitrine un coup dont le résultat a été funeste.
Malgré les soins qui lui ont été prodigués im-
médiatement par M. le docteur Court, M. de
Massas n'a pu être rappelé à la vie.
Fait double & Paris, le 3 septembre 1882.
Pottf M. de MA. PEMJEAN, GEORGES PRICE,
ALESSANDRt. E. BOIS-OLAVY.
Voici maintenant quels sont les rensei-
gnements particuliers qui nous sont par-
venus dans la soirée d'hier sur cette mal-
heureuse rencontre.
La cause du duel d'abord
Le Petit Caporal et le CoKt&~ sont deux
feuilles impérialistes de nuances différen-
tes. Une polémique, dont nous n'avons pu
suivre les phases, se poursuivait depuis
quelque temps entre les deux journaux.
Le Code rénover le parti impérialiste. Il voulait
la fusion de tous sur le terrain d'un coup
d'Etat par les armes. Il soutenait une
vraie politique de co!K& On entendit
parler de lui surtout à l'occasion du i5
août dernier. Ce fut le premier promoteur
du bouquet impérialiste du 15 août.
Le rédacteur en chef du CoHtSa~ M. de
Massas, nouveau-venu dans la presse, pari-
sienne, avait fait, sous le même titre, un
journal de même allure en province, dans~
les Pyrénées-Orientales.
M. de Massas était âgé de trente-trois
ans. Nature ardente et généreuse, nous
dit on; sympathique à tous ceux qui l'ont
connu. Ancien of&cier au 3< régiment d'in-
fanterie de marine, il se distingua à Mou-
zon et à Bazeilles.
Fait prisonnier, il parvint à s'échapper,
etut le reste de la campagne dans le corps
de Bourbaki.
Blessé à Villersexel, il fut recueilli et
soigné dans l'honorable famille d'une jeune
fille qui devint bientôt Mme de Massas, et
lui apporta, avec une affection dévouée et
tendre, qui ne devait pas se démentir un
jour, une fortune importante.
Quatre enfants trois garçons, dont l'aîné
a huit ans, et une ntle sont nés du mariage
de M. et de Mme de Massas. On dit la veuve
de notre infortuné confrère enceinte en ce
moment même d'un cinquième enfant.
Ce ménage modèle demeurait route d'Ar-
gonteuil, à Colombes.
On eût dit que Mme de Massas avait le
pressentiment du malheur qui devait at-
teindre son mari et elle, car elle le sup
pliait sans cesse de renoncer au journa-
lisme.
Après l'issue fatale de la rencontre
d'hier, sur les péripéties de laquelle nous
nous croyons interdit de donner aucun
autre récit que celui des témoins et qui
d'ailleurs n'a pas duré deux minutes, nous
dit on, le moribond fut transporté sur
un lit de la maison particulière dans le
jardin de laquelle le duel avait eu lieu, et
dont nous croyons qu'il ne nous appartient
pas de nommer le propriétaire.
Cette maison est située entre Nogent et
Joinville.
M. de Massas expira au bout d'un quart
d'heure, malgré les soins empressés du
médecin. Les seules paroles qu'il pût faire
entendre sont celles-ci: < Docteur. ma
femme. mes enfants. a
On dit qu'il était d'une certaine force à
l'épée, supérieur, en tout cas, comme
science des armes, à son adversaire, et qu'il
se croyait sûr de lui infliger une leçon fa-
cile et sans péril.
Le corps de M. de Massas a été rapporté
hier soir à Paris par M. Pemjean, l'un de
ses témoins, dans une voiture de louage, au
n" 14 de la rue de Constantinople, chez
M. W. cousin de Mme de Massas. r
Sa malheureuse femme savait le duel et,
pendant le combat, elle attendait le résul-
tat dans un café à côté de la gare de No-
gent. C'est là qu'il fallut lui apprendre
qu'elle était veuve.
M. Dichard l'adversaire de M. de
Massas le rédacteur en chef du Petit
Ca:po~, est à peu près du môme âge que
lui: trente-cinq ans environ; petit; très
brun.
Sous son pseudonyme de Henri Dey, il -a,
croyons-nous, col)aboréau.F~en temps.
Nous avons envoyé prendre des nouvelles
de M. Dichard, dans la soirée; son état
est assez satisfaisant, bien que la blessure
qu'il a reçue sous l'aisselle présente de
la gravité.
Une note anonyme qui accuse M. Di-
chard d'avoir < plongé son épée dans le sein
de son adversaire, alors que le combat
était arrêté nous a été adressée hier
dans la soirée, ainsi qu'à plusieurs autres
journaux, parait-il.
Les pièces qu'on a lues plus haut répon-
dent à cette note anonyme.
De plus, en dehors des quatre témoins'et
du médecin, MM. Rogat et P. de Léoni
assistaient au combat et rendent hommage
à la bravoure excessive des combattants
aussi bien qu'à la parfaite loyauté.
Les témoins, de retour à Paris, se sont
rendus immédiatement à la Préfecture de
police, où ils ont fait leur déposition rela-
tive au malheur qui venait d'arriver et que
tout le monde déplorera.,
On nous disait tantôt que le CoM<&a<
~.vait paru hier matin pour la dernière
fpis, de sorte que son malheureux rédac-
teur en chef avait soutenu de son sang
une querelle qu'il n'allait plus pouvoir
poursuivre avec son encre.
D'aûtresrenseignemcnts postérieurs nous
disent,au contraire, qu'il n'est pas question
pour le CoMt&a~ de suspendre sa publica-
tion, et qu'à l'heure où nous écrivons ces
lignes on le tire avec un encadrement
noir, hélas trop justifié.
T.OUT-PAR)S
MONS!EUR CHOUFLEURY
RESTERA CHEZ H)t LE.
SAYNETE A DEUX PERSONNAGE
CORA.UE, gM~M~ CO?MM6 MM OMra~SM.
Jules
JCLES
Ma mie ? q 1.~
CQRA.LIË
Est ce vrai ce que je lis QP.ns les jour-
naux ? Que tu as lancé des invitations ? Que
tu attends du monde ici ?.
JULES, C~ec orgueil
Oui, c'est vrai Et mes invitations ont
produit un effet foudroyant J'en ai envoyé
a tous les ministres et à tous les ambassa-
deurs. Ils ont été stupéfaits on s'atten
dait isi peu à des prodigalités de notre
part. coilÂËIF,
CORALIE
Des prodigalités Voilà le mot. Tu veux
nous ruiner! Tu veux mettre Bébé sur la,
paille. Avant qu'il ait seulement vu le
jour Un tas de meurt-de-faim, tes mi-
nistres, qui vont vel~? gobeloter notre
saint-frusquin
JULES
Gobeloter'gobeloter! D'abord je
n'ai pas promis de menus soignés. On les
recevra à la fortune du pot Beaucoup de
lapin potage de lapin, gibelote de la-
pin, lapin rôti. Le lapin pullule; on leur
donnera du lapin jusqu'à extinction de la-
pinière Et puis, Coralie, c'est bon genre
qu'un chef de l'Etat reçoive à la campagne
Souviens toi de Compiègne Il y a des
dépenses qu'il faut savoir faire 'pour te~Qir
son rang avec quelque dignité Çam'etn--
bêtait, à la fin, de passer pour un rapiat 1
Je veux donner'dans le gratin, moi aussi f
J'ai lancé mes invitations. –(.L~M~.) < M:.
J. Grévy restera chez lui le 3 septem-
bre 1882, et jours suivant. Il reste chez
lui C'est tout ce qu'il y a de plus gratin i
(ZM~MifJ On fera des confitures
Tu vois, je ne promets rien. Je ne dispas
on mangera –je dis on fera. des
.conjures ) J'avais pensé à de la mu-
sique mais les artistes sont hors de prix
tandis que les pêches et les poires sont
abordables. D'ailleurs les ambassadeurs
aimeront, peut-être, mieux ça. Ne fût-ce
que pour la nouveauté 1 Tout l'hiver, ils
vont dans des maisons où on fera de la.
musique". Ils ne sont jamais allés dans
une maison où < on fera des conntures Ça.
les changera. Mais on frappe Vois donc
ce que c'est, Coralie.
CORA.L1E, allant et )'e<;eM!e~M
C'est le facteur. Il y a une lettre de six
sous.
JULEë
Refuse, bobonne, refuse! et donne-moi
mon courrier. Ah ah ah ce sont les ré-
ponses des ambassadeurs. Je vois les sceaux
des chancelleries. Es-tu émue? Je le suis.
Des ambassadeurs chez nous Sous notre
toit champêtre à nos modestes four-
neaux
CORALIE
Lis! lis donc 1
JULES, lisant
Monsieur, vous resterez chez vous le
2 septembre; j'en suis enchanté, car
alors je suis bien sûr de ne pas vous
rencontrer ailleurs Quelle mauvaise
plaisanterie'(Z~Mi!.) Monsieur, vous
resterez chez vous le 2 septembre si
c'est que vous êtes enrhumé, écrivez-le
plutôt à votre famille; à moi,. ça m'est
bien égal. C'est d'une imperti-
nence! –(ZM~M<.) < Monsieur, vous res-
terez chez vous le 2 septembre; un bon
conseil Restez y donc tout le temps) »
C'est le comble (ZM~H~ < Monsieur,
vous resterez chez vous. et on fera des
confitures. Comme, à mon grand regret,
je ne sais pas faire les con&tures, ma,
présence ne vous serait ni utile ni agréa-
ble. A la bonne heure Celui-ci s'ex-
cuse avec convenance! (LM~~t.) x. Mais
je vous envoie mon cuisinier, qui excelle
dans la marmelade: C'est un homme de
votre monde, qui, lui, a eu des malheurs~'
et dont la société vous sera doublement
précieuse! Hum! hum! La der-
nière) « Monsieur, vous resterez chez
vous, et on fera des confitures. Je n'aime
pas beaucoup ce genre de divertissement.
Mais, sensible à votre courtoise invita-
tion, je vous envoie, avec mes excuses,
et par colis postaux, six kilogrammes
de sucre vanillé ) En6n, voilà un am-
bassadeur qui sait vivre (.Re~u~M~ Ze
sceau.) Mais, non L. S. Ça n'est pas
un ambassadeur! C'est un ministre! Un
ancien! L. S.–Léon Say! 1
PAUL FEmUER
L'AMBASSADE INUTILE
Eh bien oui, nous voilà revenus de
Marseille, mon co-délégué et moi, et
nous sommes rentrés, comme tant de.
chasseurs ont fait hier, absolument
bredouilles. Nous avons abusé de l'obli-
geance de la Compagnie P.-L.-M., de la
confortable hospitalité des S~ep~M~-car
nous avons parcouru deux fois deux
cents lieues en train rapide, et to%t cela
pour aboutir à une solennelle entrevue
avec la Méditerranée. D'obligeants con-
frères ont appelé notre voyage celui du
bec dans 1 eau Soit, du moins l'eau
était bleue et limpide comme le ciel du
Midi, et nous avons goûté quarante-huit
heures de lumière et de chaleur. Nous
avons renouvelé connaissance avec l'été,
riante saison dont les Parisiens ont
perdu la mémoire. Est-ce gaspiller son
temps ? Un vaudevilliste d~autrefois a.
mis à la'scëne les péripéties d'un t?o!/a~
à D:e~e, dont le héros n'avait pas quitté
les faubourgs de Paris. Notre supério-
rité sur ce voyageur fantaisiste est in*
contestable. Nous avons atteint le but,
sinon l'objet de notre voyage, Démos-
thenes nt un discours sur la < fausse
PAMëS & Centimes.D~Â&TSMEMTS ET ~ARM:' ~EN'R'~
Seizième Année Troisième Série Numéro ëO
ET. 3DJE! FE~E!
~ac~ettr
ANNONCES
~tM. CH. LAGrUA~GtE, CEBJF & C"
6,Pt,AOEDKLABOURpE,6 6~.
~< A Meiot~K~aMpn~dtf ~Ct
ADMINISTRATION
MMXHEnRE.tAOlNQHEUREO
toatevmrd
RENSEIGNEMENTS
9, bouJev~rd dee ItaUone,
&.BOKNEMENTt
vewte no.e.Y,d"
..a,aav ancyaawaucu~e
Bnmois. 5fr. Un mois. Bû~~
Trois moia. 1350 Trois mois. 18/E~
Sixmoia. 37 fr. Six mois. 3~&~A
Un an. S4fr. Un an. 64 ap. j
Etranger
TroM mois (Union postale). t8w.
"Il<
RÉDACTION
C, boulevard des Italienne
DZDNOXHSCMSAMINOtT
PARfs-JO~mz
MNTES MONM~S
UX MAJORE MANQUÉ
A la fin de cette longue conûdence
écoutée dans un saisissement môié d'é-
pouvante, Noémi se leva. Elle était très
pâte. Elle ût quelques pas dans sa cham-
bre, ouvrit la croisée, embrassa d'un re-
gard le parc enveloppé d'ombre silen-
cieuse, et laissa son front brûlant s'im-
prégner de la fraîcheur de la nuit. Puis,
revenant vers son père
Voilà donc où vous eu êtes, vous, le
financier réputé et envié, dit-elle non
content d'avoir trempé dans des actes
indélicats et répréhensibles, dont la dé-
couverte aujourd'hui consommerait vo-
tre perte et déshonorerait votre nom,
vous vous êtes livré à un coqain vous
lui avez laissé surprendre vos secrets,
et, menacé par lui, vous n'avez plus
d'autre ressource pour vous sauver que
d'acheter son silence en le payant du
prix qu'il exige, la main de votre
ûlle.
Tout ce que tu pourras dire, je me
le suis dit, &t Savaron piteusement et
tu devrais m'épargner.
–Falconney) continuât-elle amère-
ment, cet homme dont je vous ai si sou-
vent entendu parler avec mépris.
Il n'est pa s ce que tu penses, essaya
d'objecter Savaron. Des commencements
di faciles, oui mais rangé maintenant,
riche.
Quand arrive-t-il ? demanda sèche-
ment Noémi.
Demain mais il attendra ta déci-
sion il ne nous met pas le couteau sur
la gorge.
Que fait-il donc ? s'écria-t-elle indi-
gnée.
Allons, il vaut mieux que je m'en
aille. Tu es un peu excitée, ce soir.
Il toucha de ses lèvres le front pâli de
sa ûlle et sortit, le dos courbé. La porte
fermée, elle ne put contenir un cri de
colère et de désespoir.
Un père, ça ) Ah ma mère, pour
la première fois je bénis le ciel qui t'a
délivrée de lui, en te délivrant de la vie.
Depuis qu'il possédait la terre de Va-
raville achetée pour un morceau de pain
dans la débâcle du marquis de Sain-
tonge, Savaron y recevait tous les ans, à
l'époque des chasses, une douzaine de
Parisiens, grands manieurs d'argent
comme lui, pour la plupart associés à
ses entreprises.
Du matin jusqu'ausoir, ce n'étaientque
battues dans les bois qui environnent le
parc de VaraviIIe, excursions à cheval,
parties de pêche sur les étangs de la fo-
rêt.
L'arrivée de Falconney ne changea
rien aces plaisirs. Il en prit sa part, et
ce fut tout. Si sa présence au château
excita quelque surprise parmi les amis
de Savaron, ils eurent le bon goût de
n'en rien trahir.
.Savaron était veuf, Noémi l'aidait à
faire les honneurs de sa maison. Elle
y vivait huit moisparan, passionnément
attachée à ces lieux, consacrés par la
mort de sa mère, dédaigneuse des plai-
sirs de Paris. Etrange fille, belle et ri-
che, qui décourageait systématiquement
les prétendants à sa main, accueillait les
hommes, jeunes ou vieux, en camarades,
sans coquetterie, comme si elle appar-
tenait à leur sexe, dont elle avait pris
l'audace, l'intrépidité, la vigueur, l'es-
prit d'initiative, sans que ces qualités
toutes viriles eussent émoussé la savou-
reuse candeur de ses vingt ans.
Un matin, huit jours après l'arrivée
de Falconney, Savaron appela Noémi
dans sa chambre.
Comment le trouves-tu ?Iui deman-
da-t-il.
Oh) mon père. ce quadragénaire
édenté, chauve, grêle, portant sur toute
sa personne les stigmates de sa dégra-
dation morale.
–Tu es sévère. C'est qu'il refuse
d'attendre plus longtemps. Il veut une
réponse.
Je la lui donnerai moi-môme de-
main, répondit-elle.
Dans l'après-midi du lendemain, se
trouvant seule avec Falconney dans une
allée du parc où elle l'avait attiré, elle
lui dit tout à coup
Monsieur, mon père m'a révélé
dans quelles circonstances, humiliantes
pour nous tous, vous exigez que je de-
vienne votre femme. Malgré lasingu-
lariLé de vos procédés, je vous crois
homme d'honneur; j'espère que vous
renoncerez à un projet dont la réalisa-
tion est impossible. Je ne vous aime
pas.
–Oh) je n'ai jamais exprimé la pré-
tention d'être aimé dès le premier jour,
répliqua Falconney.Mais vous me per-
mettrez de penser que vous n'êtes pas
à ce point insensible, que les attentions
d'un galant homme, résolu à se dévouer
& votre bonheur, ne puissent avoir rai-
son de votre indifférence.
Comment voulez-vous que j'ajoute
foi a vos paroles, quand je n'ignore pas
de quel marché honteux et méprisable
je suis, pour vous, le prix?
Ah t votre père vous a dit ?.
Il m'a tout dit.
Vous devez alors comprendre qu'il
n'y a plus à discuter.mademoiselle. Vous
êtes une BUe obéissante, vous aimez vo-
tre père. C'est votre devoir de vous sa-
crifier pour lui, un devoir qui peut vous
sembler rigoureux aujourd'hui, mais
dont l'accomplissement vous paraîtra
facile, quand vousme connaîtrez mieux.
Ne pensez-vous- pas qu'il eût été
plus digne de vous informer de ma vo-
lonté, avant, d'exiger ? q
O~ez donc dire que vous n'aunez
pas écarté ma demande, si vous aviez eu
la liberté de n'y point souscrire. J'ai
voulu vous épargner à vous et à moi
des formalités inutiles. Je vous aime.
Mensonge) comment m'aimeriez-
vous ? Il y a huit jours, vous ne me con-
naissiez pas.
Oui,, mais depuis huit jours, je vous
connais, je vous aime et je vous veux.
Un flot de sang monta aux joues de
Noémi.
–Dites plutôt que vous voulez ma
dot, fit-elle; ma dot aujourd'hui et, plus
tard, l'héritage de mes parents.
Il sourit, railleur, et répondit en s'in-
clinant
La pureté de mes intentions me
défend contre l'injure que vous me
faites..
Tremblante, elle passa ses mains sur
son front et reprit
Je fais appel à votre raison, à votre
clémence, à votre loyauté, monsieur. Si
vous m'aimez, vous ne pouvez me vou-
loir malheureuse, et, sans vous livrer les
secrets de mon cœur, j'affirme qu'il
n'est pas en votre pouvoir de me don-
ner le bonheur. Prenez ma dot, si vous
voulez, mais renoncer & moi.
Ce serait le comble de l'indélica-
tesse.
Ah t prenez garde i s'écria Noémi
exaspérée.
Vous menacez ) reprit Falconney.
Il se précipita vers elle, lui saisit les
mains et, l'enveloppant de son regard où
passa dans un éclair sa fureur déchaî-
née
Prenez garde vous-même t fit-il.
Imprudente 1 oubliez-vous donc que,
d'un mot, je puis envoyer votre père
aux assises, comme voleur et comme
faussaire? J'ai les preuves. et c'est à
ma femme seule que j'entends les ren-
dre, ajouta-t-il avec plus de douceur.
Noémi se dégagea, défaillante, de la
brutale étreinte qu'elle venait de subir,
et ne parvint à rester debout que par
un suprême effort d'énergie tout à coup
reconquise. Falconney s'éloignait.
Le désespoir arrachait à Noémi les
larmes depuis deux jours refoulées. Elle
se sentait perdue. L'humiliation, la
honte montaient autour d'elle, de toutes
partsi'enveloppaient. N'avait ellegrandi
heureuse et vécu jusque-là que pour
porter le nom d'un homme qu'elle mé-
prisait ? CeFalconney.ûnancier véreux,
malfamé, dix fois môle à des entreprises
déconsidérées, criblé de 'dettes, perdu
de vices, coupe-jarrets du monde des
affaires, maître chanteur impudent,
éhontô, vivant en marge du code, aux
dépens des coquins ou des imprudents
assez mal inspirés pour recourir à ses
services. Son mari, ce bandit t Ses on-
fants, les. enfants de cet homme Et le
dégoût remplissait son coeur, s'élevait à
ses lèvres, et un frisson de terreur im-
primait à sa chair une vibration doulou-
reuse. Il fallait en finir pourtant) En
unir). Comment? Se résigner. Ja-
mais t Mourir. Oui, avec reconnais-
sance, si Dieu voulait la rappeler non,
s'il fallait qu'elle-même s'arrachât la
vie.
Comment me défendre ? se deman
dait-elle.
Elle ne trouvait rien. et, le soir, dans
le salon du château, quand assise, pâle
et triste, parmi les invités de Savaron,
elle vit Falconney entrer, souriant, s'ap-
procher d'elle avec empressement et
lui offrir un bouquet de violettes de
Nice, elle dut, résignée en apparence,
accepter les fleurs et balbutier un re-
merciement.
A sept heures du matin, les chasseurs,
au nombre d'une douzaine, se diri-
geaient vers les bois, par les chemins
verts, baignés de rosée. Dans le ciel, le
soleil montait ses premiers rayons, fai-
bles encore, rayaient d'une étroite bande
d'or clair les cimes jaunies des hautes
futaies, toutes vivantes d'un réveil d'oi-
seaux,
ques jours déjà, dépouillés des moissons.
L'heure était délicieuse et Noémi se
rappelait, en sa détresse, les jours heu-
reux passés là jadis, jours si proches
encore et déjà si loin! 1
CpiRée d'une toque en loutre sous la-
quelle étaient ramassés ses blonds che-
veux serrés autour de la tête, le fusil
sur l'épaule, la cartouchière àla ceinture,
elle marchait au milieu des chasseurs,
silencieuse et froide.
Singulière Elle se disait Falcon-
ney qui l'observait; capricieuse; fan-
tasque, indomptée t mais crânement jo-
lie t. J'en aurai raison.
On atteignait la plaine, vers laquelle,
depuis le petit jour, les rabatteurs atten-
daient. Les chasseurs forent espacés à
la lisière du bois, ayant devant eux et à
gauche l'immensité des champs, adroite
les épaisses futaies de la forêt d'où le gi-
bier allait sortir. Noémi se plaça entre
son père et Falconney, séparée de cha-
cun d'eux par une distance de quarante
mètres environ.
Bientôt, la rumeur des voix, le bruit
des allées et venues, s'apaisèrent. Un
grand silence régnait, le silence sonore
et doux des espaces, au milieu duquel
on n'entendait que des craquements de
branches, des chutes de feuilles, des
bruits d'ailes, et, au loin encore, le va-
carme confus des gardes battant les
fourrés pour pousser le gibier au devant
des chasseurs.
Noémi, assise sur l'herbe, le doigt sur
la détente de son fusil, attendait, rê-
veuse, le regard perdu devant soi.
Tout à coup, ce regard tomba sur Fal-
conney. Elle l'aperçut à travers le ri-
deau des arbres, debout, attentif, lui
tournant le dos et, cette vision subite
accentuant son malheur, l'infamie de
cet homme, son langage de la veille,
elle eut un mouvement de colère qui,
soudain, la mit debout.
Si je voulais pourtant murmurâ-
t-elle. ¡
Et la crosse du fusil à l'épaule, ses
mains brûlantes crispées sur' le canon
glacé, un doigt sur la détente, la tête
penchée, elle visait Falconney, dont le
vêtement de laine blanche éclairait les
teintes sombres du bois, quand brus-
quement, il se retourna. Il aperçut Mt!e
Savaron qui le tenait au bout de son
fusil. Il se jeta de côté, en criant
Que faites-vous, mademoiselle ? Je
ne suis pas un lapin.
S'avançant vers elle, tout pâle, en son-
geant au danger qu'il venait de courir,
il la regardait, moitié rieur, moitié sé-
rieux, essayant de faire montre de sang-
froid et de tourner en plaisanterie un
incident qu'il attribuait à la maladresse
de Noémi. Mais elle restait impassible
pas un trait de son visage ne tressaillit,
et ses yeux &e posaient sur lui avec une
fixité grave sous laquelle il devinait
brusquement toute la haine qu'il avait
déchaînée.
Il eut peur.
Eh, les maladroits que faites-vous
donc là, pendant que le gibier dénie ?
Voyez donc.
Coup sur coup, Savaron tira dans un
vol de faisans, qui montaient lourde-
ment au-dessus du champ.
C'est que nous traitions d'affaires
sérieuses avec mademoiselle, balbutia
Falconney. Nous venons de reconnaî-
tre d'un commun accord qu'il sera sage
de renoncer à nous épouser.
M. Falconney a bien voulu me ren-
dre ma parole, ajouta Noémi. Merci,
monsieur.
Elle regagna l'affût nërement, comme
indiSérente à ce qui.allait se passer.
Que signifie? demanda Savaron.
Ecoute, mon vieux, dit: Falconney,
j'ai beaucoup réfléchi je rénonce à ce
mariage. Trouvons autre chose, et puis,
tu sais, réconciliation, entente) Nous
brouiller, quelle bêtise) C'est qu'elle
me tuerait) pensait le drôle, en regar-
dant la une silhouette de Noémi dispa-
raître entre les arbres.
ERNEST DAUDET
No a Eohos
AUJOURD'HUI
A 6 heure: et demie, dîner au Grand-Hôtel
admission jusqu'à 7 heures.
Pendant la durée du d!ner. l'orohestre do
M. Desgranges jouera, dans la nouvelle salle da
musique.
MENU
Potage printanier royale
Hors-d'œuvre
Filet de barbue sauce fines herbes
Pommes de terre à. l'anglaise
Pièce de bœuf à la portugaise
Vol-au-vent à la nnanoière
Dindonneau au cresson
Salade
Haricots verts à la ma!tre-d'hetel
Génoise glacée
Glace
Parfait au café
Desserts
fromages. fruits et petits-fonrs
Le salon des dames est ouvert aux voyageurs.
Piano, orgues, tables de jeux.– D!ner & la carte
M restaurant. Billards au Café Divan.
Le programme du dtner-ooncert. (Voir t ta
<' page.) ~t!
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre.
Do onze heures du matin à onze heures du soir.
Opéra, 7 h. 3/4. Ro&ert :e Diable.
Français, 7 h. 3/4. MademoneMe ~e BeHe-
Isle.
Opéra-Comique, 7 h. 3/4. fret DtCtBp!o.
<.A POUT!OUE
II y a une chose plus odieuse et plus
inexcusable que d'avoir fait le 4 Sep-
tembre, c'est de le célébrer.
C'est < trinquer avec l'ennemi <, di-
sait tantôt un journal qui ne ment pas
à son beau titre la Patrie.
Le 4 septembre 1870, de bons citoyens,
affolés par nos premiers désastres, gri-
sés par les mensonges de la légende ré-
volutionnaire, purent croire sincère-
ment qu'il fallait rejeter, comme un lest
fatal, le gouvernement régulier, et que
la république serait le plus court che-
min de la défaite à la victoire.
Mais il y a beau temps qu'aucune illu-
sion n'est plus possible.
Le 4 septembre 1882, on sait, on sait
trop ce qu'a. fait, depuis douze ans, la
République.
Elle a commencé par élargir et enve-
nimer la plaie qui saignait aux flancs de
la patrie. Elle a poursuivi de j our en j our,
de mois en mois, d'année en année l'a-
moindrissement de la France. Elle n'a
pas produit un homme de gouverne-
ment. Elle a accru les charges de tous
elle a découragé, écœuré, éloigné les
bons et surexcité les mauvais.
Quand on voit, en grand péril un ma-
lade qui vous est cher, survient un char-
latan qui vous dit < Laissez là tous les
remèdes classiques. S'il ressuscite son
client, on le proclame homme divin. S'il
l'achève un bourreau. La république a
achevé l'oeuvre de la défaite et de l'inva-
sion.
L'histoire de France est une suite
de merveilleuses résurrections. Remon-
tons le cours des ans résurrection sous
les Bourbons, de 181 S à 1830; résurrec-
tion sous le consulat de Napoléon I"; ré-
surrection sous Henri IV; résurrection
sous Charles VII résurrection sous
Louis IX. Toujours moribonde, toujours
renaissante, telle était la France. La
troisième République, au contraire, sem-
ble avoir destitué notre pays de cette
merveilleuse faculté qui faisait de lui
un vrai Lazare, triomphateur du tom-
beau.
Plus la République vit, plus la France
meurt.
Par une coïncidence pleine d'ensei-
gnement M. Thiers est mort le 3 sep-
tembre 1877. Les deux anniversaires
3 septembre 1877,4 septembre 1870 se sui-
vent et se commencent réciproquement.
Le principal auteur de la République,
et, par suite, de notre abaissement,
c est M. Tbiers, qui, lorsqu'il tenait la
France dans sa main, en février 1871,
préféra la République, dont il comptait
être le maître, à une restauration qui
aurait replacé la Franpe dans la voie du
salut. Tout le reste vient de là. II. P.
Une élection législative avait lieu hier
à Moulins ~"circonscription). a
Voici les résultats connus à une heure'
du matin
'Inscrits t9,485. Votants 6,763.
MM. Léon Roquet.. 4.748 voix.
Clairfond. 935
Voix perdues..282
Manquent quelques communes maia
M. Roquet, républicain, peut être consi-
déré comme élu.
LE MONDE ET LA W!LE
Des banquets royalistes sont annoncés
en diverses villes, à l'occasion de la fête
de saint Michel, 39 septembre, anniver-
saire de la naissance de Monsieur le
comte de Chambord.
Parmi les plus importants, nous cite-
rons celui d'Amiens, celui de Marseille,
auquel le Midi conviera les représen-
tants de la Vendée, en souvenir de Chal-
lans, et celui de Lille, qui aura lieu le
30 septembre.
Telêgra.mma de Berlin
La fête anniversaire de Sedan a été
favorisée par un temps magninque.
Berlin était pavoisé comme les an-
nées précédentes, sans éclat. Illumina-
tions à peu prés nulles. La tour daRath~
haus éclairée au feu du Bengale.
Les antisémites ont tenu des réu-
nions patriotiques.
Beaucoup de journaux contiennent
injures et provocations à la France.
Somme toute, enthousiasme médiocre
à Berlin.
Mme la comtesse de Tramecourt a
succombé avant-hier soir aux suites
d'une longue maladie.
Elle suit à peu de jours sa belle-sœur,
la comtesse de Clermont-Tonnerre, en-
levée à la fleur de l'âge par un mal subit.
Le service d'inhumation sera célébré,
daas l'église de Tramecourt. aujourd'hui
lundi 4 septembre.
Un service sera célébré àLignereuH
le samedi 9 septembre.
Prochains mariages
M. Giroud, de Gand, épousera Mlle
Louise-Marie-Thërèse Gros de Perro-
dil.
M. Meignen, fils de M. Meignen, no-
taire, est nancé à Mlle Bétolaud, fille de
l'éminent avocat, ancien bâtonnier de
l'ordre.
Rencontré, à six heures du soir, sous
l'ondée abominable quf a submergé
Paris, M. de Lesseps, à cheval, suivi de
ses trois garçons sur leurs poneys, ga-
lopant gaiement avenue de l'Impéra-
trice.
Cette façon de se reposer de sa cam-
pagne d'Egypte est tout à fait spéciale au
grand Français et lui réussit à mer-
veille.
D'autres y attraperaient des fluxions
de poitrine.
NOUVELLES A LA MAIN
Nous lisons dans un prospectus, à pro-
pos d'un biberon nouveau modèle r
"Lorsque l'enfant a nnide téter,
il faut le t~~se)' so~eM~me~ et le
mettre dans un endroit frais, de préfé-
rence sous une fontaine.
Pauvre bébé 1
Dans un casino.
Un abonné, décoré d'une innnite d'or-
dres inconnus, s'assied à une table d'é-
carté en face d'un monsieur moins cha-
marré, mais tout aussi inconnu,
J'ai le roi, dit le premier, après une
série d'escamotages.
Et moi aussi, répond l'autre, qui l'a
tiré d'une de ses manches.
Tous deux se reconnaissent alors, et
le premier, avec un fin sourire
Maintenant, dit-il, jouons sérieuse-
ment
Et il rebat les cartes.
UNMtmNO,
UN DUEL ÏMSM
Hier, une rencontre, dont les consé-
quences ont été bien fatales, a eu lieu
entre M. de Massas, rédacteur en chef du
Com~, et M. Dichard, rédacteur en chef
d(r.fe~ C
Ce dernier a reçu trois blessures.
M. de Massas a été tué.
Une première rencontre, à laquelle l'in-
tervention de la gendarmerie avait mis
obstacle, n'avait pu avoir lieu lundi der-
nier.
Un jury d'honneur fut constitué. Mais
laissons d'abord parler les pièces dont nous
recevons communication
PROCÈS-VERBAL DU JUHY D'HONNEUR
Paris, 1" septembre 1883.
Les soussignés, ayant accepté de servir de
mryd honneur dans le différend qui divise MM.
Dichard et de Massas, et munis de pleins pou-
voirs, estiment que, dans l'état où la question
leur est'soumise, une rencontre ne saurait être
évitée.
M. Dichard, étant l'oiîensë, conserve natu-
rellement le choix du jour, do l'heure et du
lieu.
Les autres conditions de la rencontra, qui
avait cte'ompcchee par des circonstances recon-
nues indépendantes.do la volonté des deu\ aA
versaires, demeurent celles que les quatre té-
moins avaient arrêtées dans îeur procès-verbal
r~po~il~ continuent ~umer
responsabilité.
Au surplus, les soussignés se croiraient obli-
gés, au nom des intérêts du parti impérialiste,"
d'interdire aux rédacteurs en chef du Pe![< Cetpo-
ra! et du Co~&<~ d'accueillir, dans le journal
qu'ils dirigent, toute nouvelle polémique d'un
caractère outrageant pour l'un ou l'autre de ces
deux journaux, ou pour leurs rédacteurs, si le
souci do leur propre dignité, après une rencon-
tre j'?s armes à la main, ne faisait à MM. Dichard
et de Massai "a devoir impérieux de respecter,
en se respectant eu~cmes, la cause qu ils ont
l'honneur de servir. 1
Signé PAUL ? ~.SSAGNAC,
CUNEO D'ORNANO.
rROCMS-VEtUiAUX DES TÉMOINS
Les soussignés, s'en référant aux conclusions
du procès-verbal signé de MM.d'Ornano et de
Cassagnao, en date du 1" septembre, arrêtent
qu'une rencontre aura lieu le dimanche 3 sep-
tembre, a une heure et dans un lieu..qu'ils se ré-
servent de désigner.
Les bases de la rencontre sont celles qui ont
été déterminées dans le procès-verbaL du SG août.
Toutefois, les soussignés, d'un commun accord,
ont admis l'emploi du gant de salle, a crispin.
Fait double à Paris, le 2 septembre 1882.
.Pou;' M. de ~/(M!e~, jPo({/' M. Dt'c/to~,
A. PEMJEAD. Georges P;ucE,
ALESSANUtU, E. BOIS-QLAVY.
Conformément au procès-verbal ci-dessus, une
reneontrç a eu lieu le 3 septembre JS82, dans
une propriété, aux environs de Paris,.). trois heu-
res de 1 après-midi
M. de Massas a pris l'offensive avec une grande
énergie. Un coup fourré a eu lieu.
M. Diohard a été atteint a la tète, sous l'ais-
selle et à la main par trois coups d'épéc, at~ avant
que le témoin chargé de surveiller te combat ait
pu intervenir, M. do Massas recevait en pleine
poitrine un coup dont le résultat a été funeste.
Malgré les soins qui lui ont été prodigués im-
médiatement par M. le docteur Court, M. de
Massas n'a pu être rappelé à la vie.
Fait double & Paris, le 3 septembre 1882.
Pottf M. de M
ALESSANDRt. E. BOIS-OLAVY.
Voici maintenant quels sont les rensei-
gnements particuliers qui nous sont par-
venus dans la soirée d'hier sur cette mal-
heureuse rencontre.
La cause du duel d'abord
Le Petit Caporal et le CoKt&~ sont deux
feuilles impérialistes de nuances différen-
tes. Une polémique, dont nous n'avons pu
suivre les phases, se poursuivait depuis
quelque temps entre les deux journaux.
Le Co
la fusion de tous sur le terrain d'un coup
d'Etat par les armes. Il soutenait une
vraie politique de co!K& On entendit
parler de lui surtout à l'occasion du i5
août dernier. Ce fut le premier promoteur
du bouquet impérialiste du 15 août.
Le rédacteur en chef du CoHtSa~ M. de
Massas, nouveau-venu dans la presse, pari-
sienne, avait fait, sous le même titre, un
journal de même allure en province, dans~
les Pyrénées-Orientales.
M. de Massas était âgé de trente-trois
ans. Nature ardente et généreuse, nous
dit on; sympathique à tous ceux qui l'ont
connu. Ancien of&cier au 3< régiment d'in-
fanterie de marine, il se distingua à Mou-
zon et à Bazeilles.
Fait prisonnier, il parvint à s'échapper,
etut le reste de la campagne dans le corps
de Bourbaki.
Blessé à Villersexel, il fut recueilli et
soigné dans l'honorable famille d'une jeune
fille qui devint bientôt Mme de Massas, et
lui apporta, avec une affection dévouée et
tendre, qui ne devait pas se démentir un
jour, une fortune importante.
Quatre enfants trois garçons, dont l'aîné
a huit ans, et une ntle sont nés du mariage
de M. et de Mme de Massas. On dit la veuve
de notre infortuné confrère enceinte en ce
moment même d'un cinquième enfant.
Ce ménage modèle demeurait route d'Ar-
gonteuil, à Colombes.
On eût dit que Mme de Massas avait le
pressentiment du malheur qui devait at-
teindre son mari et elle, car elle le sup
pliait sans cesse de renoncer au journa-
lisme.
Après l'issue fatale de la rencontre
d'hier, sur les péripéties de laquelle nous
nous croyons interdit de donner aucun
autre récit que celui des témoins et qui
d'ailleurs n'a pas duré deux minutes, nous
dit on, le moribond fut transporté sur
un lit de la maison particulière dans le
jardin de laquelle le duel avait eu lieu, et
dont nous croyons qu'il ne nous appartient
pas de nommer le propriétaire.
Cette maison est située entre Nogent et
Joinville.
M. de Massas expira au bout d'un quart
d'heure, malgré les soins empressés du
médecin. Les seules paroles qu'il pût faire
entendre sont celles-ci: < Docteur. ma
femme. mes enfants. a
On dit qu'il était d'une certaine force à
l'épée, supérieur, en tout cas, comme
science des armes, à son adversaire, et qu'il
se croyait sûr de lui infliger une leçon fa-
cile et sans péril.
Le corps de M. de Massas a été rapporté
hier soir à Paris par M. Pemjean, l'un de
ses témoins, dans une voiture de louage, au
n" 14 de la rue de Constantinople, chez
M. W. cousin de Mme de Massas. r
Sa malheureuse femme savait le duel et,
pendant le combat, elle attendait le résul-
tat dans un café à côté de la gare de No-
gent. C'est là qu'il fallut lui apprendre
qu'elle était veuve.
M. Dichard l'adversaire de M. de
Massas le rédacteur en chef du Petit
Ca:po~, est à peu près du môme âge que
lui: trente-cinq ans environ; petit; très
brun.
Sous son pseudonyme de Henri Dey, il -a,
croyons-nous, col)aboréau.F~
Nous avons envoyé prendre des nouvelles
de M. Dichard, dans la soirée; son état
est assez satisfaisant, bien que la blessure
qu'il a reçue sous l'aisselle présente de
la gravité.
Une note anonyme qui accuse M. Di-
chard d'avoir < plongé son épée dans le sein
de son adversaire, alors que le combat
était arrêté nous a été adressée hier
dans la soirée, ainsi qu'à plusieurs autres
journaux, parait-il.
Les pièces qu'on a lues plus haut répon-
dent à cette note anonyme.
De plus, en dehors des quatre témoins'et
du médecin, MM. Rogat et P. de Léoni
assistaient au combat et rendent hommage
à la bravoure excessive des combattants
aussi bien qu'à la parfaite loyauté.
Les témoins, de retour à Paris, se sont
rendus immédiatement à la Préfecture de
police, où ils ont fait leur déposition rela-
tive au malheur qui venait d'arriver et que
tout le monde déplorera.,
On nous disait tantôt que le CoM<&a<
~.vait paru hier matin pour la dernière
fpis, de sorte que son malheureux rédac-
teur en chef avait soutenu de son sang
une querelle qu'il n'allait plus pouvoir
poursuivre avec son encre.
D'aûtresrenseignemcnts postérieurs nous
disent,au contraire, qu'il n'est pas question
pour le CoMt&a~ de suspendre sa publica-
tion, et qu'à l'heure où nous écrivons ces
lignes on le tire avec un encadrement
noir, hélas trop justifié.
T.OUT-PAR)S
MONS!EUR CHOUFLEURY
RESTERA CHEZ H)t LE.
SAYNETE A DEUX PERSONNAGE
CORA.UE, gM~M~ CO?MM6 MM OMra~SM.
Jules
JCLES
Ma mie ? q 1.~
CQRA.LIË
Est ce vrai ce que je lis QP.ns les jour-
naux ? Que tu as lancé des invitations ? Que
tu attends du monde ici ?.
JULES, C~ec orgueil
Oui, c'est vrai Et mes invitations ont
produit un effet foudroyant J'en ai envoyé
a tous les ministres et à tous les ambassa-
deurs. Ils ont été stupéfaits on s'atten
dait isi peu à des prodigalités de notre
part. coilÂËIF,
CORALIE
Des prodigalités Voilà le mot. Tu veux
nous ruiner! Tu veux mettre Bébé sur la,
paille. Avant qu'il ait seulement vu le
jour Un tas de meurt-de-faim, tes mi-
nistres, qui vont vel~? gobeloter notre
saint-frusquin
JULES
Gobeloter'gobeloter! D'abord je
n'ai pas promis de menus soignés. On les
recevra à la fortune du pot Beaucoup de
lapin potage de lapin, gibelote de la-
pin, lapin rôti. Le lapin pullule; on leur
donnera du lapin jusqu'à extinction de la-
pinière Et puis, Coralie, c'est bon genre
qu'un chef de l'Etat reçoive à la campagne
Souviens toi de Compiègne Il y a des
dépenses qu'il faut savoir faire 'pour te~Qir
son rang avec quelque dignité Çam'etn--
bêtait, à la fin, de passer pour un rapiat 1
Je veux donner'dans le gratin, moi aussi f
J'ai lancé mes invitations. –(.L~M~.) < M:.
J. Grévy restera chez lui le 3 septem-
bre 1882, et jours suivant. Il reste chez
lui C'est tout ce qu'il y a de plus gratin i
(ZM~MifJ On fera des confitures
Tu vois, je ne promets rien. Je ne dispas
on mangera –je dis on fera. des
.conjures ) J'avais pensé à de la mu-
sique mais les artistes sont hors de prix
tandis que les pêches et les poires sont
abordables. D'ailleurs les ambassadeurs
aimeront, peut-être, mieux ça. Ne fût-ce
que pour la nouveauté 1 Tout l'hiver, ils
vont dans des maisons où on fera de la.
musique". Ils ne sont jamais allés dans
une maison où < on fera des conntures Ça.
les changera. Mais on frappe Vois donc
ce que c'est, Coralie.
CORA.L1E, allant et )'e<;eM
C'est le facteur. Il y a une lettre de six
sous.
JULEë
Refuse, bobonne, refuse! et donne-moi
mon courrier. Ah ah ah ce sont les ré-
ponses des ambassadeurs. Je vois les sceaux
des chancelleries. Es-tu émue? Je le suis.
Des ambassadeurs chez nous Sous notre
toit champêtre à nos modestes four-
neaux
CORALIE
Lis! lis donc 1
JULES, lisant
Monsieur, vous resterez chez vous le
2 septembre; j'en suis enchanté, car
alors je suis bien sûr de ne pas vous
rencontrer ailleurs Quelle mauvaise
plaisanterie'(Z~Mi!.) Monsieur, vous
resterez chez vous le 2 septembre si
c'est que vous êtes enrhumé, écrivez-le
plutôt à votre famille; à moi,. ça m'est
bien égal. C'est d'une imperti-
nence! –(ZM~M<.) < Monsieur, vous res-
terez chez vous le 2 septembre; un bon
conseil Restez y donc tout le temps) »
C'est le comble (ZM~H~ < Monsieur,
vous resterez chez vous. et on fera des
confitures. Comme, à mon grand regret,
je ne sais pas faire les con&tures, ma,
présence ne vous serait ni utile ni agréa-
ble. A la bonne heure Celui-ci s'ex-
cuse avec convenance! (LM~~t.) x. Mais
je vous envoie mon cuisinier, qui excelle
dans la marmelade: C'est un homme de
votre monde, qui, lui, a eu des malheurs~'
et dont la société vous sera doublement
précieuse! Hum! hum! La der-
nière) « Monsieur, vous resterez chez
vous, et on fera des confitures. Je n'aime
pas beaucoup ce genre de divertissement.
Mais, sensible à votre courtoise invita-
tion, je vous envoie, avec mes excuses,
et par colis postaux, six kilogrammes
de sucre vanillé ) En6n, voilà un am-
bassadeur qui sait vivre (.Re~u~M~ Ze
sceau.) Mais, non L. S. Ça n'est pas
un ambassadeur! C'est un ministre! Un
ancien! L. S.–Léon Say! 1
PAUL FEmUER
L'AMBASSADE INUTILE
Eh bien oui, nous voilà revenus de
Marseille, mon co-délégué et moi, et
nous sommes rentrés, comme tant de.
chasseurs ont fait hier, absolument
bredouilles. Nous avons abusé de l'obli-
geance de la Compagnie P.-L.-M., de la
confortable hospitalité des S~ep~M~-car
nous avons parcouru deux fois deux
cents lieues en train rapide, et to%t cela
pour aboutir à une solennelle entrevue
avec la Méditerranée. D'obligeants con-
frères ont appelé notre voyage celui du
bec dans 1 eau Soit, du moins l'eau
était bleue et limpide comme le ciel du
Midi, et nous avons goûté quarante-huit
heures de lumière et de chaleur. Nous
avons renouvelé connaissance avec l'été,
riante saison dont les Parisiens ont
perdu la mémoire. Est-ce gaspiller son
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mis à la'scëne les péripéties d'un t?o!/a~
à D:e~e, dont le héros n'avait pas quitté
les faubourgs de Paris. Notre supério-
rité sur ce voyageur fantaisiste est in*
contestable. Nous avons atteint le but,
sinon l'objet de notre voyage, Démos-
thenes nt un discours sur la < fausse
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