Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1898-01-12
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 janvier 1898 12 janvier 1898
Description : 1898/01/12 (A31,N74). 1898/01/12 (A31,N74).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52271632
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/03/2020
Trnnt»*Unièiwe Ann4a. — N° 74.
—i——-
Prix: SOontimes.
IWéPoracH 12 Janvier I8fia.
L’INDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
Paraissant tous les Jours excepté le Dimanche
[texte manquant]
[texte manquant]
ABONNB^IKIVTS t 3 MOIS 6 MOI* 1 AN
?au, départ, et limitrophes 6 fr. » 10 fr. ZO^fr.
\utres départements 6 60 12 24
Maires et instituteurs des B.-Pyr.... 8 16
ÉTRANGER PRIX DU DÉPARTEMENT ET PORT EN SUS
RÉDACTION et ADMINISTRATION : 11, rue des*ConUliers, 11 _ pAü
Rédacteur en Cfeiefi Octave AlflIKRT
1* DIRECTION EOLITIOUE IPNÉTIEIT AU CONSEIL O ADMINISTRATIOI OE LA SOCIETE OE « l'INOEPENDIMT »
■ à. M.
^. k^*^^**‘rc*crlisnon|pséré8 n0 *on* P&s rendu».
A . ANNONCES
Annonces judiciaires 9n „ . ..
Annonces Ordinaires.. C‘ a 'P 10,
Réclames .7.7.7.'..' *-
Chronique locale ou faits divers 00
ggnMj^!^L!2^ES ANNONCES DE PURÉE
BOURSE OH PARIS
(PAR DÉPACHI)
Cours du 11 Janvier
3 */0 Perpétuel 103.20
3 0/0 Amortissable 101.90
3 1/2 0/0 1894 107.20
EXTRAIT DE LA COTE OFFICIELLE
Cours du 10 Janvier.
Banque de France 3.522
Crédit Foncier 605
Crédit Lyonnais 822
Société Générale 540
Orléans..... 1.835
Nord 2.055
Midi 1.420
Ouest 1.219 50
P-L.-M 1.830
Est 1.086
Compagnie du Gaz 1.140
Canai de Suez 3.323
3 1 '2 0 0 Russe 1894 101.45
3 0 0 Anglais consolidé 112.75 ,
4 0/0 Espagnol, extérieur 60 95
5 0.4) Italien 96.40
4 0/0 Autrichien, Or 103.50
4 9/0 Américain, Or 105.40
2 0 0 Portugais 20.60
5 0/0 Argentin 469.00
BARCELONB, 8 janvier. — Change sur Paris,
33 50 ; change sur Londres, 33 50.
LISBONNE, 8 janvier. — Change sur Paris,
794 00 ; change sur Londres, 36 00 ; or, 47 1/2.
BUENOS AYRBS, 8 janvier —Prime or 170 00.
RIO-DE-JANEIHO, 8 janvier. — Change sur
Londres. 6 1546.
VALPARAISO, 8 janvier. — Change sur Lon-
dres, 17 7/16.
TÉLÉGRAMMES
Service spécial de l'INDÉPENDANT
DÉPÊCHES DE LA NUIT
Paris, 10 janvier, soir.
M. Benoit, receveur particulier des finan-
ces à Coutances, est nommé receveur par-
ticulier des finances fi Lorient.
M. Frémont, receveur particulier dos
finances à Mayenne, est nommé receveur
particulier des financés à Coutances.
M. Bâcler d’Albe,receveur particulier des
finances A Bergerac, est nommé receveur
particulier des finances à Mayenne.
M. Charron, receveur particulier des
finances à Orthez, est nommé receveur
particulier des finances à Bergerac.
M. Lapuyade, contrôleur des contribu-
tions directes à Orthez, est nommé rece-
veur particulier des finances à Orthez.
M. Froidfond, appelé à la recette parti-
culière des finances do Sarlat,est maintenu
en qualité de receveur particulier des
finances à Bellac.
M. Blanchot,inspecteur des contributions
directes à Beauvais, est nommé directeur à
Tulle.
M. Ilontemps, directeur des contributions
directes à Mont-de-Marsan, est nommé
directeur à Rennes.
M. Astre, inspecteur des contributions
directes à Bordeaux, est nommé directeur
à Mont-de-Marsan.
M. Avesque, receveur particulier des
finances à Marvéjols, est; nommé roceveur
particulier des finances h Sarlat.
M. Honoré, receveur particulier des
finances à Briançon, est nommé receveur
particulier des finances à Marvéjols.
M. Castellani, percepteur à Grasse, est
nommé receveur particulier des finances à
Grasse.
M. Thiébault, directeur des contributions
directes à Lons-le-Saunier, est nommé en
la même qualité à Laon.
M. Huvier, inspecteur des contributions
directes à Orléans, est nommé directeur b I
Lons-le-Saunier.
M. Colinet de Labeau, directeur des con- I
tributions directes à Albi, est nommé eu la I
même qualité à Montpellier.
M. Cantillon de Tramont, inspecteur des I
contributions directes à Périgueux, est
nommé directeur des contributions directes I
à Albi.
M. Ducurou, directeur des contributions I
directes à Tulle, est nommé en la même qua-
lité à La Roche-sur-Yon.
— Dans un article publié hier par \‘Au-
rore, M. Cléinenceau a d:t qu’il avait ap-
pris de bonne source que le juge Bertulus
était convaincu de l'inuoceuoe du capitaine
Dreyfus.
Une personne qui approche de très près
M. Bertulus lui a demandé ce qu’il y avait
de vrai dans cette information.
M, Bertulus aurait répondu que pour avoir
une opinion sur l’innocppce ou la culpabi-
lité de Dreyfus il faudrait avant tout avoir
vu la dossiers du ministère de la guerre, ’
dossiers qu’il ri’2 jamais eus ni de près ni
de loin ô sa disposition et que jusqu’b
l’étude de ces dossiers toute personne
sage doit être respectueuse de la chose
jugée.
Londres, 10 janvier.
Une communication faite aux journaux
mentionne la croyance que l’expédition de
lord Delamere, dont on n’a pas entendu
parler depuis quelque temps, se serait di-
rigée au nord du lac Rodolphe, dans la dt>
rection du haut Nil.
Quelques-uns insinuent qu'elle aurait re-
joint une avant-garde du major Mac-Donald
— dont le frère, le lieutenant Mac-Donald,
a été tué au cours d'un récent combat à I
I Lubwa — et qu’ellé s’avancerait vers F»s-
I hoda.
D’autres se montrent anxieux au sujet de
I cetle expédition, dont quelques membres
I auraient été tués il y a plusieurs mois, "au
I moment oû l’expécülion Cavendish aurait
eu des malheurs, ainsi que la Tribuna l’a
raconté.
Turin, 10 janvier.
La chambre des mises en accusation a
confirmé, dans l’affaire dos chasseurs tués
à Ponte San Bernardo, près de la frontière
l’arrêt de non-lieu rendu après Instruc-
tion faite à Goni en ce qui concerne les
gardes-chasse Tropini et Calamio.
Ces deux gardes, dit-elle, ont agi en état
de légitime défense, dans l’exercice de
[ leurs fonctions, et après des menaces de
[ mors, en tuant les chasseurs Maurel et
| Anogi.
11 sera au contraire donné suite à la pro-
cédure contre le chasseur Gïlifau, précé-
demment arrêté.
Les débats auront lieu à Goni, dans la
première quinzaine de février.
Strasbourg, 10 janvier,
La Strassburger Post dit que dans l’ac-
te d’accusation contre Dreyfus on allègue
que Dreyfus se rendait très fréquemment
en Alsace, et que leu autorités allemandes
fermaient les yeux sur sa présence, alors
que d’autres officiers français n’obtenaient
qu’avec les plus grandes difficultés des per-,
mis de séjour en Alsace.
La Strassburger Post peut communi-
quer, d’après des renseignements de sour-
ce sûre, que cette assertion ne repose sur
aucun fondement.
En réalité, Dreyfus a demandé un per-
mis de séjour en juin et juillet 1892, et
deux fois sa demande a été rejetée.
Au mois de décembre 1893, il a été ac-
cordé à Dreyfus un permis de séjour de
cinq jours, son père étant tombé grave-
ment malade.
. Berlin, 10 janvier.
La Gazette de l’Allemagne du Nord
appreud que d’après de nouveaux rensei-
gnements qui viennent d’être reçus, le
traité conclu entre l’empire allemand et la
Chine concernant la cession de Kiao-Tchéou
a été signé pour quatre-vingt-dix-neuf ans.
Bombay, 1Q janvier.
On a constaté dans les dernières vingt-
quatre heures 159 nouveaux cas de peste
et 126 décès. Le nombre des morts depuis
la recrudescence du fléau est de 406.
DÉPÊCHES DU MATIN
Paris, 11 janvier, 8 h. matin.
Hier soir, après le prononcé du huis-clos, le
Conseil de guerre a entendu le colonel Picquart.
La séance a été levée A 7 h. 10. L’audience sçrq
roprise ce matin A 9 heures,
Paris, 11 janvier, 10 h. matin.
D'après un bruit qui tend à se propager, mais
que nous ne reproduisons que sous toutes réser-
ves, M. Quesnay de Beaurepaire aurait décidé de
donner sa démission.
- Les journaux sont unanimes à reconnaître que
le rapport du commandant Ravary est un vérita-
ôle acte d'accusation contre le colonel Picquart.
Mais I'AURORE, organe radical de M. Clemenceau,
et a socialiste PETITE RÉPUBLIQUE croient que le
colonel sortira triomphant de cette épreuve;
tandis que le PETIT JOURNAL, le GAULOIS et /'ÉCHO
I>B PARIS croient au contraire que cet officier va
être justement envoyé devant un conseil d'enquête.
DÉPÊCHES DU SOIR
4 h. 45 s.
OFFICIEL. M. Charron, receveur particulier
des finances A Orthez, est nommé A Bergerac.
M. Lapuyade, contrôleur des contributions di-
rectes A Orthez, remplace M. Charron.
MM. Pargade, facteur A Arzacq, et Manioulan,
ouvrier télégraphiste A Urdos, obtiennent la mé-
daille de bronze des postes et tèlégrapl
Conseil des Ministres
On s'est oocupé de la reprise des travaux par-
lementaires et de la question de Fextréme-gaZhe
sur les affaires d'Orient.
drVdi"' BU'th°U rentr6ra à ^ jeUd' 0U VBn‘
Conseil de Querre
La deuxième audience a duré de neuf heures A
midi. Le huis-clos a été absolu.
Le conseil a entendu le colonel Henry.
On assure qu'une confrontation a eu lieu entre
les colonels Henry et Picquart au sujet de l’inci-
dent disant que le colonel Henry aurait surpris
1 Picquart et l'avocat Leblois compulsant les dos-
siers dans son bureau.
On assure que le colonel Picquart aurait été
confronté avec le général Gonse.
Le colonel Picquart aurait fait des révélations
sensa(ioffnelles d'une gravité exceptionnelle.
Nons enregistrons ces bruits sous toutes réser-
ves.
La déposition du colonel Picquart a duré trois
quarts d'heure,
La oonseil a entendu aussi les commandants
Curé ej Lauth et le général Gonse,
3 h. 30 s.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
La rentrée s'effectue au milieu du plus grand
calme,
M. BOYSSET, député radical de Saône-et-Loire
et doyen d'Age préside la séance.
Dans le discours d'usage, il déplore la lenteur
du progrès social, la persistance des abus, l’exa-
gération des impôts, l'ambiguité des rapports en-
tre l'Eglise et l'Etat et l'excès de oentra/isation.
Il faut, dit-il, que la France se dégage des
Modalites cosmopolites grandissantes et envahis-
santes qui, au nom des basses passions e( de
l'argent gouvernent, rançonnent et corrqmpeot (g
pays.
H. BOYSSET n'est applaudi que par l'extrème-
gauche, En terminant, il invite ses collègues A
l'union pour le triomphe de la solidarité, de la
liberté et de l'égalité.
La Chambre procède ensuite A la constitution
de son bureau définitif.
M Brisson, qui n'avait pas de concurrent, est
réélu président par 283 voix sur 342 votants.
SÉNAT
Séance A 2 heures.sous la prèsidrjl)ce da u
Wallon qu, prononce l’éloge de «. fane/, puis
u se piRmt * »*««* ^
tionl 1875 TC,*Pte '* r^'î/0n * ,a ConsUt“-
ttonde 1875 A la condition qu’elle ne diminue
pasJes prérogatives du Sénat.
Il souhaite que les deux Chambres travaillent
sements’)'" ““ France’ (APPl™«ts-
Après le tirage au sort des bureaux, le Sénat
lève la séance et s'ajourne à jeudi.
COULOms.- Contrairement à certains bruits,
M. Scheurer-Kestner reste candidat à la vice-
présidence du Sénat,
HAVAS.
Pau, le 11 Janvier 1898.
L’AFFAIRE ESTERHAZY
Esterhazy comparait devant le con.
seil de guerre. On nous a annoncé
d avance son acquittement et nous
avons noté l’étrangeté de cette procé-
dure militaire qui poursuit un officier
dans le but avoué de l’acquitter.
Mais nous déclarons n’avoir aucune
opinion sur l’affaire. Nous demandons
quelle soit totalement et absolument
liquidée.
A cet égard, nous avons la confian-
ce la plus absolue dans la loyauté des
officiers qui vont juger Esterhazy.
Un mystère va être éclairci. Le lrais-
clos n’est que partiel et nous allons
être fixés sur un point extraordinaire-
ment troublant.
On— et l’acte d’accusation
de 1894 publié semble le démontrer .
que c’est sur l’examen du bordereau
seul que Dreyfus a été condamné Est-
ce vrai ? Nous allons le savoir sans
doute. En tout cas, le bordereau sem-
ble écrit, non par Dreyfus, mais par
Esterhazy. t
C’est un fait brutal, indiscutable II
frappe l’esprit de tous les gens qui
étudient cette lamentable affaire sans
autre passion que celle de la iu et de la vérité.
Il est impossible, quelle que soit la
bonne volonté du lecteur, de ne point
1er moralement l’affaire Dreyfus A
'affaire Esterhazy. Il y a un point de
contact indubitable entre les deux a<-
aires. Il faut que l’on sache quel est
autour du bordereau. Il faut que l’on
sache si Esterhazy l’a écrit et daus
FEUILLETON DE L’INDÉPENDANT 46
CHAULES BBS ORANGES
LÈ
RotttâD ÛBfi PPiüOBSSfl
DEUXIÈME PARTIE
Choses d’Espagne
— Bou, il m’appelle Monsieur, maintenant...
Enfin soit 1... vous saurez donc, Jacques,
que, comme je vous l’avais dit A ma dernière
visite, ma femme et mes mioches 6tai«nt à
Saint-Sébastien... je purs pour les chercher...
En allant tout va bien... malgré que j’aie ren-
contré un tas de bandes de mauvais diables,
armés jusqu’aux dents ot qui prétendent qu’ils
sont maîtres du pays... Je m en fiche!... du
moment que les passages sont libres, je con-
tinue ma route. — Je retrouve donc femme et
mioche», enchanté* de leur séjour lé bas...
Ils ne demandaient qu'à y Mater .. Parbleu !
pourquoi pas ; «'établir en Amérique ot planter
U Péris, ta maison, son ménage, affaires...
les femmes ! pourvu qu'elle» s’amusent...
enfin !... Donc on plie bagage et nous voilé
partis pour repasser la frontière... mais je ne
mes compliments et de donner ordre do nous I
laisser continuer immédiatement notre voyage, I
car je suis pressé, Monsieur .
Le grand escogriffe me regardait en ricanant, I
et avait appelé le postillon, ainsi qu'un dôme»:
tique de la funda real" où ma femme habitait I
à Saint-Sébastien et qui était monté dans la I
voiture avec nous, il les interrogeait en Espa
gnol, enfin il daigna me repondre :
— Monsieur, me dit-il, je ferai certainement I
vos eompfinmnts au B*»* et d’autant plus que
je lui offrirai de spire part, pour les frais de la I
guerre, une somme dp cinqiiantg rnijlp friuws.
que je vous prie de me remettre à ('instant »i I
vous désirez rentrer eu Fl'frUfiè,
— Cinquante mille franoS 1
— Oui, Monsieur, me répondit toujours en I
ricanant cet abominable polioliinelle, cinquante
mille francs ne sont pas trop pour un ancien I
droguiste aujourd'hui millionnaire... et comme I
je sais que vêtis pouvea les o.qycr facilement, I
je vou» prie de vous exécuter. ’
— Allez au diable '. m'écriais-je, mauvais I
drôle ! voleur de grand chemin 1... — J’en au- I
ai» dit davantage cjuanj je fit* empoigné par
uatre sacripants et traîné dans un fossé.. — I
Désolé, Monsieur, désolé, disait, le chef des I
brigands, mais je serai obligé de vous passer
par les armes ou au moins de vous garder on
prison, si vous ne vous exécutez pas.
Ma femme criait, mes pet ts pleuraient... !
les autre» voyageurs regardaient comme des 1
brutes en ayant presque l'air de me narguer.
— Mais misérable, luidia-jo nnlju, est-cp qqp I
je les ais sur moi ces chiquante mille francs,,
vous figurez vous que Jo ports mon coffre-fort I
dans mes poches.
-r Oh f qu'à cela ne tienne : répondit tou- |
jours en grimaçoRt et on riant plus fort le re- j
présentant de Don Carlos, qu'à ce|a ne tienne: I
noua garderons ici eu ailleurs : à Roncevaux 1
par exemple, Madame ot cou aimables bébés, 1
jais pas quoi diable de complication était sur
| venue tout à coup. Des bandes do misérables
s'étalent emparés du chemin de fer... ou bien
o’étgjt une manière de faire enrager les étran-
gers qui voulaient partir... Voila nous
transborde dans une diligence qut portait les
dépêches du gouvernement,,, nous arrivons en
vue d'une ville hérissés de canons et notre
postillon, qui n’avait pas l’air Cwir-q- (]„ ja
visiter.lançait sescièvaux au grandissime
galop... nous longions une espèce de rivière
qu’ils appellent la Bidatsoa, quand nouq sprp
tons subitement une sççaussé qui noüs jette
lps uns sur les autres, je regarde par la por-
tière... URÇ vingtaine de gredins en bérets
hfous couchaient en joue le postillon et les
trois gendarmes juchés sur l'impériale... plus
de cinquante autres mwéreblcs de la même
farine entouraient la voiture... toute résistance
était impossiblo... On :ious fait descendre...
on désarme les gendarmes qui se laissent faire
comme de grands serins, on détôle les chevaux,
on vide lo sqç 4fs depéehos... que deux ou
trois paltoquets ayant c es broderies sur lpuf
béret ot se donnant des aire d'officiers so met-
tent à examiner avec un aplomb imperturba-
ble. .. tout cela fut (‘affaire d’un instant et
je ne cessais do marmotter toutes les Invecti-
ve» possibles contre oes voleurs ; pourtant
il fallait savoir comment nous allions un sor
tir. — Je m’approchai d’une espèce do grando
, perche qui traînait un énorme sabre après lui
et paraissait donner des ordres.
ts- Monsieur, (pi dis-ie, do quel droit arrète-
t-qn (es voyagours qui rentrent paisiblement
eu France T —- Par ord re de S. M. Don Carlos,
rpi d’Espagne et do Navarre. Aucune dépêche
des rebelles ne doit panser la frontière.
* Eh bien ! Monsieur, nous ne sommes pas
, des dépêches, moi, ma femme et mes raiéebes, -
’ et puisqu’il y a un roi Don Carlos de ce côtô-
ci des Pyrênéps, je voi s prie de lui faire bien
et nous vous laisserons aller chercher vos
fonds. ..Et il nous a traînés dans ccftp affreuse
diligence à moitié défqqoéc, jusqu'à «e Ronce-
vaux milieu do ces canailles de moutar>-„„
et il»attendent que jç revienne tn
oesSfÜir* «aiïî;
q 'e nc sonl dès assassins,
an Misérables, je vais y retourner oui, mais
au lieu de 50,000 fr. je vais leur amener cin-
quante beaux gendarmes français qui ne se
laisseront pas désarmer comme ceux d’Espa-
gne...
Pendant ce récit M. D’Elliène et Mlle Per-
kains avaient eu toutes les peines du monde à
contenir Ridas.
Enfin M. D’Rlbèrte prit la parole :
Il comprenait vaguenjçp.t qu’il devait y avoir
dans cette aventure une mystification à l’adres-
se Des Tournailles, dont quelque voyageur pa-
risien, le connaissant de réputation, aurait dé-
peint la ladrerie et la sottise à l’officier
Carlisto.
— Alors, dit-il à Des Tournailles, vous êtes
résolu à ne pas leur donner la sommé qu’ils
réclament oommo rançon de votre femme et
de vos enfants
— Absolument... . ‘
— Eh ! bien, vous avez tort, vou» savez que
: ce n’pst pas uno guerre pour rire... Vous
parlez d’amener des gendarmes. Le gouverne-
ment français vous rira au noz, ce ne sont pas
là ses affaires... d’ailleurs, ils seraient capa-
bles, s’ils su voyaient attaque^ de faire enfer-
mer toute votre smala dans quelque forteresse
à cent lieues de I» frontière.
— Pondards ! vo.lours ! maudits ! assassins !
brigands ! gibier do potence ! s’éaria encore
Des Tournailles... Et vous appelé* ces «ns-
là des soldats ! Et vous appelez ee Don Carittn
un Roi..., mais c’est un Fra pjigyolo .. un
détrousseur de grande fqute... un vagabond...
Il en auw( <(it‘ davurità^q... quand M,
décidas’et^-*‘°UVj|‘lt£lu* co.ntenir la fureur
ae umas et jcme de Roué> iuv Cria . ej,
.J à vous.
En même temps le malheureux était saisi
par les épaules... Et les mains de Bifias, qui
avaient de nombreux rapports avec des te-
nailles, le soulevaient -de terre pendant que
René le tenait par les pieds... il eut beau se
débattre, ils le jetèrent dans la rue et refei^
nièrent Ja porte aux verroux. — Dos Toüi--
nailles poussait des cris de paon. Quel
repaire de Carlistes ! hurlait-il. Et dire que
c’est un ami qui me traite de la sorte J...
Malotru ! filou ! conspirateur !... Il frappait
des poings et des pieds contre les vantaux de
la porte. O11 s’assembla autour do lu. et le
commissaire de police prévenu, le fit conduire
à la prisuu de la villa.
Pour finir le récit du ses malheurs, disons
tout de suite qu’il fut rehichô le lendemain à
la demaude de M. Dülbône, qui avait su le
résultat de son iucartaJe, mais (Un refusa de
le recevoir ; en donnant ordre à Ridas de tenir
la porte dose et do ne se montrer sous aucun
piétexie.
Tourmenté de toute manière, par la pensée
de la situation de sa femme et de ses enfants
no voyant aucun moyen de se faire rendre
prompte justice, il s’était, malgré sa morgue
et son avarice, décidé à regagner rapide mena
Pans at à rapporter la rançon. — quand A sa
grande surprise — il trouva, boulevard Malas-
hwrbos, les fenêtres de son apparteiMnt ouver-
tes et sa femme installée avec ses onfauta
devant lo fou de sou salon
Une dépècho qu’il reçut quelques heur»
apres son retaur contenait oes simples mots •
« U n*y a quun *ot qui puisse insulter deà
, « soldais qm fbnt Wur devoir.. et vous eu£
« siez mtnt^ uno loçon plus sévère.
. . « Marquis de VALDAROCCA. 0
(A smvre.J
—i——-
Prix: SOontimes.
IWéPoracH 12 Janvier I8fia.
L’INDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
Paraissant tous les Jours excepté le Dimanche
[texte manquant]
[texte manquant]
ABONNB^IKIVTS t 3 MOIS 6 MOI* 1 AN
?au, départ, et limitrophes 6 fr. » 10 fr. ZO^fr.
\utres départements 6 60 12 24
Maires et instituteurs des B.-Pyr.... 8 16
ÉTRANGER PRIX DU DÉPARTEMENT ET PORT EN SUS
RÉDACTION et ADMINISTRATION : 11, rue des*ConUliers, 11 _ pAü
Rédacteur en Cfeiefi Octave AlflIKRT
1* DIRECTION EOLITIOUE IPNÉTIEIT AU CONSEIL O ADMINISTRATIOI OE LA SOCIETE OE « l'INOEPENDIMT »
■ à. M.
^. k^*^^**‘rc*crlisnon|pséré8 n0 *on* P&s rendu».
A . ANNONCES
Annonces judiciaires 9n „ . ..
Annonces Ordinaires.. C‘ a 'P 10,
Réclames .7.7.7.'..' *-
Chronique locale ou faits divers 00
ggnMj^!^L!2^ES ANNONCES DE PURÉE
BOURSE OH PARIS
(PAR DÉPACHI)
Cours du 11 Janvier
3 */0 Perpétuel 103.20
3 0/0 Amortissable 101.90
3 1/2 0/0 1894 107.20
EXTRAIT DE LA COTE OFFICIELLE
Cours du 10 Janvier.
Banque de France 3.522
Crédit Foncier 605
Crédit Lyonnais 822
Société Générale 540
Orléans..... 1.835
Nord 2.055
Midi 1.420
Ouest 1.219 50
P-L.-M 1.830
Est 1.086
Compagnie du Gaz 1.140
Canai de Suez 3.323
3 1 '2 0 0 Russe 1894 101.45
3 0 0 Anglais consolidé 112.75 ,
4 0/0 Espagnol, extérieur 60 95
5 0.4) Italien 96.40
4 0/0 Autrichien, Or 103.50
4 9/0 Américain, Or 105.40
2 0 0 Portugais 20.60
5 0/0 Argentin 469.00
BARCELONB, 8 janvier. — Change sur Paris,
33 50 ; change sur Londres, 33 50.
LISBONNE, 8 janvier. — Change sur Paris,
794 00 ; change sur Londres, 36 00 ; or, 47 1/2.
BUENOS AYRBS, 8 janvier —Prime or 170 00.
RIO-DE-JANEIHO, 8 janvier. — Change sur
Londres. 6 1546.
VALPARAISO, 8 janvier. — Change sur Lon-
dres, 17 7/16.
TÉLÉGRAMMES
Service spécial de l'INDÉPENDANT
DÉPÊCHES DE LA NUIT
Paris, 10 janvier, soir.
M. Benoit, receveur particulier des finan-
ces à Coutances, est nommé receveur par-
ticulier des finances fi Lorient.
M. Frémont, receveur particulier dos
finances à Mayenne, est nommé receveur
particulier des financés à Coutances.
M. Bâcler d’Albe,receveur particulier des
finances A Bergerac, est nommé receveur
particulier des finances à Mayenne.
M. Charron, receveur particulier des
finances à Orthez, est nommé receveur
particulier des finances à Bergerac.
M. Lapuyade, contrôleur des contribu-
tions directes à Orthez, est nommé rece-
veur particulier des finances à Orthez.
M. Froidfond, appelé à la recette parti-
culière des finances do Sarlat,est maintenu
en qualité de receveur particulier des
finances à Bellac.
M. Blanchot,inspecteur des contributions
directes à Beauvais, est nommé directeur à
Tulle.
M. Ilontemps, directeur des contributions
directes à Mont-de-Marsan, est nommé
directeur à Rennes.
M. Astre, inspecteur des contributions
directes à Bordeaux, est nommé directeur
à Mont-de-Marsan.
M. Avesque, receveur particulier des
finances à Marvéjols, est; nommé roceveur
particulier des finances h Sarlat.
M. Honoré, receveur particulier des
finances à Briançon, est nommé receveur
particulier des finances à Marvéjols.
M. Castellani, percepteur à Grasse, est
nommé receveur particulier des finances à
Grasse.
M. Thiébault, directeur des contributions
directes à Lons-le-Saunier, est nommé en
la même qualité à Laon.
M. Huvier, inspecteur des contributions
directes à Orléans, est nommé directeur b I
Lons-le-Saunier.
M. Colinet de Labeau, directeur des con- I
tributions directes à Albi, est nommé eu la I
même qualité à Montpellier.
M. Cantillon de Tramont, inspecteur des I
contributions directes à Périgueux, est
nommé directeur des contributions directes I
à Albi.
M. Ducurou, directeur des contributions I
directes à Tulle, est nommé en la même qua-
lité à La Roche-sur-Yon.
— Dans un article publié hier par \‘Au-
rore, M. Cléinenceau a d:t qu’il avait ap-
pris de bonne source que le juge Bertulus
était convaincu de l'inuoceuoe du capitaine
Dreyfus.
Une personne qui approche de très près
M. Bertulus lui a demandé ce qu’il y avait
de vrai dans cette information.
M, Bertulus aurait répondu que pour avoir
une opinion sur l’innocppce ou la culpabi-
lité de Dreyfus il faudrait avant tout avoir
vu la dossiers du ministère de la guerre, ’
dossiers qu’il ri’2 jamais eus ni de près ni
de loin ô sa disposition et que jusqu’b
l’étude de ces dossiers toute personne
sage doit être respectueuse de la chose
jugée.
Londres, 10 janvier.
Une communication faite aux journaux
mentionne la croyance que l’expédition de
lord Delamere, dont on n’a pas entendu
parler depuis quelque temps, se serait di-
rigée au nord du lac Rodolphe, dans la dt>
rection du haut Nil.
Quelques-uns insinuent qu'elle aurait re-
joint une avant-garde du major Mac-Donald
— dont le frère, le lieutenant Mac-Donald,
a été tué au cours d'un récent combat à I
I Lubwa — et qu’ellé s’avancerait vers F»s-
I hoda.
D’autres se montrent anxieux au sujet de
I cetle expédition, dont quelques membres
I auraient été tués il y a plusieurs mois, "au
I moment oû l’expécülion Cavendish aurait
eu des malheurs, ainsi que la Tribuna l’a
raconté.
Turin, 10 janvier.
La chambre des mises en accusation a
confirmé, dans l’affaire dos chasseurs tués
à Ponte San Bernardo, près de la frontière
l’arrêt de non-lieu rendu après Instruc-
tion faite à Goni en ce qui concerne les
gardes-chasse Tropini et Calamio.
Ces deux gardes, dit-elle, ont agi en état
de légitime défense, dans l’exercice de
[ leurs fonctions, et après des menaces de
[ mors, en tuant les chasseurs Maurel et
| Anogi.
11 sera au contraire donné suite à la pro-
cédure contre le chasseur Gïlifau, précé-
demment arrêté.
Les débats auront lieu à Goni, dans la
première quinzaine de février.
Strasbourg, 10 janvier,
La Strassburger Post dit que dans l’ac-
te d’accusation contre Dreyfus on allègue
que Dreyfus se rendait très fréquemment
en Alsace, et que leu autorités allemandes
fermaient les yeux sur sa présence, alors
que d’autres officiers français n’obtenaient
qu’avec les plus grandes difficultés des per-,
mis de séjour en Alsace.
La Strassburger Post peut communi-
quer, d’après des renseignements de sour-
ce sûre, que cette assertion ne repose sur
aucun fondement.
En réalité, Dreyfus a demandé un per-
mis de séjour en juin et juillet 1892, et
deux fois sa demande a été rejetée.
Au mois de décembre 1893, il a été ac-
cordé à Dreyfus un permis de séjour de
cinq jours, son père étant tombé grave-
ment malade.
. Berlin, 10 janvier.
La Gazette de l’Allemagne du Nord
appreud que d’après de nouveaux rensei-
gnements qui viennent d’être reçus, le
traité conclu entre l’empire allemand et la
Chine concernant la cession de Kiao-Tchéou
a été signé pour quatre-vingt-dix-neuf ans.
Bombay, 1Q janvier.
On a constaté dans les dernières vingt-
quatre heures 159 nouveaux cas de peste
et 126 décès. Le nombre des morts depuis
la recrudescence du fléau est de 406.
DÉPÊCHES DU MATIN
Paris, 11 janvier, 8 h. matin.
Hier soir, après le prononcé du huis-clos, le
Conseil de guerre a entendu le colonel Picquart.
La séance a été levée A 7 h. 10. L’audience sçrq
roprise ce matin A 9 heures,
Paris, 11 janvier, 10 h. matin.
D'après un bruit qui tend à se propager, mais
que nous ne reproduisons que sous toutes réser-
ves, M. Quesnay de Beaurepaire aurait décidé de
donner sa démission.
- Les journaux sont unanimes à reconnaître que
le rapport du commandant Ravary est un vérita-
ôle acte d'accusation contre le colonel Picquart.
Mais I'AURORE, organe radical de M. Clemenceau,
et a socialiste PETITE RÉPUBLIQUE croient que le
colonel sortira triomphant de cette épreuve;
tandis que le PETIT JOURNAL, le GAULOIS et /'ÉCHO
I>B PARIS croient au contraire que cet officier va
être justement envoyé devant un conseil d'enquête.
DÉPÊCHES DU SOIR
4 h. 45 s.
OFFICIEL. M. Charron, receveur particulier
des finances A Orthez, est nommé A Bergerac.
M. Lapuyade, contrôleur des contributions di-
rectes A Orthez, remplace M. Charron.
MM. Pargade, facteur A Arzacq, et Manioulan,
ouvrier télégraphiste A Urdos, obtiennent la mé-
daille de bronze des postes et tèlégrapl
Conseil des Ministres
On s'est oocupé de la reprise des travaux par-
lementaires et de la question de Fextréme-gaZhe
sur les affaires d'Orient.
drVdi"' BU'th°U rentr6ra à ^ jeUd' 0U VBn‘
Conseil de Querre
La deuxième audience a duré de neuf heures A
midi. Le huis-clos a été absolu.
Le conseil a entendu le colonel Henry.
On assure qu'une confrontation a eu lieu entre
les colonels Henry et Picquart au sujet de l’inci-
dent disant que le colonel Henry aurait surpris
1 Picquart et l'avocat Leblois compulsant les dos-
siers dans son bureau.
On assure que le colonel Picquart aurait été
confronté avec le général Gonse.
Le colonel Picquart aurait fait des révélations
sensa(ioffnelles d'une gravité exceptionnelle.
Nons enregistrons ces bruits sous toutes réser-
ves.
La déposition du colonel Picquart a duré trois
quarts d'heure,
La oonseil a entendu aussi les commandants
Curé ej Lauth et le général Gonse,
3 h. 30 s.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
La rentrée s'effectue au milieu du plus grand
calme,
M. BOYSSET, député radical de Saône-et-Loire
et doyen d'Age préside la séance.
Dans le discours d'usage, il déplore la lenteur
du progrès social, la persistance des abus, l’exa-
gération des impôts, l'ambiguité des rapports en-
tre l'Eglise et l'Etat et l'excès de oentra/isation.
Il faut, dit-il, que la France se dégage des
Modalites cosmopolites grandissantes et envahis-
santes qui, au nom des basses passions e( de
l'argent gouvernent, rançonnent et corrqmpeot (g
pays.
H. BOYSSET n'est applaudi que par l'extrème-
gauche, En terminant, il invite ses collègues A
l'union pour le triomphe de la solidarité, de la
liberté et de l'égalité.
La Chambre procède ensuite A la constitution
de son bureau définitif.
M Brisson, qui n'avait pas de concurrent, est
réélu président par 283 voix sur 342 votants.
SÉNAT
Séance A 2 heures.sous la prèsidrjl)ce da u
Wallon qu, prononce l’éloge de «. fane/, puis
u se piRmt * »*««* ^
tionl 1875 TC,*Pte '* r^'î/0n * ,a ConsUt“-
ttonde 1875 A la condition qu’elle ne diminue
pasJes prérogatives du Sénat.
Il souhaite que les deux Chambres travaillent
sements’)'" ““ France’ (APPl™«ts-
Après le tirage au sort des bureaux, le Sénat
lève la séance et s'ajourne à jeudi.
COULOms.- Contrairement à certains bruits,
M. Scheurer-Kestner reste candidat à la vice-
présidence du Sénat,
HAVAS.
Pau, le 11 Janvier 1898.
L’AFFAIRE ESTERHAZY
Esterhazy comparait devant le con.
seil de guerre. On nous a annoncé
d avance son acquittement et nous
avons noté l’étrangeté de cette procé-
dure militaire qui poursuit un officier
dans le but avoué de l’acquitter.
Mais nous déclarons n’avoir aucune
opinion sur l’affaire. Nous demandons
quelle soit totalement et absolument
liquidée.
A cet égard, nous avons la confian-
ce la plus absolue dans la loyauté des
officiers qui vont juger Esterhazy.
Un mystère va être éclairci. Le lrais-
clos n’est que partiel et nous allons
être fixés sur un point extraordinaire-
ment troublant.
On— et l’acte d’accusation
de 1894 publié semble le démontrer .
que c’est sur l’examen du bordereau
seul que Dreyfus a été condamné Est-
ce vrai ? Nous allons le savoir sans
doute. En tout cas, le bordereau sem-
ble écrit, non par Dreyfus, mais par
Esterhazy. t
C’est un fait brutal, indiscutable II
frappe l’esprit de tous les gens qui
étudient cette lamentable affaire sans
autre passion que celle de la iu
Il est impossible, quelle que soit la
bonne volonté du lecteur, de ne point
1er moralement l’affaire Dreyfus A
'affaire Esterhazy. Il y a un point de
contact indubitable entre les deux a<-
aires. Il faut que l’on sache quel est
autour du bordereau. Il faut que l’on
sache si Esterhazy l’a écrit et daus
FEUILLETON DE L’INDÉPENDANT 46
CHAULES BBS ORANGES
LÈ
RotttâD ÛBfi PPiüOBSSfl
DEUXIÈME PARTIE
Choses d’Espagne
— Bou, il m’appelle Monsieur, maintenant...
Enfin soit 1... vous saurez donc, Jacques,
que, comme je vous l’avais dit A ma dernière
visite, ma femme et mes mioches 6tai«nt à
Saint-Sébastien... je purs pour les chercher...
En allant tout va bien... malgré que j’aie ren-
contré un tas de bandes de mauvais diables,
armés jusqu’aux dents ot qui prétendent qu’ils
sont maîtres du pays... Je m en fiche!... du
moment que les passages sont libres, je con-
tinue ma route. — Je retrouve donc femme et
mioche», enchanté* de leur séjour lé bas...
Ils ne demandaient qu'à y Mater .. Parbleu !
pourquoi pas ; «'établir en Amérique ot planter
U Péris, ta maison, son ménage, affaires...
les femmes ! pourvu qu'elle» s’amusent...
enfin !... Donc on plie bagage et nous voilé
partis pour repasser la frontière... mais je ne
mes compliments et de donner ordre do nous I
laisser continuer immédiatement notre voyage, I
car je suis pressé, Monsieur .
Le grand escogriffe me regardait en ricanant, I
et avait appelé le postillon, ainsi qu'un dôme»:
tique de la funda real" où ma femme habitait I
à Saint-Sébastien et qui était monté dans la I
voiture avec nous, il les interrogeait en Espa
gnol, enfin il daigna me repondre :
— Monsieur, me dit-il, je ferai certainement I
vos eompfinmnts au B*»* et d’autant plus que
je lui offrirai de spire part, pour les frais de la I
guerre, une somme dp cinqiiantg rnijlp friuws.
que je vous prie de me remettre à ('instant »i I
vous désirez rentrer eu Fl'frUfiè,
— Cinquante mille franoS 1
— Oui, Monsieur, me répondit toujours en I
ricanant cet abominable polioliinelle, cinquante
mille francs ne sont pas trop pour un ancien I
droguiste aujourd'hui millionnaire... et comme I
je sais que vêtis pouvea les o.qycr facilement, I
je vou» prie de vous exécuter. ’
— Allez au diable '. m'écriais-je, mauvais I
drôle ! voleur de grand chemin 1... — J’en au- I
ai» dit davantage cjuanj je fit* empoigné par
uatre sacripants et traîné dans un fossé.. — I
Désolé, Monsieur, désolé, disait, le chef des I
brigands, mais je serai obligé de vous passer
par les armes ou au moins de vous garder on
prison, si vous ne vous exécutez pas.
Ma femme criait, mes pet ts pleuraient... !
les autre» voyageurs regardaient comme des 1
brutes en ayant presque l'air de me narguer.
— Mais misérable, luidia-jo nnlju, est-cp qqp I
je les ais sur moi ces chiquante mille francs,,
vous figurez vous que Jo ports mon coffre-fort I
dans mes poches.
-r Oh f qu'à cela ne tienne : répondit tou- |
jours en grimaçoRt et on riant plus fort le re- j
présentant de Don Carlos, qu'à ce|a ne tienne: I
noua garderons ici eu ailleurs : à Roncevaux 1
par exemple, Madame ot cou aimables bébés, 1
jais pas quoi diable de complication était sur
| venue tout à coup. Des bandes do misérables
s'étalent emparés du chemin de fer... ou bien
o’étgjt une manière de faire enrager les étran-
gers qui voulaient partir... Voila nous
transborde dans une diligence qut portait les
dépêches du gouvernement,,, nous arrivons en
vue d'une ville hérissés de canons et notre
postillon, qui n’avait pas l’air Cwir-q- (]„ ja
visiter.lançait sescièvaux au grandissime
galop... nous longions une espèce de rivière
qu’ils appellent la Bidatsoa, quand nouq sprp
tons subitement une sççaussé qui noüs jette
lps uns sur les autres, je regarde par la por-
tière... URÇ vingtaine de gredins en bérets
hfous couchaient en joue le postillon et les
trois gendarmes juchés sur l'impériale... plus
de cinquante autres mwéreblcs de la même
farine entouraient la voiture... toute résistance
était impossiblo... On :ious fait descendre...
on désarme les gendarmes qui se laissent faire
comme de grands serins, on détôle les chevaux,
on vide lo sqç 4fs depéehos... que deux ou
trois paltoquets ayant c es broderies sur lpuf
béret ot se donnant des aire d'officiers so met-
tent à examiner avec un aplomb imperturba-
ble. .. tout cela fut (‘affaire d’un instant et
je ne cessais do marmotter toutes les Invecti-
ve» possibles contre oes voleurs ; pourtant
il fallait savoir comment nous allions un sor
tir. — Je m’approchai d’une espèce do grando
, perche qui traînait un énorme sabre après lui
et paraissait donner des ordres.
ts- Monsieur, (pi dis-ie, do quel droit arrète-
t-qn (es voyagours qui rentrent paisiblement
eu France T —- Par ord re de S. M. Don Carlos,
rpi d’Espagne et do Navarre. Aucune dépêche
des rebelles ne doit panser la frontière.
* Eh bien ! Monsieur, nous ne sommes pas
, des dépêches, moi, ma femme et mes raiéebes, -
’ et puisqu’il y a un roi Don Carlos de ce côtô-
ci des Pyrênéps, je voi s prie de lui faire bien
et nous vous laisserons aller chercher vos
fonds. ..Et il nous a traînés dans ccftp affreuse
diligence à moitié défqqoéc, jusqu'à «e Ronce-
vaux milieu do ces canailles de moutar>-„„
et il»attendent que jç revienne tn
oesSfÜir* «aiïî;
q 'e nc sonl dès assassins,
an Misérables, je vais y retourner oui, mais
au lieu de 50,000 fr. je vais leur amener cin-
quante beaux gendarmes français qui ne se
laisseront pas désarmer comme ceux d’Espa-
gne...
Pendant ce récit M. D’Elliène et Mlle Per-
kains avaient eu toutes les peines du monde à
contenir Ridas.
Enfin M. D’Rlbèrte prit la parole :
Il comprenait vaguenjçp.t qu’il devait y avoir
dans cette aventure une mystification à l’adres-
se Des Tournailles, dont quelque voyageur pa-
risien, le connaissant de réputation, aurait dé-
peint la ladrerie et la sottise à l’officier
Carlisto.
— Alors, dit-il à Des Tournailles, vous êtes
résolu à ne pas leur donner la sommé qu’ils
réclament oommo rançon de votre femme et
de vos enfants
— Absolument... . ‘
— Eh ! bien, vous avez tort, vou» savez que
: ce n’pst pas uno guerre pour rire... Vous
parlez d’amener des gendarmes. Le gouverne-
ment français vous rira au noz, ce ne sont pas
là ses affaires... d’ailleurs, ils seraient capa-
bles, s’ils su voyaient attaque^ de faire enfer-
mer toute votre smala dans quelque forteresse
à cent lieues de I» frontière.
— Pondards ! vo.lours ! maudits ! assassins !
brigands ! gibier do potence ! s’éaria encore
Des Tournailles... Et vous appelé* ces «ns-
là des soldats ! Et vous appelez ee Don Carittn
un Roi..., mais c’est un Fra pjigyolo .. un
détrousseur de grande fqute... un vagabond...
Il en auw( <(it‘ davurità^q... quand M,
décidas’et^-*‘°UVj|‘lt£lu* co.ntenir la fureur
ae umas et jcme de Roué> iuv Cria . ej,
.J à vous.
En même temps le malheureux était saisi
par les épaules... Et les mains de Bifias, qui
avaient de nombreux rapports avec des te-
nailles, le soulevaient -de terre pendant que
René le tenait par les pieds... il eut beau se
débattre, ils le jetèrent dans la rue et refei^
nièrent Ja porte aux verroux. — Dos Toüi--
nailles poussait des cris de paon. Quel
repaire de Carlistes ! hurlait-il. Et dire que
c’est un ami qui me traite de la sorte J...
Malotru ! filou ! conspirateur !... Il frappait
des poings et des pieds contre les vantaux de
la porte. O11 s’assembla autour do lu. et le
commissaire de police prévenu, le fit conduire
à la prisuu de la villa.
Pour finir le récit du ses malheurs, disons
tout de suite qu’il fut rehichô le lendemain à
la demaude de M. Dülbône, qui avait su le
résultat de son iucartaJe, mais (Un refusa de
le recevoir ; en donnant ordre à Ridas de tenir
la porte dose et do ne se montrer sous aucun
piétexie.
Tourmenté de toute manière, par la pensée
de la situation de sa femme et de ses enfants
no voyant aucun moyen de se faire rendre
prompte justice, il s’était, malgré sa morgue
et son avarice, décidé à regagner rapide mena
Pans at à rapporter la rançon. — quand A sa
grande surprise — il trouva, boulevard Malas-
hwrbos, les fenêtres de son apparteiMnt ouver-
tes et sa femme installée avec ses onfauta
devant lo fou de sou salon
Une dépècho qu’il reçut quelques heur»
apres son retaur contenait oes simples mots •
« U n*y a quun *ot qui puisse insulter deà
, « soldais qm fbnt Wur devoir.. et vous eu£
« siez mtnt^ uno loçon plus sévère.
. . « Marquis de VALDAROCCA. 0
(A smvre.J
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.99%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.99%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Bibliothèque Pireneas (Pau) Bibliothèque Pireneas (Pau) /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PrnS001"
- Auteurs similaires Garet Émile Garet Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Garet Émile" or dc.contributor adj "Garet Émile")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k52271632/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k52271632/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k52271632/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k52271632/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k52271632
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k52271632
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k52271632/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest