Titre : Pau-Pyrénées : hebdomadaire paraissant le jeudi
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1923-10-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32834294b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 octobre 1923 27 octobre 1923
Description : 1923/10/27 (A5,N158). 1923/10/27 (A5,N158).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5220264n
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3161
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/02/2020
Pau-Pyrénées
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FOOTBALL RUGBl’
CHAMBRE D'INDUSTRIE CLIMATIQUE
DE PAU
Encore quelques championnats dimanche
dernier, et sans résultats surprenants, à
IVxception de la défaite du B. E. C. borde
lais, en première série.
En deuxième série, les championnats ont
donné les résultats suivants dans la Côte
Basque : victoires d’Oloron sur le Béarn-
Sporting-Club par 1 1 à 3 ; d’Orthez sur .Sa
lies (9 à 0) et de Peyrehorade sur St-Vin-
cent-dc-Tyrosse (3 à 0).
Partout ailleurs, matches amicaux dont
quelques-uns fort intéressants. A Bayonne,
nette victoire de l’Aviron sur le Stade Tou
lousain par IC (4 essais dont 2 transformés)
à 0 ; victoire absolument régulière. En tout
état de cause, même avec Galau et Bordes
aîné, les Toulousains eùssent été battus,
malgré la puissance et la science de leurs
avants. Cependant, je ne crois pas que les
Bayonnais soient capables de rééditer leur
succès avec la même aisance : les diables
rouges, au complet, en terrain neutre et sur
leurs gardes, ne peuvent être battus, s’ils
le sont, qu’avec un infime écart de points.
Tandis que leurs compatriotes étrillaient
à Bayonne les Toulousains, dans la cité rose,
les Basques de PA. S. Bayonnaise, bien que
vaincus (9 à 8), mettaient en difficulté le
T. O. E. C. et, malgré l’absence de quelques-
uns de leurs meilleurs titulaires et le handi
cap du déplacement, enthousiasmaient le
public par la rapidité, la fougue et l’adresse
de leurs combinaisons.
Parmi les autres résultats, je note les vic
toires de Perpignan sur le C. A. Périgour-
din (8 à 3) ; de Carcassonne sur Montauban
(9 à 3) ; de Lourdes sur Soustons (8 à U) ;
de Tarbes sur Biarritz (6 à 0) ; de Hendaye
sur le Boucau (11 à 0) ; d’Agen sur St-Gau-
dens (9 à 0) ; de Bagnères sur St-Sevcr (3
à 0) ; d’Avignon sur Lézignan (6 à 5).
*
**
La Section Paloise a enregistré dimanche
dernier, un match nul pour son équipe pre
mière et trois victoires avec les équipes in
férieures.
A Pau, la deuxième disposait aisément
de la deuxième dacquoise (T> essais à 0) et la
quatrième se débarrassait sans peine de la
deuxième des Papillons de Pontacq (16 à 3).
Pendant ce temps, la troisième triomphait
des puissants joueurs de St-Pé, et Ja pre
mière affrontait, à Dax, les Landais si re
doutables sur leur terrain.
Partie intéressante, malheureusement mar
quée par quelques amoehages involontaires,
dramatisés par le chauvinisme local. Il est
certain que le jeu est devenu dur, voire bru
tal, mais, en l’espèce, les blessures des sym
pathiques Guichemerrc et Fargues sont dues
non à la brutalité, mais à un fâcheux con
cours de circonstances. Les deux équipes
ont fait jeu égal, dominant chaque fois qu’el
les ont eu l’avantage du terrain. A la mêlée,
le ballon est sorti à peu près à égalité ; en
touches longues, nette supériorité de Dax,
grâce surtout à Gayan ; les trois quarts pa
tois, bien que handicapés par la faiblesse
notoire en attaque d’un des ailiers, ont don
né souvent et avec décision. Chez les Dac-
quois, Lacazedieu fut honnête sans plus et
les lignes d’attaque manquèrent de mor
dant ; elle ne sont pas encore au point et
une des ailes notamment, qui est très ra
pide, sera dangereuse, quand Ducourro au
ra acquis plus d’adresse et plus de confiance
en lui-même. En somme, à Dax, équipe un
peu légère, encore en formation, mais qui
deviendra bonne, sans valoir cependant les
équipes des années précédentes.
Du côté palois, toujours les mêmes dé
fauts : mise en mêlée trop lente ; ignorance
absolue ou inefficace en touches longues.
Quand ce compartiment du jeu sera bien
connu, quand les hommes de la troisième
ligne sauront, en toute occasion, fournir le
ballon aux lignes arrières et se conjuguer
avec elles, tant en attaque qu’en défense,
et en jouant le ballon ; quand l’arrière sera
de tout repos, la Section sera une des meil
leures équipes de France. Mais elle a encore
besoin de travailler et de travailler dur.
*
**
La Commission d’amateurisme juge... et se
déjuge avec une imperturbable sérénité.
Après avoir sommé Billac et Perette d’aban
donner le Stade Bordelais, elle revient sur
sa decision et rend leur licence : définiti
vement à Billac et provisoirement à Perette.
Lasserre sort de l’enquête blanc comme
neige ; les preuves de son innocence ont dû
être impressionnantes : n’est-il pas permis
de préférer la Chartreuse au Cognac et les
beautés du Graisivaudan aux joliesses un
peu monotones des Charentes ? Et voilà le
F. (À. Grenoblois assuré et réassuré contre
les coups imprévus du Sort !! La Commis
sion a, en outre, classé quelques affaires et
décidé des enquêtes. Elle entendra contra
dictoirement, à Paris, le 6 novembre, le
j joueur Dupont, M. Ross, président du F'. C.
Lourdnis, M. Soleil, vice-président de l’Ar-
magnae-Bigorre, et M. Lacrainpc, ex-diri
geant du F. U. Lourdais. Je ne sais trop
comment s’en tireront les uns et les autres ;
il sera d’autant plus difficile d’étouffer la
question que le F. C. de Rouen, où instru
mente le transfuge de Lourdes, aura égale
ment, dit-on, à fournir, à la Fédération du
Football Association, des explications au
sujet du joueur Balyu, un des as du ballon
rond en Belgique et qui est venu s’installer
dans les rangs du F. C. Rouennais. Mais,
dans ce pays normand, on peut s’attendre
à des réponses précises, si précises, qu’en
dernière analyse, le problème se réduira à
une question culinaire qui expliquera tout
et dans laquelle les cannetons joueront un
rôle capital.
Pauvre Commission ! la pèche dans ces
eaux troubles ne sera pas fructueuse : les
grosses pièces fileront d’un souple coup de
rein, et l’on ne trouvera dans les filets que
la toute petite queue d’un minable goujon...
et c’est peu pour des estomacs affamés... je
ne dis pas de justice, mais d’équité.
Dingo.
xxx
TRIBUNE LIBRE
Au SUJET DE MUTATIONS.
La violente polémique épistolairc que se
livrent actuellement les dirigeants de l’Avi
ron Bayonnais d’une part, et ceux du Stade
Bordelais C. C. de l’autre, n’aura d’autre
résultat, apres avoir alerté la Commission
d’amateurisme, que de jeter le discrédit le
plus absolu sur les clubs intéressés.
La note vraie, celle qui pour nous con
damna d’une façon irréfutable, les procé
dés maladroits du club basque, a été donnée
par M. Maxwell, vice-président du S.B.U.C.,
lorsqu’il écrivit : <• La vérité est beaucoup
plus simple. Vous êtes aujourd’hui victime
de vos propres fautes. »
Peut-être M. Maxwell n’a-t-il pas suivi de
près l’évolution du football en Côte Basque,
car, alors, il eut été plus affirmatif.
Vers 1910, la Section Paloise, aux cou
leurs bleu ciel et noir, dominait d’une clas
se les clubs landais et basques. Son football,
des plus agréables, s’apparentait étrange
ment au jeu du hand-ball, mais un hand-ball
calme, raisonné, classique.
La- venue de Roë en Côte Basque devait
marquer un peu plus lard, pour elle, une
date malheureuse, car elle perdit alors coup
sur coup avec les Foueillassarü, les Schang
et les Domereq, ses plus belles unités, celles
les mieux empreintes et les plus éprises du
hand-ball que les Crockwell, les Robert, les
Langlès, les Dupuyau, les Restoy et autres
avaient magistralement innové.
Presqu’en même temps, le Biarritz Stade
perdait lui aussi son meilleur homme et
capitaine Lafitte ; et, nanti d’éléments étran
gers, de ces parias, l’Aviron vainquit en
1913 et créa... la méthode bayonnaise. Les
Roë, les Schang, les Foueillassard, les Do
mereq, les Lafitte furent-ils les plus bayon
nais des joueurs ?
Durant la guerre, l’Aviron Bayonnais ne
prit pas part aux championnats, mais avec la
p t aix et Ja réouverture des épreuves officiel
les, réapparurent les rentrées sensationnel
les au club bleu et blanc. Après celles de
Louis Domereq. de Lombard, il nous faut
signaler celles de Serralte, Pardo, puis Paul
Henry.
L’Aviron Bayonnais à cette époque, tout
comme avant-guerre, glanait de gaîté de
cœur dans les clubs amis de Côte Basque,
sans souci du « désordre causé dans leurs
rangs », les meilleures étoiles, les possibles
« espoirs ».
La voilà bien la méthode bayonnaise, celle
qui fit tant de mal à Pau, le Boucau, Biar
ritz, Hendaye, et valut au team bleu et blanc
la renommée d’un club ayant une vitalité
exemplaire.
Combien il eut été pour nous plus agréable
de constater que, se rangeant aux côtés de la
Section Paloise, du Boucau-Stade, l’Aviron
Bayonnais eut volontairement méconnu les
méfaits de « l’armée de raccoleurs ».
Mais le succès et des louanges parfois
exagérées ont faussé l’âme des dirigeants
bayonnais, au point de « leur faire parler de
corde dans la maison du pendu ». Pour la
grande majorité des sportsmen, l’Av. B.
sera toujours le team au passé prestigieux,
le team aux évolutions remarquablement
plaisantes, souvent inédites, par la souplesse
et la sûreté du style ; niais, pour les gens
bien avisés, derrière le fanion bleu et blanc,
derrière les joueurs si sympathiques, se
manifeste la pensée autoritaire de quelques
manitous bayonnais et sc traduit en actes
qui, dans l’espèce, sont plutôt malheureux.
E. M.
A,U PALAIS D'HIVER
La saison au Palais d’Hiver s’ouvrira cette
année-ci le 15 novembre prochain. Elle
commencera avec une troupe de comédie
présentée par i’impresario « Chatellier »
déjà fort apprécié à Pau, qui nous amènera
des artistes de tout premier ordre, sortant
des principaux théâtres de Paris.
C’est dans un répertoire très bien choisi
que Jcs nombreux habitués du. Palais pour
ront applaudir notre troupe de comédie.
Au hasard, nous citerons quelques pièces
telles que : La Petite Chocolatière, Peg de
mon cœur, La Folle Suit, Miquette et sa
mère, Le Secret, Dis que c’est toi, Le Bon -
heur de ma femme, Le Danseur de Madame,
La Passerelle Amoureuse, Papa, Le Contrô
leur des Wagons-Lits, Les Surprises du Di
vorce, etc.
A la meme date, l’orchestre complet de
32 exécutants donnera son premier concert
symphonique, et le même jour nous aurons
également dans le Palmarium la première
représentation cinématographique.
Aux représentations de comédie, qui du- j
reront jusqu’au 1 er décembre inclus, succé
deront les débuts de la troupe lyrique qui
auront lieu le dimanche 2 décembre en ma
tinée au Palais d’Hiver avec La Fille du
Tambour-Major et en soirée au Théâtre St-
Louis, Faust.
La phalange d’artistes que nous présen
tera cette saison-ci le Palais d’Hiver nous
vient précédée de la meilleure réputation.
Plusieurs des artistes que l’Administration a
engagés sont déjà des enfants gâtés de la co
lonie et du public palois. Quant aux nou
veaux pensionnaires engagés, disons de suite
que la plupart nous viennent dos principaux
théâtres de France.
D’ailleurs, l’Administration du Palais ne
voulant en rien et pour rien influencer sa
clientèle fidèle, la laissera seule juge de ce
qu’elle va lui présenter au cours de la sai
son 1923-24. Dans un prochain article, nous
donnerons à nos lecteurs tous les renseigne
ments qui pourront les intéresser, réper
toire de la saison, prix des abonnements
et des entrées, etc.
La Chambre d'industrie Climatique de
Pau *V.st réunie samedi 20 octobre, à 16
heures, à la Mairie, sous la présidence de
M. Gaston Lacoste, maire.
M. le Préfet, empêché d'assister à la séan
ce, s’était excusé ainsi que MM. Meillon et
Labay le.
F.taient présents : MM. Gascogne, Bernis,
Menjou, Mennechel, Yerdenal, (ioudard, Su-
duur, Crouzet, Mathieu, ce dernier remplis
sant les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de la précédente réu
nion est approuvé ; il en est de même du
compte administratif de la taxe de séjour
pour l’année 1922.
Pour l’année 1923, suivant les prévisions,
la taxe de séjour donnera un produit de
130.UU0 francs et une taxe additionnelle de
2G.Û00 francs.
La Chambre se réjouit de constater que
des mesures ont été prises pour que le ser
vice de l’eau soit abondamment assuré, jour
et nuit ; sous le rapport de la quantité, com
me de la qualité, la situation à cet égard
est très satisfuisnrûi*.
La Chambre se préoccupe de poursuivre
l’amélioration de l’état de nos chaussées ;
en ce qui concerne le goudronnage, elle ex
prime l’avis qu’il soit tenu compte de l'ex
périence acquise pour les futurs goudron
nages ; elle regrette de ne pouvoir accueillir
favorablement, parce (pi’elle lui parait sor
tir du cadre d’utilisation du produit de la
taxe de séjour, une demande de l’Adminis
tration des Ponts et Chaussées tendant à
faire supporter par la taxe de séjour, la moi
tié de la dépense de réfection du pavage
d’une route nationale dans la traversée de
la ville.
Par analogie avec ce qui se fait dans d’au
tres stations thermales ou climatiques, la
Chambre décide d’exonérer de la taxe de
séjour les femmes et les enfants mineurs
des médecins étrangers à la station.
Pour simplifier la perception j)ar les hô
teliers, de la taxe de séjour aux personnes
(pii ne séjournent qu’un ou deux jours au
plus, la Chambre adopte le principe de la
création de timbres spéciaux destinés à
remplacer, dans ce cas, les quittances ; une
Commission de deux membres est désignée
pour régler cette question.
I.e profil du lacet de la descente de la
Gare, qui est Je plus généralement utilisé,
sera modifié de façon à constituer une suc
cession de marches, d’environ 3 m. 50 de
longueur, qui faciliteront l’accès de cette
voie très fréquentée ; on améliorera en mê
me temps, les marches des escaliers du Bois-
Louis.
L’élagage de la partie supérieure de cer
tains grands arbres, situés devant le Boule
vard, sera effectué avec toute la discrétion
nécessaire, afin que l'admirable panorama
de la chaîne des -\i*'név*s soit mieux déga
gé. Des plantations d’arbustes seront faites
autour du lavatorv.
Après examen d’un certain nombre d’au
tres questions, la Chambre décide de mettre
à l’ordre du jour de sa prochaine réunion
les propositions d’utilisation du produit de
la taxe de séjour de l’exercice en cours On
sait que ce produit doit ètne affecté intégra
lement à des travaux d’assainissement ou
d’embellissement susceptibles de favoriser
la fréquentation de la station.
ICI REPOSE
Un tel... Pas même un tel ! . 7(ien d'écrit .. L’inconnu
Dont en sait seulement qu’il n’est pas revenu.
A-t-il semé le grain ? A-t-il battu l’enclume *
Tenatt-il le pinceau, le calice ou lj plume ?
"Est-il l’enfant du rtche ? Est-il l'enfant du gueux ?
L'homme a la main gantée eu I homme aux doigts rugueux ?
Gamin, dénichait-il l'aigle des rocs sauvages ?
Ou courail-il, pieds nus, le sable des rivages ?
Tin petit quelque part, pour celui qui tomba,
Pria-t-il . * Bon Jésus bénissez mon papa... » ?
Quel doux secret cjchait sa capote meurtrie ?
Dans la grande, quelle est sa petite patrie ?
Le pays des genêts ? des pins f des oranges ?
Des vignes f des marrons '( du fruit a plein vergers ?
Qui nous dira vers ou son oeil e feint regarde ?
Il dort, sourit la Crotx, je l'ai pris sous ma garde. .
Passez Que vous sachte% comme il s’appelle ou non.
Mot, je réveillerai quelque jour par son nom.
Qu'il repose en paix.
J. BELLOUÀRD.
VI e CENTENAIRE DU GAI SAVOIR
Nous arrivons aux grands anniversaires
qui vont marque ; > six siècles du Gai Sa
voir continué par l'Académie des Jeux Flo
raux.
Le mardi d’après la Toussaint de 1923, il
y aura six cents ans que les Sept premiers
Mainteneurs du College de la Gaie Science,
assemblés sous un laurier, au barri des Au
gustines, adressèrent à tous les poètes d’Oc
leur célèbre appel.
Cet anniversaire sera célébré dignement à
Toulouse. Ce jour-là, qui tombe le 6 novem
bre prochain, l’Académie des Jeux Floraux
tiendra une séance solennelle dans la grande
salle de l’Hôtel d’Àssézat et de Clémence
Isaure.
On y entendra :
,M. de Gélis, Mainteneur, délégué par M. le
marquis de Suffren, secrétaire perpétuel de
l’Académie des Jeux Floraux ;
M. J. Anglade, Modérateur, qui fera une
communication sur les origines du Gai Sa
voir ;
Et des poèmes de MM. Prosper Flstieu, An-
tonin Pcrbosc et Emile Ripert, maîtres ès-
Jeux Floraux.
Cette séance ouvrira l’année du sixième
Centenaire, où auront lieu de grand»» fêtes
littéraires, pour lesquelles l’Académie a reçu
déjà, notamment du Conseil général de la
Haute-Garonne, les plus précieux encoura
gements. k
I LE RÉGIONALISME ET M gr DE BAYONNE
Le régionalisme, la décentralisation, sont
partout en grand honneur. Partout, on veut
reprendre et maintenir les vieilles traditions
si respectables de chaque province de notre
beau pays de France ; on veut résister à
rinfliienee parfois néfaste de la conception
officielle, du rouleau niveleur dont les ef
fets ne tendraient à rien moins qu’à sup
primer, quasi partout, et sans profil, ce qui
constitue l'originalité de chaque région, de
chaque terroir.
La tradition du costume se meurt ; pour
un peu. on pourrait dire qu’elle est morte.
La mode a apporté ses exigences sacrilèges
dans bien des contrées de France. Les po
pulations de nos vallées n’ont pas été à
l’abri de ce snobisme aftligeant ; trop faci
lement, elles ont sacrifié le costume qui les
distinguait et les ornait si bien, à la manie
de se vêtir comme partout, en choisissant
par exemple, dans ces derniers temps, les
toilettes, venues de Paris, qui déshabillent
plus qu’elles n’habillent celles qui préten
dent s’en parer.
Et l’histoire locale et nos langues de pro
vince donc ! On les abandonne trop volon
tiers. — Combien sont-ils dans notre région,
et notamment dans notre ville de Pau ceux
qui parlent couramment notre béarnais, si
fin, si mélodieux, aux images si vives qui
faisaient jadis, généralement, le charme des
conversations ?
Le F’élibrige que représentent ici avec tant
de talent, de zèle et d’autorité l’Ecole (ïas-
ton-Phœbus et l’Association Région a liste,
réagit contre ce délaissement de la langue
« mayranne ».
Il apporte son contingent littéraire à la
production locale et les Simin Palay, les
(’amélal. les Lalanne, les Rangé, les Tauzin,
les Caznssus et bien d'autres encore, sont
les dignes continuateurs (les Despourrins,
des Navarrot, des Laeontre, des Peyré, etc.
Mais une action bien cordiale, bien effi
cace, on ne peut plus autorisée, vient de se
produire au profit de l’œuvre régionaliste :
Mgr J. Gieure, le vaillant et éminent évêque
de Bayonne, Lescar et OJoron, par une cir
culaire du 9 octobre courant, a fait con
naître que l’étude de la littérature des pays
basques, béarnais et gascons, ainsi que l'en
seignement des langues régionales seraient
instaurés dans les séminaires et collèges de
son diocèse.
Tout serait à citer de la circulaire de Mgr
Gieure. Détaehons-en les extraits suivants :
» Depuis un bon nombre d’années, tout ce
qui touche à la région, à la province, pas
sionne les esprits. Les livres, les Revues,
les Assemblées savantes, les Congrès s'oc
cupent de cette question avec une sympa
thie ardente. On parle de faire revivre un
passé glorieux : (les langues qui s’enorgueil
lissent d’avoir produit (les chefs-d’œuvre ne
doivent pas disparaître. Les histoires régio
nales recueilleront les hauts faits des an
cêtres pour les immortaliser. On ne veut pas
que ces trésors pieux tombent dans l’oirtdi.
Si l’on ne peul faire davantage, ou gardera
du moins, et on honorera ces souvenirs tout
comme on garde et comme on honore les
souvenirs de l'antiquité grecque et romai
ne. »
» Notre dessein se résume en quelquex
mois. Nous désirons introduire dans nos
Maisons diocésaines d’instruction secondai
re l’étude des langues régionales, par consé
quent. l’étude de la langue basque, de la
langue gasconne, de la langue béarnaise.
« L’étude de la littérature de ces divers
idiomes accompagnera et complétera ce
premier effort. L’histoire de chacune de
ees provinces fera l’objet d’un second ensei
gnement.
« 11 y aura donc deux cours : un cours
de langue et de littérature régionales et un
cours d’histoire régionale.
« Nous sommes placés dans d’heureuses
conditions. Nos professeurs comprennent,
parlent, écrivent la langue qu’ils enseigne
ront. Les élèves, à la presque unanimité,
sont Basques, Gascons, Béarnais. Si tous ne
parlent pas couramment la langue de leur
région, presque tous la comprennent. »
Saluons avec joie celle belle initiative de
Mgr Gieure. Elle fait honneur à son patrio
tisme local, à sa réputation justifiée de lit-
téraleur délicat, à son esprit d'organisation.
Ronnons-lc en exemple et concluons avec
Sa Grandeur par ces quelques paroles lapi
daires qui renferment un enseignement et
de précieux conseils :
« Le champ d’expérience parait favora
ble. Car, ici, des races voisinent, qui diffe
rent par la langue et le tempérament. Elles
ont une histoire très personnelle et mouve
mentée : les hommes illustres n’y sont pas
rares. 11 faut que tout cela soit connu ; on y
trouvera grand prolit : on en sera récom
pensé par la surprise (l’un véritable enchan
tement. »
Pierre du Gave.
MŒURS BÉARNAISES
“ LA RI BOTTE
.4h boulur F Au boulnr ! Ah lou brigand !
Ces cris poussés par une voix de femme
à l’entrée d’une hâtive nuit d’hiver mirent
en émoi un paisible village et portèrent
l’effroi parmi les habitants.
Un rassemblement, que nul roulement de
tambour n’eût pu faire plus rapide, se for
ma sous la protection de tout un arsenal de
cuisine et de basse-cour ; de solides bâtons
se mêlèrent à de menaçantes fourches et
même à quelques pincettes prises hâtive
ment au coin des foyers.
En une voix que l’émotion et la colère
rendaient inintelligible et où s’entendait
surtout le mot « crabot », a la Mariotte, au
bergiste, cherchait à expliquer un vol qui
entachait son honneur et faisait à ce mo
ment vaciller sa raison.
Suivant une coutume ancienne, un ber
ger du pays traitait à l’auberge quelques
amis, dont il reconnaissait ainsi les menus
services rendus en cours d’année. C’était
soir de ribolle et le petit vin blanc devait
arroser copieusement le plat de résistance
constitué par un magnifique chevreau spé
cialement soigne à eel effet.
La réunion avait lieu dans la salle du pre
mier et déjà l’heure apéritivc avait délié
les langues et creusé les estomacs. Dans la
cuisine « lou crabot », savamment traversé
par une broche mue par un moulinet, pré
sentait son appétissante surface à la cha
leur d’un éclatant feu de bois.
La Mariotte allait et venait seule, l’œil à
tout, en attendant la voisine complaisante
qui devait venir assurer le service de la
table. Montée au premier pour une dernière
tournée d’apéritifs, elle descendit alerte et
joyeuse à la pensée d’une soirée aussi rému
nératrice.
Mais, horreur ! un regard dans la cuisine
brouilla sa vue et figea son sang. « Lou Cra
bot » avait disparu et la pointe de la broche
traînait lamentablement dans la cendre. In
capable d’abord d’articuler un mot tant son
émotion était grande, ce fut ensuite dans
une explosion de colère et dans un désar
roi mental évident qu’elle se mit à mêler les
cris << aü boulur ! au boulur ! Lou Crabot !»,
comme si les deux fugitifs partis ensemble
pouvaient encore revenir ensemble.
Parmi les convives, la stupeur du pre
mier moment fit place à une avalanche
d’imprécations où l’on sentait que l’amour-
propre était encore plus froissé que les es
tomacs n'étaient déçus.
Diou biban, lou diablé qué l’eseané. Si
eii pouteh gaha qué m’at paguéra, quoan
iii en abéri a ha toutes las oeilhes. —-Aquet tè
qué ba ha la ribotte à nousté santal, etc.
Pendant ce temps, le rassemblement de
venait (le plus en plus compact, mais l’ex
posé (lu vol eût le don de le dissiper rapide
ment et d’amener quelques sourires sur les
physionomies ; des bêlements ironiques se
firent même entendre au loin.
F.nfin, après des recherches que la nuit «
rendit infructueuses, le berger et ses amis
rentrèrent à l’auberge et examinèrent froi
dement la situation ; le regret (l’une ribotte
si criminellement interrompue exaspéra
leur colère et une plainte en bonne et due
1. — Ribotte : Fête a l'auberge abondante mais exceptionnelle
2. — Au voleur.
}• — Chevreau.
forme fut rédigée pour être remise le lende
main à la gendarmerie.
Entre temps, un nomade espagnol que la
soif semblait tenailler, vint raconter avec
force détails avoir vu un individu s'enfuir
à travers champs dissimulant un paquet
sous le bras ; il profita de l’arrêt pour se
désaltérer et paya avant de partir avec une
pièce de cinq francs, qu’il ramassa d’ail
leurs avec la monnaie que la Mariotte encore
troublée lui rendit.
Mais cet incident passa inaperçu, tant les
esprits étaient tendus vers d’autres suppo
sitions.
Aussitôt avisée, la gendarmerie du canton
se fendit .sur les lieux, suivie de près par
un transport de justice, (pie la pénurie des
affaires devant Je tribunal fit encore plus
rapide i: tour à tour, furent interrogés et
même suspectés, la plupart des habitants,
et la conscience de quelques-uns, semblait
même quelque peu troublée, par le ferrail-
lemcut des menottes dans les poches des
gendarmes.
A défaut de résultats immédiats, l’en
quête se continua au Parquet (le l'arrondisse
ment; animée par les passions et surtout par
le goût béarnais pour les bonnes farces, elle
aurait pu durer plus (pic ne le comportait
la gravité de l’affaire, si le procureur de la
République n’y avait mis fin au reçu de la
missive suivante expédiée d’Espagne :
« Senor Procurador,
« De l’ostre cousta de la mountagne yo
podi m’accusar d’un grand peccato. C’est yo
qui avé volé un crabot en una estaneia (le
vueslre district ; qué lou Dios de Francia
et d’Espagna et la madré de los crabots me
hacen la gracia de me pardounar et das.sén
lou repos en vuestre consciencia et en la
mia tnmbicn.
k Benito de las Coquets. »
FTi bien, ce charabia espagnol qui plut au
Procureur, n’eût pas le don par contre de
convaincre notre berger ; passant encore
devant certains de scs compatriotes, il ne
peut s’empêcher de murmurer : Ah couqm î
je t’en paguerai des ribotles.
{I.c Rexcit Fi.xino-lic.irn.u-) fi. PoKYMIHOL'.
s—■* ♦
DEVOIRS D'UNE FEMME ENVERS SON MARI
Un abonné de Pau-Pyrénées nous envoie
cos bons conseils pour que nous en fassions
profiter, sans doute, nos aimables lectrices :
Quand vous l’épousez, aimez-le.
Après le mariage, étudiez-le.
S’il est honnête, honorez-le.
S’il est généreux, appréciez-le.
Quand il sera triste, égayez-lc.
Quand il s'ennuie, amusez-le.
S’il veut causer, écoutez-le.
Quand il cherche querelle, ignorez-le.
S’il est noble de sentiments, louez-le.
S il est confiant, eneouragez-le.
S’il est jaloux, guérissez-le.
SMI aime aller en société, accompagnez-le.
S il vous rend une faveur, remerciez-lc.
Quand il le mérite, embrassez-Ie.
Enfin, faites-lui croire que vous le com
prenez.
Mais qu’il ne sache jamais que vous le
gouvernez.
(s. G. D. G.)
Evocation only
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FOOTBALL RUGBl’
CHAMBRE D'INDUSTRIE CLIMATIQUE
DE PAU
Encore quelques championnats dimanche
dernier, et sans résultats surprenants, à
IVxception de la défaite du B. E. C. borde
lais, en première série.
En deuxième série, les championnats ont
donné les résultats suivants dans la Côte
Basque : victoires d’Oloron sur le Béarn-
Sporting-Club par 1 1 à 3 ; d’Orthez sur .Sa
lies (9 à 0) et de Peyrehorade sur St-Vin-
cent-dc-Tyrosse (3 à 0).
Partout ailleurs, matches amicaux dont
quelques-uns fort intéressants. A Bayonne,
nette victoire de l’Aviron sur le Stade Tou
lousain par IC (4 essais dont 2 transformés)
à 0 ; victoire absolument régulière. En tout
état de cause, même avec Galau et Bordes
aîné, les Toulousains eùssent été battus,
malgré la puissance et la science de leurs
avants. Cependant, je ne crois pas que les
Bayonnais soient capables de rééditer leur
succès avec la même aisance : les diables
rouges, au complet, en terrain neutre et sur
leurs gardes, ne peuvent être battus, s’ils
le sont, qu’avec un infime écart de points.
Tandis que leurs compatriotes étrillaient
à Bayonne les Toulousains, dans la cité rose,
les Basques de PA. S. Bayonnaise, bien que
vaincus (9 à 8), mettaient en difficulté le
T. O. E. C. et, malgré l’absence de quelques-
uns de leurs meilleurs titulaires et le handi
cap du déplacement, enthousiasmaient le
public par la rapidité, la fougue et l’adresse
de leurs combinaisons.
Parmi les autres résultats, je note les vic
toires de Perpignan sur le C. A. Périgour-
din (8 à 3) ; de Carcassonne sur Montauban
(9 à 3) ; de Lourdes sur Soustons (8 à U) ;
de Tarbes sur Biarritz (6 à 0) ; de Hendaye
sur le Boucau (11 à 0) ; d’Agen sur St-Gau-
dens (9 à 0) ; de Bagnères sur St-Sevcr (3
à 0) ; d’Avignon sur Lézignan (6 à 5).
*
**
La Section Paloise a enregistré dimanche
dernier, un match nul pour son équipe pre
mière et trois victoires avec les équipes in
férieures.
A Pau, la deuxième disposait aisément
de la deuxième dacquoise (T> essais à 0) et la
quatrième se débarrassait sans peine de la
deuxième des Papillons de Pontacq (16 à 3).
Pendant ce temps, la troisième triomphait
des puissants joueurs de St-Pé, et Ja pre
mière affrontait, à Dax, les Landais si re
doutables sur leur terrain.
Partie intéressante, malheureusement mar
quée par quelques amoehages involontaires,
dramatisés par le chauvinisme local. Il est
certain que le jeu est devenu dur, voire bru
tal, mais, en l’espèce, les blessures des sym
pathiques Guichemerrc et Fargues sont dues
non à la brutalité, mais à un fâcheux con
cours de circonstances. Les deux équipes
ont fait jeu égal, dominant chaque fois qu’el
les ont eu l’avantage du terrain. A la mêlée,
le ballon est sorti à peu près à égalité ; en
touches longues, nette supériorité de Dax,
grâce surtout à Gayan ; les trois quarts pa
tois, bien que handicapés par la faiblesse
notoire en attaque d’un des ailiers, ont don
né souvent et avec décision. Chez les Dac-
quois, Lacazedieu fut honnête sans plus et
les lignes d’attaque manquèrent de mor
dant ; elle ne sont pas encore au point et
une des ailes notamment, qui est très ra
pide, sera dangereuse, quand Ducourro au
ra acquis plus d’adresse et plus de confiance
en lui-même. En somme, à Dax, équipe un
peu légère, encore en formation, mais qui
deviendra bonne, sans valoir cependant les
équipes des années précédentes.
Du côté palois, toujours les mêmes dé
fauts : mise en mêlée trop lente ; ignorance
absolue ou inefficace en touches longues.
Quand ce compartiment du jeu sera bien
connu, quand les hommes de la troisième
ligne sauront, en toute occasion, fournir le
ballon aux lignes arrières et se conjuguer
avec elles, tant en attaque qu’en défense,
et en jouant le ballon ; quand l’arrière sera
de tout repos, la Section sera une des meil
leures équipes de France. Mais elle a encore
besoin de travailler et de travailler dur.
*
**
La Commission d’amateurisme juge... et se
déjuge avec une imperturbable sérénité.
Après avoir sommé Billac et Perette d’aban
donner le Stade Bordelais, elle revient sur
sa decision et rend leur licence : définiti
vement à Billac et provisoirement à Perette.
Lasserre sort de l’enquête blanc comme
neige ; les preuves de son innocence ont dû
être impressionnantes : n’est-il pas permis
de préférer la Chartreuse au Cognac et les
beautés du Graisivaudan aux joliesses un
peu monotones des Charentes ? Et voilà le
F. (À. Grenoblois assuré et réassuré contre
les coups imprévus du Sort !! La Commis
sion a, en outre, classé quelques affaires et
décidé des enquêtes. Elle entendra contra
dictoirement, à Paris, le 6 novembre, le
j joueur Dupont, M. Ross, président du F'. C.
Lourdnis, M. Soleil, vice-président de l’Ar-
magnae-Bigorre, et M. Lacrainpc, ex-diri
geant du F. U. Lourdais. Je ne sais trop
comment s’en tireront les uns et les autres ;
il sera d’autant plus difficile d’étouffer la
question que le F. C. de Rouen, où instru
mente le transfuge de Lourdes, aura égale
ment, dit-on, à fournir, à la Fédération du
Football Association, des explications au
sujet du joueur Balyu, un des as du ballon
rond en Belgique et qui est venu s’installer
dans les rangs du F. C. Rouennais. Mais,
dans ce pays normand, on peut s’attendre
à des réponses précises, si précises, qu’en
dernière analyse, le problème se réduira à
une question culinaire qui expliquera tout
et dans laquelle les cannetons joueront un
rôle capital.
Pauvre Commission ! la pèche dans ces
eaux troubles ne sera pas fructueuse : les
grosses pièces fileront d’un souple coup de
rein, et l’on ne trouvera dans les filets que
la toute petite queue d’un minable goujon...
et c’est peu pour des estomacs affamés... je
ne dis pas de justice, mais d’équité.
Dingo.
xxx
TRIBUNE LIBRE
Au SUJET DE MUTATIONS.
La violente polémique épistolairc que se
livrent actuellement les dirigeants de l’Avi
ron Bayonnais d’une part, et ceux du Stade
Bordelais C. C. de l’autre, n’aura d’autre
résultat, apres avoir alerté la Commission
d’amateurisme, que de jeter le discrédit le
plus absolu sur les clubs intéressés.
La note vraie, celle qui pour nous con
damna d’une façon irréfutable, les procé
dés maladroits du club basque, a été donnée
par M. Maxwell, vice-président du S.B.U.C.,
lorsqu’il écrivit : <• La vérité est beaucoup
plus simple. Vous êtes aujourd’hui victime
de vos propres fautes. »
Peut-être M. Maxwell n’a-t-il pas suivi de
près l’évolution du football en Côte Basque,
car, alors, il eut été plus affirmatif.
Vers 1910, la Section Paloise, aux cou
leurs bleu ciel et noir, dominait d’une clas
se les clubs landais et basques. Son football,
des plus agréables, s’apparentait étrange
ment au jeu du hand-ball, mais un hand-ball
calme, raisonné, classique.
La- venue de Roë en Côte Basque devait
marquer un peu plus lard, pour elle, une
date malheureuse, car elle perdit alors coup
sur coup avec les Foueillassarü, les Schang
et les Domereq, ses plus belles unités, celles
les mieux empreintes et les plus éprises du
hand-ball que les Crockwell, les Robert, les
Langlès, les Dupuyau, les Restoy et autres
avaient magistralement innové.
Presqu’en même temps, le Biarritz Stade
perdait lui aussi son meilleur homme et
capitaine Lafitte ; et, nanti d’éléments étran
gers, de ces parias, l’Aviron vainquit en
1913 et créa... la méthode bayonnaise. Les
Roë, les Schang, les Foueillassard, les Do
mereq, les Lafitte furent-ils les plus bayon
nais des joueurs ?
Durant la guerre, l’Aviron Bayonnais ne
prit pas part aux championnats, mais avec la
p t aix et Ja réouverture des épreuves officiel
les, réapparurent les rentrées sensationnel
les au club bleu et blanc. Après celles de
Louis Domereq. de Lombard, il nous faut
signaler celles de Serralte, Pardo, puis Paul
Henry.
L’Aviron Bayonnais à cette époque, tout
comme avant-guerre, glanait de gaîté de
cœur dans les clubs amis de Côte Basque,
sans souci du « désordre causé dans leurs
rangs », les meilleures étoiles, les possibles
« espoirs ».
La voilà bien la méthode bayonnaise, celle
qui fit tant de mal à Pau, le Boucau, Biar
ritz, Hendaye, et valut au team bleu et blanc
la renommée d’un club ayant une vitalité
exemplaire.
Combien il eut été pour nous plus agréable
de constater que, se rangeant aux côtés de la
Section Paloise, du Boucau-Stade, l’Aviron
Bayonnais eut volontairement méconnu les
méfaits de « l’armée de raccoleurs ».
Mais le succès et des louanges parfois
exagérées ont faussé l’âme des dirigeants
bayonnais, au point de « leur faire parler de
corde dans la maison du pendu ». Pour la
grande majorité des sportsmen, l’Av. B.
sera toujours le team au passé prestigieux,
le team aux évolutions remarquablement
plaisantes, souvent inédites, par la souplesse
et la sûreté du style ; niais, pour les gens
bien avisés, derrière le fanion bleu et blanc,
derrière les joueurs si sympathiques, se
manifeste la pensée autoritaire de quelques
manitous bayonnais et sc traduit en actes
qui, dans l’espèce, sont plutôt malheureux.
E. M.
A,U PALAIS D'HIVER
La saison au Palais d’Hiver s’ouvrira cette
année-ci le 15 novembre prochain. Elle
commencera avec une troupe de comédie
présentée par i’impresario « Chatellier »
déjà fort apprécié à Pau, qui nous amènera
des artistes de tout premier ordre, sortant
des principaux théâtres de Paris.
C’est dans un répertoire très bien choisi
que Jcs nombreux habitués du. Palais pour
ront applaudir notre troupe de comédie.
Au hasard, nous citerons quelques pièces
telles que : La Petite Chocolatière, Peg de
mon cœur, La Folle Suit, Miquette et sa
mère, Le Secret, Dis que c’est toi, Le Bon -
heur de ma femme, Le Danseur de Madame,
La Passerelle Amoureuse, Papa, Le Contrô
leur des Wagons-Lits, Les Surprises du Di
vorce, etc.
A la meme date, l’orchestre complet de
32 exécutants donnera son premier concert
symphonique, et le même jour nous aurons
également dans le Palmarium la première
représentation cinématographique.
Aux représentations de comédie, qui du- j
reront jusqu’au 1 er décembre inclus, succé
deront les débuts de la troupe lyrique qui
auront lieu le dimanche 2 décembre en ma
tinée au Palais d’Hiver avec La Fille du
Tambour-Major et en soirée au Théâtre St-
Louis, Faust.
La phalange d’artistes que nous présen
tera cette saison-ci le Palais d’Hiver nous
vient précédée de la meilleure réputation.
Plusieurs des artistes que l’Administration a
engagés sont déjà des enfants gâtés de la co
lonie et du public palois. Quant aux nou
veaux pensionnaires engagés, disons de suite
que la plupart nous viennent dos principaux
théâtres de France.
D’ailleurs, l’Administration du Palais ne
voulant en rien et pour rien influencer sa
clientèle fidèle, la laissera seule juge de ce
qu’elle va lui présenter au cours de la sai
son 1923-24. Dans un prochain article, nous
donnerons à nos lecteurs tous les renseigne
ments qui pourront les intéresser, réper
toire de la saison, prix des abonnements
et des entrées, etc.
La Chambre d'industrie Climatique de
Pau *V.st réunie samedi 20 octobre, à 16
heures, à la Mairie, sous la présidence de
M. Gaston Lacoste, maire.
M. le Préfet, empêché d'assister à la séan
ce, s’était excusé ainsi que MM. Meillon et
Labay le.
F.taient présents : MM. Gascogne, Bernis,
Menjou, Mennechel, Yerdenal, (ioudard, Su-
duur, Crouzet, Mathieu, ce dernier remplis
sant les fonctions de secrétaire.
Le procès-verbal de la précédente réu
nion est approuvé ; il en est de même du
compte administratif de la taxe de séjour
pour l’année 1922.
Pour l’année 1923, suivant les prévisions,
la taxe de séjour donnera un produit de
130.UU0 francs et une taxe additionnelle de
2G.Û00 francs.
La Chambre se réjouit de constater que
des mesures ont été prises pour que le ser
vice de l’eau soit abondamment assuré, jour
et nuit ; sous le rapport de la quantité, com
me de la qualité, la situation à cet égard
est très satisfuisnrûi*.
La Chambre se préoccupe de poursuivre
l’amélioration de l’état de nos chaussées ;
en ce qui concerne le goudronnage, elle ex
prime l’avis qu’il soit tenu compte de l'ex
périence acquise pour les futurs goudron
nages ; elle regrette de ne pouvoir accueillir
favorablement, parce (pi’elle lui parait sor
tir du cadre d’utilisation du produit de la
taxe de séjour, une demande de l’Adminis
tration des Ponts et Chaussées tendant à
faire supporter par la taxe de séjour, la moi
tié de la dépense de réfection du pavage
d’une route nationale dans la traversée de
la ville.
Par analogie avec ce qui se fait dans d’au
tres stations thermales ou climatiques, la
Chambre décide d’exonérer de la taxe de
séjour les femmes et les enfants mineurs
des médecins étrangers à la station.
Pour simplifier la perception j)ar les hô
teliers, de la taxe de séjour aux personnes
(pii ne séjournent qu’un ou deux jours au
plus, la Chambre adopte le principe de la
création de timbres spéciaux destinés à
remplacer, dans ce cas, les quittances ; une
Commission de deux membres est désignée
pour régler cette question.
I.e profil du lacet de la descente de la
Gare, qui est Je plus généralement utilisé,
sera modifié de façon à constituer une suc
cession de marches, d’environ 3 m. 50 de
longueur, qui faciliteront l’accès de cette
voie très fréquentée ; on améliorera en mê
me temps, les marches des escaliers du Bois-
Louis.
L’élagage de la partie supérieure de cer
tains grands arbres, situés devant le Boule
vard, sera effectué avec toute la discrétion
nécessaire, afin que l'admirable panorama
de la chaîne des -\i*'név*s soit mieux déga
gé. Des plantations d’arbustes seront faites
autour du lavatorv.
Après examen d’un certain nombre d’au
tres questions, la Chambre décide de mettre
à l’ordre du jour de sa prochaine réunion
les propositions d’utilisation du produit de
la taxe de séjour de l’exercice en cours On
sait que ce produit doit ètne affecté intégra
lement à des travaux d’assainissement ou
d’embellissement susceptibles de favoriser
la fréquentation de la station.
ICI REPOSE
Un tel... Pas même un tel ! . 7(ien d'écrit .. L’inconnu
Dont en sait seulement qu’il n’est pas revenu.
A-t-il semé le grain ? A-t-il battu l’enclume *
Tenatt-il le pinceau, le calice ou lj plume ?
"Est-il l’enfant du rtche ? Est-il l'enfant du gueux ?
L'homme a la main gantée eu I homme aux doigts rugueux ?
Gamin, dénichait-il l'aigle des rocs sauvages ?
Ou courail-il, pieds nus, le sable des rivages ?
Tin petit quelque part, pour celui qui tomba,
Pria-t-il . * Bon Jésus bénissez mon papa... » ?
Quel doux secret cjchait sa capote meurtrie ?
Dans la grande, quelle est sa petite patrie ?
Le pays des genêts ? des pins f des oranges ?
Des vignes f des marrons '( du fruit a plein vergers ?
Qui nous dira vers ou son oeil e feint regarde ?
Il dort, sourit la Crotx, je l'ai pris sous ma garde. .
Passez Que vous sachte% comme il s’appelle ou non.
Mot, je réveillerai quelque jour par son nom.
Qu'il repose en paix.
J. BELLOUÀRD.
VI e CENTENAIRE DU GAI SAVOIR
Nous arrivons aux grands anniversaires
qui vont marque ; > six siècles du Gai Sa
voir continué par l'Académie des Jeux Flo
raux.
Le mardi d’après la Toussaint de 1923, il
y aura six cents ans que les Sept premiers
Mainteneurs du College de la Gaie Science,
assemblés sous un laurier, au barri des Au
gustines, adressèrent à tous les poètes d’Oc
leur célèbre appel.
Cet anniversaire sera célébré dignement à
Toulouse. Ce jour-là, qui tombe le 6 novem
bre prochain, l’Académie des Jeux Floraux
tiendra une séance solennelle dans la grande
salle de l’Hôtel d’Àssézat et de Clémence
Isaure.
On y entendra :
,M. de Gélis, Mainteneur, délégué par M. le
marquis de Suffren, secrétaire perpétuel de
l’Académie des Jeux Floraux ;
M. J. Anglade, Modérateur, qui fera une
communication sur les origines du Gai Sa
voir ;
Et des poèmes de MM. Prosper Flstieu, An-
tonin Pcrbosc et Emile Ripert, maîtres ès-
Jeux Floraux.
Cette séance ouvrira l’année du sixième
Centenaire, où auront lieu de grand»» fêtes
littéraires, pour lesquelles l’Académie a reçu
déjà, notamment du Conseil général de la
Haute-Garonne, les plus précieux encoura
gements. k
I LE RÉGIONALISME ET M gr DE BAYONNE
Le régionalisme, la décentralisation, sont
partout en grand honneur. Partout, on veut
reprendre et maintenir les vieilles traditions
si respectables de chaque province de notre
beau pays de France ; on veut résister à
rinfliienee parfois néfaste de la conception
officielle, du rouleau niveleur dont les ef
fets ne tendraient à rien moins qu’à sup
primer, quasi partout, et sans profil, ce qui
constitue l'originalité de chaque région, de
chaque terroir.
La tradition du costume se meurt ; pour
un peu. on pourrait dire qu’elle est morte.
La mode a apporté ses exigences sacrilèges
dans bien des contrées de France. Les po
pulations de nos vallées n’ont pas été à
l’abri de ce snobisme aftligeant ; trop faci
lement, elles ont sacrifié le costume qui les
distinguait et les ornait si bien, à la manie
de se vêtir comme partout, en choisissant
par exemple, dans ces derniers temps, les
toilettes, venues de Paris, qui déshabillent
plus qu’elles n’habillent celles qui préten
dent s’en parer.
Et l’histoire locale et nos langues de pro
vince donc ! On les abandonne trop volon
tiers. — Combien sont-ils dans notre région,
et notamment dans notre ville de Pau ceux
qui parlent couramment notre béarnais, si
fin, si mélodieux, aux images si vives qui
faisaient jadis, généralement, le charme des
conversations ?
Le F’élibrige que représentent ici avec tant
de talent, de zèle et d’autorité l’Ecole (ïas-
ton-Phœbus et l’Association Région a liste,
réagit contre ce délaissement de la langue
« mayranne ».
Il apporte son contingent littéraire à la
production locale et les Simin Palay, les
(’amélal. les Lalanne, les Rangé, les Tauzin,
les Caznssus et bien d'autres encore, sont
les dignes continuateurs (les Despourrins,
des Navarrot, des Laeontre, des Peyré, etc.
Mais une action bien cordiale, bien effi
cace, on ne peut plus autorisée, vient de se
produire au profit de l’œuvre régionaliste :
Mgr J. Gieure, le vaillant et éminent évêque
de Bayonne, Lescar et OJoron, par une cir
culaire du 9 octobre courant, a fait con
naître que l’étude de la littérature des pays
basques, béarnais et gascons, ainsi que l'en
seignement des langues régionales seraient
instaurés dans les séminaires et collèges de
son diocèse.
Tout serait à citer de la circulaire de Mgr
Gieure. Détaehons-en les extraits suivants :
» Depuis un bon nombre d’années, tout ce
qui touche à la région, à la province, pas
sionne les esprits. Les livres, les Revues,
les Assemblées savantes, les Congrès s'oc
cupent de cette question avec une sympa
thie ardente. On parle de faire revivre un
passé glorieux : (les langues qui s’enorgueil
lissent d’avoir produit (les chefs-d’œuvre ne
doivent pas disparaître. Les histoires régio
nales recueilleront les hauts faits des an
cêtres pour les immortaliser. On ne veut pas
que ces trésors pieux tombent dans l’oirtdi.
Si l’on ne peul faire davantage, ou gardera
du moins, et on honorera ces souvenirs tout
comme on garde et comme on honore les
souvenirs de l'antiquité grecque et romai
ne. »
» Notre dessein se résume en quelquex
mois. Nous désirons introduire dans nos
Maisons diocésaines d’instruction secondai
re l’étude des langues régionales, par consé
quent. l’étude de la langue basque, de la
langue gasconne, de la langue béarnaise.
« L’étude de la littérature de ces divers
idiomes accompagnera et complétera ce
premier effort. L’histoire de chacune de
ees provinces fera l’objet d’un second ensei
gnement.
« 11 y aura donc deux cours : un cours
de langue et de littérature régionales et un
cours d’histoire régionale.
« Nous sommes placés dans d’heureuses
conditions. Nos professeurs comprennent,
parlent, écrivent la langue qu’ils enseigne
ront. Les élèves, à la presque unanimité,
sont Basques, Gascons, Béarnais. Si tous ne
parlent pas couramment la langue de leur
région, presque tous la comprennent. »
Saluons avec joie celle belle initiative de
Mgr Gieure. Elle fait honneur à son patrio
tisme local, à sa réputation justifiée de lit-
téraleur délicat, à son esprit d'organisation.
Ronnons-lc en exemple et concluons avec
Sa Grandeur par ces quelques paroles lapi
daires qui renferment un enseignement et
de précieux conseils :
« Le champ d’expérience parait favora
ble. Car, ici, des races voisinent, qui diffe
rent par la langue et le tempérament. Elles
ont une histoire très personnelle et mouve
mentée : les hommes illustres n’y sont pas
rares. 11 faut que tout cela soit connu ; on y
trouvera grand prolit : on en sera récom
pensé par la surprise (l’un véritable enchan
tement. »
Pierre du Gave.
MŒURS BÉARNAISES
“ LA RI BOTTE
.4h boulur F Au boulnr ! Ah lou brigand !
Ces cris poussés par une voix de femme
à l’entrée d’une hâtive nuit d’hiver mirent
en émoi un paisible village et portèrent
l’effroi parmi les habitants.
Un rassemblement, que nul roulement de
tambour n’eût pu faire plus rapide, se for
ma sous la protection de tout un arsenal de
cuisine et de basse-cour ; de solides bâtons
se mêlèrent à de menaçantes fourches et
même à quelques pincettes prises hâtive
ment au coin des foyers.
En une voix que l’émotion et la colère
rendaient inintelligible et où s’entendait
surtout le mot « crabot », a la Mariotte, au
bergiste, cherchait à expliquer un vol qui
entachait son honneur et faisait à ce mo
ment vaciller sa raison.
Suivant une coutume ancienne, un ber
ger du pays traitait à l’auberge quelques
amis, dont il reconnaissait ainsi les menus
services rendus en cours d’année. C’était
soir de ribolle et le petit vin blanc devait
arroser copieusement le plat de résistance
constitué par un magnifique chevreau spé
cialement soigne à eel effet.
La réunion avait lieu dans la salle du pre
mier et déjà l’heure apéritivc avait délié
les langues et creusé les estomacs. Dans la
cuisine « lou crabot », savamment traversé
par une broche mue par un moulinet, pré
sentait son appétissante surface à la cha
leur d’un éclatant feu de bois.
La Mariotte allait et venait seule, l’œil à
tout, en attendant la voisine complaisante
qui devait venir assurer le service de la
table. Montée au premier pour une dernière
tournée d’apéritifs, elle descendit alerte et
joyeuse à la pensée d’une soirée aussi rému
nératrice.
Mais, horreur ! un regard dans la cuisine
brouilla sa vue et figea son sang. « Lou Cra
bot » avait disparu et la pointe de la broche
traînait lamentablement dans la cendre. In
capable d’abord d’articuler un mot tant son
émotion était grande, ce fut ensuite dans
une explosion de colère et dans un désar
roi mental évident qu’elle se mit à mêler les
cris << aü boulur ! au boulur ! Lou Crabot !»,
comme si les deux fugitifs partis ensemble
pouvaient encore revenir ensemble.
Parmi les convives, la stupeur du pre
mier moment fit place à une avalanche
d’imprécations où l’on sentait que l’amour-
propre était encore plus froissé que les es
tomacs n'étaient déçus.
Diou biban, lou diablé qué l’eseané. Si
eii pouteh gaha qué m’at paguéra, quoan
iii en abéri a ha toutes las oeilhes. —-Aquet tè
qué ba ha la ribotte à nousté santal, etc.
Pendant ce temps, le rassemblement de
venait (le plus en plus compact, mais l’ex
posé (lu vol eût le don de le dissiper rapide
ment et d’amener quelques sourires sur les
physionomies ; des bêlements ironiques se
firent même entendre au loin.
F.nfin, après des recherches que la nuit «
rendit infructueuses, le berger et ses amis
rentrèrent à l’auberge et examinèrent froi
dement la situation ; le regret (l’une ribotte
si criminellement interrompue exaspéra
leur colère et une plainte en bonne et due
1. — Ribotte : Fête a l'auberge abondante mais exceptionnelle
2. — Au voleur.
}• — Chevreau.
forme fut rédigée pour être remise le lende
main à la gendarmerie.
Entre temps, un nomade espagnol que la
soif semblait tenailler, vint raconter avec
force détails avoir vu un individu s'enfuir
à travers champs dissimulant un paquet
sous le bras ; il profita de l’arrêt pour se
désaltérer et paya avant de partir avec une
pièce de cinq francs, qu’il ramassa d’ail
leurs avec la monnaie que la Mariotte encore
troublée lui rendit.
Mais cet incident passa inaperçu, tant les
esprits étaient tendus vers d’autres suppo
sitions.
Aussitôt avisée, la gendarmerie du canton
se fendit .sur les lieux, suivie de près par
un transport de justice, (pie la pénurie des
affaires devant Je tribunal fit encore plus
rapide i: tour à tour, furent interrogés et
même suspectés, la plupart des habitants,
et la conscience de quelques-uns, semblait
même quelque peu troublée, par le ferrail-
lemcut des menottes dans les poches des
gendarmes.
A défaut de résultats immédiats, l’en
quête se continua au Parquet (le l'arrondisse
ment; animée par les passions et surtout par
le goût béarnais pour les bonnes farces, elle
aurait pu durer plus (pic ne le comportait
la gravité de l’affaire, si le procureur de la
République n’y avait mis fin au reçu de la
missive suivante expédiée d’Espagne :
« Senor Procurador,
« De l’ostre cousta de la mountagne yo
podi m’accusar d’un grand peccato. C’est yo
qui avé volé un crabot en una estaneia (le
vueslre district ; qué lou Dios de Francia
et d’Espagna et la madré de los crabots me
hacen la gracia de me pardounar et das.sén
lou repos en vuestre consciencia et en la
mia tnmbicn.
k Benito de las Coquets. »
FTi bien, ce charabia espagnol qui plut au
Procureur, n’eût pas le don par contre de
convaincre notre berger ; passant encore
devant certains de scs compatriotes, il ne
peut s’empêcher de murmurer : Ah couqm î
je t’en paguerai des ribotles.
{I.c Rexcit Fi.xino-lic.irn.u-) fi. PoKYMIHOL'.
s—■* ♦
DEVOIRS D'UNE FEMME ENVERS SON MARI
Un abonné de Pau-Pyrénées nous envoie
cos bons conseils pour que nous en fassions
profiter, sans doute, nos aimables lectrices :
Quand vous l’épousez, aimez-le.
Après le mariage, étudiez-le.
S’il est honnête, honorez-le.
S’il est généreux, appréciez-le.
Quand il sera triste, égayez-lc.
Quand il s'ennuie, amusez-le.
S’il veut causer, écoutez-le.
Quand il cherche querelle, ignorez-le.
S’il est noble de sentiments, louez-le.
S il est confiant, eneouragez-le.
S’il est jaloux, guérissez-le.
SMI aime aller en société, accompagnez-le.
S il vous rend une faveur, remerciez-lc.
Quand il le mérite, embrassez-Ie.
Enfin, faites-lui croire que vous le com
prenez.
Mais qu’il ne sache jamais que vous le
gouvernez.
(s. G. D. G.)
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