Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-04-01
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1874 01 avril 1874
Description : 1874/04/01 (Numéro 1997). 1874/04/01 (Numéro 1997).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE GAULM~
't&encé à fonctionner, et, d'après les premiers
résultats obtenus, les organisateurs peuvent
concevoir les plus belles espérances.
Mais le gouvernement est formament résolu
à empêcher que ces manifestations ~K~M~M
no dégénèrent en manifestations yoHM~MM, et
le comité a été officieusement prévenu quel au-
torité s'opposerait désormais à l'exhibition de
tout emblème monarchique, a tous cris ou can-
tiques en l'honneur de la royauté.
Le contre-amiral Cloué, gouverneur de la
Martinique, actuellement en congé ça France,
ne retournera pas à sen poste.
Sa samé ne lui permet pas d'affronter do nou-
veau le climat de notre colonie.
On parle, pour le remplacer, du contre-ami-
ral Exelmans ce dernier renseignement sous
réserve.
OnIitdansl'.B'c~MiMe~
« L'Union républicaine s'est réunie hier, rue
de la Sourdière, à Paris, sous la présidence de
M. Cazot. Les membres présents ont discuté
longuement et arrêté les termes d'un manifeste
qui sera adressé demain au pays. Ce manifesta
résume le programme politique des députés de
ça groupe parlementaire et la façon dont il en-
visage la situation actuelle.
Ni la ~MM~e /nïmca;M~ nî le ~~p~, ni
les autres journaux républicains ne parlent de
cette réunion.
Quel est donc ce mystère?
Il vient de se passer un fait extraordinaire.
Le ministère do l'instruction publique donne,
comme on sait, tous les ans à la Société des
gens de lettres une certaine somme destinée à
secourir les écrivains pauvres.
Aujourd'hui le ministère exige que les noms
do ces derniers lui soient communiqués avant
de rien faire.
En un mot, on demande que nos cor~-e.
res malheureux, au lieu de recevo~ direc-
tement un secours, tendent publi~cment la
main.
Cette communication a ët~ vivement désap-
prouvée par MM. Paul F&~a), Léo Lespès et de
la Pommeraye.
MARC GÉRARD..
~OUVRAGE DEM.DE MOLTKB~
Le cinquième fascicule de l'ouvrage du
grand état-major prussien est le plus inté-
ressant et te plus important qui ait paru.
Il donne la relation des événements mili-
taires qui se sont accomplis dans les jour-
nées des 1S, 16 et 17 août 1870, et qui ont L
étô mis en relief par le procès Bazaine.
On se rappelle que la conduite du com-
mandant en chef de l'armée de Metz avant
et après la bataille de RezonviMe, livrée !e
-16, a été l'objet des accusations les plus
graves. Le rapport du général deRivièreset le
réquisitoire du général Poarcet contiennent
des passages sanglants pour. le maréchal,
surtout au sujet de son attitude dans la nuit
du 16 au 17. Le duc d'Aumale a demandé à
tous les commandants de corps d'armée ce
qu'ils auraient fait le 17 au matin. Presque
tous ont répondu d'une manière évasive, et
je ne puis que les en féliciter car celui qui
commande une fraction d'armée ne saurait
apprécier une situation avec autant de sû-
reté que le générât en chef, qui reçoit des
rapports de tous les points du champ de ba-
taille, des chefs de service, et qui sait à
quoi s'en tenir sur les approvisionnements
en munitions de guerre et en provisions de
bouche. Le général de Ladmirautt seul a été
atlirmatif et a déciaré sans le moindre dé-
tour que, le 17 août au matin, il aurait at-
taqué l'armée allemande.
Aucun des généraux témoins devant le
conseil ne connaissait encore, à la fin de
i873, la position exacte des corps prussiens
le 16 au soir. Cette position n'avait en-
core été clairement indiquée dans aucun
livre semi-officiel; et ce n'est que peu de
jours avant la fin du procès que je la
trouvai dans la relation intitulée Zo: 77°
~eyM~M'par le capitaine de Goitz, du grand état-
major.
L'ouvrage de M. de Moltke confirme natu-
rellement les indications de M. de Goltz.
J'ai fait précéder de cette courte explica-
tion la traduction de certains passages, afin
d'en faire ressortir l'importance. Je citerai
également les passages relatifs aux surpri-
ses et aux épisodes les plus intéressants de
la sanglante bataille de Rezon~ille, à laquelle
les Allemands ont décidément donné le
nom de bataille de Vionvillc-Mars-la-Tour.
Voici ce que dit le grand état-major prus-
sien dans les considérations générales qui
terminent le premier chapitre du cinquième
fascicule, page S40:
« Pondant que l'aile gauche de l'armëe fran-
çaise se reposait (le 16 au matin), les divisions
(1) .D quième fascicule en vente chez Joseph Baer, 2,
rue du Quatre-Septembro.
FMÏLLETON DU 6~ ~07~ ? i3. (1) J
l"AVMLi874.
LA MAISON
L PA~ .E
ME ZMHAR!E
tteuxiêcze partie.
GIBORYAFFAHÉ
Que ie lecteur nous permette de revenir
pour un instant à un personnage que Bara-
dieu, tout entier à Mme de Montdcsert, avait
complètement oublié.
Nous voulons parler de Gibory.
Conformément à l'invitation que lui avait
fait transmettre comme il t'appelait, Gibory avait revêtu ce
qu'il avait de mieux, et, d'un pied léger,
Était parti pour le château de Baradieu.
Gibory était très 8er de l'amitié de Bara-
dieu. Le bohème considérait comme une
preuve d'amitié réelle l'expédition aventu-
reuse que le marquis lui avait imposée pen-
dant près de quarante-huit heures, tant rue
Zacharie, dans l'espoir d'y retrouver Chau-
veau, qu'au viltage de Nantrey, auh d'y
(i) Reproduction ~utonsèe pour tous !M jour-
aatn: avant un trMt6 avec la Soctétë des );ent
ttt tttitïM.
restées dans la vallée de la Moselle commen- f
çaient leur mouvement (corps Ladmirault et t
Le Bœaf). Les officiers d'état-major étaient oc-
cupes à mettre de l'ordre dans les convois et
à déblayer les routes, quand, à neuf heures du
matin, le grondement du canon annonça l'atta-
que des Allemands.
a Malgré ces contre-temps (tes difficultés du
passage de la Moselle et l'encombrement des
routes), la situation des Français n'avait rien
d'inquiétant (MW<~~~Mc~. La place de Metz empêchait tout
mouvement offensif direct de l'armée de Stein-
metz. Trois corps français, les 2°, 6" et la gar-
de, étaient prêts à repousser une attaque venant
du sud, sur la route de Verdun. Leur flanc gau-
che était solidement appuyé, et leur nanc droit
soutenu par une nombreuse cavalerie, et à une
liouR en arrière d'eux se trouvait la majeure
partie du corps Le Boeuf.
« Les divisions ea retard pouvaient toutes en-
trer en ligne avant la chute du jour. On pou-
vait du reste être certain de n'avor à lutter que
contre une partie de la deuxième armée alle-
mande. Une offensive résolue et vigoureuse
(l'armëo française, dont la concentration ctait à
peu près complote, eût été le meilleur moyen
d'assurer sa retraita derrière la Meuse.
Cette déclaration du grand état-major
prussien a une gravité que l'on ne saurait
méconnaître. Le maréchal de Moltke donne
implicitement raison au général de Lad-
mirault, tout en démontrant plus loin que
succès de t'attaque n'était nulleme~ assuré.
M. de Moltke justifie P~)f" conseil
donné à ia nuit tomb~ maréchal Ba-
zaine par le col,le, ,,te au maréchal Ba-
zaïBepa? ~co' recommen-
cer la bat~ au point du jour, afin
de ~u!er !es Prussiens vers la Moselle.
Les colonels LcwaI et d'AndiM ont éner-
gtquement soutenu la nécessité d'une atta-
que dans la direction de Gorze, et, en li-
sant la relation bi'ScieUe allemande, on ne
peut que déplorer l'exagération du rapport
verbal de l'infortuné général Soleille sur la
pénurie de munitions.
ASn de ne pas fatiguer l'attention, je ne
donnerai que successivement de courts ex-
traitsdece cinquième fascicule, dont la lec-
ture m'a d'autant plus vjvement intéressé
et qu'il est rédigé avec une remarquable c!arté
ne contient pas une expression blessante
nour nous. On sent que l'état-major de Ber-
!m respecte ia vaillante armée qui, en cinq
jours, leur a mis plus de quarante mille
hommes hors de combat.
A. WACHTER.
JErM ,.ES~A<&ME
Toujours même absence de dépêches prc-
cisesd'Ëspagne. i `
Le cabinet français reçoit deux genres'd s
télégrammes:
Les uns sont envoyés de Madrid au quai
d'Oraay par le gouvernement de SerranoJ
Les autres émanent des douaniers et des
autorités de notre frontière pyrénéenne, de
l'Atlantique à la Méditerranée. Ces derniè-
res dépêhes, purement officieuses, sont ex-
pédiées tantôt au ministre des nuances,
tantôt au ministre de la guerre et tantôt au
ministre de l'intérieur. Quoique sans cachet
ofncie), elles méritent, .croyons-nous, une
créance au moins égaie, u ceUs des tête-
grammes envoyés de Madrid à t'Agence Ma-
vas car elles émanent~Ia plupart du temps,
de fonctionnaires subalternes et désintéres-
sés dans la question que les armes décident
en Espagne.
Ce quirésu!~ de l'enscmbic de ces dépê-
ches envoyées d'Hendaye, de Béhbbie, de
Saint-Jean-de-Luz, de Bayonnc, d'Urugne,
de Ciboure, etc., etc., depuis le 28 mars au
soir, c'est que )cs troupes républicaines n'a-
vaient pas encore tenté d'enlever à la
baïonnette les premières lignes des carlistes;
Que le combat d'artiilerie et de mousque-
terie continue et fait de nombreuses victi-
mes de part et d'autres
Que l'armistice de quelques heures de-
mandé par les républicains pour enterrer
leurs morts a pris Bn samedi soir et que !a
fusillade a recommencé dans la matinée de
dimanche
Que Loma n'a pu mettre un seul soldat à
terre entre l'embouchure du Nervion et
Saint-Sébastien, aun de tourner l'extrême
droite de l'armée carliste
Que plusieurs bataillons de partisans Mo-
quent par terre Saint-Sébastien, criblant de
projectiles toute barque pénétrant dans le
goulet étroit par où l'on accède au port
Que plusieurs bataillons carlistes ont pris
à revers les troupes de Serrano, au risque de
se faire écraser par elles entre Castro-Ur-
diales etLaredo, dans l'ouest de Portugatètc,
ce qui ~purra~ tort bien. se produire.
Enun, une lettre de Madrid, arrivée par !run,
prétend que les intransigeants étaient, à la
poursuivre un commencement d'investiga-
tioas sur le sinistre et mystérieux person-
nage.
En outre, Chauveau. qui dans le principe
était la cause unique du séjour de Gibory a
Nevers, avait négligé de t'employer, et,
ainsi délaisse, oisif et < improductif sui-
vant son expression pittoresque, il eût eu
grand peine à vivre s'il n'eût rencontré Ba-
radieu sur sa route.
Aussi professait-it pour le marquis une
véritable aiïection, qui n'attendait peut-être
qu'une occasion pour se transformer en dé-
vouement.
On comprend donc avec quelle joie il ar-
riva vers cinq heures et demie du soir au
château.
li y ut son entrée satué jusqu'à terre par
la livrée du marquis, laquelle se rappelait
que ce personnage, dénué de distinction ap-
parente, n'en avait pas moins soupé un soir
avec Baradieu, et était parti avec fui vers
minuit pour Paris, comme si tous deux eus-
sent été les plus anciens amis du monde.
Aussi les domestiques ne doutaient i!s ptus
en revoyant Gibory, surtout dans cette at-
titude pleine de sûreté et de désin\o!ture,
qu'ils avaient devant les yeux une véritable
puissances
Gibory rendit le salut de la main d'un pe-
tit air protecteur, et demanda à ôtre an
noncé saus retard à < son ami le marquis
Monsieur le marquis est sorti depuis
onze heures du matin, répondit un valet.
Le vaudevilliste fit un bond.
Baradieu t'invitait à dîner et il manquait
au rendez-vous: c'était invraisemblable t
Comme ii rêvait à la réponse sévère qu'il
devait faire pour exprimer son mécontente-
ment, le valet de chambre de Baradieu vint
à passer et le reconnut. Ce dernier était
précisément cetui qui temut'uméme avait
reçu la lettre adressée au bohème par le
directeur du Théatrc-Déjazct.
Vous êtes M. G'b~ry? interrogea te va-
let de chambre.
date du 23 mars, maîtres de divers quar-
tiersdctavmc.
CHA.T!LLON.
Informations générales.
Dra.gaigna.n, 30 mars. Le candidat con-
servateur au conseil d'arrondissement du can-
ton de Lorgues a été élu à une majorité de 150
voix sur te candidat radical
Bayonna, 30 mars. Un décret du 29
mars autorise la création d'un lycée à Bayonne.
Lyon, 29 mars. LyoK-yoMf!M~ publie en
tête da sa chronique la note suivante
<( Vers la fin de 1872, un journaliste lyonnais
t été condamné à cinq jours de prison, 300 fr.
d'amende et 300 fr. de dommages-intérêts, pour
avoir avancé deà faits de nature à porter at-
teinte à l'honneur do M. Ballue, alors rédac-
teur de la F~tee~<'p:c~cilier générât du Rhône.. a
Par décret en date du 6 mars ~B~
tue, ex- rédacteur de la F~~ ~M~J, au-
jourd~hui conseiHer ancrai du~Rhône, a été
rayé des con~~s de la Légion d'honneur.
Y)ieppe, 30 mai. Les boulangers d'En-
vermeu viennent do se mettre en grève, protes-
tant ainsi contre le rétablissement de la taxe
dans cette commune. Des commerçants d'En-
vermou ont emporté tout le pain disponible de
la ville.
Poitiers, 29 mars. La vitte de Poitiers
s'est, pour la première fois, donné le luxe d'un
enterrement civil.
Depuis deux jours on savait qu'un nomme
Lardriau, demeurant au Breuil-Mingautt, avait
voulu se faire enterrer civilement. Le défunt
faisait ie métier de parcourir tes foires du dé-
partement en faisant tirer de la faïence, de la
porcelaine et de la verrerie à ta roulette. It
avait, après 1848, été interné à Poitiers à ta
suite des événements de Limoges auxquels il
avait été mêlé, et il avait toujours conservé ses
opinions exaltées et radicales.
Lacérémonie était donc nxëe pour ça matin
on avait envoyé des lettres d'invitation, et une
trentaine de frères et amis attendaient le corps
à la fontaine du pont Joubert, lieu déo~gné pour
la réunion.
Arrivés au cimetière da la Pt~vc-~p~, ,au
moment où l'on allait descendre te corps dans
la fosse, un pasteur protestant s'est tout à coup
détaché du groupe des assistants et a prononcé
un discours dans lequel il a dit que, « quoique
n'étant pas de la mémo religion que celle du
mort, son devoir c~ait d'apporter tes dernières
prières à un chrétien $MOM~t< y~a~ <
Tabteau c'était un enterrement civil raté 1
~e Ma.BS, 29 mars. La justice s'est pro-
noncée dans l'au'aiaedes balais. On sa)t que la
sur l'état de nos rues, avait annoncé une pré-
tendue adjudication de 4,200 douzaines de
baiais.
M. Thierry est venu de Caen pour prendre
connaissance du cahier des charges, et, trouvant
la piaisanterie mauvaise, il a rectemoà notre
confrère te remboursement de ses frais de
voyage. 'd "1 é
M. le juge da paix, considérant qu'il était im-
possible à un homme sérieux de &e méprendre
sur le caractéra véritable de l'entrefuet do la
,Xen le condamnant aux frais.
<
Arra,s, 28 mars. Un accident terrible est
arrivé a Wagnonlieu, près de Dainville, sur le
chantier dts travaux du chemin de fer d'Arras
à Saint-Pol.
Un pont construit en briques, qui venait d'ê-
tre terminé, et qui avait été dëcintré depuis
plusieurs jours, s'est effondré, enfouissant sous
ses ruines toute une escouade d'ouvriers occu-
pés à cimenter les joints do briques de la con-
struction.
Sur les quinze personnes employées en ce
moment aux travaux du pont, six ont été tuées
et deux grièvement blessees.
Naples, 30 mars. C'est par erreur qu'on
a annoncé aux journaux français la mort de M.
Adolphe de Rothschild dans notre vitio.
M. Adolphe de Rothschild est à Paris et jouit
fort heureusement d'une santé excellente.
Berne, 29 mars. La cour d'assises de
Berne a consacré dix jours au jugement d'un
assassin qui, d'après la rumeur publique, aurait
renouvelé on Suisse tes horreurs de Dumotard.
Cet individu, onginaira du canton de Zurich,
avait été élevé ûans le Sscland. It a été con-
vaincu d'avoir fait périr une fitte nommée Vet-
ter mais il résulte de l'ensemble des enquêtes
et des dépositions que l'assassin n'a pas seule-
ment ce crime sur la conscience
Du 18 décembre 1872 au 7 mars 1873 on a
trouvé dans la Suze, rivière qui traverse la
vallée de Bienne, cinq cadavres de jeunes filles,
et te président de la cour d'assises, M. Moser,
a pu dire que i'on avait des motifs sérieux de
croire que toutes ces personnes avaient été vic-
times des voies de fait du prévenu.
La cour d'accusation de Berno n'avait ce-
pendant traduit t'incutpé Mayer devant les as-
sises que pour un seul crime, tandis que l'opi-
nion publique lui attribue tous les autres, et
plus spécialement la mort d'une femme nom-
mée Reusser.
Auteur dramatique, mon vieux, prêt à
vous servir, répondit notre homme.
Et vous venez pour diner? poursuivit
hmi'ièrement le domestique.
A moins que l'invitation ne soitt'œuvre
d'un fumiste 1 répliqua Gibory avec no-
blesse.
Le valet chercha un instant ce que Gibory
avait voulu dire en parlant de fumiste mais
il y dut renoncer, ne possédant pas les se-
crets de cette langue fantaisiste. It répondit
donc poliment
C'est moi-même qui ai été chargé par
M. le marquis de vous envoyer une teHre.
et de vous prier de vouloir bit'n venir dîner
ce soir.
A)ors, c'est exact ?
Oui, monsieur, etM. le marquis Ke peut
tarder à rentrer. Au surplus, si dans un
quart d'heure il n'est pas de retour, les or-
dres sont donnés toujours, en pareil css,
pour que l'on serve sans lui.
Sans iui ? s'écria Gibory dîner sans
mon ami le marquia ? attons donc t est-ce
que c'est possible ? Vous vouiez rire,"bravc
serviteur t S'il est en retard, c'est qu'il a eu
affatre, et je l'attendrai, voita tout
Et, passant devant le va!et de chambre
fasciné, il pénétra dans la salle à manger,
qu'il coanaissatt si bien, et où le service, en
effet, était déjà dressé pour deux couverts.
Le bohème fit le tour de la table, en je-
tant sur les surtouts vides et sur la vais-
selle intacte un coup d'ceit de regret puis, se
tournant vers le domestique qui l'avait
suivi
Dites-moi, mon brave, ajouta-t-il, en
attendant le marquis, qui ne peut tarder,
est-ce qu'on ne pourrait pas tordre ie cou
à un perroquet, sans ôtrs trop exigeant?
Le domestique exprima par un geste
plein d'humitftc qu'il ne comprenait pus un
mot à ta demande qui iui était adressée.
–Ëhioui, insista Cîhory; < si-ce qu'on
ne pourrait pas se rctraichir un bria, av'j
un peu d'absiiithe, de tûrmouth od de t~t-
ter ?. Je sai& qu'on n'est pas to~urs aussi
L'accusé a été condamné à mort mais il est
probable que le grand conseil, en présence de
la législation nouvelle qui abolira prochai-
nement d'une manière déunitive la peine de
mort, fera graeo de la vie à ce nouvaau Dumo-
lard.
Le compte rendu de ce procès* judiciaire, au
dire des journaux suisses, jette un bien triste
jour sur l'état de certaines parties des popu-
lations bernoises.
B&la, 28 mars. Un étranger, d'apparence
fort distinguéee, se présente l'autre jour auprës
de M. X. banquier de nott'o viHe. demandant
une lettre de change sur Paris de 70,000 fr.
pour. rcg'iet' des affaires de famille, et il paye
tmmédiatamect la somme et les frais en es-
pèces.
La maison X. télégraphie aussitôt a son cor. ·
respondant à Paris qu'elle a donné un billet sur
lui pour 70,000 fc. versés à Baie
Troie jours après, l'étranger revient, rap-
portant la lettre de change à M. X. en le
priant d<8 couloir bien lui rendre ses 70,000 fr.,
MteiMu que son beau-frère vient de lui écrire
de Paris qu'il a pu régler ses affaires sans avoir
recours à la traite qu'u lui avait été adressée.
En même temps, l'étranger déclare courtoi-
sement qu'il n'insiste point sur le rembourse-
ment des frais il remet & la maison X.. sa let-
tre de change qui est véttnée, et on lui r'°nd ses
70,000 fr. Mais on juge aisément de l'effroi du
banquier, quand il reçoit de son correspondant
do Paris l'avis que la let're par laquelle la mai-
son X. avait fait traite sur lui a été présentée
et payée a vue.
L'étranger avait fabriqué avec le plus grand
talent un double de la lettre de change qu'il
avait envoyés a Paris la, d'après l'avis envoyé
deBa'epar la maison X. on avait payé les
70,000 fr. à présentation. ;i.
Londres, 30 mars. Le duc d'Edimbourg,
présenté par son frère le prince do-Galles,
vient de se faire recevoir franc-maçon.
Berlin, 29 mars.– Le nombre des journaux
de tout genre qui se publient en Atlemagne
s'élève au chiure énorme de 3,818. Parmi les
journaux étrangers qui sont distribués par les
bureaux de poste germaniques, on compte 779
feuilles françaises etS86 anglaises.
Dans la seule ville de Berlin, il parait 279
vues et périodiques de toute espèce.
Dans l'Autriche-Hongrie, on compte 638 pu-
blications périodiques, presque toutes en alle-
mand il y en a 3 en hécrau, 2~n,groc, une
seule en français. ay
Birmingham, 30 mars. Dépêche télé-
graphique reçue par< le journal ~e C/t~OM.'
Une grève de 16.000 ouvriers mineurs vient
de se déclarer en Ecosse.
Une autre do S,000 près de Birmingham.
Dans le district de Cardiff, les ouvriers ont
décidé de se mettre en grève si les patrons per-
sistent à vouloir diminuer les salaires.
Réserves considérables aux mines permet-
tent aux patrons de résister.
Chicago, 19 mars. Doux gentlemen
avaient pris dernièrement place dans un om-
nibus de l'avenue de l'Ue-BIeue et se mirent à
fumer, au grand déplaisir des dames présentes.
Le cavalier de ces dames leur Ht quelques ob-
servations sur cette iucongruité et les pria de
cesser. Un des fumeurs obtempéra immédiate-
ment a~l'invitation, mais l'autre parut ne pas
avoir compris. Outré de cetto impertinence,
son interlocuteur lui arracha le cigare do la
bouche et le jeta par la portière. Ce fut le si-
gnal d'une bagarra générale. L'obstiné fumeur
sortit doucement un revolver de sa pochoet se
prépara à en faire usage.
Mais, dit un journal do la locaité, une jeune
et jolie dama, le rappelant au sentiment des
convenances, lui mit aous te nez un joujou mi-
gnon à six coups et le prévint que, s'il ffisait le
moindre geste, elte lui casserait les dents.
C'en fut assez pour engager les deux mai-appris
à débarrasser au plus vite la société de leur pré-
sence.
Bulletin politique
Gn n'a pas oublié ce que nous disions
a\'ant-hier sur < la ~oM~eA~e ~<~<~M<ï~
du maréchal de Mac-Mahon Aujoard huii'on
nous transmet quelques détails sur des pro-
positions qui seraient soumises, en ce mo-
ment même, à l'approbation du comte de
Chambord.
Voici, en résumé, quelles seraient ces
propositions
Proclamation de ia dite ~oms~M M~-
~M~c
Nomination du maréchal de Mac-Mahon
comme lieutenant général du royaume
Garantie de ce système gouvernemental
durant sept années
Proclamation, en 1880, du comte de Cham-
bord comme roi de France, sous le nom de
Henri V,
Et du comte de Paris comme dauphin de
Franco.
On attribue ces heureuses combinaisons
à M. de Falloux, qui iea aurait imaginées
en collaboration avec M. Emerand de la Ro-
chette.
Qu'on nous permette de .faire observer
qu'il manque encore pour la réalisation de
ce pian
bien outillé à la campagne qu'au café R'che
mais je me mets à !a portée d:) tous, et je
n'exige pas.
Si voûtez passer dans le petit salon, fit
te domestique, je vous ferai servir ce que
vous désirez:
Je n'en demande pas davantage.
Un instant après, Gibory s'attablait en téte-
à-të)c avec un Hacon de madère et d'excel-
lents cigares, que le valet de chambre avait
pris sur lui d'ajouter au programme; au
bout d'une dem'-heure, la bouteille était à
moitié vide, et Gibory constata avec chagrin
que son appétit, déjà très aiguisé à son en-
trée dans le château, manifestait des exi-
gences de plus ea plus féroces.
Et Baradieu n'arrivait toujours pas 1
Neuf heures venaient de sonner use pen-
sée atroce traversa l'esprit de Gibary.
Si le marquis l'avait oublié? s'il allait être
forcé de s'en retourner à Nevers à pied et à
jeun ? ?.,
H pouvait, il est vrai, dîner seul on le lui
avait proposé. Mais il avait fait de la gran-
deur d'âme il avait jure qu'il ne se met-
trait à table qu'avec « son ami le marquis
et, dût-il y gagner une gastrite, il était résolu
à attendre jusqu'au bout, se fixant onze
heures du soir comme dernière limite.
Enfin, à dix heures et demie environ, un
bruit de galop se fit ent~ndce, et, un instant
après, Baradieu entra.
Gibory fut tout d'abord frappé de la som-
bre expression do tristesse répandue sur sa
physionomie. Baradieu, après avoir quitte
Mme de Montdoscrt, était allé tenir la pro-
messe qu'il avait faite à Btanchede Chante-
lys. Seulement, au lieu d'une parofe de salut,
il avait dû tui porter une parole de déses-
poir car que pouvaient sa résolution, son
courage, contre la réalité inexorable ? Bien
ptus que la scène terrible qui s'était passée
en~'H lui et Mme de Montdésert, cette
dernière estrcvuc avec Mlle de Chan'e'ys
l'avait brisé.
Ii entra donc le sourcil froncé, et, d'une
1" Le consentement du maréchal de Mac-
Mahon
2" Celui du comte de Chambord, qui ne
s'est pas encore prononcé
Enfin celui du peuple français, qui ne
se prononcera pas.
.*Aoiw
L'évasion de Roehefort, Paschal Grousset,
Jourde et Berlière se connrme.
Une lettre de Rochefort, dont nous avons
donné dernièrement un extrait, faisait con-
naître qu'il sa livrait à de~ongues promena-
des dans l'Me de Nouméa.
Il faut reconnaître que les croiseurs à
grande vitesse que nous entretenons là-bas
font bien mal leur service. La Nouvelle-Ca-
lédonie est à 300 lieues des terres austra-
lienne~ et l'île de Nouméa est une enceinte
fortifiée facile à surveiller.
A moins que le 4 Septembre n'ait dépose,
par précaution sur cette terre quelqu'ami
secret des Communards, cette évasion est
presque invraisemblable.
Voici la version qui circule
Un Anglais fort riche, grand admirateur
du talent de Roehefort, a ffété un navire qui
estalié croiser dans les eaux de la Neuve) Ic-
Calédonie. Un soir, après que toutes )c.s me-
sures avaient été bien prises, une chaloupe
est venue embarquer Rochefort et ses trois
amis, qui ont pu gagner sans être vus le
navire qui les attcn )ait à trois lieues de la
côte.
Le même Anglais avait, nous a t-on dit,
tenté déjà do faire éva4cr Roehefort de l'ite
de Ré, dans le voisinage de laquelle un na-
vire avait été envoyé, lorsque la chute de
M. Thiers vint déranger les combinaisons,
en modifiant les intelligences que l'on s'é-
tait procurées dans l'intérieur de la cita-
delle de Saint-Martin de Ré.
Cela ressemble à un roman mai?, à défaut
de renseignements précis, il fa~ s'en con- y
tenter.
Ajoutons qu'il faut être Anglais pour con-
sacrer ~'oMM~~n~e/hï~M, prix de cette
évasion au bas mot, à Ist lii~e~c de l'auteur
de la jC<ï?t~~t
Nous apprendrons sans doute bientôt l'ar-
rivée àLondresde Roehefortet deGrousset.
Aussitôt débarqués, ils reprendront leur
plume et nous feront sans doute d'édifiantes
révélations sur MM. Thiers, Jules Favre,
Jules Simon, qui étaient au pouvoir quand
!ls ont été condamnés à la déportation, et
sur M. Gambetta, qui est resté prudemment
sur la rive, pittoresque de Saint Sébastien
pendant que" Paris cuisait dans son jus
Plaise au septennat de permettre l'entrée
en Francs de ces publications il nous sera
doux d'en faire la lecture en famille.
Les journaux anglais consacrent de longs
articles aux probabilités d'une nouvelle
guerre entre la France et l'Allemagne. Nous
ne nous y serions pas arrêtés si la presse
allemande, et no'ammentia Gazera de Co-
~Kge de ton.
Selon nous,-cette attitude n'a rien d'alar-
mant, et t'en aurait tort do s'en préoccuper
outre mesure. La reprise des peterinages et
1~ discussion sur les fortifications de Paris
devaient amener ces polémiques, que le
Daily j~Vcw~ et le ~MM enveniment, l'An-
g'cterre ayant tout à gagner aux embarras
des autres puissances..
REVUE DU JOUR
Onasvu à i'0/M~ la nomination du
maire dé Plaisance. Cette commune était
administrée depuis longues années par notre
emincnt confrère et ami M. Granicr de Cas-
sagnac, qui a fait immédiatement parvenir
à M. te préfet du Gers la lettre suivante
Paris, 20 mars 1874.
~f. <%M Moasieur le préfet,
Je Us dans l'0/c:~ mon remplacement com-
me maire de Plaisance par un homme person-
nellement honorable, mais que ses opinions
ont isolé dans la commune et fait exclure du
conseil municipal.
En ce qui me touche, la mesure est naturelle.
Vous aviez à proposer un candidat investi de
la confiance politique de M. le duc de Broglio
et de la vôtre, et vous avez supposé, avec rai-
son, que je n'aurai jamais le malheur do !a
mériter.
En ce qui touche la ville do Plaisance, pro-
fondément dévouée à Fordre et au principe de
i'Âppei au peuple, vous t'avez injustement
blessée eu lui imposant un magistrat répubi'
cain, qui n'avait pas su se préserver des atta-
ches du 4 Septembre, et qu'etia avait, pour
cette raison, écarte de la gestion de ses allai
res.
Au sortir de la prison et au retour de l'exil
où M. Thiers m'avait envoyé, la ville de Plai-
:ance, à l'unanimité des voix du conseil, m'a-
vait rendu i'écharpe que je portais depuis plu-
voix brusque, répondant au salut empresse
que Gtbory lui adressait
Bonsoir, monsieur Gibory, dit-it, bon-
soir! J~ vous avais oublié. Je vous demande
pardon. J'espère que vous avez dîné du
moins?
Jamais sans vous, monsieur le mar-
quis t Je m'en serais voutu toute ma vie
comme de la dernière des inconvenances.
Qt)oi ) vous n'avez pas dme ? mais alors
vous devez être exténué 1
Je ne vous cacherai pas en effet que
j'ai les dents un tant soit peu longues ) fit
Gibory avec bonne humeur. Mais vous avez
une mine qui annonce assez que vous êtes
dans le même cas.
Faim, moi? ah vous vous trompez sin-
gulièrement, mon cher monsieur répUqua
Baradieu.
Alors, c'est que vous avez autre chose.
Mais excusez-moi je me mèic de ce qui ne
me regarde pas. Seulement, si vous avez
que!que affaire où je puisse vous servir.
vous savez Gibory est toujours votre
homme f
Je ne dis pas non, fit Baradieu distrait
et rêveur.
Les deux hommes se mirent à tabte, Ba-
radieu sans toucher aux ptats qu'on lui
servait, Gibory rattrapant te temps perdu
et engloutissant avec une force de capacité
qui bientôt devint à l'olfice le sujet de tou-
tes tes conversations.
Quand le bohème eut un peu apaisé son
premier feu
C'est égal, fit-it j'en suis pour ce que
j'ai dit vous n'êtes pas dans votre assiette,
et je ne ~ous reconnais plus.
–B~htc'e&tuncidée.
G'' st au point, poursuivit !c vaudevi!-
Hstp, que je me rcpens d'être resté: j'au-
rais t)u comprend M que de graves intérêts
\ous avaient sam doute fait manquer au
rend'z vous, et j'aurais dû me retirer.
Vous auriez < u tort, dit Baradieu je
CH&TILLOK.
sieurs années. Vous ne lui ôtorez donc pas sa
bienveillance pour moi, j'ese vous l'assurer.
Quant a lui ôter ses opinions, je vous en défie.
Respectueuse pour souvenir de l'Empire,
reconnaissante pour ses longs bienfaits, dé*
vouée aux principes de la démocratie, résolue
à maintenir intégralement le suffrage uniVehet
et à exiger l'Appel au peuple, que vous cam-
battez, que combat M. de Rroglio, qu'en sa
qualité de républicain repoussera le nouveau
maire, vous venez d'élever une barrière entre
des populations conservatrices et l'adminis-
tration.
Jamais, entendez-vous.jamais cespopulation~,
fidèles à leurs opinions, pénétrées do leurs
droits, no se laisseront bâter ni de la legitimité
par vous, ni de l'orléanisme par M. de Broglie,
ni de la république par le nouveau maire. 0
Unis à la France entière, elles obtiendront un
plébiscite et, ce jour-là, maîtresses de leur
sort, elles feront prévaloir leurs sentiments, que
vous outragez, et remettront chacun à sa place,
M. do Broglie comme vous, vous comme moi.
Agréez, monsieur le préfett l'expression de
mes sentiments de considération.
A. GRAMM DE CASSAGNAG,
ancien député du Gers
ti~atif, membre du conseilgMéra!.
A la lecture de l'0//fc:~ d'hier, M. Paul
de Cassagnac a adresse à M. le préfet du
Gers la dépêche télégraphique suivante
Préfet du Gers (Auch).
Je vois à rO/~CKi! que mon père est rem-
placé comme maire de Plaisance par un répu-
bticain, fonctionnaire du 4 Septembre. Recevez
ma démission de maire du Couloumé. Je ne
puis plus tenir do votre complaisance des fonc-
tions que je trouve désormais honteuses pour
moi, dans la situation où vous me placez.
PAUL DE CASSAGNAC.
ç
En effet, la démission de M. Paul de Cas-
sagnac a deux causes.
Sur une question de doctrines et de con-
duite communes, il ne pouvait pas consen-
tir à être séparé de son père.
D'un autre côté, M. Paul de Cassagnac
est membre du conseil généra! ;du Gers pour
le canton de Plaisance, et changer le maire
du chef-lieu sans conférer de ce changement
avec le conseiller général constituait, de la
part du préfet, une insuite personnetie..
u' ..a. ).' f.t.t'
La lettre suivante, écrite au nom du comte
de Chambord, prouve que le représentant
de la légitimité se maintient p)us dans la sphère des idées rétrospectives.
E le a été adressée à M. Ed. DemoHns, au-
teur de dilïcrents artietcs sur les j~c~
nationales '.1.
Monsieur, !i <,
En adressant l'expression de voire hommage
à M. le comte de Chambord, vous appeliez son
attention sur une étude ~M~ Mo~~t
~< que vous veniez de publier dans la ~M ~f'~ et que vous désiriez mettre sous ses
yeux.
Vos désirs ne pouvaient manquer de rece"
voir leur accomplissement. Je suis chargé par
M. le comte de Chambord de vous féliciter, de
vous encourager dans votre couvre, et da vous
engager à poursuivre vos recherches.
C'est ainsi que vous avez trouvé dans 16
passé le lieu qui existait alors entre la na-
tion et son roi, union intime où la France
jadis a trouvé le secret de sa grandeur et de sa
force.
Si la Franco croyait pouvoir se passer de son
roi, si elle le repoussait encore, prétendant se
gouverner eile-môme, ou no voulant du roi que
t'hommo couronné assistant passivement aux
destinées du peuple, n'arriverait-oDe pas a un
degré d'abaissement et d'humiliation saus pré-
cédent dans l'histoire?
Le roi, exilé de son pays, n'a malheureuse-
ment rien pu jusqu'ici, pour l'arrêter sur cotte
pente fatale. H n'a pu que conserver intact le
dépôt dé ses traditions, pour les mettre au ser-
vice do sa patrie te jour où, cet avougtement
funeste cessant, efle t'apposera pour travailler
à sa régénération, comme nos pères travaitiaient
à sa gloire et à son agrandissement, grâce à cet
admirable concours dont les âges qui précèdent
offraient i'incontesttfble témoignage.
Recevez, monsieur, l'assurance de mes senti-
ments très distingués.
ComtodeSAINTE-S.tJZANfE.,
/'<:)'M-yoM?'K< raconte spiritueitement 09
qu'a été l'autre jour l'indisposition, de M.
Thiers « Tous ceux, dit-i!, qui ont'~u M.
Thiers à la tribune connaiascnt son habi-
tude d'arroser de cate et d'eau sucrée aiter-
nativement son cioquence..)' Or it parait
que M. Thiers, confondu ~t~'autant ptus
irrité qu'il s'agissait des macères stratégi-
ques, qui sont sa marotie, doubta impru-
demment ses doscs.Deiàuntroubte d'es-
tomac qui, compliqué des remets d'une
écrasante defaiM, conistituu une indigcstioa
avec circonstances aggravantes." JI.
JPa?'M-yoM~ma~ ajoute
Il n'est plus question auj&nrd'hui de i'iadis-
position de M. Thiers, à laquelle la rum"ur pu-
blique donnait hier, bien à tort, des propor-
tions tragiques. Si M. Thiers était un simple
mortel, son mal serait appelé tout simplement
une indigestion. C'est un mal de petit bourgeois
plutôt que de tête quasi-couronnée; mais,
vous ai fait dire de venir parce que je vous
connais, parce que je sais ce que vous va-
lez et que je comptais \ous demander .un
nouveau service.
Ah 1 voilà qui est parlé s'écria Gibory.
Vous n'avez pas quitté Nevers depuis
notre retour de Naatrey ? l
Pas seulement vingt-quatre heures.
Et vous n'avez pas eu affaire avec vo-
tre ami Chauveau ?
Oh t mon ami Chauveau? Permettez 1
nt Gibory avec réserve; c'est une connais-
sance tout au plus.
–Enuo) avez-vous revu?
A peine. Entre nous, je crois qu'i) a re-
noncé à m'occuper, et, au fond, j'aime au-
tant ça. Je le soupçonne de m'jctcr ici quel-
que bonne infamie.
Baradieu se tut, et après un court si-
lence
Vous ne vous trompez pas, dit-il c'est
en effet le dernier des misérables.
–Bah qu'est-ce que ';a nous fait? s'écria
Gibory, qui entrait peu à peu dans cette pé-
riode béate de !a première ivresse. Ce n'est
ni vous ni moi qu'il menace, hein ? Alors.
pourquoi diab)enouscn inquiéterions-nous?
Que ceux que cela concerne se débrouil-
lent. Et puis il y a les gendarmes, qui n'ont
pas été inventés pour les chiens ) termina
Gibory en vidant d'un trait un verre de vatf
depenas.
Maigre son ébriété légère, Gibory avait
prononce ces derniers mots avec un accent
étrange qui frappa Baradieu.
Les gendarmes répeta-t-il en obser-
vant son inter)ocuteur. Et qu'est-ce que
Chauveau peut en avoir à craindre?.
Euh euh 1 on ne sait pas.
–Qu.e voulez-vous dire?
PBERM Z4CCCNB Rt AMH'M RACO)~
(Z~t!~
't&encé à fonctionner, et, d'après les premiers
résultats obtenus, les organisateurs peuvent
concevoir les plus belles espérances.
Mais le gouvernement est formament résolu
à empêcher que ces manifestations ~K~M~M
no dégénèrent en manifestations yoHM~MM, et
le comité a été officieusement prévenu quel au-
torité s'opposerait désormais à l'exhibition de
tout emblème monarchique, a tous cris ou can-
tiques en l'honneur de la royauté.
Le contre-amiral Cloué, gouverneur de la
Martinique, actuellement en congé ça France,
ne retournera pas à sen poste.
Sa samé ne lui permet pas d'affronter do nou-
veau le climat de notre colonie.
On parle, pour le remplacer, du contre-ami-
ral Exelmans ce dernier renseignement sous
réserve.
OnIitdansl'.B'c~MiMe~
« L'Union républicaine s'est réunie hier, rue
de la Sourdière, à Paris, sous la présidence de
M. Cazot. Les membres présents ont discuté
longuement et arrêté les termes d'un manifeste
qui sera adressé demain au pays. Ce manifesta
résume le programme politique des députés de
ça groupe parlementaire et la façon dont il en-
visage la situation actuelle.
Ni la ~MM~e /nïmca;M~ nî le ~~p~, ni
les autres journaux républicains ne parlent de
cette réunion.
Quel est donc ce mystère?
Il vient de se passer un fait extraordinaire.
Le ministère do l'instruction publique donne,
comme on sait, tous les ans à la Société des
gens de lettres une certaine somme destinée à
secourir les écrivains pauvres.
Aujourd'hui le ministère exige que les noms
do ces derniers lui soient communiqués avant
de rien faire.
En un mot, on demande que nos cor~-e.
res malheureux, au lieu de recevo~ direc-
tement un secours, tendent publi~cment la
main.
Cette communication a ët~ vivement désap-
prouvée par MM. Paul F&~a), Léo Lespès et de
la Pommeraye.
MARC GÉRARD..
~OUVRAGE DEM.DE MOLTKB~
Le cinquième fascicule de l'ouvrage du
grand état-major prussien est le plus inté-
ressant et te plus important qui ait paru.
Il donne la relation des événements mili-
taires qui se sont accomplis dans les jour-
nées des 1S, 16 et 17 août 1870, et qui ont L
étô mis en relief par le procès Bazaine.
On se rappelle que la conduite du com-
mandant en chef de l'armée de Metz avant
et après la bataille de RezonviMe, livrée !e
-16, a été l'objet des accusations les plus
graves. Le rapport du général deRivièreset le
réquisitoire du général Poarcet contiennent
des passages sanglants pour. le maréchal,
surtout au sujet de son attitude dans la nuit
du 16 au 17. Le duc d'Aumale a demandé à
tous les commandants de corps d'armée ce
qu'ils auraient fait le 17 au matin. Presque
tous ont répondu d'une manière évasive, et
je ne puis que les en féliciter car celui qui
commande une fraction d'armée ne saurait
apprécier une situation avec autant de sû-
reté que le générât en chef, qui reçoit des
rapports de tous les points du champ de ba-
taille, des chefs de service, et qui sait à
quoi s'en tenir sur les approvisionnements
en munitions de guerre et en provisions de
bouche. Le général de Ladmirautt seul a été
atlirmatif et a déciaré sans le moindre dé-
tour que, le 17 août au matin, il aurait at-
taqué l'armée allemande.
Aucun des généraux témoins devant le
conseil ne connaissait encore, à la fin de
i873, la position exacte des corps prussiens
le 16 au soir. Cette position n'avait en-
core été clairement indiquée dans aucun
livre semi-officiel; et ce n'est que peu de
jours avant la fin du procès que je la
trouvai dans la relation intitulée Zo: 77°
~eyM~M'par le capitaine de Goitz, du grand état-
major.
L'ouvrage de M. de Moltke confirme natu-
rellement les indications de M. de Goltz.
J'ai fait précéder de cette courte explica-
tion la traduction de certains passages, afin
d'en faire ressortir l'importance. Je citerai
également les passages relatifs aux surpri-
ses et aux épisodes les plus intéressants de
la sanglante bataille de Rezon~ille, à laquelle
les Allemands ont décidément donné le
nom de bataille de Vionvillc-Mars-la-Tour.
Voici ce que dit le grand état-major prus-
sien dans les considérations générales qui
terminent le premier chapitre du cinquième
fascicule, page S40:
« Pondant que l'aile gauche de l'armëe fran-
çaise se reposait (le 16 au matin), les divisions
(1) .D
rue du Quatre-Septembro.
FMÏLLETON DU 6~ ~07~ ? i3. (1) J
l"AVMLi874.
LA MAISON
L PA~ .E
ME ZMHAR!E
tteuxiêcze partie.
GIBORYAFFAHÉ
Que ie lecteur nous permette de revenir
pour un instant à un personnage que Bara-
dieu, tout entier à Mme de Montdcsert, avait
complètement oublié.
Nous voulons parler de Gibory.
Conformément à l'invitation que lui avait
fait transmettre
qu'il avait de mieux, et, d'un pied léger,
Était parti pour le château de Baradieu.
Gibory était très 8er de l'amitié de Bara-
dieu. Le bohème considérait comme une
preuve d'amitié réelle l'expédition aventu-
reuse que le marquis lui avait imposée pen-
dant près de quarante-huit heures, tant rue
Zacharie, dans l'espoir d'y retrouver Chau-
veau, qu'au viltage de Nantrey, auh d'y
(i) Reproduction ~utonsèe pour tous !M jour-
aatn: avant un trMt6 avec la Soctétë des );ent
ttt tttitïM.
restées dans la vallée de la Moselle commen- f
çaient leur mouvement (corps Ladmirault et t
Le Bœaf). Les officiers d'état-major étaient oc-
cupes à mettre de l'ordre dans les convois et
à déblayer les routes, quand, à neuf heures du
matin, le grondement du canon annonça l'atta-
que des Allemands.
a Malgré ces contre-temps (tes difficultés du
passage de la Moselle et l'encombrement des
routes), la situation des Français n'avait rien
d'inquiétant (MW<~
mouvement offensif direct de l'armée de Stein-
metz. Trois corps français, les 2°, 6" et la gar-
de, étaient prêts à repousser une attaque venant
du sud, sur la route de Verdun. Leur flanc gau-
che était solidement appuyé, et leur nanc droit
soutenu par une nombreuse cavalerie, et à une
liouR en arrière d'eux se trouvait la majeure
partie du corps Le Boeuf.
« Les divisions ea retard pouvaient toutes en-
trer en ligne avant la chute du jour. On pou-
vait du reste être certain de n'avor à lutter que
contre une partie de la deuxième armée alle-
mande. Une offensive résolue et vigoureuse
(l'armëo française, dont la concentration ctait à
peu près complote, eût été le meilleur moyen
d'assurer sa retraita derrière la Meuse.
Cette déclaration du grand état-major
prussien a une gravité que l'on ne saurait
méconnaître. Le maréchal de Moltke donne
implicitement raison au général de Lad-
mirault, tout en démontrant plus loin que
succès de t'attaque n'était nulleme~ assuré.
M. de Moltke justifie P~)f" conseil
donné à ia nuit tomb~ maréchal Ba-
zaine par le col,le, ,,te au maréchal Ba-
zaïBepa? ~co' recommen-
cer la bat~ au point du jour, afin
de ~u!er !es Prussiens vers la Moselle.
Les colonels LcwaI et d'AndiM ont éner-
gtquement soutenu la nécessité d'une atta-
que dans la direction de Gorze, et, en li-
sant la relation bi'ScieUe allemande, on ne
peut que déplorer l'exagération du rapport
verbal de l'infortuné général Soleille sur la
pénurie de munitions.
ASn de ne pas fatiguer l'attention, je ne
donnerai que successivement de courts ex-
traitsdece cinquième fascicule, dont la lec-
ture m'a d'autant plus vjvement intéressé
et qu'il est rédigé avec une remarquable c!arté
ne contient pas une expression blessante
nour nous. On sent que l'état-major de Ber-
!m respecte ia vaillante armée qui, en cinq
jours, leur a mis plus de quarante mille
hommes hors de combat.
A. WACHTER.
JErM ,.ES~A<&ME
Toujours même absence de dépêches prc-
cisesd'Ëspagne. i `
Le cabinet français reçoit deux genres'd s
télégrammes:
Les uns sont envoyés de Madrid au quai
d'Oraay par le gouvernement de SerranoJ
Les autres émanent des douaniers et des
autorités de notre frontière pyrénéenne, de
l'Atlantique à la Méditerranée. Ces derniè-
res dépêhes, purement officieuses, sont ex-
pédiées tantôt au ministre des nuances,
tantôt au ministre de la guerre et tantôt au
ministre de l'intérieur. Quoique sans cachet
ofncie), elles méritent, .croyons-nous, une
créance au moins égaie, u ceUs des tête-
grammes envoyés de Madrid à t'Agence Ma-
vas car elles émanent~Ia plupart du temps,
de fonctionnaires subalternes et désintéres-
sés dans la question que les armes décident
en Espagne.
Ce quirésu!~ de l'enscmbic de ces dépê-
ches envoyées d'Hendaye, de Béhbbie, de
Saint-Jean-de-Luz, de Bayonnc, d'Urugne,
de Ciboure, etc., etc., depuis le 28 mars au
soir, c'est que )cs troupes républicaines n'a-
vaient pas encore tenté d'enlever à la
baïonnette les premières lignes des carlistes;
Que le combat d'artiilerie et de mousque-
terie continue et fait de nombreuses victi-
mes de part et d'autres
Que l'armistice de quelques heures de-
mandé par les républicains pour enterrer
leurs morts a pris Bn samedi soir et que !a
fusillade a recommencé dans la matinée de
dimanche
Que Loma n'a pu mettre un seul soldat à
terre entre l'embouchure du Nervion et
Saint-Sébastien, aun de tourner l'extrême
droite de l'armée carliste
Que plusieurs bataillons de partisans Mo-
quent par terre Saint-Sébastien, criblant de
projectiles toute barque pénétrant dans le
goulet étroit par où l'on accède au port
Que plusieurs bataillons carlistes ont pris
à revers les troupes de Serrano, au risque de
se faire écraser par elles entre Castro-Ur-
diales etLaredo, dans l'ouest de Portugatètc,
ce qui ~purra~ tort bien. se produire.
Enun, une lettre de Madrid, arrivée par !run,
prétend que les intransigeants étaient, à la
poursuivre un commencement d'investiga-
tioas sur le sinistre et mystérieux person-
nage.
En outre, Chauveau. qui dans le principe
était la cause unique du séjour de Gibory a
Nevers, avait négligé de t'employer, et,
ainsi délaisse, oisif et < improductif sui-
vant son expression pittoresque, il eût eu
grand peine à vivre s'il n'eût rencontré Ba-
radieu sur sa route.
Aussi professait-it pour le marquis une
véritable aiïection, qui n'attendait peut-être
qu'une occasion pour se transformer en dé-
vouement.
On comprend donc avec quelle joie il ar-
riva vers cinq heures et demie du soir au
château.
li y ut son entrée satué jusqu'à terre par
la livrée du marquis, laquelle se rappelait
que ce personnage, dénué de distinction ap-
parente, n'en avait pas moins soupé un soir
avec Baradieu, et était parti avec fui vers
minuit pour Paris, comme si tous deux eus-
sent été les plus anciens amis du monde.
Aussi les domestiques ne doutaient i!s ptus
en revoyant Gibory, surtout dans cette at-
titude pleine de sûreté et de désin\o!ture,
qu'ils avaient devant les yeux une véritable
puissances
Gibory rendit le salut de la main d'un pe-
tit air protecteur, et demanda à ôtre an
noncé saus retard à < son ami le marquis
Monsieur le marquis est sorti depuis
onze heures du matin, répondit un valet.
Le vaudevilliste fit un bond.
Baradieu t'invitait à dîner et il manquait
au rendez-vous: c'était invraisemblable t
Comme ii rêvait à la réponse sévère qu'il
devait faire pour exprimer son mécontente-
ment, le valet de chambre de Baradieu vint
à passer et le reconnut. Ce dernier était
précisément cetui qui temut'uméme avait
reçu la lettre adressée au bohème par le
directeur du Théatrc-Déjazct.
Vous êtes M. G'b~ry? interrogea te va-
let de chambre.
date du 23 mars, maîtres de divers quar-
tiersdctavmc.
CHA.T!LLON.
Informations générales.
Dra.gaigna.n, 30 mars. Le candidat con-
servateur au conseil d'arrondissement du can-
ton de Lorgues a été élu à une majorité de 150
voix sur te candidat radical
Bayonna, 30 mars. Un décret du 29
mars autorise la création d'un lycée à Bayonne.
Lyon, 29 mars. LyoK-yoMf!M~ publie en
tête da sa chronique la note suivante
<( Vers la fin de 1872, un journaliste lyonnais
t été condamné à cinq jours de prison, 300 fr.
d'amende et 300 fr. de dommages-intérêts, pour
avoir avancé deà faits de nature à porter at-
teinte à l'honneur do M. Ballue, alors rédac-
teur de la F~tee~<'p:c
Par décret en date du 6 mars ~B~
tue, ex- rédacteur de la F~~ ~M~J, au-
jourd~hui conseiHer ancrai du~Rhône, a été
rayé des con~~s de la Légion d'honneur.
Y)ieppe, 30 mai. Les boulangers d'En-
vermeu viennent do se mettre en grève, protes-
tant ainsi contre le rétablissement de la taxe
dans cette commune. Des commerçants d'En-
vermou ont emporté tout le pain disponible de
la ville.
Poitiers, 29 mars. La vitte de Poitiers
s'est, pour la première fois, donné le luxe d'un
enterrement civil.
Depuis deux jours on savait qu'un nomme
Lardriau, demeurant au Breuil-Mingautt, avait
voulu se faire enterrer civilement. Le défunt
faisait ie métier de parcourir tes foires du dé-
partement en faisant tirer de la faïence, de la
porcelaine et de la verrerie à ta roulette. It
avait, après 1848, été interné à Poitiers à ta
suite des événements de Limoges auxquels il
avait été mêlé, et il avait toujours conservé ses
opinions exaltées et radicales.
Lacérémonie était donc nxëe pour ça matin
on avait envoyé des lettres d'invitation, et une
trentaine de frères et amis attendaient le corps
à la fontaine du pont Joubert, lieu déo~gné pour
la réunion.
Arrivés au cimetière da la Pt~vc-~p~, ,au
moment où l'on allait descendre te corps dans
la fosse, un pasteur protestant s'est tout à coup
détaché du groupe des assistants et a prononcé
un discours dans lequel il a dit que, « quoique
n'étant pas de la mémo religion que celle du
mort, son devoir c~ait d'apporter tes dernières
prières à un chrétien $MOM~t< y~a~ <
Tabteau c'était un enterrement civil raté 1
~e Ma.BS, 29 mars. La justice s'est pro-
noncée dans l'au'aiaedes balais. On sa)t que la
tendue adjudication de 4,200 douzaines de
baiais.
M. Thierry est venu de Caen pour prendre
connaissance du cahier des charges, et, trouvant
la piaisanterie mauvaise, il a rectemoà notre
confrère te remboursement de ses frais de
voyage. 'd "1 é
M. le juge da paix, considérant qu'il était im-
possible à un homme sérieux de &e méprendre
sur le caractéra véritable de l'entrefuet do la
,X
<
Arra,s, 28 mars. Un accident terrible est
arrivé a Wagnonlieu, près de Dainville, sur le
chantier dts travaux du chemin de fer d'Arras
à Saint-Pol.
Un pont construit en briques, qui venait d'ê-
tre terminé, et qui avait été dëcintré depuis
plusieurs jours, s'est effondré, enfouissant sous
ses ruines toute une escouade d'ouvriers occu-
pés à cimenter les joints do briques de la con-
struction.
Sur les quinze personnes employées en ce
moment aux travaux du pont, six ont été tuées
et deux grièvement blessees.
Naples, 30 mars. C'est par erreur qu'on
a annoncé aux journaux français la mort de M.
Adolphe de Rothschild dans notre vitio.
M. Adolphe de Rothschild est à Paris et jouit
fort heureusement d'une santé excellente.
Berne, 29 mars. La cour d'assises de
Berne a consacré dix jours au jugement d'un
assassin qui, d'après la rumeur publique, aurait
renouvelé on Suisse tes horreurs de Dumotard.
Cet individu, onginaira du canton de Zurich,
avait été élevé ûans le Sscland. It a été con-
vaincu d'avoir fait périr une fitte nommée Vet-
ter mais il résulte de l'ensemble des enquêtes
et des dépositions que l'assassin n'a pas seule-
ment ce crime sur la conscience
Du 18 décembre 1872 au 7 mars 1873 on a
trouvé dans la Suze, rivière qui traverse la
vallée de Bienne, cinq cadavres de jeunes filles,
et te président de la cour d'assises, M. Moser,
a pu dire que i'on avait des motifs sérieux de
croire que toutes ces personnes avaient été vic-
times des voies de fait du prévenu.
La cour d'accusation de Berno n'avait ce-
pendant traduit t'incutpé Mayer devant les as-
sises que pour un seul crime, tandis que l'opi-
nion publique lui attribue tous les autres, et
plus spécialement la mort d'une femme nom-
mée Reusser.
Auteur dramatique, mon vieux, prêt à
vous servir, répondit notre homme.
Et vous venez pour diner? poursuivit
hmi'ièrement le domestique.
A moins que l'invitation ne soitt'œuvre
d'un fumiste 1 répliqua Gibory avec no-
blesse.
Le valet chercha un instant ce que Gibory
avait voulu dire en parlant de fumiste mais
il y dut renoncer, ne possédant pas les se-
crets de cette langue fantaisiste. It répondit
donc poliment
C'est moi-même qui ai été chargé par
M. le marquis de vous envoyer une teHre.
et de vous prier de vouloir bit'n venir dîner
ce soir.
A)ors, c'est exact ?
Oui, monsieur, etM. le marquis Ke peut
tarder à rentrer. Au surplus, si dans un
quart d'heure il n'est pas de retour, les or-
dres sont donnés toujours, en pareil css,
pour que l'on serve sans lui.
Sans iui ? s'écria Gibory dîner sans
mon ami le marquia ? attons donc t est-ce
que c'est possible ? Vous vouiez rire,"bravc
serviteur t S'il est en retard, c'est qu'il a eu
affatre, et je l'attendrai, voita tout
Et, passant devant le va!et de chambre
fasciné, il pénétra dans la salle à manger,
qu'il coanaissatt si bien, et où le service, en
effet, était déjà dressé pour deux couverts.
Le bohème fit le tour de la table, en je-
tant sur les surtouts vides et sur la vais-
selle intacte un coup d'ceit de regret puis, se
tournant vers le domestique qui l'avait
suivi
Dites-moi, mon brave, ajouta-t-il, en
attendant le marquis, qui ne peut tarder,
est-ce qu'on ne pourrait pas tordre ie cou
à un perroquet, sans ôtrs trop exigeant?
Le domestique exprima par un geste
plein d'humitftc qu'il ne comprenait pus un
mot à ta demande qui iui était adressée.
–Ëhioui, insista Cîhory; < si-ce qu'on
ne pourrait pas se rctraichir un bria, av'j
un peu d'absiiithe, de tûrmouth od de t~t-
ter ?. Je sai& qu'on n'est pas to~urs aussi
L'accusé a été condamné à mort mais il est
probable que le grand conseil, en présence de
la législation nouvelle qui abolira prochai-
nement d'une manière déunitive la peine de
mort, fera graeo de la vie à ce nouvaau Dumo-
lard.
Le compte rendu de ce procès* judiciaire, au
dire des journaux suisses, jette un bien triste
jour sur l'état de certaines parties des popu-
lations bernoises.
B&la, 28 mars. Un étranger, d'apparence
fort distinguéee, se présente l'autre jour auprës
de M. X. banquier de nott'o viHe. demandant
une lettre de change sur Paris de 70,000 fr.
pour. rcg'iet' des affaires de famille, et il paye
tmmédiatamect la somme et les frais en es-
pèces.
La maison X. télégraphie aussitôt a son cor. ·
respondant à Paris qu'elle a donné un billet sur
lui pour 70,000 fc. versés à Baie
Troie jours après, l'étranger revient, rap-
portant la lettre de change à M. X. en le
priant d<8 couloir bien lui rendre ses 70,000 fr.,
MteiMu que son beau-frère vient de lui écrire
de Paris qu'il a pu régler ses affaires sans avoir
recours à la traite qu'u lui avait été adressée.
En même temps, l'étranger déclare courtoi-
sement qu'il n'insiste point sur le rembourse-
ment des frais il remet & la maison X.. sa let-
tre de change qui est véttnée, et on lui r'°nd ses
70,000 fr. Mais on juge aisément de l'effroi du
banquier, quand il reçoit de son correspondant
do Paris l'avis que la let're par laquelle la mai-
son X. avait fait traite sur lui a été présentée
et payée a vue.
L'étranger avait fabriqué avec le plus grand
talent un double de la lettre de change qu'il
avait envoyés a Paris la, d'après l'avis envoyé
deBa'epar la maison X. on avait payé les
70,000 fr. à présentation. ;i.
Londres, 30 mars. Le duc d'Edimbourg,
présenté par son frère le prince do-Galles,
vient de se faire recevoir franc-maçon.
Berlin, 29 mars.– Le nombre des journaux
de tout genre qui se publient en Atlemagne
s'élève au chiure énorme de 3,818. Parmi les
journaux étrangers qui sont distribués par les
bureaux de poste germaniques, on compte 779
feuilles françaises etS86 anglaises.
Dans la seule ville de Berlin, il parait 279
vues et périodiques de toute espèce.
Dans l'Autriche-Hongrie, on compte 638 pu-
blications périodiques, presque toutes en alle-
mand il y en a 3 en hécrau, 2~n,groc, une
seule en français. ay
Birmingham, 30 mars. Dépêche télé-
graphique reçue par< le journal ~e C/t~OM.'
Une grève de 16.000 ouvriers mineurs vient
de se déclarer en Ecosse.
Une autre do S,000 près de Birmingham.
Dans le district de Cardiff, les ouvriers ont
décidé de se mettre en grève si les patrons per-
sistent à vouloir diminuer les salaires.
Réserves considérables aux mines permet-
tent aux patrons de résister.
Chicago, 19 mars. Doux gentlemen
avaient pris dernièrement place dans un om-
nibus de l'avenue de l'Ue-BIeue et se mirent à
fumer, au grand déplaisir des dames présentes.
Le cavalier de ces dames leur Ht quelques ob-
servations sur cette iucongruité et les pria de
cesser. Un des fumeurs obtempéra immédiate-
ment a~l'invitation, mais l'autre parut ne pas
avoir compris. Outré de cetto impertinence,
son interlocuteur lui arracha le cigare do la
bouche et le jeta par la portière. Ce fut le si-
gnal d'une bagarra générale. L'obstiné fumeur
sortit doucement un revolver de sa pochoet se
prépara à en faire usage.
Mais, dit un journal do la locaité, une jeune
et jolie dama, le rappelant au sentiment des
convenances, lui mit aous te nez un joujou mi-
gnon à six coups et le prévint que, s'il ffisait le
moindre geste, elte lui casserait les dents.
C'en fut assez pour engager les deux mai-appris
à débarrasser au plus vite la société de leur pré-
sence.
Bulletin politique
Gn n'a pas oublié ce que nous disions
a\'ant-hier sur < la ~oM~eA~e ~<~<~M<ï~
du maréchal de Mac-Mahon Aujoard huii'on
nous transmet quelques détails sur des pro-
positions qui seraient soumises, en ce mo-
ment même, à l'approbation du comte de
Chambord.
Voici, en résumé, quelles seraient ces
propositions
Proclamation de ia dite ~oms~M M~-
~M~c
Nomination du maréchal de Mac-Mahon
comme lieutenant général du royaume
Garantie de ce système gouvernemental
durant sept années
Proclamation, en 1880, du comte de Cham-
bord comme roi de France, sous le nom de
Henri V,
Et du comte de Paris comme dauphin de
Franco.
On attribue ces heureuses combinaisons
à M. de Falloux, qui iea aurait imaginées
en collaboration avec M. Emerand de la Ro-
chette.
Qu'on nous permette de .faire observer
qu'il manque encore pour la réalisation de
ce pian
bien outillé à la campagne qu'au café R'che
mais je me mets à !a portée d:) tous, et je
n'exige pas.
Si voûtez passer dans le petit salon, fit
te domestique, je vous ferai servir ce que
vous désirez:
Je n'en demande pas davantage.
Un instant après, Gibory s'attablait en téte-
à-të)c avec un Hacon de madère et d'excel-
lents cigares, que le valet de chambre avait
pris sur lui d'ajouter au programme; au
bout d'une dem'-heure, la bouteille était à
moitié vide, et Gibory constata avec chagrin
que son appétit, déjà très aiguisé à son en-
trée dans le château, manifestait des exi-
gences de plus ea plus féroces.
Et Baradieu n'arrivait toujours pas 1
Neuf heures venaient de sonner use pen-
sée atroce traversa l'esprit de Gibary.
Si le marquis l'avait oublié? s'il allait être
forcé de s'en retourner à Nevers à pied et à
jeun ? ?.,
H pouvait, il est vrai, dîner seul on le lui
avait proposé. Mais il avait fait de la gran-
deur d'âme il avait jure qu'il ne se met-
trait à table qu'avec « son ami le marquis
et, dût-il y gagner une gastrite, il était résolu
à attendre jusqu'au bout, se fixant onze
heures du soir comme dernière limite.
Enfin, à dix heures et demie environ, un
bruit de galop se fit ent~ndce, et, un instant
après, Baradieu entra.
Gibory fut tout d'abord frappé de la som-
bre expression do tristesse répandue sur sa
physionomie. Baradieu, après avoir quitte
Mme de Montdoscrt, était allé tenir la pro-
messe qu'il avait faite à Btanchede Chante-
lys. Seulement, au lieu d'une parofe de salut,
il avait dû tui porter une parole de déses-
poir car que pouvaient sa résolution, son
courage, contre la réalité inexorable ? Bien
ptus que la scène terrible qui s'était passée
en~'H lui et Mme de Montdésert, cette
dernière estrcvuc avec Mlle de Chan'e'ys
l'avait brisé.
Ii entra donc le sourcil froncé, et, d'une
1" Le consentement du maréchal de Mac-
Mahon
2" Celui du comte de Chambord, qui ne
s'est pas encore prononcé
Enfin celui du peuple français, qui ne
se prononcera pas.
.*Aoiw
L'évasion de Roehefort, Paschal Grousset,
Jourde et Berlière se connrme.
Une lettre de Rochefort, dont nous avons
donné dernièrement un extrait, faisait con-
naître qu'il sa livrait à de~ongues promena-
des dans l'Me de Nouméa.
Il faut reconnaître que les croiseurs à
grande vitesse que nous entretenons là-bas
font bien mal leur service. La Nouvelle-Ca-
lédonie est à 300 lieues des terres austra-
lienne~ et l'île de Nouméa est une enceinte
fortifiée facile à surveiller.
A moins que le 4 Septembre n'ait dépose,
par précaution sur cette terre quelqu'ami
secret des Communards, cette évasion est
presque invraisemblable.
Voici la version qui circule
Un Anglais fort riche, grand admirateur
du talent de Roehefort, a ffété un navire qui
estalié croiser dans les eaux de la Neuve) Ic-
Calédonie. Un soir, après que toutes )c.s me-
sures avaient été bien prises, une chaloupe
est venue embarquer Rochefort et ses trois
amis, qui ont pu gagner sans être vus le
navire qui les attcn )ait à trois lieues de la
côte.
Le même Anglais avait, nous a t-on dit,
tenté déjà do faire éva4cr Roehefort de l'ite
de Ré, dans le voisinage de laquelle un na-
vire avait été envoyé, lorsque la chute de
M. Thiers vint déranger les combinaisons,
en modifiant les intelligences que l'on s'é-
tait procurées dans l'intérieur de la cita-
delle de Saint-Martin de Ré.
Cela ressemble à un roman mai?, à défaut
de renseignements précis, il fa~ s'en con- y
tenter.
Ajoutons qu'il faut être Anglais pour con-
sacrer ~'oMM~~n~e/hï~M, prix de cette
évasion au bas mot, à Ist lii~e~c de l'auteur
de la jC<ï?t~~t
Nous apprendrons sans doute bientôt l'ar-
rivée àLondresde Roehefortet deGrousset.
Aussitôt débarqués, ils reprendront leur
plume et nous feront sans doute d'édifiantes
révélations sur MM. Thiers, Jules Favre,
Jules Simon, qui étaient au pouvoir quand
!ls ont été condamnés à la déportation, et
sur M. Gambetta, qui est resté prudemment
sur la rive, pittoresque de Saint Sébastien
pendant que" Paris cuisait dans son jus
Plaise au septennat de permettre l'entrée
en Francs de ces publications il nous sera
doux d'en faire la lecture en famille.
Les journaux anglais consacrent de longs
articles aux probabilités d'une nouvelle
guerre entre la France et l'Allemagne. Nous
ne nous y serions pas arrêtés si la presse
allemande, et no'ammentia Gazera de Co-
~Kge de ton.
Selon nous,-cette attitude n'a rien d'alar-
mant, et t'en aurait tort do s'en préoccuper
outre mesure. La reprise des peterinages et
1~ discussion sur les fortifications de Paris
devaient amener ces polémiques, que le
Daily j~Vcw~ et le ~MM enveniment, l'An-
g'cterre ayant tout à gagner aux embarras
des autres puissances..
REVUE DU JOUR
Onasvu à i'0/M~ la nomination du
maire dé Plaisance. Cette commune était
administrée depuis longues années par notre
emincnt confrère et ami M. Granicr de Cas-
sagnac, qui a fait immédiatement parvenir
à M. te préfet du Gers la lettre suivante
Paris, 20 mars 1874.
~f. <%M Moasieur le préfet,
Je Us dans l'0/c:~ mon remplacement com-
me maire de Plaisance par un homme person-
nellement honorable, mais que ses opinions
ont isolé dans la commune et fait exclure du
conseil municipal.
En ce qui me touche, la mesure est naturelle.
Vous aviez à proposer un candidat investi de
la confiance politique de M. le duc de Broglio
et de la vôtre, et vous avez supposé, avec rai-
son, que je n'aurai jamais le malheur do !a
mériter.
En ce qui touche la ville do Plaisance, pro-
fondément dévouée à Fordre et au principe de
i'Âppei au peuple, vous t'avez injustement
blessée eu lui imposant un magistrat répubi'
cain, qui n'avait pas su se préserver des atta-
ches du 4 Septembre, et qu'etia avait, pour
cette raison, écarte de la gestion de ses allai
res.
Au sortir de la prison et au retour de l'exil
où M. Thiers m'avait envoyé, la ville de Plai-
:ance, à l'unanimité des voix du conseil, m'a-
vait rendu i'écharpe que je portais depuis plu-
voix brusque, répondant au salut empresse
que Gtbory lui adressait
Bonsoir, monsieur Gibory, dit-it, bon-
soir! J~ vous avais oublié. Je vous demande
pardon. J'espère que vous avez dîné du
moins?
Jamais sans vous, monsieur le mar-
quis t Je m'en serais voutu toute ma vie
comme de la dernière des inconvenances.
Qt)oi ) vous n'avez pas dme ? mais alors
vous devez être exténué 1
Je ne vous cacherai pas en effet que
j'ai les dents un tant soit peu longues ) fit
Gibory avec bonne humeur. Mais vous avez
une mine qui annonce assez que vous êtes
dans le même cas.
Faim, moi? ah vous vous trompez sin-
gulièrement, mon cher monsieur répUqua
Baradieu.
Alors, c'est que vous avez autre chose.
Mais excusez-moi je me mèic de ce qui ne
me regarde pas. Seulement, si vous avez
que!que affaire où je puisse vous servir.
vous savez Gibory est toujours votre
homme f
Je ne dis pas non, fit Baradieu distrait
et rêveur.
Les deux hommes se mirent à tabte, Ba-
radieu sans toucher aux ptats qu'on lui
servait, Gibory rattrapant te temps perdu
et engloutissant avec une force de capacité
qui bientôt devint à l'olfice le sujet de tou-
tes tes conversations.
Quand le bohème eut un peu apaisé son
premier feu
C'est égal, fit-it j'en suis pour ce que
j'ai dit vous n'êtes pas dans votre assiette,
et je ne ~ous reconnais plus.
–B~htc'e&tuncidée.
G'' st au point, poursuivit !c vaudevi!-
Hstp, que je me rcpens d'être resté: j'au-
rais t)u comprend M que de graves intérêts
\ous avaient sam doute fait manquer au
rend'z vous, et j'aurais dû me retirer.
Vous auriez < u tort, dit Baradieu je
CH&TILLOK.
sieurs années. Vous ne lui ôtorez donc pas sa
bienveillance pour moi, j'ese vous l'assurer.
Quant a lui ôter ses opinions, je vous en défie.
Respectueuse pour souvenir de l'Empire,
reconnaissante pour ses longs bienfaits, dé*
vouée aux principes de la démocratie, résolue
à maintenir intégralement le suffrage uniVehet
et à exiger l'Appel au peuple, que vous cam-
battez, que combat M. de Rroglio, qu'en sa
qualité de républicain repoussera le nouveau
maire, vous venez d'élever une barrière entre
des populations conservatrices et l'adminis-
tration.
Jamais, entendez-vous.jamais cespopulation~,
fidèles à leurs opinions, pénétrées do leurs
droits, no se laisseront bâter ni de la legitimité
par vous, ni de l'orléanisme par M. de Broglie,
ni de la république par le nouveau maire. 0
Unis à la France entière, elles obtiendront un
plébiscite et, ce jour-là, maîtresses de leur
sort, elles feront prévaloir leurs sentiments, que
vous outragez, et remettront chacun à sa place,
M. do Broglie comme vous, vous comme moi.
Agréez, monsieur le préfett l'expression de
mes sentiments de considération.
A. GRAMM DE CASSAGNAG,
ancien député du Gers
ti~atif, membre du conseilgMéra!.
A la lecture de l'0//fc:~ d'hier, M. Paul
de Cassagnac a adresse à M. le préfet du
Gers la dépêche télégraphique suivante
Préfet du Gers (Auch).
Je vois à rO/~CKi! que mon père est rem-
placé comme maire de Plaisance par un répu-
bticain, fonctionnaire du 4 Septembre. Recevez
ma démission de maire du Couloumé. Je ne
puis plus tenir do votre complaisance des fonc-
tions que je trouve désormais honteuses pour
moi, dans la situation où vous me placez.
PAUL DE CASSAGNAC.
ç
En effet, la démission de M. Paul de Cas-
sagnac a deux causes.
Sur une question de doctrines et de con-
duite communes, il ne pouvait pas consen-
tir à être séparé de son père.
D'un autre côté, M. Paul de Cassagnac
est membre du conseil généra! ;du Gers pour
le canton de Plaisance, et changer le maire
du chef-lieu sans conférer de ce changement
avec le conseiller général constituait, de la
part du préfet, une insuite personnetie..
u' ..a. ).' f.t.t'
La lettre suivante, écrite au nom du comte
de Chambord, prouve que le représentant
de la légitimité se maintient p)us
E le a été adressée à M. Ed. DemoHns, au-
teur de dilïcrents artietcs sur les j~c~
nationales '.1.
Monsieur, !i <,
En adressant l'expression de voire hommage
à M. le comte de Chambord, vous appeliez son
attention sur une étude ~M~ Mo~~t
~< que vous veniez de publier dans la ~M ~f'~ et que vous désiriez mettre sous ses
yeux.
Vos désirs ne pouvaient manquer de rece"
voir leur accomplissement. Je suis chargé par
M. le comte de Chambord de vous féliciter, de
vous encourager dans votre couvre, et da vous
engager à poursuivre vos recherches.
C'est ainsi que vous avez trouvé dans 16
passé le lieu qui existait alors entre la na-
tion et son roi, union intime où la France
jadis a trouvé le secret de sa grandeur et de sa
force.
Si la Franco croyait pouvoir se passer de son
roi, si elle le repoussait encore, prétendant se
gouverner eile-môme, ou no voulant du roi que
t'hommo couronné assistant passivement aux
destinées du peuple, n'arriverait-oDe pas a un
degré d'abaissement et d'humiliation saus pré-
cédent dans l'histoire?
Le roi, exilé de son pays, n'a malheureuse-
ment rien pu jusqu'ici, pour l'arrêter sur cotte
pente fatale. H n'a pu que conserver intact le
dépôt dé ses traditions, pour les mettre au ser-
vice do sa patrie te jour où, cet avougtement
funeste cessant, efle t'apposera pour travailler
à sa régénération, comme nos pères travaitiaient
à sa gloire et à son agrandissement, grâce à cet
admirable concours dont les âges qui précèdent
offraient i'incontesttfble témoignage.
Recevez, monsieur, l'assurance de mes senti-
ments très distingués.
ComtodeSAINTE-S.tJZANfE.,
/'<:)'M-yoM?'K< raconte spiritueitement 09
qu'a été l'autre jour l'indisposition, de M.
Thiers « Tous ceux, dit-i!, qui ont'~u M.
Thiers à la tribune connaiascnt son habi-
tude d'arroser de cate et d'eau sucrée aiter-
nativement son cioquence..)' Or it parait
que M. Thiers, confondu ~t~'autant ptus
irrité qu'il s'agissait des macères stratégi-
ques, qui sont sa marotie, doubta impru-
demment ses doscs.Deiàuntroubte d'es-
tomac qui, compliqué des remets d'une
écrasante defaiM, conistituu une indigcstioa
avec circonstances aggravantes." JI.
JPa?'M-yoM~ma~ ajoute
Il n'est plus question auj&nrd'hui de i'iadis-
position de M. Thiers, à laquelle la rum"ur pu-
blique donnait hier, bien à tort, des propor-
tions tragiques. Si M. Thiers était un simple
mortel, son mal serait appelé tout simplement
une indigestion. C'est un mal de petit bourgeois
plutôt que de tête quasi-couronnée; mais,
vous ai fait dire de venir parce que je vous
connais, parce que je sais ce que vous va-
lez et que je comptais \ous demander .un
nouveau service.
Ah 1 voilà qui est parlé s'écria Gibory.
Vous n'avez pas quitté Nevers depuis
notre retour de Naatrey ? l
Pas seulement vingt-quatre heures.
Et vous n'avez pas eu affaire avec vo-
tre ami Chauveau ?
Oh t mon ami Chauveau? Permettez 1
nt Gibory avec réserve; c'est une connais-
sance tout au plus.
–Enuo) avez-vous revu?
A peine. Entre nous, je crois qu'i) a re-
noncé à m'occuper, et, au fond, j'aime au-
tant ça. Je le soupçonne de m'jctcr ici quel-
que bonne infamie.
Baradieu se tut, et après un court si-
lence
Vous ne vous trompez pas, dit-il c'est
en effet le dernier des misérables.
–Bah qu'est-ce que ';a nous fait? s'écria
Gibory, qui entrait peu à peu dans cette pé-
riode béate de !a première ivresse. Ce n'est
ni vous ni moi qu'il menace, hein ? Alors.
pourquoi diab)enouscn inquiéterions-nous?
Que ceux que cela concerne se débrouil-
lent. Et puis il y a les gendarmes, qui n'ont
pas été inventés pour les chiens ) termina
Gibory en vidant d'un trait un verre de vatf
depenas.
Maigre son ébriété légère, Gibory avait
prononce ces derniers mots avec un accent
étrange qui frappa Baradieu.
Les gendarmes répeta-t-il en obser-
vant son inter)ocuteur. Et qu'est-ce que
Chauveau peut en avoir à craindre?.
Euh euh 1 on ne sait pas.
–Qu.e voulez-vous dire?
PBERM Z4CCCNB Rt AMH'M RACO)~
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