Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-03-25
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mars 1874 25 mars 1874
Description : 1874/03/25 (Numéro 1990). 1874/03/25 (Numéro 1990).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k521201r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
[~'èM~
Ne souhaitez pas de Ms au jeune homme qui
te rit des larmes de son père. Ce souhait, s'it
était exaucé, équivaudrait à la plus terrible
des malédictions.
'L'homme s'imagine pouvoir prendre les fem-
mes pour des .montres dont U mettra les res-
aorts en,mouvement, et. c'est ta femme qui
prend iethemmes pour ue3 hofioges dont <[eranjEe & son Rré le bahncier et ia sonnerie.
Et, ~ôur Rair, cette ~Qnition, ~i a une
~ppareaca assez matictéttM:
Los géants;' portassent-ils iMfM têtes jusque
dans tes nnes, n'ont pas de:verëgos; tes nains
hissés snr des ëchassos ne sauraient éviter d'en
avoiR~i.
On attend une r~ciiacation de M. Barthë-
ïemySaiat-HUaire.
CaoRam) MAYa~~
ASSEMBLES NATIONALE
:} Y j
wtAtOEtM23MAR3i874
PrëaMenc* de M. Baafet
~emmera-t-on Favier ou tXtrand ? Les radi-
<~m!f!tyeanais n'en saveatriea eux mômes, et
grand comité r6votationnair& parisien n'a
fas ~ai~~soafavart; mais on choisira pour
aûr qobt~M Jopa patriote ponr~entplacer te ci-
toyen communard Ranc, mort civilement, bien
qu'entres bonne santé àLondres.
En'éBfet.-W. BuNet, dès te début de là séance,
donne communication & ses collègues do la
lettre suivante que toi adresse M. le ministre de
!t justice:
Monsieur te présidant,
« J'ai Thoncea:' de vous transmettre copie
a an jugement du 3? consoit de guerre q ui con-
damne j~~&anc.memhce, de rAssembiée, ta
peme de mort. Conformément a ta !oi, !a dé-
chéance du sieur Rano de ses fonctions légis-
latives doit être pE.%noncee par t'Assembtoe otte-
Memo. Je vien.a aaveteàccMjet.~
<' 4?' eto. B
commission scm nom~nêe~dan! !os bu-
Teaft pour étudier ta question.
On reyient au compte do tiqaidation.
L'arttcte additionne! du généra), Chareton
Mf {autorisation à donner au gouvernement
d'acquérir par tous ios moyens tes lorrains es
ttmés t)e&es$aires & ta construction des ouvra-
~M pour;ia d~feasa d~ Paris est admis par )a
eemmi~ion du buaget et aussitôt adopte.
Le compte de liquidation est voté par 680
'votxcontre7.
On djseute eMuite !o projet de loi rotatif à la
MMOB~S~chpmina de fer con-
eéd6s 1
Bt!~eMe.~ 0 rapporteur, demande
.0~ demande un examen appro-
M.HMtM~t t'àppnie aussi et t'argehco e&< t
cectarcC*
t. TotàiB, au point de vue même de t'ttn-
porttMe~dw ta question, demande t'ajourne-
men~~id~~n, r,
M.. dé tittFO~.nHBMtre des travaux pubtics,
estime quête vote de e
j~ft f=, S u;.
HN~. e t G~pqt eiha entre
~As~mMea otduuue ~~scnssion immë-
dta~~tBtt !~tMcte 1~, mtt~ré âne vive op.
positon de M. Clapier.
V~Mi te texte de cet article
du c~mm de ter de Bergerac à la ligne de Pé-
nga~x a Agen, prèa te Buisson do Cabans,
MtvMt an tracé passant par ou prés de Mou-
~?~'< P~squ'ite de Tremolta et
eettedA'tes;
"EncoMoquoneo, la concession de ceeae-
mm~ifaita a tttre éventuel & ta compagnie d'Or-
~M~°° ~~ct 1868, est
MCt par Motte convention, cous ta réserve nue
!e ~fena.i&r des termes semestriels & payer à la
eom~~Bte, à titre de subvention, sera payable
le i~x,avti118T7. u
~W ~I~et~nt aussi adoptés its'de-
etaroM d'uhbte pubtiquoles chemins de fer de
Vtc~ à Thiers de Thiers à Amtat; d'Anno-
mMte ~Annecy, et la concession desjits che-
nttM, à tttred6nBitt!,a!a compagnie de Paris
a Lwn et à la Méditerranée d Oloron à Pau
de Mazamet a Bédarieux, en passant par ou
prêt de Samt Pons, et de Matvejots & ta tiguo
Ma~mrpu.preadeSaint-Ftour.ft ta conces-
~tondeces chen)ins, âtitre définitif, à hcom-
~agmeduMidi. 'a'titre'd~finitif, à la cour-
Dtscusston de dotai) entre MM. Lacaze, Mar-
eet~rtne, de MontgoM~, Chesnetons'; To-
Mtn, Raadot, pour des concessions d'embran-
chement. 1
.Me,4 dëciar.e d'uti);té puMiquo l'éta-
M~emont des chemins de for ci-après:
De~SaM~-JeaB-d'Àag
Betajtgcede~chefottà Saintes, en amont
?.P~?'~°~y~'ChareBte, vers Marennes
Î'~T~P~, et en fait )a concession.
a Mtfe d~nntttft a.;ta compagnie des Charente'-
CeLfthc!e ?, Ninsi eon~u, e~t voté.
tt" P'ocedô, pur )e nti~istro des travaux
pact!cs, a t'ad}udicution,parvoie.deput))tcite
FENLL~Tt'~ M P~~ N< g ~j
2SMAMttt'?4.
i2'a h
/b:
M;
rr,
~~MH~
O~M~ème pmrMe.
)
y.
LA.StRÈNE j.
'(~~)-
ï~j. yeux de M~e de Montdésert bri!iè-
Mat Hna expreasion de Socheur envahit
MB visage, qui pâlit et rougit tour A tour,
codant qu'ua tressaiHement agitait tout
eon.~e.
BièR virai ? s'écria-ette d'une voix ou
ett~ mit toute aon &me et dont Baradieu, si
fort qu'U fût, si sûr de iui-môme qu'd se
er&t, M sentit pënétrc.
H y awit, en eGêt, dans cette ïemme un
charme étraB~e, une séduction invincibte
non-seuiemëat desoa regard, mais dn son
de sa voix, du moindre de ses gestes, de
chaque onduiatien de son corps rond et
saapfe, B'exha!aient en quelque sorte des
cfHuves de passion et de jeunesse.
); ¡~ {; t
M'~BMaoaoa Mtott~ p6M tous tes jbuj-
MW ayant aB ~aitt trec !t Société des KeM
ftUttMt.
et do concurrence, aux clauses et conditions
des cahiers des charges annexés à ta présente
!oi, et conformëmant aux articles 6, 7, 8, 9, .10
Ct-après, do ta concession
t D'un chemin de fer de Besançon a la fron-
tière suisse, près Morteau, ainsi que de l'em-
Manchement partant de ta Ugne ci-dessus et
aboutissant a Lads, ~.passant par ou près
Ornans. o 'l'
Les articles suivants sont ensuite votés après
quelques observations do MM. Albert Grôvy,
CaiUanx, Jozon.
Un amendement Caittaux demandant la pu-
bhcation des recettes des compagnies terrées
d'intérêt locai est adopte,
L'ensemble de ta toi est 'admis sans dis-
cussion..
CHAM.EY.
¡ LA BOURSE
Lea espérances de hausse inimitée qu'on
avait~ conpues en certaines régions de la
Bourse, au commencement de ce mois, se
rc&otdissent de jour en jour. La Bourse de
Paris, depuis qudque temps, est régie par
une sorte de nux et rcftux, qui atteint
son plus hautétiagc vers je commencement
du; mois, et s'affaiblit ensuite jusqu'aux ap-
proches de !a liquidation. Cependant, ce
mouvement périodique n'empêche pas que
la Rente n'ait conquis une amélioration gra-
dutiie, qui résiste même aux excès de la
spéculation. Ainsi le cours de compensation
du 2 mars fut étab!i à 93 3S, et cependant
not)s sommes encore à 94 50. Je conclus de
cette série de faits que, si le cours de 95
francs doit Ôtre conquis et fixé, ce ne sera
que dans le coûtant du mois d'avril, et piu-
tôt dans la première quinzaine que dans la
seconde.
Bien entendu, ces prédictions à la mode
de feu Mathieu (do la Drôme) ne s'accom-
pliront qu'avec ie bienveillant concours de
cette fée capricieuse qu'on appelle la poli-
tique. S'il arrivait, par exempte, que dé-
main ou après-demain, sur la question des
conseils municipaux, par exempte, le mi-
nistère vint à perdre la majorité, je ne ré-
pondrais ptus de rien.
Le 3 0[0 a reculé de 17 centimes, l'Em-
prunt de 12 centimes et le 5 0)0 libéré de
15 centimes.
La baisse est assez sérieuse sur les So-
ciétés de crédit.
Sauf te Crédit foncier, qui a monté quand
les autres valeurs baissaient, et nos grands
chemins de fer qui gardent une majestueuse
immobilité, je ne vois que des cours qui f!é-
cbissent et des illusions qui s'envolent.
La Banque de Paris a baissé de 7 francs,
le Crédit mobilier de 6 2S, la Société géné-
rale est de plus en plus faibte à 511 2S, la
Banque franco-égyptienne est tombée à
442 50, en baisse de 13 78.
Le Gaz a perdu 7 50.
L'Italien baisse de 20 centimes et décro-
che ie cours de 62.
Eoun le turc a reculé de SO centimes, et
le Péruvien de 7S centimes.
Tout ceta n'est pas consolant les affaires
anciennes se déprécient, et ies affaires nou-
ve!tea sont absolument impossibles. Lors-
qu'on peut acheter un 5 0/0 étranger à
40 ou 41 francs, comment se résignerait-on
a des placements modestes? Non-seulement
le puMic veut aujourd'hui de gros intérêts,
mais encore il exige de la sécurité. Voilà
pourquoi la hausse de ia Rente française se-
rait un bienfait public. Ttouvera-t-on ia
base sur iaqueUe cette hausse pourrait s'ap-
puyer avec solidité?
C'est ce que nous apprendra la discus-
sion des lois constitutionnelles dans trois
ou quatre mois d'ici.
AcaaBTB VoiSEMBEM.
CH&OMQUE DES TRIBUNAUX
RECTIFCATMNS A PROPOS DN L'AFFAIRE!
FERRAND
C'est par erreur que j'ai avance dans mon
dernier article que l'affaire Ferrand devait
revenir hier lundi: c'est seutemont aujour-
d'hui que se poursuivront tes plaidoiries
mais, puisque la nécessite de cette p<'t)te
rectification meramcneaceFroc&sj'ca dois
proutcf pour dire que!qucs ntots encore du
système de défense de M* Lente, avocat de
Lemoine.systeme de dct'enso qut je n'aurais
pas compris, à ce qu'il pariiït, dans toutes
ses parties.
Comme il s'agit de prévenus qui ont fait
des marchés avec des personnages qui ne
sont rien moins que nos amis politiques,
j'aHe souci et le devoir de me montrer plus
impartial encore que dans toute autre cir-
constance.
Les opérations de Lemoine avec Ferrand
se divisent en trois periedes. 1
L~ p. ornière, du 17 au 23 novembre, com-
prcnil ccftuincmom des marchM qui ne
Ei!e avait prononce ces deux tacts en s'ap-
prochantdc tiaradnu a ce point q~e tcje~nc
homme sëntiU'hafeine partum~ de la den-
creuse sircue cXIeurcf son front ;.qu'it er-
tpndit presque ics batt' méats de ce cœur si
ardent et si jeune, soulevant à bonds pré-
cipités )e corsage de dentdtcs è demi cn-
tr'ouvert de la jeune femme.
Bien vrai ? répëta-t-eiie e!< attirait à
cUe d'une main, sans quitter de l'autre
celle de Baradieu, une chaise de tapfsscrie
où elle s'assit, tout près de lui, comme si
elle voulait boire ses paroles. Ah t je vops
connaissais bien, et l'on ne m'avait pas
trompé.
Vous me connaissez ? ut Baradieu. Et
qui donc, mon Dieu, s'inquiète ~e si peu, et
a pu perdre son temps à vous parler de moi
d'une manière aussi complète?.
–~Mtmotrseeret, dit d'un ton mutia
Mme de MoBtdésert.
–M. Chauveau.peut~tre? fit Baradieu
d'une voix où perçait un mépris ironique.
Mme de Montdéscrt frappa du pied avec
impatience.
Ne parlons p!us de M. Chauveau
dit-eUe vivement. Je lui dois de vous
avoir ici, près de moi je n'ai ptus rien à
ea attendre. Oui, je vous connaissais, ré-
peta-t-elie d'une voix ëmue je savais que
vous étiez i'âme la plus haute, !e caractère
!e plus étevé, t'aBai ie plus chevaleresque
qui soient aumoade ;je savais, le premier
jour où je vous ai rencontré, qu'il existait au
moins un homme désintéressé, nobte, hé-
roïque, capable de donuer sa vie et sa for-
tuoe pour tirer de l'abîme, un abîme que
j'ignore, que je veux ignorer, ceux que
vous aimez. Car vous aimez les Chante!ys? '1
C'est UM famitie que l'on menace, n'est-ce
pas? Eh bien 1 moi aussi, entendez-vous,
je ies aime t je les aime et je tes sauverai, si
vous le désirez comme je te ve~x
Ses lèvres tremblaient en prononçant
ces derniers Btots, sa voix avait pris une
intonation plus basse sa tête s'était pen-
chée vers Baradieu si près, qu'un instant,
un instant rapide comme un éclair, le jeune
sont que des marchés fermes. JI n'y a pas
un doute sur ce point les correspondances
et les témoignages le déHtoatrent.'
La deuxième partie est l'époque ou, de
son propre aveu, et d'accord en cela avec
Ferrand, il avait été convenu que Lemoino
serait acheteur à commission. Mais, après
quelques achats traités à ces conditions, une
rupture est survenue entre eux à la date du
3 décembre; et, à la suite de ce désaccord,
constate par une lettre de Ferrand, Lemoine
a vendu à Ferrand, par des marchés régu-
liers, non-seulement tes quelques marchan-
dises qu'il avait le projet d'appliquer aux
marchés à commission, mais encore une
quantité considérable de denrées de toute
sorte.
Ferrand a accepté ces conditions, satisfait
qu'il était de trouver aussi rapidement l'ap-
provisionnement considérable qui lui était
nécessaire pour remplir ses engagements; et
ce qui paraît certain, c'est qu'il n'est résulté
de cette opération aucun préjudice pour
l'Etat.
La troisième partie des aSaires traitées
par Lemoine comprend les marchés du 4 au
12 décembre; ils sont peu contestés par la
prévention, et M* Lente fait observer que la
correspondance de Lemoine avec Ferrand
est alors d'une tout autre nature quo celle
qu'ils échangeaient quand il s'agissait du
marché à commission.
Le marché du 9 décembre esf. seul atta-
qué vivement; mais l'habile défenseur a dé-
montré qu'il n'avait pu être majoré, puisque
les achats qui font l'objet de ce marché,
n'ont été exécutés que postérieurement à sa
signature, et que toutes ces marchandises
d'ailleurs ont été payées directement et au
comptant par Lemoine et ses vendeurs.
Me Lente a fait observer aussi que son
client n'avait gagné sur ses opérations que
12 à 1S 0/0, ce qui, vu les circonstances
difficiles, n'était pas exagéré; qu'il n'avait
rien partagé avec Ferrand, mais seulement
avec son associé légitime, et que tous les
bénéfices figuraient aux livres de la raison
sociale. H a affirme enfin, en terminant,
que Lemoine avait été non-seutemeat hon-
nête avec tout le monde, mais même géné-
reux envers l'Etat car, sur un marché con-
clu avec Ferrand, marché de 20 millions de
kilogrammes de pommes de terre, il l'avait
réduit spontanément au quart et renoncé
ainsi, par patriotisme, à un bénéfice de plus
de i,400,000 fr.
Voilà tout ce que j'avais à ajouter à pro-
pos de la plaidoirie si complète de M" Lente.
Ït ne me reste qu'à souhaiter aux autres
prévenus d'être défendus d'une fa~on aussi
logique et aussi habile.
RENÉDEPONT-JEST.
Ce qui se passe
On a commencé hier !es préparatifs de
l'installation de ia foire aux jambons.
Jeudi, 26 courant, dernière soirée chez M.
)e générai Fleury.
L'MSMSina.t de ta. rue Andran.
L'assassin at de la rue Audran revient sur
ie tapis; mais, cette fois, il paraîtrait que
c'est pottr de bon.
Nous n'avons pas voulu bien que nous
sachions la chose depuis deux jours par-
ier de la nouv.e!)e phase dans laquelle vient
d'entrer cette affaire avant que la justice
ait termine son oeuvra.
Ce qui vient de se passer est l'histoire de
chaque jeur en fait de police.
A)ors que l'on ne pariait ptus de ce crime
horrible, que l'esprit versatiie des Parisiens
avait déjà oublie, le service de sûreté ne
cessait pas de s'occuper à poursuivre les
coupables.
Aujourd'hui, l'on croit avoir enûa décou-
veft l'assassin. Une arrestation des plus im-
portantes a du moins été faite.
Voici dans quelles circonstances:
A la suite d'une enquête minutieuse, d'in-
terrogatoires habilement conduits, les soup-
çons s'Étaient portés depuis quelque temps
sur un nommé B. ouvrier qui gagnait pé-
niblement sa vie, et qui, malgré cela, vivait
dMs une aisance qui pouvait prêter à nom-
bre de suppositions.
B. a été mis pendant quetquc temps sous
la surveillance de la police, qui, chaque
jour, a acquis de nouvelles preuves tendant
à établir sa culpabilité. Hier enun, cet in-
dividu a été arrêté à son domicile, 50, rue
de l'Ouest.
Sa femme légitime, qui, s'il est l'auteur
de l'assassinat du pere Faath, ne pouvait
ignorer sa culpabilité, a été également ar-
rêtée, en vertu d'un mandat régulier.
Une perquisition, faite au domicile des
deux époux a amené la découverte et la
saisie d'une somme assez importante, qui
hemme avait senti les cheveux de la sé-
duisante créature l'eMeurer.
Vous ferez cela? s'écria Baradieu en
serrant avec force dans tes siennes les
mainsdeMmedeMontdësert. 1
Oui, je le ferai, reprit la jeune femme,
powr vous qui un jour m'avez appris que la
vie n'était pas cette chose plate, vite, mé-
prisable, ou je me consumait dans le dé-
couragement et l'ennui; pour vous qui, un
jour, ~n'êtes apparu si grand dans votre
courage tranquiiie, lorsque vous êtes allé
reprendre mon gant aux griffes d'un fauve,
sans même penser que pour moi, que vous
n'aviez jamais vue, qui n'étais alors pour
vous qu une étrangère, pour un de mes ca-
prices, vous pouviez mourir H
Baradieu écoutait frémissant.
Il comprenait enQn qu'il se trouvait en
face d'une passion ardente, soudaine, in-
domptable. Et il se disait avec épouvante
que c'était à cet amour de Mme de MoBtdé-
aert pour iui qu'étaient suspendus le sort, la
fortune, l'honneur de la famiiie de Chante-
lys.
II baissa les yeux comme pour échapper
à cette fascination étrange, pour vaincre
l'impression indéfinissable qui peu à peu
l'envahissait malgré lui.
Oh réptiqua-t-il en essayant de sou-
rire légèrement, vous vous exagérez l'im-
portance d'un acte tout naturel et auquel
je n'ai eu aucun mérite j'ai longtemps
mené à Paris une vie assez désœuvrée, et,
trouvant comme vous la vie incolore, j'ai
souvent eu recours, pour en rompre un
peu l'uniformité, à des fantaisies cemme
celle qui vous a frappée et dont j'étais ce-
pendant déjà las depuis longtemps.
Oui, on m'a dit cela, ut Mme de Mont-
désert, on m'a parlé de votre passé t. et
c'est là encore use de ces bizarreries qui
ont éveillé ma curiosité! Ahi je voudrais
lire dans votre vie passée comme je iis dans
la mienne! 1
Ma vie 1 répondit Baradieu. Hélas! 1 s'il
en était des hommes comme des peuples, et
si le dicton était vrai, je serai& bien heu-
reux car, pareil en cela à la plupart de mes
contemporains, je n'ai. pas d'histoire.
paraîtrait être le produit des obligations
votées chez le brocanteur de la rue Audran,
obligations qui auraient été négociées à l'é-
tranger.
B. etsa femme ont été écroués au dépôt
de la préfecture de police, à la disposition
du juge d'instruction chargé de cette grave
aifaire..
L'avenir nous dira si ia police a mis la
main sur le coupable.
Tout te fait présumer! 1
tinvola-udàcleux.
Ceci est plus fort que tout ce que l'on
peut imaginer
Je racontais H y a quelques jours qu'un
voiporte même de la préfecture de poticc et
vis-à-vis du palais de justice, où les mal-
faiteurs sont toujours sûrs de Cnir an jour
ou l'autre. Aujourd'hui, voici qu'une tenta-
tive dévot a été commise rue de Bouai, chez
la belle-mère de H. Léon Renault, préfet de
p~ice, Mme Aubry.
Deux coquins de la pire espèce se sont in-
troduits, à l'aide d'effraction, dans le loge-
ment de la femme de chambre de Mme Au-
bry, avec l'intention bien évidente de voler,
puispu'ils fouillaient les meubles au moment
où !a jeune domestique rentrait chez elle,
samedi, vers huit heures du soir.
Elle poussa un cri les deux voleurs s'é-
lancèrent sur elle, la terrassèrent à coups
de pied et à coups depoing,puis, la croyant
hors d'état de les poursuivre, se sauvèrent;
une fois dans la rue, pour dépister les re-
cherches, il eatrèrent tranquillement chez
un marchand de vin qui se trouve en face.
Mais la femme de chambre eut la force de
se relever, de poursuivre les voleurs en
criant < Au secours t au voleur 1 à l'assas-
sin! s
Le gardien de la paix Richard, qui avait
vu les deux individus entrer chez le mar-
chand de vin, eut immédiatement le soup-
çon qae c'étaient là les deux malfaiteurs.
rappela son collègue Viliesèche et entra
avec lui chfz le débitant.
Les voleurs ne nièrent même pas quant
àfair, il n'y avait pas à y songer. Deux
ceats personnes stationnaient devant la bou-
tique.
On fouilla les voleurs, et l'on trouva sur
l'un d'eux un revolver chargé de six coups,
un couteau-poignard, une pince monsei-
gneur, un trousseau de fausses clefs, une
croix de la Légion d'honneur. C'est un vo-
leur de profession.
Sur le second, on a trouvé un trousseau
de fausses clefs, une pince monseigneur,
une montre en or, trois porte-monnaie avec
31 fr., une boucle d'oreilles.
Tous ces objets proviennent de vols.
Après l'interrogatoire chez le commis-
saire de police, ils ont été envoyés au dé-
pôt.
Ceci me rappelle un fait p!us étonnant
encore C'était sous l'Empire, alors que
S. M. Napoléon ÏM habitait Saint-Cloud. Les
agents de M. Yrvoix avaient, au ch&teau,
une installation, spéciaie: ils habitaient une
chambre transformée en un vaste dortoir,
auquel aliénait un cabinet dans lequel ils
déposaient leurs vêtements le soir.
Par une belle nuit d'été, l'un des agents
crut entendre du bruit dans une pièce voi-
sine il se leva, réveilla ses camarades en
les prévenant que des voleurs avaient dû
s'introduire dans le palais.
Ëa eifct, des malfaiteurs étaient venus et
avaient volé.
Qui? 9
Les agents de ia sûreté; donUlt avaient
emporté les vêtements.
Impossible de courir, dans le simple ap-
pareil, à la poursuite de ces coquins dent
on n'a jamais pu découvrir la trace.
>
Dég;rttda,tion de Mathnzewitoh.
Une terrible cérémoBie a eu tieù avant-
hier matin dans la cour d'honneur de l'E-
cole militaire.
On a procédé à la dégradation militaire
du capitaine Mathuzewitch, du 103° de li-
gne, condamné à la peine de mort pour par-
ticipation à l'insurrection de la Commune.
La peine prononcée contre le capitaine Ma-
thuzewitch a été commuée par le président
de la République en celle do ia déportation.
Quand on a vu descendre de là voiture
cellulaire, entre deux gendarmas, ce capi-
taine en grande tenue, revctu de la croix de
la Légion d'honneur et de plusieurs médail-
les de campagne, un frisson a couru dans
les rangs de la troupe qui formait le carré
et qui appartenait aux 48', 70" de ligne, 71'
de ligne, 19* bataillon de chasseurs, 22* d'ar-
tillerie et 9' cuirassiers.
La parade d'exécution était commandée
par M. le colonel du 48°.
Lecture du jugement de la commutation a
été faite au condamné, puis un vieux ser-
gent du 19'bataillon de chasseurs s'est ap-
proché du capitaine Mathazewich et tùi a
Vous vous calomniez, répliqua la jeune
femme; mais prenez garde! je vous ai dit
que je vous connaissais et, en réalité, je
-vous connais bien plus que vous ne sembtez
le croire.
Que pouvez-vous savoir? Ht Baradieu
inquiet.
Je sais, par exempt, qu'après avoir été
le lion de la vie parisienne, vous avez su
en traverser toutes ies aventures sans lais-
ser le moindre lambeau* de votre coeur aux
buissons de la route.
Je n'ai pas eu non plus grand mérite à
cela, je vous le jure t fit Baradieu en riant.
Oui; mais je sais aussi, poursuivit
Mme de Montdésert, que depuis le jour où
vous avez toute coup dit adieu à cette vie
de bruit et de fêtes, vous êtes demeuré.
comment dirai-je ?. enHn vous êtes devenu
jout à coup l'homme sage, l'homme sûr de
lui, l'homme fort, si rare aujourd'hui, que
jusqu'à l'heure où je vous ai connu j'avais
tefusé d'y croire.
–Décidément, dit Baradien, oa vous a
fait de moi un portrait de beaucoup au-
dessus de mes faibtos mérites.
–Non! reprit-elle. Enfin on assure
vous me permettez de vous dire cela, à moi
Parisienne indiscrète par nature et curieuse
j~r état ? on assure que vous n'aimez per-
sonne. qu'on ae vous connaît personne t.
ajouta Mme de Mendésert en baissant la
voix.
Baradieu ne put s'empêcher de sourire
de cette franchise, ou, pour mieux dire, de
cette indiscrétion tant soit peu étrange.
Mon Dieu dit-ii, je vous ai dit en deux
mots le secret de la solitude eu je vis et où
je me complais bien plus que dans le tu-
multe du monde, dont j'ei appris, Dieu mer-
ci la va!eur. J'ai usé mes belles années à
tien cette époque n'est bonne ni pour le
courage ni pour l'amour, les deux seules
grandes choses de ce monde. Alors, un jour
je me suis dit qu'il était inutile dem'obstiner
à chercher plus longtemps. Ou pour mieux
dire, comme je me suis aperçu que je ne me
donnais plus même la peine de chercher, j'ai
coupé court au temps perdu et je suis venu
arraché successîvcmentissgalonsaux man-
chos de la tunique et au képi, ses epautet.
tes, sa croix d'hoTieeur et ses mcdaiHes,
qa'it a jetés à terre lui eh~evant.égalemeïït
son sabre, il a fait le simulacre de le briser.
Ces pénibles formalités accomplie le
condamne a défilé devant tous les corps de
troupes et a été ensuite reconôu!t en prison.
Outre les gardes montantes, qui assis-
taient a cette pëniMe cérémonie, plus de 300
oMciers de tous corps, appartenant à la gar-
nison de Paris, y avaient été envoyés en dé–
putation de service. Tous étaient profdndë-
meht émus en voyant celui qui ~tait leur
camarade à jamais déshonoré a) cruelle-
ment puni pour avoir oublié tous ses devoirs
de so}dat en prenant part à la plus coupa-
ble des insurrections.
La condamnation et l'exécution du capi-
taine Mathuzewitch sont un des plus terri-
bles exemptes que la justice militaire aitété
contrainte de donner à t'armée.
s Les drames dn soioide.
Enrayant te spectacle qui s'ouraithier~
aux nombreux passants qui encombrent vers
l'heure du d!ner cette rue si passagère que
l'on appelle la rue Saint-Antoine.
Un individu, qui se tenait à peine 'sur
s~s jambes et titubait à chaque pas, courait,
ou plutôt se laissait aller à une étrange im-
putsion, sur le trottoir de ceûe rue qu'il
inondait de son sang..
Le matheureux avait les deux mains ser-
rées autour de son cou qu'il comprimait
comme pour arrêter la vie qui s'échappait
par sa gorge ouverte, et, malgré ses efforts,
îe sang venait, et, fumant, suintait à traver-
ses dix doigs.
Deux gardiens de la paix emmenèrent cet `
individu au poste Saint-Paul où il s'af-
faissa.
C'était un pauvre fou/ Antoine Figues,
âgé de trente-deux ans, ouvrier bouchon-
nier, qui, dans un accès d'aliénation men-
tale, avait tenté de se suicider en se cou-
pant la gorge avec un rasoir.
C'est par deux plaies béantes, horribles,
qu'ti s'était faites à la gorge, que son sang
s'échappait avec violence.
M. Lechartier, commissaire de police, a
fait transporter d'urgence Figuès à l'Hôtel-
Dieu.
Son état est des plus alarmants.
Hn'MLYTE NAStT.
i Petites nouvelles.
It avait été question de reprendre ces jours-ci
la fabrication de l'or à la Monnaie de Paris.
Et de tait les lingots sont là qui attendent et
ne demandent qu'à être frappés.
Mais après mûre renexion, M. )e ministre des
finances a craint non sans raison, que les na-
tions amies, l'Italie, la Suisse et ta Belgique, n'ac-
caparent cette nouvette emissieh pour nous en-
voyer a ta place de la mitraille d'argent dont
nous avons assez comme cela.
Voi)à pourquoi la fabrication de l'or est ajour-
née jusqu'à nouvel ordre.
Jt Un artiste de talent, M. Btin, vient de terminer,
à l'église Saint-Sutpico, deux grandes fresques
qui lui avaient été commandées par la Ville.
L'une représente ~fo~ du at~~ l'autre,
r~MOMpMott de la sainte Vierge.
Les échafaudages sont aujourd'hui complète-
ment enlevés, et depuis hier les amateurs peu-
vent con'empler ces peintures décoratives qui
sont vraiment d'un très bel effet.
Défaire pour refaire, telle est la loi de l'ad-
ministration en générât et de la préfecture do
la Seine en particulier.
Exempte Sous le règne de M. Léon Say, on
avait jugé boa d'élever entre le grand et !o pe-
tit Luxembourg une affreuse baraque en p!an-
chce destinée au service des emprunts.
Les magnifiques arbres séculaires du jardin
gênant messieurs tes architectes, on tes abattit
pour faire place nette.
Mutilation inutile! Etait-ce bien ta peine d'en
venir là puisque aujourd'hui on va démolir ce
vaste hangar, pour transférer te service dans te
vestibule du Grand-Luxembourg.
Une moitié des bureaux sera installée au rez-
de-chaussée. l'autre, dans là partie correspon-
dante du sous-sol. C'est dans ce séjour humide
qu'on placera d'énormes caisses en fer forgé,
rivées dans la muraille et destinées à recevoir
tes titres en dépôt. à l'abri des
Les valeurs se trouveront là, bien à l'abri des
vo tours; mais en revanche, tes employés char-
gés de les surveitter ne seront assurés ni con-
tre tes rhumatismes ni contre tes douleurs
La réunion des délégués des Sociétés savan-
tes dos départements aura lieu, à la Sorbonne,
les 8, 9 et<0 avril prochain.
Les lectures se feront pendant les trois jours
à l'amphithéâtre do la Sorbonne.
La séance solennelle de clôture, présidée par
M. de Fourtou, ministre de l'instruction publi-
que et des beaux-arts, sera consacrée, le ii
avril, à la distribution des prix du conconrs gé-
nérât.
Le jury, composé des membres de l'Institut
(sectton dos gravures) a rendu, dans sa séance
demander au calme et à la solitude ce qae
!e bruit et la foule ne m'avaient jamais
donné! l
Quoi donc? interrogaa anxieusement
Mme de Montdésert.
La conscience tranquille, répondit Ba-
radieu, et la satisfaction de faire mon de-
voir.
La jeune femme demeura pensive.
Oui, je vous comprends, murmura-1-
eHe comme se parlant a eHe-même. Ce qui
a manqué à ma vie, à moi, c'est un amour
sincère, profond, qui m'eût prise toat en-
tière et m'eût fait oublier le moade Si vous
saviez 1 vous parlez de découragements, de
lassitudes. It est des aMmes que vous igno-
rez. que vous ignorerez toujours. Ah 1.
vous ne savez pas, vous ne pouvez pas sa-
voir combien les femmes ont besoin d'être
aimées 1
Baradieu tressaiUit et prit la main de ia
jeune femme..
H sentait !e sang battre ses tempes U Et
un eHbrt suprême, et, d'une voix a iaquetie
il s'efforça de donner l'expression banatë
d'un intérêt de bonne compagnie
Mais. dit-il, M. de Montdësert.votre
mari.
La comtesse baissa la tête, et si bas que
Baradieu devina plutôt qu'il n'entendit
Oh [ ne partez pas de ce misérable 1
murmura- t-eUe avec un sanglot mat étouffe.
H y eut un court silence.
Baràdiëu, ému, en proie a ses souvenirs,
regardait avec une expression de pitié pro-
fonde cette femme si jeune et si belle, qui
'aimait et qui venait de le lui avouer dans
lun cri de douleur déchirante.
H reprit:
Mais pardon dit-U d'un ton qu il vou-
lut rendre léger, vous me demandez ma vie
je vous l'ai dite en trois mots. Savez-vous
que je serais presque en droit de vous faire
des questions sur la vôtre? 'l
Sur la mienne ? interrogea la jeune
femme en le fixant du regard.
Vous ne m'en voudrez pas ? 2
Mais je vous en prie, au contraire.
Eh bien ut Baradieu, dites-moi fr
d'Mef, son jugement dans le concours des es-
sais préparatoires an grand prix de Rome (gra-
vureentailledoucc).
lia admis à rentrée en loges et dans l'ordre
suivant !es élèves dont voici les aoms
1" M< Boisson, élève de M~ HenriqueI-D.upont;
2°M.LeMois, élève de M. RenriqueI-Dupent;
3" Massard (Ju~s), é!ève de Mth'HentiqueI-Du-
poBtetMassard;4"RabouiHe,6IèY6teM.Hemri-
Dupoht.
Emménagement le lundi 6 avril.
Entréa en loges !e mardi 7 avril, à sept heu-
res du matin, jusqu'au mardi 21 juillet, & sept
heures du soir (en tout quatre-vingt-dix jours
de travail en loges, dimanches et l'êtes excep-
tés).
Jugement définitif te lundi 27 juillet, à midi,
La Société des gène de. lettres se réunira en
assemblée générale annuelle le dimaRèhë 29
mars 1874, salle Sax, rue Saint-Georges, SO.
Un accident suivi de mort:
A huit heures vingt-cinq du matin, le char-
retier Grindelet, demeurant avenue de Paris,
79, est tombé, rue de la Chapelle, de la voitura
sur laquelle il était monte et a été écrasé par
l'une des roues de ce véhicule.
La mort a été instantanée.
Autreaccidentgrave:
Hier, à sept heures et demie du matin, le
nommé Léon Thiéry, sous-chef d'équipe à la
Compagnie de l'Ouest, a eu la. jambe Droite
broyée par un wagoa qu'i! voulait décrocher.
On l'a transporté à son domicile, rue Truf"
fautJO.
Et une tentative de suicide:
A deux heures trente du soir, le nommé
Charles Florent, tourneur sur bois, demeurant
rue de Lagny, 10, a tenté do se jeter du Pont-
au-Chango dans la Seine.
Cet individu en a été empèché par 1~ gar-
dien de la paix Duron, et est rentré chez lui,
après avoir promis de ne plus attenter à ses
j
Foulard do linde, ?oM)' co~Vttïs. Sources Sc~eM, T~ifc~y;
J!)~f~, JXîyo~Me, ~Les expéditions directes se font par cais- `
ses de 24 et 80 bouteilles, aux prix do 18 et 30
fr. H sufSt d'écrire & iaMMO M~n~M à Vats (Ardêche). DétaU dans
toutes tes viltos.
BRUITS DE COULISSEE
Cesoir:
A l'Opéra-Comique, première audition da
~y~eJe~ drame eratorio, de M. Mas-
sénat.
Au Vaudeville, reprise de la CoM~M<
Judith.
Aux Menus-Plaisirs (réouverture), première
représentation, à ce théâtre, du F
H est impossible de rêver une plus belle salle
que celle d'hier soir aux Français~
Une pièce de M. Octave Feuillet avait excité
de très légitimes curiosités.
Citons au hasard
Dans l'avant-scène droite:
S. A. la princesse Mathilda, le maréchal et ta
maréchale Canrobert, le général FIeury, la
baronne d&.Galbois.
Avant-seèno gauche:
Le duc et la duchesse do Castries,'le vicomte
et la vicomtesse d'HaussonviIIe. le marquis et
la marquise de Castellane, te comte HaUez-
Claparède.
Au-dessous M. et Mme Pernn, le baron
Beyens, le chevalier Nigra, M. Dutilieul, M. Du
Locle en face, le duc et la duchesse Becazos,
M. de Fourtou, dans !es baignoires,~ duc
de Ghartras, le marquis de Casariera, Aftbur
Meyer, dans les loges, la princesse Tron-
betzkoï, la comtesse Walewska et la baronne de
Bourquoney, la marquise TùrgotetMmoDubois
de t'Estang, le vicomte de La Guéronniére et
M. E. de Girardin, M. et Mmo'Joubert, Mme et
MUo Jérôme, M. Wolowski, Mme Coppens de
Lostende, M. Ferdinand Duval et M. Léon Re-
nault.
Un peu partout te prince de Sagan, A.
Btount, Heine, Stern frères, comte Daviltiers,
Ratisbonne, G. Doré, BIerzy, Dotâtre, prince Ga-
litzine, A. Houssaye, Hébert, Bambergor, baron
de Bourqnenoy, 6. JoUivet, Janvier de la Motte,
HaritoC, PeuiHant, M. et Mme Savary, M.Mahon,
Moreau-Chatons, E. Dalacharmo, Giraud.Po-
polin, Deroulède, le comte Kavonhuter, etc,
etc.
La mise en scène est extrêmement soignée.
H y un très beau décor, celui de la focet, au
troisième acte nous ne lui ferons qu'un très
petit reproche c'est d'être un peu Meu.
Au même acte, pourquoi Mlle Croizette, qui =
part pour un long voyage, vient-eUe en un
costume Nanc aussi léger et MM ~Puisqu'elio a changé de toilette après le bat
et avant de se rendre au rendez-vous, elle eût bien'
pu revêtir une robe un tant soit pau plus som-
bre.
Le publie à la fin de cèt acte a rappelé tes
artistes, et & paru fort étonné de voir qu'ils ne
revenaient pas.
chôment ce qu'à de commun avec vous,
queue place tient dans votre existence
rhemme que j'ai vu ce matin ? 2
Mme de Montdésert parut surprise.
Elle garda le silence pendant quelques
secondes et sembla chercher à lire dans les~
yeux de Baradieu le véritable sens de cette
question.
Cela vous mquiete? 2 répondit-elle
enSn.
Cela m'étonne tout au moms répliqua
Baradieu et, puisque vous avez bien voutu
me permettre.
~-Eh bien t reprit Mme de Montdësert en
souriant, le mot de l'énigme est bien sim-
ple.
Et, s'arrêtant, eUe enveloppa son interlo-
cuteur d'un regard de Hamme et se pencha
vers lui.
Venez ce soir, dit-elle rapidement, et
je vous dirai tout :~ous saurez ce qu'est
Chauveau; et quant aux Chant@!ys.
Elle s'arrêta. t
Parlez 1 parlez dit Baradieu avec an- e
goisse.
Quant aux Chantetys, je vous promets
que nous les sauverons.
Baradieu poussa un cri, et, emporté par un
sentiment de reconnaissance, saisit les deux `
mains de la jeune femme, qu'ii baisa à plu-
sieurs reprises.
Mme de Montdësert, pâte, haletante, fer-
ma les yeux.
Ainsi, dit Baradieu en se levant, vous
maie promettez. et je puis le dire aux
Chantetys? i'
La jeune femme lui tendit de nouveau
ses deux mains adorables qu'agitait une
émotion névreuse; et, d'une voix où elle
concentra tout ce que son cœur contenait
d'amour et de passiom
–Oui! répondit-elle avec un sanglot qui
semblait une prière. A ce soir ace soir 1
PtERRE Z&CCONB! et AjJOU'Nt RACOT~
(Z<~M~<~M<ït~.)
Ne souhaitez pas de Ms au jeune homme qui
te rit des larmes de son père. Ce souhait, s'it
était exaucé, équivaudrait à la plus terrible
des malédictions.
'L'homme s'imagine pouvoir prendre les fem-
mes pour des .montres dont U mettra les res-
aorts en,mouvement, et. c'est ta femme qui
prend iethemmes pour ue3 hofioges dont
Et, ~ôur Rair, cette ~Qnition, ~i a une
~ppareaca assez matictéttM:
Los géants;' portassent-ils iMfM têtes jusque
dans tes nnes, n'ont pas de:verëgos; tes nains
hissés snr des ëchassos ne sauraient éviter d'en
avoiR~i.
On attend une r~ciiacation de M. Barthë-
ïemySaiat-HUaire.
CaoRam) MAYa~~
ASSEMBLES NATIONALE
:} Y j
wtAtOEtM23MAR3i874
PrëaMenc* de M. Baafet
~emmera-t-on Favier ou tXtrand ? Les radi-
<~m!f!tyeanais n'en saveatriea eux mômes, et
grand comité r6votationnair& parisien n'a
fas ~ai~~soafavart; mais on choisira pour
aûr qobt~M Jopa patriote ponr~entplacer te ci-
toyen communard Ranc, mort civilement, bien
qu'entres bonne santé àLondres.
En'éBfet.-W. BuNet, dès te début de là séance,
donne communication & ses collègues do la
lettre suivante que toi adresse M. le ministre de
!t justice:
Monsieur te présidant,
« J'ai Thoncea:' de vous transmettre copie
a an jugement du 3? consoit de guerre q ui con-
damne j~~&anc.memhce, de rAssembiée, ta
peme de mort. Conformément a ta !oi, !a dé-
chéance du sieur Rano de ses fonctions légis-
latives doit être pE.%noncee par t'Assembtoe otte-
Memo. Je vien.a aaveteàccMjet.~
<' 4?' eto. B
commission scm nom~nêe~dan! !os bu-
Teaft pour étudier ta question.
On reyient au compte do tiqaidation.
L'arttcte additionne! du généra), Chareton
Mf {autorisation à donner au gouvernement
d'acquérir par tous ios moyens tes lorrains es
ttmés t)e&es$aires & ta construction des ouvra-
~M pour;ia d~feasa d~ Paris est admis par )a
eemmi~ion du buaget et aussitôt adopte.
Le compte de liquidation est voté par 680
'votxcontre7.
On djseute eMuite !o projet de loi rotatif à la
MMOB~S~chpmina de fer con-
eéd6s 1
Bt
.0~ demande un examen appro-
M.HMtM~t t'àppnie aussi et t'argehco e&< t
cectarcC*
t. TotàiB, au point de vue même de t'ttn-
porttMe~dw ta question, demande t'ajourne-
men~~id~~n, r,
M.. dé tittFO~.nHBMtre des travaux pubtics,
estime quête vote de e
j~ft f=, S u;.
HN~. e t G~pqt eiha entre
~As~mMea otduuue ~~scnssion immë-
dta~~tBtt !~tMcte 1~, mtt~ré âne vive op.
positon de M. Clapier.
V~Mi te texte de cet article
nga~x a Agen, prèa te Buisson do Cabans,
MtvMt an tracé passant par ou prés de Mou-
~?~'< P~squ'ite de Tremolta et
eettedA'tes;
"EncoMoquoneo, la concession de ceeae-
mm~ifaita a tttre éventuel & ta compagnie d'Or-
~M~°° ~~ct 1868, est
MCt
!e ~fena.i&r des termes semestriels & payer à la
eom~~Bte, à titre de subvention, sera payable
le i~x,avti118T7. u
~W ~I~et~nt aussi adoptés its'de-
etaroM d'uhbte pubtiquoles chemins de fer de
Vtc~ à Thiers de Thiers à Amtat; d'Anno-
mMte ~Annecy, et la concession desjits che-
nttM, à tttred6nBitt!,a!a compagnie de Paris
a Lwn et à la Méditerranée d Oloron à Pau
de Mazamet a Bédarieux, en passant par ou
prêt de Samt Pons, et de Matvejots & ta tiguo
Ma~mrpu.preadeSaint-Ftour.ft ta conces-
~tondeces chen)ins, âtitre définitif, à hcom-
~agmeduMidi. 'a'titre'd~finitif, à la cour-
Dtscusston de dotai) entre MM. Lacaze, Mar-
eet~rtne, de MontgoM~, Chesnetons'; To-
Mtn, Raadot, pour des concessions d'embran-
chement. 1
.Me,4 dëciar.e d'uti);té puMiquo l'éta-
M~emont des chemins de for ci-après:
De~SaM~-JeaB-d'Àag
Betajtgcede~chefottà Saintes, en amont
?.P~?'~°~y~'ChareBte, vers Marennes
Î'~T~P~, et en fait )a concession.
a Mtfe d~nntttft a.;ta compagnie des Charente'-
Ce
tt" P'ocedô, pur )e nti~istro des travaux
pact!cs, a t'ad}udicution,parvoie.deput))tcite
FENLL~Tt'~ M P~~ N< g ~j
2SMAMttt'?4.
i2'a h
/b:
M;
rr,
~~MH~
O~M~ème pmrMe.
)
y.
LA.StRÈNE j.
'(~~)-
ï~j. yeux de M~e de Montdésert bri!iè-
Mat Hna expreasion de Socheur envahit
MB visage, qui pâlit et rougit tour A tour,
codant qu'ua tressaiHement agitait tout
eon.~e.
BièR virai ? s'écria-ette d'une voix ou
ett~ mit toute aon &me et dont Baradieu, si
fort qu'U fût, si sûr de iui-môme qu'd se
er&t, M sentit pënétrc.
H y awit, en eGêt, dans cette ïemme un
charme étraB~e, une séduction invincibte
non-seuiemëat desoa regard, mais dn son
de sa voix, du moindre de ses gestes, de
chaque onduiatien de son corps rond et
saapfe, B'exha!aient en quelque sorte des
cfHuves de passion et de jeunesse.
); ¡~ {; t
M'~BMaoaoa Mtott~ p6M tous tes jbuj-
MW ayant aB ~aitt trec !t Société des KeM
ftUttMt.
et do concurrence, aux clauses et conditions
des cahiers des charges annexés à ta présente
!oi, et conformëmant aux articles 6, 7, 8, 9, .10
Ct-après, do ta concession
t D'un chemin de fer de Besançon a la fron-
tière suisse, près Morteau, ainsi que de l'em-
Manchement partant de ta Ugne ci-dessus et
aboutissant a Lads, ~.passant par ou près
Ornans. o 'l'
Les articles suivants sont ensuite votés après
quelques observations do MM. Albert Grôvy,
CaiUanx, Jozon.
Un amendement Caittaux demandant la pu-
bhcation des recettes des compagnies terrées
d'intérêt locai est adopte,
L'ensemble de ta toi est 'admis sans dis-
cussion..
CHAM.EY.
¡ LA BOURSE
Lea espérances de hausse inimitée qu'on
avait~ conpues en certaines régions de la
Bourse, au commencement de ce mois, se
rc&otdissent de jour en jour. La Bourse de
Paris, depuis qudque temps, est régie par
une sorte de nux et rcftux, qui atteint
son plus hautétiagc vers je commencement
du; mois, et s'affaiblit ensuite jusqu'aux ap-
proches de !a liquidation. Cependant, ce
mouvement périodique n'empêche pas que
la Rente n'ait conquis une amélioration gra-
dutiie, qui résiste même aux excès de la
spéculation. Ainsi le cours de compensation
du 2 mars fut étab!i à 93 3S, et cependant
not)s sommes encore à 94 50. Je conclus de
cette série de faits que, si le cours de 95
francs doit Ôtre conquis et fixé, ce ne sera
que dans le coûtant du mois d'avril, et piu-
tôt dans la première quinzaine que dans la
seconde.
Bien entendu, ces prédictions à la mode
de feu Mathieu (do la Drôme) ne s'accom-
pliront qu'avec ie bienveillant concours de
cette fée capricieuse qu'on appelle la poli-
tique. S'il arrivait, par exempte, que dé-
main ou après-demain, sur la question des
conseils municipaux, par exempte, le mi-
nistère vint à perdre la majorité, je ne ré-
pondrais ptus de rien.
Le 3 0[0 a reculé de 17 centimes, l'Em-
prunt de 12 centimes et le 5 0)0 libéré de
15 centimes.
La baisse est assez sérieuse sur les So-
ciétés de crédit.
Sauf te Crédit foncier, qui a monté quand
les autres valeurs baissaient, et nos grands
chemins de fer qui gardent une majestueuse
immobilité, je ne vois que des cours qui f!é-
cbissent et des illusions qui s'envolent.
La Banque de Paris a baissé de 7 francs,
le Crédit mobilier de 6 2S, la Société géné-
rale est de plus en plus faibte à 511 2S, la
Banque franco-égyptienne est tombée à
442 50, en baisse de 13 78.
Le Gaz a perdu 7 50.
L'Italien baisse de 20 centimes et décro-
che ie cours de 62.
Eoun le turc a reculé de SO centimes, et
le Péruvien de 7S centimes.
Tout ceta n'est pas consolant les affaires
anciennes se déprécient, et ies affaires nou-
ve!tea sont absolument impossibles. Lors-
qu'on peut acheter un 5 0/0 étranger à
40 ou 41 francs, comment se résignerait-on
a des placements modestes? Non-seulement
le puMic veut aujourd'hui de gros intérêts,
mais encore il exige de la sécurité. Voilà
pourquoi la hausse de ia Rente française se-
rait un bienfait public. Ttouvera-t-on ia
base sur iaqueUe cette hausse pourrait s'ap-
puyer avec solidité?
C'est ce que nous apprendra la discus-
sion des lois constitutionnelles dans trois
ou quatre mois d'ici.
AcaaBTB VoiSEMBEM.
CH&OMQUE DES TRIBUNAUX
RECTIFCATMNS A PROPOS DN L'AFFAIRE!
FERRAND
C'est par erreur que j'ai avance dans mon
dernier article que l'affaire Ferrand devait
revenir hier lundi: c'est seutemont aujour-
d'hui que se poursuivront tes plaidoiries
mais, puisque la nécessite de cette p<'t)te
rectification meramcneaceFroc&sj'ca dois
proutcf pour dire que!qucs ntots encore du
système de défense de M* Lente, avocat de
Lemoine.systeme de dct'enso qut je n'aurais
pas compris, à ce qu'il pariiït, dans toutes
ses parties.
Comme il s'agit de prévenus qui ont fait
des marchés avec des personnages qui ne
sont rien moins que nos amis politiques,
j'aHe souci et le devoir de me montrer plus
impartial encore que dans toute autre cir-
constance.
Les opérations de Lemoine avec Ferrand
se divisent en trois periedes. 1
L~ p. ornière, du 17 au 23 novembre, com-
prcnil ccftuincmom des marchM qui ne
Ei!e avait prononce ces deux tacts en s'ap-
prochantdc tiaradnu a ce point q~e tcje~nc
homme sëntiU'hafeine partum~ de la den-
creuse sircue cXIeurcf son front ;.qu'it er-
tpndit presque ics batt' méats de ce cœur si
ardent et si jeune, soulevant à bonds pré-
cipités )e corsage de dentdtcs è demi cn-
tr'ouvert de la jeune femme.
Bien vrai ? répëta-t-eiie e!< attirait à
cUe d'une main, sans quitter de l'autre
celle de Baradieu, une chaise de tapfsscrie
où elle s'assit, tout près de lui, comme si
elle voulait boire ses paroles. Ah t je vops
connaissais bien, et l'on ne m'avait pas
trompé.
Vous me connaissez ? ut Baradieu. Et
qui donc, mon Dieu, s'inquiète ~e si peu, et
a pu perdre son temps à vous parler de moi
d'une manière aussi complète?.
–~Mtmotrseeret, dit d'un ton mutia
Mme de MoBtdésert.
–M. Chauveau.peut~tre? fit Baradieu
d'une voix où perçait un mépris ironique.
Mme de Montdéscrt frappa du pied avec
impatience.
Ne parlons p!us de M. Chauveau
dit-eUe vivement. Je lui dois de vous
avoir ici, près de moi je n'ai ptus rien à
ea attendre. Oui, je vous connaissais, ré-
peta-t-elie d'une voix ëmue je savais que
vous étiez i'âme la plus haute, !e caractère
!e plus étevé, t'aBai ie plus chevaleresque
qui soient aumoade ;je savais, le premier
jour où je vous ai rencontré, qu'il existait au
moins un homme désintéressé, nobte, hé-
roïque, capable de donuer sa vie et sa for-
tuoe pour tirer de l'abîme, un abîme que
j'ignore, que je veux ignorer, ceux que
vous aimez. Car vous aimez les Chante!ys? '1
C'est UM famitie que l'on menace, n'est-ce
pas? Eh bien 1 moi aussi, entendez-vous,
je ies aime t je les aime et je tes sauverai, si
vous le désirez comme je te ve~x
Ses lèvres tremblaient en prononçant
ces derniers Btots, sa voix avait pris une
intonation plus basse sa tête s'était pen-
chée vers Baradieu si près, qu'un instant,
un instant rapide comme un éclair, le jeune
sont que des marchés fermes. JI n'y a pas
un doute sur ce point les correspondances
et les témoignages le déHtoatrent.'
La deuxième partie est l'époque ou, de
son propre aveu, et d'accord en cela avec
Ferrand, il avait été convenu que Lemoino
serait acheteur à commission. Mais, après
quelques achats traités à ces conditions, une
rupture est survenue entre eux à la date du
3 décembre; et, à la suite de ce désaccord,
constate par une lettre de Ferrand, Lemoine
a vendu à Ferrand, par des marchés régu-
liers, non-seulement tes quelques marchan-
dises qu'il avait le projet d'appliquer aux
marchés à commission, mais encore une
quantité considérable de denrées de toute
sorte.
Ferrand a accepté ces conditions, satisfait
qu'il était de trouver aussi rapidement l'ap-
provisionnement considérable qui lui était
nécessaire pour remplir ses engagements; et
ce qui paraît certain, c'est qu'il n'est résulté
de cette opération aucun préjudice pour
l'Etat.
La troisième partie des aSaires traitées
par Lemoine comprend les marchés du 4 au
12 décembre; ils sont peu contestés par la
prévention, et M* Lente fait observer que la
correspondance de Lemoine avec Ferrand
est alors d'une tout autre nature quo celle
qu'ils échangeaient quand il s'agissait du
marché à commission.
Le marché du 9 décembre esf. seul atta-
qué vivement; mais l'habile défenseur a dé-
montré qu'il n'avait pu être majoré, puisque
les achats qui font l'objet de ce marché,
n'ont été exécutés que postérieurement à sa
signature, et que toutes ces marchandises
d'ailleurs ont été payées directement et au
comptant par Lemoine et ses vendeurs.
Me Lente a fait observer aussi que son
client n'avait gagné sur ses opérations que
12 à 1S 0/0, ce qui, vu les circonstances
difficiles, n'était pas exagéré; qu'il n'avait
rien partagé avec Ferrand, mais seulement
avec son associé légitime, et que tous les
bénéfices figuraient aux livres de la raison
sociale. H a affirme enfin, en terminant,
que Lemoine avait été non-seutemeat hon-
nête avec tout le monde, mais même géné-
reux envers l'Etat car, sur un marché con-
clu avec Ferrand, marché de 20 millions de
kilogrammes de pommes de terre, il l'avait
réduit spontanément au quart et renoncé
ainsi, par patriotisme, à un bénéfice de plus
de i,400,000 fr.
Voilà tout ce que j'avais à ajouter à pro-
pos de la plaidoirie si complète de M" Lente.
Ït ne me reste qu'à souhaiter aux autres
prévenus d'être défendus d'une fa~on aussi
logique et aussi habile.
RENÉDEPONT-JEST.
Ce qui se passe
On a commencé hier !es préparatifs de
l'installation de ia foire aux jambons.
Jeudi, 26 courant, dernière soirée chez M.
)e générai Fleury.
L'MSMSina.t de ta. rue Andran.
L'assassin at de la rue Audran revient sur
ie tapis; mais, cette fois, il paraîtrait que
c'est pottr de bon.
Nous n'avons pas voulu bien que nous
sachions la chose depuis deux jours par-
ier de la nouv.e!)e phase dans laquelle vient
d'entrer cette affaire avant que la justice
ait termine son oeuvra.
Ce qui vient de se passer est l'histoire de
chaque jeur en fait de police.
A)ors que l'on ne pariait ptus de ce crime
horrible, que l'esprit versatiie des Parisiens
avait déjà oublie, le service de sûreté ne
cessait pas de s'occuper à poursuivre les
coupables.
Aujourd'hui, l'on croit avoir enûa décou-
veft l'assassin. Une arrestation des plus im-
portantes a du moins été faite.
Voici dans quelles circonstances:
A la suite d'une enquête minutieuse, d'in-
terrogatoires habilement conduits, les soup-
çons s'Étaient portés depuis quelque temps
sur un nommé B. ouvrier qui gagnait pé-
niblement sa vie, et qui, malgré cela, vivait
dMs une aisance qui pouvait prêter à nom-
bre de suppositions.
B. a été mis pendant quetquc temps sous
la surveillance de la police, qui, chaque
jour, a acquis de nouvelles preuves tendant
à établir sa culpabilité. Hier enun, cet in-
dividu a été arrêté à son domicile, 50, rue
de l'Ouest.
Sa femme légitime, qui, s'il est l'auteur
de l'assassinat du pere Faath, ne pouvait
ignorer sa culpabilité, a été également ar-
rêtée, en vertu d'un mandat régulier.
Une perquisition, faite au domicile des
deux époux a amené la découverte et la
saisie d'une somme assez importante, qui
hemme avait senti les cheveux de la sé-
duisante créature l'eMeurer.
Vous ferez cela? s'écria Baradieu en
serrant avec force dans tes siennes les
mainsdeMmedeMontdësert. 1
Oui, je le ferai, reprit la jeune femme,
powr vous qui un jour m'avez appris que la
vie n'était pas cette chose plate, vite, mé-
prisable, ou je me consumait dans le dé-
couragement et l'ennui; pour vous qui, un
jour, ~n'êtes apparu si grand dans votre
courage tranquiiie, lorsque vous êtes allé
reprendre mon gant aux griffes d'un fauve,
sans même penser que pour moi, que vous
n'aviez jamais vue, qui n'étais alors pour
vous qu une étrangère, pour un de mes ca-
prices, vous pouviez mourir H
Baradieu écoutait frémissant.
Il comprenait enQn qu'il se trouvait en
face d'une passion ardente, soudaine, in-
domptable. Et il se disait avec épouvante
que c'était à cet amour de Mme de MoBtdé-
aert pour iui qu'étaient suspendus le sort, la
fortune, l'honneur de la famiiie de Chante-
lys.
II baissa les yeux comme pour échapper
à cette fascination étrange, pour vaincre
l'impression indéfinissable qui peu à peu
l'envahissait malgré lui.
Oh réptiqua-t-il en essayant de sou-
rire légèrement, vous vous exagérez l'im-
portance d'un acte tout naturel et auquel
je n'ai eu aucun mérite j'ai longtemps
mené à Paris une vie assez désœuvrée, et,
trouvant comme vous la vie incolore, j'ai
souvent eu recours, pour en rompre un
peu l'uniformité, à des fantaisies cemme
celle qui vous a frappée et dont j'étais ce-
pendant déjà las depuis longtemps.
Oui, on m'a dit cela, ut Mme de Mont-
désert, on m'a parlé de votre passé t. et
c'est là encore use de ces bizarreries qui
ont éveillé ma curiosité! Ahi je voudrais
lire dans votre vie passée comme je iis dans
la mienne! 1
Ma vie 1 répondit Baradieu. Hélas! 1 s'il
en était des hommes comme des peuples, et
si le dicton était vrai, je serai& bien heu-
reux car, pareil en cela à la plupart de mes
contemporains, je n'ai. pas d'histoire.
paraîtrait être le produit des obligations
votées chez le brocanteur de la rue Audran,
obligations qui auraient été négociées à l'é-
tranger.
B. etsa femme ont été écroués au dépôt
de la préfecture de police, à la disposition
du juge d'instruction chargé de cette grave
aifaire..
L'avenir nous dira si ia police a mis la
main sur le coupable.
Tout te fait présumer! 1
tinvola-udàcleux.
Ceci est plus fort que tout ce que l'on
peut imaginer
Je racontais H y a quelques jours qu'un
voi
vis-à-vis du palais de justice, où les mal-
faiteurs sont toujours sûrs de Cnir an jour
ou l'autre. Aujourd'hui, voici qu'une tenta-
tive dévot a été commise rue de Bouai, chez
la belle-mère de H. Léon Renault, préfet de
p~ice, Mme Aubry.
Deux coquins de la pire espèce se sont in-
troduits, à l'aide d'effraction, dans le loge-
ment de la femme de chambre de Mme Au-
bry, avec l'intention bien évidente de voler,
puispu'ils fouillaient les meubles au moment
où !a jeune domestique rentrait chez elle,
samedi, vers huit heures du soir.
Elle poussa un cri les deux voleurs s'é-
lancèrent sur elle, la terrassèrent à coups
de pied et à coups depoing,puis, la croyant
hors d'état de les poursuivre, se sauvèrent;
une fois dans la rue, pour dépister les re-
cherches, il eatrèrent tranquillement chez
un marchand de vin qui se trouve en face.
Mais la femme de chambre eut la force de
se relever, de poursuivre les voleurs en
criant < Au secours t au voleur 1 à l'assas-
sin! s
Le gardien de la paix Richard, qui avait
vu les deux individus entrer chez le mar-
chand de vin, eut immédiatement le soup-
çon qae c'étaient là les deux malfaiteurs.
rappela son collègue Viliesèche et entra
avec lui chfz le débitant.
Les voleurs ne nièrent même pas quant
àfair, il n'y avait pas à y songer. Deux
ceats personnes stationnaient devant la bou-
tique.
On fouilla les voleurs, et l'on trouva sur
l'un d'eux un revolver chargé de six coups,
un couteau-poignard, une pince monsei-
gneur, un trousseau de fausses clefs, une
croix de la Légion d'honneur. C'est un vo-
leur de profession.
Sur le second, on a trouvé un trousseau
de fausses clefs, une pince monseigneur,
une montre en or, trois porte-monnaie avec
31 fr., une boucle d'oreilles.
Tous ces objets proviennent de vols.
Après l'interrogatoire chez le commis-
saire de police, ils ont été envoyés au dé-
pôt.
Ceci me rappelle un fait p!us étonnant
encore C'était sous l'Empire, alors que
S. M. Napoléon ÏM habitait Saint-Cloud. Les
agents de M. Yrvoix avaient, au ch&teau,
une installation, spéciaie: ils habitaient une
chambre transformée en un vaste dortoir,
auquel aliénait un cabinet dans lequel ils
déposaient leurs vêtements le soir.
Par une belle nuit d'été, l'un des agents
crut entendre du bruit dans une pièce voi-
sine il se leva, réveilla ses camarades en
les prévenant que des voleurs avaient dû
s'introduire dans le palais.
Ëa eifct, des malfaiteurs étaient venus et
avaient volé.
Qui? 9
Les agents de ia sûreté; donUlt avaient
emporté les vêtements.
Impossible de courir, dans le simple ap-
pareil, à la poursuite de ces coquins dent
on n'a jamais pu découvrir la trace.
>
Dég;rttda,tion de Mathnzewitoh.
Une terrible cérémoBie a eu tieù avant-
hier matin dans la cour d'honneur de l'E-
cole militaire.
On a procédé à la dégradation militaire
du capitaine Mathuzewitch, du 103° de li-
gne, condamné à la peine de mort pour par-
ticipation à l'insurrection de la Commune.
La peine prononcée contre le capitaine Ma-
thuzewitch a été commuée par le président
de la République en celle do ia déportation.
Quand on a vu descendre de là voiture
cellulaire, entre deux gendarmas, ce capi-
taine en grande tenue, revctu de la croix de
la Légion d'honneur et de plusieurs médail-
les de campagne, un frisson a couru dans
les rangs de la troupe qui formait le carré
et qui appartenait aux 48', 70" de ligne, 71'
de ligne, 19* bataillon de chasseurs, 22* d'ar-
tillerie et 9' cuirassiers.
La parade d'exécution était commandée
par M. le colonel du 48°.
Lecture du jugement de la commutation a
été faite au condamné, puis un vieux ser-
gent du 19'bataillon de chasseurs s'est ap-
proché du capitaine Mathazewich et tùi a
Vous vous calomniez, répliqua la jeune
femme; mais prenez garde! je vous ai dit
que je vous connaissais et, en réalité, je
-vous connais bien plus que vous ne sembtez
le croire.
Que pouvez-vous savoir? Ht Baradieu
inquiet.
Je sais, par exempt, qu'après avoir été
le lion de la vie parisienne, vous avez su
en traverser toutes ies aventures sans lais-
ser le moindre lambeau* de votre coeur aux
buissons de la route.
Je n'ai pas eu non plus grand mérite à
cela, je vous le jure t fit Baradieu en riant.
Oui; mais je sais aussi, poursuivit
Mme de Montdésert, que depuis le jour où
vous avez toute coup dit adieu à cette vie
de bruit et de fêtes, vous êtes demeuré.
comment dirai-je ?. enHn vous êtes devenu
jout à coup l'homme sage, l'homme sûr de
lui, l'homme fort, si rare aujourd'hui, que
jusqu'à l'heure où je vous ai connu j'avais
tefusé d'y croire.
–Décidément, dit Baradien, oa vous a
fait de moi un portrait de beaucoup au-
dessus de mes faibtos mérites.
–Non! reprit-elle. Enfin on assure
vous me permettez de vous dire cela, à moi
Parisienne indiscrète par nature et curieuse
j~r état ? on assure que vous n'aimez per-
sonne. qu'on ae vous connaît personne t.
ajouta Mme de Mendésert en baissant la
voix.
Baradieu ne put s'empêcher de sourire
de cette franchise, ou, pour mieux dire, de
cette indiscrétion tant soit peu étrange.
Mon Dieu dit-ii, je vous ai dit en deux
mots le secret de la solitude eu je vis et où
je me complais bien plus que dans le tu-
multe du monde, dont j'ei appris, Dieu mer-
ci la va!eur. J'ai usé mes belles années à
tien cette époque n'est bonne ni pour le
courage ni pour l'amour, les deux seules
grandes choses de ce monde. Alors, un jour
je me suis dit qu'il était inutile dem'obstiner
à chercher plus longtemps. Ou pour mieux
dire, comme je me suis aperçu que je ne me
donnais plus même la peine de chercher, j'ai
coupé court au temps perdu et je suis venu
arraché successîvcmentissgalonsaux man-
chos de la tunique et au képi, ses epautet.
tes, sa croix d'hoTieeur et ses mcdaiHes,
qa'it a jetés à terre lui eh~evant.égalemeïït
son sabre, il a fait le simulacre de le briser.
Ces pénibles formalités accomplie le
condamne a défilé devant tous les corps de
troupes et a été ensuite reconôu!t en prison.
Outre les gardes montantes, qui assis-
taient a cette pëniMe cérémonie, plus de 300
oMciers de tous corps, appartenant à la gar-
nison de Paris, y avaient été envoyés en dé–
putation de service. Tous étaient profdndë-
meht émus en voyant celui qui ~tait leur
camarade à jamais déshonoré a) cruelle-
ment puni pour avoir oublié tous ses devoirs
de so}dat en prenant part à la plus coupa-
ble des insurrections.
La condamnation et l'exécution du capi-
taine Mathuzewitch sont un des plus terri-
bles exemptes que la justice militaire aitété
contrainte de donner à t'armée.
s Les drames dn soioide.
Enrayant te spectacle qui s'ouraithier~
aux nombreux passants qui encombrent vers
l'heure du d!ner cette rue si passagère que
l'on appelle la rue Saint-Antoine.
Un individu, qui se tenait à peine 'sur
s~s jambes et titubait à chaque pas, courait,
ou plutôt se laissait aller à une étrange im-
putsion, sur le trottoir de ceûe rue qu'il
inondait de son sang..
Le matheureux avait les deux mains ser-
rées autour de son cou qu'il comprimait
comme pour arrêter la vie qui s'échappait
par sa gorge ouverte, et, malgré ses efforts,
îe sang venait, et, fumant, suintait à traver-
ses dix doigs.
Deux gardiens de la paix emmenèrent cet `
individu au poste Saint-Paul où il s'af-
faissa.
C'était un pauvre fou/ Antoine Figues,
âgé de trente-deux ans, ouvrier bouchon-
nier, qui, dans un accès d'aliénation men-
tale, avait tenté de se suicider en se cou-
pant la gorge avec un rasoir.
C'est par deux plaies béantes, horribles,
qu'ti s'était faites à la gorge, que son sang
s'échappait avec violence.
M. Lechartier, commissaire de police, a
fait transporter d'urgence Figuès à l'Hôtel-
Dieu.
Son état est des plus alarmants.
Hn'MLYTE NAStT.
i Petites nouvelles.
It avait été question de reprendre ces jours-ci
la fabrication de l'or à la Monnaie de Paris.
Et de tait les lingots sont là qui attendent et
ne demandent qu'à être frappés.
Mais après mûre renexion, M. )e ministre des
finances a craint non sans raison, que les na-
tions amies, l'Italie, la Suisse et ta Belgique, n'ac-
caparent cette nouvette emissieh pour nous en-
voyer a ta place de la mitraille d'argent dont
nous avons assez comme cela.
Voi)à pourquoi la fabrication de l'or est ajour-
née jusqu'à nouvel ordre.
Jt Un artiste de talent, M. Btin, vient de terminer,
à l'église Saint-Sutpico, deux grandes fresques
qui lui avaient été commandées par la Ville.
L'une représente ~fo~ du at~~ l'autre,
r~MOMpMott de la sainte Vierge.
Les échafaudages sont aujourd'hui complète-
ment enlevés, et depuis hier les amateurs peu-
vent con'empler ces peintures décoratives qui
sont vraiment d'un très bel effet.
Défaire pour refaire, telle est la loi de l'ad-
ministration en générât et de la préfecture do
la Seine en particulier.
Exempte Sous le règne de M. Léon Say, on
avait jugé boa d'élever entre le grand et !o pe-
tit Luxembourg une affreuse baraque en p!an-
chce destinée au service des emprunts.
Les magnifiques arbres séculaires du jardin
gênant messieurs tes architectes, on tes abattit
pour faire place nette.
Mutilation inutile! Etait-ce bien ta peine d'en
venir là puisque aujourd'hui on va démolir ce
vaste hangar, pour transférer te service dans te
vestibule du Grand-Luxembourg.
Une moitié des bureaux sera installée au rez-
de-chaussée. l'autre, dans là partie correspon-
dante du sous-sol. C'est dans ce séjour humide
qu'on placera d'énormes caisses en fer forgé,
rivées dans la muraille et destinées à recevoir
tes titres en dépôt. à l'abri des
Les valeurs se trouveront là, bien à l'abri des
vo tours; mais en revanche, tes employés char-
gés de les surveitter ne seront assurés ni con-
tre tes rhumatismes ni contre tes douleurs
La réunion des délégués des Sociétés savan-
tes dos départements aura lieu, à la Sorbonne,
les 8, 9 et<0 avril prochain.
Les lectures se feront pendant les trois jours
à l'amphithéâtre do la Sorbonne.
La séance solennelle de clôture, présidée par
M. de Fourtou, ministre de l'instruction publi-
que et des beaux-arts, sera consacrée, le ii
avril, à la distribution des prix du conconrs gé-
nérât.
Le jury, composé des membres de l'Institut
(sectton dos gravures) a rendu, dans sa séance
demander au calme et à la solitude ce qae
!e bruit et la foule ne m'avaient jamais
donné! l
Quoi donc? interrogaa anxieusement
Mme de Montdésert.
La conscience tranquille, répondit Ba-
radieu, et la satisfaction de faire mon de-
voir.
La jeune femme demeura pensive.
Oui, je vous comprends, murmura-1-
eHe comme se parlant a eHe-même. Ce qui
a manqué à ma vie, à moi, c'est un amour
sincère, profond, qui m'eût prise toat en-
tière et m'eût fait oublier le moade Si vous
saviez 1 vous parlez de découragements, de
lassitudes. It est des aMmes que vous igno-
rez. que vous ignorerez toujours. Ah 1.
vous ne savez pas, vous ne pouvez pas sa-
voir combien les femmes ont besoin d'être
aimées 1
Baradieu tressaiUit et prit la main de ia
jeune femme..
H sentait !e sang battre ses tempes U Et
un eHbrt suprême, et, d'une voix a iaquetie
il s'efforça de donner l'expression banatë
d'un intérêt de bonne compagnie
Mais. dit-il, M. de Montdësert.votre
mari.
La comtesse baissa la tête, et si bas que
Baradieu devina plutôt qu'il n'entendit
Oh [ ne partez pas de ce misérable 1
murmura- t-eUe avec un sanglot mat étouffe.
H y eut un court silence.
Baràdiëu, ému, en proie a ses souvenirs,
regardait avec une expression de pitié pro-
fonde cette femme si jeune et si belle, qui
'aimait et qui venait de le lui avouer dans
lun cri de douleur déchirante.
H reprit:
Mais pardon dit-U d'un ton qu il vou-
lut rendre léger, vous me demandez ma vie
je vous l'ai dite en trois mots. Savez-vous
que je serais presque en droit de vous faire
des questions sur la vôtre? 'l
Sur la mienne ? interrogea la jeune
femme en le fixant du regard.
Vous ne m'en voudrez pas ? 2
Mais je vous en prie, au contraire.
Eh bien ut Baradieu, dites-moi fr
d'Mef, son jugement dans le concours des es-
sais préparatoires an grand prix de Rome (gra-
vureentailledoucc).
lia admis à rentrée en loges et dans l'ordre
suivant !es élèves dont voici les aoms
1" M< Boisson, élève de M~ HenriqueI-D.upont;
2°M.LeMois, élève de M. RenriqueI-Dupent;
3" Massard (Ju~s), é!ève de Mth'HentiqueI-Du-
poBtetMassard;4"RabouiHe,6IèY6teM.Hemri-
Dupoht.
Emménagement le lundi 6 avril.
Entréa en loges !e mardi 7 avril, à sept heu-
res du matin, jusqu'au mardi 21 juillet, & sept
heures du soir (en tout quatre-vingt-dix jours
de travail en loges, dimanches et l'êtes excep-
tés).
Jugement définitif te lundi 27 juillet, à midi,
La Société des gène de. lettres se réunira en
assemblée générale annuelle le dimaRèhë 29
mars 1874, salle Sax, rue Saint-Georges, SO.
Un accident suivi de mort:
A huit heures vingt-cinq du matin, le char-
retier Grindelet, demeurant avenue de Paris,
79, est tombé, rue de la Chapelle, de la voitura
sur laquelle il était monte et a été écrasé par
l'une des roues de ce véhicule.
La mort a été instantanée.
Autreaccidentgrave:
Hier, à sept heures et demie du matin, le
nommé Léon Thiéry, sous-chef d'équipe à la
Compagnie de l'Ouest, a eu la. jambe Droite
broyée par un wagoa qu'i! voulait décrocher.
On l'a transporté à son domicile, rue Truf"
fautJO.
Et une tentative de suicide:
A deux heures trente du soir, le nommé
Charles Florent, tourneur sur bois, demeurant
rue de Lagny, 10, a tenté do se jeter du Pont-
au-Chango dans la Seine.
Cet individu en a été empèché par 1~ gar-
dien de la paix Duron, et est rentré chez lui,
après avoir promis de ne plus attenter à ses
j
Foulard do linde, ?oM)' co~
J!)~f~, JXîyo~Me, ~
ses de 24 et 80 bouteilles, aux prix do 18 et 30
fr. H sufSt d'écrire & ia
toutes tes viltos.
BRUITS DE COULISSEE
Cesoir:
A l'Opéra-Comique, première audition da
~y~eJe~ drame eratorio, de M. Mas-
sénat.
Au Vaudeville, reprise de la CoM~M<
Aux Menus-Plaisirs (réouverture), première
représentation, à ce théâtre, du F
H est impossible de rêver une plus belle salle
que celle d'hier soir aux Français~
Une pièce de M. Octave Feuillet avait excité
de très légitimes curiosités.
Citons au hasard
Dans l'avant-scène droite:
S. A. la princesse Mathilda, le maréchal et ta
maréchale Canrobert, le général FIeury, la
baronne d&.Galbois.
Avant-seèno gauche:
Le duc et la duchesse do Castries,'le vicomte
et la vicomtesse d'HaussonviIIe. le marquis et
la marquise de Castellane, te comte HaUez-
Claparède.
Au-dessous M. et Mme Pernn, le baron
Beyens, le chevalier Nigra, M. Dutilieul, M. Du
Locle en face, le duc et la duchesse Becazos,
M. de Fourtou, dans !es baignoires,~ duc
de Ghartras, le marquis de Casariera, Aftbur
Meyer, dans les loges, la princesse Tron-
betzkoï, la comtesse Walewska et la baronne de
Bourquoney, la marquise TùrgotetMmoDubois
de t'Estang, le vicomte de La Guéronniére et
M. E. de Girardin, M. et Mmo'Joubert, Mme et
MUo Jérôme, M. Wolowski, Mme Coppens de
Lostende, M. Ferdinand Duval et M. Léon Re-
nault.
Un peu partout te prince de Sagan, A.
Btount, Heine, Stern frères, comte Daviltiers,
Ratisbonne, G. Doré, BIerzy, Dotâtre, prince Ga-
litzine, A. Houssaye, Hébert, Bambergor, baron
de Bourqnenoy, 6. JoUivet, Janvier de la Motte,
HaritoC, PeuiHant, M. et Mme Savary, M.Mahon,
Moreau-Chatons, E. Dalacharmo, Giraud.Po-
polin, Deroulède, le comte Kavonhuter, etc,
etc.
La mise en scène est extrêmement soignée.
H y un très beau décor, celui de la focet, au
troisième acte nous ne lui ferons qu'un très
petit reproche c'est d'être un peu Meu.
Au même acte, pourquoi Mlle Croizette, qui =
part pour un long voyage, vient-eUe en un
costume Nanc aussi léger et MM ~
et avant de se rendre au rendez-vous, elle eût bien'
pu revêtir une robe un tant soit pau plus som-
bre.
Le publie à la fin de cèt acte a rappelé tes
artistes, et & paru fort étonné de voir qu'ils ne
revenaient pas.
chôment ce qu'à de commun avec vous,
queue place tient dans votre existence
rhemme que j'ai vu ce matin ? 2
Mme de Montdésert parut surprise.
Elle garda le silence pendant quelques
secondes et sembla chercher à lire dans les~
yeux de Baradieu le véritable sens de cette
question.
Cela vous mquiete? 2 répondit-elle
enSn.
Cela m'étonne tout au moms répliqua
Baradieu et, puisque vous avez bien voutu
me permettre.
~-Eh bien t reprit Mme de Montdësert en
souriant, le mot de l'énigme est bien sim-
ple.
Et, s'arrêtant, eUe enveloppa son interlo-
cuteur d'un regard de Hamme et se pencha
vers lui.
Venez ce soir, dit-elle rapidement, et
je vous dirai tout :~ous saurez ce qu'est
Chauveau; et quant aux Chant@!ys.
Elle s'arrêta. t
Parlez 1 parlez dit Baradieu avec an- e
goisse.
Quant aux Chantetys, je vous promets
que nous les sauverons.
Baradieu poussa un cri, et, emporté par un
sentiment de reconnaissance, saisit les deux `
mains de la jeune femme, qu'ii baisa à plu-
sieurs reprises.
Mme de Montdësert, pâte, haletante, fer-
ma les yeux.
Ainsi, dit Baradieu en se levant, vous
maie promettez. et je puis le dire aux
Chantetys? i'
La jeune femme lui tendit de nouveau
ses deux mains adorables qu'agitait une
émotion névreuse; et, d'une voix où elle
concentra tout ce que son cœur contenait
d'amour et de passiom
–Oui! répondit-elle avec un sanglot qui
semblait une prière. A ce soir ace soir 1
PtERRE Z&CCONB! et AjJOU'Nt RACOT~
(Z<~M~<~M<ït~.)
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