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_M~MS
la commission no leur a point répondu par 66
refus de concours dont parle t'Agence Havas.
<' commission du 4 Septembre, â'est bien,
U est vrai, préoccupée de Fattitudë qu'ëUe aura
à prendra quand eotte question sera portée là
tribune; mais la résointion qu'eUe a adoptée
anr ce~point n'imptiqaè en aucune manière un
refus de concours à regard do !a démarche des
dépotés breton:.
« En8n, puisque l'Agence Havas croyait de-
voir v~us faire connaître qu~i! s'est trouTé se~ze
deput~E de Bretagne pour refuser de bt&mer M.
Gambetta a l'occasion do Contie, eMë aurait dû
tu moi~aaj~outer que la. motion de blâme a été
&i~née par plus de quarante autres..
< Jp me.~ome à c~e simple rectincation, et
vous prie de recevoir, etc.
..r t A. M L~ BoBOËJMB,
Bvr~o~ iS mars. M. de BrôgRe a pro-
nonce Mef Hh discourt! a Evreux. `
Un passage fait resaortir la nécessité de ré-
pandre l'infraction danè an pays où ~MSrage
Mlvefee! est mis en pMtiqae.
Ca.nisy, i5 mars. M. Yyér, candictat con-
servateur, vient d'être nomme conseiller géné-
ral par 9i4 voix, àCanisy, dans )e (t~partement
de fa ttanche. Le candidat radica! B a obtenu
qde820votx.
MeNt-de-Ma.rsM, 46 mars. Le conseil
municipal de Mont-de-Marsan a voté, samedi
soir, la somme de 400,000 francs pour la cons-
truction d'âne caserne et d'un établissement
mDitaire.ttIpnt la dépëMe s'élèvera & 1 million
800,000 francs. L'effectif das hommes sera, sui-
vant tes circonstances, de ~,700 à 3,200 hom-
mes.
.<' t~' Y)« ~'< -t < y.y..
Caa*ca.Mpt&triers de Carcasaonhe, qui vÎMnent de
M mettMfen grè~e et.qui ont cherché à
y entraîner tous tes ouvriers du bati&ëat ont
y entrainer tous les ouvriers du bâtiment tint
feçu une certaine sonnne-d'argent ttonate. Oa dit dans le pays que t'innuenee
d'un député n'est pas étrangèra à ce qui se passe
et qu'an mouvement popul&ire est à redouter.
t ~t.
Ma.rseiUe, i- mars. Le préfet vient de
donner Ff~dre de prendre hypothèque sur les a
b)'*ns de,M. Jounet, ancien premier adjoint
tyant rempii les fonctions de maire, jusqu'à ce
quecetui~-ctronde comptode l'emploi de 2,000 fr.
provenant de la caisse des mariages.
A la salte de l'ouverture d'une soascription,.
faite sans autorisation dans un journal de cette
ville, une perquisition vient d'être opérée par
la police dans une maison de la rue d'Alger.
Les livres 6i~isis ont été mis à la disposition de
la justice. Une instruction est commencée.
?. -ft .(! ,iT~H?'Ï-
Nica, iH'atar~j -~fNotee'vilte va recevoir les
éléments d'une activité nouvelle. On y étudie
les dépositions nécessaires à la création de
chantieM ~constructions navales. Les touris-
tes et les e~~a~Mf~ pourront ainsi.de temps
à aatreassisterau spectacle toujours intéressant
..l
R!a réutiioa d'un conststoire, dans lequel le
Pape doit nommer plusiears cardinaux qui,seront chotSjia dans te .clergé itatien.
.t!
'M'M&a
R~UE DU JOUR
Cn coup d'œit sur ta presse belge. <
LëF~M~ .B~w~~M, i'~cAo du
Fo!~M~~japr~aYQH'.faît la critique: de la loi
provisoire des maires et des applications qui
eno~tf~ faites,: sont d'avis que, depuis
cette toi, ~'2f~~e .me c~Mc ~p~
pM bonapartistes, its conseillent a~ gouver-
nement dé M. de Bro~tie d'
ment.
Le C~K~ ~j&rM~~ est p!t~ inté-
ressant encore à propos d'une conversa-
tion qu'it dit avoir ea Heu entre M. le maré-
chal de Mac-Mahon et M. le duc de Padouc,
ce joar~at signate les progrès immenses
faits par l'Empiré dëpùîs quelques semai-
nes; et, continuant, il ajoute que'M. leduc
d'Aum~te, d'accor~ ayec ptusieurs~enéraux,
médttetait les moyens de s'epposët par la
forée à une restauration éveatuelledel l'Em-
pire.
Nous laissons' au Cewf~ .e~M!e~
la reapensabUité de ces derniôrea asser-
tions.
id"'f
-
Le ~M~~ <2?~tiner la conduite du centre gauche, expose
que les partis coasses qui ont faitle 24 mai
et quj~~e 19 novembre, instati~ le sep-
tennat, < om mis en quelque sorte tes scel-
lés sur le pouvoir et se relèvent mutuel-
lement pour monter la ~àrde autour de lui,
pr&tSt ajoute notre confrère, a t-trer eur le n
premter d'entre eux qui voadrait organiser
te pouvotr pour.s'en servir etïicacement, ne
fut-ce que pendant sept années
Puis.te./OM~Kt~M~ explique que
le centre gauche est tout pr&t, en ce qui le
FEim~eN~O~~N'' 1 (i
Y~M~A
A'.MM:~ .i
4. ~H- ~-3 B~
..LA MAISO~
'r~.?!jM
~RUEZACHARiE
t.'AFf'AtR~ÛELA!
Paris, !à viHe eubUeuse cntre~ toutes;
Paris, qui au bout de~uinzejaurs nese
sôuvieKt pas p!us d'une de ses hontes que
d'ucp de~aes gioires.; Paris a depuis long-
temps ~ouMié un critM mystërieux, commis
it y arptus de trente ans dans un des quartiers
tes plus f'équen~es, et qui émut protbndëmënt
alors ta curiositcpuMique.
Nous' ~outoM pairter de IWaite. C4c!ie
R~au, p!~s comMiament designer sous !e
titre de t'~ ~«~ ~H.ûcc.
A cette époque rciauvement peu etoignée
d~HtMis, te nontbfcdes journaux était encore
ass~z restreiat, et tes tectears n'érigeaient
pas comme aujourd'hui des détails précis et
(t) Reproduction autorisée pour tous les jour-
naux ayant ua tr~M %Tpc }e SocièM des ~M
<
concerne. ~ava:Hera la conso;idation du
septennat, a une ceaditioa c'est que deux
des partis coalisés dont H payait tout à
rBeure, à sav~r Ïëa légitimistes et les bo-
~apart;stravailier sM', a!vec le centre drott, a 1 or-
ganisation du sep~Mt. De sorte quête
centre gauche, à en croire~
J9< serait tout;p~! ~ire P~s~-
I~mGnt ce.qu'il ~proche aux CMh-
l,~ment c~ qn'al repr~Che ~,ttx p~ .,tR,
sésjde vouloir faire pour leur propre com~'
De ~M~M< des les représente en
effet comme tout prêts à tirer sur le pre-
midr d'entre eux qui voudrait organiser le
pouvoir pour s'en servir efficacement, et il
nous montre ensuite le centre gauche tout
;Mét à organiser lui-même le septennat, à
Fexclusion des autt~s partis. Déserte que
le centre gauche, à en croire le plus auto-
risé de ses organes, serait comme le chien
du jardinier dans le proverbe espagnol,
a qui ne voulait pas manger et qui ne vou-
lait pas laisser, mander*.
Le projet de !oi ë~etpràle présenté par la
commission desTreate est jugé très sévère-
ment par ] a presse étrangère. !< C'est, dit le
.Dnaire et le prélude d'une révolution royalis-
te. Ce qui frappe le plus l'auteur de l'ar-
ticle auqùë! nous faisons allusion, ce sont
lesctauses destinées à limiter et à locali-
ser te saS'rage universel. Ces deux expres-
sions résument très~dètement tout le sys-
tème de ce projet de~oi. D'une part, en effet,
grâce à ta double condition de vingt-cinq
ans d'âge et de trois ans de domicile, le
co) très grandes proportions; d'autre part, en
fixant à trente ans l'âge de l'éligibilité et
en'exigeant des candidats certaines condi-
tions qui tes rattachent au département dont
i)s'sollicitent les sanrages, ta loi nouvelle
étend démesurément le cercle des exclu-
sions:
Si de pareilles règles, dit te .D<ï~ TM~M~,
avaient été imposées a l'Angleterre, Boling-
broko, Fox, Pitt, Caaning, Peel et Gladstone
auraient en vain frappé à la porte du Parlement
pendant huit ou dix~tnneos de leur vigoureuse
jeunesse; le* jours tes -ptus briUauts ao la car-
rière ofticiètio de Pitt seraient effacés de son
histoire.
v r =~
~<.c~
'?
Sous ce titre ~M~'J ~M<, nous lisons dans le J!/o?M~M' w~z-
M?*
Le docteur Zachatie, pédicure américain, a,
dit~it, extirpé des eors aux soidats do~ jEtats-
Unis, pendant la guerre de sécession, pour une
valeur de 200,000-fr. Cette'sommé, le docteur r
Zacharie la réctamo ardemment au Congrès des
Etats Uuis. §a demande est accompagnée d'at-
testations écrites par des officiers.
L'addition des cors extirpés a du ôtre si
longue a faire~ que l'on comprend le délai
pris par M~ Zacharie (pédicure) pour adres-
ser sa réclamation. Cependant, malgré les
attestations des milliers d'officiers et de
soldats soufagés par cet honorée opéra-
teur, il est peu probable qu'il voie jamais
~a note acquittée, ie Congrès des Etats-Unis
n'entendant point de cet o~c~-ià, comme
diraitM.deTuIanoouft. ..t
."=.
Pour une drôle de maladie, voilà une drôic
de matadie 1
Elle est décrite par un docteur viennois,
dans une lettre adressée à un journal de là-
bas
Mon client avait un affaiMissomont da cer-
veau quelquefois, en mangeant, ii ne se sou-
venait plus du morceau qu~ avait dans la bou-
che en ce cas, il fallait, avec une petite ba-
guette qu'on, avait toujours nous la main, lui
taire entrer de force dans le gosier les aliments
qui restaient en route ou bien les lui extirper
(te peur qu'il ne s'étranglât. )'
Avez-vous jamais entendu parier de rien
de pareil?
Le plus curieux, c'est que le malade ci-
dessus était un prinM valaque, père de
deux SHes qui avaient pour institutrice une
jeune demoiselle, laqùelie est devenue la
femme de Mich~ct.
< .<
Dans un groupe, nous avons surpris le
dialogue suivant, dit le Masque de ferj:
Où en est doac la docte assemblea dans
son éternel travail du Dictionnaire?
A la lettre M, répond un grave académi-
cien.
Mh bien quand vous en serez à la défini-
tion du mot« nl'interlocuteur, qu'à mettra simplement ~oir
l'aHaire Emile Odivier. a
Le membre de l'Institut répondit timide-
iment:
–On peut se tromper une fois.
Prenez garde! vous. allez me dire le fa-
meux II n'y à si bon, cheval qui ne bronche,
d'un de vos prédécesseurs dans une circons-
tance analogue, auquel Voltaire répliqua
alors
circonstanciés sur les sinistres épisodes qui
ont de tout temps constitué la pâture des
faits divers L'J.~M'c <~ /<: Moee fut un dt s
trimes qui tirent exception à la règle, et
pendant plusieurs semaines la population
parisienne oubiia les débats de la Chambre
d~ députes, t~ question étrangère, M.
Thiers, M. Guizot, le centre gauche et les
caricatures sur la poire, pour ne plus pen-
ser qu'au drame sanglant de la rue Mont-
martre.
Car, aiosique nous l'avons dit, c'était
rue Montmartre que t'assassinât avait eu
tiou, à peu de distance des Hattes et de la
Puinto-Sàint-Kustaché, c'est- à-dire dans le
quartier te plus vivant, où la moitié de Pa-
ris veitie encore quand l'autre moitié som-
meilte.
Ce qui joutait a l'horreur du crime, ce
qui avait déculpé tacuriosité mêlée de ter-
rtur qui en avait accueiiii ianoùvette, c'est
qu'il ne s'agissait pas ici d'un meurtre
isolé, d'un assassinat vulgaire le meur-
trier, ou, pour mieux dire, les meartriers in-
connus, avaient en même temps, à ta même
heure, sans Jbruit, sans cris, sans lutte,
sans que rien eût trahi au dehors ie drame
enrayant qui avait dû se pasaer à t'inté-
riaur, fait oisparaître, supprimé ou assas-
siné cinq ou six personnes' y
Voici succinctement résumés, d'après les
divers témoignages qui tarent recueittÏs
ators, les faits qui précédèrent et aecompa-
gnércnt ia découverte de ce cri&e multiple
et mystérieux.
Le SteM;lerl84. te! nombreux passants
de ta rue Montmartre pouvaient tire sur ies
votets termes d'une bouttqus de soerie~ si-
tuée non fois seau l'inscription suivan.te,tracéeàtamain
ea grasses teUres: -<,
FERM)~ POnn CACaE t)R MARtAGE
Cette boutique était l'une des plus acha-
landées du quartier, b;cn que de propor-
Un cheval, passe! mais. toute une écurie,
c'est trop.
L'académicien a pris son chapeau.
Les commentaires des badauds autour de
la statue de Jeanne d'Arc vont toujours leur
train.
Si l'on installait là un sténographe, que!s
joins échantitions de la bêtise humaine on
récolterait t
j~ier, un bourgeois grave et son épouse
~nt.
'T~dalB ~~eois, d'un ton con-
~rcL l t Btte ast trop j'~cne n C¡¿c-
i Blle,ett tiop
(Historique.)
GEORGES MAYRAH~.
.s––(~
~1: LA BOURSE
La Bourse est nerveuse et agitée: c~esi
qu'en recommence à parler politique, chose
qut ne nous était pas arrivée depuis long-
temps. Se prépare-t-il donc des événe-
ments graves ? Telle est la question qu'il
cst~ bien permis de se peser en voyant l'in-
quiétude de la spéculation à la hausse, son
découragement et la défaillance des cours
de! nos fonds publics. On parle des lois
d'unpôts, de l'interpellation Lepère-Gam-
betta, de la majorité hostile au gouverne-
ment dans la commission de prolongation
des pouvoirs des conseils municipaux. Ces
points noirs ne sont pas bien gros, mais
suffisants cependant pour tenir en éveil
l'attention du monde financier. C'est un in-
dice bon à noter. Quant au discours du
Prince Impérial, inutile de dire qu'à partir
de! deux heures il a été l'objet de tous les
commentaires cependant ia Bourse paraît
encore avoir réservé son opinion.
Les acheteurs, mis en mauvaise humeur
pat le retour de la politique dans leurs cal-
culs, ont exagéré la rareté d'argent, que la
liquidation de quinzaine leur a fait toucher
du! doigt. Les plus timides ont tâché leurs
restes, d'autres ont vendu des primes à des
écarts ridicules (il faut bien s'attendre a
tout). Ces partisans de la réalisation instan-
tanée me semblent avoir jeté le manche
après la cognée.
Perdre patience parce que l'Emprunt a
baissé de 60 centimes après avoir monté de
1 fr. 40en quatre jours, c'est montrer beau-
coup d'irrésolution ou beaucoup de naïveté.
En somme, la journé3 n'a pas été si mau-
vaise: on a perdu 25 centimes' depuis sa-
medi, cela est vrai; mais l'Emprunt est en-
core à 94 40, et 'e coupon ne sera détaché
que dans six semaines.
Le coupon du 3 0/0 a été détache au-
jourd'hui, et ce fonds est encore à 39 3S, soit
6010 a\ce son coupon.
Les recettes générales achètent 76,000 fr.
de S 0/0 et 6,000fr. de 3 0/0 en tout,
82,0(]~ff. de rentes. C'est un chiSfe sufii-
sa~-
Les réports sont plus chers qu'en liquida-
tion t*e février (car ils avaient été d'un bon
marché exceptionnel), mais létaux des plus
élevés cotés dans la journée atteint à peine
4 i/20/0. Encore les banquiers n'ont-Hspu
employer d'argent à ce prix; et cependant
l'escompte est à 4 1/2 à la Banque et à 4 0/0
sur le marché libre.
jLes alarmistes vont, bien loin dans leurs
appréciations.. Peut-ëïrelejLvendeursjiepe-
tites primes auront- i!s à courir demain a~rcs
leurs rentes. On a exagéré les inquiétudes,
pt il est bien rare à la Bourse, que toute exa-
gération n'amène pas une réaction.
AOSDSTE VOt3EMBERT.
ASSEMBLEE NATIONALE
SÉANCE DU 16 MARS 1874
Présidence do M. BafTet
Qui chantera jamais cette )utto homérique du
set et do M. Pouyer-Quertier, ligués ensemble
pour mettre à mai cet infortuné sucre, qui se
défend avec une aigreur dont on ne t'aurait pas
cru capable, en s'appuyant sur te bras do M.
Benoist-d'Azy ?
Aht c'est que c'est un terrible jouteur que
M. Pouyer-Qutirtier mais, il faut bien le recon-
naître, on fait de ténacité, M. Benoist-d'Azy est
honnne atui tenir tote, et il l'a montré aujour-
d'hui surtout.
Dame la discussion en était arrivée à une
pointe acrimonieuse, et les mots un peu vifs
noot pas été épargnés ni d'un côté ni de
l'autre.
M. Bonoist d'Azy trouvo que le projet de
M.Pouyer-Quertier n'est qu'un expédtont, qui
ne produira jamais qu'un équilibre fictif en
boa)eyejsant toutes ies habitudes régulières, et
en portant un coup terrible à ta raffinerie fran-
çaise, sans amener un résultat appréciable.
M. Ponyer-Qhertier riposte sans perdre
une minute que ce n'est pas la première Ibis
tiens assez restreintes. Suivant un usage j
qut subsistait encore il y a quelques années ]
et qui tend de jour en jour à disparaître,
une enseigne leprésentantun petit arbre dore ]
surmontait la porto, entourée de cette lé-
gende ]
Au-dessus de t'enseigne, sur une galerie ]
peinte en noir et vernie, se détachaient en 1
iettres également dorées les mots ci-apfès
Jtf~MO~ CA~M~, ~Mee~eK~
Laboutique,avons-nousdit, était depropor-
tions restreintes. La maison dont eltc for- t
mait le rex-de-chaussée était, en eS'et, comme l
beaucoup de vieilles constructions data rue
Montmartre, assez étroite en façade. En re- ]
vanche, elie était très élevée et ne comptait
pas moins de six étages, en comprenant les
mansardes. A côté de la boutique, une porte
sur la rue, toujours ouverte, donnait accès
aux divers locataires et conduisait à la fois j
à l'escauer et à une cour sur laquelle ou-
vrait l'arrière-magasin.
Par un hasard fréquent dans le commerce,
le propriétaire'du ~M?'M", te sieur Réau, et
sa nile Cécile, avaient leur logement, non
point au premier, mais seulement au
deuxième étage de la maison. Ainsi le vou-
lait un bail déjà ancien, passé par le précé-
dent propriétaire, homme économe. Une
vteitte demoiselle de magasin, en même
temps caissière, avait sa chambre dans le
même logement, dbnt les fenêtres donnaient
d'un côté sur la rue Montmartre, de l'autre
sur la cour dont nous avons parlé. Deux
commis, composant avec ta vieitte caissière
tout te personnel du j~~t~, habitaient sous
tes toits deux petites pièces continues.
Donc, le 5 février 184. le ~~e?'était ï
fermé.
Mtie Céeile Réau se mariait.
Il pouveSt être onze heures du matin
quand deux berlines attelées de deux che-
vaux, les beriines réglementaires de toute
noce bourgeoise bien ordonnée, arrivèrent,
se suivant à distance, jusqu'à la maison du
qu'il n'est pas d'accord avec la commission du
budget, mais qu'il s'en console sans peine, parce
qu'il sait que, comme lui, bien souvent l'Assem-
btoe lui a prouvé qu'elle ne partageait pas ses
vues.
L'orateur ajoute que les 20 millions dont le
ministère a besoin sont trouvés avec l'adoption
de son projet de réduire à trois mois et demi
le délai de quatre mois accordé aux rafnneurs
pour acquitter les droits.
M. Pouyer-Quertier donne en passant un croc-
en-jambe au projet sur les viandes salées, un
dérivatif de l'impôt sur losei et qui nuirait d'une
façon très sensible aux intérêts économiques de
la classe ouvrière.
Conclusion de M. Pouyor-Qucrtior La taxa
sur )e set est immorale et odieuse. L'Etat ne
peut donner à des industriels, comme il veut le
faire peur ses rafnneurs, ies avances nécessaire
à l'exploitation de leur industrie.
Ce mot amène une verte réplique.
jg j~oher. Vingt ans durant vous avez
us?d§6~ dr~ comme importateur de coton.
?. Poayer t~e~r riposte cme la
comparaison n'ea!?as j~ vi 'adhérence
des droits, et il recommence &yec ua nouvel
acharnement !a démonstration do s~ solution
économique.
M. Tir&rd combat son argumentation.
M.Bettuoont demande simplement si !e
mode proposé par M. Pouyor-Quertier apportera
en réalité viagt etunmil!ions au TMssr.
B~. Chesnelong, au nom de la commission,
répond par ia négative, affirmant qu'il n'y au-
rait dans l'opération qu'un simple Bénéfice d'es-
compte.
tS. Bocher attaque en un' long discours
l'amendement Pouyer-Quertier.
Le scrutin donne les résultats suivante
Votants. S69
Majorité absolue. 285
Pour. H3
Contre. 4S6
L'amendement est rejeté.
Un sous-amendement de M. Ducuing est re-
jeté. H porte sur un escompte de 4 1)2 0[0 au
profit du Trésor pour obtenir le délai de quatre
mois. <
Un autre amendement do M. de Castellane,
portant que les compagnies de chemins de R;r
paurraient remplacer les garanties d'intérêt par
une émission d obligations, d'accord avecjle mi-
nistre des finaneos et jusqu'à concarrence de
20 millions, est rejeté.
La clôture Mt prononcée.~ i.f..
L'article H, portant dalO à 1S fr. l'impôt de
constfmmation sur le sol, est rejeté par 410 voix
contre 270.
Au moment de quitter la salle, M. Lepère
rappElto qu'il a déposé jadis une demande d'in-
terpellation il désirerait qu'elle pût arriver à
la tribune mercredi.
M. de Broglie n'y voit aucun inconvénient.
Donc, grande bataille. perdue pour la cause
radicale, mercredi. Si cola lui fait plaisir, pour-
quoi s'en plaindre ? ) CHARLEY.
r~
CHROMQUE DES TMBUMÂUX
LEPROCm BN SÉPAHATMN DE GOBt'S DB M'"° LA
PMNCESSNDEBAUFFRBMOKT
Les lecteurs dumardi darnier, jour consacré par la 1~*
c!tambre à ce procès, ?' Allou n'a pu pren-
dre ta parole. Aujourd'hui 'lundi, l'éminent
avocat, tout à fait remis de son 'indisposition,
a continué sa plaidoirie, et'comme son ad-
versaire lui répondra demain, l'affaire ne
durera pas une semaine de ptus, ainsi qu'elle
en semblait menacée.
M" AMou, on s'en souvient, en était resté
aux articulations relatives aux faits dont la
vittc d'Auch été le théâtre. Le plus grave
de ccsjaits est eeluj~pi aurait a la séduc-
tion dé la jeune Josëphiac'Labénète. L'en-
quête a démOtitré, dit l'orateur, que cettu
iUle Labenère, après avoir été livrée à M.
do BauHremont, est restée quatorze jours
dans son appartement puis, qu'abandonnée
ensuite pacMn séducteur, elle .est tombée
dans le désordre et la misère. Le procès
que le sieur Labenère a intenté au com-
missaire de police d'Auch pour obtenir la
radiation de sa fille du registre de la prosti-
tution,a prouvé qu'aucune infortune, qu'au-
cun martyre, pour ainsi dire, n'avait csc
épargne à l'ancienne maîtresse du colonel
de Baulïremont, et M" Allou n'hésite pas à
déclarer que les rigueurs dont les autorités
d'Auch ont usé envers Joséphine Labenère
n ont été causées que parce qu'on savait l'im-
portance de sa déposition et parce qu on es-
pérait que la terreur lui imposerait silence.
ttnefautpas reprocher à Mme la prin-
cesse de.Baunremont le zèle, le dévouement
de ses amis, car on peut trop tacitement
leur opposer dans le débat les agents que
M. de BauCremont leur opposait à Auch le
maire David, le commissaire de police Fon-
tan, l'avoué Caudron. Les preuves du com-
plot formé contre les témoins de l'enquête
sont innombrabtes, et n'y aurait-il que celle
qui ressort de la conduite du cordonnier La-
serre, que ce complot serait déjà démon-
tré. Joséphine Labenère devait à cet homme
24 if., qu'ilnelui avait jamais réclamés or,
il tente d'abord de faire payer cette petite
dette par M. Rapetd, atln de compromettre
ce dernier. N'ayant pu y parvenir, il pour-
suit sa débitrice. Puis, forcé de s'arrêter de-
~M~M?*, et s'arrêtèrent, à !a file devant Ea
porte principale.
L'une de ces berlines était vide !a pré-.
miere seule contenait un jeune homme
en habit noir, en cravate blanche, gante db
b'anc, dont l'arrivée ne tarda pas a donner
lieu à un rassemblement de commères, de
gamins et de badauds.'
C'est !e marié g)apit une marchande
des quatre saisons qui poussait sa voiture
devant elle et qui s'était précisément arrê-
tée à quelques pas de la boutique avant
l'arrivée des berlines.
Lejeuoe homme descendit et donna, ra-
pidement quelques ordres au cocher."
Pendant ce temps, la marchande des qua-
tre saisons avait posé à terre les brancards
de sa carriole et s'était .avancée, aua sansi
doute de mieux voir, sur le trottoir, presque
jusqu'à la porte d'entrée dc~a maison.
Le jeune homme entra, sans s'inquiéter
des regards curieux diriges sur lu:.
Maïs il avait à peine fait quelques~pas
dans l'allée donnant sur la rue, q~n~tn
!é vit se baisser et ramasser un M~tqué~
quelques curieux obstinés affirmèrent t de-
puis êire un papier. Par un mouvement en
quelque sorte machinai le jeune homme se
retourna aussitôt et aperçut la tête de ia
marchande des quatre saisons, qui paraissait
le suivre curieusement des yeux.
Toutefois il ne parut pas ~attacher d'im-
portance à cet incident, cat,ii s'empressa de
continuer sa marche et disparut.
Quelques instants après, une troisième
~beriine arriva et prit place à la suite des
~premières.
Deux jeunes gens non moins en habit noir
et en cravate blanche que celui qui les avait.
précédés en descendirent et entrèrent à leur
tour.
Tiens dit l'un des deux jeunes gens
d'une voix haute, en mettant le pied sur la
vaut l'observation de Fonde de Joséphine
que celle-ci est mineure, il lui répond
« Je te remercie de la commission je .vais
aller trouver le commissaire de police. Avec
lui et M. le maire je saurai tout. »
Ainsi, voici un cordonnier qui, ppur se
faire payer 24 fr. d'une fille, doit, avant
tout, se concerter avec les autorités d'Auch.
La combinaison est évidente; !a manoeuvre
se devine aisément, conclut M" Allou.
Il y a aussi le témoin Ronez que ia contre-
enquête traite fort mal. Ce serait comme les
autres un témoin vendu, parée qu'il affirme
que Joséphine est restée quatorze jours chez
!e colonel de Baunremont. Pour répondre aux
insinuations calomnieuses de son contradic-
teur contre ce témoin, M" Allou rappelle que
Ronez est un ancien soldat, décoré de la
médaille militaire, ayant fait un grand nom-
bre de campagnes et n'ayant quitté l'armée
qu'avec les certificats les plus honorables.
Aujourd'hui, il est libre, indépendant, marié
père de famille et certes incapable de ven-
dre à quelque prix que ce soit une déposi-
tion mensongère.
? Bétolaud a prétendu .que c'était pour
Pégnat, l'ordonnance de M. de Bauffremont,
Que Joséphine Labenèro et d'autres fines
btaieBt venues dans l'appartement du colo-
nel !M° Allou lui répond par les déposi-
tions de ces femmes, surtout par celle de
Joséphine.
Le prince avait des passions que je ne pou-
vais contenter: c'était bien assez de m'être li-
vrée à lui. Si j'en veux à M. le prince, c'est à
cautie du mat qu'il m'a fait ensuite.
La malheureuse veut parler de son ins-
cription sur le registre des filles publiques.
Ces faits sont encore confirmés par les
dépositions de la femme Lasne, belle-soeur
de Joséphine, et par celle des époux Kaiser
Il faat donc reconnaître, poursuit M" Allou,
que le l'ait de ta 811e Labenère est établi mais
i) y en a encore d'autres ceux qui sont relatifs
aux niïes Zénobie, Séguin, Cornet. M. de
Baunremont leur disait chex moi en uneheuro que dans toute une jour-
« née de travail, o Puis il y a la fUle Beriie,
une jeune blanchisseuse, que M. de Bauffre-
mont a poursuivie do ses propositions, mais qui
tes a repoussées, avertie qu die était par sa
mère que les relations qu'etie pourrait avoir
avec le cotonel de hussards seraient dangereu-
ses pour sa santé, o
L'éloquent avocat entre à ce sujet dans des
détails d'une teilc précision, que nous pjé-
férous ne pas les reproduire, si démonstra-
tifs qu'i)s soient puis il termine sur ce point
en rappelant qu'un sieur Betous fut obligé
ua jour de prendre le bras de la fille Bertie
pour la défendre des attaques de M. de
BsauSremont. Or ce Betous, homme fort
honorable, on s'est gardé de le faire citer
dans la contre enquête on s'est contenté
d'invoquer le témoignage de M. le capitaine
Lafontaine, témoin qui, comme tous ceux de
M. de BauS'i'emout, n'a eu qu'une réponse
à la question qui lui était posée: Je n'ai rien
vu, je ne sais rien 1
Cette fille Berlie serait un des instrumeats
de Mme de Bauftrëmont, et M° Bétolaud,
pour tenter de le prouver, avait cit~ une
lettre écrite par cette femme au prince, let-
tre dans laquelle se trouvaient des ex-
pressions de droit et de jurisprudence
qu'elle devait ignorer.
M° Allou démontre a son tour, et de la fa-'
çon la plus logique, que nul de ceux qui
s'intéressent au procès de Mme de Baunre-
mont n'a pu dicter cette lettre ridicule.
Je ne veux pas, dit M" Allou, accuser M'
Caudron d'avoir écrit cette lettre, bien qu'avec
une légèreté excessive mon honorable contra-
dicteur ait accusé de ce fait M" Bonnecasss,
notre avoué; mais, en cherchant bien, j'en ai
trouvé l'auteur c'est un nommé Berges, an-
cien clerc d'avoué et ami de la fille Beriie.
Aucun de nous, mon honorable contradicteur
peut en être certain, ne se serait r~ndu coupa-
ble d'une telle maladresse. D'ailleurs, les rela-
tions de la Silo Berlie avec nos adversaires,
nous les avons prouvées en vous mettant sous
les yeux l'adresse de M'' Lacomo, adresse
donnée à cette femme de la main moine de
M~ Caudron.
Mon adversaire, poursuit encore ?" Auou,
invoque, pour défendre M. d~ Bauffremont,
le témoignage d'una marchande de gants, qui
affirme que te coionei était toujours fort poli
avec ses demoiselles de magasin. Cela prouve
qu'à Auch M. de Banuremont préféruit les
blanchisseuses aux gantières mais à Niort,
c'est le contraire qui va avoir heu.
A Niort en effet, théâtre des faits de la
sixième articulation, c'est une jeune gan-
tière, Mlle Proust, qui cède aux instances
de M. de Baunremont et, de ccDe-13, la contre-'
enquête n'en peut dire de mal, car elle est
revenue au bien M" Bétolaud est forcé de
le reconnaitre. Sa déposition est donc inat-
taquable, car pourquoi, dans quel but aurait-
elle avoué cette tache de son passé ?
M' Allou continue
Puis il y a un cortége d'autres maîtresses, la
femme Desercy, au mari de laqueilo M. de Bauf-
frociont criait tout haut par la fenêtre Deser-
cy, vous viendrez chercher votre femme dans
deux heures.
Quels témoins ta contre-enquôto appelle-
t-ehe à sou atde poar repousser tes Mts de
Niort? Le général Va-abrègues, qui, comme un
première marche de l'escalier, ça sent le
brûlé ici I
Quand, !c surlendemain, la justice procéda
~-uhe enquête, cette parole fut répétée p~r
un curieux qui l'avait entendue; et l'on trou-
va en effet sur les dalles du rez-de-chaus-
sée les ûagments noircis d'un papier
brûlé.
Ce papier était-il celui-là même que Je
premier arrivant, désigné sous le nom du
< marié avait ramassé en s'engageant
dans l'allée de la maison? et si c'était le
même, quel intérêt si pressant ce marié
avait-il pu avoir à brûler ce papier, dans
l'escalier même, avant de se présenter chez
sa Saucée?
Ce sont là deux questions auxquelles per-
sonne ne peut alors repondre.
Moins d'un quart d'heure après, il se fit
dans le petit groupe de curieux massé aux
abords du AfM~M?' un certain mouvement.
La mariée, Mlle Cécile Réau, venait
d'apparaître, donnar t le bras à son père et se
disposant à monter dans la première voi-
ture, dont un ofucieux, un de cea.empressés
comme il s'en rencontre toujours sur le pa-
vé de Paris, avait déjà ouvert respectueu-
sement la portière, dans l'espoir de quel-
ques sous.
C'était une sorte de commissionnaire, aux
vêtements sordides, aux cheveux épais, et
sur les lèvres duquel errait le sourire béat
de l'homme qui quête un pourboire.
N'oubliez pas murmura-t-il en avan-
çant la maie vers la mariée.
Au même moment, Cécité Réau mettait
le pied sur le marchepied elle eut un tres-
saillement inventaire aux paroles-qu'elle
vanait d'entendre elle ferma les yeux et
s'appuya des deux mains au bras de son
pore.
Qu'as-tu donc ? ût le négociant avec
émotion.
h éros de Francon~ apparaît <~ns toutes ics M/
tes où passe son ami ~e colonel pe~autiremont
puis quejques autres personnes quj toujours re-
pondent Nous ne savons rien..
Passant ensuite aux faits gui ont e~ ~cu
à Pau, M° Allou en profite pour défeno~
les témoins de l'enquête, que ~° Bétolaud
appelle des témoins de Méaarsi; cela parce
que l'ancien ordonnance du prince était de
ce village. Il est vrai que Chantaume ne
peut se défendre lui-même, car, au lieu d&
prendre un congé de dix-huit mois ainsi
que l'a fait son colonel, lorsque son régi-
ment est allé en Afrique, il est parti et y a
été tué.
M" AMou as discute les faits de Paris que
pour repousser avec indignation les insi-
nuations de M" Béiolaud à l'égard des ten-
tatives de séduction dont la concierge de
M. de Bauffremonnt aurait été l'objet, se-
lon lui, de la part de M. Rapetti, du SMur
Posez et de Mme la princesse de Bauffre-
mont elle-même. L'éminent défenseur prou~
ve qu'à l'époque où on voudrait que ces
faits se fussent passés, ni Mme de Baunrc-
mont, ni M. Rapetti n'étaient à Paris. C'est
dons là encore une nouvelle manoeuvre,
mais aussi maladroitement conçue et aussi
maladroitement exécutée que les précé-
dentes,
Après avoir discuté victorieusement cer-
taines difficultés de droit soulevées pap son
contradicteur, M' AHou énumère les états
de service de M. de BauSfemont, pour i~-
pondre par avance au paaëgyrique que ne
manquera pas d'en faire M" AMou, et il donne
lecture d'une lettre touchante dans laquelle
M. le colonel Marsaux rapporte comment les
deux petites filles du colonel lui ont raconté
qu'en jouant avec leur père, celui-ci, parce
qu'elles s'étaient laissées tomber, les a re-
levées en les frappant sur les jambes avec
sa canae.
L'orateur, à l'appui de ce fait, lit égale-
ment la consultation Delpech, quia constaté ssr les jambes des
enfants des ecchymoses provenant de cou~s,
et il termine en disant
Je se veuxcertes pas dire que le'.prmco de
Bauffremont ait battu ses nttes, mais vous
vous rappelez quels étalant ses jeux favoris
avec elles. Ou il prenait un jrasoir et faisait le
geste de se couper la gorge ~u i! se balançait
sur le tac dans un bateau on di&ant qu'U vou-
lait se noyer. Vous connaissiez le mari, voilà
!e père t Que le tribunal prononça Qu'il rendu
à Mme de BauOremont sa liberté 'et que te si-
lence se fasse autour do ce scandale. Elle a tout
fait pour le fuir. Qu'eUe rentre dans le calma
pour se consacrer tout entière à l'educâ~on' 'de
ses deux filles bien-aimées Qu'elle ~eur donne
un pou do son esprit e! de son cœur, et eHa
aura dignement rompti sa tâche. EUe ae de-
mande pas d'autre liberté elle n'en den~andR
pas davantage à la justice des hommes et aussi,
je dois le dire, à la justice de Dieu y
Après ces admirables paroles, qui sont
vraiment le résumé du procès tout entier,
l'audience est suspendue pendant quelques
instants, et à la reprise M~ Betolaud prend
à son tour la parole.
L'adversaire de M° Allou commence par
défendre son client, et c'est tout naturel, des
reproches de cupidité qui lui ont été adres-
sée mais, cette tâche accomplie, il attaque
ensuite Mme la princesse de BauSremont
avec une sévérité, une dureté qui a causé à
l'auditoire'tout entier une douloureuse sur-
prise, et qui sera certainement au palais
l'objet de l'étonnemeM général..
Prenant une des lettres de Mme de Baui-
fremont à son mari pendant qu'il était au
Mexique, il y relève ces expressions vives
dont ta princesse se servait avec le colonel
pour mieux parler son langage. De la féa~
nion des sociétés chorales' à Ménars, l'an
dernier, à cette époque, il en conclut que
Mme de Hauffremont songeait peu à la re-
traite. li oublie qu'elle accomplissait là une
œuvre de patriotisme et de charité. M" Bé-
tolaud s'oublie enfin à ce point de dire que i
Mme la princesse de Baunremont, cette
femme charitable que tout le monde connaît,
cette Française qui a écrit aa roi de Prusse
la lettre que l'on sait, était une vipère.
Puis le défenseur de M. de Ba!uffremont
arrive à la cause elle-même et remet à de-
main la suite de la plaidoirie.
Malgré l'impression pénible que m'a fait
éprouver son début, je ferai certainement !c
résumé de cette plaidoirie, surtout s'il s'y
trouve quelque argument sérieux en faveur
de son client.
C'est une preuve d'impartialité que je me
ferai sinon un plaisir, du moins un devoir,
de donner à M" Bétotaud~
RENÉ DE PONT-JEST.
Ce qm se passe
Ce soir mardi, raout à la préfecture de
!a Seine.
Ces petites réceptions administratives et
mondaines, qui ont lieu dans tes appa~e-
ments privés de M. Ferdinand Duvai, conti-
nueront tous tes huit jours jusqu'à ta un du
carême. ='~ :–tf~ .i. '.<
Rien, répondit la jeune fille toute
pâle.
Et rapidement elle s'élança et s'assitdans
ta voiture, où elle fut rejointe par soa père
et par deux autres personnes.
Le marié, pendant ce temps, s'était déjà
installé dans la seconde voiture avec les
deux jeunes gens dont nous avons parié.
Enua, dans la dernière prirent place la
caissière du ~~M~, Mlle Julienne, et les
deux commis de la maison, naturellement
invités à la noce.
Les voitures s'ébranlèrent, se dirigeant
vers ia mairie.
Mais là encore, au moment où Cécile Réau
descendait de voiture, elle retrouva le même
commissionnaire qui tenait la portière ou-
verte
N'oubliez pas murmura cet homme ch
tendant la main.
Cécile Réau passa sans répondre mais
quelques personnes remarquèrent sa pâ-
leur..
Derrière elle, là noce suivit.
Quand tous eurent disparu
En v'là une drôle de nace ) s'écrta
l'ouvreur de portière avec un haussement
d'épaules ça ne donne pas seulement un
sou au pauvre monde, et la mariée a l'air
gaf comme un enterrement.
L'observation du commissionnaire eut de
l'écho.
Il avait trouvé le mot de la situation.
C'était, en effet, une drôle de noce.et la
mariée surtout. semblait en proie a une
sombre et cruelle préoccupation, qui contras-
tait avec l'expression ordinaire de ces sortes
de solennités.
PIERRE ZACCONE et ÂDOU'BB RàCOT~
(La ~Mt~O:~M
_M~MS
la commission no leur a point répondu par 66
refus de concours dont parle t'Agence Havas.
<' commission du 4 Septembre, â'est bien,
U est vrai, préoccupée de Fattitudë qu'ëUe aura
à prendra quand eotte question sera portée là
tribune; mais la résointion qu'eUe a adoptée
anr ce~point n'imptiqaè en aucune manière un
refus de concours à regard do !a démarche des
dépotés breton:.
« En8n, puisque l'Agence Havas croyait de-
voir v~us faire connaître qu~i! s'est trouTé se~ze
deput~E de Bretagne pour refuser de bt&mer M.
Gambetta a l'occasion do Contie, eMë aurait dû
tu moi~aaj~outer que la. motion de blâme a été
&i~née par plus de quarante autres..
< Jp me.~ome à c~e simple rectincation, et
vous prie de recevoir, etc.
..r t A. M L~ BoBOËJMB,
Bvr~o~ iS mars. M. de BrôgRe a pro-
nonce Mef Hh discourt! a Evreux. `
Un passage fait resaortir la nécessité de ré-
pandre l'infraction danè an pays où ~MSrage
Mlvefee! est mis en pMtiqae.
Ca.nisy, i5 mars. M. Yyér, candictat con-
servateur, vient d'être nomme conseiller géné-
ral par 9i4 voix, àCanisy, dans )e (t~partement
de fa ttanche. Le candidat radica! B a obtenu
qde820votx.
MeNt-de-Ma.rsM, 46 mars. Le conseil
municipal de Mont-de-Marsan a voté, samedi
soir, la somme de 400,000 francs pour la cons-
truction d'âne caserne et d'un établissement
mDitaire.ttIpnt la dépëMe s'élèvera & 1 million
800,000 francs. L'effectif das hommes sera, sui-
vant tes circonstances, de ~,700 à 3,200 hom-
mes.
.<' t~' Y)« ~'< -t < y.y..
Caa*ca.M
M mettMfen grè~e et.qui ont cherché à
y entraîner tous tes ouvriers du bati&ëat ont
y entrainer tous les ouvriers du bâtiment tint
feçu une certaine sonnne-d'argent
d'un député n'est pas étrangèra à ce qui se passe
et qu'an mouvement popul&ire est à redouter.
t ~t.
Ma.rseiUe, i- mars. Le préfet vient de
donner Ff~dre de prendre hypothèque sur les a
b)'*ns de,M. Jounet, ancien premier adjoint
tyant rempii les fonctions de maire, jusqu'à ce
quecetui~-ctronde comptode l'emploi de 2,000 fr.
provenant de la caisse des mariages.
A la salte de l'ouverture d'une soascription,.
faite sans autorisation dans un journal de cette
ville, une perquisition vient d'être opérée par
la police dans une maison de la rue d'Alger.
Les livres 6i~isis ont été mis à la disposition de
la justice. Une instruction est commencée.
?. -ft .(! ,iT~H?'Ï-
Nica, iH'atar~j -~fNotee'vilte va recevoir les
éléments d'une activité nouvelle. On y étudie
les dépositions nécessaires à la création de
chantieM ~constructions navales. Les touris-
tes et les e~~a~Mf~ pourront ainsi.de temps
à aatreassisterau spectacle toujours intéressant
..l
R
Pape doit nommer plusiears cardinaux qui,
.t!
'M'M&a
R~UE DU JOUR
Cn coup d'œit sur ta presse belge. <
LëF~M~ .B~w~~M, i'~cAo du
Fo!~M
provisoire des maires et des applications qui
eno~tf~ faites,: sont d'avis que, depuis
cette toi, ~'2f~~e .me c~Mc ~p~
nement dé M. de Bro~tie d'
ment.
Le C~K~ ~j&rM~~ est p!t~ inté-
ressant encore à propos d'une conversa-
tion qu'it dit avoir ea Heu entre M. le maré-
chal de Mac-Mahon et M. le duc de Padouc,
ce joar~at signate les progrès immenses
faits par l'Empiré dëpùîs quelques semai-
nes; et, continuant, il ajoute que'M. leduc
d'Aum~te, d'accor~ ayec ptusieurs~enéraux,
médttetait les moyens de s'epposët par la
forée à une restauration éveatuelledel l'Em-
pire.
Nous laissons' au Cewf~ .e~M!e~
la reapensabUité de ces derniôrea asser-
tions.
id"'f
-
Le ~M~~ <2?~
que les partis coasses qui ont faitle 24 mai
et quj~~e 19 novembre, instati~ le sep-
tennat, < om mis en quelque sorte tes scel-
lés sur le pouvoir et se relèvent mutuel-
lement pour monter la ~àrde autour de lui,
pr&tSt ajoute notre confrère, a t-trer eur le n
premter d'entre eux qui voadrait organiser
te pouvotr pour.s'en servir etïicacement, ne
fut-ce que pendant sept années
Puis.te./OM~Kt~M~ explique que
le centre gauche est tout pr&t, en ce qui le
FEim~eN~O~~N'' 1 (i
Y~M~A
A'.MM:~ .i
4. ~H- ~-3 B~
..LA MAISO~
'r~.?!jM
~RUEZACHARiE
t.'AFf'AtR~ÛELA!
Paris, !à viHe eubUeuse cntre~ toutes;
Paris, qui au bout de~uinzejaurs nese
sôuvieKt pas p!us d'une de ses hontes que
d'ucp de~aes gioires.; Paris a depuis long-
temps ~ouMié un critM mystërieux, commis
it y arptus de trente ans dans un des quartiers
tes plus f'équen~es, et qui émut protbndëmënt
alors ta curiositcpuMique.
Nous' ~outoM pairter de IWaite. C4c!ie
R~au, p!~s comMiament designer sous !e
titre de t'~ ~«~ ~H.ûcc.
A cette époque rciauvement peu etoignée
d~HtMis, te nontbfcdes journaux était encore
ass~z restreiat, et tes tectears n'érigeaient
pas comme aujourd'hui des détails précis et
(t) Reproduction autorisée pour tous les jour-
naux ayant ua tr~M %Tpc }e SocièM des ~M
<
concerne. ~ava:Hera la conso;idation du
septennat, a une ceaditioa c'est que deux
des partis coalisés dont H payait tout à
rBeure, à sav~r Ïëa légitimistes et les bo-
~apart;s
ganisation du sep~Mt. De sorte quête
centre gauche, à en croire~
J9< serait tout;p~! ~ire P~s~-
I~mGnt ce.qu'il ~proche aux CMh-
l,~ment c~ qn'al repr~Che ~,ttx p~ .,tR,
sésjde vouloir faire pour leur propre com~'
De ~M~M< des les représente en
effet comme tout prêts à tirer sur le pre-
midr d'entre eux qui voudrait organiser le
pouvoir pour s'en servir efficacement, et il
nous montre ensuite le centre gauche tout
;Mét à organiser lui-même le septennat, à
Fexclusion des autt~s partis. Déserte que
le centre gauche, à en croire le plus auto-
risé de ses organes, serait comme le chien
du jardinier dans le proverbe espagnol,
a qui ne voulait pas manger et qui ne vou-
lait pas laisser, mander*.
Le projet de !oi ë~etpràle présenté par la
commission desTreate est jugé très sévère-
ment par ] a presse étrangère. !< C'est, dit le
.D
te. Ce qui frappe le plus l'auteur de l'ar-
ticle auqùë! nous faisons allusion, ce sont
lesctauses destinées à limiter et à locali-
ser te saS'rage universel. Ces deux expres-
sions résument très~dètement tout le sys-
tème de ce projet de~oi. D'une part, en effet,
grâce à ta double condition de vingt-cinq
ans d'âge et de trois ans de domicile, le
co)
fixant à trente ans l'âge de l'éligibilité et
en'exigeant des candidats certaines condi-
tions qui tes rattachent au département dont
i)s'sollicitent les sanrages, ta loi nouvelle
étend démesurément le cercle des exclu-
sions:
Si de pareilles règles, dit te .D<ï~ TM~M~,
avaient été imposées a l'Angleterre, Boling-
broko, Fox, Pitt, Caaning, Peel et Gladstone
auraient en vain frappé à la porte du Parlement
pendant huit ou dix~tnneos de leur vigoureuse
jeunesse; le* jours tes -ptus briUauts ao la car-
rière ofticiètio de Pitt seraient effacés de son
histoire.
v r =~
~<.c~
'?
Sous ce titre ~M~'J
M?*
Le docteur Zachatie, pédicure américain, a,
dit~it, extirpé des eors aux soidats do~ jEtats-
Unis, pendant la guerre de sécession, pour une
valeur de 200,000-fr. Cette'sommé, le docteur r
Zacharie la réctamo ardemment au Congrès des
Etats Uuis. §a demande est accompagnée d'at-
testations écrites par des officiers.
L'addition des cors extirpés a du ôtre si
longue a faire~ que l'on comprend le délai
pris par M~ Zacharie (pédicure) pour adres-
ser sa réclamation. Cependant, malgré les
attestations des milliers d'officiers et de
soldats soufagés par cet honorée opéra-
teur, il est peu probable qu'il voie jamais
~a note acquittée, ie Congrès des Etats-Unis
n'entendant point de cet o~c~-ià, comme
diraitM.deTuIanoouft. ..t
."=.
Pour une drôle de maladie, voilà une drôic
de matadie 1
Elle est décrite par un docteur viennois,
dans une lettre adressée à un journal de là-
bas
Mon client avait un affaiMissomont da cer-
veau quelquefois, en mangeant, ii ne se sou-
venait plus du morceau qu~ avait dans la bou-
che en ce cas, il fallait, avec une petite ba-
guette qu'on, avait toujours nous la main, lui
taire entrer de force dans le gosier les aliments
qui restaient en route ou bien les lui extirper
(te peur qu'il ne s'étranglât. )'
Avez-vous jamais entendu parier de rien
de pareil?
Le plus curieux, c'est que le malade ci-
dessus était un prinM valaque, père de
deux SHes qui avaient pour institutrice une
jeune demoiselle, laqùelie est devenue la
femme de Mich~ct.
< .<
Dans un groupe, nous avons surpris le
dialogue suivant, dit le Masque de ferj:
Où en est doac la docte assemblea dans
son éternel travail du Dictionnaire?
A la lettre M, répond un grave académi-
cien.
Mh bien quand vous en serez à la défini-
tion du mot« n
l'aHaire Emile Odivier. a
Le membre de l'Institut répondit timide-
iment:
–On peut se tromper une fois.
Prenez garde! vous. allez me dire le fa-
meux II n'y à si bon, cheval qui ne bronche,
d'un de vos prédécesseurs dans une circons-
tance analogue, auquel Voltaire répliqua
alors
circonstanciés sur les sinistres épisodes qui
ont de tout temps constitué la pâture des
faits divers L'J.~M'c <~ /<: Moee fut un dt s
trimes qui tirent exception à la règle, et
pendant plusieurs semaines la population
parisienne oubiia les débats de la Chambre
d~ députes, t~ question étrangère, M.
Thiers, M. Guizot, le centre gauche et les
caricatures sur la poire, pour ne plus pen-
ser qu'au drame sanglant de la rue Mont-
martre.
Car, aiosique nous l'avons dit, c'était
rue Montmartre que t'assassinât avait eu
tiou, à peu de distance des Hattes et de la
Puinto-Sàint-Kustaché, c'est- à-dire dans le
quartier te plus vivant, où la moitié de Pa-
ris veitie encore quand l'autre moitié som-
meilte.
Ce qui joutait a l'horreur du crime, ce
qui avait déculpé tacuriosité mêlée de ter-
rtur qui en avait accueiiii ianoùvette, c'est
qu'il ne s'agissait pas ici d'un meurtre
isolé, d'un assassinat vulgaire le meur-
trier, ou, pour mieux dire, les meartriers in-
connus, avaient en même temps, à ta même
heure, sans Jbruit, sans cris, sans lutte,
sans que rien eût trahi au dehors ie drame
enrayant qui avait dû se pasaer à t'inté-
riaur, fait oisparaître, supprimé ou assas-
siné cinq ou six personnes' y
Voici succinctement résumés, d'après les
divers témoignages qui tarent recueittÏs
ators, les faits qui précédèrent et aecompa-
gnércnt ia découverte de ce cri&e multiple
et mystérieux.
Le SteM;lerl84. te! nombreux passants
de ta rue Montmartre pouvaient tire sur ies
votets termes d'une bouttqus de soerie~ si-
tuée non fois
ea grasses teUres: -<,
FERM)~ POnn CACaE t)R MARtAGE
Cette boutique était l'une des plus acha-
landées du quartier, b;cn que de propor-
Un cheval, passe! mais. toute une écurie,
c'est trop.
L'académicien a pris son chapeau.
Les commentaires des badauds autour de
la statue de Jeanne d'Arc vont toujours leur
train.
Si l'on installait là un sténographe, que!s
joins échantitions de la bêtise humaine on
récolterait t
j~ier, un bourgeois grave et son épouse
~nt.
'T~dalB ~~eois, d'un ton con-
~rcL l t Btte ast trop j'~cne n C¡¿c-
i Blle,ett tiop
(Historique.)
GEORGES MAYRAH~.
.s––(~
~1: LA BOURSE
La Bourse est nerveuse et agitée: c~esi
qu'en recommence à parler politique, chose
qut ne nous était pas arrivée depuis long-
temps. Se prépare-t-il donc des événe-
ments graves ? Telle est la question qu'il
cst~ bien permis de se peser en voyant l'in-
quiétude de la spéculation à la hausse, son
découragement et la défaillance des cours
de! nos fonds publics. On parle des lois
d'unpôts, de l'interpellation Lepère-Gam-
betta, de la majorité hostile au gouverne-
ment dans la commission de prolongation
des pouvoirs des conseils municipaux. Ces
points noirs ne sont pas bien gros, mais
suffisants cependant pour tenir en éveil
l'attention du monde financier. C'est un in-
dice bon à noter. Quant au discours du
Prince Impérial, inutile de dire qu'à partir
de! deux heures il a été l'objet de tous les
commentaires cependant ia Bourse paraît
encore avoir réservé son opinion.
Les acheteurs, mis en mauvaise humeur
pat le retour de la politique dans leurs cal-
culs, ont exagéré la rareté d'argent, que la
liquidation de quinzaine leur a fait toucher
du! doigt. Les plus timides ont tâché leurs
restes, d'autres ont vendu des primes à des
écarts ridicules (il faut bien s'attendre a
tout). Ces partisans de la réalisation instan-
tanée me semblent avoir jeté le manche
après la cognée.
Perdre patience parce que l'Emprunt a
baissé de 60 centimes après avoir monté de
1 fr. 40en quatre jours, c'est montrer beau-
coup d'irrésolution ou beaucoup de naïveté.
En somme, la journé3 n'a pas été si mau-
vaise: on a perdu 25 centimes' depuis sa-
medi, cela est vrai; mais l'Emprunt est en-
core à 94 40, et 'e coupon ne sera détaché
que dans six semaines.
Le coupon du 3 0/0 a été détache au-
jourd'hui, et ce fonds est encore à 39 3S, soit
6010 a\ce son coupon.
Les recettes générales achètent 76,000 fr.
de S 0/0 et 6,000fr. de 3 0/0 en tout,
82,0(]~ff. de rentes. C'est un chiSfe sufii-
sa~-
Les réports sont plus chers qu'en liquida-
tion t*e février (car ils avaient été d'un bon
marché exceptionnel), mais létaux des plus
élevés cotés dans la journée atteint à peine
4 i/20/0. Encore les banquiers n'ont-Hspu
employer d'argent à ce prix; et cependant
l'escompte est à 4 1/2 à la Banque et à 4 0/0
sur le marché libre.
jLes alarmistes vont, bien loin dans leurs
appréciations.. Peut-ëïrelejLvendeursjiepe-
tites primes auront- i!s à courir demain a~rcs
leurs rentes. On a exagéré les inquiétudes,
pt il est bien rare à la Bourse, que toute exa-
gération n'amène pas une réaction.
AOSDSTE VOt3EMBERT.
ASSEMBLEE NATIONALE
SÉANCE DU 16 MARS 1874
Présidence do M. BafTet
Qui chantera jamais cette )utto homérique du
set et do M. Pouyer-Quertier, ligués ensemble
pour mettre à mai cet infortuné sucre, qui se
défend avec une aigreur dont on ne t'aurait pas
cru capable, en s'appuyant sur te bras do M.
Benoist-d'Azy ?
Aht c'est que c'est un terrible jouteur que
M. Pouyer-Qutirtier mais, il faut bien le recon-
naître, on fait de ténacité, M. Benoist-d'Azy est
honnne atui tenir tote, et il l'a montré aujour-
d'hui surtout.
Dame la discussion en était arrivée à une
pointe acrimonieuse, et les mots un peu vifs
noot pas été épargnés ni d'un côté ni de
l'autre.
M. Bonoist d'Azy trouvo que le projet de
M.Pouyer-Quertier n'est qu'un expédtont, qui
ne produira jamais qu'un équilibre fictif en
boa)eyejsant toutes ies habitudes régulières, et
en portant un coup terrible à ta raffinerie fran-
çaise, sans amener un résultat appréciable.
M. Ponyer-Qhertier riposte sans perdre
une minute que ce n'est pas la première Ibis
tiens assez restreintes. Suivant un usage j
qut subsistait encore il y a quelques années ]
et qui tend de jour en jour à disparaître,
une enseigne leprésentantun petit arbre dore ]
surmontait la porto, entourée de cette lé-
gende ]
Au-dessus de t'enseigne, sur une galerie ]
peinte en noir et vernie, se détachaient en 1
iettres également dorées les mots ci-apfès
Jtf~MO~ CA~M~, ~Mee~eK~
Laboutique,avons-nousdit, était depropor-
tions restreintes. La maison dont eltc for- t
mait le rex-de-chaussée était, en eS'et, comme l
beaucoup de vieilles constructions data rue
Montmartre, assez étroite en façade. En re- ]
vanche, elie était très élevée et ne comptait
pas moins de six étages, en comprenant les
mansardes. A côté de la boutique, une porte
sur la rue, toujours ouverte, donnait accès
aux divers locataires et conduisait à la fois j
à l'escauer et à une cour sur laquelle ou-
vrait l'arrière-magasin.
Par un hasard fréquent dans le commerce,
le propriétaire'du ~M?'M", te sieur Réau, et
sa nile Cécile, avaient leur logement, non
point au premier, mais seulement au
deuxième étage de la maison. Ainsi le vou-
lait un bail déjà ancien, passé par le précé-
dent propriétaire, homme économe. Une
vteitte demoiselle de magasin, en même
temps caissière, avait sa chambre dans le
même logement, dbnt les fenêtres donnaient
d'un côté sur la rue Montmartre, de l'autre
sur la cour dont nous avons parlé. Deux
commis, composant avec ta vieitte caissière
tout te personnel du j~~t~, habitaient sous
tes toits deux petites pièces continues.
Donc, le 5 février 184. le ~~e?'était ï
fermé.
Mtie Céeile Réau se mariait.
Il pouveSt être onze heures du matin
quand deux berlines attelées de deux che-
vaux, les beriines réglementaires de toute
noce bourgeoise bien ordonnée, arrivèrent,
se suivant à distance, jusqu'à la maison du
qu'il n'est pas d'accord avec la commission du
budget, mais qu'il s'en console sans peine, parce
qu'il sait que, comme lui, bien souvent l'Assem-
btoe lui a prouvé qu'elle ne partageait pas ses
vues.
L'orateur ajoute que les 20 millions dont le
ministère a besoin sont trouvés avec l'adoption
de son projet de réduire à trois mois et demi
le délai de quatre mois accordé aux rafnneurs
pour acquitter les droits.
M. Pouyer-Quertier donne en passant un croc-
en-jambe au projet sur les viandes salées, un
dérivatif de l'impôt sur losei et qui nuirait d'une
façon très sensible aux intérêts économiques de
la classe ouvrière.
Conclusion de M. Pouyor-Qucrtior La taxa
sur )e set est immorale et odieuse. L'Etat ne
peut donner à des industriels, comme il veut le
faire peur ses rafnneurs, ies avances nécessaire
à l'exploitation de leur industrie.
Ce mot amène une verte réplique.
jg j~oher. Vingt ans durant vous avez
us?d§6~ dr~ comme importateur de coton.
?. Poayer t~e~r riposte cme la
comparaison n'ea!?as j~ vi 'adhérence
des droits, et il recommence &yec ua nouvel
acharnement !a démonstration do s~ solution
économique.
M. Tir&rd combat son argumentation.
M.Bettuoont demande simplement si !e
mode proposé par M. Pouyor-Quertier apportera
en réalité viagt etunmil!ions au TMssr.
B~. Chesnelong, au nom de la commission,
répond par ia négative, affirmant qu'il n'y au-
rait dans l'opération qu'un simple Bénéfice d'es-
compte.
tS. Bocher attaque en un' long discours
l'amendement Pouyer-Quertier.
Le scrutin donne les résultats suivante
Votants. S69
Majorité absolue. 285
Pour. H3
Contre. 4S6
L'amendement est rejeté.
Un sous-amendement de M. Ducuing est re-
jeté. H porte sur un escompte de 4 1)2 0[0 au
profit du Trésor pour obtenir le délai de quatre
mois. <
Un autre amendement do M. de Castellane,
portant que les compagnies de chemins de R;r
paurraient remplacer les garanties d'intérêt par
une émission d obligations, d'accord avecjle mi-
nistre des finaneos et jusqu'à concarrence de
20 millions, est rejeté.
La clôture Mt prononcée.~ i.f..
L'article H, portant dalO à 1S fr. l'impôt de
constfmmation sur le sol, est rejeté par 410 voix
contre 270.
Au moment de quitter la salle, M. Lepère
rappElto qu'il a déposé jadis une demande d'in-
terpellation il désirerait qu'elle pût arriver à
la tribune mercredi.
M. de Broglie n'y voit aucun inconvénient.
Donc, grande bataille. perdue pour la cause
radicale, mercredi. Si cola lui fait plaisir, pour-
quoi s'en plaindre ? ) CHARLEY.
r~
CHROMQUE DES TMBUMÂUX
LEPROCm BN SÉPAHATMN DE GOBt'S DB M'"° LA
PMNCESSNDEBAUFFRBMOKT
Les lecteurs du
c!tambre à ce procès, ?' Allou n'a pu pren-
dre ta parole. Aujourd'hui 'lundi, l'éminent
avocat, tout à fait remis de son 'indisposition,
a continué sa plaidoirie, et'comme son ad-
versaire lui répondra demain, l'affaire ne
durera pas une semaine de ptus, ainsi qu'elle
en semblait menacée.
M" AMou, on s'en souvient, en était resté
aux articulations relatives aux faits dont la
vittc d'Auch été le théâtre. Le plus grave
de ccsjaits est eeluj~pi aurait a la séduc-
tion dé la jeune Josëphiac'Labénète. L'en-
quête a démOtitré, dit l'orateur, que cettu
iUle Labenère, après avoir été livrée à M.
do BauHremont, est restée quatorze jours
dans son appartement puis, qu'abandonnée
ensuite pacMn séducteur, elle .est tombée
dans le désordre et la misère. Le procès
que le sieur Labenère a intenté au com-
missaire de police d'Auch pour obtenir la
radiation de sa fille du registre de la prosti-
tution,a prouvé qu'aucune infortune, qu'au-
cun martyre, pour ainsi dire, n'avait csc
épargne à l'ancienne maîtresse du colonel
de Baulïremont, et M" Allou n'hésite pas à
déclarer que les rigueurs dont les autorités
d'Auch ont usé envers Joséphine Labenère
n ont été causées que parce qu'on savait l'im-
portance de sa déposition et parce qu on es-
pérait que la terreur lui imposerait silence.
ttnefautpas reprocher à Mme la prin-
cesse de.Baunremont le zèle, le dévouement
de ses amis, car on peut trop tacitement
leur opposer dans le débat les agents que
M. de BauCremont leur opposait à Auch le
maire David, le commissaire de police Fon-
tan, l'avoué Caudron. Les preuves du com-
plot formé contre les témoins de l'enquête
sont innombrabtes, et n'y aurait-il que celle
qui ressort de la conduite du cordonnier La-
serre, que ce complot serait déjà démon-
tré. Joséphine Labenère devait à cet homme
24 if., qu'ilnelui avait jamais réclamés or,
il tente d'abord de faire payer cette petite
dette par M. Rapetd, atln de compromettre
ce dernier. N'ayant pu y parvenir, il pour-
suit sa débitrice. Puis, forcé de s'arrêter de-
~M~M?*, et s'arrêtèrent, à !a file devant Ea
porte principale.
L'une de ces berlines était vide !a pré-.
miere seule contenait un jeune homme
en habit noir, en cravate blanche, gante db
b'anc, dont l'arrivée ne tarda pas a donner
lieu à un rassemblement de commères, de
gamins et de badauds.'
C'est !e marié g)apit une marchande
des quatre saisons qui poussait sa voiture
devant elle et qui s'était précisément arrê-
tée à quelques pas de la boutique avant
l'arrivée des berlines.
Lejeuoe homme descendit et donna, ra-
pidement quelques ordres au cocher."
Pendant ce temps, la marchande des qua-
tre saisons avait posé à terre les brancards
de sa carriole et s'était .avancée, aua sansi
doute de mieux voir, sur le trottoir, presque
jusqu'à la porte d'entrée dc~a maison.
Le jeune homme entra, sans s'inquiéter
des regards curieux diriges sur lu:.
Maïs il avait à peine fait quelques~pas
dans l'allée donnant sur la rue, q~n~tn
!é vit se baisser et ramasser un M~tqué~
quelques curieux obstinés affirmèrent t de-
puis êire un papier. Par un mouvement en
quelque sorte machinai le jeune homme se
retourna aussitôt et aperçut la tête de ia
marchande des quatre saisons, qui paraissait
le suivre curieusement des yeux.
Toutefois il ne parut pas ~attacher d'im-
portance à cet incident, cat,ii s'empressa de
continuer sa marche et disparut.
Quelques instants après, une troisième
~beriine arriva et prit place à la suite des
~premières.
Deux jeunes gens non moins en habit noir
et en cravate blanche que celui qui les avait.
précédés en descendirent et entrèrent à leur
tour.
Tiens dit l'un des deux jeunes gens
d'une voix haute, en mettant le pied sur la
vaut l'observation de Fonde de Joséphine
que celle-ci est mineure, il lui répond
« Je te remercie de la commission je .vais
aller trouver le commissaire de police. Avec
lui et M. le maire je saurai tout. »
Ainsi, voici un cordonnier qui, ppur se
faire payer 24 fr. d'une fille, doit, avant
tout, se concerter avec les autorités d'Auch.
La combinaison est évidente; !a manoeuvre
se devine aisément, conclut M" Allou.
Il y a aussi le témoin Ronez que ia contre-
enquête traite fort mal. Ce serait comme les
autres un témoin vendu, parée qu'il affirme
que Joséphine est restée quatorze jours chez
!e colonel de Baunremont. Pour répondre aux
insinuations calomnieuses de son contradic-
teur contre ce témoin, M" Allou rappelle que
Ronez est un ancien soldat, décoré de la
médaille militaire, ayant fait un grand nom-
bre de campagnes et n'ayant quitté l'armée
qu'avec les certificats les plus honorables.
Aujourd'hui, il est libre, indépendant, marié
père de famille et certes incapable de ven-
dre à quelque prix que ce soit une déposi-
tion mensongère.
? Bétolaud a prétendu .que c'était pour
Pégnat, l'ordonnance de M. de Bauffremont,
Que Joséphine Labenèro et d'autres fines
btaieBt venues dans l'appartement du colo-
nel !M° Allou lui répond par les déposi-
tions de ces femmes, surtout par celle de
Joséphine.
Le prince avait des passions que je ne pou-
vais contenter: c'était bien assez de m'être li-
vrée à lui. Si j'en veux à M. le prince, c'est à
cautie du mat qu'il m'a fait ensuite.
La malheureuse veut parler de son ins-
cription sur le registre des filles publiques.
Ces faits sont encore confirmés par les
dépositions de la femme Lasne, belle-soeur
de Joséphine, et par celle des époux Kaiser
Il faat donc reconnaître, poursuit M" Allou,
que le l'ait de ta 811e Labenère est établi mais
i) y en a encore d'autres ceux qui sont relatifs
aux niïes Zénobie, Séguin, Cornet. M. de
Baunremont leur disait
« née de travail, o Puis il y a la fUle Beriie,
une jeune blanchisseuse, que M. de Bauffre-
mont a poursuivie do ses propositions, mais qui
tes a repoussées, avertie qu die était par sa
mère que les relations qu'etie pourrait avoir
avec le cotonel de hussards seraient dangereu-
ses pour sa santé, o
L'éloquent avocat entre à ce sujet dans des
détails d'une teilc précision, que nous pjé-
férous ne pas les reproduire, si démonstra-
tifs qu'i)s soient puis il termine sur ce point
en rappelant qu'un sieur Betous fut obligé
ua jour de prendre le bras de la fille Bertie
pour la défendre des attaques de M. de
BsauSremont. Or ce Betous, homme fort
honorable, on s'est gardé de le faire citer
dans la contre enquête on s'est contenté
d'invoquer le témoignage de M. le capitaine
Lafontaine, témoin qui, comme tous ceux de
M. de BauS'i'emout, n'a eu qu'une réponse
à la question qui lui était posée: Je n'ai rien
vu, je ne sais rien 1
Cette fille Berlie serait un des instrumeats
de Mme de Bauftrëmont, et M° Bétolaud,
pour tenter de le prouver, avait cit~ une
lettre écrite par cette femme au prince, let-
tre dans laquelle se trouvaient des ex-
pressions de droit et de jurisprudence
qu'elle devait ignorer.
M° Allou démontre a son tour, et de la fa-'
çon la plus logique, que nul de ceux qui
s'intéressent au procès de Mme de Baunre-
mont n'a pu dicter cette lettre ridicule.
Je ne veux pas, dit M" Allou, accuser M'
Caudron d'avoir écrit cette lettre, bien qu'avec
une légèreté excessive mon honorable contra-
dicteur ait accusé de ce fait M" Bonnecasss,
notre avoué; mais, en cherchant bien, j'en ai
trouvé l'auteur c'est un nommé Berges, an-
cien clerc d'avoué et ami de la fille Beriie.
Aucun de nous, mon honorable contradicteur
peut en être certain, ne se serait r~ndu coupa-
ble d'une telle maladresse. D'ailleurs, les rela-
tions de la Silo Berlie avec nos adversaires,
nous les avons prouvées en vous mettant sous
les yeux l'adresse de M'' Lacomo, adresse
donnée à cette femme de la main moine de
M~ Caudron.
Mon adversaire, poursuit encore ?" Auou,
invoque, pour défendre M. d~ Bauffremont,
le témoignage d'una marchande de gants, qui
affirme que te coionei était toujours fort poli
avec ses demoiselles de magasin. Cela prouve
qu'à Auch M. de Banuremont préféruit les
blanchisseuses aux gantières mais à Niort,
c'est le contraire qui va avoir heu.
A Niort en effet, théâtre des faits de la
sixième articulation, c'est une jeune gan-
tière, Mlle Proust, qui cède aux instances
de M. de Baunremont et, de ccDe-13, la contre-'
enquête n'en peut dire de mal, car elle est
revenue au bien M" Bétolaud est forcé de
le reconnaitre. Sa déposition est donc inat-
taquable, car pourquoi, dans quel but aurait-
elle avoué cette tache de son passé ?
M' Allou continue
Puis il y a un cortége d'autres maîtresses, la
femme Desercy, au mari de laqueilo M. de Bauf-
frociont criait tout haut par la fenêtre Deser-
cy, vous viendrez chercher votre femme dans
deux heures.
Quels témoins ta contre-enquôto appelle-
t-ehe à sou atde poar repousser tes Mts de
Niort? Le général Va-abrègues, qui, comme un
première marche de l'escalier, ça sent le
brûlé ici I
Quand, !c surlendemain, la justice procéda
~-uhe enquête, cette parole fut répétée p~r
un curieux qui l'avait entendue; et l'on trou-
va en effet sur les dalles du rez-de-chaus-
sée les ûagments noircis d'un papier
brûlé.
Ce papier était-il celui-là même que Je
premier arrivant, désigné sous le nom du
< marié avait ramassé en s'engageant
dans l'allée de la maison? et si c'était le
même, quel intérêt si pressant ce marié
avait-il pu avoir à brûler ce papier, dans
l'escalier même, avant de se présenter chez
sa Saucée?
Ce sont là deux questions auxquelles per-
sonne ne peut alors repondre.
Moins d'un quart d'heure après, il se fit
dans le petit groupe de curieux massé aux
abords du AfM~M?' un certain mouvement.
La mariée, Mlle Cécile Réau, venait
d'apparaître, donnar t le bras à son père et se
disposant à monter dans la première voi-
ture, dont un ofucieux, un de cea.empressés
comme il s'en rencontre toujours sur le pa-
vé de Paris, avait déjà ouvert respectueu-
sement la portière, dans l'espoir de quel-
ques sous.
C'était une sorte de commissionnaire, aux
vêtements sordides, aux cheveux épais, et
sur les lèvres duquel errait le sourire béat
de l'homme qui quête un pourboire.
N'oubliez pas murmura-t-il en avan-
çant la maie vers la mariée.
Au même moment, Cécité Réau mettait
le pied sur le marchepied elle eut un tres-
saillement inventaire aux paroles-qu'elle
vanait d'entendre elle ferma les yeux et
s'appuya des deux mains au bras de son
pore.
Qu'as-tu donc ? ût le négociant avec
émotion.
h éros de Francon~ apparaît <~ns toutes ics M/
tes où passe son ami ~e colonel pe~autiremont
puis quejques autres personnes quj toujours re-
pondent Nous ne savons rien..
Passant ensuite aux faits gui ont e~ ~cu
à Pau, M° Allou en profite pour défeno~
les témoins de l'enquête, que ~° Bétolaud
appelle des témoins de Méaarsi; cela parce
que l'ancien ordonnance du prince était de
ce village. Il est vrai que Chantaume ne
peut se défendre lui-même, car, au lieu d&
prendre un congé de dix-huit mois ainsi
que l'a fait son colonel, lorsque son régi-
ment est allé en Afrique, il est parti et y a
été tué.
M" AMou as discute les faits de Paris que
pour repousser avec indignation les insi-
nuations de M" Béiolaud à l'égard des ten-
tatives de séduction dont la concierge de
M. de Bauffremonnt aurait été l'objet, se-
lon lui, de la part de M. Rapetti, du SMur
Posez et de Mme la princesse de Bauffre-
mont elle-même. L'éminent défenseur prou~
ve qu'à l'époque où on voudrait que ces
faits se fussent passés, ni Mme de Baunrc-
mont, ni M. Rapetti n'étaient à Paris. C'est
dons là encore une nouvelle manoeuvre,
mais aussi maladroitement conçue et aussi
maladroitement exécutée que les précé-
dentes,
Après avoir discuté victorieusement cer-
taines difficultés de droit soulevées pap son
contradicteur, M' AHou énumère les états
de service de M. de BauSfemont, pour i~-
pondre par avance au paaëgyrique que ne
manquera pas d'en faire M" AMou, et il donne
lecture d'une lettre touchante dans laquelle
M. le colonel Marsaux rapporte comment les
deux petites filles du colonel lui ont raconté
qu'en jouant avec leur père, celui-ci, parce
qu'elles s'étaient laissées tomber, les a re-
levées en les frappant sur les jambes avec
sa canae.
L'orateur, à l'appui de ce fait, lit égale-
ment la consultation
enfants des ecchymoses provenant de cou~s,
et il termine en disant
Je se veuxcertes pas dire que le'.prmco de
Bauffremont ait battu ses nttes, mais vous
vous rappelez quels étalant ses jeux favoris
avec elles. Ou il prenait un jrasoir et faisait le
geste de se couper la gorge ~u i! se balançait
sur le tac dans un bateau on di&ant qu'U vou-
lait se noyer. Vous connaissiez le mari, voilà
!e père t Que le tribunal prononça Qu'il rendu
à Mme de BauOremont sa liberté 'et que te si-
lence se fasse autour do ce scandale. Elle a tout
fait pour le fuir. Qu'eUe rentre dans le calma
pour se consacrer tout entière à l'educâ~on' 'de
ses deux filles bien-aimées Qu'elle ~eur donne
un pou do son esprit e! de son cœur, et eHa
aura dignement rompti sa tâche. EUe ae de-
mande pas d'autre liberté elle n'en den~andR
pas davantage à la justice des hommes et aussi,
je dois le dire, à la justice de Dieu y
Après ces admirables paroles, qui sont
vraiment le résumé du procès tout entier,
l'audience est suspendue pendant quelques
instants, et à la reprise M~ Betolaud prend
à son tour la parole.
L'adversaire de M° Allou commence par
défendre son client, et c'est tout naturel, des
reproches de cupidité qui lui ont été adres-
sée mais, cette tâche accomplie, il attaque
ensuite Mme la princesse de BauSremont
avec une sévérité, une dureté qui a causé à
l'auditoire'tout entier une douloureuse sur-
prise, et qui sera certainement au palais
l'objet de l'étonnemeM général..
Prenant une des lettres de Mme de Baui-
fremont à son mari pendant qu'il était au
Mexique, il y relève ces expressions vives
dont ta princesse se servait avec le colonel
pour mieux parler son langage. De la féa~
nion des sociétés chorales' à Ménars, l'an
dernier, à cette époque, il en conclut que
Mme de Hauffremont songeait peu à la re-
traite. li oublie qu'elle accomplissait là une
œuvre de patriotisme et de charité. M" Bé-
tolaud s'oublie enfin à ce point de dire que i
Mme la princesse de Baunremont, cette
femme charitable que tout le monde connaît,
cette Française qui a écrit aa roi de Prusse
la lettre que l'on sait, était une vipère.
Puis le défenseur de M. de Ba!uffremont
arrive à la cause elle-même et remet à de-
main la suite de la plaidoirie.
Malgré l'impression pénible que m'a fait
éprouver son début, je ferai certainement !c
résumé de cette plaidoirie, surtout s'il s'y
trouve quelque argument sérieux en faveur
de son client.
C'est une preuve d'impartialité que je me
ferai sinon un plaisir, du moins un devoir,
de donner à M" Bétotaud~
RENÉ DE PONT-JEST.
Ce qm se passe
Ce soir mardi, raout à la préfecture de
!a Seine.
Ces petites réceptions administratives et
mondaines, qui ont lieu dans tes appa~e-
ments privés de M. Ferdinand Duvai, conti-
nueront tous tes huit jours jusqu'à ta un du
carême. ='~ :–tf~ .i. '.<
Rien, répondit la jeune fille toute
pâle.
Et rapidement elle s'élança et s'assitdans
ta voiture, où elle fut rejointe par soa père
et par deux autres personnes.
Le marié, pendant ce temps, s'était déjà
installé dans la seconde voiture avec les
deux jeunes gens dont nous avons parié.
Enua, dans la dernière prirent place la
caissière du ~~M~, Mlle Julienne, et les
deux commis de la maison, naturellement
invités à la noce.
Les voitures s'ébranlèrent, se dirigeant
vers ia mairie.
Mais là encore, au moment où Cécile Réau
descendait de voiture, elle retrouva le même
commissionnaire qui tenait la portière ou-
verte
N'oubliez pas murmura cet homme ch
tendant la main.
Cécile Réau passa sans répondre mais
quelques personnes remarquèrent sa pâ-
leur..
Derrière elle, là noce suivit.
Quand tous eurent disparu
En v'là une drôle de nace ) s'écrta
l'ouvreur de portière avec un haussement
d'épaules ça ne donne pas seulement un
sou au pauvre monde, et la mariée a l'air
gaf comme un enterrement.
L'observation du commissionnaire eut de
l'écho.
Il avait trouvé le mot de la situation.
C'était, en effet, une drôle de noce.et la
mariée surtout. semblait en proie a une
sombre et cruelle préoccupation, qui contras-
tait avec l'expression ordinaire de ces sortes
de solennités.
PIERRE ZACCONE et ÂDOU'BB RàCOT~
(La ~Mt~O:~M
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