Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-02-27
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 février 1874 27 février 1874
Description : 1874/02/27 (Numéro 1964). 1874/02/27 (Numéro 1964).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LI Se iiWrS
d'incapacité le général d'Aurelle de Pala-
dines. Le rapporteur fait cette déclaration
II n'appartient pas à la commission de juger r
au point de vue militaire les actes du générai
d'Aurelle dans ces quatre journées; mais dis
est demeurée convaincue qu'il a fait son dé-
voir en coHscience, et dès lors elle n'a pu que
le plaindre, comme homme de co3ur, de la
cruelle extrémité à laquelle il s'est trouvé ré-
duit. M, Gambette, cédant à d'autres considéra-
lions, a cru devoir agir différemment, et il a es-
sayé da sacrifier le général aux convenances de
sa politique mais si, allant de Tours à Orléans,
il ne s'était pas laissé arrêter vers quatre heures
par quelques balles de uhlans, alors que les
trains ont pu continuer à circuler jusqu'à cinq
heures vingt minutes, il eût vu de ses yeux l'état
réel des choses, et peut-être eût-il hésité a formu-
ler les inculpations dont il n'a pas craint de frap-
per la considération et l'honneut du vainqueur
de Coulmiers. M. Péreira, préfet d'Orléans, a
été plus juste; serrant la main au général pour
3a derniers fois, il lui a dit « Notre malheur,
général, n'est pas de votre faute; la France con-
naît votre courage, voire énergie, et ne peut
qu'honorer votre caractère.
On ne pouvait sa le dissimuler, la perte
d'Orléans et le refoulement des armées de
la Loire, coïncidant avec l'insuccès du gé-
néral Ducrot, devenait pour la défense na
tionale un échec grave, et l'on pouvait crain.
dre dès lors qu'il ne fût plus réparable.
Nous avons dit où il feliait chercher les
causes de ce revers, et pourquoi la respon-
sabilité devait en retomber principalement
sur M. Gaœbetta et son conseil. Mais M.
Gambetta n'entendait pas que l'opinion pu.
bliquepût envisager les choses de cette fa-
çon, et, fidèle à la politique qu'il avait sui-
vie jusque-là vis-à-vis, des généraux mal-
heureux, il essaya de livrer le général
d'Aurelleaux récriminations du pays, comme
s'il eût voulu par là détourner l'attention
de ses propres actes.
C'est du moins ce qu'on est autorisé à
croire quand on relit les publications offi-
cielles qui ont fait connaître ces douloureux
événements à la France.
M. Gambetta prit lé 6 déoémbre une déci-
sion qui nommait une commission de trois
membres chargée de «procéder à une en-
« quête sur les faits qui avaient amehél'é
« vacuation d'Orléans. » Les trois membres
désignés étaient le lieutenant général Bar-
rai, l'intendant général Robert et M. Uicard,
naguère préfet, alors commissaire de la
défense nationale,^ aujourd'hui membre de
l'Assemblée nationale. La nomination de
cette commission demeura, paraît-il, lettre
morte. Et en effet, si on eût voulu y donner
suite, c'eût éié le ministre qu'on eût ren-
effûtré comme le premier auteur du désas-
tre. Mais c'était un moyen d'agir sur les es-
prits, et c'est probablement tout ce qu'on
voulait. Du reste, l'effet fut manqué. L'opi-
nion publique, qui commençait à ne plus se
laisser prendre aux exagérations du langage
de M. Gambetta et à apprécier ses procédés
c*ictatoriaux à leur valeur, ne le suivit pas
SUi* le terrain où il avait voulu la conduire.
4 en 'iw"6? PF les ai'licles officieux qui sui-
virent imn ^diatement leî publieations que
virent imn~~ ~~ement le gouvernement
nous avons ^Portées, le gouvernement
parjut comprend^ ?u.e 6 était im-meme qui
SY$ it à se disculper aes reproches dont il
^«ait devenu l'objet; car dans ces articles on
^mandait que,, vu la gratte des circons-
tances, toute récrimination cessât ae part
et d'autre. Mais on oubliait que c'était le
gouvernement lui-même qui avait donné a
cet égard le plus fâcheux exemple, en frap-
pant daas leur honneur de braves généraux
qui eux du moins, exposaient tous les
jours leur poitrine aux balles de l'ennemi.
Quoi qu'il en soit, le général d'Aurelle
n'en avait pas moins reçu le coup qui lui
iptait destiné, et le 0 décembre, à trois heu-
r il avait reçu à Salbris, où il venait
d'arrivé» ivîa le 15° corps, une dépêche mi-
«laEîle au! 5anS autre explication, le
IHSierieiie qui, «. suivant* -«la e
révoquait dans les suivante 1t Ijq
révoquait dans les teriiiJ1 ««nains ç y$
« commandement en chef do 4 aiTJee de la
«Loire est supprimé; les 15», 18» fet.W*
« corps formeront, sous les ordres du gené-
« val Bourbaki, la l1" armée de la Loire
« les" 16° et 17°, formant la deuxième, pas-
« sent seus les ordres du général Chanzy.
« Remettez immédiatement le conimande-
« ment au général des Pallières. Vous êtes
« nommé au commandement des lignes
« stratégiques de Cherbourg, et vous voies
« rendrez à votre destination sur-le-
« champ. »
Le général répondit immédiatement au
ministre qu'il remettait le commandement
au général des Pallières, mais « qu'il devait
à sa dignité de ne pas amoindrir la position
qu'il avait occupée, qu'il demandait à ne pas
piller prendre possession du commandemcEt
qui lui était conféré, sa santé d'ailleurs ré-
clamant des soins qu'il ne pouvait trouver
que dans ses foyers ».
Le gouvernement s'aperçut-il que l'opi-
nion pu£Iiiue ne serait pas avec lui, ou
bien craignait-il d'ayoiragi trop précipitam-
ment? toujours est-il que M. de Freycinet
adressa la nuit Biôsie au général d'Aurelle
une nouvelle dépêche animée d'un tout au-
FEUILLETON DU &Â ULQIS. Vf 38 (1)
27 FÉVRIER 1874.
LA MAISOI
'̃ ̃'̃* "̃̃•̃ /0g -=
U RUOACHÂRIE
Première pai-ti*2
-r ;xxvn":l/
UN FILS
Bien qu'avertie par ses pressentiments,
bien qu'elle eût paru s'attendre à la révéla-
tion d'un danger mystérieux, Diane pâlit, et,
debout, appuyant sa main tremblante au
dossier du fauteuil
Un malheur! répéta-t-elle, un mal-
heur sur les Chantelys ?.
Un malheur terrible.
De quoi s'agit-il, mon Dieu ?. Richard,
reprit Mlle de Bois-Yron avec une sorte de
prière craintive, est-ce une chose que vous
puissiez me confier. que je puisse en-
tendre ? R
Baradieu prit Ie3 mains de la jeune fem-
me, les serra, puis après un court silence,
pendant lequel elle continua à l'interroger
du regard
Diane, dit-il, ma chère-Diane, vous
êtes pour moi une de ces femmes sacrées
par la douleur et dont l'intelligence semble
s'être encore élevée à mesure que le cœur
s'élevait lui-même au milieu des sérénités
(i) Reproduction autorisée pour tous les jour-
eaûx gyant m tt»H9 avec le Société des gens
~e 3~t~'as,
•tre esprit, dépêche dans, laquelle il le priait
très instamment, en faisant appel à son dé-
vouement et à son patriotisme, de donner
aux généraux des Pallières et Crouzat le
concours ûe son expérience pendant quel-
que temps encore. C'était un revirement
bien prompt.
Mais le général d'Aurelle avait été trop
froissé il tint à partir de suite.
Le général des Paliières n'eut pas à se
louer davantage de la dictature Gambeita-
Freycinet on voulut le traduire devant un
conseil de guerre.
On donna, heure par heure, à Bourbaki
et aux autres généraux, des instructions
qu'ils ont qualifiées, dans l'enquête. $ in-
sensées.
Toujours disposé à dédaigner les avi? des
généraux et à leur imposer les tiens, M. de
Freycinet ne pouvait que difficilement s'en-
tendre avec le général Baurbaki, et, dès le
10 décembre, il conseillait à M. Gimb'elta
de le remplacer par M. le générai Billot,
nommé depuis quelques jours à peine gé-
néral divisionnaire à titre provisoire. La
grief articulé en ce moment contre le nou-
veau général en chef était une dépêche où
il disait que son araiie n'était plus qu'un
troupeau d hommes démoralisés, rèluits
à la misère et an marasme, et dans laquelle
il demandait, au lieu de reprendre l'offen-
sive, qu'on lui donnât quelques jours de re-
pos pour remettre un peu d'ordre dans ses
corps.
Un mot tout à fait militaire du général
Bourbaki éclaire toute cette situation.
Le voici
« La toile était à peine tissée qu'elle était
employée aussi s'en allait-elle en char-
pie. »
En résumé, la France a eu cette cruelle
destinés que ce sont les calculs politiques,
l'inhabileté ou la présomption de gouver-
nants ayant usurpé le pouvoir et l'ayant
exercé sans contrôle, qui, malgré tous ses
sacrifices, malgré le dévouement et la bra-
voure de ses enfants, ont perdu ses armées
et lui ont fait perdre deux provinces.
Ghatillon.
ENTRE-BAILLER1ÉNT DE L'ÂGE D ÛB
'1;
Le conseil de guerre vient de juger les as-
sassins du sergent de ville Vincenzini, ce
malheureux agent que sept ou huit coquins,
assistés d'une fille, lièrent à une planche
et jetèrent à la Siine.en présence de trois
mille personnes, dont pas une n'eut le cou-
rage deprotesler.
Les esprits arriérés' avaient cru voir dans
cet acte, accompli en plein 1871, un retour
à la barbarie la plus complète. C'était une
déplorable erreur. Il paraît qu'au contraire
nous marchons à la perfection, et qu'il faut
considérer l'assassinat de ce sergent de
ville et la parfaite impassibilité des trois
mille badauds qui l'ont laissé tuer, comme
le signe.évident d'un, progrès marqué sur
les précédents âges.
C'est en effet le moment précis des débats
de cette affaire sinistre que vient de choisir
un philosophe radical, doublé d'un savant
ce sont les plus terribles pour se
plaindre de la disparition, ou plutôt de l'é-
puisement des œavres de feu Boucher de
Perthes, lequel Boucher de Perthes est l'au-
teur de cet aphorisme « L'âge d'or, qu'uns
tradition aveugle s-mis dans le passé, n'est
pas derrière nous. L'homme a" commencé
petitement l'histoire est un accroissement,
une ascension.» u
Comme depuis quatre-vingts ans, c'est-à-
dire depuis l'aurore du véritable progrès
(cliché h° 34), chaque révolution accomplie
a redoublé de férocité sur celle qui l'avait
immédiatement précédée, il faut en conclure
que nous avons une manière à nous do faire
notre ascension vers la perfection, et, con-
séquence logique, que l'assassinat du ser-
gent de ville Vincensini a été un grand pas
de fait vers l'âge d'or.
̃ u ̃ •̃•̃̃••.̃̃••
Comme M. Boucher de Perthes, qui fut
d'ailleurs un savant célèbre, n'est pas d'ac-
cord avec la Bible sur les origides du moSr
de, le philosophe dont j'ai parlé ci-dessus
voudrait absolument faire courir le bruit que
c'est Dieu qui, par jalousie, a fait acheter
en dessous main tous les exemplaires de
ses œuvres.
Dieu, suivant ce philosophe, se serait dil
Voilà un indiscret qui me gêne si je
ne me hâte pas d'arrêter la distribution de
ses œuvres, l'humanité va êlre éclairée et
elle saura qu'elle n'a qu'à poursuivre comme
elle a commencé pour atteindre l'âge d'or.
C'est en vain, j'ai le regret de le lui dire,
que ce philosophe voudrait continuer à
de la méditation. Vous avez perdu votre
père quand vous étiez presque un enfant.
Mlle de Bois-Yron baissa la tête silen-
cieuBenaent.
Et, poursuivit Baradieu, vous avez
voulu dès ce jour, par un sacrifice tellement
sublime que, moi qui ai partagé vos j;ux
d'enfant et qui depuis que je suis devenu un
homme V9us connais et vous aime comme
un frère, je tle le comprends pas encore,
vous avez voulu demeurer fidele^à ce grand
et pieux souvenir vous avez enfermé votre
jeunesse, votre beauté, tant de qualités di-
vines. oh ne vous récriez pas dans
une solitude absolue, au fond de ce château
ou plutôt de ce désert. b'
Le désert convient aux âmes blessées,
Richard, répondit Diane. La solitude est le
seul refuge de la douleur, car dans la soli-
tude il y a Dieu
Je le ssis, Diane; et c'est pour cela,
c'est parce que je sais quels trésors de gran-
deur ei de vertu féconde vous avez puieés
dans cette solitude sainte, que ja vous con-
fierai sans hésitation, complètement, le se-
cret que vous me demandez,
Un secret? 9
Un secret redoutable et lourd. telle-
ment lourd, tenez; Diane que je ne peux
pas plus longtemps Is contenir en moi, car
js sens qu'il ra'éloulR.. Aussi bien f.iut-i!
que je m'en soulage dans un cœur ami. Et
puis, peut-être, vous qui depuis longtemps
ne vivez plus sur notre misérable terre, voiîst
que Dieu a dû éclairer ds sa lumière, peut-
être m'inspirerez-vous un moyen de sauver
cette famille. et qu'à nous deux, nous
pourrons trouver le salut I
Sauver les Caanlelys? s'écria Mlle de
Bois-Yron. Un moyen?. nous me demandez
un moyen?. Mais aiars, c'est don: la
ruine?.
C'est la honte! répondit Baradieu.
Oh vous m'épouvanlez dit Diane avec
déchirement. Pari z, Richard 1 parlez, je.
vous en conjure.
La honte répfra Baradieu dans huit
wiirs; qui sajt? demain ptui-êire, Mme de
faire courir ce brait. Les livres de M. Boucher
de Perthes, quelle que s'oit leur valeur inci-
dente, n'ont pas cette importance sur Us
destinées de l'humanité et, en déw't de
l'axiome posé par cet homme éminent,
nombre de gens entêtés persisteront à nier
que c'est par des révolutions et des assas-
sinats de sergents de ville que nous ferons
notre « ascGnsion vers l'âge d'or ».
Léon Duprat.
IttfOTDjaMoîQs"" g énérales'
Versailles, 2a février. A une heure et
demie, M. le maréchal de Mac-Mahon, accom-
pagné de son premier aide de camp, M. le gé-
néral de division Bore!, et suivi d'un ptiloion de
cuirassiers, a quitté la prosidunce pour aller
passer l'inspîction du camp de Hocjuencouri.
Pau, 25 février, –J'ai la regret de vous ap-
prendre la mort de M. Lacaze, ancien sénateur,
décédé le 21 février, à Vic-de-Bigorre M. La-
caze état un jurisconsulte éminent, doué d'une
pénétration rare et d'une sûreté d'appréciation
qui l'avaient fait distinguer par l'Empereur et
lui avaient valu l'estime de ses collègues. Dé-
voué dès sa jeunesse à la cause botapartisle
il avait dû quitter la Franco ea 18lo il
était resté lidô jusqu'au dernier jour à tes
convictions. Les désastres des dernières années
que nous venons da traverser ont certainement
hâté sa mort.
M. Lacaze entra dans la vie politique- en 1841,
ayant été élu conseiller gén'-ràl des Hautes-Py-
rénées. Après la révolution de Février, il fut
nommé représentant du peuple, et fil partie, en
cette qua'ité, du comité de législation à la Cons-
tituante. M. Lacaze entra au Conseil d'Etat après
le 2 Décembre. Promu commandeur de la Lé-
gion d'honne-jr le 12 août 1863, il fut élevé à la
dignité de sénateur par .un décret du 5 mai
1806. ''̃̃'̃̃
Saint-Brleuc, 2o février. On lit dans
1 Indépendant bretonne
« Plusieurs journaux de Paris ont cru devoir
déclarer controuvée la nouvelle relativo au
voyagis en Bretagne du .maréchal de Mac-Ma-
hon. Nos confrères ont eu tort car il est bien
certain que le maréchal se propose de venir en
Bretagne, et nous maintenons tous' les détails
que nous avons donnés à ce sujet. Le voyage
en Bretagne est indépendant de la visite que le
chef de TEtat a l'intention de faire à nos prin-;
cipaux ports de mer, et sera donc dépourvu du
caractère olflciel; mais la Bretagne se réserve
de forcer l'incognito. »
•: i;);V.j
Verdun, 23 février. Les études des nou-
velles fortifications de Verdunsontpousséesavec
activité. On croit que l'adjudication des qua-
torze forts et ouvrages détachés aura lieu pro-
chainement. i.. :̃ .l:t
lillls, 24 février. Aujourd'hui a lieu l'ad-
judication publique de l'ancien, hôtel delapré-
(i ctiirs. La mise à prix acceptée est do
523,000 fr..t.j-(
Marseille, 2j février: –Xi préfet' des
Beuches-du-Rhône ayant fait enlever un buste
de la République qui décoraitja salle des déli
bôrations du conseil municipal-de Marseille,
une protestatisn a été faite par un des conseil-
lers mais le président du conseil lui a répondu
que, la cheminée ayant été faite pour recevoir
la statue de Pugot, l'administration avait jugé
opportun de faire disparaître l'autre. L'incident
n'a pas eu d'autres suites.
Toulouse, 24 février. Depuis le 4 Sep-
tembre, un buste do la Marianne, coiffée d'un
bonnet phrygien, s'étalait bel et bien dans une
des -salles d'une écolo- laïque do Saint-Cv-
prien.
On nous informe à ce propos que le con-
seil municipal, quelques jours avant l'àvéne-
ment de M. le vicomte Toussaint â la mairie de
Toulouse, a eu la précaution de faire enlever
de l'école de Saint-Cyprien le buste ds iHa-
riannette et de faire mettre a la place celui
d'une grosse dondon couronnée de lauriers
une Gloire ou uns Victoire, n'imports Nous
aimons mieux ça. Mais il était temps.
Annecy, 24 février. La Haute-Savoie est
dans ce moment l'objet de fous les efforts des
réfugiés français qui se trouvent en Suisse, et
qui tentent de co côté un mouvement sépara-
tiste combine sur l'élection Ledru-Rollin.
Londres, 25 février. Sont nommés
Ministre des travaux publics, lord Lennox
secrétaire-chef pour l'Irlande, sirBeach; vice-
président du conseil lord Sandon attorney
général, sir Karslatte; solicitor général ,sirBa-
gally sous secrétaire d'Etat aux affaires étran-
gères, sir Sshvin Ibbelson.
Lord Enfield est créé pair le marquis da
Westminster est créé duc.
/̃, Les restes de Livingslone seront ensevelis
à Westminster, où reposent les gloires de l'An-
gleterre.
Le monde sayan{ apprendra avec satisfaction
qu'un des derniers actes de M. Gladstone, avant
de quitter le ministère, a été de recommander
à la reine l'envoi d'une pension de 200 liv.
(5,000 fr.) aux enfants de feu le D1' Livingslone.
Un vote de remerciements a salué cette nou-
velle à la reunion bi-mensuelle de la Société
de géographie de Londres, tenue lundi dernier.
Chantelys sera déshonorée, ou Mile Blanche
da Chamelys sera la femnime d'un misé-
rable.
Grand Dieu 1 mais c'est impossible;
mais-vous êtes fou. votre esprit s'égare.
Voyons, Richard 1 continua la j^une femme,
pâle et agitée par une émotion llèvreuse, en
pressant avec violence les mains du mar-
quis toujours grave et en apparence impas-
sible voyons! vousêtes encore sous le coup
de la première nouvelle de ce malheur que
vous ne m'avez pas révélé vous le connais-
sez mal. vous n'avez pas dit cela. 1. j'ai
mal entendu Oh 1 dites que je me suis
trompée!
Ce que je vous ai dit est la vérité, Dia-
ne
Mlle de Bois-Yron poussa un gémissement
de terreur.
Mais alors, s'écria-t-elle en tordant
ses mains avec désespoir, c'est donc un
mystère infernal ?
Oiii.
Au Iles malheureux! les malheu-
reux! 1 s-
̃ Ecoutez.
La jeune femme, blanche comme le mar-
bre, muelte, les yeux dilatés, les lèvres
tremblantes, mit son menton dans sa main
et concentra toutes ses forces daas une at ̃
tefîiion fébriie.
–Lorsque Mm<3 de Chanttlys épousa M. de
ChsrUeip, reprit Baraiieu, elle avait un
enfant.
Madame de Chantely* ?
Un enfant qu'elle avait iveueiHi et
adopté. Et, par une générosité plus qu'hu-
maine peut-être, mais qui n'étonnera pas
ceux qui connaissent M de Ghsstelys, qui
vous étonnera moins qae personne, vous,
ma D.'ane sain'o, le comie, en se mariaat,
reconnut cet ei f ait comme son ft's.
Mais c'est un rôve 1
Un rêve, en effet, D.ane. Il y a de coli
plus de vingt ans. El deux mis oprèi le
mai'iagf, i'enfa? t adopté fut soustraite iuir
amour, enlevé par des mains wùniuelles, f't"
disparut! 1
Berlin, 2o lévrier. On raconte dans les
cercles diplomatiques que le' tzar, en s'udressant
tout récemment à uu haut personnage de la
cour de Prusse présent à Saiiit-Pélorsbourg,
aurait dit qu'en présence des circonstances ac-
tuelles, et sans préiendra s'immiscer dar s
la politique de? autres puissances, il croyait
que l'Europo n'aurait conîianco dans le main-
tien de la paix qua lorsque l'Alleinagne aurait
donné l'exemple en réduisant s&n armée.
La Haye, 24 février. Les artistes du
pays tiennent à honneur d'offrir uu roi un pré-
sent spécial à l'occasion du prochain jubilé do
son avènement au trône. Ce présent consis'.e en
une Gollectioa de tableaux dusaux artistes les
plus éniinents du royaume. '< `
Pékin, 10 février. La Chine paraît p?u à
peu entrer dans la concert des aunes puissan-
ces. Une commission da mandarins' vient de
parlir pour examiner à Cuba et au Pérou la si-
tuation des coolies; son rappoit sera soumis
aux représentants des grandes puissances a Pé-
kin, qui y joindront leurs observations. C'est
sur &ptto base .que le gouvernement chinois
combinera alors, avec l'Espagae £t le Pérou,
un traité pour l'émigration des coolies.
•» ––̃̃.̃ mini «̃̃̃̃.i,.t^fr ̃–̃̃.̃
Huîietin politique.
La commission des Trente en est es; fia
arrivée à la rédaction du projet de loi élec-
torale.'
Dans ses dernières séances elle a déter-
miné les conditions de l'électoral, réglé le
mode d'inscription sur les listes électorales
et établi quelles seront les preuves de la
qualité d'électeur.
On voit que, malgré les efforts de quel-
ques uns de ses membres, la commission n'a
pas rétabli le cens électoral.
L'inscription sur les rôles des contribu-
tions pourra servir de preuve de la qualité
d'électeur; elle ne sera pas la condition de
l'élêûtorat. Mais la commission crée une dis-
tinction entre la majorité civile «t la majo-
rité politique, en élevant de 21 à 25 ans
l'âgffoù pourra se faire la première inscrip
tion sur les listes électorales. De plus, elle
exige trois ans de résidence, sauf exception
en faveur des Français nés dans la comtfcu-
ne ceux-ci seront électeurs après six mois
de résidence habituelle.
Quant au mode d'inscription sur les listes
électorales, plusieurs membres avaient de-
mandé qu'il n'y eût pas d'inscription d'of-
fice, et qu'on n'y lût porté que sur sa de-
mandé ou surcelled'un tiers. Cette dispo-
sition, qui, dans la pratique, écarterait du
scrutin la plupart des négligents, n'a pas
été admise par les Trente:' II y aura
deux catégories d'électeurs inscrits d'otfi-
ce d'abord ceux qui sont portées sur le
iô!e de la contribution personnelle ou sur
le registre des prestations, dans les trois
dernières années s'ils sont nés hors de la
commune, ou dans l'année courante s'ils
sont natifs delà commune; ensuite les fonc-
tionnaires, les ecclésiastiques, les officiers
retraités, et d'autres encore, car la liste
reste à compléter. Eu dehors deces deux
catégories, nul ne serait inscrit que sur, sa
demande, et à la condition de justifier de sa
résidence dans la commune. [
La nature des preuves à fournir ne serait
pas la même dans les petites et dans les
grandes communes. Il a été admis par la
commission que, dans les communes dontla
population ne dépasse point 2,000 âmes, la `
constatation de l'identité et de la résidence
est facile, qu'en conséquence il suffit de la
notoriété publique. Elle laisse donc à la
commission électorale da la commune l'ap- `
préciation souveraine des moyens de preuve.
Dans les communes de plus de 2,000 âmes,
la corfimission règle au contraire quelles
seront les preuves à f'o-jrnir pour justifier
du fait de la résidence. Elle reconnaît trois
espèces de prenves un bail écrit ou verbal,
une déclaration des ascendants ou du pa-
tron, un acte de notoriété. Evidemment
l'acte de notoriété est te dernier recours qui
reste à celui qui ne dispose pas d'une preuve
p'us facile. Il faut donc qu'il soit mis à lu por-
tée de tous. La commission l'a compris, lors-
qu'elle a ajouté que ces actes 'de notoriété
seront distribués gratuikrflent. Mais le texte
voté par elle ne dit pas si le maire ou le
juge de paix auquel sera confiée la mission
de dresser cet acte de notoriété sera juge
de la déposition des quatre témoins qui l'as-
sisteront, ou s'il devra se borner à la cons-
tater et dresser l'acte en conséquence. Ce
point, d'une assez grande importance, sem-
ble être renvoyé par le projet de loi à la dé-
cision d'un règlement d'administration pu-
blique. Mieux vaudrait qu'il fût réglé par le
législateur lui même.
En somme, la question de l'élecJorat est
résolue d'une façon moins fâcheuse qu'on ne
pouvait le craindre dans le principe. Nous
voici en présence d'un texte déterminé, en
face duquel la discussion devient pissiVe.
Aux derniers mots de Baradieu, Mlle de
Bois-Yron avait tressailli. Un nuage passa
sur ses yeux.
Enlevé par qui? interrogea-t-elle avec
vivacité. Il y a plus de vingt aus, dites-
vous. Et où cjla se passait-il q
Je l'ignore.
D'un g-"ste rapide la jeune femme pressa
le résidu marquis.
-Oh I supplia-t-elle continuez, conti-
nuez, Richard -1. Cet enfant fut donc enlevé,
et a'ors?
Alors ce qu'il devint est impossible
à dire, mais ce qu'il est permis :d<; suppo-
ser, c'est, comme je vous le disais, que cet
enfant tomba entre les mains des pires mi-
sérables car aujourd'hui, instruit à cette
école et devenu plus criminel lui-même, cet
enfant reparait ̃̃̃<. -a •
Dieu! l
Il rcparaîfet menace les Chantelys de
œtle double alternative ou le déshonneur
de la mère ou le malheur de la fille 1. Com-
prenrz-vous maintenant?
Depuis un ioslaut Mile de Buis- Yron avait
laissé retomber sa tête sur son sein, et pa-
raissait en proie à uae méditation étrange.
Elle ne répondit pas.
Vous vo;ïs -taisez, reprit Biradieu, et
c'est l'énormité de co malheur qui vous ac-
cable, n'est-ce pas 1
La jeune femme regarda fixement le mar-
quis comme au sortir d'un rêve.
Atteiî dez, murmura-t-e Ile. Mon P ieu
lou|cela est si inattendu. si étrange.
Mais vous ne m'écoutez plus i
Si. attendez 1
Et posant sa main, par un g^ste saccadé 1
et brusque, sur le bras de Baradiçu 1
Mme de Chantelys avait un enfant d'a-
do;>t;on, avt z-vous dit ? reprit e'ie d'un:; voix
claire, sous la ra^ilité de laquelle disparais-
sait en quelle sorte l'émonon.
Oui, fit Baradieu. j
Savez vous où habitait Mme de Chan- j
U lys lorsque M. da Chanielys l'a épousée? j
CM»
,JNTous aurons occasion d'apprécier ce projet,
que nous ne pouvons aujourd'hui qu'analy-
ser. Qu'il bous suffise donj de cjnstater que,
malgré son hostilité évidente contre la suf-
frage universel, la commissioa "n'a pas osé
l'attaquer de front et franchement.
vwwt-
L'Apence Iiavas dit..que l'on parle à l'As-
semblée d'une demande de poursuites- qui
serait déposée, contre M. Godin, député de
l'Aisne. Cette demande serait moii-ée par
1« fait suivant M. Uadinest maire de Guise,
ch«f-lieu de ..canton il a é!é inviié par le
préfet de l'Aisae à remettre la mairie entre
les mains du premier conseiller municipal
̃inscrit, -et -à-se considérer comme (évoqué.
M.. Gôdia a réfuté 4'obtempérer à cet or-
dre. Il alléguait quf. la loi n'mlôrise pas le
gouvernement à démettre purement et sim-
plement, et en bloc, dss maires de leurs
fonctions; qu'ils ne-soat révoqués que lors-
qu'il est pojrvu à leur remplacement et
lorsqu'ils sont spécialement visés que d'au-
tre part, enfin, il est le premier coosdller
municipal inscrit.
On s'attend, ajoute l'Agçnce Havas, à ce
que cette question de poursuite-3 soulève à
la Chambre une intéressante discussion,
ihant l'interprétai ion de la loi sur les mai-
res, débat que M. Villaiu a déjà tenté de
soulever tt qui a été renvoyé à la discussion
de l'interpellation sur la circulaire Broglie.
w~Mt
Oa nousmande dr; Strasbourg que le clergé
paroissial et le chapitre épiscopal de cette
ville viennent de signer une déclaration de
laquelle il résulte qu'ils ne peuvent s'asso-
cier aux paro'es piononcéesdevaut le Rekhs-
tog allemand par Mgr Rsbjs. Des niotifs de
convenance internationale, que nos lecteurs
comprendront, nous empêchent de rduire ea ce moment cette protestation.
L'empereur d'Allemagne a recule «rap-» Ï'
fort de son ambassadeur sur les délibéra- '̃
tibns du meeting anticatholique de Saint- Ja-
mes Hall ». I! n'a pas voulu tarder davan-
tage à remercier loi-J John Russell, organi-
sateur de cette manifestation. L'empereur
adresse à ce dernier une lettre de félicitation
dans laquelle il expose ses idées tropeon-.
nu« s sur la question religieuse.
Le correspondant anglais de la Liberté
dit avec raison::
J'apprends avec étonnement qu'en France on
a pris au sérieux le meeting d Exet;r Hall, où
quelques fanatiques ont offert à M. de liismar* k
l'hommage da leur admiration et de leur sym-
pathie. Si on s'en est occupé à Paris et à Ber-
lin, il faut convenir qu'à Londres la chose a 'l
passé inaperçue. • i
On ignore en France que les deux principaux
orateurs de la réunion, sir ïaou:a's Uiiambers
et M. Newdegate, uppariieunent à la catégorie
des oraiours manoniaues l'un jouit d'une c®
Iébrité ridicule par son obstination à introduire
danâ la Parlement son bill qui permet à un
veuf d'épouser sa belle-sœur l'autre est alfiigé
d'une maladie mentale qui lo fait entrer eu
convulsions dô3 qu'il aperçoit un ccc'ésiasiique
catholique. Quand il est en proie à ces accès de
delirium anticaiholicum, il voudrait brûler
Mgr Manning dans Trafulgar square.
On s'attroupe pour écouter M. Newiegate et
sir Thomas; mais il n'est jamais venu à la
pensée de personne d'attacher aucune impor-
tance leurs paroles.-
Il y lieu de supposer que ni M. de Bis-;
marck ni l'empereur Guillaume n'ont été
renseignés sur la notoriété des deux mor.o-
manes qui oat jeté quelque gaieté sur le
meeting ea question. ;i gaieté slIr le
RÉTIJE DU JOUR
.Lu lettre de bi. Thiers a fait h!er fes freis
La lettre de M. Thiers a fait hier les frais
de toutes les conversations.
Oa ne parlait que de l'ambiguïté calcu-
lée de l'ex-président, qui ne veut pas rom-
pre avec les radicaux en condamnant nette-
ment la candidature Ledru-Rollin, et qui
pourtant laisse entendre que ce choix ue
peut qu'être trè3 préjudiciable à la Répu-
blique.
Pour entraîner les républicains timides,
que la menace du « spectre rouge » inquiète,
le Rappel a inventé un « spectre » nouveau
dont il trace un elfrayant portrait.
Le radicalisme vous épouvante, dit cet
organe des nouvelles couches, mais le mo-
dérantisme du centre gauche n'est-il pas
plus redoutable encore?
Ce spectre modéré que M. Lockroy bap-
tise, on ne sait pourquoi, du nom de « spec-
tre bleu, » n'est pas moins épouvantable,
selon le Rappel, que le spectre radical.
« Toujours en proie à d-s accès de fièvre,
fris;onnants su moiiîdre .bruit,perdant|la tête
au moindre mot, il a non-seulement peur
des autres, mais de lui-même I et la peur
le rend enregé » Tel ett le speetre moJérë
que le Rappel redoute et dénonce.
Vous le savez? s'écria Mlle de Bois-
Yron avec une explosion de curiosité hale-
tante. Le nom de ce pays, Richard, le nom,
dites 1
C'était aux environs d'un village voi-
sin de la forêt de Compiègue.
Nantrey, peut être.
Nantrey, vous l'avez dit.
Diane (ta un cri une pâleur Uvide en-
vahit son visage et elle ferma les yeux.
Baradieu s'élança vers elle.
Mon 0ieu qu'avez vous ? s'écria t-il.
Ah je suis fou I. C'est ma faute! J'au-
rais dû me taire 1 Je viens vous parler, à
vous pauvre femme, pauvre chère créature,
ignorante des hontes de la terre, d'un dra-
me odieux, d'un complot ourdi par des mi-
sérables Ah j'étais insensé 1-
Et, à genoux devant la jeune femme ef-
frayée, furieux contre lui-même, n'osant ap-
peler, il serrait dans ses matas vaillantes,
qui tremblaient pour la première fois, les
msins de lait, les mains glacées et intr:ej
de Mlle de Bois-Yron.
Tout à coup il poussa une exclamation
de joie elle rouvrait les jeux et le regar-
dait, chose étrange dans un pareil morcent,
demi-sourianla, avec une indicible expres-
sion de crainte et d'espoir.
Diane! dit Baradieu. fou de bonheur,
Diane-! vous ne m'en voulez pas, dites? Vous
êtes bien revenue à vous? ?
Oui. ce n'est r-iea répondit- elle dou-
cement. Vous en vouloir! et pourquoi ?.
parce que vous vent g *de m'spprendre.
oh m.jn Bleu mon Dieu 1
La j'une femme s ~isit le bras de Eara-
dieu.
Continuez, iulcr-fompit-elle d'une voix
vibrante. continuez, je vous en conjure I.
Comment I \ous voulez ?..
•– Je vous ea supplie 1
Il y eut dans ce c.ot un tel acceist de
prière partie du fond du cœur et deseutrail-
ks, que Bai adieu e;i fui frappé..
Mais. baibmia t il, essayant encore
de r&uter,
Ce spectre a « deux manies celle d'é-
pargner ses ennemis et Celle de désavouer
ses principes. » C'est lui qui, selon le Rap-
pel, a poussé M. Thiers à se laisser lier
pieds et mains, c'est lui qui a poussé M. Du-
faure à eotffbattre la dissolution c'est en-
fin lii qui essaie aujourd'hui de faire échec
à ^candidature du protégé de M. paquet.
Après avoir ainsPdit leur fait aux républi-
cains modérés, le Rappel tire de ses ampli-
fications complaisantes de cette conclusion
« S'il est vrai que le spectre rouge tassa
l^s révolutions, il est indubitable que c'est
le spectre bleu qui les rend possibles. »
Nous ne pouvons analyser lesnombrêux
arlicbs que la lettre de M. Thiers a inspi-
rés. Nous nous contentons de faire remar-
quer que la République frqnça:se essaye de
prouver que :jA. Thïers est parli&an de M.
Ledru-Puliin. A la Répullijue et au Rappel
de se me tre d'accord.
Pour nous, la vérité est dans ces quelques
lignes bien spirituelles et bkn vraies du
Journal de Paris
M.. Thier.s a pris la plume. Seulement, sa
lettre s adiesse bien moins à M. Lepetit qu'à M.
Ledfu-Rollin, tout en étant adressée à celui -là
et non pas à celui-ci. )1 importe peu, en effet à
M. Thiers que M. Lepetit «oit élu. Un député (Je
plus on cie moins « sur les derrières de Al
Thiers»,' ctki ne signifie .pas. graud'ehose, ni
pour ni co;itre la- République. Il "y a dss Lepe-
tit plein le monde qui sont disposés à s'asseoir
toujours « sur les derrière* » de la popularité.
Mais il importe beaucoup, pour M. Thiers et
pour M. Gàmbtlta, que M.,Ledru~Rolliu ne soit
pas élu. M. Ledru Rollin'élu, c'est la vraie' Ré-
publique qui triomphe des républiques de car-
ton c'est le mesaonge de la République con-
servatrice da M. Tnit.râ et de la République ra-
dicale de M. Gambetta, qui e«t crevé (iéîiniiive-
̃ment: «s'est 'M. Ledru-Kollin groupant «'sur ses
-derrières » tous les républicains; c'est M. Thiers
et M. Gambetta dépouillés de leur prestige et de
leurs espérances. Rocliefort a été elupouravo r
dit à l'Empire le mot de Cambronne. M. liaro-
det a été élu pour avoir redit à M. Thiers la
mot de Rochef'ert à l'empire. M. Ledru-Rolliu
sera élu pour avoir répété ce mot a M Thiers
et à M. GjnibetUi.
k
~s v 11'*
Le Patriote de la Corse a publié les 11 •
gnes suivantes
Nous tenons à rectifier le récit inexact d'utt
incident relaté dans le Gaulois du 24 janvier,
à l'occasion d'une conversation ayant eu lieu
dans le salon du prince Napoléon, en présence
d un grand nombre de témoins.
On causait de la situation de la France et le
prince développait les périls certains d'une poli-
tique cléricale. La tuspension de l'Univers
quelques jours après, a dû prouver ces dangers
aux plus incrédules. •- '• 0
Le malheur, disait le prince, c'est que l'As-
semblée est cléricale en grande majorité; et su;-
l'observation de M. Galloni d'isiria, qu'on de-
vint resler (idole a sa' religion, S. A. 'ajouta"
« 11 no s'agit pas de reluîon du-- fond vous
« oies pour le comte de Chanibord, »•
La, Un de ce te phrase s'appliquait évidBm-
ment à la majoriu'1.. '̃"
Noire bouillant député se criit attaqué persoh-
nftllemeiit. Son indl- position fâcheuse, au mo-
menl où- il était le plus question de la fuson.
lui revint ù l'esprit, sans doute: loiiiouis esi-ii
qu'il .se défendit avec une vivacité d'iiitonalkm
absolument déplacée.
Le prnee s'eut borné à lui répondre qu'il pai'-
lait delà ma.orité de l'Assemblée- ù laqueheM.
Galloni appai tient du res!e. et avec laquelle il
vote toujours.
Loin de sortir du salon, "notre, député y est
resté jusqu'au moment où tous tes visiteurs se
sont retires.
Nous pouvons ajouter que M. Galloni n'est
pas un habitué du s-alon du p ince., et qu'il n'y
est venu qua deux ou trois fois depuis quelques
mwis. Il est naiurel de supposer qu'il n'aura plus
i occasion de donner cours son éloquence dans
ce même salon, et qu'il la réservera pour !a
tribune dont il n'a pas abusé jusqu'à présent.
L'honorable M. J. Galloni d'Istria a ré-
pondu au Patriote par ceite lettre queuoua a
trouvons dans le Messager de la Corse:
À Monsieur Jean de 1% Rocca, rédacteur en,
chef du Patriote.
Mensiear le rédacteur, ̃̃̃̃̃
Ja suis resté jusqu'à ce jour étranger aux di-
vers récits publiés par la presse d'un incident
qui s'est pa^sé entre S. A. Impériale le Prinea
Napoléon-Jérôme et moi. Le silence sur ce su-
jet me paraissait plus convenable et plus digne
qu'une polémique: vous me forcez à le rompre
eu donnant à votre tour une version erronée,
mêlée de réflexions qui ont l'intention u'èiro
peu obligeantes. "'»*
Voici le fait: ̃̃• •̃ ̃'̃i-i; .̃̃!̃
Je suis allé en compagnie de M. Géry rendra
visite au priuce Napoléon JéiOine. Au moment
de notre entrée dans le salon, Sou Altesse dis-
cutait vivement, arec mon ami et collègue M.
Gavinl, la conduite parlementaire des députés
de l'appel au peuple Elle se livrait à des ap-
préciations sur le passé et le présent qui n'é-
taient assurément pas destinées à la publicité;
Le cours de la conversation conduisit le prince
à s'exprimsr en termes impétueux sur les ques-
tions de religion. Me mêlant pour la première
fois à l'entretien, j'opposai mon opinion a lasien».
ne. San Altesse me dit alors assez brusquement
« Vous, je le sais, vous êtes pour le comte de
« Chsmbord. » A cette apostrophe inopinée, je
répondis « Moi, Monseigneur, je suis loyal et
« je resterai fidèle à mon serment, je suis dé-
Chatillon.
Elle ne lui donna pas le temps de. pour-
suivre.
Répondez, alors 1 dit-elle avec une
sorte d'emportement inconscient ce fils cet
enfant adoptif de Mme de Chantelys.' il
existe, alors? il vil?
Sans doute, répondit Baradieu.
Il vit I. murmura Diane, comme se
parlant à elle-même. Et elle l'a revu?
Ne vous l'ai -je pas dit?
Il vit 1. répéta Diane à voix basse, et
il a un nom, n'est-ce pas ? il doit en avoir
pris un du moins. dites? Comment ta
nomme-t-il?
Le comte Leone! dit Baradieu, cher-?
chant en vain à comprendre quel intérêt
étrange et soudain Mlle de Bois-Y.ron sein-
I Liait prendre à cette lugubre aventure.
Oh 1 murmura -t-elle, si bas que Bara-
dieu ne put l'entendre, mais avec des éclair.»
| dais le regard, et les yeux commenoyés dans
je ne saisquei vague sentiment d'amer {nom*
phe; lui, lui I
Et te tournant vers le niarqu ig
Leone c'est Leone que vous l'appelé? $
et il est à Ne vers, vous l'ave? dit. et il a
vingt deux ans! vjngt-dëux gns | Voua
l'ave? vu aussi, vous., et il est bien, n'est-ce
pas?
Diat;e 1. à quoi pessî^-vgus V
Pardon! vous avei ïiiî»on;"mals ce
jeune hoiume. je voudrais bien savoir.
Quoi?, 4
Non. rien. rjen. Qae disieg-vôus?
Vous parliez des Chantelya. à propos de
ce jeune comte Leone. et vous ajoutiez.
Bar adieu regardait la jeune femme §yec
un etonneroènt qui allait croissant et qui
éveillait en lui une irritation dont il ne se
sentait plus maître.
J'ajoutais, interrompit il d'un ton
ferme qui glaça Mlle de B©is-Yron, j'ajoutais,
Diane, que cet homme est un misérable, et
que, avarst deux jours, j'aurai sa vie ou il
aura la mienne 1
PlEBBK Zacconb Pt APOÎJEB RaOOT
i £« mit 4 4m*4%,i
d'incapacité le général d'Aurelle de Pala-
dines. Le rapporteur fait cette déclaration
II n'appartient pas à la commission de juger r
au point de vue militaire les actes du générai
d'Aurelle dans ces quatre journées; mais dis
est demeurée convaincue qu'il a fait son dé-
voir en coHscience, et dès lors elle n'a pu que
le plaindre, comme homme de co3ur, de la
cruelle extrémité à laquelle il s'est trouvé ré-
duit. M, Gambette, cédant à d'autres considéra-
lions, a cru devoir agir différemment, et il a es-
sayé da sacrifier le général aux convenances de
sa politique mais si, allant de Tours à Orléans,
il ne s'était pas laissé arrêter vers quatre heures
par quelques balles de uhlans, alors que les
trains ont pu continuer à circuler jusqu'à cinq
heures vingt minutes, il eût vu de ses yeux l'état
réel des choses, et peut-être eût-il hésité a formu-
ler les inculpations dont il n'a pas craint de frap-
per la considération et l'honneut du vainqueur
de Coulmiers. M. Péreira, préfet d'Orléans, a
été plus juste; serrant la main au général pour
3a derniers fois, il lui a dit « Notre malheur,
général, n'est pas de votre faute; la France con-
naît votre courage, voire énergie, et ne peut
qu'honorer votre caractère.
On ne pouvait sa le dissimuler, la perte
d'Orléans et le refoulement des armées de
la Loire, coïncidant avec l'insuccès du gé-
néral Ducrot, devenait pour la défense na
tionale un échec grave, et l'on pouvait crain.
dre dès lors qu'il ne fût plus réparable.
Nous avons dit où il feliait chercher les
causes de ce revers, et pourquoi la respon-
sabilité devait en retomber principalement
sur M. Gaœbetta et son conseil. Mais M.
Gambetta n'entendait pas que l'opinion pu.
bliquepût envisager les choses de cette fa-
çon, et, fidèle à la politique qu'il avait sui-
vie jusque-là vis-à-vis, des généraux mal-
heureux, il essaya de livrer le général
d'Aurelleaux récriminations du pays, comme
s'il eût voulu par là détourner l'attention
de ses propres actes.
C'est du moins ce qu'on est autorisé à
croire quand on relit les publications offi-
cielles qui ont fait connaître ces douloureux
événements à la France.
M. Gambetta prit lé 6 déoémbre une déci-
sion qui nommait une commission de trois
membres chargée de «procéder à une en-
« quête sur les faits qui avaient amehél'é
« vacuation d'Orléans. » Les trois membres
désignés étaient le lieutenant général Bar-
rai, l'intendant général Robert et M. Uicard,
naguère préfet, alors commissaire de la
défense nationale,^ aujourd'hui membre de
l'Assemblée nationale. La nomination de
cette commission demeura, paraît-il, lettre
morte. Et en effet, si on eût voulu y donner
suite, c'eût éié le ministre qu'on eût ren-
effûtré comme le premier auteur du désas-
tre. Mais c'était un moyen d'agir sur les es-
prits, et c'est probablement tout ce qu'on
voulait. Du reste, l'effet fut manqué. L'opi-
nion publique, qui commençait à ne plus se
laisser prendre aux exagérations du langage
de M. Gambetta et à apprécier ses procédés
c*ictatoriaux à leur valeur, ne le suivit pas
SUi* le terrain où il avait voulu la conduire.
4 en 'iw"6? PF les ai'licles officieux qui sui-
virent imn ^diatement leî publieations que
virent imn~~ ~~ement le gouvernement
nous avons ^Portées, le gouvernement
parjut comprend^ ?u.e 6 était im-meme qui
SY$ it à se disculper aes reproches dont il
^«ait devenu l'objet; car dans ces articles on
^mandait que,, vu la gratte des circons-
tances, toute récrimination cessât ae part
et d'autre. Mais on oubliait que c'était le
gouvernement lui-même qui avait donné a
cet égard le plus fâcheux exemple, en frap-
pant daas leur honneur de braves généraux
qui eux du moins, exposaient tous les
jours leur poitrine aux balles de l'ennemi.
Quoi qu'il en soit, le général d'Aurelle
n'en avait pas moins reçu le coup qui lui
iptait destiné, et le 0 décembre, à trois heu-
r il avait reçu à Salbris, où il venait
d'arrivé» ivîa le 15° corps, une dépêche mi-
«laEîle au! 5anS autre explication, le
IHSierieiie qui, «. suivant* -«la e
révoquait dans les suivante 1t Ijq
révoquait dans les teriiiJ1 ««nains ç y$
« commandement en chef do 4 aiTJee de la
«Loire est supprimé; les 15», 18» fet.W*
« corps formeront, sous les ordres du gené-
« val Bourbaki, la l1" armée de la Loire
« les" 16° et 17°, formant la deuxième, pas-
« sent seus les ordres du général Chanzy.
« Remettez immédiatement le conimande-
« ment au général des Pallières. Vous êtes
« nommé au commandement des lignes
« stratégiques de Cherbourg, et vous voies
« rendrez à votre destination sur-le-
« champ. »
Le général répondit immédiatement au
ministre qu'il remettait le commandement
au général des Pallières, mais « qu'il devait
à sa dignité de ne pas amoindrir la position
qu'il avait occupée, qu'il demandait à ne pas
piller prendre possession du commandemcEt
qui lui était conféré, sa santé d'ailleurs ré-
clamant des soins qu'il ne pouvait trouver
que dans ses foyers ».
Le gouvernement s'aperçut-il que l'opi-
nion pu£Iiiue ne serait pas avec lui, ou
bien craignait-il d'ayoiragi trop précipitam-
ment? toujours est-il que M. de Freycinet
adressa la nuit Biôsie au général d'Aurelle
une nouvelle dépêche animée d'un tout au-
FEUILLETON DU &Â ULQIS. Vf 38 (1)
27 FÉVRIER 1874.
LA MAISOI
'̃ ̃'̃* "̃̃•̃ /0g -=
U RUOACHÂRIE
Première pai-ti*2
-r ;xxvn":l/
UN FILS
Bien qu'avertie par ses pressentiments,
bien qu'elle eût paru s'attendre à la révéla-
tion d'un danger mystérieux, Diane pâlit, et,
debout, appuyant sa main tremblante au
dossier du fauteuil
Un malheur! répéta-t-elle, un mal-
heur sur les Chantelys ?.
Un malheur terrible.
De quoi s'agit-il, mon Dieu ?. Richard,
reprit Mlle de Bois-Yron avec une sorte de
prière craintive, est-ce une chose que vous
puissiez me confier. que je puisse en-
tendre ? R
Baradieu prit Ie3 mains de la jeune fem-
me, les serra, puis après un court silence,
pendant lequel elle continua à l'interroger
du regard
Diane, dit-il, ma chère-Diane, vous
êtes pour moi une de ces femmes sacrées
par la douleur et dont l'intelligence semble
s'être encore élevée à mesure que le cœur
s'élevait lui-même au milieu des sérénités
(i) Reproduction autorisée pour tous les jour-
eaûx gyant m tt»H9 avec le Société des gens
~e 3~t~'as,
•tre esprit, dépêche dans, laquelle il le priait
très instamment, en faisant appel à son dé-
vouement et à son patriotisme, de donner
aux généraux des Pallières et Crouzat le
concours ûe son expérience pendant quel-
que temps encore. C'était un revirement
bien prompt.
Mais le général d'Aurelle avait été trop
froissé il tint à partir de suite.
Le général des Paliières n'eut pas à se
louer davantage de la dictature Gambeita-
Freycinet on voulut le traduire devant un
conseil de guerre.
On donna, heure par heure, à Bourbaki
et aux autres généraux, des instructions
qu'ils ont qualifiées, dans l'enquête. $ in-
sensées.
Toujours disposé à dédaigner les avi? des
généraux et à leur imposer les tiens, M. de
Freycinet ne pouvait que difficilement s'en-
tendre avec le général Baurbaki, et, dès le
10 décembre, il conseillait à M. Gimb'elta
de le remplacer par M. le générai Billot,
nommé depuis quelques jours à peine gé-
néral divisionnaire à titre provisoire. La
grief articulé en ce moment contre le nou-
veau général en chef était une dépêche où
il disait que son araiie n'était plus qu'un
troupeau d hommes démoralisés, rèluits
à la misère et an marasme, et dans laquelle
il demandait, au lieu de reprendre l'offen-
sive, qu'on lui donnât quelques jours de re-
pos pour remettre un peu d'ordre dans ses
corps.
Un mot tout à fait militaire du général
Bourbaki éclaire toute cette situation.
Le voici
« La toile était à peine tissée qu'elle était
employée aussi s'en allait-elle en char-
pie. »
En résumé, la France a eu cette cruelle
destinés que ce sont les calculs politiques,
l'inhabileté ou la présomption de gouver-
nants ayant usurpé le pouvoir et l'ayant
exercé sans contrôle, qui, malgré tous ses
sacrifices, malgré le dévouement et la bra-
voure de ses enfants, ont perdu ses armées
et lui ont fait perdre deux provinces.
Ghatillon.
ENTRE-BAILLER1ÉNT DE L'ÂGE D ÛB
'1;
Le conseil de guerre vient de juger les as-
sassins du sergent de ville Vincenzini, ce
malheureux agent que sept ou huit coquins,
assistés d'une fille, lièrent à une planche
et jetèrent à la Siine.en présence de trois
mille personnes, dont pas une n'eut le cou-
rage deprotesler.
Les esprits arriérés' avaient cru voir dans
cet acte, accompli en plein 1871, un retour
à la barbarie la plus complète. C'était une
déplorable erreur. Il paraît qu'au contraire
nous marchons à la perfection, et qu'il faut
considérer l'assassinat de ce sergent de
ville et la parfaite impassibilité des trois
mille badauds qui l'ont laissé tuer, comme
le signe.évident d'un, progrès marqué sur
les précédents âges.
C'est en effet le moment précis des débats
de cette affaire sinistre que vient de choisir
un philosophe radical, doublé d'un savant
ce sont les plus terribles pour se
plaindre de la disparition, ou plutôt de l'é-
puisement des œavres de feu Boucher de
Perthes, lequel Boucher de Perthes est l'au-
teur de cet aphorisme « L'âge d'or, qu'uns
tradition aveugle s-mis dans le passé, n'est
pas derrière nous. L'homme a" commencé
petitement l'histoire est un accroissement,
une ascension.» u
Comme depuis quatre-vingts ans, c'est-à-
dire depuis l'aurore du véritable progrès
(cliché h° 34), chaque révolution accomplie
a redoublé de férocité sur celle qui l'avait
immédiatement précédée, il faut en conclure
que nous avons une manière à nous do faire
notre ascension vers la perfection, et, con-
séquence logique, que l'assassinat du ser-
gent de ville Vincensini a été un grand pas
de fait vers l'âge d'or.
̃ u ̃ •̃•̃̃••.̃̃••
Comme M. Boucher de Perthes, qui fut
d'ailleurs un savant célèbre, n'est pas d'ac-
cord avec la Bible sur les origides du moSr
de, le philosophe dont j'ai parlé ci-dessus
voudrait absolument faire courir le bruit que
c'est Dieu qui, par jalousie, a fait acheter
en dessous main tous les exemplaires de
ses œuvres.
Dieu, suivant ce philosophe, se serait dil
Voilà un indiscret qui me gêne si je
ne me hâte pas d'arrêter la distribution de
ses œuvres, l'humanité va êlre éclairée et
elle saura qu'elle n'a qu'à poursuivre comme
elle a commencé pour atteindre l'âge d'or.
C'est en vain, j'ai le regret de le lui dire,
que ce philosophe voudrait continuer à
de la méditation. Vous avez perdu votre
père quand vous étiez presque un enfant.
Mlle de Bois-Yron baissa la tête silen-
cieuBenaent.
Et, poursuivit Baradieu, vous avez
voulu dès ce jour, par un sacrifice tellement
sublime que, moi qui ai partagé vos j;ux
d'enfant et qui depuis que je suis devenu un
homme V9us connais et vous aime comme
un frère, je tle le comprends pas encore,
vous avez voulu demeurer fidele^à ce grand
et pieux souvenir vous avez enfermé votre
jeunesse, votre beauté, tant de qualités di-
vines. oh ne vous récriez pas dans
une solitude absolue, au fond de ce château
ou plutôt de ce désert. b'
Le désert convient aux âmes blessées,
Richard, répondit Diane. La solitude est le
seul refuge de la douleur, car dans la soli-
tude il y a Dieu
Je le ssis, Diane; et c'est pour cela,
c'est parce que je sais quels trésors de gran-
deur ei de vertu féconde vous avez puieés
dans cette solitude sainte, que ja vous con-
fierai sans hésitation, complètement, le se-
cret que vous me demandez,
Un secret? 9
Un secret redoutable et lourd. telle-
ment lourd, tenez; Diane que je ne peux
pas plus longtemps Is contenir en moi, car
js sens qu'il ra'éloulR.. Aussi bien f.iut-i!
que je m'en soulage dans un cœur ami. Et
puis, peut-être, vous qui depuis longtemps
ne vivez plus sur notre misérable terre, voiîst
que Dieu a dû éclairer ds sa lumière, peut-
être m'inspirerez-vous un moyen de sauver
cette famille. et qu'à nous deux, nous
pourrons trouver le salut I
Sauver les Caanlelys? s'écria Mlle de
Bois-Yron. Un moyen?. nous me demandez
un moyen?. Mais aiars, c'est don: la
ruine?.
C'est la honte! répondit Baradieu.
Oh vous m'épouvanlez dit Diane avec
déchirement. Pari z, Richard 1 parlez, je.
vous en conjure.
La honte répfra Baradieu dans huit
wiirs; qui sajt? demain ptui-êire, Mme de
faire courir ce brait. Les livres de M. Boucher
de Perthes, quelle que s'oit leur valeur inci-
dente, n'ont pas cette importance sur Us
destinées de l'humanité et, en déw't de
l'axiome posé par cet homme éminent,
nombre de gens entêtés persisteront à nier
que c'est par des révolutions et des assas-
sinats de sergents de ville que nous ferons
notre « ascGnsion vers l'âge d'or ».
Léon Duprat.
IttfOTDjaMoîQs"" g énérales'
Versailles, 2a février. A une heure et
demie, M. le maréchal de Mac-Mahon, accom-
pagné de son premier aide de camp, M. le gé-
néral de division Bore!, et suivi d'un ptiloion de
cuirassiers, a quitté la prosidunce pour aller
passer l'inspîction du camp de Hocjuencouri.
Pau, 25 février, –J'ai la regret de vous ap-
prendre la mort de M. Lacaze, ancien sénateur,
décédé le 21 février, à Vic-de-Bigorre M. La-
caze état un jurisconsulte éminent, doué d'une
pénétration rare et d'une sûreté d'appréciation
qui l'avaient fait distinguer par l'Empereur et
lui avaient valu l'estime de ses collègues. Dé-
voué dès sa jeunesse à la cause botapartisle
il avait dû quitter la Franco ea 18lo il
était resté lidô jusqu'au dernier jour à tes
convictions. Les désastres des dernières années
que nous venons da traverser ont certainement
hâté sa mort.
M. Lacaze entra dans la vie politique- en 1841,
ayant été élu conseiller gén'-ràl des Hautes-Py-
rénées. Après la révolution de Février, il fut
nommé représentant du peuple, et fil partie, en
cette qua'ité, du comité de législation à la Cons-
tituante. M. Lacaze entra au Conseil d'Etat après
le 2 Décembre. Promu commandeur de la Lé-
gion d'honne-jr le 12 août 1863, il fut élevé à la
dignité de sénateur par .un décret du 5 mai
1806. ''̃̃'̃̃
Saint-Brleuc, 2o février. On lit dans
1 Indépendant bretonne
« Plusieurs journaux de Paris ont cru devoir
déclarer controuvée la nouvelle relativo au
voyagis en Bretagne du .maréchal de Mac-Ma-
hon. Nos confrères ont eu tort car il est bien
certain que le maréchal se propose de venir en
Bretagne, et nous maintenons tous' les détails
que nous avons donnés à ce sujet. Le voyage
en Bretagne est indépendant de la visite que le
chef de TEtat a l'intention de faire à nos prin-;
cipaux ports de mer, et sera donc dépourvu du
caractère olflciel; mais la Bretagne se réserve
de forcer l'incognito. »
•: i;);V.j
Verdun, 23 février. Les études des nou-
velles fortifications de Verdunsontpousséesavec
activité. On croit que l'adjudication des qua-
torze forts et ouvrages détachés aura lieu pro-
chainement. i.. :̃ .l:t
lillls, 24 février. Aujourd'hui a lieu l'ad-
judication publique de l'ancien, hôtel delapré-
(i ctiirs. La mise à prix acceptée est do
523,000 fr..t.j-(
Marseille, 2j février: –Xi préfet' des
Beuches-du-Rhône ayant fait enlever un buste
de la République qui décoraitja salle des déli
bôrations du conseil municipal-de Marseille,
une protestatisn a été faite par un des conseil-
lers mais le président du conseil lui a répondu
que, la cheminée ayant été faite pour recevoir
la statue de Pugot, l'administration avait jugé
opportun de faire disparaître l'autre. L'incident
n'a pas eu d'autres suites.
Toulouse, 24 février. Depuis le 4 Sep-
tembre, un buste do la Marianne, coiffée d'un
bonnet phrygien, s'étalait bel et bien dans une
des -salles d'une écolo- laïque do Saint-Cv-
prien.
On nous informe à ce propos que le con-
seil municipal, quelques jours avant l'àvéne-
ment de M. le vicomte Toussaint â la mairie de
Toulouse, a eu la précaution de faire enlever
de l'école de Saint-Cyprien le buste ds iHa-
riannette et de faire mettre a la place celui
d'une grosse dondon couronnée de lauriers
une Gloire ou uns Victoire, n'imports Nous
aimons mieux ça. Mais il était temps.
Annecy, 24 février. La Haute-Savoie est
dans ce moment l'objet de fous les efforts des
réfugiés français qui se trouvent en Suisse, et
qui tentent de co côté un mouvement sépara-
tiste combine sur l'élection Ledru-Rollin.
Londres, 25 février. Sont nommés
Ministre des travaux publics, lord Lennox
secrétaire-chef pour l'Irlande, sirBeach; vice-
président du conseil lord Sandon attorney
général, sir Karslatte; solicitor général ,sirBa-
gally sous secrétaire d'Etat aux affaires étran-
gères, sir Sshvin Ibbelson.
Lord Enfield est créé pair le marquis da
Westminster est créé duc.
/̃, Les restes de Livingslone seront ensevelis
à Westminster, où reposent les gloires de l'An-
gleterre.
Le monde sayan{ apprendra avec satisfaction
qu'un des derniers actes de M. Gladstone, avant
de quitter le ministère, a été de recommander
à la reine l'envoi d'une pension de 200 liv.
(5,000 fr.) aux enfants de feu le D1' Livingslone.
Un vote de remerciements a salué cette nou-
velle à la reunion bi-mensuelle de la Société
de géographie de Londres, tenue lundi dernier.
Chantelys sera déshonorée, ou Mile Blanche
da Chamelys sera la femnime d'un misé-
rable.
Grand Dieu 1 mais c'est impossible;
mais-vous êtes fou. votre esprit s'égare.
Voyons, Richard 1 continua la j^une femme,
pâle et agitée par une émotion llèvreuse, en
pressant avec violence les mains du mar-
quis toujours grave et en apparence impas-
sible voyons! vousêtes encore sous le coup
de la première nouvelle de ce malheur que
vous ne m'avez pas révélé vous le connais-
sez mal. vous n'avez pas dit cela. 1. j'ai
mal entendu Oh 1 dites que je me suis
trompée!
Ce que je vous ai dit est la vérité, Dia-
ne
Mlle de Bois-Yron poussa un gémissement
de terreur.
Mais alors, s'écria-t-elle en tordant
ses mains avec désespoir, c'est donc un
mystère infernal ?
Oiii.
Au Iles malheureux! les malheu-
reux! 1 s-
̃ Ecoutez.
La jeune femme, blanche comme le mar-
bre, muelte, les yeux dilatés, les lèvres
tremblantes, mit son menton dans sa main
et concentra toutes ses forces daas une at ̃
tefîiion fébriie.
–Lorsque Mm<3 de Chanttlys épousa M. de
ChsrUeip, reprit Baraiieu, elle avait un
enfant.
Madame de Chantely* ?
Un enfant qu'elle avait iveueiHi et
adopté. Et, par une générosité plus qu'hu-
maine peut-être, mais qui n'étonnera pas
ceux qui connaissent M de Ghsstelys, qui
vous étonnera moins qae personne, vous,
ma D.'ane sain'o, le comie, en se mariaat,
reconnut cet ei f ait comme son ft's.
Mais c'est un rôve 1
Un rêve, en effet, D.ane. Il y a de coli
plus de vingt ans. El deux mis oprèi le
mai'iagf, i'enfa? t adopté fut soustraite iuir
amour, enlevé par des mains wùniuelles, f't"
disparut! 1
Berlin, 2o lévrier. On raconte dans les
cercles diplomatiques que le' tzar, en s'udressant
tout récemment à uu haut personnage de la
cour de Prusse présent à Saiiit-Pélorsbourg,
aurait dit qu'en présence des circonstances ac-
tuelles, et sans préiendra s'immiscer dar s
la politique de? autres puissances, il croyait
que l'Europo n'aurait conîianco dans le main-
tien de la paix qua lorsque l'Alleinagne aurait
donné l'exemple en réduisant s&n armée.
La Haye, 24 février. Les artistes du
pays tiennent à honneur d'offrir uu roi un pré-
sent spécial à l'occasion du prochain jubilé do
son avènement au trône. Ce présent consis'.e en
une Gollectioa de tableaux dusaux artistes les
plus éniinents du royaume. '< `
Pékin, 10 février. La Chine paraît p?u à
peu entrer dans la concert des aunes puissan-
ces. Une commission da mandarins' vient de
parlir pour examiner à Cuba et au Pérou la si-
tuation des coolies; son rappoit sera soumis
aux représentants des grandes puissances a Pé-
kin, qui y joindront leurs observations. C'est
sur &ptto base .que le gouvernement chinois
combinera alors, avec l'Espagae £t le Pérou,
un traité pour l'émigration des coolies.
•» ––̃̃.̃ mini «̃̃̃̃.i,.t^fr ̃–̃̃.̃
Huîietin politique.
La commission des Trente en est es; fia
arrivée à la rédaction du projet de loi élec-
torale.'
Dans ses dernières séances elle a déter-
miné les conditions de l'électoral, réglé le
mode d'inscription sur les listes électorales
et établi quelles seront les preuves de la
qualité d'électeur.
On voit que, malgré les efforts de quel-
ques uns de ses membres, la commission n'a
pas rétabli le cens électoral.
L'inscription sur les rôles des contribu-
tions pourra servir de preuve de la qualité
d'électeur; elle ne sera pas la condition de
l'élêûtorat. Mais la commission crée une dis-
tinction entre la majorité civile «t la majo-
rité politique, en élevant de 21 à 25 ans
l'âgffoù pourra se faire la première inscrip
tion sur les listes électorales. De plus, elle
exige trois ans de résidence, sauf exception
en faveur des Français nés dans la comtfcu-
ne ceux-ci seront électeurs après six mois
de résidence habituelle.
Quant au mode d'inscription sur les listes
électorales, plusieurs membres avaient de-
mandé qu'il n'y eût pas d'inscription d'of-
fice, et qu'on n'y lût porté que sur sa de-
mandé ou surcelled'un tiers. Cette dispo-
sition, qui, dans la pratique, écarterait du
scrutin la plupart des négligents, n'a pas
été admise par les Trente:' II y aura
deux catégories d'électeurs inscrits d'otfi-
ce d'abord ceux qui sont portées sur le
iô!e de la contribution personnelle ou sur
le registre des prestations, dans les trois
dernières années s'ils sont nés hors de la
commune, ou dans l'année courante s'ils
sont natifs delà commune; ensuite les fonc-
tionnaires, les ecclésiastiques, les officiers
retraités, et d'autres encore, car la liste
reste à compléter. Eu dehors deces deux
catégories, nul ne serait inscrit que sur, sa
demande, et à la condition de justifier de sa
résidence dans la commune. [
La nature des preuves à fournir ne serait
pas la même dans les petites et dans les
grandes communes. Il a été admis par la
commission que, dans les communes dontla
population ne dépasse point 2,000 âmes, la `
constatation de l'identité et de la résidence
est facile, qu'en conséquence il suffit de la
notoriété publique. Elle laisse donc à la
commission électorale da la commune l'ap- `
préciation souveraine des moyens de preuve.
Dans les communes de plus de 2,000 âmes,
la corfimission règle au contraire quelles
seront les preuves à f'o-jrnir pour justifier
du fait de la résidence. Elle reconnaît trois
espèces de prenves un bail écrit ou verbal,
une déclaration des ascendants ou du pa-
tron, un acte de notoriété. Evidemment
l'acte de notoriété est te dernier recours qui
reste à celui qui ne dispose pas d'une preuve
p'us facile. Il faut donc qu'il soit mis à lu por-
tée de tous. La commission l'a compris, lors-
qu'elle a ajouté que ces actes 'de notoriété
seront distribués gratuikrflent. Mais le texte
voté par elle ne dit pas si le maire ou le
juge de paix auquel sera confiée la mission
de dresser cet acte de notoriété sera juge
de la déposition des quatre témoins qui l'as-
sisteront, ou s'il devra se borner à la cons-
tater et dresser l'acte en conséquence. Ce
point, d'une assez grande importance, sem-
ble être renvoyé par le projet de loi à la dé-
cision d'un règlement d'administration pu-
blique. Mieux vaudrait qu'il fût réglé par le
législateur lui même.
En somme, la question de l'élecJorat est
résolue d'une façon moins fâcheuse qu'on ne
pouvait le craindre dans le principe. Nous
voici en présence d'un texte déterminé, en
face duquel la discussion devient pissiVe.
Aux derniers mots de Baradieu, Mlle de
Bois-Yron avait tressailli. Un nuage passa
sur ses yeux.
Enlevé par qui? interrogea-t-elle avec
vivacité. Il y a plus de vingt aus, dites-
vous. Et où cjla se passait-il q
Je l'ignore.
D'un g-"ste rapide la jeune femme pressa
le résidu marquis.
-Oh I supplia-t-elle continuez, conti-
nuez, Richard -1. Cet enfant fut donc enlevé,
et a'ors?
Alors ce qu'il devint est impossible
à dire, mais ce qu'il est permis :d<; suppo-
ser, c'est, comme je vous le disais, que cet
enfant tomba entre les mains des pires mi-
sérables car aujourd'hui, instruit à cette
école et devenu plus criminel lui-même, cet
enfant reparait ̃̃̃<. -a •
Dieu! l
Il rcparaîfet menace les Chantelys de
œtle double alternative ou le déshonneur
de la mère ou le malheur de la fille 1. Com-
prenrz-vous maintenant?
Depuis un ioslaut Mile de Buis- Yron avait
laissé retomber sa tête sur son sein, et pa-
raissait en proie à uae méditation étrange.
Elle ne répondit pas.
Vous vo;ïs -taisez, reprit Biradieu, et
c'est l'énormité de co malheur qui vous ac-
cable, n'est-ce pas 1
La jeune femme regarda fixement le mar-
quis comme au sortir d'un rêve.
Atteiî dez, murmura-t-e Ile. Mon P ieu
lou|cela est si inattendu. si étrange.
Mais vous ne m'écoutez plus i
Si. attendez 1
Et posant sa main, par un g^ste saccadé 1
et brusque, sur le bras de Baradiçu 1
Mme de Chantelys avait un enfant d'a-
do;>t;on, avt z-vous dit ? reprit e'ie d'un:; voix
claire, sous la ra^ilité de laquelle disparais-
sait en quelle sorte l'émonon.
Oui, fit Baradieu. j
Savez vous où habitait Mme de Chan- j
U lys lorsque M. da Chanielys l'a épousée? j
CM»
,JNTous aurons occasion d'apprécier ce projet,
que nous ne pouvons aujourd'hui qu'analy-
ser. Qu'il bous suffise donj de cjnstater que,
malgré son hostilité évidente contre la suf-
frage universel, la commissioa "n'a pas osé
l'attaquer de front et franchement.
vwwt-
L'Apence Iiavas dit..que l'on parle à l'As-
semblée d'une demande de poursuites- qui
serait déposée, contre M. Godin, député de
l'Aisne. Cette demande serait moii-ée par
1« fait suivant M. Uadinest maire de Guise,
ch«f-lieu de ..canton il a é!é inviié par le
préfet de l'Aisae à remettre la mairie entre
les mains du premier conseiller municipal
̃inscrit, -et -à-se considérer comme (évoqué.
M.. Gôdia a réfuté 4'obtempérer à cet or-
dre. Il alléguait quf. la loi n'mlôrise pas le
gouvernement à démettre purement et sim-
plement, et en bloc, dss maires de leurs
fonctions; qu'ils ne-soat révoqués que lors-
qu'il est pojrvu à leur remplacement et
lorsqu'ils sont spécialement visés que d'au-
tre part, enfin, il est le premier coosdller
municipal inscrit.
On s'attend, ajoute l'Agçnce Havas, à ce
que cette question de poursuite-3 soulève à
la Chambre une intéressante discussion,
ihant l'interprétai ion de la loi sur les mai-
res, débat que M. Villaiu a déjà tenté de
soulever tt qui a été renvoyé à la discussion
de l'interpellation sur la circulaire Broglie.
w~Mt
Oa nousmande dr; Strasbourg que le clergé
paroissial et le chapitre épiscopal de cette
ville viennent de signer une déclaration de
laquelle il résulte qu'ils ne peuvent s'asso-
cier aux paro'es piononcéesdevaut le Rekhs-
tog allemand par Mgr Rsbjs. Des niotifs de
convenance internationale, que nos lecteurs
comprendront, nous empêchent de rduire ea ce moment cette protestation.
L'empereur d'Allemagne a recule «rap-» Ï'
fort de son ambassadeur sur les délibéra- '̃
tibns du meeting anticatholique de Saint- Ja-
mes Hall ». I! n'a pas voulu tarder davan-
tage à remercier loi-J John Russell, organi-
sateur de cette manifestation. L'empereur
adresse à ce dernier une lettre de félicitation
dans laquelle il expose ses idées tropeon-.
nu« s sur la question religieuse.
Le correspondant anglais de la Liberté
dit avec raison::
J'apprends avec étonnement qu'en France on
a pris au sérieux le meeting d Exet;r Hall, où
quelques fanatiques ont offert à M. de liismar* k
l'hommage da leur admiration et de leur sym-
pathie. Si on s'en est occupé à Paris et à Ber-
lin, il faut convenir qu'à Londres la chose a 'l
passé inaperçue. • i
On ignore en France que les deux principaux
orateurs de la réunion, sir ïaou:a's Uiiambers
et M. Newdegate, uppariieunent à la catégorie
des oraiours manoniaues l'un jouit d'une c®
Iébrité ridicule par son obstination à introduire
danâ la Parlement son bill qui permet à un
veuf d'épouser sa belle-sœur l'autre est alfiigé
d'une maladie mentale qui lo fait entrer eu
convulsions dô3 qu'il aperçoit un ccc'ésiasiique
catholique. Quand il est en proie à ces accès de
delirium anticaiholicum, il voudrait brûler
Mgr Manning dans Trafulgar square.
On s'attroupe pour écouter M. Newiegate et
sir Thomas; mais il n'est jamais venu à la
pensée de personne d'attacher aucune impor-
tance leurs paroles.-
Il y lieu de supposer que ni M. de Bis-;
marck ni l'empereur Guillaume n'ont été
renseignés sur la notoriété des deux mor.o-
manes qui oat jeté quelque gaieté sur le
meeting ea question. ;i gaieté slIr le
RÉTIJE DU JOUR
.Lu lettre de bi. Thiers a fait h!er fes freis
La lettre de M. Thiers a fait hier les frais
de toutes les conversations.
Oa ne parlait que de l'ambiguïté calcu-
lée de l'ex-président, qui ne veut pas rom-
pre avec les radicaux en condamnant nette-
ment la candidature Ledru-Rollin, et qui
pourtant laisse entendre que ce choix ue
peut qu'être trè3 préjudiciable à la Répu-
blique.
Pour entraîner les républicains timides,
que la menace du « spectre rouge » inquiète,
le Rappel a inventé un « spectre » nouveau
dont il trace un elfrayant portrait.
Le radicalisme vous épouvante, dit cet
organe des nouvelles couches, mais le mo-
dérantisme du centre gauche n'est-il pas
plus redoutable encore?
Ce spectre modéré que M. Lockroy bap-
tise, on ne sait pourquoi, du nom de « spec-
tre bleu, » n'est pas moins épouvantable,
selon le Rappel, que le spectre radical.
« Toujours en proie à d-s accès de fièvre,
fris;onnants su moiiîdre .bruit,perdant|la tête
au moindre mot, il a non-seulement peur
des autres, mais de lui-même I et la peur
le rend enregé » Tel ett le speetre moJérë
que le Rappel redoute et dénonce.
Vous le savez? s'écria Mlle de Bois-
Yron avec une explosion de curiosité hale-
tante. Le nom de ce pays, Richard, le nom,
dites 1
C'était aux environs d'un village voi-
sin de la forêt de Compiègue.
Nantrey, peut être.
Nantrey, vous l'avez dit.
Diane (ta un cri une pâleur Uvide en-
vahit son visage et elle ferma les yeux.
Baradieu s'élança vers elle.
Mon 0ieu qu'avez vous ? s'écria t-il.
Ah je suis fou I. C'est ma faute! J'au-
rais dû me taire 1 Je viens vous parler, à
vous pauvre femme, pauvre chère créature,
ignorante des hontes de la terre, d'un dra-
me odieux, d'un complot ourdi par des mi-
sérables Ah j'étais insensé 1-
Et, à genoux devant la jeune femme ef-
frayée, furieux contre lui-même, n'osant ap-
peler, il serrait dans ses matas vaillantes,
qui tremblaient pour la première fois, les
msins de lait, les mains glacées et intr:ej
de Mlle de Bois-Yron.
Tout à coup il poussa une exclamation
de joie elle rouvrait les jeux et le regar-
dait, chose étrange dans un pareil morcent,
demi-sourianla, avec une indicible expres-
sion de crainte et d'espoir.
Diane! dit Baradieu. fou de bonheur,
Diane-! vous ne m'en voulez pas, dites? Vous
êtes bien revenue à vous? ?
Oui. ce n'est r-iea répondit- elle dou-
cement. Vous en vouloir! et pourquoi ?.
parce que vous vent g *de m'spprendre.
oh m.jn Bleu mon Dieu 1
La j'une femme s ~isit le bras de Eara-
dieu.
Continuez, iulcr-fompit-elle d'une voix
vibrante. continuez, je vous en conjure I.
Comment I \ous voulez ?..
•– Je vous ea supplie 1
Il y eut dans ce c.ot un tel acceist de
prière partie du fond du cœur et deseutrail-
ks, que Bai adieu e;i fui frappé..
Mais. baibmia t il, essayant encore
de r&uter,
Ce spectre a « deux manies celle d'é-
pargner ses ennemis et Celle de désavouer
ses principes. » C'est lui qui, selon le Rap-
pel, a poussé M. Thiers à se laisser lier
pieds et mains, c'est lui qui a poussé M. Du-
faure à eotffbattre la dissolution c'est en-
fin lii qui essaie aujourd'hui de faire échec
à ^candidature du protégé de M. paquet.
Après avoir ainsPdit leur fait aux républi-
cains modérés, le Rappel tire de ses ampli-
fications complaisantes de cette conclusion
« S'il est vrai que le spectre rouge tassa
l^s révolutions, il est indubitable que c'est
le spectre bleu qui les rend possibles. »
Nous ne pouvons analyser lesnombrêux
arlicbs que la lettre de M. Thiers a inspi-
rés. Nous nous contentons de faire remar-
quer que la République frqnça:se essaye de
prouver que :jA. Thïers est parli&an de M.
Ledru-Puliin. A la Répullijue et au Rappel
de se me tre d'accord.
Pour nous, la vérité est dans ces quelques
lignes bien spirituelles et bkn vraies du
Journal de Paris
M.. Thier.s a pris la plume. Seulement, sa
lettre s adiesse bien moins à M. Lepetit qu'à M.
Ledfu-Rollin, tout en étant adressée à celui -là
et non pas à celui-ci. )1 importe peu, en effet à
M. Thiers que M. Lepetit «oit élu. Un député (Je
plus on cie moins « sur les derrières de Al
Thiers»,' ctki ne signifie .pas. graud'ehose, ni
pour ni co;itre la- République. Il "y a dss Lepe-
tit plein le monde qui sont disposés à s'asseoir
toujours « sur les derrière* » de la popularité.
Mais il importe beaucoup, pour M. Thiers et
pour M. Gàmbtlta, que M.,Ledru~Rolliu ne soit
pas élu. M. Ledru Rollin'élu, c'est la vraie' Ré-
publique qui triomphe des républiques de car-
ton c'est le mesaonge de la République con-
servatrice da M. Tnit.râ et de la République ra-
dicale de M. Gambetta, qui e«t crevé (iéîiniiive-
̃ment: «s'est 'M. Ledru-Kollin groupant «'sur ses
-derrières » tous les républicains; c'est M. Thiers
et M. Gambetta dépouillés de leur prestige et de
leurs espérances. Rocliefort a été elupouravo r
dit à l'Empire le mot de Cambronne. M. liaro-
det a été élu pour avoir redit à M. Thiers la
mot de Rochef'ert à l'empire. M. Ledru-Rolliu
sera élu pour avoir répété ce mot a M Thiers
et à M. GjnibetUi.
k
~s v 11'*
Le Patriote de la Corse a publié les 11 •
gnes suivantes
Nous tenons à rectifier le récit inexact d'utt
incident relaté dans le Gaulois du 24 janvier,
à l'occasion d'une conversation ayant eu lieu
dans le salon du prince Napoléon, en présence
d un grand nombre de témoins.
On causait de la situation de la France et le
prince développait les périls certains d'une poli-
tique cléricale. La tuspension de l'Univers
quelques jours après, a dû prouver ces dangers
aux plus incrédules. •- '• 0
Le malheur, disait le prince, c'est que l'As-
semblée est cléricale en grande majorité; et su;-
l'observation de M. Galloni d'isiria, qu'on de-
vint resler (idole a sa' religion, S. A. 'ajouta"
« 11 no s'agit pas de reluîon du-- fond vous
« oies pour le comte de Chanibord, »•
La, Un de ce te phrase s'appliquait évidBm-
ment à la majoriu'1.. '̃"
Noire bouillant député se criit attaqué persoh-
nftllemeiit. Son indl- position fâcheuse, au mo-
menl où- il était le plus question de la fuson.
lui revint ù l'esprit, sans doute: loiiiouis esi-ii
qu'il .se défendit avec une vivacité d'iiitonalkm
absolument déplacée.
Le prnee s'eut borné à lui répondre qu'il pai'-
lait delà ma.orité de l'Assemblée- ù laqueheM.
Galloni appai tient du res!e. et avec laquelle il
vote toujours.
Loin de sortir du salon, "notre, député y est
resté jusqu'au moment où tous tes visiteurs se
sont retires.
Nous pouvons ajouter que M. Galloni n'est
pas un habitué du s-alon du p ince., et qu'il n'y
est venu qua deux ou trois fois depuis quelques
mwis. Il est naiurel de supposer qu'il n'aura plus
i occasion de donner cours son éloquence dans
ce même salon, et qu'il la réservera pour !a
tribune dont il n'a pas abusé jusqu'à présent.
L'honorable M. J. Galloni d'Istria a ré-
pondu au Patriote par ceite lettre queuoua a
trouvons dans le Messager de la Corse:
À Monsieur Jean de 1% Rocca, rédacteur en,
chef du Patriote.
Mensiear le rédacteur, ̃̃̃̃̃
Ja suis resté jusqu'à ce jour étranger aux di-
vers récits publiés par la presse d'un incident
qui s'est pa^sé entre S. A. Impériale le Prinea
Napoléon-Jérôme et moi. Le silence sur ce su-
jet me paraissait plus convenable et plus digne
qu'une polémique: vous me forcez à le rompre
eu donnant à votre tour une version erronée,
mêlée de réflexions qui ont l'intention u'èiro
peu obligeantes. "'»*
Voici le fait: ̃̃• •̃ ̃'̃i-i; .̃̃!̃
Je suis allé en compagnie de M. Géry rendra
visite au priuce Napoléon JéiOine. Au moment
de notre entrée dans le salon, Sou Altesse dis-
cutait vivement, arec mon ami et collègue M.
Gavinl, la conduite parlementaire des députés
de l'appel au peuple Elle se livrait à des ap-
préciations sur le passé et le présent qui n'é-
taient assurément pas destinées à la publicité;
Le cours de la conversation conduisit le prince
à s'exprimsr en termes impétueux sur les ques-
tions de religion. Me mêlant pour la première
fois à l'entretien, j'opposai mon opinion a lasien».
ne. San Altesse me dit alors assez brusquement
« Vous, je le sais, vous êtes pour le comte de
« Chsmbord. » A cette apostrophe inopinée, je
répondis « Moi, Monseigneur, je suis loyal et
« je resterai fidèle à mon serment, je suis dé-
Chatillon.
Elle ne lui donna pas le temps de. pour-
suivre.
Répondez, alors 1 dit-elle avec une
sorte d'emportement inconscient ce fils cet
enfant adoptif de Mme de Chantelys.' il
existe, alors? il vil?
Sans doute, répondit Baradieu.
Il vit I. murmura Diane, comme se
parlant à elle-même. Et elle l'a revu?
Ne vous l'ai -je pas dit?
Il vit 1. répéta Diane à voix basse, et
il a un nom, n'est-ce pas ? il doit en avoir
pris un du moins. dites? Comment ta
nomme-t-il?
Le comte Leone! dit Baradieu, cher-?
chant en vain à comprendre quel intérêt
étrange et soudain Mlle de Bois-Y.ron sein-
I Liait prendre à cette lugubre aventure.
Oh 1 murmura -t-elle, si bas que Bara-
dieu ne put l'entendre, mais avec des éclair.»
| dais le regard, et les yeux commenoyés dans
je ne saisquei vague sentiment d'amer {nom*
phe; lui, lui I
Et te tournant vers le niarqu ig
Leone c'est Leone que vous l'appelé? $
et il est à Ne vers, vous l'ave? dit. et il a
vingt deux ans! vjngt-dëux gns | Voua
l'ave? vu aussi, vous., et il est bien, n'est-ce
pas?
Diat;e 1. à quoi pessî^-vgus V
Pardon! vous avei ïiiî»on;"mals ce
jeune hoiume. je voudrais bien savoir.
Quoi?, 4
Non. rien. rjen. Qae disieg-vôus?
Vous parliez des Chantelya. à propos de
ce jeune comte Leone. et vous ajoutiez.
Bar adieu regardait la jeune femme §yec
un etonneroènt qui allait croissant et qui
éveillait en lui une irritation dont il ne se
sentait plus maître.
J'ajoutais, interrompit il d'un ton
ferme qui glaça Mlle de B©is-Yron, j'ajoutais,
Diane, que cet homme est un misérable, et
que, avarst deux jours, j'aurai sa vie ou il
aura la mienne 1
PlEBBK Zacconb Pt APOÎJEB RaOOT
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