tS SAiOMMS
te peu de bien'qu'il a fait et dans celui qui!
se propose de faire encore.
Tout à toi,
1 1 J.RoUMANtLLË.
Avignon, 26 janvier 1874.
LA BOURSE
La Bourse, est absolument inanimée, avec
use nuance de fermeté. Les cours sont exac-
tement les mêmes que ceux de la veille. Il
est à remarquer que depuis plusieurs jours
les recettes générales achètent quotidien-
nement plus de ië0,000 fr. de reste; mal-
heareus~ment le ~otjtant fournit p~ de-
mandes avec une telle facilité qu'il n'en ré-
suite aucune amélioration sérieuse.
Les sociétés de crédit oCreat des aHures
fort diverses. Le Crédit foncier très ferme. Le Crédit mobilier se relevé
peu à 'peu. La Franco-Egyptienne est tomber
au-dessous da pair. Ii;
On fait encore de la hausse sur le Crédit
foncier d'Autriche, j'igaore diaprés quelles
données, i
Les obligations de chemins de fer sont
très fermes celles da Lyon ~866 sont à
272 50, celles de l'Orléans à 277.
C'est aujourd'hui jeu~H que s'ouvre la
souscription aux obligations de la compagnie
des huitrières de Portugal. Ces titres, émis
à 1M fr., remboursables à 200 fr., rappor-
tenH2fr. par an. J'ai déjà dit que c'est
une affaire sérieuse et qui, d'ailleurs, est
en pleine exploitation.
AUGUSTE VOMEMBERT.
/f?'
CHRONIQUE DU SPORT
C
Servi(;esp6cialdu6
HuNTER's STAKEp. AbouMr, d*~ Gatmë-
lite, 2'; Chevalier-Printemps, 3*.
CouRSES pE HAtEs. Borhy, l'~ JMorvan-
diot, 2'; Noiraud, 3°.
GRAND paix DE PAn. –CaràvaB, i*' Ama-
deu, 2' Peau d'Ane, 3'.
~Vb~ Le troisième dahs cette course
n'est pas certain; la dépêche qui nous est
adressée porte Peau-d'Ane, tandis que d'au-
tr<'s nomment Fol-Espoir. Nous croyons pou-
voir affirmer que f~m-d'ABe est arrivée.
AnsBR.
-·
CHRONIQUE, DjES. TRIBUNAUX
wA F ,.k ~a~ i x
Ostensiblement il s'agissait d'enseigne-
ment civique. Sous le couvert d'une société
dite
ce sont encore les agiss~aeats des ennemis
de l'ordre.
Les détails les plus curieux sur cette or-
ganisation démocratique ont été donnés à
la barre du tribunal correctionnel de Châtil-
lon-sur-Seine, devant lequel comparaissait
M. Croizat et le docteur Tenting, principal
pré veau dans eette~MEe~
Le docteur tenting dans toutes les so- y
ciétés de propagande révolutionnaire, il y a
toujours un médecin L était accusé éga-
lement de distribution de livres immoraux À
et antireligieux.
L'affiliation du docteur à la société d'ins
truction répubiicaiae ressert pleinement de
pièces représentées par l'accusation.
Le procureur de la République a expliqué
ainsi comment M. Tenting mettait sa qualité
de médecin au service de l'oeuvre corruptrice v
qu'il avait entreprise. Il allait ~u chevet du
malade et lui disait
Vous vous ennuyez, n'est<.ce pas ?
Oh [ oui, répondait le malade.
Voust n'àveic donc rieh à lire?
–Si j'ai la Jlfo~e Jt.e~oM, mais je
l'ai déjàjue vingt fois. (Déposition du té-
moin Rey.)
Tenez; jp~enez ce livre, Hveus amu-
sera, et eh revenant vous voir, je vous en
apporterai un autre.
Et voilà un livr~ placé; et quel livre que
celui dont le procureur de la Républi-
que &dt de nombre~SM citations t Un Hwe
qui est d'un caractère tellement scandaleux
qu'il est impossible de les reproduire 1
Parmi les lettres saisies .chez le sieur Croi-
zat, il en est qui ont un caractère bien dou-
FEUU 30 30JANV!BR1874.
f.
LA MAISON '71.
"'PB
L&RMZMHA~
t*remt&fe partie.
'Mi
eHAEITRE AGMCOLE ET fOUTtOOE
M. Boulardot s'était piqué d'honneur à
ridée de posséder à ses côtés t'un des plus
grands seigneurs du pays, et, en quelques
secondes, te cabrioiet franchit la griMeda
parc de Bois-Yron a~ec uae rapidité dont ta
~ieitte et paisibte joment avait depuis long-
temps perdu te souvenir.
` Ah ça mais, mon cher notaire, dit
Baradieu en riant, no.us aiïons comme !a
poste. Permettez-moi d'intercéder pour
Perdrix.
Bah t bah répliqua Boulardot, qui ce-
pendant ralentit i'aiiure de l'honnête ju-
ment, c'est une bonne bête, et qui ferait en-
core ses dix lieues par jour. Dame, je ne
dis pas que. pour !a course eUe vaudrai vos
pur-sang. Car vous ayez des pur-sang, je
crois? q
<–Quelques-uns, oui, monsieur Bputar-
dot j'ai beaucoup aimé tes ehevaax j'ai
mêcM ~a un instant )a foiie de t'éievage
mon pa~ c, vous ie savez, est merveilleux
pourceia.
MervetUeux, c'est le mot, répéta le no-
taire avec enthousiasme. Ah! monsieur !e
marquas, quel domaine t. Tenez, pas plus
tard qu hier, je me le disais encore en pas-
'j j
loureux. Ce sont de jeunes coHëgieas qui les
ontëcrites:
Parlons révolution, écrit l'un d'entre eux à
Croizat.
Hélas dans quel état pitoyable j'ai trouvé
mon malheureux paus. Que de propagandes
cléricales! c'est à ne plus y croire. Brochures,
sermons, ces brigands emploient tous les
moyens. A ces malheurs vient s'ajouter un
malheureux ministre protestant qui met~ la
discorde partout, agite les esprits et ne fait rien
de bon. On. est découragé. Tous ces gredins de
curés agitent le peuple, répandent des bro-
chures, et, disons-le. rons que ce sera la dernière partie. Je m'oc-
cupe cependant de répandre des brochures. Le
B'Mla Commune) sont partout; la Tïc de ~M~a a
beaucoup de lecteurs, même. un gendarme.
Ja travaille dans t'ombre, ne me fais remar-
quer de personne.
Nous avons fait un bon d!aer, il y a quelques
jours, chez un bon démocrate,; sa cave en a
souffert, car soa vin blanc a eu beaucoup de
succès.
Je sms en train de correspondre avec Victor
Hugo pour un ouvrage historique auquel je tra-
vaille activement depuis quelque temps le
7'~oc~~7<:ou ypyaw~ F~ ~M"
Adieu donc, mon cher Croizat; je vous serre
affectueusement la main comme à un brave .et
sincère républicain.
Armand LABOSSE.
.P.-&– J'ai renoncé a me présenter en no-
vembre, car je n'ai pas un seul professeur ici.
Un autre collégien écrit ceci
Tu oo conse~es de veiller pour lire et écrire.
Avais-tu besoin de me le dire ? Crois-tu quejo
ne sens pas mon imputssance ? Doutes-tu de moi ?
Je bûche plus que tu ne le supposes. En ce mo-
ment, j'écris un roman contre la cléricaUlo, il a
pour titre ~KA~M .Meo~ et pour me dé-
lasser, je me retrempe l'esprit par la lecture des
CA~MMeM~, des .B~~M~M, oe GM'o~e 6M-
fMt~MM, des articles de Cvrages de ce goBte.
Surtareccmtaaadatioa du cher ami Croizat
je me suis présenté au citoyen Marbeau pour lui
demander sa protection par rapport à mon ro-
mtm, que je ~cadrais faire paraître sur lejP~o-
~M/ il m'a très bion reçu, et m'a répondu
que n'étant pas en très bonnes relations avec la
rédaction du JP~o~r~, il allait m'adresser a son
ami Focillon, qui se chargeait de me faire in-
sérer. Ce qu'il a fait aussitôt. Il m'a donné un
morceau d'écrit et m'a dit :«Qua)nd votre ro-
man sera nni, portez-le lui avec cela, je vous
certine qu'il le fera paraître.
Apprends cette Nouvelle au ther papa Croi-
zat, et dis-lui ~bien que je le remerciées) et
que je le vénère toujours comme lorsque j'ha-
bitais Ampilly.
Ton ami qui te serre la main,
PAGOT.
D'ailleurs, des réfugiés de Geaève pren-
nent part à cette propagande. Le docteur
Tenting et Croizat reçoivent le ZM~ ~OM~c,
histoire de la Commune publiée en Suisse.
Les noms des officiers de t'armée de Versail-
les, celui de Ducatei, seat imprimés en iet-
tres rouges.
Un avocat de Dijon, chargé d'en faire la
transmission, explique en ces termes le but
et la portée de cette publication
Le L~we ?*OM~e est un ojuvrago qui, au dire
detotts nos amis, est appelé un jour à servir de
document très précieux, non-seutement pour
l'histoire, mais encore pour la responsabilité de
beaucoup d'agents.
Des députés prêtent égalament leur con-
cours a l'oeuvre de M. Tenting
ASSEMBLÉE NATIONALE
Versaittes, 1S janvier 1873.
'Non cher monsieur Tontiùg,
JeBe peux trop vous louer du projet que vou-
avezfONné de fonder àLaignes une.potite~M-
Miothèque démocratique, au moyen de ce qui
vous revient pour déboursés et honoraires dans
la gestions de notre assurance contre !es chant
ces du tirage au sort, et déjà je yous avais di
de retenir ce que Vous jugeriez convenabte sur
le solde que vous avez à me verser. Je m'en se-
rais parfaitement rapporté à vous pour cota.
Croyez-vous que SO francs suffiront? Je serais
heureux da contribuer pour cette somme à votre
œuvre~ utile de propagande démocratique.
Comme vous, plus qùa vous peut-être, puis-
que chaque jour je suis condamné à tes voir,
je gémis et m'indigne des manœuvres de la ma-
jorité. ËHe est tenace, c'est vrai, et s'enhardit
chaque jour par suite des faiblesses et des con-
cessions du pouvoir exécutif. Nous voyons te
but des efforts de nos ennemis Occuper tous
les postes politiques en France, annihiler Thiërs
et môme'le remplacer avant de faire procéder
au renouvellement de l'Assemblée, pour diri-
ger eux-mêmes les nouvettes élections; enfin
Mire, avant de se séparer, une nouvelle loi du
31 mai.
Je ne crois pas qu'ils puissent atteindre ee
but mais, quoi quUt arrive, croyez bien que le
groupe de l'Assemblée auquel j'appartiens, l'U-
nion républicaine saura faire son devoir. Nous
sant devant la porte centrée. j'étais jus-
tementavecmafemm~
Comment t monsieur Boulardot, inter-
rompit Baradieu d'un ton de reproche,
vous avez passe devant chez moi avec ma-
dame Boulardot, et vous n'êtes pas entre?
Ahte'jpstmal.
Monsieur le marquis, vous me contu-
sionnez de tant de bonté t répondit ie no-
taire, rouge de plaisir. Je ne me serais pas
permis.
Allons donc Ne sommes-nous pas de
vieux amis? J'aurais été enchanté de faire
les h'onneurs de ma maison à Mme Bou-
lardbt.
Trop bon, mille fois trop bon. D'ail-
leurs, ,po'ur tout vous dire, j'en eusse .conçu
raudace, que ma femme m'~n eût empê-
ché.
Et pourquoi ? s'écria Baradieu surpris.
Damé ) on dit que vous avez une mé-
nagerie chez vous, des bêtes féroces, que
sais-je. et ma femme en a une peur! l
BaMdieu se mit à rire franchement.
Le fait est exact, dit-il, j'ai en effet
dans mon parc quelques animaux. C'est un
sport comme un autre, et ça m'a beaucoup
intéressé pendant quelque temps. Mais je
vous supplie de dire à Mme Boutardot qu'u
n'y a aucun danger et qu'elle peut venir au
cb&teau sans crainte. Mes bêtes ne se pro-
mènent pas librement dans la propriété. Je
leur ai faitfaire~es boudoirs dont les bar-
reaux sont solides. <
C'est égal, monsieur le marquis, moi,
je ne pourrais pas dormir à côte de ces bê-
tes-là. 'Au moind:e bruit, je croirais tou-
jours entendre quelque lien ou quelque tigre
gratter à ma porte.
–Bah) on s'y f&itt et même autrefois
j'ai poussé la témérité jusqu'à entrer dans
leurcage.
Vousf s'écria Bou)ardut en regardant
BijtKfdieu avec des yeux grands comme des
œu~.Vous entrez?.
–Nuu, plus màin'~uant.Autt'eiuis) De-
puis, j'ai renoncé à ce gesre de sport.
Ah tout de même, vouii avouerez que
c'est une drôte d'idée
Elle m'avait précisément séduit par son
éu'angeté. un sor, en entrant par hasard
nu C'rq'j'f'vai!. été exaspéré f)c voir une
foute absurde jouir vuhjpiûeusementdes
coups de cravache dont un dompteur rouait
quelques malheureux lions. Je sortis le coeuB
z ,<
sommes tes gardiens du suffrage universel et de
la République, on n'y touchera pas sans que
nous la défendions jusqu'à la mort!
.<. t
Votre tout dévoué,
ÇABMN.
Le but poursuivi par les prévenus n'est t
pas difËcile à deviser. Ils s'en expliquent
d'ailleurs très catégoriquement 1
J'ai été voir Mme Tridon, écrivait & Croizat le
jeune collégien dont ~ous avons déjà cité les j
lettres, parce qu'elle-même est une femme de ¡
mérite sous tous les rapports, et que soa fHs est =
mort victime des principes que nous-mêmes
défendons.
On trouve ailleurs, dans une des lettres
saisies:
II y a une chose qu'il faudrait p~ar faire
comprendre non-seulement aux travailleurs des
villes, mais ceux des campagnes, c'est qu'il
faudrait envoyer dans nos députés au moins le
quart faisant partie de l'Internationale.
Je développerai prochainement cette idée
dans le P~r~- vous imaginez-vous quel le-
vier ce serait sur les peuples étrangers que d'a-
voir dans notre Assemblée nationale 160 à 200
membres affiliés à une société qui agit dans
toute l'Europe et mine les rois ? '?
M. le procureur de la République cite
d'autres documents qui ne peuvent laisser
de doute sur les sentiments et les projets
des organisateurs de; cette propagande.
Voici une lettre de t'inculpé qui jette un
nouveau jour sur les sentiments de Fauteur
Laignes, 14 août 1822.
Cher citoyen,
M. Degré est à ce qu'il paraît un ancien ré-
publicain en caoutchouc qui prend enfin le
parti de durcir. C'est une raison de plus pour sur
veiller l'organisation d'un journal radical monte
par lui, et j'approuve l'idée 'd'une délégation
qui tiendrait bon pour le programme. Seule-
ment je pense qu'un délégué pour le Châtillon-
nais suffirait peut être pour éviter des déplace-
méats toujours coûteux et dont les frais seraient
même placés en actions sur fentreprise. Votre
délégués de Châtillon pourrait parfaitement en
remplir le mandat, qu'au besoin nous rendrions
impératif. Il nous! suffirait de nous entendre,
Carion et Joigneaux se préposent de venir
se mettre en relation avec leurs électeurs cha-
tilloMais. Carion m'en a informé en répondant
du reste à une révélation que je lui avais adres-
sée.
Salut fraternel,
TENTtNG.
Les événements du 24 mai ne sont qu'un
temps d'arrêt. Tenting et ses amis ne tar-
dent pas à reprendre courage.
Laignes, 27 mai 1873.
JecMi~ la portion aussi entière et beaucoup
plus nette qu'avant la erise. J'étais à la tortura
quand je voyais, la situation que nos amis s'é-
taient laite un peu beaucoup par teur faute. A
un moment donné, ils ont manqué d'énergie et
il leur a fallu depuis un courage surhumain
pour rouler incessamment ce rocher, qui con-
sistait à s'entendre insulter par Thiers, soufHe-
er par Dufaure, rester impassibles devant les
tccusations et les menaces les plus outragean-
tes, et sanctionner le tout par îours votes. En a
vérité, c'est à se demandar si ees hommes ne
sent pas des anges.
Non, la situatton n'est pas plus compromise
qu'avant ce coup de coalition, et il faudrait
avoir eu la naïveté de compter sur M. Thiers
pour fonder la République, pour la trouver
moins bonne. Ce qui nous perd en Franc, c~est
le fétichisme, et l'idole est déshabillée.
Nous n'avons, cher concitoyen, qu'un seul
exemple à emprunter à nos adversaires de tou-
tes les couleurs, c'est qu'alors môme qu'ils ent
bien plus que nous lieu de s'inquiéter de l'ave-
nir, i!s sont pleins d'assurance et ne désespè-
rent jamais.
A vous, et pas de défaillance.
TENTING.
A la même époque, les condamnes du
procès d'Auiun, Lazare'Duverne, Guinot et
leurs complices, tenaient absolument le mê-
me langage.
En terminant son réquisitoire, le procu-
reur de la République a adjuré le tribunal
de se montrer sévère vis-à-vis d'hommes qui
n'ont pas craint, dans un but politique, de
se vouer a uneœuvM de démoralisation.
Eu conséquence, le tribunal a rendu un
jugement qui déclarô les prévenus Croizat
et Tenting atteints et convaincus, chacun
en ce qui les concerne, des délits qui leur
sont imputés par l'accusation, et condamne
Croizat à 25 francs d'amende, Tenting à
deux mais d'emprisonnement et 100 francs
d'amende
Prononce la eonnseation des armes et des
livres saisis en leur possession.
<
Voici une nouvelle bien étrange Un sirn" i
pie particulier a cité un journal de Paris cour d'assises I
plein de dégoût pour la cruauté lâche des
hommes.
Mais, cependant, permettez objecta
Boulardot.
–Le lendemain, poursuivit Baradieu, qu*
peu à peu, en se reportant ce singulier
souvenir. de sa vie à outrance, était devenu
grave, je déjeunais avec quelques amis et la
conversation tomba précisément sur ee
dompteur qui faisait courir tout Paris. Je dis
le dégoût que j'avais éprouvé et je pris la
défense des lions contre la f~ule stupide. On
rit; je m'échauffai et j'en arrivai à afGrmer
cette folie, un peu d'après Jules Gérard, beau-
coup d'après ma conviction personnelle, que
le lion/animal noble, n'aurait pas môme
besoin d'être dompté par la cravache pour
respecter l'homme qui entrerait dans saccage,
s'il lisait dans ses yeux un courage égal au
sien. mon pari puis quand je les eus, je n'eus
plus le cœur de m'en séparer. Et voilà com-
ment je possède une ménagerie qui ne con-
tient d'ailleurs, à proprement parler, qu'une
seule bête fauve.
Bizarre t bizarre nt le'notaire qui n'a-
vait évidemment pas compris la grandeur
étrange de l'anecdote racontée si simple-
ment par Baradieu. Toutefois, je vous ferai
remarquer, monsieur le marquis, qu'aux
termes des lois et règlements, vous commet-
tez là une belfeet bonne contravention.
Oh repartit Baradieu, je suis bien avec
la gendarmerie, et cette institution me
laisse tout à fait tranquille, ainsi que mon
Upn roux.
Un lion roux? s'écria Boulardot avec
un frisson Eh bien, vrai ce sont là des
mœurs d'un autre âge, et qui jurent avec les
progrès de la civilisation moderne. Ah vous
avez mené là une existence que j'oserai
qualifier d'un peu excentrique. Cela a même
quelque chose d'anglais. Et ai un pauvre
petit bourgeois comme moi s'avisait d'avoir
de ces goûts.
Et pourquoi pas, monsieur Boulardot?
D'ailleurs, en dépit de toutes mes folies,
vous, du moins, vous pouvez attester que je
n'ai perdu ni ma fortune ni le château de
mes pères.
C'est vrai) nt le notaire redevenu plus
gravp, et vous êtes un des rares exemples de
la noblesse restée fidèle à sot toit et à ses
souvenirs. Ah monsieur le marquis, coati-
Notre confrère devra, paraît-i!, se trans-
porter dans la capitale du département de-
vant la cour d'assises duquel il est cité.
On peut donc citer en assises ? 2
L'affaire de MM. Cahen-Lyon, poursuivis
au sujet de fournitures militaires, et dans
laquelle tous les inculpes avaient été acquit-
tés en première instance, est venue hier de-
vant la cour sur l'appel iM~MM~ du minis-
tère public.
Les débats dureront certainement jusqu'à
samedi.
Raspail et M. Dupont, l'imprimeur, pas-
seront devant la cour d'assises, le 1.2 du
mois prochain, pour écrit qualifié de crimi-
nel,
A. MEDARB.
r:
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
édition revue, annotée et pubtiéo par Prosper
Bianchemain. Paul DaCis, éditeur-proprié-
taire de la Bibliothèque elzôvirienne.
Le tome troisième et dernier des S'MWM
eoMp~M J~~ de ~'de paraître à la librairie de PaufDaffis. II
contient une grande quantité de quatrains,
sixains, douzains, etc., tirés d'un manus-
crit communiqué par M. le marquis de la
Rochetulon, manuscrit qui a appartenu à
François 1~.
Ces vers inédits ne manquent ni de grâce,
ni de charme, malgré le goût alambiqué
qui nous étonne parfois. Le bon Melin, en
eBet, compare une belle femme à une hor-
loge le cœur, c'est le mouvement; les yeux
sont les aiguilles. C'est; encore ainsi que
voyageant sur mer, loin des dames de la
cour, il prétend que lès vents et tes nots ne
sont rien auprès de ses larmes et qu'il
veut faire tourner uae meule de moulin à
force de pteurs.
Ce votame renferme encore des vers iné-
dits tirés d'un manuscrit de la bibliothèque-
nationale, mais la pièce la plus cu-
rieuse est assurément <( ~o~o~M~ tragé-
die très excellente tant pour l'argument que
pour le poli langage et graves sentences
dont elle est ornée, représentée et pronon-
cée devant le Roy, en sa Ville de Btoys.
En euet,ta)ien, est r'une des premières tragédies re-
présentées en France et la première écrite
en prose avec des chœurs en vers
Que! cœur est si cruel, qui, voyant en tels termes
Ceste prineeste-cy, peut retenir ses lermes ?
Les annotations de M. Prosper Blanche-
main et lesremarques de M.Emm.Phelippes-
Beaulieux, R. Dezeimeris, etc, donneat à ce
beau recueil un intérêt qui sera apprécié
par tous les amateurs de curiosités biblio-
graphiques.
Les .Vo~M~ aM~w e~MtM de Mgr
DupaniQup paraissent chez l'éditeur Plon. Le
premier volume renferme les ~M~ de l'évêque d'Orléans depuis i861
jusqu'en 1873. Le deuxième contient les di-
vers traités pour la 2?~MM de la ~e~ïo~
L'élévation de la pensée, la vigueur du
style donnent à toutes les œuvres de l'émi-
nent prélat un intérêt exceptionnel non-
seulement auprès des membres du clergé,
mais aussi auprès de tous les lecteurs ca-
tholiques et des familles chrétiennes qui y
puisent les plus salutaires enseignements.
UN BtBUOPmt-B.
Ce qui se passe
M. le maréchal de Mac-Mahon est allé
hier incognito visiter les travaux de la re"
construction de la colonne Vendôme.
La suite de bas-reliefs qui se déroule au-
tour du fût a atteint son septième tour; il
doit y en avoir vingt-deux jusqu'au sommet
de l'édiGce. Le dernier bas-relief posé re-
présente l'attaque et la prise de Gunzbourg.
Hier, à dix heures trente minutes du soir,
un train est parti de la gare Montparnasse,
emmenant un certain nombre de femmes et
d'enfants allant rejoindre leurs familles à la
Nouvelle-Calédonie.
On a appris Mer à la Bourse la mort de
M. Amédée Rigaud.
M. Rigaud avait fait partie pendant plus
nua Beulardot avec un soupir, les grandes
fortunes s'en vont l'
Baradieu eut un mouvement d'attention
marquée et ne répondit pas, espérant sans
doute que le notaire allait mettre la conver-
sation sar un terrain plus intéressant.
Tenez t là, à droite, poursuivit Boular-
dot en désignant des champs, c'était le do-
maine du duc de la Frette. Ses fils ont Ïout
vendu. Regardez 1 des choux t d'ignobles
cheux M~t ~*c/
Argent sur champ de sinople ) ut Bara-
dieu. Vous avez raison. Aussi est-ce avec
un profond chagrin que je vois Mlle de Bois-
Yron se défaire peu a peu.
Baradieu attendait prohaMement une ré-
plique, mais il en fut pour ses frais d'invité,
car l'ofËcier ministériel se réfugia dans une
quinte de toux pour ne pas répondre.
Le marquis comprit et n'insista pas.
M. Bouiardot était le notaire le plus hon-
nête de l'univers, et sans doute poussait-il
à l'excès le scrupule du secret profes-
sionnel.
Baradieu reprit, un instant après
–Toutes ces ventes doivent beaucoup
vous occuper.
Beaucoup, en effet, depuis quelque
temps, répondit le notaire, heureux de trou-
ver une tangente pour échapper à la ques-
tion indiscrète du marquis. J'ai l'honneur
de posséder la confiance de la noblesse du
pays, et cet honneur me vaut même des
ctientèies inattendues. Ainsi, par exemple,
c'est moi qui ai acheté, il y a quelques mois,
la Franquëpée pour M. le comte de Mont-
désert.
Ah oui, je sais dit Baradieu en ré-
primant un mouvement.
Et comme si une curiosité nouvelle, inat-
tendue, se fût emparée de lui:
Ne m'a-t-on pas dit également, ~jouta-
t-il, que le. comte de Montdésert se porte can-
didat aux prochaines élections?
-Précisément, monsieur le marquis, can-
didat libérât, qui doit être 'soutenu par tous
les comités indépendants du département.
Baradieu regarda le notaire.
L'honnête tabellion, jusque-là inoffensif
et humble, pour ainsi dire, avait tout à coup
relevé la tête avec une sorte de fierté pro-
vocante, et ses petits yeux s'étaient pris à
briller d'une façon inaccoutumée.
Cette transformation parut digne de re-
marque à Baradieu, et, un instant intrigué
de vingt ans de la compagnie des agents de
change de Paris. H avait reçu de son père
une des charges les plus importantes et les
plus honorablement connues, et avait ét~
mi-même plusieurs fois l'un des membres de
la chambre syndicale de sa compagnie.
Il n'avait pas plus de cinquante-cinq ans,
et laisse de profonds et unanimes regrets
dans le monde des affaires.
Ainsi qu'on l'a déjà annoncé, te bai de la
préfecture de la Seine aura lieu te 6 février.
Près de 3,400 invitations ont déjà été tan-
cées, et, malgré la nécessité qui s'impose de
s'en tenir à ce chiffre, H semble difficile
qu'ii ne soit pas dépassé. Néanmoins,
malgré te nombre relativement assez élevé
des invitations, le bat du 6 février conservera
le cachet d*un bal particulier. Un coa-
trôle assez sévère sera même'exercé, ann
que les invitations gardent .leur caractère
tout personnel. On compte sur la présence
du corps diplomatique, d'un grand nombre
de députés et d'officiers généraux. Tous
les appartements du Petit Luxembourg et
même les salens privés de la préfecture qui
servent aux réceptions du mardi seront dis-
posés et ornés pour cette soirée.
Il y aura deux orchestres, dont un formé
par la musique de la garde républicaine,
sous ladiMctton deM. SeIIeniek. Celui-ci
se tiendra dans la grande serre. Le second
conduira les danses dàas le grand salon. On
ne dansera pas dans les salons privés. Une
allée a été pratiquée dans le jardin particu-
lier pour permettre aux voitures de sortir
par le grand jardin.
Hier ont eu lieu à l'église gaint-Sulpice
les obsèques de M. Guérin-MennevitIe, vice-
président de la Société protectrice des ani-
maux.
Son Eminencé lé cardinal Guibert pour-
suit avec la plus grande persévérance et
beaucoup d'activité le projet de construction
de l'église d)~ Sacré-Cœur. Nous avons dit
que le plan de la construction de cet édifice
serait m~s au concours. Voici quelles en sont
les conditions
Tous les artistes français ou étrangers se-
ront admis à concourir. Le concours com-
mencera le 1~ février prochain et durera
jusqu'au 30 juin. Le plan devra comprendre,
outre l'édifice, qui se composera, ainsi que
nousJ'avons déjà dit, d'une égtfse basse ou
crypte et de l'église proprement dite, les dé-
pendances de l'église, consistant en plusieurs
sacristies et un logement pour :e sacristain-
concierge,
Chaque plan devra être accompagné d'au
devis très détaillé et très précis, fait d'après
la aérie des prix de la Ville, et dont le total
ne devra pas s'élever au-dessus de la somme
de sept millions.
Les plans seront exposés pendant vingt
jours, et soumis au jugement d'un jury
composé de douze membres désignés par le
cardinal et six membres élus par les con-
currents.
L'a.uteur du projet qui aura obtenu le pre-
mier rang recevra une prime de 12,000 fr.;
le deuxième recevra 8,000 fr., et le troi-
sième 5,000 fr. Les sept suivants recevront
une indemnité de l.SOO fr.
L'archevêque de Paris se réserve expres-
sément le droit de confier l'éxecution dés
travaux à un architecte de son choix, pris
même en dehors des concurrents qui auront
obtenu des primes. Le programme détaillé
du plan sera donné aux artistes à l'archevê-
ché, à partir du 1" février.
Le banquet annuel de l'association des an-
ciens élèves de la pensien Massin aura lieu
aujourd'hui, jeudi 29 janvier 1874, au Pa-
iais-Royal, chez Véfour (grand salon du pre-
mier étage), à six heures, sous la prési-
dence de M. Toupet des Vignes, député des
Ardennes.
Accidents et saîeides.
A onze heures vingt-cinq minutes du soir,
le nommé Astruc (Adolphe), âgé de vingt-
cinq ans, est tombé accidentellement dans
la Seine en amont du pont de l'Aima. Le
gardien de la paix Mélard, accouru aux cris
que poussait cet individu. lui a jeté une
corde prise aux pontons des bateaux omni-
bus et est-parvenu à le retirer sain et sauf
avec l'aide de son collègue Georgler. Astruc,
conduit au poste, a été déshabillé devant le.
feu, reuié dans des couvertures et transpor-
té à l'hôpital Beaujon.
A
On a retiré de la SeiM, au quai d'Orsay,
le cadavre d'un individu vêtu d'un pantalon
par cette nouvelle attitude, il voulut en pé-
nétrer les causes mystérieuses.
–Oh oh dit-il avec enjouement. mais
il me semble que vous parlez de cette can-
didature avec une certaine chaleur, maître
Boulardot. Connaîtriez-vous donc M. le comte
do Montdésert ? q
Moi t pas du tout répondit le notaire;
mais il suffit qu'il n'ait pas l'attache gou-
vernementale, qu'il repousse la protection
de la préfecture, puis qu'il ait toutes les
sympathies de la bourgeoisie honnête et in-
dépendante t
C'était la seconde fois qu'il prononçait ce
dernier mot, et Baradieu ne crut pas pouvoir
se dispenser de le saluer comme une vieille
connaissance.
Bien 1 bien t parfait approuva t-il iro-
niquement. Cependant, si vous ne connais-
sez pas le candidat, comment savez-vous.
Et la profession de foi t monsieur le
marquis.
C'est juste, je l'oubliais ) II en a ~onc
fait une?
Il en a fait trois I
Diable t et que disent-elles ?
La même chose.
Alors, je persiste à croirg qu'il aurait
aussi bien fait de s'en tenir à la première
mais après tout, ce n'Mt pas un mat. d'au-
tant que les trois professions ont été vrai-
semblablement commandées dans trais im-
primeries diH'érentes, et que c~t une ma-
nière de s'attirer dés voix, tout en faisant
aller le commejce. Toutefois, je suis cu-
rieux de savoir.
Ce que dit le candidat ? 9
Précisément.
Une chose que l'on. n'a pas dite avant
lui, Monsieur le marquis, qui nous a touché
profondément et frappera, à un égal degré,
les citadins et les habitants de nos campa-
gnes.
Vraiment t. alors, c'est un chef-d'œu-
vre.
Un pur chef-d'œuvre c'est le mot t le
candidat déclare que, s'il est nommé, il sera
un représentant agricole et politique 1
Baradieu ut un haut le corps, et à l'exa-
gération de ce mouvement, le notaire com-
prit que ses dernières paroles avaient éveillé
plus d'ironie que d é.oRnement.
Mais M" Boularaot, homme timide et
de velours à côtes, d'un paletet et d'un ves-
toa noir. La chemise était marquée A. V. et
son mouchoir anx initiâtes V.C.
Louie Borne, garçon marchand de vin, en
voulant traverser la rue du Temple, s'est
heurté contre la voiture de M. Devilie, distil-
lateur, et une roue lui a passé sur le corps
et l'a biessé à la main gauche. Après avoir
reçu ies premiers soins dans une pharma-
cie, il a été reconduit a son domicile.
A huit heures trente minutes du mâtiné
le sieur Garnier, Constant, quarante-quatre
ans, marchand de fromages, rue Saint-Jac-
ques, 17i, s'est donné la morten se por-
tant sept coups de cduteau dans !a poitrine.
M. le commissaire de police a procédé aux
constatations iégaies. On attribue ce suicide
à un accès d'atienatian mentale.
Un commencement' d'incendie s'est dé-
claré à une heure quarante minutes dans te
laboratoire de distillerie du sieur Lecifrc,
rue Ménitmontant, 4S, causé par une Mh;
qui s'est produite dans un aiambic. Ce t~:
a été éteint par lès employés de la maison,
à l'aide de sacs mouillés. 1,000 francs de
dégâts.
HiPPOLYTENAZST.
NQTmPRQCÉ-S
C~~ïom de ta presse
SUR
L'AFFAtRE LOYAU CE LACy
(~î~~Meaf~cJe),
<& G&zette dea ~trtnagcrM
Il y a quelques jours, vous devez vous en
souvent, M. Loyau de Lacy fit représentera à
l~Ambi~ un aïay me intitulé le Borqee. Ce 1'tit un
l'Ambigu un drame intitulé ~o~~e. Ce fut un
succès de fou rire. On dit même que des atta-
ques d'épilepsio furent constatées à la sortie du
spectacle.
La critique ne fut pas mâchante. IHui était
facile do se taira: elle parla gaiement de l'a-
'veugle auteur du .Bo~Me.
Susceptible et fort de son talent, qu'il n'ap-
partenait à personne oc contester, M. Loyau de
Lacy ne se trouva pas satisfait de l'hilarité bien-
voiuanta qu'il avait excitée et répondit notam-
ment à la critique du conte notre confrère dans son numéro du 19
était « un factum contenant une scène entière
de ce drame malencontreux et dont l'insertion
lui était réclaméa en vertu du droit de répon-
se." »
La lettre qui accompagnait cette réclamation
était un pur chef-d'œuvre de drôlerie. M Ed-
mond Tarbé résista, difficilement au désir de la
communiquer à ses lecteurs, ne voulant pas
par ce fait, établir un droit dont ne manqua~
raient pas d'abuser tous ceux qui seraient a.
l'avenir l'objet d'une critique quelconque.
H serait plaisant, en effet, d'être soumis au\:
rectifications de ~o~M~-c~t~ ou à celies de
Millie-Christine.
En présence de la non-insertion de sa re-
ponse, M. Loyau de Lacy, dont l'obstination est
aussi grande que le talent cocasse, insista et
-voyant ses efforts inutiles, cita M. Edmond
Tarbé a comparaître le 24 janvier devant )a
dixième chambre du tribunal civil. v
Les plaidoiries, je pense, vont être à la hau-
teur amusante du sujet qu'on s'apprête à rire
largement & l'exposé desprétentions de cet iraga-
teur de copte. $on nom deviendra certainement
légendaire, et si la loi de 1822 est appliquée dans
toute sa rigueur, ce dont je me permets de dop-
ter, la erittqao bien pensante na pourra plus
désormais écrire un mot sans consulter l'aSaire
LÔvaù de Lacy. Elle deviendra la terreur des
commerçants eHa cuirassé sans défaut'des au-
teurs.
Grâce à M. Loyau de Lacy, nous serons tenus
de rédiger ainsi qu'il suit le compte rendu de-
sesfuturos pièces: p
« Hiora eu lieu,la première représentation
« du F&MC« .tro du théâtre moderne, le grand, l'immense
« Loyau do Lacy. La salle qui a été construite
spécialement à son intention par le généreux
K M. Billion s'est littéralement écroulée sous
« les applaudiMements furieux de 28 000 per-
« sonnes, qui ont eu le suprême bonheur d'as-
c sister a cetta solennité.
« Ainsi qu'il en a été décidé tout récemment
K Bar La Fp< ~'a~M~~PM iMM« les assistants étaient revêtus de leurs plus ri-
« ches atours et portaient en sautoir les armes
< parlantes de l'incomnMnsurable génie qui a
« <~m~ nous convier à cette première, qui
« marqueradans les annales du théâtre.
« Vingt-quatre chevaux harnachés somp
« tueusoment, couverts d'ornements d'or et d
< soie et attelés a un wagon salon, oSert par la
soumis dans la vie privée, esclave de son
revoir à l'étude, ofBcier ministériel régulier
et irréprochable, devenait presque intraita-
ble quand il s'agissait de politique. Sur ce
terrain, à de certaines heures, il eût été ca-
pable de pénétrer dans la cage aux lions t
Alors, reprit Baradieu un moment
après, là bourgeoisie n'est pas contente du
gouvernement de l'Empereur ? p `
Non, monsieur le marquis t
Elle trouve que les,aCaires ne mar-
chent pas.
Nous ne disons pas cela t
Vous n'avez pas assez de sécurité ?
Dieu me garde de tenir un pareil ian-
Sage.
Enfin, elle regrette le temps où les gar-
des nationales de province allaient se faire
tuer à Paris pour y rétablir l'ordre, ou, ce qui
est pis peut-être, l'époque douloureuse où
à côté de neus se passaient les horribles
drames de Clamecy
M. Boulardot eut un frisson. et la pâleur
,envahit ses traits.
Et ce qui me semble bizarre, continua
Baradieu en s'animant d'un ton moitié en-
joué et moitié grave, ce quidépasse mon en-
tendement, c'est que vous, M" Boulardot, et
vos honorables confrères, vous choisissiez
pour représenter votre honneur, votre for-
tune, en un mot, vos intérêts les plus chers, S
qui cela. je vous le demande? un homme
que vous ne connaissez pas, que vous n'avez
jamais vu, dont personne autour de vous ne
voudrait, par conséquent, se porter ga-
rant 1.
–Mais, monsieur le marquis.
Baradieu eut un geste énergique et im-
périeux.
Mais savez-vous seulement ce que
c'est que le comte de Montdésert ). Répon-
dez.
Et il y avait dans le ton dont ces paroles
furent prononcées une tel~ autorité souve-
raine, un tel frémissement de haine, que
l'honnête notaire ne put que balbutier quel-
qnes paroles inintelligibles.
Baradieu poursuivit:
PtERRE ZACCONE et ADOLPHE pACOT.
(Za ~M~e d~
te peu de bien'qu'il a fait et dans celui qui!
se propose de faire encore.
Tout à toi,
1 1 J.RoUMANtLLË.
Avignon, 26 janvier 1874.
LA BOURSE
La Bourse, est absolument inanimée, avec
use nuance de fermeté. Les cours sont exac-
tement les mêmes que ceux de la veille. Il
est à remarquer que depuis plusieurs jours
les recettes générales achètent quotidien-
nement plus de ië0,000 fr. de reste; mal-
heareus~ment le ~otjtant fournit p~ de-
mandes avec une telle facilité qu'il n'en ré-
suite aucune amélioration sérieuse.
Les sociétés de crédit oCreat des aHures
fort diverses. Le Crédit foncier
peu à 'peu. La Franco-Egyptienne est tomber
au-dessous da pair. Ii;
On fait encore de la hausse sur le Crédit
foncier d'Autriche, j'igaore diaprés quelles
données, i
Les obligations de chemins de fer sont
très fermes celles da Lyon ~866 sont à
272 50, celles de l'Orléans à 277.
C'est aujourd'hui jeu~H que s'ouvre la
souscription aux obligations de la compagnie
des huitrières de Portugal. Ces titres, émis
à 1M fr., remboursables à 200 fr., rappor-
tenH2fr. par an. J'ai déjà dit que c'est
une affaire sérieuse et qui, d'ailleurs, est
en pleine exploitation.
AUGUSTE VOMEMBERT.
/f?'
CHRONIQUE DU SPORT
C
Servi(;esp6cialdu6
HuNTER's STAKEp. AbouMr, d*~ Gatmë-
lite, 2'; Chevalier-Printemps, 3*.
CouRSES pE HAtEs. Borhy, l'~ JMorvan-
diot, 2'; Noiraud, 3°.
GRAND paix DE PAn. –CaràvaB, i*' Ama-
deu, 2' Peau d'Ane, 3'.
~Vb~ Le troisième dahs cette course
n'est pas certain; la dépêche qui nous est
adressée porte Peau-d'Ane, tandis que d'au-
tr<'s nomment Fol-Espoir. Nous croyons pou-
voir affirmer que f~m-d'ABe est arrivée.
AnsBR.
-·
CHRONIQUE, DjES. TRIBUNAUX
wA F ,.k ~a~ i x
Ostensiblement il s'agissait d'enseigne-
ment civique. Sous le couvert d'une société
dite
ce sont encore les agiss~aeats des ennemis
de l'ordre.
Les détails les plus curieux sur cette or-
ganisation démocratique ont été donnés à
la barre du tribunal correctionnel de Châtil-
lon-sur-Seine, devant lequel comparaissait
M. Croizat et le docteur Tenting, principal
pré veau dans eette~MEe~
Le docteur tenting dans toutes les so- y
ciétés de propagande révolutionnaire, il y a
toujours un médecin L était accusé éga-
lement de distribution de livres immoraux À
et antireligieux.
L'affiliation du docteur à la société d'ins
truction répubiicaiae ressert pleinement de
pièces représentées par l'accusation.
Le procureur de la République a expliqué
ainsi comment M. Tenting mettait sa qualité
de médecin au service de l'oeuvre corruptrice v
qu'il avait entreprise. Il allait ~u chevet du
malade et lui disait
Vous vous ennuyez, n'est<.ce pas ?
Oh [ oui, répondait le malade.
Voust n'àveic donc rieh à lire?
–Si j'ai la Jlfo~e Jt.e~oM, mais je
l'ai déjàjue vingt fois. (Déposition du té-
moin Rey.)
Tenez; jp~enez ce livre, Hveus amu-
sera, et eh revenant vous voir, je vous en
apporterai un autre.
Et voilà un livr~ placé; et quel livre que
celui dont le procureur de la Républi-
que &dt de nombre~SM citations t Un Hwe
qui est d'un caractère tellement scandaleux
qu'il est impossible de les reproduire 1
Parmi les lettres saisies .chez le sieur Croi-
zat, il en est qui ont un caractère bien dou-
FEUU
f.
LA MAISON '71.
"'PB
L&RMZMHA~
t*remt&fe partie.
'Mi
eHAEITRE AGMCOLE ET fOUTtOOE
M. Boulardot s'était piqué d'honneur à
ridée de posséder à ses côtés t'un des plus
grands seigneurs du pays, et, en quelques
secondes, te cabrioiet franchit la griMeda
parc de Bois-Yron a~ec uae rapidité dont ta
~ieitte et paisibte joment avait depuis long-
temps perdu te souvenir.
` Ah ça mais, mon cher notaire, dit
Baradieu en riant, no.us aiïons comme !a
poste. Permettez-moi d'intercéder pour
Perdrix.
Bah t bah répliqua Boulardot, qui ce-
pendant ralentit i'aiiure de l'honnête ju-
ment, c'est une bonne bête, et qui ferait en-
core ses dix lieues par jour. Dame, je ne
dis pas que. pour !a course eUe vaudrai vos
pur-sang. Car vous ayez des pur-sang, je
crois? q
<–Quelques-uns, oui, monsieur Bputar-
dot j'ai beaucoup aimé tes ehevaax j'ai
mêcM ~a un instant )a foiie de t'éievage
mon pa~ c, vous ie savez, est merveilleux
pourceia.
MervetUeux, c'est le mot, répéta le no-
taire avec enthousiasme. Ah! monsieur !e
marquas, quel domaine t. Tenez, pas plus
tard qu hier, je me le disais encore en pas-
'j j
loureux. Ce sont de jeunes coHëgieas qui les
ontëcrites:
Parlons révolution, écrit l'un d'entre eux à
Croizat.
Hélas dans quel état pitoyable j'ai trouvé
mon malheureux paus. Que de propagandes
cléricales! c'est à ne plus y croire. Brochures,
sermons, ces brigands emploient tous les
moyens. A ces malheurs vient s'ajouter un
malheureux ministre protestant qui met~ la
discorde partout, agite les esprits et ne fait rien
de bon. On. est découragé. Tous ces gredins de
curés agitent le peuple, répandent des bro-
chures, et, disons-le.
cupe cependant de répandre des brochures. Le
B'Mla Commune) sont partout; la Tïc de ~M~a a
beaucoup de lecteurs, même. un gendarme.
Ja travaille dans t'ombre, ne me fais remar-
quer de personne.
Nous avons fait un bon d!aer, il y a quelques
jours, chez un bon démocrate,; sa cave en a
souffert, car soa vin blanc a eu beaucoup de
succès.
Je sms en train de correspondre avec Victor
Hugo pour un ouvrage historique auquel je tra-
vaille activement depuis quelque temps le
7'~oc~~7<:ou ypyaw~ F~ ~M"
Adieu donc, mon cher Croizat; je vous serre
affectueusement la main comme à un brave .et
sincère républicain.
Armand LABOSSE.
.P.-&– J'ai renoncé a me présenter en no-
vembre, car je n'ai pas un seul professeur ici.
Un autre collégien écrit ceci
Tu oo conse~es de veiller pour lire et écrire.
Avais-tu besoin de me le dire ? Crois-tu quejo
ne sens pas mon imputssance ? Doutes-tu de moi ?
Je bûche plus que tu ne le supposes. En ce mo-
ment, j'écris un roman contre la cléricaUlo, il a
pour titre ~KA~M .Meo~ et pour me dé-
lasser, je me retrempe l'esprit par la lecture des
CA~MMeM~, des .B~~M~M, oe GM'o~e 6M-
fMt~MM, des articles de C
Surtareccmtaaadatioa du cher ami Croizat
je me suis présenté au citoyen Marbeau pour lui
demander sa protection par rapport à mon ro-
mtm, que je ~cadrais faire paraître sur lejP~o-
~M/ il m'a très bion reçu, et m'a répondu
que n'étant pas en très bonnes relations avec la
rédaction du JP~o~r~, il allait m'adresser a son
ami Focillon, qui se chargeait de me faire in-
sérer. Ce qu'il a fait aussitôt. Il m'a donné un
morceau d'écrit et m'a dit :«Qua)nd votre ro-
man sera nni, portez-le lui avec cela, je vous
certine qu'il le fera paraître.
Apprends cette Nouvelle au ther papa Croi-
zat, et dis-lui ~bien que je le remerciées) et
que je le vénère toujours comme lorsque j'ha-
bitais Ampilly.
Ton ami qui te serre la main,
PAGOT.
D'ailleurs, des réfugiés de Geaève pren-
nent part à cette propagande. Le docteur
Tenting et Croizat reçoivent le ZM~ ~OM~c,
histoire de la Commune publiée en Suisse.
Les noms des officiers de t'armée de Versail-
les, celui de Ducatei, seat imprimés en iet-
tres rouges.
Un avocat de Dijon, chargé d'en faire la
transmission, explique en ces termes le but
et la portée de cette publication
Le L~we ?*OM~e est un ojuvrago qui, au dire
detotts nos amis, est appelé un jour à servir de
document très précieux, non-seutement pour
l'histoire, mais encore pour la responsabilité de
beaucoup d'agents.
Des députés prêtent égalament leur con-
cours a l'oeuvre de M. Tenting
ASSEMBLÉE NATIONALE
Versaittes, 1S janvier 1873.
'Non cher monsieur Tontiùg,
JeBe peux trop vous louer du projet que vou-
avezfONné de fonder àLaignes une.potite~M-
Miothèque démocratique, au moyen de ce qui
vous revient pour déboursés et honoraires dans
la gestions de notre assurance contre !es chant
ces du tirage au sort, et déjà je yous avais di
de retenir ce que Vous jugeriez convenabte sur
le solde que vous avez à me verser. Je m'en se-
rais parfaitement rapporté à vous pour cota.
Croyez-vous que SO francs suffiront? Je serais
heureux da contribuer pour cette somme à votre
œuvre~ utile de propagande démocratique.
Comme vous, plus qùa vous peut-être, puis-
que chaque jour je suis condamné à tes voir,
je gémis et m'indigne des manœuvres de la ma-
jorité. ËHe est tenace, c'est vrai, et s'enhardit
chaque jour par suite des faiblesses et des con-
cessions du pouvoir exécutif. Nous voyons te
but des efforts de nos ennemis Occuper tous
les postes politiques en France, annihiler Thiërs
et môme'le remplacer avant de faire procéder
au renouvellement de l'Assemblée, pour diri-
ger eux-mêmes les nouvettes élections; enfin
Mire, avant de se séparer, une nouvelle loi du
31 mai.
Je ne crois pas qu'ils puissent atteindre ee
but mais, quoi quUt arrive, croyez bien que le
groupe de l'Assemblée auquel j'appartiens, l'U-
nion républicaine saura faire son devoir. Nous
sant devant la porte centrée. j'étais jus-
tementavecmafemm~
Comment t monsieur Boulardot, inter-
rompit Baradieu d'un ton de reproche,
vous avez passe devant chez moi avec ma-
dame Boulardot, et vous n'êtes pas entre?
Ahte'jpstmal.
Monsieur le marquis, vous me contu-
sionnez de tant de bonté t répondit ie no-
taire, rouge de plaisir. Je ne me serais pas
permis.
Allons donc Ne sommes-nous pas de
vieux amis? J'aurais été enchanté de faire
les h'onneurs de ma maison à Mme Bou-
lardbt.
Trop bon, mille fois trop bon. D'ail-
leurs, ,po'ur tout vous dire, j'en eusse .conçu
raudace, que ma femme m'~n eût empê-
ché.
Et pourquoi ? s'écria Baradieu surpris.
Damé ) on dit que vous avez une mé-
nagerie chez vous, des bêtes féroces, que
sais-je. et ma femme en a une peur! l
BaMdieu se mit à rire franchement.
Le fait est exact, dit-il, j'ai en effet
dans mon parc quelques animaux. C'est un
sport comme un autre, et ça m'a beaucoup
intéressé pendant quelque temps. Mais je
vous supplie de dire à Mme Boutardot qu'u
n'y a aucun danger et qu'elle peut venir au
cb&teau sans crainte. Mes bêtes ne se pro-
mènent pas librement dans la propriété. Je
leur ai faitfaire~es boudoirs dont les bar-
reaux sont solides. <
C'est égal, monsieur le marquis, moi,
je ne pourrais pas dormir à côte de ces bê-
tes-là. 'Au moind:e bruit, je croirais tou-
jours entendre quelque lien ou quelque tigre
gratter à ma porte.
–Bah) on s'y f&itt et même autrefois
j'ai poussé la témérité jusqu'à entrer dans
leurcage.
Vousf s'écria Bou)ardut en regardant
BijtKfdieu avec des yeux grands comme des
œu~.Vous entrez?.
–Nuu, plus màin'~uant.Autt'eiuis) De-
puis, j'ai renoncé à ce gesre de sport.
Ah tout de même, vouii avouerez que
c'est une drôte d'idée
Elle m'avait précisément séduit par son
éu'angeté. un sor, en entrant par hasard
nu C'rq'j'f'vai!. été exaspéré f)c voir une
foute absurde jouir vuhjpiûeusementdes
coups de cravache dont un dompteur rouait
quelques malheureux lions. Je sortis le coeuB
z ,<
sommes tes gardiens du suffrage universel et de
la République, on n'y touchera pas sans que
nous la défendions jusqu'à la mort!
.<. t
Votre tout dévoué,
ÇABMN.
Le but poursuivi par les prévenus n'est t
pas difËcile à deviser. Ils s'en expliquent
d'ailleurs très catégoriquement 1
J'ai été voir Mme Tridon, écrivait & Croizat le
jeune collégien dont ~ous avons déjà cité les j
lettres, parce qu'elle-même est une femme de ¡
mérite sous tous les rapports, et que soa fHs est =
mort victime des principes que nous-mêmes
défendons.
On trouve ailleurs, dans une des lettres
saisies:
II y a une chose qu'il faudrait p~ar faire
comprendre non-seulement aux travailleurs des
villes, mais ceux des campagnes, c'est qu'il
faudrait envoyer dans nos députés au moins le
quart faisant partie de l'Internationale.
Je développerai prochainement cette idée
dans le P~r~- vous imaginez-vous quel le-
vier ce serait sur les peuples étrangers que d'a-
voir dans notre Assemblée nationale 160 à 200
membres affiliés à une société qui agit dans
toute l'Europe et mine les rois ? '?
M. le procureur de la République cite
d'autres documents qui ne peuvent laisser
de doute sur les sentiments et les projets
des organisateurs de; cette propagande.
Voici une lettre de t'inculpé qui jette un
nouveau jour sur les sentiments de Fauteur
Laignes, 14 août 1822.
Cher citoyen,
M. Degré est à ce qu'il paraît un ancien ré-
publicain en caoutchouc qui prend enfin le
parti de durcir. C'est une raison de plus pour sur
veiller l'organisation d'un journal radical monte
par lui, et j'approuve l'idée 'd'une délégation
qui tiendrait bon pour le programme. Seule-
ment je pense qu'un délégué pour le Châtillon-
nais suffirait peut être pour éviter des déplace-
méats toujours coûteux et dont les frais seraient
même placés en actions sur fentreprise. Votre
délégués de Châtillon pourrait parfaitement en
remplir le mandat, qu'au besoin nous rendrions
impératif. Il nous! suffirait de nous entendre,
Carion et Joigneaux se préposent de venir
se mettre en relation avec leurs électeurs cha-
tilloMais. Carion m'en a informé en répondant
du reste à une révélation que je lui avais adres-
sée.
Salut fraternel,
TENTtNG.
Les événements du 24 mai ne sont qu'un
temps d'arrêt. Tenting et ses amis ne tar-
dent pas à reprendre courage.
Laignes, 27 mai 1873.
JecMi~ la portion aussi entière et beaucoup
plus nette qu'avant la erise. J'étais à la tortura
quand je voyais, la situation que nos amis s'é-
taient laite un peu beaucoup par teur faute. A
un moment donné, ils ont manqué d'énergie et
il leur a fallu depuis un courage surhumain
pour rouler incessamment ce rocher, qui con-
sistait à s'entendre insulter par Thiers, soufHe-
er par Dufaure, rester impassibles devant les
tccusations et les menaces les plus outragean-
tes, et sanctionner le tout par îours votes. En a
vérité, c'est à se demandar si ees hommes ne
sent pas des anges.
Non, la situatton n'est pas plus compromise
qu'avant ce coup de coalition, et il faudrait
avoir eu la naïveté de compter sur M. Thiers
pour fonder la République, pour la trouver
moins bonne. Ce qui nous perd en Franc, c~est
le fétichisme, et l'idole est déshabillée.
Nous n'avons, cher concitoyen, qu'un seul
exemple à emprunter à nos adversaires de tou-
tes les couleurs, c'est qu'alors môme qu'ils ent
bien plus que nous lieu de s'inquiéter de l'ave-
nir, i!s sont pleins d'assurance et ne désespè-
rent jamais.
A vous, et pas de défaillance.
TENTING.
A la même époque, les condamnes du
procès d'Auiun, Lazare'Duverne, Guinot et
leurs complices, tenaient absolument le mê-
me langage.
En terminant son réquisitoire, le procu-
reur de la République a adjuré le tribunal
de se montrer sévère vis-à-vis d'hommes qui
n'ont pas craint, dans un but politique, de
se vouer a uneœuvM de démoralisation.
Eu conséquence, le tribunal a rendu un
jugement qui déclarô les prévenus Croizat
et Tenting atteints et convaincus, chacun
en ce qui les concerne, des délits qui leur
sont imputés par l'accusation, et condamne
Croizat à 25 francs d'amende, Tenting à
deux mais d'emprisonnement et 100 francs
d'amende
Prononce la eonnseation des armes et des
livres saisis en leur possession.
<
Voici une nouvelle bien étrange Un sirn" i
pie particulier a cité un journal de Paris cour d'assises I
plein de dégoût pour la cruauté lâche des
hommes.
Mais, cependant, permettez objecta
Boulardot.
–Le lendemain, poursuivit Baradieu, qu*
peu à peu, en se reportant ce singulier
souvenir. de sa vie à outrance, était devenu
grave, je déjeunais avec quelques amis et la
conversation tomba précisément sur ee
dompteur qui faisait courir tout Paris. Je dis
le dégoût que j'avais éprouvé et je pris la
défense des lions contre la f~ule stupide. On
rit; je m'échauffai et j'en arrivai à afGrmer
cette folie, un peu d'après Jules Gérard, beau-
coup d'après ma conviction personnelle, que
le lion/animal noble, n'aurait pas môme
besoin d'être dompté par la cravache pour
respecter l'homme qui entrerait dans saccage,
s'il lisait dans ses yeux un courage égal au
sien. mon pari puis quand je les eus, je n'eus
plus le cœur de m'en séparer. Et voilà com-
ment je possède une ménagerie qui ne con-
tient d'ailleurs, à proprement parler, qu'une
seule bête fauve.
Bizarre t bizarre nt le'notaire qui n'a-
vait évidemment pas compris la grandeur
étrange de l'anecdote racontée si simple-
ment par Baradieu. Toutefois, je vous ferai
remarquer, monsieur le marquis, qu'aux
termes des lois et règlements, vous commet-
tez là une belfeet bonne contravention.
Oh repartit Baradieu, je suis bien avec
la gendarmerie, et cette institution me
laisse tout à fait tranquille, ainsi que mon
Upn roux.
Un lion roux? s'écria Boulardot avec
un frisson Eh bien, vrai ce sont là des
mœurs d'un autre âge, et qui jurent avec les
progrès de la civilisation moderne. Ah vous
avez mené là une existence que j'oserai
qualifier d'un peu excentrique. Cela a même
quelque chose d'anglais. Et ai un pauvre
petit bourgeois comme moi s'avisait d'avoir
de ces goûts.
Et pourquoi pas, monsieur Boulardot?
D'ailleurs, en dépit de toutes mes folies,
vous, du moins, vous pouvez attester que je
n'ai perdu ni ma fortune ni le château de
mes pères.
C'est vrai) nt le notaire redevenu plus
gravp, et vous êtes un des rares exemples de
la noblesse restée fidèle à sot toit et à ses
souvenirs. Ah monsieur le marquis, coati-
Notre confrère devra, paraît-i!, se trans-
porter dans la capitale du département de-
vant la cour d'assises duquel il est cité.
On peut donc citer en assises ? 2
L'affaire de MM. Cahen-Lyon, poursuivis
au sujet de fournitures militaires, et dans
laquelle tous les inculpes avaient été acquit-
tés en première instance, est venue hier de-
vant la cour sur l'appel iM~MM~ du minis-
tère public.
Les débats dureront certainement jusqu'à
samedi.
Raspail et M. Dupont, l'imprimeur, pas-
seront devant la cour d'assises, le 1.2 du
mois prochain, pour écrit qualifié de crimi-
nel,
A. MEDARB.
r:
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
Bianchemain. Paul DaCis, éditeur-proprié-
taire de la Bibliothèque elzôvirienne.
Le tome troisième et dernier des S'MWM
eoMp~M J~~ de ~'
contient une grande quantité de quatrains,
sixains, douzains, etc., tirés d'un manus-
crit communiqué par M. le marquis de la
Rochetulon, manuscrit qui a appartenu à
François 1~.
Ces vers inédits ne manquent ni de grâce,
ni de charme, malgré le goût alambiqué
qui nous étonne parfois. Le bon Melin, en
eBet, compare une belle femme à une hor-
loge le cœur, c'est le mouvement; les yeux
sont les aiguilles. C'est; encore ainsi que
voyageant sur mer, loin des dames de la
cour, il prétend que lès vents et tes nots ne
sont rien auprès de ses larmes et qu'il
veut faire tourner uae meule de moulin à
force de pteurs.
Ce votame renferme encore des vers iné-
dits tirés d'un manuscrit de la bibliothèque-
nationale, mais la pièce la plus cu-
rieuse est assurément <( ~o~o~M~ tragé-
die très excellente tant pour l'argument que
pour le poli langage et graves sentences
dont elle est ornée, représentée et pronon-
cée devant le Roy, en sa Ville de Btoys.
En euet,
présentées en France et la première écrite
en prose avec des chœurs en vers
Que! cœur est si cruel, qui, voyant en tels termes
Ceste prineeste-cy, peut retenir ses lermes ?
Les annotations de M. Prosper Blanche-
main et lesremarques de M.Emm.Phelippes-
Beaulieux, R. Dezeimeris, etc, donneat à ce
beau recueil un intérêt qui sera apprécié
par tous les amateurs de curiosités biblio-
graphiques.
Les .Vo~M~ aM~w e~MtM de Mgr
DupaniQup paraissent chez l'éditeur Plon. Le
premier volume renferme les ~M~ de l'évêque d'Orléans depuis i861
jusqu'en 1873. Le deuxième contient les di-
vers traités pour la 2?~MM de la ~e~ïo~
L'élévation de la pensée, la vigueur du
style donnent à toutes les œuvres de l'émi-
nent prélat un intérêt exceptionnel non-
seulement auprès des membres du clergé,
mais aussi auprès de tous les lecteurs ca-
tholiques et des familles chrétiennes qui y
puisent les plus salutaires enseignements.
UN BtBUOPmt-B.
Ce qui se passe
M. le maréchal de Mac-Mahon est allé
hier incognito visiter les travaux de la re"
construction de la colonne Vendôme.
La suite de bas-reliefs qui se déroule au-
tour du fût a atteint son septième tour; il
doit y en avoir vingt-deux jusqu'au sommet
de l'édiGce. Le dernier bas-relief posé re-
présente l'attaque et la prise de Gunzbourg.
Hier, à dix heures trente minutes du soir,
un train est parti de la gare Montparnasse,
emmenant un certain nombre de femmes et
d'enfants allant rejoindre leurs familles à la
Nouvelle-Calédonie.
On a appris Mer à la Bourse la mort de
M. Amédée Rigaud.
M. Rigaud avait fait partie pendant plus
nua Beulardot avec un soupir, les grandes
fortunes s'en vont l'
Baradieu eut un mouvement d'attention
marquée et ne répondit pas, espérant sans
doute que le notaire allait mettre la conver-
sation sar un terrain plus intéressant.
Tenez t là, à droite, poursuivit Boular-
dot en désignant des champs, c'était le do-
maine du duc de la Frette. Ses fils ont Ïout
vendu. Regardez 1 des choux t d'ignobles
cheux M~t ~*c/
Argent sur champ de sinople ) ut Bara-
dieu. Vous avez raison. Aussi est-ce avec
un profond chagrin que je vois Mlle de Bois-
Yron se défaire peu a peu.
Baradieu attendait prohaMement une ré-
plique, mais il en fut pour ses frais d'invité,
car l'ofËcier ministériel se réfugia dans une
quinte de toux pour ne pas répondre.
Le marquis comprit et n'insista pas.
M. Bouiardot était le notaire le plus hon-
nête de l'univers, et sans doute poussait-il
à l'excès le scrupule du secret profes-
sionnel.
Baradieu reprit, un instant après
–Toutes ces ventes doivent beaucoup
vous occuper.
Beaucoup, en effet, depuis quelque
temps, répondit le notaire, heureux de trou-
ver une tangente pour échapper à la ques-
tion indiscrète du marquis. J'ai l'honneur
de posséder la confiance de la noblesse du
pays, et cet honneur me vaut même des
ctientèies inattendues. Ainsi, par exemple,
c'est moi qui ai acheté, il y a quelques mois,
la Franquëpée pour M. le comte de Mont-
désert.
Ah oui, je sais dit Baradieu en ré-
primant un mouvement.
Et comme si une curiosité nouvelle, inat-
tendue, se fût emparée de lui:
Ne m'a-t-on pas dit également, ~jouta-
t-il, que le. comte de Montdésert se porte can-
didat aux prochaines élections?
-Précisément, monsieur le marquis, can-
didat libérât, qui doit être 'soutenu par tous
les comités indépendants du département.
Baradieu regarda le notaire.
L'honnête tabellion, jusque-là inoffensif
et humble, pour ainsi dire, avait tout à coup
relevé la tête avec une sorte de fierté pro-
vocante, et ses petits yeux s'étaient pris à
briller d'une façon inaccoutumée.
Cette transformation parut digne de re-
marque à Baradieu, et, un instant intrigué
de vingt ans de la compagnie des agents de
change de Paris. H avait reçu de son père
une des charges les plus importantes et les
plus honorablement connues, et avait ét~
mi-même plusieurs fois l'un des membres de
la chambre syndicale de sa compagnie.
Il n'avait pas plus de cinquante-cinq ans,
et laisse de profonds et unanimes regrets
dans le monde des affaires.
Ainsi qu'on l'a déjà annoncé, te bai de la
préfecture de la Seine aura lieu te 6 février.
Près de 3,400 invitations ont déjà été tan-
cées, et, malgré la nécessité qui s'impose de
s'en tenir à ce chiffre, H semble difficile
qu'ii ne soit pas dépassé. Néanmoins,
malgré te nombre relativement assez élevé
des invitations, le bat du 6 février conservera
le cachet d*un bal particulier. Un coa-
trôle assez sévère sera même'exercé, ann
que les invitations gardent .leur caractère
tout personnel. On compte sur la présence
du corps diplomatique, d'un grand nombre
de députés et d'officiers généraux. Tous
les appartements du Petit Luxembourg et
même les salens privés de la préfecture qui
servent aux réceptions du mardi seront dis-
posés et ornés pour cette soirée.
Il y aura deux orchestres, dont un formé
par la musique de la garde républicaine,
sous ladiMctton deM. SeIIeniek. Celui-ci
se tiendra dans la grande serre. Le second
conduira les danses dàas le grand salon. On
ne dansera pas dans les salons privés. Une
allée a été pratiquée dans le jardin particu-
lier pour permettre aux voitures de sortir
par le grand jardin.
Hier ont eu lieu à l'église gaint-Sulpice
les obsèques de M. Guérin-MennevitIe, vice-
président de la Société protectrice des ani-
maux.
Son Eminencé lé cardinal Guibert pour-
suit avec la plus grande persévérance et
beaucoup d'activité le projet de construction
de l'église d)~ Sacré-Cœur. Nous avons dit
que le plan de la construction de cet édifice
serait m~s au concours. Voici quelles en sont
les conditions
Tous les artistes français ou étrangers se-
ront admis à concourir. Le concours com-
mencera le 1~ février prochain et durera
jusqu'au 30 juin. Le plan devra comprendre,
outre l'édifice, qui se composera, ainsi que
nousJ'avons déjà dit, d'une égtfse basse ou
crypte et de l'église proprement dite, les dé-
pendances de l'église, consistant en plusieurs
sacristies et un logement pour :e sacristain-
concierge,
Chaque plan devra être accompagné d'au
devis très détaillé et très précis, fait d'après
la aérie des prix de la Ville, et dont le total
ne devra pas s'élever au-dessus de la somme
de sept millions.
Les plans seront exposés pendant vingt
jours, et soumis au jugement d'un jury
composé de douze membres désignés par le
cardinal et six membres élus par les con-
currents.
L'a.uteur du projet qui aura obtenu le pre-
mier rang recevra une prime de 12,000 fr.;
le deuxième recevra 8,000 fr., et le troi-
sième 5,000 fr. Les sept suivants recevront
une indemnité de l.SOO fr.
L'archevêque de Paris se réserve expres-
sément le droit de confier l'éxecution dés
travaux à un architecte de son choix, pris
même en dehors des concurrents qui auront
obtenu des primes. Le programme détaillé
du plan sera donné aux artistes à l'archevê-
ché, à partir du 1" février.
Le banquet annuel de l'association des an-
ciens élèves de la pensien Massin aura lieu
aujourd'hui, jeudi 29 janvier 1874, au Pa-
iais-Royal, chez Véfour (grand salon du pre-
mier étage), à six heures, sous la prési-
dence de M. Toupet des Vignes, député des
Ardennes.
Accidents et saîeides.
A onze heures vingt-cinq minutes du soir,
le nommé Astruc (Adolphe), âgé de vingt-
cinq ans, est tombé accidentellement dans
la Seine en amont du pont de l'Aima. Le
gardien de la paix Mélard, accouru aux cris
que poussait cet individu. lui a jeté une
corde prise aux pontons des bateaux omni-
bus et est-parvenu à le retirer sain et sauf
avec l'aide de son collègue Georgler. Astruc,
conduit au poste, a été déshabillé devant le.
feu, reuié dans des couvertures et transpor-
té à l'hôpital Beaujon.
A
On a retiré de la SeiM, au quai d'Orsay,
le cadavre d'un individu vêtu d'un pantalon
par cette nouvelle attitude, il voulut en pé-
nétrer les causes mystérieuses.
–Oh oh dit-il avec enjouement. mais
il me semble que vous parlez de cette can-
didature avec une certaine chaleur, maître
Boulardot. Connaîtriez-vous donc M. le comte
do Montdésert ? q
Moi t pas du tout répondit le notaire;
mais il suffit qu'il n'ait pas l'attache gou-
vernementale, qu'il repousse la protection
de la préfecture, puis qu'il ait toutes les
sympathies de la bourgeoisie honnête et in-
dépendante t
C'était la seconde fois qu'il prononçait ce
dernier mot, et Baradieu ne crut pas pouvoir
se dispenser de le saluer comme une vieille
connaissance.
Bien 1 bien t parfait approuva t-il iro-
niquement. Cependant, si vous ne connais-
sez pas le candidat, comment savez-vous.
Et la profession de foi t monsieur le
marquis.
C'est juste, je l'oubliais ) II en a ~onc
fait une?
Il en a fait trois I
Diable t et que disent-elles ?
La même chose.
Alors, je persiste à croirg qu'il aurait
aussi bien fait de s'en tenir à la première
mais après tout, ce n'Mt pas un mat. d'au-
tant que les trois professions ont été vrai-
semblablement commandées dans trais im-
primeries diH'érentes, et que c~t une ma-
nière de s'attirer dés voix, tout en faisant
aller le commejce. Toutefois, je suis cu-
rieux de savoir.
Ce que dit le candidat ? 9
Précisément.
Une chose que l'on. n'a pas dite avant
lui, Monsieur le marquis, qui nous a touché
profondément et frappera, à un égal degré,
les citadins et les habitants de nos campa-
gnes.
Vraiment t. alors, c'est un chef-d'œu-
vre.
Un pur chef-d'œuvre c'est le mot t le
candidat déclare que, s'il est nommé, il sera
un représentant agricole et politique 1
Baradieu ut un haut le corps, et à l'exa-
gération de ce mouvement, le notaire com-
prit que ses dernières paroles avaient éveillé
plus d'ironie que d é.oRnement.
Mais M" Boularaot, homme timide et
de velours à côtes, d'un paletet et d'un ves-
toa noir. La chemise était marquée A. V. et
son mouchoir anx initiâtes V.C.
Louie Borne, garçon marchand de vin, en
voulant traverser la rue du Temple, s'est
heurté contre la voiture de M. Devilie, distil-
lateur, et une roue lui a passé sur le corps
et l'a biessé à la main gauche. Après avoir
reçu ies premiers soins dans une pharma-
cie, il a été reconduit a son domicile.
A huit heures trente minutes du mâtiné
le sieur Garnier, Constant, quarante-quatre
ans, marchand de fromages, rue Saint-Jac-
ques, 17i, s'est donné la morten se por-
tant sept coups de cduteau dans !a poitrine.
M. le commissaire de police a procédé aux
constatations iégaies. On attribue ce suicide
à un accès d'atienatian mentale.
Un commencement' d'incendie s'est dé-
claré à une heure quarante minutes dans te
laboratoire de distillerie du sieur Lecifrc,
rue Ménitmontant, 4S, causé par une Mh;
qui s'est produite dans un aiambic. Ce t~:
a été éteint par lès employés de la maison,
à l'aide de sacs mouillés. 1,000 francs de
dégâts.
HiPPOLYTENAZST.
NQTmPRQCÉ-S
C~~ïom de ta presse
SUR
L'AFFAtRE LOYAU CE LACy
(~î~~Meaf~cJe),
<& G&zette dea ~trtnagcrM
Il y a quelques jours, vous devez vous en
souvent, M. Loyau de Lacy fit représentera à
l~Ambi~ un aïay me intitulé le Borqee. Ce 1'tit un
l'Ambigu un drame intitulé ~o~~e. Ce fut un
succès de fou rire. On dit même que des atta-
ques d'épilepsio furent constatées à la sortie du
spectacle.
La critique ne fut pas mâchante. IHui était
facile do se taira: elle parla gaiement de l'a-
'veugle auteur du .Bo~Me.
Susceptible et fort de son talent, qu'il n'ap-
partenait à personne oc contester, M. Loyau de
Lacy ne se trouva pas satisfait de l'hilarité bien-
voiuanta qu'il avait excitée et répondit notam-
ment à la critique du conte notre confrère dans son numéro du 19
était « un factum contenant une scène entière
de ce drame malencontreux et dont l'insertion
lui était réclaméa en vertu du droit de répon-
se." »
La lettre qui accompagnait cette réclamation
était un pur chef-d'œuvre de drôlerie. M Ed-
mond Tarbé résista, difficilement au désir de la
communiquer à ses lecteurs, ne voulant pas
par ce fait, établir un droit dont ne manqua~
raient pas d'abuser tous ceux qui seraient a.
l'avenir l'objet d'une critique quelconque.
H serait plaisant, en effet, d'être soumis au\:
rectifications de ~o~M~-c~t~ ou à celies de
Millie-Christine.
En présence de la non-insertion de sa re-
ponse, M. Loyau de Lacy, dont l'obstination est
aussi grande que le talent cocasse, insista et
-voyant ses efforts inutiles, cita M. Edmond
Tarbé a comparaître le 24 janvier devant )a
dixième chambre du tribunal civil. v
Les plaidoiries, je pense, vont être à la hau-
teur amusante du sujet qu'on s'apprête à rire
largement & l'exposé desprétentions de cet iraga-
teur de copte. $on nom deviendra certainement
légendaire, et si la loi de 1822 est appliquée dans
toute sa rigueur, ce dont je me permets de dop-
ter, la erittqao bien pensante na pourra plus
désormais écrire un mot sans consulter l'aSaire
LÔvaù de Lacy. Elle deviendra la terreur des
commerçants eHa cuirassé sans défaut'des au-
teurs.
Grâce à M. Loyau de Lacy, nous serons tenus
de rédiger ainsi qu'il suit le compte rendu de-
sesfuturos pièces: p
« Hiora eu lieu,la première représentation
« du F&MC
« Loyau do Lacy. La salle qui a été construite
spécialement à son intention par le généreux
K M. Billion s'est littéralement écroulée sous
« les applaudiMements furieux de 28 000 per-
« sonnes, qui ont eu le suprême bonheur d'as-
c sister a cetta solennité.
« Ainsi qu'il en a été décidé tout récemment
K Bar La Fp< ~'a~M~~PM iMM
« ches atours et portaient en sautoir les armes
< parlantes de l'incomnMnsurable génie qui a
« <~m~ nous convier à cette première, qui
« marqueradans les annales du théâtre.
« Vingt-quatre chevaux harnachés somp
« tueusoment, couverts d'ornements d'or et d
< soie et attelés a un wagon salon, oSert par la
soumis dans la vie privée, esclave de son
revoir à l'étude, ofBcier ministériel régulier
et irréprochable, devenait presque intraita-
ble quand il s'agissait de politique. Sur ce
terrain, à de certaines heures, il eût été ca-
pable de pénétrer dans la cage aux lions t
Alors, reprit Baradieu un moment
après, là bourgeoisie n'est pas contente du
gouvernement de l'Empereur ? p `
Non, monsieur le marquis t
Elle trouve que les,aCaires ne mar-
chent pas.
Nous ne disons pas cela t
Vous n'avez pas assez de sécurité ?
Dieu me garde de tenir un pareil ian-
Sage.
Enfin, elle regrette le temps où les gar-
des nationales de province allaient se faire
tuer à Paris pour y rétablir l'ordre, ou, ce qui
est pis peut-être, l'époque douloureuse où
à côté de neus se passaient les horribles
drames de Clamecy
M. Boulardot eut un frisson. et la pâleur
,envahit ses traits.
Et ce qui me semble bizarre, continua
Baradieu en s'animant d'un ton moitié en-
joué et moitié grave, ce quidépasse mon en-
tendement, c'est que vous, M" Boulardot, et
vos honorables confrères, vous choisissiez
pour représenter votre honneur, votre for-
tune, en un mot, vos intérêts les plus chers, S
qui cela. je vous le demande? un homme
que vous ne connaissez pas, que vous n'avez
jamais vu, dont personne autour de vous ne
voudrait, par conséquent, se porter ga-
rant 1.
–Mais, monsieur le marquis.
Baradieu eut un geste énergique et im-
périeux.
Mais savez-vous seulement ce que
c'est que le comte de Montdésert ). Répon-
dez.
Et il y avait dans le ton dont ces paroles
furent prononcées une tel~ autorité souve-
raine, un tel frémissement de haine, que
l'honnête notaire ne put que balbutier quel-
qnes paroles inintelligibles.
Baradieu poursuivit:
PtERRE ZACCONE et ADOLPHE pACOT.
(Za ~M~e d~
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