Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-01-29
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 janvier 1874 29 janvier 1874
Description : 1874/01/29 (Numéro 1935). 1874/01/29 (Numéro 1935).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
U: GAOLOIS
par conséquent pas pu assister aux fêtes de Saint-
Pétersbourg, comme on l'a prétendu.
Si ce qui est de plus en plus probable
le service de la sûreté, dépendant aujourd'hui du
ministère de l'intérieur, est transféré a la pré-
fecture de police, M. de Nervo, directeur de ce
service, sera appelé à d'autres fonctions à une
préfecture ou à une recette importante.
Et si, par suite de cette adjonction, la préfec-
ture de police devient ministère de la police, M.
Mon Renault quittera très-vraisemblablement ses
hautes fonctions.
En réalité, la question, toujours al'étude, n'est
pas à la veille, croyons-nous, d'être résolue.
MARC GÉRARD.
UN
TESTAMENT POLITIQUE
M. Thiers, conformément à un usage con-
sacré par l'histoire, a voulu laisser aux gé-
nérations futures son testament peiitique.
Il a dicté et son fidèle ami M. Barthélémy
Saint-Hilaire a écrit un volume dont le titre,
évidemment sans prétention, est 4
wtoe~~c /r~
II a été tiré dé cet ouvrage vingt exem-
plaires < sur papier de Hollande dit une
note placée en première page. Vingt exem-
plaires t C'est assez C'est trop Car ce livre,
où l'on voit à chaque page que M. Thiers est
grand, qu'il a sauvé la France, qu'il a com-
mandé en chef l'armée victorieuse de la
Commune, qu'il reste l'homme providentiel
et que B. S.-H est son prophète, ne peut
intére&ser que B. S.-H., M. Thiers et leurs
familles. Quant à la démocratie française,
elle ne comprendra rien à ces pag3S tant
qu'une loi n'aura pas condamné tous les ci-
toyens à vingt ans d'Institut gratuit, ts~ue,
mais obligatoire;
Aristote, Platon et Montesquieu, Montes-
quieu, Platon et Aristote, la FoH~Mf, le
Co~!fournissent tour à tour de copieuses citations
qui se marient S de sùlénnels extraits dea
« OMM'<:yM de M. Thiers x ou des «F~-î
~Cousin. t
La démocratie française aurait préfère
moins d'érudition à coups de ciseaux. Le
moindre traité ou auraient ét6 claire-
ment exposésses droits et ses devoirs, son
rôle social et politique l'aurait intéressé plus
directement. Za /S'CMmM ~~eAa~, \oilà quel était le modèle à suivre.
A la place, M. Barthélémy Saint-Hilaire nous
donne l'opinion expresse de MUe Aspa-~
sic sur la République. (Voir page 134 de son
Uvre.)
Dans les deux. cents pages, rien de per-
sonnel, pas une idée originale. Une disser-
tation de cinquante pages, afin de prouver
que le « principe de la démocratie est la
vertu un sermon non moins prolixe pour
recommander à la démocratie française d'é-
viter )os intempérances de langage et de
conduite; un vaste chapitre tendant à éta-
blir que M. Thiers résume en lui seul Mon-
tesquieu, PiatOt), Socrateet Aspasie: enRn
une manière de discours académique pour
nous exhorter, nous modernes, à prendre
exemple sur les répubtiques grecques et
romaines.
Mon concierge, qui a quelques littérature,
apptécie peu ce retour aux formes antiques
de ia république. « Monsieur, m'a-t-il dit
« avec terreur, si la démocratie était orga-
< nisée comme le veut votre auteur, je vois
« Men que le propriétaire serait sénateur
« et que vous, journaliste, vous seriez ré-
« duit à la condition d'affranchi lettré, au-
« quel on demanderait tour à tour un air
« de uûtc ou un billet doux pour Amsryilis.
« Mais moi, que deviendrais je Un esclave,
< monsieur, un ilote. On supprimerait ma
« lo~e et on la remp'acerait par une plan-
« che sur laquelle seraient peints un chien
« et cette inscription C~c e~Mf~ ) J'ai eu
« des malheurs, monsieur, mais jamais je
a ne consentirais a vivre dans une répu-
« bHque arrangée selon la formule Barthé-
« tcrny Saint-Milaire ) Mon cordon m'épar-
« gnerait cette honte 1
A vrai dire, ce citoyen concierge a raison.
La démocratie, telle que l'entend M. Bar-
thélémy Saint-Hilaire; n'est qu'une oligar-
chie. C'est le triomphe deseJ~Mm~. A elles les droits politiques, les
emplois, les fonctions. La vile multitude
est bonne pour payer, rien de plus. Si elle
murmure et réclame sa part dans les con-
(1) Paris. J. Baur, libraire-éditeur, rue des
Saints-Pères, .M.
FE01LLETON DU29 JANVŒR i874.
LA MAISON
.DE
L~ R!JE ZMHAR!E
t*
0!ANE. `
Eh [ c'est M. Boutardot [ s'écria Bara-
dieu avec bonne humeur, après avoir baise
la main de Mtie de Bois-Yron. Enchanté de
vous rencontrer, cher tabeltion Mme Bou-
tardotscportebicn? R
Pfete a vous rendre ~es devoirs, mon-
sieur le marquis.
Et ma~emoiseUe Ëudoxie Boutardot ?
duit-eHe être grandie ) moi qui l'ai vue pas
ptus haute que ça. comme on viei!!it, mon-
sieur Boutardot I
Nous vieiitissons tous, monsieur !c
marquis. Aht excepte Tous, cependant,
car vous, êtes toujours vert, fort et jeune 1
Hélas nt Baradieu avec un soupir.
vous vous trompez bien, aHpz ) et i! ne faut
pas trop se fier aux apparences t mais dites
moi, vous nous restez, au moins f
Dësoié, monsieur !e marquis, vraiment
déseté. Ce serait avec !e ptus vif plaisir
mais il faat que je sois dans une demi-
heure à la Bauge une dernière formalité de
vente à remplir. et vous comprenez. 1
Baradieu Ht un mouvement et regarda al-
ternativement ie notaire et Diane avec une
expression ~e surprise.
La Bauge?. votre ferme, cousine? R
–Oui, Richard, répondit M)Ie de Bois-
Yron.
{t) Reproduction interdite
quêtes de 1789, on 6ii répondra: chissez-vous. mais, en attendant, demeu-
rez sous l'orme 1 L'aristocratie de race est
violemment exilée de FEtat; mais on la
remplace par une aristocratie sans ancêtres
et n'ayant pour objectif comme disent les
hommes graves que l'orléanisation de la
société, conformément à certains intérêts
égoïstes.
Beau profit au haut ~de quelques années
la machine mai agencée se dtsioque et la
Fraac~ devient derechef la proie des avo-
cats, des savants égarés dans la politique et
de ces ambitieux que tes bouleversements
peuvent seuls déguiser momentanément en
personnages. La démocratie est dupée. Elle
est déshonorée, ou le paraît, cardes crimes
et des sottises s'accomplissent en son nom.
Je comprends très bien, après avoir lu ce
livre, la haine violente de M. Barthélémy
~aint-Hilaire contre Napoléon et Napo-
léon III.
Napoléon P'' n'aimait pas ce qu'il appelait
Napoléon I^~ ni pâs ce qù'ü appetâitr
les ~o~MM. Il redoutait plus que la peste
–avait-il tort? –ces êtres barbouillés de
grec et de latin, mais ne se frottant jamai~
à la société de leur époque, qu; font de 1~
politique comme les mathématiciens font de
l'algèbre, trouvent une formule vague ou
simplement un mot retentissant, crient leur
découverte sur la place publique qu'ils nom-
ment encore /~w~ ou <~< font du bruit
et pas de besogne. Napoléon 1*~ n'avait pas
envie d'avoir à recommencer tous les jours
le 18 Brumaire.
Napoléon III, lui aussi, repoussait ces hom'
mes. pardon) ces Momies-d'Etat. Il vou-
lait des auxiliaires vivants et actifs, con-
naissant leur époque, ayant le sens prati-
que, écrivant peu, sachant agir. Il aimait
surtout les idées nettes et immédiatement
réalisables. La philosophie politique et l'i-
déologie l'ennuyaient mais, en revanche,
il étudiait volontiers l'économie sociale et
encourageait les penseurs qui appliquaient
leur esprit à améliorer l'instruction popu-
laire, à bien'répartir l'impôt, à favoriser
l'initiative individuelle dans les arts, l'in-
dustrie et le commerce, et à simplifier les
rapports internationaux.
M. Barthétemy Saint-miaire ressemble au
pédagogue de la fable; il donne des cou-
seits à iécolicr qui se noie. N'àurait-il pas
mieux f~it, puisqu'il, tenait à adresser une
Ephre de plus à la démocratie française, de
tracer un tableau impaitia) da notre société,
d'indiquer les préjugés qui arrêtent ses pro-
grès et d<* recommander aux députés répu-
blicains les remèdes .propres à guérir le
mal.
Un tel livre aurait été un acte de repentir
et un commencement de réparatioa olïdrt à
la démocratie par l'<< <~o d'un homme
qui, par amour du pouvoir, s'est dit démo
crate à l'âge où le diable M fait ermite. Nous
n'aurions eu, après avoir lu un tel ouvrage,
qu'une seule objection à formuler, mais fon-
damentale.
La démocratie française, aurions-nous
demandé à M. Barthélémy Saint-Hilaire et
à ses amis, peut-elle, en 1874, vivre et gran-
dir sans tuteur? Esf-eUe asse2 instruite,
assez expérimentée, assez armée contre les
viles passions de la démagogie pour s~ pas-
ser d'un bras énergique? N'est-il pas né-
cessaire encore que l'autorité, sans violer
les droits essentiels dos citoyens, assure
l'ordre? Ne faut-il pas prémunir le peuple
contre ses écarts et comprimer au b~oin ses
bonds furieuxt? 1
En d'autres termes, la démocratie isolée
et maîtresse absolue d'etle-même ne serait-
elle pas impuissante, dangereuse, mortelle
pour notre patrie; et la démocratie césa-
rienne ne peut-~ile pas seule réparer le
passé et préparer l'avenir?
Là est toute la question. Aveat de laisser
la démocratie se diriger elle-même, il nous
paraît sage* de lui apprendre à marcher.
Telle était la mission de l'Empire telle étdit
l'œuvre qu'il était en train d'accomplir lors-
que les aoctrinaires et les idéologues l'ont
renversé.
JULESDEVECE'?.
Moi mations générales
M&rseille, 27 janvier. Une grève des
ouvriers de la compagnie des paquebots Va-
léry a commence hier dimanche et n'est pas
encore terminée; vingt-sept ouvriers qui avaient
été arrêtés ne sont pM encore roiachfs. L'au-
torité a pris des mesures pour le maintien do
t'or~re.
La tranquittité n'est d'ailleurs pat trouMce.
La Mgate enirasséo Za!avant-hier maHn à une heure dans ie port de
–Ah [.vous la vendez, Ht simplement
Baradjeu.
Et même a ce pMpos, reprit le notaire
qui depuis le commencement de !a conver-
sation roulait son chapeau entre'sës~oigts
d'un air inquiet, j'aurais une petite requête
personheHe à adresser a MHe de Bbis-
Yrpn.
Elle est accordée d'avance, dit Diane
de quoi s'agit-~?
La route d'ici à ia Bauge étant assez
difficile, du moins par leplus court, je me
proposais donc d'aller a pied ..et je vou-
drais que voua me permissiez de remiser
mon cabriolet sous un hangar, ici, jusqu'à
mon retour.
Comment donc t s'écria Diane. Mais
vous n'avez qu'à prier Jean 4e s'occuper de
ce soin, 6t, quand vous reviendrez, vous
trouverez toutes choses en état.
Et j'ajouterai, dit & son tour Baradieu,
que si vous ne tardez pas trop je vous de-
manderai moi-même de m'accorder une pe-
tite place dans votre cabriolet.
Le tabellion devint rouge comme une pi-
voine c'était la première fois que pareil
honneur lui était accordé, et it témoignait
par son émotion qu'H en sentait tout le prix.
Ainsi, c'est convenu ? dit Baradicu.
Le temps d'aticf et de revenir, mon-
sieur le marquis, et je suis à vous 1
Et i'exceiient homme s'ctoigna après
forcé salutations.
Quand il eut disparu derrière tes massifs,
BMadieo prit !e bras de MUa de Bois-Y fon
et se dirigea vers le pare.
–Eh bien! ma chère Diane, dit-it d'un
t.on aCectueux, comment vous trouvez-vous
aujourd'hui ?
–Mieux, Richard, et même tout à fait
bien, répondit !a jeune., femme, en s'ap-
puyant avec confiance sur ie bras du mar-
quis. Mais, dites-moi, vous êtes doae au-
jourd'hui bien pressé de me quitter, que
vous avez dit à M. Bouiardot.
Pressé, non, fit Baradieu mais un peu
inquiet.
A quel propos ?
Eh mon Dieu a propos de c~ petit
diab!e de Daaid t Depuis Mie! au déjeuner,
je ne sais pas c:' qu'i! est devenu C'est
comme un échapp Je ne suis pas unfrèrc
bien sévère, mais f une bonne semonce.
Diane soarit.
Toutou, venant (Mifàn. Elle n'a pas amené les c;:
insurgés de Carthagène d'origine française,
soupçonaés d'avoir trempé dans les affaires de
la Commune de Paris. Ces insurgés sont au
tort l'Empereur, à Algérien des agents de la
police de Paris sont charges de découvrir ce
qu'ils tiennent à cacher, leurs noms et leurs an-
técédents politiques.
Lyon, 26 janvier. L en accusation prés la cour d'appel de Lyon a
renvoyé devant les assises de la Loire Mme Mo
nin, la complice de M. Lièvre, ex-procureur de
la République, arrêté pour taux en écritures
publiques et authentiques et qui a réussi a s'é-
vader de l'Hôtel-Dieu, où il était détenu.
On taconto qu'une course remarquable a
été récemment acCo~ptî8"aWx "environs ae
Lyon par un cheval en concurrence d'un vélo-
cipédiste. La distance à parcourir n'était pas
moindre de 3S6 kilomètres. Le trajet a été fait
en soixante heures quarante jninates, réparties
sur deux jours et* demi. °
Le cheval, attelé à une voiture légère,' était
conduit par son propriétaire, M. le duc do Feltre,
accompagné d'un domestique. Le premier jour,
il a fait 80 kilomètres seulement le second
jour, 104, et le troisième, 172. La progression
de la course a été constante, car les derniers
kilomètres furent franchis avec une vitesse de
quatre lieues à l'heure.
Pendant ce temps, la vélocipède, monté par
le comte Philippe de Nëverlé, s'était mis en
route. Sa marche ne fat pas moins rapide qua
celle du cheval, car il entrait dans la cour du
Grand-Hôtel de Lyon deux minutes à peine après
M. tëducde Feltre.
VilIënenve-anr-Lot, 25 janvier. D~ns
la prison de notre vilte sont enfermés deux
hommes qui ont joué naguère, à Bordeaux, dés
rôles assez retentissante ce sont l'abbé Manqua
et le capitaine Douât, perdus de vue depuis leur
Condamnation.
L'abbé Junqua, dont te moral parait ne s'cSro e
point relevé, vit seul, absolument seul il ne
parte jamais, consent à se promeMr deux fois
par jour, un quart d'heure chaque fois, et s'en-
ferme dans sa cellule, ou il chercha un soula-
gement aux tristesses de sa \iedans la lecture
et l'étude.
L'autre, le capitaine, travaille toujours à un
plan fameux et qui consisterait à donner aux
navires un moteur ignoré jusqu'ici.
Le prisonnier a eu quetques adoucissements
au point de yqë du régime. Il remplit les fonc-
tions de comptable dans la section des' vieil-
lards, c'est-à-dire des désœuvrés; porte les,
galons de fourrier, ` i.~
La chiSfe~tctuel des détenus de ta maison de,
force de Villeneuve est de treize cents,
Alg'er. Une chasse au lion a eu lieu dans
un douar de l'Algérie, la semaine passée.
Les Arabes dépistèrent un couple délions
dans un ravin.
Le cheick Kiboul visa un des Itons et le tua.
L'autre prit la fuite; après huit heures d'une
course effrénée, les intrépides ehassoui's rejoi-
gnirent la bête, qui reçut sYx biMIes.Rendu fu-
rieux par les douleurs, l'animât se retourne et
se précipite sur l'un des Arabes.
(je dernier, on voûtant éviter un choc, fait un
faux pas et tombe. Le iion alors se jette sur lui
et s'apprête à le déchirer, lorsque Mohamméd,
voyant son Mre en. _D~rj~_VQlt).a .son recours.
Il enlace vigoureusement le cou du lion et y
plonge la lame de t09 yatagan.
L'Arabe était sauvé.. <
Ga-valllon, 24 janvier. En 1873, notre
ville et ses environs, ai renommés pour leurs
cantaloups exquis, ont vendu einq miilions et;
demi do melons.
Bourges, 27 janvier. M. B.. est l'inven-
teur d'un nouveau canon se chargeant par la
culasse, qu'il se proposait de soumettre pro-
chainement à l'examen du comité d'artillerie.
Hier, il expérimentait sa nouvelle pièce dans
sa propriété situés aux environs do Bourges et
se livrait a un tir a outrance. Trois coups
avaient d~ja été tires; au quatrième, soit que
la charge (te poudre fût trop considérable, sott
que la ferme~re n'ait pas étécomplète, soit que
1~ fermeture n'ait pas été complète, et un des;
morceaux atteignit M. B. au front.
It s'atf&issâ grièvement atteint. Oh espère
néanmoins que ta blessure n'est pas mortel te.
Tours, 26 janvier. Ces jours derniers, un
habitant de ta ville rendait le dernier soupir,
après avoir reçu la visite d'un prêtre et les der-
niers secours de la religion.
Quelques heures aptes, plusieurs individus,
des M~a~M, se présentèrent dans la maison
et dirent a là veuve qu'ils se chargeaient de
l'enterrement CM~ de son mari.
Ignorant ce que pouvait être un enterrement
civil, cette femme na fit d'abord aucune objec-
tion, mais ayant appris ensuite qu'il s'agissait
d'euterrer son mari sans aucune cérémonie
religieuse, elle refusa net les offres qu'on lui
faisait.. <
MM les solidaires prétendirent alors que le~
défunt avait :signa un écrit peur être enterré
civilement, et ils manifestèrent l'intention de
taire exécuter cette volonté.
En présence de la singulière prétention de
Oui, riez 1 repartit Baradieu. En atten-
dant, je suis tout a fait préoccupe. Ce c'est
pas la première fois, c'est vrai, qu'ii.me
joue de ces tours-là, mais eitHB j'ai toujours
peur. °
Eh t que voulez-vous donc qu'il lui
arrive? v
Rien, sans doute, mais je ne suis plus
tranquille quand je le sens loin de moi! l
Mlle de Bois-Yron eut un regard de doux
abandon.
Vous avez raison, dit-elle d'un ton pé-
nétre, pendant qu'un nuage glissait sur son
front. C'est toute votre famille à présent, et
je comprends combien vous devez l'aimer 1.
–Ou peut-il être allé?
Mais je vous le répète, Richard, il ne
faut pas vous inquiéter à ce point, et vous
le retrouverez tout à l'heure, en rentrant au
château. Quel âge a-t-il maintenant?
Dix-huit ans.
–Déjà?. il me semble que je le vois
encore tout petit. pauvre enfant). pres-
que un tomme. et il n'a jamais connu les
caresses d'une mère!
Il y eut un silence.
Les deux promeneurs étaient parvenus,
sans sans douter, et par le caprice du ha-
sard, jusqu'à l'extrémité de laterrassedont
nous avons parlé, et qui s'étendait devant
le château. La LoiM coûtait, large et rapide,
au pied de la muralUe de pierre, et au loin
se déroulai'- le magniuque panorama de la
campagne nivernaise, ayec ses forêts épais-
ses et ses montagnes bteuat: es po-tr h&f:z)n.
–QueUe vue dit Baradieu s'emparant
du prétexte le ptus banat pour mettre nn à
une conversation qui glissait sur une pente
de mélancolie. Ce fieuve au pied de votre
parc est vraiment une morvciHc et le pano-
rama est unique.
Oui, répondit Diane en s'appuyant sar
la balustrade de pierre, c'est un beau pays;
mais si beau qu'il Soit il n'a pas encore as-
sez de puissance pour vous retenir.
Eh bien c'est ce qui vous trompe, ma
chcre Diane, répliqua Baradieu avec enjoue-
ment tel que vous me voyez, je suis résolu,
nn de ces ma!uis, a dire adieu à Paris, et
à venir déunttiveatent m'i!ts!a!'er A Bara-
dieu, pour y vivre en ~Mcultiva mes te~es, et y présider des eomi :t's
agricoles. quand toutefois M. de Chantf hs s
m'aura cédé sa place, qa'tt-occupe mie~x
que pefSMMM..
;3 M ;~t
es individus qui venaient, sans aucune espèce <
de droit, s'imposer dans âne affaire dont la
famille seule etàH juge, on dut averti l'au-
torité.
Mandés an bureau d'un commissaire de po-
lice, les enterreurs civils reçurent l'admones-
tation qu~s avaient méritée, et en leur donna
l'assurance que, s'ils apportaient le moindre
trouble dans ta cérémonie religieuse qui allait
avoir lieu, ils seraient bel et bien appréhendés
au collet, pour être mis & la disposition de M.
le procureur de la République.
Metz, 27 janvier. Dans un des villages
circonvoisins de la cité messine, un jeune
homme s'est peadu ces jours-ci pour ne pas
être soldat allemand.
Berne, 26 janvier. M. de Ghaudordy a
remis le 22 au président de la Confédération
un& note du duc Decazes annonçant qu~~
partir du 16 février, les Suisses seraient admis
à circuter en France sans passe-port.
Atehin, 24 janvier. Kra)pn est pris. Après
l'investissement de la place, les communica-
tions avec les environs étant coupées, Kraton
a été attaqué du côté de l'ouest qui a été trouvé
abandonne. Sans cette manœuvre heureuse, la
forteresse n'aurait pu être forcée.
Le résultat est décisif.
New-York, 27 mnvier. MM. Clarke,
Reevez et Cie, de Phi)ade)phie, proposent de
construire, pour l'expojsition universelle de 1876,
una tour circulaire de 1,000 pieds de haut. Cette
tour aurait 180 pieds do diamètre à la base, et
30 au sommet. Des escaliers en spirale iraient
de la base au sommet, mais en outre il y aurait
les ascenseurs qui feraient le trajet en trois mi-
nutes.
!L.E fBK~CE NtA~OXL.i&OIW
'T
M. G&Iloni c~Istria,.
?'~J~f.<~(~ ;.
Le CoM~M?* ~P~M reçoit ta-tettrç.sui-
vante, <[ui a ia prétention de rectiuer ce qui'
a été raconté sur l'incident de M. Gaiioni
d'Istria:
` Paris, 26janvier 1874.
Monsieur le rédacteur,on chef,
Vous parlez dans v&tr~numére du 27 janvier
.un incident qui aurait eu lieu daos le. salon
du prince Jé~ômp-Napeléon. Jus~u'~ présent l.es
Journaux qui avaient raconté les fa~ts do ta ma-
méré lâ plus e~rbnée n'avaicnt ~u~lié aüGtta,.
nière ta plus erronée n'avaient publié aucua~
nom propre. Aujourd'hui vous citez'nos noms,
et vous nous obligez parfaite a sortir de ta ré-
serve que nous nous étions imposée.
Aux versions inexactes dont nous ne con-
aaisseaspas i~s auteurs, nous opposons la rec-
tincat~onsuivante:
Vous faites une erreur c~rtainentent involon-
taire entre MM. Gavini et Gattoni. M. Gavini
était dans te salon du prince fort longtemps
avant M. Gattoni
Vous citez a tort, parmi tes personnes présen-
tes, MM. Adelon et le colonel Stoffei~
H y avait dans te salon du prince, torque M.
Gattoai est entré avec M. Géry, MM. Maurice
Richard, Phitis, Boyer, Nyer, Albert Rat)où, si-
gnataires do cette lettre.
M. Gattoni venait présenter ses hommages
au prince Napoléon, comme ilte faisait quet-
quetbis. Une discussion politique s'est engagée,
à l'occasion des derniers votes ds la majorité, à
laquelle M. Galtoni s'estassocié: Le prince lui a
dit: «Au fond vous Ses des cléricaux qui
voteriez pour le comte ac~Coambord. ))
M.Gaitoni, avec une grande vivacité d'into-
nation, s'est défendu énergiquemeht de t ndan-
ces légitimistes, et a ajoute qu'il resterait tou-
jours a côté du Prince impérial, et que ceux
qui avaient pu dire te contraire l'avaient calom-
nié. h,
Le prince Napoléon lui a répondu
a Mes paroles s'appliquent a, la majorité, mais
vous votez toujours avec elle. »
La conversation s'est poursuivie alors sur un
ton calme, et M~ Gationi a expliqué ses derniers
votes par certaines considérations momentanées.
Le prince a paru surpris et a dit qu'il ne corn-
prenattpas.
M. Gandni a centinùé & prendre part à la con-
versation générale, qui s'est prolongée plus
d'un quart d'heure. Il est sorti, après avoir pris
congé du prince, en même temps que les au-
tres visiteurs, et dans les termes les plus cour-
tois. M. Gavini est resté seul avec la prince,
pour lui faire ses adieux avant so~ .départ pour
t'Angleterro, où il est encore.
Avons-nous besoin d'ajouter qu~J~prince–
et aucun de nous– n'aurait permis qae )à dis-
cussion prit les allures que tos~ournaux rap-
portent ? et nous ho doutons pas que ceux qui
ont été induits en erreur ne publient ce récit
véridique.
Recevez, monsieur le rédacteur, l'assurance
de notre consideratipn distinguée.
MAUBIGS RICHARD. LOUIS NYBR.
An.PH!US. A.RABOu.
CH.GtRY. E.BO?ER. ·~
Cette lettre ne rectifie rien, elle donne, au
Mais, c'est une véritable réforme t s'é-
cria,Diane sur le même ton.
Réforme péaitentiatre. répondit le
marquis.
–Et it Tt'y manque pour ia rendre em-
piète.
–'Quoi donc? ?,
Qu'un bon et sérieux mariage.
Baradieu se prit à gourire.
Aht je vous y reprends, cousine dit-
il gaiement; décidément c'est une idée fixe,
et vous êtes capable de me faire renoncer
à mes idées de retraite et de pénitence t
Enfant que vous êtes, dit Diane en de-
venant plu~ grave; tenez, ne parliez-
vous pas de Daniel tout à l'heure. et n'ex-
primiez-vous pas tes craintes qu'il vous
inspirait parfois. Eh bien, ne serait-ce pas
un bonheur pour lui, qui a été déshérité de
toutes les joies de la famille, de trouver à
voire foyer une soeur qui l'aimerait, qui
exercerait sur lui ia pure et sainte innaence
qu'aurait eue votre mère et vous-même,
mqn ami, dites. n'êtes-vouspas las de cette
vie turbulente et tapageuse de Paris, ne
vous sentez-vous pas fatigué du. vide de
cette existence que ne remplit aucun sen-
timent sérieux; enfin, iaissez-moi vous
parier, Richard, comme je parlerais à
un frère. réprouvez-vous pas le besoin
d"aimer, d'être aim~ et surtout de faire
!e bonheur de quelque douce enfant doat
vous seriez le rêve, et qui vous serait re-
connaissante a jamais de toutes les joies
que vous lui donneriez?. Répondez! mon
ami. et dites moi si j'ai tort devousparier
ainsi ? R'
Le marquis serra les mains de la jeune
femme, et la remercia d'un regard au'ec-
tùeux.
Non t non t vous avez raison, Diana,
répondit-il, et votre cœur teut entier est sur
vos lèvres mais c'est une fotie un rêve,
comme vois dites. et je ne veux pas m'y
arrêter t
Et pourquoi donc?.
Parce qu'il faudrait l'idéal, la perfec-
tion divine et qu'en général ces perfections-
là aiment peu les an~s aussi déchus que moi.
"–Yous\ous(~!t'mniez.
N'insistez pas.
Et pourtant t tenez, Richard, il y à par
le monde d~-notre pro\ce nivemaise une
gM):ieuse(u!'ant. do!)t lenom seui vous
tefaittres&'tHtlir.
;t~ -
contraire, une sanct~i fâcheuse aux faits
articulés par le CoM~î~ de PEn ce qui touche M. Gaiioni d'Istria, nous
nous associons pleinement à ce que dit ng-
tre confrère Faut de Cassagnac
.Les signataires de la lettre insistent beau-
coup sur ce que M. GaHoni d'fstria n'est point
parti tout de suite.
Cala prouve une chose, c'est que M. GaHoni
d'ïstria est un homme bien eievé, et que la
benne 'éducation est insuffisamment appréciée
dans les salons du prince.
Il va voir te prince le prince lui dit des sot-
tises il consent à ae pas lui répondre sur le
même ton; il veut môme faire semblant de n'en
être pas brossé, et voilà qu'on lui reproche une
modération qui est à tout à sa louange! Fran-
chemem, M.~eanom Mstria n'a pas de chance,
et H fera mieux de passer ses soirées au café, t
jouer au domino.
'-M. G.
,l~j~
BuUetm pohtique
Encore une de nos illusions qui disparaît 1
En apercevant avant-hier le nouveau dé-
puté deCarcassonne, M. Marcou, tr&aant dans
l'Assemblée à côte de M. Barodet, nous aviohs
éprouvé un sentiment de sympathie pour un
adversaire noittique qui. nous paraissait pos-
séder un courage rare ch~z ies républicains.
Nous avions lu ics articles du rédacteur de
la ~a~M~< nous les a~ims men)e reprç*
duits et jamais acte d'àccusatton plus irré-
futable ne nous avait paru menacer un pré-
venu. Aussi trouvions-nous qu'il fallait que
M. Màrsou ait l'&me bien trempée pour ne
pas aller rejoindre à BruxeUes son ami Rano.
Erreur grande! grâce à la !ei, qu.i.e!St
formelle, M. Marcou pourra émarger tran-
quillement ses 25 francs quotidiens eh ae
moquant petto de certains lecteurs de la
~Mt~ dont le domicile actuel est la
Nouvelte-Caléaonie.
'"Vous avez écrit des ~riicies qui.. des
artictes que. s'est écrié hier M. de ,Cravac-
die, un homme qui'gâterait du reste Ïes.
nMi)Ieur€s causes, par ses écarts oratoires.
Votre préseace souillerait la MtM~~de
rAssemNëe.
–Fort bien! a réptiqué M. Marcou, j'~i.
fait des artielës qui: des artic!es"quG.
Mais à quetie date? La date V~yez ia date) 1
tout est là. Je suis avocat, bâtonnier des
avocats, je connais la toi j'invoque )&pres-
criptioat H y a po.ur les délits de presse une
prescription de six mois et les articles qu'on
me reproche sont de 1871.
Enfin i nous comprenons le grand courage
de M. Marcou) nous nous exptiquons les
rires de la gauche pendant que M. de Ga-
vardic s'évertuait & adirer iâ foudre sur
l'homme qui est encore maire qe Carc,aa~
sonne i! a eu soin .de noue l'apprendre.
tMM
Encore une interpeUaiiont l
Huit députés de la gauche, MM. Lepère,
Peyrat, ChaUemei-Laceur, Hehti BtisiiOp,
PeHe!an, JL~on Gambetta, Pascal Dupfat et
ScbeuKr Kestner, ont déposé la demande
d'interpeilatioo suivante
L~s soussignés demandent a interpeller le mi-
nistre do !'int6ri@ur, vice président du conseil,
sur sa circulaire, en date du 22 janvier 1874,
relative & l'exécution de la loi sur tes maires.
Ils prient l'Assemblée de vouloir bien en dxer
la discussion au jour qui suivra le vote définitif
des lois de finanças.
Les coups de force et l'intimidation n'ont
réussi ni à M. Tniers ni a M. Gambetta: ils
changent dé tactique et veutent essayer de
la ruse. Il y a que!ques jours, 1' C~MO%, dans
un article assez vicient dënait M. ie vice-
président du conseil de répéter à la tribune
les parotes dp sa circulaire. Aussitôt, les
stratp~tes de !à ~~pK~~Me /?t~~ ont
pris feu et ils ont cru !e moment venu de
désagréger ia cdatitioa conservatrice.
On assure que c'est M. Thiers qui dirige
la manœuvra.
Les signataires de i'interpeHatioN dirent
très haut qu'ils sont mac-mahonitm, qu'ils
acceptent tes sept années, et n'ont que l'am-
bition d'organiser la République sous la pro-
tection de l'illustre vainqueur de Magenta.
N'ayant pu rester ie gouvernement, ils
cherchent à se fauQIer dans ie gouverne-
ment.
En somme, le maintien du cabinet dépend
de l'extrême droite. A elle de voir si elle veut
s'unir à la gauche.
On dit mais nous ae voulons pas le
Diane 1. fit vivement te marquis.
Faut-ii le prononcer? ajouta ta .jeune
femme d'une Voix câline. 1 If.,une
Richard l'interrompit d'un geste, dans le-
quel, malgré touteson exquise retenue, il y
avait peut-être un peu d'impatience..
Puis, il se prit à sou.rire aussitôt comme
pour corriger la brusquerie de ce mouve-
ment. '1'
A~ t que voilà bien les femmes dit-U
avec une ironie enjouée; cites se tarde-
raient bien de suivre cMes-mêmes la route
qu'elles indiquent aux autres.
Diane tressaillit.
Que voûtez-vous dire, Richard ?. de-
manda-t-etie.
Non, rient. reprit vivement Baradieu,
je suis fou. et je ne saia p!usce queje
dis. laissons cela, ma chère Diane. ou-
blions ces rêves, et. retournons au châ-
teau. Vouiez vous?
Diane reprit le bras du sMrquis, et tous
deux se dirigèrent vers Bois-Yron.
A un moment, Baradieu p,rêta l'oreiHe.
Eh mais. je ne me trompe pas! s'
cria-t-il. Ce bruit que j'entends, c'est ?
cabriolet de M. Bou)ardot que t'en atiette.
Diabte il est expëditif! E!, tenez ) que
vous disais je?. voici Perdrix eUe-même!
Perdrix la jumeit du tabeHion! ainsi
dénommée à cause de sa couteur bizarre.
Bonne bête! en a-t-ëite vu des printemps! 1
Déjà, il y a dix ans, je me rappëtte, j'avais
envie de lui demander des détails sur les
derniers ducs de Nevers
Mtie de Bois-Yron ne put s'empêcher de
rire.
Sceptique! dit-eiie, qui ne respecte
pas même ta vieillesse! Ainsi, c'est bien
décidé, vous me quittez? ` `
Je vous reverral demain. Mais, vrai,
aujourd'hui, je suis tourmente de Danie), ~t
J'ai hâte (te rentrer à Baradieu, pour voir s'il
n'est rien arrivé.
Comme Baradieu achevait ces mots, il vit
teut à coup se dresser à deux pas de lui,
au coin de l'allée, ie vieux Bari-oin qu'il
n'avait pas aperçu tout d'abord.
Pardon f dit aussitôt ië vieillard en
étant respectueusement son chapeau/mon-
sieur ie marquis, He yiëns-je pas de vons
entendre dire q'~c vous étiez tourmente
de m~ieur vo)r. irère?
Êtrt;ffe.t, nt~ivèmentBaradieu: est ce
~uetu Fauraisvu?
croire –que quelques exaltés dans ce groupe
parlementaire se proposent d'adresser au
ministre de l'intérieur lune interpellation sur
la suspension de f CM~ Cette interpella-
tion serait dangeMUse et antipatriotique. On
sait parfaitement les considérations qui ont
rendu nécessaire cet acte ~je sévérité, et vou-
loir forcer le gouvernement à s'expliquer
plus catégoriquement sur ce sujet délicat.
c'est imiter les gauches et user d'une arme
perfide contre te cabinet.
Une dépêche de Berlin, pubtiée par !e.
~We~~A, confirme lanouveUe don-
née par l'Etoile M~et par t'J?c'%c du
F~CMM~, de l'envoi d'une note du gou-
vernement aUemand au cabinet de Bruxel-
les. Cette note a trait a la question reHgieusc
et < appelle l'attention 31: gouvernement
beige sur le ton de la presse catholique, en
insistant sut iës devoirs qu'impose à ia Bel-
gique sa position de neutralité.)' Il
li ne faut pas se préoccuper outré mesure
de ces incidents. Notre poiitique doit s'abs-
traire avec soin de ce qui se passe hors de
nos frontières et tcnore avant tout, à la
réorganisation intérieure. Agir autrement
serait imprudent.
CHATTLLON.
ELECTIONS BU 8 FËVRÏER
ù
Hier, dans.notre Bu!tetin poétique, nous
avons rappelé )es titres qmrëëommandaiëht
aux conservateurs du'Pas-dë-Gâtais la can-
didature de M. Sens. Nous avons aujourd'hui
sous tes yeux lacireuiaire quecethonera~Ë.
candidat vient d'adresser à ses élfoteurfM~
Le meUteur.moy~n de gagner des .~d}~~
sions à Notr~ cau&~ daps le Pas-~e-Catais~
est dp reproduire empressons-nous de rc pub)ier
A MM. if 8 t!}ec(ea~duPM-de-tatM~
MES CHEBS CONCiTOTENS,
Ea venant demander vos sutTrages pour rmi-
p)ac6r à t'Assemblée nationale i'hbaorabte M.
OE RmcocESEN, je crois inutile Se vous faire une
longue profession de foi.,
'Ceux d'entre vous qui d~ m'ont appelé à iés
représenter dans ies Assemblée~ précëdëh~s
vous diront si j'ai loyalement rempli mon man-
dat, si j'ai consciencieusetBent et ~dR~8mQ!~t
servi les intetets de notre agricu!turf, de notre
commerce et de nos industries.
.lis témoigneront, j'en suis sur, aux Réputa-
tions de Ëoutogno et d~ Calais qu'ettes peuvent
avoir eumoi )aconSance la ptusabsotuopo~r
la défense de teurs ports.
J~vous tivre saos crainte tout mon passe.
yous n'y rencontrerez aucune dëfaii!ahce dahs
t'acoompiissement de mes davoirs, aucune h''ei-
tatton dans !'afnrmation dts principes retigMux
et moraux sur lesquels reposent 1 ordre pu~uc
etlaco.nscrva.tion de notre société.
J'entends rester Adèle a cépage.
K, J.
NBSSIECRS,
Ja ~j9 %nie pM R~p~Mtca-'n.
Je nt'honore d'avoir do~né un concours dé-
voué au gouvernement ~e.rË!Bpereur NapQ-
léoh ttf, qui a fait la Franeë si heureuse et si
riche pendant vingt àniiëoB.
L'odieux attentat du 4 Septembre a. pu !ui
substituer par la violenco et t'arbitrairoune Ré-
publique de fait.
Cotte. République, je la subis mais je pro-
teste de toutes mes forces contre ies prétenUoM
de ceux qui, de ieur propre autorité, voudraient
l'imposer dénaitivement au pays,
En revanche, j'adhère énergiquotnent ja
trsve des partis que t'AssemMce nationale a sa-
gement inaugurée en votant la prorogation de<
pouvoirs du tnaréchal do Mac-~abon. Ja
l'appuierai sans réserve, car j'aime à repéter
après M. le ministre de ~intérieur
K Autour dë cette aufont&tùtelaire, tous tes
« bon)! citoyens'de tous les partis peuvent, sans
< abandonner leurs opinions eonsciencieuses,
t coatinuer à-uni)~lBséparation qui doit eiîacer la trace de nos dé-
Ksastres.)*
Lorsque la mission du maréchal sera ternii-
néeet que le pays rentré en possession do lui-
même pourra être appelé & fonder un régime
définitif, j'accepterai avec respect la déctsion
souveraine do la volonté nationale.
Arras, 28 janvier 1874.
Ed. SENS,
)NGÉN!EUR DES MOM,
"~)'~ ~ef~~ CoM~~ ~t~.
Njus connaissons assez les poputatioM
du Pas-de-Catais pour être certain de l'im-
pression que produira un pardt langage.
Si les différentes fractions eenversa-
triccs fuBt leur devoir, si personne ne $e
Noa, répondit Barroin, mais je croie
pouvoir vous assurer qu'ii ne court aucun
danger.ïi a passe une grande partie de ta
nuit à Nevers, àungrandbaL x
–Leque!? interrogea J.o marquis avec
étonnement. j',
GeiuiquedonnaitntM. et MmedeMont-
désert, répliqua. Barroin.
Et pendant qu'à ce nom Baradieu fton-
çait le sourcti avec une sombre énergie,
~iie de Bois-Yron réprimait un cri prèa d'é-
chapper de Sbsièvres pâles..
Mais ce ne fut qu'une ëciair, et ii suffit d'ua
mot du marquis pour remettre la jeunefemme.
Diane! qu'avez-vous? s'écria-t-U.
Et. aussitôt MMe de Bois-Yron secoua la
tête comme au sortir d'un rêve, et, sa~<
qu'eUe se rendît compte de ce mouvement,
eUe serra plus étroitement encore le oras
sur lequel eiie s'appuyait.
Heureuseme~ que la voix du notaire
vint faire diversion à ce pénfbie et mysté-
rieux incident.
Monsieur le marquis, quand vous vou-
drez cria le tabeHion qui, ie chapeau à la
main, était venu à la rencontre de Baradieu;
Je suis à vous, monsieur Boutardot, dit
le marquis.
Et s'adressant à Diane à voix basse
Souffrez-vous encore? murmura-t-H.
Non, répondit-elle. Ce n'est rien. un
ëbtouissement. c'est passé. Vous revien-
drez, n'est-ce pas, Richard? `1
–Voulez-vous que je resté? °
Non fit-ei!e vivement, je vais me re-
poser un peu. et ce sera nni. je connais
cela. je sui~t sujette à ces accidents. Bar-
roin le sait. n'est-ce pas, Bari-oin? f
Le vieux serviteur, témoin muet de cette
scène que peut-être ii avait provoquée sans
te vouloir, H,t, sans pariée, u a signe d'afSr-
mation.
A bientôt alors, Diane t dit Baradieu
rassuré. `
Ua instant après, H était assis dans !e cabrio-
let deM. Beutardot, côte à cote avec le notaire.
Quant à son chevai, il suivait à quelques
pas, en arrière, tenu à la main par son valet.
Diane FggardaîrParadîcu et le notaire s'é-
ioigner. Etie leur fit de la main un adieu
amical, et bientôt eH@ ies vit disparaître
sois ies avenues du parc d~Bois-Yfon.
PtERRE ZACCONE 6t ÂCOLPHE RACOT~
(Z~~Mî~
par conséquent pas pu assister aux fêtes de Saint-
Pétersbourg, comme on l'a prétendu.
Si ce qui est de plus en plus probable
le service de la sûreté, dépendant aujourd'hui du
ministère de l'intérieur, est transféré a la pré-
fecture de police, M. de Nervo, directeur de ce
service, sera appelé à d'autres fonctions à une
préfecture ou à une recette importante.
Et si, par suite de cette adjonction, la préfec-
ture de police devient ministère de la police, M.
Mon Renault quittera très-vraisemblablement ses
hautes fonctions.
En réalité, la question, toujours al'étude, n'est
pas à la veille, croyons-nous, d'être résolue.
MARC GÉRARD.
UN
TESTAMENT POLITIQUE
M. Thiers, conformément à un usage con-
sacré par l'histoire, a voulu laisser aux gé-
nérations futures son testament peiitique.
Il a dicté et son fidèle ami M. Barthélémy
Saint-Hilaire a écrit un volume dont le titre,
évidemment sans prétention, est 4
wtoe~~c /r~
II a été tiré dé cet ouvrage vingt exem-
plaires < sur papier de Hollande dit une
note placée en première page. Vingt exem-
plaires t C'est assez C'est trop Car ce livre,
où l'on voit à chaque page que M. Thiers est
grand, qu'il a sauvé la France, qu'il a com-
mandé en chef l'armée victorieuse de la
Commune, qu'il reste l'homme providentiel
et que B. S.-H est son prophète, ne peut
intére&ser que B. S.-H., M. Thiers et leurs
familles. Quant à la démocratie française,
elle ne comprendra rien à ces pag3S tant
qu'une loi n'aura pas condamné tous les ci-
toyens à vingt ans d'Institut gratuit, ts~ue,
mais obligatoire;
Aristote, Platon et Montesquieu, Montes-
quieu, Platon et Aristote, la FoH~Mf, le
Co~!
qui se marient S de sùlénnels extraits dea
« OMM'<:yM de M. Thiers x ou des «F~-î
~
La démocratie française aurait préfère
moins d'érudition à coups de ciseaux. Le
moindre traité ou auraient ét6 claire-
ment exposésses droits et ses devoirs, son
rôle social et politique l'aurait intéressé plus
directement. Za /S'CMmM ~~eAa~, \oilà quel était le modèle à suivre.
A la place, M. Barthélémy Saint-Hilaire nous
donne l'opinion expresse de MUe Aspa-~
sic sur la République. (Voir page 134 de son
Uvre.)
Dans les deux. cents pages, rien de per-
sonnel, pas une idée originale. Une disser-
tation de cinquante pages, afin de prouver
que le « principe de la démocratie est la
vertu un sermon non moins prolixe pour
recommander à la démocratie française d'é-
viter )os intempérances de langage et de
conduite; un vaste chapitre tendant à éta-
blir que M. Thiers résume en lui seul Mon-
tesquieu, PiatOt), Socrateet Aspasie: enRn
une manière de discours académique pour
nous exhorter, nous modernes, à prendre
exemple sur les répubtiques grecques et
romaines.
Mon concierge, qui a quelques littérature,
apptécie peu ce retour aux formes antiques
de ia république. « Monsieur, m'a-t-il dit
« avec terreur, si la démocratie était orga-
< nisée comme le veut votre auteur, je vois
« Men que le propriétaire serait sénateur
« et que vous, journaliste, vous seriez ré-
« duit à la condition d'affranchi lettré, au-
« quel on demanderait tour à tour un air
« de uûtc ou un billet doux pour Amsryilis.
« Mais moi, que deviendrais je Un esclave,
< monsieur, un ilote. On supprimerait ma
« lo~e et on la remp'acerait par une plan-
« che sur laquelle seraient peints un chien
« et cette inscription C~c e~Mf~ ) J'ai eu
« des malheurs, monsieur, mais jamais je
a ne consentirais a vivre dans une répu-
« bHque arrangée selon la formule Barthé-
« tcrny Saint-Milaire ) Mon cordon m'épar-
« gnerait cette honte 1
A vrai dire, ce citoyen concierge a raison.
La démocratie, telle que l'entend M. Bar-
thélémy Saint-Hilaire; n'est qu'une oligar-
chie. C'est le triomphe deseJ
emplois, les fonctions. La vile multitude
est bonne pour payer, rien de plus. Si elle
murmure et réclame sa part dans les con-
(1) Paris. J. Baur, libraire-éditeur, rue des
Saints-Pères, .M.
FE01LLETON DU
LA MAISON
.DE
L~ R!JE ZMHAR!E
t*
0!ANE. `
Eh [ c'est M. Boutardot [ s'écria Bara-
dieu avec bonne humeur, après avoir baise
la main de Mtie de Bois-Yron. Enchanté de
vous rencontrer, cher tabeltion Mme Bou-
tardotscportebicn? R
Pfete a vous rendre ~es devoirs, mon-
sieur le marquis.
Et ma~emoiseUe Ëudoxie Boutardot ?
duit-eHe être grandie ) moi qui l'ai vue pas
ptus haute que ça. comme on viei!!it, mon-
sieur Boutardot I
Nous vieiitissons tous, monsieur !c
marquis. Aht excepte Tous, cependant,
car vous, êtes toujours vert, fort et jeune 1
Hélas nt Baradieu avec un soupir.
vous vous trompez bien, aHpz ) et i! ne faut
pas trop se fier aux apparences t mais dites
moi, vous nous restez, au moins f
Dësoié, monsieur !e marquis, vraiment
déseté. Ce serait avec !e ptus vif plaisir
mais il faat que je sois dans une demi-
heure à la Bauge une dernière formalité de
vente à remplir. et vous comprenez. 1
Baradieu Ht un mouvement et regarda al-
ternativement ie notaire et Diane avec une
expression ~e surprise.
La Bauge?. votre ferme, cousine? R
–Oui, Richard, répondit M)Ie de Bois-
Yron.
{t) Reproduction interdite
quêtes de 1789, on 6ii répondra:
rez sous l'orme 1 L'aristocratie de race est
violemment exilée de FEtat; mais on la
remplace par une aristocratie sans ancêtres
et n'ayant pour objectif comme disent les
hommes graves que l'orléanisation de la
société, conformément à certains intérêts
égoïstes.
Beau profit au haut ~de quelques années
la machine mai agencée se dtsioque et la
Fraac~ devient derechef la proie des avo-
cats, des savants égarés dans la politique et
de ces ambitieux que tes bouleversements
peuvent seuls déguiser momentanément en
personnages. La démocratie est dupée. Elle
est déshonorée, ou le paraît, cardes crimes
et des sottises s'accomplissent en son nom.
Je comprends très bien, après avoir lu ce
livre, la haine violente de M. Barthélémy
~aint-Hilaire contre Napoléon et Napo-
léon III.
Napoléon P'' n'aimait pas ce qu'il appelait
Napoléon I^~ ni pâs ce qù'ü appetâitr
les ~o~MM. Il redoutait plus que la peste
–avait-il tort? –ces êtres barbouillés de
grec et de latin, mais ne se frottant jamai~
à la société de leur époque, qu; font de 1~
politique comme les mathématiciens font de
l'algèbre, trouvent une formule vague ou
simplement un mot retentissant, crient leur
découverte sur la place publique qu'ils nom-
ment encore /~w~ ou <~< font du bruit
et pas de besogne. Napoléon 1*~ n'avait pas
envie d'avoir à recommencer tous les jours
le 18 Brumaire.
Napoléon III, lui aussi, repoussait ces hom'
mes. pardon) ces Momies-d'Etat. Il vou-
lait des auxiliaires vivants et actifs, con-
naissant leur époque, ayant le sens prati-
que, écrivant peu, sachant agir. Il aimait
surtout les idées nettes et immédiatement
réalisables. La philosophie politique et l'i-
déologie l'ennuyaient mais, en revanche,
il étudiait volontiers l'économie sociale et
encourageait les penseurs qui appliquaient
leur esprit à améliorer l'instruction popu-
laire, à bien'répartir l'impôt, à favoriser
l'initiative individuelle dans les arts, l'in-
dustrie et le commerce, et à simplifier les
rapports internationaux.
M. Barthétemy Saint-miaire ressemble au
pédagogue de la fable; il donne des cou-
seits à iécolicr qui se noie. N'àurait-il pas
mieux f~it, puisqu'il, tenait à adresser une
Ephre de plus à la démocratie française, de
tracer un tableau impaitia) da notre société,
d'indiquer les préjugés qui arrêtent ses pro-
grès et d<* recommander aux députés répu-
blicains les remèdes .propres à guérir le
mal.
Un tel livre aurait été un acte de repentir
et un commencement de réparatioa olïdrt à
la démocratie par l'<< <~o d'un homme
qui, par amour du pouvoir, s'est dit démo
crate à l'âge où le diable M fait ermite. Nous
n'aurions eu, après avoir lu un tel ouvrage,
qu'une seule objection à formuler, mais fon-
damentale.
La démocratie française, aurions-nous
demandé à M. Barthélémy Saint-Hilaire et
à ses amis, peut-elle, en 1874, vivre et gran-
dir sans tuteur? Esf-eUe asse2 instruite,
assez expérimentée, assez armée contre les
viles passions de la démagogie pour s~ pas-
ser d'un bras énergique? N'est-il pas né-
cessaire encore que l'autorité, sans violer
les droits essentiels dos citoyens, assure
l'ordre? Ne faut-il pas prémunir le peuple
contre ses écarts et comprimer au b~oin ses
bonds furieuxt? 1
En d'autres termes, la démocratie isolée
et maîtresse absolue d'etle-même ne serait-
elle pas impuissante, dangereuse, mortelle
pour notre patrie; et la démocratie césa-
rienne ne peut-~ile pas seule réparer le
passé et préparer l'avenir?
Là est toute la question. Aveat de laisser
la démocratie se diriger elle-même, il nous
paraît sage* de lui apprendre à marcher.
Telle était la mission de l'Empire telle étdit
l'œuvre qu'il était en train d'accomplir lors-
que les aoctrinaires et les idéologues l'ont
renversé.
JULESDEVECE'?.
Moi mations générales
M&rseille, 27 janvier. Une grève des
ouvriers de la compagnie des paquebots Va-
léry a commence hier dimanche et n'est pas
encore terminée; vingt-sept ouvriers qui avaient
été arrêtés ne sont pM encore roiachfs. L'au-
torité a pris des mesures pour le maintien do
t'or~re.
La tranquittité n'est d'ailleurs pat trouMce.
La Mgate enirasséo Za!
–Ah [.vous la vendez, Ht simplement
Baradjeu.
Et même a ce pMpos, reprit le notaire
qui depuis le commencement de !a conver-
sation roulait son chapeau entre'sës~oigts
d'un air inquiet, j'aurais une petite requête
personheHe à adresser a MHe de Bbis-
Yrpn.
Elle est accordée d'avance, dit Diane
de quoi s'agit-~?
La route d'ici à ia Bauge étant assez
difficile, du moins par leplus court, je me
proposais donc d'aller a pied ..et je vou-
drais que voua me permissiez de remiser
mon cabriolet sous un hangar, ici, jusqu'à
mon retour.
Comment donc t s'écria Diane. Mais
vous n'avez qu'à prier Jean 4e s'occuper de
ce soin, 6t, quand vous reviendrez, vous
trouverez toutes choses en état.
Et j'ajouterai, dit & son tour Baradieu,
que si vous ne tardez pas trop je vous de-
manderai moi-même de m'accorder une pe-
tite place dans votre cabriolet.
Le tabellion devint rouge comme une pi-
voine c'était la première fois que pareil
honneur lui était accordé, et it témoignait
par son émotion qu'H en sentait tout le prix.
Ainsi, c'est convenu ? dit Baradicu.
Le temps d'aticf et de revenir, mon-
sieur le marquis, et je suis à vous 1
Et i'exceiient homme s'ctoigna après
forcé salutations.
Quand il eut disparu derrière tes massifs,
BMadieo prit !e bras de MUa de Bois-Y fon
et se dirigea vers le pare.
–Eh bien! ma chère Diane, dit-it d'un
t.on aCectueux, comment vous trouvez-vous
aujourd'hui ?
–Mieux, Richard, et même tout à fait
bien, répondit !a jeune., femme, en s'ap-
puyant avec confiance sur ie bras du mar-
quis. Mais, dites-moi, vous êtes doae au-
jourd'hui bien pressé de me quitter, que
vous avez dit à M. Bouiardot.
Pressé, non, fit Baradieu mais un peu
inquiet.
A quel propos ?
Eh mon Dieu a propos de c~ petit
diab!e de Daaid t Depuis Mie! au déjeuner,
je ne sais pas c:' qu'i! est devenu C'est
comme un échapp Je ne suis pas unfrèrc
bien sévère, mais f
Diane soarit.
Toutou, venant (Mifàn. Elle n'a pas amené les c;:
insurgés de Carthagène d'origine française,
soupçonaés d'avoir trempé dans les affaires de
la Commune de Paris. Ces insurgés sont au
tort l'Empereur, à Algérien des agents de la
police de Paris sont charges de découvrir ce
qu'ils tiennent à cacher, leurs noms et leurs an-
técédents politiques.
Lyon, 26 janvier. L
renvoyé devant les assises de la Loire Mme Mo
nin, la complice de M. Lièvre, ex-procureur de
la République, arrêté pour taux en écritures
publiques et authentiques et qui a réussi a s'é-
vader de l'Hôtel-Dieu, où il était détenu.
On taconto qu'une course remarquable a
été récemment acCo~ptî8"aWx "environs ae
Lyon par un cheval en concurrence d'un vélo-
cipédiste. La distance à parcourir n'était pas
moindre de 3S6 kilomètres. Le trajet a été fait
en soixante heures quarante jninates, réparties
sur deux jours et* demi. °
Le cheval, attelé à une voiture légère,' était
conduit par son propriétaire, M. le duc do Feltre,
accompagné d'un domestique. Le premier jour,
il a fait 80 kilomètres seulement le second
jour, 104, et le troisième, 172. La progression
de la course a été constante, car les derniers
kilomètres furent franchis avec une vitesse de
quatre lieues à l'heure.
Pendant ce temps, la vélocipède, monté par
le comte Philippe de Nëverlé, s'était mis en
route. Sa marche ne fat pas moins rapide qua
celle du cheval, car il entrait dans la cour du
Grand-Hôtel de Lyon deux minutes à peine après
M. tëducde Feltre.
VilIënenve-anr-Lot, 25 janvier. D~ns
la prison de notre vilte sont enfermés deux
hommes qui ont joué naguère, à Bordeaux, dés
rôles assez retentissante ce sont l'abbé Manqua
et le capitaine Douât, perdus de vue depuis leur
Condamnation.
L'abbé Junqua, dont te moral parait ne s'cSro e
point relevé, vit seul, absolument seul il ne
parte jamais, consent à se promeMr deux fois
par jour, un quart d'heure chaque fois, et s'en-
ferme dans sa cellule, ou il chercha un soula-
gement aux tristesses de sa \iedans la lecture
et l'étude.
L'autre, le capitaine, travaille toujours à un
plan fameux et qui consisterait à donner aux
navires un moteur ignoré jusqu'ici.
Le prisonnier a eu quetques adoucissements
au point de yqë du régime. Il remplit les fonc-
tions de comptable dans la section des' vieil-
lards, c'est-à-dire des désœuvrés; porte les,
galons de fourrier, ` i.~
La chiSfe~tctuel des détenus de ta maison de,
force de Villeneuve est de treize cents,
Alg'er. Une chasse au lion a eu lieu dans
un douar de l'Algérie, la semaine passée.
Les Arabes dépistèrent un couple délions
dans un ravin.
Le cheick Kiboul visa un des Itons et le tua.
L'autre prit la fuite; après huit heures d'une
course effrénée, les intrépides ehassoui's rejoi-
gnirent la bête, qui reçut sYx biMIes.Rendu fu-
rieux par les douleurs, l'animât se retourne et
se précipite sur l'un des Arabes.
(je dernier, on voûtant éviter un choc, fait un
faux pas et tombe. Le iion alors se jette sur lui
et s'apprête à le déchirer, lorsque Mohamméd,
voyant son Mre en. _D~rj~_VQlt).a .son recours.
Il enlace vigoureusement le cou du lion et y
plonge la lame de t09 yatagan.
L'Arabe était sauvé.. <
Ga-valllon, 24 janvier. En 1873, notre
ville et ses environs, ai renommés pour leurs
cantaloups exquis, ont vendu einq miilions et;
demi do melons.
Bourges, 27 janvier. M. B.. est l'inven-
teur d'un nouveau canon se chargeant par la
culasse, qu'il se proposait de soumettre pro-
chainement à l'examen du comité d'artillerie.
Hier, il expérimentait sa nouvelle pièce dans
sa propriété situés aux environs do Bourges et
se livrait a un tir a outrance. Trois coups
avaient d~ja été tires; au quatrième, soit que
la charge (te poudre fût trop considérable, sott
que la ferme~re n'ait pas étécomplète, soit que
1~ fermeture n'ait pas été complète, et un des;
morceaux atteignit M. B. au front.
It s'atf&issâ grièvement atteint. Oh espère
néanmoins que ta blessure n'est pas mortel te.
Tours, 26 janvier. Ces jours derniers, un
habitant de ta ville rendait le dernier soupir,
après avoir reçu la visite d'un prêtre et les der-
niers secours de la religion.
Quelques heures aptes, plusieurs individus,
des M~a~M, se présentèrent dans la maison
et dirent a là veuve qu'ils se chargeaient de
l'enterrement CM~ de son mari.
Ignorant ce que pouvait être un enterrement
civil, cette femme na fit d'abord aucune objec-
tion, mais ayant appris ensuite qu'il s'agissait
d'euterrer son mari sans aucune cérémonie
religieuse, elle refusa net les offres qu'on lui
faisait.. <
MM les solidaires prétendirent alors que le~
défunt avait :signa un écrit peur être enterré
civilement, et ils manifestèrent l'intention de
taire exécuter cette volonté.
En présence de la singulière prétention de
Oui, riez 1 repartit Baradieu. En atten-
dant, je suis tout a fait préoccupe. Ce c'est
pas la première fois, c'est vrai, qu'ii.me
joue de ces tours-là, mais eitHB j'ai toujours
peur. °
Eh t que voulez-vous donc qu'il lui
arrive? v
Rien, sans doute, mais je ne suis plus
tranquille quand je le sens loin de moi! l
Mlle de Bois-Yron eut un regard de doux
abandon.
Vous avez raison, dit-elle d'un ton pé-
nétre, pendant qu'un nuage glissait sur son
front. C'est toute votre famille à présent, et
je comprends combien vous devez l'aimer 1.
–Ou peut-il être allé?
Mais je vous le répète, Richard, il ne
faut pas vous inquiéter à ce point, et vous
le retrouverez tout à l'heure, en rentrant au
château. Quel âge a-t-il maintenant?
Dix-huit ans.
–Déjà?. il me semble que je le vois
encore tout petit. pauvre enfant). pres-
que un tomme. et il n'a jamais connu les
caresses d'une mère!
Il y eut un silence.
Les deux promeneurs étaient parvenus,
sans sans douter, et par le caprice du ha-
sard, jusqu'à l'extrémité de laterrassedont
nous avons parlé, et qui s'étendait devant
le château. La LoiM coûtait, large et rapide,
au pied de la muralUe de pierre, et au loin
se déroulai'- le magniuque panorama de la
campagne nivernaise, ayec ses forêts épais-
ses et ses montagnes bteuat: es po-tr h&f:z)n.
–QueUe vue dit Baradieu s'emparant
du prétexte le ptus banat pour mettre nn à
une conversation qui glissait sur une pente
de mélancolie. Ce fieuve au pied de votre
parc est vraiment une morvciHc et le pano-
rama est unique.
Oui, répondit Diane en s'appuyant sar
la balustrade de pierre, c'est un beau pays;
mais si beau qu'il Soit il n'a pas encore as-
sez de puissance pour vous retenir.
Eh bien c'est ce qui vous trompe, ma
chcre Diane, répliqua Baradieu avec enjoue-
ment tel que vous me voyez, je suis résolu,
nn de ces ma!uis, a dire adieu à Paris, et
à venir déunttiveatent m'i!ts!a!'er A Bara-
dieu, pour y vivre en ~Mcultiva mes te~es, et y présider des eomi :t's
agricoles. quand toutefois M. de Chantf hs s
m'aura cédé sa place, qa'tt-occupe mie~x
que pefSMMM..
;3 M ;~t
es individus qui venaient, sans aucune espèce <
de droit, s'imposer dans âne affaire dont la
famille seule etàH juge, on dut averti l'au-
torité.
Mandés an bureau d'un commissaire de po-
lice, les enterreurs civils reçurent l'admones-
tation qu~s avaient méritée, et en leur donna
l'assurance que, s'ils apportaient le moindre
trouble dans ta cérémonie religieuse qui allait
avoir lieu, ils seraient bel et bien appréhendés
au collet, pour être mis & la disposition de M.
le procureur de la République.
Metz, 27 janvier. Dans un des villages
circonvoisins de la cité messine, un jeune
homme s'est peadu ces jours-ci pour ne pas
être soldat allemand.
Berne, 26 janvier. M. de Ghaudordy a
remis le 22 au président de la Confédération
un& note du duc Decazes annonçant qu~~
partir du 16 février, les Suisses seraient admis
à circuter en France sans passe-port.
Atehin, 24 janvier. Kra)pn est pris. Après
l'investissement de la place, les communica-
tions avec les environs étant coupées, Kraton
a été attaqué du côté de l'ouest qui a été trouvé
abandonne. Sans cette manœuvre heureuse, la
forteresse n'aurait pu être forcée.
Le résultat est décisif.
New-York, 27 mnvier. MM. Clarke,
Reevez et Cie, de Phi)ade)phie, proposent de
construire, pour l'expojsition universelle de 1876,
una tour circulaire de 1,000 pieds de haut. Cette
tour aurait 180 pieds do diamètre à la base, et
30 au sommet. Des escaliers en spirale iraient
de la base au sommet, mais en outre il y aurait
les ascenseurs qui feraient le trajet en trois mi-
nutes.
!L.E fBK~CE NtA~OXL.i&OIW
'T
M. G&Iloni c~Istria,.
?'~J~f.<~(~ ;.
Le CoM~M?* ~P~M reçoit ta-tettrç.sui-
vante, <[ui a ia prétention de rectiuer ce qui'
a été raconté sur l'incident de M. Gaiioni
d'Istria:
` Paris, 26janvier 1874.
Monsieur le rédacteur,on chef,
Vous parlez dans v&tr~numére du 27 janvier
.un incident qui aurait eu lieu daos le. salon
du prince Jé~ômp-Napeléon. Jus~u'~ présent l.es
Journaux qui avaient raconté les fa~ts do ta ma-
méré lâ plus e~rbnée n'avaicnt ~u~lié aüGtta,.
nière ta plus erronée n'avaient publié aucua~
nom propre. Aujourd'hui vous citez'nos noms,
et vous nous obligez parfaite a sortir de ta ré-
serve que nous nous étions imposée.
Aux versions inexactes dont nous ne con-
aaisseaspas i~s auteurs, nous opposons la rec-
tincat~onsuivante:
Vous faites une erreur c~rtainentent involon-
taire entre MM. Gavini et Gattoni. M. Gavini
était dans te salon du prince fort longtemps
avant M. Gattoni
Vous citez a tort, parmi tes personnes présen-
tes, MM. Adelon et le colonel Stoffei~
H y avait dans te salon du prince, torque M.
Gattoai est entré avec M. Géry, MM. Maurice
Richard, Phitis, Boyer, Nyer, Albert Rat)où, si-
gnataires do cette lettre.
M. Gattoni venait présenter ses hommages
au prince Napoléon, comme ilte faisait quet-
quetbis. Une discussion politique s'est engagée,
à l'occasion des derniers votes ds la majorité, à
laquelle M. Galtoni s'estassocié: Le prince lui a
dit: «Au fond vous Ses des cléricaux qui
voteriez pour le comte ac~Coambord. ))
M.Gaitoni, avec une grande vivacité d'into-
nation, s'est défendu énergiquemeht de t ndan-
ces légitimistes, et a ajoute qu'il resterait tou-
jours a côté du Prince impérial, et que ceux
qui avaient pu dire te contraire l'avaient calom-
nié. h,
Le prince Napoléon lui a répondu
a Mes paroles s'appliquent a, la majorité, mais
vous votez toujours avec elle. »
La conversation s'est poursuivie alors sur un
ton calme, et M~ Gationi a expliqué ses derniers
votes par certaines considérations momentanées.
Le prince a paru surpris et a dit qu'il ne corn-
prenattpas.
M. Gandni a centinùé & prendre part à la con-
versation générale, qui s'est prolongée plus
d'un quart d'heure. Il est sorti, après avoir pris
congé du prince, en même temps que les au-
tres visiteurs, et dans les termes les plus cour-
tois. M. Gavini est resté seul avec la prince,
pour lui faire ses adieux avant so~ .départ pour
t'Angleterro, où il est encore.
Avons-nous besoin d'ajouter qu~J~prince–
et aucun de nous– n'aurait permis qae )à dis-
cussion prit les allures que tos~ournaux rap-
portent ? et nous ho doutons pas que ceux qui
ont été induits en erreur ne publient ce récit
véridique.
Recevez, monsieur le rédacteur, l'assurance
de notre consideratipn distinguée.
MAUBIGS RICHARD. LOUIS NYBR.
An.PH!US. A.RABOu.
CH.GtRY. E.BO?ER. ·~
Cette lettre ne rectifie rien, elle donne, au
Mais, c'est une véritable réforme t s'é-
cria,Diane sur le même ton.
Réforme péaitentiatre. répondit le
marquis.
–Et it Tt'y manque pour ia rendre em-
piète.
–'Quoi donc? ?,
Qu'un bon et sérieux mariage.
Baradieu se prit à gourire.
Aht je vous y reprends, cousine dit-
il gaiement; décidément c'est une idée fixe,
et vous êtes capable de me faire renoncer
à mes idées de retraite et de pénitence t
Enfant que vous êtes, dit Diane en de-
venant plu~ grave; tenez, ne parliez-
vous pas de Daniel tout à l'heure. et n'ex-
primiez-vous pas tes craintes qu'il vous
inspirait parfois. Eh bien, ne serait-ce pas
un bonheur pour lui, qui a été déshérité de
toutes les joies de la famille, de trouver à
voire foyer une soeur qui l'aimerait, qui
exercerait sur lui ia pure et sainte innaence
qu'aurait eue votre mère et vous-même,
mqn ami, dites. n'êtes-vouspas las de cette
vie turbulente et tapageuse de Paris, ne
vous sentez-vous pas fatigué du. vide de
cette existence que ne remplit aucun sen-
timent sérieux; enfin, iaissez-moi vous
parier, Richard, comme je parlerais à
un frère. réprouvez-vous pas le besoin
d"aimer, d'être aim~ et surtout de faire
!e bonheur de quelque douce enfant doat
vous seriez le rêve, et qui vous serait re-
connaissante a jamais de toutes les joies
que vous lui donneriez?. Répondez! mon
ami. et dites moi si j'ai tort devousparier
ainsi ? R'
Le marquis serra les mains de la jeune
femme, et la remercia d'un regard au'ec-
tùeux.
Non t non t vous avez raison, Diana,
répondit-il, et votre cœur teut entier est sur
vos lèvres mais c'est une fotie un rêve,
comme vois dites. et je ne veux pas m'y
arrêter t
Et pourquoi donc?.
Parce qu'il faudrait l'idéal, la perfec-
tion divine et qu'en général ces perfections-
là aiment peu les an~s aussi déchus que moi.
"–Yous\ous(~!t'mniez.
N'insistez pas.
Et pourtant t tenez, Richard, il y à par
le monde d~-notre pro\ce nivemaise une
gM):ieuse(u!'ant. do!)t lenom seui vous
tefaittres&'tHtlir.
;t~ -
contraire, une sanct~i fâcheuse aux faits
articulés par le CoM~î~ de P
nous associons pleinement à ce que dit ng-
tre confrère Faut de Cassagnac
.Les signataires de la lettre insistent beau-
coup sur ce que M. GaHoni d'fstria n'est point
parti tout de suite.
Cala prouve une chose, c'est que M. GaHoni
d'ïstria est un homme bien eievé, et que la
benne 'éducation est insuffisamment appréciée
dans les salons du prince.
Il va voir te prince le prince lui dit des sot-
tises il consent à ae pas lui répondre sur le
même ton; il veut môme faire semblant de n'en
être pas brossé, et voilà qu'on lui reproche une
modération qui est à tout à sa louange! Fran-
chemem, M.~eanom Mstria n'a pas de chance,
et H fera mieux de passer ses soirées au café, t
jouer au domino.
'-M. G.
,l~j~
BuUetm pohtique
Encore une de nos illusions qui disparaît 1
En apercevant avant-hier le nouveau dé-
puté deCarcassonne, M. Marcou, tr&aant dans
l'Assemblée à côte de M. Barodet, nous aviohs
éprouvé un sentiment de sympathie pour un
adversaire noittique qui. nous paraissait pos-
séder un courage rare ch~z ies républicains.
Nous avions lu ics articles du rédacteur de
la ~a~M~< nous les a~ims men)e reprç*
duits et jamais acte d'àccusatton plus irré-
futable ne nous avait paru menacer un pré-
venu. Aussi trouvions-nous qu'il fallait que
M. Màrsou ait l'&me bien trempée pour ne
pas aller rejoindre à BruxeUes son ami Rano.
Erreur grande! grâce à la !ei, qu.i.e!St
formelle, M. Marcou pourra émarger tran-
quillement ses 25 francs quotidiens eh ae
moquant petto de certains lecteurs de la
~Mt~ dont le domicile actuel est la
Nouvelte-Caléaonie.
'"Vous avez écrit des ~riicies qui.. des
artictes que. s'est écrié hier M. de ,Cravac-
die, un homme qui'gâterait du reste Ïes.
nMi)Ieur€s causes, par ses écarts oratoires.
Votre préseace souillerait la MtM~~de
rAssemNëe.
–Fort bien! a réptiqué M. Marcou, j'~i.
fait des artielës qui: des artic!es"quG.
Mais à quetie date? La date V~yez ia date) 1
tout est là. Je suis avocat, bâtonnier des
avocats, je connais la toi j'invoque )&pres-
criptioat H y a po.ur les délits de presse une
prescription de six mois et les articles qu'on
me reproche sont de 1871.
Enfin i nous comprenons le grand courage
de M. Marcou) nous nous exptiquons les
rires de la gauche pendant que M. de Ga-
vardic s'évertuait & adirer iâ foudre sur
l'homme qui est encore maire qe Carc,aa~
sonne i! a eu soin .de noue l'apprendre.
tMM
Encore une interpeUaiiont l
Huit députés de la gauche, MM. Lepère,
Peyrat, ChaUemei-Laceur, Hehti BtisiiOp,
PeHe!an, JL~on Gambetta, Pascal Dupfat et
ScbeuKr Kestner, ont déposé la demande
d'interpeilatioo suivante
L~s soussignés demandent a interpeller le mi-
nistre do !'int6ri@ur, vice président du conseil,
sur sa circulaire, en date du 22 janvier 1874,
relative & l'exécution de la loi sur tes maires.
Ils prient l'Assemblée de vouloir bien en dxer
la discussion au jour qui suivra le vote définitif
des lois de finanças.
Les coups de force et l'intimidation n'ont
réussi ni à M. Tniers ni a M. Gambetta: ils
changent dé tactique et veutent essayer de
la ruse. Il y a que!ques jours, 1' C~MO%, dans
un article assez vicient dënait M. ie vice-
président du conseil de répéter à la tribune
les parotes dp sa circulaire. Aussitôt, les
stratp~tes de !à ~~pK~~Me /?t~~ ont
pris feu et ils ont cru !e moment venu de
désagréger ia cdatitioa conservatrice.
On assure que c'est M. Thiers qui dirige
la manœuvra.
Les signataires de i'interpeHatioN dirent
très haut qu'ils sont mac-mahonitm, qu'ils
acceptent tes sept années, et n'ont que l'am-
bition d'organiser la République sous la pro-
tection de l'illustre vainqueur de Magenta.
N'ayant pu rester ie gouvernement, ils
cherchent à se fauQIer dans ie gouverne-
ment.
En somme, le maintien du cabinet dépend
de l'extrême droite. A elle de voir si elle veut
s'unir à la gauche.
On dit mais nous ae voulons pas le
Diane 1. fit vivement te marquis.
Faut-ii le prononcer? ajouta ta .jeune
femme d'une Voix câline. 1 If.,une
Richard l'interrompit d'un geste, dans le-
quel, malgré touteson exquise retenue, il y
avait peut-être un peu d'impatience..
Puis, il se prit à sou.rire aussitôt comme
pour corriger la brusquerie de ce mouve-
ment. '1'
A~ t que voilà bien les femmes dit-U
avec une ironie enjouée; cites se tarde-
raient bien de suivre cMes-mêmes la route
qu'elles indiquent aux autres.
Diane tressaillit.
Que voûtez-vous dire, Richard ?. de-
manda-t-etie.
Non, rient. reprit vivement Baradieu,
je suis fou. et je ne saia p!usce queje
dis. laissons cela, ma chère Diane. ou-
blions ces rêves, et. retournons au châ-
teau. Vouiez vous?
Diane reprit le bras du sMrquis, et tous
deux se dirigèrent vers Bois-Yron.
A un moment, Baradieu p,rêta l'oreiHe.
Eh mais. je ne me trompe pas! s'
cria-t-il. Ce bruit que j'entends, c'est ?
cabriolet de M. Bou)ardot que t'en atiette.
Diabte il est expëditif! E!, tenez ) que
vous disais je?. voici Perdrix eUe-même!
Perdrix la jumeit du tabeHion! ainsi
dénommée à cause de sa couteur bizarre.
Bonne bête! en a-t-ëite vu des printemps! 1
Déjà, il y a dix ans, je me rappëtte, j'avais
envie de lui demander des détails sur les
derniers ducs de Nevers
Mtie de Bois-Yron ne put s'empêcher de
rire.
Sceptique! dit-eiie, qui ne respecte
pas même ta vieillesse! Ainsi, c'est bien
décidé, vous me quittez? ` `
Je vous reverral demain. Mais, vrai,
aujourd'hui, je suis tourmente de Danie), ~t
J'ai hâte (te rentrer à Baradieu, pour voir s'il
n'est rien arrivé.
Comme Baradieu achevait ces mots, il vit
teut à coup se dresser à deux pas de lui,
au coin de l'allée, ie vieux Bari-oin qu'il
n'avait pas aperçu tout d'abord.
Pardon f dit aussitôt ië vieillard en
étant respectueusement son chapeau/mon-
sieur ie marquis, He yiëns-je pas de vons
entendre dire q'~c vous étiez tourmente
de m~ieur vo)r. irère?
Êtrt;ffe.t, nt~ivèmentBaradieu: est ce
~uetu Fauraisvu?
croire –que quelques exaltés dans ce groupe
parlementaire se proposent d'adresser au
ministre de l'intérieur lune interpellation sur
la suspension de f CM~ Cette interpella-
tion serait dangeMUse et antipatriotique. On
sait parfaitement les considérations qui ont
rendu nécessaire cet acte ~je sévérité, et vou-
loir forcer le gouvernement à s'expliquer
plus catégoriquement sur ce sujet délicat.
c'est imiter les gauches et user d'une arme
perfide contre te cabinet.
Une dépêche de Berlin, pubtiée par !e.
~We~~A, confirme lanouveUe don-
née par l'Etoile M~et par t'J?c'%c du
F~CMM~, de l'envoi d'une note du gou-
vernement aUemand au cabinet de Bruxel-
les. Cette note a trait a la question reHgieusc
et < appelle l'attention 31: gouvernement
beige sur le ton de la presse catholique, en
insistant sut iës devoirs qu'impose à ia Bel-
gique sa position de neutralité.)' Il
li ne faut pas se préoccuper outré mesure
de ces incidents. Notre poiitique doit s'abs-
traire avec soin de ce qui se passe hors de
nos frontières et tcnore avant tout, à la
réorganisation intérieure. Agir autrement
serait imprudent.
CHATTLLON.
ELECTIONS BU 8 FËVRÏER
ù
Hier, dans.notre Bu!tetin poétique, nous
avons rappelé )es titres qmrëëommandaiëht
aux conservateurs du'Pas-dë-Gâtais la can-
didature de M. Sens. Nous avons aujourd'hui
sous tes yeux lacireuiaire quecethonera~Ë.
candidat vient d'adresser à ses élfoteurfM~
Le meUteur.moy~n de gagner des .~d}~~
sions à Notr~ cau&~ daps le Pas-~e-Catais~
est dp reproduire empressons-nous de rc pub)ier
A MM. if 8 t!}ec(ea~duPM-de-tatM~
MES CHEBS CONCiTOTENS,
Ea venant demander vos sutTrages pour rmi-
p)ac6r à t'Assemblée nationale i'hbaorabte M.
OE RmcocESEN, je crois inutile Se vous faire une
longue profession de foi.,
'Ceux d'entre vous qui d~ m'ont appelé à iés
représenter dans ies Assemblée~ précëdëh~s
vous diront si j'ai loyalement rempli mon man-
dat, si j'ai consciencieusetBent et ~dR~8mQ!~t
servi les intetets de notre agricu!turf, de notre
commerce et de nos industries.
.lis témoigneront, j'en suis sur, aux Réputa-
tions de Ëoutogno et d~ Calais qu'ettes peuvent
avoir eumoi )aconSance la ptusabsotuopo~r
la défense de teurs ports.
J~vous tivre saos crainte tout mon passe.
yous n'y rencontrerez aucune dëfaii!ahce dahs
t'acoompiissement de mes davoirs, aucune h''ei-
tatton dans !'afnrmation dts principes retigMux
et moraux sur lesquels reposent 1 ordre pu~uc
etlaco.nscrva.tion de notre société.
J'entends rester Adèle a cépage.
K, J.
NBSSIECRS,
Ja ~j9 %nie pM R~p~Mtca-'n.
Je nt'honore d'avoir do~né un concours dé-
voué au gouvernement ~e.rË!Bpereur NapQ-
léoh ttf, qui a fait la Franeë si heureuse et si
riche pendant vingt àniiëoB.
L'odieux attentat du 4 Septembre a. pu !ui
substituer par la violenco et t'arbitrairoune Ré-
publique de fait.
Cotte. République, je la subis mais je pro-
teste de toutes mes forces contre ies prétenUoM
de ceux qui, de ieur propre autorité, voudraient
l'imposer dénaitivement au pays,
En revanche, j'adhère énergiquotnent ja
trsve des partis que t'AssemMce nationale a sa-
gement inaugurée en votant la prorogation de<
pouvoirs du tnaréchal do Mac-~abon. Ja
l'appuierai sans réserve, car j'aime à repéter
après M. le ministre de ~intérieur
K Autour dë cette aufont&tùtelaire, tous tes
« bon)! citoyens'de tous les partis peuvent, sans
< abandonner leurs opinions eonsciencieuses,
t coatinuer à-uni)~lB
Ksastres.)*
Lorsque la mission du maréchal sera ternii-
néeet que le pays rentré en possession do lui-
même pourra être appelé & fonder un régime
définitif, j'accepterai avec respect la déctsion
souveraine do la volonté nationale.
Arras, 28 janvier 1874.
Ed. SENS,
)NGÉN!EUR DES MOM,
"~)'~ ~ef~~ CoM~~ ~t~.
Njus connaissons assez les poputatioM
du Pas-de-Catais pour être certain de l'im-
pression que produira un pardt langage.
Si les différentes fractions eenversa-
triccs fuBt leur devoir, si personne ne $e
Noa, répondit Barroin, mais je croie
pouvoir vous assurer qu'ii ne court aucun
danger.ïi a passe une grande partie de ta
nuit à Nevers, àungrandbaL x
–Leque!? interrogea J.o marquis avec
étonnement. j',
GeiuiquedonnaitntM. et MmedeMont-
désert, répliqua. Barroin.
Et pendant qu'à ce nom Baradieu fton-
çait le sourcti avec une sombre énergie,
~iie de Bois-Yron réprimait un cri prèa d'é-
chapper de Sbsièvres pâles..
Mais ce ne fut qu'une ëciair, et ii suffit d'ua
mot du marquis pour remettre la jeunefemme.
Diane! qu'avez-vous? s'écria-t-U.
Et. aussitôt MMe de Bois-Yron secoua la
tête comme au sortir d'un rêve, et, sa~<
qu'eUe se rendît compte de ce mouvement,
eUe serra plus étroitement encore le oras
sur lequel eiie s'appuyait.
Heureuseme~ que la voix du notaire
vint faire diversion à ce pénfbie et mysté-
rieux incident.
Monsieur le marquis, quand vous vou-
drez cria le tabeHion qui, ie chapeau à la
main, était venu à la rencontre de Baradieu;
Je suis à vous, monsieur Boutardot, dit
le marquis.
Et s'adressant à Diane à voix basse
Souffrez-vous encore? murmura-t-H.
Non, répondit-elle. Ce n'est rien. un
ëbtouissement. c'est passé. Vous revien-
drez, n'est-ce pas, Richard? `1
–Voulez-vous que je resté? °
Non fit-ei!e vivement, je vais me re-
poser un peu. et ce sera nni. je connais
cela. je sui~t sujette à ces accidents. Bar-
roin le sait. n'est-ce pas, Bari-oin? f
Le vieux serviteur, témoin muet de cette
scène que peut-être ii avait provoquée sans
te vouloir, H,t, sans pariée, u a signe d'afSr-
mation.
A bientôt alors, Diane t dit Baradieu
rassuré. `
Ua instant après, H était assis dans !e cabrio-
let deM. Beutardot, côte à cote avec le notaire.
Quant à son chevai, il suivait à quelques
pas, en arrière, tenu à la main par son valet.
Diane FggardaîrParadîcu et le notaire s'é-
ioigner. Etie leur fit de la main un adieu
amical, et bientôt eH@ ies vit disparaître
sois ies avenues du parc d~Bois-Yfon.
PtERRE ZACCONE 6t ÂCOLPHE RACOT~
(Z~~Mî~
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