Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-01-22
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 janvier 1874 22 janvier 1874
Description : 1874/01/22 (Numéro 1928). 1874/01/22 (Numéro 1928).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE SACLOIS
H rachète ce défaut d~ courtoisie par un
absolu dévouement à son maître, qu'il us
quitte pas plus que son ombre. On les ren-
contre invariablement unis par une laisse,
et l'on ee demande si le chien est attaché
au paître ou le paître attaché au chien.
Avec âne bonne grâce parfaite, M. Brown
nom invite à eatrer, et noutt pénétrons dans
un atelier de petite dimension, qui nous fait
songer à un proverbe connu tout, en effet,
est bon et bien dans cet étroit espace.
L'aspect général est simple, un peu aus-
tère pas de bibelots, pas d'inutiles fantai-
sies on se sent dans une atmosphère de
travail.
Le mobilier se compose d'une grande ta-
ble chargée de pinceaux et de couleurs, et
d'un d~van dan~ un coin s'arrondissent les
flancs d'un cheval de carton, destine à sup-
porter des modèles de harnachements. Les
murs sont tapissés d'études, parmi lesquel-
les dominent des croquis de l'album de Bo-
BiBgton.
En face de la fenêtre sont suspendus des
harnachements, des bufneteries. Il y a un
véritable arsenal de sabres et d'épées de
toute époque et de teut style, depuis la
claymore écossaise jusqu'au cimeterre
orientât, depuis l'épée moyen âge jusqu'au
sabre de cavalerie moderne.
La physionomie de l'artiste est en harmo-
nie avec cet intérieur le visage est pâle,
d'un ovale allongé et d'aspect ascétique.
Très gentleman, il a les manières du meil-
leur monde, dans lequel il a l'habitude de
vivre. Il a passé une partie de sajeuné~se à
la cour de Danemark, où il a laissé les
meilleurs souvenirs. Ayant beaucoup voyage,
il parle plusieurs tangues avec facilité. D'un
caractère réservé, un peu entier, il se lie
difficilement; mais ses amis le savent dé-
voué et 4'ane sécurité à toute épreuve.
Sportsman distingué, il est l'amî du comte
d'Osmond et son collègue en vénerie il
mon~e admirablement à cheval.
Pendant la guerre de Prusse, il a suivi la
campagne comme attaché à l'état-major du
maréchal de Mac-Mahon, jusqu'après la ba-
taille de Reichshonen, dont il a reproduit un
lugubre épisode. Lors du siège, il était à
t'Elyaée, dans l'état-jnajor de la garde na-
tionale, et faisait partie de cette courageuse
plëïade d'artistes qui ne marchandaient ni
leur dévouement ni leur vie, et qu'a immor-j
talisée le peintre Regnault.
Dévoué au malheur, il a gardé toutes ses
sympathies politiques avec le désintéresse-
ment le plus absolu.
Tel est l'homme c'est ua caractère a
<%Quant à l'artiste, il est éminemment colo-
riste, amoureux de la ligne, dessinateur
austère. Ses compositions sont poétiques et
toujours originales il a horreur des banali-
tés et pousse la distinction jusqu'à une re-
cherche peut-être trop grande; il affectionne
les effets voilés et do~sa~s jamais man-
quer de puissance. Sa manière rappelle
celle de Géricault. Exposés, ses tableaux
éteignent les toiles voisines et laissent tou-
jours au spectateur l'impression d'âne
grande pensée- artistique. Qu'on aime ou
non son talent, il s'impose.
Ajoutons qu'il a gagné, sans faveur au-
cune, toutes ses médailles d'exposition et
qu'il est décoré. °
Avec la simplicité modeste que nous lui
connaissons, il ne porte le ruban que dans
les grandes occasions. Dernièrement, étaat
au travail, on lui annonce l'arrivée de lord
X. riche amateur. Il faut bien, dans se
cas, paraître avec tous ses avantage! et
montrer à l'étranger que la France sait re-
connaître et récompenser le mérite de ses
artistes. Vite on envoie, à 1 étage au-des'
sous, emprunter la ruban d'unami.lepein-
-tre Boulanger la visite Hnie, le ruban des-
cend aussitôt l'étage.
Nous venons de dire que M. Brown a la
pession du cheval son oeuvre en reproduit
les types les plus beaux, les plus élégants.
H a étudié avec succès les magnifiques
chevaux < des colonels de la garde. Nos re-
gards s'arrêtent sur plusieurs toiles qui re-
produisent des scènes de chasse au de
courses des amazones à taille sveltc, des
cavaliers fashionables, montés sur des che-
vaux anglais, sont ses sujetsprëférés. loi
le maréchal de Mac-Mahon, contient un
coursier fougueux là une calèche rapide
emporte Mme la marquise de L. au rendez-
veus de chasse.
Mais ~'oeuvre qui arrête principalement
nos regards et q~ xera sans doute admi-
rée au prochain Salon, c'est un madgyar
poursuivant un voleur de troupeaux. L'ho-
rizon est empourpré par les derniers rayona
du soleil le madgyar vient d'abattre d'un
premier coup de ieu le cheval du pillard,
et ce dernier, tombé sous sa monture, cher-
che à se dégager. Par un enbrt vigoureux,
le noble hongrois arrête subitement son
cheval, qui se cabre. Vissé & la selle, il fmt
feu sur le misérable. Tout cela est plein dQ
FEUILLETON DU M !7Z07~. ? 2 (1)
22jAN~ERi874.
!"j. J– .<
m LA MAISON Ÿ
~E"
.r~E
LARUEZMHARfE
` P~PLOGUE
I!
LA ROBE'
PendaRt que l'équipage cause de tout ce
bruit faisait spM entrée à sensation, si un
observateur eût regarde !a femme que nous
avons entendu désigner tout à )'he ire par
te nomsiaguHer deRevotver, it eût vu cette
fëmm~, toujours immpbite dans sa catèche,
échanger un rapide coup d'œi} avec ie plus
jeune des nouveaux venus.
Deux hommes, aveas-nous dit, occupaient
la voiture qui venait de s'arrêter.
Le premier, autant qu'il était permis d'en
juger sous !apretusion des fourrures dans
lesquelles it était comme enseveli, luxe à
peine justi&e par une sereine journée de
printemps, pouvait avoir une cinquantaine
ti) Reproduction interdite.
vie, d'action, et te drame se joue dans une
lumière éclatante. Nous arrêtons là notre
esquisse, n~ voulant pas aller surins brisées
des critiques futurs.
Ce qui nous trappe partout, e'est l'intelli-
gence profonde de cette harmonie qui existe
entre le cheval et le cavalier, harmonie ad-
mirable qui semble réunir deux êtres en un
seul. Le poétique génie des anciens a bien
symbolisé cette union intime dans la con-
ception du centaure. Il est impossible de ne
pas voir là une harmonie préétablie dans le
plan de la nature; et cependant les récentes
découvertes de l'archéologie nous appren-
nent que bien longtemps nos sauvages an-
cêtres, les habitants des cavernes u'ont vu
dans le cheval qu'un gibier de chasse. Quoi
qu'il en soit, ils n ont mérité le nom d'hom-
mes que le jour où ils ont su faire de ce
noble animal le compagnon aimé de leurs
chasses et de leurs travaux.
Les œuvres récentes de M. Brown sont
trop connues poaw que nous songions à les
analyser tous ceux qui aiment les arts sa-
vent par coeur le ~~At~oM, lajf~~M~
JV< <<6 de ~MMM~M?-
et cet épisode sanglant du ~'o~e~e de
JBcM~~c~ d'un effet si saisissant, trop
violent peut-être, mais bien en situation
dans cet héroïque épisode de notre lamen-
table épopée.
Résumons nos impressions. Il y a, dans
letempéraBMnt de l'homme et de l'artiste,
une double nature l'una, toute de suriace,
est.réservée, austère jusqu'au puritanisme;
mais vienne l'inspiration, et cette réserve
fait place à la fougue la glace se rompt,
etlanamme&pparnitt
'f1' ~nus.
Nu!~li<~ ~~nséi~nem~~
M. Baragnon, sous-secrétaire d'Etat, et M. de
Saiut-Laum6r, chef du cabinet de M. le minis-
tre de l'intérieur, ont été mandés hier matin au
coaseil des ministres, qui s'est réuni comme
d'ordinaire à ta présidence.
Nous croyons savoir qua le mouvement pré-
fectorat et sous-préfectoral, qui doit paraîtra
dans quelques jours au ~ownt<:< o/CM~, a prin-
cipalement occupé le conseil. 'f. ~p t.
L'arrêté de suspension de l'C~M~ n'est pas
au yo~tM~ o/CM< et ne doit pas y être inséré.
H n'est pas en effet, dans les usages, d'y publier
des docucMnts de cette nature.
Le conseil supérieur de l'instruction publique
a ajourné à sa prochaine sesaion l'adoption de
la réforme du baccalauréat proposée par Mgr Du-
panloup.
Les députés se sont réunis hier dans les bu-
reaux pour nommer une commission de qainze
membres chargée de l'examen du projet de loi
relatif à la liquidation de la Lista civile im-
périale.
Les membres du groupe de l'Appel au peuple
ont refusé, par M sentiment faci!e à compren-
dre, d'être nommas commissaires par la droite.
Dans te 11° bureau, une discussion des plus
intéressantes va s'engager. M. Alexis Lambert,
député radical, a présenté un amendement ainsi
fonçu:
< La famille impériale remboursera deux
millions, montant du douz)éme de la tista civi-
le, perçus d'avance par l'Empereur Napoléon,
le 1~ septembre, e
Le député de l'extrême gauche a, sans le
vouloir, fourni l'occasion à ses collègues de la
droite de faire l'éloge de l'Empire. M. de Ker-
jégu, membre du centre droit, va démontrer
~Mt)M Mt Bta~)M que depuis 1830 les chefs do
gouvernement ont reçu un mois d'avance les
sommes affectées pour frai: de représentation
mais les émoluments du mois de septembre
-1870, revendiqués par M. Lamoert, ~'OK< ~ ~erc~ jMM* ~'FN~M' ni ~a:r ~VM~~ra~M~,
et il a été démontré que les révolutionnaires du
4 Septembre, ayant trouvé cette somme men-
suelle de 2 miltions disponible dans les caisses
du Trésor public, ~M MM< MM~o~' et en ont
disposé pour les besoins de leur cause.
M. Rouher a, dit-on, les preuves irréfutable9
en mains, et la proposition de M. Lambert tourne
à sa eonfusMB. ¡
· s"
Le bruit circulait hier, dans les couloirs de
l'Assemblée, que le gouvernement aurait ma-
nifesté l'intention de rappeler M. de Corcellet
et do le remplacer par un simple chargé d'af-
faires, placé sous la dépendance, ou, si on t'aima
mieux, sous !a haute direction ,do M. le mar-
quis de Noailles. Ce nouvsau Mo~M MM~t
aurait pour but de mettre On à tous tes propos
malveillants qui circulent depuis quoique temp~
touchant nos relations avec l'Italie, et de don-
ner en même temps satisfaction au cabinet
Minghetti sur la question romaine. Nous ne fai-
sons, bien entendu, que rapporter la bruit, et
sous toutes réserves.
S'il faut en croire nos informations, les gou-
vernements signataires de la convention moné-
taire de 1868, c'est-à-dire l'Italie, la Suisse, la
Belgique et la France, sans démonétiser 1 ar-
gent, seraient rësotus à interdire la frappe des
monnaies d'argent po!M' << coMy~e des ?H~.
D'après une rumeur qui tend à s'accréditer
dans le monde politique, M. de Bourgomg
d'acnées. Des cheveu~ roux, un nM recourbé
et aigu, des yeux petite et a demi-ctbs,
comme si la lumière l'eût gêné, étaient tout
ce qu'on pouvait distinguer de cet opulent
personnage. ¡..
Le eecond paraissait à peine âge de vipgt
à vingt cinq ans. C'était un grand et beau
garçon, mince, éiancé, aux cheveux châ-
tains et bouclés, au teint mat, au regard
hafdi jusqu'à reSronterie, et dont la tenue,
taquette le plus .rafnné ~~M~' <~<~~~WMt n'eût pu trouver rien à reprendra,
n'indiquait aucune des préoecupatioBs de
température qui semblaient si fort inquiéter
son compagnon..
Un grand laquais s'élança et ouvrît ta
portière.
Le-jeune homme descendit le premier, e~,
tendant le poignet à l'homme aux fourru-
res
Appuyez-vous sur mon bras, prince,
dit-il à voix haute.
Le prince, puisque ce titre vient de iui
être donné, descendit.
Aux alentours, la foute ouvrait de grands
yeux. Quelques sportsmen s'iaterrogeaient.
Les femmes de cetics qui ont ia p'ëtcn-
tion de connaître leur Paris sur le bout du
doigt cherchaient dans leur mémoire En
vain. Personne né connaissait ni i'un ni
l'autre de ces deux hommes, dont i'un était
si briitant, si jeune, paraissait si riche, et
dont l'autre semblait avoir ~i grand froid.
Tout ce qu'une femme, ta plus forte de la
société, put découvrir sur le second, ce fut
ceci
C'est un Russe i
Cependant, après une courte conversation,
les deux inconnus s'étaient séparés.
L'homme aux feurr rfs, ou te prince, avait
traversé la piste s" fuofnci'! où ta course
finissait, et venait gagner i enceinte du
pesage. Quant au j' ~inc homme, H marcha
droit à la calèche u ! En le veyant ventr a ftic, ia jeune fcmmf' j
se souleva, droite, les yeux brillants d'une
dont nous avons annoncé la mission à Saint-
Pétersbourg, serait destiné à remplacer dans
cette vilie M. te général Le Ftô comme nm-
bassadear.
MARC GÉRARD.
LE CAS BE 1~, SCHERE&
Nous avons tenu nos lecteur~ an courant
d'une ansure assez grave, dans laquelle un
député se trouvait compromis. H s'agissait,
ON s'en sDuvient, d'une dépêche adressée à
un journal étranger et qui taisait peu d'hon
neur au patriotisme de l'expéditeur.
Nous n'avions pas cru devoir imprimer le
nom de ce député, qui était sur toutes les
bouches mais M. Schérer ayant reconnu
la nécessité de se justiner, nous croyons
intéressant de reproduire la lettre qu'il a
adressée hier à tous ies journaux républi-
cains.
A vrai dire, la réponse de M. Schérer pê-
che par )a base il ne donne pas le texte
même de la dépêche. Comment se fait-il
que lui qui se rappeite si exactement jus-
qu'au dernier mot de ses iettrss, ne se sou-
tienne pas d'une courte dépêche ?
M. Schérer demande au gouveraemf-nt de
pubtier le texte de sa dépêche; nous joi-
gnons nos prières aux siennes, surtout en
présence de l'affirmation donnée par la
-P~.M, oue le télégramme était conçu a peu
près eu ces termes:
« Abstenons-nous, pour le moment, au sujet
de FO~M~My attendez que le gouvernement
soit plus engagé, etvous~oulever~z opportuné-
ment i'aSaire »
Quoi qu'ii en soit, voici la communication
'même fa~e par te député de la gauche aux
journaux républicains.
Nous attendons, pour nous prononcernitivement sur cette regrettable affaire, que
le document principal soit connu.
M. G.
–f*
Versailles, 19 janvier.
liïonBfèftrit directeur,
Permettez-moi deieeeurira votre journal pour
donner au public des explications qui, quoique
personnelles, me paraissent ne pas manquer
tout à fait d'un intérêt ptua général.
Vous aurez remarqué depuis quelque temps
dans les journaux, en particulier dans ceux qui
soutiennent 1~ panique da cabinet, des allusions
mystérieuses & )à conduite d'un député de l'op-
position qui se serait rendu, ou peu s'en faut,
coupable do haute trahison.
J'ai refusé d'abord de me reconnaître dans les
récits où l'on parlait de correspoudance avec
des eorrélig'Qonaires poétiques, de lettres adres-
sées aux radicaux itadenâjpour leur indiquer les
moyen d:jeter le gouvernement français dans
l'embarras et la France eilt-mêmeda~s ta guerre.
L'ancusittion me paraissait trop extravagante, et
d'ailleurs ja n'ai en fe moment et n'ai jamais eu,
que je sache, aucune correspondance avec au-
tan Italien.
Toutefois les accusations sont devenues de
jour en jour plus pressante:, et l'on m'assure
même que mon nom a été prononcé comme
celui du coupable.
Dans ces circonstances, il ne m'est plus pos-
sible de garder le silence. J'ai eu, il y a trois
semaines, une réclamation à adresser à l'un
des membres du cabinet; j'ai tout lieu de pré-
su'ner quo c'est à cet incident que se rappor-
tent les bruits répandus par tes journaux, et
il no me reste plus qu'& rapporter les faits et à
citer les pièces..
J'ai depuis longtemps l'habitude d'envoyer à
un grand journal anglais, dont lo directeur est
de mes amis, des dépêches relatives aux inci-
dents les plas marquants de nos débats parle-
mentaires et de notre situation politique. Ces
dépêches, je ne l'ignorais point, passaient,
comme toutes les dépêches, télégraphiques, sous
les yeux do l'administration. Je no m'en inquié-
tais pas, ayant la conscience de n'outre-passer,
dans mes communications, ni mon droit ni les
convenances. J'ajouta que jamais je n'avais eu
la moindre difficulté à cet égard. Dans tous )es
cas, vous m'avouerez que je ne devais pas
m'attendre à l'accusation drintéMigence avec
l'étranger car, si je conspirais, je conspirais au
grand jour et sous l'oeil même de M. le ministre
do l'intérieur.
Le 31 décembre dernier, à l'issue de la
séance, j'envoyai au 2)dont je n'ai plus le texte sous les yeux; le gou-
vernement, qui en estit détenteur, croira sans
doute à propos de la publier. Pour autant que je
me rappelle le contenu, j'annonçais l'intention
qu'on supposait alors au cabinet derappetar l'O-
~M~!M, et je rapportais & ce sujet le langage
attribué à la légation italienne. D'après ce lan-
gage, dont les couloirs de l'Assemblée avaient
paru fort préoccupes, le gouvernement italien
était animé des dispositions les plus amicales
pour ia Francs il ne ferait rien pour troubler
la paix qui régnait entre les deux pays; mais,
quant à l'Or~M~M~, il n'avait aucun intérêt à
en exiger te rappel, puisque, si la conduite du
cabinet le rendait nécessaire, l'Itatië trouverait
dans la présence d9 ce navire a Civitta-Vec-
chia le cas de guerre dont elle pourrait avoie
besoin.
Vous le voyez, monsieur, je n'exprimais pas
une opinion, je rapportais un bruit. Ce bruit
était notoire, tous mes collègues en avaiont
connaissance, ot, en le transmettant, je no fai-
expression de triomphe et de bnnheur indi-
cible, et lui tendit ses deux mains, que l'in-
< connu baisa.
Puis tous deux s'entretinrent ami-voix, Re-
voter penehantia tête si près de cette du jeune
homme, que tes curieux durent renoncer,
.quelque regret qu'ifs en eussent, à saisir un
mot de la mystérieuse conversation. `
Pendant que ceci se passait, Beauvert,,
errant comme une âme en peine a travers
les groupes, était plus intrigue que per-
sonne. `
–J'ai eu tort, se disait-il, de ne pa~
aborder Revolver tout à l'heure. A présent
je ne saurai riett. Qui diable ces gens-1~
peuvent ils être? y
li s'arrêta.
En ce moment, une conversation qui avait
lieu à côt6 de lui venait d'attirer son atten-
tion, et iiiui sembla qu'il pouvait être in-
téressant de F écouter.
H prêta l'oreille, tout en }etaat à ie dëro~
bée un regard sur les deux interlocuteurs.
C'étaient deux très jeunes gens, dont la
mise annonçait dpux commis ou deux em-
ployés endimanchés, et qui étaient sans
doute venus parier quelques pièces de cent
sous sur ~e~y ou sur .A~<<~
Mais, disait l'un, je ne me trompe pas.
Je te répète que j'ai \eridu, ii y a quinze
joars, à des dames du faubourg Saint-Ger-
main UKe robe de soie exactement pareUte
à la casaque dfs jockeys de cette daumont.
blanc rayé de Meu clait- et. j'ai une bonne
raison d'en être sur je viens de voir de
près l'ëtoS'e elle vient de chez nous il n'y
a que le patron à Paris qui la tienne.
–Et quelles sont ces dames? interrogea
l'autre.
Bauvert redoubla d'attention.
Mai; comme le commis aiiait répondr' it
se retourna hrusqu~m' nt vers ua nou~c~u
persoHt.age qm v~Bait de lui iuucheE t 6-
pa~e.
Ce p'rsRNnage n'e~tt ~utrc que B<-r!
dieu, qui, perdu dans la foule, avait par
sais qu'office d'historien, ou, si vous aimez
mieux, de nouvelliste.
L'ofnce télégraphique m'apprit, dans la soirée,
que ma dépêche avait été supprimée par auto-
rité supérieure. Dès le lendemain, j'adressai !a
lettre suivante à M le duc de Broglie, comme
ministre de t intérieur
« Versailles, <" janvier t87<.
« MonsieM le ministre,
< J'ai adressé hier au journal anglais le ~a~y
~M~ une dépêche relative'a l'0~<~Me et rap-
portant un propos tenu, au sujet de !a présence
de ce navire dans les eaux italiennes, par un
homme politique d'Italie.
« J'ai été avisé dans la soirée que ma dépëthe
avait été arrêtée au mini'-tère de l'intérieur par
application de l'article 3 de la loi du 29 novem-
bre 18SO et de l'article 20 de la convention inter-
nationale de Rome.
« Je ne vois pas trap dans quelle catégorie
dés cas prévus par ces articles ma dépêche a
paru rentrer. Je me contente de déclarer que
j'en aeoep'-e hautement la responsabilité, et je
reconnaM bien volontiers qu'eUa a d~ sembler
fdcheuse à une administration dont elle mettait
à découvert l'impéritie politique.
« Mais le but de ma lettre n'est pas de protes-
ter contre un acte d'arbitraire vis-à-vis duquel
je sais bien que je reste sans re ours. Je tenais
seulement à vou< signaler l'inutilité de la me-
sure que vous avez cru devoir prendre. En sup-
primant une dépêche dont je p-.s envoyer, le
même soir, âne expédition par la poste, vous
ne réussisiez qu'à lui faire perdre vingt-quatre
heures. Ce n'est pas la peine, en vériM. de re-
courir à un procédé qui a toujours quelque
chose de violent et d'odieux.
« Agréez, monsieur le ministre, l'èxpresfuom
de mes sentiments distingués.~
La lendemain, 2 janvier, M. te duc de Broglie
me fit t'honi.edr de me répondre dans les ter-
mes suivants:
St) ~)
« Monsieur,
a En arrêtant la dépêche que vous envoyiez
au .OM/t/ ~Ve; j'ai usé du droit que conf.'re au
ministre de l'intérieur, dans l'intérêt publia un
article formel de la loi de 1850 sur l'usage de la
télégraphie pour le service privé.
«Je ne crois pas qu'aucun ministre en ait fait
une application plus légitime.
a La dépêcha dont il est question aurait eu
pour effet d'indiquer à un gouvernement étran-
ger un moyen, suivant vous, sûr et &cile d'en-
gagera 'France dans urne nouvèUè guerre.
« Vous êtes libre, comme vous me le faites ob-
server, de réitérer 1& même conseil et le même
avertissement par la poste il ne dépend pas de
moi de vous en empêcher. La conscience publi-
que jugera le patriotisme de ce procédé.
<: Veuillez agréer l'assurance, de mes sentiments
distingués, a
Je ne crus pas, vous le comprenez, pouvoir
rester sous le coup <}a l'accusation renfermée
dans cette lettre, et voici ce que j'y répondis
« Versailles, 3 janvier 1874.
« Monsieur le ministre,
« La lettre que vous m'avez fait l'honneur de
m'adresser au sujet de la suppression de ma
dépêche renferme une imputation trop grave;pour
que .je néglige de la relever.
« En faisant connaître les intentions du gou-
vernement italien relativement à l'O~o./M", je
n'indiquais pas « à un gouvernement étranger
nn moyen sur et facile d~engager la France dans
une nouvelle guerres; j'indiquais bien plutôt
au gouvernement français un moyen sur et fa-
cile d'éviter le danger dent il e~t menacé.
« En vérité, il aurait fallu, pour s'y résoudre,
que le gouvernement dont vous êtes membre
mt prêt à sacrifier des. intérêts de parti aux in-
térêts du pays.
.«Vous comprendrez d'après cela, monsieur, que
je u'ai aucune raison de décliner votre appel à
la conscience publique: elle ne sera poinf em-
barrassée, j'en suis sûr, pour décider de quel
côté est le patriotisme, du côté .de celui qui si-
gnale le péril ou du côté do celui qui le crée.
« Agréez, etc. &
Cette tettrc mit un à ma correspondance avec
te ministre. J'avoue qua j'ai eu p(us d'une foie
ta démangeaison de publier çptte correspon-
dance, et que ja ne fus retenu que najr la oraint-
d'avoir t'air de chercher dans tes embarras di-
plomatiques du cabinet une occasion de satis-
faire des rivalités de parti. Je me tins donc'
tranquitte, ne raeontant la chose qu'à un petit
nombre d'amis, et j'aurais continué de garder
le sitence, si tes provocations du ministère ne
m'avaient mis la main à la ptume.
H me paraît à pMne nécessaire d'insister, en
terminant, sur la communication au journal an-
glais. j3n a parlé de manœuvres secrètes, tendis
que c'est du télégraphe que je me servais on
a prétendu qu@ je donnais des avisa à l'Italie,
tandis que je faisais connaître aa contraire les
intentions du gouvernement italien.
On a dit que je créais un p~rit à mon pays,
tandis que je te détourmais bien plutôt, ce périt,
puisqu'un danger connu est un danger~ moitié
prévenu. Ce qui est vrai, c est que ta divulga-
tion de ma nouvette pouvait passer pour une
sorte de mise en demeure du cabinet da rappe-,
1er t'O~KO~M/ mais, dans ma conviction, je
n'aurais imposé par là aucun .sacrifice sans di-
gnité à mon pays, j'aurais seulement innigé un
échec à la potitiqua vacittante et antipatrioti-
que du gouvernement.
Agréez, monsieur, l'assurance de mes senti-!
ments distingués.
Monts distingués. y 'ED. SCHÉRER,
~M~Mt-e<-OM<.
On lit da.ns y~Me~
Paris, t9janvier.
De récents incidents diplomatiques, qu;
ont attiré i'attention p"b)iqup, ont déter-
miné le gouvernement à prendre unn me-;
sure qui indique son ferme dé~irderamu-f
rer l'esprit public et de se dégager de toute
suspicion de connivence avec le langage
violent que se permcttaieat certains jour-;
naux. 't,t-i~
-fh.<.« tu ttJO~t'tt I
hasard, comme Beauvert, surpris la singur
)ière remarque du commit.
Pardon, monsieur, dit BaradtCM d'un
tQn ferme, ne disiez vous pas a l'instant
IQn ferme, ne dlfuez. \>JUS pas a l'Instant
que vous avez vendu un coupon d'éto<ï~
pareUte a la casaque de ces jockeys?
Mais, en ~Tet.. balbutia te commiB
interdit et qui passait par toutes tes cour-
icurs de Farc-en ciel 1
-Je vous sera; très obii~,p~ceca%
poursuivit BaredieH, de me dire te nom deg
dames auxqueUes cette vente a été faite.
Mon Dieu certainement.. répondit
le commis en pjK feste mais n~us voyons t~nt de mond~
dans nos magasins, que vous cpmf.reutz
il me serait bien difiicite..
C'est bien, répliqua Baradieu. Vétrp
discrétion vous fait honneur, ft je ne veux
pas la mettre < une trop cruelie épreuve
D'aiUeurs, il y a an moyen bien simple d~
se renseigner à ce sujet..
Et il allait se diriger y@rs l'attetage iR~-
connu, quand son regard rencontra cetui dp
Beauvert. z
Ce dernier s'approcha.
Mon cher, dit-il d'un air im et mysté-
rieux, si vous n'étiez pas venu interrompre
la conversation dp ces deux drôies, j'aurais
pu vous donner fe nom que vous cherchez.
Comment cetfi ? q
Pendant que vous écouta a dtoite;,
j'écoutais a gauche.
–DansqueUntcret?.
Cam,!nent! est-ce qu'it M vous sembte
pas bizarre, et encore je me sers d'un
terme aduuei, de voir sur le dos de deux~
jockeys !cs cou)eurs que porte précisément
aujourd'hui Mlle Btanche de Chantetys ?
Baradieu pâtit.
Eh quoi iit-i~ vottS avez remarqua ?..
Et qui donc ne i~ remarquerait paii?ré-
p)i itis Beauv' rt si c'est un hasard, conve-
nez 'm'i; ~s! imperti~.u. Mais, si ie hasard
n'y est pour nen, conv'ocz aussi -que 'c'~st
uoe impudence rane et dontjene Cjompr. nds
guère t'objet.
II n'est pas ex~et, comme l'a su~éré M.
Veuillot, que ia suppression de)'~m~~
ait~téd-'mandé~par une puissance étran-
gère La nécessité de cette suspension avait
Xté prévue, et ia mesure a étenuatemeiit
décidée ce matin à huit heures et demie. La
cause immédiate a été la pub!icatton du
Mandement df revenue de Périgueux, qui
parait avoir été considéré comme une ré-
ponse à la circulaire du ministre de l'ins-
truction publique, qui a été pubiiée derniè-
rement par )e ~Z'MM~.
Des membres innuents de t'Assemblée
avaient insisté auprès du gouvernement sur
t'opportmuté de ne paa supprimer )ejouraat
ultramontain au mous justu'a.urcs i adop-
tion de la loi sur les maires; mais le cabi
ntt a cru que cet atermoiement ne pouvait
pas être accordé.
En prenant cette déeision et en se sépa-
rant ainsi catégoriq'iement du parti ciéficat
devenu vicient, le cabinet a tenu à montrer
clairement que ies vues hosfites ou mcdveit-
iantes étaient absolument étrangères a ses
idées, et il a veulu ne pas être accusé d~
participation à un<: politique qu'il répudie.
Informations générales
'i, r. S ,·T=,
Ca.rca.scivil a répondu mercredi dernier à Ia~ demande
que lui %vaj.t adressée M. Marcou pour obtenir
son éiargissemeut le 18 de ce mois, jour où,
aux termes de l'artiste 40 du Hodf pënai, nnit
sa ptiiue de six mois de prison. Le tribunal de
Car assonne s'est déclaré incompétent et a ren-
voyé la ques~oa à la cour de Montp~liM mais
tt a examiné, et résolu négativeuient la ques-
tion de tévooabihté de la 'demande par laquelle
M. Marcou vouiait s'assurer s'il ne souffrirait
pas une détention illégale en restant sous les
y~rrou~ jusqu'au 24 de ce mois.
,E r;
AL~r, i~ janvier" M. Brune!, notre nou-
veau prffut, est arrive lundi dernier, par le ba-
teau-courrier de la compagnie Valéry. Il a pris
immédiatement possession do sfs factions.
Tons tes émptbyés. qu'it va diriger désormais,
lui ont été' présentés le jour même par M. io
secrétaire général de la préfecture et, le sur-
lendemain, )1 recevait ofncMitement tous les
fonctionnaires civils et militaires de son dépar-
tement.' 'f~
Perpignan, 18 janvier. Le tribunal a
rendu son jugement dans le procès intente à
l'm<<~a été condamné à 100 fr. d'amende et 1,200 fr.
dédommages-intérêts envers ta partie ptai.-
gnantM, à l'insertion du mgem.tnt, mais par
extrait seulement dans q~tre journaux, et aux
frais du procès. H à interjeté ap~el de ce juge
ment.' /K '.).
.).<
Honen, t9 janvier. Un sanglier d'assez
forte taille, menant on ne sait d'où, a travt'rsé
plusieurs jardins de la rue Crevier et da la rue
Louette. Arrivé dMns cette deruièr~ rue, il tst
entré ' de ville demeutartt au tt° 13, en pas'ant par un
carr'au ~'unn dtS fenêtres ~urez.de-chaussée,
ets'fsti~trotuit.dansta salle à manger: les
persanues qui s'y trouvaient se sont empressées
d'ouvrir la porte. L'animal s'est enfui par le
jardm, est alors entré au n" 136 de la rue Saint-
Maur, chpz M. Q. un él~ève do commerce il
a fait irruption dans une chambre, où se trou-
vaient Mme Q. et sa couturière, qu'il a failli
ronvarser mais, e8'ray$ par les cris de ces da-
mes, il s'est précipité par une fenôtre fn cas-
sant un carreau et s'est échappé par la cavée
Saint-Car vais
Plusieurs personnes, armées de fusils qui s'é-
taient mises a ~a poursuite, o.'t perdu là sa
trace.
Boutogne, 20 janvier. Les enquêtes pré-
paratoires sur le nouvoan port da Boulogne
viennent de se terminer; le projet sera prochai-
nement soumis au conseil générât des ponts et
chaussées, pour passer ensuite au conseil d'Etat
et à l'Assemblée nationale.
Le nouveau pQrt serait situé au sud-ouest du
port actuel, dans l'angle formé par la jetée ou~
et les batteries do Cnatillon. Il donnerait accès
à toute heure de marée à des steamers de 2,00~
tonneaux semblables a ceux qui font la traver-i
sée entre l'Angleterre et l'Irlande.
La dépense est estimée a 7 millions de francs~
Sa.int-Pétersbonrg, 19 janvier. Le seri
vice pour le mariage du duc d'Edimbourg a ed
lieu hier dans la chapelle anglaise, en présent
ee de la plupart des résidents anglais dans la
ville.
Le prince et la princesse de Galles, le duo
d'Edimbourg et le prince Arthur ont été reçus q
la porte de la cbapHtIo par lord Loftus, ambas-
sadeur, qui les a conduits a leurs places. De~
prières ont été lues par M. Thompson, et 1~
service a été prêché par le doyen Stanloy.
.\Lefeld-maréehaIdeBerga succombé di-~
manche des suites d'une inflammation pulmo-i
aaire.
SBtedrid, 19 janvier. –Le communard Corn-'
hatz, condamné à mort à Paris, et qui <~tait vena
en Espagne comme correspondant militaire du
~M- JTor~ ~a~, mais s'était mèté dès t~
commei'ccrnent au mouvement de Carthagene,
a été arrêté & Carthagèno.
L'extradition de Contreras et de ses compa-
gnons.a été demandée aux autorités françaises:
A mesure que Bcauvert par'ait, répandant
comptaisamm'~ntson venin, ie visage de Ba-
radieu, de pute qu'il était, devenait pour~
pré. Set yeux s; catmps et si doux briHéren~
d'un tau inaccoutumé. Il regarda le baron
en face; et, d'une voix toujours maîtresse
d'eHe-ïnême, mais où Beauvert sentit néan-r
moins vibrer comme une menace sourde
–Ou vouiez vous en venir ?dit-ii.
Mbi~ s'écria Bcàuvprt, battant en re-t
traite avec nn spurire de candeur rien 1
J~ vous fais part simplement d'une coïnci-
dence.
Connaissez-vous ces deax hommes?
insista Baradieu en désignant la calèche.
Non-seut(-mM)t je ne tes connais pas,
mais personne ici ne les connaît. Si vous te-
nt-z à savoir qui ils sont, je crois qu'il n'y a
qu'un meyen c'est de le ieur demander 4
eux-mêmes. Le ptus jeune, qui causait avec
Revolver, vient de partir. avec cite sans
doute.
–Ah? fit Baradieu.
–Mais voici ie prince qui regagne ia~
voiture. Je nedeuie pas que vous n'obte-
niez de lui tous les renseignements que
vous désirez.
Baradieu ne répondit pas i! avait d<~
pris, un parti et, quelques secondes après, il
abordait celui que i'oa appelait le prince.
Ceiui-ci te vit venir. Mais autant ta de-
marchÈ de Baradieu trahissait une impa-
tience ûëvreuse, et son sourcit fronce une
agitation di.fnciicment conlenua, autant le
visage de l'homme aux fourrures conserva
de p'acidité, et sa démarche de régularité
et de I~riteur.
C'~ fut scutpmeHt quand Baradieu se ptant~
dcvaat lui, qu'il consentit à s'arrêter.
Monsieur, dit le marquis aveQ une
exces~e ~o~t'~f, un mot, je vous prie 1
–Avtts ord~s, monsieur, répondit ie
t~inf" avec un u;cent itaHen très pra-
noneé-
Vous êtes ~propriétaire da ce magni-
tiqueatMiage?-
Hétas t non monsieur, dit le prince
le gouvernement espagnol les considère comme
des criminels de droit commun.
Va-iencia-, 20 janvier. Le viaduc de Too-
queiia, sur te chemin de fer de cette ville à AI-
manza, s'est écrouté avant-hier pendant qu'on
travaillait à fairo des~ réparations; 33 ouvriers
ont été ensevelis sous tes décombres.
Londres, 19 janvier. –Une statue du prince
Albert, p)acé@ sur ta viaduc d'Hotborn, a été
inaugurée à Londres )a semaine dernière, en
présence du iord-maire et du prince de Galles.
Urbtm, 17 janvier. La petite maison où
naquit Raphaël en 1483, maison qui était jus-
qu'à ce jour une propriété particulière, vient
d'être acquise par la R. Accademia RaiaeUo da
Ur~no, au prix de 22,000 fr. Cette habitation va
être restaurée et ou y installera u portera le nom de Raphaël.
Gênes, 20 janvier. Le 12 janvier, entra
deux et trois heures de l'après-midi, dans l'his-
torique palais Brignote-Sate, dit ]e ~~Mo
~OMO, s'accomplissait un acte soiehnet qui n'a
d'équivatent que dans les fastes les plus splen-
dtdes do i'ancienne munificence du patriciat
génois.
Mme la marquise Maria Brignoie-Sate, der-
nière survivanto de cette illustre famille, assis-
tée et autorisée par M. le duc de Galiera, séna-
tour du royaume, son mari, et par leur fils, le
marquis Ftiippo, cédaient à la ville de Gènes
iedit ~a~M~o ~o~o, ai~si quo la magniûquo
galerie de tabicaux et la bibfiothèquo qu'il con-
tient et qui ont uno renommée européenne.
La bibliothèque et la galerie resteront tous les
jours ouvertes aux hommes d'étude et aux visi-
teurs, et ie revenu de ['immeuble sera employé
en subsides et en encouragements pour les étu-
des d'art etdobeUes-tettres, et aussi en acqui-
sition d'œuvres d'art et d'oraernent pour la
vitie.- r t~ r
!jl ,`_
~uUetiïi politique
:R'S~j~ .t~ 't
M. te ministre des affaires étrangères a fait
hier, dans la séance de l'Assembtée natio-
nale, des déclarations qui auront une heu-
reuse influence. Prévenant l'interpellation
de M. du Temple, il a affirmé que nul dis-
sentiment ne s'est élevé entre la France et
l'Italie, et que tous les bruits qui ont couru
à ce sujet sont absolument taux. La pofiti-
que du gouvernement consiste, comme par
)e passé, à entourer d'un respect Hlial la
p' rsonncdu Saint Père, et à entretenir sans
arrière-pensée avec l'Italie des refations de
bonne harmonie « Nous voûtons la paix, a
« ajouté M. le duc Decazes, et nous travait-
« ferons sans rf lâche à la conserver, de même
que cous la déf~idrons contre toutes les
< excitations, "ù qu'elles viennent. <
Nous remercions M. le ministre des affai-
res étrangères de la précision de ses dé-
clarations, bien faites pour rassurer le monde
des affaires. M. Decazes a dit tout ce qu'il
fallait dire, en termes excédents, sans fan-
faronnade et sans manquer de dignité, il a
su d'un mot dégager le eabinet des « excita-
tions x de l'extrême droite, et ce mot rencon-
trera d'autant plus d& crédit auprès des
puissances étrangères, que la suspension de
i' C/MM~-y prouve que les manœuvres im-
prudentes seront réprimées, « d'où qu'elles
viennent, o
L'Assemblée a parfaitement compris qu'a-
près un discours aussi politique et aussi
net, toute discussion sur l'interpellation de
M. du Temple serait un péril sans objet
elle a voté à une très grande majorité la
question préalable.
Cet incident prouve que le gouvernement,
qui possède le Journal o/cï~, agirait sage-
ment en réfutant par de courtes Notes les
nouvelles erronées lorsqu'elles ont une cer-
taine gravité et se produisent avec des ap-
parences de véracité. Si la substance du dis-
cours que vient de prononcer M. le duc De-
cazes avait été publiée, il y a quefques jours,
l'opinion publique aurait été moins iaquiétée
et la prospérité générale moins atteinte par
(*es articies à sensation ou à spéculation.
')). '
M. du Temple a, du reste, eu toutes les
mésaventures H a dû faire acte d'humilité
chrétienne et renoncer au titre de général,
dont on l'avait bénévolement décoré jusqu'à
ce Jour. K Pour servir mon Dieu, a-t-il dit,
je n'hésite pas à ne plus porter un titre tout
decourtoisie.' Il
C'est M. le général Loyse! qui a mis Tépée
sous la gorge de M. du Temple il l'a prévenu
avant la séance qu'il protesterait si on lui
donnait un titre qu'il ne pouvait garder sans
compromettre l'armée.
Nous n'avons pas à apprêter ce procédé
de M. le général Loysel. Néanmoins, il nous
paraît assez singulier a la veitle du jour où
l'on va demander des épau)et)es françaises
pour quelques princes d'Ortéans ayant ob-
tenu leurs grades à l'étranger. Pf'ut-être
aurait il été plus sage de parler moins en de
t'attdaze, il appartient comme la vpiioure à
mon essélent étè~e et emi.
Le jeune honme que j'ai aperçu tout
a l'heure en votre compagnie ? 9
Oui.
Serait-il indiscret de vous demander
son nom?
–NouHementt nouttementt Hs'appeUe
te comte Léone.
–Leone?
Leone tout court, zer monsteur.
Baradieu tira sa carte.
Voici qui je suis, dit-it, et je désire
parier à M. te comte Leone à l'instant
même.
Hélas [ monsieur, il vient de partir
avec une dame, madame. madame Re-
volver.
–Du moins, pourrai je le voir chez lui?
Quand monsieur le marquis il voudra
répliqua l'homme aux fourrures avec em-'
pressemect le comte Leone, 1, rue Laf-
fitte, près ta Maison-d'Or.
A quelle heure le trouverai-je ce soir ?
Oh i ce soir, impossible, monsieur le
marquis.
–Demain, atora?
Oh) demain.
Monsieur, dit Baradieu avec hauteur,
je vous adresse une question précise, ~et
vous prie d'y répondre catégoriquement et t
sans ambages si j'avais des témoins à en-
voyer demain à M. te c~mtc Leone, à quelle
heure les recevrait-it?
Oh quant à cela, répliqua le prince
en se contondant en salutations, touzours,
monsieur le marquis, touzours!
Sur ce mot, dit avec un accent qni était
tout un poëme d'ironie, les d@ux hommes
te séparèrent.
Puis il se ut un grand mouvement dans
ta foule. La dernière course était finie et te
défilé commençait.
PtERREZACCONEetADOLPJHE RACOT.
(La ~M~6 à demain.)
H rachète ce défaut d~ courtoisie par un
absolu dévouement à son maître, qu'il us
quitte pas plus que son ombre. On les ren-
contre invariablement unis par une laisse,
et l'on ee demande si le chien est attaché
au paître ou le paître attaché au chien.
Avec âne bonne grâce parfaite, M. Brown
nom invite à eatrer, et noutt pénétrons dans
un atelier de petite dimension, qui nous fait
songer à un proverbe connu tout, en effet,
est bon et bien dans cet étroit espace.
L'aspect général est simple, un peu aus-
tère pas de bibelots, pas d'inutiles fantai-
sies on se sent dans une atmosphère de
travail.
Le mobilier se compose d'une grande ta-
ble chargée de pinceaux et de couleurs, et
d'un d~van dan~ un coin s'arrondissent les
flancs d'un cheval de carton, destine à sup-
porter des modèles de harnachements. Les
murs sont tapissés d'études, parmi lesquel-
les dominent des croquis de l'album de Bo-
BiBgton.
En face de la fenêtre sont suspendus des
harnachements, des bufneteries. Il y a un
véritable arsenal de sabres et d'épées de
toute époque et de teut style, depuis la
claymore écossaise jusqu'au cimeterre
orientât, depuis l'épée moyen âge jusqu'au
sabre de cavalerie moderne.
La physionomie de l'artiste est en harmo-
nie avec cet intérieur le visage est pâle,
d'un ovale allongé et d'aspect ascétique.
Très gentleman, il a les manières du meil-
leur monde, dans lequel il a l'habitude de
vivre. Il a passé une partie de sajeuné~se à
la cour de Danemark, où il a laissé les
meilleurs souvenirs. Ayant beaucoup voyage,
il parle plusieurs tangues avec facilité. D'un
caractère réservé, un peu entier, il se lie
difficilement; mais ses amis le savent dé-
voué et 4'ane sécurité à toute épreuve.
Sportsman distingué, il est l'amî du comte
d'Osmond et son collègue en vénerie il
mon~e admirablement à cheval.
Pendant la guerre de Prusse, il a suivi la
campagne comme attaché à l'état-major du
maréchal de Mac-Mahon, jusqu'après la ba-
taille de Reichshonen, dont il a reproduit un
lugubre épisode. Lors du siège, il était à
t'Elyaée, dans l'état-jnajor de la garde na-
tionale, et faisait partie de cette courageuse
plëïade d'artistes qui ne marchandaient ni
leur dévouement ni leur vie, et qu'a immor-j
talisée le peintre Regnault.
Dévoué au malheur, il a gardé toutes ses
sympathies politiques avec le désintéresse-
ment le plus absolu.
Tel est l'homme c'est ua caractère a
<%
riste, amoureux de la ligne, dessinateur
austère. Ses compositions sont poétiques et
toujours originales il a horreur des banali-
tés et pousse la distinction jusqu'à une re-
cherche peut-être trop grande; il affectionne
les effets voilés et do~sa~s jamais man-
quer de puissance. Sa manière rappelle
celle de Géricault. Exposés, ses tableaux
éteignent les toiles voisines et laissent tou-
jours au spectateur l'impression d'âne
grande pensée- artistique. Qu'on aime ou
non son talent, il s'impose.
Ajoutons qu'il a gagné, sans faveur au-
cune, toutes ses médailles d'exposition et
qu'il est décoré. °
Avec la simplicité modeste que nous lui
connaissons, il ne porte le ruban que dans
les grandes occasions. Dernièrement, étaat
au travail, on lui annonce l'arrivée de lord
X. riche amateur. Il faut bien, dans se
cas, paraître avec tous ses avantage! et
montrer à l'étranger que la France sait re-
connaître et récompenser le mérite de ses
artistes. Vite on envoie, à 1 étage au-des'
sous, emprunter la ruban d'unami.lepein-
-tre Boulanger la visite Hnie, le ruban des-
cend aussitôt l'étage.
Nous venons de dire que M. Brown a la
pession du cheval son oeuvre en reproduit
les types les plus beaux, les plus élégants.
H a étudié avec succès les magnifiques
chevaux < des colonels de la garde. Nos re-
gards s'arrêtent sur plusieurs toiles qui re-
produisent des scènes de chasse au de
courses des amazones à taille sveltc, des
cavaliers fashionables, montés sur des che-
vaux anglais, sont ses sujetsprëférés. loi
le maréchal de Mac-Mahon, contient un
coursier fougueux là une calèche rapide
emporte Mme la marquise de L. au rendez-
veus de chasse.
Mais ~'oeuvre qui arrête principalement
nos regards et q~ xera sans doute admi-
rée au prochain Salon, c'est un madgyar
poursuivant un voleur de troupeaux. L'ho-
rizon est empourpré par les derniers rayona
du soleil le madgyar vient d'abattre d'un
premier coup de ieu le cheval du pillard,
et ce dernier, tombé sous sa monture, cher-
che à se dégager. Par un enbrt vigoureux,
le noble hongrois arrête subitement son
cheval, qui se cabre. Vissé & la selle, il fmt
feu sur le misérable. Tout cela est plein dQ
FEUILLETON DU M !7Z07~. ? 2 (1)
22jAN~ERi874.
!"j. J– .<
m LA MAISON Ÿ
~E"
.r~E
LARUEZMHARfE
` P~PLOGUE
I!
LA ROBE'
PendaRt que l'équipage cause de tout ce
bruit faisait spM entrée à sensation, si un
observateur eût regarde !a femme que nous
avons entendu désigner tout à )'he ire par
te nomsiaguHer deRevotver, it eût vu cette
fëmm~, toujours immpbite dans sa catèche,
échanger un rapide coup d'œi} avec ie plus
jeune des nouveaux venus.
Deux hommes, aveas-nous dit, occupaient
la voiture qui venait de s'arrêter.
Le premier, autant qu'il était permis d'en
juger sous !apretusion des fourrures dans
lesquelles it était comme enseveli, luxe à
peine justi&e par une sereine journée de
printemps, pouvait avoir une cinquantaine
ti) Reproduction interdite.
vie, d'action, et te drame se joue dans une
lumière éclatante. Nous arrêtons là notre
esquisse, n~ voulant pas aller surins brisées
des critiques futurs.
Ce qui nous trappe partout, e'est l'intelli-
gence profonde de cette harmonie qui existe
entre le cheval et le cavalier, harmonie ad-
mirable qui semble réunir deux êtres en un
seul. Le poétique génie des anciens a bien
symbolisé cette union intime dans la con-
ception du centaure. Il est impossible de ne
pas voir là une harmonie préétablie dans le
plan de la nature; et cependant les récentes
découvertes de l'archéologie nous appren-
nent que bien longtemps nos sauvages an-
cêtres, les habitants des cavernes u'ont vu
dans le cheval qu'un gibier de chasse. Quoi
qu'il en soit, ils n ont mérité le nom d'hom-
mes que le jour où ils ont su faire de ce
noble animal le compagnon aimé de leurs
chasses et de leurs travaux.
Les œuvres récentes de M. Brown sont
trop connues poaw que nous songions à les
analyser tous ceux qui aiment les arts sa-
vent par coeur le ~~At~oM, lajf~~M~
JV< <<6 de ~MMM~M?-
et cet épisode sanglant du ~'o~e~e de
JBcM~~c~ d'un effet si saisissant, trop
violent peut-être, mais bien en situation
dans cet héroïque épisode de notre lamen-
table épopée.
Résumons nos impressions. Il y a, dans
letempéraBMnt de l'homme et de l'artiste,
une double nature l'una, toute de suriace,
est.réservée, austère jusqu'au puritanisme;
mais vienne l'inspiration, et cette réserve
fait place à la fougue la glace se rompt,
etlanamme&pparnitt
'f1' ~nus.
Nu!~li<~ ~~nséi~nem~~
M. Baragnon, sous-secrétaire d'Etat, et M. de
Saiut-Laum6r, chef du cabinet de M. le minis-
tre de l'intérieur, ont été mandés hier matin au
coaseil des ministres, qui s'est réuni comme
d'ordinaire à ta présidence.
Nous croyons savoir qua le mouvement pré-
fectorat et sous-préfectoral, qui doit paraîtra
dans quelques jours au ~ownt<:< o/CM~, a prin-
cipalement occupé le conseil. 'f. ~p t.
L'arrêté de suspension de l'C~M~ n'est pas
au yo~tM~ o/CM< et ne doit pas y être inséré.
H n'est pas en effet, dans les usages, d'y publier
des docucMnts de cette nature.
Le conseil supérieur de l'instruction publique
a ajourné à sa prochaine sesaion l'adoption de
la réforme du baccalauréat proposée par Mgr Du-
panloup.
Les députés se sont réunis hier dans les bu-
reaux pour nommer une commission de qainze
membres chargée de l'examen du projet de loi
relatif à la liquidation de la Lista civile im-
périale.
Les membres du groupe de l'Appel au peuple
ont refusé, par M sentiment faci!e à compren-
dre, d'être nommas commissaires par la droite.
Dans te 11° bureau, une discussion des plus
intéressantes va s'engager. M. Alexis Lambert,
député radical, a présenté un amendement ainsi
fonçu:
< La famille impériale remboursera deux
millions, montant du douz)éme de la tista civi-
le, perçus d'avance par l'Empereur Napoléon,
le 1~ septembre, e
Le député de l'extrême gauche a, sans le
vouloir, fourni l'occasion à ses collègues de la
droite de faire l'éloge de l'Empire. M. de Ker-
jégu, membre du centre droit, va démontrer
~Mt)M Mt Bta~)M que depuis 1830 les chefs do
gouvernement ont reçu un mois d'avance les
sommes affectées pour frai: de représentation
mais les émoluments du mois de septembre
-1870, revendiqués par M. Lamoert, ~'OK< ~
et il a été démontré que les révolutionnaires du
4 Septembre, ayant trouvé cette somme men-
suelle de 2 miltions disponible dans les caisses
du Trésor public, ~M MM< MM~o~' et en ont
disposé pour les besoins de leur cause.
M. Rouher a, dit-on, les preuves irréfutable9
en mains, et la proposition de M. Lambert tourne
à sa eonfusMB. ¡
· s"
Le bruit circulait hier, dans les couloirs de
l'Assemblée, que le gouvernement aurait ma-
nifesté l'intention de rappeler M. de Corcellet
et do le remplacer par un simple chargé d'af-
faires, placé sous la dépendance, ou, si on t'aima
mieux, sous !a haute direction ,do M. le mar-
quis de Noailles. Ce nouvsau Mo~M MM~t
aurait pour but de mettre On à tous tes propos
malveillants qui circulent depuis quoique temp~
touchant nos relations avec l'Italie, et de don-
ner en même temps satisfaction au cabinet
Minghetti sur la question romaine. Nous ne fai-
sons, bien entendu, que rapporter la bruit, et
sous toutes réserves.
S'il faut en croire nos informations, les gou-
vernements signataires de la convention moné-
taire de 1868, c'est-à-dire l'Italie, la Suisse, la
Belgique et la France, sans démonétiser 1 ar-
gent, seraient rësotus à interdire la frappe des
monnaies d'argent po!M' << coMy~e des ?
D'après une rumeur qui tend à s'accréditer
dans le monde politique, M. de Bourgomg
d'acnées. Des cheveu~ roux, un nM recourbé
et aigu, des yeux petite et a demi-ctbs,
comme si la lumière l'eût gêné, étaient tout
ce qu'on pouvait distinguer de cet opulent
personnage. ¡..
Le eecond paraissait à peine âge de vipgt
à vingt cinq ans. C'était un grand et beau
garçon, mince, éiancé, aux cheveux châ-
tains et bouclés, au teint mat, au regard
hafdi jusqu'à reSronterie, et dont la tenue,
taquette le plus .rafnné ~~M~' <~<~
n'indiquait aucune des préoecupatioBs de
température qui semblaient si fort inquiéter
son compagnon..
Un grand laquais s'élança et ouvrît ta
portière.
Le-jeune homme descendit le premier, e~,
tendant le poignet à l'homme aux fourru-
res
Appuyez-vous sur mon bras, prince,
dit-il à voix haute.
Le prince, puisque ce titre vient de iui
être donné, descendit.
Aux alentours, la foute ouvrait de grands
yeux. Quelques sportsmen s'iaterrogeaient.
Les femmes de cetics qui ont ia p'ëtcn-
tion de connaître leur Paris sur le bout du
doigt cherchaient dans leur mémoire En
vain. Personne né connaissait ni i'un ni
l'autre de ces deux hommes, dont i'un était
si briitant, si jeune, paraissait si riche, et
dont l'autre semblait avoir ~i grand froid.
Tout ce qu'une femme, ta plus forte de la
société, put découvrir sur le second, ce fut
ceci
C'est un Russe i
Cependant, après une courte conversation,
les deux inconnus s'étaient séparés.
L'homme aux feurr rfs, ou te prince, avait
traversé la piste s" fuofnci'! où ta course
finissait, et venait gagner i enceinte du
pesage. Quant au j' ~inc homme, H marcha
droit à la calèche u !
se souleva, droite, les yeux brillants d'une
dont nous avons annoncé la mission à Saint-
Pétersbourg, serait destiné à remplacer dans
cette vilie M. te général Le Ftô comme nm-
bassadear.
MARC GÉRARD.
LE CAS BE 1~, SCHERE&
Nous avons tenu nos lecteur~ an courant
d'une ansure assez grave, dans laquelle un
député se trouvait compromis. H s'agissait,
ON s'en sDuvient, d'une dépêche adressée à
un journal étranger et qui taisait peu d'hon
neur au patriotisme de l'expéditeur.
Nous n'avions pas cru devoir imprimer le
nom de ce député, qui était sur toutes les
bouches mais M. Schérer ayant reconnu
la nécessité de se justiner, nous croyons
intéressant de reproduire la lettre qu'il a
adressée hier à tous ies journaux républi-
cains.
A vrai dire, la réponse de M. Schérer pê-
che par )a base il ne donne pas le texte
même de la dépêche. Comment se fait-il
que lui qui se rappeite si exactement jus-
qu'au dernier mot de ses iettrss, ne se sou-
tienne pas d'une courte dépêche ?
M. Schérer demande au gouveraemf-nt de
pubtier le texte de sa dépêche; nous joi-
gnons nos prières aux siennes, surtout en
présence de l'affirmation donnée par la
-P~.M, oue le télégramme était conçu a peu
près eu ces termes:
« Abstenons-nous, pour le moment, au sujet
de FO~M~My attendez que le gouvernement
soit plus engagé, etvous~oulever~z opportuné-
ment i'aSaire »
Quoi qu'ii en soit, voici la communication
'même fa~e par te député de la gauche aux
journaux républicains.
Nous attendons, pour nous prononcer
le document principal soit connu.
M. G.
–f*
Versailles, 19 janvier.
liïonBfèftrit directeur,
Permettez-moi deieeeurira votre journal pour
donner au public des explications qui, quoique
personnelles, me paraissent ne pas manquer
tout à fait d'un intérêt ptua général.
Vous aurez remarqué depuis quelque temps
dans les journaux, en particulier dans ceux qui
soutiennent 1~ panique da cabinet, des allusions
mystérieuses & )à conduite d'un député de l'op-
position qui se serait rendu, ou peu s'en faut,
coupable do haute trahison.
J'ai refusé d'abord de me reconnaître dans les
récits où l'on parlait de correspoudance avec
des eorrélig'Qonaires poétiques, de lettres adres-
sées aux radicaux itadenâjpour leur indiquer les
moyen d:jeter le gouvernement français dans
l'embarras et la France eilt-mêmeda~s ta guerre.
L'ancusittion me paraissait trop extravagante, et
d'ailleurs ja n'ai en fe moment et n'ai jamais eu,
que je sache, aucune correspondance avec au-
tan Italien.
Toutefois les accusations sont devenues de
jour en jour plus pressante:, et l'on m'assure
même que mon nom a été prononcé comme
celui du coupable.
Dans ces circonstances, il ne m'est plus pos-
sible de garder le silence. J'ai eu, il y a trois
semaines, une réclamation à adresser à l'un
des membres du cabinet; j'ai tout lieu de pré-
su'ner quo c'est à cet incident que se rappor-
tent les bruits répandus par tes journaux, et
il no me reste plus qu'& rapporter les faits et à
citer les pièces..
J'ai depuis longtemps l'habitude d'envoyer à
un grand journal anglais, dont lo directeur est
de mes amis, des dépêches relatives aux inci-
dents les plas marquants de nos débats parle-
mentaires et de notre situation politique. Ces
dépêches, je ne l'ignorais point, passaient,
comme toutes les dépêches, télégraphiques, sous
les yeux do l'administration. Je no m'en inquié-
tais pas, ayant la conscience de n'outre-passer,
dans mes communications, ni mon droit ni les
convenances. J'ajouta que jamais je n'avais eu
la moindre difficulté à cet égard. Dans tous )es
cas, vous m'avouerez que je ne devais pas
m'attendre à l'accusation drintéMigence avec
l'étranger car, si je conspirais, je conspirais au
grand jour et sous l'oeil même de M. le ministre
do l'intérieur.
Le 31 décembre dernier, à l'issue de la
séance, j'envoyai au 2)
vernement, qui en estit détenteur, croira sans
doute à propos de la publier. Pour autant que je
me rappelle le contenu, j'annonçais l'intention
qu'on supposait alors au cabinet derappetar l'O-
~M~!M, et je rapportais & ce sujet le langage
attribué à la légation italienne. D'après ce lan-
gage, dont les couloirs de l'Assemblée avaient
paru fort préoccupes, le gouvernement italien
était animé des dispositions les plus amicales
pour ia Francs il ne ferait rien pour troubler
la paix qui régnait entre les deux pays; mais,
quant à l'Or~M~M~, il n'avait aucun intérêt à
en exiger te rappel, puisque, si la conduite du
cabinet le rendait nécessaire, l'Itatië trouverait
dans la présence d9 ce navire a Civitta-Vec-
chia le cas de guerre dont elle pourrait avoie
besoin.
Vous le voyez, monsieur, je n'exprimais pas
une opinion, je rapportais un bruit. Ce bruit
était notoire, tous mes collègues en avaiont
connaissance, ot, en le transmettant, je no fai-
expression de triomphe et de bnnheur indi-
cible, et lui tendit ses deux mains, que l'in-
< connu baisa.
Puis tous deux s'entretinrent ami-voix, Re-
voter penehantia tête si près de cette du jeune
homme, que tes curieux durent renoncer,
.quelque regret qu'ifs en eussent, à saisir un
mot de la mystérieuse conversation. `
Pendant que ceci se passait, Beauvert,,
errant comme une âme en peine a travers
les groupes, était plus intrigue que per-
sonne. `
–J'ai eu tort, se disait-il, de ne pa~
aborder Revolver tout à l'heure. A présent
je ne saurai riett. Qui diable ces gens-1~
peuvent ils être? y
li s'arrêta.
En ce moment, une conversation qui avait
lieu à côt6 de lui venait d'attirer son atten-
tion, et iiiui sembla qu'il pouvait être in-
téressant de F écouter.
H prêta l'oreille, tout en }etaat à ie dëro~
bée un regard sur les deux interlocuteurs.
C'étaient deux très jeunes gens, dont la
mise annonçait dpux commis ou deux em-
ployés endimanchés, et qui étaient sans
doute venus parier quelques pièces de cent
sous sur ~e~y ou sur .A~<<~
Mais, disait l'un, je ne me trompe pas.
Je te répète que j'ai \eridu, ii y a quinze
joars, à des dames du faubourg Saint-Ger-
main UKe robe de soie exactement pareUte
à la casaque dfs jockeys de cette daumont.
blanc rayé de Meu clait- et. j'ai une bonne
raison d'en être sur je viens de voir de
près l'ëtoS'e elle vient de chez nous il n'y
a que le patron à Paris qui la tienne.
–Et quelles sont ces dames? interrogea
l'autre.
Bauvert redoubla d'attention.
Mai; comme le commis aiiait répondr' it
se retourna hrusqu~m' nt vers ua nou~c~u
persoHt.age qm v~Bait de lui iuucheE t 6-
pa~e.
Ce p'rsRNnage n'e~tt ~utrc que B<-r!
dieu, qui, perdu dans la foule, avait par
sais qu'office d'historien, ou, si vous aimez
mieux, de nouvelliste.
L'ofnce télégraphique m'apprit, dans la soirée,
que ma dépêche avait été supprimée par auto-
rité supérieure. Dès le lendemain, j'adressai !a
lettre suivante à M le duc de Broglie, comme
ministre de t intérieur
« Versailles, <" janvier t87<.
« MonsieM le ministre,
< J'ai adressé hier au journal anglais le ~a~y
~M~ une dépêche relative'a l'0~<~Me et rap-
portant un propos tenu, au sujet de !a présence
de ce navire dans les eaux italiennes, par un
homme politique d'Italie.
« J'ai été avisé dans la soirée que ma dépëthe
avait été arrêtée au mini'-tère de l'intérieur par
application de l'article 3 de la loi du 29 novem-
bre 18SO et de l'article 20 de la convention inter-
nationale de Rome.
« Je ne vois pas trap dans quelle catégorie
dés cas prévus par ces articles ma dépêche a
paru rentrer. Je me contente de déclarer que
j'en aeoep'-e hautement la responsabilité, et je
reconnaM bien volontiers qu'eUa a d~ sembler
fdcheuse à une administration dont elle mettait
à découvert l'impéritie politique.
« Mais le but de ma lettre n'est pas de protes-
ter contre un acte d'arbitraire vis-à-vis duquel
je sais bien que je reste sans re ours. Je tenais
seulement à vou< signaler l'inutilité de la me-
sure que vous avez cru devoir prendre. En sup-
primant une dépêche dont je p-.s envoyer, le
même soir, âne expédition par la poste, vous
ne réussisiez qu'à lui faire perdre vingt-quatre
heures. Ce n'est pas la peine, en vériM. de re-
courir à un procédé qui a toujours quelque
chose de violent et d'odieux.
« Agréez, monsieur le ministre, l'èxpresfuom
de mes sentiments distingués.~
La lendemain, 2 janvier, M. te duc de Broglie
me fit t'honi.edr de me répondre dans les ter-
mes suivants:
St) ~)
« Monsieur,
a En arrêtant la dépêche que vous envoyiez
au .OM/t/ ~Ve; j'ai usé du droit que conf.'re au
ministre de l'intérieur, dans l'intérêt publia un
article formel de la loi de 1850 sur l'usage de la
télégraphie pour le service privé.
«Je ne crois pas qu'aucun ministre en ait fait
une application plus légitime.
a La dépêcha dont il est question aurait eu
pour effet d'indiquer à un gouvernement étran-
ger un moyen, suivant vous, sûr et &cile d'en-
gagera 'France dans urne nouvèUè guerre.
« Vous êtes libre, comme vous me le faites ob-
server, de réitérer 1& même conseil et le même
avertissement par la poste il ne dépend pas de
moi de vous en empêcher. La conscience publi-
que jugera le patriotisme de ce procédé.
<: Veuillez agréer l'assurance, de mes sentiments
distingués, a
Je ne crus pas, vous le comprenez, pouvoir
rester sous le coup <}a l'accusation renfermée
dans cette lettre, et voici ce que j'y répondis
« Versailles, 3 janvier 1874.
« Monsieur le ministre,
« La lettre que vous m'avez fait l'honneur de
m'adresser au sujet de la suppression de ma
dépêche renferme une imputation trop grave;pour
que .je néglige de la relever.
« En faisant connaître les intentions du gou-
vernement italien relativement à l'O~o./M", je
n'indiquais pas « à un gouvernement étranger
nn moyen sur et facile d~engager la France dans
une nouvelle guerres; j'indiquais bien plutôt
au gouvernement français un moyen sur et fa-
cile d'éviter le danger dent il e~t menacé.
« En vérité, il aurait fallu, pour s'y résoudre,
que le gouvernement dont vous êtes membre
mt prêt à sacrifier des. intérêts de parti aux in-
térêts du pays.
.«Vous comprendrez d'après cela, monsieur, que
je u'ai aucune raison de décliner votre appel à
la conscience publique: elle ne sera poinf em-
barrassée, j'en suis sûr, pour décider de quel
côté est le patriotisme, du côté .de celui qui si-
gnale le péril ou du côté do celui qui le crée.
« Agréez, etc. &
Cette tettrc mit un à ma correspondance avec
te ministre. J'avoue qua j'ai eu p(us d'une foie
ta démangeaison de publier çptte correspon-
dance, et que ja ne fus retenu que najr la oraint-
d'avoir t'air de chercher dans tes embarras di-
plomatiques du cabinet une occasion de satis-
faire des rivalités de parti. Je me tins donc'
tranquitte, ne raeontant la chose qu'à un petit
nombre d'amis, et j'aurais continué de garder
le sitence, si tes provocations du ministère ne
m'avaient mis la main à la ptume.
H me paraît à pMne nécessaire d'insister, en
terminant, sur la communication au journal an-
glais. j3n a parlé de manœuvres secrètes, tendis
que c'est du télégraphe que je me servais on
a prétendu qu@ je donnais des avisa à l'Italie,
tandis que je faisais connaître aa contraire les
intentions du gouvernement italien.
On a dit que je créais un p~rit à mon pays,
tandis que je te détourmais bien plutôt, ce périt,
puisqu'un danger connu est un danger~ moitié
prévenu. Ce qui est vrai, c est que ta divulga-
tion de ma nouvette pouvait passer pour une
sorte de mise en demeure du cabinet da rappe-,
1er t'O~KO~M/ mais, dans ma conviction, je
n'aurais imposé par là aucun .sacrifice sans di-
gnité à mon pays, j'aurais seulement innigé un
échec à la potitiqua vacittante et antipatrioti-
que du gouvernement.
Agréez, monsieur, l'assurance de mes senti-!
ments distingués.
Monts distingués. y 'ED. SCHÉRER,
~M~Mt-e<-OM<.
On lit da.ns y~Me~
Paris, t9janvier.
De récents incidents diplomatiques, qu;
ont attiré i'attention p"b)iqup, ont déter-
miné le gouvernement à prendre unn me-;
sure qui indique son ferme dé~irderamu-f
rer l'esprit public et de se dégager de toute
suspicion de connivence avec le langage
violent que se permcttaieat certains jour-;
naux. 't,t-i~
-fh.<.« tu ttJO~t'tt I
hasard, comme Beauvert, surpris la singur
)ière remarque du commit.
Pardon, monsieur, dit BaradtCM d'un
tQn ferme, ne disiez vous pas a l'instant
IQn ferme, ne dlfuez. \>JUS pas a l'Instant
que vous avez vendu un coupon d'éto<ï~
pareUte a la casaque de ces jockeys?
Mais, en ~Tet.. balbutia te commiB
interdit et qui passait par toutes tes cour-
icurs de Farc-en ciel 1
-Je vous sera; très obii~,p~ceca%
poursuivit BaredieH, de me dire te nom deg
dames auxqueUes cette vente a été faite.
Mon Dieu certainement.. répondit
le commis en pjK
dans nos magasins, que vous cpmf.reutz
il me serait bien difiicite..
C'est bien, répliqua Baradieu. Vétrp
discrétion vous fait honneur, ft je ne veux
pas la mettre < une trop cruelie épreuve
D'aiUeurs, il y a an moyen bien simple d~
se renseigner à ce sujet..
Et il allait se diriger y@rs l'attetage iR~-
connu, quand son regard rencontra cetui dp
Beauvert. z
Ce dernier s'approcha.
Mon cher, dit-il d'un air im et mysté-
rieux, si vous n'étiez pas venu interrompre
la conversation dp ces deux drôies, j'aurais
pu vous donner fe nom que vous cherchez.
Comment cetfi ? q
Pendant que vous écouta a dtoite;,
j'écoutais a gauche.
–DansqueUntcret?.
Cam,!nent! est-ce qu'it M vous sembte
pas bizarre, et encore je me sers d'un
terme aduuei, de voir sur le dos de deux~
jockeys !cs cou)eurs que porte précisément
aujourd'hui Mlle Btanche de Chantetys ?
Baradieu pâtit.
Eh quoi iit-i~ vottS avez remarqua ?..
Et qui donc ne i~ remarquerait paii?ré-
p)i itis Beauv' rt si c'est un hasard, conve-
nez 'm'i; ~s! imperti~.u. Mais, si ie hasard
n'y est pour nen, conv'ocz aussi -que 'c'~st
uoe impudence rane et dontjene Cjompr. nds
guère t'objet.
II n'est pas ex~et, comme l'a su~éré M.
Veuillot, que ia suppression de)'~m~~
ait~téd-'mandé~par une puissance étran-
gère La nécessité de cette suspension avait
Xté prévue, et ia mesure a étenuatemeiit
décidée ce matin à huit heures et demie. La
cause immédiate a été la pub!icatton du
Mandement df revenue de Périgueux, qui
parait avoir été considéré comme une ré-
ponse à la circulaire du ministre de l'ins-
truction publique, qui a été pubiiée derniè-
rement par )e ~Z'MM~.
Des membres innuents de t'Assemblée
avaient insisté auprès du gouvernement sur
t'opportmuté de ne paa supprimer )ejouraat
ultramontain au mous justu'a.urcs i adop-
tion de la loi sur les maires; mais le cabi
ntt a cru que cet atermoiement ne pouvait
pas être accordé.
En prenant cette déeision et en se sépa-
rant ainsi catégoriq'iement du parti ciéficat
devenu vicient, le cabinet a tenu à montrer
clairement que ies vues hosfites ou mcdveit-
iantes étaient absolument étrangères a ses
idées, et il a veulu ne pas être accusé d~
participation à un<: politique qu'il répudie.
Informations générales
'i, r. S ,·T=,
Ca.rca.s
que lui %vaj.t adressée M. Marcou pour obtenir
son éiargissemeut le 18 de ce mois, jour où,
aux termes de l'artiste 40 du Hodf pënai, nnit
sa ptiiue de six mois de prison. Le tribunal de
Car assonne s'est déclaré incompétent et a ren-
voyé la ques~oa à la cour de Montp~liM mais
tt a examiné, et résolu négativeuient la ques-
tion de tévooabihté de la 'demande par laquelle
M. Marcou vouiait s'assurer s'il ne souffrirait
pas une détention illégale en restant sous les
y~rrou~ jusqu'au 24 de ce mois.
,E r;
AL~r, i~ janvier" M. Brune!, notre nou-
veau prffut, est arrive lundi dernier, par le ba-
teau-courrier de la compagnie Valéry. Il a pris
immédiatement possession do sfs factions.
Tons tes émptbyés. qu'it va diriger désormais,
lui ont été' présentés le jour même par M. io
secrétaire général de la préfecture et, le sur-
lendemain, )1 recevait ofncMitement tous les
fonctionnaires civils et militaires de son dépar-
tement.' 'f~
Perpignan, 18 janvier. Le tribunal a
rendu son jugement dans le procès intente à
l'm<<~a été condamné à 100 fr. d'amende et 1,200 fr.
dédommages-intérêts envers ta partie ptai.-
gnantM, à l'insertion du mgem.tnt, mais par
extrait seulement dans q~tre journaux, et aux
frais du procès. H à interjeté ap~el de ce juge
ment.' /K '.).
.).<
Honen, t9 janvier. Un sanglier d'assez
forte taille, menant on ne sait d'où, a travt'rsé
plusieurs jardins de la rue Crevier et da la rue
Louette. Arrivé dMns cette deruièr~ rue, il tst
entré '
carr'au ~'unn dtS fenêtres ~urez.de-chaussée,
ets'fsti~trotuit.dansta salle à manger: les
persanues qui s'y trouvaient se sont empressées
d'ouvrir la porte. L'animal s'est enfui par le
jardm, est alors entré au n" 136 de la rue Saint-
Maur, chpz M. Q. un él~ève do commerce il
a fait irruption dans une chambre, où se trou-
vaient Mme Q. et sa couturière, qu'il a failli
ronvarser mais, e8'ray$ par les cris de ces da-
mes, il s'est précipité par une fenôtre fn cas-
sant un carreau et s'est échappé par la cavée
Saint-Car vais
Plusieurs personnes, armées de fusils qui s'é-
taient mises a ~a poursuite, o.'t perdu là sa
trace.
Boutogne, 20 janvier. Les enquêtes pré-
paratoires sur le nouvoan port da Boulogne
viennent de se terminer; le projet sera prochai-
nement soumis au conseil générât des ponts et
chaussées, pour passer ensuite au conseil d'Etat
et à l'Assemblée nationale.
Le nouveau pQrt serait situé au sud-ouest du
port actuel, dans l'angle formé par la jetée ou~
et les batteries do Cnatillon. Il donnerait accès
à toute heure de marée à des steamers de 2,00~
tonneaux semblables a ceux qui font la traver-i
sée entre l'Angleterre et l'Irlande.
La dépense est estimée a 7 millions de francs~
Sa.int-Pétersbonrg, 19 janvier. Le seri
vice pour le mariage du duc d'Edimbourg a ed
lieu hier dans la chapelle anglaise, en présent
ee de la plupart des résidents anglais dans la
ville.
Le prince et la princesse de Galles, le duo
d'Edimbourg et le prince Arthur ont été reçus q
la porte de la cbapHtIo par lord Loftus, ambas-
sadeur, qui les a conduits a leurs places. De~
prières ont été lues par M. Thompson, et 1~
service a été prêché par le doyen Stanloy.
.\Lefeld-maréehaIdeBerga succombé di-~
manche des suites d'une inflammation pulmo-i
aaire.
SBtedrid, 19 janvier. –Le communard Corn-'
hatz, condamné à mort à Paris, et qui <~tait vena
en Espagne comme correspondant militaire du
~M- JTor~ ~a~, mais s'était mèté dès t~
commei'ccrnent au mouvement de Carthagene,
a été arrêté & Carthagèno.
L'extradition de Contreras et de ses compa-
gnons.a été demandée aux autorités françaises:
A mesure que Bcauvert par'ait, répandant
comptaisamm'~ntson venin, ie visage de Ba-
radieu, de pute qu'il était, devenait pour~
pré. Set yeux s; catmps et si doux briHéren~
d'un tau inaccoutumé. Il regarda le baron
en face; et, d'une voix toujours maîtresse
d'eHe-ïnême, mais où Beauvert sentit néan-r
moins vibrer comme une menace sourde
–Ou vouiez vous en venir ?dit-ii.
Mbi~ s'écria Bcàuvprt, battant en re-t
traite avec nn spurire de candeur rien 1
J~ vous fais part simplement d'une coïnci-
dence.
Connaissez-vous ces deax hommes?
insista Baradieu en désignant la calèche.
Non-seut(-mM)t je ne tes connais pas,
mais personne ici ne les connaît. Si vous te-
nt-z à savoir qui ils sont, je crois qu'il n'y a
qu'un meyen c'est de le ieur demander 4
eux-mêmes. Le ptus jeune, qui causait avec
Revolver, vient de partir. avec cite sans
doute.
–Ah? fit Baradieu.
–Mais voici ie prince qui regagne ia~
voiture. Je nedeuie pas que vous n'obte-
niez de lui tous les renseignements que
vous désirez.
Baradieu ne répondit pas i! avait d<~
pris, un parti et, quelques secondes après, il
abordait celui que i'oa appelait le prince.
Ceiui-ci te vit venir. Mais autant ta de-
marchÈ de Baradieu trahissait une impa-
tience ûëvreuse, et son sourcit fronce une
agitation di.fnciicment conlenua, autant le
visage de l'homme aux fourrures conserva
de p'acidité, et sa démarche de régularité
et de I~riteur.
C'~ fut scutpmeHt quand Baradieu se ptant~
dcvaat lui, qu'il consentit à s'arrêter.
Monsieur, dit le marquis aveQ une
exces~e ~o~t'~f, un mot, je vous prie 1
–Avtts ord~s, monsieur, répondit ie
t~inf" avec un u;cent itaHen très pra-
noneé-
Vous êtes ~propriétaire da ce magni-
tiqueatMiage?-
Hétas t non monsieur, dit le prince
le gouvernement espagnol les considère comme
des criminels de droit commun.
Va-iencia-, 20 janvier. Le viaduc de Too-
queiia, sur te chemin de fer de cette ville à AI-
manza, s'est écrouté avant-hier pendant qu'on
travaillait à fairo des~ réparations; 33 ouvriers
ont été ensevelis sous tes décombres.
Londres, 19 janvier. –Une statue du prince
Albert, p)acé@ sur ta viaduc d'Hotborn, a été
inaugurée à Londres )a semaine dernière, en
présence du iord-maire et du prince de Galles.
Urbtm, 17 janvier. La petite maison où
naquit Raphaël en 1483, maison qui était jus-
qu'à ce jour une propriété particulière, vient
d'être acquise par la R. Accademia RaiaeUo da
Ur~no, au prix de 22,000 fr. Cette habitation va
être restaurée et ou y installera u
Gênes, 20 janvier. Le 12 janvier, entra
deux et trois heures de l'après-midi, dans l'his-
torique palais Brignote-Sate, dit ]e ~~Mo
~OMO, s'accomplissait un acte soiehnet qui n'a
d'équivatent que dans les fastes les plus splen-
dtdes do i'ancienne munificence du patriciat
génois.
Mme la marquise Maria Brignoie-Sate, der-
nière survivanto de cette illustre famille, assis-
tée et autorisée par M. le duc de Galiera, séna-
tour du royaume, son mari, et par leur fils, le
marquis Ftiippo, cédaient à la ville de Gènes
iedit ~a~M~o ~o~o, ai~si quo la magniûquo
galerie de tabicaux et la bibfiothèquo qu'il con-
tient et qui ont uno renommée européenne.
La bibliothèque et la galerie resteront tous les
jours ouvertes aux hommes d'étude et aux visi-
teurs, et ie revenu de ['immeuble sera employé
en subsides et en encouragements pour les étu-
des d'art etdobeUes-tettres, et aussi en acqui-
sition d'œuvres d'art et d'oraernent pour la
vitie.- r t~ r
!jl ,`_
~uUetiïi politique
:R'S~j~ .t~ 't
M. te ministre des affaires étrangères a fait
hier, dans la séance de l'Assembtée natio-
nale, des déclarations qui auront une heu-
reuse influence. Prévenant l'interpellation
de M. du Temple, il a affirmé que nul dis-
sentiment ne s'est élevé entre la France et
l'Italie, et que tous les bruits qui ont couru
à ce sujet sont absolument taux. La pofiti-
que du gouvernement consiste, comme par
)e passé, à entourer d'un respect Hlial la
p' rsonncdu Saint Père, et à entretenir sans
arrière-pensée avec l'Italie des refations de
bonne harmonie « Nous voûtons la paix, a
« ajouté M. le duc Decazes, et nous travait-
« ferons sans rf lâche à la conserver, de même
que cous la déf~idrons contre toutes les
< excitations, "ù qu'elles viennent. <
Nous remercions M. le ministre des affai-
res étrangères de la précision de ses dé-
clarations, bien faites pour rassurer le monde
des affaires. M. Decazes a dit tout ce qu'il
fallait dire, en termes excédents, sans fan-
faronnade et sans manquer de dignité, il a
su d'un mot dégager le eabinet des « excita-
tions x de l'extrême droite, et ce mot rencon-
trera d'autant plus d& crédit auprès des
puissances étrangères, que la suspension de
i' C/MM~-y prouve que les manœuvres im-
prudentes seront réprimées, « d'où qu'elles
viennent, o
L'Assemblée a parfaitement compris qu'a-
près un discours aussi politique et aussi
net, toute discussion sur l'interpellation de
M. du Temple serait un péril sans objet
elle a voté à une très grande majorité la
question préalable.
Cet incident prouve que le gouvernement,
qui possède le Journal o/cï~, agirait sage-
ment en réfutant par de courtes Notes les
nouvelles erronées lorsqu'elles ont une cer-
taine gravité et se produisent avec des ap-
parences de véracité. Si la substance du dis-
cours que vient de prononcer M. le duc De-
cazes avait été publiée, il y a quefques jours,
l'opinion publique aurait été moins iaquiétée
et la prospérité générale moins atteinte par
(*es articies à sensation ou à spéculation.
')). '
M. du Temple a, du reste, eu toutes les
mésaventures H a dû faire acte d'humilité
chrétienne et renoncer au titre de général,
dont on l'avait bénévolement décoré jusqu'à
ce Jour. K Pour servir mon Dieu, a-t-il dit,
je n'hésite pas à ne plus porter un titre tout
decourtoisie.' Il
C'est M. le général Loyse! qui a mis Tépée
sous la gorge de M. du Temple il l'a prévenu
avant la séance qu'il protesterait si on lui
donnait un titre qu'il ne pouvait garder sans
compromettre l'armée.
Nous n'avons pas à apprêter ce procédé
de M. le général Loysel. Néanmoins, il nous
paraît assez singulier a la veitle du jour où
l'on va demander des épau)et)es françaises
pour quelques princes d'Ortéans ayant ob-
tenu leurs grades à l'étranger. Pf'ut-être
aurait il été plus sage de parler moins en de
t'attdaze, il appartient comme la vpiioure à
mon essélent étè~e et emi.
Le jeune honme que j'ai aperçu tout
a l'heure en votre compagnie ? 9
Oui.
Serait-il indiscret de vous demander
son nom?
–NouHementt nouttementt Hs'appeUe
te comte Léone.
–Leone?
Leone tout court, zer monsteur.
Baradieu tira sa carte.
Voici qui je suis, dit-it, et je désire
parier à M. te comte Leone à l'instant
même.
Hélas [ monsieur, il vient de partir
avec une dame, madame. madame Re-
volver.
–Du moins, pourrai je le voir chez lui?
Quand monsieur le marquis il voudra
répliqua l'homme aux fourrures avec em-'
pressemect le comte Leone, 1, rue Laf-
fitte, près ta Maison-d'Or.
A quelle heure le trouverai-je ce soir ?
Oh i ce soir, impossible, monsieur le
marquis.
–Demain, atora?
Oh) demain.
Monsieur, dit Baradieu avec hauteur,
je vous adresse une question précise, ~et
vous prie d'y répondre catégoriquement et t
sans ambages si j'avais des témoins à en-
voyer demain à M. te c~mtc Leone, à quelle
heure les recevrait-it?
Oh quant à cela, répliqua le prince
en se contondant en salutations, touzours,
monsieur le marquis, touzours!
Sur ce mot, dit avec un accent qni était
tout un poëme d'ironie, les d@ux hommes
te séparèrent.
Puis il se ut un grand mouvement dans
ta foule. La dernière course était finie et te
défilé commençait.
PtERREZACCONEetADOLPJHE RACOT.
(La ~M~6 à demain.)
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