Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-02-05
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 février 1869 05 février 1869
Description : 1869/02/05 (Numéro 216). 1869/02/05 (Numéro 216).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5193524
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/03/2008
.Vendredi S février 1869.
< LJE NUMERO JL <3 CENTIlfBa
t* fD&partementset et gares :M6j' '<.
ABOMT"~~6~ &. Siï mois, 33 &. TroM moM~ <6 i~
ANNONCES
~h.t~tt..Bg.,C<:irt e~C. M~.CX Da'tJLMM~
&MBMmmK!tii)tneaonti~SS!tm
Deuxième a,îmêe. –"MmëFo "~i~
"t. v
~j. j.a~t~ .M't v
,~N~uMaRo~Q'osNTi&
.&'c< -"{D~pMt~mNits'et et gares '00, :&'cJ.. p~t:j
A8Q!~Ê, 8'4'tîmûig, ~7 ïr. –~SBO~ '<3 !?'
51 fr; !r. ~'flv1a.lloia, 13 <
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.J~M. Ch. )L.SM,e~~r-< C., 6,tM'tJL"M~
'WBM~~M.tnt'gs~a.!
't~ëom~~a
~M(M T&B:m, ~ifCGieur-êeram
mégaetSaRt-sde Sa @B'&sa;e-~a:cNc~,<
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;r~M~
~~M~ ~rMû& MM %e.< ~~K~ë-
~OM~ Je Gaulois..
PAIN QUOTIDTEN
Le.s journaux d'Allemagne nous ont ap-
png une nouyeUe iniquité du farouche Bis-
.~hark il confisque J'espère que tout bon
Français réprouvera celte conduite et que
les~orateura of6cieux n'oublieront pas de
la flétrir en temps °.t lieu. J'entends déjà
M.~Rouher.çe foudre de banalité «La
«-propriété, dira-t-il, est une arche que
«Dieu lui-même a construite pour qu'elle
< surnageât sur toutes les tempêtes de la
«politique. Frappez vos adversaires si
« vous êtes le plus fort, ne les dépouillez
< pas. Toutes les violences sont légitimes
« contre l'ennemi, excepté celles qui ràp-
« portent. La passion justifie les meurtres,
car enfin la guerre/Messieurs, c'est le'
« meurtre exercé sur une grande échelle:.
< Et la confiscation, qu'on se le dise t est
<~un vol plus impardonnable que tous les
« autres c'est le vol par l'Etat l'enrac-
.
.« M. le comte de Bismark a gravement
& compromis son souverain aux yeux de
« l'étranger, cette postérité vivante, qui le
< futurs collègues, rayez de votre diction-
«naire une. locution qui fut jadis le sym-
< bole du désintéressement. A partir de ce
< pour le roi de Prusse, nous lui demande.
< rons était-ce sur le grand chemin ? )) n
(Profonde sensation tonnerre d'applau-
't~gsements; l'orateur est porté en triom-
phe au banc des ministres; M. le prési-
dent Schneider suspend la séance pour un
qaart-d'heure.)
Oue dira M. de Bismark ? Le vieux re-
nard dira, comme certain renard de La
Fontaine.
Mais tournez-vous do grâce et l'on vous rë-
[pondra.
La. confiscation est, hélas une pratique
aussi française que prussienne. Les maî-
tres que nous nous donnons sont tellement
enclins à prendre le bien d'autrui qu'il a
fallu leur lier les mains par un article.spé-
cial « La confiscation ne pourra être ré-
tablie. s Dans quelle Constitution ai-je lu
cela ? Le temps me manque pour vider la
corbeille où je mets les constitutions dé-
chirées. Il me semble, à vue de pays, que
l'article est daté de 1830. Ce n'est pas en
janvier 18S2 que la confiscation fut abolie,
-ahf mais non! 1
Elle fonctionne encore, et très -jolimen t,
a~ourd'hui;'nous en sommes la preuve
vivante. Pour condamner un homme à-
mille francs d'amende, il faut un jugement
de'police correctionnelle, un arrêt d'appel,
un€L instance de la Cour de cassation. Les
mille francs ne sont pas exigibles tant que
l'accusé n'a pas reçu ces trois sacrements.
Mais s'il s'agit de confisquer vingt mille
ëcus à un gueux de journaliste, le pouvoir i
.absolu ne fait pas tant de façons, cinqli- c
gnes d'écriture, et le tour est fait. Donnez- ) {
NMt~n LES. AFFAMES
PRNMIËRE PARTIE
L'ANCtN DE ZAMARRAMALA
XI
(S~.)
OU JUAN PREND DES INFORMATIONS SUR UN
TERRIBLE TBRSONNAGE `
Lenëgretira d'une poche de son habit
un Sa.con en verre bleu cacheté Voici,
dit-il cela fait mourir à la longue par le
refroidissement graduel de l'estomac.
C'est l'affaire d'une année.
Cesmots furent dits tranquillement, avec
un calme qui dénotait chez le misérable
une longue habitude du crime.
Il y eut un instant de silence~ puis Juan
continua
Et ~uels projets nina Rosa a-t-elle
sur le marquis ?
Je ne sais; je vous ai déjà dit qu'elle
ne me confiait point:ses'secrets.
Et que lui diras-tu au retour?
moi cinq lignes de. l'écriture de M. Rouher,
stj~p.~h~ ~~Y"
M. Rouher a fait dans sa vie un grand
acte d'intelligence et de courage en procla-
mant la liberté du commerce. Tout le
monde ne l'a pas remercié; quant à moi, je
l'ai admiré sans restriction ce jour-là et
j'estime qu'il a fondé sa gloire. La liberté
commerciale lui fera plus 'd'honneur dans
cent ans d'ici que les nombreux discours
où il plaide le pour et le contre avec une
sublime indiSérence devant deux cent cin-
quante approbateurs de son choix.
Mais il ne faudrait pas que le Jupiter du
palais Bourbon prît les habitudes de Sa-
turne. Vous mangez vos enfants, monsieur
Rouher. Grâce pour la liberté du com-
merce ) Souvenez-vous qu'elle est votre
fille et qu'elle vous fait honneur dans le
monde.
Le commerce dtt papier noirci est-il
moinsrespectablëquelecommercedesvins
ou de la cotonnade? Il a droit aux mêmes
égards, ce me semble. Un ministre qui
s'établirait fabricant d'indienne au compte
de l'Etat, oserait-il imposer une taxe de
60 ptO <~ ~M'~M aux produits de ses con-
currènts,B.-t~ë~Fevant-4e8 siëna de tout
impôt? II n~ aurait qu'un cri contre cet
abus de l'autorité, cette violation mons-
trueuse du droit commun. Eh quoi, lui
dirait-on, vous vous servez de notre argent
pour nous ruiner; vous nous empruntez
des bâtons pour nous battre i
Mais quel comble d'iniquité si le même
homme entravait les autres fabricants, ses
rivaux, dans le débit de leurs articles &i,
pour créer à son profit une sorte de mo-
nopole, il poursuivait dans la rue ceux qui
vendent la même marchandise que lui,
cela ne serait pas toléré vingt-quatre heu-
res, quoique nous passions à bon droit
pour la plus endurante des nations.
Remplacez la cotonnade par le papier
noirci et vous aurez l'histoire authentique
de M. Rouher. Il fabrique deux journaux,
il les anranchit de l'impôt exorbitant qui
écrase les nôtres, et pour mieux assurer le
succès de sa spéculation, il fait traquer par
les sergents de ville les produits de ses
concurrents.
EDMOND ABOUY.
G Air SE RIE
Van Erkoutt, le célèbre voyageur/dans
une relation de son passage en Perse, rap-
porte le fait suivant Un des plus puis-
sants gouverneurs de province eut un jour
l'idée, après boire, de conduire un ami à
unereprësentationde jongleurs.–A leur ar-
rivée, la séance était commencëeet le pre-
mier banc était occupe par des spectateurs
plus hâtifs. Ils prirent donc place sur le se-
cond.– Malheureusement, l'invité du gou-
verneur se trouvait assis derrière un grand
gaillard dont la tête lui cachait compléte-
tement la vue des acteurs.– Le grand sei-
gneur prit en pitié l'embarras de son ami
« Ecoute, lui dit-ii, il faut être juste.
Cet homme, qui te masque la vue, est arri-
vé avaut nous. Ce serait une trop criante
injustice de vouloir lui faire quitter la pla-
ce à laquelle il a un droit incontestable;
attends un peu, j'ai une idée.
–Je lui dirai que je n'ai pas trouvé
nina Herminie.
Elle t'enverra de nouveau.
Je reviendrai et je ne trouverai pas
davantage nina Herminie.
Bien, Saûl. Décidément, je crois
qu'il y a quelque chose de providentiel
dans notre rencontre.
Le mieux serait que vous vous fissiez
connaître à nina Posa.
Nous verrons, il n'est point temps
encore. Allons j'ai sommeil, moi, je
n'ai dormi qu'un instant cette nuit et mes
yeux se ferment.
C'est comme moi. J'ai fait au galop la
route de Ségovie à Zamarramala la nuii
était très-froide; de plus, j'ai été retenu
fort longtemps par la garde civile, à mi-
chemin.
Ah oui, reprit Juan se rappelant ce
qu'il avait entendu à l'auberge l'anaire
.de la Fuencisla. Un double assassinat a été
commis hier soir à cet endroit.
Oui, senor, un charretier et sa femme.
La garde civile arrête tous ceux qui pas-
sent et les interroge; on m'a retenu une
heure et demie, puis on m'a relâché da-
me les domestiques de bonne maison se
reconnaissent bien, et l'on ne peut suppo-
ser qu'ils viennent sur un grand chemin
tuer un charretier! Bonsoir senorito.
« Elle ici! se dit Juan resté seul,
après quinze années de dissipations .et de
crimes, venant dans la maison-de mon père
exercer l'influence de sa fatale beauté ).)) »
Mille projets, mille souvenirs s'agitaient
dans sa tête, chassant le sommeil. A la fin,
la fatigue triompha.
Il sortit, eta'entra aussitôt-, mais .etecom-
~gBéd'uQ.de~es gardes. Son i<îée éta~t
oien simple.–Il fit couper la tête au grand
monsieur qui gênait. et la vue se trouva
dégagée. L'esprit d'équité lui avait fait
inventer cette Mjterme entre le désir d'êLre agréable à un
ami et la justice qui défendait de priver le
grand monsieur de sa place.
Je ne veux pas récriminer contre le mi-
nistère à propos de la sévère mesure prise
à l'égard du Gaulois, mais une bien singu-
lière coïncidence fait que l'historietteprécé-
dente pourrait passer pour un apologue.
On a retiré au Gaulois sa vente sur la
voie publique le jour même où, sur le trot-
toir, débutait un journal dont le prix, ré-
duit jusqu'à l'impossible, a laissé soup-
çonner des bailleurs de fonds du plus haut
parage. Cette fâcheuse coïncidence,
dis-je, laisserait croire que, nous aussi,
nous m<~Mzo~ vue à un ami bien pro-
tégé, ce qui fait qu'on a tenté, sinon t!e~
nous couper, tout au'moins de nous cassée
le cou.
Si la supposition est vraie, nous doutons
fort que cette façon de se procurer de la
place pour y faire danser son ours réussisse
à la nouvelle feuille créée en vue de sou-
tenir les prochaines candidatures offi-
cielles. Malgré les privilèges et les im~.
munités dont on les entoure, les journaux
officieux ressemblent à ces écus de six
francs 'qu'un Anglais, sur le Pont-Neuf, of-
frait à cinq sous sans pouvoir trouver d'à
cheteurs.
Le 6'o~oM prenait sans doute trop d'im-
portance et on a employé contre lui cette
étrange pénalité qui. sans avis, sans grief,
sans jugement, permet de ruiner une hon-
nête entreprise. L'administration possède
ce droit et elle en use.
Et dire qu'il y a des gens qui hurlent
que ~OM~ JM droits disparaissent H
Oui, il y a encore des droits.
Témoin M. Boselli, le préfet de Seine-et-
Oise, qui vient d'être admis à faire va-loir
seson n'aurait pas pu obtenir de lui qu'il ne
tînt pas compte d'une délibération du con-
seil général de Seine-et-Oise, s'opposant
à l'établissement du fameux cimetière de
M. Haussmann.
M. BoseIIi avait eu le tort de pr&ndre au
sérieux la phrase de M. Rouher: « L'indé
'pendance éclaire plus le dévouement
qu'elle ne l'entraîne, w
Seulement on a trouvé M. BoseUi trop
éclairé et on l'éteint.
6ui,ilyaencoredesdroits.
Il y a surtout le droit de pétition dont
vient d'user M. Johannet d'une si désopil-
lante façon. Un courtisan de Gérolstein en
serait jaloux.
Dans le dernier rapport des pétitions
présentées au Sénat, les vrais amis de la
bonne gaieté ont été heureux de voir le sieur
Johannet, empijyé au ministère du com-
merce, prier le Sénat d'exposer à l'Empe-
reur l'importance qu'il y a pour Sa Majesté
à se faire sacrer à Reims ou à Paris, par
notre Saint Père !e pape ou par son délé-
gué. »
Les gens légers n'ont découvert dans
cette exagération de zèle que l'idée adroite
d'un employé qui désire un fort avance-
ment je crois plutôt que cette pétition a
été inspirée par l'espérance de guérison
XII.
CANCANS DE PETITE VILLE.
Quand le jour parut, il neigeait abon-
damment. Le vent du nord avait charg'ë le
ciel d'épais nuages.
Il était sept heures et demie on vit en-
trer dans le village, suivant la rue royale,
quatre gardes civils, dont deux à cheval,
commandés par le brave sergent que nous
avons vu un instant, la nuit précédente,
dans le cabinet de Don Ginès.
Ils rapportaient les deux cadavres trou-
vés à la Fuencisla.
Quelques hommes étaient réunis sur la
place du bourg, et des servantes, toutes
grelottantes, s'en allaient au marché. Sur
la place, on voyait, malgré la neige, des
étalages de viande et de légumes, à ciel
ouvert.
Le sacristain parut à son tour, portant
un panier au bras il entra au cabaret.
Huron, dit-il au cabaretier, verse moi
une petite goutte d'eau de-vie pour voir si
je me débarrasserai enfin de cette envie de
dormir qui me tient.
Vous avez donc été malade cette
nuit, père Carrizales? dit Huron-en prenant
une bouteille sur uce table.
–Non, grâce à Dieu, mais je me suis
promené de ci et de là fort tard. Il est arrivé
bien des choses cette nuit dans le village.
Monsieur le curé a été à toute extrémité,
il m'a fallu aller chez lui. L'excellent
homme ajouta Branlio en gémissant. Que
d'épreuves pour lui). Comprends-t-on
ceIa,Huron?Sa sœur, Mlle Herminie, lui
arrive la nuit de Ségovie, et sais-tu avec
quoi ?. Avec un petit enfant 1
~ven~ un homme t&urmeuié par les
~écr~uelles.
M. Johannet aura gardé cette vieille
croyance de ses pères que tout souverain
sacré à Reims possède, par la vertu de la
sainte Ampoule, le don de guérir les
ëcrôuelles en les touchant.
Sans réfléchir que, depuis qu'elle a servi,
la sainte Ampoule a dû prendre de l'évent
et qu'elle ne peut plus communiquer pa-
reille vertu aux pratiques (fait-bien regret-
table, je l'avoue, car elle assurait un gagne-
pain aux détrônes), M. Johannet, en écri-
vant cette pétition, devait d'avance saluer
l'aurore du grand jour où un souverain,
transformé en zouave Jacob, aurait le droit
de pendre cet écriteau à la porte de son
palais:
PLUSD'ËCROUELLES! 1
NE GBATTEZ PAS 1 GUÉRISSEZ
CoM~~M~ de ~A. A' A.
~Quant au pape, que Johannet désirerait
voir venir à Reims, il faut avouer que ce
n'est pas le vrai moment.pour lui de quit-
ter sa place, même en y laissant son fou
lard ou sa lorgnette. Des gens pressés
n'attendraient pas son retour pour le
prier de faire valoir ses droits à la retraite.
Le Saint-Père comprend si bien*la né-
cessité de ne pas s'absenter que, malgré
son vif désir de la porter lui-même, il est
contraint d'envoyer sa bénédiction par la
poste. Il y a quelques jours, il l'expédiait
ainsi (cinq cachets et reeom(nandée) à la
rédaction de l'ZT/~oM. Avant-hier, le fac-
teur en apportait une autre à la rédaction
du ~om~. Ces faveurs (qui remplacent
des sous-préfectures) sont la récompense
du zèle avec lequel ces deux feuilles chauf-
fent le prochain concile.
w
Oui, il y a encore des droits f
Il existe aussi leinique impôt qui pèse sur les théâtres et
les ruine en venant chaque soir leur pren-
dre le onzième de la recette brute.
La libedé des théâtres aurait dû faire
disparaître ceUe charge, qui fût établie à
l'époque où le nombre restreint des privi-
léges garantissait les entreprises contre la
concurrence.
On afurme que plusieurs députés doivent
prochainement demander à la Chambre
l'abolition de ce droit des pauvres qui fai-
sait dire à Marc Fournier, succombant,
après quinze ans de lutte, au théâtre de la
Porte-Saint-Martin « Je manque juste de
h somme qui m'a été prise par le droit des
pauvres. )'
Espérons que les intérêts des théâtres,
confiés à d'éminents orateurs, seront mieux
défendus à la Chambre que ne Font, été les
intérêts du département du Var par son
député, M. Masséna duc de Rivoli.
M. Masséna, après avoir eu de singuliè-
res distractions au sujet de son mandat,
conserve de non moins singulières espé-
rances à propos de sa réélection.
On peut en juger par cette franche et
naïve phrase que je cueille dans sa circu-
laire à ses commettants Je ne eo~MM-MM
~M.? <' promets de M'~M cec~p~.
Il est bientôt temps, car voi)à plus de
cinq ans que le duc de Rivoli est député du
Var.
A propos de l'impôt des pauvres, disons
Oui, j'en ai déjà entendu parler par la
servante du pharmacien qui est venue se
faire servir un petit verre d'eau-de-vie il
paraîtrait que Mlle Herminie a confié à la
Rosa, celle de l'hôtellerie, un petit enfant
encore au maillot.
Et que te semble de tout cela, Huron?
IIuron haussa les épaules et tous deux
clignèrent de l'œil.
–D'abord, nt le cabaretier, Cristobal qui
était ici tout 'a l'heure avec deux amis,
a dit qu'il n'était pas postule que l'enfant
fut de Mlle Herminie il est brun et elle
est blonde à quoi la servante du pharma-
cien a répondu qu'une femme blonde pou-
vait très bien avoir des enfants qui ont les
cheveux noirs :-« Tais-toi, mauvaise lan-
gue, a dit Cristobal, crois-tu qu'un fils de
Mlle Herminie serait habillé comme un
pauvre ? a « Tiens, dit le maître d'école
qui était entré aussi, cela peut être une
ruse t )) Cristobal se fâcha sur ce mot. Re-
quena, qui a le vin mauvais et qui défen-
dait la servante parce qu'il lui fait la cour,
se fâcha aussi et i)s se battirent: un peu
plus ils tiraient leurs couteaux. Enfin j'ai
pu les fourrer dehors.
Que dirait donc Cristobal, s'il avait
vu ce que j'ai vu, dit Braulio d'un ton hy-
pocrite.
Quoi donc ?
Oh! par exemple, je ne le dirai à per-
sonne, c'est un secret. D'ailleurs, Mile
Herminie est la providence de tout le vil-
lage, et il ne faut point en dire du mal. 11
est bon de fermer un peu les yeux sur ces
choses là, car le diable tente les femmes
trois fois par jour. et les filles d'Eve suc-
combent si facilement t. C'est égal, si tu
avais vu ce que j'ai vu
que l'idée première de cette d&)&e vient
des l'idée eus m~~ës. `
des acteurs eux-mêmes. "Nt"'
A l'époque où les comédiens, prives des
prières de l-EgIfse. n'avaient même pas
droit au cimetière commun, ils eurent la
pensée de relever Ja profes&iou par la cha-
rité et établirent, sur leurs recettes, une
part des pauvres. La première fois que
esdeegues portèrent le tribut mensuel à
1 Hôtel de Ville, l'un d'eux osa émeUre le
vœu timide que cette aumône servirait un
peu a la réhabilitation de leur profession
Messieurs, répondit le magistrat
chargé d'encaisser, nous avons des mains
pour recevoir votre argent, mais nous n'a-
vons pas d'oreilles pour écouter vos
plaintes..
EUGENE CHAVETTE.
m mm DE MmR
C'était hier, à la huitième Chambre de
police correctionnelle.
J'attendais que mon tour vînt d'aller
m asseoir sur le banc des voleur. poitr
avoir laissé publier dans le 6'a'MJoM que M.
Bfondelet, acteur des Variétés, avait com-
mis un ~s~e-courage; erreur qui m'a
bel et bien valu une condamnation pour
délit de fausses nouvelles.
On avait déjà jugé quelques menues af-
faires quand je vis arriver un pauvre petit
diable, âgé de dix ans, un vagabond, un
orphelin, qui, après avoir été recueilli par
iun, ramassé par l'autre, qui, après avoir
traîne au hasard, avoir tâté de tous les
métiers et de toutes les rudesses de ses
protecteurs de rencontre, venait échouer
devant ce tribunal où je savais bien que
je serais condamné quelques minutes plus
tard, malgré les enbrts affectueux et le
grand talent de M" Carraby.
Le bambin pleurait toutes ses larmes, il
suppliait que quelqu'un le réclamât, et~ses
anciens patrons n'en'voulaient r!en faire
Une pauvre femme, seule, la voix tout
émue, disait qu'elle essaierait bien encore
une fois de prendre l'enfant à sa charge
mais que son mari le lui défendait.
Touché de cette misère et de cet isole-
ment d'un pauvre petit à qui aucun mau.
vais exemple et aucun mauvais conseil
n'avaient manqué jusque-là, je dis un mot
à mon avocat.
Me Carraby se leva aussitôt et demanda
au tribunal que l'on voulût bien remettre
cette affaire à huitaine.
M. Tarbé, ajouta-t-il, egt certain que
dans 1 imprimerie de son jourua], impri-
merie dirigée par un homme honnête et
plein de cœur. et composée de braves ou-
vriers, pères de famille pour la plupart, il
se trouverait bien une toute petite place
pour cet enfant perdu et abandonné d~
tous; il =e fait garant qu'à huitaine il se
trouverait à la barre quelqu'un qui récla-
merait le pauvre être et qu'on relèverait
de laçon a le rendre un honnête sarcon
fais&nt œuvre de probité et de courage.
L'enfant demeurait suspendu aux lèvres
de mon avocat et des éclairs d'espérance et
de joie traversaient son regard.
Par malheur, il se trouvait que l'auaire
avait eié déjà remise une fois, et il paraît
qu'il y aurait eu un inconvénient quelcon-
que à la remettre une seconde, car M le
président déclara qu'il la retenait malgré la
prière de M" Carraby.
Séance tenante, le malheureux petit dia-
ble tut condamné à être renfermé dans une
maison de correction jusqu'à l'âge de qua-
torze ans, je crois.
On emmena le condamné, littéralement
noyé dans ses larmes.
f Mais quoi, enSn ? Tu peux être tran-
quille, je ne le répéterai pas.
Non., non dit Branlio, c'est inutiie
jenedirairien! 1
Voyons, tu me connais, suis-je ba-
vard ? Dabord, il s'agit de Mlle J-Iermiuie.
Moi je l'aime beaucoup. Tiens, je me suis
mis du côté de Cristobal, j'ai pris mon bâ-
ton pour le défendre, et sans moi, Dieu
sait ce qui serait arrivé.
Parle sans crainte, Branlio, je te jure
que je ne confieraile secretapersonne, pas
même à ma femme.
Le sacristain, fortement ébranlé, s'appro-
cha, et, à voix ba~se, son grand corps
penché vers l'oreille de Huroa
Eh bien voici il était fort tard; je
voulais dormir, et comme on n'avait plus
besoin de moi chez monsieur le curé, je
suis sorti tout doucement. En arrivant sur
le seuil, j'aperçus Mlle Hermioie au bras
d'un homme ils s'en allaient ensemble du
côié des hauteurs. Je me mis à courir par
les sentiers a6n de les dépasser et de les
attendre près de la route je me suis caché
dans une haie, et qu'ai-je vu) Seigneur! 1
mes yeux ne voulaient pas y croire. Ml)e
Herminie donnant le bras et causant
amoureusement avec un homme de mau-
vaise mine, en guenilles, avec une grande
barbe et un gros bâton. un vrai bandit
Et où allaient-ils ?
–Je ne sais pas au juste; la lune bril-
lait sur le chemin; je n'ai pas pu les sui-
vre jusqu'au bout; mais sûrement ils al-
laient à la villa. Dis, maintenant, l'homme
de mauvaise mine ne serait-il pas le père
de l'enfant?
Peut-être bien. Quoi qu'il soit diffi-
cile de croire qu'une demoiselle aussi dis-
tinguée s'amourache d'un tel personnage.
Après cela, vint mo ~r ~ls
pendaat~que M~ Cafrab~aT~t~
habileté et cet entraînen~.t'~o'~ td~co'?.
naît, je ne pouvais m'eEQp~c~dé?p~er
à l'enfant qui m'avait pré'céu~aîême
place. é êqi e
Je songeais à quoi tient toute l'existence
dun homme je me disais qu'il aurait sufd
d une simple parole ~M.y ~~M, pour
qu on eût fait un honnête ouvrier d'un en-
lant de dix ans, et je pensais à l'avenir de
ce misérable envoyé pendant quatre an-
nées dans une maison de correction.
Qu'est-ce que cet enfant apprendra où
on va le conduire ? Dans quelles disposi-
tions d'esprit en sortira-t-il ? Ne se dira-t-
il pas pendant ces quatre ans que son vrai
crime fut de n'avoir ni père ni mère et
pourra-t-il, en conscience, rentrer dans
1 humble classe de la société où il est né
avec des sentiments bien élevés, de repen.
tir et de volonté au travail et à la probité ? ~?
Mon Dieu, je sais bien que ces choses-là
se passent tous les jours de la même façon!
Mais on ne les voit pas, on ne les touche
pas du doigt et, cela est triste à avouer, on
n y pense pas! 1
Cette fois .j'ai été témoin et acteur dans
1 histoire, et je voudrais quejes législateurs
lussent appelés à voir quelquefois mettre
en pratique, au Palais de justice, ce cme
~ir sagesse leur a inspiré sur les bancs du
Palais-Bourbon. Us reconnàîi~ieni peut-
être qu ils ont encore beaucoup à faire et
que si la société doit être protégée contre
ceux qui 1 attaquent, il serait équitable de
chercher à prévenir le mal avant de s'oc-
cuper à le punir.
Ils éprouveraient un peu de la pitié que
j'ai ressentie que nos lois et nos uio-es n'en
seraient pas plus mauvais pour cela.
EDMOND TAREE.
ECHOS
DU PARLEMENT
~Hier la Commission du budget s'est réu-
nie à deux heures et siégeait encore -aor~
c no heures; on a jeté un premier
dœi sur le budget extraordinaire, cfio on
li~re toujours à un examen gênerai avaS
de nommer un rapporteur, dont le chS
dépend des opinions qui se sont manifes-
tées dans cette lecture rapide.
On parle déjà de plusieurs amendements-
un de ceux qui meparaissent présenter un
m'e~ttoui particulier, c-esi celui qui de-
mande la suppression, où, tout.amnoin.
une large dmunution, dans le droit des
pauvres sur les recettes théâtrales.
M PeIIetan qui, l'année dernière, avait
déjà touché à cette question si importe
a plusieurs poiats de vue, sappUquera
dit-on, à démontrer, quand l-instant~ra
veuu combien cette tradition des eS~
bSrde?~tl&~
berié des théâtres.
Un second amendement proposerait en
~=ntT~ de l.~lssis.
tance publique, une patente ûxe.av~arf-
lerentes catégories, selon les gMi~s de
S~
théâtre.
M. Rouher serait assez disposé à faire
quelques concessions, mais c'est 1-Ass s-
~nce publique qui ne veut pas lâchert
meilleure vache à iait, et qui.a~ risque de
la tuer, voudrait la traire jusqu'au sang
Son directeur, M. Husson. a-t-il oublie
la vieille table de la ~J,
En attendant la loi sur l'enseie-ûemeni
technique que le Corps législatif ne ~eS
pas vouloir examiner de si tôt, une impor-
–Les femmes sont si bizarres; soupira
Branlio.
A ce moment la servante de l'alcade en-
tra dausiecabaret.
Sais-tu ce que l'os raconte dans le
vmage,Huron?je l'ai appris à l'étal du
boucher. Elle ajouta tout bas Ilp.~aî
trait que Mlle Herminie aurait déjà un c~
tit marquis..
–Chut! dit Branlio.
~?"' donc mine, coutinua-
t-elle. G est a douter de tout le monde,
vraiment! Avec cela, on a inventé tout
~ne histou-e l'enfant aurait ëtë recueilli à
la l~encjsia, dans les bras de sa mère as-
sassmëe. Pure hypocrisie!
On entendit alors un grand bruit ..ur la
place c'étaient les gardes civils qui arri-
vaient avec les cadavres du charretier et
de sa femme.
Ah dit la servante, ce sont deux vo-
leurs qui ont été ~s ~P'
portent.
Comment, des voleurs! reprit Huroa
Jl y a une femme.
t.'
FERNANDEZ Y GONZALEZ.
(Za ~M<~ à demain.
~OM~i- ~M ~~W~~Më MOM
~MCM~ des a~OHMe~ ~OMde M, .y~ .~O~'
M~~OPM~ ~M~
~0?t.
< LJE NUMERO JL <3 CENTIlfBa
t* fD&partementset et gares :M6j' '<.
ABOMT"
ANNONCES
~h.t~tt..Bg.,C<:irt e~C. M~.CX Da'tJLMM~
&MBMmmK!tii)tneaonti~SS!tm
Deuxième a,îmêe. –"MmëFo "~i~
"t. v
~j. j.a~t~ .M't v
,~N~uMaRo~Q'osNTi&
.&'c< -"{D~pMt~mNits'et et gares '00, :&'cJ.. p~t:j
A8Q!
51 fr; !r. ~'flv1a.lloia, 13 <
'A~r'NbN'CES' ~< 1
.J~M. Ch. )L.SM,e~~r-< C., 6,tM'tJL"M~
'WBM~~M.tnt'gs~a.!
't~ëom~~a
~M(M T&B:m, ~ifCGieur-êeram
mégaetSaRt-sde Sa @B'&sa;e-~a:cNc~,<
xs~
;r~M~
~~M~ ~rMû& MM %e.< ~~K~ë-
~OM~ Je Gaulois..
PAIN QUOTIDTEN
Le.s journaux d'Allemagne nous ont ap-
png une nouyeUe iniquité du farouche Bis-
.~hark il confisque J'espère que tout bon
Français réprouvera celte conduite et que
les~orateura of6cieux n'oublieront pas de
la flétrir en temps °.t lieu. J'entends déjà
M.~Rouher.çe foudre de banalité «La
«-propriété, dira-t-il, est une arche que
«Dieu lui-même a construite pour qu'elle
< surnageât sur toutes les tempêtes de la
«politique. Frappez vos adversaires si
« vous êtes le plus fort, ne les dépouillez
< pas. Toutes les violences sont légitimes
« contre l'ennemi, excepté celles qui ràp-
« portent. La passion justifie les meurtres,
car enfin la guerre/Messieurs, c'est le'
« meurtre exercé sur une grande échelle:.
<~un vol plus impardonnable que tous les
« autres c'est le vol par l'Etat l'enrac-
.
.« M. le comte de Bismark a gravement
& compromis son souverain aux yeux de
« l'étranger, cette postérité vivante, qui le
«naire une. locution qui fut jadis le sym-
< bole du désintéressement. A partir de ce
< rons était-ce sur le grand chemin ? )) n
(Profonde sensation tonnerre d'applau-
't~gsements; l'orateur est porté en triom-
phe au banc des ministres; M. le prési-
dent Schneider suspend la séance pour un
qaart-d'heure.)
Oue dira M. de Bismark ? Le vieux re-
nard dira, comme certain renard de La
Fontaine.
Mais tournez-vous do grâce et l'on vous rë-
[pondra.
La. confiscation est, hélas une pratique
aussi française que prussienne. Les maî-
tres que nous nous donnons sont tellement
enclins à prendre le bien d'autrui qu'il a
fallu leur lier les mains par un article.spé-
cial « La confiscation ne pourra être ré-
tablie. s Dans quelle Constitution ai-je lu
cela ? Le temps me manque pour vider la
corbeille où je mets les constitutions dé-
chirées. Il me semble, à vue de pays, que
l'article est daté de 1830. Ce n'est pas en
janvier 18S2 que la confiscation fut abolie,
-ahf mais non! 1
Elle fonctionne encore, et très -jolimen t,
a~ourd'hui;'nous en sommes la preuve
vivante. Pour condamner un homme à-
mille francs d'amende, il faut un jugement
de'police correctionnelle, un arrêt d'appel,
un€L instance de la Cour de cassation. Les
mille francs ne sont pas exigibles tant que
l'accusé n'a pas reçu ces trois sacrements.
Mais s'il s'agit de confisquer vingt mille
ëcus à un gueux de journaliste, le pouvoir i
.absolu ne fait pas tant de façons, cinqli- c
gnes d'écriture, et le tour est fait. Donnez- ) {
NMt~n
PRNMIËRE PARTIE
L'ANCtN DE ZAMARRAMALA
XI
(S~.)
OU JUAN PREND DES INFORMATIONS SUR UN
TERRIBLE TBRSONNAGE `
Lenëgretira d'une poche de son habit
un Sa.con en verre bleu cacheté Voici,
dit-il cela fait mourir à la longue par le
refroidissement graduel de l'estomac.
C'est l'affaire d'une année.
Cesmots furent dits tranquillement, avec
un calme qui dénotait chez le misérable
une longue habitude du crime.
Il y eut un instant de silence~ puis Juan
continua
Et ~uels projets nina Rosa a-t-elle
sur le marquis ?
Je ne sais; je vous ai déjà dit qu'elle
ne me confiait point:ses'secrets.
Et que lui diras-tu au retour?
moi cinq lignes de. l'écriture de M. Rouher,
stj~p.~h~ ~~Y"
M. Rouher a fait dans sa vie un grand
acte d'intelligence et de courage en procla-
mant la liberté du commerce. Tout le
monde ne l'a pas remercié; quant à moi, je
l'ai admiré sans restriction ce jour-là et
j'estime qu'il a fondé sa gloire. La liberté
commerciale lui fera plus 'd'honneur dans
cent ans d'ici que les nombreux discours
où il plaide le pour et le contre avec une
sublime indiSérence devant deux cent cin-
quante approbateurs de son choix.
Mais il ne faudrait pas que le Jupiter du
palais Bourbon prît les habitudes de Sa-
turne. Vous mangez vos enfants, monsieur
Rouher. Grâce pour la liberté du com-
merce ) Souvenez-vous qu'elle est votre
fille et qu'elle vous fait honneur dans le
monde.
Le commerce dtt papier noirci est-il
moinsrespectablëquelecommercedesvins
ou de la cotonnade? Il a droit aux mêmes
égards, ce me semble. Un ministre qui
s'établirait fabricant d'indienne au compte
de l'Etat, oserait-il imposer une taxe de
60 ptO <~ ~M'~M aux produits de ses con-
currènts,B.-t~ë~Fevant-4e8 siëna de tout
impôt? II n~ aurait qu'un cri contre cet
abus de l'autorité, cette violation mons-
trueuse du droit commun. Eh quoi, lui
dirait-on, vous vous servez de notre argent
pour nous ruiner; vous nous empruntez
des bâtons pour nous battre i
Mais quel comble d'iniquité si le même
homme entravait les autres fabricants, ses
rivaux, dans le débit de leurs articles &i,
pour créer à son profit une sorte de mo-
nopole, il poursuivait dans la rue ceux qui
vendent la même marchandise que lui,
cela ne serait pas toléré vingt-quatre heu-
res, quoique nous passions à bon droit
pour la plus endurante des nations.
Remplacez la cotonnade par le papier
noirci et vous aurez l'histoire authentique
de M. Rouher. Il fabrique deux journaux,
il les anranchit de l'impôt exorbitant qui
écrase les nôtres, et pour mieux assurer le
succès de sa spéculation, il fait traquer par
les sergents de ville les produits de ses
concurrents.
EDMOND ABOUY.
G Air SE RIE
Van Erkoutt, le célèbre voyageur/dans
une relation de son passage en Perse, rap-
porte le fait suivant Un des plus puis-
sants gouverneurs de province eut un jour
l'idée, après boire, de conduire un ami à
unereprësentationde jongleurs.–A leur ar-
rivée, la séance était commencëeet le pre-
mier banc était occupe par des spectateurs
plus hâtifs. Ils prirent donc place sur le se-
cond.– Malheureusement, l'invité du gou-
verneur se trouvait assis derrière un grand
gaillard dont la tête lui cachait compléte-
tement la vue des acteurs.– Le grand sei-
gneur prit en pitié l'embarras de son ami
« Ecoute, lui dit-ii, il faut être juste.
Cet homme, qui te masque la vue, est arri-
vé avaut nous. Ce serait une trop criante
injustice de vouloir lui faire quitter la pla-
ce à laquelle il a un droit incontestable;
attends un peu, j'ai une idée.
–Je lui dirai que je n'ai pas trouvé
nina Herminie.
Elle t'enverra de nouveau.
Je reviendrai et je ne trouverai pas
davantage nina Herminie.
Bien, Saûl. Décidément, je crois
qu'il y a quelque chose de providentiel
dans notre rencontre.
Le mieux serait que vous vous fissiez
connaître à nina Posa.
Nous verrons, il n'est point temps
encore. Allons j'ai sommeil, moi, je
n'ai dormi qu'un instant cette nuit et mes
yeux se ferment.
C'est comme moi. J'ai fait au galop la
route de Ségovie à Zamarramala la nuii
était très-froide; de plus, j'ai été retenu
fort longtemps par la garde civile, à mi-
chemin.
Ah oui, reprit Juan se rappelant ce
qu'il avait entendu à l'auberge l'anaire
.de la Fuencisla. Un double assassinat a été
commis hier soir à cet endroit.
Oui, senor, un charretier et sa femme.
La garde civile arrête tous ceux qui pas-
sent et les interroge; on m'a retenu une
heure et demie, puis on m'a relâché da-
me les domestiques de bonne maison se
reconnaissent bien, et l'on ne peut suppo-
ser qu'ils viennent sur un grand chemin
tuer un charretier! Bonsoir senorito.
« Elle ici! se dit Juan resté seul,
après quinze années de dissipations .et de
crimes, venant dans la maison-de mon père
exercer l'influence de sa fatale beauté ).)) »
Mille projets, mille souvenirs s'agitaient
dans sa tête, chassant le sommeil. A la fin,
la fatigue triompha.
Il sortit, eta'entra aussitôt-, mais .etecom-
~gBéd'uQ.de~es gardes. Son i<îée éta~t
oien simple.–Il fit couper la tête au grand
monsieur qui gênait. et la vue se trouva
dégagée. L'esprit d'équité lui avait fait
inventer cette Mj
ami et la justice qui défendait de priver le
grand monsieur de sa place.
Je ne veux pas récriminer contre le mi-
nistère à propos de la sévère mesure prise
à l'égard du Gaulois, mais une bien singu-
lière coïncidence fait que l'historietteprécé-
dente pourrait passer pour un apologue.
On a retiré au Gaulois sa vente sur la
voie publique le jour même où, sur le trot-
toir, débutait un journal dont le prix, ré-
duit jusqu'à l'impossible, a laissé soup-
çonner des bailleurs de fonds du plus haut
parage. Cette fâcheuse coïncidence,
dis-je, laisserait croire que, nous aussi,
nous m<~Mzo~ vue à un ami bien pro-
tégé, ce qui fait qu'on a tenté, sinon t!e~
nous couper, tout au'moins de nous cassée
le cou.
Si la supposition est vraie, nous doutons
fort que cette façon de se procurer de la
place pour y faire danser son ours réussisse
à la nouvelle feuille créée en vue de sou-
tenir les prochaines candidatures offi-
cielles. Malgré les privilèges et les im~.
munités dont on les entoure, les journaux
officieux ressemblent à ces écus de six
francs 'qu'un Anglais, sur le Pont-Neuf, of-
frait à cinq sous sans pouvoir trouver d'à
cheteurs.
Le 6'o~oM prenait sans doute trop d'im-
portance et on a employé contre lui cette
étrange pénalité qui. sans avis, sans grief,
sans jugement, permet de ruiner une hon-
nête entreprise. L'administration possède
ce droit et elle en use.
Et dire qu'il y a des gens qui hurlent
que ~OM~ JM droits disparaissent H
Oui, il y a encore des droits.
Témoin M. Boselli, le préfet de Seine-et-
Oise, qui vient d'être admis à faire va-loir
ses
tînt pas compte d'une délibération du con-
seil général de Seine-et-Oise, s'opposant
à l'établissement du fameux cimetière de
M. Haussmann.
M. BoseIIi avait eu le tort de pr&ndre au
sérieux la phrase de M. Rouher: « L'indé
'pendance éclaire plus le dévouement
qu'elle ne l'entraîne, w
Seulement on a trouvé M. BoseUi trop
éclairé et on l'éteint.
6ui,ilyaencoredesdroits.
Il y a surtout le droit de pétition dont
vient d'user M. Johannet d'une si désopil-
lante façon. Un courtisan de Gérolstein en
serait jaloux.
Dans le dernier rapport des pétitions
présentées au Sénat, les vrais amis de la
bonne gaieté ont été heureux de voir le sieur
Johannet, empijyé au ministère du com-
merce, prier le Sénat d'exposer à l'Empe-
reur l'importance qu'il y a pour Sa Majesté
à se faire sacrer à Reims ou à Paris, par
notre Saint Père !e pape ou par son délé-
gué. »
Les gens légers n'ont découvert dans
cette exagération de zèle que l'idée adroite
d'un employé qui désire un fort avance-
ment je crois plutôt que cette pétition a
été inspirée par l'espérance de guérison
XII.
CANCANS DE PETITE VILLE.
Quand le jour parut, il neigeait abon-
damment. Le vent du nord avait charg'ë le
ciel d'épais nuages.
Il était sept heures et demie on vit en-
trer dans le village, suivant la rue royale,
quatre gardes civils, dont deux à cheval,
commandés par le brave sergent que nous
avons vu un instant, la nuit précédente,
dans le cabinet de Don Ginès.
Ils rapportaient les deux cadavres trou-
vés à la Fuencisla.
Quelques hommes étaient réunis sur la
place du bourg, et des servantes, toutes
grelottantes, s'en allaient au marché. Sur
la place, on voyait, malgré la neige, des
étalages de viande et de légumes, à ciel
ouvert.
Le sacristain parut à son tour, portant
un panier au bras il entra au cabaret.
Huron, dit-il au cabaretier, verse moi
une petite goutte d'eau de-vie pour voir si
je me débarrasserai enfin de cette envie de
dormir qui me tient.
Vous avez donc été malade cette
nuit, père Carrizales? dit Huron-en prenant
une bouteille sur uce table.
–Non, grâce à Dieu, mais je me suis
promené de ci et de là fort tard. Il est arrivé
bien des choses cette nuit dans le village.
Monsieur le curé a été à toute extrémité,
il m'a fallu aller chez lui. L'excellent
homme ajouta Branlio en gémissant. Que
d'épreuves pour lui). Comprends-t-on
ceIa,Huron?Sa sœur, Mlle Herminie, lui
arrive la nuit de Ségovie, et sais-tu avec
quoi ?. Avec un petit enfant 1
~ven~ un homme t&urmeuié par les
~écr~uelles.
M. Johannet aura gardé cette vieille
croyance de ses pères que tout souverain
sacré à Reims possède, par la vertu de la
sainte Ampoule, le don de guérir les
ëcrôuelles en les touchant.
Sans réfléchir que, depuis qu'elle a servi,
la sainte Ampoule a dû prendre de l'évent
et qu'elle ne peut plus communiquer pa-
reille vertu aux pratiques (fait-bien regret-
table, je l'avoue, car elle assurait un gagne-
pain aux détrônes), M. Johannet, en écri-
vant cette pétition, devait d'avance saluer
l'aurore du grand jour où un souverain,
transformé en zouave Jacob, aurait le droit
de pendre cet écriteau à la porte de son
palais:
PLUSD'ËCROUELLES! 1
NE GBATTEZ PAS 1 GUÉRISSEZ
CoM~~M~ de ~A. A' A.
~Quant au pape, que Johannet désirerait
voir venir à Reims, il faut avouer que ce
n'est pas le vrai moment.pour lui de quit-
ter sa place, même en y laissant son fou
lard ou sa lorgnette. Des gens pressés
n'attendraient pas son retour pour le
prier de faire valoir ses droits à la retraite.
Le Saint-Père comprend si bien*la né-
cessité de ne pas s'absenter que, malgré
son vif désir de la porter lui-même, il est
contraint d'envoyer sa bénédiction par la
poste. Il y a quelques jours, il l'expédiait
ainsi (cinq cachets et reeom(nandée) à la
rédaction de l'ZT/~oM. Avant-hier, le fac-
teur en apportait une autre à la rédaction
du ~om~. Ces faveurs (qui remplacent
des sous-préfectures) sont la récompense
du zèle avec lequel ces deux feuilles chauf-
fent le prochain concile.
w
Oui, il y a encore des droits f
Il existe aussi le
les ruine en venant chaque soir leur pren-
dre le onzième de la recette brute.
La libedé des théâtres aurait dû faire
disparaître ceUe charge, qui fût établie à
l'époque où le nombre restreint des privi-
léges garantissait les entreprises contre la
concurrence.
On afurme que plusieurs députés doivent
prochainement demander à la Chambre
l'abolition de ce droit des pauvres qui fai-
sait dire à Marc Fournier, succombant,
après quinze ans de lutte, au théâtre de la
Porte-Saint-Martin « Je manque juste de
h somme qui m'a été prise par le droit des
pauvres. )'
Espérons que les intérêts des théâtres,
confiés à d'éminents orateurs, seront mieux
défendus à la Chambre que ne Font, été les
intérêts du département du Var par son
député, M. Masséna duc de Rivoli.
M. Masséna, après avoir eu de singuliè-
res distractions au sujet de son mandat,
conserve de non moins singulières espé-
rances à propos de sa réélection.
On peut en juger par cette franche et
naïve phrase que je cueille dans sa circu-
laire à ses commettants Je ne eo~MM-MM
~M.? <'
Il est bientôt temps, car voi)à plus de
cinq ans que le duc de Rivoli est député du
Var.
A propos de l'impôt des pauvres, disons
Oui, j'en ai déjà entendu parler par la
servante du pharmacien qui est venue se
faire servir un petit verre d'eau-de-vie il
paraîtrait que Mlle Herminie a confié à la
Rosa, celle de l'hôtellerie, un petit enfant
encore au maillot.
Et que te semble de tout cela, Huron?
IIuron haussa les épaules et tous deux
clignèrent de l'œil.
–D'abord, nt le cabaretier, Cristobal qui
était ici tout 'a l'heure avec deux amis,
a dit qu'il n'était pas postule que l'enfant
fut de Mlle Herminie il est brun et elle
est blonde à quoi la servante du pharma-
cien a répondu qu'une femme blonde pou-
vait très bien avoir des enfants qui ont les
cheveux noirs :-« Tais-toi, mauvaise lan-
gue, a dit Cristobal, crois-tu qu'un fils de
Mlle Herminie serait habillé comme un
pauvre ? a « Tiens, dit le maître d'école
qui était entré aussi, cela peut être une
ruse t )) Cristobal se fâcha sur ce mot. Re-
quena, qui a le vin mauvais et qui défen-
dait la servante parce qu'il lui fait la cour,
se fâcha aussi et i)s se battirent: un peu
plus ils tiraient leurs couteaux. Enfin j'ai
pu les fourrer dehors.
Que dirait donc Cristobal, s'il avait
vu ce que j'ai vu, dit Braulio d'un ton hy-
pocrite.
Quoi donc ?
Oh! par exemple, je ne le dirai à per-
sonne, c'est un secret. D'ailleurs, Mile
Herminie est la providence de tout le vil-
lage, et il ne faut point en dire du mal. 11
est bon de fermer un peu les yeux sur ces
choses là, car le diable tente les femmes
trois fois par jour. et les filles d'Eve suc-
combent si facilement t. C'est égal, si tu
avais vu ce que j'ai vu
que l'idée première de cette d&)&e vient
des l'idée eus m~~ës. `
des acteurs eux-mêmes. "Nt"'
A l'époque où les comédiens, prives des
prières de l-EgIfse. n'avaient même pas
droit au cimetière commun, ils eurent la
pensée de relever Ja profes&iou par la cha-
rité et établirent, sur leurs recettes, une
part des pauvres. La première fois que
esdeegues portèrent le tribut mensuel à
1 Hôtel de Ville, l'un d'eux osa émeUre le
vœu timide que cette aumône servirait un
peu a la réhabilitation de leur profession
Messieurs, répondit le magistrat
chargé d'encaisser, nous avons des mains
pour recevoir votre argent, mais nous n'a-
vons pas d'oreilles pour écouter vos
plaintes..
EUGENE CHAVETTE.
m mm DE MmR
C'était hier, à la huitième Chambre de
police correctionnelle.
J'attendais que mon tour vînt d'aller
m asseoir sur le banc des voleur. poitr
avoir laissé publier dans le 6'a'MJoM que M.
Bfondelet, acteur des Variétés, avait com-
mis un ~s~e-courage; erreur qui m'a
bel et bien valu une condamnation pour
délit de fausses nouvelles.
On avait déjà jugé quelques menues af-
faires quand je vis arriver un pauvre petit
diable, âgé de dix ans, un vagabond, un
orphelin, qui, après avoir été recueilli par
iun, ramassé par l'autre, qui, après avoir
traîne au hasard, avoir tâté de tous les
métiers et de toutes les rudesses de ses
protecteurs de rencontre, venait échouer
devant ce tribunal où je savais bien que
je serais condamné quelques minutes plus
tard, malgré les enbrts affectueux et le
grand talent de M" Carraby.
Le bambin pleurait toutes ses larmes, il
suppliait que quelqu'un le réclamât, et~ses
anciens patrons n'en'voulaient r!en faire
Une pauvre femme, seule, la voix tout
émue, disait qu'elle essaierait bien encore
une fois de prendre l'enfant à sa charge
mais que son mari le lui défendait.
Touché de cette misère et de cet isole-
ment d'un pauvre petit à qui aucun mau.
vais exemple et aucun mauvais conseil
n'avaient manqué jusque-là, je dis un mot
à mon avocat.
Me Carraby se leva aussitôt et demanda
au tribunal que l'on voulût bien remettre
cette affaire à huitaine.
M. Tarbé, ajouta-t-il, egt certain que
dans 1 imprimerie de son jourua], impri-
merie dirigée par un homme honnête et
plein de cœur. et composée de braves ou-
vriers, pères de famille pour la plupart, il
se trouverait bien une toute petite place
pour cet enfant perdu et abandonné d~
tous; il =e fait garant qu'à huitaine il se
trouverait à la barre quelqu'un qui récla-
merait le pauvre être et qu'on relèverait
de laçon a le rendre un honnête sarcon
fais&nt œuvre de probité et de courage.
L'enfant demeurait suspendu aux lèvres
de mon avocat et des éclairs d'espérance et
de joie traversaient son regard.
Par malheur, il se trouvait que l'auaire
avait eié déjà remise une fois, et il paraît
qu'il y aurait eu un inconvénient quelcon-
que à la remettre une seconde, car M le
président déclara qu'il la retenait malgré la
prière de M" Carraby.
Séance tenante, le malheureux petit dia-
ble tut condamné à être renfermé dans une
maison de correction jusqu'à l'âge de qua-
torze ans, je crois.
On emmena le condamné, littéralement
noyé dans ses larmes.
f Mais quoi, enSn ? Tu peux être tran-
quille, je ne le répéterai pas.
Non., non dit Branlio, c'est inutiie
jenedirairien! 1
Voyons, tu me connais, suis-je ba-
vard ? Dabord, il s'agit de Mlle J-Iermiuie.
Moi je l'aime beaucoup. Tiens, je me suis
mis du côté de Cristobal, j'ai pris mon bâ-
ton pour le défendre, et sans moi, Dieu
sait ce qui serait arrivé.
Parle sans crainte, Branlio, je te jure
que je ne confieraile secretapersonne, pas
même à ma femme.
Le sacristain, fortement ébranlé, s'appro-
cha, et, à voix ba~se, son grand corps
penché vers l'oreille de Huroa
Eh bien voici il était fort tard; je
voulais dormir, et comme on n'avait plus
besoin de moi chez monsieur le curé, je
suis sorti tout doucement. En arrivant sur
le seuil, j'aperçus Mlle Hermioie au bras
d'un homme ils s'en allaient ensemble du
côié des hauteurs. Je me mis à courir par
les sentiers a6n de les dépasser et de les
attendre près de la route je me suis caché
dans une haie, et qu'ai-je vu) Seigneur! 1
mes yeux ne voulaient pas y croire. Ml)e
Herminie donnant le bras et causant
amoureusement avec un homme de mau-
vaise mine, en guenilles, avec une grande
barbe et un gros bâton. un vrai bandit
Et où allaient-ils ?
–Je ne sais pas au juste; la lune bril-
lait sur le chemin; je n'ai pas pu les sui-
vre jusqu'au bout; mais sûrement ils al-
laient à la villa. Dis, maintenant, l'homme
de mauvaise mine ne serait-il pas le père
de l'enfant?
Peut-être bien. Quoi qu'il soit diffi-
cile de croire qu'une demoiselle aussi dis-
tinguée s'amourache d'un tel personnage.
Après cela, vint mo ~r ~ls
pendaat~que M~ Cafrab~aT~t~
habileté et cet entraînen~.t'~o'~ td~co'?.
naît, je ne pouvais m'eEQp~c~dé?p~er
à l'enfant qui m'avait pré'céu~aîême
place. é êqi e
Je songeais à quoi tient toute l'existence
dun homme je me disais qu'il aurait sufd
d une simple parole ~M.y ~~M, pour
qu on eût fait un honnête ouvrier d'un en-
lant de dix ans, et je pensais à l'avenir de
ce misérable envoyé pendant quatre an-
nées dans une maison de correction.
Qu'est-ce que cet enfant apprendra où
on va le conduire ? Dans quelles disposi-
tions d'esprit en sortira-t-il ? Ne se dira-t-
il pas pendant ces quatre ans que son vrai
crime fut de n'avoir ni père ni mère et
pourra-t-il, en conscience, rentrer dans
1 humble classe de la société où il est né
avec des sentiments bien élevés, de repen.
tir et de volonté au travail et à la probité ? ~?
Mon Dieu, je sais bien que ces choses-là
se passent tous les jours de la même façon!
Mais on ne les voit pas, on ne les touche
pas du doigt et, cela est triste à avouer, on
n y pense pas! 1
Cette fois .j'ai été témoin et acteur dans
1 histoire, et je voudrais quejes législateurs
lussent appelés à voir quelquefois mettre
en pratique, au Palais de justice, ce cme
~ir sagesse leur a inspiré sur les bancs du
Palais-Bourbon. Us reconnàîi~ieni peut-
être qu ils ont encore beaucoup à faire et
que si la société doit être protégée contre
ceux qui 1 attaquent, il serait équitable de
chercher à prévenir le mal avant de s'oc-
cuper à le punir.
Ils éprouveraient un peu de la pitié que
j'ai ressentie que nos lois et nos uio-es n'en
seraient pas plus mauvais pour cela.
EDMOND TAREE.
ECHOS
DU PARLEMENT
~Hier la Commission du budget s'est réu-
nie à deux heures et siégeait encore -aor~
c no heures; on a jeté un premier
dœi sur le budget extraordinaire, cfio on
li~re toujours à un examen gênerai avaS
de nommer un rapporteur, dont le chS
dépend des opinions qui se sont manifes-
tées dans cette lecture rapide.
On parle déjà de plusieurs amendements-
un de ceux qui meparaissent présenter un
m'e~ttoui particulier, c-esi celui qui de-
mande la suppression, où, tout.amnoin.
une large dmunution, dans le droit des
pauvres sur les recettes théâtrales.
M PeIIetan qui, l'année dernière, avait
déjà touché à cette question si importe
a plusieurs poiats de vue, sappUquera
dit-on, à démontrer, quand l-instant~ra
veuu combien cette tradition des eS~
bSrde?~tl&~
berié des théâtres.
Un second amendement proposerait en
~=ntT~ de l.~lssis.
tance publique, une patente ûxe.av~arf-
lerentes catégories, selon les gMi~s de
S~
théâtre.
M. Rouher serait assez disposé à faire
quelques concessions, mais c'est 1-Ass s-
~nce publique qui ne veut pas lâchert
meilleure vache à iait, et qui.a~ risque de
la tuer, voudrait la traire jusqu'au sang
Son directeur, M. Husson. a-t-il oublie
la vieille table de la ~J,
En attendant la loi sur l'enseie-ûemeni
technique que le Corps législatif ne ~eS
pas vouloir examiner de si tôt, une impor-
–Les femmes sont si bizarres; soupira
Branlio.
A ce moment la servante de l'alcade en-
tra dausiecabaret.
Sais-tu ce que l'os raconte dans le
vmage,Huron?je l'ai appris à l'étal du
boucher. Elle ajouta tout bas Ilp.~aî
trait que Mlle Herminie aurait déjà un c~
tit marquis..
–Chut! dit Branlio.
~?"' donc mine, coutinua-
t-elle. G est a douter de tout le monde,
vraiment! Avec cela, on a inventé tout
~ne histou-e l'enfant aurait ëtë recueilli à
la l~encjsia, dans les bras de sa mère as-
sassmëe. Pure hypocrisie!
On entendit alors un grand bruit ..ur la
place c'étaient les gardes civils qui arri-
vaient avec les cadavres du charretier et
de sa femme.
Ah dit la servante, ce sont deux vo-
leurs qui ont été ~s ~P'
portent.
Comment, des voleurs! reprit Huroa
Jl y a une femme.
t.'
FERNANDEZ Y GONZALEZ.
(Za ~M<~ à demain.
~OM~i- ~M ~~W~~Më MOM
~MCM~ des a~OHMe~ ~OMde M, .y~ .~O~'
M~~OPM~ ~M~
~0?t.
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