Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-07-22
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 juillet 1868 22 juillet 1868
Description : 1868/07/22 (Numéro 18). 1868/07/22 (Numéro 18).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5191548
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/01/2008
~Première année.– Numéro 18
Mercredi 22 Juillet 1868
LE NUMERO 15 CENTIMES.
(Departcmentsetgarcs:20c.) c.)
ABttKNtJËMEMTS (Bepartemente)
Cu Aji, 64 & Su mois, 3~ fr. Trois NMis, ~6 &.
a
ANNONCES
MM. Ch.. Lagr&nge, Cerf et C-, 6, PtACE DS LA BOURSS
LE NUMERO d.5 CENTIMES ~I.
"i~J~Tt– f
(Départements et gares: 90 c.)j 'Ï
ABO~MEMEa!Tr8(Pt!n-t<);
Ca~, 54 &. Sii iaoiS) ~7fr, –TroMmots, ~3fr. 30
'jn
-Y ~r: ANNONCES .'j.T*
MM. Gtt. t~tfnn~e, Cerf et C', 6, PLACE DE LA BOUJ~
i ~m
LITTËMIRE~T POLITIQUE
f
i"lstra0on 97, rue ?de IU~ éhelleu.
Adjminiat)patton: M, irne~e RicheHen. j
Henry DE PENE Edmond TAREE, Directeurs-Gérants
Rédaction â3, )rne de ta frange BateUé~e
i:
Nous ~~0%~ C~!CM% de nos CO~-
~0~ ~~OW.M~~ leurs <
~K'J~.
LN GAULOIS COMMENCERA
:,r LE 1" AOUT
LES CMM~ TMM!PHA~S
t~a
JULES NORtAC
~a tournée politique
M. Emile Péreîre disaft'Iner'TTun de
mes amis :~Vb~oc~oM~ nous
~KM~OM~~OM~~MO~. ».
Eh bien, M. Emile Péreire se trompait
procès est pour eux bien plus qu'une
question de vie ou de mort, c'est une ques-
tion D'HONNEUR.
~Qu'on ne s'étonne pas si je présente ici
quelques observations sur la grandeur et
la décadence de ces Law au petit pied; les
a~< dominent la politique au même titre
que la femme domine l'homme. Comme
derrière tout homme il faut chercher la
femme, il nous est permis de chercher la
politique derrière les entreprises chanceu-
ses et les procès des financiers.
Peu nous importe, à la rigueur, que les
Péreire perdent ou gagnent en fait leur
procès devant un tribunal; ce n'est pour
eux qu'une question de quelques millions
de plus ou de moins, et cela n'intéresse
qu'eux et leurs actionnaires.
C'est devant l'opinion publique que le
grand, le véritable débat est ouvert, et, j
dans ce débat-là, les Péreire ne sont pas
seuls en cause, mais tout un système.
Si je m'appelais les 7'e~, au lieu de
c~MMm~ maladroitement sur des questions
de détail où, en admettant même une en-
tière bonne foi, des illégalités ont pu être
.commises; au lieu de défendre pied à pied
Ame position acquise on ne sait, ou l'on
sait trop à quel prix; au lieu de dépo-
ser des plaintes en diffamation contre
d'au très financiers ~!Mo%~ eu ~~j~'oc~,
comme on dit dans les .B~OM~y, si je m'ap-
pelais les .P<~M'ë, enfin, je m'en viendrais
.bravement .la tête haute; presque avec
fierté, au devant du jugement populaire,
~et, dédaignant toute discussion, je dirais:
« Depuis vingt ans, il s'est fait de grandes
choses en France; une révolution finan-
cière et industrielle s'est opérée, et un
monde nouveau a été découvert; ce ~des a~M?~ dont nous sommes les Christo- °
phe Colomb.s b
Eh bien, jetez dans l'un des plateaux de
de votre balance les entreprises gigantes-
ques auxquelles nous nous sommes atta- q
chés comptez les ports creusés, les bou-
levards percés, les marais desséchés, les c
landes fertilisées regardez Paris-nouveau,
notre œuvre, presque autant quel'œuvre de p
M. Haussmann additionnez les. millions
prêtés aux souverains de tous les coins du
monde calculez le nombre de kilomètres 1''
de chemins de fer dont les principaux états p:
PeniUetoa daCACLMS du 22 juiHetl868.–S"i8
L'ABIME
MR
CHARLES DICKENS (1)
QUATRIÈME ACTE
~.fsuite')
Lès cloches, à Briey, sonnent à toute
volée. Les rues sont pavoisées de drapeaux
et retentissent du bruit de la musique
et des carabines. Des tonneaux de vin or-
nés de banderolles laissent couler la pré-
cieuse liqueur sous une tente qu'on a
dressée devant l'auberge, et l'on y prépare
un banquet où tout le monde viendra s'as-
seoir.
Pourquoi ces cloches? Pourquoi ces ban-
nières? ces draperies aux fenêtres, ces
coups de feu, et cet orchestre ? Pourquoi la
petite ville est-elle en liesse? Pourquoi le
cœur de ces rustiques habitants est-il en
joie ?
La nuit dernière, la tempête a mugi les
montagnes sont de nouveau couvertes de
neige mais le soleil brille, l'air est frais
et embaumé; les clochers de zinc des villa-
<) Toute ~production interdite.
de FEurope ont_ëté_ dotés par nous son-
dez. si vous pouvez, la profondeur de'toul
tes les sources de fortune découvertes par
nous; mesurez les proportions du crédit
populaire, presque recréé par nous; suivez
du regard ces feuilles de papier chassées
par le vent, aussi nombreuses que les ac-
tions du Mississipi et moius dépréciées en-
core faites tout cela et dans l'autre plateau
de la balance mettez, si cela vous con-
vient, quelques irrégularités surprises dans
des comptes supposez des entraînements
de joueur supputez des fautes.
Songez que, suivant un mot célèbre, les
grandes omelettes ne se font pas sans cas-
ser beaucoup d'œufs. Comptez et compa-
parez.
<
Après quoi, jugez-nous! 1
Ce que les Péreire n'osent pas tenter, je
trouve: qu'il est bon de le faire pour eux.
Sans empiéter sur le domaine de nos col-
laborateurs judiciaire et imancier, nous
suivrons attentivement le procès et jious
nous efforcerons d'en tirer l'enseignement
qu'ilcontient. .n'r't
II faut puiser, en eoet, au fond de cette
grave affaire, la condamnation ou la sanc-
tion de tout un système, du système qui,
sous diiférents modes, régit notre pays de-
pnis quinze ans.
Suivant que l'opinion publique sera plus
ou moins sévère pour.le'système des a~
c~les Péreire auront été seulement les
victimes d'un entraînement dont la respon-
sabilité doit être partag'ée par d'autres, ou
bien ils seront de vulgaires aventuriers de
la nuance.
C'est ce que les débats du procès nous
apprendront bien mieux encore que le texte
du jugement.
~DMOND-fARBÉ.
DtCTtOmtREEN MÉDa)LLES
f' ESMMTr~.
Face. Faculté brillante de l'intelli-
gence tellement/estimée, qu'on est convenu
de dire Avec de l'esprit, on arrive à
tout.
Pile. L'Esprit est comme le diamant
c'est toujours un pauvre diable qui le
trouve/et presque toujours un sot riche
qui en décore sa vanité. Seulement, le dia-
jaantse paye.
LAURENT-JAN.
CE LA MRMR)E
EN oee
L'Humanité est un écureuil qui ne fait
que tourner autour de sa cage tout ce que
je puis concéder aux courtisans du Progrès,
c'est qu'à chaque siècle cette cage est un
peu plus vaste.
Je suis convaincu qu'on criait déjà con-
tre le luxe dans les cites lacustres, et que
l'âge de pierres avait de quoi exciter fort
proprement l'indignation des satiriques.
ges dans la vallée ressemblent à de l'argent
bruni; la chaîne des Alpes, aussi loin
qu on peut l'embrasser du regard, est un
long nuage blanc, dans le ciel bleu.
Par les soins des bonnes gens deBriey,
un arc de triomphe en feuillage s'élève en
travers de la rue que les nouveaux maries
vont suivre en revenant de l'église.
On y lit d'un'côté cette inscription:–
HONNEUR ET AMOUR.
De l'autre
A MARGUERITE VENDALE.
C'est qu'ils sont fiers de leur jeune et t
belle compatriote, c'est qu'ils en sont en-
thousiastes. Ils veulent la saluer par le
nom de son mari, au sortir de l'église.
C'est une surprise qu'ils lui ont ménagée.
Aussi vont-ils la conduire au temple par
des rues tortueuses qui passent derrière
les maisons.
Voilà hans doute un projet qui n'était
pas difficile à accomplir dans cette tor-
tueuse ville de Briey.
Ainsi tout est prêt. C'est à pied qu'on se
rendra a l'église, et l'on en reviendra de
même. Dans la plus belle chambre de l'au-
berge ornée pour la fête, les fiancés; le
notaire de Neufchâtel, M. Bintrey, Mme
Dor, et un certain compagnon gros et gras;
populaire sous le nom de Monsieur ~<°-
Z
En vérité Mme Dor était gantée d'une
paire de gants qui étaient à elle. Elle ne
levaitplusies brasau ciel,mais elle lesavait
jetés tous les deux autour du cou de la ma-
riée le reste de l'assistance devait se con-
tenter de la vue de son large dos jusqu'à
la fin.
–Mon amour, -ma beauté,–soupirait t
la bonne dame, pardonnez-moi d'avoir
jamais pu être sa chatte.
Les mortels seraient absolument nus,
comme quelques sauvages fidèles encore à
la tradition, que des Caton prouveraient
moyen de décréter desTois somptùaires.
Nous avons la vapeur, le télégraphe
sous-marin et le protoxide d'azote le pé-
trole et le gaz se disputent l'honneur de
nous éclairer. Nous avons gagné en science
tout ce que nous perdons en art; mais com-
bien nous sommes loin de l'admirable co?M-
/o~ des Romains.
Il a fallu dix-huit cents ans, car le soin
corporel date d'hier, pour qu'on s'avisât
que l'eau est faite pour l'usage externe;
avant le xvin" siècle, cette Renaissance des
habitudes délicates, on se parfumait, mais
on ne se lavait pas la propreté est une
vertu antique qu'on a l'air d'avoir retrou-
vée en fouillant Pompeï.
Le bain jouait chez les Latins un rôle
plus considëïjâble que le café chez les Fran-
çais le costume des contemporains de
Virgile et d'Auguste ressemblait à un .pe.i-
Virgile et d'4,'Q,gllste re~fWJhlait à p.
gB'oir lai Mtion'qùi dicta des lois à'. l'ui~
vers était l'amphibie de l'eau douée.
Chez nous, il a fallu inventer le mot
~~o~ pour décider beaucoup de
gens à nouer quelques relations durables
avec des cuvettes sérieuses.
Il y a quelques baignoires à Paris, mais%
il n'y a pas encore de Bains dignes de ce
nom, c'est-à-dire de ces Palais de l'Ablu-
tion, comme la Rome des Césars en comp-
tait par milliers f Quelques misérables cel-
lules plus exiguës que des cabines de-
navire, et où l'on vous enferme en vous:: v~
laissant en tête à tête avec ~ne espèce de
cercueil en zinc, un peigne ébréché et une
brosse qui a l'air de s'être rasée elle-même-,
ne compensent pas la disparition de ces
splendeurs aquatiques.
Nous possédons bien pendant la saison
d'été l'ëternelalhambra fIottantdeDeligny,
rayé comme un caleçon, et l'école de nata-
tion du pont d'Asnières quelques citoyens
dévoués se font héroïquement l'hiver mon-
ter des seaux d'eau chaude destinés à faire
de leurs cabinets de toilette des petits
thermes particuliers; mais Paris n'est pas
organisé pour la vie liquide, ce repos exquis
de la brutale existence terrestre. Ah! s'il 1
y avait seulement dans nos murs agrandis
autant d'eau que de poussière i
ÎI
Une chose que je ne pardonne pas à la Ci-
vilisation actuelle, si infatuée d'elle-même
c'est de ne pas avoir pris au moins à l'Anti-
quité ses plus précieuses libertés physiques
et d'avoir laisse debout cette Bastille en
miniature plus terrible que l'autre la
prison de Saint-Crépin.
Quoi la nature a fait ce chef-d'œuvre
de grâce et de noblesse le pied humain
et vous le mettez au secret dans une gaîne
de cuir à l'odeur acre, où vous lui refusez
jusqu'à l'air; vous estropiez ces lignes har-
monieuses, vous 'iaites de ce marbre vi-
vant des chairs mortes, vous étouffez cette
beauté intelligente, vous déshonorez le
piédestal dont nous sommes la statue.
J'enrage quand j'entends encore des ba-
dauds qui s'écrient en voyant passer une
femme montée sur les échasses de ses bot-
tines plus chinoises que la Chine.
Quel joli pied
Imbéciles c'est comme si vous disiez à
Sa chatte ? Madame Dor, répéta
Marguerite au comble de l'étonnement.
–Eh oui sa chatte, ma mignonne, car
j'étais chargée de surveiller la charmante
petite souris.
Et cette explication originale de son an-
cienne soumission à Obenreizer ne sortit de
la bouche de Mme Dor qu'avec un cruel
sanglot.
Madame Dor, vous avez été toujours
notre meilleure amie. George, dites-le lui
donc, que nous la regardons comme notre
amie
Sûrement, ma chérie, que serions-
nous devenus sans elle? `'
–Vous êtes tous les deux si généreux et
si bons !-s'écria la vieille Suissesse repen-
tante.
Puis revenant à son idée
C'est égal, dit-elle, j'ai été sa
chatte
Oui, mais comme la chatte des contes
de fées, ma bonne Madame Dor,-dit Ven-
daleen l'embrassant sur les deux joues.
Vous êtes une femme loyale et franche, et
la sympathie que vous aviez pour les deux
pauvres amoureux au supplice a été aussi
franche que votre cœur.
Je ne veux en aucune façon priver
Mine Dor de sa part dans ces ambrassades,
fit Bintrey en tirant sa montre, et je
ne trouve point mauvais de vous voir réu-
nis tous trois dans un coin comme les trois
Grâces. Je fais simplement la remarque
que l'heure est venue et que nous pour-
rions nous mettre en marche. Quel est
votre sentiment à ça sujet, Monsieur
Laddie?
–Limpide, Monsieur,– répliqua Joey
avec une grimace tout aimable. C'est
étonnant. Monsieur,. comme je me sens
limpide dans tout mon être, depuis que
j'ai vécu quelques semaines sur la terre.
Jamais je n'y avais passé si longtemps et
l'aspect d'un écrin hermétiquement ferme
à Quel délicieux bracelet ) 1
t Qu'en savez-vous ? si vous suiviez cette
a élégante, vous l'entendriez, peut-être dire
à ses amies
Ma chère, je suis allée hier chez Ouar-
nier jamais je n'ai vu d'horreurs d'extré-
e mités comme ce jour-la. la vicomtesse, tu
sais, qui pose pour le pied adorablement
mutin, alesdoig'ts atTreusement crispés les
uns sur les autres la jeune mariée de
l'autre soir est véritablement l'Argus del'œil
t de perdrix; le pédicure ne savait où don-
ner de la tête.
Honte et anathème Juliette avec des
s cors, Ophélie terminée par des ~M~~JoK~
Célimène coquetant avec un om~Ramenez-nous au Directoire, cette restau-
ration comique et naïve à la fois des mo-
des grecques et romaines, mais pour l'a-
mour de Dieu auquel vous ne croyez pas,
émancipez le pied de la femme, vous qui
rêvez tous les jom-s. une liberté nouvelle.
On m'objectera l'usage, 'le mauvais
temps, l'intérêt des cordonniers ? Qu'im-
porte ? je ne fais le procès ni aux c~ni
aux /dices ne déforment rien, mais je réclame
::d'ofnce le retour des sandales pourquoi
n'aurait-on pas des gants pour les pieds
comme on en a pour les mains qu'il se-
rait doux de dire une femme –Madame,
j'ai failli marcher sur votre saphir.
ni
Autre barbarie, que la moindre atten-
tion aux coutumes orientales vous aurait
facilement évitée.
Quoi ) c'est avec la même chaussure qui
vous a servi à pomper les impuretés du
macadam que vous osez vous présenter
dans un salon honnête? Comment cette se-
melle qui repose mollement sur ce tapis de
Smyrne était tout à l'heure en contact avec
ce qu'un chien laisse tomber en levant la
patte? Ainsi, un amoureux va se jeter aux
genoux d'une femme à la place même où
vous avea-p~&~aBg~Totre visite le
détritus de la rue.
Puisque vous tenez à cacher les pieds,
ce qui amène d'insupportables plaisante-
ries qu'on appelle gauloises et qui ne sont
que béotiennes, faites au moins ce que
font les Musulmans en entrant dans les mos-
-quëes ayez les chaussures pour le dehors
et les chaussures pour le dedans.
Mais un paysan avec ses sabots réalise
déjà le problème il laisse à la porte son
récipient de bois et circule dans son logis
avec de.! chaussons discrets la bottine
vernie n'a pas de ces pudeurs-là, elle
Je sais bien que vous me répondrez
avec des voitures on remédie à tout; soit,
mais il y a en ce bas monde plus de pié-
tons que de privilégiés traînés par des che-
vaux d'ailleurs, il fait superbe, le soleil
rit dans l'azur de la chaleur qu'il prépare
pour le lendemain, allez-vous faire atteler
pour vous rendre à cent cinquante pas
d'ici, chez les personnes qui ont encore osé
vous inviter à dîner, dans un temps où l'on
mange si mal; et dans ce léger parcours,
qui sait quelle mésalliance le bitume mé-
nage à vos escarpins
Mais c'est une révolution que vous (
postulez là?
Oui, je ne l'ignore pas et plus difficile 1
cela m'a fait beaucoup de bien. Par exem-
ple, je conviens que si, au Carrefour des
Ecloppés, je me trouve quelquefois au-
dessous de la terre, au sommet du Simplon,
je me trouvais un p~u trop au-dessus. J'ai
rencontre le milieu ici, Monsieur. Là, si
j'ai jamais pris la vie gaiement depuis que
je suis au monde, c'est bien aujourd'hui.
Et je compte le montrer en portant cer-
tain toast à table. Voilà mon toast « Que
Dieu les bénisse tous les deux »
J'appuierai le toast, nt Bintrey.
Et maintenant, Monsieur Woig't, à nous
deux, comme de vieux amis. Bras dessus,
bras dessous, marchons ensemble.
La foule attendait aux portes, on prit
g-aiement le chemin de l'église, et cet heu-
reux mariage fut accompli.
La cérémonie n'était point encore ter-
minée quand on vint du dehors qaérir le
notaire.
Il sort, et bientôt de retour, il se tient
debout, derrière' Vendale, qu'il touche à
l'épaule.
Allez à la porte de cOté, dit-il, et
seul. Confiez-moi votre femme pour un
moment.
Sur le seuil de cette porte se tenaient les
deux .guides de l'Hospice, couverts d~
neige, exténués par une longue route. Ils
souhaitèrent toutes sortes de bonheur à
Vendale,puis.
Puis chacun d'eux mit sa forte main sur
l'épaulc~du jeune homme, et le premier
lui dit î
La litière est ici, la même dans la-
quelle on vous a transporté à l'Hospice,
la même
La litière, ici fit Vendale.
Pourquoi ?
Silence. Pour l'amour de votre
femme. Votre compagnon de ce jour-là.
Que lui est-il arrivé?
Le guide regarda son camarade comme
~6 que les autres, mais je suis prêt à
convoquer les 'états'généraux'avec le""dou~
blement du tiers et le triplement du quarL
IV
Si l'on ne veut pas accorder à M. le ba-
L ron IIaussmann d'avoir embelli Paris, on
L ne peut pas lui refuser de l'avoir désin-
fecté.
Je demande à M. le préfet d'achever
l'œuvre qu'il a si splendidement commen-
cée le Paris diurne est très supportable,
c'est le Paris nocturne qui laisse beaucoup
à désirer.
Je demande le retour pur et simple dans
la capitale de la France, de cetLe volupté
réparatrice qu'on appelle la Nuit.
La nuit! cette mystérieuse puissance
faite partout ailleurs de silence, de mystère
et de parfum, et qui vous venge si délicate-
ment des bruits grossiers du jour.
~~Â. Paris, la.poésiede.la..nuit n'existe plus;
il serait digne d'un grand transformateur
de la rétablir.
A peine la plus charmante des heu-
res, minuit, vient-elle de sonner aux hor-
loges de la ville, les rossignols s'apprêtent
à chanter, les jardins vous envoient leurs
plus amoureuses senteurs, un air frais vous
caresse, et les étoiles n'ont d'yeux que pour
YOUS.
Et c'est ce moment enchanteur que
choisissent pour apparaître des séries de
sinistres tombereaux qui ont l'air de me-
ner l'enterrement de tous les prestiges il
faut que ces lourdes voitures de deuil le
deuil de nos illusions couvrent à la fois
la voix de~ rossignols et l'émanation des
rosés. Quand fidèles au précepte de Mus-
set
Lj~
Celui qui ne sait pas pendant les nuits brûlantes
Qui font pâlir d'amour l'Etoile de Vénus, etc.
Les êtres romanesques se lèvent pour
aller rêver sur leur balcon à celle qu'ils
ont quittée avec des provisions d'idéal,
quand elle-même peut-être se penche toutè
émue à sa fenêtre pour cueillir la ûeur
mystique de la nuit, voilà l'atroce surprise
que la barbarie contemporaine leur ména-
ge un sultan même pressé serait obligé de
garder le mouchoir qu'il allait jeter.
~'o~M~/ quelle profanation et l'in-
firmité humaine ne peut-elle choisir un
instant plus propice pour s'étaler.
Allez donc errer dans le bleu avec cette
brise ammoniacale 1
Vous êtes presque un pur esprit, vous
murmurez à la nature des déclarations pas-
sionnées et augéliques; elle vous répond
ce qu'un général célèbre. je n'achève 1
pas.
Encore si les Anglais nous sommaient E
de nous rendre et si Blucher était là (
XAVIER AUBRYET.
CE SE P~SSE
Le Sénat se sépare dans quelques jours; la
session du Corps législatif sera unie cette se- L
marne. Avant qu'on s'en aille, les nomina- d
tious dans l'ordre de la Légion d'honneur ont
été arrêtées dans presque tous les ministères. &
Nous pouvons annoncer qu'elles sont de moi- t]
t pour le sommer de lui donner du courag'e.
–Il est là! –dit-il.
Pendant quelques jours, reprit le
guide, il a vécu au premier Refuse. Le
temps était alternativement beau et mau-
vais.
Ehbien?–nt.Vendale.
Il.est arrivé à notre Hospice avant
hier, et, s'étant réconforté par un bon som-
meil, par terre, devant le feu, enveloppé
dans son manteau, il se détermina à partir
avant le jour, pour continuer sa route jus-
qu'à l'Hospice voisin. Cette partie du che-
min lui inspirait de grandes craintes, il
pensait qu'elle serait plus mauvaise le len-
demain.
Achevez.
Il partit seul. Il avait déjà dépassé la
galerie, lorsqu'une avalanche, semblable à
celle qui tomba derrière vous près du pont
de Ganther.
Cette avalanche l'a tué ?
Nous l'avons trouvé broyé, brisé en
morceaux. mais, Monsieur, pour l'amour
de votre femme nous l'avons apporté
ici sur la litière pour qu'on l'ensevelisse.
Il faut que nous montions la rue et pour-
tant, elle ne doit pas le voir, elle. ce se-
rait une malédiction que de faire passer la
litière sous l'arcade de verdure, avant
qu'elle n'y ait passé. nous allons la dé-
poser sur une pierre au coin de la seconde
rue à droite, et lorsque vous descendrez de
l'église, nous nous placerons devant. Mais
tâchez que votre femme ne la voie point
et qu'elle ne tourne pas la tête quand elle
sera passée. Allez! ne perdez point de
temps. Elle pourrait s'inquiéter de votre
absence. Allez
Vendale retourna vers sa femme. Un
joyeux cortège les attendait à la grande
porte de l'église. Ils descendirent la rue
au milieu du carillon des cloches, des dé-
charges de mousqueterie, des drapeaux qui
s'agitaient, des instruments de cuivre qui
tié moins nombreuses que les autres années.
Donnons, dès aujourd'hui, les principales
nomiuaiions qui paraîtront au J/o/M~M~- du
'tu août,
MM. dd Royer et Schneider sont promus à
la dignité de grand'croix
M. Alfred le Roux, grand-officier;
M. Pinard, commandeur.
M. Mérimée, sénateur, vient d'être invité
par l'Impératrice à passer une quinzaine au
château de Fontainebleau, pendant l'absence
de l'Empereur. On sait que l'esprit de M. Mé-
rimée, le fin conteur, est fort goûté de Sa
Majesté.
'i"-
Tous lés lundis, à moins que l'état de sa
santé n'y mette un obstacle formel, M. Sainte-
Beuve fait, à Saint-Gratien, une sorte de cours
familier d'histoire universelle, en opposition
avec l'intervention providentielle dans les évé-
nements humains.
Une réplique à Bossuet..
M. le marquis de La Valette est en ce mo-
ment au magmQque château de Gonti et non
à sa terre de Cavalerie, comme on t'avait dit,
H parait probable que LL. MM. l'Empereur
et l'Impératrice feront un voyage au Havre
versle20oule2oaoût.
M. Edouard Bocher, administrateur des
biens de la famille d'Orléans, est de retour à
Paris de son déplacement à Bade, où il était
allé signer au contrat du duc d'Alençon et re-
présenter la branche cadette des Bourbons.
Le duc Ferdinand d'Alençon épouse en ef-
fet dans quelques jours la jeune princesse
Thérèse de Bavière, cousine du roi actuel, fille
du prince Luitpold et d'une archiduchesse de
la maison de Toscane.
Par cette alliance, le jeune duc se trouve
devenir le neveu du duc de Modène, frère de
la comtesse de Chambord, qui avait épousé
une sœur du prince Luitpold, et est apparente
à l'impératrice d'Autriche, à la comtesse de
Trani, à la reine de Naples, et à la princesse
de La Tour et Taxis, toutes filles de Bavière.
On dit quece mariage se serait fait sous les
auspices du parti catholique et légitimiste qui
a toujours su grand gré au duc de Nemoùrs,
père du fiancé, de son attitude respectueuse
vis-à-vis du Saint-Père, auquel il adressait
encore dernièrement une oHrande princière
pour le denier de saint Pierre et de sa con-
duite pleine de déférence pour le comte de
Chambord, auquel il rend visite une foisl'an.
C'est, nous le croyons du moins, !e seul
prince de la famille d'Orléans quise soit fran-
chement rallié à la fusion.
Les deux futurs époux n'auront pas une
grande fortune en entrant en ménage, mats
on ne saurait rêver un couple plus accompli
sous le rapport de la distinction, de la beauté
et de la race
Le commandeur Nigract les secrétaires de la
légation d'Italie dînaient hier a Saint-Gratien
chezIaprincesseMathilde.
Plusieurs feuilles ont annonce légèrement
le mariage de Mlle Marie d'AIbe avec le duc
de Sotto-Mayor. Il n'en est rien.
Les filles du duc d'Albe sont en ce moment
& Fontainebleau, près de leur tante l'Impéra-
trice, qui, en souvenir de l'extrême affection
faisaient rage, des acclamations, des cris,
des rires et des pleurs de toute la ville,
enivres du plaisir de les voir heureux'
Toutes les têtes se découvraient sur leur
passage, les enfants leur envoyaient des
baisers.
Que la bénédiction du ciel descenda
sur h jeune 611e courageuse, s'ëcriait-
on de toutes parts. Voyez comme elle
s avance noblement dans sa jeunesse et
dans sa beauté, au bras de celui à qui elle
a sauve la vie.
Lorsqu'on arriva au coin de la seconde
rue à droite, Vendale se pencha à son
oreille et lui parla longuement tout bas
Lorsqu'ils eurent franchi le coin sinistre,
Vendale, pressant le bras de Marguerite
sous le sien, lui dit
Pour des raisons que je vous ferai 'i
connaître plus tard, ne vous retournez pas,
ma chêne.
Mais lui, il tourna la tête.
II vit la litière et ses porteurs qui pas-
saient sous l'arc triomphal.
Et il continua de marcher avec Margue-
rite et tout le cortège de la noce, des-
cendant vers la riante vallée. es
FIN.
CHARLES DICKENS..
Le M/'P~ ~M~~M~OM GAULOIS,
CO~~OM~~MCO?~ Z~ GAULOIS 7<-
sait, et il ses ~O~K~, ses ~c~?~
ses a~M ~M .M~M~- toutes les M~~C-
~M~
Z'MMtM~K~,
E. MiGNOT. 1-
Mercredi 22 Juillet 1868
LE NUMERO 15 CENTIMES.
(Departcmentsetgarcs:20c.) c.)
ABttKNtJËMEMTS (Bepartemente)
Cu Aji, 64 & Su mois, 3~ fr. Trois NMis, ~6 &.
a
ANNONCES
MM. Ch.. Lagr&nge, Cerf et C-, 6, PtACE DS LA BOURSS
LE NUMERO d.5 CENTIMES ~I.
"i~J~Tt– f
(Départements et gares: 90 c.)j 'Ï
ABO~MEMEa!Tr8(Pt!n-t<);
Ca~, 54 &. Sii iaoiS) ~7fr, –TroMmots, ~3fr. 30
'jn
-Y ~r: ANNONCES .'j.T*
MM. Gtt. t~tfnn~e, Cerf et C', 6, PLACE DE LA BOUJ~
i ~m
LITTËMIRE~T POLITIQUE
f
i"lstra0on 97, rue ?de IU~ éhelleu.
Adjminiat)patton: M, irne~e RicheHen. j
Henry DE PENE Edmond TAREE, Directeurs-Gérants
Rédaction â3, )rne de ta frange BateUé~e
i:
Nous ~~0%~ C~!CM% de nos CO~-
~0~ ~~OW.M~~ leurs <
~K'J~.
LN GAULOIS COMMENCERA
:,r LE 1" AOUT
LES CMM~ TMM!PHA~S
t~a
JULES NORtAC
~a tournée politique
M. Emile Péreîre disaft'Iner'TTun de
mes amis :~Vb~oc~oM~ nous
~KM~OM~~OM~~MO~. ».
Eh bien, M. Emile Péreire se trompait
procès est pour eux bien plus qu'une
question de vie ou de mort, c'est une ques-
tion D'HONNEUR.
~Qu'on ne s'étonne pas si je présente ici
quelques observations sur la grandeur et
la décadence de ces Law au petit pied; les
a~< dominent la politique au même titre
que la femme domine l'homme. Comme
derrière tout homme il faut chercher la
femme, il nous est permis de chercher la
politique derrière les entreprises chanceu-
ses et les procès des financiers.
Peu nous importe, à la rigueur, que les
Péreire perdent ou gagnent en fait leur
procès devant un tribunal; ce n'est pour
eux qu'une question de quelques millions
de plus ou de moins, et cela n'intéresse
qu'eux et leurs actionnaires.
C'est devant l'opinion publique que le
grand, le véritable débat est ouvert, et, j
dans ce débat-là, les Péreire ne sont pas
seuls en cause, mais tout un système.
Si je m'appelais les 7'e~, au lieu de
c~MMm~ maladroitement sur des questions
de détail où, en admettant même une en-
tière bonne foi, des illégalités ont pu être
.commises; au lieu de défendre pied à pied
Ame position acquise on ne sait, ou l'on
sait trop à quel prix; au lieu de dépo-
ser des plaintes en diffamation contre
d'au très financiers ~!Mo%~ eu ~~j~'oc~,
comme on dit dans les .B~OM~y, si je m'ap-
pelais les .P<~M'ë, enfin, je m'en viendrais
.bravement .la tête haute; presque avec
fierté, au devant du jugement populaire,
~et, dédaignant toute discussion, je dirais:
« Depuis vingt ans, il s'est fait de grandes
choses en France; une révolution finan-
cière et industrielle s'est opérée, et un
monde nouveau a été découvert; ce ~
phe Colomb.s b
Eh bien, jetez dans l'un des plateaux de
de votre balance les entreprises gigantes-
ques auxquelles nous nous sommes atta- q
chés comptez les ports creusés, les bou-
levards percés, les marais desséchés, les c
landes fertilisées regardez Paris-nouveau,
notre œuvre, presque autant quel'œuvre de p
M. Haussmann additionnez les. millions
prêtés aux souverains de tous les coins du
monde calculez le nombre de kilomètres 1''
de chemins de fer dont les principaux états p:
PeniUetoa daCACLMS du 22 juiHetl868.–S"i8
L'ABIME
MR
CHARLES DICKENS (1)
QUATRIÈME ACTE
~.fsuite')
Lès cloches, à Briey, sonnent à toute
volée. Les rues sont pavoisées de drapeaux
et retentissent du bruit de la musique
et des carabines. Des tonneaux de vin or-
nés de banderolles laissent couler la pré-
cieuse liqueur sous une tente qu'on a
dressée devant l'auberge, et l'on y prépare
un banquet où tout le monde viendra s'as-
seoir.
Pourquoi ces cloches? Pourquoi ces ban-
nières? ces draperies aux fenêtres, ces
coups de feu, et cet orchestre ? Pourquoi la
petite ville est-elle en liesse? Pourquoi le
cœur de ces rustiques habitants est-il en
joie ?
La nuit dernière, la tempête a mugi les
montagnes sont de nouveau couvertes de
neige mais le soleil brille, l'air est frais
et embaumé; les clochers de zinc des villa-
<) Toute ~production interdite.
de FEurope ont_ëté_ dotés par nous son-
dez. si vous pouvez, la profondeur de'toul
tes les sources de fortune découvertes par
nous; mesurez les proportions du crédit
populaire, presque recréé par nous; suivez
du regard ces feuilles de papier chassées
par le vent, aussi nombreuses que les ac-
tions du Mississipi et moius dépréciées en-
core faites tout cela et dans l'autre plateau
de la balance mettez, si cela vous con-
vient, quelques irrégularités surprises dans
des comptes supposez des entraînements
de joueur supputez des fautes.
Songez que, suivant un mot célèbre, les
grandes omelettes ne se font pas sans cas-
ser beaucoup d'œufs. Comptez et compa-
parez.
<
Après quoi, jugez-nous! 1
Ce que les Péreire n'osent pas tenter, je
trouve: qu'il est bon de le faire pour eux.
Sans empiéter sur le domaine de nos col-
laborateurs judiciaire et imancier, nous
suivrons attentivement le procès et jious
nous efforcerons d'en tirer l'enseignement
qu'ilcontient. .n'r't
II faut puiser, en eoet, au fond de cette
grave affaire, la condamnation ou la sanc-
tion de tout un système, du système qui,
sous diiférents modes, régit notre pays de-
pnis quinze ans.
Suivant que l'opinion publique sera plus
ou moins sévère pour.le'système des a~
c~les Péreire auront été seulement les
victimes d'un entraînement dont la respon-
sabilité doit être partag'ée par d'autres, ou
bien ils seront de vulgaires aventuriers de
la nuance.
C'est ce que les débats du procès nous
apprendront bien mieux encore que le texte
du jugement.
~DMOND-fARBÉ.
DtCTtOmtREEN MÉDa)LLES
f' ESMMTr~.
Face. Faculté brillante de l'intelli-
gence tellement/estimée, qu'on est convenu
de dire Avec de l'esprit, on arrive à
tout.
Pile. L'Esprit est comme le diamant
c'est toujours un pauvre diable qui le
trouve/et presque toujours un sot riche
qui en décore sa vanité. Seulement, le dia-
jaantse paye.
LAURENT-JAN.
CE LA MRMR)E
EN oee
L'Humanité est un écureuil qui ne fait
que tourner autour de sa cage tout ce que
je puis concéder aux courtisans du Progrès,
c'est qu'à chaque siècle cette cage est un
peu plus vaste.
Je suis convaincu qu'on criait déjà con-
tre le luxe dans les cites lacustres, et que
l'âge de pierres avait de quoi exciter fort
proprement l'indignation des satiriques.
ges dans la vallée ressemblent à de l'argent
bruni; la chaîne des Alpes, aussi loin
qu on peut l'embrasser du regard, est un
long nuage blanc, dans le ciel bleu.
Par les soins des bonnes gens deBriey,
un arc de triomphe en feuillage s'élève en
travers de la rue que les nouveaux maries
vont suivre en revenant de l'église.
On y lit d'un'côté cette inscription:–
HONNEUR ET AMOUR.
De l'autre
A MARGUERITE VENDALE.
C'est qu'ils sont fiers de leur jeune et t
belle compatriote, c'est qu'ils en sont en-
thousiastes. Ils veulent la saluer par le
nom de son mari, au sortir de l'église.
C'est une surprise qu'ils lui ont ménagée.
Aussi vont-ils la conduire au temple par
des rues tortueuses qui passent derrière
les maisons.
Voilà hans doute un projet qui n'était
pas difficile à accomplir dans cette tor-
tueuse ville de Briey.
Ainsi tout est prêt. C'est à pied qu'on se
rendra a l'église, et l'on en reviendra de
même. Dans la plus belle chambre de l'au-
berge ornée pour la fête, les fiancés; le
notaire de Neufchâtel, M. Bintrey, Mme
Dor, et un certain compagnon gros et gras;
populaire sous le nom de Monsieur ~<°-
Z
En vérité Mme Dor était gantée d'une
paire de gants qui étaient à elle. Elle ne
levaitplusies brasau ciel,mais elle lesavait
jetés tous les deux autour du cou de la ma-
riée le reste de l'assistance devait se con-
tenter de la vue de son large dos jusqu'à
la fin.
–Mon amour, -ma beauté,–soupirait t
la bonne dame, pardonnez-moi d'avoir
jamais pu être sa chatte.
Les mortels seraient absolument nus,
comme quelques sauvages fidèles encore à
la tradition, que des Caton prouveraient
moyen de décréter desTois somptùaires.
Nous avons la vapeur, le télégraphe
sous-marin et le protoxide d'azote le pé-
trole et le gaz se disputent l'honneur de
nous éclairer. Nous avons gagné en science
tout ce que nous perdons en art; mais com-
bien nous sommes loin de l'admirable co?M-
/o~ des Romains.
Il a fallu dix-huit cents ans, car le soin
corporel date d'hier, pour qu'on s'avisât
que l'eau est faite pour l'usage externe;
avant le xvin" siècle, cette Renaissance des
habitudes délicates, on se parfumait, mais
on ne se lavait pas la propreté est une
vertu antique qu'on a l'air d'avoir retrou-
vée en fouillant Pompeï.
Le bain jouait chez les Latins un rôle
plus considëïjâble que le café chez les Fran-
çais le costume des contemporains de
Virgile et d'Auguste ressemblait à un .pe.i-
Virgile et d'4,'Q,gllste re~fWJhlait à p.
gB'oir lai Mtion'qùi dicta des lois à'. l'ui~
vers était l'amphibie de l'eau douée.
Chez nous, il a fallu inventer le mot
~~o~ pour décider beaucoup de
gens à nouer quelques relations durables
avec des cuvettes sérieuses.
Il y a quelques baignoires à Paris, mais%
il n'y a pas encore de Bains dignes de ce
nom, c'est-à-dire de ces Palais de l'Ablu-
tion, comme la Rome des Césars en comp-
tait par milliers f Quelques misérables cel-
lules plus exiguës que des cabines de-
navire, et où l'on vous enferme en vous:: v~
laissant en tête à tête avec ~ne espèce de
cercueil en zinc, un peigne ébréché et une
brosse qui a l'air de s'être rasée elle-même-,
ne compensent pas la disparition de ces
splendeurs aquatiques.
Nous possédons bien pendant la saison
d'été l'ëternelalhambra fIottantdeDeligny,
rayé comme un caleçon, et l'école de nata-
tion du pont d'Asnières quelques citoyens
dévoués se font héroïquement l'hiver mon-
ter des seaux d'eau chaude destinés à faire
de leurs cabinets de toilette des petits
thermes particuliers; mais Paris n'est pas
organisé pour la vie liquide, ce repos exquis
de la brutale existence terrestre. Ah! s'il 1
y avait seulement dans nos murs agrandis
autant d'eau que de poussière i
ÎI
Une chose que je ne pardonne pas à la Ci-
vilisation actuelle, si infatuée d'elle-même
c'est de ne pas avoir pris au moins à l'Anti-
quité ses plus précieuses libertés physiques
et d'avoir laisse debout cette Bastille en
miniature plus terrible que l'autre la
prison de Saint-Crépin.
Quoi la nature a fait ce chef-d'œuvre
de grâce et de noblesse le pied humain
et vous le mettez au secret dans une gaîne
de cuir à l'odeur acre, où vous lui refusez
jusqu'à l'air; vous estropiez ces lignes har-
monieuses, vous 'iaites de ce marbre vi-
vant des chairs mortes, vous étouffez cette
beauté intelligente, vous déshonorez le
piédestal dont nous sommes la statue.
J'enrage quand j'entends encore des ba-
dauds qui s'écrient en voyant passer une
femme montée sur les échasses de ses bot-
tines plus chinoises que la Chine.
Quel joli pied
Imbéciles c'est comme si vous disiez à
Sa chatte ? Madame Dor, répéta
Marguerite au comble de l'étonnement.
–Eh oui sa chatte, ma mignonne, car
j'étais chargée de surveiller la charmante
petite souris.
Et cette explication originale de son an-
cienne soumission à Obenreizer ne sortit de
la bouche de Mme Dor qu'avec un cruel
sanglot.
Madame Dor, vous avez été toujours
notre meilleure amie. George, dites-le lui
donc, que nous la regardons comme notre
amie
Sûrement, ma chérie, que serions-
nous devenus sans elle? `'
–Vous êtes tous les deux si généreux et
si bons !-s'écria la vieille Suissesse repen-
tante.
Puis revenant à son idée
C'est égal, dit-elle, j'ai été sa
chatte
Oui, mais comme la chatte des contes
de fées, ma bonne Madame Dor,-dit Ven-
daleen l'embrassant sur les deux joues.
Vous êtes une femme loyale et franche, et
la sympathie que vous aviez pour les deux
pauvres amoureux au supplice a été aussi
franche que votre cœur.
Je ne veux en aucune façon priver
Mine Dor de sa part dans ces ambrassades,
fit Bintrey en tirant sa montre, et je
ne trouve point mauvais de vous voir réu-
nis tous trois dans un coin comme les trois
Grâces. Je fais simplement la remarque
que l'heure est venue et que nous pour-
rions nous mettre en marche. Quel est
votre sentiment à ça sujet, Monsieur
Laddie?
–Limpide, Monsieur,– répliqua Joey
avec une grimace tout aimable. C'est
étonnant. Monsieur,. comme je me sens
limpide dans tout mon être, depuis que
j'ai vécu quelques semaines sur la terre.
Jamais je n'y avais passé si longtemps et
l'aspect d'un écrin hermétiquement ferme
à Quel délicieux bracelet ) 1
t Qu'en savez-vous ? si vous suiviez cette
a élégante, vous l'entendriez, peut-être dire
à ses amies
Ma chère, je suis allée hier chez Ouar-
nier jamais je n'ai vu d'horreurs d'extré-
e mités comme ce jour-la. la vicomtesse, tu
sais, qui pose pour le pied adorablement
mutin, alesdoig'ts atTreusement crispés les
uns sur les autres la jeune mariée de
l'autre soir est véritablement l'Argus del'œil
t de perdrix; le pédicure ne savait où don-
ner de la tête.
Honte et anathème Juliette avec des
s cors, Ophélie terminée par des ~M~~JoK~
Célimène coquetant avec un om~Ramenez-nous au Directoire, cette restau-
ration comique et naïve à la fois des mo-
des grecques et romaines, mais pour l'a-
mour de Dieu auquel vous ne croyez pas,
émancipez le pied de la femme, vous qui
rêvez tous les jom-s. une liberté nouvelle.
On m'objectera l'usage, 'le mauvais
temps, l'intérêt des cordonniers ? Qu'im-
porte ? je ne fais le procès ni aux c~ni
aux /
::d'ofnce le retour des sandales pourquoi
n'aurait-on pas des gants pour les pieds
comme on en a pour les mains qu'il se-
rait doux de dire une femme –Madame,
j'ai failli marcher sur votre saphir.
ni
Autre barbarie, que la moindre atten-
tion aux coutumes orientales vous aurait
facilement évitée.
Quoi ) c'est avec la même chaussure qui
vous a servi à pomper les impuretés du
macadam que vous osez vous présenter
dans un salon honnête? Comment cette se-
melle qui repose mollement sur ce tapis de
Smyrne était tout à l'heure en contact avec
ce qu'un chien laisse tomber en levant la
patte? Ainsi, un amoureux va se jeter aux
genoux d'une femme à la place même où
vous avea-p~&~aBg~Totre visite le
détritus de la rue.
Puisque vous tenez à cacher les pieds,
ce qui amène d'insupportables plaisante-
ries qu'on appelle gauloises et qui ne sont
que béotiennes, faites au moins ce que
font les Musulmans en entrant dans les mos-
-quëes ayez les chaussures pour le dehors
et les chaussures pour le dedans.
Mais un paysan avec ses sabots réalise
déjà le problème il laisse à la porte son
récipient de bois et circule dans son logis
avec de.! chaussons discrets la bottine
vernie n'a pas de ces pudeurs-là, elle
Je sais bien que vous me répondrez
avec des voitures on remédie à tout; soit,
mais il y a en ce bas monde plus de pié-
tons que de privilégiés traînés par des che-
vaux d'ailleurs, il fait superbe, le soleil
rit dans l'azur de la chaleur qu'il prépare
pour le lendemain, allez-vous faire atteler
pour vous rendre à cent cinquante pas
d'ici, chez les personnes qui ont encore osé
vous inviter à dîner, dans un temps où l'on
mange si mal; et dans ce léger parcours,
qui sait quelle mésalliance le bitume mé-
nage à vos escarpins
Mais c'est une révolution que vous (
postulez là?
Oui, je ne l'ignore pas et plus difficile 1
cela m'a fait beaucoup de bien. Par exem-
ple, je conviens que si, au Carrefour des
Ecloppés, je me trouve quelquefois au-
dessous de la terre, au sommet du Simplon,
je me trouvais un p~u trop au-dessus. J'ai
rencontre le milieu ici, Monsieur. Là, si
j'ai jamais pris la vie gaiement depuis que
je suis au monde, c'est bien aujourd'hui.
Et je compte le montrer en portant cer-
tain toast à table. Voilà mon toast « Que
Dieu les bénisse tous les deux »
J'appuierai le toast, nt Bintrey.
Et maintenant, Monsieur Woig't, à nous
deux, comme de vieux amis. Bras dessus,
bras dessous, marchons ensemble.
La foule attendait aux portes, on prit
g-aiement le chemin de l'église, et cet heu-
reux mariage fut accompli.
La cérémonie n'était point encore ter-
minée quand on vint du dehors qaérir le
notaire.
Il sort, et bientôt de retour, il se tient
debout, derrière' Vendale, qu'il touche à
l'épaule.
Allez à la porte de cOté, dit-il, et
seul. Confiez-moi votre femme pour un
moment.
Sur le seuil de cette porte se tenaient les
deux .guides de l'Hospice, couverts d~
neige, exténués par une longue route. Ils
souhaitèrent toutes sortes de bonheur à
Vendale,puis.
Puis chacun d'eux mit sa forte main sur
l'épaulc~du jeune homme, et le premier
lui dit î
La litière est ici, la même dans la-
quelle on vous a transporté à l'Hospice,
la même
La litière, ici fit Vendale.
Pourquoi ?
Silence. Pour l'amour de votre
femme. Votre compagnon de ce jour-là.
Que lui est-il arrivé?
Le guide regarda son camarade comme
~6 que les autres, mais je suis prêt à
convoquer les 'états'généraux'avec le""dou~
blement du tiers et le triplement du quarL
IV
Si l'on ne veut pas accorder à M. le ba-
L ron IIaussmann d'avoir embelli Paris, on
L ne peut pas lui refuser de l'avoir désin-
fecté.
Je demande à M. le préfet d'achever
l'œuvre qu'il a si splendidement commen-
cée le Paris diurne est très supportable,
c'est le Paris nocturne qui laisse beaucoup
à désirer.
Je demande le retour pur et simple dans
la capitale de la France, de cetLe volupté
réparatrice qu'on appelle la Nuit.
La nuit! cette mystérieuse puissance
faite partout ailleurs de silence, de mystère
et de parfum, et qui vous venge si délicate-
ment des bruits grossiers du jour.
~~Â. Paris, la.poésiede.la..nuit n'existe plus;
il serait digne d'un grand transformateur
de la rétablir.
A peine la plus charmante des heu-
res, minuit, vient-elle de sonner aux hor-
loges de la ville, les rossignols s'apprêtent
à chanter, les jardins vous envoient leurs
plus amoureuses senteurs, un air frais vous
caresse, et les étoiles n'ont d'yeux que pour
YOUS.
Et c'est ce moment enchanteur que
choisissent pour apparaître des séries de
sinistres tombereaux qui ont l'air de me-
ner l'enterrement de tous les prestiges il
faut que ces lourdes voitures de deuil le
deuil de nos illusions couvrent à la fois
la voix de~ rossignols et l'émanation des
rosés. Quand fidèles au précepte de Mus-
set
Lj~
Celui qui ne sait pas pendant les nuits brûlantes
Qui font pâlir d'amour l'Etoile de Vénus, etc.
Les êtres romanesques se lèvent pour
aller rêver sur leur balcon à celle qu'ils
ont quittée avec des provisions d'idéal,
quand elle-même peut-être se penche toutè
émue à sa fenêtre pour cueillir la ûeur
mystique de la nuit, voilà l'atroce surprise
que la barbarie contemporaine leur ména-
ge un sultan même pressé serait obligé de
garder le mouchoir qu'il allait jeter.
~'o~M~/ quelle profanation et l'in-
firmité humaine ne peut-elle choisir un
instant plus propice pour s'étaler.
Allez donc errer dans le bleu avec cette
brise ammoniacale 1
Vous êtes presque un pur esprit, vous
murmurez à la nature des déclarations pas-
sionnées et augéliques; elle vous répond
ce qu'un général célèbre. je n'achève 1
pas.
Encore si les Anglais nous sommaient E
de nous rendre et si Blucher était là (
XAVIER AUBRYET.
CE SE P~SSE
Le Sénat se sépare dans quelques jours; la
session du Corps législatif sera unie cette se- L
marne. Avant qu'on s'en aille, les nomina- d
tious dans l'ordre de la Légion d'honneur ont
été arrêtées dans presque tous les ministères. &
Nous pouvons annoncer qu'elles sont de moi- t]
t pour le sommer de lui donner du courag'e.
–Il est là! –dit-il.
Pendant quelques jours, reprit le
guide, il a vécu au premier Refuse. Le
temps était alternativement beau et mau-
vais.
Ehbien?–nt.Vendale.
Il.est arrivé à notre Hospice avant
hier, et, s'étant réconforté par un bon som-
meil, par terre, devant le feu, enveloppé
dans son manteau, il se détermina à partir
avant le jour, pour continuer sa route jus-
qu'à l'Hospice voisin. Cette partie du che-
min lui inspirait de grandes craintes, il
pensait qu'elle serait plus mauvaise le len-
demain.
Achevez.
Il partit seul. Il avait déjà dépassé la
galerie, lorsqu'une avalanche, semblable à
celle qui tomba derrière vous près du pont
de Ganther.
Cette avalanche l'a tué ?
Nous l'avons trouvé broyé, brisé en
morceaux. mais, Monsieur, pour l'amour
de votre femme nous l'avons apporté
ici sur la litière pour qu'on l'ensevelisse.
Il faut que nous montions la rue et pour-
tant, elle ne doit pas le voir, elle. ce se-
rait une malédiction que de faire passer la
litière sous l'arcade de verdure, avant
qu'elle n'y ait passé. nous allons la dé-
poser sur une pierre au coin de la seconde
rue à droite, et lorsque vous descendrez de
l'église, nous nous placerons devant. Mais
tâchez que votre femme ne la voie point
et qu'elle ne tourne pas la tête quand elle
sera passée. Allez! ne perdez point de
temps. Elle pourrait s'inquiéter de votre
absence. Allez
Vendale retourna vers sa femme. Un
joyeux cortège les attendait à la grande
porte de l'église. Ils descendirent la rue
au milieu du carillon des cloches, des dé-
charges de mousqueterie, des drapeaux qui
s'agitaient, des instruments de cuivre qui
tié moins nombreuses que les autres années.
Donnons, dès aujourd'hui, les principales
nomiuaiions qui paraîtront au J/o/M~M~- du
'tu août,
MM. dd Royer et Schneider sont promus à
la dignité de grand'croix
M. Alfred le Roux, grand-officier;
M. Pinard, commandeur.
M. Mérimée, sénateur, vient d'être invité
par l'Impératrice à passer une quinzaine au
château de Fontainebleau, pendant l'absence
de l'Empereur. On sait que l'esprit de M. Mé-
rimée, le fin conteur, est fort goûté de Sa
Majesté.
'i"-
Tous lés lundis, à moins que l'état de sa
santé n'y mette un obstacle formel, M. Sainte-
Beuve fait, à Saint-Gratien, une sorte de cours
familier d'histoire universelle, en opposition
avec l'intervention providentielle dans les évé-
nements humains.
Une réplique à Bossuet..
M. le marquis de La Valette est en ce mo-
ment au magmQque château de Gonti et non
à sa terre de Cavalerie, comme on t'avait dit,
H parait probable que LL. MM. l'Empereur
et l'Impératrice feront un voyage au Havre
versle20oule2oaoût.
M. Edouard Bocher, administrateur des
biens de la famille d'Orléans, est de retour à
Paris de son déplacement à Bade, où il était
allé signer au contrat du duc d'Alençon et re-
présenter la branche cadette des Bourbons.
Le duc Ferdinand d'Alençon épouse en ef-
fet dans quelques jours la jeune princesse
Thérèse de Bavière, cousine du roi actuel, fille
du prince Luitpold et d'une archiduchesse de
la maison de Toscane.
Par cette alliance, le jeune duc se trouve
devenir le neveu du duc de Modène, frère de
la comtesse de Chambord, qui avait épousé
une sœur du prince Luitpold, et est apparente
à l'impératrice d'Autriche, à la comtesse de
Trani, à la reine de Naples, et à la princesse
de La Tour et Taxis, toutes filles de Bavière.
On dit quece mariage se serait fait sous les
auspices du parti catholique et légitimiste qui
a toujours su grand gré au duc de Nemoùrs,
père du fiancé, de son attitude respectueuse
vis-à-vis du Saint-Père, auquel il adressait
encore dernièrement une oHrande princière
pour le denier de saint Pierre et de sa con-
duite pleine de déférence pour le comte de
Chambord, auquel il rend visite une foisl'an.
C'est, nous le croyons du moins, !e seul
prince de la famille d'Orléans quise soit fran-
chement rallié à la fusion.
Les deux futurs époux n'auront pas une
grande fortune en entrant en ménage, mats
on ne saurait rêver un couple plus accompli
sous le rapport de la distinction, de la beauté
et de la race
Le commandeur Nigract les secrétaires de la
légation d'Italie dînaient hier a Saint-Gratien
chezIaprincesseMathilde.
Plusieurs feuilles ont annonce légèrement
le mariage de Mlle Marie d'AIbe avec le duc
de Sotto-Mayor. Il n'en est rien.
Les filles du duc d'Albe sont en ce moment
& Fontainebleau, près de leur tante l'Impéra-
trice, qui, en souvenir de l'extrême affection
faisaient rage, des acclamations, des cris,
des rires et des pleurs de toute la ville,
enivres du plaisir de les voir heureux'
Toutes les têtes se découvraient sur leur
passage, les enfants leur envoyaient des
baisers.
Que la bénédiction du ciel descenda
sur h jeune 611e courageuse, s'ëcriait-
on de toutes parts. Voyez comme elle
s avance noblement dans sa jeunesse et
dans sa beauté, au bras de celui à qui elle
a sauve la vie.
Lorsqu'on arriva au coin de la seconde
rue à droite, Vendale se pencha à son
oreille et lui parla longuement tout bas
Lorsqu'ils eurent franchi le coin sinistre,
Vendale, pressant le bras de Marguerite
sous le sien, lui dit
Pour des raisons que je vous ferai 'i
connaître plus tard, ne vous retournez pas,
ma chêne.
Mais lui, il tourna la tête.
II vit la litière et ses porteurs qui pas-
saient sous l'arc triomphal.
Et il continua de marcher avec Margue-
rite et tout le cortège de la noce, des-
cendant vers la riante vallée. es
FIN.
CHARLES DICKENS..
Le M/'P~ ~M~~M~OM GAULOIS,
CO~~OM~
sait, et il ses ~O~K~, ses ~c~?~
ses a~M ~M .M~M~- toutes les M~~C-
~M~
Z'MMtM~K~,
E. MiGNOT. 1-
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