BUG RUG 65
dans ses gravures. Son dessein est ferme et correct
il mérite un rang honorable parmi les peintres de
batailles. 11 avait un génie abondant. Ses com-
positions étaient pleines de feu, et l'on voyait
néanmoins beaucoup d'ordre dans les plans ses
ouvrages sont d'un faire facile, et sa couleur est
séduisante. Ce peintre a eu trois manières diffé-
rentes les tableaux de son premier temps plaisent
prtr le charme de la couleur et la liberté du pin-
ceau, mais le dessin en est négligé; ceux du second
sont plus vrais et plus naturels, mais le coloris
est moins agréable enfin, ceux de son troisième
et meilleur temps se font remarquer par l'ex-
pression, la disposition, l'esprit, la vérité des
attitudes, et la couleur n'y est point inférieure
au dessin. Ces ouvrages sont ceux qu'il a peints
de 1709 à 1716. Il est facile de les reconnaître,
parce qu'il tenait un registre exact des travaux
qu'il faisait pendant l'année, des noms de ceux
auxquels il les vendait, et du prix qu'il en rece-
vait. Rugendas s'est également exercé dans les
gravures à l'eau-forte et à la manière noire. Son
oeuvre à l'eau-forte se compose de trente-huit
pièces; celui en manière noire, de quatre-vingts
de différentes grandeurs. Friederick, Bondenehr.
Engelbrecht et Corvinus, tous graveurs d'Augs-
bourg, ont exécuté d'après lui cinquante mor-
ceaux différents. La biographie de Rugendas.
jointe à celle de Kupetzki, a été publiée par
J.-C. Fuesseli Zurich, 1758, in-41. Z.
RUGENDAS (JEAN-MAURICE), artiste et voyageur
allemand, né a Augsbourg en 1802, manifesta
dès sa plus tendre jeunesse des dispositions ex-
ttaordinaires pour dessiner d'après nature; les
animaux et surtout les chevaux étaient l'objet de
ses études. Il travailla dans les ateliers de deux
peintres qui, en ce genre, s'étaient fait une ré-
putation méritée, A. Adam et Quaglio. En 1821,
un diplomate allemand, M. de Langsdorf, le
cboisit pour l'accompagner au Brésil. Le jeune
dessinateur passa cinq ans dans ce pays, où la
nature étale sa richesse avec tant d'éclat. Il s'en-
fonça hardiment dans les forêts vierges, et rap-
porta une multitude de matériaux précieux qu'il
utilisa dans la publication de son Voyage pittores-
que au Bréril, mis au jour à Paris de 1827 à 1835,
et qui forme un volume in-folio contenant cent
planches lithographiées; le texte, rédigé en al-
lemand, est accompagné d'une traduction fran-
çaise par M. Golbery. Après avoir fait un voyage
à Paris dans le but de surveiller l'impression de
soo livre, Bugendas se rendit en Italie, et il
passa trois ans dans les Etats napolitains et en
Sicile. H cherchait à obtenir des appuis pour une
nouvelle et grande exploration; et, quoique
réduit à de faibles ressources, il repartit en
1831 pour l'Amérique du Sud, où il ne séjourna
pas moins de quinze ans; il en rapporta, après
des courses périlleuses poussées dans tous les
sens, depuis le Rio de la Plata jusqu'à l'Oréno-
que, depuis Bahia jusqu'à Guayaquil et Lima,
plus de trois mille dessins, aquarelles ou pein-
turea à l'huile, représentant non-seulement des
vues et des paysages, mais encore les types les
plus remarquables des populations. Cette collec-
tion, très-précieuse sous tous les rapports, et
fut acquise par le gouvernement bavarois au
moyen d'une pension viagère accordée à l'intré-
pide artiste. A la emande du roi de Prusse, et sur
la proposition d célèbre de Humboldt, Rugen-
das peignit deux séries de tableaux dans lesquels
il retraça des vu s prises en Amérique. Les fati-
gues qu'il avait prouvées durant ses longues et
pénibles pérégrinations avaient altéré sa santé,
naturellement robuste. Il mourut à Munich le
i9 mai 1858. Z.
RUGGIERI (CÔME), astrologue florentin, vint
en France à la suite de Catherine de Médicis,
toujours bienveillante pour les gens de cette es-
pèce, et qui lui lit obtenir l'abbaye de St-Mahé,
en basse Bretagne. Il acquit un grand renom à
la cour par ses horoscopes, ses talismans, etc.
il fabriquait, dit-on, des images en cire des-
tinées, au moyen de certaines cérémonies, à
inspirer de l'amour aux femmes ou à faire mourir
quelqu'un de langueur. Catherine le consultait
aussi et l'on rapporte qu'elle allait avec lui faire
des observations astrologiques sur la colonne qui
se voit encore à la halle au blé de Paris, et qui
alors dépendait de l'hôtel de la reine, construit
en cet endroit par l'architecte Bullant (roy. ce
nom). Cette princesse plaça Ruggieri, comme
professeur d'italien et pour lui servir d'espion,
auprès de son quatrième fils, le duc d'Alençon,
alors chef du parti des politique. ou malcontents;
mais elle fut trompée dans son attente, car le
Florentin exerça bientôt l'espionnage auprès de
Catherine au profit de son maitre. Impliqué en
1574 dans le procès de la Mole et de Coconas,
favoris du duc d'Alençon et accusés d'avoir
conspiré contre Charles IX (voy. COCONAS), Rug-
gieri subit la question et nia toute participation
à ce complot il n'en fut pas moins condamné
aux galères, d'où il ne tarda pas d'être tiré,
soit par le crédit de quelques seigneurs de la
cour, suivant le Laboureur, soit, comme le disent
de Thou et Mézerai, par la reine mère elle-même,
qui croyait avoir encore besoin d'un tel homme.
En 1598, Henri IV, étant à Nantes, fut informé
que Ruggieri, qui avait obtenu au château une
chambre où il s'amusait à peindre, perçait tous
les jours avec une aigui!le une figure de cire
qu'il avait faite à la ressemblance du roi, dont il
croyait que ce maléfice causerait la mort. Arrêté
et interrogé par le président de Thou, qui lui
rappela qu'en 1574 il avait déjà souffert la ques-
tion pour une semblable accusation, il répondit
qu'on l'avait alors calomnié, que ses juges re-
connurent son innocence et l'acquittèrent hono-
rablement qu'à la vérité il possédait de grandes
connaissances dans l'astrologie judiciaire et qu'il
XXXVII.
9
dans ses gravures. Son dessein est ferme et correct
il mérite un rang honorable parmi les peintres de
batailles. 11 avait un génie abondant. Ses com-
positions étaient pleines de feu, et l'on voyait
néanmoins beaucoup d'ordre dans les plans ses
ouvrages sont d'un faire facile, et sa couleur est
séduisante. Ce peintre a eu trois manières diffé-
rentes les tableaux de son premier temps plaisent
prtr le charme de la couleur et la liberté du pin-
ceau, mais le dessin en est négligé; ceux du second
sont plus vrais et plus naturels, mais le coloris
est moins agréable enfin, ceux de son troisième
et meilleur temps se font remarquer par l'ex-
pression, la disposition, l'esprit, la vérité des
attitudes, et la couleur n'y est point inférieure
au dessin. Ces ouvrages sont ceux qu'il a peints
de 1709 à 1716. Il est facile de les reconnaître,
parce qu'il tenait un registre exact des travaux
qu'il faisait pendant l'année, des noms de ceux
auxquels il les vendait, et du prix qu'il en rece-
vait. Rugendas s'est également exercé dans les
gravures à l'eau-forte et à la manière noire. Son
oeuvre à l'eau-forte se compose de trente-huit
pièces; celui en manière noire, de quatre-vingts
de différentes grandeurs. Friederick, Bondenehr.
Engelbrecht et Corvinus, tous graveurs d'Augs-
bourg, ont exécuté d'après lui cinquante mor-
ceaux différents. La biographie de Rugendas.
jointe à celle de Kupetzki, a été publiée par
J.-C. Fuesseli Zurich, 1758, in-41. Z.
RUGENDAS (JEAN-MAURICE), artiste et voyageur
allemand, né a Augsbourg en 1802, manifesta
dès sa plus tendre jeunesse des dispositions ex-
ttaordinaires pour dessiner d'après nature; les
animaux et surtout les chevaux étaient l'objet de
ses études. Il travailla dans les ateliers de deux
peintres qui, en ce genre, s'étaient fait une ré-
putation méritée, A. Adam et Quaglio. En 1821,
un diplomate allemand, M. de Langsdorf, le
cboisit pour l'accompagner au Brésil. Le jeune
dessinateur passa cinq ans dans ce pays, où la
nature étale sa richesse avec tant d'éclat. Il s'en-
fonça hardiment dans les forêts vierges, et rap-
porta une multitude de matériaux précieux qu'il
utilisa dans la publication de son Voyage pittores-
que au Bréril, mis au jour à Paris de 1827 à 1835,
et qui forme un volume in-folio contenant cent
planches lithographiées; le texte, rédigé en al-
lemand, est accompagné d'une traduction fran-
çaise par M. Golbery. Après avoir fait un voyage
à Paris dans le but de surveiller l'impression de
soo livre, Bugendas se rendit en Italie, et il
passa trois ans dans les Etats napolitains et en
Sicile. H cherchait à obtenir des appuis pour une
nouvelle et grande exploration; et, quoique
réduit à de faibles ressources, il repartit en
1831 pour l'Amérique du Sud, où il ne séjourna
pas moins de quinze ans; il en rapporta, après
des courses périlleuses poussées dans tous les
sens, depuis le Rio de la Plata jusqu'à l'Oréno-
que, depuis Bahia jusqu'à Guayaquil et Lima,
plus de trois mille dessins, aquarelles ou pein-
turea à l'huile, représentant non-seulement des
vues et des paysages, mais encore les types les
plus remarquables des populations. Cette collec-
tion, très-précieuse sous tous les rapports, et
fut acquise par le gouvernement bavarois au
moyen d'une pension viagère accordée à l'intré-
pide artiste. A la emande du roi de Prusse, et sur
la proposition d célèbre de Humboldt, Rugen-
das peignit deux séries de tableaux dans lesquels
il retraça des vu s prises en Amérique. Les fati-
gues qu'il avait prouvées durant ses longues et
pénibles pérégrinations avaient altéré sa santé,
naturellement robuste. Il mourut à Munich le
i9 mai 1858. Z.
RUGGIERI (CÔME), astrologue florentin, vint
en France à la suite de Catherine de Médicis,
toujours bienveillante pour les gens de cette es-
pèce, et qui lui lit obtenir l'abbaye de St-Mahé,
en basse Bretagne. Il acquit un grand renom à
la cour par ses horoscopes, ses talismans, etc.
il fabriquait, dit-on, des images en cire des-
tinées, au moyen de certaines cérémonies, à
inspirer de l'amour aux femmes ou à faire mourir
quelqu'un de langueur. Catherine le consultait
aussi et l'on rapporte qu'elle allait avec lui faire
des observations astrologiques sur la colonne qui
se voit encore à la halle au blé de Paris, et qui
alors dépendait de l'hôtel de la reine, construit
en cet endroit par l'architecte Bullant (roy. ce
nom). Cette princesse plaça Ruggieri, comme
professeur d'italien et pour lui servir d'espion,
auprès de son quatrième fils, le duc d'Alençon,
alors chef du parti des politique. ou malcontents;
mais elle fut trompée dans son attente, car le
Florentin exerça bientôt l'espionnage auprès de
Catherine au profit de son maitre. Impliqué en
1574 dans le procès de la Mole et de Coconas,
favoris du duc d'Alençon et accusés d'avoir
conspiré contre Charles IX (voy. COCONAS), Rug-
gieri subit la question et nia toute participation
à ce complot il n'en fut pas moins condamné
aux galères, d'où il ne tarda pas d'être tiré,
soit par le crédit de quelques seigneurs de la
cour, suivant le Laboureur, soit, comme le disent
de Thou et Mézerai, par la reine mère elle-même,
qui croyait avoir encore besoin d'un tel homme.
En 1598, Henri IV, étant à Nantes, fut informé
que Ruggieri, qui avait obtenu au château une
chambre où il s'amusait à peindre, perçait tous
les jours avec une aigui!le une figure de cire
qu'il avait faite à la ressemblance du roi, dont il
croyait que ce maléfice causerait la mort. Arrêté
et interrogé par le président de Thou, qui lui
rappela qu'en 1574 il avait déjà souffert la ques-
tion pour une semblable accusation, il répondit
qu'on l'avait alors calomnié, que ses juges re-
connurent son innocence et l'acquittèrent hono-
rablement qu'à la vérité il possédait de grandes
connaissances dans l'astrologie judiciaire et qu'il
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