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duire une rire sensation; mais il paratt qu'il
n'en a fait aucune. A peine est-il cité par les
contemporains. Gaspar Bauhin le nomme, à la
vérité, dans la liste des auteurs qui se trouve en
tHe de son Pimmx, mais il ne le cite que très-ra-
rement on peut croire qu'il en a été détourné
par un grand obstacle, c est que Reneaulme, se
contentant du nom ancien soit de Dioscoride
soit de Théophraste, qu'il croit reconnaître, ne
donne aucune synonymie des noms qu'il forge
par là il est souvent difficile de déterminer les
plantes qu'il a en vue. A peine parle-t-il dans
un petit nombre d'occasions des auteurs précé-
dents; Clusius et Dodoens sont rarement nom-
més. C'est un grand défaut dans cet essai; mais,
malgré cela, on regrette que son auteur n'ait
pas publié l'ouvrage complet, S'il l'eût fait, et
qu'il eût montré autant d'habileté pour l'ensem-
ble qu'il en a fait voir dans les détails, il en fût
résulté un ouvrage vraiment origioal dans le-
quel, se mettant au-dessus de tous ses contem-
porains, Reneaulme aurait exécuté à lui seul ce
qu'à peine on a pu faire dans deux siècles. Ainsi
il aurait donné une nomenclature simple, fondée
sur la nature composée d'un seul mot pour les
espèces rattachées aussi à des genres univoques,
et probablement les sections; il en serait résulté
une nomenclature homogène. Cependant tout
dans cet essai n'est pas également neuf; on voit
que, bien qu'il n'en dise rien, il consulte les
auteurs contemporains. C'est ainsi que son pre-
mier article, qui comprend l'histoire du chêne,
est pris en partie de Y Histoire des plaides, de
Dalechamp il a copié pareillement les huit figures
qui composent la première planche; sept sont
prises du même ouvrage, et la huitième, qui
représente la fleur màle, est copiée du Phytopinax
de Bauhin. On peut croire que, dans l'ouvrage
complet, il eàt indiqué les sources où il avait
puisé, et qu'il eût ainsi rendu justice à chacun
de ses prédécesseurs. Pour lui, il n'a pas été
heureux de ce côté on l'a laissé disparaître sans
payer le moindre tribut à sa mémoire. Tourne-
fort lui-même, qui, dans son Isagoge, a tracé
une histoire si complète de la science, ne fait
pas mention de Reneaulme. Dans le Catalogue
qu'il donne des auteurs, on trouve bien ce nom
(roy. l'art. suivant); mais c'est le petit-fils de Paul.
Plumier a cherché à le venger de cet oubliven
donnant le nom dç rentalmia à un beau genre
qu'il a fondé en Amérique; mais, depuis, sir
B. Brown, ne le trouvant pas bien distinct, en
a consacré un autre à sa mémoire, en prenant
l'occasion d'exposer brièvement tout son mérite.
Linné n'a cité Reneaulme dans son Critiea be-
lanice que pour le blâmer d'avoir écrit, dans un
ouvrage latin, en caractères grecs, les noms
génériques, quoiqu'ils fussent tirés de cette lan-
gue. Linné pouvait avoir raison en cela; mais il
s'est montré injuste en ajoutant que cet auteur
était plus habile en grec qu'en botanique mo-
me» (p. 197). On peut croire que, rebuté d'a-
bord par cette nomeadature singulière, il ne
s'était pas donné la peine de lire l'ouvrage mais
depuis il prouva qu il était revenu de cette pré-
vention, en citant dans son Speeits plmmtmrmm.
tout son travail des gentianes et adoptant le nom
et le genre de chlore. On peut supposer aussi
qu Adamon n avait pas apprécié tout de suite le
.mérite de Reneaulme; car, dans sa préface, il
se contente de citer sèchement son nom parmi
les auteurs qui ont écrit sans méthode; mais,
dans un supplément à ses familles il fit voir,
par ces mêmes gentianes, le cas qu'il faisait de
cet auteur, puisqu'il admit comme section na-
turelle les sept genres qu'il en avait composés,
en conservant leur nomenclature. Haller, dans
sa Bibtiotk. botas., fit sentir tout le mérite de
tieneaulme, quoique en peu de paroles. On peùt
présumer que si son livre a été si peu cité, il a
été néanmoins utile à plus d'un de ses succes-
seurs, notamment à Morison, dont le teuera,
ou note caractéristique des genres paratt cal-
qué sur les caractères de Reneaulme; et il ne
serait pas impossible que Morison, ayant vécu
dix ans à Blois, eût eu connaissance des ma-
nuscrits qu'a dû laisser Reneaulme. Les ouvrages
de ce dernier fournissent peu de détails sur sa
vie privée. On sait qu'il avait voyagé en Suisse,
en Italie, parcouru les Alpes, visité le Mont-
Ventoux, et enfin herborisé autour de Paris.
L opuscule dont nous avons parlé semble prou-
ver que son caractère était assez irascible. On
peut croire que ses démèlés avec la faculté de
médecine ont nui à ses travaux; il parait cepen-
dant qu'il fut lié avec des personnes très-recom-
inandables, telles que le cardinal Duperron,
comme le témoigne son Epitre dédicatoire, mais
surtout avec le président de Thou. Celui-ci a
laissé un témoignage non équivoque qu'il goûtait
sa manière d'envisager l'étude des plantes; ce
sont quatre pièces de vers latins, dans lesquels
il décrit poétiquement quatre plantes sous les
noms que leur avait donnés Reneaulme; celui-ci
les a ajoutées avec raison à son ouvrage. D-P-s.
RENEAULME DE LA GARANCE (MICHEL-Louis),
médecin, arrière-petit-fils du précédent, naquit
à Blois vers 1675, fut reçu à l'académie des
sciences, comme botaniste, en 1699, et mourut
le 23 mars 1739. On a lieu de croire qu'il fut
l'élève ou l'ami de Tournefort; car celui-ci le cite
dans le Catalogue des auteurs de botanique, qui est
en tète de ses Institution» quoiqu'il n'eût encore
rien produit dans cette science mais il le signale e-
par cette phrase magnas atitœ tirtutis spes/aeiens
C est probablement sur sa parole que Reneaulme
fut reçu à l'académie il était alors docteur ré-
gent de la faculté de médecine de Paris. 11 s'était
fait connaître par un discours prononcé lors de
l'ouverture de l'école de chirurgie, et il faisait
imprimer un recueil des thèses qu'il avait fait
duire une rire sensation; mais il paratt qu'il
n'en a fait aucune. A peine est-il cité par les
contemporains. Gaspar Bauhin le nomme, à la
vérité, dans la liste des auteurs qui se trouve en
tHe de son Pimmx, mais il ne le cite que très-ra-
rement on peut croire qu'il en a été détourné
par un grand obstacle, c est que Reneaulme, se
contentant du nom ancien soit de Dioscoride
soit de Théophraste, qu'il croit reconnaître, ne
donne aucune synonymie des noms qu'il forge
par là il est souvent difficile de déterminer les
plantes qu'il a en vue. A peine parle-t-il dans
un petit nombre d'occasions des auteurs précé-
dents; Clusius et Dodoens sont rarement nom-
més. C'est un grand défaut dans cet essai; mais,
malgré cela, on regrette que son auteur n'ait
pas publié l'ouvrage complet, S'il l'eût fait, et
qu'il eût montré autant d'habileté pour l'ensem-
ble qu'il en a fait voir dans les détails, il en fût
résulté un ouvrage vraiment origioal dans le-
quel, se mettant au-dessus de tous ses contem-
porains, Reneaulme aurait exécuté à lui seul ce
qu'à peine on a pu faire dans deux siècles. Ainsi
il aurait donné une nomenclature simple, fondée
sur la nature composée d'un seul mot pour les
espèces rattachées aussi à des genres univoques,
et probablement les sections; il en serait résulté
une nomenclature homogène. Cependant tout
dans cet essai n'est pas également neuf; on voit
que, bien qu'il n'en dise rien, il consulte les
auteurs contemporains. C'est ainsi que son pre-
mier article, qui comprend l'histoire du chêne,
est pris en partie de Y Histoire des plaides, de
Dalechamp il a copié pareillement les huit figures
qui composent la première planche; sept sont
prises du même ouvrage, et la huitième, qui
représente la fleur màle, est copiée du Phytopinax
de Bauhin. On peut croire que, dans l'ouvrage
complet, il eàt indiqué les sources où il avait
puisé, et qu'il eût ainsi rendu justice à chacun
de ses prédécesseurs. Pour lui, il n'a pas été
heureux de ce côté on l'a laissé disparaître sans
payer le moindre tribut à sa mémoire. Tourne-
fort lui-même, qui, dans son Isagoge, a tracé
une histoire si complète de la science, ne fait
pas mention de Reneaulme. Dans le Catalogue
qu'il donne des auteurs, on trouve bien ce nom
(roy. l'art. suivant); mais c'est le petit-fils de Paul.
Plumier a cherché à le venger de cet oubliven
donnant le nom dç rentalmia à un beau genre
qu'il a fondé en Amérique; mais, depuis, sir
B. Brown, ne le trouvant pas bien distinct, en
a consacré un autre à sa mémoire, en prenant
l'occasion d'exposer brièvement tout son mérite.
Linné n'a cité Reneaulme dans son Critiea be-
lanice que pour le blâmer d'avoir écrit, dans un
ouvrage latin, en caractères grecs, les noms
génériques, quoiqu'ils fussent tirés de cette lan-
gue. Linné pouvait avoir raison en cela; mais il
s'est montré injuste en ajoutant que cet auteur
était plus habile en grec qu'en botanique mo-
me» (p. 197). On peut croire que, rebuté d'a-
bord par cette nomeadature singulière, il ne
s'était pas donné la peine de lire l'ouvrage mais
depuis il prouva qu il était revenu de cette pré-
vention, en citant dans son Speeits plmmtmrmm.
tout son travail des gentianes et adoptant le nom
et le genre de chlore. On peut supposer aussi
qu Adamon n avait pas apprécié tout de suite le
.mérite de Reneaulme; car, dans sa préface, il
se contente de citer sèchement son nom parmi
les auteurs qui ont écrit sans méthode; mais,
dans un supplément à ses familles il fit voir,
par ces mêmes gentianes, le cas qu'il faisait de
cet auteur, puisqu'il admit comme section na-
turelle les sept genres qu'il en avait composés,
en conservant leur nomenclature. Haller, dans
sa Bibtiotk. botas., fit sentir tout le mérite de
tieneaulme, quoique en peu de paroles. On peùt
présumer que si son livre a été si peu cité, il a
été néanmoins utile à plus d'un de ses succes-
seurs, notamment à Morison, dont le teuera,
ou note caractéristique des genres paratt cal-
qué sur les caractères de Reneaulme; et il ne
serait pas impossible que Morison, ayant vécu
dix ans à Blois, eût eu connaissance des ma-
nuscrits qu'a dû laisser Reneaulme. Les ouvrages
de ce dernier fournissent peu de détails sur sa
vie privée. On sait qu'il avait voyagé en Suisse,
en Italie, parcouru les Alpes, visité le Mont-
Ventoux, et enfin herborisé autour de Paris.
L opuscule dont nous avons parlé semble prou-
ver que son caractère était assez irascible. On
peut croire que ses démèlés avec la faculté de
médecine ont nui à ses travaux; il parait cepen-
dant qu'il fut lié avec des personnes très-recom-
inandables, telles que le cardinal Duperron,
comme le témoigne son Epitre dédicatoire, mais
surtout avec le président de Thou. Celui-ci a
laissé un témoignage non équivoque qu'il goûtait
sa manière d'envisager l'étude des plantes; ce
sont quatre pièces de vers latins, dans lesquels
il décrit poétiquement quatre plantes sous les
noms que leur avait donnés Reneaulme; celui-ci
les a ajoutées avec raison à son ouvrage. D-P-s.
RENEAULME DE LA GARANCE (MICHEL-Louis),
médecin, arrière-petit-fils du précédent, naquit
à Blois vers 1675, fut reçu à l'académie des
sciences, comme botaniste, en 1699, et mourut
le 23 mars 1739. On a lieu de croire qu'il fut
l'élève ou l'ami de Tournefort; car celui-ci le cite
dans le Catalogue des auteurs de botanique, qui est
en tète de ses Institution» quoiqu'il n'eût encore
rien produit dans cette science mais il le signale e-
par cette phrase magnas atitœ tirtutis spes/aeiens
C est probablement sur sa parole que Reneaulme
fut reçu à l'académie il était alors docteur ré-
gent de la faculté de médecine de Paris. 11 s'était
fait connaître par un discours prononcé lors de
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