Titre : Information marocaine. Hebdomadaire indépendant ["puis" Organe de défense de la colonisation française au Maroc]
Éditeur : [s.n.?] (Casablanca)
Date d'édition : 1954-06-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32791838v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 juin 1954 26 juin 1954
Description : 1954/06/26 (N702). 1954/06/26 (N702).
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5114458b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-96159
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2025
La situation est vraiment dramatique
en Tunisie, déclare M. VDI2ARD
Avant de monter dans l’avion, qui doit l’amener en. Fran
ce, M. Voizard, Résident général de France en Tunisie, a
déclaré :
« La situation est vraiment dramatique et l’ordre est pro
fondément troublé ».
« Le terrorisme s'installe dans toutes les villes ; nous ne
pouvons pas assister passifs à ces attentats ».
O
MAROCAINE
ORGANE DE DEFENSE Dfe-'W COLONISATION FRANÇAISE AU MAROC'
x . Directeur : Le Président de la Fédération des
. . \* Chambres d'Agriculture, M. AUCOUTURIER.
N* 702 — SAMEDI 26 JUIN 1954
Rédacteur en chef : M. Emile MIEGE
25 FRANCS
DIRECTION, REDACTION,
ADMINISTRATION
FEDERATION DES CHAMBRES
DAGRICULTURE
Rabat - Téléph. : 22-74 - C.CJ». 226-57 Rabat
Autorisé à insérer les annonces légales
PUBLICITE ET ABONNEMENTS
Fédération des Chambres d'Agriculture — RABAT
Et Immeuble de la Coopérative Marocaine
Agricole des Carburants, - Place Albert 1er
CASABLANCA - Téléphone : 405-78 et 405-79
Abonnements : Maroc, 1.200 frs ; France, Algérie
Tunisie, 1.300 frs ; Etranger, 1.500 frs
Changement d’adresse 60 frs
RÉUNION DE LA FÉDÉRATION
^////////////////////////^
des Chambres Françaises d’Agriculture du Maroc
Ï A Fédération des Chambres Françaises d'Agriculture du Maroc s'est réunie à
Rebat, le 9 juin, sous la présidence de M. Aucouturier.
Etaient présents : MM. Godard, Guéry, Lecoq, Harispe, Oleggini, Serre, Paccaly,
Piallat, Dappelo, Kirsch, Harmand, Regnier, Monjanc!.
Excusés : MM. Mazerolle, Dupré, Michon, Morlot, Paccalin, M. Brodoux, Arrighi.
En ouvrant la séance, le président présenta ses vœux de complet rétablissement à
M. Godard, victime d'un récent accident d'automobile et l'assura de l'amitié de ses
«allègues. Il passa ensuite à l'ordre du jour.
COMMERCIALISATION
DE LA RECOLTE
Le Président Aucouturier fit l'historique
complet des pourparlers engagés depuis plu
sieurs mois avec le gouvernement français en
vue de l'écoulement des produits marocains et,
spécialement, du statut céréalier, et les nom
breuses démarches entreprises pour leur rcali-
LES IMPOTS MAROCAINS
amorcent un tournant décisif
Le dahir du 22 février 1954 apporte de
profondes modifications dans le régime fiscal
marocain. Toutes personnes ou sociétés réali
sant des profits résultant d'une activité pro
fessionnelle — inscrite ou non à la patente
— sont passibles de cet impôt.
Ces nouvelles dispositions sont déjà appli
cables aux profits réalisés au cours de l'exer
cice clos en 1953. è
Messieurs Jean Martin et Marcel Wacziarg
viennent de publier une remarquable étude de
cette nouvelle réglementation, en un ouvrage
de 128 pages préfacé par M. Albert Henst-
chei. Le dahir est abondamment et très clai
rement analysé et commenté, les cas particu
liers y sont également étudiés. En annexe de
cet ouvrage, d'une lecture très facile, figurent
les textes des dahirs et arrêté, ainsi que le
tableau des coefficients applicables à chaque
profession.
En vente dans les librairies : 525 francs.
Gros : EDITA, Tél. 226-03.
sation. Elles ont abouti à des propositions qui
ont été soumises à la Métropole, dont on es
père l'accord prochain. Elles consistent dans
l'intégration des récoltes marocaines dans
celles de la France et dans l'application au
Maroc, des prix français pour une qualité
égale, une qualité supérieure faisant l'objet
de primes. Pour tenir compte d'une baisse
éventuelle du prix métropolitain prévue
dans le plan céréalier de septembre 1953
celui des blés marocains serait réduit de 50
francs par quintal. Quant à la taxe de résorp
tion, que le Maroc doit supporter à l'instar
de la France, en compensation de l'intégration
qui lui serait accordée, elle a été prévue pour
un maximum de 130 francs par quintal, appli
qué à toutes les céréales marocains, mais sera
cette année, de 120 francs le quintal, ce qui
cmèneruit le prix local du blé à 3.430 francs.
Les spécifications (poids de l'hectolitre, pu
reté, valeur boulangère, prime de conservation)
seraient les mêmes que l'an dernier. Ces pro
positions devront être entérinées par l'Office
Marocain des Céréales, dans sa réunion du 12
juin.
Quant au blé dur, son prix intérieur serait
le même ou peut-être un peu supérieur que
celui du ble tendre, mais la liberté de la cir
culation et des prix serait accordée à l'expor
tation.
En ce qui concerne l'orge, le gouvernement
du Protectorat a, comme on le sait, pris des
dispositions qui lui assurent un prix raison
nable, grâce à une prime de 450 francs le
quintal exporté du 1er juin au 10 juillet, 685
francs le quintal exporté du 11 juillet au 11
octobre, 500 francs le quintal exporté du 11
octobre au 10 novembre, date après laquelle
le prix plancher de 1.750 francs fob jouerait
seul.
Le maïs bénéficiera des prix français, qu'il
y ait ou non intégration. L'avoine recevra une
prime qui sera probablement de 250 francs
par quintal et devrait pouvoir être exporté en
Espagne, qui offre des prix supérieurs.
Ces dispositions ont l'avantage d'apporter
aux producteurs du Maroc une sécurité d'é
coulement et de prix, particulièrement appré
ciable. On a également obtenu un contingent
de 3.000 tonnes de riz long ou demi-long et
l'éventualité d'un de 2.000 tonnes de riz rond
(paddy en cargo) ne doit pas être écartée.
La Régie française de son côté, consent à
prendre une quantité de tabac marocain supé
rieure à celle de 1953 (300 T.) à condition
que la qualité et la présentation en soient
améliorées.
Le Président donne ensuite des renseigne
ments sur la situation de la récolte 1953. Il
indique qu'il reste encore à l'Union des Docks
200 à 250.000 quintaux de blé tendre, qui
seront pris en charge par l'O.C.I.C. au 1er
juin, au prix convenu majoré de la prime de
conservation. En outre, la France exportera
300.000 quintaux pris vraisemblablement dans
les régions du Sud. Tout le blé dur est parti,
dans de bonnes conditions, de même que l'or
ge, l'avoine et le maïs.
(Suite en page 2)
Assemblée
de défense
des Groupements
sanitaire du bétail
La Fédération nationale des groupements
de défense sanitaire du bétail a tenu jeudi
3 juin après-midi, sa première Assemblée
Générale, à Paris, salle Olivier de Serres,
sous la présidence de M. F. Pateau.
Elle a enregistré l’affiliation de vingt-sept
groupements régulièrement constitués ; une
quinzaine d’autres vont l’être incessamment
et s’intégrer à la Fédération nationale.
L’Assemblée a élu un Conseil d’Adminis-
tration de douze membres, choisis dans les
diverses régions. Le Conseil qui sera complété
par la suite, comprend également aux termes
des statuts des membres de droit qui sont :
deux représentants de la F.N.S.E.A., les
bureaux de la Confédération Nationale de
l’Elevage, de la Confédération Nationale lai
tière et de l’assemblée permanente des Pré
sidents des Chambres d’Agriculture.
M. l’Lispecteur Général Gasse, des Services
Vétérinaires du Ministère de l’Agriculture, a
donné des indications sur le programme de
lutte contre la tuberculose bovine et les
autres maladies qui sera exécuté dans les
départements en collaboration avec les grou
pements déjà créés ou qui vont l’être dans
un avenir rapproché. Il a confirmé la satis
faction de l’Administration de voir se consti
tuer un peu partout ces organismes qui
doivent permettre la mise en place d’une
prophylaxie collective appelée à une effi
cacité optima grâce à la bonne volonté et
à la discipline des producteurs.
ANGORA :
JOURNEE NATIONALE
A ANGERS
Le congrès national des Producteurs
de Lapins angora, s’est tenu le 5 juin à
Angers, à l’occasion de l’exposition inter
nationale d’Angora de la 25me Foire Ex
position de l’Anjou.
M- Hignault, secrétaire général de l’U
nion Nationale Interprofessionnelle de
l’Angora français évoqua l’importance de
l’élevage de l’Angora dans les petites ex
ploitations agricoles principalement dans
l’ouest. La production de l’Angora en
France, qui intéresse 25.000 petits pro
ducteurs, a cette particularité qu’elle est
pour les 3/4 exportée, notamment vers
les pays à devises fortes. Pour maintenir
cette position privilégiée de l’Angora
français sur le marché mondial par rap
port à la concurrence de pays à prix de
revient plus faibles (Italie-Japon) un
point essentiel est à sauvegarder a dit M.
Rignault : la qualité.
M. Chesne, expert national de l’U. N.
I. A. F. exposa ensuite comment fut créé
1’ « Angora Rabbit Book » qui est le seul
livre généalogique du monde pour les
animaux de petite espèce. Créé en 1952,
l’Angora Rabbit Book a enregistré 4.000
inscriptions dès la première année, et
5.000 en 1953. M. Chesne a engagé les
éleveurs à acheter leurs reproducteurs
d’élite parmi les animaux inscrits au li
vre. Enfin, M. Forget, président d’hon
neur de la F. N. S- E. A. a proposé la
création d’une caisse de péréquation qui
permettrait de régulariser les cours sou
vent sujets à des fluctuations.
LA SITUATION CRITIQUE DE L’AGRICULTURE
jns relaté les manifestations organisées dernièrement par tes agri-
s d'Algérie, après celles auxquelles s’étaient livrés ceux de la Mè-
N OUS avon
ciilteurs „
tropole. Les unes el les autres étaient provoquées par lu siuation de
plus en ‘plus alarmante des producteurs, engendrée par une politique agrico
le incohérente, sacrifiant délibérément les intérêts vitaux et les plus légitimes
de lu profession et la conduisant peu à peu « la ruine.
L’opinion publique — non — ou, ce
qui est pis, mal informée — n’a pas en
core pris conscience de la réalité et de la
gravité de cette situation et de ses ré
percussions sur l’économie générale et
la vie du pays. Ne considérant que ce
qui la touche directement et quotidien
nement, ne voyant que ses propres diffi
cultés, elle n’en cherche pas les causes
profondes et trouve plus simple de croi
re ceux qui lui répètent que les agricul
teurs exagèrent et se plaignent par habi
tude.
ne officiel de l’Union suisse des paysans
(juin 1954) :
Il y a moins de 10 ans, le peuple suis
se devait encore faire face aux difficul
tés d’approvisionnement les plus gran
des ; les citadins regardaient avec in
quiétude et espoir les récoltes des pro
duits de notre sol ; ils suppliaient le Ciel
de leur assurer une année productive et
de les garder de la famine.
U y a un peu plus de 10 ans, le Con
seil fédéral adressait un pressant appel
h notre paysannerie pour qu’elle accrois-
Pourtant, des preuves trop certaines se ; au maximum la production agricole,
confirment la réalité des diflicultés crois- quelle étende autant que possible la cui
santes que rencontrent les producteurs
dans tous les pays, car il ne faut pas
croire (pie, seuls, ceux de France et d’A
frique du Nord sont mécontents et pro
testent. L’Amérique elle-même traverse
une crise agricole sérieuse et les paysans
de Suisse, si travailleurs, si calmes,
et si disciplinés, se trouvent, eux aussi,
dans l’obligation de manifester et pour
les mêmes raisons que leurs collègues.
Voici, par exemple, ce qu’écrit l’orga-
que possible la cul
ture des champs et qu’elle concentre scs
efforts afin que les familles paysannes
et leurs aides éloignent du peuple suisse
le spectre de la famine.
Il y a un peu plus de 10 ans, l’agricul
ture suisse et l’Union suisse des paysans
déployaient des efforts quasi surhumains
pour répondre à l’appel du Conseil fédé
ral ; notre paysannerie doublait presque
la surface des cultures et assurait ainsi
le ravitaillement de notre peuple-
Aujourd’hui, moins de 10 ans après, il
y a déjà « surproduction » pour ainsi
dire dans tous les secteurs de l’agricul
ture !
Surproduction, difficultés de vente,
pression sur les prix, tels sont les termes
que l’on ne cesse d’employer aujourd’hui
pour le bétail de rente et celui de bou
cherie, le lait et les produits laitiers, les
pommes de terre et les légumes, les fruits
de table et les fruits à cidre, le vin.
Aujourd’hui, 10 ans après l’appel des
autorités et les supplications de notre
peuple, le paysan n’entend que des cri
tiques et des reproches contre la produc
tion excessive dans toutes les branches
de son activité !
(Lire la suite en page 4)
Conférence-démonstration
sur Virrigation
par aspersion
Le Service de la Mise en Valeur et du Génie
Rural, dirigé par M. Cosson, se propose d'or
ganiser prochainement, dans les différentes
régions du Maroc, et avec le concours des
Chambres d'Agricuiture, des conférences sur
l'irrigation par aspersion, qui seront données
par les ingénieurs de la Station Expérimentale
du Génie Rural, à l'instar de celle qui a été
faite, il y a quelques mois, à Rabat, devant
la Société des agriculteurs du Maroc, et qui
a connu un très grand succès.
Ces conférences seront accompagnées de
présentation et de démonstration des différents
types d'appareils utilisés pour l'irrigation par
aspersion et qui seront présentés par les 8
maisons qui s'en occupent actuellement au
Maroc, chacune devant faire fonctionner une
petite installation.
Etant donné les avantages de ce mode d'ir
rigation et son caractère d'actualité, l'heureuse
intiative du Service du Génie Rural — qui
a eu l'adhésion immédiate de M. Aucouturier,
Président de la Fédération des Chambres Fran
çaises d'Agriculture — ne peut être que très
appréciée par tous les agriculteurs.
w
oU un
PETITE HISTOIRE
d'un vieux tracteur
40.000 heures de travail et il fonctionne
toujours à raison de 500 heures par an
Lors de la Foire de Meknès les colons ont pu voir ce tracteur « Caterpillar » qui, acheté
en 1928, a déjà travaillé pendant plus de 40.000 heures et continue à raison
de 500 heures chaque année.
(LIRE L'ARTICLE EN TROISIEME PAGE)
mmm0mmm0000000000 mm000000000000000 *
!
«
«
5
«
!
Télégrammes adressés
par le
au général d'Hauteville
et à M. Christian Fouchet
Ministre des Affaires
Marocaines et Tunisiennes
Général d’Hauteville, Marrakech.
Stop.
Profondément et douloureusement
affligé par odieux attentat dirigé
contre votre personne vous disons
les vœux ardents et sincères de
prompt rétablissement que la colo
nisation française toute entière et
son président forment pour la santé
du grand Français que vous êtes.
Stop. Vous assurons de nos senti
ments de reconnaissance et d’affec
tion.
AUCOUTURIER
Christian Fouchet, Ministre des
Affaires Marocaines et Tunisiennes
Paris.
Au moment où vous prenez hau
te fonction que Gouvernement
vient si heureusement de vous con
fier vous disons au nom 1er Collège
Conseil du Gouvernement notre
respectueuse confiance et nos sen
timents de dévouée sympathie.
AUCOUTURIER
BULLETIN DE SANTE
DU GENERAL D’HAUTEVILLE
MARRAKECH, 25 juin. — Ce matin à 10
heures, l'état de santé du général d’Hauteville
a fait l’objet du communiqué suivant :
« Nuit agitée. Amélioration état pulmonaire.
Persistance des troubles rénaux. Baisse de la
température 38’’5. Pouls 100. Tension artérielle
11,5/7,5.
111 L'ETUDE DE LA SEMAINE 1111
LES GADOUES ET LEUR EMPLOI
DANS L’AGRICULTURE MAROCAINE
L ES gadoues — ou, plus simplement, les ordures ménagères — représentant une masse
abondante et hétérogène de détritus de toutes sortes que sont les déchets de la vie
quotidienne. Dans la campagne, elles ne posent pas de problèmes, car elles sont
généralement et simplement, jetées et mélangées au fumier, avec lequel elles se décom
posent et dont elles augmentent gratuitement la masse.
Il n’en est pas de même dans les villes et, surtout, dans les grandes cités, où elles
constituent une matière extrêmement encombrante et gênante, de manipulation et d’odeur
désagréables, et non sans danger pour l’hygiène publique. Pourtant et par ailleurs, leur
composition et leur abondance même leur confèrent une valeur fertilisante certaine et
non négligeable, dont l’agriculture peut tirer profit et qu’il serait regrettable de perdre.
Les municipalités de tous les pays ont
cherché et trouvé des solutions diverses à
leur utilisation.
Certaines ont choisi celle de leur destruc
tion pure et simple par incinération, après —
ou non — séchage préalable par les fumées
provenant des générateurs de vapeur. Elle
permet de chauffer les locaux ou de produire
de l’électricité. Ce procédé peut être intéres
sant en ce qui concerne l’hygiène, mais ne
l’est ni du point de vue économique, ni du
point de vue agricole. De même, la stérilisa
tion des ordures par le chlore, proposée par
le Prof. Lo Monaco, a été abandonnée.
Dans ce dernier, l’on peut employer les or
dures fraîches, telles quelles : ce sont les ga
doues vertes. Elles présentent l’inconvénient
de contenir des matières inertes, inutiles, en
combrantes et dangereuses : boites de conser
ves, tessons de bouteilles, chiffons et débris
divers, qui rendent leur manipulation délicate
et sans aucun profit. Aussi est-il nécessaire
de s’en débarrasser par triage à la main.
Même après cette opération, désagréable et
assez coûteuse, les gadoues vertes restent
encore d’un emploi peu commode ; elles dé
gagent, en outre, des odeurs nauséabondes
dues à leur putréfaction à l’air libre ; de plus,
leur décomposition est lente.
On peut, alors, les épandre et les enfouir
immédiatement — ce qui évite ce dernier in
convénient.
par Émile MIÈGE
Leur masse constitue un amendement, sou
vent utile. On peut aussi les mettre en tas, et
les mélanger à de la chaux, en les arrosant et
en les recouvrant d’une couche de terre de
15 à 20 cm. d’épaisseur. De cette façon, leur
décomposition est activée et est inodore. Au
bout de quelques mois, on les enfoui. C’est
là une méthode simple, peu onéreuse, facile
à employer à la ferme même ; elle réduit —
sans les supprimer complètement — les in
convénients précités et laisse, à l’agriculture,
une matière fertilisante, organique et de fai
ble prix.
Une amélioration consiste à broyer les ga
doues (après triage et dessication à l’air) et,
ensuite, à les cribler (après fermentation). La
fermentation peut s’effectuer en silos au lieu
de l’être à l’air libre ; la température s’élève
alors jusqu’à 70" C environ, ce qui suffit à
détruire la majeure partie des mauvaises
graines, des œufs et larves d’insectes, et les
germes pathogènes ; elle transforme égale
ment la matière organique en humus.
Les gadoues fermentées et criblées cons
tituent un terreau de couleur brune, d’un
poids spécifique d’environ 750 kgs, et à peu
près inodore.
(Suite en poge 3)
l'Aum
C'EST CHARMANT !
P ENDANT que M. Mendès-
France s'occupe de réta
blir la paix en Indochine,
on procède un peu partout à tra
vers le monde à des essais plu
tôt belliqueux.
Et ce n'est pas très rassurant.
Surtout lorsque l'on apprend
certains détails sur les effets de
la bembe atomique
C'est ainsi que les radiations
d'une bombe atomique du genre
de celle qui explosa sur Hiros
hima peuvent rendre aveugle un
être humain se trouvant à 60
kilomètres du point de chute de
la bombe.
C'est tellement charmant que
l'on en arrive à se demander si
c'est vraiment nécessaire de se
décarcasser pour mieux vivre et
si, surtout, il est bien utile de
faire des gosses.
NOUVELLES DU MONDE
A
NNONAY. — Un ancien
percepteur, M. Marteau,
devenu... cambrioleur a
été arrêté.
Pour
ceci :
plus de précision lisez-
Elles provoquent « la dispari
tion de l'humeur vitrée et font
exploser l'œil » ont précisé qua
tre médecins de l'école de méde
cine aéronautique dans une com
munication à l'association amé
ricaine de médecine.
C'est charmant !
D
DU NEUF ET VITE !
EPASSANT largement toutes les prévisions des spécialistes
M. Mendès-France vient une fois encore de remporter un
grand succès à l'Assemblée Nationale.
La qualité de l'homme y est pour une large part. Le programme
a fait le reste.
En ce qui nous concerne il ya quelque chose d'extrêmement
intéressant dans ce nouveau gouvernement, constitué en moins
de 48 heures, c'est la création du ministère des Affaires Tunisien
nes et Marocaines.
L'importance de cette innovation n'a échappé à personne et
encore moins au Premier Collège qui vient d'envoyer un télégram
me à M. Christian Fouchet.
Le Résident Général saura ainsi exactement à qui s'adresser
et les nombreux contacts qu'il ne manquera pas d'avoir avec le
nouveau ministre seront sans aucun doute profitables au Ma
roc. Or il est incontestable qu'il est grand temps de faire quel
que chose d'utile dans ce pays si nous ne voulons pas en arriver
à la situation tunisienne.
M. Christian Fouchet a du pain sur la planche. Comme il est
jeune cela n'est pas pour l'effrayer. Tant mieux pour nous, mais
il faut qu'il fasse vite !
Dijon. — Les chenilles ont en
vahi depuis quelques jours le
Morvan bourguignon, perturbant
le trafic des trains.
Entre Saulieu et La-Roche-en-
Brenil, dans la rampe de Mol-
phey, sur une distance de quatre
kilomètres, les rails sont recou
verts de chenilles dont l'épaisseur
atteint 2 cm.
Les services de la voirie sont
contraints de sabler les rails pour
permettre aux convois de pour
suivre leur route.
Paris. — Marthe Richard, ar
rêtée récemment pour escroquerie,
il s'agit de l'ancienne conseillère
municipale qui avait préconisé la
fermeture des maisons « closes »
a été mise en liberté provisoire.
Rabat. — La Résidence Géné
rale dément formellement les
nouvelles de l'assassinat du Caïd
d'Ahfir, annoncé par « Radio-
Tétouan » dans son émission en
langue arabe.
Guatemala. — Le gouverne
ment annonce que les insurgés
sont partout repoussés.
Guatemala. — Les rebelles
affirment qu'ils marchent sur la
capitale.
Le marché international des céréales
L
A limitation des cultures du blé a con
duit aux Etats-Unis à l'augmentation
des ensemencements en seigle. Toute
fois, la récolte escomptée de 550.000 tonnes
restera faible malgré un accroissement mini
mum de 10 % par rapport à l'année derniè
re. Quant aux autres céréales secondaires et
fourragères, qui profiteront également de la
limitation de la production de blé, les autori
tés américaines viennent de décider de sub
ventionner les exportations afin que le mais,
l'orge, l'avoine et le seigle puissent être of
ferts à l'étranger aux cours mondiaux. Les
réductions ainsi rendues possibles s'élèvent
pour le maïs par rapport au prix intérieur
américain à 15 cents par boisseau, soit appro
ximativement à 200 francs par quintal.
Pour la première fois depuis de longues
années, l'talie disposera selon toute probabilité
en 1954-55 de suffisamment de blé de sa
propre production pour couvrir la totalité de
ses besoins. On compte à cet effet sur une
nouvelle récolte satisfaisante ainsi que sur les
excédents de la récolte précédente restés en
stock. Le gouvernement a en outre décidé
de maintenir le prix actuel du blé, donc de
ne pas accorder aux cultivateurs la majoration
réclamée par eux depuis deux ans.
Au Canada, la situation semble assez sé
rieuse. Dans les sept premiers mois de la
saison en cours, les exportations de blé ont
baissé de 27 % pour ne plus représenter
qu'un peu plus de 4 millions de tonnes. Il
est presque certain que le Canada commen
cera la prochaine saison avec un stock excep
tionnellement élevé de plus de 13,5 millions
de tonnes. La solution du problème sera pro
bablement une baisse des prix en partie jus
tifiée selon ses promoteurs par la situation
économique excellente des cultivateurs cana
diens. En effet, leurs recettes provenant de
la vente du blé ont connu en 1953 un nouvel
accroissement de 753 à 786 millions de dol
lars. Notons, par ailleurs, que le Canada vient
de conclure un accord de commerce avec le
Japon qui prévoit des exportations de blé et
d'orge d'une valeur substantielle de 21 mil-
lords de francs.
28-29-30 JUIN :
Les journées
de la pomme de terre
La Fédération nationale des producteurs
de plants de pommes de terre, organise à
Brest, les 28, 29 et 30 juin, trois journées.
Le programme de travail réparti sur les
deux premiers jours, comporte l’exposé et
la discussion des rapports sur les résultats
économiques obtenus grâce à l’organisation
par M. Demesmay, Pommes de terre et
Coopératives par H. Houdet — le commerce
européen par M. Adema ; la collaboration
entre pays producteurs pour les débouchés
par M. Vandendael ; les taupins en Breta
gne par M. D’Aguilar, Progrès des techni
ques et du Contrôle par M. Vezin ; l’impor
tance de la sélection généalogique par M.
Bustafet ; la méthode sérologique ; les puce
rons.
On visitera les centres de Ploudaniel, la
station de Trevarez.
Le mercredi 30 sera voué au folklore.
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t
en Tunisie, déclare M. VDI2ARD
Avant de monter dans l’avion, qui doit l’amener en. Fran
ce, M. Voizard, Résident général de France en Tunisie, a
déclaré :
« La situation est vraiment dramatique et l’ordre est pro
fondément troublé ».
« Le terrorisme s'installe dans toutes les villes ; nous ne
pouvons pas assister passifs à ces attentats ».
O
MAROCAINE
ORGANE DE DEFENSE Dfe-'W COLONISATION FRANÇAISE AU MAROC'
x . Directeur : Le Président de la Fédération des
. . \* Chambres d'Agriculture, M. AUCOUTURIER.
N* 702 — SAMEDI 26 JUIN 1954
Rédacteur en chef : M. Emile MIEGE
25 FRANCS
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Tunisie, 1.300 frs ; Etranger, 1.500 frs
Changement d’adresse 60 frs
RÉUNION DE LA FÉDÉRATION
^////////////////////////^
des Chambres Françaises d’Agriculture du Maroc
Ï A Fédération des Chambres Françaises d'Agriculture du Maroc s'est réunie à
Rebat, le 9 juin, sous la présidence de M. Aucouturier.
Etaient présents : MM. Godard, Guéry, Lecoq, Harispe, Oleggini, Serre, Paccaly,
Piallat, Dappelo, Kirsch, Harmand, Regnier, Monjanc!.
Excusés : MM. Mazerolle, Dupré, Michon, Morlot, Paccalin, M. Brodoux, Arrighi.
En ouvrant la séance, le président présenta ses vœux de complet rétablissement à
M. Godard, victime d'un récent accident d'automobile et l'assura de l'amitié de ses
«allègues. Il passa ensuite à l'ordre du jour.
COMMERCIALISATION
DE LA RECOLTE
Le Président Aucouturier fit l'historique
complet des pourparlers engagés depuis plu
sieurs mois avec le gouvernement français en
vue de l'écoulement des produits marocains et,
spécialement, du statut céréalier, et les nom
breuses démarches entreprises pour leur rcali-
LES IMPOTS MAROCAINS
amorcent un tournant décisif
Le dahir du 22 février 1954 apporte de
profondes modifications dans le régime fiscal
marocain. Toutes personnes ou sociétés réali
sant des profits résultant d'une activité pro
fessionnelle — inscrite ou non à la patente
— sont passibles de cet impôt.
Ces nouvelles dispositions sont déjà appli
cables aux profits réalisés au cours de l'exer
cice clos en 1953. è
Messieurs Jean Martin et Marcel Wacziarg
viennent de publier une remarquable étude de
cette nouvelle réglementation, en un ouvrage
de 128 pages préfacé par M. Albert Henst-
chei. Le dahir est abondamment et très clai
rement analysé et commenté, les cas particu
liers y sont également étudiés. En annexe de
cet ouvrage, d'une lecture très facile, figurent
les textes des dahirs et arrêté, ainsi que le
tableau des coefficients applicables à chaque
profession.
En vente dans les librairies : 525 francs.
Gros : EDITA, Tél. 226-03.
sation. Elles ont abouti à des propositions qui
ont été soumises à la Métropole, dont on es
père l'accord prochain. Elles consistent dans
l'intégration des récoltes marocaines dans
celles de la France et dans l'application au
Maroc, des prix français pour une qualité
égale, une qualité supérieure faisant l'objet
de primes. Pour tenir compte d'une baisse
éventuelle du prix métropolitain prévue
dans le plan céréalier de septembre 1953
celui des blés marocains serait réduit de 50
francs par quintal. Quant à la taxe de résorp
tion, que le Maroc doit supporter à l'instar
de la France, en compensation de l'intégration
qui lui serait accordée, elle a été prévue pour
un maximum de 130 francs par quintal, appli
qué à toutes les céréales marocains, mais sera
cette année, de 120 francs le quintal, ce qui
cmèneruit le prix local du blé à 3.430 francs.
Les spécifications (poids de l'hectolitre, pu
reté, valeur boulangère, prime de conservation)
seraient les mêmes que l'an dernier. Ces pro
positions devront être entérinées par l'Office
Marocain des Céréales, dans sa réunion du 12
juin.
Quant au blé dur, son prix intérieur serait
le même ou peut-être un peu supérieur que
celui du ble tendre, mais la liberté de la cir
culation et des prix serait accordée à l'expor
tation.
En ce qui concerne l'orge, le gouvernement
du Protectorat a, comme on le sait, pris des
dispositions qui lui assurent un prix raison
nable, grâce à une prime de 450 francs le
quintal exporté du 1er juin au 10 juillet, 685
francs le quintal exporté du 11 juillet au 11
octobre, 500 francs le quintal exporté du 11
octobre au 10 novembre, date après laquelle
le prix plancher de 1.750 francs fob jouerait
seul.
Le maïs bénéficiera des prix français, qu'il
y ait ou non intégration. L'avoine recevra une
prime qui sera probablement de 250 francs
par quintal et devrait pouvoir être exporté en
Espagne, qui offre des prix supérieurs.
Ces dispositions ont l'avantage d'apporter
aux producteurs du Maroc une sécurité d'é
coulement et de prix, particulièrement appré
ciable. On a également obtenu un contingent
de 3.000 tonnes de riz long ou demi-long et
l'éventualité d'un de 2.000 tonnes de riz rond
(paddy en cargo) ne doit pas être écartée.
La Régie française de son côté, consent à
prendre une quantité de tabac marocain supé
rieure à celle de 1953 (300 T.) à condition
que la qualité et la présentation en soient
améliorées.
Le Président donne ensuite des renseigne
ments sur la situation de la récolte 1953. Il
indique qu'il reste encore à l'Union des Docks
200 à 250.000 quintaux de blé tendre, qui
seront pris en charge par l'O.C.I.C. au 1er
juin, au prix convenu majoré de la prime de
conservation. En outre, la France exportera
300.000 quintaux pris vraisemblablement dans
les régions du Sud. Tout le blé dur est parti,
dans de bonnes conditions, de même que l'or
ge, l'avoine et le maïs.
(Suite en page 2)
Assemblée
de défense
des Groupements
sanitaire du bétail
La Fédération nationale des groupements
de défense sanitaire du bétail a tenu jeudi
3 juin après-midi, sa première Assemblée
Générale, à Paris, salle Olivier de Serres,
sous la présidence de M. F. Pateau.
Elle a enregistré l’affiliation de vingt-sept
groupements régulièrement constitués ; une
quinzaine d’autres vont l’être incessamment
et s’intégrer à la Fédération nationale.
L’Assemblée a élu un Conseil d’Adminis-
tration de douze membres, choisis dans les
diverses régions. Le Conseil qui sera complété
par la suite, comprend également aux termes
des statuts des membres de droit qui sont :
deux représentants de la F.N.S.E.A., les
bureaux de la Confédération Nationale de
l’Elevage, de la Confédération Nationale lai
tière et de l’assemblée permanente des Pré
sidents des Chambres d’Agriculture.
M. l’Lispecteur Général Gasse, des Services
Vétérinaires du Ministère de l’Agriculture, a
donné des indications sur le programme de
lutte contre la tuberculose bovine et les
autres maladies qui sera exécuté dans les
départements en collaboration avec les grou
pements déjà créés ou qui vont l’être dans
un avenir rapproché. Il a confirmé la satis
faction de l’Administration de voir se consti
tuer un peu partout ces organismes qui
doivent permettre la mise en place d’une
prophylaxie collective appelée à une effi
cacité optima grâce à la bonne volonté et
à la discipline des producteurs.
ANGORA :
JOURNEE NATIONALE
A ANGERS
Le congrès national des Producteurs
de Lapins angora, s’est tenu le 5 juin à
Angers, à l’occasion de l’exposition inter
nationale d’Angora de la 25me Foire Ex
position de l’Anjou.
M- Hignault, secrétaire général de l’U
nion Nationale Interprofessionnelle de
l’Angora français évoqua l’importance de
l’élevage de l’Angora dans les petites ex
ploitations agricoles principalement dans
l’ouest. La production de l’Angora en
France, qui intéresse 25.000 petits pro
ducteurs, a cette particularité qu’elle est
pour les 3/4 exportée, notamment vers
les pays à devises fortes. Pour maintenir
cette position privilégiée de l’Angora
français sur le marché mondial par rap
port à la concurrence de pays à prix de
revient plus faibles (Italie-Japon) un
point essentiel est à sauvegarder a dit M.
Rignault : la qualité.
M. Chesne, expert national de l’U. N.
I. A. F. exposa ensuite comment fut créé
1’ « Angora Rabbit Book » qui est le seul
livre généalogique du monde pour les
animaux de petite espèce. Créé en 1952,
l’Angora Rabbit Book a enregistré 4.000
inscriptions dès la première année, et
5.000 en 1953. M. Chesne a engagé les
éleveurs à acheter leurs reproducteurs
d’élite parmi les animaux inscrits au li
vre. Enfin, M. Forget, président d’hon
neur de la F. N. S- E. A. a proposé la
création d’une caisse de péréquation qui
permettrait de régulariser les cours sou
vent sujets à des fluctuations.
LA SITUATION CRITIQUE DE L’AGRICULTURE
jns relaté les manifestations organisées dernièrement par tes agri-
s d'Algérie, après celles auxquelles s’étaient livrés ceux de la Mè-
N OUS avon
ciilteurs „
tropole. Les unes el les autres étaient provoquées par lu siuation de
plus en ‘plus alarmante des producteurs, engendrée par une politique agrico
le incohérente, sacrifiant délibérément les intérêts vitaux et les plus légitimes
de lu profession et la conduisant peu à peu « la ruine.
L’opinion publique — non — ou, ce
qui est pis, mal informée — n’a pas en
core pris conscience de la réalité et de la
gravité de cette situation et de ses ré
percussions sur l’économie générale et
la vie du pays. Ne considérant que ce
qui la touche directement et quotidien
nement, ne voyant que ses propres diffi
cultés, elle n’en cherche pas les causes
profondes et trouve plus simple de croi
re ceux qui lui répètent que les agricul
teurs exagèrent et se plaignent par habi
tude.
ne officiel de l’Union suisse des paysans
(juin 1954) :
Il y a moins de 10 ans, le peuple suis
se devait encore faire face aux difficul
tés d’approvisionnement les plus gran
des ; les citadins regardaient avec in
quiétude et espoir les récoltes des pro
duits de notre sol ; ils suppliaient le Ciel
de leur assurer une année productive et
de les garder de la famine.
U y a un peu plus de 10 ans, le Con
seil fédéral adressait un pressant appel
h notre paysannerie pour qu’elle accrois-
Pourtant, des preuves trop certaines se ; au maximum la production agricole,
confirment la réalité des diflicultés crois- quelle étende autant que possible la cui
santes que rencontrent les producteurs
dans tous les pays, car il ne faut pas
croire (pie, seuls, ceux de France et d’A
frique du Nord sont mécontents et pro
testent. L’Amérique elle-même traverse
une crise agricole sérieuse et les paysans
de Suisse, si travailleurs, si calmes,
et si disciplinés, se trouvent, eux aussi,
dans l’obligation de manifester et pour
les mêmes raisons que leurs collègues.
Voici, par exemple, ce qu’écrit l’orga-
que possible la cul
ture des champs et qu’elle concentre scs
efforts afin que les familles paysannes
et leurs aides éloignent du peuple suisse
le spectre de la famine.
Il y a un peu plus de 10 ans, l’agricul
ture suisse et l’Union suisse des paysans
déployaient des efforts quasi surhumains
pour répondre à l’appel du Conseil fédé
ral ; notre paysannerie doublait presque
la surface des cultures et assurait ainsi
le ravitaillement de notre peuple-
Aujourd’hui, moins de 10 ans après, il
y a déjà « surproduction » pour ainsi
dire dans tous les secteurs de l’agricul
ture !
Surproduction, difficultés de vente,
pression sur les prix, tels sont les termes
que l’on ne cesse d’employer aujourd’hui
pour le bétail de rente et celui de bou
cherie, le lait et les produits laitiers, les
pommes de terre et les légumes, les fruits
de table et les fruits à cidre, le vin.
Aujourd’hui, 10 ans après l’appel des
autorités et les supplications de notre
peuple, le paysan n’entend que des cri
tiques et des reproches contre la produc
tion excessive dans toutes les branches
de son activité !
(Lire la suite en page 4)
Conférence-démonstration
sur Virrigation
par aspersion
Le Service de la Mise en Valeur et du Génie
Rural, dirigé par M. Cosson, se propose d'or
ganiser prochainement, dans les différentes
régions du Maroc, et avec le concours des
Chambres d'Agricuiture, des conférences sur
l'irrigation par aspersion, qui seront données
par les ingénieurs de la Station Expérimentale
du Génie Rural, à l'instar de celle qui a été
faite, il y a quelques mois, à Rabat, devant
la Société des agriculteurs du Maroc, et qui
a connu un très grand succès.
Ces conférences seront accompagnées de
présentation et de démonstration des différents
types d'appareils utilisés pour l'irrigation par
aspersion et qui seront présentés par les 8
maisons qui s'en occupent actuellement au
Maroc, chacune devant faire fonctionner une
petite installation.
Etant donné les avantages de ce mode d'ir
rigation et son caractère d'actualité, l'heureuse
intiative du Service du Génie Rural — qui
a eu l'adhésion immédiate de M. Aucouturier,
Président de la Fédération des Chambres Fran
çaises d'Agriculture — ne peut être que très
appréciée par tous les agriculteurs.
w
oU un
PETITE HISTOIRE
d'un vieux tracteur
40.000 heures de travail et il fonctionne
toujours à raison de 500 heures par an
Lors de la Foire de Meknès les colons ont pu voir ce tracteur « Caterpillar » qui, acheté
en 1928, a déjà travaillé pendant plus de 40.000 heures et continue à raison
de 500 heures chaque année.
(LIRE L'ARTICLE EN TROISIEME PAGE)
mmm0mmm0000000000 mm000000000000000 *
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Télégrammes adressés
par le
au général d'Hauteville
et à M. Christian Fouchet
Ministre des Affaires
Marocaines et Tunisiennes
Général d’Hauteville, Marrakech.
Stop.
Profondément et douloureusement
affligé par odieux attentat dirigé
contre votre personne vous disons
les vœux ardents et sincères de
prompt rétablissement que la colo
nisation française toute entière et
son président forment pour la santé
du grand Français que vous êtes.
Stop. Vous assurons de nos senti
ments de reconnaissance et d’affec
tion.
AUCOUTURIER
Christian Fouchet, Ministre des
Affaires Marocaines et Tunisiennes
Paris.
Au moment où vous prenez hau
te fonction que Gouvernement
vient si heureusement de vous con
fier vous disons au nom 1er Collège
Conseil du Gouvernement notre
respectueuse confiance et nos sen
timents de dévouée sympathie.
AUCOUTURIER
BULLETIN DE SANTE
DU GENERAL D’HAUTEVILLE
MARRAKECH, 25 juin. — Ce matin à 10
heures, l'état de santé du général d’Hauteville
a fait l’objet du communiqué suivant :
« Nuit agitée. Amélioration état pulmonaire.
Persistance des troubles rénaux. Baisse de la
température 38’’5. Pouls 100. Tension artérielle
11,5/7,5.
111 L'ETUDE DE LA SEMAINE 1111
LES GADOUES ET LEUR EMPLOI
DANS L’AGRICULTURE MAROCAINE
L ES gadoues — ou, plus simplement, les ordures ménagères — représentant une masse
abondante et hétérogène de détritus de toutes sortes que sont les déchets de la vie
quotidienne. Dans la campagne, elles ne posent pas de problèmes, car elles sont
généralement et simplement, jetées et mélangées au fumier, avec lequel elles se décom
posent et dont elles augmentent gratuitement la masse.
Il n’en est pas de même dans les villes et, surtout, dans les grandes cités, où elles
constituent une matière extrêmement encombrante et gênante, de manipulation et d’odeur
désagréables, et non sans danger pour l’hygiène publique. Pourtant et par ailleurs, leur
composition et leur abondance même leur confèrent une valeur fertilisante certaine et
non négligeable, dont l’agriculture peut tirer profit et qu’il serait regrettable de perdre.
Les municipalités de tous les pays ont
cherché et trouvé des solutions diverses à
leur utilisation.
Certaines ont choisi celle de leur destruc
tion pure et simple par incinération, après —
ou non — séchage préalable par les fumées
provenant des générateurs de vapeur. Elle
permet de chauffer les locaux ou de produire
de l’électricité. Ce procédé peut être intéres
sant en ce qui concerne l’hygiène, mais ne
l’est ni du point de vue économique, ni du
point de vue agricole. De même, la stérilisa
tion des ordures par le chlore, proposée par
le Prof. Lo Monaco, a été abandonnée.
Dans ce dernier, l’on peut employer les or
dures fraîches, telles quelles : ce sont les ga
doues vertes. Elles présentent l’inconvénient
de contenir des matières inertes, inutiles, en
combrantes et dangereuses : boites de conser
ves, tessons de bouteilles, chiffons et débris
divers, qui rendent leur manipulation délicate
et sans aucun profit. Aussi est-il nécessaire
de s’en débarrasser par triage à la main.
Même après cette opération, désagréable et
assez coûteuse, les gadoues vertes restent
encore d’un emploi peu commode ; elles dé
gagent, en outre, des odeurs nauséabondes
dues à leur putréfaction à l’air libre ; de plus,
leur décomposition est lente.
On peut, alors, les épandre et les enfouir
immédiatement — ce qui évite ce dernier in
convénient.
par Émile MIÈGE
Leur masse constitue un amendement, sou
vent utile. On peut aussi les mettre en tas, et
les mélanger à de la chaux, en les arrosant et
en les recouvrant d’une couche de terre de
15 à 20 cm. d’épaisseur. De cette façon, leur
décomposition est activée et est inodore. Au
bout de quelques mois, on les enfoui. C’est
là une méthode simple, peu onéreuse, facile
à employer à la ferme même ; elle réduit —
sans les supprimer complètement — les in
convénients précités et laisse, à l’agriculture,
une matière fertilisante, organique et de fai
ble prix.
Une amélioration consiste à broyer les ga
doues (après triage et dessication à l’air) et,
ensuite, à les cribler (après fermentation). La
fermentation peut s’effectuer en silos au lieu
de l’être à l’air libre ; la température s’élève
alors jusqu’à 70" C environ, ce qui suffit à
détruire la majeure partie des mauvaises
graines, des œufs et larves d’insectes, et les
germes pathogènes ; elle transforme égale
ment la matière organique en humus.
Les gadoues fermentées et criblées cons
tituent un terreau de couleur brune, d’un
poids spécifique d’environ 750 kgs, et à peu
près inodore.
(Suite en poge 3)
l'Aum
C'EST CHARMANT !
P ENDANT que M. Mendès-
France s'occupe de réta
blir la paix en Indochine,
on procède un peu partout à tra
vers le monde à des essais plu
tôt belliqueux.
Et ce n'est pas très rassurant.
Surtout lorsque l'on apprend
certains détails sur les effets de
la bembe atomique
C'est ainsi que les radiations
d'une bombe atomique du genre
de celle qui explosa sur Hiros
hima peuvent rendre aveugle un
être humain se trouvant à 60
kilomètres du point de chute de
la bombe.
C'est tellement charmant que
l'on en arrive à se demander si
c'est vraiment nécessaire de se
décarcasser pour mieux vivre et
si, surtout, il est bien utile de
faire des gosses.
NOUVELLES DU MONDE
A
NNONAY. — Un ancien
percepteur, M. Marteau,
devenu... cambrioleur a
été arrêté.
Pour
ceci :
plus de précision lisez-
Elles provoquent « la dispari
tion de l'humeur vitrée et font
exploser l'œil » ont précisé qua
tre médecins de l'école de méde
cine aéronautique dans une com
munication à l'association amé
ricaine de médecine.
C'est charmant !
D
DU NEUF ET VITE !
EPASSANT largement toutes les prévisions des spécialistes
M. Mendès-France vient une fois encore de remporter un
grand succès à l'Assemblée Nationale.
La qualité de l'homme y est pour une large part. Le programme
a fait le reste.
En ce qui nous concerne il ya quelque chose d'extrêmement
intéressant dans ce nouveau gouvernement, constitué en moins
de 48 heures, c'est la création du ministère des Affaires Tunisien
nes et Marocaines.
L'importance de cette innovation n'a échappé à personne et
encore moins au Premier Collège qui vient d'envoyer un télégram
me à M. Christian Fouchet.
Le Résident Général saura ainsi exactement à qui s'adresser
et les nombreux contacts qu'il ne manquera pas d'avoir avec le
nouveau ministre seront sans aucun doute profitables au Ma
roc. Or il est incontestable qu'il est grand temps de faire quel
que chose d'utile dans ce pays si nous ne voulons pas en arriver
à la situation tunisienne.
M. Christian Fouchet a du pain sur la planche. Comme il est
jeune cela n'est pas pour l'effrayer. Tant mieux pour nous, mais
il faut qu'il fasse vite !
Dijon. — Les chenilles ont en
vahi depuis quelques jours le
Morvan bourguignon, perturbant
le trafic des trains.
Entre Saulieu et La-Roche-en-
Brenil, dans la rampe de Mol-
phey, sur une distance de quatre
kilomètres, les rails sont recou
verts de chenilles dont l'épaisseur
atteint 2 cm.
Les services de la voirie sont
contraints de sabler les rails pour
permettre aux convois de pour
suivre leur route.
Paris. — Marthe Richard, ar
rêtée récemment pour escroquerie,
il s'agit de l'ancienne conseillère
municipale qui avait préconisé la
fermeture des maisons « closes »
a été mise en liberté provisoire.
Rabat. — La Résidence Géné
rale dément formellement les
nouvelles de l'assassinat du Caïd
d'Ahfir, annoncé par « Radio-
Tétouan » dans son émission en
langue arabe.
Guatemala. — Le gouverne
ment annonce que les insurgés
sont partout repoussés.
Guatemala. — Les rebelles
affirment qu'ils marchent sur la
capitale.
Le marché international des céréales
L
A limitation des cultures du blé a con
duit aux Etats-Unis à l'augmentation
des ensemencements en seigle. Toute
fois, la récolte escomptée de 550.000 tonnes
restera faible malgré un accroissement mini
mum de 10 % par rapport à l'année derniè
re. Quant aux autres céréales secondaires et
fourragères, qui profiteront également de la
limitation de la production de blé, les autori
tés américaines viennent de décider de sub
ventionner les exportations afin que le mais,
l'orge, l'avoine et le seigle puissent être of
ferts à l'étranger aux cours mondiaux. Les
réductions ainsi rendues possibles s'élèvent
pour le maïs par rapport au prix intérieur
américain à 15 cents par boisseau, soit appro
ximativement à 200 francs par quintal.
Pour la première fois depuis de longues
années, l'talie disposera selon toute probabilité
en 1954-55 de suffisamment de blé de sa
propre production pour couvrir la totalité de
ses besoins. On compte à cet effet sur une
nouvelle récolte satisfaisante ainsi que sur les
excédents de la récolte précédente restés en
stock. Le gouvernement a en outre décidé
de maintenir le prix actuel du blé, donc de
ne pas accorder aux cultivateurs la majoration
réclamée par eux depuis deux ans.
Au Canada, la situation semble assez sé
rieuse. Dans les sept premiers mois de la
saison en cours, les exportations de blé ont
baissé de 27 % pour ne plus représenter
qu'un peu plus de 4 millions de tonnes. Il
est presque certain que le Canada commen
cera la prochaine saison avec un stock excep
tionnellement élevé de plus de 13,5 millions
de tonnes. La solution du problème sera pro
bablement une baisse des prix en partie jus
tifiée selon ses promoteurs par la situation
économique excellente des cultivateurs cana
diens. En effet, leurs recettes provenant de
la vente du blé ont connu en 1953 un nouvel
accroissement de 753 à 786 millions de dol
lars. Notons, par ailleurs, que le Canada vient
de conclure un accord de commerce avec le
Japon qui prévoit des exportations de blé et
d'orge d'une valeur substantielle de 21 mil-
lords de francs.
28-29-30 JUIN :
Les journées
de la pomme de terre
La Fédération nationale des producteurs
de plants de pommes de terre, organise à
Brest, les 28, 29 et 30 juin, trois journées.
Le programme de travail réparti sur les
deux premiers jours, comporte l’exposé et
la discussion des rapports sur les résultats
économiques obtenus grâce à l’organisation
par M. Demesmay, Pommes de terre et
Coopératives par H. Houdet — le commerce
européen par M. Adema ; la collaboration
entre pays producteurs pour les débouchés
par M. Vandendael ; les taupins en Breta
gne par M. D’Aguilar, Progrès des techni
ques et du Contrôle par M. Vezin ; l’impor
tance de la sélection généalogique par M.
Bustafet ; la méthode sérologique ; les puce
rons.
On visitera les centres de Ploudaniel, la
station de Trevarez.
Le mercredi 30 sera voué au folklore.
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