Titre : Choisir : vivre c'est choisir / directeur : Joseph Reymond
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-02-27
Contributeur : Reymond, Joseph (1887-1967). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327412741
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 février 1938 27 février 1938
Description : 1938/02/27 (A7,N283). 1938/02/27 (A7,N283).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5107821b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-31064
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/07/2019
HEBDOMADAIRE - 80 Cent.
7* ANNEE. — N* 283
27 FÉVRIER 1938
aficn. fàadUoy-êe.
Quel théâtre faut-il à la radio ?
B IEN des problèmes relatifs au
théâtre à la radio se sont trouvés
ajournés, parce que des prophètes
de bon augure annonçaient a bref
délai la télévision. Espérons-la toujours,
bien que les réalisations une fois effec
tives puissent être plus lentes qu'on ne
pense à donner'ce qu'on en attend, de
l'avis de techniciens... Et ne nous privons
pas jusque-là d'un théâtre qui nous satis
fasse.
Aussi bien, quelques problèmes pour
raient bien rester assez semblables...
O O Or»
On doit faire, à propos du théâtre à
la radio, une observation générale impor
tante.
L'auditeur aime a y entendre ce qu'il
connaît. A moins qu'on n'en abuse cruelle
ment comme on fit de « Carmen », une
émission de « Cyrano de Bergerac » réu
nira toujours le maximum d'auditeurs,
parce que chacun y retrouve telle tirade
familière, et surtout parce que tous ceux
qui ont vu jouer la pièce comblent par
leurs souvenirs l'absence de spectacle.
Tout au plus ceux qui ont trop gardé en
mémoire les inflexions d'un grand acteur
sont-ils un peu gênés...
Toutes les pièces connues, même quel
quefois légèrement fanées, sont ainsi fa
vorablement accueillies, chacune selon
leur valeur subsistante.
O O O
Mais on ne peut pas toujours donner
des pièces connues. La Radio est une ter
rible dévoreuse. Et la postérité que nous
sommes n'a pas recueilli un héritage iné
puisable, si l'on ne veut pas trop tomber
dans l'exhumation d'indigestes fossiles.
D'autre part, comprendrait-on une épo
que comme la nôtre qui n'aurait pas son
théâtre ? Nous avons les génies, les fa-
lents de notre siècle à faire surgir. Les
scènes ne sont pas fermées ; mais la radio
a sa tâche propre, d'autant plus que si
la radiophonie exclut le spectacle, elle
possède d'autres moyens. Pourquoi
I' « Hernani » du XX e siècle, ou le « Cid »,
ne surqïraient-ils pas du micro ? Les
années 20 sont favorables à ces grandes
éclosions...
Mais, chose terrible, nous aurions pu
l'avoir sans nous en être aperçus, parce
que l'attention du public intellectuel qui
fa’t la gloire des œuvres n'est pas assez
retenue par le micro ; et aussi parce que
si une émission radiophonique atteint des
' X AC ‘
foules considérables, les autres foules, et
surtout les élites qui les ont manquées,
n'ont que trop rarement l'occasion de les
entendre. •
O O O
Nous nous trouvons ici en face d'une
difficulté sensible. Il est important de la
vaincre, en tenant compte de tous les
éléments en jeu.
Déjà une tradition s'est établie : celle
de donner une seconde diffusion d'une
pièce radiophonique, quand elle a réussi.
Tradition excellente, et qu’il faut main
tenir, surtout dans nos postes d’Etat dont
l'apport à la constitution et au dévelop
pement d'un théâtre radiophonique doit
être digne de la place qu'il tient (et nous
n'oublions pas qu'on y a créé « Le Dieu
vivant », de Mmes Cita et Suzanne Ma-
lard). On souhaiterait que pour attirer
l'attention, surtout des élites, la seconde
diffusion d'une pièce qui en vaut la peine
fût appuyée de quelques extraits de
presse, présentés quelques jours avant en
une courte émission ; cela, ou quelque
î chose d'analogue, remplacerait avanta
geusement les « présentations » de piè
ces, quand elles ne sont pas indispen-
; sables.
0 0 0
Ainsi le public sera retenu, et com
mencera à s'intéresser d'une manière plus
effective à des pièces nouvelles. Ainsi
demandera-t-il aux postes radiophoniques
de faire l'effort indispensable 4 pour lui
! donner de bonnes diffusions théâtrales,
i Peut-être les artistes devraient-ils être ré-
: munérés davantage pour les pièces qui
! demandent un effort de création au micro
que pour les pièces du répertoire. Et puis,
il y a les auteurs : chose singulière, mais
incontestable, le « méprisable » argent
joue sur le terrain intellectuel. Le génie,
le talent sont des plantes rares, et qui
, demandent beaucoup de soins. Et le mé-
! tier, le bon métier, n'étant pas plus fré
quent, exige de même sa rétribution équi
table, c'est-à-dire élevée. Ou l'on n'a
I rien, que quelques pièces d'auteurs pleins
! de foi qui trouvent à la radio l'idéal d'un
art nouveau, mais dont la production ne
sera ce qu'elle doit être dans l'avenir que
si elle reçoit son prix...
Jean MORIENVAL.
üst-ce une illustration pour les Mille et une nuits ? — Non, tout simplement un des
alons de THerroppiis Palace-Hôtel du Caire où se tient la Conférence de Radio
|ui s'est ouverte récemment. Nesr-ce pas tout un symbole que ce luxe orienta! mis
v ‘' A la disposition de la moderne fée Radio ?
v ■ \ W /*§#
V®
V
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Quel théâtre faut-il à la radio ?
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bien que les réalisations une fois effec
tives puissent être plus lentes qu'on ne
pense à donner'ce qu'on en attend, de
l'avis de techniciens... Et ne nous privons
pas jusque-là d'un théâtre qui nous satis
fasse.
Aussi bien, quelques problèmes pour
raient bien rester assez semblables...
O O Or»
On doit faire, à propos du théâtre à
la radio, une observation générale impor
tante.
L'auditeur aime a y entendre ce qu'il
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émission de « Cyrano de Bergerac » réu
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parce que chacun y retrouve telle tirade
familière, et surtout parce que tous ceux
qui ont vu jouer la pièce comblent par
leurs souvenirs l'absence de spectacle.
Tout au plus ceux qui ont trop gardé en
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vorablement accueillies, chacune selon
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sommes n'a pas recueilli un héritage iné
puisable, si l'on ne veut pas trop tomber
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que comme la nôtre qui n'aurait pas son
théâtre ? Nous avons les génies, les fa-
lents de notre siècle à faire surgir. Les
scènes ne sont pas fermées ; mais la radio
a sa tâche propre, d'autant plus que si
la radiophonie exclut le spectacle, elle
possède d'autres moyens. Pourquoi
I' « Hernani » du XX e siècle, ou le « Cid »,
ne surqïraient-ils pas du micro ? Les
années 20 sont favorables à ces grandes
éclosions...
Mais, chose terrible, nous aurions pu
l'avoir sans nous en être aperçus, parce
que l'attention du public intellectuel qui
fa’t la gloire des œuvres n'est pas assez
retenue par le micro ; et aussi parce que
si une émission radiophonique atteint des
' X AC ‘
foules considérables, les autres foules, et
surtout les élites qui les ont manquées,
n'ont que trop rarement l'occasion de les
entendre. •
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Nous nous trouvons ici en face d'une
difficulté sensible. Il est important de la
vaincre, en tenant compte de tous les
éléments en jeu.
Déjà une tradition s'est établie : celle
de donner une seconde diffusion d'une
pièce radiophonique, quand elle a réussi.
Tradition excellente, et qu’il faut main
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l'apport à la constitution et au dévelop
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être digne de la place qu'il tient (et nous
n'oublions pas qu'on y a créé « Le Dieu
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l'attention, surtout des élites, la seconde
diffusion d'une pièce qui en vaut la peine
fût appuyée de quelques extraits de
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une courte émission ; cela, ou quelque
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geusement les « présentations » de piè
ces, quand elles ne sont pas indispen-
; sables.
0 0 0
Ainsi le public sera retenu, et com
mencera à s'intéresser d'une manière plus
effective à des pièces nouvelles. Ainsi
demandera-t-il aux postes radiophoniques
de faire l'effort indispensable 4 pour lui
! donner de bonnes diffusions théâtrales,
i Peut-être les artistes devraient-ils être ré-
: munérés davantage pour les pièces qui
! demandent un effort de création au micro
que pour les pièces du répertoire. Et puis,
il y a les auteurs : chose singulière, mais
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, demandent beaucoup de soins. Et le mé-
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! de foi qui trouvent à la radio l'idéal d'un
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sera ce qu'elle doit être dans l'avenir que
si elle reçoit son prix...
Jean MORIENVAL.
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