Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-01-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 200316 Nombre total de vues : 200316
Description : 28 janvier 1940 28 janvier 1940
Description : 1940/01/28 (Numéro 23). 1940/01/28 (Numéro 23).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k509645m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2008
JOURNAL DES DEBATS DU DIMANCHE 28 JANVIER 1940
Saïga précise qu'ils habitaient: tm palais
Connu comme Cortada régis judaeonim.
Il- semble bien que ces privilèges soient en
tapport avec une tradition plus ou moins
îégendaire, jaillissant de différentes sources,
selon laquelle Charlemagne ayant eu son
rficval tué sous lui au siège de Narbonne,
se serait trouvé en danger de périr sans lé
dévouement d'un Juif qui lui offrit. sa mon-
turc et paya ce geste de sa vie. Désirant ré-
compenser les Juifs, Charlemagne leur au-
rait alors octroyé le tiers de la ville de Nar-
bonne et le droit d'avoir un « roi juif »,
tout comme les Sarrazins, de leur côté, au»
raient eu un « roi sarrazin ».
L'éminenlc personnalité qui a bien voulu
nous donner ces renseignements nous précise
que, dans l'hébreu moderne, nassi est cou-
ramment employé dans le sens de « prési-
dent » président d'une assemblée, d'un
comité.
̃ II serait curieux de savoir si les historiens
rd régime ont établi un rapprochement entre
Hassi et nazi. M. I.
La mort de M. Edouard Marbeau
Nous avons annoncé dernièrement la mort,
Fleury-sous-Meudon, dans sa quatre-vingt-
jreizième année, de M. Edouard Marbeau. '̃ Sa
:yie a été' un exemple de dévouement social dont
lç souvenir ne doit pas être perdu.
II était entré, en 1873 au conseil de la Société
̃des Crèches, cette oeuvre généreuse qui a sauvé
tant de .petits enfants pauvres, et il- en assurait
depuis Ï899 la présidence. Cette ̃ .société avait
f|é' ïoud.ée ..en .1846: Par M. Firmin Wàïbeaii,
ijnclcl'.du d£twit. '̃ ̃ "'̃'̃̃ '̃̃:•' -•
M! Edouard 'Marbeau avait réussil*' Çoncour?
Sfâuciitciir'àu Conseil d'Etat, après avoir fait'
là 'guerre de 1870-71, comme lieutenant, puis
Capitaine de mobiles de la Seine.
• II (fiiitta ensuite la carrière administrative^ et
Bntrcjnit plusieurs voyages, en Europe centrale
ftt' aux colonies. Ses études lui. acquirent tm'e
autorité qui te fit désignèreomme président de
section au conseil de l'Alliance française..Les
tablants de la ville de Méudoh lui confièrent
la gestion des affaires municipales. Maire penr
dant .seize ans, de 1892 à 1908, au coùrsde son
èdilité il fonda la Crèche du Val et fit aboutir
les démarches dont il avait pris l'initiative ten-.
d3nt à la création, dé ;la,vok> ferrée Inyalides-
Yersailles. ̃ • ̃
Détail qui touche particulièrement notre mai-
Son, l'oncle de M. Edouard Marbeau, trésorièr-
ftayeur général des Invalides de Ja marine, était
abonné nu. Journal des Débats' depuis le 4 juil-
let 1849. • -̃••
C'est line tradition à laquelle 'sa famille a été
fidèle.. elîe se perpétue encore aujourd'hui1.
Un grand ami des < Débats » à l'honneur
La revue La Vie vient de publier dans son
numéro de janvier, sous la signature de Robert
Cfeabrié, un éloge de M. Stanislas Stronski,
vice-président du Conseil polonais, 'professeur
éminent, médiéviste de réputation européenne,
Journaliste du plus beau talent, qui est spécia-
léînent chargé d'organiser la propagande polo-
naise ..sur notre sol et dans. Je monde. Npus
avons;; eu" plaisir* à voir souligné qu'Un des pre-
miers gestes de M. -Stronski a été de s'assurer:
la collaboration étroite et quotidienne de notre
fidèle'et grand ami, M. Casimir de.Woznicki,
l'écrivain fct le diplomate de marque, qui" ai
tendu à la cause franco-polonaise des services
«jui né se comptent plus.
Nous aimerions louer- sans réserves les
• films français. Malheureusement il nous
̃̃̃ ( faut bieri reconnaître que si le cinéma fran-
çais a tenté dernnièrement des efforts niéri-
foires, ceux:ci n'ont pas été toujours couronnés'
de succès.. ̃
.G'est ainsi que nous venons de voir, deux
Oeuvres auxquelles nous étions, de grand coenr,
disposés à faire confiance Menaces et Cavai-
ia'de d'amour. Notre bonne volonté n'a pas été
fécompenséc^ I^a scénario .dé Menaces ^(Olympia!
était pourtant intéressant çt pouvait fournir ma,- :'i
tièré à un beau film. Il .s'agissait, comme on
^is^it au temps des naturalistes, d'une tranche
(je vie. Le metteur en scène, M. E. T. Gre-
Ville; avait eu l'excellente idée de nous montrer
!a vie d'un petit hôtel du quartier latin de sep-
tembre 1938 à septembre 1939, avec les mille
drames^ provoqués par la crise européeniie et
leurs répercussions sur les étudiants français ;I
Ou étrangers, les réfugiés politiques, les f cm-
mes angoissée. ̃̃̃̃̃'̃.
Le sujet était assez émouvant en lui-inême:
pour que l'on ne fît point appel à des épisodes;
feuilletonesques qui émoussent notre attention.:
Le metteur en scène, M. E. T. Gréville, à, d'àù-j
tre part, été desservi par des artistes comme
M. Eric von Stroheim, qui a l'air maintenanl
de s'imiter lui-même, M. Jean Galland, guindé!
et faux, Mme Mireille Ballin, jolie sans âme.'
Mettons à ipart M. John Loder, sobre et dis-
tirigüe, ét hzme Wànda~ Çtréville au charirië; c~c; il
tingùé, et Mme Wandà" Gréyillé au charme 4e j
ÇÛi on- ne. résisté pas. •' '̃,? j
̃ ̃ ̃; ̃ ̃ .»S- .•• ̃- "̃
Cavalcade d'amour (Marlyatw) mênteraît:
certainement un meilleur sort. Il est, comme-.
Menaces, animé de» meÙleures Mentions et, en
LES SOUVENIRS DU PRINCE CHRISTOPHE DE GRÈCE
LA mort du prince Christophe de Grèce a
suivi de quelques jours seulement la pu-
blication du livre de Mémoires dont la
traduction vient de paraître à la Librairie Pion
soùs le titre de Le Monde et les Cours. Son
ouvrage se recommande par d'autres mérites
encore que cet intérêt d'actualité, car l'on y
trouve, sinon des révélations sensationnelles sur
les événements des trente dernières années, au
moins une série de témoignages fort curieux
sur les principaux personnages souverains qui y
ont joué un rôle de premier plan.
L'auteur se trouvait par son origine en état
de. les bien connaître. Né en 1888 seulement,
le dernier des six enfants du roi Georges, il
reçut comme eux une éducation un peu austère,
mais dont la sévérité trouva des diversions dans
de fréquents voyages en Russie, pays de sa
mère. Comme à la reine de Roumanie en des
circonstances analogues, cette cour de ̃ Péters-
bourg d'ayant guerre lui a laissé le souvenir
d'une vision de rêve et lui apparaît maintenant
comme l'évocation d'un monde à jamais disparu.
Au calme de cette .période d'éducation suc-
cèdent 'bientôt pour le prince les orages de la
Grande Guerre. S'il n'y prend pas une part
immédiate, il en subit durement le contre-coup,
car le détrônement de son frère (juin.1917) le
force à quitter Athènes pour aller mener à
l'étranger, dans de pénibles conditions maté-
rielles, une triste existence d'exilé. Il la voit
heureusement transformer, au bout de moins
de trois ans, par l'aboutissement d'un roman.
Quelques mois, avant la Grande Guerre, il a fait
à.jar fois la connaissance et la conquête d'une
:vîi;i' I QUELQUES LIVRES''
La Fin par le pétrole (1)' est le cinquième et le
dernier, des volumes par lesquels M. le comman-
dant Oazal nous a fait connaître ses anticipations
sur la guerre actuelle. On ne s'étonnera pas
de quelques-unes des hypothèses hardies ëur
quoi se fonde ce dernier ouvrage-. L'auteur
nous dit, eit .effet,, au sujet de ce dernier vo-.
lume commencé le I" février « Ecrit en juin-
juillet 1939. composé en août, visé par la cen-
sure en septembre, il anticipe, nar sa conclusion,
sur les: conséquences souhaitables de la tuerie
actuelles. » M. le commandant Çazal suppose
car exemple que nos adversaires violant la
neutralité de là Hollande et de la Belgique ont
été" battus et que, d'autre part, l'Italie, qui iétait
jcn'^altîéev'a subi en Méditerranée une défaite
irfém'édiable et qu'elle incline à rechercher la
paix.' lié Rëich qui ne connaît- pas officiellement
les pourparlers entrepris par son associée, et
qui inanque du pétrole «écessairo à. la poursuite
des hostilités, n a qu'une ressource c'est d'uti-
liser les stocks de ce combustible qu'il a pu em-
magasiner, grâce à des subterfuges, en Norvège.
Imaginons, avec M. Cazal, aue le 2' bureau
français ait connaissance de ce dépôt et que ses
agents réussissent à le détruire, l' Allemagne est
sur les genoux et acculée à la paix. Tel est le
sujet du dernier volume de la série. C'est,
comme on le voit, une anticipation tout à fait
rômanesaue. Quel que soit le talent de l'auteur,
c'est presque Un roman policier, mais singuliè-
rement vivant qui nous est ici conté. Il aboutit
à .une- scène extrêmement pathétique ou l'on voit
le Fûhrcr aux prises avec les chefs de son
armée] mii se débarrassent de lui pour n'être
pas eux-mêmes victimes de ses violences.
.La Fin par le pétrole, qui se lirait 'd'abord, pour'
sa valeur d'ouvrage imaginaire, se recommande
(i)Çommandar.t Cazal La Fin par le pétrole.
(Editions Tallàndier).' •'
̃-• '̃ L'Esprit DU, cinéma., ̃ .v
((Menaces.»- ((Cavalcade d'amour». «M.Smith au Sénat»
tout état de cause,, il fait honneur au metteur
en scène, M. Raymond Bernard, qui l'a entre-
pris. -Pourtant, on sort sans enthousiasme de la
salle où on le projette.
Pourquoi ce- titre Cavalcade d'amour ? Sans
doute: parce que messieurs les. cinéastes qui
ont financé ce film ont trouvé que ces mots, qui
ne. signifient rien, produiraient sur le public un
effet magique et l'attireraient irrésistiblement.
Ou n'invente pas grand-chose dans le monde
du cinéma français. Trois Valses ayant obtenu
un vif succès, on a voulu refaire Trois Valses.
Aussi; comme dans la jolie opérette de Strauss,
nous montre-t-on la même aventure à trois épôr
ques différentes. Deux jeunes gens voient leurs
amours contrariées par les préjugés d.e leur
temps. Nous aurons alors devant les yeux trois
tableaux une eau-forte d'un dix-septième siè-
cle de fantaisie, plus près du Moyen âge que
du Roi-Soleil, une estampe 1836 et une' pointe
ieche "d'aujourd'hui,
̃•II est regrettable, que le scénario soit un peu
itrop..compliqué et surtout, que lès interprètes
.«.-avèrent d'une insuffisance notoire. Nous ne
£ai£ons rpoint ici, allusion à M. Michel Simon
dont le jeu, original, fin et nuancé, ne mérite
•^qtte des ékiges, ni à M.- Claude Dauphin qui
-j'dae aiite iiie sobriété si inteaigent&i >'j
riche veuve Américaine, dont il demande la
main, mais avec laquelle son mariage sera re-
tardé pendant près de six ans par les difficul-
tés qu'entraîne toujours une mésalliance pour
un membre d'une famille souveraine. Aussitôt
après qu'il a pu le célébrer (février 1920), le
retour éphémère de son frère sur le trône lui
permet d'aller passer quelques, mois dans le
pays de sa naissance. Lorsqu'il en est à non-
veau chassé par les événements, il se réfugie
dans le pays de sa femme.
Ramené par son veuvage en Europe, il songe
désormais à y chercher un établissement pour
le reste de ses jours, après de longues années
d'existence errante, et porte à cet effet "son
choix sur l'Italie, dont le climat lui rappelle
celui de la Grèce natale et convient particuliè-
rement à sa mère, encore vivante. Il achète
dans la banlieue de Rome une villa dont le
premier aspect lui a donné le « coup de fou-
dre s>, s'y installe grandement, se répand dans
la société romaine et projette de fixer d'une
autre manière encore le cours de sa. vie pat
un nouveau mariage. Il épouse en 1929 (11 f é-
vrier) la princesse Françoise de. France,
deuxième fille du duc de Guise.
Telle qu'elle ressort de la sécheresse de ce
curriculum vitœ, l'existence du prince Chris-
tophe semble s'être écoulée tout entière dans
les coulisses de la grande histoire, sans avoir
été marquée par aucun événement sensationnel.
Lui-même reconnaît que « la politique n'avait
jamais été son fort », et il cn:a donné une
preuve en se dérobant aux offres qui lui avaient;
été- adressées en 1912 pour occuper Je.jtrôiie de
-̃•̃•̃̃• 11 '>•; '-T
au lecteur par une autre sorte d'intérêt. M. Ca-
zal examine les conditions dans lesquelles une
paix « juste et durable » pourrait être conclue.
Beaucoup des clauses qui devraient y être in-
troduites ont été envisagées par M. Cazal, et
c'est ce qui donne à ce dernier ouvrage une
valeur véritable.
̃̃•̃̃̃̃•̃ »v • f
Dissipons tout d'abord une équivoque que
suscite le livre de M. Raymond Triboulet Les
[Billets du Négus (2). L'auteur nous y invite
̃ tout le premier en nous déclarant sans ambages
|que son Négus est le souverain imaginaire^
i d'une Ethiopie également uiventée. -M. Tribou-,
j'ieta à simplement emprunté ces noms â I'~cfûâ-
lité, mais il ne veut pas que liouS en soyons
dupes. Il n'a songé aucunement à entrer dans
le problème posé par la conquête italienne. 11
's'est uniquement souvenu do cç qu'avait fait
Montesquieu en écrivant ses célèbres Lettres
persanes. Sous le couvert d'un procédé analo-
gne, l'auteur fait l'exposé et la critiqué souvent
satirique de quelques événements et moeurs con-
'temporains. Beaucoup de ses lecteurs partage-
ront sans doute les observations et comparai-
I sons que fait son Négus au cours d'un voyage
en France. Il a même le sentiment que d'assez
nombreux Français « avides d'autorités légiti-
mes prendront plaisir « à des moqueries sans
méchanceté, à quelque fiction, où l'auteur sau-
terait par-dessus étiquettes et appartenances,
pour rire de ce. qui est risible et vénérer à
l'occasion ce qui est vénérable ».
Il y a un talent certain, de la justesse de vues
et bien de l'esprit dans les censures de Tri-
boulet Négus ». Sa correspondance, avec le non.
moins imaginaire Ras Keddous, mérite certai-'
nement d'être lue. RAOUL NarSY.
(2) Raymond Triboulet Les. Billets du
Négus. (Les Œuvres françaises). ̃•
Mais nous comprenons mal que MM. Michel
Simon et Claude Dauphin interprètent à trois
époques, sous des costumes différents,. des rôles
identiques, alors, que le rôle féminin est joué par
trois jeunes femmes diverses. Dans Trois
Valses, Mme Yvonne Printemps et M. Pierre
Fresnay apparaissent sous les costumes du Se-
cond Empire, de 1900 et de 1937. Ici, l'amant
est toujours M. Claude Dauphin, mais les amou-
reuses, s'appellent Janine Darcey, Simone Si-
mon et Corinne Luchaire. Ces trois, vedettes,
puisque vedettes il y a, ne valent, guère mieux
les unes que les autres, et 'peut-être M. Ray-
mond Bernard, qui a du goût,, a-t-il voulu, en
divisant en trois son principal personnage fémi-
nin, limiter ainsi les fâcheuses réactions du
public.
Il serait injuste de ne pas Iduer certaines
images qui font honneur au talent du metteur
en scène notamment celles du campement des
comédiens ou de la fuite de ceux-ci à travers
la forêt d'hiver. Pittoresques illustrations à la
Gustave Doré, pour un Roman comique! 1
:̃̃/̃̃̃̃ -&̃ ;y ,̃;
Et maintenant force nous est -de vous recom-
mander sans réserves M. Smitjt au Sénat
(Biarritz). Ce nouveau film de Frank Capra
Portugal, en 1919 pour devenir le souverain éi*
l'Albanie ou de la Lituanie. Mais il a approché
de trop près les (principaux acteurs du drame
européen dont il a subi les conséquences poui;
ne pas nous apporter sur eux des témoignages
qui sont souvent singulièrement curieux et
vivants.
Parmi eux, il en est un à l'égard duquel il ai
peine à s'en tenir à son habituelle objectivitâ-
d'appréciation. C'est M. Venizelos, à l'éganj
duquel il partage les rancunes fraternelles et-
qu'il ne résiste pas à la tentation de représen-
ter comme « réunissant en sa personne les trait $
caractéristiques des trois races dont il serait
issu, la cruauté du Turc, l'amour de l'intrigue
arménien et l'intelligence subtile du Juif. le.'
type du politicien aventurier, pirate et opportu*
niste >. Et le réquisitoire se poursuit su«
ce ton. Une fois soulagé par cette, sortie dfl
ce qu'il gardait sur le cœur, il trace avec plus
de calme et en général plus de bienveillance, des
croquis singulièrement vivants des nombreux;'
personnages, princiers pour la plupart, avec les-
quels les aventures de sa vie l'ont mis en rap«
ports, et dans la figure de chacun d'eux il tient
à souligner des particularités restées inconnues
ou peu connues du gros public.
Polir prendre quelques exemples dans cette.
galerie' de portraits, et pour commencer, par les"
femmes, voici l'impératrice-mère de Russie, la
veuve d'Alexandre III, dont nous apprenons
que sa tendance à un irréductible optimisme l'a"
toujours empêchée de prendre pleinement cons-<
cience des périls qui menaçaient son pays et
sa personne au cours de la révolution bolche-<
viste. Voici, dans une tout autre situation, Ia^
princesse royale, plus tard reine Marie de Rou-:
manie, parfois malheureuses dans ses initiatives'
politiques, mais parée d'une si prestigieuse,'
éblouissante beauté que sa figure semble sortie';
d'un conte de fées, et qu'au cours de ses voya*
ges à Pétersbourg, 'il fallait chaque jour chaiï<
gër les pages* attachés à sa personne, parce'
̃qu'ils ne manquaient jamais dfc toniber amolli^
l'i'eUx d'elle. Voici la princesse Marie- José dij~
Belgique, dont il nous est révélé que le ma«:
riage avec le prince héritier de Piémont (lne fut, par une fâcheuse fatalité, marqué que
« par une série de gaffes et d'incidents cocas*
ses ». Voici la reiriè-mèré Mary, là veuve àc--
tuelle de George V, qui nous est présentée",
comme le type achevé de la majesté et de la
beauté royales. Voici enfin dans son 'entourage
la duchesse de Windsor actuelle)' au sujet dé-
laquelle l'auteur semble avoir été l'un des prêt
nùers à recevoir les confidences -de son futur. `
époux. Témoin* de la passion qu'elle inspire/'
il semble avoir quelque peine à la comprendre^ ?
car elle lui paraît « semblable à des milliers
d'autres Américaines, vive, bien vêtue, de bon*
nés manières. Mais vous pouvez trouver sûB" v
[prototype tous les jours aux déjeuners du Ritz<4>
.j4 Paris, ou -du Berkeley, à Londres'>.
-Du côté des hommes, l'on trouvera dans !♦' t
livre du prince Un nombre plus considérable cn«*>
core de vivants croquis, puisqu'il lui a été donné'.?
d'approcher la plupart de ceux qui ont joué '•
un rôle politique de premier plan dans -les an*
̃nées immédiatement antérieures ou postérieures-'
à la Grande Guerre. Et sur chacun d'eux il. ne.
manque pas de donner une note .personnelle, de r
nature à compléter ou à rectifier l'idée que s'en
est faite l'opinion commune. Il suffira de noter
parmi les principaux les tsars Alexandre III et l
Nicolas II, les rois Edouard VII et George V
d'Angleterre, Manuel de Portugal et Carol de
Roumanie, sans parler d'hommes d'Etat comme
MM. Mussolini et Lloyd George. Et ses obser-
vations personnelles, presque toujours pittores*
ques, sont loin de se borner au monde avec,
lesquel l'a rendu familier sa naissance. Au cours
de son voyage en Amérique, par exemple, il Uii',
arrive d'entrer en relations personnelles -avec,'1.
(Charlie Chaplin et d'entendre de sa bouche la*
lecture d'un poème de sa composition, << aussi'»'
surprenant par la beauté de la forme que par,-
la. profonde, compréhension de la vie qu'il «lé- i
notait ptr.$~rzr'l:'mç.~un,
est Une satire des mœurs politiques américaines.
On pourrait craindre que ce sujet ne fût Un'
peu austère, mais il est traité avec une telle
légèreté, un tel sens de l'humour,. que ce long:.
film, non seulement, ne. paraît jamais ennuyeux"
mais semble, au contraire, trop court.
M. Frank Capra, à qui nous devons déjà'
L'E.vtravayant M. Dccds, possède l'art des fines
observations, des détails amusants, des touches
pittoresques sans jamais appuyer. Quelle leçon
pour nos metteurs en scène '•
Le scénario, comme tous les tons scénarios,'
est des plus simples. Un puissant homme d'af-
faires manie à sou gré le Sénat américain,
dont il a acheté presque tous les membres. Et
voici qu'à la suite d'un concours de circons-
tances imprévu, un jeune chef de bojs-scoutSj
James Stewart, est élu sénateur. U est naïf*
plein d'illusions et probe. Il se heurtera natu*
Tellement aux combinaisons malhonnêtes de ses
collègues, mais il sera soutenu par l'espiègle
Joan Arthur qui lui insufflera du courage et-
tombera, à la fin, dans ses bras. Comme la plu»
part des films américains, celui-ci n'est jamais'
déprimant.
Tous les rôles, des plus importants aux pluS:
petits, sont interprétés remarquablement. On ne;
dirait pas que les artistes, James Stewart, Joatt'
Arthur, Thomas Mitchell jouent. Ils vivent.
C'est pour cela que les films américains nou&'
donnent une telle impression de vérité. ̃
On nous dit que M. Smith au Sénat a connu
un gros succès aux Etats-Unis, Nul doute qu'il"
ne soit accuéiîH avec la même faveur par- lé
public français'. É: x
̃̃̃̃'̃̃ -̃•̃- '-••-•' s Jeaa DoaSiacÉBi
Saïga précise qu'ils habitaient: tm palais
Connu comme Cortada régis judaeonim.
Il- semble bien que ces privilèges soient en
tapport avec une tradition plus ou moins
îégendaire, jaillissant de différentes sources,
selon laquelle Charlemagne ayant eu son
rficval tué sous lui au siège de Narbonne,
se serait trouvé en danger de périr sans lé
dévouement d'un Juif qui lui offrit. sa mon-
turc et paya ce geste de sa vie. Désirant ré-
compenser les Juifs, Charlemagne leur au-
rait alors octroyé le tiers de la ville de Nar-
bonne et le droit d'avoir un « roi juif »,
tout comme les Sarrazins, de leur côté, au»
raient eu un « roi sarrazin ».
L'éminenlc personnalité qui a bien voulu
nous donner ces renseignements nous précise
que, dans l'hébreu moderne, nassi est cou-
ramment employé dans le sens de « prési-
dent » président d'une assemblée, d'un
comité.
̃ II serait curieux de savoir si les historiens
rd régime ont établi un rapprochement entre
Hassi et nazi. M. I.
La mort de M. Edouard Marbeau
Nous avons annoncé dernièrement la mort,
Fleury-sous-Meudon, dans sa quatre-vingt-
jreizième année, de M. Edouard Marbeau. '̃ Sa
:yie a été' un exemple de dévouement social dont
lç souvenir ne doit pas être perdu.
II était entré, en 1873 au conseil de la Société
̃des Crèches, cette oeuvre généreuse qui a sauvé
tant de .petits enfants pauvres, et il- en assurait
depuis Ï899 la présidence. Cette ̃ .société avait
f|é' ïoud.ée ..en .1846: Par M. Firmin Wàïbeaii,
ijnclcl'.du d£twit. '̃ ̃ "'̃'̃̃ '̃̃:•' -•
M! Edouard 'Marbeau avait réussil*' Çoncour?
Sfâuciitciir'àu Conseil d'Etat, après avoir fait'
là 'guerre de 1870-71, comme lieutenant, puis
Capitaine de mobiles de la Seine.
• II (fiiitta ensuite la carrière administrative^ et
Bntrcjnit plusieurs voyages, en Europe centrale
ftt' aux colonies. Ses études lui. acquirent tm'e
autorité qui te fit désignèreomme président de
section au conseil de l'Alliance française..Les
tablants de la ville de Méudoh lui confièrent
la gestion des affaires municipales. Maire penr
dant .seize ans, de 1892 à 1908, au coùrsde son
èdilité il fonda la Crèche du Val et fit aboutir
les démarches dont il avait pris l'initiative ten-.
d3nt à la création, dé ;la,vok> ferrée Inyalides-
Yersailles. ̃ • ̃
Détail qui touche particulièrement notre mai-
Son, l'oncle de M. Edouard Marbeau, trésorièr-
ftayeur général des Invalides de Ja marine, était
abonné nu. Journal des Débats' depuis le 4 juil-
let 1849. • -̃••
C'est line tradition à laquelle 'sa famille a été
fidèle.. elîe se perpétue encore aujourd'hui1.
Un grand ami des < Débats » à l'honneur
La revue La Vie vient de publier dans son
numéro de janvier, sous la signature de Robert
Cfeabrié, un éloge de M. Stanislas Stronski,
vice-président du Conseil polonais, 'professeur
éminent, médiéviste de réputation européenne,
Journaliste du plus beau talent, qui est spécia-
léînent chargé d'organiser la propagande polo-
naise ..sur notre sol et dans. Je monde. Npus
avons;; eu" plaisir* à voir souligné qu'Un des pre-
miers gestes de M. -Stronski a été de s'assurer:
la collaboration étroite et quotidienne de notre
fidèle'et grand ami, M. Casimir de.Woznicki,
l'écrivain fct le diplomate de marque, qui" ai
tendu à la cause franco-polonaise des services
«jui né se comptent plus.
Nous aimerions louer- sans réserves les
• films français. Malheureusement il nous
̃̃̃ ( faut bieri reconnaître que si le cinéma fran-
çais a tenté dernnièrement des efforts niéri-
foires, ceux:ci n'ont pas été toujours couronnés'
de succès.. ̃
.G'est ainsi que nous venons de voir, deux
Oeuvres auxquelles nous étions, de grand coenr,
disposés à faire confiance Menaces et Cavai-
ia'de d'amour. Notre bonne volonté n'a pas été
fécompenséc^ I^a scénario .dé Menaces ^(Olympia!
était pourtant intéressant çt pouvait fournir ma,- :'i
tièré à un beau film. Il .s'agissait, comme on
^is^it au temps des naturalistes, d'une tranche
(je vie. Le metteur en scène, M. E. T. Gre-
Ville; avait eu l'excellente idée de nous montrer
!a vie d'un petit hôtel du quartier latin de sep-
tembre 1938 à septembre 1939, avec les mille
drames^ provoqués par la crise européeniie et
leurs répercussions sur les étudiants français ;I
Ou étrangers, les réfugiés politiques, les f cm-
mes angoissée. ̃̃̃̃̃'̃.
Le sujet était assez émouvant en lui-inême:
pour que l'on ne fît point appel à des épisodes;
feuilletonesques qui émoussent notre attention.:
Le metteur en scène, M. E. T. Gréville, à, d'àù-j
tre part, été desservi par des artistes comme
M. Eric von Stroheim, qui a l'air maintenanl
de s'imiter lui-même, M. Jean Galland, guindé!
et faux, Mme Mireille Ballin, jolie sans âme.'
Mettons à ipart M. John Loder, sobre et dis-
tirigüe, ét hzme Wànda~ Çtréville au charirië; c~c; il
tingùé, et Mme Wandà" Gréyillé au charme 4e j
ÇÛi on- ne. résisté pas. •' '̃,? j
̃ ̃ ̃; ̃ ̃ .»S- .•• ̃- "̃
Cavalcade d'amour (Marlyatw) mênteraît:
certainement un meilleur sort. Il est, comme-.
Menaces, animé de» meÙleures Mentions et, en
LES SOUVENIRS DU PRINCE CHRISTOPHE DE GRÈCE
LA mort du prince Christophe de Grèce a
suivi de quelques jours seulement la pu-
blication du livre de Mémoires dont la
traduction vient de paraître à la Librairie Pion
soùs le titre de Le Monde et les Cours. Son
ouvrage se recommande par d'autres mérites
encore que cet intérêt d'actualité, car l'on y
trouve, sinon des révélations sensationnelles sur
les événements des trente dernières années, au
moins une série de témoignages fort curieux
sur les principaux personnages souverains qui y
ont joué un rôle de premier plan.
L'auteur se trouvait par son origine en état
de. les bien connaître. Né en 1888 seulement,
le dernier des six enfants du roi Georges, il
reçut comme eux une éducation un peu austère,
mais dont la sévérité trouva des diversions dans
de fréquents voyages en Russie, pays de sa
mère. Comme à la reine de Roumanie en des
circonstances analogues, cette cour de ̃ Péters-
bourg d'ayant guerre lui a laissé le souvenir
d'une vision de rêve et lui apparaît maintenant
comme l'évocation d'un monde à jamais disparu.
Au calme de cette .période d'éducation suc-
cèdent 'bientôt pour le prince les orages de la
Grande Guerre. S'il n'y prend pas une part
immédiate, il en subit durement le contre-coup,
car le détrônement de son frère (juin.1917) le
force à quitter Athènes pour aller mener à
l'étranger, dans de pénibles conditions maté-
rielles, une triste existence d'exilé. Il la voit
heureusement transformer, au bout de moins
de trois ans, par l'aboutissement d'un roman.
Quelques mois, avant la Grande Guerre, il a fait
à.jar fois la connaissance et la conquête d'une
:vîi;i' I QUELQUES LIVRES''
La Fin par le pétrole (1)' est le cinquième et le
dernier, des volumes par lesquels M. le comman-
dant Oazal nous a fait connaître ses anticipations
sur la guerre actuelle. On ne s'étonnera pas
de quelques-unes des hypothèses hardies ëur
quoi se fonde ce dernier ouvrage-. L'auteur
nous dit, eit .effet,, au sujet de ce dernier vo-.
lume commencé le I" février « Ecrit en juin-
juillet 1939. composé en août, visé par la cen-
sure en septembre, il anticipe, nar sa conclusion,
sur les: conséquences souhaitables de la tuerie
actuelles. » M. le commandant Çazal suppose
car exemple que nos adversaires violant la
neutralité de là Hollande et de la Belgique ont
été" battus et que, d'autre part, l'Italie, qui iétait
jcn'^altîéev'a subi en Méditerranée une défaite
irfém'édiable et qu'elle incline à rechercher la
paix.' lié Rëich qui ne connaît- pas officiellement
les pourparlers entrepris par son associée, et
qui inanque du pétrole «écessairo à. la poursuite
des hostilités, n a qu'une ressource c'est d'uti-
liser les stocks de ce combustible qu'il a pu em-
magasiner, grâce à des subterfuges, en Norvège.
Imaginons, avec M. Cazal, aue le 2' bureau
français ait connaissance de ce dépôt et que ses
agents réussissent à le détruire, l' Allemagne est
sur les genoux et acculée à la paix. Tel est le
sujet du dernier volume de la série. C'est,
comme on le voit, une anticipation tout à fait
rômanesaue. Quel que soit le talent de l'auteur,
c'est presque Un roman policier, mais singuliè-
rement vivant qui nous est ici conté. Il aboutit
à .une- scène extrêmement pathétique ou l'on voit
le Fûhrcr aux prises avec les chefs de son
armée] mii se débarrassent de lui pour n'être
pas eux-mêmes victimes de ses violences.
.La Fin par le pétrole, qui se lirait 'd'abord, pour'
sa valeur d'ouvrage imaginaire, se recommande
(i)Çommandar.t Cazal La Fin par le pétrole.
(Editions Tallàndier).' •'
̃-• '̃ L'Esprit DU, cinéma., ̃ .v
((Menaces.»- ((Cavalcade d'amour». «M.Smith au Sénat»
tout état de cause,, il fait honneur au metteur
en scène, M. Raymond Bernard, qui l'a entre-
pris. -Pourtant, on sort sans enthousiasme de la
salle où on le projette.
Pourquoi ce- titre Cavalcade d'amour ? Sans
doute: parce que messieurs les. cinéastes qui
ont financé ce film ont trouvé que ces mots, qui
ne. signifient rien, produiraient sur le public un
effet magique et l'attireraient irrésistiblement.
Ou n'invente pas grand-chose dans le monde
du cinéma français. Trois Valses ayant obtenu
un vif succès, on a voulu refaire Trois Valses.
Aussi; comme dans la jolie opérette de Strauss,
nous montre-t-on la même aventure à trois épôr
ques différentes. Deux jeunes gens voient leurs
amours contrariées par les préjugés d.e leur
temps. Nous aurons alors devant les yeux trois
tableaux une eau-forte d'un dix-septième siè-
cle de fantaisie, plus près du Moyen âge que
du Roi-Soleil, une estampe 1836 et une' pointe
ieche "d'aujourd'hui,
̃•II est regrettable, que le scénario soit un peu
itrop..compliqué et surtout, que lès interprètes
.«.-avèrent d'une insuffisance notoire. Nous ne
£ai£ons rpoint ici, allusion à M. Michel Simon
dont le jeu, original, fin et nuancé, ne mérite
•^qtte des ékiges, ni à M.- Claude Dauphin qui
-j'dae aiite iiie sobriété si inteaigent&i >'j
riche veuve Américaine, dont il demande la
main, mais avec laquelle son mariage sera re-
tardé pendant près de six ans par les difficul-
tés qu'entraîne toujours une mésalliance pour
un membre d'une famille souveraine. Aussitôt
après qu'il a pu le célébrer (février 1920), le
retour éphémère de son frère sur le trône lui
permet d'aller passer quelques, mois dans le
pays de sa naissance. Lorsqu'il en est à non-
veau chassé par les événements, il se réfugie
dans le pays de sa femme.
Ramené par son veuvage en Europe, il songe
désormais à y chercher un établissement pour
le reste de ses jours, après de longues années
d'existence errante, et porte à cet effet "son
choix sur l'Italie, dont le climat lui rappelle
celui de la Grèce natale et convient particuliè-
rement à sa mère, encore vivante. Il achète
dans la banlieue de Rome une villa dont le
premier aspect lui a donné le « coup de fou-
dre s>, s'y installe grandement, se répand dans
la société romaine et projette de fixer d'une
autre manière encore le cours de sa. vie pat
un nouveau mariage. Il épouse en 1929 (11 f é-
vrier) la princesse Françoise de. France,
deuxième fille du duc de Guise.
Telle qu'elle ressort de la sécheresse de ce
curriculum vitœ, l'existence du prince Chris-
tophe semble s'être écoulée tout entière dans
les coulisses de la grande histoire, sans avoir
été marquée par aucun événement sensationnel.
Lui-même reconnaît que « la politique n'avait
jamais été son fort », et il cn:a donné une
preuve en se dérobant aux offres qui lui avaient;
été- adressées en 1912 pour occuper Je.jtrôiie de
-̃•̃•̃̃• 11 '>•; '-T
au lecteur par une autre sorte d'intérêt. M. Ca-
zal examine les conditions dans lesquelles une
paix « juste et durable » pourrait être conclue.
Beaucoup des clauses qui devraient y être in-
troduites ont été envisagées par M. Cazal, et
c'est ce qui donne à ce dernier ouvrage une
valeur véritable.
̃̃•̃̃̃̃•̃ »v • f
Dissipons tout d'abord une équivoque que
suscite le livre de M. Raymond Triboulet Les
[Billets du Négus (2). L'auteur nous y invite
̃ tout le premier en nous déclarant sans ambages
|que son Négus est le souverain imaginaire^
i d'une Ethiopie également uiventée. -M. Tribou-,
j'ieta à simplement emprunté ces noms â I'~cfûâ-
lité, mais il ne veut pas que liouS en soyons
dupes. Il n'a songé aucunement à entrer dans
le problème posé par la conquête italienne. 11
's'est uniquement souvenu do cç qu'avait fait
Montesquieu en écrivant ses célèbres Lettres
persanes. Sous le couvert d'un procédé analo-
gne, l'auteur fait l'exposé et la critiqué souvent
satirique de quelques événements et moeurs con-
'temporains. Beaucoup de ses lecteurs partage-
ront sans doute les observations et comparai-
I sons que fait son Négus au cours d'un voyage
en France. Il a même le sentiment que d'assez
nombreux Français « avides d'autorités légiti-
mes prendront plaisir « à des moqueries sans
méchanceté, à quelque fiction, où l'auteur sau-
terait par-dessus étiquettes et appartenances,
pour rire de ce. qui est risible et vénérer à
l'occasion ce qui est vénérable ».
Il y a un talent certain, de la justesse de vues
et bien de l'esprit dans les censures de Tri-
boulet Négus ». Sa correspondance, avec le non.
moins imaginaire Ras Keddous, mérite certai-'
nement d'être lue. RAOUL NarSY.
(2) Raymond Triboulet Les. Billets du
Négus. (Les Œuvres françaises). ̃•
Mais nous comprenons mal que MM. Michel
Simon et Claude Dauphin interprètent à trois
époques, sous des costumes différents,. des rôles
identiques, alors, que le rôle féminin est joué par
trois jeunes femmes diverses. Dans Trois
Valses, Mme Yvonne Printemps et M. Pierre
Fresnay apparaissent sous les costumes du Se-
cond Empire, de 1900 et de 1937. Ici, l'amant
est toujours M. Claude Dauphin, mais les amou-
reuses, s'appellent Janine Darcey, Simone Si-
mon et Corinne Luchaire. Ces trois, vedettes,
puisque vedettes il y a, ne valent, guère mieux
les unes que les autres, et 'peut-être M. Ray-
mond Bernard, qui a du goût,, a-t-il voulu, en
divisant en trois son principal personnage fémi-
nin, limiter ainsi les fâcheuses réactions du
public.
Il serait injuste de ne pas Iduer certaines
images qui font honneur au talent du metteur
en scène notamment celles du campement des
comédiens ou de la fuite de ceux-ci à travers
la forêt d'hiver. Pittoresques illustrations à la
Gustave Doré, pour un Roman comique! 1
:̃̃/̃̃̃̃ -&̃ ;y ,̃;
Et maintenant force nous est -de vous recom-
mander sans réserves M. Smitjt au Sénat
(Biarritz). Ce nouveau film de Frank Capra
Portugal, en 1919 pour devenir le souverain éi*
l'Albanie ou de la Lituanie. Mais il a approché
de trop près les (principaux acteurs du drame
européen dont il a subi les conséquences poui;
ne pas nous apporter sur eux des témoignages
qui sont souvent singulièrement curieux et
vivants.
Parmi eux, il en est un à l'égard duquel il ai
peine à s'en tenir à son habituelle objectivitâ-
d'appréciation. C'est M. Venizelos, à l'éganj
duquel il partage les rancunes fraternelles et-
qu'il ne résiste pas à la tentation de représen-
ter comme « réunissant en sa personne les trait $
caractéristiques des trois races dont il serait
issu, la cruauté du Turc, l'amour de l'intrigue
arménien et l'intelligence subtile du Juif. le.'
type du politicien aventurier, pirate et opportu*
niste >. Et le réquisitoire se poursuit su«
ce ton. Une fois soulagé par cette, sortie dfl
ce qu'il gardait sur le cœur, il trace avec plus
de calme et en général plus de bienveillance, des
croquis singulièrement vivants des nombreux;'
personnages, princiers pour la plupart, avec les-
quels les aventures de sa vie l'ont mis en rap«
ports, et dans la figure de chacun d'eux il tient
à souligner des particularités restées inconnues
ou peu connues du gros public.
Polir prendre quelques exemples dans cette.
galerie' de portraits, et pour commencer, par les"
femmes, voici l'impératrice-mère de Russie, la
veuve d'Alexandre III, dont nous apprenons
que sa tendance à un irréductible optimisme l'a"
toujours empêchée de prendre pleinement cons-<
cience des périls qui menaçaient son pays et
sa personne au cours de la révolution bolche-<
viste. Voici, dans une tout autre situation, Ia^
princesse royale, plus tard reine Marie de Rou-:
manie, parfois malheureuses dans ses initiatives'
politiques, mais parée d'une si prestigieuse,'
éblouissante beauté que sa figure semble sortie';
d'un conte de fées, et qu'au cours de ses voya*
ges à Pétersbourg, 'il fallait chaque jour chaiï<
gër les pages* attachés à sa personne, parce'
̃qu'ils ne manquaient jamais dfc toniber amolli^
l'i'eUx d'elle. Voici la princesse Marie- José dij~
Belgique, dont il nous est révélé que le ma«:
riage avec le prince héritier de Piémont (l
« par une série de gaffes et d'incidents cocas*
ses ». Voici la reiriè-mèré Mary, là veuve àc--
tuelle de George V, qui nous est présentée",
comme le type achevé de la majesté et de la
beauté royales. Voici enfin dans son 'entourage
la duchesse de Windsor actuelle)' au sujet dé-
laquelle l'auteur semble avoir été l'un des prêt
nùers à recevoir les confidences -de son futur. `
époux. Témoin* de la passion qu'elle inspire/'
il semble avoir quelque peine à la comprendre^ ?
car elle lui paraît « semblable à des milliers
d'autres Américaines, vive, bien vêtue, de bon*
nés manières. Mais vous pouvez trouver sûB" v
[prototype tous les jours aux déjeuners du Ritz<4>
.j4 Paris, ou -du Berkeley, à Londres'>.
-Du côté des hommes, l'on trouvera dans !♦' t
livre du prince Un nombre plus considérable cn«*>
core de vivants croquis, puisqu'il lui a été donné'.?
d'approcher la plupart de ceux qui ont joué '•
un rôle politique de premier plan dans -les an*
̃nées immédiatement antérieures ou postérieures-'
à la Grande Guerre. Et sur chacun d'eux il. ne.
manque pas de donner une note .personnelle, de r
nature à compléter ou à rectifier l'idée que s'en
est faite l'opinion commune. Il suffira de noter
parmi les principaux les tsars Alexandre III et l
Nicolas II, les rois Edouard VII et George V
d'Angleterre, Manuel de Portugal et Carol de
Roumanie, sans parler d'hommes d'Etat comme
MM. Mussolini et Lloyd George. Et ses obser-
vations personnelles, presque toujours pittores*
ques, sont loin de se borner au monde avec,
lesquel l'a rendu familier sa naissance. Au cours
de son voyage en Amérique, par exemple, il Uii',
arrive d'entrer en relations personnelles -avec,'1.
(Charlie Chaplin et d'entendre de sa bouche la*
lecture d'un poème de sa composition, << aussi'»'
surprenant par la beauté de la forme que par,-
la. profonde, compréhension de la vie qu'il «lé- i
notait ptr.$~rzr'l:'mç.~un,
est Une satire des mœurs politiques américaines.
On pourrait craindre que ce sujet ne fût Un'
peu austère, mais il est traité avec une telle
légèreté, un tel sens de l'humour,. que ce long:.
film, non seulement, ne. paraît jamais ennuyeux"
mais semble, au contraire, trop court.
M. Frank Capra, à qui nous devons déjà'
L'E.vtravayant M. Dccds, possède l'art des fines
observations, des détails amusants, des touches
pittoresques sans jamais appuyer. Quelle leçon
pour nos metteurs en scène '•
Le scénario, comme tous les tons scénarios,'
est des plus simples. Un puissant homme d'af-
faires manie à sou gré le Sénat américain,
dont il a acheté presque tous les membres. Et
voici qu'à la suite d'un concours de circons-
tances imprévu, un jeune chef de bojs-scoutSj
James Stewart, est élu sénateur. U est naïf*
plein d'illusions et probe. Il se heurtera natu*
Tellement aux combinaisons malhonnêtes de ses
collègues, mais il sera soutenu par l'espiègle
Joan Arthur qui lui insufflera du courage et-
tombera, à la fin, dans ses bras. Comme la plu»
part des films américains, celui-ci n'est jamais'
déprimant.
Tous les rôles, des plus importants aux pluS:
petits, sont interprétés remarquablement. On ne;
dirait pas que les artistes, James Stewart, Joatt'
Arthur, Thomas Mitchell jouent. Ils vivent.
C'est pour cela que les films américains nou&'
donnent une telle impression de vérité. ̃
On nous dit que M. Smith au Sénat a connu
un gros succès aux Etats-Unis, Nul doute qu'il"
ne soit accuéiîH avec la même faveur par- lé
public français'. É: x
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