Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-03-29
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Type : texte texte
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Description : 29 mars 1935 29 mars 1935
Description : 1935/03/29 (Numéro 87). 1935/03/29 (Numéro 87).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/01/2008
JOURNAL DES DEBATS DU VENDREDI 29 MARS 1935
AU PARLEMENT
~·E
AJJ SENAT 1
̃' LE REGIME
.DES MINES DE POTASSE D'ALSACE 'j'
Séance du mercredi 27 mars
PRESIDENCE DE M. JULES JEANNENEY, PRÉSIDENT
La Haute Assemblée a enfin voté le statut
des ihînes de potasse d'Alsace. Mais elle l'a.
fait avec des modifications nombreuses, quoi-
que lé plus' souvent peu importantes, si bien
que le projet devra retourner devant la
ChiSnbxè; qui le renverra 'à son tour au Sé-
nat. :Les' minés de potasse attendent uni ré-
gime définitif depuis onze ans. Nous ri'én
sommes pas à quelques mois près.
Parmi les amendements les plus impor-
tants qui furent adoptés, citons celui de M.
Patizel, à l'article 7. Il fait droit à la de-
mande de M. Louis Michel, qui avait souhaité,
la veille, qu'une part de 10 des bénéfices
des mines fût attribuée aux chambres d'aeri-
culture. Le nouveau texte est ainsi conçu
Remplacer les troisième, quatrième et cin-
quième alinéas de cet article par les disposi-
tions suivantes
« 71 au Trésor public;
» 12 et par tiers aux départements du
Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle
(sous les conditions fixées à l'article 10 ci-
aprés);
» 7 aux porteurs de parts minier-es
(kuxes) (sous les conditions fixées à l'arti-
cle 9 ci-après);
y 10 et par iparts égales aux chambres
d'agriculture constituées conformément à la
îoi du 3 janvier 1924. »
MM. Marcel Donon, au nom de la com-
mission de l'agriculture, et Joseph Faure, au
nom de celle des raines, appuyèrent l'amende-
ment. Le ministre des travaux publics, M.
Henri Roy, s'y opposa, préférant faire une
ristourne aux agriculteurs sur les achats d'en-
grais.
Finalement, le nouveau texte fut adopté au
scrutin public par 167 voix contre 117.
A l'alinéa 5 de l'article il, relatif à la cons-
titution du comptoir de ventes de potasse,
MM. Tissier et-Cipucpureux firent. -substituer
un texte d'après. lequel l'importation et l'ex-
portation de tous produits renfermant de la
potasse et destinés aux emplois agricoles ap-
partiendront exclusivement au comptoir de
vente, sous réserve de l'autorisation du mi-
nistre de l'agriculture.
A l'article 12, qui concerne la composition
du conseil d'administration du comptoir de
vente, M. Neuville fit admettre, par voie
d'amendement, que le conseil, dont le nombre
des membres est fixé en principe à douze,
comprendrait au moins un tiers (et non un
quart) de membres représentant des inté-
rêts agricoles.
L'article i3 spécifie que l'ouverture de
nouvelles mines de potasse nécessiterait une
loi spéciale. Mais M. Milliès-Lacroix fit adop-
ter l'amendement suivant qui s'applique à. la
fin de l'article, à partir du deuxième alinéa
Le conseil d'administration fixera chaque
année, d'après les circonstances économiques,
le contingent de chaque participant dans les
ventes, tant en France qu'à l'étranger, en ie-
nant compte de la caipacité de production de
chaque exploitation et de leur situation géo-
graphique.
En cas de désaccord sur les règles de ré-
partition ou sur leur application, il sera sta-
tué en dernier ressort par le ministre des tra-
vaux publics, après consultation des cham-
bres d'agriculture et de commerce des ré-
gions intéressées, avis qui devra être donne
dans le mois qui suivra la demande.
Enfin, -l'article '14, remanié par MM. Louis
MiçheUet et Lo(iîs.;ii5s}er>reç«t.aU, fédac&aR,
suivante
A partir de la promulgation de la présente
loi, l'Etat sera seul apte à recevoir de nou-
velles concessions de mines de sels de po-
tasse et sels connexes iportant sur les gise-
ments découverts en France, en Algérie et
dans les colonies. Dans le cas où une conces-
sion serait instituée. les inventeurs seraient
indemnisés, soit sous forme de participation,
soit sous forme de paiements, par décision
du ministre des travaux publics prise, le Con-
seil général des mines entendu, sur lavis
d'une commission composée d'un consei-ler
d'Etat, de trois fonctionnaires et de trois re-
présentants des inventeurs.
L'Etat exploitera lui-même la concession
ou en confiera l'exploitation à un organisme
rentrant dans le cadre de la présente loi et
dont les statuts seront fixés par le décret au-
torisant la mutation.
L'EMPRUNT
DE LA VILLE DE SOISSONS
Le président mit alors en discussion le pro-
jet, voté par la Chambre, ayant pour objet
d'autoriser le ministre des finances à pour-
voir aux insuffisances des annuités remises
en gage à ses prêteurs par la ville de Sois
sons pour le service de l'emprunt de recons-
titution de six millions de dollars qus cette
ville a contracté, en 1921, au Canada.
Le rapporteur général, M. Abel Gardi-y;
éleva certaines critiques sur les modalités
d'émission de cet emprunt. Toutefois, il eniit
l'avis que les responsabilités devaient être
.partagées entre la ville et l'Etat, et .proposa
une participation de la ville aux charges assu-
mées par ce dernier. M. Rambaud, au nom de
la commission d'administration, repoussa
cette suggestion. Finalement, on se mit d ac-
cord sur un amendement de M. Hachette,
qui reprenait purement et simplement H
texte de la Chambre, favorable à la ville de
Soissons.
LA REORGANISATION 1; c
DU SERVICE DES POUDRES c
Le projet, voté par la Chambre, sur le scr- d
vice des poudres fut ensuite examine. Le p
rapporteur, M. Guy de Wendel, fit l'expose d
suivant s
M Guy de Wendel. Le service des pou- °
dres a, pendant la «tuerre. accru dans une «
énorme proportion sa production. Aussitôt a
après les hostilités, fut créé un corps dinge-
nieurs des poudres de réserve, qui rendrait, <
en cas de conflit, les -plus grands services. c
Néanmoins, le corps actif constitue lossa-
ture essentielle du service des poudres. Jr. <
ses membres sont actuellement en nombre 1
tout à fait insuffisant. Le service des pou- <
dres n'a pas oublié les leçons du passe et a r
.préparé soigneusement la tache. qui pourrait ·
lui incomber demain. Les approvisionnements
en matières premières sont en quantités très <
satisfaisantes, contrairement à certains pro- >
pos alarmistes. Mais cela ne suffit pas un a
ingénieur des poudres doit pouvoir se livrer 1
à des recherches de laboratoire. Nos inaie- «
nieurs des ipoudres. absorbés par leur tache
administrative, ne peuvent se livrer a ces tra- 1
vaux 4e" recherches.
Le projet de loi soumis au Sénat tend a C
remédier à cette situation. Il n'est peut-être
.pas suffisant, mais il ne faut pas demander
l'impossible.
Puis l'orateur analysa les modifications
d'effectifs apportées par îe projet en ce qui f
concerne les ingénieurs, les agents techni-
ques, chimistes et comptables du service cies
poudres. Ce projet leur confère des avantages
nouveaux pour assurer le recrutement.
M. Guy de Wendel. Nous approuvons 9
toutes ces mesures. Toutefois, nous modi-
rions les chiffres d'effectifs et nous ne pou
vons accepter le recul de la limite d aga dans |
les circonstances actuelles. Je crois que M. 1
le ministre de la guerre est d'accord, avec a
nous, ainsi que pour modifier les conditions
de classement des officiers d'artillerie nom- j
niés ingénieurs des poudres. ]
D'autre part, nous sommes d'accord avec
la commission des finances sur deux autres "1
modifications" de textes, suppression .du,
deuxième alinéa de l'article 10 et insertion
d'un nouvel article "0 bis, ( Applaudis se-
rnents.)
'Le projet fut alors adopté avec quelques
légères modifications. La plus importante
consiste en un article supplémentaire 39 bis,
présenté, par M. Abel Gardey; ainsi rédige
Les1 dispositions de la présente loi seront'
mises- en application1 dans la limite des cré-
dits ouverts au budget annexe du service des
poudres par les lois de finances de chaque
exercice. .̃.̃ >̃.̃,̃•̃̃
L'ORDRE DU JOUR!
Enfin, après1 le vote d'Un certain ndmbrè'
de projets d'ordre secondaire, L'a? s emblée ré-
gla son ordre du jour. A cette occasion,- *M.
Henry Chéfon demanda quand viendrait en
discussion sa proposition sûr la préparation
militaire. M. Messimy, président de la com-
mission, approuvé par le ministre de la
guerre, le général Maurin, répondit qu'il
espérait être saisi de ce texte par le gou-
vernement dès la rentrée. Puis, malgré M.
Bazile, l'assemblée décida d'inscrire à son
ordre du jour le projet sur le marché des
vins, et, à la demande de M. Flandin, de dis-
cuter aujourd'hui même les projets sur les
billets de fonds et sur le marché de la viande.
Le général Denain, ministre de l'air, a été
entendu par la commission de l'air et la com-
mission de contrôle des travaux du minis-
tère de l'air réunies. Après un exposé très
complet sur le réarmement allemand dans le
domaine aérien, le ministre de l'air a souligné
la nécessité absolue de réaliser, dans le plus
bref délai, la deuxième tranche du plan de
rénovation du matériel de l'armée de l'air:
dans cette intention, le gouvernement va dé-
poser sur le bureau du Parlement la deuxième
tranche de crédits correspondant à ce plan.
Le général Denain a développé ensuite le
nouveau programme de matériel et d'arme-
ment à réaliser en face du réarmement alle-
mand, les conditions d'exécution de ce pro-
gramme au point de vue industriel, en te-
nant compte des événements qui comman-
dent d'accélérer les réalisations. Le minis-
tre de l'air a déclaré qu'une nouvelle procé-
dure pour la mise en œuvre de l'infrastucture
sera soumise à l'approbation du Parlement
afin de réduire lès formalités administratives.
Les effectifs en, .personnel. d'utilisation et en
personnel d'«ntr«tien du matériel de l'a«iiée
de, l'air .seront. mis en harmonie avec la, réa-
lisation du plan de rénovation du matériel.
La commission a abordé ensuite la question
de l'entraînement du personnel au pilotage
sans visibilité extérieure et est tombée d'ac-
cord sur la nécessité de poursuivre cet en-
traînement. Après quelques indication sut
'les conditions de passation des marchés de
fournitures, les membres de la commission
ont posé de nombreuses questions au minis-
tre de l'air sur l'exposé qu'il venait de faire;
les membres des commissions réunies ont ap«
prouvé unanimement les déclarations du mi-
nistre de l'air.
La commission des finances s'est réunie,
hier, sous la présidence de M. Caillaux. Se
ralliant aux conclusions que lui a soumises
M. Abel Gardey. rapporteur général, elle a
voté le projet tendant à mettre à la dispo-
sition de la Caisse nationale de crédit agri-
cole des ressources pour l'attribution de
prêts à court, moyen et lone terme. Elle a
également adopté le projet relatif à la célé-
bration du tricentenaire du rattachement des
Antilles et de la Guyane à la France. ,M.
Chauceau a ensuite exposé à la commission
les conséquences financières de la proposi-
tion de M. Borgeot concernant l'assainisse-
ment du marché du vin. La commission a
émis un avis, favorable à son adoption. Elle
a alors entendu M. Piétri, ministre des fi-
nances par intérim, et M. Cassez, ministre
de l'agriculture, sur le projet tendant à l'or-
ganisation du marché de la viande. Apres le
départ des ministres, un débat s'est engage,
au terme duquel la commission a émis un
âvis^îaTOPabie ««^"vote-Tda^projetir EHei-sfe"'
mandera toutefois' au' Sénat de réviser les
moyens financiers du projet pour les ajuster
au montant des dépenses répondant directe-
ment à l'objet du projet. La commission a
enfin adopté, sur rapport de M. Farjon, le
projet autorisant la mise en chantier de la
tranche de 1935 du programme naval, et.
conformément aux 'propositions de M. oan,
le projet portant relèvement du taux des
primes d'engagement et de rengagement.
À LA CHAMBRE
Le problème des effectifs
La commission de l'armée a procédé à un
échange de vues sur la dernière audition du
ministre de la guerre, et entendu un exposé
général de M. Sénac sur le projet modifiant
la loi du 31 mars 1928 relative au recrute-
ment de l'armée. Il est ressorti des décla-
rations de M. Sénac, des renseignements re-
cueillis auprès du ministre de la guerre, d'une
étude sommaire des amendements et contre-
projets déposés que le projet de loi mettait
en cause le fonctionnement même de la loi
du recrutement destinée à assurer les effec-
tifs reconnus indispensables, ainsi que le.«
données fondamentales de; la loi d'organisa
tion générale de l'armée et de la loi des ca
dres et effectifs.
La commission, désireuse d'assurer au pays
en collaboration avec le gouvernement .pour
la période des classes creuses, une organisa-
tion garantissant sa sécurité, a chargé son
rapporteur, -M; "Sénat, de demander au mi*
nistre des renseignements complémentaires,
et d'entreprendre avec les auteurs d'amende-
ments une étude devant aboutir dans le plus
bref délai à l'établissement d'un projet de
rapport.
M. Flandin devant la commission des finances
La commission des finances a adopté l'avis
de M. Archimbaud sur le rapport fait au
cours de la précédente législature par M. Ru-
cart sur les projet et proposition de loi re-
latifs à la création d'un service des fabri-
cations militaires d'armement, sous réserve
des observations que le ministre des finances
pourrait ultérieurement présenter.
La commission a entendu ensuite le prési-
dent du Conseil et le ministre de l'intérieur
sur le projet de loi tendant à modifier la loi
du 29 décembre 1934 autorisant la perception
des droits, produits et revenus applicables
au budget de l'Algérie pour l'exercice 1935.
M. Malvy a exposé aux ministres que la
commission avait ajourné provisoirement sa
décision sur les articles additonnels présentés
par le gouvernement tendant à accorder une
aide financière à l'agriculture algérienne en
vue de demander au gouvernement quelles
étaient ses intentions à l'égard de mesures
analogues en faveur des agricultures tuni-
sienne et marocaine.
M. Flandin a déclaré qu'il n'avait îamais été
dans ses intentions d'instituer un régime dif-
férentiel qui serait accordé à l'Algérie et
refusé à la Tunisie et au Maroc. D'une part,
les mesures nécessaires peuvent être prises
par la voie administrative en ce qui concerne
la Tunisie et le Maroc d'autre part, des
mesures d'aide à l'agriculture ont déjà été
prisés' ou -'Sotit à 'l'étude en > ce qui concerne
ces deux pays. ->••
mjttm
Manifestation agricole
Une grande manifestation agricole, préparée
depuis quelques semaines par des réunions te-
nues dans chaque chef -lieu d'arrondissement de
la région, a eu lieu à Lille.
Dans toutes les communes, les cultivateurs
avaient signé le manifeste qui, à l'issue de la
manifestation, doit être remis au (préfet du Nord.
Dès la fin de la matinée, des centaines d'agri-
culteurs et herbagers venus de tous les points
du département sont arrivés à Lille, par che-
min de fer, autocars et automobiles.
Le comte d'Hesipd ouvre la séance en décla-
rant que le eut de la létinfion est de manifester
l'union de fia classe paysanne et sa volonté iné-
branlable de défendre et de faire Respecter ses
droits, Il annonce que le Eront ipaysan soutien-
1 dra les candidats qui acceptent le programme
agricole, quelles que soient leurs étiquettes poli-
tiques.
Les manifestants votent ensuite à l'unanimité
l'ordre du jour suivant ·.
Trois mille agriculteurs, appartenant à toutes
les communes qui ont déjà adhéré au manifeste,
renouvellent leur adhésion pleine et entière et
demandent satisfaîtion aux revendications qui
y sont inscrites.
'Aussitôt après la réunion des agriculteurs, une'
délégation des associations s'est rendue à :la
préfecture, pour ..rernettre le manifeste qu'elles.
avaient fait signer dans toutes les communes
depuis un njois.' ̃
M. Guiillon, préfet du- Nord, a refusé de
recevoir, les délégués, mais il leur a fait savoir
qu'il restait. tout disposé- à entendre les repré-
sentan&'de.. l'agriculture quand ils viendraient
lui exposer leurs revendications en dehors de
toute, rnanif estation politique.
Le tricentenaire du rattachement
des Antilles et de la Guyane
à la France
La cérémonie de la Sorbonne
L'Académie des sciences coloniales a tenu,
hier, dans l'amphithéâtre Richelieu, de la Sor-
bonne, sous la présidence de M. Louis Rollin,
ministre des -colonies, en la présence de M.
Albert Lebrun, Président de la République, une
séance publique consacrée à la première célébra-
tion, dans la métropole, du tricentenaire du rat-
tachement des Antilles et de la Guyane à la
France.
M. Bourdarie, secrétaire perpétuel de l'Acadé-
mie des sciences coloniales, a prononcé l'éloge
des confrères disparus le gouverneur général
Klobukowski et le maréchal Lyautey. M. Bour-
darie s'efforce de comprendre Lyautey en rap-
pelant ses principes directeurs, ses méthodes
d'action, ses plans de création. Pour ce, il se
sert de quelques lettres inédites, parmi toutes
celles qu'il reçut du grand colonial depuis 1912
jusqu'à la veille de sa mort.
MM. le Dr Noël Bernard, Emmanuel Rous-
seau et le Pr Auguste Chevalier donnent ensuite
lecture de leurs rapports sur le Prix Eugène
Etienne, le Prix du Maréchal Lyautey et sur les
résultats du Concours sur la Forêt coloniale.
'M.'Gràtien Candace, député de la Guadeloupe,
ancien sous^-secrétaire d'Etat aux colonies, ma-
gnifie l'œuvre des Français qui ont fondé nos
colonies d'Amérique.
Discours de M. Henry Bérenger
M. Henry Bérenger, ambassadeur de France,
sénateur de la Guadeloupe, a évoqué, dans
une émouvante allocution, le rôle des An-
tilles françaises dans la vie internationale
et dans l'évolution coloniale. Après avoir
rappelé les noms des courageux naviga-
teurs français de nos provinces de l'Ouest, qui
s'embarquèrent pour les « Isles », voici trois
cents ans, et rendu au cardinal de Richelieu,
fondateur de notre premier Empire colonial, un
hommage tout naturel < dans cette Sorbonne
qui fut sienne à son heure et où il a son tom-
beau », le sénateur de la Guadeloupe montra
les admirables résultats obtenus au cours des
trois siècles de cette première expérience colo-
niale
1635-1935 Trois siècles de colonisation, d'épo-
pée, de fortunes et d'infortunes, trois siècles
lourds d'histoire et ruisselants d'efforts, au long
desquels nos Antilles n'ont jamais cessé de
partager, dans les succès comme dans les re-
vers, la destinée toujours renaissante du génie
français Echanges ininterrompus de sang des
races comme des produits du sol! Ils ont; non
seulement associé, mais fondu ensemble la mé-
tropole d'Europe et ses colonies d'Amérique, si
bien que la créole Joséphine de Beauharnais
s'est( .trouvée, .,toi|t na^urçllepentj^imçératnç^dej,.
Franç~ e~ t que r 4, l'homnte de coulëur; ~érvi(je-.`
Français", ~et qife Tnomnie dé couleur, Gërviflé-
Réache, pour ne parler que des morts, a pré-
sidé la Chambre française des députés, aux cô-
tés d'un Henri Brisson et d'un Paul Doumer.
Celles qu'on appelle parfois, non sans quel-
que dédain ironique, les « Vieilles colonies », ne
se plaignent pas de ce baptême d'antiquité qui
leur est donné, en même temps jd'ailleurs qu'à
notre vieille France des trois derniers siècles.
L'ancienneté est, en tout cas. un titre de no-
blesse, mais elle n'est pas forcément un par-
chemin de décadence-
Ayant rendu aux deux grands apôtres répu-
blicains des siècles derniers, l'abbé Grégoire et
Victor Schoekher, la vénération due à leur mé-
moire, M. Henry Bérenger rappelle, avec émo-
tion, qu'à l'automne de 1916, il a pu voir com-
battre, entre Amiens et Albert, les contingents
martiniquais et guadeloupéens qui s'y couvraient
d'honneur et de gloire et contresignaient de
leur sang, librement versé, le contrat social
rétabli quarante ans auparavant entre la Fiance
et ses départements d'outre-mer.
Discours de M. Louis Rollin
M. Louis Rollin, ministre des colonies, a pro-
noncé le discours suivant
Monsieur le Président de la République, c'est
un grand honneur, pour moi, que de pouvoir
vous saluer ici, et incliner devant vous l'hom-
mage de notre respect, de notre profond atta-
chement et de notre reconnaissance. Tout au
long de la plus noble, laborieuse et féconde car-
rière,1 vous vous êtes consacré, avec une rare
clairvoyance et un intérêt passionné, aux choses
de l'Empire d'outre-mer, à telle enseigne que
ceux qui ont la charge de l'administrer sont
heureux de trouver toujours auprès de votre
sagesse et de votre expérience ou dans votre
indulgente confiance le plus précieux réconfort.
Messieurs, vous comprendrez certainement que
je veuille évoquer, ici, dans cette séance solen-
nelle, le cruel deuil qui vient de frapper plus
spécialement notre Afrique équatoriale française
et le ministère des colonies.
M. Edouard Renard avait été un grand admi-
nistrateur de la Ville de Paris; il devait deve-
nir sans peine un grand gouverneur, généra!.
Animé de la passion de servir, il était impatient
de voir, d'agir, de réaliser, de marquer de sa
forte empreinte une nature hostile qui, depuis
des millénaires, se dérobe à l'action civilisatrice.
C'est pourquoi il a emprunté la voie des airs
pour visiter et inspecter son immense domaine,
cinq fois plus grand que la métropole. Lui et
ses compagnons sont tombés au service de la
plus Grande France.
Sa fin tragique rappele, naturellement, la ca-
tastrophe, encore récente, de L'Emeraude, dans
laquelle le gouverneur général de l'Indochine,
M. Pasquier. lui aussi un grand administrateur,
devait trouver la mort.
11 y a peu de temps, en Afrique orientale, un
jeune homme de vingt-cinq ans, Albert Bernard,
n'écoutant que son devoir, cédant aux élans de
sa générosité, dédaigneux de sa vie pour sau-
ver l'honneur, a arrosé de son sang la savane
brûlante de la Côte des Somalis.
Ainsi, sur cette terre désolée, point de ren-
contre de l'Afrique et de l'Asie, des océans et
des mers, le jeune administrateur devait former,
avec les deux gouverneurs généraux, un nou-
veau maillon de la chaîne glorieuse de l'épopée
coloniale.
Mais, tandis que les uns, explorateurs, sol-
dats, missionnaires, administrateurs, ont offert,
depuis toujours et offrent encore aujourd'hui,
mous le constatons avec -fierté, le plus haut
exemple d'abnégation et de sacrifice, tandis que
des maîtres de la pensée et de la science, grou-
pés dans une Académie comme la vôtre,, s'em-
ploient, par des études et des travaux inégalés,
à promouvoir les initiatives et les œuvres les
plus généreuses et les plus fécondes, et à éten-
dre dans nos possessions d'outre-mer les limites
du génie français, dans le même temps, des
hommes, sous prétexte de servir une doctrine
qui masque souvent les pires desseins, s'appli-
quent, de leur côté, à saper, à miner les bases
de l'édifice si laborieusement construit.
Eteigneurs de lumière et d'idéal, objecteurs
de conscience ou de confiance, semeurs de dis-
corde et de haine, ils s'efforcent d'exciter à
l'indiscipline et à la rébellion les peuples que
nous avons mission de protéger ou d'adminis-
trer, et, par uns action systématique de déni-
grement pour laquelle sont mis en oeuvre men-
songe, diffamation, calomnie, à discréditer et à
ruiner l'autorité française.
Cela n'a-t-il pas assez duré ? Allons-nous le
tolérer plus longtemps?
A la fin de la séance, M. Chr. Schefer, pré-
sident en exercice, rappelle tout d'abord la part
prépondérante que M. le Président de la Ré-
publique avait prise dans la fondation de l'Aca-
demie des sciences coloniales. Sa présence à la
séance annuelle est une preuve nouvelle de l'in-
térêt; qu'il n'a jamais cessé de portier à l'Acadé-
mie~' et celle-ci doit, une fois encore, lui en té-
•mojg'ner sa gratitude.
A la commission Stavisky
Le premier témoin entendu au cours de la
séance d'hier après-midi a été M. Jean Contoux,
afici en rédacteur en chef du Pays, qui eut l'oc- j
càsion de publier sur Stavisky des renseigne-
ments circonstanciés bien avant que le scandale
devînt public. M. Contoux trouva facilement
sa documentation parmi les journalistes. Sta-
visky, furieux, organisa une agression contre
M. Paul Merle, administrateur du Pays.
Ensuite, la commission entend M. Dubois, ac-
tuellement détenu à la Santé, à la suite de la
plainte de Mlle Cotillon, qui fut en relations
d'affaires avec Stavisky. Le témoin parle avec
abondance de Bonny et met en cause un parle-
mentaire en exercice au sujet d'un versement
de 2.000 francs qui, d'ailleurs, fut remis à Ho-
bart.
S'il faut en croire Dubois, l'ex-inspecteur
Bonny aurait des relations dans le monde par-
lementaire. Prié de les désigner nommément, le
témoin s'est récusé.
M. Lagarde, expert-comptable, s'explique lon-
guement sur les fluctuations de la fortune de
M. Prince de 1922 à 1934. Il en résulte qu'en
dix ans le magistrat a pris sur son capital envi-
ron 240.000 francs.
On entend ensuite M. Robin, garçon de bu-
reau de M. Prince, qui est interrogé sur l'ori-
gine du coup de téléphone appelant le magistrat
à Dijon.
Mme Braconnier, institutrice, dépose égale-
ment sur le même sujet et précise que le juge
d'instruction l'a entendue contradictoirement
avec Robin qui nia avoir tenu les propos que
lui prête le témoin. Ce dernier affirme que le
coup de téléphone fut donné par M. Robin à
la demande 'de M. Prince lui-même. C'est," du
moins, ce que lui à confie la f emnië du garçon
de bureau.
Mme Robin, convoquée, ne s'est pas présentée
devant la commission.
La commission
clôturera ses travaux cet après-midi
M. Guernut a déclaré qu'en accord avec M.
Ernest Lafont, rapporteur général, la commis-
sion d'enquête terminerait ses travaux à l'issue
de la séance de cet après-midi au cours de la-
quelle seront entendus quelques témoins secon-
daires.
Le rapport sera déposé sur le bureau de la
Chambre à la rentrée des vacances, soit à la fin
du mois de mai.
mr
M. Philippe Henriot
au quartier latin
Une importante conférence de propagande, or-
ganisée par les Jeunesses de la Fédération répu-
blicaine de France, a eu lieu, hier soir, salle
des Sociétés savantes.
La réunion était présidée par M. Félix Grat,
chargé d'enseignement à la Sorbonne, qui était
entouré de MM. Georges Bonnefous, député,
ancien ministre docteurs Cousin et de Fra-
mond, députés docteurs Lobligeois et Frédéric
Dupont, conseillers municipaux de Paris Ro-
bert Cassagnau, directeur de « Jeunesse 35 3>
Caurel, commissaire général des Phalanges
universitaires des « Jeunesses patriotes » Gui-
tèr, secrétaire général, et Russier .secrétaire ad-
joint' delà Fédération 'républicaine de France
Bellet, président de la Fédération républicaine
de la Seine Dugueyt et Poitou-Duplessy, an-
ciens députés, etc.
Le président, après avoir fait l'appel des morts
des ligues nationales, à donné successivement la
parole à MM. Jean Feillet et Kené Ribière, du
Cercle d'études de la Fédération républicaine
de la Seine Ecorcheville, étudiant en droit,
,-blessé du 6 février Pinoteau, étudiant en mé-
decine, interne des hôpitaux,- et à Mme Mignot-
Ronnefous, de la section féminine du parti.-
M. Philippe Henriot a parlé des « Grandes
tâches de la Jeunessse française >.
L'orateur a déclaré tout d'abord qu'en pré-
sence des difficultés de toutes sortes qui assail-
lent la jeunesse d'aujourd'hui, celle-ci serait par-
fois excusable de s'abandonner à l'amertume et
à la colère contre ceux qui n'ont pas su lui
préparer l'existence matérielle qu'elle pouvait lé-
gitimement espérer.
Le vice-président de la Fédération républicaine
passe en revue le sombre bilan de la déplorable
politique suivie, depuis quarante ans, par des
majorités parlementaires trop fréquemment sou-
mises aux directives des partis révolutionnaires.
Il dénonce les lois trompeuses, les offres dé-
magogiques, les appels criminels à la lutte des:
classes. __™_
r- i"wnnii mil» (
Philibert Besson fait reparler de lui;
Philibert Besson, l'ex-député du Puy, se cache.
toujours, et défie la gendarmerie. Mais iî semto.e
bien qu'il ait le souci électoral de ne pas
se fane oublier. Ou a, en effet, de ses nou-
velles, de deux sources différentes, et bien elo.i-,
gnées a'une de l'autre.
Le président do Comité des fêtes a xssi-n-,
geaux vient de recevoir du .fugitif une lettre
̃mise à âa poste dans un petit bureau de la ban-
lieue de Bruxelles, et qui porte la date du ven-
dredi 22 mars. En voici le texte
Mon cher président.
Te tiens à vous confirmer ̃ par 'lettre ce qui
fit l'objet de notre conversation téléphonique du
13 courant. Je serai à Yssingeaux le dimanche
3l mars. Je dirigerai en .personne 1 attelage du
char qui doit .porter anon nom. Je vous remer-
cie w'nsi que tous mes compatriotes, yssingelais
pour les marques vous m'avez accordées. Je joins à ce mot une
photographie du char Philibert tel que je dé-
sirerais le voir.
Au plaisir de vous rencontrer et de contri-
buer au succès de votre fête et croyez, mon cher
ipjésicUnt, à mon dévouement ile plus sur d en-
fant du peuple contre les vautours.
Philiippe Besscn.
L'authenticité de cette lettre paraît indiscu-
table.
Mais Philibert Besson est-il bien en Bel-
gique ? On peut en douter, car un rédacteur
du Journal assure avoir retrouvé l'ancien par-
lementaire qui tiendrait ie maquis- Sans une fo-
rêt de Ja. région tlw Puy.
Le financier Costachesco devant le iuge.
Amené, hier après-midi, devant M. Viaas,
juge d'instruction, le financier Costachesco a
été mis en demeure d'apporter la preuve de
ses accusations. Il s'est contenté de répéter
ce qu'il avait dit le matin à la commission
d'enquête et il a dû avouer que ses relations
avec M. Prince se bornaient à deux entrevues
de deux minutes chacune, au Palais de Jus-
tice Et Costachesco voudrait faire croire qui;
c'est durant ces quelques minutes que M.
Prince a pu les conseille sur un contrat dont
l'examen demandait évidemment .beaucoup
(plus de temps. Du reste, comme le lui a fait
remarquer le juge, M. Prince était encore vi-
vant -lorsque l'enquête actuelle fut ouverte,
en octobre 193.3, et. si l'arrestation est du
23 février 1934, soit le surlendemain de la décou-
verte de l'assassinat du conseiller, la décision
de M. Ordonneau, qui sigma le mandat, avait
été évidemment prise depuis plusieurs tours.
Costachesco a été également démenti car
trois des personnes qu'il a mises en cause,
M. Richard. Mme et M. Hajruenin.
REVUE DE I^A PRESSE
–v~
Les entretiens de Berlin
L'audace des revendications allemandes
alimente naturellement tous les commen-
taires. M. Saint-Brice (Le Journal) écrit
Les Britanniques sont allés à Berlin pour
connaître à fond la thèse allemande afin de
voir ultérieurement le parti que l'on .pourra en
tirer. Si vraiment ils étaient déçus, il faudrait
admettre qiie leurs prévisions étaient totale-
ment erronées, car on ne peut pas dire qu il y
ait eu la moindre surprise du côté allemand.
Les témoignages s'accordent à constater qu Hit-
ler n'a cherché nia dissimuler, ni à ru-sei\
̃ On peut même dire, en faisant -une part très
large à l'exagération sensationnelle des infor-
mations du Daily Telcgraph, que l^audace du
Fuhrer a dépassé tout ce que l'on pouvait sou-
haiter. N'est-il pas allé jusqu'à affirmer que
les Allemands ne peuvent renoncer à 1 espoir
de récupérer leurs colonies, le couloir polonais,
et même les trois millions d'habitants de Tché-
coslovaquie, en un mot tout ce qui est allemand
en Europe.
M. Lucien Bourguès (Petit Parisien)
n'écarte pas l'hypothèse d'un Hitler cher-
chant à « créer une illusion d'optique bien
connue d'après laquelle un objet moyen vu
après un objet très gros peut paraître petit »:
En demandant la lune, il s'est peut-être dit
que les partenaires, lorsqu'il exigerait moins, se
laisseraient tenter plu-s tacitement et trouve-
raient ses conditions de repli relativement rai-
sonnables.
C'est de cette illusion que les négociateurs de
Stresa auront surtout à se garder. Il ne faut à
aucun prix que le point de départ de la négo-
ciation se trouve déplacé. Or ce point de de-
part est, il convient de s'en souvenir sans cesse,
la déclaration du 3 février et non, pas 1 acte uni-
latéral par lequel le Reich a répudie les clauses
militaires du traité de Versailles et s'est donne
une armée régulière de près de 600.000 hom-
mes. C'est par rapport au protocole de Lon-
dres que les suggestions' hitlériennes devront
être examinées et non (point par rapport aux
avantages que le Reiçh, violant le traite, s'est
lui-même octroyés.
De Pertinax (Echo de Pans):
Maintenant, nous pouvons apprécier la valeur
pacificatrice du -voyage de sir John Simon et de
la politique d'atermoiement, de faiblesse et de
crainte dans laquelle M. Lavai s'est complu de-
puis plus de cinq mois. Si la ligue des peuples
résolus à sauver la paix avait été constituée
en décembre, il est permis de penser qu Adott
Hitler n'aurait pas procédé sur un rythme aussi
hardi à l'accomplissement de sa politique.
Au lendemain de la conférence anglo-alle-
mande de Berlin, après le triste bilan que sir
John Simon est obligé de dresser, on pour/ait
croire que ce ministre portera tout son ertort
sur l'organisation de la défense commune,, que,
désormais. l'Europe est. à ses yeux, divisée en
deux camps come elle l'est en réalité. Malheu-
reusement, des signes assez nets attestent quil
n'en sera nien.
De l'Ere nouvelle (éditorial)
Sir Tohn Simon, après avok pris connaissance
du point de vue du Fuhrer. a certainement eu
un «ursaut d'étonnement, car on ne peut pas
interpréter autrement sa réflexion, reproduite
par les agences « L'Angleterre ne veut plus
connaître ni vainqueurs ni vaincus. Elle s op-
posera à toute tentative d hégémonie, d ou
qu'elle vienne ». ̃ ̃> c--
D'où vient la tentative d'hegemonie ? Six
John Simon, aorès sa conversation avec te chan-
celier Adolf Hitler, ne peut plus avoir de doute
s'il en a jamais eu. Nous sommes convaincus
que cette fois il a pris la mesure exacte de
l'Allemagne.
A propos de la déclaration de Sir John
Simon que l'Angleterre s'opposera à « toute
tentative d'hégémonie d'où quelle vienne >,
M. G. de Marsilly (Petit Bleu) écrit
Ceux qui verront là-dedans un avertissement
adressé à la seule Allemagne se trompent étran-
gement. Pour une fois, un homme d Etat bri-
tannique a exprimé., sans ambages ja yrs»e pen-
sée de son pays .r'.la crainte maladive d une quel-
conque hégémonie 'W 'le continent &ndem
ment la phrase est dirigée contre Hitler. Mais
elle s'applique aussi bien aux Soviets, à la
France et mieux encore à tout groupement de
force constitué pour contenir la menace germa-
nique.
Et c'est pourquoi, finalement, on aura raison
de conclure qwe les trois lignes de sir John
Si*on ne signifient pratiquement rien du «£*̃
L'impression qui reste des entretiens, de Berlin
c'est que l'Angleterre est aussi peu « informée »
qu'avant mais que l'Allemagne a pu.se dans
l'inconsistance même de ses interlocuteurs une
fermeté accrue et une assurance renforcée.
De « Monsieur' de La Palisse (Petit
Journal)
Tout cela ne rend pas facile la tâche de M.
Pierre Laval. Mais M. Pierre Laval est trop
avisé pour prêter l'oreille à qui lui conseille
de répondre du tac au tac et de courir à Mos-
cou parce que sir John s'est hâte d'aller à Ber-
lin Une diplomatie sage ne réplique pas par un
coup de tête à un coup de force. Une Adoma-
tie adroite ne se laisse pas entrainer par le cou-
rant Elle se meut dans le présent mais en son-
geant à l'avenir et .en se rappelant le passe. Des
fautes ont été commises. Ce n'est pas par de
nouvelles fautes qu'on évitera leurs conséquen-
ces. Elles seraient irréparables.
L'Homme libre (éditorial) fait cette sug-
igestion
Nous avons un moyen dte calmer la jactance
ide la Politique hitlérienne. N'avons-nous pas
I déjà remarqué que les mesures de simp e coer-
i !cit on économique sont de celles que 1 Allemand/
apprécie le mieux, et à leur vraie valeur?
QÏattendbns-nous. dans ces conditions, pour
TRIBUNAUX
L'incendie du « Georges-Philippar »
Un fait nouveau vient de se produire au
cours de l'instruction de cette affane: c est
l'intervention des Syndicats .professionnels
maritimes qui, jusqu'ici, n'avaient pas un»
parti dans les poursuites intentées par les
victimes du sinistre et leurs familles.
M. Benon. juge d'instruction près le tri-
bunal de la Seine, saisi de la plainte déposée
par les parties civiles, a rejeté, en effet, les
conclusions d'incompétence déposées par le
commandant Vica. qui commandait le paque-
bot le deuxième capitaine Paoh. et les trois
autres inculpés appartenant au personnel
navigant du « Georges-Phihppar », et ceux-
ci ont fait appel de la décision du juge d ins-
truction devant la chambre des mises en
accusation.
La Fédération des capitaines au long cours
de France, la Fédération des commissaires
de la marine marchande, et le Syndicat des
agents du service général à bord viennent de
se joindre à l'appel des inculpes.
Les trois organismes syndicaux demandent
à la chambre des mises en accusation, par
l'organe de M" Francis. Sauvage, as décider
que les poursuites intentées contre leurs
membres sont nulles, par application de l'ar-
ticle 16 du code disciplinaire et pénal de la
marine marchande, comme ayant été enga-
gées contrairement aux conclusions de l'au-
torité maritime.
Les intervenants invoquent, à 1 appu» de
leur procédure, l'intérêt corporatif attaché
aux garanties que la loi a données aux gens
de mer, en subordonnant à l'avis favorable
de l'Inscription maritime les poursuites de-
vant les tribunaux de droit commun pour les
délits commis à bord.
L'héritage du comte Greffulhe
La comtesse de la Bcraudière réclamait en
sa faveur l'exécution d'un testament du comte
Greffulhe. en date du 26 novembre 1908. 1 ins-
tituant sa légataire universelle.
La veuve du comte Greffulhe et sa fille. la
duchesse de Grammont, contestaient la vali-
dité du testament. Après plaidoiries ae M"
Olivier Jallu et Archevêque,, le tribunal a
débouté la comtesse de la Beraudiere de sa
demande.
Le revolver de l'antiquaire
Le 29 septembre. Henri Boelle pénétrait
dans le magasin d'antiquités que tenait sa
femme. 29, rue de la Tour, et blessait griève-
ment la malheureuse de deux 'balles ce revol-
mettre moins d'ardeur dans les négociations d-e
nos accardb commerciaux avec nos voisins de
l'Est ? Est-il de bonne politique de tout ac-
corder de ce que l'on nous demande dans le
domaine des concession? économiques* alors
qu'on nous refuse tout dans l'ordre des .garan-
ties de .paix ?
On peut bien souhaiter qu'une certaine ré-
vision s'opère dans notre politique économique,
dans le moment même où, plus que jamais, no-
tre politique intérieure a besoin d'être soutenue
̃par plus de iermeté.
Le problème aérien
M. Léon Bailby (Le Jour) énumère les °
problèmes urgents qui interdisent une sépa-
ration prochaine des Chambres. Ll y a notam--
ment le problème aérien
II est très «rave d'avoir à décaisser, dans' une
trésorerie d'Etat, qui n'est déjà pas brilfenfce,
un crédit supplémentaire de un milliard1 et demi.
Mais il serait plus funeste de faire pareil effort
avec la certitude qu'accompli trop tard il ne
servirait plus de rien. Peut-on imaginer le mi-
nistre attendant deux longs mois .(sans compter
les surprises) pour s'engager dans un système
de sécurité, alors que l'Allemagne, elle, pour
s'armer, n'a perdu ni deux mois ni deux jours?
Le voyage britannique à Berlin nous confirme
dans le sentiment qu'entre le Reich et n-ous
c'est, suivant le mot du Tigre, une question -de
force. Montrer sa force pour n'avoir pas be-
soin de s'en servir, c'est ça la Paix que l'Alle-
magne nous oblige à faire armée. Mais la Paix
armée vaut mieux encore, n'est-ce pas^ qu'une
guerre désarmée ? Voilà ce qui doit être dit
demain.
Que vont faire les radicaux ?
A la veille de leur congrès, le Quotidien
pose la question de leur attitude
La Question se pose d'allier, pour les élections
municipales, .plus nuancées que les élections
législatives, le parti radical-socialiste soit au
parti d'extrême-gauche. soit à l'Alliance démo-
cratique. que préside M. Flandin. ou de ne
rien faire du tout.
Mais, alors même que le congres radical
n'aurait rien décidé, si M. Flandin, préside aux
élections municipales après le discours de Vin-
cennes. qui comprendra ? M. Hernot conti-
nuant à le cautionner, qui comprendra ? Ce qui,
hier, pour certains, était possible, l'est-il encore
pour eux aujourd'hui ? ̃-̃•
Si au cours des élections municipales M. rla-nr- ̃.
din se met à taper sur l'échiné des neurasthénie. ̃
ques du -bâton qui feront retentir leur verbiage
parlé affiché ou imprimé, quelle pourra être
l'attitude de M. Herriot ? M. Herriot lui-même
ne doit-il pas se condamner au silence, et tous
ses amis avec lui ? 1
L'équivoque soviétique
Du Matin
Le ministre des affaires étrangères de France
va rendre incessamment visite aux dirigeants- de
Ï'U.R.S.S. Il s'agit de se concerter, pour la paix
du monde, contre les visées des impérialismes
renaissants. N'est-il pas indispensable d'exiger,
concurremment, des garanties contre les visées
des .révolutionnaires slaves ? La lecture du nu-
méro consacré par la Pranida au 64° anniversaire
de la Commune de Paris est on ne peut .plus
édifiante. Certes, avec une prudence toute di-
plomatique, le journal des Soviets passe la
France sous silence et ne cite que l'Allemagne,
l'Autriche et l'Espagne quand elle déclare que
« le compte présenté à la bourgeoisie par le
prolétariat international est particulièrement
élevé à l'heure de ce nouvel anniversaire >.
Mais il se reprend vite et .promet aux mânes
des communards parisiens de « détrôner la
̃bourgeoisie et d'installer le pouvoir soviétique
dans tout l'univers »..
Collaborer pour la paix ? Oui, mais sous tou-
tes ses formes. Il n'y a pas de milieu
Le belga et le franc
De M. C.-J. Gignoux (Journée industrielle):
Si le franc belge glisse définitivement, et si
le .feane^fr-ancais suivait le franc belge,îmli ne
tieut-mesurer l'ampleur du désordre économique
et monétaire qui en résulterait. Amourd hm
,plu>s qu'hier nous avons le devoir, dans notre
intérêt et dans celui du monde entier, de de-
meurer le point fixe autour duquel il est .fatal,
moyennant cette résistance, que le chaos vienne
s'ordonner tôt ou taiid-, et désormais plus tôt
que plus tard.
qUOn1Unet!peut encore faire sur l'expérience-
belge que des hypothèses. Mais- si se vérifie
celle qu'on énonce plus généralement et que
justifie la tendance socialisante du Cabinet
Van ZeeJand, c'est-à-dire la coexistence dune
fuite devant la monnaie et de charges sociales-
accrues répercutées sur les prix de revient.
frSustriels. la fin de l'entreprise sera prochai-
nement en vue.
De M. Lucien Romier (Le Figaro):
L'accident du belga n'est d'origine économi-
que qu'en apparence. Comme tous les accidents
monétaires il résulte en réalité d'une rupture
des créances et des dettes, c'est-à-dire d'un
«ces ffiettement. L'économie n'a flech. que
uar l'excès de son endettement.
Le cas français semble très différent, puis-
que l'économie française,, dans son ensemble,
est peu endettée, hormis quelques grandes
entrepriess et certaines catégories bien con-
nues de commerces ou d industries. Des
exemples tout récents montrent que 1 «porta-
tion française progresserait aisément si elle ne
se heurtait à des règlements impraticables ou
à des défenses prohibitives. La question en
France est de trouver de l'argent pour les dé-
penses de l'Etat. Ce n'est .pas une question mo-
nétaire s'il s'agit de dépenses mutiles. Et c est
enebre moins une question monétaire., osons -le.
d"«%'iSit de dépenses utiles et nécessaires.
m
ver, regrettant l'absence de son tus. qu 11
déclarait vouloir tuer. Tj,
Traduit devant la cour d'assises, Henri
Boelle, après plaidoirie de M* Gallot. a été
condamné à 10 ans de réclusion.
Mme Marie Dubas et son garagiste
Mme Marie Dubas était surprise, un beau
jour de recevoir de son garagiste une note
de ÇH7 francs représentant des dépenses
effectuées durant trois mois et demi, alors
qu'elle les avait réglées au jour le jour à son
chauffeur.
La 6° chambre, .présidée .par M. Itopers,
après plaidoirie de M" Dugaçhe et Robert
Level. a débouté le garagiste de sa demande
en décidant « qu'un domestique ne doit pas
être considéré comme mandataire tacite du
maître pour acheter à crédit les provisions
du ménage, que les commerçants qui. sur la
demande d'un domestique, consentent à livrer
à crédit sans s'assurer auparavant si c'est
le maître lui-même qui sollicite le crédit,
font confiance au domestique et non au niai-
tre, que les domestiques ne sont conside.-es
comme mandataires de leurs maîtres que pour
les acquisitions faites au comptant ».
Le procès d'espionnage
La troisième audience a été consacrée à
l'interrogatoire de la maîtresse du professeur
Martin, Lydia Stahl. qui nie toutes les char-
ges relevées contre elle puis à ceux de*
Pouchan Naraudzisch et de sa femme, née
Simart. Les débats ne se poursuivront que
lundi prochain.
Meurtrière de son mari
La cour d'assises d'Indre-et-Loire a con-
damné à sept ans de réclusion Marie Taveau.
quarante ans, épicière à Saint-Etienne-de-
Ohigny, qui assassina son mari en août der-
nier. Profitant du sommeil de sa victime, elle
le tua de deux balles tirées dans la tête à
bout portant, en présence de sa fillette, âgée
de huit ans.
Un autre crime de Spada ?
Le condamné à mort Spada a été conduit
de la prison de Bastia à celle d'Ajaccio. Il
s'accuse d'un meurtre commis il y a huit ans,
à Valle-di-Mazzena. et pour lequel deux frè-
res fut condamnés l'un à mort, l'autre aux
travaux forcés.
L'instruction de cette affaire a ete reprise.
iimmiii»
Mouvement sismique en Vaucluse. Hier,
au début de l'après-midi, une secousse sis-
mique qui a duré de deux à trois secondes,
a été ressentie à l'Isle-sur-Soraiie, en Vau-
clus<"
AU PARLEMENT
~·E
AJJ SENAT 1
̃' LE REGIME
.DES MINES DE POTASSE D'ALSACE 'j'
Séance du mercredi 27 mars
PRESIDENCE DE M. JULES JEANNENEY, PRÉSIDENT
La Haute Assemblée a enfin voté le statut
des ihînes de potasse d'Alsace. Mais elle l'a.
fait avec des modifications nombreuses, quoi-
que lé plus' souvent peu importantes, si bien
que le projet devra retourner devant la
ChiSnbxè; qui le renverra 'à son tour au Sé-
nat. :Les' minés de potasse attendent uni ré-
gime définitif depuis onze ans. Nous ri'én
sommes pas à quelques mois près.
Parmi les amendements les plus impor-
tants qui furent adoptés, citons celui de M.
Patizel, à l'article 7. Il fait droit à la de-
mande de M. Louis Michel, qui avait souhaité,
la veille, qu'une part de 10 des bénéfices
des mines fût attribuée aux chambres d'aeri-
culture. Le nouveau texte est ainsi conçu
Remplacer les troisième, quatrième et cin-
quième alinéas de cet article par les disposi-
tions suivantes
« 71 au Trésor public;
» 12 et par tiers aux départements du
Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle
(sous les conditions fixées à l'article 10 ci-
aprés);
» 7 aux porteurs de parts minier-es
(kuxes) (sous les conditions fixées à l'arti-
cle 9 ci-après);
y 10 et par iparts égales aux chambres
d'agriculture constituées conformément à la
îoi du 3 janvier 1924. »
MM. Marcel Donon, au nom de la com-
mission de l'agriculture, et Joseph Faure, au
nom de celle des raines, appuyèrent l'amende-
ment. Le ministre des travaux publics, M.
Henri Roy, s'y opposa, préférant faire une
ristourne aux agriculteurs sur les achats d'en-
grais.
Finalement, le nouveau texte fut adopté au
scrutin public par 167 voix contre 117.
A l'alinéa 5 de l'article il, relatif à la cons-
titution du comptoir de ventes de potasse,
MM. Tissier et-Cipucpureux firent. -substituer
un texte d'après. lequel l'importation et l'ex-
portation de tous produits renfermant de la
potasse et destinés aux emplois agricoles ap-
partiendront exclusivement au comptoir de
vente, sous réserve de l'autorisation du mi-
nistre de l'agriculture.
A l'article 12, qui concerne la composition
du conseil d'administration du comptoir de
vente, M. Neuville fit admettre, par voie
d'amendement, que le conseil, dont le nombre
des membres est fixé en principe à douze,
comprendrait au moins un tiers (et non un
quart) de membres représentant des inté-
rêts agricoles.
L'article i3 spécifie que l'ouverture de
nouvelles mines de potasse nécessiterait une
loi spéciale. Mais M. Milliès-Lacroix fit adop-
ter l'amendement suivant qui s'applique à. la
fin de l'article, à partir du deuxième alinéa
Le conseil d'administration fixera chaque
année, d'après les circonstances économiques,
le contingent de chaque participant dans les
ventes, tant en France qu'à l'étranger, en ie-
nant compte de la caipacité de production de
chaque exploitation et de leur situation géo-
graphique.
En cas de désaccord sur les règles de ré-
partition ou sur leur application, il sera sta-
tué en dernier ressort par le ministre des tra-
vaux publics, après consultation des cham-
bres d'agriculture et de commerce des ré-
gions intéressées, avis qui devra être donne
dans le mois qui suivra la demande.
Enfin, -l'article '14, remanié par MM. Louis
MiçheUet et Lo(iîs.;ii5s}er>reç«t.aU, fédac&aR,
suivante
A partir de la promulgation de la présente
loi, l'Etat sera seul apte à recevoir de nou-
velles concessions de mines de sels de po-
tasse et sels connexes iportant sur les gise-
ments découverts en France, en Algérie et
dans les colonies. Dans le cas où une conces-
sion serait instituée. les inventeurs seraient
indemnisés, soit sous forme de participation,
soit sous forme de paiements, par décision
du ministre des travaux publics prise, le Con-
seil général des mines entendu, sur lavis
d'une commission composée d'un consei-ler
d'Etat, de trois fonctionnaires et de trois re-
présentants des inventeurs.
L'Etat exploitera lui-même la concession
ou en confiera l'exploitation à un organisme
rentrant dans le cadre de la présente loi et
dont les statuts seront fixés par le décret au-
torisant la mutation.
L'EMPRUNT
DE LA VILLE DE SOISSONS
Le président mit alors en discussion le pro-
jet, voté par la Chambre, ayant pour objet
d'autoriser le ministre des finances à pour-
voir aux insuffisances des annuités remises
en gage à ses prêteurs par la ville de Sois
sons pour le service de l'emprunt de recons-
titution de six millions de dollars qus cette
ville a contracté, en 1921, au Canada.
Le rapporteur général, M. Abel Gardi-y;
éleva certaines critiques sur les modalités
d'émission de cet emprunt. Toutefois, il eniit
l'avis que les responsabilités devaient être
.partagées entre la ville et l'Etat, et .proposa
une participation de la ville aux charges assu-
mées par ce dernier. M. Rambaud, au nom de
la commission d'administration, repoussa
cette suggestion. Finalement, on se mit d ac-
cord sur un amendement de M. Hachette,
qui reprenait purement et simplement H
texte de la Chambre, favorable à la ville de
Soissons.
LA REORGANISATION 1; c
DU SERVICE DES POUDRES c
Le projet, voté par la Chambre, sur le scr- d
vice des poudres fut ensuite examine. Le p
rapporteur, M. Guy de Wendel, fit l'expose d
suivant s
M Guy de Wendel. Le service des pou- °
dres a, pendant la «tuerre. accru dans une «
énorme proportion sa production. Aussitôt a
après les hostilités, fut créé un corps dinge-
nieurs des poudres de réserve, qui rendrait, <
en cas de conflit, les -plus grands services. c
Néanmoins, le corps actif constitue lossa-
ture essentielle du service des poudres. Jr. <
ses membres sont actuellement en nombre 1
tout à fait insuffisant. Le service des pou- <
dres n'a pas oublié les leçons du passe et a r
.préparé soigneusement la tache. qui pourrait ·
lui incomber demain. Les approvisionnements
en matières premières sont en quantités très <
satisfaisantes, contrairement à certains pro- >
pos alarmistes. Mais cela ne suffit pas un a
ingénieur des poudres doit pouvoir se livrer 1
à des recherches de laboratoire. Nos inaie- «
nieurs des ipoudres. absorbés par leur tache
administrative, ne peuvent se livrer a ces tra- 1
vaux 4e" recherches.
Le projet de loi soumis au Sénat tend a C
remédier à cette situation. Il n'est peut-être
.pas suffisant, mais il ne faut pas demander
l'impossible.
Puis l'orateur analysa les modifications
d'effectifs apportées par îe projet en ce qui f
concerne les ingénieurs, les agents techni-
ques, chimistes et comptables du service cies
poudres. Ce projet leur confère des avantages
nouveaux pour assurer le recrutement.
M. Guy de Wendel. Nous approuvons 9
toutes ces mesures. Toutefois, nous modi-
rions les chiffres d'effectifs et nous ne pou
vons accepter le recul de la limite d aga dans |
les circonstances actuelles. Je crois que M. 1
le ministre de la guerre est d'accord, avec a
nous, ainsi que pour modifier les conditions
de classement des officiers d'artillerie nom- j
niés ingénieurs des poudres. ]
D'autre part, nous sommes d'accord avec
la commission des finances sur deux autres "1
modifications" de textes, suppression .du,
deuxième alinéa de l'article 10 et insertion
d'un nouvel article "0 bis, ( Applaudis se-
rnents.)
'Le projet fut alors adopté avec quelques
légères modifications. La plus importante
consiste en un article supplémentaire 39 bis,
présenté, par M. Abel Gardey; ainsi rédige
Les1 dispositions de la présente loi seront'
mises- en application1 dans la limite des cré-
dits ouverts au budget annexe du service des
poudres par les lois de finances de chaque
exercice. .̃.̃ >̃.̃,̃•̃̃
L'ORDRE DU JOUR!
Enfin, après1 le vote d'Un certain ndmbrè'
de projets d'ordre secondaire, L'a? s emblée ré-
gla son ordre du jour. A cette occasion,- *M.
Henry Chéfon demanda quand viendrait en
discussion sa proposition sûr la préparation
militaire. M. Messimy, président de la com-
mission, approuvé par le ministre de la
guerre, le général Maurin, répondit qu'il
espérait être saisi de ce texte par le gou-
vernement dès la rentrée. Puis, malgré M.
Bazile, l'assemblée décida d'inscrire à son
ordre du jour le projet sur le marché des
vins, et, à la demande de M. Flandin, de dis-
cuter aujourd'hui même les projets sur les
billets de fonds et sur le marché de la viande.
Le général Denain, ministre de l'air, a été
entendu par la commission de l'air et la com-
mission de contrôle des travaux du minis-
tère de l'air réunies. Après un exposé très
complet sur le réarmement allemand dans le
domaine aérien, le ministre de l'air a souligné
la nécessité absolue de réaliser, dans le plus
bref délai, la deuxième tranche du plan de
rénovation du matériel de l'armée de l'air:
dans cette intention, le gouvernement va dé-
poser sur le bureau du Parlement la deuxième
tranche de crédits correspondant à ce plan.
Le général Denain a développé ensuite le
nouveau programme de matériel et d'arme-
ment à réaliser en face du réarmement alle-
mand, les conditions d'exécution de ce pro-
gramme au point de vue industriel, en te-
nant compte des événements qui comman-
dent d'accélérer les réalisations. Le minis-
tre de l'air a déclaré qu'une nouvelle procé-
dure pour la mise en œuvre de l'infrastucture
sera soumise à l'approbation du Parlement
afin de réduire lès formalités administratives.
Les effectifs en, .personnel. d'utilisation et en
personnel d'«ntr«tien du matériel de l'a«iiée
de, l'air .seront. mis en harmonie avec la, réa-
lisation du plan de rénovation du matériel.
La commission a abordé ensuite la question
de l'entraînement du personnel au pilotage
sans visibilité extérieure et est tombée d'ac-
cord sur la nécessité de poursuivre cet en-
traînement. Après quelques indication sut
'les conditions de passation des marchés de
fournitures, les membres de la commission
ont posé de nombreuses questions au minis-
tre de l'air sur l'exposé qu'il venait de faire;
les membres des commissions réunies ont ap«
prouvé unanimement les déclarations du mi-
nistre de l'air.
La commission des finances s'est réunie,
hier, sous la présidence de M. Caillaux. Se
ralliant aux conclusions que lui a soumises
M. Abel Gardey. rapporteur général, elle a
voté le projet tendant à mettre à la dispo-
sition de la Caisse nationale de crédit agri-
cole des ressources pour l'attribution de
prêts à court, moyen et lone terme. Elle a
également adopté le projet relatif à la célé-
bration du tricentenaire du rattachement des
Antilles et de la Guyane à la France. ,M.
Chauceau a ensuite exposé à la commission
les conséquences financières de la proposi-
tion de M. Borgeot concernant l'assainisse-
ment du marché du vin. La commission a
émis un avis, favorable à son adoption. Elle
a alors entendu M. Piétri, ministre des fi-
nances par intérim, et M. Cassez, ministre
de l'agriculture, sur le projet tendant à l'or-
ganisation du marché de la viande. Apres le
départ des ministres, un débat s'est engage,
au terme duquel la commission a émis un
âvis^îaTOPabie ««^"vote-Tda^projetir EHei-sfe"'
mandera toutefois' au' Sénat de réviser les
moyens financiers du projet pour les ajuster
au montant des dépenses répondant directe-
ment à l'objet du projet. La commission a
enfin adopté, sur rapport de M. Farjon, le
projet autorisant la mise en chantier de la
tranche de 1935 du programme naval, et.
conformément aux 'propositions de M. oan,
le projet portant relèvement du taux des
primes d'engagement et de rengagement.
À LA CHAMBRE
Le problème des effectifs
La commission de l'armée a procédé à un
échange de vues sur la dernière audition du
ministre de la guerre, et entendu un exposé
général de M. Sénac sur le projet modifiant
la loi du 31 mars 1928 relative au recrute-
ment de l'armée. Il est ressorti des décla-
rations de M. Sénac, des renseignements re-
cueillis auprès du ministre de la guerre, d'une
étude sommaire des amendements et contre-
projets déposés que le projet de loi mettait
en cause le fonctionnement même de la loi
du recrutement destinée à assurer les effec-
tifs reconnus indispensables, ainsi que le.«
données fondamentales de; la loi d'organisa
tion générale de l'armée et de la loi des ca
dres et effectifs.
La commission, désireuse d'assurer au pays
en collaboration avec le gouvernement .pour
la période des classes creuses, une organisa-
tion garantissant sa sécurité, a chargé son
rapporteur, -M; "Sénat, de demander au mi*
nistre des renseignements complémentaires,
et d'entreprendre avec les auteurs d'amende-
ments une étude devant aboutir dans le plus
bref délai à l'établissement d'un projet de
rapport.
M. Flandin devant la commission des finances
La commission des finances a adopté l'avis
de M. Archimbaud sur le rapport fait au
cours de la précédente législature par M. Ru-
cart sur les projet et proposition de loi re-
latifs à la création d'un service des fabri-
cations militaires d'armement, sous réserve
des observations que le ministre des finances
pourrait ultérieurement présenter.
La commission a entendu ensuite le prési-
dent du Conseil et le ministre de l'intérieur
sur le projet de loi tendant à modifier la loi
du 29 décembre 1934 autorisant la perception
des droits, produits et revenus applicables
au budget de l'Algérie pour l'exercice 1935.
M. Malvy a exposé aux ministres que la
commission avait ajourné provisoirement sa
décision sur les articles additonnels présentés
par le gouvernement tendant à accorder une
aide financière à l'agriculture algérienne en
vue de demander au gouvernement quelles
étaient ses intentions à l'égard de mesures
analogues en faveur des agricultures tuni-
sienne et marocaine.
M. Flandin a déclaré qu'il n'avait îamais été
dans ses intentions d'instituer un régime dif-
férentiel qui serait accordé à l'Algérie et
refusé à la Tunisie et au Maroc. D'une part,
les mesures nécessaires peuvent être prises
par la voie administrative en ce qui concerne
la Tunisie et le Maroc d'autre part, des
mesures d'aide à l'agriculture ont déjà été
prisés' ou -'Sotit à 'l'étude en > ce qui concerne
ces deux pays. ->••
mjttm
Manifestation agricole
Une grande manifestation agricole, préparée
depuis quelques semaines par des réunions te-
nues dans chaque chef -lieu d'arrondissement de
la région, a eu lieu à Lille.
Dans toutes les communes, les cultivateurs
avaient signé le manifeste qui, à l'issue de la
manifestation, doit être remis au (préfet du Nord.
Dès la fin de la matinée, des centaines d'agri-
culteurs et herbagers venus de tous les points
du département sont arrivés à Lille, par che-
min de fer, autocars et automobiles.
Le comte d'Hesipd ouvre la séance en décla-
rant que le eut de la létinfion est de manifester
l'union de fia classe paysanne et sa volonté iné-
branlable de défendre et de faire Respecter ses
droits, Il annonce que le Eront ipaysan soutien-
1 dra les candidats qui acceptent le programme
agricole, quelles que soient leurs étiquettes poli-
tiques.
Les manifestants votent ensuite à l'unanimité
l'ordre du jour suivant ·.
Trois mille agriculteurs, appartenant à toutes
les communes qui ont déjà adhéré au manifeste,
renouvellent leur adhésion pleine et entière et
demandent satisfaîtion aux revendications qui
y sont inscrites.
'Aussitôt après la réunion des agriculteurs, une'
délégation des associations s'est rendue à :la
préfecture, pour ..rernettre le manifeste qu'elles.
avaient fait signer dans toutes les communes
depuis un njois.' ̃
M. Guiillon, préfet du- Nord, a refusé de
recevoir, les délégués, mais il leur a fait savoir
qu'il restait. tout disposé- à entendre les repré-
sentan&'de.. l'agriculture quand ils viendraient
lui exposer leurs revendications en dehors de
toute, rnanif estation politique.
Le tricentenaire du rattachement
des Antilles et de la Guyane
à la France
La cérémonie de la Sorbonne
L'Académie des sciences coloniales a tenu,
hier, dans l'amphithéâtre Richelieu, de la Sor-
bonne, sous la présidence de M. Louis Rollin,
ministre des -colonies, en la présence de M.
Albert Lebrun, Président de la République, une
séance publique consacrée à la première célébra-
tion, dans la métropole, du tricentenaire du rat-
tachement des Antilles et de la Guyane à la
France.
M. Bourdarie, secrétaire perpétuel de l'Acadé-
mie des sciences coloniales, a prononcé l'éloge
des confrères disparus le gouverneur général
Klobukowski et le maréchal Lyautey. M. Bour-
darie s'efforce de comprendre Lyautey en rap-
pelant ses principes directeurs, ses méthodes
d'action, ses plans de création. Pour ce, il se
sert de quelques lettres inédites, parmi toutes
celles qu'il reçut du grand colonial depuis 1912
jusqu'à la veille de sa mort.
MM. le Dr Noël Bernard, Emmanuel Rous-
seau et le Pr Auguste Chevalier donnent ensuite
lecture de leurs rapports sur le Prix Eugène
Etienne, le Prix du Maréchal Lyautey et sur les
résultats du Concours sur la Forêt coloniale.
'M.'Gràtien Candace, député de la Guadeloupe,
ancien sous^-secrétaire d'Etat aux colonies, ma-
gnifie l'œuvre des Français qui ont fondé nos
colonies d'Amérique.
Discours de M. Henry Bérenger
M. Henry Bérenger, ambassadeur de France,
sénateur de la Guadeloupe, a évoqué, dans
une émouvante allocution, le rôle des An-
tilles françaises dans la vie internationale
et dans l'évolution coloniale. Après avoir
rappelé les noms des courageux naviga-
teurs français de nos provinces de l'Ouest, qui
s'embarquèrent pour les « Isles », voici trois
cents ans, et rendu au cardinal de Richelieu,
fondateur de notre premier Empire colonial, un
hommage tout naturel < dans cette Sorbonne
qui fut sienne à son heure et où il a son tom-
beau », le sénateur de la Guadeloupe montra
les admirables résultats obtenus au cours des
trois siècles de cette première expérience colo-
niale
1635-1935 Trois siècles de colonisation, d'épo-
pée, de fortunes et d'infortunes, trois siècles
lourds d'histoire et ruisselants d'efforts, au long
desquels nos Antilles n'ont jamais cessé de
partager, dans les succès comme dans les re-
vers, la destinée toujours renaissante du génie
français Echanges ininterrompus de sang des
races comme des produits du sol! Ils ont; non
seulement associé, mais fondu ensemble la mé-
tropole d'Europe et ses colonies d'Amérique, si
bien que la créole Joséphine de Beauharnais
s'est( .trouvée, .,toi|t na^urçllepentj^imçératnç^dej,.
Franç~ e~ t que r 4, l'homnte de coulëur; ~érvi(je-.`
Français", ~et qife Tnomnie dé couleur, Gërviflé-
Réache, pour ne parler que des morts, a pré-
sidé la Chambre française des députés, aux cô-
tés d'un Henri Brisson et d'un Paul Doumer.
Celles qu'on appelle parfois, non sans quel-
que dédain ironique, les « Vieilles colonies », ne
se plaignent pas de ce baptême d'antiquité qui
leur est donné, en même temps jd'ailleurs qu'à
notre vieille France des trois derniers siècles.
L'ancienneté est, en tout cas. un titre de no-
blesse, mais elle n'est pas forcément un par-
chemin de décadence-
Ayant rendu aux deux grands apôtres répu-
blicains des siècles derniers, l'abbé Grégoire et
Victor Schoekher, la vénération due à leur mé-
moire, M. Henry Bérenger rappelle, avec émo-
tion, qu'à l'automne de 1916, il a pu voir com-
battre, entre Amiens et Albert, les contingents
martiniquais et guadeloupéens qui s'y couvraient
d'honneur et de gloire et contresignaient de
leur sang, librement versé, le contrat social
rétabli quarante ans auparavant entre la Fiance
et ses départements d'outre-mer.
Discours de M. Louis Rollin
M. Louis Rollin, ministre des colonies, a pro-
noncé le discours suivant
Monsieur le Président de la République, c'est
un grand honneur, pour moi, que de pouvoir
vous saluer ici, et incliner devant vous l'hom-
mage de notre respect, de notre profond atta-
chement et de notre reconnaissance. Tout au
long de la plus noble, laborieuse et féconde car-
rière,1 vous vous êtes consacré, avec une rare
clairvoyance et un intérêt passionné, aux choses
de l'Empire d'outre-mer, à telle enseigne que
ceux qui ont la charge de l'administrer sont
heureux de trouver toujours auprès de votre
sagesse et de votre expérience ou dans votre
indulgente confiance le plus précieux réconfort.
Messieurs, vous comprendrez certainement que
je veuille évoquer, ici, dans cette séance solen-
nelle, le cruel deuil qui vient de frapper plus
spécialement notre Afrique équatoriale française
et le ministère des colonies.
M. Edouard Renard avait été un grand admi-
nistrateur de la Ville de Paris; il devait deve-
nir sans peine un grand gouverneur, généra!.
Animé de la passion de servir, il était impatient
de voir, d'agir, de réaliser, de marquer de sa
forte empreinte une nature hostile qui, depuis
des millénaires, se dérobe à l'action civilisatrice.
C'est pourquoi il a emprunté la voie des airs
pour visiter et inspecter son immense domaine,
cinq fois plus grand que la métropole. Lui et
ses compagnons sont tombés au service de la
plus Grande France.
Sa fin tragique rappele, naturellement, la ca-
tastrophe, encore récente, de L'Emeraude, dans
laquelle le gouverneur général de l'Indochine,
M. Pasquier. lui aussi un grand administrateur,
devait trouver la mort.
11 y a peu de temps, en Afrique orientale, un
jeune homme de vingt-cinq ans, Albert Bernard,
n'écoutant que son devoir, cédant aux élans de
sa générosité, dédaigneux de sa vie pour sau-
ver l'honneur, a arrosé de son sang la savane
brûlante de la Côte des Somalis.
Ainsi, sur cette terre désolée, point de ren-
contre de l'Afrique et de l'Asie, des océans et
des mers, le jeune administrateur devait former,
avec les deux gouverneurs généraux, un nou-
veau maillon de la chaîne glorieuse de l'épopée
coloniale.
Mais, tandis que les uns, explorateurs, sol-
dats, missionnaires, administrateurs, ont offert,
depuis toujours et offrent encore aujourd'hui,
mous le constatons avec -fierté, le plus haut
exemple d'abnégation et de sacrifice, tandis que
des maîtres de la pensée et de la science, grou-
pés dans une Académie comme la vôtre,, s'em-
ploient, par des études et des travaux inégalés,
à promouvoir les initiatives et les œuvres les
plus généreuses et les plus fécondes, et à éten-
dre dans nos possessions d'outre-mer les limites
du génie français, dans le même temps, des
hommes, sous prétexte de servir une doctrine
qui masque souvent les pires desseins, s'appli-
quent, de leur côté, à saper, à miner les bases
de l'édifice si laborieusement construit.
Eteigneurs de lumière et d'idéal, objecteurs
de conscience ou de confiance, semeurs de dis-
corde et de haine, ils s'efforcent d'exciter à
l'indiscipline et à la rébellion les peuples que
nous avons mission de protéger ou d'adminis-
trer, et, par uns action systématique de déni-
grement pour laquelle sont mis en oeuvre men-
songe, diffamation, calomnie, à discréditer et à
ruiner l'autorité française.
Cela n'a-t-il pas assez duré ? Allons-nous le
tolérer plus longtemps?
A la fin de la séance, M. Chr. Schefer, pré-
sident en exercice, rappelle tout d'abord la part
prépondérante que M. le Président de la Ré-
publique avait prise dans la fondation de l'Aca-
demie des sciences coloniales. Sa présence à la
séance annuelle est une preuve nouvelle de l'in-
térêt; qu'il n'a jamais cessé de portier à l'Acadé-
mie~' et celle-ci doit, une fois encore, lui en té-
•mojg'ner sa gratitude.
A la commission Stavisky
Le premier témoin entendu au cours de la
séance d'hier après-midi a été M. Jean Contoux,
afici en rédacteur en chef du Pays, qui eut l'oc- j
càsion de publier sur Stavisky des renseigne-
ments circonstanciés bien avant que le scandale
devînt public. M. Contoux trouva facilement
sa documentation parmi les journalistes. Sta-
visky, furieux, organisa une agression contre
M. Paul Merle, administrateur du Pays.
Ensuite, la commission entend M. Dubois, ac-
tuellement détenu à la Santé, à la suite de la
plainte de Mlle Cotillon, qui fut en relations
d'affaires avec Stavisky. Le témoin parle avec
abondance de Bonny et met en cause un parle-
mentaire en exercice au sujet d'un versement
de 2.000 francs qui, d'ailleurs, fut remis à Ho-
bart.
S'il faut en croire Dubois, l'ex-inspecteur
Bonny aurait des relations dans le monde par-
lementaire. Prié de les désigner nommément, le
témoin s'est récusé.
M. Lagarde, expert-comptable, s'explique lon-
guement sur les fluctuations de la fortune de
M. Prince de 1922 à 1934. Il en résulte qu'en
dix ans le magistrat a pris sur son capital envi-
ron 240.000 francs.
On entend ensuite M. Robin, garçon de bu-
reau de M. Prince, qui est interrogé sur l'ori-
gine du coup de téléphone appelant le magistrat
à Dijon.
Mme Braconnier, institutrice, dépose égale-
ment sur le même sujet et précise que le juge
d'instruction l'a entendue contradictoirement
avec Robin qui nia avoir tenu les propos que
lui prête le témoin. Ce dernier affirme que le
coup de téléphone fut donné par M. Robin à
la demande 'de M. Prince lui-même. C'est," du
moins, ce que lui à confie la f emnië du garçon
de bureau.
Mme Robin, convoquée, ne s'est pas présentée
devant la commission.
La commission
clôturera ses travaux cet après-midi
M. Guernut a déclaré qu'en accord avec M.
Ernest Lafont, rapporteur général, la commis-
sion d'enquête terminerait ses travaux à l'issue
de la séance de cet après-midi au cours de la-
quelle seront entendus quelques témoins secon-
daires.
Le rapport sera déposé sur le bureau de la
Chambre à la rentrée des vacances, soit à la fin
du mois de mai.
mr
M. Philippe Henriot
au quartier latin
Une importante conférence de propagande, or-
ganisée par les Jeunesses de la Fédération répu-
blicaine de France, a eu lieu, hier soir, salle
des Sociétés savantes.
La réunion était présidée par M. Félix Grat,
chargé d'enseignement à la Sorbonne, qui était
entouré de MM. Georges Bonnefous, député,
ancien ministre docteurs Cousin et de Fra-
mond, députés docteurs Lobligeois et Frédéric
Dupont, conseillers municipaux de Paris Ro-
bert Cassagnau, directeur de « Jeunesse 35 3>
Caurel, commissaire général des Phalanges
universitaires des « Jeunesses patriotes » Gui-
tèr, secrétaire général, et Russier .secrétaire ad-
joint' delà Fédération 'républicaine de France
Bellet, président de la Fédération républicaine
de la Seine Dugueyt et Poitou-Duplessy, an-
ciens députés, etc.
Le président, après avoir fait l'appel des morts
des ligues nationales, à donné successivement la
parole à MM. Jean Feillet et Kené Ribière, du
Cercle d'études de la Fédération républicaine
de la Seine Ecorcheville, étudiant en droit,
,-blessé du 6 février Pinoteau, étudiant en mé-
decine, interne des hôpitaux,- et à Mme Mignot-
Ronnefous, de la section féminine du parti.-
M. Philippe Henriot a parlé des « Grandes
tâches de la Jeunessse française >.
L'orateur a déclaré tout d'abord qu'en pré-
sence des difficultés de toutes sortes qui assail-
lent la jeunesse d'aujourd'hui, celle-ci serait par-
fois excusable de s'abandonner à l'amertume et
à la colère contre ceux qui n'ont pas su lui
préparer l'existence matérielle qu'elle pouvait lé-
gitimement espérer.
Le vice-président de la Fédération républicaine
passe en revue le sombre bilan de la déplorable
politique suivie, depuis quarante ans, par des
majorités parlementaires trop fréquemment sou-
mises aux directives des partis révolutionnaires.
Il dénonce les lois trompeuses, les offres dé-
magogiques, les appels criminels à la lutte des:
classes. __™_
r- i"wnnii mil» (
Philibert Besson fait reparler de lui;
Philibert Besson, l'ex-député du Puy, se cache.
toujours, et défie la gendarmerie. Mais iî semto.e
bien qu'il ait le souci électoral de ne pas
se fane oublier. Ou a, en effet, de ses nou-
velles, de deux sources différentes, et bien elo.i-,
gnées a'une de l'autre.
Le président do Comité des fêtes a xssi-n-,
geaux vient de recevoir du .fugitif une lettre
̃mise à âa poste dans un petit bureau de la ban-
lieue de Bruxelles, et qui porte la date du ven-
dredi 22 mars. En voici le texte
Mon cher président.
Te tiens à vous confirmer ̃ par 'lettre ce qui
fit l'objet de notre conversation téléphonique du
13 courant. Je serai à Yssingeaux le dimanche
3l mars. Je dirigerai en .personne 1 attelage du
char qui doit .porter anon nom. Je vous remer-
cie w'nsi que tous mes compatriotes, yssingelais
pour les marques
photographie du char Philibert tel que je dé-
sirerais le voir.
Au plaisir de vous rencontrer et de contri-
buer au succès de votre fête et croyez, mon cher
ipjésicUnt, à mon dévouement ile plus sur d en-
fant du peuple contre les vautours.
Philiippe Besscn.
L'authenticité de cette lettre paraît indiscu-
table.
Mais Philibert Besson est-il bien en Bel-
gique ? On peut en douter, car un rédacteur
du Journal assure avoir retrouvé l'ancien par-
lementaire qui tiendrait ie maquis- Sans une fo-
rêt de Ja. région tlw Puy.
Le financier Costachesco devant le iuge.
Amené, hier après-midi, devant M. Viaas,
juge d'instruction, le financier Costachesco a
été mis en demeure d'apporter la preuve de
ses accusations. Il s'est contenté de répéter
ce qu'il avait dit le matin à la commission
d'enquête et il a dû avouer que ses relations
avec M. Prince se bornaient à deux entrevues
de deux minutes chacune, au Palais de Jus-
tice Et Costachesco voudrait faire croire qui;
c'est durant ces quelques minutes que M.
Prince a pu les conseille sur un contrat dont
l'examen demandait évidemment .beaucoup
(plus de temps. Du reste, comme le lui a fait
remarquer le juge, M. Prince était encore vi-
vant -lorsque l'enquête actuelle fut ouverte,
en octobre 193.3, et. si l'arrestation est du
23 février 1934, soit le surlendemain de la décou-
verte de l'assassinat du conseiller, la décision
de M. Ordonneau, qui sigma le mandat, avait
été évidemment prise depuis plusieurs tours.
Costachesco a été également démenti car
trois des personnes qu'il a mises en cause,
M. Richard. Mme et M. Hajruenin.
REVUE DE I^A PRESSE
–v~
Les entretiens de Berlin
L'audace des revendications allemandes
alimente naturellement tous les commen-
taires. M. Saint-Brice (Le Journal) écrit
Les Britanniques sont allés à Berlin pour
connaître à fond la thèse allemande afin de
voir ultérieurement le parti que l'on .pourra en
tirer. Si vraiment ils étaient déçus, il faudrait
admettre qiie leurs prévisions étaient totale-
ment erronées, car on ne peut pas dire qu il y
ait eu la moindre surprise du côté allemand.
Les témoignages s'accordent à constater qu Hit-
ler n'a cherché nia dissimuler, ni à ru-sei\
̃ On peut même dire, en faisant -une part très
large à l'exagération sensationnelle des infor-
mations du Daily Telcgraph, que l^audace du
Fuhrer a dépassé tout ce que l'on pouvait sou-
haiter. N'est-il pas allé jusqu'à affirmer que
les Allemands ne peuvent renoncer à 1 espoir
de récupérer leurs colonies, le couloir polonais,
et même les trois millions d'habitants de Tché-
coslovaquie, en un mot tout ce qui est allemand
en Europe.
M. Lucien Bourguès (Petit Parisien)
n'écarte pas l'hypothèse d'un Hitler cher-
chant à « créer une illusion d'optique bien
connue d'après laquelle un objet moyen vu
après un objet très gros peut paraître petit »:
En demandant la lune, il s'est peut-être dit
que les partenaires, lorsqu'il exigerait moins, se
laisseraient tenter plu-s tacitement et trouve-
raient ses conditions de repli relativement rai-
sonnables.
C'est de cette illusion que les négociateurs de
Stresa auront surtout à se garder. Il ne faut à
aucun prix que le point de départ de la négo-
ciation se trouve déplacé. Or ce point de de-
part est, il convient de s'en souvenir sans cesse,
la déclaration du 3 février et non, pas 1 acte uni-
latéral par lequel le Reich a répudie les clauses
militaires du traité de Versailles et s'est donne
une armée régulière de près de 600.000 hom-
mes. C'est par rapport au protocole de Lon-
dres que les suggestions' hitlériennes devront
être examinées et non (point par rapport aux
avantages que le Reiçh, violant le traite, s'est
lui-même octroyés.
De Pertinax (Echo de Pans):
Maintenant, nous pouvons apprécier la valeur
pacificatrice du -voyage de sir John Simon et de
la politique d'atermoiement, de faiblesse et de
crainte dans laquelle M. Lavai s'est complu de-
puis plus de cinq mois. Si la ligue des peuples
résolus à sauver la paix avait été constituée
en décembre, il est permis de penser qu Adott
Hitler n'aurait pas procédé sur un rythme aussi
hardi à l'accomplissement de sa politique.
Au lendemain de la conférence anglo-alle-
mande de Berlin, après le triste bilan que sir
John Simon est obligé de dresser, on pour/ait
croire que ce ministre portera tout son ertort
sur l'organisation de la défense commune,, que,
désormais. l'Europe est. à ses yeux, divisée en
deux camps come elle l'est en réalité. Malheu-
reusement, des signes assez nets attestent quil
n'en sera nien.
De l'Ere nouvelle (éditorial)
Sir Tohn Simon, après avok pris connaissance
du point de vue du Fuhrer. a certainement eu
un «ursaut d'étonnement, car on ne peut pas
interpréter autrement sa réflexion, reproduite
par les agences « L'Angleterre ne veut plus
connaître ni vainqueurs ni vaincus. Elle s op-
posera à toute tentative d hégémonie, d ou
qu'elle vienne ». ̃ ̃> c--
D'où vient la tentative d'hegemonie ? Six
John Simon, aorès sa conversation avec te chan-
celier Adolf Hitler, ne peut plus avoir de doute
s'il en a jamais eu. Nous sommes convaincus
que cette fois il a pris la mesure exacte de
l'Allemagne.
A propos de la déclaration de Sir John
Simon que l'Angleterre s'opposera à « toute
tentative d'hégémonie d'où quelle vienne >,
M. G. de Marsilly (Petit Bleu) écrit
Ceux qui verront là-dedans un avertissement
adressé à la seule Allemagne se trompent étran-
gement. Pour une fois, un homme d Etat bri-
tannique a exprimé., sans ambages ja yrs»e pen-
sée de son pays .r'.la crainte maladive d une quel-
conque hégémonie 'W 'le continent &ndem
ment la phrase est dirigée contre Hitler. Mais
elle s'applique aussi bien aux Soviets, à la
France et mieux encore à tout groupement de
force constitué pour contenir la menace germa-
nique.
Et c'est pourquoi, finalement, on aura raison
de conclure qwe les trois lignes de sir John
Si*on ne signifient pratiquement rien du «£*̃
L'impression qui reste des entretiens, de Berlin
c'est que l'Angleterre est aussi peu « informée »
qu'avant mais que l'Allemagne a pu.se dans
l'inconsistance même de ses interlocuteurs une
fermeté accrue et une assurance renforcée.
De « Monsieur' de La Palisse (Petit
Journal)
Tout cela ne rend pas facile la tâche de M.
Pierre Laval. Mais M. Pierre Laval est trop
avisé pour prêter l'oreille à qui lui conseille
de répondre du tac au tac et de courir à Mos-
cou parce que sir John s'est hâte d'aller à Ber-
lin Une diplomatie sage ne réplique pas par un
coup de tête à un coup de force. Une Adoma-
tie adroite ne se laisse pas entrainer par le cou-
rant Elle se meut dans le présent mais en son-
geant à l'avenir et .en se rappelant le passe. Des
fautes ont été commises. Ce n'est pas par de
nouvelles fautes qu'on évitera leurs conséquen-
ces. Elles seraient irréparables.
L'Homme libre (éditorial) fait cette sug-
igestion
Nous avons un moyen dte calmer la jactance
ide la Politique hitlérienne. N'avons-nous pas
I déjà remarqué que les mesures de simp e coer-
i !cit on économique sont de celles que 1 Allemand/
apprécie le mieux, et à leur vraie valeur?
QÏattendbns-nous. dans ces conditions, pour
TRIBUNAUX
L'incendie du « Georges-Philippar »
Un fait nouveau vient de se produire au
cours de l'instruction de cette affane: c est
l'intervention des Syndicats .professionnels
maritimes qui, jusqu'ici, n'avaient pas un»
parti dans les poursuites intentées par les
victimes du sinistre et leurs familles.
M. Benon. juge d'instruction près le tri-
bunal de la Seine, saisi de la plainte déposée
par les parties civiles, a rejeté, en effet, les
conclusions d'incompétence déposées par le
commandant Vica. qui commandait le paque-
bot le deuxième capitaine Paoh. et les trois
autres inculpés appartenant au personnel
navigant du « Georges-Phihppar », et ceux-
ci ont fait appel de la décision du juge d ins-
truction devant la chambre des mises en
accusation.
La Fédération des capitaines au long cours
de France, la Fédération des commissaires
de la marine marchande, et le Syndicat des
agents du service général à bord viennent de
se joindre à l'appel des inculpes.
Les trois organismes syndicaux demandent
à la chambre des mises en accusation, par
l'organe de M" Francis. Sauvage, as décider
que les poursuites intentées contre leurs
membres sont nulles, par application de l'ar-
ticle 16 du code disciplinaire et pénal de la
marine marchande, comme ayant été enga-
gées contrairement aux conclusions de l'au-
torité maritime.
Les intervenants invoquent, à 1 appu» de
leur procédure, l'intérêt corporatif attaché
aux garanties que la loi a données aux gens
de mer, en subordonnant à l'avis favorable
de l'Inscription maritime les poursuites de-
vant les tribunaux de droit commun pour les
délits commis à bord.
L'héritage du comte Greffulhe
La comtesse de la Bcraudière réclamait en
sa faveur l'exécution d'un testament du comte
Greffulhe. en date du 26 novembre 1908. 1 ins-
tituant sa légataire universelle.
La veuve du comte Greffulhe et sa fille. la
duchesse de Grammont, contestaient la vali-
dité du testament. Après plaidoiries ae M"
Olivier Jallu et Archevêque,, le tribunal a
débouté la comtesse de la Beraudiere de sa
demande.
Le revolver de l'antiquaire
Le 29 septembre. Henri Boelle pénétrait
dans le magasin d'antiquités que tenait sa
femme. 29, rue de la Tour, et blessait griève-
ment la malheureuse de deux 'balles ce revol-
mettre moins d'ardeur dans les négociations d-e
nos accardb commerciaux avec nos voisins de
l'Est ? Est-il de bonne politique de tout ac-
corder de ce que l'on nous demande dans le
domaine des concession? économiques* alors
qu'on nous refuse tout dans l'ordre des .garan-
ties de .paix ?
On peut bien souhaiter qu'une certaine ré-
vision s'opère dans notre politique économique,
dans le moment même où, plus que jamais, no-
tre politique intérieure a besoin d'être soutenue
̃par plus de iermeté.
Le problème aérien
M. Léon Bailby (Le Jour) énumère les °
problèmes urgents qui interdisent une sépa-
ration prochaine des Chambres. Ll y a notam--
ment le problème aérien
II est très «rave d'avoir à décaisser, dans' une
trésorerie d'Etat, qui n'est déjà pas brilfenfce,
un crédit supplémentaire de un milliard1 et demi.
Mais il serait plus funeste de faire pareil effort
avec la certitude qu'accompli trop tard il ne
servirait plus de rien. Peut-on imaginer le mi-
nistre attendant deux longs mois .(sans compter
les surprises) pour s'engager dans un système
de sécurité, alors que l'Allemagne, elle, pour
s'armer, n'a perdu ni deux mois ni deux jours?
Le voyage britannique à Berlin nous confirme
dans le sentiment qu'entre le Reich et n-ous
c'est, suivant le mot du Tigre, une question -de
force. Montrer sa force pour n'avoir pas be-
soin de s'en servir, c'est ça la Paix que l'Alle-
magne nous oblige à faire armée. Mais la Paix
armée vaut mieux encore, n'est-ce pas^ qu'une
guerre désarmée ? Voilà ce qui doit être dit
demain.
Que vont faire les radicaux ?
A la veille de leur congrès, le Quotidien
pose la question de leur attitude
La Question se pose d'allier, pour les élections
municipales, .plus nuancées que les élections
législatives, le parti radical-socialiste soit au
parti d'extrême-gauche. soit à l'Alliance démo-
cratique. que préside M. Flandin. ou de ne
rien faire du tout.
Mais, alors même que le congres radical
n'aurait rien décidé, si M. Flandin, préside aux
élections municipales après le discours de Vin-
cennes. qui comprendra ? M. Hernot conti-
nuant à le cautionner, qui comprendra ? Ce qui,
hier, pour certains, était possible, l'est-il encore
pour eux aujourd'hui ? ̃-̃•
Si au cours des élections municipales M. rla-nr- ̃.
din se met à taper sur l'échiné des neurasthénie. ̃
ques du -bâton qui feront retentir leur verbiage
parlé affiché ou imprimé, quelle pourra être
l'attitude de M. Herriot ? M. Herriot lui-même
ne doit-il pas se condamner au silence, et tous
ses amis avec lui ? 1
L'équivoque soviétique
Du Matin
Le ministre des affaires étrangères de France
va rendre incessamment visite aux dirigeants- de
Ï'U.R.S.S. Il s'agit de se concerter, pour la paix
du monde, contre les visées des impérialismes
renaissants. N'est-il pas indispensable d'exiger,
concurremment, des garanties contre les visées
des .révolutionnaires slaves ? La lecture du nu-
méro consacré par la Pranida au 64° anniversaire
de la Commune de Paris est on ne peut .plus
édifiante. Certes, avec une prudence toute di-
plomatique, le journal des Soviets passe la
France sous silence et ne cite que l'Allemagne,
l'Autriche et l'Espagne quand elle déclare que
« le compte présenté à la bourgeoisie par le
prolétariat international est particulièrement
élevé à l'heure de ce nouvel anniversaire >.
Mais il se reprend vite et .promet aux mânes
des communards parisiens de « détrôner la
̃bourgeoisie et d'installer le pouvoir soviétique
dans tout l'univers »..
Collaborer pour la paix ? Oui, mais sous tou-
tes ses formes. Il n'y a pas de milieu
Le belga et le franc
De M. C.-J. Gignoux (Journée industrielle):
Si le franc belge glisse définitivement, et si
le .feane^fr-ancais suivait le franc belge,îmli ne
tieut-mesurer l'ampleur du désordre économique
et monétaire qui en résulterait. Amourd hm
,plu>s qu'hier nous avons le devoir, dans notre
intérêt et dans celui du monde entier, de de-
meurer le point fixe autour duquel il est .fatal,
moyennant cette résistance, que le chaos vienne
s'ordonner tôt ou taiid-, et désormais plus tôt
que plus tard.
qUOn1Unet!peut encore faire sur l'expérience-
belge que des hypothèses. Mais- si se vérifie
celle qu'on énonce plus généralement et que
justifie la tendance socialisante du Cabinet
Van ZeeJand, c'est-à-dire la coexistence dune
fuite devant la monnaie et de charges sociales-
accrues répercutées sur les prix de revient.
frSustriels. la fin de l'entreprise sera prochai-
nement en vue.
De M. Lucien Romier (Le Figaro):
L'accident du belga n'est d'origine économi-
que qu'en apparence. Comme tous les accidents
monétaires il résulte en réalité d'une rupture
des créances et des dettes, c'est-à-dire d'un
«ces ffiettement. L'économie n'a flech. que
uar l'excès de son endettement.
Le cas français semble très différent, puis-
que l'économie française,, dans son ensemble,
est peu endettée, hormis quelques grandes
entrepriess et certaines catégories bien con-
nues de commerces ou d industries. Des
exemples tout récents montrent que 1 «porta-
tion française progresserait aisément si elle ne
se heurtait à des règlements impraticables ou
à des défenses prohibitives. La question en
France est de trouver de l'argent pour les dé-
penses de l'Etat. Ce n'est .pas une question mo-
nétaire s'il s'agit de dépenses mutiles. Et c est
enebre moins une question monétaire., osons -le.
d"«%'iSit de dépenses utiles et nécessaires.
m
ver, regrettant l'absence de son tus. qu 11
déclarait vouloir tuer. Tj,
Traduit devant la cour d'assises, Henri
Boelle, après plaidoirie de M* Gallot. a été
condamné à 10 ans de réclusion.
Mme Marie Dubas et son garagiste
Mme Marie Dubas était surprise, un beau
jour de recevoir de son garagiste une note
de ÇH7 francs représentant des dépenses
effectuées durant trois mois et demi, alors
qu'elle les avait réglées au jour le jour à son
chauffeur.
La 6° chambre, .présidée .par M. Itopers,
après plaidoirie de M" Dugaçhe et Robert
Level. a débouté le garagiste de sa demande
en décidant « qu'un domestique ne doit pas
être considéré comme mandataire tacite du
maître pour acheter à crédit les provisions
du ménage, que les commerçants qui. sur la
demande d'un domestique, consentent à livrer
à crédit sans s'assurer auparavant si c'est
le maître lui-même qui sollicite le crédit,
font confiance au domestique et non au niai-
tre, que les domestiques ne sont conside.-es
comme mandataires de leurs maîtres que pour
les acquisitions faites au comptant ».
Le procès d'espionnage
La troisième audience a été consacrée à
l'interrogatoire de la maîtresse du professeur
Martin, Lydia Stahl. qui nie toutes les char-
ges relevées contre elle puis à ceux de*
Pouchan Naraudzisch et de sa femme, née
Simart. Les débats ne se poursuivront que
lundi prochain.
Meurtrière de son mari
La cour d'assises d'Indre-et-Loire a con-
damné à sept ans de réclusion Marie Taveau.
quarante ans, épicière à Saint-Etienne-de-
Ohigny, qui assassina son mari en août der-
nier. Profitant du sommeil de sa victime, elle
le tua de deux balles tirées dans la tête à
bout portant, en présence de sa fillette, âgée
de huit ans.
Un autre crime de Spada ?
Le condamné à mort Spada a été conduit
de la prison de Bastia à celle d'Ajaccio. Il
s'accuse d'un meurtre commis il y a huit ans,
à Valle-di-Mazzena. et pour lequel deux frè-
res fut condamnés l'un à mort, l'autre aux
travaux forcés.
L'instruction de cette affaire a ete reprise.
iimmiii»
Mouvement sismique en Vaucluse. Hier,
au début de l'après-midi, une secousse sis-
mique qui a duré de deux à trois secondes,
a été ressentie à l'Isle-sur-Soraiie, en Vau-
clus<"
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