~Û o~ntitMs l~ ï~uzà~o DAMS TOUTtE LA FRAMCE tLt~ I~~m~ 3~ ccntiïnee
142~ ANNEE. N" 354
354.–142' ANNEE
LUm 1,
22 BÊCEMBRE !930
KKK L'tMtMWMT
SmM 6mis In. an.
tMBMttMmiM.. 3T&. 6?E 1M&.
RtMser (AiTrtB~i!-
MmmtKMt). 45 h. 85 fr. 160fr.
&fMBM (MttMMt) 62 tr. H S &. 2t 6 tr.
Cn t'eteaae <CHÈQUES POSTAUX: C" 382-PARtS
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LUMOt
22 DÉCEMBRE t930
tÉaMTtM ET tMtMSTMM)!
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~d/WM MM~ DÉBATS -T.T.-PAR):
Je/~GUTËNBEM03.00-03.i.ES tMMCES e
POUn~CES EH!ÏÏÊtA!RES
SOMMAIRS
Constatations et opinions sur ('enseigne-
ment secondaire.– A. ALBERT-PETIT.
te Use et les « Gueules cassées M. Ce
que 7!ous a Au Jour te Jour. .D~/ense de youe/' au
SO/daf. GAÉTAN SANVO)S!M.
Louis XtV et Napotéon. G~NÉRAt. BB
CUGNAC.
A Genève. L'ac~on ~eonom~He coneer-
~ÏI.–J.-M.BlART.
tes événements d'Espagne. fe ~e7!~ra/
~eyen~Mer onno/ïce sa re~a~e et ~e rou r~ftne pa/emen~atre.
''Page
«cuvettes de t'Etranger.
Oans la chambre à côté. [24].– BuRTON
E.STEVENSON.
3'page
A ta Commtssion d'enquête.
La sematne dramatique.– HENRY BtBou.
4'paze
Le spectacle à Paris.
Revue a~rtooto. CHARLES LEGRAs.
ypage
Rev~eftnanciëre.- E.P.
La Semaine ~nancière. D.
B))))S)a!3!i))BsetO!t!t)iMs
SBf !'B)!S!!)SMf))Bi)t SMM)!3)re
On commence à connaître l'effet pro-
duit par Ja gratuité de l'enseignement se-
condaire en sixième. L'augmentation du
nombre des élèves est de 43 pour les
garçons, de 24 pour les jeunes filles.
11 serait intéressant de savoir ce qui s'est
passé dans l'enseignement li'bre, car il est
probable que la gratuité lui a fait une
concurrence, non pas déloyale au sens ju-
ridique tégiée..
Une seconde constatation, symptomati-
que de l'état d'esprit des familles, con-
cerne la répartition des nouveaux élèves
entre la section A avec tatin et la sec-
tion B purement moderne. L'augmentation
chez les garçons est de 52 pour la sec-
tion A, de 27 pour la section B. Chez
les jeunes filles, la préférence pour la sec-
tion A est encore plus marquée, 33
d'augmentation contre 13 pour la sec-
tion B. H est donc visible que les familles
qui ont pronté de la gTatuit'e'ont 'été. att~
réës par l'enseignement classique. Rien de
plus facile à comprendre. L'enseignement
secondaire moderne est en réalité de l'en-
seignement primaire supérieur allongé. H
n'y a pas. de raison pour s'y précipiter
quand on a sous la main une école pri-
maire 'supérieure, d'autant plus qu'il sera
toujours facile, à n'importe quel moment,
de passer du primaire supérieur au secon-
daire moderne sans inconvénient.
Sans tirer sur la corde, H semble donc
bien que, pour la masse de ceux qui
croient en sa valeur, l'enseignement se-
condaire doit rester classique, sous peine
de perdre son caractère et sa raison d'être.
Autre question. Le recrutement des
nouveaux élèves de sixième gratuite a-t-il
fait l'objet d'un. sélection? Nul n'ose le
prétendre, bauf de bien rares exceptions,
tellement rares qu'elles connrment la rè-
gle, n'y a pas eu d'examen d'entrée sé-
rieux. Dans quelques lycées on a~fusé
des élèves, ma!'s faute de place pour les
recevoir. C'est l'ordre d'inscription qui a
déterminé les admissions, non l'ordre de
'mérite. En outre, vu 'l'encombrement de
la section A, on a obligé certains postu-
lants à entrer dans la section B, comme
'un pis-aller préf érable à rien. Cette com-
binaison est fâcheuse. Même si ces élèves
obtiennent de passer l'an prochain en cin-
quième A, ils resteront handicapés par ce
faux départ dont la faute ne leur est pas
imputable. Ce n'est pas encore ce procédé
qui relèvera le niveau des études.
Comme on n'a pas pu d'autre part créer
autant de divisions nouvelles qu'il 'l'eût
fallu, faute de crédits, de locaux et de
personnel, les classes trop nombreuses,
surtout quand H s'agit d'enfants de cet
âge, sont signalées un peu partout. On en
connaît de 50 élèves, à Buffon par exem-
ple. Le même embarras a fait reparaître
çà et là Je fâcheux amalgame. Ce n'est
pas tout cela qui nous assurera l'élite in-
'teMectueUe dont tous les discours officiels
proclament la nécessité, mais dont toutes
les réformes soi-disant démocratiques en-
travent invariablement le recrutement et
,la formation:
L'opinion est plus éclairée que ceux qui
prétendent la représenter. Tous ceux qui
étudient ces problèmes sans les fausser
par des préoccupations politiques 'con-
cluent à peu près de même. Ces jours der-
niers encore, la <: Confédération générale
de la production française (6, rue de
Messine), qui groupe plus de 2.000 syndi-
cats patronaux comprenant toutes les va-
riétés de l'activité économique du pays,
vient d'approuver un rapport des plus in-
téressants sur la réforme de l'enseigne-
ment secondaire. Elle y proclame la né-
cessité d'alléger 'les programmes, mais
sans faire tort aux <: enseignements les
plus susceptibles de donner aux élèves
l'habitude d'exposer une question ou de
rédiger un rapport avec clarté, logique et
précision ». La Confédération de la pro-
duction ne se doutait certes pas qu'elle se
rencontre presque mot à mot avec 'le voeu
émis par l'Association des lauréats du
Concours générât <: pour que !e premier
rang soit assuré dans les programmes aux
disciplines capables de. former. l'esprit,
i 1 de, fo~~4ier. l'esprit,
c'est-à-dire de développer le discernement,
le sens critique, le souci des idées géné-
rales, .le respect de la méthode
Le travail de la Confédération de la
production est plein d'idées simples et jus-
tes.. Les esprits hautement pratiques voient
mieux que personne l'utilité de ce qui
paraît ne servir à rien pour commencer.
Ils estiment que les programmes actuels
imposent aux candidats au baccalauréat
un. bagage scientifique excessif et qu'ils
font commencer trop tôt l'enseignement
des sciences, surtout si l'on tient compte
du fait que beaucoup d'élevés sont d'un
âge plus jeune que celui en considération
duquel ont été établis ces programmes. »
Il est bon que ces vérités essentielles
soient formulées par des hommes qu'on
n'accusera pas d'être des littéraires attar-
dés. En voici une autre dont le bon sens
saute à tous les yeux, encore que la péda-
gogie à la mode en fasse fi. Il faut <: faire
davantage appel à la mémoire au début
des études Vous vous adresserez plus
tard au jugement et à la réflexion. Il faut
d'abord acquérir des matériaux, ensuite
vous construirez la maison. Une langue
ne s'apprend pas sans vocabulaire, ni
l'histoire sans faits ni dates, ni'l'ortnb-
graphe sans grammaire, ni la grammaire
sans conjugaisons. A l'âge où la mémoire
est fraîche et vide, qu'elle amasse les élé-
ments de la formation intellectuelle, qui
viendra à son. heure.
Sur le rôle du professeur principal, sur
la nécessité, dans les hautes classes où !a
spécialisation des matières entraîne la par-
ticipation de dISérents maîtres, d'une col-
laboration réfléchie pour maintenir une
certaine unité d'éducation, la Confédéra-
tion de la production n'est pas moins bien
Inspirée. Et elle touche, à ce propos, un
point capital. <: Une telle collaboration,
dit-elle, serait plus facile à réaliser si tous
les professeurs, avant d'être des spécial
listes, possédaient une très solide culture
générale et une certaine formation com-
mune. Ce n'est pas ici qu'il est néces-
saire de développer cette idée.
'On ne peut que se réjouir de voir les
questions d'enseignement traitées du de-
hors. Les gens du métier ont une ten-
dance naturelle à les traiter du dedans,
c'est-à-dire à leur pomt de vue profes-
s!onhe!. A ce Utre, le regret exprimé par
la Confédération au sujet du recrutement
trop fermé du Conseil supérieur de l'ins-
truction publique est parfaitement justi-
fié. Dans beaucoup de services publics, che-
mins de fer, postes et télégraphes, ensei-
gnement technique, les usagers sont appelés
à dire leur mot. L'éducation des hommes
de demain mérite au moins la même ga-
rantie. Quand il s'agit d'application tech-
nique, les techniciens suffisent. Mais lors-
qu'il s'agit de questions générales et essen-
tielles,, il y aurait avantage à entendre
d'autres sons de cloche. Le berger conduit
!e troupeau, ce n'est pas à lui seul de dire
où il doit le conduire.
A. ALBERT-PETIT.
LE FISC ET LES <: GUEULES C~S »
Ce que nous a dectaré te co!one) Picot
Le glorieux président des < Gueules cassées
le ooJohel Picot, a bien voulu nous préciser la
nature exacte du différend qui met aetndtemcnt
son association aux prises avec le fisc i
« On nous réclame .S8.347 tr. 93, au titre d'im-
pôts ifonciers et taxes vicinales pour 1929, pour
notre domaine de Moussy-Ie-Vieux, acheté à si
grand'peine grâce aux dons qui nous 'Mit été
faits, et .pour lequel .nous avons dû payer déjà
125.000 francs de droits de mutation.
II a là une iniquité flagrante. Songez qme
nous sommes une association philanthropique
reconnue d'utilité publique, au même titre que
l'Ofnce national des mutilés, qui, lui, )f.st exo-
néré de tout.. Cependant, notre activité est du
même ordre que la sienne et nous le souiagsons
même dans une certaine mesure, parce que Les
Messes de la face, au lieu de s'adresser à lui,
viennent chez nous.
9. Voilà deux ans que je m'adresse successi-
vement à tous les ministnes des finances qui se
succèdent c'est en vain.
Cette situation ne peut se prolonger désor-
mais. Aussi mon intention est-elle de demander
au gxmvernement de déposer un projet de iloi
ainsi conçu
» Les œuvres philanthropiques des victimes
de 'la guerre, reconnues d'utUité pu;b)iq'ue sont
exonérées des droits de mutation, de sucees-
sion et d'impôts. >
» Songez qu'à Moussy nous hébergeons des
invalides, camarades fatigués, plus une colonie dp .va-
cances. On dit. que nous sommes riches Je crois
bien!! Tous les ans. il nous' faut un miiïton
pour soulager nos misères, et c'est à peinte ~i
nos ressources normales nous en donnent la
moitié Il tM.us faut donc trouver le reste. a
Et le colonie! Picot conclut
< Nom, exiger de n,ous des impôts esf une
Iniquité. » une
Le pet!t-tits dejtdes Verne
va réaliser un des rêves de son grand-père
Les journaux américains annoncent que
l'explorateur angbis Sir George Hubert WH-
kins, qui veut aUcr au pôle Nord en sous-fma-
Tin, .sera accompagné dans son voyage par
Jeati-J. Verne,, petit-nis du célèbre écrivain.
Le futur capitaine du submersible, le com-
mandant SIoan Dan~nhaver, de Ja notte amé-
ficaine, est aimvé en France pour lui demander
de 'bie'n' voujoir venir baptiser le sous-marin
auquel i'I v~ut donner le nom fameux de ~Vo«-
tilus.
1.1 a obtenu 'le concours effectif 'de M. J.-J.
Verne qui participera à r'expéditi'on: e)L.~vra
ainsi le rêve de son grand-père.
AU /OM? LB ;0~
Défense de jouer au soldat
Chaque année, depuis !a guerre, une
forme spéciale de propagande sévit aux
environs de )a Saint-Sylvestre. « H ne faut
p)us que nos enfants jouent au soldat
vont répétant de zélés amis de la paix,
dont nous ne contestons pas la sincérité et,
dont nous ne critiquons pas ~ardeur. Mais
croient-ils vraiment que les pioupious et
les cavaliers de bois, de piomb, de carton
bouilli ou de métal méritent d'être pour-
suivis avec haine; pensent-ils~ que ces pe-
tits personnages coloriés qui bénéficient
de tout l'attendrissement de nos souvenirs
d'enfance aient !eur. part de responsa-
bilité dans la périodicité des conftits en-
tre les peuples, estiment-ils quç !a straté-
gie en chambre conçue par de jeunes cer-
veaux habituent ceux-ci à des goûts san-
guinaires ? Te! est leur avis sans doute.
Je suis loin de le partager.
Un. de nos spirituels confrères faisait
remarquer lécemment: <: Mettez un rabot
ou un marteau entre les mains d'un bam-
bin, cet outi! n'en fera pas nécessairement
un menuisier. Achetez-tui une épicerie-mi-
nmture, n ne sera pas fatalement épfCfer
p!us tard. Cette ironie est l'expression
de la sagesse même, et je dois ajouter
« Il existait des rivalités entre dans, entre
nations, entre formations rivales de peu-
pies bien avant que les mains des enfants
aient groupé voltigeurs, grenadiers, hus-
sards ou gardes-françaises en rangs rigi-
des mais inoffensifs. Les combattants de
Troie n'avaient pas appris la tactique et
contracté le sens de la bravoure en ma-
niant des héros minuscules armés du trait
et du bouclier. »
Si la mode des images d'Epinal exis-
tait encore, sans doute entendrions-nous
des censeurs fulminer contre eUes. La plu-
part s'ornaient de magnifiques officiers gé-
néraux chamarrés, de cuirassiers res-
plendissants, de pièces d'artillerie dont
les servants restaient immuablement au
port d'armes sous les avalanches d'obus.
Elles seraient indésirables. Les panoplies
et les instruments de musique militaire,
tels que trompette, clairon, tambour, ne
sont-ils pas compris, eux aussi, dans la
réprobation qui a atteint d'abord les pe-'
titssoidats de plomb?
Or j'ai sous les yeux le catalogue d'une
« exposition artistique prolétarienne & qui
s'est tenue en octobre dernier, rue Boyer,
à la salle de la BetteviHoise, erhptein cœur
d'un quartier où l'esprit pacifiste à ou-
trance– en paroles du moins trouve
sans cesse son aliment dans maints foyers
révolutionnaires. En pareille matière, il
importe de préciser. Le catalogue auquel
je me réfère a été établi par les soins des
« clubs ouvriers de l'U. R. S. S. et des
artisans français &. H a été édité au prix
de trois francs. Sur la première page se
trouvent les portraits de Marx, Engels et
Lénine. Des reproductions, fort habilement
tirées, évoquent la vie des mineurs, des
scènes de grève, une vue symbolique du
« travail collectif aux champs », etc. Jus-
que-tà, rien que de normal. Mais j'eus ta
curiosité professionneHe. de me ren-
dre à cette exposition. Et qu'y découvris-
je ? Une section des jouets, fort ample-
ment pourvue, ma foi! et propre à émer-
veiller l'imagination de bambins nés parmi
les milieux populaires. Et cette section ré-
servait aux soldats, oui, aux soldats, sa
«galerie » ta plus soignée!
Taillés au couteau, dans un bois frais,
des fantassins, dont la silhouette plus
naïve que grossière rappelait sans méprise
possible les troupiers à l'étoile rouge,
étaient alignés là, fusil sur l'épaule. Les
uns étaient peints de couleurs vives, tes
autres, vierges de coloris, attendaient que
la fantaisie d'un enfant les bariolât. Cer-
tains, soit à pied, soit à cheval, étaient in-
génieusement montés, par groupes, sur des
planchettes articulées, pareilles en tout
point à celtes qui portaient jadis des zoua-
ves de sapin, sous le Second Empire. Le
mécanisme, très simple, est actionné, on le
sait, d'un simple coup de pouce. Un mou-
vement, et les soldats sont en profondeur,
par rangs de deux. Un mouvement,
et .tes soldats se déploient, de face, au
nombre de six. C'est l'exercice, c'est
la ligne de bataiUe, c'est Je défité. Pour
dix francs, vous pouviez emporter six sol-
dats rouges au gardez-vous. Plusieurs
d'entre eux, mieux avertis des conditions
de la guerre moderne que n'impbrte lequel
de leurs. émûtes vendus par les maga-
sins « bourgeois », portaient même des
boîtes de masques à gaz sommairement
indiquées. Et je lis, dans Jes notes tracées
peu après ma visite: « Levez ia tête. Là,
sur le mur, ces études, ce sont des projets
pour un défilé de carnaval, n'est-ce pas?
Des chars, des bouffons? Non, ce sont des
tanks, des tanks hérissés de canons, char-
gés de figurants équipés pour une horri-
ble expédition où l'asphyxie doit jouer son
rôle morte! »
Anatole France a écrit sur tes soldats
de plomb des pages exquises, dans FEfut
de Nacre, je crois. Andersen fit, des
amours d'un soldat de p!omb et d'une pou-
pée, un conte qui demeurera peut-être son
chef-d'œuvre. Dans î'/t~o/ï, la scène où le
duc de Reichstadt s'enfièvre aux mouve-
ments des régiments lilliputiens repeints
*par Flambeau est UM des plus séduisantes
idées de Rostand. Qu'ils soient de bois
ou 'de méta!, les guerriers dont la garnison
est une boîte de carton ne sont ni tes auxi-
liaires de desseins beiliqueux ni les ser-
viteurs d'un parti politique. Ils représen-
tent, dans ce qu'aie a de pittoresque et
d'entraînant, la vieille volonté humaine de
défense. Leurs petits umformes donnent
seuiement une éioquence traditionnelle à
ce que leurs silhouettes symbotisent l'ins-
tinct de conservation.
GAETAN SANVO!StN.
LOUIS X!V ET NAPOLÉON
La politique commande la stratégie. La
méthode d'emploi de l'armée, c'est-à-dire la
stratégie, n'est qu'un instrument de la poli-
tique pour atteindre son but. Quand Je but
de la politique varie, la stratégie change.
A politique conservatrice, il faut prudente
stratégie. A politique conquérante, il faut
stratégie plus risquée. Notre histoire de
France offre les exemples bien nets de ces
deux politiques et de ces deux stratégies.
Louis XIV cherche.à. récupérer son héri-
tage, à faire renter la France dans ses
limites natureHes. Turenne, Condé et ViDars
'he tont pas de campaa'jtés lointaines. Vauban
fortIËe les provinces réunies à la France
Toutes les batailles, tous .les-sièges sont dans
les régions limitrophes. C'est la politique et
la stratégie des poteaux-frontières.
La Révolution, avec le prétexte de porter
la liberté aux peuples, fonde des Républiques
sueurs au delà de nos frontières. Napoléon
accentue cette politique et crée des royaumes
vassaux pour ses frères. La politique napo-
léonienne est celle d'Alexandre et de César.
Pour servir sa politique, la stratégie de
Napoléon, conçue par un cerveau de génie,
lui donne des victoires décisives, qui éclatent
comme un coup de tonnerre dès le début de
Ja campagne. Il va dicter la paix dans toutes
'les capitales de il'Europe.
Dans un ouvrage récent ~t .8oMo/'le général Cordonnier a fait une étude fort
suggestive des méthodes politiques et des
procédés de guerre de Louis XIV, de Fré-
déric II et de Napoléon (i). Nous ne pou-
vons donner ici qu'un aperçu de ce remar-
quable travail, qui est à lire en entier.
Louis XIV fait une politique positive, une
politique réaliste. Louis XIV a le « sens
exquis de la mesure », comme dit Louis Ber-
trand. II ne fait la guerre que lorsqu'elle est
nécessaire. II est très modéré dans ses exi-
gences au hloment des trait'es de paix. Aussi
ses acquisitions territoriales nous sont res-
tées. Il a laissé I& France plus grande qu'il
ne l'avait reçue. La guerre de dévolution,
entre autres, s'est faite sans batailles, sans
assauts, presque sans verser de sang; cepen-
dant la frontière française a été .reportée au
nord de Lille. Si Bonaparte avait été général
de Louis XIV, il aurait voulu aller dicter la
paix à Madrid; il n'aurait pas obtenu un
traité plus avantageux.
Napoléon, qui voulait conquérir, devait
'briser toute résistance ennemie. Il a su le
fair& d'une façon magistrale. La stratégie a
atteint le but demandé par la politique. Mais
celle-ci a manqué de mesure. Napoléon a été
à Austerlitz'et à Iéna, mais il est allé aussi
$ Moscou. Après Leipzig, oMigé de défen-
dre '!e territoire français, il a regretté de
n'avoir pas fortifié son domaine. La politique
de l'Empereur a. imposé à sa stratégie d'éten-
dre la carte de guerre, mais n'a pas assuré
l'avenir.
En 1914, la politique aHemande, visant à
dominer l'Europe, a conduit aussi la straté-
gie allemande à avoir une trop grande carte
de guerre. L'AHemagne a eu la politique na-
poléonienne, mais ses généraux n'étaient pas
des Nafpoléon et leur stratégie médiocre ne
Jes a menés qu'à la Marne et à Rethondes.
La France, en 1018, eu la politique de
Louis XIV, ce)!e des poteaux-frontières. La
stratégie 'de Foch s'est adaptée à cette .poli-
tique et lui a fait arrêter ]a 'bataHIe quand
i! a été maître de !ta rive gauche du Rhin.
GÉNÉRAL DE CUGNAC.
(i)I
--duo
UNE MANtFESTADOM FMNCO-MGENT)HE
EN L'HONNEUR DE M. DE CASTELLANE
La Chambre de commerce argentine en
France a offert hier, dans .les salons de l'hô-
tel Majestic, Mn dîner en l'honneur de M. Jean
de Ca'stellane, président du Conseil mumeipal
de Paris~
M. Lebreton, ambassadeur de. ]a République
argentine, honorait 'de sa présence cette bril-
lante manifestatitm,. qui a consacré mie fois
encore Jes lien.s profonds de race, de culture
€t d'amitié qui unissent la France et la répu-
blique sud-américaine.
De nombreuses notabilités de ia colonie ar-
gentime assistaient à ce dîner, qui groupait, à la
taMe d'honneur, les ambassadeurs du Brésil, de
l'Uruguay, du ChiH, l'cminent professeur Char-
tes Richet, d'e l'Institut, le repres<:ntaNt du gou-
verneur militaire de Paris, ainsi que plusieurs
membres du Conseil municipal et des 'represen-
ta-nts du commerce et de l'industrie. Au des-
sert, t'assts.tance écouta debout les hymnes na-
titmaux de ~a France et de la République ar-
gentine puis, M. Liobet, président de la Cham-
~re de commerce argentine, .prononça une allo-
cution dans laquelle il rendit hommage à la
France, à la Ville de Pa'ris et, en particuli~f,
au comte de Castell&ne, allocution qu'il termina
par cette 'belle péroraison
'< Permett~z-mot de féliciter vos collègues du
Conseil municipal d'avoir élu à leur présidence
un Français .si français, qui unit au caractère
géuéreux. au 'tem.Ttéran~&nt 'libéral, à la puis-
.sance productfnce de là Rép.uMique démocra-
-tique les précieuses qualités d'un ~passé ari'sto-
cratiq.ue. dont l'a.Hia.nce fait la beauté et la force
de la France contemporaine.
En&n, M. de Castellane .répondit avec élo-
quence et émotitm pour remercier M. Uotbet
de ses aimables pa'rotes et pour saluer le nouvel
ambassadeur de ta République aTgetititM à
P~ris-
~CE~FE
Action économique concerne
11
Nous avons dans un précédent article sou-
ligné l'importance des deux problèmes ins-
crits de façon assez imprévue à l'ordre du
jour de la deuxième Conférence, en vue
d'une action économique concertée, qui vient
de se réunir à Genève. Nous avons exprimé
l'opinion que cette initiative rendait inévita-
ble l'échec de la Conférence. Il nous reste
aujourd'hui à justifier cette appréciation.
Un inconvénient fondamental de la pro-
cédure appliquée par l'organisation économi-
que de la S. D. N., c'est qu'elle impliquait un
renversement du programme logique arrêté
en mars 1930. Il avait été entendu que la
mise en vigueur de la Convention commer-
ciale du 24 mars vêtait la condition des né-
gociations < ultérieures Aborder celles-ci,
alors que cette mise en vigueur n'est 'pas
même assurée pour un avenir prochain, cons-
tituait déjà une novation inquiétante. Mais
il y a plus la Grande-Bretagne et les Pays-
Bas, d'une part, les Etats agricoles de l'Est
et du centre de l'Europe, d'autre part, ne
dissimulaient pas leur intention de subordon-
ner aux résultats des négociations souhaitées
par eux leur attitude à l'égard, de la Çon-,
vcntion. Une telle prétention devrait se heur-
ter ~l'opposition, juridiquement légitime,
d'un certain nombre d'Etats, et non des moin-
dres.
Un des principes directeurs du programme
de mars était, par ailleurs, le parallélisme
rigoureux des efforts tentés dans le domaine
tarifaire et de ceux qui porteraient sur des 1
sujets non douaniers. A ce principe, l'Italie
s'est toujours montrée fortement attachée, et
il constitue un des points essentiels de la
thèse française, dont M. P.-E. Flandin s'était
fait l'éloquent interprète à la tribune de la
onzième Assemblée. La réponse du gouver-
nement français au questionnaire du 24 mars
affirmait tout récemment sa fidélité à cette
thèse. Or, les propositions retenues par le
Comité économique étaient, l'une et l'autre,
d'ordre tarifaire. Ce fait rendait inévitables
de nouveaux heurts. ·
Quel que soit le poids de ces difficultés de
procédure, il semble, au reste, que l'action
déterminante qui s'est exercée sur les tra-
vaux de la Conférence ait .été celle des faits
économiques eux-mêmes. Car, s'il est vrai
que la crise actuelle constitue un puissant
argument en faveur d'une action internatio-
nale, il est encore plus vrai que cette crise,
qui laisse toutes les économies nationales
douloureuses et méfiantes, rend singulière-
ment malaisée !& mise en oeuvre .brusquée
d'une telle action. Nous nous expliquons.
Tous les Etats qui ont avec 'la Grande-
Bretagne un mouvement important d'échan-
ges commerciaux ont marqué pleinement leur
compréhension pour les difficultés dont souf-
fre ce pays et leur désir de seconder son
effort pour écarter la fermeture de son mar-
ché aux produits étrangers. Mais tous ont
du reconnaître que parler d'abaissements ta-
rifaires représentait dans la conjoncture
présente une foJIe imprudence. Dans le
monde-entier, les gouvernements sont actuel-
lement sollicités d'accorder à leurs agricul-
tures et à leurs industries une augmentation
de la protection. C'est à grand'peine que
ceux d'entre eux qui ont signé !a Conven-
tion du 24 mars, soucieux d'en respecter
l'esprit, peuvent résister à cette pression. Le
maintien du ~0 présente le maximum de ce que l'on peut
promettre et tenir.
Pour aider les Etats agricoles à lutter con-
tre la misère grandissante, la bonne volonté
n'apparaît pas moins générale en Europe.
Mais la solution du tarif préférenfie], qui
suppose une révision fondamentale du sys-
tème des échanges, n~st pas moins unani-
mement condamnée. Elle aboutirait, en dé-
finitive, à dresser une partie de l'Europe
contre l'autre et à mettre le continent dans
son ensembte dans une situation difncile vis-
à-vis de ses gros fournisseurs et clients d'ou-
tre-AtIantique. I! apparaît aujourd'hui clai-
rement qu'une autre base doit être donnée
à l'organisation de l'Europe; l'organisation
intérieure des pays producteurs de céréales,
la mise au point d'un système de crédit in-
ternational doivent constituer Jes premières
étapes d'une entreprise pour laquelle les
Etats n'étaient, en novembre, nullement pré-
parés.
Le pessimisme qui s'imposait pour toutes
ces raisons à l'observateur impartial a été
pleinement confirmé par les événements. Sur
tous les points, la Conférence a dû se con-
tenter de formules d'attente,. et son embar-
ras n'apparaît que trop dans les termes va-
gues à dessein des résolutions contenues dans
son Acte final.
En ce qui concerne la Convention com-
merciale, les Etats qui ont déjà ratifié ont
prudemment décidé de considérer comme va-
lable toute ratification déposée à Genève
avant !e 2g janvier 1931. Espérons que cette
prorogation de trois mois du terme primitif
permettra la réalisation effective de la trêve
indispensable..
Touchant les propositions britannique et
néerlandaise, on se contente de <: noter avec
satisfaction que certains Etats se sont dé-
clarés disposés à négocier, dans certaines
conditions, avec d'autres Etats en vue d'ap-
porter à leurs relations commerciales des
améliorations ». On ne saurait plus sage-
ment réserver un avenir incertain.
Énnn, la Conférence se borne également
à prendre note des propositions des Etats
danubiens et publie en annexe le rapport
de la Commission qui, ~réserve faite de
la question de principe et de la possibilité
d'application s'est livrée à une étude toute
théorique du problème de la clause de pré-
férence. Ainsi, une satisfaction peu coûteuse
a été donnée à des opinions publiques an-
goissées.
La volonté commune de « camouner un
échec qui n'est pas niable a donc permis de
garder intact le cadre fragile tracé naguère
pour une « action économique concertée
Instruits par cette cuisante expérience. les
Etats, et aussi !a S. D. N., ont le devoir de:
préparer rsoignenseme'M" h: "travai! des pro-
chaines conférences, et d'en éliminer toutes
les improvisations. Le succès, auquel l'ins-
titution de Genève peut et doit largement
contribuer, est a ce prix. J.-M. BlAitT.
J.-M. BiAM.
Le naufrage du navire Mandais K Oberon
Trente-sept victimes
Une catastrophe qui rappelle celle d'août
!888, dans les mêmes parages (lorsque deux
courriers danois s'abordèrent et que l'un d'eux
coula en moins de cinq minutes) vient, de se
produire dans Je Cattegat. On .télégraphie, ea
effet, de Copenhague.:
On ignore encore !e nombre exact des per-
sonnes qui ont péri au cours de la collision qui
s'est .produite, la nuit dernière, dans le Catte-
gat, entre les bateaux finlandais ~~c~~tM et
O~OM, au cours de laquelle l'O~ott coula
en quelques minutes. On sait seulement qu'au
départ J'O&~OM avait à bord vingt passagers
et un équipage de cinquante-sept officiers et
hommes, soit en tout soixante-dix-sept per-
sonnes. A l'heure actuelle, seize passagers et
vingt et un membres de l'équipage sont man-
quants et. d'après les témoignages des survi-
vants qui sont arrivés hier après-midi à Copen-
hague, il n'y a plus aucune chance que ces
trente-sept pe~onnes puissent être sauvées.
L'~n-htnM et l'O&~OM appartiennent tous
deux à la Compagnie finlandaise de navigation,
qui assure le service He)singfbrs-Hu)l. Par Tme
coïncidence, émouvante, Hsr~taieNt, cette nuit-là,
commandés par deux frères, Erik Hjelt, sut
l'0&nistre s'tst .produit à l'entrée du Caftt.eKat.'a.u
large de l'île Laësœ. Un brouillard très épais
augmentait l'obscurité. Les passagers de 1'06~-
ron, en route vers HuH, étaient partis se cou-
cher très tôt.
C'est à cette circonstance que l'on doit de
déplorer la. disparition de seize d'entre eux.
Le navire, pris à tribord 'par l'<'<«nfut absolument éventré, et l'eau, se préci-
pitant dans les escaliers, empêcha les pas-
sagers d'atteindre le pont. On ne les entendit
crier que très peu de temps. Trois minutes
après le choc, 1'0& sans qu'il fût possible de mettre les canots à
la mer. A peine avait-il été submergé qu'une
explosion formidable indiquait que ses chau-
dières et ses réservoirs venaient d'éclater. Le
drame abonde en incidents pathétiques
le capitaine de i'OMroM se trouvait sur
le pont avec sa femme et sa fillette lorsque la
collision se'produisit. Tous trois se jetèrent à
la mer, mais Mme Hjelt, saisie presque im-
médiatement d'une crampe, ne put suivre son
mari et disparut. Le capitaine lui-même, sa
miette dans les bras, parvint à gagner à la
nage l'~cho'M.f, mais, à son grand désespoir,
il s'aperçut, au moment où il était élevé à bord,
que la petite, saisie par le contact de l'eau gla-
cée, était morte de froid. La rencontre entre
les deux frères fut d'un pathétique poignant, !e
malheureux père montrant au capitaine de
t'n-toujours serre dans ses bras.
L'MUM est arrivé, hier, à Copenhague,
son drapeau à mi-mât, transportant dans la ça-
bine du capitaine le corps glacé de la ËHe de
son frère.
Il faut perdre tout espoir de retrouver vi-
vants les autres passagers, une nappe d'huile
enflammée s'étant étendue à la surface de la
mer après la catastrophe, brûlant athsi ceux que
l'eau ~}acée n'avait pas déjà tués.
LES EVENEMENTS D'RS'P~GWE
Le uénerai Berenauer
annonce sa retraite et !e retour
au réaime parlementaire
Le correspondant .spécial à Madrid du New
York ~ft-a/e! 'rapporte les déclarations du gé-
nerai Berenguer, les premières que te prési-
dent du Conseil ait faites depuis le soulève-
ment de Jaca.
<: Dans trois mois, 'dit île gênera), nom, dans
deux mois et demi, j'aurai termine ma tâche.
Des élections auront lieu le l" mars, et, quand
j'aurai rempli mon devoir envers Je Toi et en-
vers le pays, j,e résignerai mes fonctions, quit-
terai la vie politique et retournerai avec joie à
l'armée.
Av&nt le milieu de mars, l'Espagne aMra
ttn tég!m.e parlem.entai're.
x' .La révolte est 6iue, a ajouté te général.
Nous y étions d'aiHcurs préparés et mous sa-
vions, deux jours à l'avance, où et comment
elle éclaterait. Nous n'avions cessé de surveil-
ler les agissements du commandant Franco, et
des troupes étaient en route pour Jaca avant
même que la rébellion se fût produite.
x. Cette .révolte a été provoquée par les com-
munistes travaillant dans les .rangs fépuMicaims,
et attisant le mécontentement de certains ofn-
ciers qui n'avaient pas reçu 'les grades qn'Ms
espéraient.
~Ma tâche est désormais de maintenir !t'or-
dre et de préparer les élections. Une fois élues,
les Certes choisiront le premier ministre et dé-
cideront du parti qui gouvernera le pays. Je
ne veux à aucun! prix rester au pouvoir. D&as
trois moi.s, je l'aurai quitté. p
Dans les provinces
Les dernières informations reçues Minoncent
que tout est fentré dans l'ordre dans les gran-
des villes. Le nombre des arrestations au cours
des troubles récents de Bilbao s'élève à 84. A
Gijon, le gouverneur civil a condamné à une
amende les propriétaires de vingt-quatre mai-
sons de commerce qui refusaient de reprendre
teurs affaires. A Saragosse, on annonce l'aTres-
tation de trois nouveaux ofnciers de la. garni-
son impliqués dans le soulèvement nulitair.e de
Jaca.
La .gendarmerie de Hudva a procédé à l'a.r-
tcstation de quinze habitants de la bourgade
PueMo de Guzman, où la République avait été
proclamée. Elle a saisi un dépôt d'armes et de
munitions. On estime à 15 morts le .Mam de
la dernière Tévotte. Le TMHM porte ce chiffre
à 25 morts et i3o blessés.
Le sort des oîîiciers rebeUes
Comme nous l'annoncions hier, le gouverne-
ment portugais a accordé aux réfugiés poUti-
ques espagnols internes à Mafra l'autorisation
de quitter le Portugal..
Le commandant aviateur Franco et 'so canicien Rada ont demandé leurs passeports
pour la France, l'Argentine et l'Uruguay. Le
général det LIano ira en France, .en. Belgique
ou en Allemagne, d<: inême que les autres of-
noie.rs espagnols jusque-jà prisonniers sur pa-
folc..
A Mad-rid, le juge militaire spécial a terminé
son instruction du .procès relatif à la sédition.
de l'aérodrome .des Quatre-Vents. Le nombre
des accusés est de cinq'uante-deux.
142~ ANNEE. N" 354
354.–142' ANNEE
LUm 1,
22 BÊCEMBRE !930
KKK L'tMtMWMT
SmM 6mis In. an.
tMBMttMmiM.. 3T&. 6?E 1M&.
RtMser (AiTrtB~i!-
MmmtKMt). 45 h. 85 fr. 160fr.
&fMBM (MttMMt) 62 tr. H S &. 2t 6 tr.
Cn t'eteaae <
tMBMMMN'~MnM~fe! MMatp~fMdM
LUMOt
22 DÉCEMBRE t930
tÉaMTtM ET tMtMSTMM)!
i?. Eae
~d/WM MM~ DÉBATS -T.T.-PAR):
Je/~GUTËNBEM03.00-03.
POUn~CES EH!ÏÏÊtA!RES
SOMMAIRS
Constatations et opinions sur ('enseigne-
ment secondaire.– A. ALBERT-PETIT.
te Use et les « Gueules cassées M. Ce
que 7!ous a
SO/daf. GAÉTAN SANVO)S!M.
Louis XtV et Napotéon. G~NÉRAt. BB
CUGNAC.
A Genève. L'ac~on ~eonom~He coneer-
~ÏI.–J.-M.BlART.
tes événements d'Espagne. fe ~e7!~ra/
~eyen~Mer onno/ïce sa re~a~e et ~e r
''Page
«cuvettes de t'Etranger.
Oans la chambre à côté. [24].– BuRTON
E.STEVENSON.
3'page
A ta Commtssion d'enquête.
La sematne dramatique.– HENRY BtBou.
4'paze
Le spectacle à Paris.
Revue a~rtooto. CHARLES LEGRAs.
ypage
Rev~eftnanciëre.- E.P.
La Semaine ~nancière. D.
B))))S)a!3!i))BsetO!t!t)iMs
SBf !'B)!S!!)SMf))Bi)t SMM)!3)re
On commence à connaître l'effet pro-
duit par Ja gratuité de l'enseignement se-
condaire en sixième. L'augmentation du
nombre des élèves est de 43 pour les
garçons, de 24 pour les jeunes filles.
11 serait intéressant de savoir ce qui s'est
passé dans l'enseignement li'bre, car il est
probable que la gratuité lui a fait une
concurrence, non pas déloyale au sens ju-
ridique
Une seconde constatation, symptomati-
que de l'état d'esprit des familles, con-
cerne la répartition des nouveaux élèves
entre la section A avec tatin et la sec-
tion B purement moderne. L'augmentation
chez les garçons est de 52 pour la sec-
tion A, de 27 pour la section B. Chez
les jeunes filles, la préférence pour la sec-
tion A est encore plus marquée, 33
d'augmentation contre 13 pour la sec-
tion B. H est donc visible que les familles
qui ont pronté de la gTatuit'e'ont 'été. att~
réës par l'enseignement classique. Rien de
plus facile à comprendre. L'enseignement
secondaire moderne est en réalité de l'en-
seignement primaire supérieur allongé. H
n'y a pas. de raison pour s'y précipiter
quand on a sous la main une école pri-
maire 'supérieure, d'autant plus qu'il sera
toujours facile, à n'importe quel moment,
de passer du primaire supérieur au secon-
daire moderne sans inconvénient.
Sans tirer sur la corde, H semble donc
bien que, pour la masse de ceux qui
croient en sa valeur, l'enseignement se-
condaire doit rester classique, sous peine
de perdre son caractère et sa raison d'être.
Autre question. Le recrutement des
nouveaux élèves de sixième gratuite a-t-il
fait l'objet d'un. sélection? Nul n'ose le
prétendre, bauf de bien rares exceptions,
tellement rares qu'elles connrment la rè-
gle, n'y a pas eu d'examen d'entrée sé-
rieux. Dans quelques lycées on a~fusé
des élèves, ma!'s faute de place pour les
recevoir. C'est l'ordre d'inscription qui a
déterminé les admissions, non l'ordre de
'mérite. En outre, vu 'l'encombrement de
la section A, on a obligé certains postu-
lants à entrer dans la section B, comme
'un pis-aller préf érable à rien. Cette com-
binaison est fâcheuse. Même si ces élèves
obtiennent de passer l'an prochain en cin-
quième A, ils resteront handicapés par ce
faux départ dont la faute ne leur est pas
imputable. Ce n'est pas encore ce procédé
qui relèvera le niveau des études.
Comme on n'a pas pu d'autre part créer
autant de divisions nouvelles qu'il 'l'eût
fallu, faute de crédits, de locaux et de
personnel, les classes trop nombreuses,
surtout quand H s'agit d'enfants de cet
âge, sont signalées un peu partout. On en
connaît de 50 élèves, à Buffon par exem-
ple. Le même embarras a fait reparaître
çà et là Je fâcheux amalgame. Ce n'est
pas tout cela qui nous assurera l'élite in-
'teMectueUe dont tous les discours officiels
proclament la nécessité, mais dont toutes
les réformes soi-disant démocratiques en-
travent invariablement le recrutement et
,la formation:
L'opinion est plus éclairée que ceux qui
prétendent la représenter. Tous ceux qui
étudient ces problèmes sans les fausser
par des préoccupations politiques 'con-
cluent à peu près de même. Ces jours der-
niers encore, la <: Confédération générale
de la production française (6, rue de
Messine), qui groupe plus de 2.000 syndi-
cats patronaux comprenant toutes les va-
riétés de l'activité économique du pays,
vient d'approuver un rapport des plus in-
téressants sur la réforme de l'enseigne-
ment secondaire. Elle y proclame la né-
cessité d'alléger 'les programmes, mais
sans faire tort aux <: enseignements les
plus susceptibles de donner aux élèves
l'habitude d'exposer une question ou de
rédiger un rapport avec clarté, logique et
précision ». La Confédération de la pro-
duction ne se doutait certes pas qu'elle se
rencontre presque mot à mot avec 'le voeu
émis par l'Association des lauréats du
Concours générât <: pour que !e premier
rang soit assuré dans les programmes aux
disciplines capables de. former. l'esprit,
i 1 de, fo~~4ier. l'esprit,
c'est-à-dire de développer le discernement,
le sens critique, le souci des idées géné-
rales, .le respect de la méthode
Le travail de la Confédération de la
production est plein d'idées simples et jus-
tes.. Les esprits hautement pratiques voient
mieux que personne l'utilité de ce qui
paraît ne servir à rien pour commencer.
Ils estiment que les programmes actuels
imposent aux candidats au baccalauréat
un. bagage scientifique excessif et qu'ils
font commencer trop tôt l'enseignement
des sciences, surtout si l'on tient compte
du fait que beaucoup d'élevés sont d'un
âge plus jeune que celui en considération
duquel ont été établis ces programmes. »
Il est bon que ces vérités essentielles
soient formulées par des hommes qu'on
n'accusera pas d'être des littéraires attar-
dés. En voici une autre dont le bon sens
saute à tous les yeux, encore que la péda-
gogie à la mode en fasse fi. Il faut <: faire
davantage appel à la mémoire au début
des études Vous vous adresserez plus
tard au jugement et à la réflexion. Il faut
d'abord acquérir des matériaux, ensuite
vous construirez la maison. Une langue
ne s'apprend pas sans vocabulaire, ni
l'histoire sans faits ni dates, ni'l'ortnb-
graphe sans grammaire, ni la grammaire
sans conjugaisons. A l'âge où la mémoire
est fraîche et vide, qu'elle amasse les élé-
ments de la formation intellectuelle, qui
viendra à son. heure.
Sur le rôle du professeur principal, sur
la nécessité, dans les hautes classes où !a
spécialisation des matières entraîne la par-
ticipation de dISérents maîtres, d'une col-
laboration réfléchie pour maintenir une
certaine unité d'éducation, la Confédéra-
tion de la production n'est pas moins bien
Inspirée. Et elle touche, à ce propos, un
point capital. <: Une telle collaboration,
dit-elle, serait plus facile à réaliser si tous
les professeurs, avant d'être des spécial
listes, possédaient une très solide culture
générale et une certaine formation com-
mune. Ce n'est pas ici qu'il est néces-
saire de développer cette idée.
'On ne peut que se réjouir de voir les
questions d'enseignement traitées du de-
hors. Les gens du métier ont une ten-
dance naturelle à les traiter du dedans,
c'est-à-dire à leur pomt de vue profes-
s!onhe!. A ce Utre, le regret exprimé par
la Confédération au sujet du recrutement
trop fermé du Conseil supérieur de l'ins-
truction publique est parfaitement justi-
fié. Dans beaucoup de services publics, che-
mins de fer, postes et télégraphes, ensei-
gnement technique, les usagers sont appelés
à dire leur mot. L'éducation des hommes
de demain mérite au moins la même ga-
rantie. Quand il s'agit d'application tech-
nique, les techniciens suffisent. Mais lors-
qu'il s'agit de questions générales et essen-
tielles,, il y aurait avantage à entendre
d'autres sons de cloche. Le berger conduit
!e troupeau, ce n'est pas à lui seul de dire
où il doit le conduire.
A. ALBERT-PETIT.
LE FISC ET LES <: GUEULES C~S »
Ce que nous a dectaré te co!one) Picot
Le glorieux président des < Gueules cassées
le ooJohel Picot, a bien voulu nous préciser la
nature exacte du différend qui met aetndtemcnt
son association aux prises avec le fisc i
« On nous réclame .S8.347 tr. 93, au titre d'im-
pôts ifonciers et taxes vicinales pour 1929, pour
notre domaine de Moussy-Ie-Vieux, acheté à si
grand'peine grâce aux dons qui nous 'Mit été
faits, et .pour lequel .nous avons dû payer déjà
125.000 francs de droits de mutation.
II a là une iniquité flagrante. Songez qme
nous sommes une association philanthropique
reconnue d'utilité publique, au même titre que
l'Ofnce national des mutilés, qui, lui, )f.st exo-
néré de tout.. Cependant, notre activité est du
même ordre que la sienne et nous le souiagsons
même dans une certaine mesure, parce que Les
Messes de la face, au lieu de s'adresser à lui,
viennent chez nous.
9. Voilà deux ans que je m'adresse successi-
vement à tous les ministnes des finances qui se
succèdent c'est en vain.
Cette situation ne peut se prolonger désor-
mais. Aussi mon intention est-elle de demander
au gxmvernement de déposer un projet de iloi
ainsi conçu
» Les œuvres philanthropiques des victimes
de 'la guerre, reconnues d'utUité pu;b)iq'ue sont
exonérées des droits de mutation, de sucees-
sion et d'impôts. >
» Songez qu'à Moussy nous hébergeons des
invalides,
cances. On dit. que nous sommes riches Je crois
bien!! Tous les ans. il nous' faut un miiïton
pour soulager nos misères, et c'est à peinte ~i
nos ressources normales nous en donnent la
moitié Il tM.us faut donc trouver le reste. a
Et le colonie! Picot conclut
< Nom, exiger de n,ous des impôts esf une
Iniquité. » une
Le pet!t-tits dejtdes Verne
va réaliser un des rêves de son grand-père
Les journaux américains annoncent que
l'explorateur angbis Sir George Hubert WH-
kins, qui veut aUcr au pôle Nord en sous-fma-
Tin, .sera accompagné dans son voyage par
Jeati-J. Verne,, petit-nis du célèbre écrivain.
Le futur capitaine du submersible, le com-
mandant SIoan Dan~nhaver, de Ja notte amé-
ficaine, est aimvé en France pour lui demander
de 'bie'n' voujoir venir baptiser le sous-marin
auquel i'I v~ut donner le nom fameux de ~Vo«-
tilus.
1.1 a obtenu 'le concours effectif 'de M. J.-J.
Verne qui participera à r'expéditi'on: e)L.~vra
ainsi le rêve de son grand-père.
AU /OM? LB ;0~
Défense de jouer au soldat
Chaque année, depuis !a guerre, une
forme spéciale de propagande sévit aux
environs de )a Saint-Sylvestre. « H ne faut
p)us que nos enfants jouent au soldat
vont répétant de zélés amis de la paix,
dont nous ne contestons pas la sincérité et,
dont nous ne critiquons pas ~ardeur. Mais
croient-ils vraiment que les pioupious et
les cavaliers de bois, de piomb, de carton
bouilli ou de métal méritent d'être pour-
suivis avec haine; pensent-ils~ que ces pe-
tits personnages coloriés qui bénéficient
de tout l'attendrissement de nos souvenirs
d'enfance aient !eur. part de responsa-
bilité dans la périodicité des conftits en-
tre les peuples, estiment-ils quç !a straté-
gie en chambre conçue par de jeunes cer-
veaux habituent ceux-ci à des goûts san-
guinaires ? Te! est leur avis sans doute.
Je suis loin de le partager.
Un. de nos spirituels confrères faisait
remarquer lécemment: <: Mettez un rabot
ou un marteau entre les mains d'un bam-
bin, cet outi! n'en fera pas nécessairement
un menuisier. Achetez-tui une épicerie-mi-
nmture, n ne sera pas fatalement épfCfer
p!us tard. Cette ironie est l'expression
de la sagesse même, et je dois ajouter
« Il existait des rivalités entre dans, entre
nations, entre formations rivales de peu-
pies bien avant que les mains des enfants
aient groupé voltigeurs, grenadiers, hus-
sards ou gardes-françaises en rangs rigi-
des mais inoffensifs. Les combattants de
Troie n'avaient pas appris la tactique et
contracté le sens de la bravoure en ma-
niant des héros minuscules armés du trait
et du bouclier. »
Si la mode des images d'Epinal exis-
tait encore, sans doute entendrions-nous
des censeurs fulminer contre eUes. La plu-
part s'ornaient de magnifiques officiers gé-
néraux chamarrés, de cuirassiers res-
plendissants, de pièces d'artillerie dont
les servants restaient immuablement au
port d'armes sous les avalanches d'obus.
Elles seraient indésirables. Les panoplies
et les instruments de musique militaire,
tels que trompette, clairon, tambour, ne
sont-ils pas compris, eux aussi, dans la
réprobation qui a atteint d'abord les pe-'
titssoidats de plomb?
Or j'ai sous les yeux le catalogue d'une
« exposition artistique prolétarienne & qui
s'est tenue en octobre dernier, rue Boyer,
à la salle de la BetteviHoise, erhptein cœur
d'un quartier où l'esprit pacifiste à ou-
trance– en paroles du moins trouve
sans cesse son aliment dans maints foyers
révolutionnaires. En pareille matière, il
importe de préciser. Le catalogue auquel
je me réfère a été établi par les soins des
« clubs ouvriers de l'U. R. S. S. et des
artisans français &. H a été édité au prix
de trois francs. Sur la première page se
trouvent les portraits de Marx, Engels et
Lénine. Des reproductions, fort habilement
tirées, évoquent la vie des mineurs, des
scènes de grève, une vue symbolique du
« travail collectif aux champs », etc. Jus-
que-tà, rien que de normal. Mais j'eus ta
curiosité professionneHe. de me ren-
dre à cette exposition. Et qu'y découvris-
je ? Une section des jouets, fort ample-
ment pourvue, ma foi! et propre à émer-
veiller l'imagination de bambins nés parmi
les milieux populaires. Et cette section ré-
servait aux soldats, oui, aux soldats, sa
«galerie » ta plus soignée!
Taillés au couteau, dans un bois frais,
des fantassins, dont la silhouette plus
naïve que grossière rappelait sans méprise
possible les troupiers à l'étoile rouge,
étaient alignés là, fusil sur l'épaule. Les
uns étaient peints de couleurs vives, tes
autres, vierges de coloris, attendaient que
la fantaisie d'un enfant les bariolât. Cer-
tains, soit à pied, soit à cheval, étaient in-
génieusement montés, par groupes, sur des
planchettes articulées, pareilles en tout
point à celtes qui portaient jadis des zoua-
ves de sapin, sous le Second Empire. Le
mécanisme, très simple, est actionné, on le
sait, d'un simple coup de pouce. Un mou-
vement, et les soldats sont en profondeur,
par rangs de deux. Un mouvement,
et .tes soldats se déploient, de face, au
nombre de six. C'est l'exercice, c'est
la ligne de bataiUe, c'est Je défité. Pour
dix francs, vous pouviez emporter six sol-
dats rouges au gardez-vous. Plusieurs
d'entre eux, mieux avertis des conditions
de la guerre moderne que n'impbrte lequel
de leurs. émûtes vendus par les maga-
sins « bourgeois », portaient même des
boîtes de masques à gaz sommairement
indiquées. Et je lis, dans Jes notes tracées
peu après ma visite: « Levez ia tête. Là,
sur le mur, ces études, ce sont des projets
pour un défilé de carnaval, n'est-ce pas?
Des chars, des bouffons? Non, ce sont des
tanks, des tanks hérissés de canons, char-
gés de figurants équipés pour une horri-
ble expédition où l'asphyxie doit jouer son
rôle morte! »
Anatole France a écrit sur tes soldats
de plomb des pages exquises, dans FEfut
de Nacre, je crois. Andersen fit, des
amours d'un soldat de p!omb et d'une pou-
pée, un conte qui demeurera peut-être son
chef-d'œuvre. Dans î'/t~o/ï, la scène où le
duc de Reichstadt s'enfièvre aux mouve-
ments des régiments lilliputiens repeints
*par Flambeau est UM des plus séduisantes
idées de Rostand. Qu'ils soient de bois
ou 'de méta!, les guerriers dont la garnison
est une boîte de carton ne sont ni tes auxi-
liaires de desseins beiliqueux ni les ser-
viteurs d'un parti politique. Ils représen-
tent, dans ce qu'aie a de pittoresque et
d'entraînant, la vieille volonté humaine de
défense. Leurs petits umformes donnent
seuiement une éioquence traditionnelle à
ce que leurs silhouettes symbotisent l'ins-
tinct de conservation.
GAETAN SANVO!StN.
LOUIS X!V ET NAPOLÉON
La politique commande la stratégie. La
méthode d'emploi de l'armée, c'est-à-dire la
stratégie, n'est qu'un instrument de la poli-
tique pour atteindre son but. Quand Je but
de la politique varie, la stratégie change.
A politique conservatrice, il faut prudente
stratégie. A politique conquérante, il faut
stratégie plus risquée. Notre histoire de
France offre les exemples bien nets de ces
deux politiques et de ces deux stratégies.
Louis XIV cherche.à. récupérer son héri-
tage, à faire renter la France dans ses
limites natureHes. Turenne, Condé et ViDars
'he tont pas de campaa'jtés lointaines. Vauban
fortIËe les provinces réunies à la France
Toutes les batailles, tous .les-sièges sont dans
les régions limitrophes. C'est la politique et
la stratégie des poteaux-frontières.
La Révolution, avec le prétexte de porter
la liberté aux peuples, fonde des Républiques
sueurs au delà de nos frontières. Napoléon
accentue cette politique et crée des royaumes
vassaux pour ses frères. La politique napo-
léonienne est celle d'Alexandre et de César.
Pour servir sa politique, la stratégie de
Napoléon, conçue par un cerveau de génie,
lui donne des victoires décisives, qui éclatent
comme un coup de tonnerre dès le début de
Ja campagne. Il va dicter la paix dans toutes
'les capitales de il'Europe.
Dans un ouvrage récent ~t .8oMo/'le général Cordonnier a fait une étude fort
suggestive des méthodes politiques et des
procédés de guerre de Louis XIV, de Fré-
déric II et de Napoléon (i). Nous ne pou-
vons donner ici qu'un aperçu de ce remar-
quable travail, qui est à lire en entier.
Louis XIV fait une politique positive, une
politique réaliste. Louis XIV a le « sens
exquis de la mesure », comme dit Louis Ber-
trand. II ne fait la guerre que lorsqu'elle est
nécessaire. II est très modéré dans ses exi-
gences au hloment des trait'es de paix. Aussi
ses acquisitions territoriales nous sont res-
tées. Il a laissé I& France plus grande qu'il
ne l'avait reçue. La guerre de dévolution,
entre autres, s'est faite sans batailles, sans
assauts, presque sans verser de sang; cepen-
dant la frontière française a été .reportée au
nord de Lille. Si Bonaparte avait été général
de Louis XIV, il aurait voulu aller dicter la
paix à Madrid; il n'aurait pas obtenu un
traité plus avantageux.
Napoléon, qui voulait conquérir, devait
'briser toute résistance ennemie. Il a su le
fair& d'une façon magistrale. La stratégie a
atteint le but demandé par la politique. Mais
celle-ci a manqué de mesure. Napoléon a été
à Austerlitz'et à Iéna, mais il est allé aussi
$ Moscou. Après Leipzig, oMigé de défen-
dre '!e territoire français, il a regretté de
n'avoir pas fortifié son domaine. La politique
de l'Empereur a. imposé à sa stratégie d'éten-
dre la carte de guerre, mais n'a pas assuré
l'avenir.
En 1914, la politique aHemande, visant à
dominer l'Europe, a conduit aussi la straté-
gie allemande à avoir une trop grande carte
de guerre. L'AHemagne a eu la politique na-
poléonienne, mais ses généraux n'étaient pas
des Nafpoléon et leur stratégie médiocre ne
Jes a menés qu'à la Marne et à Rethondes.
La France, en 1018, eu la politique de
Louis XIV, ce)!e des poteaux-frontières. La
stratégie 'de Foch s'est adaptée à cette .poli-
tique et lui a fait arrêter ]a 'bataHIe quand
i! a été maître de !ta rive gauche du Rhin.
GÉNÉRAL DE CUGNAC.
(i)I
--duo
UNE MANtFESTADOM FMNCO-MGENT)HE
EN L'HONNEUR DE M. DE CASTELLANE
La Chambre de commerce argentine en
France a offert hier, dans .les salons de l'hô-
tel Majestic, Mn dîner en l'honneur de M. Jean
de Ca'stellane, président du Conseil mumeipal
de Paris~
M. Lebreton, ambassadeur de. ]a République
argentine, honorait 'de sa présence cette bril-
lante manifestatitm,. qui a consacré mie fois
encore Jes lien.s profonds de race, de culture
€t d'amitié qui unissent la France et la répu-
blique sud-américaine.
De nombreuses notabilités de ia colonie ar-
gentime assistaient à ce dîner, qui groupait, à la
taMe d'honneur, les ambassadeurs du Brésil, de
l'Uruguay, du ChiH, l'cminent professeur Char-
tes Richet, d'e l'Institut, le repres<:ntaNt du gou-
verneur militaire de Paris, ainsi que plusieurs
membres du Conseil municipal et des 'represen-
ta-nts du commerce et de l'industrie. Au des-
sert, t'assts.tance écouta debout les hymnes na-
titmaux de ~a France et de la République ar-
gentine puis, M. Liobet, président de la Cham-
~re de commerce argentine, .prononça une allo-
cution dans laquelle il rendit hommage à la
France, à la Ville de Pa'ris et, en particuli~f,
au comte de Castell&ne, allocution qu'il termina
par cette 'belle péroraison
'< Permett~z-mot de féliciter vos collègues du
Conseil municipal d'avoir élu à leur présidence
un Français .si français, qui unit au caractère
géuéreux. au 'tem.Ttéran~&nt 'libéral, à la puis-
.sance productfnce de là Rép.uMique démocra-
-tique les précieuses qualités d'un ~passé ari'sto-
cratiq.ue. dont l'a.Hia.nce fait la beauté et la force
de la France contemporaine.
En&n, M. de Castellane .répondit avec élo-
quence et émotitm pour remercier M. Uotbet
de ses aimables pa'rotes et pour saluer le nouvel
ambassadeur de ta République aTgetititM à
P~ris-
~CE~FE
Action économique concerne
11
Nous avons dans un précédent article sou-
ligné l'importance des deux problèmes ins-
crits de façon assez imprévue à l'ordre du
jour de la deuxième Conférence, en vue
d'une action économique concertée, qui vient
de se réunir à Genève. Nous avons exprimé
l'opinion que cette initiative rendait inévita-
ble l'échec de la Conférence. Il nous reste
aujourd'hui à justifier cette appréciation.
Un inconvénient fondamental de la pro-
cédure appliquée par l'organisation économi-
que de la S. D. N., c'est qu'elle impliquait un
renversement du programme logique arrêté
en mars 1930. Il avait été entendu que la
mise en vigueur de la Convention commer-
ciale du 24 mars vêtait la condition des né-
gociations < ultérieures Aborder celles-ci,
alors que cette mise en vigueur n'est 'pas
même assurée pour un avenir prochain, cons-
tituait déjà une novation inquiétante. Mais
il y a plus la Grande-Bretagne et les Pays-
Bas, d'une part, les Etats agricoles de l'Est
et du centre de l'Europe, d'autre part, ne
dissimulaient pas leur intention de subordon-
ner aux résultats des négociations souhaitées
par eux leur attitude à l'égard, de la Çon-,
vcntion. Une telle prétention devrait se heur-
ter ~l'opposition, juridiquement légitime,
d'un certain nombre d'Etats, et non des moin-
dres.
Un des principes directeurs du programme
de mars était, par ailleurs, le parallélisme
rigoureux des efforts tentés dans le domaine
tarifaire et de ceux qui porteraient sur des 1
sujets non douaniers. A ce principe, l'Italie
s'est toujours montrée fortement attachée, et
il constitue un des points essentiels de la
thèse française, dont M. P.-E. Flandin s'était
fait l'éloquent interprète à la tribune de la
onzième Assemblée. La réponse du gouver-
nement français au questionnaire du 24 mars
affirmait tout récemment sa fidélité à cette
thèse. Or, les propositions retenues par le
Comité économique étaient, l'une et l'autre,
d'ordre tarifaire. Ce fait rendait inévitables
de nouveaux heurts. ·
Quel que soit le poids de ces difficultés de
procédure, il semble, au reste, que l'action
déterminante qui s'est exercée sur les tra-
vaux de la Conférence ait .été celle des faits
économiques eux-mêmes. Car, s'il est vrai
que la crise actuelle constitue un puissant
argument en faveur d'une action internatio-
nale, il est encore plus vrai que cette crise,
qui laisse toutes les économies nationales
douloureuses et méfiantes, rend singulière-
ment malaisée !& mise en oeuvre .brusquée
d'une telle action. Nous nous expliquons.
Tous les Etats qui ont avec 'la Grande-
Bretagne un mouvement important d'échan-
ges commerciaux ont marqué pleinement leur
compréhension pour les difficultés dont souf-
fre ce pays et leur désir de seconder son
effort pour écarter la fermeture de son mar-
ché aux produits étrangers. Mais tous ont
du reconnaître que parler d'abaissements ta-
rifaires représentait dans la conjoncture
présente une foJIe imprudence. Dans le
monde-entier, les gouvernements sont actuel-
lement sollicités d'accorder à leurs agricul-
tures et à leurs industries une augmentation
de la protection. C'est à grand'peine que
ceux d'entre eux qui ont signé !a Conven-
tion du 24 mars, soucieux d'en respecter
l'esprit, peuvent résister à cette pression. Le
maintien du ~0
promettre et tenir.
Pour aider les Etats agricoles à lutter con-
tre la misère grandissante, la bonne volonté
n'apparaît pas moins générale en Europe.
Mais la solution du tarif préférenfie], qui
suppose une révision fondamentale du sys-
tème des échanges, n~st pas moins unani-
mement condamnée. Elle aboutirait, en dé-
finitive, à dresser une partie de l'Europe
contre l'autre et à mettre le continent dans
son ensembte dans une situation difncile vis-
à-vis de ses gros fournisseurs et clients d'ou-
tre-AtIantique. I! apparaît aujourd'hui clai-
rement qu'une autre base doit être donnée
à l'organisation de l'Europe; l'organisation
intérieure des pays producteurs de céréales,
la mise au point d'un système de crédit in-
ternational doivent constituer Jes premières
étapes d'une entreprise pour laquelle les
Etats n'étaient, en novembre, nullement pré-
parés.
Le pessimisme qui s'imposait pour toutes
ces raisons à l'observateur impartial a été
pleinement confirmé par les événements. Sur
tous les points, la Conférence a dû se con-
tenter de formules d'attente,. et son embar-
ras n'apparaît que trop dans les termes va-
gues à dessein des résolutions contenues dans
son Acte final.
En ce qui concerne la Convention com-
merciale, les Etats qui ont déjà ratifié ont
prudemment décidé de considérer comme va-
lable toute ratification déposée à Genève
avant !e 2g janvier 1931. Espérons que cette
prorogation de trois mois du terme primitif
permettra la réalisation effective de la trêve
indispensable..
Touchant les propositions britannique et
néerlandaise, on se contente de <: noter avec
satisfaction que certains Etats se sont dé-
clarés disposés à négocier, dans certaines
conditions, avec d'autres Etats en vue d'ap-
porter à leurs relations commerciales des
améliorations ». On ne saurait plus sage-
ment réserver un avenir incertain.
Énnn, la Conférence se borne également
à prendre note des propositions des Etats
danubiens et publie en annexe le rapport
de la Commission qui, ~réserve faite de
la question de principe et de la possibilité
d'application s'est livrée à une étude toute
théorique du problème de la clause de pré-
férence. Ainsi, une satisfaction peu coûteuse
a été donnée à des opinions publiques an-
goissées.
La volonté commune de « camouner un
échec qui n'est pas niable a donc permis de
garder intact le cadre fragile tracé naguère
pour une « action économique concertée
Instruits par cette cuisante expérience. les
Etats, et aussi !a S. D. N., ont le devoir de:
préparer rsoignenseme'M" h: "travai! des pro-
chaines conférences, et d'en éliminer toutes
les improvisations. Le succès, auquel l'ins-
titution de Genève peut et doit largement
contribuer, est a ce prix. J.-M. BlAitT.
J.-M. BiAM.
Le naufrage du navire Mandais K Oberon
Trente-sept victimes
Une catastrophe qui rappelle celle d'août
!888, dans les mêmes parages (lorsque deux
courriers danois s'abordèrent et que l'un d'eux
coula en moins de cinq minutes) vient, de se
produire dans Je Cattegat. On .télégraphie, ea
effet, de Copenhague.:
On ignore encore !e nombre exact des per-
sonnes qui ont péri au cours de la collision qui
s'est .produite, la nuit dernière, dans le Catte-
gat, entre les bateaux finlandais ~~c~~tM et
O~OM, au cours de laquelle l'O~ott coula
en quelques minutes. On sait seulement qu'au
départ J'O&~OM avait à bord vingt passagers
et un équipage de cinquante-sept officiers et
hommes, soit en tout soixante-dix-sept per-
sonnes. A l'heure actuelle, seize passagers et
vingt et un membres de l'équipage sont man-
quants et. d'après les témoignages des survi-
vants qui sont arrivés hier après-midi à Copen-
hague, il n'y a plus aucune chance que ces
trente-sept pe~onnes puissent être sauvées.
L'~n-htnM et l'O&~OM appartiennent tous
deux à la Compagnie finlandaise de navigation,
qui assure le service He)singfbrs-Hu)l. Par Tme
coïncidence, émouvante, Hsr~taieNt, cette nuit-là,
commandés par deux frères, Erik Hjelt, sut
l'0&
large de l'île Laësœ. Un brouillard très épais
augmentait l'obscurité. Les passagers de 1'06~-
ron, en route vers HuH, étaient partis se cou-
cher très tôt.
C'est à cette circonstance que l'on doit de
déplorer la. disparition de seize d'entre eux.
Le navire, pris à tribord 'par l'<'<«n
pitant dans les escaliers, empêcha les pas-
sagers d'atteindre le pont. On ne les entendit
crier que très peu de temps. Trois minutes
après le choc, 1'0&
la mer. A peine avait-il été submergé qu'une
explosion formidable indiquait que ses chau-
dières et ses réservoirs venaient d'éclater. Le
drame abonde en incidents pathétiques
le capitaine de i'OMroM se trouvait sur
le pont avec sa femme et sa fillette lorsque la
collision se'produisit. Tous trois se jetèrent à
la mer, mais Mme Hjelt, saisie presque im-
médiatement d'une crampe, ne put suivre son
mari et disparut. Le capitaine lui-même, sa
miette dans les bras, parvint à gagner à la
nage l'~cho'M.f, mais, à son grand désespoir,
il s'aperçut, au moment où il était élevé à bord,
que la petite, saisie par le contact de l'eau gla-
cée, était morte de froid. La rencontre entre
les deux frères fut d'un pathétique poignant, !e
malheureux père montrant au capitaine de
t'n-
L'MUM est arrivé, hier, à Copenhague,
son drapeau à mi-mât, transportant dans la ça-
bine du capitaine le corps glacé de la ËHe de
son frère.
Il faut perdre tout espoir de retrouver vi-
vants les autres passagers, une nappe d'huile
enflammée s'étant étendue à la surface de la
mer après la catastrophe, brûlant athsi ceux que
l'eau ~}acée n'avait pas déjà tués.
LES EVENEMENTS D'RS'P~GWE
Le uénerai Berenauer
annonce sa retraite et !e retour
au réaime parlementaire
Le correspondant .spécial à Madrid du New
York ~ft-a/e! 'rapporte les déclarations du gé-
nerai Berenguer, les premières que te prési-
dent du Conseil ait faites depuis le soulève-
ment de Jaca.
<: Dans trois mois, 'dit île gênera), nom, dans
deux mois et demi, j'aurai termine ma tâche.
Des élections auront lieu le l" mars, et, quand
j'aurai rempli mon devoir envers Je Toi et en-
vers le pays, j,e résignerai mes fonctions, quit-
terai la vie politique et retournerai avec joie à
l'armée.
Av&nt le milieu de mars, l'Espagne aMra
ttn tég!m.e parlem.entai're.
x' .La révolte est 6iue, a ajouté te général.
Nous y étions d'aiHcurs préparés et mous sa-
vions, deux jours à l'avance, où et comment
elle éclaterait. Nous n'avions cessé de surveil-
ler les agissements du commandant Franco, et
des troupes étaient en route pour Jaca avant
même que la rébellion se fût produite.
x. Cette .révolte a été provoquée par les com-
munistes travaillant dans les .rangs fépuMicaims,
et attisant le mécontentement de certains ofn-
ciers qui n'avaient pas reçu 'les grades qn'Ms
espéraient.
~Ma tâche est désormais de maintenir !t'or-
dre et de préparer les élections. Une fois élues,
les Certes choisiront le premier ministre et dé-
cideront du parti qui gouvernera le pays. Je
ne veux à aucun! prix rester au pouvoir. D&as
trois moi.s, je l'aurai quitté. p
Dans les provinces
Les dernières informations reçues Minoncent
que tout est fentré dans l'ordre dans les gran-
des villes. Le nombre des arrestations au cours
des troubles récents de Bilbao s'élève à 84. A
Gijon, le gouverneur civil a condamné à une
amende les propriétaires de vingt-quatre mai-
sons de commerce qui refusaient de reprendre
teurs affaires. A Saragosse, on annonce l'aTres-
tation de trois nouveaux ofnciers de la. garni-
son impliqués dans le soulèvement nulitair.e de
Jaca.
La .gendarmerie de Hudva a procédé à l'a.r-
tcstation de quinze habitants de la bourgade
PueMo de Guzman, où la République avait été
proclamée. Elle a saisi un dépôt d'armes et de
munitions. On estime à 15 morts le .Mam de
la dernière Tévotte. Le TMHM porte ce chiffre
à 25 morts et i3o blessés.
Le sort des oîîiciers rebeUes
Comme nous l'annoncions hier, le gouverne-
ment portugais a accordé aux réfugiés poUti-
ques espagnols internes à Mafra l'autorisation
de quitter le Portugal..
Le commandant aviateur Franco et 'so
pour la France, l'Argentine et l'Uruguay. Le
général det LIano ira en France, .en. Belgique
ou en Allemagne, d<: inême que les autres of-
noie.rs espagnols jusque-jà prisonniers sur pa-
folc..
A Mad-rid, le juge militaire spécial a terminé
son instruction du .procès relatif à la sédition.
de l'aérodrome .des Quatre-Vents. Le nombre
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