Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1929-01-21
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Type : texte texte
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Description : 21 janvier 1929 21 janvier 1929
Description : 1929/01/21 (Numéro 20). 1929/01/21 (Numéro 20).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2007
JOURNAL DES DEBATS DU LUNDI 21 JANVIER 1929
REVUE FINANCIÈRE
I Les négociations avec l'AUttnagnê. Ca
dont la Fraace a besoin. La cota»
mercialisation de la dette allemande.–
& L'utilisation que l'on en pourrait latas.
Les problèmes qu'elle Soulève. La
situation de là France vis-à-vis des
Etats-Unis.
f Paris, le at janvier 1929.
Les négociations, pour ce qu'on est con-
venu d'appeler le règlement définitif des ré-
parations, vont très prochainement s'ouvrir.
£. Est-il besoin de rappeler qu'elles ont une im-
,7 partance, considérable et nue c'est propre-
ment le destin financier de la France, et,
peut-être, le destin de l'Europe, vis-à-vis des
ï-t?rtiftis;'quf: peuvent se jouer dans les
journées décisives qui approchent. Les pro-
blèmes soulevés par le règlement des répara-
tions ont certes fait des progrès considéra-
bles mais ceux qui restent en suspens soin
encore d'une extrême gravité et c'est peut-
être lorsqu'on approche du but qu'il fatu
• (jouer le plus serré parce qu'une défaillance
peut annuler rétrospectivement toutes 1rs s
conquêtes faites auparavant.
Depuis que la question des réparations est
agitée, on a parlé, sans la réaliser, de la
tommercialisation de la dette allemande. Il
s'est formé une sorte de halo autour de ce
terme et on est tenté de croire qu'il suffit
Jfle le prononcer pour amener la résolutk»,
tant espérée des problèmes les plus délicat?.
Tout récemment, on a annoncé un peu par-
tout que la question allait être à nouveau et
très largement examinée. La nomination de
grands banquiers internationaux, comme re-
̃ présentants des Etats-Unis, a donné corps.
=•̃ cette opinion; et on se tourne déjà vers
le marché américain pour savoir dans quelle
'.̃••" mesure il est capable d'absorber une tranchr
d'emprunts allemands, et surtout dans quelît
ij. mesure il est désireux de le faire. La ques-
tion essentielle des réparations concerne les
paiements que l'Allemagne doit effectuer,
pour leur presque totalité, à la Grande- Bre-
tagne et à la France. Mais, par le canal de,
•«"•là eoflimerciâlisatiott,- elle redevient un prp-
Mblème internatiénal, grâce auquel lès Etats-
'̃' Unis sont, une fois de plus, conviés à assu-
rer un peu plus fortement leur mainmise
financière sur l'Europe*
La commercialisation de la créance alle-
mande peut être envisagée de bien des ma-
nières différentes. Il est évident qu'elle coffi-
porte en principe un accroissement de sé-
curïtê -pour les créanciers de réparations/
puisque ceux-ci sont immédiatement payés,
dans la mesure du moins où on leur attecte
la valeur des titres émis dans le public. L*
plan Dawes avait prévu cette procédure, en
coupant l'annuité de 2.500 millions de marks-
or .pour la répartir, on le sait, entre trois
débiteurs principaux: le budget du Reich
pour 1.250 millions, l'industrie pour 300 mil-
lions et les chemins de fer pour 660 millions
La créance alliée sur les chemins de fer et
sur l'industrie a même été organisée, maté-
rieîlement parlant, de façon à permettre à
tout moment la vente d'un lot des obliga-
tions ainsi créées. Les trustées, créés en
vertu du plan Dawes, sont détenteurs de 11
milliards d'obligations de chemins de fer
rapportant 5 et de 5 milliards d'obliga-
tions industrielles au même taux ils en per-
çoivent les coupons, et c'est sous cette forme
que les chemins de fer et l'industrie alle-
«~ maade se libèrent. Le rapport, des experts a
"xposé Î diverses reprises, que la négociation
/et'unë tranche dèsdités obligations fournirait
̃ aux créanciers de réparations des sommes
en capital, tandis que le trustée assurerait
'le paiement des intérêts entre les mains de
la masse des porteurs privés qui acquerraient
ces titres.
Mais rien n'a été prévu pour la commer-
cialisation de l'autre moitié de l'annuité, qui
correspond à un paiement budgétaire. C'est
• là cependant la part certainement la plus
fragile de l'annuité des réparations, puis-
qu'elle constitue une dette politique. A vrai
dire, quand on parle de commercialiser la
créance de réparations, il faut donc distin-
guer deux opérations différentes: par la
première, on donné une' base économique h
une dette antérieurement politique; par' la
.seconde, on aliène une créance, par l'émis-
sion de titres sur un marché public.
On voit bien l'intérêt indéniable que pré-
senterait, pour la France, la commerciali-
sation {au premier sens du mot) de la totalité
de la dette allemande, pour lui enlever son
caractère politique. On voit moins bien
.'l'avantagé que peut réprésenter, pour la
Fxap.ce, la. commercialisation (au second sens
du mot) de la seule partie de la dette aUc-
mande qui soit actuellement commerciale, et
encore même d'une partie de cette, partie. Par
cette opération, les garanties "qui entourent'
actuellement la plus grande part de notre
créance sur l'Allemagne ne seraient en rien
améliorées; elles risqueraient même d'être
diminuées, en compensation du pseudo avan-
tage qu'aurait constitué le placement, sur un
marché étranger, d'une faible tranche des ¡
obligations allemandes. -i
La négociation d'obligations du plan Da-
wes soulève une autre difficulté, tenant à
ce que l'amortissement en a déjà été com-,
mencé. La somme de 300 millions de marks
que l'industrie allemande paye chaque an-
née à l'agent général des paiements ne repré-
.sente pas seulement l'intérêt des 5 mill&rds
d'obligations créées, mais constitue une an-
nuité terminable qui' doit éteindre en 36 ans
le principal de la créance. Cet amortisse-
f ment théorique a commencé dès 1928; de
sorte que, ainsi que l'indique le rapport du
.15 novembre 1928, « la valeur nominale des
obligations industrielles, se trouvant à pré-
sent en la possession du trustée, a été ré-
duite à 4-950 millions de marks-or ». Tant
que les obligations ne sont pas négociées,
«n peut prétendre que leur amortissement ne
-constitue qu'une opération d'ordre, laquelle
n'jn pas pour effet de diminuer l'annuité de
réparations due par l'Allemagne, mais seu-
kment d'apurer, peu à peu, une des hypo-
vrlhèques -particulières qui ont été consenties
aux Alliés. Mais cette position semblerait
̃ assez difficile à soutenir si on négociait ces
obligations. Leur nombre a déjà commencé
à être réduit; et, si on vendait une partie de
celles qui subsistent, il est bien certain qu'on
devrait consacrer à leur amortissement régu-
)lk lier, .çuivant le tableau qui a été arrêté, une
partie "croissante de l'annuité allemande.
Dans tout ce qui précède, On s'est placé à
un point de vue purement objectif. Il con-
vient maintenant d'envisager la .question sous
"son second aspect: celui des intérêts finan-
ciers de la France.
Pendant des années, notre pays a eu, du
'fait de la réparation des dommages que lui
avait laissés la guerre, ,un pressant besoin
de capitaux. Pendant tout le temps où la
.France a dû emprunter, une mobilisation par-
tielle de sa créance sur l'Allemagne eût s»"-
lagé son marché,, et lui eût apporté les ca-
pitaux même* qu'elle cherchait Aujourd'hui,
l'entreprise du financement des réparations
est achevée. La France s'emprunte plus; elle
commence même trii sérieusement l'amor-
tissement de sa dette. Elle n'a donc pas un
désir particulier de recevoir un paiement an
principal qui devrait amener des opération»
d'ordre intérieur, sans doute possibles, nuis
assez délicates.
Par contre, par suite de circonstances aux*
quelles personne n'eût cru il y a dix ans,
la France se trouve devant la créance des
Etats-Unis, pour laquelle elle a prévu un
"règlement par annuités durant 62 ans. Ceci
constitue l'événement nouveau par lequel la
France doit comme expier sa victoire. Ce
dont nous avons par conséquent besoin, c'est
l'assurance d'obtenir de notre débiteur les
sommes mêmes qui nous seront nécessaires
pour payer notre créancier. Il est entendu,
que les Etats-Unis ne veulent pas admettre
une liaison quelconque entre les paiements
allemands à la France et les paiemrats de
la France aux Etats-Unis mais la France
a bien le droit d'être d'un autre avis et de
lier fortement les paiements qu'elle fait au
Trésor américain et ceux qu'elle encaisse du
fait de l'Allemagne.
Qu'adviendrait-il, dans ces conditions, si
la France recevait un paiement en capital
correspondant à la négociation d'une partie
de sa créance. sur l'Allemagne ? On peut
même supposer, pour mettre les choses au
mieux, qu'elle ait obtenu gain de cause sur
tous les autres points, c'est-à-dire que les
paiements allemands durent 62 ans et soient
suffisants pour couvrir, chaque année, les
paiements que la France effectue à la Grande-
Bretagne et aux Etats-Unis, tout en lui lais-
sant une marge suffisante pour l'amortisse-
ment de la dette intérieure qu'elle a dû assu-
mer. Un paiement immédiat en capital sup-
poserait naturellement une diminution cor-
respondante des paiements futurs de l'Alle-
magne. Ce serait donc en soi une différence
radicale entre les procédés de règlement de
notre créance et les procédés de règlement
de notre dette dont les annuités ont été
fi.vées. Il serait plus qu'imprudent d'utiliser
immédiatement, à notre profit, -le paiement
J de l'Allemagne en capital si cela doit avoir, .f
pour conséquence, 'dans l'avenir, de nous obli-
ger à payer, aux Etats-Unis, une annuité
dont nous n'aurions plus alors la contre-
partie sous forme d'un versement allemand.
La meilleure utilisation du capital qui nous
serait versé serait donc vraisemblablement
de faire un paiement anticipé aux Etats-
Unis pour escompter certaines des annuités
futures.
Ce paiement soulève des difficultés fort
importantes du fait des stipulations de l'ac-
cord de Washington. Nous sommes, en effet,
redevables, aux Etats-Unis, de la totalité des
sommes qu'ils nous ont prêtées et sur les-
quelles ils n'ont fp.it aucun abattement. Mais
le gouvernement des Etats-Unis en a frac-
tionné la valeur totale en 62 annuités, en
affectant, au paiement des tranches futures,
un intérêt réduit allant de 1 à 3,5 L'es-
compte d'une tranche future ne serait bien
entendu acceptable, pour la France, que s'il
était calculé suivant le loyer actuel de l'ar-
gent, et non suivant ce tarif réduit. Il y
aurait donc là toute une nouvelle négociation
délicate où la France, une fois de plus, pa-
raîtrait comme demanderesse, alors que ce-
pendant elle n'aurait pas de véritable intérêt
dans la question.
En résumé, on ne voit pas très bien l'avan-
tage qu'aurait la France à recevoir, comme
un cadeau^pa-r.ticulier,. un paiement en capi- >
tal dont elle eut autrefois un si vif besoin; f
mais qu'elle devrait aujourd'hui employer à
payer elle-même les Etats-Unis. Il est vrai
qu'on ne voit même pas toujours l'intérêt
qu'a la France à exiger des paiements alle-
mands, dans la mesure où ceux-ci ne lui
servent qu'à payer les Etats-Unis. Les det-
tes interalliées, et les dettes de réparations,
sont un moyen redoutable par lequel les
Etats-Unis peuvent s'assurer pour longtemps
la suprématie financière sur une Europe divi.
sée.
Par contre, on aperçoit très clairement
l'intérêt primordial qui s'attache, pour nous,
à ce que flous obtenions de l'Allemagne des
engagements précis et définitifs qui soient
calqués sur ceux qui sont compris dans l'ac-
cord de Washington. Tout ce qui différencie
l'un et l'autre mode de paiement risque d'iso-
ler la France. Tout ce qui, au contraire,
les rapproche, reconstitue la solidarité euro-
péenne rendue indispensable par les exigen-
ces croissantes de la riche Amérique. La
négociation prochaine a pour objet de régler
au mieux des intérêts de la France une ques-
tion européenne. 11 ne faudrait pas qu'on la
transforme de façon- à l'utiliser au mieux
des intérêts du marché financier américain.
La semaine financière
La cote, tout entière, englobant la grande
majorité des valeurs, sans que l'on se soucie, |,
ou presque, des taux de rendement des titres, l,
a bénéficié d'un large mouvement de hausse.
L'histoire se renouvelle, et, de même qu'au
printemps dernier, nous voyons l'étranger en ?
prendre la direction. Nos Informations d'avant-
hier ont donné, sur l'opinion de la spéculation
allemande à l'égard de nos valeurs, un aperçu
significatif émanant d'une jeuille financière
d'outre-Rhin. Elle estime, et an estime en Alle-
magne, qu'elles ne sont pas à leur prix. M est
possible. Malgré certains plafonds atteints .au-
jourd'hui, il est encore des titres pour lesquels
la valeur de l'actif industriel et des bénéfice*
de F affaire qu'ils personnifient laisse des pos-
sibilités de hausse appréciable. Mais il eh est
d'autres qui, ont certainement franchi les éta-\
pes qu'ils ne sauraient dépasser sans défier la
raison. De cette distinction, l'étranger n'a cure.
Il achète, comme jadis, soit pour garder le
titre, soit pour trouver, le moment venu, une
nouvelle couche, d'acheteurs qui prendra sa
place, soit pour dénouer immédiatement ses
opérations. Peu lui importe que, par la suite, j
ses achats ayant cessé, les valeurs françaises
abandonnent les sommets où il aura contribué >
à les hausser,
Nous avons assisté, déjà, à de semblciples
phénomènes.
Quoi qu'il exi sait,, stimulée ou Mon par les
achats extérieurs, la fusée de hausse s'est dé-
versée sur le Parquet comme sur la Coulisse.
Tout naturellement, ce sont les valeurs fran-
çaises du terme du Parquet, valeurs types
comme la Banque de 'France, Banque de
l'Union Parisienne, Banque Nationale de Cré-
dit, Lens, Courriëres, PécYmev, compagnies
d'électricité, etc., qui se sont le mieux prêtées
à l'effervescence.
Le marché de la Coulisse n'esr pas moins
actif, sous l'affluence des ordres d'achat. La
liquidation de quinzaine, au Parquet, s'est
effectuée avec aisance, à des taux de report
en baisse (5 au lieu de "6 1/2 %); d'impor-
tantes levées de titres ont eu lien.
Les rentts n'ont cessé de monter, et parais-
sent devoir monter encore. H n'est point de
meilleur baromètre des dispositions d'un mar*
ché qui paraît orienté vers la hausse.
<~
La semaine se termine donc sur une Impres-
sion favorable. En sera-t-U de même pour
celles qui vont suivre? S'il n'est point permis
de prophétiser en matière boursière, du moins
n'est-il pas défendu de rechercher d'abord, et
d'étudier ensuite, les éléments de nature à
éclairer l'avenir. Or il en est un, parmi d'au-'
très, qui, s'il persiste, doit logiquement favo-
riser l'activité de la bourse. Notre Bulletin
quotidien l'a mentionné avant-hier lorsqu'il a
fait allusion à, l'aisance monétaire. Les dispor
nibilités sont abondantes, on ne saurait le nier;
elles contribuent puissamment à alimenter le
volume des transactions, on ne saurait davan-
tage en disconvenir. Peut-on envisager, au
seuil de l'année nouvelle, que cet afflux de
capitaux se perpétuera, pour le plus grandi
bien de la Bourse? Il semble que l'on puisse,
répondre affirmativement, car les perspectives
actuelles du marché monétaire sont satisfai-
santes. Examinons brièvement pour quels mo-
tifs elles le demeureront vraisemblablement,
et comment elles influenceront heureusement
l'orientation de la Bourse
La baisse du loyer de l'argent à Paris de-
meure dans le domaine des probabilités. Elle
s'accentuera au fur et à mesure tque s'estom-
peront les effets de l'échéance de fin d'année.
S'il est vrai qu'avant la guerre 300 à 400 mil-
lions de francs étaient, en moyenne, libérés
à cette époque, on peut évaluer à 2 milliards
le montant des fonds susceptibles d'être remis
actuellement à la disposition du marché. Par
ailleurs, les achats de rentes effectués par la
Caisse autonome, qui entrent dans la phase
active, se répercuteront sur les conditions du
crédit.
Nous avons dit, il y a huit jours, que la
Caisse dispose de plus de 5 milliards de francs
immobilisés à son compte, à la Banque de
France, et perdus pour le marché. Au cours dû
1929, c'est une somme d'au moins 3 milliards
de francs qu'elle pourra utiliser en achats et
annulations de rentes françaises ou autres ti-
tres d'Etat. Le porteur de rentes ou de bons
qui fera la contre-partie des achats de la
Caisse -autonome recevra des francs en
échange des titres qu'il livrera. Ainsi s'accrol-
tra d'autant la masse monétaire en circula-
tion. Ce porteur recherchera, à son tour, l'em-
ploi de ces francs, qui auront tendance à se
réinvestir en valeurs mobilières.
Un courant de transactions s'établira ainsi de
lui-même. L'amélioration du crédit sera nota-
ble et se fera sentir à la Bourse.
Evidemment, cet excédent de capitaux ne /ai
sera pas en totalité réservé. Il faut compter
avec l'attraction qu'exercent les places étran-
gères, lesquelles ralentiront le mouvement de
détente monétaire, et la baisse du taux de
l'intérêt. Mais tout l'excédent ne prendra pas
le chemin de l'étranger; une partie demeurera
chez nous, et un nombre respectable de mil-
liards viendra grossir prochainement la masse
des capitaux disponibles.
Est-ce à dire que la Bourse s'oriente vers
de nouveaux « booms s>? Non, certes. Mais,
pour des raisons techniques, elle s'ouvre, à
notre sens, si New-York n'exerce pas une in-
fluence délétère, à une période d'activité et
de bonne tenue financière.
**• irS
L'abondance même de l'argent dont profi-
tera le marché est, à coup sûr, génératrice de
progrès. Mais si le capital mobilier français a.
devant lui un avenir brillant, il a également
"dès devoirs. Ayons le courage de dire qu'il a
tendance à les oublier et qu'il attend que de
cuisantes expériences les lai rappellent. Cette
pléthbre de disponibilités a permis que les
émissions françaises, qui représentaient, en
1913, un capital de 3.915.000.000, aient atteint
en 1927, celui de 7.394.100.000, et, en 1928,
celui de 8 milliards environ; avant longtemps,
les 11.153.000.000 qui ont été mis en 1927 à
la disposition de la Trésorerie de l'Etat pour-
ront être rendus à la liberté.
Dans le pullulement des sociétés et la pro-
fusion des valeurs mobilières, nées de la mul-
tiplicité des capitaux nouveaux mis en circu-
lation sur tous les marchés du monde, le de-
voir consiste, pour les uns, à ne point abuser
de la candeur des capitaux jeunes et trop faci-
lement confiants, et, pour les autres, à s'abs-
tenir de cette sorte d'intoxication qui, négli-
geant volontairement la science de l'argent, de
la concentration des industries, de l'extension
des commerces, du caractère international des
marchés, du rythme de la formation des capi-
taux et de leur mobilité, aiguise des appétih
immodérés de gains, au détriment des notions
élémentaires du rôle du capital, de la valeur
mobilière de l'épargne et du placement.
C'est vers ceux-ci surtout que nous nous
tournons, à l'heure où, pour les motifs ci-des-
sus, le. torrent des capitaux en quête d'emploi
risque de troubler les cerveaux et de les en-
traîner vers les plus folles conceptions, vers
les pièges les plus grossiers, ou, plus simple-
ment encore, vers de manifestes exagérations.
Cest à ces néo-capitalistes que nous deman-
dons de corriger leurs mœurs et leurs habitu-
des, car ils sont leurs propres défenseurs la
protection de l'épargne réside presque exclu-
sivement dans la volonté de l'épargnant de ne
pas être trompé, et l'on peut tenir pour cer-
tain que les entreprises dirigées contre lui se-
rorii ra" autant moins audacieuses qu'il se mon-
trera plus armé, et surtout plus modéré dans
ses ambitions.
Pourquoi faut-il, hélas! constater que, sur
ce second point, il professe gne visible répu-
gnance à se corriger? Les avertissements ne
lui manquent pas, ,et cependant sa mentalité
demeuré voisine de celle que déplorait le con-
ventionnel Jhibaudeau dans ses mémoires sur
le Consulat, que l'on citait récemment, et dont
le passage suivant est d'une singulière actua-
lité « Les salons qui avaient le plus d'éclat
étaient ceux des fournisseurs, banquiers, gens
d'affaires qui s'étaient enrichis sous le Direc-
toire. Personne ne le leur disputait en prodi-
galités, en folies. Beaucoup de ces fortunes
mal acquises n'étaient pas .assises solidement.
Les moyens 0 Sa&ner n'étgient plus les °
mêmes, et* >
est ,ymi •• les jnoyens de gagner ne sont
plus les mêmes, fit, dans les limites du terrain
boursiern'est pas malaisé d'apercevoir le conflit Se
deux courants dont l'un domine malheureuse-
ment l'autre école des spéculateurs d'après
guerre et école classique du public boursier
d'avant guerre.
La première se porte acheteur de titres
avant tout, faisant observer que les titres sont
des marchandises comme les autres, et qu'ils
obéissent a la loi de l'offre et de la demande.
La seconde explique qu'avant guerre, on ne
se serait jamais contenté d'ua ensemble de
valeurs rapportant 1 l/~ à 2 net, car on
achète Ls valeurs pour le revenu qu'elles don-
nent. Ce sont des objets non de luxe, mais de
rendement; lorsque le rendement tombe senr
siblement au-dessous du loyer de l'argent, •'>
y a excès de spéculation, et toute spéculation
excessive appelle tût ou tard une correction
sévère.
Ainsi s'opposent tts deux tendances. S'Hon-
nera-t'On de ce que nos préférences n'aillent
pas à la première, car elle consacre le règne
des apparences. Apparences, les taux excessifs
auxquels sont poussées nombre de valeurs de
second ordre; apparence aussi, la situation du
capitaliste auquel de solides notions n'ont pas
appris ce qu'il est raisonnable de demander
comme revenu à l'argent placé; apparence,
enfin, la richesse attribuée à l'homme fas-
tueux, parce qu'il est fastueux, alors qu'en
réalité il s'enlise; apparence, par contre, la
pauvreté de celui qui, ayant réglé ses dépen-
ses sur ses revenus, se conforme à sa condi-
tion. Qu'il y ait, chez lui, surplus, et, de ce
dernier, l'on peut dire qu'un capitaliste est né.
Le tout est de le demeurer. Il n'est pour cela
qu'un moyen c'est de modérer ses appétits
et de se bien persuader que le gonflement. de*
cours, résultant d'une poussée de hausse mé-
canique, est un enrichissement illusoire pour
le titre gardé en portefeuille, dès l'instant que
cette hausse n'est pas en relations étroites avec
les possibilités de rémunération des entre-
prises.
Par ces temps d'excès de disponibilités e<
d'afflux de capitaux, prudence et circonspec-
tion sont le commencement de la sagesse.
D.
Revue de la Bourse
RENTES ET FONDS D'ETAT. Les
rentes françaises ont progressé cette semaine
à une allure qui les a rapidement portées très
près des plus hauts cours atteints en 1928, ex-
ception faite du 3 perpétuel qui s'était alors
élevé à 76, et des 6 qui ne sont séparés des
cours maxima que par le montant des intérêts
à courir jusqu'à l'échéance de leurs prochains
rntinnnc
Cours du 12 janv. Cours du 19 janv.
Terme Compt Terme Compt
3 .îT.-™-ïi 68 40 68 35 69 50 69 60
5 1915-16. 97 45 97 40 98 10 98 10
4%iqi8. 8270 8265 84 95-- .84 95
5 1920 ..b«u m 95 m'20_ 114JO 114 30
> AU COMPTANT
Cours Cours
du 12 janv. du 19 janv.
3 amortissable .m 78 50 79 10
3 1/2 amortissable. 98 20 98 25
A 1917 •• 8320 8570
6% 1920 1 102 10 10380
4% 1925 .s* 121 20 123 15
6% 1927 ,.7v. 108 » 110 45
5% IQ2Î5 o Q3 IO 0.5 40
La Caisig autonome est soutenue à 636.
Les obligations du Crédit national sont pres-
que toutes en progrès sensible.
Parmi les fonds étrangers, les Emprunts ser-
bes sont très calmes. L'ajournement du départ
de la mission yougoslave chargée de régler la
question du paiement des emprunts serbes a pesé
sur les cours du 4 et lui a fait perdre plu-
sieurs points.
Les Rentes roumaines sont également très cal-
mes et n'offrent que des fluctuations peu impor-
tantes.
Nouvelle faiblesse à enregistrer parmi le*
fonds russes. Peu de variations en rentes otto-
manes.
BANQUES ET ETABLISSEMENTS DE
CREDIT. Le groupe bancaire a eu une
allure très brillante cette semaine. La Banque
de France s'est avancée de 24.600 à 26.000. La
Banque de l'Algérie accentue également /ses
çrogrès à, 18.500 contre 18.350. La Banque 4e
l Indochine s'est redressée vigoureusement de
13-950 à 14.750.
Aux Etablissements de crédit, le Crédit lyon-
nais poursuit son mouvement de hausse à
4.215 contre 4.190; le Comptoir d'Encompte con-
solide ses positions à 2.415 contre 2.420 la
Société Générale accentue ses progrès à 2.010
contre 1.920. La Banque Nationale de Crédit
s'élève de 1.692 à 1.800.
Dans Je compartiment des banques d'affaires,
la Banque de Paris revient légèretment en ar-
rière de 5.270 à 5.235. La Banque de l'Union Pa- j
risienne est très ferme à 3420. Le Crédit Mo-
bilier Français se .consolide à 1.069. Au groupe
foncier, le Crédit Foncier de France poursuit c,a j
brillante aMure à 5495 contre 5-155- La Rente
Foncière s'effrite de 1.460 à 1.435 tandis que la j
Générale Foncière s'avance de 1.165 à 1.192. Au
comptant, la Foncière de l'Etoile consolide ses
progrès à 1.848. Les banques régionales pour-
suivent leurs progrès, La Société Marseillaise
de Crédit s'inscrit à t.370 contre 1.300, et Ja
Société Nancéienne à 565 contre 560.
Parmi îles banques étrangères, la Banque Na-
tionale du Mexique se tasse encore de 800 à
700. iLa Banque Ottomane se redresse un peu
de 1.975 1.998.
CHEMINS DE FER, TRANSPORTS.
Peu de changements dans le compartiment des
chemins de fer, où les grands réseaux restent
bien tenus.
L'augmentation globale des recettes de îios
grands réseaux sur 1927 a été, en 1928, de 11 76
par_ kilomètre. Le réseau P.-JL.-M. a obtenu
la plus forte augmentation avec 13 "04 par
kilomètre. Viennent ensuite le Midi, avec 12 54
le Nord, avec 12 32 l'Orléans, avec n £6
le réseau d'Alsace-iLorraine, avec 10 61
en enfin l'Est avec 9 80
Voici d'ailleurs comment se comparent les re-
cettes ide nos isrands réseaux
1928 1927 tation
(en 1.000 .francs)
Etat -vïv.-tos! 2.093.290 1.888.543 204.747
P.-L.M.îi 4.038410 3.568.790 469.620
Nord '.• 2.309.610 2.1364821 263.128
Orléans • 1.924.488 1.720.365 204.123
Est .1 2.002.857 1.824.102 178.755
Midi 930.947 823.563. 107.384
A4s.-et-iLor. ».»-, 1.101434 994072 107.362
Totaux 14.4g1.036 12.955.917 1.535.119
Au cours de la semaine écoulée, nos grandes
conupagnies n'ont été d'objet que de fluctuations
réduites, VEst a dû abandonner d'abord une lé-
gère fraction de 1.175 à 1.166, mais a repris,
en clôture, jusqu'à 1.198; le Midi, .par contre,
est pafsé de 1.358 à 1.360; Je Nord s'est af-
fermi de 2.300 à 2,415; i'Orléans s'avance de
1.270 à 1.300 et le P.-L.-M. de 1475a à 1.502.
Parmi les réseaux secondaires, des Départe-
mentaux gagnent 1 point à 587 les Economi-
Qtics .passent de 649 à 645 sans grands change-
ments.
Aux réseaux étrangers, 3a Companhia Pau-
lista se traite à 950.
Dans le compartiment des transports pari-
siens, 'le Métropolitain rétrograde de 1.215 à
1,180. Le Nord-Sud se retrouve à 420, non coté
depuis 3e 12 janvier. La T.CJÏ.P. est ferme à
779 francs.
NAVIGATION, PORTS, CANAUX.
Les Chargeurs réunis progressent de 934 à 961;
îa Compagnie générale Transatlantique fait de
même de 1.293 à 1408; la Havraise Péninsu-
laire se maintient à 505; les Chargeurs d'Ex-
trême-Orient se retrouvent à 45, et les Trans-
ports Maritimes à 971. La Compagnie Générale
de Navigation se redresse à 400 contre 360.
Parmi les (ports, celui de Beyrouth résiste à
3.150 tandis que ceJui de Rosario s'enlève brus-
quement de 31.105 à 35.350.
Les titres du Suez «oureuivent leur brillante
VALEURS D'ACTUAWT'É
Société Nancéîenne de Crédit Industriel et de Dépôts
Cette société a été aonïtitué» en 1881 au ca*
pital de 16 millions, porté en lix étapes succes-
sives, qui s'étagent de 1899 à 1912, à 100 mil*
lions en actions de 500 f r. libérées seulement du
quart i
En mai 1914, le Conseil proposa à l'assemblée
de modifier ce capital, dont- l'effet matériel
n'avait été que de fournir 25 millions d'argent
à la société, en le ramenant à ce chiffre de
25 millions et en remplaçant les actions de
500 fr. par des actions de 250 fr. entièrement
libérées.
Un mois plus tard ce capital était doublé et
porté à 50 millions; en 1920, une nouvelle aug-
mentation le portait à 75 millions; enfin, en
1924, une opération identique l'amenait à
IOO millions, son chiffre actuel, divisé en 400.000
actions de 250 f r. entièrement libérées. <,
Il n'existe ni parts de fondateur ni obliga-
tions.
•
La création de la Société Nancéienne de Cré-
dit Industriel et de Dépôts s'était opérée la
terminologie de sa raison sociale l'indique
sous les auspices du Crédit Industriel et Com-
mercial, et c'est assez dire qu'avec un semblable
parrainage le succès devait lui être assuré.
Des personnalités de premier plan de l'indus-
trie lorraine apportaient leur concours à l'éta-
blissement naissant dont l'activité devait plus
particulièrement s'affirmer dans tout le bassin
de Briey qui, depuis les quelques cinquante der-
nières années, a connu un dévelopement consi-
dérable.
Par cela, la Société trouvant un aliment tou-
jours plus grand -à son activité a augmenté très
sensiblement le volume de ses opérations et a
agrandi son champ d'action.
C'est ainsi que, depuis la fin des hostilités,
elle a participé à la création de la Société
Luxembourgeoise de Crédit et de Dépôts, de la
Banque Régionale de la Sarre et de la Banque
Arlonaise, sociétés filiales qui lui assurent un
important mouvement d'affaires dans ces pays
de grande production.
En dehors de son siège social de Nancy, de
ses deux succursales de Paris et de Metz, la So-
ciété Nancéienne dispose de 70 succursales et
agences-et JiO; bureaux* périodiques,, non, corii-V
pris les dépendances de ses trois filiales, au
Luxembourg, dans la Sarre et en Belgique.
La Société Nancéienne traite toutes les opé-
rations bancaires, mais c'est surtout dans la
région de l'Est qu'elle apporte son concours aux
industries les plus diverses qui sont ses clients:
métallurgie, électricité, hydroélectricité, vins de
Champagne, construction, brasseries, malteries,
cristalleries, verreries, etc.
L'éclectisme de cette clientèle lui permet de
diviser les risques inhérents à une spécialisa-
tion trop grande sujette ajpc crises périodiques.
#
Depuis 1914, les résultats sont allés sans cesse
en croissant, suivis, parallèlement, par les répar-
titions.
Voici pour les neuf derniers exercices com-
ment se présentent ces résultats:
Exercices Résultats Réserves Dividendes
(en 1.000 francs) (En francs)
1919 ••*» 4-219 500 15
1920 .s 6.295 53o 17 50
1921 6.701 500 17 50
1922 7468 750 18 75
1923 .j, 7.757 1450 21 18
1924 9461 750 22 50
1925 .» 11.082 1.500 2250
1926 n I2.23I 1.500 25
19^7 ••« 12.620 I.75O 25
La comparaison ci- dessous établie entre les
allure; c'est ainsi que l'action est toujours re-
cherchée à 24.795 au lieu de 24.320; la part de 1
fondateur est en reprise à 22.700 contre 21.825; 1
la part civile, par contre, doit abandonner un
peu de terrain de 36.075 à 35.600.
METALLURGIE, CONSTRUCTIONS
MECANIQUES. Après avoir accentué
leurs progrès, les valeurs métallurgiques ont mon,-
tré finalement un peu de lassitude. Mais s'il
en est qui ont abandonné un peu de J'avance
antérieurement acquise, les nouvelles plus-values <
sont nombreuses. Les Aciéries de Longwy ne À
présentent pas de grand changement à 2.675
contre 2.700. Micheville est revenu de 2.850 à <
2.775 et Châtillon-Commentry de 6.450 à 6.050.
Les Aciéries de la Marine sont très fermes à J
2.000 (francs. j
Après une nouvelle hausse de 1.675 à 1.735. les
Aciéries du Nord et de l'Est sont revenues à
1.690. Les Aciéries de France restent sur leurs
positions à 535. On sait que d'offre a été faite,
aux porteurs, d'échanger leurs titres contre des
actions CltâHllon-Comtnentry, à raison de 12
contre une, plus une soûl te en espèces de .1
69 fr. 70; cote faculté pourra s'exercer jusqu'au
31 janvier au lieu du terme du 15 janvier qui
avait été précédemment fixé. î
Sortant de l'aocadmie qu'elles avaient montrée <
depuis le début de l'année, 'les actions Louvrcçl 1
et Recquignies s'élèvent de 3 :o8o à 3.150. Mont-
bard-Aulnoye .progresse, également de 650.3 675.
Danë lé gVoupe aeTa"trâlis"fafitïation"'des mé-' •
taux, des actions ordinaires Electro-Câble se
traitent, en extrême clôture, à 910 contre 815, U
y a huit jours; les privilégiées progressent éga-
lement à 1.020 contre 918. La Société Française
des Métaux revient de 3.180 à 3.050.
Dans de groupe de l'automobile, les actions
Citroën se tassent un .peu de 1.805 à 1.785. Petv
geot s'avance de 910 à 925. t
CHARBONNAGES. Les Charbonnages
ont enregistré cette semaine de nouvelles amé-
liorations.
Le groupe des Charbonnages du Nord et du
Pas-derCalavs est (particulièrement ferme. Cour-
tiëres s'élève de 1.510 à 1.600. Lens qui, en ou-
tre d'un actif industriel propre de premier or-
dre, possède une importante participation dans
les Forges Nord-Est, passe de i.O2o à I.I2O.
Vicoigne Nœux et Drocourt, s'élève de 1.384 à
1.540.
Au comptant, Dourges se consolide à 2490
contre 2.500 Maries a un marché très animé
à 1.230 contre 1.119 Ostricoitrt bondit de 2.200
à 2.400 Bruay est très recherché de 6.150 à
6.525 l'assemblée a voté le maintien du divi- v
dende à 120 francs dont un solde dé 60 francs
à toucher le 15 février.
Aux mines du centre, Commeutty-Fourcham-
bault se consolide à 2.205.
MINES METALLIQUES. Le marché
des valeurs cuprifères a été ferme cette se-
maine. Le Rio s'est montré toutefois asseï
agité et clôture à 7.630 contre 7.540. Le « Fi-
nancial Times s> écrit qu'une certaine nervo-
sité règne à Londres au sujet du dividende final
de 1928 qui est attendu vers le milieu de mars. 1
La Tharsis s'est traitée en dernier lieu à 604
contre 611, là Huelva Copper à 385 contre 396,
Plakalnitza a un marché animé à 464. Aux va-
leurs de plomb, Penarroya s'avance toujours à
1.349 contre 1.396.
Aux valeurs de zinc, 'la Vieille Montagne a 1
rebondi de 3.850 à 3.930. Progrès également de
Viltemagne à 359 contre 320.
Aux mines de fer, Mokta El Hadid s'avance ]
à 11.745 contre 11.000.
EAUX, GAZ, ELECTRICITE. L'acti-
vité ne s'est pas ralentie dans le compartiment <
des valeurs d'eaux, dont la tenue est remar-
quablemenr ferme. Mais le mouvement des 1
transactions s'est encore accentué sur la Lyon-
naise des Eaux, dont l'action s'est enlevée de.
Augmen-
différent* poste» d«s bilan» au ooww d«« quatre
derniers, exercices, montre combien s'ast déve»
loppée l'activité de cetto banque:
'•'̃̃̃ '̃̃ Exercices
J924 1925 1926 1927
(En millions de francs)
Disponible caisses et
banques 80 171 223 3&j
Effets à recevoir et
Bons Défense 228 362 370 425
Comptes courants débi-
teurs 285 318 299
Dépôts à vue 124 173 182 226 `
Comptes courants cré-
diteurs -398 498 5O3 638
Dépôts à terme .«..••̃ 15 80 149 164
#*# •
Au 31 décembre 1927, le bilan s'établissait
ainsi:
Actif
(En 1.000 fr.)
Caisse et banques .» .» 385.270
Effets à recevoir et comptes à en-
caisser ̃ 426.288
Comptes courants < 299491
Avances sur titres et comptes garantis 36.247
Portefeuille titres « 29.949
Participations et émissions <.« 13.978
Comptes d'ordre ̃>: 64.877
Immeubles sociaux ,«m..w.j 13.205
Totaux; .«.mc.»; 1.269.305
PASSIF
Capital vwnifcBrv.swwiaw.-s 100.000
Réserves .m 22.250
Dépôts à vue a 226.107
Comptes courants .1 638.235
Dépôts et exigibilités à terme '«..1 a 195-942
Comptes d'ordre « 73-940
Bénéfices et reports ..̃.«.«.» I2.83i
Totan-r: I.260.3ot;
La trésorerie est parfaitement équilibrée, puis-
qu'elle oppose 8oq millions de disponibilités et
de réalisable à une somme équivalente d'exigi-
ffiîfés'.îmm&liâtés. :V
Le portefeuille titre, les participations ont été
à l'inventaire calculés à des prix qui ne laissent
certainement aucune surprise. Les titres des
filiales sont assurément portés çoar leur valeur
nominale et de ce fait renferment une réserve
occulte appréciable si l'on tient compte que la fi-
liale sarroise distribue 15 de dividende, la
filiale luxembourgeoise 6 la filiale belge
12 ̃ "̃
Enfin le poste Immeubles est toujours amorti
avant bilan; lors du dernier exercice, le mon-
tant des amortissements ayant affecté ce poste
a atteint 1.097.000 fr.
**#̃
La Société Nancéienne jouit dans tous les
milieux d'une réputation parfaite et d'un crédit
de premier ordre. Le développement de ses opé-
rations au cours de l'année 1928 s'est poursuivi
aussi vigoureusement, ainsi qu'en témoignent les
rapports mensuels sur l'activité de cette banque.
La création d'une bourse à Luxembourg, qui
peut fort bien devenir un carrefour interna-
tional de la finance, amènera à cet établissement
de nouvelles et grandes possibilités.
Au moment où les actions de nos banques se
capitalisent à des taux extrêmement bas, il con-
vient de ne pas négliger les titres de celles qfai,
tout en offrant une sécurité aussi forte, ont été
négligés par le mouvement de hausse quasi gé-
néral dans ce compartiment.
A cet égard, l'action Société Nancéienne, avec
son dividende de 25 fr. et son cours de 565,
peut faire partie de cette catégorie.
3.765 à 3JÎ70 et la jouissance de 3.360 à 3-38".
La Compagnie générale des Baux a été éga-
lement activement échangée et finit à 2.380, ve-
nant de 2.275, la jouissance passant de 1.Ô29 à
1.700. Les Baux de la Banlieue se sont encore
améliorées de 780 à 790, mais des Eaux pour
l'Etranger sont demeurées stationnaires à 365.
En raison de très bons achats pour compte
étranger, la hausse s'accentue dans le compar-
timent des valeurs gazièrés.
Les bonnes tendances s'accentuent sur le Gas
de Paris à 415 et sur l'Eclairage, Chauffage et
Force Motrice à 749.
De nombreux achats ont fait monter, en quel-
ques séances, la Compagnie Française et Con-
tinentale d'Eclairage de 1.300 à 1.450 et la Com-
pagnie Française d'Eclairage et de Chauffage
par le Gas, qui vient de détacher un coupon
de 55 francs pour solde dé dividende de 1928,
est demandée en clôture à 3.300. Peu de varia-
tions sur Ja Fusion des Gas qui oscille entre
1.280 et 1.255, a&is le Gaz et Eaux demandé u
y a huit jours à 1.225 s'est échangé cette se-
maine à 1.350. Les transactions ont été nom-
breuses sur le Gas pour la France et l'Etranger
qui finit à 2.850 après avoir coté 2.950.
L'activité est toujours grande dans le com-
partiment de l'Electricité, où la hausse a été
quasi générale.
Avec un marché fort animé, la. Compagnie
Parisienne de Distribution d'Electricité s'élève
de nouveau de 2.200 à 2.315. La Compagnie Gé~
̃néraie â" Electricité, de plus en Jpius en faveur,
fait un nouveau bond de 4.250 à 4.350. L'action
Electricité de Paris a progressé de 3.710 à 3.760,
mais la part s'est brusquement enlevée de 18.050
à 18.700, pour finir à 18.305. L'Electricité de ha
Seine réalise un nouveau gain de 1.040 à 1.065.
V Est-Lumière s'est avancé dt 1.190 à 1220
après avoir touché le cours de 1.300, et le Nord-
Lumière qui finissait il y a huit jours à 4.30a,
clôture cette semaine à 4.260. L 'Ouest-Lumière
gagne 75 points à 925 et le Sud-L,umiire prio-
rité, passe de 575 à 630, entraîné par l'action
ordinaire qui bondit de IQ.IOO à 10.900.
CAOUTCHOUCS. En dépit de l'aug-
mentation des stocks à Londres, ia situation
du marché du caoutchouc a continué à s'amé-
liorer et de nouvelles hausses des prix ont été
enregistrées.
Au parquet, les actions Caoutchoucs de l'tn+
dochine ont développé leur reprise en s'avan-
çant à 1415; en fin de semaine, elles ont eu à
supporter quelques dégagements les ramenant à
1.350.
Les actions Cultures Tropicales reviennent de
201 à 196. En progrès un moment à 328, la
Financière des Caoutchoucs a été l'objet de
quelques prises de bénéfices vers la fin de la
semaine à 3o8..
PETROLES. La Royal Dutch est ra-
menée de 41.450 à 40.800. La Shell abandonne
du terrain à 582 ex-droit contre 718* il y a
huit jours.
La Mexican Eagle qui avait fléchi lundi à
167, a regagné le cours de 172 dans le courant
de la semaine pour terminer à 1 172 contre 175
la semaine précédente.
Bonne tenue de Pranco-Wyoming à 687.
Parmi les pétroles roumains, la Concordia est
soutenue à 269.
Au parquet, vive reprise de Pechelbronn de
949 à 1.025. Malgré 'les progrès réalisés par
ce titre depuis quelques mois, les cours actuels
ne paraissent pas avoir dépassé un niveau rai-
sonnable, vu l'augmentation des bénéfices que
les actionnaires semblent en droit d'attendre des
prochains exercices.
PHOSPHATES, PRODUITS CHIMI-
QUES, TEXTILES. On a copstaté en
cette semaine une animation inhabituelle au
groupe des phosphates. De nombreux achats
ont été effectués de la part non seulement de
capitaux français mais aussi de l'étranger
REVUE FINANCIÈRE
I Les négociations avec l'AUttnagnê. Ca
dont la Fraace a besoin. La cota»
mercialisation de la dette allemande.–
& L'utilisation que l'on en pourrait latas.
Les problèmes qu'elle Soulève. La
situation de là France vis-à-vis des
Etats-Unis.
f Paris, le at janvier 1929.
Les négociations, pour ce qu'on est con-
venu d'appeler le règlement définitif des ré-
parations, vont très prochainement s'ouvrir.
£. Est-il besoin de rappeler qu'elles ont une im-
,7 partance, considérable et nue c'est propre-
ment le destin financier de la France, et,
peut-être, le destin de l'Europe, vis-à-vis des
ï-t?rtiftis;'quf: peuvent se jouer dans les
journées décisives qui approchent. Les pro-
blèmes soulevés par le règlement des répara-
tions ont certes fait des progrès considéra-
bles mais ceux qui restent en suspens soin
encore d'une extrême gravité et c'est peut-
être lorsqu'on approche du but qu'il fatu
• (jouer le plus serré parce qu'une défaillance
peut annuler rétrospectivement toutes 1rs s
conquêtes faites auparavant.
Depuis que la question des réparations est
agitée, on a parlé, sans la réaliser, de la
tommercialisation de la dette allemande. Il
s'est formé une sorte de halo autour de ce
terme et on est tenté de croire qu'il suffit
Jfle le prononcer pour amener la résolutk»,
tant espérée des problèmes les plus délicat?.
Tout récemment, on a annoncé un peu par-
tout que la question allait être à nouveau et
très largement examinée. La nomination de
grands banquiers internationaux, comme re-
̃ présentants des Etats-Unis, a donné corps.
=•̃ cette opinion; et on se tourne déjà vers
le marché américain pour savoir dans quelle
'.̃••" mesure il est capable d'absorber une tranchr
d'emprunts allemands, et surtout dans quelît
ij. mesure il est désireux de le faire. La ques-
tion essentielle des réparations concerne les
paiements que l'Allemagne doit effectuer,
pour leur presque totalité, à la Grande- Bre-
tagne et à la France. Mais, par le canal de,
•«"•là eoflimerciâlisatiott,- elle redevient un prp-
Mblème internatiénal, grâce auquel lès Etats-
'̃' Unis sont, une fois de plus, conviés à assu-
rer un peu plus fortement leur mainmise
financière sur l'Europe*
La commercialisation de la créance alle-
mande peut être envisagée de bien des ma-
nières différentes. Il est évident qu'elle coffi-
porte en principe un accroissement de sé-
curïtê -pour les créanciers de réparations/
puisque ceux-ci sont immédiatement payés,
dans la mesure du moins où on leur attecte
la valeur des titres émis dans le public. L*
plan Dawes avait prévu cette procédure, en
coupant l'annuité de 2.500 millions de marks-
or .pour la répartir, on le sait, entre trois
débiteurs principaux: le budget du Reich
pour 1.250 millions, l'industrie pour 300 mil-
lions et les chemins de fer pour 660 millions
La créance alliée sur les chemins de fer et
sur l'industrie a même été organisée, maté-
rieîlement parlant, de façon à permettre à
tout moment la vente d'un lot des obliga-
tions ainsi créées. Les trustées, créés en
vertu du plan Dawes, sont détenteurs de 11
milliards d'obligations de chemins de fer
rapportant 5 et de 5 milliards d'obliga-
tions industrielles au même taux ils en per-
çoivent les coupons, et c'est sous cette forme
que les chemins de fer et l'industrie alle-
«~ maade se libèrent. Le rapport, des experts a
"xposé Î diverses reprises, que la négociation
/et'unë tranche dèsdités obligations fournirait
̃ aux créanciers de réparations des sommes
en capital, tandis que le trustée assurerait
'le paiement des intérêts entre les mains de
la masse des porteurs privés qui acquerraient
ces titres.
Mais rien n'a été prévu pour la commer-
cialisation de l'autre moitié de l'annuité, qui
correspond à un paiement budgétaire. C'est
• là cependant la part certainement la plus
fragile de l'annuité des réparations, puis-
qu'elle constitue une dette politique. A vrai
dire, quand on parle de commercialiser la
créance de réparations, il faut donc distin-
guer deux opérations différentes: par la
première, on donné une' base économique h
une dette antérieurement politique; par' la
.seconde, on aliène une créance, par l'émis-
sion de titres sur un marché public.
On voit bien l'intérêt indéniable que pré-
senterait, pour la France, la commerciali-
sation {au premier sens du mot) de la totalité
de la dette allemande, pour lui enlever son
caractère politique. On voit moins bien
.'l'avantagé que peut réprésenter, pour la
Fxap.ce, la. commercialisation (au second sens
du mot) de la seule partie de la dette aUc-
mande qui soit actuellement commerciale, et
encore même d'une partie de cette, partie. Par
cette opération, les garanties "qui entourent'
actuellement la plus grande part de notre
créance sur l'Allemagne ne seraient en rien
améliorées; elles risqueraient même d'être
diminuées, en compensation du pseudo avan-
tage qu'aurait constitué le placement, sur un
marché étranger, d'une faible tranche des ¡
obligations allemandes. -i
La négociation d'obligations du plan Da-
wes soulève une autre difficulté, tenant à
ce que l'amortissement en a déjà été com-,
mencé. La somme de 300 millions de marks
que l'industrie allemande paye chaque an-
née à l'agent général des paiements ne repré-
.sente pas seulement l'intérêt des 5 mill&rds
d'obligations créées, mais constitue une an-
nuité terminable qui' doit éteindre en 36 ans
le principal de la créance. Cet amortisse-
f ment théorique a commencé dès 1928; de
sorte que, ainsi que l'indique le rapport du
.15 novembre 1928, « la valeur nominale des
obligations industrielles, se trouvant à pré-
sent en la possession du trustée, a été ré-
duite à 4-950 millions de marks-or ». Tant
que les obligations ne sont pas négociées,
«n peut prétendre que leur amortissement ne
-constitue qu'une opération d'ordre, laquelle
n'jn pas pour effet de diminuer l'annuité de
réparations due par l'Allemagne, mais seu-
kment d'apurer, peu à peu, une des hypo-
vrlhèques -particulières qui ont été consenties
aux Alliés. Mais cette position semblerait
̃ assez difficile à soutenir si on négociait ces
obligations. Leur nombre a déjà commencé
à être réduit; et, si on vendait une partie de
celles qui subsistent, il est bien certain qu'on
devrait consacrer à leur amortissement régu-
)lk lier, .çuivant le tableau qui a été arrêté, une
partie "croissante de l'annuité allemande.
Dans tout ce qui précède, On s'est placé à
un point de vue purement objectif. Il con-
vient maintenant d'envisager la .question sous
"son second aspect: celui des intérêts finan-
ciers de la France.
Pendant des années, notre pays a eu, du
'fait de la réparation des dommages que lui
avait laissés la guerre, ,un pressant besoin
de capitaux. Pendant tout le temps où la
.France a dû emprunter, une mobilisation par-
tielle de sa créance sur l'Allemagne eût s»"-
lagé son marché,, et lui eût apporté les ca-
pitaux même* qu'elle cherchait Aujourd'hui,
l'entreprise du financement des réparations
est achevée. La France s'emprunte plus; elle
commence même trii sérieusement l'amor-
tissement de sa dette. Elle n'a donc pas un
désir particulier de recevoir un paiement an
principal qui devrait amener des opération»
d'ordre intérieur, sans doute possibles, nuis
assez délicates.
Par contre, par suite de circonstances aux*
quelles personne n'eût cru il y a dix ans,
la France se trouve devant la créance des
Etats-Unis, pour laquelle elle a prévu un
"règlement par annuités durant 62 ans. Ceci
constitue l'événement nouveau par lequel la
France doit comme expier sa victoire. Ce
dont nous avons par conséquent besoin, c'est
l'assurance d'obtenir de notre débiteur les
sommes mêmes qui nous seront nécessaires
pour payer notre créancier. Il est entendu,
que les Etats-Unis ne veulent pas admettre
une liaison quelconque entre les paiements
allemands à la France et les paiemrats de
la France aux Etats-Unis mais la France
a bien le droit d'être d'un autre avis et de
lier fortement les paiements qu'elle fait au
Trésor américain et ceux qu'elle encaisse du
fait de l'Allemagne.
Qu'adviendrait-il, dans ces conditions, si
la France recevait un paiement en capital
correspondant à la négociation d'une partie
de sa créance. sur l'Allemagne ? On peut
même supposer, pour mettre les choses au
mieux, qu'elle ait obtenu gain de cause sur
tous les autres points, c'est-à-dire que les
paiements allemands durent 62 ans et soient
suffisants pour couvrir, chaque année, les
paiements que la France effectue à la Grande-
Bretagne et aux Etats-Unis, tout en lui lais-
sant une marge suffisante pour l'amortisse-
ment de la dette intérieure qu'elle a dû assu-
mer. Un paiement immédiat en capital sup-
poserait naturellement une diminution cor-
respondante des paiements futurs de l'Alle-
magne. Ce serait donc en soi une différence
radicale entre les procédés de règlement de
notre créance et les procédés de règlement
de notre dette dont les annuités ont été
fi.vées. Il serait plus qu'imprudent d'utiliser
immédiatement, à notre profit, -le paiement
J de l'Allemagne en capital si cela doit avoir, .f
pour conséquence, 'dans l'avenir, de nous obli-
ger à payer, aux Etats-Unis, une annuité
dont nous n'aurions plus alors la contre-
partie sous forme d'un versement allemand.
La meilleure utilisation du capital qui nous
serait versé serait donc vraisemblablement
de faire un paiement anticipé aux Etats-
Unis pour escompter certaines des annuités
futures.
Ce paiement soulève des difficultés fort
importantes du fait des stipulations de l'ac-
cord de Washington. Nous sommes, en effet,
redevables, aux Etats-Unis, de la totalité des
sommes qu'ils nous ont prêtées et sur les-
quelles ils n'ont fp.it aucun abattement. Mais
le gouvernement des Etats-Unis en a frac-
tionné la valeur totale en 62 annuités, en
affectant, au paiement des tranches futures,
un intérêt réduit allant de 1 à 3,5 L'es-
compte d'une tranche future ne serait bien
entendu acceptable, pour la France, que s'il
était calculé suivant le loyer actuel de l'ar-
gent, et non suivant ce tarif réduit. Il y
aurait donc là toute une nouvelle négociation
délicate où la France, une fois de plus, pa-
raîtrait comme demanderesse, alors que ce-
pendant elle n'aurait pas de véritable intérêt
dans la question.
En résumé, on ne voit pas très bien l'avan-
tage qu'aurait la France à recevoir, comme
un cadeau^pa-r.ticulier,. un paiement en capi- >
tal dont elle eut autrefois un si vif besoin; f
mais qu'elle devrait aujourd'hui employer à
payer elle-même les Etats-Unis. Il est vrai
qu'on ne voit même pas toujours l'intérêt
qu'a la France à exiger des paiements alle-
mands, dans la mesure où ceux-ci ne lui
servent qu'à payer les Etats-Unis. Les det-
tes interalliées, et les dettes de réparations,
sont un moyen redoutable par lequel les
Etats-Unis peuvent s'assurer pour longtemps
la suprématie financière sur une Europe divi.
sée.
Par contre, on aperçoit très clairement
l'intérêt primordial qui s'attache, pour nous,
à ce que flous obtenions de l'Allemagne des
engagements précis et définitifs qui soient
calqués sur ceux qui sont compris dans l'ac-
cord de Washington. Tout ce qui différencie
l'un et l'autre mode de paiement risque d'iso-
ler la France. Tout ce qui, au contraire,
les rapproche, reconstitue la solidarité euro-
péenne rendue indispensable par les exigen-
ces croissantes de la riche Amérique. La
négociation prochaine a pour objet de régler
au mieux des intérêts de la France une ques-
tion européenne. 11 ne faudrait pas qu'on la
transforme de façon- à l'utiliser au mieux
des intérêts du marché financier américain.
La semaine financière
La cote, tout entière, englobant la grande
majorité des valeurs, sans que l'on se soucie, |,
ou presque, des taux de rendement des titres, l,
a bénéficié d'un large mouvement de hausse.
L'histoire se renouvelle, et, de même qu'au
printemps dernier, nous voyons l'étranger en ?
prendre la direction. Nos Informations d'avant-
hier ont donné, sur l'opinion de la spéculation
allemande à l'égard de nos valeurs, un aperçu
significatif émanant d'une jeuille financière
d'outre-Rhin. Elle estime, et an estime en Alle-
magne, qu'elles ne sont pas à leur prix. M est
possible. Malgré certains plafonds atteints .au-
jourd'hui, il est encore des titres pour lesquels
la valeur de l'actif industriel et des bénéfice*
de F affaire qu'ils personnifient laisse des pos-
sibilités de hausse appréciable. Mais il eh est
d'autres qui, ont certainement franchi les éta-\
pes qu'ils ne sauraient dépasser sans défier la
raison. De cette distinction, l'étranger n'a cure.
Il achète, comme jadis, soit pour garder le
titre, soit pour trouver, le moment venu, une
nouvelle couche, d'acheteurs qui prendra sa
place, soit pour dénouer immédiatement ses
opérations. Peu lui importe que, par la suite, j
ses achats ayant cessé, les valeurs françaises
abandonnent les sommets où il aura contribué >
à les hausser,
Nous avons assisté, déjà, à de semblciples
phénomènes.
Quoi qu'il exi sait,, stimulée ou Mon par les
achats extérieurs, la fusée de hausse s'est dé-
versée sur le Parquet comme sur la Coulisse.
Tout naturellement, ce sont les valeurs fran-
çaises du terme du Parquet, valeurs types
comme la Banque de 'France, Banque de
l'Union Parisienne, Banque Nationale de Cré-
dit, Lens, Courriëres, PécYmev, compagnies
d'électricité, etc., qui se sont le mieux prêtées
à l'effervescence.
Le marché de la Coulisse n'esr pas moins
actif, sous l'affluence des ordres d'achat. La
liquidation de quinzaine, au Parquet, s'est
effectuée avec aisance, à des taux de report
en baisse (5 au lieu de "6 1/2 %); d'impor-
tantes levées de titres ont eu lien.
Les rentts n'ont cessé de monter, et parais-
sent devoir monter encore. H n'est point de
meilleur baromètre des dispositions d'un mar*
ché qui paraît orienté vers la hausse.
<~
La semaine se termine donc sur une Impres-
sion favorable. En sera-t-U de même pour
celles qui vont suivre? S'il n'est point permis
de prophétiser en matière boursière, du moins
n'est-il pas défendu de rechercher d'abord, et
d'étudier ensuite, les éléments de nature à
éclairer l'avenir. Or il en est un, parmi d'au-'
très, qui, s'il persiste, doit logiquement favo-
riser l'activité de la bourse. Notre Bulletin
quotidien l'a mentionné avant-hier lorsqu'il a
fait allusion à, l'aisance monétaire. Les dispor
nibilités sont abondantes, on ne saurait le nier;
elles contribuent puissamment à alimenter le
volume des transactions, on ne saurait davan-
tage en disconvenir. Peut-on envisager, au
seuil de l'année nouvelle, que cet afflux de
capitaux se perpétuera, pour le plus grandi
bien de la Bourse? Il semble que l'on puisse,
répondre affirmativement, car les perspectives
actuelles du marché monétaire sont satisfai-
santes. Examinons brièvement pour quels mo-
tifs elles le demeureront vraisemblablement,
et comment elles influenceront heureusement
l'orientation de la Bourse
La baisse du loyer de l'argent à Paris de-
meure dans le domaine des probabilités. Elle
s'accentuera au fur et à mesure tque s'estom-
peront les effets de l'échéance de fin d'année.
S'il est vrai qu'avant la guerre 300 à 400 mil-
lions de francs étaient, en moyenne, libérés
à cette époque, on peut évaluer à 2 milliards
le montant des fonds susceptibles d'être remis
actuellement à la disposition du marché. Par
ailleurs, les achats de rentes effectués par la
Caisse autonome, qui entrent dans la phase
active, se répercuteront sur les conditions du
crédit.
Nous avons dit, il y a huit jours, que la
Caisse dispose de plus de 5 milliards de francs
immobilisés à son compte, à la Banque de
France, et perdus pour le marché. Au cours dû
1929, c'est une somme d'au moins 3 milliards
de francs qu'elle pourra utiliser en achats et
annulations de rentes françaises ou autres ti-
tres d'Etat. Le porteur de rentes ou de bons
qui fera la contre-partie des achats de la
Caisse -autonome recevra des francs en
échange des titres qu'il livrera. Ainsi s'accrol-
tra d'autant la masse monétaire en circula-
tion. Ce porteur recherchera, à son tour, l'em-
ploi de ces francs, qui auront tendance à se
réinvestir en valeurs mobilières.
Un courant de transactions s'établira ainsi de
lui-même. L'amélioration du crédit sera nota-
ble et se fera sentir à la Bourse.
Evidemment, cet excédent de capitaux ne /ai
sera pas en totalité réservé. Il faut compter
avec l'attraction qu'exercent les places étran-
gères, lesquelles ralentiront le mouvement de
détente monétaire, et la baisse du taux de
l'intérêt. Mais tout l'excédent ne prendra pas
le chemin de l'étranger; une partie demeurera
chez nous, et un nombre respectable de mil-
liards viendra grossir prochainement la masse
des capitaux disponibles.
Est-ce à dire que la Bourse s'oriente vers
de nouveaux « booms s>? Non, certes. Mais,
pour des raisons techniques, elle s'ouvre, à
notre sens, si New-York n'exerce pas une in-
fluence délétère, à une période d'activité et
de bonne tenue financière.
**• irS
L'abondance même de l'argent dont profi-
tera le marché est, à coup sûr, génératrice de
progrès. Mais si le capital mobilier français a.
devant lui un avenir brillant, il a également
"dès devoirs. Ayons le courage de dire qu'il a
tendance à les oublier et qu'il attend que de
cuisantes expériences les lai rappellent. Cette
pléthbre de disponibilités a permis que les
émissions françaises, qui représentaient, en
1913, un capital de 3.915.000.000, aient atteint
en 1927, celui de 7.394.100.000, et, en 1928,
celui de 8 milliards environ; avant longtemps,
les 11.153.000.000 qui ont été mis en 1927 à
la disposition de la Trésorerie de l'Etat pour-
ront être rendus à la liberté.
Dans le pullulement des sociétés et la pro-
fusion des valeurs mobilières, nées de la mul-
tiplicité des capitaux nouveaux mis en circu-
lation sur tous les marchés du monde, le de-
voir consiste, pour les uns, à ne point abuser
de la candeur des capitaux jeunes et trop faci-
lement confiants, et, pour les autres, à s'abs-
tenir de cette sorte d'intoxication qui, négli-
geant volontairement la science de l'argent, de
la concentration des industries, de l'extension
des commerces, du caractère international des
marchés, du rythme de la formation des capi-
taux et de leur mobilité, aiguise des appétih
immodérés de gains, au détriment des notions
élémentaires du rôle du capital, de la valeur
mobilière de l'épargne et du placement.
C'est vers ceux-ci surtout que nous nous
tournons, à l'heure où, pour les motifs ci-des-
sus, le. torrent des capitaux en quête d'emploi
risque de troubler les cerveaux et de les en-
traîner vers les plus folles conceptions, vers
les pièges les plus grossiers, ou, plus simple-
ment encore, vers de manifestes exagérations.
Cest à ces néo-capitalistes que nous deman-
dons de corriger leurs mœurs et leurs habitu-
des, car ils sont leurs propres défenseurs la
protection de l'épargne réside presque exclu-
sivement dans la volonté de l'épargnant de ne
pas être trompé, et l'on peut tenir pour cer-
tain que les entreprises dirigées contre lui se-
rorii ra" autant moins audacieuses qu'il se mon-
trera plus armé, et surtout plus modéré dans
ses ambitions.
Pourquoi faut-il, hélas! constater que, sur
ce second point, il professe gne visible répu-
gnance à se corriger? Les avertissements ne
lui manquent pas, ,et cependant sa mentalité
demeuré voisine de celle que déplorait le con-
ventionnel Jhibaudeau dans ses mémoires sur
le Consulat, que l'on citait récemment, et dont
le passage suivant est d'une singulière actua-
lité « Les salons qui avaient le plus d'éclat
étaient ceux des fournisseurs, banquiers, gens
d'affaires qui s'étaient enrichis sous le Direc-
toire. Personne ne le leur disputait en prodi-
galités, en folies. Beaucoup de ces fortunes
mal acquises n'étaient pas .assises solidement.
Les moyens 0 Sa&ner n'étgient plus les °
mêmes, et* >
est ,ymi •• les jnoyens de gagner ne sont
plus les mêmes, fit, dans les limites du terrain
boursier
deux courants dont l'un domine malheureuse-
ment l'autre école des spéculateurs d'après
guerre et école classique du public boursier
d'avant guerre.
La première se porte acheteur de titres
avant tout, faisant observer que les titres sont
des marchandises comme les autres, et qu'ils
obéissent a la loi de l'offre et de la demande.
La seconde explique qu'avant guerre, on ne
se serait jamais contenté d'ua ensemble de
valeurs rapportant 1 l/~ à 2 net, car on
achète Ls valeurs pour le revenu qu'elles don-
nent. Ce sont des objets non de luxe, mais de
rendement; lorsque le rendement tombe senr
siblement au-dessous du loyer de l'argent, •'>
y a excès de spéculation, et toute spéculation
excessive appelle tût ou tard une correction
sévère.
Ainsi s'opposent tts deux tendances. S'Hon-
nera-t'On de ce que nos préférences n'aillent
pas à la première, car elle consacre le règne
des apparences. Apparences, les taux excessifs
auxquels sont poussées nombre de valeurs de
second ordre; apparence aussi, la situation du
capitaliste auquel de solides notions n'ont pas
appris ce qu'il est raisonnable de demander
comme revenu à l'argent placé; apparence,
enfin, la richesse attribuée à l'homme fas-
tueux, parce qu'il est fastueux, alors qu'en
réalité il s'enlise; apparence, par contre, la
pauvreté de celui qui, ayant réglé ses dépen-
ses sur ses revenus, se conforme à sa condi-
tion. Qu'il y ait, chez lui, surplus, et, de ce
dernier, l'on peut dire qu'un capitaliste est né.
Le tout est de le demeurer. Il n'est pour cela
qu'un moyen c'est de modérer ses appétits
et de se bien persuader que le gonflement. de*
cours, résultant d'une poussée de hausse mé-
canique, est un enrichissement illusoire pour
le titre gardé en portefeuille, dès l'instant que
cette hausse n'est pas en relations étroites avec
les possibilités de rémunération des entre-
prises.
Par ces temps d'excès de disponibilités e<
d'afflux de capitaux, prudence et circonspec-
tion sont le commencement de la sagesse.
D.
Revue de la Bourse
RENTES ET FONDS D'ETAT. Les
rentes françaises ont progressé cette semaine
à une allure qui les a rapidement portées très
près des plus hauts cours atteints en 1928, ex-
ception faite du 3 perpétuel qui s'était alors
élevé à 76, et des 6 qui ne sont séparés des
cours maxima que par le montant des intérêts
à courir jusqu'à l'échéance de leurs prochains
rntinnnc
Cours du 12 janv. Cours du 19 janv.
Terme Compt Terme Compt
3 .îT.-™-ïi 68 40 68 35 69 50 69 60
5 1915-16. 97 45 97 40 98 10 98 10
4%iqi8. 8270 8265 84 95-- .84 95
5 1920 ..b«u m 95 m'20_ 114JO 114 30
> AU COMPTANT
Cours Cours
du 12 janv. du 19 janv.
3 amortissable .m 78 50 79 10
3 1/2 amortissable. 98 20 98 25
A 1917 •• 8320 8570
6% 1920 1 102 10 10380
4% 1925 .s* 121 20 123 15
6% 1927 ,.7v. 108 » 110 45
5% IQ2Î5 o Q3 IO 0.5 40
La Caisig autonome est soutenue à 636.
Les obligations du Crédit national sont pres-
que toutes en progrès sensible.
Parmi les fonds étrangers, les Emprunts ser-
bes sont très calmes. L'ajournement du départ
de la mission yougoslave chargée de régler la
question du paiement des emprunts serbes a pesé
sur les cours du 4 et lui a fait perdre plu-
sieurs points.
Les Rentes roumaines sont également très cal-
mes et n'offrent que des fluctuations peu impor-
tantes.
Nouvelle faiblesse à enregistrer parmi le*
fonds russes. Peu de variations en rentes otto-
manes.
BANQUES ET ETABLISSEMENTS DE
CREDIT. Le groupe bancaire a eu une
allure très brillante cette semaine. La Banque
de France s'est avancée de 24.600 à 26.000. La
Banque de l'Algérie accentue également /ses
çrogrès à, 18.500 contre 18.350. La Banque 4e
l Indochine s'est redressée vigoureusement de
13-950 à 14.750.
Aux Etablissements de crédit, le Crédit lyon-
nais poursuit son mouvement de hausse à
4.215 contre 4.190; le Comptoir d'Encompte con-
solide ses positions à 2.415 contre 2.420 la
Société Générale accentue ses progrès à 2.010
contre 1.920. La Banque Nationale de Crédit
s'élève de 1.692 à 1.800.
Dans Je compartiment des banques d'affaires,
la Banque de Paris revient légèretment en ar-
rière de 5.270 à 5.235. La Banque de l'Union Pa- j
risienne est très ferme à 3420. Le Crédit Mo-
bilier Français se .consolide à 1.069. Au groupe
foncier, le Crédit Foncier de France poursuit c,a j
brillante aMure à 5495 contre 5-155- La Rente
Foncière s'effrite de 1.460 à 1.435 tandis que la j
Générale Foncière s'avance de 1.165 à 1.192. Au
comptant, la Foncière de l'Etoile consolide ses
progrès à 1.848. Les banques régionales pour-
suivent leurs progrès, La Société Marseillaise
de Crédit s'inscrit à t.370 contre 1.300, et Ja
Société Nancéienne à 565 contre 560.
Parmi îles banques étrangères, la Banque Na-
tionale du Mexique se tasse encore de 800 à
700. iLa Banque Ottomane se redresse un peu
de 1.975 1.998.
CHEMINS DE FER, TRANSPORTS.
Peu de changements dans le compartiment des
chemins de fer, où les grands réseaux restent
bien tenus.
L'augmentation globale des recettes de îios
grands réseaux sur 1927 a été, en 1928, de 11 76
par_ kilomètre. Le réseau P.-JL.-M. a obtenu
la plus forte augmentation avec 13 "04 par
kilomètre. Viennent ensuite le Midi, avec 12 54
le Nord, avec 12 32 l'Orléans, avec n £6
le réseau d'Alsace-iLorraine, avec 10 61
en enfin l'Est avec 9 80
Voici d'ailleurs comment se comparent les re-
cettes ide nos isrands réseaux
1928 1927 tation
(en 1.000 .francs)
Etat -vïv.-tos! 2.093.290 1.888.543 204.747
P.-L.M.îi 4.038410 3.568.790 469.620
Nord '.• 2.309.610 2.1364821 263.128
Orléans • 1.924.488 1.720.365 204.123
Est .1 2.002.857 1.824.102 178.755
Midi 930.947 823.563. 107.384
A4s.-et-iLor. ».»-, 1.101434 994072 107.362
Totaux 14.4g1.036 12.955.917 1.535.119
Au cours de la semaine écoulée, nos grandes
conupagnies n'ont été d'objet que de fluctuations
réduites, VEst a dû abandonner d'abord une lé-
gère fraction de 1.175 à 1.166, mais a repris,
en clôture, jusqu'à 1.198; le Midi, .par contre,
est pafsé de 1.358 à 1.360; Je Nord s'est af-
fermi de 2.300 à 2,415; i'Orléans s'avance de
1.270 à 1.300 et le P.-L.-M. de 1475a à 1.502.
Parmi les réseaux secondaires, des Départe-
mentaux gagnent 1 point à 587 les Economi-
Qtics .passent de 649 à 645 sans grands change-
ments.
Aux réseaux étrangers, 3a Companhia Pau-
lista se traite à 950.
Dans le compartiment des transports pari-
siens, 'le Métropolitain rétrograde de 1.215 à
1,180. Le Nord-Sud se retrouve à 420, non coté
depuis 3e 12 janvier. La T.CJÏ.P. est ferme à
779 francs.
NAVIGATION, PORTS, CANAUX.
Les Chargeurs réunis progressent de 934 à 961;
îa Compagnie générale Transatlantique fait de
même de 1.293 à 1408; la Havraise Péninsu-
laire se maintient à 505; les Chargeurs d'Ex-
trême-Orient se retrouvent à 45, et les Trans-
ports Maritimes à 971. La Compagnie Générale
de Navigation se redresse à 400 contre 360.
Parmi les (ports, celui de Beyrouth résiste à
3.150 tandis que ceJui de Rosario s'enlève brus-
quement de 31.105 à 35.350.
Les titres du Suez «oureuivent leur brillante
VALEURS D'ACTUAWT'É
Société Nancéîenne de Crédit Industriel et de Dépôts
Cette société a été aonïtitué» en 1881 au ca*
pital de 16 millions, porté en lix étapes succes-
sives, qui s'étagent de 1899 à 1912, à 100 mil*
lions en actions de 500 f r. libérées seulement du
quart i
En mai 1914, le Conseil proposa à l'assemblée
de modifier ce capital, dont- l'effet matériel
n'avait été que de fournir 25 millions d'argent
à la société, en le ramenant à ce chiffre de
25 millions et en remplaçant les actions de
500 fr. par des actions de 250 fr. entièrement
libérées.
Un mois plus tard ce capital était doublé et
porté à 50 millions; en 1920, une nouvelle aug-
mentation le portait à 75 millions; enfin, en
1924, une opération identique l'amenait à
IOO millions, son chiffre actuel, divisé en 400.000
actions de 250 f r. entièrement libérées. <,
Il n'existe ni parts de fondateur ni obliga-
tions.
•
La création de la Société Nancéienne de Cré-
dit Industriel et de Dépôts s'était opérée la
terminologie de sa raison sociale l'indique
sous les auspices du Crédit Industriel et Com-
mercial, et c'est assez dire qu'avec un semblable
parrainage le succès devait lui être assuré.
Des personnalités de premier plan de l'indus-
trie lorraine apportaient leur concours à l'éta-
blissement naissant dont l'activité devait plus
particulièrement s'affirmer dans tout le bassin
de Briey qui, depuis les quelques cinquante der-
nières années, a connu un dévelopement consi-
dérable.
Par cela, la Société trouvant un aliment tou-
jours plus grand -à son activité a augmenté très
sensiblement le volume de ses opérations et a
agrandi son champ d'action.
C'est ainsi que, depuis la fin des hostilités,
elle a participé à la création de la Société
Luxembourgeoise de Crédit et de Dépôts, de la
Banque Régionale de la Sarre et de la Banque
Arlonaise, sociétés filiales qui lui assurent un
important mouvement d'affaires dans ces pays
de grande production.
En dehors de son siège social de Nancy, de
ses deux succursales de Paris et de Metz, la So-
ciété Nancéienne dispose de 70 succursales et
agences-et JiO; bureaux* périodiques,, non, corii-V
pris les dépendances de ses trois filiales, au
Luxembourg, dans la Sarre et en Belgique.
La Société Nancéienne traite toutes les opé-
rations bancaires, mais c'est surtout dans la
région de l'Est qu'elle apporte son concours aux
industries les plus diverses qui sont ses clients:
métallurgie, électricité, hydroélectricité, vins de
Champagne, construction, brasseries, malteries,
cristalleries, verreries, etc.
L'éclectisme de cette clientèle lui permet de
diviser les risques inhérents à une spécialisa-
tion trop grande sujette ajpc crises périodiques.
#
Depuis 1914, les résultats sont allés sans cesse
en croissant, suivis, parallèlement, par les répar-
titions.
Voici pour les neuf derniers exercices com-
ment se présentent ces résultats:
Exercices Résultats Réserves Dividendes
(en 1.000 francs) (En francs)
1919 ••*» 4-219 500 15
1920 .s 6.295 53o 17 50
1921 6.701 500 17 50
1922 7468 750 18 75
1923 .j, 7.757 1450 21 18
1924 9461 750 22 50
1925 .» 11.082 1.500 2250
1926 n I2.23I 1.500 25
19^7 ••« 12.620 I.75O 25
La comparaison ci- dessous établie entre les
allure; c'est ainsi que l'action est toujours re-
cherchée à 24.795 au lieu de 24.320; la part de 1
fondateur est en reprise à 22.700 contre 21.825; 1
la part civile, par contre, doit abandonner un
peu de terrain de 36.075 à 35.600.
METALLURGIE, CONSTRUCTIONS
MECANIQUES. Après avoir accentué
leurs progrès, les valeurs métallurgiques ont mon,-
tré finalement un peu de lassitude. Mais s'il
en est qui ont abandonné un peu de J'avance
antérieurement acquise, les nouvelles plus-values <
sont nombreuses. Les Aciéries de Longwy ne À
présentent pas de grand changement à 2.675
contre 2.700. Micheville est revenu de 2.850 à <
2.775 et Châtillon-Commentry de 6.450 à 6.050.
Les Aciéries de la Marine sont très fermes à J
2.000 (francs. j
Après une nouvelle hausse de 1.675 à 1.735. les
Aciéries du Nord et de l'Est sont revenues à
1.690. Les Aciéries de France restent sur leurs
positions à 535. On sait que d'offre a été faite,
aux porteurs, d'échanger leurs titres contre des
actions CltâHllon-Comtnentry, à raison de 12
contre une, plus une soûl te en espèces de .1
69 fr. 70; cote faculté pourra s'exercer jusqu'au
31 janvier au lieu du terme du 15 janvier qui
avait été précédemment fixé. î
Sortant de l'aocadmie qu'elles avaient montrée <
depuis le début de l'année, 'les actions Louvrcçl 1
et Recquignies s'élèvent de 3 :o8o à 3.150. Mont-
bard-Aulnoye .progresse, également de 650.3 675.
Danë lé gVoupe aeTa"trâlis"fafitïation"'des mé-' •
taux, des actions ordinaires Electro-Câble se
traitent, en extrême clôture, à 910 contre 815, U
y a huit jours; les privilégiées progressent éga-
lement à 1.020 contre 918. La Société Française
des Métaux revient de 3.180 à 3.050.
Dans de groupe de l'automobile, les actions
Citroën se tassent un .peu de 1.805 à 1.785. Petv
geot s'avance de 910 à 925. t
CHARBONNAGES. Les Charbonnages
ont enregistré cette semaine de nouvelles amé-
liorations.
Le groupe des Charbonnages du Nord et du
Pas-derCalavs est (particulièrement ferme. Cour-
tiëres s'élève de 1.510 à 1.600. Lens qui, en ou-
tre d'un actif industriel propre de premier or-
dre, possède une importante participation dans
les Forges Nord-Est, passe de i.O2o à I.I2O.
Vicoigne Nœux et Drocourt, s'élève de 1.384 à
1.540.
Au comptant, Dourges se consolide à 2490
contre 2.500 Maries a un marché très animé
à 1.230 contre 1.119 Ostricoitrt bondit de 2.200
à 2.400 Bruay est très recherché de 6.150 à
6.525 l'assemblée a voté le maintien du divi- v
dende à 120 francs dont un solde dé 60 francs
à toucher le 15 février.
Aux mines du centre, Commeutty-Fourcham-
bault se consolide à 2.205.
MINES METALLIQUES. Le marché
des valeurs cuprifères a été ferme cette se-
maine. Le Rio s'est montré toutefois asseï
agité et clôture à 7.630 contre 7.540. Le « Fi-
nancial Times s> écrit qu'une certaine nervo-
sité règne à Londres au sujet du dividende final
de 1928 qui est attendu vers le milieu de mars. 1
La Tharsis s'est traitée en dernier lieu à 604
contre 611, là Huelva Copper à 385 contre 396,
Plakalnitza a un marché animé à 464. Aux va-
leurs de plomb, Penarroya s'avance toujours à
1.349 contre 1.396.
Aux valeurs de zinc, 'la Vieille Montagne a 1
rebondi de 3.850 à 3.930. Progrès également de
Viltemagne à 359 contre 320.
Aux mines de fer, Mokta El Hadid s'avance ]
à 11.745 contre 11.000.
EAUX, GAZ, ELECTRICITE. L'acti-
vité ne s'est pas ralentie dans le compartiment <
des valeurs d'eaux, dont la tenue est remar-
quablemenr ferme. Mais le mouvement des 1
transactions s'est encore accentué sur la Lyon-
naise des Eaux, dont l'action s'est enlevée de.
Augmen-
différent* poste» d«s bilan» au ooww d«« quatre
derniers, exercices, montre combien s'ast déve»
loppée l'activité de cetto banque:
'•'̃̃̃ '̃̃ Exercices
J924 1925 1926 1927
(En millions de francs)
Disponible caisses et
banques 80 171 223 3&j
Effets à recevoir et
Bons Défense 228 362 370 425
Comptes courants débi-
teurs 285 318 299
Dépôts à vue 124 173 182 226 `
Comptes courants cré-
diteurs -398 498 5O3 638
Dépôts à terme .«..••̃ 15 80 149 164
#*# •
Au 31 décembre 1927, le bilan s'établissait
ainsi:
Actif
(En 1.000 fr.)
Caisse et banques .» .» 385.270
Effets à recevoir et comptes à en-
caisser ̃ 426.288
Comptes courants < 299491
Avances sur titres et comptes garantis 36.247
Portefeuille titres « 29.949
Participations et émissions <.« 13.978
Comptes d'ordre ̃>: 64.877
Immeubles sociaux ,«m..w.j 13.205
Totaux; .«.mc.»; 1.269.305
PASSIF
Capital vwnifcBrv.swwiaw.-s 100.000
Réserves .m 22.250
Dépôts à vue a 226.107
Comptes courants .1 638.235
Dépôts et exigibilités à terme '«..1 a 195-942
Comptes d'ordre « 73-940
Bénéfices et reports ..̃.«.«.» I2.83i
Totan-r: I.260.3ot;
La trésorerie est parfaitement équilibrée, puis-
qu'elle oppose 8oq millions de disponibilités et
de réalisable à une somme équivalente d'exigi-
ffiîfés'.îmm&liâtés. :V
Le portefeuille titre, les participations ont été
à l'inventaire calculés à des prix qui ne laissent
certainement aucune surprise. Les titres des
filiales sont assurément portés çoar leur valeur
nominale et de ce fait renferment une réserve
occulte appréciable si l'on tient compte que la fi-
liale sarroise distribue 15 de dividende, la
filiale luxembourgeoise 6 la filiale belge
12 ̃ "̃
Enfin le poste Immeubles est toujours amorti
avant bilan; lors du dernier exercice, le mon-
tant des amortissements ayant affecté ce poste
a atteint 1.097.000 fr.
**#̃
La Société Nancéienne jouit dans tous les
milieux d'une réputation parfaite et d'un crédit
de premier ordre. Le développement de ses opé-
rations au cours de l'année 1928 s'est poursuivi
aussi vigoureusement, ainsi qu'en témoignent les
rapports mensuels sur l'activité de cette banque.
La création d'une bourse à Luxembourg, qui
peut fort bien devenir un carrefour interna-
tional de la finance, amènera à cet établissement
de nouvelles et grandes possibilités.
Au moment où les actions de nos banques se
capitalisent à des taux extrêmement bas, il con-
vient de ne pas négliger les titres de celles qfai,
tout en offrant une sécurité aussi forte, ont été
négligés par le mouvement de hausse quasi gé-
néral dans ce compartiment.
A cet égard, l'action Société Nancéienne, avec
son dividende de 25 fr. et son cours de 565,
peut faire partie de cette catégorie.
3.765 à 3JÎ70 et la jouissance de 3.360 à 3-38".
La Compagnie générale des Baux a été éga-
lement activement échangée et finit à 2.380, ve-
nant de 2.275, la jouissance passant de 1.Ô29 à
1.700. Les Baux de la Banlieue se sont encore
améliorées de 780 à 790, mais des Eaux pour
l'Etranger sont demeurées stationnaires à 365.
En raison de très bons achats pour compte
étranger, la hausse s'accentue dans le compar-
timent des valeurs gazièrés.
Les bonnes tendances s'accentuent sur le Gas
de Paris à 415 et sur l'Eclairage, Chauffage et
Force Motrice à 749.
De nombreux achats ont fait monter, en quel-
ques séances, la Compagnie Française et Con-
tinentale d'Eclairage de 1.300 à 1.450 et la Com-
pagnie Française d'Eclairage et de Chauffage
par le Gas, qui vient de détacher un coupon
de 55 francs pour solde dé dividende de 1928,
est demandée en clôture à 3.300. Peu de varia-
tions sur Ja Fusion des Gas qui oscille entre
1.280 et 1.255, a&is le Gaz et Eaux demandé u
y a huit jours à 1.225 s'est échangé cette se-
maine à 1.350. Les transactions ont été nom-
breuses sur le Gas pour la France et l'Etranger
qui finit à 2.850 après avoir coté 2.950.
L'activité est toujours grande dans le com-
partiment de l'Electricité, où la hausse a été
quasi générale.
Avec un marché fort animé, la. Compagnie
Parisienne de Distribution d'Electricité s'élève
de nouveau de 2.200 à 2.315. La Compagnie Gé~
̃néraie â" Electricité, de plus en Jpius en faveur,
fait un nouveau bond de 4.250 à 4.350. L'action
Electricité de Paris a progressé de 3.710 à 3.760,
mais la part s'est brusquement enlevée de 18.050
à 18.700, pour finir à 18.305. L'Electricité de ha
Seine réalise un nouveau gain de 1.040 à 1.065.
V Est-Lumière s'est avancé dt 1.190 à 1220
après avoir touché le cours de 1.300, et le Nord-
Lumière qui finissait il y a huit jours à 4.30a,
clôture cette semaine à 4.260. L 'Ouest-Lumière
gagne 75 points à 925 et le Sud-L,umiire prio-
rité, passe de 575 à 630, entraîné par l'action
ordinaire qui bondit de IQ.IOO à 10.900.
CAOUTCHOUCS. En dépit de l'aug-
mentation des stocks à Londres, ia situation
du marché du caoutchouc a continué à s'amé-
liorer et de nouvelles hausses des prix ont été
enregistrées.
Au parquet, les actions Caoutchoucs de l'tn+
dochine ont développé leur reprise en s'avan-
çant à 1415; en fin de semaine, elles ont eu à
supporter quelques dégagements les ramenant à
1.350.
Les actions Cultures Tropicales reviennent de
201 à 196. En progrès un moment à 328, la
Financière des Caoutchoucs a été l'objet de
quelques prises de bénéfices vers la fin de la
semaine à 3o8..
PETROLES. La Royal Dutch est ra-
menée de 41.450 à 40.800. La Shell abandonne
du terrain à 582 ex-droit contre 718* il y a
huit jours.
La Mexican Eagle qui avait fléchi lundi à
167, a regagné le cours de 172 dans le courant
de la semaine pour terminer à 1 172 contre 175
la semaine précédente.
Bonne tenue de Pranco-Wyoming à 687.
Parmi les pétroles roumains, la Concordia est
soutenue à 269.
Au parquet, vive reprise de Pechelbronn de
949 à 1.025. Malgré 'les progrès réalisés par
ce titre depuis quelques mois, les cours actuels
ne paraissent pas avoir dépassé un niveau rai-
sonnable, vu l'augmentation des bénéfices que
les actionnaires semblent en droit d'attendre des
prochains exercices.
PHOSPHATES, PRODUITS CHIMI-
QUES, TEXTILES. On a copstaté en
cette semaine une animation inhabituelle au
groupe des phosphates. De nombreux achats
ont été effectués de la part non seulement de
capitaux français mais aussi de l'étranger
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