Titre : La Croix du Nord : supplément régional à la Croix de Paris ["puis" grand journal quotidien du Nord de la France]
Éditeur : [s.n.] (Lille)
Date d'édition : 1924-01-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32753198f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 janvier 1924 13 janvier 1924
Description : 1924/01/13 (A35,N10329). 1924/01/13 (A35,N10329).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5042136p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-13077
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/06/2019
1
OllV» AMCM t la JANVIER
1-A CROIX OU NORD
trace??. Ou releva pourtant avec soin des em
preintes digitales, découvertes sur le carreau
à demi-brisé, par lequel le criminel avait
passé le bras pour ouvrir la fenêtre.
'L'instruction confiée a M. Mercliier, juge
(MriStruclUm au Parquet de Lille, s’égara
longtemps. un soupçonna même le domes
tique Alfred Masse, qui fut emprisonné, puis
ibelàché au bout de six mois !
On incrimina ensuite la bande des « Ca
goule?. »
Mûlluuieusement toutes ces pistes suivies
durent, les unes U la suite des autres, être
abandonnées faute d’indices sérieux.
M. Thermes. Juge d’instruction, recueillit
la tdclie de continuer l'instruction de cette
affaire par suite du départ de M. Merchier.
On croyait voir l’enquête bientôt classée,
lorsqu’un* fait assez banal attira l’attention
de lu SP brigade mobile sur Louis Dumont,
filleul de lu fermière assassinée.
En effet, à la fin de 1912, Dumont avait com
mis un vol uu préjudice de M. Darrus, fils de
lu victime, brasseur a Lewurdc.
Saisie des liens de parenté du voleur avec
ia victime de Sailly-ies-Lannoy, la brigade
mobile flaira la piste' sérieuse.
A la suite de discrètes investigations, et pris
de soupçons, les Inspecteurs Lefebvre et Cous-
semacfcer apprirent que te personnage en
question aimait Ja joyeuse vie et menait
grand train..
Le triomphe du système Bertillon
Comme nous le relation? en mai dernier,
sous ce titre, on envoya à Paris, au service
de l’identité judiciaire, le carreau portant les
empreintes relevées à Sailly-les-Larmov ainsi
que les empreintes digitales de Dumont, pri
ses lors de son incarcération pour le vol de
Lewarde.
A la comparaison. M. Bayl. le distingué
chimiste du « Service Bertillon » déoouvrit
douze points de concordance, alors que cinq
seulement suffisent déjà U établir de graves
jrrésomptions.
Le résultat concluant de cette expertise lut
envoyé au juge d’instruction qui le transmit
uux inspecteurs de la * Mobile ...
Pendant ce temps, sa peine de trois mois
de prison terminée, Dumont avait regagné
'Esplechin, en Be’gique, où il habitait chez
se* parents et s’était remis a vaquer ô ses
occupations.
La police mobile ayant appris que Dumont
avait l’habitude de venir à Lille, le mercredi,
résolut de l’arrêter à la prochaine occasion.
Sans qu’il s’en doutât le moins du monde,
Dumont Tut pisté.
Les policiers attendirent bien longtemps le
moment propice.
Enfin, le mercredi 2 mai 1923, au matin.
Dumont passait la frontière et arrivait con
fiant à Lille.
Pris s>n filature à sa descente du train, il
Tut accosté Grand’Place par les inspecteurs
Bouche et Vasseur qui le prièrent de les
accompagner Jusqu’à leur bureau.
Semblant parfaitement calme, Dumont ac
quiesça.
A la Brigade Mobile, rue Brûle-Maison, on
Hui apprit ce qu’on lui reprochait. MM. Beu-
vit et Lisparlette, chef et sous-chef de la Bri
gade l’interrogèrent tour à tour. Avec un
Lang-froid parfait, Dumont nia.
C’est alors qu’on lui montra les conclu
sions accusatrices du service de l’identité
judiciaire. Dumont perdit quelque peu de son
bel aplomb et s’embarqua dans une série
d’explications étranges et contradictoires. Il
commença par affirmer connaître les auteurs
.*lu crime : des soldats ang’als, puis par
bvouer qu'il avait dirigé « l’opération, ... »
Aveux complets
Les enquêteurs décidèrent alors de confron
ter le misérable avec le fils de sa victime.
Dumont fut très impressionné.
Après avoir encore maintenu quelque temps
ses premières déclarations, pressé de ques
tions. l’homme tomba subitement aux pieds
de M. Darras en lui demandant pardon.
A la suite d’une sérieuse crise de sanglots,
Dumont se décida à passer des aveux com
plets.
Le criminel raconta alors qu’il avait com-
©js seul son horrible forfait à l’aide d’un re
volver allemand de gros calibre qu’i} tenait
chez lui depuis la fin de la guerre.
— « C’est moi, dit-il, qui ai abattu M. Le
clercq, ma marraine et la servante, »
« Après avoir cassé un carreau, je pénétrai
.dans la salle commune. Je m’attablais et
ïnangdais tm demi pot de confiture (!).
* Mon repas achevé. J’entrai alors dans la
chambre où J’eiais certain de trouver l’ar-
Ï ent. Je me trouvai nez à nez avec M.
.eclercq. Je vis rouge et fis feu à trois re
prises. o
L’assassin raconta alors comment après
avoir fouillé quelques armoires, il se trouva
subitement devant sa marraine. Mme Darras.
Cinq nouveaux coups de feu et une seconde
victime tombe.
— « Perdant alors tome notion des choses,
je m’élançai vers la chambre de la bonne
,qul, terrorisée, voulut s’enfuir. Plusieurs
nouveaux coups de révolver l’étendirent
raide morte devant la maison. J’avais fait
taire pour toujours le dernier témoin de mon
crime. *
En larmoyant l’assassin raconta alors aux
policiers qu’il retourna le corps encore
chaud de sa marraine et le dépouilla des
,clef9 qui lui Dermixent de faire la visite de
tous les meubles et de prendre 12.0Ü0 francs.
« Je suis un dévoyé. »
L’air contrit, l’assassin fit un récit des
■jours de noce honteuse au cours desquels U
dilapida l’argent sanglant.
Dumont ajouta même qu’il brûla les billets
communaux compromettants et qu’il assista
«aux obsèques de ses victimes pour donner
le change !
Pour s’excuser de son abominable crime,
Dumont prétendit que « l’instruction que lu?
fit donner sa marraine, lui inculqua des
goûts de luxe peu en rapport avec sa situa
tion. 9 (!)
On ne peut imaginer plus odieux et plus
tormidable cynisme.
Après de tels aveux, l’Instruction était vir-
tu* Bernent terminée.
Aux Assises
Dumont comparut le 19 octobre dernier de
vant la Coür d’assiseî de Douai.
Défendu par M® Philippe Kah, 11 fut con
damné à mort.
Dumont à la Maison dfarrêt
C'est le 26 octobre dernier que Dumont fut
transféré à la Maison d’Arrêt de Lille, dans
la cellule des condamnés à mort.
Avant de franchir le seuil de la prison,
l’assassin regarda l’espace habituellement
réservé aux exécutions et se tournant vers
ses gardes du corps, leur dit : « C’est proba
blement ici que je mourrai. »
Le pourvoi interjeté par Dumont a été
rejeté le 29 novembre dernier par la Cour de
cassation.
Au Parquet
C'est M. Fieffé, procureur de la République.,
^ui fut doue, vendredi matin, le premier
«Tvlsé.
Il reçut, en effet, vers 10 heures, un pli
cacheté provenant de la Commission des
gTôces du Ministère de la Justice, et conte
nant le dossier de l’affaire Dumont, accom
pagné de l’ordre d’exécution capitale.
Peu après, M. Fieffé convoqua M. le lieu-
tenanfiujoltmel Bride, major de la garnison,
et M. Potentier, commissaire central, avec
lesquels 11 prit les premières mesures pour
assurer le service d’ordre.
L'arrivée à Lille des bois de justice
C*est vendredi, à 5 h. 52 du matin, que la
guillotine est parvenue en gare de Lille.
La rame de wagons comprenant la plate
forme sur laquelle a été arrimée la sinistre
machine, fut garée aussitôt sur l’une des
nouvelles voiqs installées pour les wagon?
de messagerie, le long des murs de rem
parts et non loin de la place des Baisses.
Le wagon plate-forme porte le numéro 7346.
Le fourgon de Deibler est la recouvert d’une
bftche gris© sur laquelle on peut lire : « Garo
de départ. Paris-La Chapelle, gare d’arrivée,
JLiîlè. Destinataire, DeiUer.
La voiture, qui ressemble assez bien à un
fourgon de blanchisseur, ept munie de qua
tre roues et porte des bratocards destinés à
l’attelage d’un cheval.
île véhicule, qui n’a aucune caractéristi
que spéciale, est pourtant l’objet de la curio
sité (remployés et d’hommes d’équipe occu
pés Hür>.a las parages au déchargement de
wagons d* marchandises.
Une émouvante entrevue
de la mère du condamné
avec celui-ci
Des vendredi matin. M® Kah, le défenseur,
fut avis»- de la mesure concernant son client.
Le rôle de l’avocat, en ces civconstances,
devient le plus souvent pénible.
M° Kub a depu.s quelque temps îa dura
tâche de consoler, maigre tout, la mère qui,
par la faut,? d'un ÎUs aux appétits de luxe,
traverse r 11 ’
«upplices
A la suite d'une démarche du défenseur au
Procureur de la République en vue d'ob enlr
que le corps du supplicié soit rendu à lu
famille. Mme Dumont dut signer ia lettre
sollicitant cette faveur.
C’est pour 1 accornf îissement de cette for
malité que Mme Dumont quitta vendredi
matin sa terme d’Eiplechin. Sa douleur tai
sait, paraît-il perne à voir ; aussi, \P Kab.
sans lui laisser deviner le sort réservé à son
fils, lui fit part qu’il allait demander en
sa faveur, i autorisation d’avoir une en
trevue avec le condamné.
M. Kub obtint rapidement gain de cau-’e.
Appuyée sur le bras de l’avocat, la pauvre
femme .se rendit donc ù la Maison d’Arrèt.
L entrevue eut lieu en présence d*- M le
Procureur de la République et de gardiens,
dans une cour centrale de la prison' Elle l’ut
poignante.
La pauvre vieille gémissait des mots inar
ticulés.
Il y eut peu de mots échangés entre ce
fils qui allait mourir et sa mère qui subis
sait la rigueur du sort.
Cétait la première fois — sî aussi îa der
nière — que la pauvre mère revoyait son
fils depuis le procès.
L’un et l’autre îemblaient avoir l’intuition
de ce qui allait advenir.
Le condamné ne cessa de pleurer comme
sa mere, secouée elle aussi de profonds
sanglots.
L’entrevue finie et la porte de la grille
claquée derrière sa mère. Dumont s’écroula
sur le banc de sa cellule en proie à une agi
tation désordonnée.
L’arrivée de M. Deibler à Lille
Monsieur de Paris, son fils et ses aides,
sont descendus à 13 h. 15 en gare de Lille,
par le train 307, partant de Paris, à 10 h. 13
L’exécuteur des hautes oeuvres est d'une
taille moyenne. Sa figure est illuminée de
deux yeux bleus clairs très brillants. Elle
est ornée d une moustache et d une barbiche
grisonnantes.
Deibler est vêtu sans recherche d’un pardes
sus beige et coiffé d’un feutre mou gris foncé.
Aussitôt descendu du train, le bourreau dis
tance ses aides et passe seul à l’octroi.
Des curieux, déjà avertis, le cherchent du
regard. 11 passe presque totalement inaperçu
Pas d’incident, sauf quelques méprises au
cours desquelles, des personnes vont dévisa
ger avec insistance de braves vovageurs qui
se demandent ce qu’on peut bien leur vouloir
A la sortie de la gare, les quatre personna
ges se rejoignent et vont examiner, place des
Buisses, le fourgon contenant les s bois. »
Seul avec son fils, M. Deibler prit alors
prestement le chemin du Palals-de-Justice.
Au Palais de Justice
M. Deibler consulta rapidement à son pas
sage place des Reigneaux le menu d'un res
taurant puis continua son chemin.
Par les rues des Arts, le boulevard Carnot,
la rue de la Clef, les Places des Patiniers et
du Lion-d’Or, et la rue de la Monnaie, les
deux personnages parvinrent au Paiais-de-
Justice où ils furent reçus, vers 15 heures,
par le Procureur de la République.
Après une conférence secrète à laquelle
assistaient seulement ; M. le lieutenant-colo
nel Bride ; M. Potcnticr et M. le Commandant
• ie la Gendarmerie, Deibler et ses compagnons
sortirent du Palais par la porte donnant sur
t quai île la Easse-Deûlp. De là, ils gagnè-
:t le contre de lu ville.
Les préparatifs dans l’après-midi
Ver? 16 heure?, I.s services de la vojire ont i
procédé au nettoyage de la petÊe place si
tuée en face du' Valais de Justice, et sur
laquelle les bois do jus-ieg seront dressés f
dans la nuit.
à an. directeur départemental de? pri
erfort? dans cc
>nnel de la prison non astreint?
pendant la niut de vendredi à
Sf® 4 actUCllemeDt iü piUi a ° ulgurs,a -' ; des I soni, a pris des mesure? interdisant l’acoàs
de la ma .son d'arrêt de Lille, à tous les mem
bres dU pri'St
à un service
samedi
M. Moithy. adjoint au maire, en remplace
ment de M. Deiory, prit pondant l' 0 Drè c -midi
un arrêté déclarant place publique le lieu de
l'execution, rond-point du Palais de Justice.
Cs que fut îa jeunesse de Dumont
Au cours d'une entrevue que nous avons
pu avoir avec une personne directement in
téressée au procès, nous avons recueilli quel
ques détails biographiques intéressant le
condamné.
Louis Dumont nacult à Esplechin (Belgi
que), le 30 juillet 1895, d’une très honorable
famille de cultivateurs.
Il fit ses études dans un juvenat de Wez,
puis resta jusqu’à IG ans dans un exiernat
de Tournai.
Dès son jeune âge, Louis Dumont avait
montré de dangereux penchants à la paresse
sournois et renfermé, il n’eut pour ainsi dire
pas d’amis.
Pendant la guerre, sous l’occupation alle
mande. il fréquenta les milieux de fraudeurs
et de rôdeurs de frontière. On croit que c’est
là qu'il contracta les penchants à la débau
che et au luxe qui devaient le mener à
l’échafaud.
Pendant Tonnée de service qu'il fit dan?
l’armée belge, Dumont fut accusé, par un
de ses camarade»», d’avoir volé un porte
feuille. L’affaire n’eut point de suite, aucun
indice, n’ayant pu, en effet, être relevé con
tre lui.
Son service militaire achevé. Dumont mon
ta une entreprise de camionnage. Malheu
reusement. il n’avait aucun goût au travail.
L'affaire périclita.
En janvier 1923. Dumont, devenu emplové
du fils de sa victime, vola son patron et fut
condamné, comme nous T avons relate, à
trois mois de prison.
Ajoutons aue le 20 décembre 1919, Dumont
était venu déposer à la brigade mobile de
Lille qu’il avait été le témoin d’une agres
sion nui s'était perpétrée à Sailly lez-JLannoy.
i ll affirmait même être, certain nue des cou
verts en argent aux initiales D B (celles de
Mme veuve Darras), avaient été vus entre les
j mains des bandits en ouestlon.
I Sur cçs déclarations, la brigade mobile en
quêta dans la région et ne trouva point trace
des agresseurs... et pour cause.
M J Dumont repartie en Belgique
Par le train de 13 heures. Mme Dumont,
mère du condamné, a repris le train partant
vers Tournai.
Avant son départ, la pauvre femme avait
eu la douleur d’apprendre, de M® Kah. que
son « petit » ne serait plus au lever du jour...
L heure de l'exécution
L’heure légale fixée pour les exécutions est
celle du lever du jour. Etant donné que le
soleil se lèvera, samedi matin, à 7 n. 37,
l’exécution aura lieu vers 7 heures.
La nécessité de la mise en pages et le
départ des courriers nous obligent d re
mettre à demain le récit de l'exécution.
taré, tous
ci 1: !’ • |
M. ilKRRIOT trace un plan général de ce que
les expcrP doivent etudter pour évaluer les rev
•sources que l'Allemagne est en droit d'atiendre de
sos chemins de fer. de l'alcool, du sucre, etc.
Ll termine en stigmatisant Los criminelles visée?
do l'Ailerongne impériale et eu aitirmant sa con
viction que tous les hommes libres du monde doi
vent dire : l’Allemagne doit réparer, l'Allemagne
doit payer, car ce serait la négation de la morale
sur laquelle est fondie 1 humanité.
On renvoie à la suite plusieurs interpellations,
notamment colla de MM. Deichamp* et Aubry, sur
le cas du ma re de Qialiüon-en-Vendelai». qui a
expul é une institutrice du logement quelle occu
pait ; M. AUBRY ajoute même qu'il questionnera
le minister sur les ibus du maire de Segré, qui a
mis à la port. 1 * * * 5 6 des élè\a» cl leurs maître-:*.-» et qu’il
é’arg-ra le débat sur les menées cléricales contre
l’Ecole publique !
La séance est levée 5 r>o heures 3.
SEANTE DE VENDREDI APRES-MIDI
AU PARLEMENT
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
SEANCE DE VENDREDI APRES-MIDI
LES INTERPELLATIONS
sur la politique extérieure
INTERPELLATION AJOURNÉE
M. DR MA GALLON demande d interpeller immé
dmtement le Présiuent du Conseil sur les circons
tances de l'assassinat de M. Hemtr, président du
gouvernement séparatiste du Paiatinat, et sur les
mesures prises pour protéger, dans tous les pays,
les nommes amis de la France.
La Chambre refuse de fixer immédiatement la
date de cette interpellation, et reprend la discus
sion des iuteincilauons sur la politique extérieure.
M. HERrtluT
Le chef du parti radicai-socialiste déclare d'abord
qu il veut repondre a 1 appel du Président du
Conseil, qui a demande de ne pas rnéier la poli
tique Ultérieure a ia politique extérieure.
AL Herriot estime que les événements ont prouve
que la politique extérieure, laite d équilmie m
d aliianoe, est épuisée et que c'est daus l'avenii
de la Société des Nattons que les nations doivent
chercher ie salut.
11 examine ensuite les résultats de l'opération de
la Ruhr au point de vue economique.
Il rend hommage au labeur des ingénieurs Iran
çais, mais constate qu’avant l’operation, la France
na pas usé de son droit aux prestations en
nature. Cependant ia France et r.Ailemagne sont
attachées A la même corde et 11 faudra qu elles
s'entendent pour un contrat de fourniture.
— En 1923, toutes les puissances autres que la
France, ont touché comme prestations en nature
plus qu'en 1922. notamment 1'.Angleterre.
M. POINCARE. — C’est en vertu du Recovery aet
M. HERRIOT. — Mais la Serbie. l'Italie, ont
reçu des prestations en nature dans les mémos
proportions.
M. POINCARE. — Vous interprétez mal les chif
fres.
AI. HERRIOT. — Ce sont les chiffres de la Com
mission des Réparations.
La Ruhr n'est pas suffisamment productive pour
assurer nos réparations.
AI. POINCARE. — C’est évident.
AI. HERRIOT. — Il est nécessaire de rétablir le
front commun des Alliés pour les Réparations. La
France doit s’entendre avec l'Angleterre d’une fa
çon définitive.
Prenant prétexte d'tra mot de AL Paul Reynand
sur la décadence de l Angleterre, M. Herriot rap
pelle que celle-ci a traversé bien des crises depuis
quatre siècles et qu’elle les a toujours traversée»
victorieusement, grâce à la doctrine de la porte
ouverte, soutenue inlassablement par l’ceole do
Manchester. Toutefois l Angleterre a commis une
erreur d’ordre moral, en pensant que la France
à. des visées annexionnistes, et une erreur d ordre
économique, en pensant que l'occupation de la
Ruhr a aggravé chez elle la crtse du chômage,
qui est due non pas à la politique de la France,
mal» à la désastreuse situation économique mon
diale.
Il faut à l'Angleterre de 3 débouché». Il en faut
aussi â la France, qui ne doit pas se laisser de
vancer par les autres nations en ce qui concerne
la reprise des relations avec la Russie.
— Nous nous entendrons au moins aussi facile
ment avec le Labour Party qu’avec le parti oon
servateur. AI. Ramsay Macdonald, qui est un kléa
liste sincère, ne demande qu’à tendre la mam ù
notre pays. Il faut que le malentendu tragique
et criminel qut sépare les deux pays en ce mo
ment, soit dissipé au plus tôt.
VOIX A GAUCHE — C'est le Gouvernement qui
devrait tenir ce langage (Vives exclamations).
M. POINCARE. — Je suis d'accord avec M. lier
riot. et Je tiendrai ce lamrage tout a 1 heure à
la tribune. (Vif-* applaudissements).
INCIDENT
Un membre de l’extiéme-gauche. apostrophant
violemment la droite, AI. DU VAJL-ARNOULD de
mande la parole. On veut l’empêcher de parler,
mais 11 insiste et, avec la permission de AI llER-
RIOT, il parvient à 9e faire entendre
AL DUVAL-ARXOULD reproche vivement fl AI.
Earon d’avoir Injurié AI. Xavier Vallat, grand
mutilé de guerre.
AI. 'BARON affirme n’avoir rien dit d'injurieux
pour AI. Vallat.
AI. VALLAT. — Un député social ut* ^ de
mandé si je n avais pas as-tz de la guerre Je ne
considère pas ces paroles comme blessantes pour
mol. (Vifs appl. droite).
AI. PRESSEA1ANE déclare que c’ésî lui qui a
prononcé ces paroles, mais qu’elles s’adressaient a
ia majorité, qnl prépare la guerre.
L lncîdent est clos.
AI. HERRIOT examine lertcaines. La majorité du peuple américain rend
justice à la France et les hommes responsables de
la politique des Etats-Unis ne seront pas, dit-U,
des créanciers féroces.
AI. Herriot rend hommage à la bonne volonté
de 1a Belgique et de l'Italie ; puis 11 s'élève contre
le plan Rechberg, qui ne tend à rien de moins
qu’à permettre aux industriels allemands détre
protégés par les industriels français quand le
moment viendra pour eu.x de payer une partie
des Réparations
Si nous nous laissions prendre a ce piège, nous
nous brouillerions avec l’Angleterre et nous Irions
comme A plaisir vers une nouvelle guerre, car le?
industriels allemands n auraient riexi de pi us
pressé que de f*e libérer de la tutelle de 1 indus
trie française.
AI. REYNAUÛ reconnaît qu’il circule un plan
Recnberg, qui. en effet, eh tout A fait déraison
nable ; mais 11 déclare avoir voulu parler du
plan de M. Schmidt, qu'il trouve bon et qu'il
avait- d‘ailleurs dèJA défendu en 1922.
AL POINGARE. — En id£i, vous avez cité non pa-
Af. Schxuidt. mai» AIM. Hirsch et Rechberg, et je
vous al répondu que cet accord ne pouvait, A lui
seul, constituer une solution, car Ü sacrifiait les
intérêts les plus sacres de la' France, c’est-à-dire
les Réparations.
AI. BRIAND Interrompt fi s ,n tour pour mon
trer qu’il ne faut accueillir qu avec prudence les
plans des particuliers, su bien intentionnés solent-
M HERRIOT, parlant de la politique de l’Alle
magne depuis l’armistice, croit que la démocratie
allemande a eu, contre les pan germanistes, la
volonté réelle de s'acquitter des Réparations.
AI. Herriot, A propos des variations du change,
eîl convaincu que si 1a Conférence de» Experts
réussissait, le change s améliorerait rapidement ;
mais cette conférence doit laisser aux experts les
main» libres afin qu’ils puissent établir les reve
nus de l’Etat allemand.
M. POINCARE. — Il faut qu’il soit bien entendu
que les experts n’-ont pas ie pouvoir de réduire la
dette de l’Allemagne, et qu’lb» ont à respecter le
Traité de Versailles.
AI. HERRIOT pense que l’Allemagne a fait avec
succès des efforts pour assainir et stabtlLser sa
monnaie : mais il craint que les grands indus
triels allemands ne cherchent A exercer une véri
table tyrannie sur tous lè9 pays.
M POINCARE. — La France doit traiter non
nas
ment
qui a poussé ia Fiance A négocier avec les Indus
triels. et l’ambassadeur Meyer m a ensuite de
mandé de recevoir AI. Sttnnes et les autres grands
magnats.
A tout moment on a constaté cette entente des
magnat* allemands avec le Gouvernement, même
quand celui-ci se couvre d'un, masque démocra
tique. Nous n’avons traité avec AL Stlnnes qu’a-
prèa avoir saisi les mines de AI. Stinnes et avoir
obtenu de ses ouvriers l’assurance qu’ils consen
tiraient à travailler. (Aptel.).
AI. HERRIOT. — Dans tous les cas, les Indus
triels agissent sur les Gouvernements.
AI. POINCARE proteste de son Indépendance.
(Applaudissements).
AL PRESS EMANE. — Mais le Gouvernement n’a
pas favorisé les réparations en nature.
M. POINCARE. — Je démontrerai que le Gou
vernement actuel a été favorable, de 9 le début,
aux réparations en nature, et qu’il n’a pas dépendu
de lui qu’elles ne soient bien plus importantes*
(Applaudissement»).
AL HERRIOT s en prend encore aux magnats alle
mands qui, par des moyens de fraude, se créent
des dettes en pays neutres pour se faire subven
tionner par le Reich pour éviter la faillite L»
premier travail de la Conférence de» Experts doit
être de saisir à la gorge ces évadés, afin de pré
parer des accords interalliés et probablement mê
me internationaux pour emtècher de tels abus.
AI. MOUTET. — Dans un pays comme le nôUe.
certains capitaliste» font preuve d’une ingéniosité
aussi grande pour internationaliser leurs capi
taux.
AI. POINCARE. — Soyez sûrs que le Gouverne
ment a 1 attention attirée sur des pratiques qu il
est le premier à condamner. (Appl.).
AI. HERRIOT. faisant état d’une solution propo
sée par AI. Col son, pour l’émission d’un grand
emprunt international, M. POINCARE tire de su
serviette le livre de AI. Colson et fait observer à
AI. Herriot que M. Colson envisage une réduc
tion de 1a Cette allemande compensée par lannj-
^tie^ d*e d*tt*8 lhfarcUifctt, Qt, «joute AI. Povh-
ÂLlÜCUÎiGN DE H. OOÜMEHGUE
M. DOCAIERGl'E prononce, au début de la séan
ce, le discours d usage.
Il remercie le Bureau d’Age et son président ;
ü souhaite La bienvenue aux sénateurs nouveaux ;
puis il définit le rôle du Sénat, qut n'est pas
seulement de conciliation, mais aussi de contrôle
et de vig.lance, dans la plénitude de ses droits,
tant sur le terrain de la politique Intérieure que
sur celui de la politique extérieure.
Il souhaite que les difficultés que traverse le
pays s aplanissent, notamment celles qui viennent
des problèmes des Réparations et de notre -écu-
rlté. il espère que les malentendus avec 1 Angle
terre seront bientôt dissipe».
Bien que l'horizon demeure obscur par endroits,
dit encore le Président du Sénat, ll y a lieu
d'envisager l'avenir avec optimisme. La France
est forte : «on peuple est vaillant, travailleur,
ordonné et plein de bon sens. Il ne se refusera à
aucun effort. Il sera toujours prêt à tous les
sacrifices quand on les lui demandera, en s adres
sant à son cœur, à sa raison, à son patriotisme
ardent, à son indestructible amour pour la Répu
blique et la Démocratie...
LES SECOURS
AUX VICTIMES DES INONDATIONS
La fixation de la date de la discussion de l’in-
torpcllation de AI. ALARTLN sur le « Dixmude ».
est renvoyée après la connaissance des résultats de
l’enquête, puis, à l'unanimité de 277 votants, le
Sénat adofte le projet relatif à l’ouverture d'un
crédit de ij millions pour secours aux victimes des
Inondations et des calamités publiques.
La séance est levée et renvoyée à jeudi pro
chain. 15 heures.
— >—:£»♦«»-<
Le naufrage oo sous-marin finlaouipe
Londres, 11. — L'ne épave que Ton xrroit
être le sous-marln L-24 a été située ù IG kilo
mètres au sud-ouest de la pointe de Port-
lartd. et par environ 55 mètre? de fond.
43 officiers et marins se trouvaient à bord
du L-24 quand il sombra.
Des vaisseaux de sauvetage avec des sca
phandriers à bord sout prêts à procéder aux
opérations de iauveîage. mais ils c-n ont été
jusqu’ici empêchés par l'état de la mer.
Ce ne fut eue lorsqu’on ne vit pas le L-24
remonter à la surface, que la vérité se fit
jour. Personne n'a été témoin de l'accident
et le cuirassé « Résolution n'a ressenti qu’un
léger choc quand il a heurté le L-24.
Losauvelsgeiielallollealieniande
ù. Soapa-Flow
Londres. 11. — On annonce qu'ene maison
de Queenborough a conclu un contrat avec
l’Amirauté pour le sauvetage de GS vaisseaux
de guerre allemands coulés à Scupa-Floxv.
» Un graud nombre de ces vaisseaux seront
vendus pour être démolis et les autres seront
utilisés comme cibles.
M. VEtilEIOS i fcBMÉ DU OâBiHET
Athènes, 11 — M. Vonizelos a accepté au
jourd'hui, à IG heures, Les nouveaux ministres prêteront serment
à 19 heures.
Les souverains grecs
victimes d’un accident d’auto
Paris, 11. — On mande de Czemowitz. que
le roi et la reine de Grèce ont été hier, vic
times leur voiture étant entrée en collision avec
une autre auto.
Le roi s'ea est tiré Indemne, mais la reine
a été sérieusement blessée.
On soupçonne un auerrtat.
— .g» ■ « - —-
APRÈS LA TEMPÊTE
1 11 '
Les navires en détresse
ou perdus
Lorient, 11. — Une (première liste de ba
teaux desruits est parvenue a l'inscription
maritime de Lorient.
Ou en compte une quinzaine rien que pour
; le petit port ue Lomener. Plusieurs chalutiers
j ,$ont rentrés avec des avaries. Le second de
J’ « Amérique 11 » e été grièvement blessé.
| Les navigateurs qui rentrent à Lorient sont
i unanimes a déclarer qu ils n'ont jamaLs vu,
i au cours de leur existence un bo'tieversement
1 aussi effroyable de la mer.
! Brest. 11.— Le vapeur hollandais « Rondo », j
I en détresse depuis trois jours au large d'Oues-
| sant, a été retrouvé à l heure ce matin, par
i le remorqueur hollandais » Humber », qui Ta
conduit à Saint-Nazaire.
Le vapeur italien « F trôna », jaugeant
4.GC0 tonnes, a été vu en train de couler. On
ignora le sort de son équipage.
Ylgo, 11. — Le vapeur anglais « Arncliffe »
est arrivé à Vigo venant de New-Port, après
avoir traversé une violente tempête, à 50 mil
les au large du cap Finistère. D’énormes va
gues ont balayé le pont et emporte les canots
avec les industriels, mais avec le gouverne- 1 je im lûtéuis. Lhe P ait J® dh pontet le
; allemand, t est le gouvernement allemand PO-? 1 ** d. T. o. F. on te detuuts. L officier
1 en second et le charpentier sont manquants.
Le capitaine a une côte fracturée. Deux mate
lots ont la jambe cassée et plusieurs autre.?
ont reçu de légères blessure?.
Lisbonne, 11. — D’énormes vagues ont re
monte le Tage ou moment de la marée haute.
Les deux petites villes de Cascaes et Estoril,
sur la côte Xord-Ouesi ont été inondées. Un
pont a été détruit eî de nombreuses maisons
endommagées. On signale également des
pertes sur toute la côte dues au raz-de-marée,
dont Oporto a particulièrement souffert. Plu
sieurs collisions en mer ont eu Lieu et un
certain nombre de bateaux ont été jetés à la
côte.
Pour avoir préconisé ua protectionnisme
ouf roncier, synonyme de vie toujours plus
chère, les conservateurs anglais viennent
de subir un échec électoral qui peut et doit
provoquer d'utiles méditations, même de
ce cOté-d du détroit.
Phénomène d'un ordre analogue et d une
signification non moins nette : re gouver
nement français, qui sentait. lui. aussi,
l’exaspération du pays contre la hausse
des prix, a cru, ces jours derniers, qu'il
suffirait, pour calmer les colères, d'abais
ser le droit de douane sur les blés exo
tiques. Il entrait ainsi dans la voie du
libre-échange, aux dépens — était-ce une
gageure ? — de «< la moins protégée de nos
industries », de l'Agriculture.
I.a réponse n’o guère tardé : Te groupe
rural de la Chambre demande maintenant
que tous les produits manufacturés à l'é
tranger soient, comme les blés de l’exté
rieur, introduits chez nous ou meilleur
compte. Et beaucoup de journaux, même
parmi ceux qui détestent le paysan, ac
cueillent avec sympathie cette' revendi
cation.
Protectionnisme ? Libre-échangisme ? Il
est piquant de constater que. dès les XVII e
et XVIII® siècles, ces deux doctrines éco
nomiques s'affrontèrent en un duel fa
rouche. Narrons-en les péripéties, d'après
M. l'abbé Joseph Peter, professeur aux
Facultés catholiques de Lille.
Ce fut d'abord un duel d’idées.
Le protectionnisme mondial de l'époque
s'insérait dans un corps de doctrines, le
« mercantilisme », comportant le mono
pole sous toutes scs formes ,qu il s'agit
de « prebibitionnisme national » vis-à-vis
de l'étranger, ou d’exclusivisme corporatif
à l'intérieur.
Pratiquement, un certain nombre de
groupements priviligiés accaparaient le
commerce et n'assuraient ni son activité,
ni son développement. Aucune concurrence
ne pouvait se dresser contre eux dans le
pays même. Us n'avaient pas ù compter
davantage avec les rivaux du dehors.
Cuntre de tels excès, quelques écono
mistes du XVII e siècle commencèrent à
réagir. En France, un Boisguilbert préco
nisait la solidarité des peuples et la divi
sion internationale du travail. Le mercan
tilisme est « une aberration politique »,
grondait de son côté l’Anglais Dudley
N’orse. qui prescrivait deux remèdes : l'ti-
nion des classes et la collaboration éconc*
inkjue des nations.
Hommes d'Etat, économistes orthodoxes*
et gens d'affaires haussaient les épaules
et ripostaient par le vieil axiome : « Dans
l'échange international, ce que l’un gagne,
l outre le perd. »
Mais à leur tour les physiocratcs par
lèrent. L'Agriculture, dirent-ils, est seule
productrice de véritables richesses. Que
i Industrie, simple transformatrice ; que le
Commerce, vulgaire distributeur, restent
donc au second plan ! Et que la circulation
des denrées ne se heurte plus à toutes
sortes d'obstacles : droits de douane, prohi
bitions. péages, etc... !
On écoute les phvsiocrates. Voici que les
Quesnav. les Baudeau, les Dupont de Ne
mours, les Turgot. les Cournay mènent
campagne pour ks franchises commer
ciales, et dénoncent les méfaits du mer
cantilisme
Fresque au même moment, l'Ecossais
Adam Smith, un érudit que serf une pro
digieuse mémoire .publie son livre hai
neux : « De !à“ richesse des nations. » Lui
aussi demande une économie» plus libérale
A son avis, les Etats qui favorisent le
mercantilisme se trompent doublement.
Ils prétendent coordonner les activités
individuelles en vue de l'intérêt général ;
or, c'est là un idéal inaccessible à toute
sagesse humaine.
II? frappent d.» droits prohibitifs les mar
chandises étrangères. C'est obliger l’in
dustrie nationale à produire des articles qui
pourraient être fabriqués ailleurs à meil
leur compte. C'est condamner du même
coup le consommateur à une hausse désor
donnée des prix...
Ainsi parle Adam Smith. Ainsi pensent
les économistes libéraux de son temps, qui
déterminent, dans toute l'Europe civilisée,
un fort courant d'upiruoü.
—o—
La lutte contre le mercantilisme, en
gagée dans le domaine des idées, se pour
suit sur le terrain des faits.
En vain un Voltaire et un Galiuni raillent
les partisans des doctrines nouvelles, fjt
vain le Ministre Necker se cramponna au
statu quo. Dons le 9ens des réformes que
réclament les libéraux, un mouvement lé»
gislatif s'amorc ).
timidement d'abord, on hésite, on tâ
tonne. Entre 1?G5 et l?''^, k libre commercé
des gram9 est trois fors accordé, trois fois
supprimé : six « matdies » en vingt-deux
ans !... L'importation des toiles peintes —1
des (( indiennes » — a Cté sévèrement
prohibée jusqu'en 1750. Le contrôleur gé
néral Silhouttc l'autorise eu 1759;.-mais
nous la voyons de nouveau interdire en;
178Ô... Supprimée en 17G9, la Compagnie
des Indes retrouve eri 17&"> ses privilèges
exclusifs... En 1770 Turgot fait abolir les
corvées ef les corporations avec leurs re
glements restrictifs. Mais, lui disgra< ié, lrs(
institutions qu’ii avait mol tuees se ra
niment...
,\ importe; les libéraux gagnent du ter
rain, et non seulement chez nous, mais en
Espagne, en Prusse où règne pourtant Fré
déric dans ia Russie de l’autoritaire Cathe
rine II, et jusque dans la petite Toscane*
Mais l'ucte le plus représentatif de l'évo
lution accomplie avant la Révolution fran
çaise. est à coup sûr le Traité de commercé
franco-anglais de 17*3.
11 proclame la liberté absolue et réci
proque du négoce entre les deux nations.
L’Angleterre ne prohibe plus que nos soie
ries. Quant aux vins français, ils obtiennent
le même traitement que ceux du Portugal,
en l'espèce la nation la plus favorisée.'Et
pour 1 ensemble des autres articles. les
droits, qui étaient naguère exorbitants, ne
dépassent plus 10 a 12 %.
A vrai dire, l’application de ce nouveau
régime éprouve durement un certain nom
bre d industries. Mais, après trois ans
d’expérience, le trafic entre la France et
1 Angleterre a doublé. En même temps —
ce qui ne gâte rien — une baisse générale
des prix est intervenue.
La Révolution française pousse, jusqu’à
leurs extrêmes limites parfois, les réform e
commencées.
Les cahiers de 1789 contiennent des r.*-
vendications formelles, relaticernent à | u .
mte douanière. Celle-ci n a-t-elle pas été
promise, en 1.87, pai le roi aux notai»!.*
assembles ? Les populations n’adrn -tri-iit.
plus que la région du Nord, par exemple
soit ligotée par un double cordon dou *.
mer : r un maintenu par i’Espagne, d ,-,t
elle dépendait hier, et l'autre que la Frun-
ce sa nouvelle patrie, lui a pu?s* immé
diatement autour du cou... Toutes les pro
vinces obéissent désormais ou même priir-
ce : tpi'il établisse entre elles la solidarisa
économique !
Eprise de liberté et. d unité, l' Assemblés
nationale constituante supprime en effpt
les droits de douane à l'intérieur, qu'elle
appelle des « inventions féodales .. (dé ret
du 30 octobre 1790).
Puis c’est l'abolition des Maîtrises, des
Jurandes et des Corporations (décret du
e novembre 1791). Tout citoyen peut dé
sormais s adonner à la profession de son
choix, sous les seules réserves de naver
une modestg patente et d’obéir aux règle
ments de police.
Voilà donc l’industrie et le commerce
émancipés. Oui, niais lu Constituante,
dans sa passion d'individualisme et cie li
béralisme, n'admet même plus, entre
l’homme au travail et la nation, un or-
gane collectif. La loi le Chapelier (11 juin
1.91) interdit toute assemblée de ctiovon»
do même profession et toute teutativè d*
grève.
D'autre part, Jn Constituante, ennemie
des monopoles, supprime les Compagni e
de commerce existantes, et ne permet pu*
que de nouvelles se créent. Enfin elle au
torise la libiv concurrence avec les ind 's,
le Sénégal et le Levant (1790-91).
Le commerce extérieur pourra désor
mais se donner libre cours. Presque tous
les produits finançais auront la porte ou
verte. Et nos frontières s ouvriront aux
marchandises étrangères, moyennant un
droit d'entrée qui variera de 5 à 12 ° 0 .
Dans la voie de l’Economie nouvelle qne
leur trace la révolution française, plu
sieurs grandes nations entrent résolu
ment : l'Angleterre d abord, puis les bou
veaux Etats d'Amérique, la Prus?e elle-
même. Au protectionnisme jaloux d’autre
fois. succède un « échangisme » bienfai
sant...
J. S.
Gazette du Nord
MARIAGES
«vvv Jeudi, à 10 11 30, a été célébré, en
l'église Saint-Martin cti- CROIX, le mariage
de Mlle Jeanne Leconte avec M. Raphaël
Meichors. , ..
Les témoins étaient, pour la manée : M.
Henri Brouillard, son oncle, et pour le ma
rié • M. G. Meicbers. son îrèr«.
Le consentement des époux a été reçu par
M. l'abbé S. Brouillard, missionnaire diocé
sain, qui a prononcé une allocution.
Pendant la messe célébrée par M. l'abbé
F Brouillard, cure de la Croix-du-Bac, des
artistes de talent se sont fait entendre.
vlv On annonce d'HAZEBROUCK, k* pro
chain mariage de Mlle Rolande Rivart avec
M. Amèdée Wartel.
FIAKÇAILLES
■vw On annonce P? flanc allia» de M. Jo
seph Flamen, membre de la Jeunesse Catho
lique de STEENE, fils de M. et Mme Julien
Flameri-Vandewynckel, avec Mlle Ahce, Lié-
vin, tille de M. Liévin-Delafosse, de VOLKE-
RINCKOVE.
E
MARCHE D’HAUBOURDIN du 11 JANVIER
œuf?, 0.80 et ü’.Kl
oignons, 120 le k.
-IVl+WV-
KoiawsBSes trêves
7 *“ S. T. MAHMOUD FAKHRI PACIIA. envoyé
extraordinaire et ministre plénipotentiaire' du Roi
d’Egy-pte, a îlé re^u \endredi par M.MiUerand, au
quel ii a remis ses lettres de créaffre.
t*-- IL \ ETE FTRDL ENVIRON i. 3 oo LET
TRE.:». originaires de Franco, iors dn tremblement
de terre et de l’incendie de Tolio. La rtatl lique
des « nvois recommandés et de- colis postauv per
dus n'a pu encore être établie.
Ï«P- MORT DU GENERAL GVSSOITN. — On
annonce la ruert du général Gassouin, ancien sous-
chef d'état-major généra! do l'Année, décédé à Pa
ris des suites d’une opération.
I.m général Gassouin. était né à .Montreuil-sur-
Mer, en 1SC7. il avait fait une partie de -a car
rière? dan- l’infanter'e do marine el avait suivi les
cours do l'Ecole de guerre
Lieutenant-colonel en 191 4 . il devint généralbrigade en iç>i 6 . général de division en 1919 et ob
tint rang dé commandant de corps d’arméo en
fi était commandeur de la Légion d’honneur et
titulaire de trois citations, la première à l'ordre» du
jour du corp# d'armée de Madagascar.
A L’HONNEUR
MEDAILLE MILITAIRE
I.a Médaille militaire et la Croix de guerre
ont été attribuées à la mémoire :
\w Du soldat SPRUYT Edmond-Louis, dont
la famille réside à Lille. Elle est accompagnée
de la citation suivante :
« Excellent soldat d’un courage et. d un
dévouement à toute épreuve. A trouvé une
mort glorieuse, le 4 mars 191!», à Mesnil-lez-
Hurlus. en se portant bravement à l'attaque
des positions ennemies. »
Croix de guerre avec étoile d'argent.
Edmond Spruyt était un ancien élève de
l'école libre de la rue de la Plaine (Moulins-
Lille).
<
Pour les changements d'adre9se, prière
de bien vouloir envoyer la dernière bande
du journal et de joindre 0 fr. 75 pour Ie9
frais.
lesccirespondaiices postales par avion
Le service postal aérien de Paris- à
Bruxelles «-st suspendu provisoirement de
puis le iù) décembre dernier.
En conséquence, les correspondances-
avion pour Bruxelles et la Belgique ne
doivent plus être acceptées jusqu'à nouvel
ordre.
Seules les correspondances-avion à desti
nation de la Hollande qui sont acheminées
S ar voie aérienne, doivent être acceptées
ans les conditions habituelles*
Beurre. 925 la tivie
pièce.
Haricots, 5 fr. le k.
échalotes. 3 fr. le k, ; pommes de terre. O.titi
le k. ; navets. O.GO le k. : carottes, u.90 W k.;
potiron, 1.75 le k. : chicorée de Bruxelles,
2.25 le k. ; choux verts. 1 fr. et 0.75 .pièce ;
choux rouges. I ir. pièce ; choux-fleur:, 2 fr.
2.50 et 3 fr pièce ; choux de Bruxelles, 2.50
k k. ; céléri. o.73 le pied : scarole. 1.10 pièce*,
endive». 1 fr. pièce ; salades tournées, 1.25
nièce ; cresson, 0.70 la botte ; salsifis, 3.50
ia botte ; poireaux, 1,25 le facheau : pommei
1.25, 1.50 et 2 fr. le k. ; marrons, l.r*) la livret
amandes, 3.50 la livre ; noisettes, 3 fr. la livre!
bananes, O U») pièce ; citrons, 0.35 «t 0.40 plèoai
oranges, 0.25. n.30 e| p »o pièce.
Lopins. G îr. le k./fir ; id. 10 fr. le k. tué
poule, G à 8 fr. Je k"if ; id. 12 fr. le k. tué
poulet. 7 à 9 fr. le k. vif : id. 14 fr. L k. tué(
pigeons, 5 fr. plère.
MARCHÉ DE GRAVELINES
Beurre, la livre, 9 Tr. — Œuf-, les 2G. 13 à
IG fr. — Poules, la couple. 25 à 30 îr. —«
Poulettes, la couple, 22 à 28 fr. — Poulets, la
couple, 25 à 38 fr. — Canards. la couple, 2* à
28 fr. — Pigeons, la couple. 6 à 7 fr — Lapins»
gros, 1? à 22 fr.; moyens, 12 ù. 15 fr. • petits,
5 à 8 fr.
Pain, le kilo, 1.25. — Lait, le litre, 1 fr. —*
Charbon, 100 k.. 13 Ir. 30.
Poissons au kilo : Turbots, S fr. ; Barbues.
7 fr. : Soles. 12 à 14 fr. ; Rnle?. 3 fr. ; Rou
gets. 4 fr. ; Roussettes. 2 fr : Caries. 3.50 ;
Cabillauds. 3.50 ; Merlans, 4 fr. : Limandes.
5.75 ; Maquereaux, 3,75 ; Saumon. 6 à 7 ;
Chien de mer, 2 fr. ; Dorade*. G fr. ; Morue,
4 fr. ; Harengs frais, la pièce, 0.40 ; Harengs
caurs, la pièce, 0,45 ; Crevettes, la pmre. l.w ;
Moules, la pinte, 0,40.
Pommes de terre : Industrie, ks 100 <.,
40 fr. ; le kilo 0.5O : Rouges, les 100 k.. 48 fr. ;
le kilo, 0,70. — Carottes, le kilo, 0,75. —
Navets le kilog, 0,50. — Oignons, le kilo?,
1,25. — F.chalotles, le kilo. 2 fr — Haricots,
Te kilo, 3.50. — Poireaux, la botte. 1 à 2 fr. —
Céleri, la pièce. 0.50 à 1. fr. — j\.il. le ki’.o,
125 — Choux vert, la p'èce. 0.75. — Choux
rouge., la pièce, 1,25. — Choux de Bruxelh*,
le kilo 2 iT ■— Salade do Chicorée, le demi-
kilo 2* fr — Mâche, le demi-kilo, 2 fr. —
Citions, la pièce. 0.50. — Choux-fleur*, la
uièce, 3 à 3. >0-
MARCHE D'AVESNES DU 11 JANVIER
Marché fort calme. Beurre en gro«. IG fr*
10*25 et 1G.50 : façonné, 17 lr. : cents conser
vés, 0.55 pièce : œufs frais, o.-O ; maroilles,
6 fr. ; boulettes persillées, 1.23.
Légumes. — Pommes de terre. O.Od ; 0 7'
et L23 les longues ; poireaux. .5 rr. la L-.-tte :
choux de Bruxelles, 2.23 la livre ; olgnoi 1 li
ges et oignons jaunes. 1.50 le k. : sa’.sifls,
2 50 la botte : céleri, 2.50 le pied : épfnurd*,
l 50 la livre ; artichauts. 2 fr. et >25 • dm :x-
rouges, 2.50 • r.ay»ts, 1.50 la botte : oNiuX*
OllV» AMCM t la JANVIER
1-A CROIX OU NORD
trace??. Ou releva pourtant avec soin des em
preintes digitales, découvertes sur le carreau
à demi-brisé, par lequel le criminel avait
passé le bras pour ouvrir la fenêtre.
'L'instruction confiée a M. Mercliier, juge
(MriStruclUm au Parquet de Lille, s’égara
longtemps. un soupçonna même le domes
tique Alfred Masse, qui fut emprisonné, puis
ibelàché au bout de six mois !
On incrimina ensuite la bande des « Ca
goule?. »
Mûlluuieusement toutes ces pistes suivies
durent, les unes U la suite des autres, être
abandonnées faute d’indices sérieux.
M. Thermes. Juge d’instruction, recueillit
la tdclie de continuer l'instruction de cette
affaire par suite du départ de M. Merchier.
On croyait voir l’enquête bientôt classée,
lorsqu’un* fait assez banal attira l’attention
de lu SP brigade mobile sur Louis Dumont,
filleul de lu fermière assassinée.
En effet, à la fin de 1912, Dumont avait com
mis un vol uu préjudice de M. Darrus, fils de
lu victime, brasseur a Lewurdc.
Saisie des liens de parenté du voleur avec
ia victime de Sailly-ies-Lannoy, la brigade
mobile flaira la piste' sérieuse.
A la suite de discrètes investigations, et pris
de soupçons, les Inspecteurs Lefebvre et Cous-
semacfcer apprirent que te personnage en
question aimait Ja joyeuse vie et menait
grand train..
Le triomphe du système Bertillon
Comme nous le relation? en mai dernier,
sous ce titre, on envoya à Paris, au service
de l’identité judiciaire, le carreau portant les
empreintes relevées à Sailly-les-Larmov ainsi
que les empreintes digitales de Dumont, pri
ses lors de son incarcération pour le vol de
Lewarde.
A la comparaison. M. Bayl. le distingué
chimiste du « Service Bertillon » déoouvrit
douze points de concordance, alors que cinq
seulement suffisent déjà U établir de graves
jrrésomptions.
Le résultat concluant de cette expertise lut
envoyé au juge d’instruction qui le transmit
uux inspecteurs de la * Mobile ...
Pendant ce temps, sa peine de trois mois
de prison terminée, Dumont avait regagné
'Esplechin, en Be’gique, où il habitait chez
se* parents et s’était remis a vaquer ô ses
occupations.
La police mobile ayant appris que Dumont
avait l’habitude de venir à Lille, le mercredi,
résolut de l’arrêter à la prochaine occasion.
Sans qu’il s’en doutât le moins du monde,
Dumont Tut pisté.
Les policiers attendirent bien longtemps le
moment propice.
Enfin, le mercredi 2 mai 1923, au matin.
Dumont passait la frontière et arrivait con
fiant à Lille.
Pris s>n filature à sa descente du train, il
Tut accosté Grand’Place par les inspecteurs
Bouche et Vasseur qui le prièrent de les
accompagner Jusqu’à leur bureau.
Semblant parfaitement calme, Dumont ac
quiesça.
A la Brigade Mobile, rue Brûle-Maison, on
Hui apprit ce qu’on lui reprochait. MM. Beu-
vit et Lisparlette, chef et sous-chef de la Bri
gade l’interrogèrent tour à tour. Avec un
Lang-froid parfait, Dumont nia.
C’est alors qu’on lui montra les conclu
sions accusatrices du service de l’identité
judiciaire. Dumont perdit quelque peu de son
bel aplomb et s’embarqua dans une série
d’explications étranges et contradictoires. Il
commença par affirmer connaître les auteurs
.*lu crime : des soldats ang’als, puis par
bvouer qu'il avait dirigé « l’opération, ... »
Aveux complets
Les enquêteurs décidèrent alors de confron
ter le misérable avec le fils de sa victime.
Dumont fut très impressionné.
Après avoir encore maintenu quelque temps
ses premières déclarations, pressé de ques
tions. l’homme tomba subitement aux pieds
de M. Darras en lui demandant pardon.
A la suite d’une sérieuse crise de sanglots,
Dumont se décida à passer des aveux com
plets.
Le criminel raconta alors qu’il avait com-
©js seul son horrible forfait à l’aide d’un re
volver allemand de gros calibre qu’i} tenait
chez lui depuis la fin de la guerre.
— « C’est moi, dit-il, qui ai abattu M. Le
clercq, ma marraine et la servante, »
« Après avoir cassé un carreau, je pénétrai
.dans la salle commune. Je m’attablais et
ïnangdais tm demi pot de confiture (!).
* Mon repas achevé. J’entrai alors dans la
chambre où J’eiais certain de trouver l’ar-
Ï ent. Je me trouvai nez à nez avec M.
.eclercq. Je vis rouge et fis feu à trois re
prises. o
L’assassin raconta alors comment après
avoir fouillé quelques armoires, il se trouva
subitement devant sa marraine. Mme Darras.
Cinq nouveaux coups de feu et une seconde
victime tombe.
— « Perdant alors tome notion des choses,
je m’élançai vers la chambre de la bonne
,qul, terrorisée, voulut s’enfuir. Plusieurs
nouveaux coups de révolver l’étendirent
raide morte devant la maison. J’avais fait
taire pour toujours le dernier témoin de mon
crime. *
En larmoyant l’assassin raconta alors aux
policiers qu’il retourna le corps encore
chaud de sa marraine et le dépouilla des
,clef9 qui lui Dermixent de faire la visite de
tous les meubles et de prendre 12.0Ü0 francs.
« Je suis un dévoyé. »
L’air contrit, l’assassin fit un récit des
■jours de noce honteuse au cours desquels U
dilapida l’argent sanglant.
Dumont ajouta même qu’il brûla les billets
communaux compromettants et qu’il assista
«aux obsèques de ses victimes pour donner
le change !
Pour s’excuser de son abominable crime,
Dumont prétendit que « l’instruction que lu?
fit donner sa marraine, lui inculqua des
goûts de luxe peu en rapport avec sa situa
tion. 9 (!)
On ne peut imaginer plus odieux et plus
tormidable cynisme.
Après de tels aveux, l’Instruction était vir-
tu* Bernent terminée.
Aux Assises
Dumont comparut le 19 octobre dernier de
vant la Coür d’assiseî de Douai.
Défendu par M® Philippe Kah, 11 fut con
damné à mort.
Dumont à la Maison dfarrêt
C'est le 26 octobre dernier que Dumont fut
transféré à la Maison d’Arrêt de Lille, dans
la cellule des condamnés à mort.
Avant de franchir le seuil de la prison,
l’assassin regarda l’espace habituellement
réservé aux exécutions et se tournant vers
ses gardes du corps, leur dit : « C’est proba
blement ici que je mourrai. »
Le pourvoi interjeté par Dumont a été
rejeté le 29 novembre dernier par la Cour de
cassation.
Au Parquet
C'est M. Fieffé, procureur de la République.,
^ui fut doue, vendredi matin, le premier
«Tvlsé.
Il reçut, en effet, vers 10 heures, un pli
cacheté provenant de la Commission des
gTôces du Ministère de la Justice, et conte
nant le dossier de l’affaire Dumont, accom
pagné de l’ordre d’exécution capitale.
Peu après, M. Fieffé convoqua M. le lieu-
tenanfiujoltmel Bride, major de la garnison,
et M. Potentier, commissaire central, avec
lesquels 11 prit les premières mesures pour
assurer le service d’ordre.
L'arrivée à Lille des bois de justice
C*est vendredi, à 5 h. 52 du matin, que la
guillotine est parvenue en gare de Lille.
La rame de wagons comprenant la plate
forme sur laquelle a été arrimée la sinistre
machine, fut garée aussitôt sur l’une des
nouvelles voiqs installées pour les wagon?
de messagerie, le long des murs de rem
parts et non loin de la place des Baisses.
Le wagon plate-forme porte le numéro 7346.
Le fourgon de Deibler est la recouvert d’une
bftche gris© sur laquelle on peut lire : « Garo
de départ. Paris-La Chapelle, gare d’arrivée,
JLiîlè. Destinataire, DeiUer.
La voiture, qui ressemble assez bien à un
fourgon de blanchisseur, ept munie de qua
tre roues et porte des bratocards destinés à
l’attelage d’un cheval.
île véhicule, qui n’a aucune caractéristi
que spéciale, est pourtant l’objet de la curio
sité (remployés et d’hommes d’équipe occu
pés Hür>.a las parages au déchargement de
wagons d* marchandises.
Une émouvante entrevue
de la mère du condamné
avec celui-ci
Des vendredi matin. M® Kah, le défenseur,
fut avis»- de la mesure concernant son client.
Le rôle de l’avocat, en ces civconstances,
devient le plus souvent pénible.
M° Kub a depu.s quelque temps îa dura
tâche de consoler, maigre tout, la mère qui,
par la faut,? d'un ÎUs aux appétits de luxe,
traverse r 11 ’
«upplices
A la suite d'une démarche du défenseur au
Procureur de la République en vue d'ob enlr
que le corps du supplicié soit rendu à lu
famille. Mme Dumont dut signer ia lettre
sollicitant cette faveur.
C’est pour 1 accornf îissement de cette for
malité que Mme Dumont quitta vendredi
matin sa terme d’Eiplechin. Sa douleur tai
sait, paraît-il perne à voir ; aussi, \P Kab.
sans lui laisser deviner le sort réservé à son
fils, lui fit part qu’il allait demander en
sa faveur, i autorisation d’avoir une en
trevue avec le condamné.
M. Kub obtint rapidement gain de cau-’e.
Appuyée sur le bras de l’avocat, la pauvre
femme .se rendit donc ù la Maison d’Arrèt.
L entrevue eut lieu en présence d*- M le
Procureur de la République et de gardiens,
dans une cour centrale de la prison' Elle l’ut
poignante.
La pauvre vieille gémissait des mots inar
ticulés.
Il y eut peu de mots échangés entre ce
fils qui allait mourir et sa mère qui subis
sait la rigueur du sort.
Cétait la première fois — sî aussi îa der
nière — que la pauvre mère revoyait son
fils depuis le procès.
L’un et l’autre îemblaient avoir l’intuition
de ce qui allait advenir.
Le condamné ne cessa de pleurer comme
sa mere, secouée elle aussi de profonds
sanglots.
L’entrevue finie et la porte de la grille
claquée derrière sa mère. Dumont s’écroula
sur le banc de sa cellule en proie à une agi
tation désordonnée.
L’arrivée de M. Deibler à Lille
Monsieur de Paris, son fils et ses aides,
sont descendus à 13 h. 15 en gare de Lille,
par le train 307, partant de Paris, à 10 h. 13
L’exécuteur des hautes oeuvres est d'une
taille moyenne. Sa figure est illuminée de
deux yeux bleus clairs très brillants. Elle
est ornée d une moustache et d une barbiche
grisonnantes.
Deibler est vêtu sans recherche d’un pardes
sus beige et coiffé d’un feutre mou gris foncé.
Aussitôt descendu du train, le bourreau dis
tance ses aides et passe seul à l’octroi.
Des curieux, déjà avertis, le cherchent du
regard. 11 passe presque totalement inaperçu
Pas d’incident, sauf quelques méprises au
cours desquelles, des personnes vont dévisa
ger avec insistance de braves vovageurs qui
se demandent ce qu’on peut bien leur vouloir
A la sortie de la gare, les quatre personna
ges se rejoignent et vont examiner, place des
Buisses, le fourgon contenant les s bois. »
Seul avec son fils, M. Deibler prit alors
prestement le chemin du Palals-de-Justice.
Au Palais de Justice
M. Deibler consulta rapidement à son pas
sage place des Reigneaux le menu d'un res
taurant puis continua son chemin.
Par les rues des Arts, le boulevard Carnot,
la rue de la Clef, les Places des Patiniers et
du Lion-d’Or, et la rue de la Monnaie, les
deux personnages parvinrent au Paiais-de-
Justice où ils furent reçus, vers 15 heures,
par le Procureur de la République.
Après une conférence secrète à laquelle
assistaient seulement ; M. le lieutenant-colo
nel Bride ; M. Potcnticr et M. le Commandant
• ie la Gendarmerie, Deibler et ses compagnons
sortirent du Palais par la porte donnant sur
t quai île la Easse-Deûlp. De là, ils gagnè-
:t le contre de lu ville.
Les préparatifs dans l’après-midi
Ver? 16 heure?, I.s services de la vojire ont i
procédé au nettoyage de la petÊe place si
tuée en face du' Valais de Justice, et sur
laquelle les bois do jus-ieg seront dressés f
dans la nuit.
à an. directeur départemental de? pri
erfort? dans cc
>nnel de la prison non astreint?
pendant la niut de vendredi à
Sf® 4 actUCllemeDt iü piUi a ° ulgurs,a -' ; des I soni, a pris des mesure? interdisant l’acoàs
de la ma .son d'arrêt de Lille, à tous les mem
bres dU pri'St
à un service
samedi
M. Moithy. adjoint au maire, en remplace
ment de M. Deiory, prit pondant l' 0 Drè c -midi
un arrêté déclarant place publique le lieu de
l'execution, rond-point du Palais de Justice.
Cs que fut îa jeunesse de Dumont
Au cours d'une entrevue que nous avons
pu avoir avec une personne directement in
téressée au procès, nous avons recueilli quel
ques détails biographiques intéressant le
condamné.
Louis Dumont nacult à Esplechin (Belgi
que), le 30 juillet 1895, d’une très honorable
famille de cultivateurs.
Il fit ses études dans un juvenat de Wez,
puis resta jusqu’à IG ans dans un exiernat
de Tournai.
Dès son jeune âge, Louis Dumont avait
montré de dangereux penchants à la paresse
sournois et renfermé, il n’eut pour ainsi dire
pas d’amis.
Pendant la guerre, sous l’occupation alle
mande. il fréquenta les milieux de fraudeurs
et de rôdeurs de frontière. On croit que c’est
là qu'il contracta les penchants à la débau
che et au luxe qui devaient le mener à
l’échafaud.
Pendant Tonnée de service qu'il fit dan?
l’armée belge, Dumont fut accusé, par un
de ses camarade»», d’avoir volé un porte
feuille. L’affaire n’eut point de suite, aucun
indice, n’ayant pu, en effet, être relevé con
tre lui.
Son service militaire achevé. Dumont mon
ta une entreprise de camionnage. Malheu
reusement. il n’avait aucun goût au travail.
L'affaire périclita.
En janvier 1923. Dumont, devenu emplové
du fils de sa victime, vola son patron et fut
condamné, comme nous T avons relate, à
trois mois de prison.
Ajoutons aue le 20 décembre 1919, Dumont
était venu déposer à la brigade mobile de
Lille qu’il avait été le témoin d’une agres
sion nui s'était perpétrée à Sailly lez-JLannoy.
i ll affirmait même être, certain nue des cou
verts en argent aux initiales D B (celles de
Mme veuve Darras), avaient été vus entre les
j mains des bandits en ouestlon.
I Sur cçs déclarations, la brigade mobile en
quêta dans la région et ne trouva point trace
des agresseurs... et pour cause.
M J Dumont repartie en Belgique
Par le train de 13 heures. Mme Dumont,
mère du condamné, a repris le train partant
vers Tournai.
Avant son départ, la pauvre femme avait
eu la douleur d’apprendre, de M® Kah. que
son « petit » ne serait plus au lever du jour...
L heure de l'exécution
L’heure légale fixée pour les exécutions est
celle du lever du jour. Etant donné que le
soleil se lèvera, samedi matin, à 7 n. 37,
l’exécution aura lieu vers 7 heures.
La nécessité de la mise en pages et le
départ des courriers nous obligent d re
mettre à demain le récit de l'exécution.
taré, tous
ci 1: !’ • |
M. ilKRRIOT trace un plan général de ce que
les expcrP doivent etudter pour évaluer les rev
•sources que l'Allemagne est en droit d'atiendre de
sos chemins de fer. de l'alcool, du sucre, etc.
Ll termine en stigmatisant Los criminelles visée?
do l'Ailerongne impériale et eu aitirmant sa con
viction que tous les hommes libres du monde doi
vent dire : l’Allemagne doit réparer, l'Allemagne
doit payer, car ce serait la négation de la morale
sur laquelle est fondie 1 humanité.
On renvoie à la suite plusieurs interpellations,
notamment colla de MM. Deichamp* et Aubry, sur
le cas du ma re de Qialiüon-en-Vendelai». qui a
expul é une institutrice du logement quelle occu
pait ; M. AUBRY ajoute même qu'il questionnera
le minister sur les ibus du maire de Segré, qui a
mis à la port. 1 * * * 5 6 des élè\a» cl leurs maître-:*.-» et qu’il
é’arg-ra le débat sur les menées cléricales contre
l’Ecole publique !
La séance est levée 5 r>o heures 3.
SEANTE DE VENDREDI APRES-MIDI
AU PARLEMENT
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
SEANCE DE VENDREDI APRES-MIDI
LES INTERPELLATIONS
sur la politique extérieure
INTERPELLATION AJOURNÉE
M. DR MA GALLON demande d interpeller immé
dmtement le Présiuent du Conseil sur les circons
tances de l'assassinat de M. Hemtr, président du
gouvernement séparatiste du Paiatinat, et sur les
mesures prises pour protéger, dans tous les pays,
les nommes amis de la France.
La Chambre refuse de fixer immédiatement la
date de cette interpellation, et reprend la discus
sion des iuteincilauons sur la politique extérieure.
M. HERrtluT
Le chef du parti radicai-socialiste déclare d'abord
qu il veut repondre a 1 appel du Président du
Conseil, qui a demande de ne pas rnéier la poli
tique Ultérieure a ia politique extérieure.
AL Herriot estime que les événements ont prouve
que la politique extérieure, laite d équilmie m
d aliianoe, est épuisée et que c'est daus l'avenii
de la Société des Nattons que les nations doivent
chercher ie salut.
11 examine ensuite les résultats de l'opération de
la Ruhr au point de vue economique.
Il rend hommage au labeur des ingénieurs Iran
çais, mais constate qu’avant l’operation, la France
na pas usé de son droit aux prestations en
nature. Cependant ia France et r.Ailemagne sont
attachées A la même corde et 11 faudra qu elles
s'entendent pour un contrat de fourniture.
— En 1923, toutes les puissances autres que la
France, ont touché comme prestations en nature
plus qu'en 1922. notamment 1'.Angleterre.
M. POINCARE. — C’est en vertu du Recovery aet
M. HERRIOT. — Mais la Serbie. l'Italie, ont
reçu des prestations en nature dans les mémos
proportions.
M. POINCARE. — Vous interprétez mal les chif
fres.
AI. HERRIOT. — Ce sont les chiffres de la Com
mission des Réparations.
La Ruhr n'est pas suffisamment productive pour
assurer nos réparations.
AI. POINCARE. — C’est évident.
AI. HERRIOT. — Il est nécessaire de rétablir le
front commun des Alliés pour les Réparations. La
France doit s’entendre avec l'Angleterre d’une fa
çon définitive.
Prenant prétexte d'tra mot de AL Paul Reynand
sur la décadence de l Angleterre, M. Herriot rap
pelle que celle-ci a traversé bien des crises depuis
quatre siècles et qu’elle les a toujours traversée»
victorieusement, grâce à la doctrine de la porte
ouverte, soutenue inlassablement par l’ceole do
Manchester. Toutefois l Angleterre a commis une
erreur d’ordre moral, en pensant que la France
à. des visées annexionnistes, et une erreur d ordre
économique, en pensant que l'occupation de la
Ruhr a aggravé chez elle la crtse du chômage,
qui est due non pas à la politique de la France,
mal» à la désastreuse situation économique mon
diale.
Il faut à l'Angleterre de 3 débouché». Il en faut
aussi â la France, qui ne doit pas se laisser de
vancer par les autres nations en ce qui concerne
la reprise des relations avec la Russie.
— Nous nous entendrons au moins aussi facile
ment avec le Labour Party qu’avec le parti oon
servateur. AI. Ramsay Macdonald, qui est un kléa
liste sincère, ne demande qu’à tendre la mam ù
notre pays. Il faut que le malentendu tragique
et criminel qut sépare les deux pays en ce mo
ment, soit dissipé au plus tôt.
VOIX A GAUCHE — C'est le Gouvernement qui
devrait tenir ce langage (Vives exclamations).
M. POINCARE. — Je suis d'accord avec M. lier
riot. et Je tiendrai ce lamrage tout a 1 heure à
la tribune. (Vif-* applaudissements).
INCIDENT
Un membre de l’extiéme-gauche. apostrophant
violemment la droite, AI. DU VAJL-ARNOULD de
mande la parole. On veut l’empêcher de parler,
mais 11 insiste et, avec la permission de AI llER-
RIOT, il parvient à 9e faire entendre
AL DUVAL-ARXOULD reproche vivement fl AI.
Earon d’avoir Injurié AI. Xavier Vallat, grand
mutilé de guerre.
AI. 'BARON affirme n’avoir rien dit d'injurieux
pour AI. Vallat.
AI. VALLAT. — Un député social ut* ^ de
mandé si je n avais pas as-tz de la guerre Je ne
considère pas ces paroles comme blessantes pour
mol. (Vifs appl. droite).
AI. PRESSEA1ANE déclare que c’ésî lui qui a
prononcé ces paroles, mais qu’elles s’adressaient a
ia majorité, qnl prépare la guerre.
L lncîdent est clos.
AI. HERRIOT examine le
justice à la France et les hommes responsables de
la politique des Etats-Unis ne seront pas, dit-U,
des créanciers féroces.
AI. Herriot rend hommage à la bonne volonté
de 1a Belgique et de l'Italie ; puis 11 s'élève contre
le plan Rechberg, qui ne tend à rien de moins
qu’à permettre aux industriels allemands détre
protégés par les industriels français quand le
moment viendra pour eu.x de payer une partie
des Réparations
Si nous nous laissions prendre a ce piège, nous
nous brouillerions avec l’Angleterre et nous Irions
comme A plaisir vers une nouvelle guerre, car le?
industriels allemands n auraient riexi de pi us
pressé que de f*e libérer de la tutelle de 1 indus
trie française.
AI. REYNAUÛ reconnaît qu’il circule un plan
Recnberg, qui. en effet, eh tout A fait déraison
nable ; mais 11 déclare avoir voulu parler du
plan de M. Schmidt, qu'il trouve bon et qu'il
avait- d‘ailleurs dèJA défendu en 1922.
AL POINGARE. — En id£i, vous avez cité non pa-
Af. Schxuidt. mai» AIM. Hirsch et Rechberg, et je
vous al répondu que cet accord ne pouvait, A lui
seul, constituer une solution, car Ü sacrifiait les
intérêts les plus sacres de la' France, c’est-à-dire
les Réparations.
AI. BRIAND Interrompt fi s ,n tour pour mon
trer qu’il ne faut accueillir qu avec prudence les
plans des particuliers, su bien intentionnés solent-
M HERRIOT, parlant de la politique de l’Alle
magne depuis l’armistice, croit que la démocratie
allemande a eu, contre les pan germanistes, la
volonté réelle de s'acquitter des Réparations.
AI. Herriot, A propos des variations du change,
eîl convaincu que si 1a Conférence de» Experts
réussissait, le change s améliorerait rapidement ;
mais cette conférence doit laisser aux experts les
main» libres afin qu’ils puissent établir les reve
nus de l’Etat allemand.
M. POINCARE. — Il faut qu’il soit bien entendu
que les experts n’-ont pas ie pouvoir de réduire la
dette de l’Allemagne, et qu’lb» ont à respecter le
Traité de Versailles.
AI. HERRIOT pense que l’Allemagne a fait avec
succès des efforts pour assainir et stabtlLser sa
monnaie : mais il craint que les grands indus
triels allemands ne cherchent A exercer une véri
table tyrannie sur tous lè9 pays.
M POINCARE. — La France doit traiter non
nas
ment
qui a poussé ia Fiance A négocier avec les Indus
triels. et l’ambassadeur Meyer m a ensuite de
mandé de recevoir AI. Sttnnes et les autres grands
magnats.
A tout moment on a constaté cette entente des
magnat* allemands avec le Gouvernement, même
quand celui-ci se couvre d'un, masque démocra
tique. Nous n’avons traité avec AL Stlnnes qu’a-
prèa avoir saisi les mines de AI. Stinnes et avoir
obtenu de ses ouvriers l’assurance qu’ils consen
tiraient à travailler. (Aptel.).
AI. HERRIOT. — Dans tous les cas, les Indus
triels agissent sur les Gouvernements.
AI. POINCARE proteste de son Indépendance.
(Applaudissements).
AL PRESS EMANE. — Mais le Gouvernement n’a
pas favorisé les réparations en nature.
M. POINCARE. — Je démontrerai que le Gou
vernement actuel a été favorable, de 9 le début,
aux réparations en nature, et qu’il n’a pas dépendu
de lui qu’elles ne soient bien plus importantes*
(Applaudissement»).
AL HERRIOT s en prend encore aux magnats alle
mands qui, par des moyens de fraude, se créent
des dettes en pays neutres pour se faire subven
tionner par le Reich pour éviter la faillite L»
premier travail de la Conférence de» Experts doit
être de saisir à la gorge ces évadés, afin de pré
parer des accords interalliés et probablement mê
me internationaux pour emtècher de tels abus.
AI. MOUTET. — Dans un pays comme le nôUe.
certains capitaliste» font preuve d’une ingéniosité
aussi grande pour internationaliser leurs capi
taux.
AI. POINCARE. — Soyez sûrs que le Gouverne
ment a 1 attention attirée sur des pratiques qu il
est le premier à condamner. (Appl.).
AI. HERRIOT. faisant état d’une solution propo
sée par AI. Col son, pour l’émission d’un grand
emprunt international, M. POINCARE tire de su
serviette le livre de AI. Colson et fait observer à
AI. Herriot que M. Colson envisage une réduc
tion de 1a Cette allemande compensée par lannj-
^tie^ d*e d*tt*8 lhfarcUifctt, Qt, «joute AI. Povh-
ÂLlÜCUÎiGN DE H. OOÜMEHGUE
M. DOCAIERGl'E prononce, au début de la séan
ce, le discours d usage.
Il remercie le Bureau d’Age et son président ;
ü souhaite La bienvenue aux sénateurs nouveaux ;
puis il définit le rôle du Sénat, qut n'est pas
seulement de conciliation, mais aussi de contrôle
et de vig.lance, dans la plénitude de ses droits,
tant sur le terrain de la politique Intérieure que
sur celui de la politique extérieure.
Il souhaite que les difficultés que traverse le
pays s aplanissent, notamment celles qui viennent
des problèmes des Réparations et de notre -écu-
rlté. il espère que les malentendus avec 1 Angle
terre seront bientôt dissipe».
Bien que l'horizon demeure obscur par endroits,
dit encore le Président du Sénat, ll y a lieu
d'envisager l'avenir avec optimisme. La France
est forte : «on peuple est vaillant, travailleur,
ordonné et plein de bon sens. Il ne se refusera à
aucun effort. Il sera toujours prêt à tous les
sacrifices quand on les lui demandera, en s adres
sant à son cœur, à sa raison, à son patriotisme
ardent, à son indestructible amour pour la Répu
blique et la Démocratie...
LES SECOURS
AUX VICTIMES DES INONDATIONS
La fixation de la date de la discussion de l’in-
torpcllation de AI. ALARTLN sur le « Dixmude ».
est renvoyée après la connaissance des résultats de
l’enquête, puis, à l'unanimité de 277 votants, le
Sénat adofte le projet relatif à l’ouverture d'un
crédit de ij millions pour secours aux victimes des
Inondations et des calamités publiques.
La séance est levée et renvoyée à jeudi pro
chain. 15 heures.
— >—:£»♦«»-<
Le naufrage oo sous-marin finlaouipe
Londres, 11. — L'ne épave que Ton xrroit
être le sous-marln L-24 a été située ù IG kilo
mètres au sud-ouest de la pointe de Port-
lartd. et par environ 55 mètre? de fond.
43 officiers et marins se trouvaient à bord
du L-24 quand il sombra.
Des vaisseaux de sauvetage avec des sca
phandriers à bord sout prêts à procéder aux
opérations de iauveîage. mais ils c-n ont été
jusqu’ici empêchés par l'état de la mer.
Ce ne fut eue lorsqu’on ne vit pas le L-24
remonter à la surface, que la vérité se fit
jour. Personne n'a été témoin de l'accident
et le cuirassé « Résolution n'a ressenti qu’un
léger choc quand il a heurté le L-24.
Losauvelsgeiielallollealieniande
ù. Soapa-Flow
Londres. 11. — On annonce qu'ene maison
de Queenborough a conclu un contrat avec
l’Amirauté pour le sauvetage de GS vaisseaux
de guerre allemands coulés à Scupa-Floxv.
» Un graud nombre de ces vaisseaux seront
vendus pour être démolis et les autres seront
utilisés comme cibles.
M. VEtilEIOS i fcBMÉ DU OâBiHET
Athènes, 11 — M. Vonizelos a accepté au
jourd'hui, à IG heures,
à 19 heures.
Les souverains grecs
victimes d’un accident d’auto
Paris, 11. — On mande de Czemowitz. que
le roi et la reine de Grèce ont été hier, vic
times leur voiture étant entrée en collision avec
une autre auto.
Le roi s'ea est tiré Indemne, mais la reine
a été sérieusement blessée.
On soupçonne un auerrtat.
— .g» ■ « - —-
APRÈS LA TEMPÊTE
1 11 '
Les navires en détresse
ou perdus
Lorient, 11. — Une (première liste de ba
teaux desruits est parvenue a l'inscription
maritime de Lorient.
Ou en compte une quinzaine rien que pour
; le petit port ue Lomener. Plusieurs chalutiers
j ,$ont rentrés avec des avaries. Le second de
J’ « Amérique 11 » e été grièvement blessé.
| Les navigateurs qui rentrent à Lorient sont
i unanimes a déclarer qu ils n'ont jamaLs vu,
i au cours de leur existence un bo'tieversement
1 aussi effroyable de la mer.
! Brest. 11.— Le vapeur hollandais « Rondo », j
I en détresse depuis trois jours au large d'Oues-
| sant, a été retrouvé à l heure ce matin, par
i le remorqueur hollandais » Humber », qui Ta
conduit à Saint-Nazaire.
Le vapeur italien « F trôna », jaugeant
4.GC0 tonnes, a été vu en train de couler. On
ignora le sort de son équipage.
Ylgo, 11. — Le vapeur anglais « Arncliffe »
est arrivé à Vigo venant de New-Port, après
avoir traversé une violente tempête, à 50 mil
les au large du cap Finistère. D’énormes va
gues ont balayé le pont et emporte les canots
avec les industriels, mais avec le gouverne- 1 je im lûtéuis. Lhe P ait J® dh pontet le
; allemand, t est le gouvernement allemand PO-? 1 ** d. T. o. F. on te detuuts. L officier
1 en second et le charpentier sont manquants.
Le capitaine a une côte fracturée. Deux mate
lots ont la jambe cassée et plusieurs autre.?
ont reçu de légères blessure?.
Lisbonne, 11. — D’énormes vagues ont re
monte le Tage ou moment de la marée haute.
Les deux petites villes de Cascaes et Estoril,
sur la côte Xord-Ouesi ont été inondées. Un
pont a été détruit eî de nombreuses maisons
endommagées. On signale également des
pertes sur toute la côte dues au raz-de-marée,
dont Oporto a particulièrement souffert. Plu
sieurs collisions en mer ont eu Lieu et un
certain nombre de bateaux ont été jetés à la
côte.
Pour avoir préconisé ua protectionnisme
ouf roncier, synonyme de vie toujours plus
chère, les conservateurs anglais viennent
de subir un échec électoral qui peut et doit
provoquer d'utiles méditations, même de
ce cOté-d du détroit.
Phénomène d'un ordre analogue et d une
signification non moins nette : re gouver
nement français, qui sentait. lui. aussi,
l’exaspération du pays contre la hausse
des prix, a cru, ces jours derniers, qu'il
suffirait, pour calmer les colères, d'abais
ser le droit de douane sur les blés exo
tiques. Il entrait ainsi dans la voie du
libre-échange, aux dépens — était-ce une
gageure ? — de «< la moins protégée de nos
industries », de l'Agriculture.
I.a réponse n’o guère tardé : Te groupe
rural de la Chambre demande maintenant
que tous les produits manufacturés à l'é
tranger soient, comme les blés de l’exté
rieur, introduits chez nous ou meilleur
compte. Et beaucoup de journaux, même
parmi ceux qui détestent le paysan, ac
cueillent avec sympathie cette' revendi
cation.
Protectionnisme ? Libre-échangisme ? Il
est piquant de constater que. dès les XVII e
et XVIII® siècles, ces deux doctrines éco
nomiques s'affrontèrent en un duel fa
rouche. Narrons-en les péripéties, d'après
M. l'abbé Joseph Peter, professeur aux
Facultés catholiques de Lille.
Ce fut d'abord un duel d’idées.
Le protectionnisme mondial de l'époque
s'insérait dans un corps de doctrines, le
« mercantilisme », comportant le mono
pole sous toutes scs formes ,qu il s'agit
de « prebibitionnisme national » vis-à-vis
de l'étranger, ou d’exclusivisme corporatif
à l'intérieur.
Pratiquement, un certain nombre de
groupements priviligiés accaparaient le
commerce et n'assuraient ni son activité,
ni son développement. Aucune concurrence
ne pouvait se dresser contre eux dans le
pays même. Us n'avaient pas ù compter
davantage avec les rivaux du dehors.
Cuntre de tels excès, quelques écono
mistes du XVII e siècle commencèrent à
réagir. En France, un Boisguilbert préco
nisait la solidarité des peuples et la divi
sion internationale du travail. Le mercan
tilisme est « une aberration politique »,
grondait de son côté l’Anglais Dudley
N’orse. qui prescrivait deux remèdes : l'ti-
nion des classes et la collaboration éconc*
inkjue des nations.
Hommes d'Etat, économistes orthodoxes*
et gens d'affaires haussaient les épaules
et ripostaient par le vieil axiome : « Dans
l'échange international, ce que l’un gagne,
l outre le perd. »
Mais à leur tour les physiocratcs par
lèrent. L'Agriculture, dirent-ils, est seule
productrice de véritables richesses. Que
i Industrie, simple transformatrice ; que le
Commerce, vulgaire distributeur, restent
donc au second plan ! Et que la circulation
des denrées ne se heurte plus à toutes
sortes d'obstacles : droits de douane, prohi
bitions. péages, etc... !
On écoute les phvsiocrates. Voici que les
Quesnav. les Baudeau, les Dupont de Ne
mours, les Turgot. les Cournay mènent
campagne pour ks franchises commer
ciales, et dénoncent les méfaits du mer
cantilisme
Fresque au même moment, l'Ecossais
Adam Smith, un érudit que serf une pro
digieuse mémoire .publie son livre hai
neux : « De !à“ richesse des nations. » Lui
aussi demande une économie» plus libérale
A son avis, les Etats qui favorisent le
mercantilisme se trompent doublement.
Ils prétendent coordonner les activités
individuelles en vue de l'intérêt général ;
or, c'est là un idéal inaccessible à toute
sagesse humaine.
II? frappent d.» droits prohibitifs les mar
chandises étrangères. C'est obliger l’in
dustrie nationale à produire des articles qui
pourraient être fabriqués ailleurs à meil
leur compte. C'est condamner du même
coup le consommateur à une hausse désor
donnée des prix...
Ainsi parle Adam Smith. Ainsi pensent
les économistes libéraux de son temps, qui
déterminent, dans toute l'Europe civilisée,
un fort courant d'upiruoü.
—o—
La lutte contre le mercantilisme, en
gagée dans le domaine des idées, se pour
suit sur le terrain des faits.
En vain un Voltaire et un Galiuni raillent
les partisans des doctrines nouvelles, fjt
vain le Ministre Necker se cramponna au
statu quo. Dons le 9ens des réformes que
réclament les libéraux, un mouvement lé»
gislatif s'amorc ).
timidement d'abord, on hésite, on tâ
tonne. Entre 1?G5 et l?''^, k libre commercé
des gram9 est trois fors accordé, trois fois
supprimé : six « matdies » en vingt-deux
ans !... L'importation des toiles peintes —1
des (( indiennes » — a Cté sévèrement
prohibée jusqu'en 1750. Le contrôleur gé
néral Silhouttc l'autorise eu 1759;.-mais
nous la voyons de nouveau interdire en;
178Ô... Supprimée en 17G9, la Compagnie
des Indes retrouve eri 17&"> ses privilèges
exclusifs... En 1770 Turgot fait abolir les
corvées ef les corporations avec leurs re
glements restrictifs. Mais, lui disgra< ié, lrs(
institutions qu’ii avait mol tuees se ra
niment...
,\ importe; les libéraux gagnent du ter
rain, et non seulement chez nous, mais en
Espagne, en Prusse où règne pourtant Fré
déric dans ia Russie de l’autoritaire Cathe
rine II, et jusque dans la petite Toscane*
Mais l'ucte le plus représentatif de l'évo
lution accomplie avant la Révolution fran
çaise. est à coup sûr le Traité de commercé
franco-anglais de 17*3.
11 proclame la liberté absolue et réci
proque du négoce entre les deux nations.
L’Angleterre ne prohibe plus que nos soie
ries. Quant aux vins français, ils obtiennent
le même traitement que ceux du Portugal,
en l'espèce la nation la plus favorisée.'Et
pour 1 ensemble des autres articles. les
droits, qui étaient naguère exorbitants, ne
dépassent plus 10 a 12 %.
A vrai dire, l’application de ce nouveau
régime éprouve durement un certain nom
bre d industries. Mais, après trois ans
d’expérience, le trafic entre la France et
1 Angleterre a doublé. En même temps —
ce qui ne gâte rien — une baisse générale
des prix est intervenue.
La Révolution française pousse, jusqu’à
leurs extrêmes limites parfois, les réform e
commencées.
Les cahiers de 1789 contiennent des r.*-
vendications formelles, relaticernent à | u .
mte douanière. Celle-ci n a-t-elle pas été
promise, en 1.87, pai le roi aux notai»!.*
assembles ? Les populations n’adrn -tri-iit.
plus que la région du Nord, par exemple
soit ligotée par un double cordon dou *.
mer : r un maintenu par i’Espagne, d ,-,t
elle dépendait hier, et l'autre que la Frun-
ce sa nouvelle patrie, lui a pu?s* immé
diatement autour du cou... Toutes les pro
vinces obéissent désormais ou même priir-
ce : tpi'il établisse entre elles la solidarisa
économique !
Eprise de liberté et. d unité, l' Assemblés
nationale constituante supprime en effpt
les droits de douane à l'intérieur, qu'elle
appelle des « inventions féodales .. (dé ret
du 30 octobre 1790).
Puis c’est l'abolition des Maîtrises, des
Jurandes et des Corporations (décret du
e novembre 1791). Tout citoyen peut dé
sormais s adonner à la profession de son
choix, sous les seules réserves de naver
une modestg patente et d’obéir aux règle
ments de police.
Voilà donc l’industrie et le commerce
émancipés. Oui, niais lu Constituante,
dans sa passion d'individualisme et cie li
béralisme, n'admet même plus, entre
l’homme au travail et la nation, un or-
gane collectif. La loi le Chapelier (11 juin
1.91) interdit toute assemblée de ctiovon»
do même profession et toute teutativè d*
grève.
D'autre part, Jn Constituante, ennemie
des monopoles, supprime les Compagni e
de commerce existantes, et ne permet pu*
que de nouvelles se créent. Enfin elle au
torise la libiv concurrence avec les ind 's,
le Sénégal et le Levant (1790-91).
Le commerce extérieur pourra désor
mais se donner libre cours. Presque tous
les produits finançais auront la porte ou
verte. Et nos frontières s ouvriront aux
marchandises étrangères, moyennant un
droit d'entrée qui variera de 5 à 12 ° 0 .
Dans la voie de l’Economie nouvelle qne
leur trace la révolution française, plu
sieurs grandes nations entrent résolu
ment : l'Angleterre d abord, puis les bou
veaux Etats d'Amérique, la Prus?e elle-
même. Au protectionnisme jaloux d’autre
fois. succède un « échangisme » bienfai
sant...
J. S.
Gazette du Nord
MARIAGES
«vvv Jeudi, à 10 11 30, a été célébré, en
l'église Saint-Martin cti- CROIX, le mariage
de Mlle Jeanne Leconte avec M. Raphaël
Meichors. , ..
Les témoins étaient, pour la manée : M.
Henri Brouillard, son oncle, et pour le ma
rié • M. G. Meicbers. son îrèr«.
Le consentement des époux a été reçu par
M. l'abbé S. Brouillard, missionnaire diocé
sain, qui a prononcé une allocution.
Pendant la messe célébrée par M. l'abbé
F Brouillard, cure de la Croix-du-Bac, des
artistes de talent se sont fait entendre.
vlv On annonce d'HAZEBROUCK, k* pro
chain mariage de Mlle Rolande Rivart avec
M. Amèdée Wartel.
FIAKÇAILLES
■vw On annonce P? flanc allia» de M. Jo
seph Flamen, membre de la Jeunesse Catho
lique de STEENE, fils de M. et Mme Julien
Flameri-Vandewynckel, avec Mlle Ahce, Lié-
vin, tille de M. Liévin-Delafosse, de VOLKE-
RINCKOVE.
E
MARCHE D’HAUBOURDIN du 11 JANVIER
œuf?, 0.80 et ü’.Kl
oignons, 120 le k.
-IVl+WV-
KoiawsBSes trêves
7 *“ S. T. MAHMOUD FAKHRI PACIIA. envoyé
extraordinaire et ministre plénipotentiaire' du Roi
d’Egy-pte, a îlé re^u \endredi par M.MiUerand, au
quel ii a remis ses lettres de créaffre.
t*-- IL \ ETE FTRDL ENVIRON i. 3 oo LET
TRE.:». originaires de Franco, iors dn tremblement
de terre et de l’incendie de Tolio. La rtatl lique
des « nvois recommandés et de- colis postauv per
dus n'a pu encore être établie.
Ï«P- MORT DU GENERAL GVSSOITN. — On
annonce la ruert du général Gassouin, ancien sous-
chef d'état-major généra! do l'Année, décédé à Pa
ris des suites d’une opération.
I.m général Gassouin. était né à .Montreuil-sur-
Mer, en 1SC7. il avait fait une partie de -a car
rière? dan- l’infanter'e do marine el avait suivi les
cours do l'Ecole de guerre
Lieutenant-colonel en 191 4 . il devint général
tint rang dé commandant de corps d’arméo en
fi était commandeur de la Légion d’honneur et
titulaire de trois citations, la première à l'ordre» du
jour du corp# d'armée de Madagascar.
A L’HONNEUR
MEDAILLE MILITAIRE
I.a Médaille militaire et la Croix de guerre
ont été attribuées à la mémoire :
\w Du soldat SPRUYT Edmond-Louis, dont
la famille réside à Lille. Elle est accompagnée
de la citation suivante :
« Excellent soldat d’un courage et. d un
dévouement à toute épreuve. A trouvé une
mort glorieuse, le 4 mars 191!», à Mesnil-lez-
Hurlus. en se portant bravement à l'attaque
des positions ennemies. »
Croix de guerre avec étoile d'argent.
Edmond Spruyt était un ancien élève de
l'école libre de la rue de la Plaine (Moulins-
Lille).
<
Pour les changements d'adre9se, prière
de bien vouloir envoyer la dernière bande
du journal et de joindre 0 fr. 75 pour Ie9
frais.
lesccirespondaiices postales par avion
Le service postal aérien de Paris- à
Bruxelles «-st suspendu provisoirement de
puis le iù) décembre dernier.
En conséquence, les correspondances-
avion pour Bruxelles et la Belgique ne
doivent plus être acceptées jusqu'à nouvel
ordre.
Seules les correspondances-avion à desti
nation de la Hollande qui sont acheminées
S ar voie aérienne, doivent être acceptées
ans les conditions habituelles*
Beurre. 925 la tivie
pièce.
Haricots, 5 fr. le k.
échalotes. 3 fr. le k, ; pommes de terre. O.titi
le k. ; navets. O.GO le k. : carottes, u.90 W k.;
potiron, 1.75 le k. : chicorée de Bruxelles,
2.25 le k. ; choux verts. 1 fr. et 0.75 .pièce ;
choux rouges. I ir. pièce ; choux-fleur:, 2 fr.
2.50 et 3 fr pièce ; choux de Bruxelles, 2.50
k k. ; céléri. o.73 le pied : scarole. 1.10 pièce*,
endive». 1 fr. pièce ; salades tournées, 1.25
nièce ; cresson, 0.70 la botte ; salsifis, 3.50
ia botte ; poireaux, 1,25 le facheau : pommei
1.25, 1.50 et 2 fr. le k. ; marrons, l.r*) la livret
amandes, 3.50 la livre ; noisettes, 3 fr. la livre!
bananes, O U») pièce ; citrons, 0.35 «t 0.40 plèoai
oranges, 0.25. n.30 e| p »o pièce.
Lopins. G îr. le k./fir ; id. 10 fr. le k. tué
poule, G à 8 fr. Je k"if ; id. 12 fr. le k. tué
poulet. 7 à 9 fr. le k. vif : id. 14 fr. L k. tué(
pigeons, 5 fr. plère.
MARCHÉ DE GRAVELINES
Beurre, la livre, 9 Tr. — Œuf-, les 2G. 13 à
IG fr. — Poules, la couple. 25 à 30 îr. —«
Poulettes, la couple, 22 à 28 fr. — Poulets, la
couple, 25 à 38 fr. — Canards. la couple, 2* à
28 fr. — Pigeons, la couple. 6 à 7 fr — Lapins»
gros, 1? à 22 fr.; moyens, 12 ù. 15 fr. • petits,
5 à 8 fr.
Pain, le kilo, 1.25. — Lait, le litre, 1 fr. —*
Charbon, 100 k.. 13 Ir. 30.
Poissons au kilo : Turbots, S fr. ; Barbues.
7 fr. : Soles. 12 à 14 fr. ; Rnle?. 3 fr. ; Rou
gets. 4 fr. ; Roussettes. 2 fr : Caries. 3.50 ;
Cabillauds. 3.50 ; Merlans, 4 fr. : Limandes.
5.75 ; Maquereaux, 3,75 ; Saumon. 6 à 7 ;
Chien de mer, 2 fr. ; Dorade*. G fr. ; Morue,
4 fr. ; Harengs frais, la pièce, 0.40 ; Harengs
caurs, la pièce, 0,45 ; Crevettes, la pmre. l.w ;
Moules, la pinte, 0,40.
Pommes de terre : Industrie, ks 100 <.,
40 fr. ; le kilo 0.5O : Rouges, les 100 k.. 48 fr. ;
le kilo, 0,70. — Carottes, le kilo, 0,75. —
Navets le kilog, 0,50. — Oignons, le kilo?,
1,25. — F.chalotles, le kilo. 2 fr — Haricots,
Te kilo, 3.50. — Poireaux, la botte. 1 à 2 fr. —
Céleri, la pièce. 0.50 à 1. fr. — j\.il. le ki’.o,
125 — Choux vert, la p'èce. 0.75. — Choux
rouge., la pièce, 1,25. — Choux de Bruxelh*,
le kilo 2 iT ■— Salade do Chicorée, le demi-
kilo 2* fr — Mâche, le demi-kilo, 2 fr. —
Citions, la pièce. 0.50. — Choux-fleur*, la
uièce, 3 à 3. >0-
MARCHE D'AVESNES DU 11 JANVIER
Marché fort calme. Beurre en gro«. IG fr*
10*25 et 1G.50 : façonné, 17 lr. : cents conser
vés, 0.55 pièce : œufs frais, o.-O ; maroilles,
6 fr. ; boulettes persillées, 1.23.
Légumes. — Pommes de terre. O.Od ; 0 7'
et L23 les longues ; poireaux. .5 rr. la L-.-tte :
choux de Bruxelles, 2.23 la livre ; olgnoi 1 li
ges et oignons jaunes. 1.50 le k. : sa’.sifls,
2 50 la botte : céleri, 2.50 le pied : épfnurd*,
l 50 la livre ; artichauts. 2 fr. et >25 • dm :x-
rouges, 2.50 • r.ay»ts, 1.50 la botte : oNiuX*
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