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- TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME
- DU PREMIER VOLUME.
VOYAGE
[Janvier 1825.J
fait. La place de consul en Chine, au milieu d'agents étrangers rom-
pus aux affaires par une longue expérience des besoins et de l'astuce
des habitants, et ayant intérêt à entraver les opérations de toute
nouvelle concurrence, demande quelqu'un d'une grande prudence
et de beaucoup de tact. Avec un peuple aussi ombrageux, on ne sau-
rait être trop sur ses gardes, et la moindre inconséquence peut tout
compromettre. Ce consul doit donc être à la fois un homme instruit
et recommandable par son caractère et ses antécédents; il doit enfin,
et c'est un point essentiel, difficile peut-être à obtenir, pour appeler
la confiance, s'abstenir soigneusement de tout commerce pour son
compte. C'est dire qu'il serait nécessaire de lui allouer un traitement
qui le mît en état de représenter dignement et de faire autant de dé-
pense que les autres consuls. Celui de la Hollande a douze mille pias-
tres, et son vice-consul en reçoit la moitié. On pourrait partir de cette
base; car on sent bien qu'il ne saurait être question de rivaliser avec
l'opulente Compagnie des Indes, dont les principaux employés ont des
émoluments si considérables qu'ils peuvent, dans les moindres cir-
constances, déployer le plus grand luxe, tout en faisant de notab!es
économies1.
Ce ne serait au surplus qu'une tentative à faire, et, malgré la-
confiance que méritent les lumières de MM. Lamiot et Achon, je ne
suis pas encore convaincu de la possibilité pour la France de rétablir
jamais, ou du moins d'ici à longtemps, un commerce de quelque im-
portance avec la Chine. Nous consommons peu de thé, nous ne récol-
tons point d'opium, puisque nous nous en sommes interdit la culture
pour la somme assez modique d'un million; il ne faut plus songer
aux fourrures de la côte N. 0. d'Amérique, accaparées par les
Russes et les Américains, et bien des années s'écouleront avant que
1 Lt factorerie anglaise se compose de douze subrécargues huit secrétaires, deux ills-
pecteurs des thés, deux chirurgiens et un chapelain. Ses dépenses se montent à 220,000 liv.
bterl., et il a été calculé que celles du voyage pour les vingt grands navires que la Com-
pagnie expédie annuellement, s'élevaient ( en faisant une estimation modérée) a 10,000 iiv.
ster!. chacun; ce qui donne un total de dépenses annuelles de 410,000 liv. sterl.: environ
1 1 millions de francs.
[Janvier 1825.J
fait. La place de consul en Chine, au milieu d'agents étrangers rom-
pus aux affaires par une longue expérience des besoins et de l'astuce
des habitants, et ayant intérêt à entraver les opérations de toute
nouvelle concurrence, demande quelqu'un d'une grande prudence
et de beaucoup de tact. Avec un peuple aussi ombrageux, on ne sau-
rait être trop sur ses gardes, et la moindre inconséquence peut tout
compromettre. Ce consul doit donc être à la fois un homme instruit
et recommandable par son caractère et ses antécédents; il doit enfin,
et c'est un point essentiel, difficile peut-être à obtenir, pour appeler
la confiance, s'abstenir soigneusement de tout commerce pour son
compte. C'est dire qu'il serait nécessaire de lui allouer un traitement
qui le mît en état de représenter dignement et de faire autant de dé-
pense que les autres consuls. Celui de la Hollande a douze mille pias-
tres, et son vice-consul en reçoit la moitié. On pourrait partir de cette
base; car on sent bien qu'il ne saurait être question de rivaliser avec
l'opulente Compagnie des Indes, dont les principaux employés ont des
émoluments si considérables qu'ils peuvent, dans les moindres cir-
constances, déployer le plus grand luxe, tout en faisant de notab!es
économies1.
Ce ne serait au surplus qu'une tentative à faire, et, malgré la-
confiance que méritent les lumières de MM. Lamiot et Achon, je ne
suis pas encore convaincu de la possibilité pour la France de rétablir
jamais, ou du moins d'ici à longtemps, un commerce de quelque im-
portance avec la Chine. Nous consommons peu de thé, nous ne récol-
tons point d'opium, puisque nous nous en sommes interdit la culture
pour la somme assez modique d'un million; il ne faut plus songer
aux fourrures de la côte N. 0. d'Amérique, accaparées par les
Russes et les Américains, et bien des années s'écouleront avant que
1 Lt factorerie anglaise se compose de douze subrécargues huit secrétaires, deux ills-
pecteurs des thés, deux chirurgiens et un chapelain. Ses dépenses se montent à 220,000 liv.
bterl., et il a été calculé que celles du voyage pour les vingt grands navires que la Com-
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