Titre : L'Ouest-Éclair
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1922-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 septembre 1922 30 septembre 1922
Description : 1922/09/30 (Numéro 7666). 1922/09/30 (Numéro 7666).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG50 Collection numérique : BIPFPIG50
Description : Collection numérique : BIPFPIG72 Collection numérique : BIPFPIG72
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k495601k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
PMCOTEUR POUTIQUI
EmmmiI DÉSIRÉES Du LOU
JOURNAL REPUBLICAIN QUOTIDIEN
JWMMBMh
Ma» Mal nçm*
d«a* aoa fior«atu
À REINES
̃, au da Pri-Iotté
à PARIS
Il. M Koatmartn
et de« loatM la
A«wcm de P»iUciU
SAMEDI
30
SEPTEMBRE
1922
8. Jérôme
ABONNEMENTS
Unu. 45
Semait. t
TroUmoU 13f.
Da moU. 4 t BO
On •'•ftoiuit mu
(rtli du* ton» Iw
J24» ANNEE
1S CENTIMES
TtlifMONE:»talalttrttlon: 1.87 RUtcHon 2.48,
ildmM nUgropU^ut OUCLAIR-RENNES
Le monopole des allumettes
)La Commission du budget n'a pas fait un
bon accueil aux propositions de M. le minis-
tre des Finances. Celui-ci était bien logique
en soutenant que le système d'impOts per-
sonnels à base d'inqulstion et de contrôle
exigeait un renforcement brutal de* moyens
d'Investigation dont dispose son administra-
tion pour dépister Les fraudes. Mais la Com-
mission s'imagina sans doute qu'il existe un
moyen de conserver les Impôts inquisito-
riaux, sans tolérer l'inquisition. M, de Lastey-
rie n'aura donc pas les moyens de contrôle
exorbitants mais logiques qu'il sollicitait.
Le budget de 1923, par la faute au ministre
et de la Commission, ne sera qu'un budget
d'attente et de médiocre ewpirtsme. Il ne
verra aucune réforme, et malgré le désir de
M. le ministre, nous ne croyons pas que le
monopole des allumettes sera supprimé. Il
ne s'agit pas, bien entendu. de celui du ta-
bac. D'ailleurs, nous avons entendu les ou-
vriers et les employés de l'Etat fabricant et
marchand, protester avec véhémence contre
tout projet tendant a supprimer le monopolo
et à rendre la production meilleure et moins
onéreuse. Les socialistes, à ce sujet, aident
les Syndicats et on a vu M. Paul-Boncour
S'indigner contre le ministre des Finances
qui avait l'audace de irpttre a l'encan les
services publics.
Il est certain que la remise à l'industrie
de services et de fonctions dont l'initiative
privée se chargerait volontiers, serait avan-
tageuse pour l'Etat et pour l'ensemble des
consommateurs. Mais les grands monopoles,
celui des P. T. T., celui des Tabacs sont en-
core solides, et le seul qu'il soit question de
supprimer, celui des Allumettes, est le moins
Important.
D'ailleurs, il est juste d'écouter la thèse
des adversaires de ce monopole particulier.
Certains de leurs arguments ne manquent
pas de force. Sans doute, llsjonviennent que
la qualité des allumettes laisse il désirer,
que trop souvent les manufactures ne sont
pas en mesure de satisfaire aux demandes
du public, et que, souvent aussi, pour écou-
ler de vieux stocks qui encombrent leurs ma-
gasins, elles soldent les commandes du com-
me roe Ue gros avec des types différents de
ceux qui leur sont demandés. Par exemple,
dans certaines régions on ne trouve que des
allumettes amorphes ne prenant que sur
tin frottoir qui s'use ;rop vite. Mais les ser-
vice publics ont la prétention de connaître
mieux que les intéressés ce qui leur con-
vient en outre, nous en trouvons l'aveu
dans le Journal des Contribution* indi-
rectos • l'administration des Manufac-
tures de l'Etat, gênée souvent par des inter-
ventions politiques, n'a jamais eu bien en
main le personnel ouvrier des fabriques d'al-
CHOSES & GENS
Aider l'élève à la maison
Voici octobre, le moment de la rentrée des clas-
ses. Les parents vont de nouveau se préoccuper
des études de leurs enfants, peser la valeur des
programmes et le mérite ds établissements. C'est
aussi le moment de faire leur examen de con-
science. Font-ils bien tout ce qu'il faut, tout ce
qu'ils devraient faire, pour aider Instituteurs et
professeur! t
Nombre de famille* ont la tendance, bien hu-
maine, de rapporter tous les succès il l'enfant,
et les échecs aux professeurs ou aux programmes
et pour ce» derniers; très souvent avec raison.
Oeux de grâce auxquels on avait voulu
faciliter le travail du lycéen en le reposant d'un
travail par un autre, ont, au contraire, abouti
A fatiguer les élèves studieux, par la nécessité
d'une mise en train trop renouvelée. Mais les
parents ont un rôle qu'ils ne remplissent pas
toujours: celui de surveiller les études, de s'y
Intéresser, ou, tout au moins, de créer à la mai-
son une ambiance favorable.
L'Idéal serait que le père de famille suive de
près ces études, sauf il entrer en rappel avec le
professeur, dont 11 se ferait ainsi le répétiteur
et l'auxiliaire. Hélas c'est rarement possible.
Dans les affaires, notamment, le père, accablé de
soucis, a d'autres chats Il étriller, et la mère est
Incompétente. Tout au moins, (pourrait-on faire
en sorte que l'élève, aux prises avec ses leçons
et ses devoirs, ne soit ni troublé ni distrait, et
puisse s'installer avec un minimum de confort
un coin, tine étagère. une table ou au moins un
tiroir lui, bien il lui. où Il pourra ranger ses
affaires. Dans combien de familles l'enfant ne
sait-Il où aller et où se mettre pour«.-avalller
J'ai vu des écoliers qu'on Installait sur une table
de cuisine encombrée et aSsis il contre-Jour. Après
quoi, la maman me disait avec une bonne foi
désarmante C'est curieux, mes enfants. Il n'y
a pas moyen de leur faire faire leurs devoirs ̃.
Donc, avant tout, au moins un rudiment d'Ins-
tallation. Ensuite, veiller à ce que rien ne vienne
empêcher l'étude d'être au premier plan des pré-
occupations de l'élève. Des sports, des distrac-
tion*, oui, mals uniquement pour la détente de
l'esprit. S'il est hanté par le souci de briller, de
se singulariser en dehors des études, vous obtien-
drez difficilement qu'il s'Immobilise sur la pré-
cision d'un texte latin ou les Inconnues des ab
̃tractlom mathématiques.
VOIR EN deuxième PAOE
Les débats de l'affaire Seveleder.
Lea c Mémoires de Guillaume Il P.
lumettes. Ce personnel, plus occupé à faire
valoir ses revendications qu'à nous fabriquer
de la bonne marchandise, a fait le plus
graad tort au monopole.
Et pourtant, ceux qui connaissent cette si-
tuation demandent qu'on maintienne le mo-
nopole. Tout d'abord, on ne peut renoncer
aux ressources que l'impôt sur les allumet-
tes procure au budget. Sans doute, le sys-
tème de la fabrication libre comporte con-
trôle et impôt,, mais l'expérience a déjà dé-
montré qu'il était trop facile aux fabricants
d'allumettes d'échapper à l'impôt. Nulle ins-
tallation n'est plus simple le matériel con-
siste en un couteau, une casserole pour la
pâte soufrée et une autre pour la pâte phos-
phorée. Si on rendait la liberté à la fabri-
cation, des milliers de petites fabriques oc-
cultes se créeraient dont les produits s'écou-
leraient en contrebande. D'ailleurs les petites
fabriques emploie~alen' les procédés les plus
rudimentaires qui sont aussi les plus dan-
gereux pour la santé des ouvriers et la sécu-
rité des consommateurs.
Le monopole a fait ce qu'aurait fait plus
tôt sans doute toute grande entreprise pri-
vée il a substituée le sesquisulfure au phos-
phore blanc, poison redoutable. On n'aurait
ce"e sécurité que ei la fabrication, non con-
currencée par des fraudeurs, était concen-
trée dans un nombre restreint de grandes
usines où la surveillance peut facilement
s'exercer.
Les adversaires du monopole font aussi res-
sortir qu'en rendant la liberté à la fabrica-
tion, on rendrait inutilisable les bâtiments
construits ou acquis par l'Etat et qui ont
coûté une quarantain- de millions. Mais
pourquoi les Industriels libres n'acquerraient-
ils pas ces constructions appropriées à la
fabrication î
De A 1890, l'Etat pratiqua le système
de la ferme par voie de mise en adjudication
moyennant une redevance fixe ou propor-
tionnelle. Ce système a révélé de graves abus
au point de vue de la répression des frau-
des. Mais l'Etat pourrait faire fabriquer des
allumettes pour son compte, dans ses pro-
pres usines, par des Industriels spécialistes,
liés à lui par un cahier des charges, auxquels
il achèterait les produits confectionnés dont
la vente au détaillant et au -consommateur
continuerait, dans les mêmes conditions
qu'aujourd'hui, par l'intermédiaire de mar-
chands en gros commissionnés.
C'est ce système du travail à façon qui
pourrait corriger certains abus du monopole.
Il serait acceptable s'il donnait l'assurance
que la qualité des allumettes s'améliorerait,
ainsi que le rendement d'un personnel mieux
spécialisé et mieux surveillé, et que la con-
sommation serait en tous lieux pourvue des
types qu'elle réclame.
OCTAVE AUBERT.
S. Ln>
RETROUVERA-T-ON
L'ASSASSIN DE LA FILLETTE
COUPÉE EN MORCEAUX
Paris, 29 septembre. L'enquête ouverte
à la suite de la découverte du cadavre de la
petite Barballa dons un cinéma de l'avenue
d'Italie, se poursuit activement sous la di-
rection de M. Guillaume, commissaire de po-
lice à la direction de la police judiciaire, qui
continue à entendre de nombreuses déposi-
tions des personnes touchant de près au ci-
néma et à la famille de la petite victime.
Il est certain que l'assassin connaissait très
bien les lieux où il a déposé les morceaux
du cadavre de sa victime. En effet, le petit
réduit où la lugubre trouvaille fut faite échap-
pe à la vue des spectateurs fréquentant cou-
ramment le cinéma
D'autre part, a manière dont les huit mor-
ceaux constituant le corps découpé de la fil-
lette ont été déposés, prcuve que l'assassin
était certain de n'être pas dérangé dans sa
sinistre besogne. Les huit morceaux ont été
placés de telle serte que le tout nu faisait
qu'un petit tas Je trente centimètres, recou-
vert d'une plaque de tôle rouillée. Cette
position des morceaux démontre que l'assas-
sin a pris tout son temps
Ce n'est donc pas le jour que l'auteur du
crime a pénétré dans le cinéma. Comment
a-t-il pu y pënétrei Cinq personnes seule-
ment pouvaient avoir la clef du cadenas qui
retenait la chaîne maintenant fermée la grille
d'entrée. Il n'y avait que deux clefs pour ce
cadenas. L'opérateur en avait une et la se-
conde était déposée chez le marchand de vin
situé à gauche du cinéma, à la disposition des
deux directeurs, ne la femme qui nettoyai
la salle et du fils de cette dernière.
Certains journaux ont annoncé que l'opéra-
teur avait trouvé un soir la porte ouverte.
C'est exact, mais ce fait remonte à plusieurs
mois, et est par conséquent antérieur au pre-
mier septembre jour supoosé du crime. Rien
dans ces conditions ne permet de fixer le
jour où l'auteur du crime s'est introduit dans
le réduit.
Les résultats de l'autopsie
L'autopsie de la victime a été pratiquée cet
après-midi, la Morgue, par le docteur Paul.
Il en résulte que l'enfant a été violentée. Le
dépeçage a été fait à l'aide d'un instrument
très coupant. La victime a reçu un violent
choc au temporal gauche, On a relevé des
ecchymoses au niveau des bras. La mort sem-
ble due à l'asphyxie par suffocation ou stran-
gulation, sans qu'il snit possible de l'affirmer,
en raison de la destruction partielle du cou.
D'après les dernières nouvelles, la police
serait sur une piste sérieuse.
LA 81TUATION
les accords commerciaux
Le politique des accords commerciauz pré-
contsée par M. Loucheur est aujour-
d'hui reconnue comme la plus raison-
nable et la plus avantageuse. Ceux-là même
qui avaient protesté en France contre les
conventions de Wiesbaden et qui traitaient de
défaitistes de la paix ceux qui entraient
en conversation utile avec nos débiteurs, sem-
blent avoir changé d'opinion depuis que M. le
sénateur de Lubersac s'est entendu avec M.
Stinnes. M. Stinnes avait beaucoup protesté
contre les accords de Rathenau. C'est pour-
quoi beaucoup conseillent de se mé/ier de
cette conversation.
M. Stinnes a toujours porfrsuivi, par des
opérations économiques, comme par des
achats de journaux, un plan qui vise la sus-
pension, en attendant l'annulation du traité
de Versailles. Comment se tait-il qu'il adopte
brusquement les idées à cause desquelles son
rival Rathenau a été assassiné? Nous avouons
n'en rien savoir, mais nous constatons un
fait et une tendance qui semblent favorables
à l'idée simple et juste de faire reconstruire
à l'Allemtgne ce qu'elle a détruit.
A cet égard, l'accord entre industriels pa-
rait beaucoup plus pratique, économique et
efficace que les combinaisons bureaucratiques
que pourraient dresser la diplomatie et l'ad-
ministration. Personne ne niera, pensons-
nous, qu'il n'est pas sans intérêt pour nous
que les reptiles de la presse Stinnes cessent
de proférer contre la France les plus iniques
accusations d'avidité et d'impérialisme guer-
rier. Le seul fait que l'infâme propagande des
Allemands décrottrait du fait de l'accord Stin-
nes-Lubersac est déjà un résultat appréciable.
Mais ce qui nous permet de croire la sin-
cérité du grand homme d'affaires allemand,
qui avait à Spa, en juillet 1920, soulevé la /u-
reur de M, Uoyd George par ses prétentions
kolossales, c'est que les militaristes et les
nangermaqistes vrotestent aver rnnt rontre
l'attitude nouvelle de M. Huno Slinnes. Un
journal de droite Germania /eint d? te réjouir
des accords qui montrent que l'initiative pri-
née a enfin eu rataon des obstarles dressés
nar les politicienç, mais tout de suite, il sou-
lève des objections. Oi? l'Allemagne, qui n'a
nns de chômeurs, prendra-1-elie les ouvriers à
envoyer dans le Nord de la France ? Il faut
nue l'Allemagne évite Vf migration! Bref, Ger-
mania se réjouit qu'on nous offre (tes ouvriers
les réparations, mais elle veuf les retenir
on. Allemagne.
Nous espérons tout de même que M. Huno
Stinnes n'a pas fait à M. de Lubersac des
promesses uniquement pour ns pas les tenir
P.-O. DoLBERT.
Théâtres et cinémas
vont-ils f ermer leurs portes?
PARis, 29 septembre. t.es directeurs des
divers spectacles (théâtres, music-halls et
cinémas), ont ce matin, dans une réunion
tenue au théâtre Edouard VII. décidé la fer-
meture générale de leurc étnhlissements au
15 février prochain, 6'ils n'avaient pas d'ici
là obtenu du Parlement, la diminution sen-
sible des taxes de toutes sortes Taxes d'E-
tat et taxes municipales. qu'i1s estiment ex-
cessives e mêmes, dans ,le nombreux cas,
mortelles pour leurs exploitations.
UN CAS ANATOMIQUE
Versailles, 29 septembre. En procédant à
l'autopsie du cadavre d'un nouveau-né du
Sexe masculin repêché dans la Seine, à Mon-
tesson, le docteur Gautier, médecin légiste, a
constaté l'existence d'une rare anomalie. Cet
enfant présentait une Inversion totale des
viscères. Le cœur était placé à droite, le foie
il. gauche, la rate à droite et l'appendice il.
gauche.
Cet enfant, d'après l'examen du docteur,
est né viable. La mort parait antérieure à
l'immersion et due au manque de soins.
(Dessin de G. MInaro.)
LE CENSEUR. Vous étiez inscrit sur la
liste des punis; pourquoi n'êtes-vous pas
venu la retenue ?
L'âLftv*. J'ai fait la grève da inscrit*.
Un nouveau conflit
va-t-il éclater en Orient?
*>x>~
Les projets belliqueux de la Grèce
et l'attitude
provocante des Anglais le font craindre
La partie rayée représente ce qui restait de la Turquie en Europe aprés la
traité de Sèvres. Le pointillé s'applique à la ligne-frontière (Enos-Midia) envisagée
par les puissances en vue de la révision du traité de Sèvres et refusée comme insu(-
/isante par les Turcs d'Angora. Conformément à la décision de la Conférence de
Paris, la nouvelles ligne-frontière engloberait Andrinople et suivrait le cours de la
Maritza en laissant Dedeagatch à la Bulgarie.
PARIS, 29 septembre. Les premières dépê-
ches qui nous sont parvenues sur la révolu-
tion grecque annonçaient que le mouvement
militaire était dirigé à la tois par des chefs
vénizelistes et par des chefs constantiniens et
qu'il tendait à assurer la défense de la Thra-
ce. Cette premlern version est confirmée par
les dtclaratioîjs, que voici, de l'un des chefs
du gouvernement provisoire, déclarations que
l'un des auxiliaires les plus précieux du gou-
vernement de Constantin, M. Streit, a repro-
duites presque textuellement
ATHENES, 29 septembre. Le général Ma-
zarak. membre du gouvernement provisoire,
a déclaré au cours, d'une interview
Notre intention est de porter la guerre en
Thrace pour empocher les Turcs de prendre
le pays, Ceci est la volonté de la Grece tout
enbière. Nous espérons l'appui et l'aide de
l'Entente. Notre politique est entièrement
d'accord avec celle de l'Entente, mais nous
ne voulons pas abandonner la Thrace. Nous
allons établir un gouvernement provisoire et
faire des élections. Nous allons inviter immé-
diatement M. Venizelos assumer la charge
de la politique étrangère grecque
Une dépèce d'hier enregistrait d'autre part
l'exode des officiers de l'armée grecque qui,
restés sans commandement depuis la disloca-
tion de leurs troupes, prenaient en masse la
direction de la Thrace.
La conclusion s'impose. Si vraiment l'insur-
rection vise protester contre une restitu-
tion de la Thrace orientale à la Turquie, ce
n'est pas la paix que nous aurons, mais une
nouvelle guerre. L'Angleterre, comme bien .on
pense, épaulera la faible Grèce. Le premier
coup de canon tiré dans la zone neutre du
côté du Bosphore ou du côté d'Andrinople
pourrait bien être le signal d'une horrible
boucherie. Les plénipotentiaires des puissan-
ces risquent d'arriver à Venise comme les
carabiniers d'Offenbach, c'est-à-dire trop tard.
L'Angleterre s'énerve et s'inquiète
Londres. 29 septembre. Une nouvelle réu-
nion du CabiiXt f eu lieu à 10 heures ce ma-
tin pour examiner la situation en Orient.
Cette situation est considérée comme toujours
aussi grave. Suivant certaines informations.
la concentration de troupes turques à Ismidt
continuerait.
Les milieux ministériels ne veulent pas en-
visager sérieusement la suggestion suivant la-
quelle on laisserait les Turcs entrer en Thra-
ce. On fait, en effet, remarquer que cette po-
litique serait en opposition complète avec
celle décidée Par le gouvernement et qui con-
siste à empêcher les Turcs d'entrer en Eu-
rope.
Le rédacteur polittque du Daily Chronicle
dit que dans les milieux officiels on considère
la situation aux Dardanelles et à Constanti-
nople comme excessivement sérieuse. Un
membre du gouvernement aurait même dé-
claré hier soir qu'elle ne saurait être plus
grave.
Cependant Mastapha-Kemal assure
qu'if veut éviter des incidents
Constantinople, 29 septembre. L'Agence
Reuter apprend qu'en réponse à la dépêche
du général Harrington de mercredi dernier,
Kemal Pacha a déclaré que les troupes n'a-
vanceront pas plus loin. Kemal assure qu'Il
ne veut pas d'incident et 11 ajoute qu'il saisira
la première occasion pour se rencontrer avec
le général Harrlngton.
La situation Tchanak est sans change-
ment.
L'erreur de M. Lloyd Ceorge
Paris, ;9 septembre. Le Temps constate
que la situation en Orient a repris depuis
vingt-quatre heures un aspect grave, en rai-
son du contact prasqt» Immédiat des forces
britanniques et des forces turques dans loi
région de Tchanak et, s'efforçant de dégaget
les responsabilités, il écrit
c Tout le tnal vient en réalité de la pre·
mière erreur commise par M. Lloyd George
en prenant, sous préterle d'assurer le matin-
tien de la zone neutralisée des Détroits, des
mesures mtlilaires telles que les Turcs ont
été naturellement portés y voir une menace
et une provocation. »
Les forces anglaises aux Dardanelles
On mande de Londres a l'Information i
Suivant des enseignements télégraphiques
de Constantinople au Star, les forces anglai-
ses dans les Détroits atteindraient environ
30.000 hommes de troupes de terre, tandis
que les forces navales comprendraient six
cuirassés, sept croiseurs, vingt destroyers et
plusieurs sous-marins.
Les forces aériennes sont encore assez ré-
duites, mais des renforts sont acheminés vers
13 Levant, notamment la escadrille, l'Is-
maïliah, la 66a escadrille et la En outre,
trois autres escadrilles de la métropole pour-
raient être transportées d'urgence s'il étall
nécessaire.
Une mission d'officiers alliés en Thrace
Co.nstantinople, 28 septembre. Les hauts
commissaires alliés à Constantinople ont dé-
cidé d'envoyer une commission composée
d'officiers anglais, trancha et italiens à Bo-
dosto, Lule-Bourgas et Andrinople pour j|
exercer une influence pacifique.
M. Franklin-Bottillon s'est entretenu
avec Mustapha-Kemal
Smïrne. 29 septembre. M. Franklin Bouil*
ton est arrivé il bord du croiseur Metz. Il a
été reçu par l'aide de camp de Mustapha Ke-
mal Pacha, représentant du président de
l'assemblée et les membres du Conseil des
Ministres se trouvant actuellement il Smvrne.
Le soir. il s'est entretenu avec Mustapha Ke-
mal Pacha. Fethi Bey, ministre de l'Inté.
rieur; Youssouf Kemal Bey, ministre des
Affaires étrangères, et Raouf Bey, président
du Conseil. assistaient à cette entrevue.
M. Franklin Bouillon part aujourd'hui m*
me pour Angora avec Mustapha Kemal Pa«
cha.
L'ABDICATION DU SULTAN
LONDRES, 29 septembre. Un télégraphie
de Constantinople au Daily Telegraph jeudi
à 20 heures Le sui'.tan a remis hier son abdi-
cation aux mains du cabinet. Le grand vizir
en a informé immédiatement Hamid Bey, qui
a télégraphié à son tour la nouvelle à Mus-
tapha Kemal.
Ce dernier a répondu en demandant au
cabinet de ne pas accepter l'abdication pour
le moment, mais de suivre les événements de
très près, afin de se rendre compte si le de-
part du souverain devient absolument néces-
saire.
LA REVOLUTION GRECQUE
Constantin est fibre,
mais cinq de ses ministres sont en prisoâ
Athènes, 29 septembre. Le Comité révo-
lutionnaire ne s est pas encore prononcé sur
le départ du roi Constantin. L'ex-souverala
n'est pas prisonnier. Cinq ministres de l'an-
cien cabinet, MM. Gounaris, Stratos, Prote.
papadakis. Goudas Tneotokls, ont été arrtùêf
aujourd'hui. L'opinion publtque réclame Wm
EmmmiI DÉSIRÉES Du LOU
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̃, au da Pri-Iotté
à PARIS
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30
SEPTEMBRE
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J24» ANNEE
1S CENTIMES
TtlifMONE:»talalttrttlon: 1.87 RUtcHon 2.48,
ildmM nUgropU^ut OUCLAIR-RENNES
Le monopole des allumettes
)La Commission du budget n'a pas fait un
bon accueil aux propositions de M. le minis-
tre des Finances. Celui-ci était bien logique
en soutenant que le système d'impOts per-
sonnels à base d'inqulstion et de contrôle
exigeait un renforcement brutal de* moyens
d'Investigation dont dispose son administra-
tion pour dépister Les fraudes. Mais la Com-
mission s'imagina sans doute qu'il existe un
moyen de conserver les Impôts inquisito-
riaux, sans tolérer l'inquisition. M, de Lastey-
rie n'aura donc pas les moyens de contrôle
exorbitants mais logiques qu'il sollicitait.
Le budget de 1923, par la faute au ministre
et de la Commission, ne sera qu'un budget
d'attente et de médiocre ewpirtsme. Il ne
verra aucune réforme, et malgré le désir de
M. le ministre, nous ne croyons pas que le
monopole des allumettes sera supprimé. Il
ne s'agit pas, bien entendu. de celui du ta-
bac. D'ailleurs, nous avons entendu les ou-
vriers et les employés de l'Etat fabricant et
marchand, protester avec véhémence contre
tout projet tendant a supprimer le monopolo
et à rendre la production meilleure et moins
onéreuse. Les socialistes, à ce sujet, aident
les Syndicats et on a vu M. Paul-Boncour
S'indigner contre le ministre des Finances
qui avait l'audace de irpttre a l'encan les
services publics.
Il est certain que la remise à l'industrie
de services et de fonctions dont l'initiative
privée se chargerait volontiers, serait avan-
tageuse pour l'Etat et pour l'ensemble des
consommateurs. Mais les grands monopoles,
celui des P. T. T., celui des Tabacs sont en-
core solides, et le seul qu'il soit question de
supprimer, celui des Allumettes, est le moins
Important.
D'ailleurs, il est juste d'écouter la thèse
des adversaires de ce monopole particulier.
Certains de leurs arguments ne manquent
pas de force. Sans doute, llsjonviennent que
la qualité des allumettes laisse il désirer,
que trop souvent les manufactures ne sont
pas en mesure de satisfaire aux demandes
du public, et que, souvent aussi, pour écou-
ler de vieux stocks qui encombrent leurs ma-
gasins, elles soldent les commandes du com-
me roe Ue gros avec des types différents de
ceux qui leur sont demandés. Par exemple,
dans certaines régions on ne trouve que des
allumettes amorphes ne prenant que sur
tin frottoir qui s'use ;rop vite. Mais les ser-
vice publics ont la prétention de connaître
mieux que les intéressés ce qui leur con-
vient en outre, nous en trouvons l'aveu
dans le Journal des Contribution* indi-
rectos • l'administration des Manufac-
tures de l'Etat, gênée souvent par des inter-
ventions politiques, n'a jamais eu bien en
main le personnel ouvrier des fabriques d'al-
CHOSES & GENS
Aider l'élève à la maison
Voici octobre, le moment de la rentrée des clas-
ses. Les parents vont de nouveau se préoccuper
des études de leurs enfants, peser la valeur des
programmes et le mérite ds établissements. C'est
aussi le moment de faire leur examen de con-
science. Font-ils bien tout ce qu'il faut, tout ce
qu'ils devraient faire, pour aider Instituteurs et
professeur! t
Nombre de famille* ont la tendance, bien hu-
maine, de rapporter tous les succès il l'enfant,
et les échecs aux professeurs ou aux programmes
et pour ce» derniers; très souvent avec raison.
Oeux de grâce auxquels on avait voulu
faciliter le travail du lycéen en le reposant d'un
travail par un autre, ont, au contraire, abouti
A fatiguer les élèves studieux, par la nécessité
d'une mise en train trop renouvelée. Mais les
parents ont un rôle qu'ils ne remplissent pas
toujours: celui de surveiller les études, de s'y
Intéresser, ou, tout au moins, de créer à la mai-
son une ambiance favorable.
L'Idéal serait que le père de famille suive de
près ces études, sauf il entrer en rappel avec le
professeur, dont 11 se ferait ainsi le répétiteur
et l'auxiliaire. Hélas c'est rarement possible.
Dans les affaires, notamment, le père, accablé de
soucis, a d'autres chats Il étriller, et la mère est
Incompétente. Tout au moins, (pourrait-on faire
en sorte que l'élève, aux prises avec ses leçons
et ses devoirs, ne soit ni troublé ni distrait, et
puisse s'installer avec un minimum de confort
un coin, tine étagère. une table ou au moins un
tiroir lui, bien il lui. où Il pourra ranger ses
affaires. Dans combien de familles l'enfant ne
sait-Il où aller et où se mettre pour«.-avalller
J'ai vu des écoliers qu'on Installait sur une table
de cuisine encombrée et aSsis il contre-Jour. Après
quoi, la maman me disait avec une bonne foi
désarmante C'est curieux, mes enfants. Il n'y
a pas moyen de leur faire faire leurs devoirs ̃.
Donc, avant tout, au moins un rudiment d'Ins-
tallation. Ensuite, veiller à ce que rien ne vienne
empêcher l'étude d'être au premier plan des pré-
occupations de l'élève. Des sports, des distrac-
tion*, oui, mals uniquement pour la détente de
l'esprit. S'il est hanté par le souci de briller, de
se singulariser en dehors des études, vous obtien-
drez difficilement qu'il s'Immobilise sur la pré-
cision d'un texte latin ou les Inconnues des ab
̃tractlom mathématiques.
VOIR EN deuxième PAOE
Les débats de l'affaire Seveleder.
Lea c Mémoires de Guillaume Il P.
lumettes. Ce personnel, plus occupé à faire
valoir ses revendications qu'à nous fabriquer
de la bonne marchandise, a fait le plus
graad tort au monopole.
Et pourtant, ceux qui connaissent cette si-
tuation demandent qu'on maintienne le mo-
nopole. Tout d'abord, on ne peut renoncer
aux ressources que l'impôt sur les allumet-
tes procure au budget. Sans doute, le sys-
tème de la fabrication libre comporte con-
trôle et impôt,, mais l'expérience a déjà dé-
montré qu'il était trop facile aux fabricants
d'allumettes d'échapper à l'impôt. Nulle ins-
tallation n'est plus simple le matériel con-
siste en un couteau, une casserole pour la
pâte soufrée et une autre pour la pâte phos-
phorée. Si on rendait la liberté à la fabri-
cation, des milliers de petites fabriques oc-
cultes se créeraient dont les produits s'écou-
leraient en contrebande. D'ailleurs les petites
fabriques emploie~alen' les procédés les plus
rudimentaires qui sont aussi les plus dan-
gereux pour la santé des ouvriers et la sécu-
rité des consommateurs.
Le monopole a fait ce qu'aurait fait plus
tôt sans doute toute grande entreprise pri-
vée il a substituée le sesquisulfure au phos-
phore blanc, poison redoutable. On n'aurait
ce"e sécurité que ei la fabrication, non con-
currencée par des fraudeurs, était concen-
trée dans un nombre restreint de grandes
usines où la surveillance peut facilement
s'exercer.
Les adversaires du monopole font aussi res-
sortir qu'en rendant la liberté à la fabrica-
tion, on rendrait inutilisable les bâtiments
construits ou acquis par l'Etat et qui ont
coûté une quarantain- de millions. Mais
pourquoi les Industriels libres n'acquerraient-
ils pas ces constructions appropriées à la
fabrication î
De A 1890, l'Etat pratiqua le système
de la ferme par voie de mise en adjudication
moyennant une redevance fixe ou propor-
tionnelle. Ce système a révélé de graves abus
au point de vue de la répression des frau-
des. Mais l'Etat pourrait faire fabriquer des
allumettes pour son compte, dans ses pro-
pres usines, par des Industriels spécialistes,
liés à lui par un cahier des charges, auxquels
il achèterait les produits confectionnés dont
la vente au détaillant et au -consommateur
continuerait, dans les mêmes conditions
qu'aujourd'hui, par l'intermédiaire de mar-
chands en gros commissionnés.
C'est ce système du travail à façon qui
pourrait corriger certains abus du monopole.
Il serait acceptable s'il donnait l'assurance
que la qualité des allumettes s'améliorerait,
ainsi que le rendement d'un personnel mieux
spécialisé et mieux surveillé, et que la con-
sommation serait en tous lieux pourvue des
types qu'elle réclame.
OCTAVE AUBERT.
S. Ln>
RETROUVERA-T-ON
L'ASSASSIN DE LA FILLETTE
COUPÉE EN MORCEAUX
Paris, 29 septembre. L'enquête ouverte
à la suite de la découverte du cadavre de la
petite Barballa dons un cinéma de l'avenue
d'Italie, se poursuit activement sous la di-
rection de M. Guillaume, commissaire de po-
lice à la direction de la police judiciaire, qui
continue à entendre de nombreuses déposi-
tions des personnes touchant de près au ci-
néma et à la famille de la petite victime.
Il est certain que l'assassin connaissait très
bien les lieux où il a déposé les morceaux
du cadavre de sa victime. En effet, le petit
réduit où la lugubre trouvaille fut faite échap-
pe à la vue des spectateurs fréquentant cou-
ramment le cinéma
D'autre part, a manière dont les huit mor-
ceaux constituant le corps découpé de la fil-
lette ont été déposés, prcuve que l'assassin
était certain de n'être pas dérangé dans sa
sinistre besogne. Les huit morceaux ont été
placés de telle serte que le tout nu faisait
qu'un petit tas Je trente centimètres, recou-
vert d'une plaque de tôle rouillée. Cette
position des morceaux démontre que l'assas-
sin a pris tout son temps
Ce n'est donc pas le jour que l'auteur du
crime a pénétré dans le cinéma. Comment
a-t-il pu y pënétrei Cinq personnes seule-
ment pouvaient avoir la clef du cadenas qui
retenait la chaîne maintenant fermée la grille
d'entrée. Il n'y avait que deux clefs pour ce
cadenas. L'opérateur en avait une et la se-
conde était déposée chez le marchand de vin
situé à gauche du cinéma, à la disposition des
deux directeurs, ne la femme qui nettoyai
la salle et du fils de cette dernière.
Certains journaux ont annoncé que l'opéra-
teur avait trouvé un soir la porte ouverte.
C'est exact, mais ce fait remonte à plusieurs
mois, et est par conséquent antérieur au pre-
mier septembre jour supoosé du crime. Rien
dans ces conditions ne permet de fixer le
jour où l'auteur du crime s'est introduit dans
le réduit.
Les résultats de l'autopsie
L'autopsie de la victime a été pratiquée cet
après-midi, la Morgue, par le docteur Paul.
Il en résulte que l'enfant a été violentée. Le
dépeçage a été fait à l'aide d'un instrument
très coupant. La victime a reçu un violent
choc au temporal gauche, On a relevé des
ecchymoses au niveau des bras. La mort sem-
ble due à l'asphyxie par suffocation ou stran-
gulation, sans qu'il snit possible de l'affirmer,
en raison de la destruction partielle du cou.
D'après les dernières nouvelles, la police
serait sur une piste sérieuse.
LA 81TUATION
les accords commerciaux
Le politique des accords commerciauz pré-
contsée par M. Loucheur est aujour-
d'hui reconnue comme la plus raison-
nable et la plus avantageuse. Ceux-là même
qui avaient protesté en France contre les
conventions de Wiesbaden et qui traitaient de
défaitistes de la paix ceux qui entraient
en conversation utile avec nos débiteurs, sem-
blent avoir changé d'opinion depuis que M. le
sénateur de Lubersac s'est entendu avec M.
Stinnes. M. Stinnes avait beaucoup protesté
contre les accords de Rathenau. C'est pour-
quoi beaucoup conseillent de se mé/ier de
cette conversation.
M. Stinnes a toujours porfrsuivi, par des
opérations économiques, comme par des
achats de journaux, un plan qui vise la sus-
pension, en attendant l'annulation du traité
de Versailles. Comment se tait-il qu'il adopte
brusquement les idées à cause desquelles son
rival Rathenau a été assassiné? Nous avouons
n'en rien savoir, mais nous constatons un
fait et une tendance qui semblent favorables
à l'idée simple et juste de faire reconstruire
à l'Allemtgne ce qu'elle a détruit.
A cet égard, l'accord entre industriels pa-
rait beaucoup plus pratique, économique et
efficace que les combinaisons bureaucratiques
que pourraient dresser la diplomatie et l'ad-
ministration. Personne ne niera, pensons-
nous, qu'il n'est pas sans intérêt pour nous
que les reptiles de la presse Stinnes cessent
de proférer contre la France les plus iniques
accusations d'avidité et d'impérialisme guer-
rier. Le seul fait que l'infâme propagande des
Allemands décrottrait du fait de l'accord Stin-
nes-Lubersac est déjà un résultat appréciable.
Mais ce qui nous permet de croire la sin-
cérité du grand homme d'affaires allemand,
qui avait à Spa, en juillet 1920, soulevé la /u-
reur de M, Uoyd George par ses prétentions
kolossales, c'est que les militaristes et les
nangermaqistes vrotestent aver rnnt rontre
l'attitude nouvelle de M. Huno Slinnes. Un
journal de droite Germania /eint d? te réjouir
des accords qui montrent que l'initiative pri-
née a enfin eu rataon des obstarles dressés
nar les politicienç, mais tout de suite, il sou-
lève des objections. Oi? l'Allemagne, qui n'a
nns de chômeurs, prendra-1-elie les ouvriers à
envoyer dans le Nord de la France ? Il faut
nue l'Allemagne évite Vf migration! Bref, Ger-
mania se réjouit qu'on nous offre (tes ouvriers
les réparations, mais elle veuf les retenir
on. Allemagne.
Nous espérons tout de même que M. Huno
Stinnes n'a pas fait à M. de Lubersac des
promesses uniquement pour ns pas les tenir
P.-O. DoLBERT.
Théâtres et cinémas
vont-ils f ermer leurs portes?
PARis, 29 septembre. t.es directeurs des
divers spectacles (théâtres, music-halls et
cinémas), ont ce matin, dans une réunion
tenue au théâtre Edouard VII. décidé la fer-
meture générale de leurc étnhlissements au
15 février prochain, 6'ils n'avaient pas d'ici
là obtenu du Parlement, la diminution sen-
sible des taxes de toutes sortes Taxes d'E-
tat et taxes municipales. qu'i1s estiment ex-
cessives e mêmes, dans ,le nombreux cas,
mortelles pour leurs exploitations.
UN CAS ANATOMIQUE
Versailles, 29 septembre. En procédant à
l'autopsie du cadavre d'un nouveau-né du
Sexe masculin repêché dans la Seine, à Mon-
tesson, le docteur Gautier, médecin légiste, a
constaté l'existence d'une rare anomalie. Cet
enfant présentait une Inversion totale des
viscères. Le cœur était placé à droite, le foie
il. gauche, la rate à droite et l'appendice il.
gauche.
Cet enfant, d'après l'examen du docteur,
est né viable. La mort parait antérieure à
l'immersion et due au manque de soins.
(Dessin de G. MInaro.)
LE CENSEUR. Vous étiez inscrit sur la
liste des punis; pourquoi n'êtes-vous pas
venu la retenue ?
L'âLftv*. J'ai fait la grève da inscrit*.
Un nouveau conflit
va-t-il éclater en Orient?
*>x>~
Les projets belliqueux de la Grèce
et l'attitude
provocante des Anglais le font craindre
La partie rayée représente ce qui restait de la Turquie en Europe aprés la
traité de Sèvres. Le pointillé s'applique à la ligne-frontière (Enos-Midia) envisagée
par les puissances en vue de la révision du traité de Sèvres et refusée comme insu(-
/isante par les Turcs d'Angora. Conformément à la décision de la Conférence de
Paris, la nouvelles ligne-frontière engloberait Andrinople et suivrait le cours de la
Maritza en laissant Dedeagatch à la Bulgarie.
PARIS, 29 septembre. Les premières dépê-
ches qui nous sont parvenues sur la révolu-
tion grecque annonçaient que le mouvement
militaire était dirigé à la tois par des chefs
vénizelistes et par des chefs constantiniens et
qu'il tendait à assurer la défense de la Thra-
ce. Cette premlern version est confirmée par
les dtclaratioîjs, que voici, de l'un des chefs
du gouvernement provisoire, déclarations que
l'un des auxiliaires les plus précieux du gou-
vernement de Constantin, M. Streit, a repro-
duites presque textuellement
ATHENES, 29 septembre. Le général Ma-
zarak. membre du gouvernement provisoire,
a déclaré au cours, d'une interview
Notre intention est de porter la guerre en
Thrace pour empocher les Turcs de prendre
le pays, Ceci est la volonté de la Grece tout
enbière. Nous espérons l'appui et l'aide de
l'Entente. Notre politique est entièrement
d'accord avec celle de l'Entente, mais nous
ne voulons pas abandonner la Thrace. Nous
allons établir un gouvernement provisoire et
faire des élections. Nous allons inviter immé-
diatement M. Venizelos assumer la charge
de la politique étrangère grecque
Une dépèce d'hier enregistrait d'autre part
l'exode des officiers de l'armée grecque qui,
restés sans commandement depuis la disloca-
tion de leurs troupes, prenaient en masse la
direction de la Thrace.
La conclusion s'impose. Si vraiment l'insur-
rection vise protester contre une restitu-
tion de la Thrace orientale à la Turquie, ce
n'est pas la paix que nous aurons, mais une
nouvelle guerre. L'Angleterre, comme bien .on
pense, épaulera la faible Grèce. Le premier
coup de canon tiré dans la zone neutre du
côté du Bosphore ou du côté d'Andrinople
pourrait bien être le signal d'une horrible
boucherie. Les plénipotentiaires des puissan-
ces risquent d'arriver à Venise comme les
carabiniers d'Offenbach, c'est-à-dire trop tard.
L'Angleterre s'énerve et s'inquiète
Londres. 29 septembre. Une nouvelle réu-
nion du CabiiXt f eu lieu à 10 heures ce ma-
tin pour examiner la situation en Orient.
Cette situation est considérée comme toujours
aussi grave. Suivant certaines informations.
la concentration de troupes turques à Ismidt
continuerait.
Les milieux ministériels ne veulent pas en-
visager sérieusement la suggestion suivant la-
quelle on laisserait les Turcs entrer en Thra-
ce. On fait, en effet, remarquer que cette po-
litique serait en opposition complète avec
celle décidée Par le gouvernement et qui con-
siste à empêcher les Turcs d'entrer en Eu-
rope.
Le rédacteur polittque du Daily Chronicle
dit que dans les milieux officiels on considère
la situation aux Dardanelles et à Constanti-
nople comme excessivement sérieuse. Un
membre du gouvernement aurait même dé-
claré hier soir qu'elle ne saurait être plus
grave.
Cependant Mastapha-Kemal assure
qu'if veut éviter des incidents
Constantinople, 29 septembre. L'Agence
Reuter apprend qu'en réponse à la dépêche
du général Harrington de mercredi dernier,
Kemal Pacha a déclaré que les troupes n'a-
vanceront pas plus loin. Kemal assure qu'Il
ne veut pas d'incident et 11 ajoute qu'il saisira
la première occasion pour se rencontrer avec
le général Harrlngton.
La situation Tchanak est sans change-
ment.
L'erreur de M. Lloyd Ceorge
Paris, ;9 septembre. Le Temps constate
que la situation en Orient a repris depuis
vingt-quatre heures un aspect grave, en rai-
son du contact prasqt» Immédiat des forces
britanniques et des forces turques dans loi
région de Tchanak et, s'efforçant de dégaget
les responsabilités, il écrit
c Tout le tnal vient en réalité de la pre·
mière erreur commise par M. Lloyd George
en prenant, sous préterle d'assurer le matin-
tien de la zone neutralisée des Détroits, des
mesures mtlilaires telles que les Turcs ont
été naturellement portés y voir une menace
et une provocation. »
Les forces anglaises aux Dardanelles
On mande de Londres a l'Information i
Suivant des enseignements télégraphiques
de Constantinople au Star, les forces anglai-
ses dans les Détroits atteindraient environ
30.000 hommes de troupes de terre, tandis
que les forces navales comprendraient six
cuirassés, sept croiseurs, vingt destroyers et
plusieurs sous-marins.
Les forces aériennes sont encore assez ré-
duites, mais des renforts sont acheminés vers
13 Levant, notamment la escadrille, l'Is-
maïliah, la 66a escadrille et la En outre,
trois autres escadrilles de la métropole pour-
raient être transportées d'urgence s'il étall
nécessaire.
Une mission d'officiers alliés en Thrace
Co.nstantinople, 28 septembre. Les hauts
commissaires alliés à Constantinople ont dé-
cidé d'envoyer une commission composée
d'officiers anglais, trancha et italiens à Bo-
dosto, Lule-Bourgas et Andrinople pour j|
exercer une influence pacifique.
M. Franklin-Bottillon s'est entretenu
avec Mustapha-Kemal
Smïrne. 29 septembre. M. Franklin Bouil*
ton est arrivé il bord du croiseur Metz. Il a
été reçu par l'aide de camp de Mustapha Ke-
mal Pacha, représentant du président de
l'assemblée et les membres du Conseil des
Ministres se trouvant actuellement il Smvrne.
Le soir. il s'est entretenu avec Mustapha Ke-
mal Pacha. Fethi Bey, ministre de l'Inté.
rieur; Youssouf Kemal Bey, ministre des
Affaires étrangères, et Raouf Bey, président
du Conseil. assistaient à cette entrevue.
M. Franklin Bouillon part aujourd'hui m*
me pour Angora avec Mustapha Kemal Pa«
cha.
L'ABDICATION DU SULTAN
LONDRES, 29 septembre. Un télégraphie
de Constantinople au Daily Telegraph jeudi
à 20 heures Le sui'.tan a remis hier son abdi-
cation aux mains du cabinet. Le grand vizir
en a informé immédiatement Hamid Bey, qui
a télégraphié à son tour la nouvelle à Mus-
tapha Kemal.
Ce dernier a répondu en demandant au
cabinet de ne pas accepter l'abdication pour
le moment, mais de suivre les événements de
très près, afin de se rendre compte si le de-
part du souverain devient absolument néces-
saire.
LA REVOLUTION GRECQUE
Constantin est fibre,
mais cinq de ses ministres sont en prisoâ
Athènes, 29 septembre. Le Comité révo-
lutionnaire ne s est pas encore prononcé sur
le départ du roi Constantin. L'ex-souverala
n'est pas prisonnier. Cinq ministres de l'an-
cien cabinet, MM. Gounaris, Stratos, Prote.
papadakis. Goudas Tneotokls, ont été arrtùêf
aujourd'hui. L'opinion publtque réclame Wm
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