Titre : L'Ouest-Éclair
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1920-09-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1920 24 septembre 1920
Description : 1920/09/24 (Numéro 7282). 1920/09/24 (Numéro 7282).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG50 Collection numérique : BIPFPIG50
Description : Collection numérique : BIPFPIG72 Collection numérique : BIPFPIG72
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k494865h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/01/2008
JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN
FIL
A.PAJUS
24
SEPTEMBRE
1980
tmtdmUBl»
CENTIMES
JL MILLER AND ENTRE A L'ELYSÉE
Nationale l'a élu Président de la République
par 695 voix sur 802 votants
M. Alexandre Milleiunù a été élu hier Président de la Répu-
blique par 695 suffrages. Les incidents qui ont précédé ce vote
de l'Assemblée Nationale, lui donnent une signification politique
qu'il importe de souligner.
Dans la soirée de lundi, M. Millerand se laissant enfin persiu:
der par ses amis, acceptait de poser sa candidature. Mais a\\
ce courage et cette netteté qui sont dans son tempérament,
précisait en même temps les conditions de son acceptatioi
Après avoir rappelé le discours-programme dans lequel il ava.
défini, le 7 novembre 1919, la politique du Bloc national repu
blicain, il ajoutait Il. Depuis huit mois, soutenu par la confiant:
du Parlement, j'ai défendu et appliqué d'une manière métho
dique et suivie, cette politique. Je pense, et j'en .ai donné les
raisons, que je ne puis la servir nulle part aussi utilement qu'il
la présidence du Conseil. D
J'interromps ici la citation. Nos lecteurs se souviennent que
cette opinion de M. Millerand était aussi la nôtre. Elle l'est
restée. Nous continuons de croire, même après l'élection d'hier,
que M. Millerand président du Conseil aurait eu à la fois plus
de liberté d'action et une influence plus efficace, parce que plus
directe, sur la politique du pays, que n'en aura M. Millerand
président de la République. Mais les événements ont été les plus
forts. Us ont déterminé dans le Parlement un sentiment qui l'a
emporté sur les conseils de la froide raison et sur la volonté
pourtant si vigoureuse du grand citoyen qui en était l'objet.
L'avenir nous dira si, comme il arrive parfois, c'est la raison
qui était myopc et le sentiment, au contraire, qui voyait loin.
Ce qui est sûr, c'est qu'en raison des circonstances qui l'ont
accompagnée, l'élévation de M. Millerand à la présidence de la
République marque le début d'une expérience décisive, ainsi
qu'en témoigne la suite de la déclaration dont je viens de repro-
duire les premières lignes. « Si néanmoins, disait en effet M. Mil-
lerand, ia majorité des deu.x Chambres estime pré/érable ma
présence it l'iaiysée pour maintenir et poursuivre cette politique
nationale; si elle pense comme moi que le Président de la Répu-
blique, s'il ne doit jamais être l'homme d'un parti, peut et doit
être l'homme d'une politique arrêtée et appliquée en étroite
collaboration avec ses ministres, je ne me déroberai pas ic l'appel
de. la. représentation nationalc,
La question était bien posée. Si bien posàe qu'immédialeiut:
M. le sénateur Doumergue, syndic de la vieille camarilla rad;-
cale-socialiste, a fait le signe de détresse et qu'à la réunion pré-
paratoire de mercredi, 269 politiciens qui, malgré la tragédie
de 1914-1918, rêvent encore de M. Combes et des temps joyeux
de la défense républicaine, ont cru devoir protester, en votant
pour M. Léon Bourgeois ou pour M. Raoul Péret, contre Il. les
visées dictatoriales » de M. Millerand. Cette manifestation mal:
droite a achevé d'imprimer au vote de l'Assemblée Nationale
son véritable caractère. Entre la conception politique de M. Mil-
lcrand et cclle qu'entendaient faire prévaloir M. Doumergue et
ses amis, l'Assemblée a choisi la première. Là-dessus, il n'y a pua
d'équivoque possible et c'est, si je ne me trompe, la première
fois, depuis la fondation du régime, qu'une élection présiden-
tielle nous met en présence d'un résultat si clair.
Quelles vont être les conséquences positives de cette journée
historique ? Dans quelle mesure le chef de l'Etat réussira-t-il i;
remettre en vigueur les prérogatives qu'il tient de la Constitution
et qui, pour la plupart, avaient fini, sous la pression systématiqu.
de l'oligarchie parlementaire, par tomber en désuétude ?. C'e>
;ce que nous saurons bientôt. Mais, quoi qu'il advienne, il n'es
pas douteux que pour un tel essai M. Millerand paraît être celui
ide nos hommes d'Etat que ses qualités personnelles pouvaient
le mieux désigner. C'est d'abord un juriste de profession et dont
on a dit bien souvent qu'il excellait dans l'art de tirer d'un texte
tout ce que celui-ci contient. On peut donc espérer qu'entre ses
¡mains les dispositions de nos lois constitutionnelles ne demeure-
ront pas lettre morte. :Sa robuste santé, sa
puissance de travail, son énergique et te-
aiace volonté, son esprit clair et métho-
dique nous garantissent, d'autre part, que
dans l'œuvre à laquelle il a formé le des-
sein de se consacrer ,le découragement ne
jl'arrètera point. Ou, s'il l'arrêtait, ce serait
jdonc la preuve décisive que ceux qui
pensent encore que la Constitution de 1875
donne au chef de l'Etat des pouvoirs suffi-
sants, sont victimes d'une illusion et que
pour le bien du pays, pour l'esprit de suite
et de continuité de la politique nationale,
1.: révision s'impose.
Nous souhaitons, quant à nous, qu'il n'en
,oit pas ainsi. Nous souhaitons que M. le
président de la République emprunte à la
charte qui définit ses pouvoirs le maxi-
fcjum d'influence et d'active autorité. Dans
état présent des affaires internationales
ft alors que M. Alexandre Millerand, prési-
lent du Conseil, avait su porter si haut
lotre prestige et si heureusement réagir
tonirc certaines déviations de notre poli-
Bque extérieure, nous souhaitons que les
spirations et les décisions de cette ferme
ntclligenec rendent la Présidence de la
lépublique l'éclat et la force sans les-
elles le premier magistrat de la France
̃ictorieuse ne serait qu'une sorte de fan-
&me dont la dignité protocolaire ne cor-
respondrait à aucune réalité.
L'un de nos amis d'Amérique rendait
ernièromcflt à'M. Millerand ce magnifique
om mage qu'il a avait placé la France il
tête de l'ordre Puissc-t-il trouver dans
i situation nouvelle qui lui est assignée
r un concours de circonstances plus
srtes que ses désirs, le moyen de nous
nscrver cette gloire et ce bienfait
Emane! DÉSOLÉES DU LOU.
LA MATINÉE A VERSAILLES
Versailles, 23 septembre, 7 heures eu ma-
tin. La ville du grand roi, si calme à l'or-
dinaire, s'est anin.ée ce matin de bonne heu-
re. En prévision des visiteurs qui, certaine-
ment, seront nombreux en ce jour d'élection
présidentielle, les commerçants ont renouve-
la leurs étalages et les devantures des bou-
tiques ont fait une toilette complète.
Dans les hôtels et restaurants, c'est it
grand coup de feu. Les garçons de salle cou-
rent La ville, rAflant toutes les victuaille,;
disponibles, tant au marché que dans les ma-
gnsins d'ailirr.entation. Les garçons boucliers
et pâtissiers s'entrecroisent, courant d'un
client chez l'autre.
Avenue de Saint.Clou¿. face à la place
d'Armos, des restaurants en Itlein air se dres-
sent, affichent les menus alléchants.
LES PREMIERS ARRIVÉS
8 heures. Les huissiers il'i Sénat, une partie du personnel du Palais-
KuurlKifi et du Lnxcn.'boui-r;, débarquent' a
Versailles, portant en des paquets soigneu-
sement ficelés la livrée aux parements rou-
ges ou amarante. D'un pas pressé, ils se di-
rigent vers le Palnis de Versailles pour dou-
mr la dernière main à l'aménagement. des
salons.
Depuis le petit jour, les employés du garte
meuble ont effectué le gros ouvrage et com-
mencent à donner le coup de non. V«rs neuf
heures, les arrivées se font plus nombreuses.
Ce sont les envoyés des Postes télégra-
phistes et téléphonistes qui se dtrigcnt en
h&te vers le Palais pour orpsaniser le service.
Des escouades.de gardiens de la paix de Pa-
ris, venus pour renforcer le servke d'ordre,
débarquent quelques Instants après
9 heures. Dans la cour du Palais, M.
Vidal, commissaire spécial du coaanissaviat
central de V-onjaiHas, ùont Ha boutonnière
porte. depuis deux jours le tuban rouge de:
la Légi,on d'.honne,ur, donne ses dernières
instruction aux inspecteurs de police char-
gée cU» ser.vice d'ordre, tant de la ville que
Agrandissement Gulllot. Rennes.
M. ALEXANOR.E MILLERAND
du Palais. Pendant ce temps, des employés
do la vidle sablent les allées adjacentes à la
plmc*e c'Armos où doivent évoluer les troupes
ù pied et ù cheval.
LA FOULE ARRIVE
10 heures. Toutes les rues et avenues'
conduisant à la place d'Armes se garnissent
de troupes dragons ù pied, dragons à che-
va soldats du génie, gendarmes prennent
position. C'est le général Fabia, qui a de com-
manden.ent des troupes en l'absence du com-
mandant d'armes, en pemàasion.
11 heures. Les trains commencent ù dé-
verser des nombreux Parisiens venus pour
assister iL l'élection présidentielle et pour ac
clamer le nouveau Président. On se dirige en
foulo vers le Château. mais la consigne est
sévre et, seules les personnes munies de
coupe-file spéciaux, peuvent franchir les bar-
rages. Les curieux s'Inclinent devant la con-
signe et font les cent pas sur la place d'Ar-
mes où les troupes sont déjà n.assées.
LES TRAINS PARLEMENTAIRES
Un train spécial pour les merr-bres du
Couveruatnent a quitté Paris-Invalides à
10 ii. 10 et est arrivé à V>rsarUe6 à 10 h. 40.
Un autre truin pour les Présidents et les bu-
reaux du Sénat et do la Chambre, quittant
Paris à 10 h. 28 eat arrivé à Versailles à
10 h. 50. Nombre de parlementaires en des-
cendent. mais beaucoup viennent en auto
pour l'hewe du déjeuner.
A 10 h. 30, le calme de la ville royale n'est
troublé que par le bruit lointain ¿t'une trou-
ps de cavalerie. Qualques rares passants"
dans la grande avenue oul'auoaje. vers le Pa-
lais. Devant la porte de l'hôtel des Réser-
voirs, des photographes prennent position.
La voitte <î»i, de la porte de l'hôtel conduit
dans la cour, résonne sans irvtewupttbn "'du
̃ vonronfromeat des moteuis.
La,«a'Ue;.i u-ianger. la vnew*ndab.>,le saLoa.de.
"bi&ncJjics. &ans les aolons db preëifer èbe^e,
et 4e.bon..tôB -court <3«6 le ̃naynrminf ou.
et lu plupart des convives se rendent à la
salle du congrès. Pendant le traditionnel dé.
jeuner des Réservoirs, on mangeait aussi au
palais du Congrès. Dane la salle à manger
du pavillon de « Monsieur destinée au pré-
sident de l'Assen.blée Nationale, M. Léon
Bourgeois traitait tout le bureau du Sénat
Pencant ce temps 1\1\ Raoul Péret, président
de la Chambre, qui disposait d'un apparte-
ment plus modeste au-dessus de celui de M.
Mon Bourgeois, déjeunant également avec
plusieurs amis.
Aa PM»
A partir d'une heure un quart, la galerie
des bustes ranime. Les parlementaires arri-
vent peu à peu. L'un des premiers est M.
Briand, accompagné de M. Guist'hau. M.
Poincarc.. qui arrive vers 2 heures moins le
quart, est très entouré.
A 2 heures, arrive M. Millerand qui reçoit
une discrète ovation et passe dans la salle
réservée aux membres du gouvernement. M.
Léon Bourgeois est céjà entré dans la salle
dts, 6éan.ees, où les membres du Congrès
pénètrent en foule.
LA SEAMEE
Versailles, 23 septembre. A 14 heures,
M. Léon Bourgeois s'assied au fauteuil pré-
sidenttel. n est entouré de MM. Bonnet-Mau-
ry et géûéraucc du Sénat
et de la Devait lui s'installent les
secrétaires On Sénat qui sont cetix de l'As-
'âetntiliûe naUo&ale Mtt. Ordinaire, Lucien
Hubert, Staaomt, barète, Lbubq, Reynakl.
I.cmarte. On sait que le hnKitene, M. Colin,
•est reoenasBOBt dstaédé.
̃ceottW^deV*. WiBjp-aa&, opqmejit les pre-
t s»Mt c«ni)les.
de ne
leete que qéehioes McâaKs*8Miro*rMn !aU-
teuH. Il se lève et, après un coup de sonnette, Il déclare la séance
uverte. M. Léon Bourgeois, lit d'une voix claire les procès-ver-
aux du Sénat et de la Chambre d'uù il résulte que M. Paul Des-
i !iaii institutionnelle convoquant le Congrès.
LE SCRUTIN COMMENCE
L'Assemblée écoute dans le plus grand silence les paroles du pré-
sident.
M. Léon Bourgeois fait tirer au sort, par les huissiers, les noms
,les scrutateurs chargés de dépouiller le scrutin. Le premier nom
appelé est M. Carva, député du Doubs. Les huissiers appellent en-
suite les noms de MiM. boulanger et Ignace.
M. Loubet, secrétaire, prend place a la tribune près des urnes.
C'est la lettre U que le surt iksiynt! pour le commencement du
Le premiers appelé, M. Uhry, député socialiste unillé de l'Oise, est
'lèsent il vote. Après lui vote M. Valière, également député socia-
iste unifié.
M. Vaillent-Couturier, député de la Seine, est ensuite appelé il
n'est pas la. Par contre, M. Alexandre Varenue, socialiste unifié,
••ote. Puis M. Valat, député mutilé de l'Ardècoe, gravit l'escalier
de la tribune appuyé sur ses béquilles.
Les membres de l'Assemblée nationale quittent peu à peu leur
['lace pour se rendre dans l'hémicycle, au pied de la tribune, et
attendre l'appel de leur nom. Les huissiers paraissent vouloir
«puiser rapidement la liste. Le défilé à la tribune est très accéléré.
PENDANT LE VOTE
Au fur et à mesure ,que, l'huissier appelle les parlementaires, ceux-
ri gravissent l'estrade, reçoivent un jetcu du côté de M. Ordinaire.
l'un des secrétaires, et remettent a M. Loubet leur bulletin de vote,
puis leur jeton. Dès qu'une lettre est épuisée, des pancartes annon-
cent ostensiblement devant la tribune et devant le bureau la lettre
suivante.
Quand on appelle M. Léon Bourgeois, celui-ci se penche de son
fauteuil et reanet son bulletin à M. Loubet. Quand le générai de
Casteinau dépose !ion bulletin, la droite l'applaudit. Des sénateurs
et des députés de toutes nuances s'associent cette manifestation.
Un mouvement analogue, mais qui se propage en sens contraire,
est provoqué par les aplaudissemcnts (le:; icialistes en l'honneur
de leui candidat, M. Delory, députe socialiste du Nord, qui fut vic-
lime des tortures allemandes pendant l'occupation.
Au fur et à mesure que les memùres de 1 Assemblée ont pris part
au vote, ils quittent la salle des séances et se répandent dans
couloirs, en particulier dans la galerie des Bustes, où l'on a bienCt
peine à circuler.
Dans les gruupes qui se tonnent alors, sénateurs» députés et
journalistes s'entretiennent beaucoup moins de l'élection présiden-
tielle, qui ne comporte aucune surprise que de la désignation du
ruUir président du Conseil. On a généralement l'impression que ta
crue. ministérielle provoquée par l'accession de M. Millerand à la
magistrature suprême sera dénouée dans un temps extrêmement
court.
Le vote individuel continue. Il semble interminable. On arrive
u la lettre M. M. Milleraiid ne répond pas à l'appel de son nom.
A la lettre P. M. Raoul Péret ne répond pas non plus et ne vote
?«i plus qu'hier. Mais M. Poincaré est salué d'applaudissements
il il déposa son bulletin.
L'appel est terminé à 15 h. 55. Le présidont annonce qu'il y a
üeu de procéder au contre-appel. Cette opération commence aussi
Le nouvel appel est simplifié parce qu'il n'y a qu un nombre rela-
tivement faible de retardataires, la séance ayant commencé à 14
Iteuros au lieu de 13 heures. Une manifestation a lieu en l'honneur
d'un grand mutilé de la guerre. M. Maurisson, qui monte à la
tribune appuyé sur deux béquilles. M. Millerand ne répond pas
l 1 appel de son nom. Le second appel est terminé à 16 h. 15.
LE DEPOUILLEMENT
M. Léon Bourgeois déclare que le scrutin est clos et suspend la
séance pendant le dépouiHement. Il est 16 h. 15.
Les deux urnes sont vidées et les bulletins de vote sont répartis
dans douze petites corbeilles que quatre huissiers emportent dans
les salons voisins.
M. Léon Bourgeois quitte la salle et gagne son appartement.
tandis que la plupart des parlementaires se rendent dans les cou
loirs, une centaine d'entre eux restent assis à leur place. M Aristide
Briand placé à gauohe, cause avec MM. Guisfhau et Maulion.
M. Mille.rand n'a pas suivi les opérations du scrutin dans la salle
du CûTTgrès. 11 n'a pas répondu à l'appel de son nom, ayant décidé
de ne pas voter. Dès son arrivée au Palais il s'est rendu dans le
salon réservé aux ministres où il a dépouillé des documents minis-
tériels JUSQU'A ̃! heure de la nrnrl.t
L'ENTRÉE DE M. MILLERAND PROVOQUE
UNE MANIFESTATION DE SYMPATHIE
Les banquettes se garni^Sicnt de nouveau.
A partir de 16 heures 30. le flot des arrivants
devient exU-âmenient pressé. A partir àe 16
heures 40 taus les ministres sont insdaUés
au banc du gouvernement. Les lumières de
la verrière du Dlafond s-Taliument
A 16 heures 45. M. Millerand entre en séan-
ce par une porte de côté à 2auche. Il s'assied
modestement à son banc de eiroole député.
M&is déjd a a été vu et 1^ narleinentoirea
à droit», au centre et il saiiche. font enten-
ttre des ovations entltousiastes et les applau-
dissements créditent nourris dans toute ia
salle.
Visiblement ému M. Millerand incline ta
tète en signe de remerciement. La manifes-
tation da vive sympathie se prolonge quel-
(rues instants, NI. Millerand s'entretient avec
M. Persil, qui fut son chef de cabinet rue
Saiirt-Daminique et avec M. Stoeg ministre
de l'Intérieur, qui est venu le refoiodre à sa
T>laee. tout à fait en haut des travées de
gauche.
L'hémicycle tourmiUe de centaines de dé-
putée et de sénateuns voir reprendre leur Dtawe.
M. flfffleFaml est prodané
Pflésifeit de b Répd&pe
A 16>toeutas 56, M. Léon Bourgeois, précédé
des tuàsâièrs. Benwnte au fawtanll. H psocla-
me de ovMc le résrtKàt du serothi dans m
grand sitence.
temilre tii: votants Wmes
ou nuls, ion suffrages exprimés, 7S.i malo-
rHé absolue 3M.
Ont obtenu
M. ai mximonc. MiiiffBANn, ew va.
fAppiaotfissetfterftB pttaàa&is.)
tion des sçcietL&ie* se Oveju et ocefement le
chef de l'mat qvrr&te ont*.
FIL
A.PAJUS
24
SEPTEMBRE
1980
tmtdmUBl»
CENTIMES
JL MILLER AND ENTRE A L'ELYSÉE
Nationale l'a élu Président de la République
par 695 voix sur 802 votants
M. Alexandre Milleiunù a été élu hier Président de la Répu-
blique par 695 suffrages. Les incidents qui ont précédé ce vote
de l'Assemblée Nationale, lui donnent une signification politique
qu'il importe de souligner.
Dans la soirée de lundi, M. Millerand se laissant enfin persiu:
der par ses amis, acceptait de poser sa candidature. Mais a\\
ce courage et cette netteté qui sont dans son tempérament,
précisait en même temps les conditions de son acceptatioi
Après avoir rappelé le discours-programme dans lequel il ava.
défini, le 7 novembre 1919, la politique du Bloc national repu
blicain, il ajoutait Il. Depuis huit mois, soutenu par la confiant:
du Parlement, j'ai défendu et appliqué d'une manière métho
dique et suivie, cette politique. Je pense, et j'en .ai donné les
raisons, que je ne puis la servir nulle part aussi utilement qu'il
la présidence du Conseil. D
J'interromps ici la citation. Nos lecteurs se souviennent que
cette opinion de M. Millerand était aussi la nôtre. Elle l'est
restée. Nous continuons de croire, même après l'élection d'hier,
que M. Millerand président du Conseil aurait eu à la fois plus
de liberté d'action et une influence plus efficace, parce que plus
directe, sur la politique du pays, que n'en aura M. Millerand
président de la République. Mais les événements ont été les plus
forts. Us ont déterminé dans le Parlement un sentiment qui l'a
emporté sur les conseils de la froide raison et sur la volonté
pourtant si vigoureuse du grand citoyen qui en était l'objet.
L'avenir nous dira si, comme il arrive parfois, c'est la raison
qui était myopc et le sentiment, au contraire, qui voyait loin.
Ce qui est sûr, c'est qu'en raison des circonstances qui l'ont
accompagnée, l'élévation de M. Millerand à la présidence de la
République marque le début d'une expérience décisive, ainsi
qu'en témoigne la suite de la déclaration dont je viens de repro-
duire les premières lignes. « Si néanmoins, disait en effet M. Mil-
lerand, ia majorité des deu.x Chambres estime pré/érable ma
présence it l'iaiysée pour maintenir et poursuivre cette politique
nationale; si elle pense comme moi que le Président de la Répu-
blique, s'il ne doit jamais être l'homme d'un parti, peut et doit
être l'homme d'une politique arrêtée et appliquée en étroite
collaboration avec ses ministres, je ne me déroberai pas ic l'appel
de. la. représentation nationalc,
La question était bien posée. Si bien posàe qu'immédialeiut:
M. le sénateur Doumergue, syndic de la vieille camarilla rad;-
cale-socialiste, a fait le signe de détresse et qu'à la réunion pré-
paratoire de mercredi, 269 politiciens qui, malgré la tragédie
de 1914-1918, rêvent encore de M. Combes et des temps joyeux
de la défense républicaine, ont cru devoir protester, en votant
pour M. Léon Bourgeois ou pour M. Raoul Péret, contre Il. les
visées dictatoriales » de M. Millerand. Cette manifestation mal:
droite a achevé d'imprimer au vote de l'Assemblée Nationale
son véritable caractère. Entre la conception politique de M. Mil-
lcrand et cclle qu'entendaient faire prévaloir M. Doumergue et
ses amis, l'Assemblée a choisi la première. Là-dessus, il n'y a pua
d'équivoque possible et c'est, si je ne me trompe, la première
fois, depuis la fondation du régime, qu'une élection présiden-
tielle nous met en présence d'un résultat si clair.
Quelles vont être les conséquences positives de cette journée
historique ? Dans quelle mesure le chef de l'Etat réussira-t-il i;
remettre en vigueur les prérogatives qu'il tient de la Constitution
et qui, pour la plupart, avaient fini, sous la pression systématiqu.
de l'oligarchie parlementaire, par tomber en désuétude ?. C'e>
;ce que nous saurons bientôt. Mais, quoi qu'il advienne, il n'es
pas douteux que pour un tel essai M. Millerand paraît être celui
ide nos hommes d'Etat que ses qualités personnelles pouvaient
le mieux désigner. C'est d'abord un juriste de profession et dont
on a dit bien souvent qu'il excellait dans l'art de tirer d'un texte
tout ce que celui-ci contient. On peut donc espérer qu'entre ses
¡mains les dispositions de nos lois constitutionnelles ne demeure-
ront pas lettre morte. :Sa robuste santé, sa
puissance de travail, son énergique et te-
aiace volonté, son esprit clair et métho-
dique nous garantissent, d'autre part, que
dans l'œuvre à laquelle il a formé le des-
sein de se consacrer ,le découragement ne
jl'arrètera point. Ou, s'il l'arrêtait, ce serait
jdonc la preuve décisive que ceux qui
pensent encore que la Constitution de 1875
donne au chef de l'Etat des pouvoirs suffi-
sants, sont victimes d'une illusion et que
pour le bien du pays, pour l'esprit de suite
et de continuité de la politique nationale,
1.: révision s'impose.
Nous souhaitons, quant à nous, qu'il n'en
,oit pas ainsi. Nous souhaitons que M. le
président de la République emprunte à la
charte qui définit ses pouvoirs le maxi-
fcjum d'influence et d'active autorité. Dans
état présent des affaires internationales
ft alors que M. Alexandre Millerand, prési-
lent du Conseil, avait su porter si haut
lotre prestige et si heureusement réagir
tonirc certaines déviations de notre poli-
Bque extérieure, nous souhaitons que les
spirations et les décisions de cette ferme
ntclligenec rendent la Présidence de la
lépublique l'éclat et la force sans les-
elles le premier magistrat de la France
̃ictorieuse ne serait qu'une sorte de fan-
&me dont la dignité protocolaire ne cor-
respondrait à aucune réalité.
L'un de nos amis d'Amérique rendait
ernièromcflt à'M. Millerand ce magnifique
om mage qu'il a avait placé la France il
tête de l'ordre Puissc-t-il trouver dans
i situation nouvelle qui lui est assignée
r un concours de circonstances plus
srtes que ses désirs, le moyen de nous
nscrver cette gloire et ce bienfait
Emane! DÉSOLÉES DU LOU.
LA MATINÉE A VERSAILLES
Versailles, 23 septembre, 7 heures eu ma-
tin. La ville du grand roi, si calme à l'or-
dinaire, s'est anin.ée ce matin de bonne heu-
re. En prévision des visiteurs qui, certaine-
ment, seront nombreux en ce jour d'élection
présidentielle, les commerçants ont renouve-
la leurs étalages et les devantures des bou-
tiques ont fait une toilette complète.
Dans les hôtels et restaurants, c'est it
grand coup de feu. Les garçons de salle cou-
rent La ville, rAflant toutes les victuaille,;
disponibles, tant au marché que dans les ma-
gnsins d'ailirr.entation. Les garçons boucliers
et pâtissiers s'entrecroisent, courant d'un
client chez l'autre.
Avenue de Saint.Clou¿. face à la place
d'Armos, des restaurants en Itlein air se dres-
sent, affichent les menus alléchants.
LES PREMIERS ARRIVÉS
8 heures. Les huissiers
KuurlKifi et du Lnxcn.'boui-r;, débarquent' a
Versailles, portant en des paquets soigneu-
sement ficelés la livrée aux parements rou-
ges ou amarante. D'un pas pressé, ils se di-
rigent vers le Palnis de Versailles pour dou-
mr la dernière main à l'aménagement. des
salons.
Depuis le petit jour, les employés du garte
meuble ont effectué le gros ouvrage et com-
mencent à donner le coup de non. V«rs neuf
heures, les arrivées se font plus nombreuses.
Ce sont les envoyés des Postes télégra-
phistes et téléphonistes qui se dtrigcnt en
h&te vers le Palais pour orpsaniser le service.
Des escouades.de gardiens de la paix de Pa-
ris, venus pour renforcer le servke d'ordre,
débarquent quelques Instants après
9 heures. Dans la cour du Palais, M.
Vidal, commissaire spécial du coaanissaviat
central de V-onjaiHas, ùont Ha boutonnière
porte. depuis deux jours le tuban rouge de:
la Légi,on d'.honne,ur, donne ses dernières
instruction aux inspecteurs de police char-
gée cU» ser.vice d'ordre, tant de la ville que
Agrandissement Gulllot. Rennes.
M. ALEXANOR.E MILLERAND
du Palais. Pendant ce temps, des employés
do la vidle sablent les allées adjacentes à la
plmc*e c'Armos où doivent évoluer les troupes
ù pied et ù cheval.
LA FOULE ARRIVE
10 heures. Toutes les rues et avenues'
conduisant à la place d'Armes se garnissent
de troupes dragons ù pied, dragons à che-
va soldats du génie, gendarmes prennent
position. C'est le général Fabia, qui a de com-
manden.ent des troupes en l'absence du com-
mandant d'armes, en pemàasion.
11 heures. Les trains commencent ù dé-
verser des nombreux Parisiens venus pour
assister iL l'élection présidentielle et pour ac
clamer le nouveau Président. On se dirige en
foulo vers le Château. mais la consigne est
sévre et, seules les personnes munies de
coupe-file spéciaux, peuvent franchir les bar-
rages. Les curieux s'Inclinent devant la con-
signe et font les cent pas sur la place d'Ar-
mes où les troupes sont déjà n.assées.
LES TRAINS PARLEMENTAIRES
Un train spécial pour les merr-bres du
Couveruatnent a quitté Paris-Invalides à
10 ii. 10 et est arrivé à V>rsarUe6 à 10 h. 40.
Un autre truin pour les Présidents et les bu-
reaux du Sénat et do la Chambre, quittant
Paris à 10 h. 28 eat arrivé à Versailles à
10 h. 50. Nombre de parlementaires en des-
cendent. mais beaucoup viennent en auto
pour l'hewe du déjeuner.
A 10 h. 30, le calme de la ville royale n'est
troublé que par le bruit lointain ¿t'une trou-
ps de cavalerie. Qualques rares passants"
dans la grande avenue oul'auoaje. vers le Pa-
lais. Devant la porte de l'hôtel des Réser-
voirs, des photographes prennent position.
La voitte <î»i, de la porte de l'hôtel conduit
dans la cour, résonne sans irvtewupttbn "'du
̃ vonronfromeat des moteuis.
La,«a'Ue;.i u-ianger. la vnew*ndab.>,le saLoa.de.
"bi&ncJjics. &ans les aolons db preëifer èbe^e,
et 4e.bon..tôB -court <3«6 le ̃naynrminf ou.
et lu plupart des convives se rendent à la
salle du congrès. Pendant le traditionnel dé.
jeuner des Réservoirs, on mangeait aussi au
palais du Congrès. Dane la salle à manger
du pavillon de « Monsieur destinée au pré-
sident de l'Assen.blée Nationale, M. Léon
Bourgeois traitait tout le bureau du Sénat
Pencant ce temps 1\1\ Raoul Péret, président
de la Chambre, qui disposait d'un apparte-
ment plus modeste au-dessus de celui de M.
Mon Bourgeois, déjeunant également avec
plusieurs amis.
Aa PM»
A partir d'une heure un quart, la galerie
des bustes ranime. Les parlementaires arri-
vent peu à peu. L'un des premiers est M.
Briand, accompagné de M. Guist'hau. M.
Poincarc.. qui arrive vers 2 heures moins le
quart, est très entouré.
A 2 heures, arrive M. Millerand qui reçoit
une discrète ovation et passe dans la salle
réservée aux membres du gouvernement. M.
Léon Bourgeois est céjà entré dans la salle
dts, 6éan.ees, où les membres du Congrès
pénètrent en foule.
LA SEAMEE
Versailles, 23 septembre. A 14 heures,
M. Léon Bourgeois s'assied au fauteuil pré-
sidenttel. n est entouré de MM. Bonnet-Mau-
ry et géûéraucc du Sénat
et de la Devait lui s'installent les
secrétaires On Sénat qui sont cetix de l'As-
'âetntiliûe naUo&ale Mtt. Ordinaire, Lucien
Hubert, Staaomt, barète, Lbubq, Reynakl.
I.cmarte. On sait que le hnKitene, M. Colin,
•est reoenasBOBt dstaédé.
̃ceottW^deV*. WiBjp-aa&, opqmejit les pre-
t s»Mt c«ni)les.
de ne
leete que qéehioes McâaKs*8Miro*rMn !aU-
teuH. Il se lève et, après un coup de sonnette, Il déclare la séance
uverte. M. Léon Bourgeois, lit d'une voix claire les procès-ver-
aux du Sénat et de la Chambre d'uù il résulte que M. Paul Des-
i !iai
LE SCRUTIN COMMENCE
L'Assemblée écoute dans le plus grand silence les paroles du pré-
sident.
M. Léon Bourgeois fait tirer au sort, par les huissiers, les noms
,les scrutateurs chargés de dépouiller le scrutin. Le premier nom
appelé est M. Carva, député du Doubs. Les huissiers appellent en-
suite les noms de MiM. boulanger et Ignace.
M. Loubet, secrétaire, prend place a la tribune près des urnes.
C'est la lettre U que le surt iksiynt! pour le commencement du
Le premiers appelé, M. Uhry, député socialiste unillé de l'Oise, est
'lèsent il vote. Après lui vote M. Valière, également député socia-
iste unifié.
M. Vaillent-Couturier, député de la Seine, est ensuite appelé il
n'est pas la. Par contre, M. Alexandre Varenue, socialiste unifié,
••ote. Puis M. Valat, député mutilé de l'Ardècoe, gravit l'escalier
de la tribune appuyé sur ses béquilles.
Les membres de l'Assemblée nationale quittent peu à peu leur
['lace pour se rendre dans l'hémicycle, au pied de la tribune, et
attendre l'appel de leur nom. Les huissiers paraissent vouloir
«puiser rapidement la liste. Le défilé à la tribune est très accéléré.
PENDANT LE VOTE
Au fur et à mesure ,que, l'huissier appelle les parlementaires, ceux-
ri gravissent l'estrade, reçoivent un jetcu du côté de M. Ordinaire.
l'un des secrétaires, et remettent a M. Loubet leur bulletin de vote,
puis leur jeton. Dès qu'une lettre est épuisée, des pancartes annon-
cent ostensiblement devant la tribune et devant le bureau la lettre
suivante.
Quand on appelle M. Léon Bourgeois, celui-ci se penche de son
fauteuil et reanet son bulletin à M. Loubet. Quand le générai de
Casteinau dépose !ion bulletin, la droite l'applaudit. Des sénateurs
et des députés de toutes nuances s'associent cette manifestation.
Un mouvement analogue, mais qui se propage en sens contraire,
est provoqué par les aplaudissemcnts (le:; icialistes en l'honneur
de leui candidat, M. Delory, députe socialiste du Nord, qui fut vic-
lime des tortures allemandes pendant l'occupation.
Au fur et à mesure que les memùres de 1 Assemblée ont pris part
au vote, ils quittent la salle des séances et se répandent dans
couloirs, en particulier dans la galerie des Bustes, où l'on a bienCt
peine à circuler.
Dans les gruupes qui se tonnent alors, sénateurs» députés et
journalistes s'entretiennent beaucoup moins de l'élection présiden-
tielle, qui ne comporte aucune surprise que de la désignation du
ruUir président du Conseil. On a généralement l'impression que ta
crue. ministérielle provoquée par l'accession de M. Millerand à la
magistrature suprême sera dénouée dans un temps extrêmement
court.
Le vote individuel continue. Il semble interminable. On arrive
u la lettre M. M. Milleraiid ne répond pas à l'appel de son nom.
A la lettre P. M. Raoul Péret ne répond pas non plus et ne vote
?«i plus qu'hier. Mais M. Poincaré est salué d'applaudissements
il il déposa son bulletin.
L'appel est terminé à 15 h. 55. Le présidont annonce qu'il y a
üeu de procéder au contre-appel. Cette opération commence aussi
Le nouvel appel est simplifié parce qu'il n'y a qu un nombre rela-
tivement faible de retardataires, la séance ayant commencé à 14
Iteuros au lieu de 13 heures. Une manifestation a lieu en l'honneur
d'un grand mutilé de la guerre. M. Maurisson, qui monte à la
tribune appuyé sur deux béquilles. M. Millerand ne répond pas
l 1 appel de son nom. Le second appel est terminé à 16 h. 15.
LE DEPOUILLEMENT
M. Léon Bourgeois déclare que le scrutin est clos et suspend la
séance pendant le dépouiHement. Il est 16 h. 15.
Les deux urnes sont vidées et les bulletins de vote sont répartis
dans douze petites corbeilles que quatre huissiers emportent dans
les salons voisins.
M. Léon Bourgeois quitte la salle et gagne son appartement.
tandis que la plupart des parlementaires se rendent dans les cou
loirs, une centaine d'entre eux restent assis à leur place. M Aristide
Briand placé à gauohe, cause avec MM. Guisfhau et Maulion.
M. Mille.rand n'a pas suivi les opérations du scrutin dans la salle
du CûTTgrès. 11 n'a pas répondu à l'appel de son nom, ayant décidé
de ne pas voter. Dès son arrivée au Palais il s'est rendu dans le
salon réservé aux ministres où il a dépouillé des documents minis-
tériels JUSQU'A ̃! heure de la nrnrl.
L'ENTRÉE DE M. MILLERAND PROVOQUE
UNE MANIFESTATION DE SYMPATHIE
Les banquettes se garni^Sicnt de nouveau.
A partir de 16 heures 30. le flot des arrivants
devient exU-âmenient pressé. A partir àe 16
heures 40 taus les ministres sont insdaUés
au banc du gouvernement. Les lumières de
la verrière du Dlafond s-Taliument
A 16 heures 45. M. Millerand entre en séan-
ce par une porte de côté à 2auche. Il s'assied
modestement à son banc de eiroole député.
M&is déjd a a été vu et 1^ narleinentoirea
à droit», au centre et il saiiche. font enten-
ttre des ovations entltousiastes et les applau-
dissements créditent nourris dans toute ia
salle.
Visiblement ému M. Millerand incline ta
tète en signe de remerciement. La manifes-
tation da vive sympathie se prolonge quel-
(rues instants, NI. Millerand s'entretient avec
M. Persil, qui fut son chef de cabinet rue
Saiirt-Daminique et avec M. Stoeg ministre
de l'Intérieur, qui est venu le refoiodre à sa
T>laee. tout à fait en haut des travées de
gauche.
L'hémicycle tourmiUe de centaines de dé-
putée et de sénateuns
M. flfffleFaml est prodané
Pflésifeit de b Répd&pe
A 16>toeutas 56, M. Léon Bourgeois, précédé
des tuàsâièrs. Benwnte au fawtanll. H psocla-
me de ovMc le résrtKàt du serothi dans m
grand sitence.
temilre tii: votants Wmes
ou nuls, ion suffrages exprimés, 7S.i malo-
rHé absolue 3M.
Ont obtenu
M. ai mximonc. MiiiffBANn, ew va.
fAppiaotfissetfterftB pttaàa&is.)
tion des sçcietL&ie* se Oveju et ocefement le
chef de l'mat qvrr&te ont*.
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