Titre : L'Ouest-Éclair
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1914-03-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mars 1914 10 mars 1914
Description : 1914/03/10 (Numéro 5553). 1914/03/10 (Numéro 5553).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG50 Collection numérique : BIPFPIG50
Description : Collection numérique : BIPFPIG72 Collection numérique : BIPFPIG72
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k492463z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/01/2008
# QUINZIEME ANNÉE. No 5553
La MneN mt rtfms dits dm Bwttn s
A RENNKS 88. rw du Pré-Botté. TU. 1J7
à PARI», il, rw de lima. TéH 2M-U
Et dau ttuttt la A/tneu dâ PvNieUà
JOURNAL REPUBLICAIN QUOTIDIEN
DittcnoB Pmunmum
Emmanuel DES6RÉES 00 L00
Rédaction et Administration t
M, Sac dù Pré-Botté RENNES
Unm UlégnphtyM s OUCUUUEUES
Fu TêlAqraphiqub Svtaufr
TÉLÉPHONE Rédaction 2-46, 2-6S Administration 1-67 Bureaux t Paris t 39. rue J«an-Jacqu«s-Rouu«aa
MARDI 1» MARS 9914
um tu mm tnmb
fMLhrtOolMlM. fiOft. 10*. •
Mbtmtm sa 4-. 20*. 1Ofc
LA BRETAGNE ARTISTIQUE
UNE EXPOSITION A PARIS
C'est dans une rue quasi silencieuse d'un
grand quartier où la vie bourdonne tumul-
tueusement, ia rue Roquépine, tout près de
l'église Saint-Augustin, que le nain mysté-
rieux, parti du cceur de la Bretagne, alimen-
té par les sources inépuisables de cette bon-
ne terre, s'en est venu aboutir à la surface
du sol. Et le premier jet, vigoureux et pres-
sé, montv très haut, est retombé en une pluie
d'oeuvres originales et fortes, toutes artisti-
ques, sur lesquelles il est bon et réconfortant
de se pencher. C'est la première fois, en ef-
fet que la Bretagne qui fut au long des siè-
cles la terre inspiratrice de beauté, expose
un ensemble d'oeuvres, où elle tenta, par la
main de ses fils, d'en retenir quelque par-
celle, de l'exprimer par quelque côté.
Ceux-ci qui exposent sont des jeunes.Ils ont
trente ans peine et constituent une. phalan-
ge à laquelle ils ont donné ce nom La Bre-
tagnc Artistique. Phalange qui combat de-
puis trop peu d'année encore pour avoir,
dans cette lutte, où tant d'autres se la dispu-
tent ardemment, conquis la gloire. Ceux qui
la composent regardent d'un œil d'envie
leurs aînés de quinze ans le statuaire Bou-
cher et le peintre Maufra, pour ne nommer
que ces deux artistes, qu'ils ont invités à ex-
poser avec eux et de qui une juste renom-
mée a désormais consacré le grand talent.
Mais l'espérance les anime et la force de se
sentir tous réunis sous le patronage de la
Bretagne, ce mot qui dit le secret de leur
talent et la grandeur de leur but.
C'est donc 3, rue Roquépine, dans cette ma-
gnifique galerie, la plus belle de Paris, qu'un
Breton de Vitré, un des plus grands anti-
quaires de la capitale, M. Guérault, a mise à
leur disposition, que les jeunes artistes de la
Bretagne Artistique ont, pour la première
fois et fraternellement. exposé leurs oeuvres.
Le public parisien leur a fait fête, Il. Jac-
quier, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts,
et tous les parlementaires bretons vinrent au
vernissage, mercredi dernier, et depuis, cha-
que jour, les visiteurs affluent. Cet article et
celui qui le suivra auront eu un heureux ré
sultat si, d'ici le 20 mars, nos compatriotes
qui s'en vdnt chaque jour plus nombreux,
la capitale, pour des raisons d'affaires, n'en
reviennent pas sans avoir été porter à ceux
qui défendent ainsi, dans le monde des arts,
la gloire de la petite patrie, l'encouragement
de leur visite. Visite qui sera agréable d'ail-
leurs et fructueuse. Voici ce que fut la nôtre,
nous commencerons par la sculpture.
Bien au centre, sous la lumière abondante
et douce qui descend d'en haut, les jeunes
ont ménagé à leur aîné, Jean Boucher, la
place d'honneur. Les trois cires perdues du
maître d'oeuvres déjà connues, sont trois
chefs-d'oeuvre un Chemineau, en qui se re-
trouve la rude et belle allure que Jean Bou-
cher mit dans son Victor Hugo, fonçant con-
tre le vent du large et le souffle épique épars
dans son groupe de Camille Desmoulins. La
Chinoise, que l'on vient de dresser sur son
socle, je n'ai pas dit d'inaugurer, à Brest, au
pied du buste du docteur Mesny œuvre de
poésie et de grâce, d'exactitude et d'harmo-
nie. Quel geste heureux que celui de cette
femme jaune qui, soulevant le couvercle
d'un vase précieux sur lequel elle s'incline,
laisse monter vers le héros, mort en se dé-
vouant pour sa race, l'hommage reconnais-
sant des fleurs et des encens. Le Fra Engeft-
co enfin, une pensée, une prière et un rêve
en bronze qu'on a hâte de voir en marbre
au prochain salon des Il Artistes français
Et nous citerons sans autre souci que celui
de suivre l'ordre du catalogue
NI. Armel Beauflîs, dont l'exposition est
abondante et heureuse. Artiste consciencieux
et habile, il chante la mer La Plage, Arr
large du Port-Blanc, Le Prfncc-Flot-Sa prière
païenne, vue d'un peu loin, est un geste pur
et harmonieux comme l'antique.
Deux bustes classiques de M. Bourget, lar-
gement exécutés trois têtes, de Louis Doré
une Tête d'en/ant, que l'Etat vient d'acheter
pour le musée de Rennes; une Rieuse, dont
,NI. Guernier, député, a fait l'acquisition
une tête de /emnte. Ces œuvres dénotent chez
leur auteur un talent remarquable et une sû-
reté d'observation et d'exécution déjà bien
affermie, elles vivent vraiment et il se pour-
rait que !a Rieuse, de marbre blanc et rose,
ne fût antre que la Fortune elle-même, divi-
nité terrible et favorable, qui sourit au jeune
artiste.
De M. Emmanuel Guérin une Jeune mère
en marbre, dont le geste et la ligne, heureu-
sement trouvés, sont vrais et touchants
deux bustes en bois, énergiques et vivants
NI. Louis Nient a du talent et de l'humour
et ses Bretonnes en bronze, soit qu'il les ait
joliment groupées à l'heure des commérages
ou qu'il les cambre, une a une, dans une at-
titude pittoresque, ses Bretonnes sont de
chez nous, de la Bretagne vivante et par-
tante. A signaler du même artistes ses lé-
vriers et le portrait du comte d'Aramon, dé
puté.
M. Pierre Lenoir, fils du premier directeur
de l'école des Beaux-Arts de Rennes, révèle
un beau talent dans Au travail, une jeune
paysanne qui, la faucille ;i la main, retrous-
se ses manches et sa Jeune nomade de Bis
kra, gracieuse et délicate, animée d'une vie
mystérieuse et lointaine Son buste de
femme, brillamment exécuté, dénote sta-
tuaire sobre et vrai.
De AI. Francis Renaud, qui a une facture
très large et brillante, un beau buste en mar-
bre et en pierre, un Marin-Pêcheur du Lé-
gué, plein d'une rude vérité.
M. Eloi Robert a un talent très souple, une
habileté très grande et son ciseau donne au
marbre toutes les formes de la vie, même les
plus compliquées YHiver, que nous avons
particulièrement remarqua, semble résumer
cet artiste expérimenté et généreux.
Son Buste de Bretonne, très heureux aussi,
acheté pour la ville de Rennes, sa Rieuse,
sont aussi des oeuvres excellentes.
Dans un prochain article nous étudierons
les peintres, supérieurs en nombre et égaux
en talent aux sculpteurs. Au groupe de la
Bretagne Artistique tous fraternisent dans le
même culte de la beauté et le même amour
de la Bretagne, où leurs yeux, pour la pre-
mière fois, la recontrèrent. Les couleurs tt
la ligne, la peinture et la sculpture, dans la
grave question qui ocrupe ces jeunes hom- j
mes, ne sont plus que des moyens de réalisa-
tion que chacun a choisis suivant ses aptitu-
des. Peintre ou sculpteur peu importe
J'ai mon Dieu que je sers et vous servez le
[vôtre.
Ce sont deux puissants dieux.
disait Racine. Ainsi pensent nos jeunes com-
patriotes de Paris de la .Bretagne Artistique
pour qui jtistemelnt VArt et la Bretagne sont
au-dessus de tout.
Etienne NICOL.
il y a des défaites
plus honorables
que des victoires »
3|t
Le Nestor du Radical AI. Pon-
sot se révèle tout à coup plein
de tendresse et d'attentions pour la
Droite et il va, dans sa sollicitude,
jusqu'à lui donner des conseils en
vue des prochaines élections. Il écrit
Si la Droite était un Parti, elle se dresserait,
dans son désespoir, pour crier sa protestation.
Llle rassemblerait ses fidèles dans le dernier
carré, face Ii l'ennemi. Elle livrerait pour dé-
fendre sa bannière la plus noble et la plus
émotionnutites des batailles.
La Droite ne sait plus sot hisloire, ou elle
renie sa Tradition. Elle rampe, meurtrie et
sournoise, aux pieds de vagues dissidents ré-
publicains. Elle Ies suit, comme un esckive.
Gile frissonne de. joie quand un lui jetre en
pâture un peu de haine. Elle se traîne derrière
les renégats.
La Droite Iroque sa religion contre de. la
vengeance. Marché de Judas. Marché de dupe.
Nous n'avons pas, quant a nous, qualité pour
apprécier ces conseils donnés aux partis de
droite. Mais nous :pensons qu'avec quelques
petites modifications mutatis mutandis le
petit palabre du bon Nestor pourrait aussi bien
s'appliquer à son propre parti
Si le Radicalisme, pourrait-on écrire, était
un Parti, il se dresserait dans son dése.spoir
pour erier sa protestation. Il rassemblerait,
cornme naguère ci. Pau, ses fidèles dans le der-
nier carré face ti l'ennemi. Il livrerait pour
défendre sa bannière la plus noble et la plus
émotionnantes des batailles.
Le Radicalisme ne sait plus son Histoire on
il renie sa Tradition. Il rampe meurtri et so?ur-
nois aux pieds d'un gouvernement qui aban-
donne tontes ses idées. Il le suit comme rtn
esclave. Il frissonne quand on Iui jette en pâ-
ittre quelques moyens de corruption électorale.
Il se traîne derrière les renépats qui ont jeté
par-dessus bord la loi dn drn'.v ans et vont ha-
bilement lâcher l'impôt sur le revenu.
Le Radicalisme troque ses doctrines contre
des espérances de cirronscrinlions. Marché de.
Judas. Marché de àupe. car les électeurs écœu-
rés s'apprêtent ri faire benne justice Ii ces pol-
Irons qui ?t'on/ sn tenir arrcune de leurs pro-
messes.
Il y a deç défaite? honorables ? Oui, mais il
y en a d'ignominieuses.
Qu'importe, la victoire restera-au pays
L'état sanitaire de t'armée
Montauban, 9 mars, Les docteurs Dupuy et
Samalens. députés, accompagnés du direc-
teur du service de santé du 17e corps, de l'in-
tendant militaire et du colonel ifie, ont visité
ce matin les casernes, l'infirmerie et l'hôpital
de la garnison de Montauban. La commis-
sion s'est déclarée satisfaite de l'état et de
l'aménagement de; locaux, notamment de la
caserne du train des équipages Partout on a
pu parer à une épidémie, qnelque fois avec
des moyens de fortune, mais Inujours parfai-
tement adaptés aux exigences du moment.
La commission repart ce soir pour Tou-
louse.
Un projet contre
le haut commandement
LE GENERAL JOFFRE
Si on croit certains bruits qui circuleat
dans la presse, le ministère Cailla ux-Dou-
mergue incapable de porter dès il présent
un coup décisif à la loi'de trois ans, se pro-
poserait de désorganiser Ici haut cnmmande-
ment en privant le général Joffre, généralis-
sime, d'une partis essentielle de ses attribu-
tions actuelles.
Pendant longtemps; ït*y eut bien,' eji Fran-
ce, un officier, désigné communément sous
le nom de « généralissime », qui possédait,
en temps de paix, une lettre de service !ui
confiant, à la mobilisation, le commande-
ment des armées sur le thatre des opérations
du Nord-Est mais c'était un autre officier,
le chef d'état-major lie l'aimée, qu'incom-
bait la préparation il la puerre.
Ces deux généraux étaient complètement
indépendants l'un de l'antre et relevaient
chacun directement du ministre. Le général-
lissime, de manier l'outil en cas de
guerre, n'avait, en temps de paix, aucune
action sui le chef d'état-major, qui avait
pour mission de forge) cet outil. Cette situa-
tion, tout il fait anormale, fut une source
continuelle de conflits.
M. rlillerand, devenu ministre de la guer-
re au début de 1912. comprit, avec son clair
bon sens qu'il était indispensable de faire
disparaître ces anomalies. Il estima que le
meilleur moyen consistait il supprimer l'em-
ploi de chef d'é.at-major de l'armée et d'en
faire remplir, n temps de paix, les fonc-
tions par le généralissime. De cette façon,
l'unité de pensée et de direction se trouverait
absolument réalisée.
Le chef d'état-majur de l'armée, ayant lui-
même tout préparé, tout orrauisé, n'aurait
aucun à-coup à redouter, au moment d'une
déelaration de guerre. Il connaîtrait au su-
prème degré l'arme dont il devrait se ser-
vir. 11 aurait, chose précieuse entre toutes,
la connaissance des 'hommes appelés le se-
conder dans la tâche si lourde et si impor-
tante qui lui serait confiée.
C'est cette œuvre .que le ministère actuel
se proposerait de démolir
Un article de la Lanlerne d'hier matin, a.
ce sujet, est fait pour le donner il penser.
Sous prétexte que le général Joffre ne peut
suffire it sa besogne, on reviendrait à l'an-
cien système on rétablirait les fonctions
de chef d'état-major de l'armée l'officier qui
en serait pourvu, jouirait d'une très grande
indépendance vis-S-vis du chef d'état-major
général, autrement dit dn commandant des
armées du Nord-Est, et ne dépendrait que du
ministre.
Le Journal des Débats, sous la signature
de!1 de Thomasson, élève il ce sujet la plus
vive protestation.
Par contre l'Echo de Paris se croit en me-
sure de- rassurer l'opinion
« D'après des renseignements que j'ai pu
obtenir en haut. lieu, écrit-il, ces craintes se-
raient heureusement chimériques.
« Il n'est nullement dans les intentions du
ministre de la guerre d'opérer une modifi-
cation quelconque ni dans le personnel, ni
dans les attributions de l'état-major géné-
ral. »
Souhaitons vivement, qu'il en soit ainsi.
UNE GRANDE BATAILLE AU MEXIQUE
NEw-YoRk, S mars. On mande de la Vera-
Cruz qu'un violent combat a eu lieu à Alta-
nira entre révolutionnaires et fédéraux. Les
premiers, au nombre de 5.000, auraient mis
en déroute les troupes régulières gui ebat-
traient en retraite sur Tampico.
On ajoute qu'un croiseur anglais, un croi-
seur allemand et deux cuirassés américains,
ainsi qu'un navire-hOpital ont quitté la Vera-
Cruz pour se rendre IL toute vapeur à Tam-
pico.
VEULENT VENDRE
de meilleures cigarettes
PARIS, 9 mars. Demain mardi la Fédé-
ration des Chambres syndicales des débitants
de tabacs de France qui groupe 44 syndicats
ayant près de 20.000 adhérents, tiendra la
première séance de son congrès dans la salle
des fêtes de la mairie du IX» arrondissement.
Au cours de ce congrès dont l'importance
n'échappera à personne, 83 vœux seront dis-
cutés. Voici l'énumération dès plus intéres-
sants
Vœu présenté par tous tes syndicats.
Stabilité du gérant, recherche des moyens.
Vœu présenté .par tantes. Paris, Angers,
Marseille, Lyon, etc., tendant à ce que l'ad-
ministration nomme au moins deux titulaires
pour chaque débit.
Vœu présenté par tous les syndicats, qu'en
cas de création de débit de tabac le sy-ndicat
soit consulté.
Vœu présenté par tous les syndicats que
1 administration tienne compte pour la fixa-
tion de la gérance de la valeur du stock des
marchandises en magasin venant en déduc-
tion des factures relevées.
Vœu présenté par Rouen et Dijon Fixation
officielle du taux de gérance à 'ft maxi-
mum des bénéfices bruts.
Vœu présenté par Nantes Révision rlv
taux des remises allouées sur les produits de
monopole; unification à in en remise.
Vœu présenté par Angers Extension à
tous les bureaux de tabac du bail de neuf an-
nées.
'-¡pu présenté par tous les syndicats ré-
fnrma des entrepôts, meilleur approvisionne-
ment.
Vie» présenté par Angers lln!flcation du
paquetage des tabacs et cigareticr- (cube ré-
gulier ou plat).
Vœu présenré par Lé Mans, Angers, Tours
Approvisionnement complet des entrepôts de
toutes les sortes demandées.
Vcihi présenté par Rennes Pesée de la ca
rotte sans la ficelle.
Vœn présenté par tous les syndicats Que
les entrepôts soient approvisionnés
en cigarettes forme ronde et plate et f;ilv
quées avec plus de soin car elles sont sou-
vent trop serrées.
Vœu présenté par Le Havre Exclusivité
de la vente des tabacs par les débitants.
Vœu présenté par Rennes Que la poste
délivre les timbres-postes tnus les jours et
toutes les heures d'ouverture de ses buream
Vœu présenté par Poitiers suppression des
remises illicites sur la vente du tabacs et du
colportage et que l'ariministration prenne des
mesures contre la contrebande.
Vœu présenté par Rennes Fixation a dix
centimes de la vente du t.-ioç à priser et à
fumer.
Les inondations
causent des désastres
Lyon; 9 mars. Depuïs hier, le Rhône sa-
birt une crue qui semble avoir atteint ce ma-
tin son maximum. Les plaines de Vaulx sont
couvertes par les eaux et de très nombreuses
habitations ont dû être évacuées par leurs
habitants.
Ce matin à 7 heures, l'arche de la rive gau-
che du pont qui doit être une des principales
voies d'accès à l'exposition et dont les tra.
vaux de construction touchaient à leur dn, a
cédé sous la poussée des eaux et le choc des
épaves charriées par le Rhône. Les entrepre-
neurs espèrent pouvoir la rétablir en temps
utile. On ne signale pas d'accidents de per-
sonnes.
Valence, 9 mars. A ta sufte des pluies
tombées ces jours derniers, l'Isère et le Rhône
subissent une forte crue Les eaux ont envahi
les terres riveraines; les bateaux de la com-
pagnie de navigation sont à quai. La rive
droite du fleuve, les jardins et les champs
sont submergés.
La Sefre monte
PARIS, 9 mares. La Seine a monté encore
cette nuit d'une dizaine de centimètres. A
létiago du Pont Royal, on relevait, ce matin,
4 m. 1i. Cette hausse va s'accentuer encore,
les nouvelles des stations hvdrométriques du
bassin supérieurs annonçant une crue gêne-
rale de la Spine et Se ses affluents supérieurs.
On a « couché les barrages du Port-à-1'An-
glais, de la Monnaie et de Suresnes Le cou-
rant est très violent et rend la navigation
parfir-ulieromen» difficile. Il se pourrait, si le
hausse s'accentue que les bateaux parisiens
soient obligés ne ne plus desservir certains
pontons et même supprimer leurs premier
et leurs dernier' départs
En Suisse
RFRN6, 9 mars, Des pluies torrentielles
persistent depuis deux jours en Suisse. A Ar-
don. la Lizerne < débordé et envahi les bords
de la gare: elle u recouvert la deuxième vole;
les trains continuent à circuler normalement
pour la premiere. On signale de nombreux
dégâts.
Une dame Albert s'est nopée dans la Sallt-
ne, rivière qui traverse Brigue, et actuelle-
ment grossie par les pluies. A Bux, la pluie
tombe sans interruption. On craint le renou-
vellement des inondations, de nombreuses
avalanches se détachent du Chamossaire.
L'Orbe recouvre tout le fonds de la vallée de
Joux et toute la contrée ne forme ou'un lac.
Le chapitre dés lettres
A-t-on découvert le mystérieux
correspondant du docteur Paul ?
L'affaire Cadiou semble depuis trois ou
quatre jours entrer dans une phase nouvelle
on reparle de la piste de Morlaix et d'au-
cuns, à distance, lui attribuent une certaine
importance. Un fait nouveau s'est en effet
produit, un témoignat;e net et précis d'un
homme à qui il n'est pas possible de refuser
sa confiance, M. Louis Nicolas, juge au tri-
bunal de commerce de Brest. Il déclare en effet
avoir vu 11. Cadiou sur le quai de la gare
de Morlaix le 31 décembre ravoir salué.
Et M. Louis Nicolas, frère du précédent,
confirme que certain jour où son frère et lui
se rencontrèrent à Morlaix, dans le cabinet
du notaire, NI. Auguste Nicolas l'aborda en
ces termes Tiens, je viens de voir M. Ca-
diou. E. M. Le Meillé ajoute que ce jour-là
il accompagnait le juge au tribunal de com-
merce et que, resté derrière lui sur le quai
de la gare, il parla il NI. Cadiou.
Et qnel jour était-ce ? L'acte officiel qui
réunissait les deux frères Nicolas chez un no-
taire, intervient alors il est daî" du 31 dé-
cembre. Donc M. Cadiou aurait vécu le 31 dé-
cembre.
Et alors interviennent les autres témoi
'gnages, ceux de MM. Cabon, facteur télégra
phiste, qui. le le? janvier, salua M. Cadiou
« Bonjour, monsieur Cadiou. Bonjour'Ca-
bon »– de M. Caramour, lieutenant de pom-
piers, qui le même jour vit M. Cadiou, vers
9 heures du matin; du patron de café, etc.
Bref, certains se demandent encore si M. Ca-
diou a bien été tué le 30 décembre, à Lander-
neau, avant midi.1 N'oublions pas que c'est
sur cette date et cette heure que le Parquet
de Brest a basé toute son enquête.
UNE PREMIERE LETTRE
D'autre part voici que Pierre, l'accusé, vient
de recevoir dans sa prison une lettre dont
voici le libellé
t Monsieur l'Ingénieur,
Il est regrettable, infiniment regrettable,
que le secret professionnel m'empêche de vous
fournir des précisions qui vous permettraient
peut-être de faire éclater l'erreur dont je vous
vois victime. Je vous souhaite bon courage, et
j'espère que votre innocence sera bientôt re-
« Croyez-moi votre tout dévoué,
L. Boulier,
« Facteur-receveur Bincourt (Oise) 9.
On crut tout d'abord à une fumisterie mais
on se trompait, le facteur Boulier existe et
voici comment, d'après un confrère parisien,
qui l'a interrogé, M. Boulier explique sa mis-
sive
L'envoi de ma lettre à M. Pierre, dit-il,
n'a d'autre but que de lui permettre de la
remettre à son défenseur, afin que celui-ci
demande au juge d'instruction de m'entendre.
« Vai la conviction que M. Pierre est inno-
cent je ne puis pas dire que les précisions
que j'apporterai au juge lui feront abandon-
ner ses poursuites contre l'ingénieur, mais
j'espère toutefois qu'elles lui permettront no
le remettre en liberté et aiguilleront ses re-
cherches d'un autre côté.
c Il r."y a ni crime passionnel ni crime cra-
puleux. Il faut chercher dans les relations
immédiates de M. Cadiou, du côté de l'affaire
des poudres.
Mais. lui dis-je, est-ce que ce ne serait
pas là une opinion que vous vous seriez faite
à la lecture des journaux
c Non repondit-il, soyez persuadé que si
je me sui? avancé, ce n'est pas sans preuves.
Je déplore la publicité qui a été donnée à ma
lettre, car les intéressés sont maintenant en
éveil, et peuven1 aujourd'hui se mettre sur la
défensive ce qu'ils n'auraient pas fait si le
secret avait été gardé.
• Connaissez-vous quelqu'un de la !»•
mille ou de l'entourage de M. Cadiou ï
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Mbtmtm sa 4-. 20*. 1Ofc
LA BRETAGNE ARTISTIQUE
UNE EXPOSITION A PARIS
C'est dans une rue quasi silencieuse d'un
grand quartier où la vie bourdonne tumul-
tueusement, ia rue Roquépine, tout près de
l'église Saint-Augustin, que le nain mysté-
rieux, parti du cceur de la Bretagne, alimen-
té par les sources inépuisables de cette bon-
ne terre, s'en est venu aboutir à la surface
du sol. Et le premier jet, vigoureux et pres-
sé, montv très haut, est retombé en une pluie
d'oeuvres originales et fortes, toutes artisti-
ques, sur lesquelles il est bon et réconfortant
de se pencher. C'est la première fois, en ef-
fet que la Bretagne qui fut au long des siè-
cles la terre inspiratrice de beauté, expose
un ensemble d'oeuvres, où elle tenta, par la
main de ses fils, d'en retenir quelque par-
celle, de l'exprimer par quelque côté.
Ceux-ci qui exposent sont des jeunes.Ils ont
trente ans peine et constituent une. phalan-
ge à laquelle ils ont donné ce nom La Bre-
tagnc Artistique. Phalange qui combat de-
puis trop peu d'année encore pour avoir,
dans cette lutte, où tant d'autres se la dispu-
tent ardemment, conquis la gloire. Ceux qui
la composent regardent d'un œil d'envie
leurs aînés de quinze ans le statuaire Bou-
cher et le peintre Maufra, pour ne nommer
que ces deux artistes, qu'ils ont invités à ex-
poser avec eux et de qui une juste renom-
mée a désormais consacré le grand talent.
Mais l'espérance les anime et la force de se
sentir tous réunis sous le patronage de la
Bretagne, ce mot qui dit le secret de leur
talent et la grandeur de leur but.
C'est donc 3, rue Roquépine, dans cette ma-
gnifique galerie, la plus belle de Paris, qu'un
Breton de Vitré, un des plus grands anti-
quaires de la capitale, M. Guérault, a mise à
leur disposition, que les jeunes artistes de la
Bretagne Artistique ont, pour la première
fois et fraternellement. exposé leurs oeuvres.
Le public parisien leur a fait fête, Il. Jac-
quier, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts,
et tous les parlementaires bretons vinrent au
vernissage, mercredi dernier, et depuis, cha-
que jour, les visiteurs affluent. Cet article et
celui qui le suivra auront eu un heureux ré
sultat si, d'ici le 20 mars, nos compatriotes
qui s'en vdnt chaque jour plus nombreux,
la capitale, pour des raisons d'affaires, n'en
reviennent pas sans avoir été porter à ceux
qui défendent ainsi, dans le monde des arts,
la gloire de la petite patrie, l'encouragement
de leur visite. Visite qui sera agréable d'ail-
leurs et fructueuse. Voici ce que fut la nôtre,
nous commencerons par la sculpture.
Bien au centre, sous la lumière abondante
et douce qui descend d'en haut, les jeunes
ont ménagé à leur aîné, Jean Boucher, la
place d'honneur. Les trois cires perdues du
maître d'oeuvres déjà connues, sont trois
chefs-d'oeuvre un Chemineau, en qui se re-
trouve la rude et belle allure que Jean Bou-
cher mit dans son Victor Hugo, fonçant con-
tre le vent du large et le souffle épique épars
dans son groupe de Camille Desmoulins. La
Chinoise, que l'on vient de dresser sur son
socle, je n'ai pas dit d'inaugurer, à Brest, au
pied du buste du docteur Mesny œuvre de
poésie et de grâce, d'exactitude et d'harmo-
nie. Quel geste heureux que celui de cette
femme jaune qui, soulevant le couvercle
d'un vase précieux sur lequel elle s'incline,
laisse monter vers le héros, mort en se dé-
vouant pour sa race, l'hommage reconnais-
sant des fleurs et des encens. Le Fra Engeft-
co enfin, une pensée, une prière et un rêve
en bronze qu'on a hâte de voir en marbre
au prochain salon des Il Artistes français
Et nous citerons sans autre souci que celui
de suivre l'ordre du catalogue
NI. Armel Beauflîs, dont l'exposition est
abondante et heureuse. Artiste consciencieux
et habile, il chante la mer La Plage, Arr
large du Port-Blanc, Le Prfncc-Flot-Sa prière
païenne, vue d'un peu loin, est un geste pur
et harmonieux comme l'antique.
Deux bustes classiques de M. Bourget, lar-
gement exécutés trois têtes, de Louis Doré
une Tête d'en/ant, que l'Etat vient d'acheter
pour le musée de Rennes; une Rieuse, dont
,NI. Guernier, député, a fait l'acquisition
une tête de /emnte. Ces œuvres dénotent chez
leur auteur un talent remarquable et une sû-
reté d'observation et d'exécution déjà bien
affermie, elles vivent vraiment et il se pour-
rait que !a Rieuse, de marbre blanc et rose,
ne fût antre que la Fortune elle-même, divi-
nité terrible et favorable, qui sourit au jeune
artiste.
De M. Emmanuel Guérin une Jeune mère
en marbre, dont le geste et la ligne, heureu-
sement trouvés, sont vrais et touchants
deux bustes en bois, énergiques et vivants
NI. Louis Nient a du talent et de l'humour
et ses Bretonnes en bronze, soit qu'il les ait
joliment groupées à l'heure des commérages
ou qu'il les cambre, une a une, dans une at-
titude pittoresque, ses Bretonnes sont de
chez nous, de la Bretagne vivante et par-
tante. A signaler du même artistes ses lé-
vriers et le portrait du comte d'Aramon, dé
puté.
M. Pierre Lenoir, fils du premier directeur
de l'école des Beaux-Arts de Rennes, révèle
un beau talent dans Au travail, une jeune
paysanne qui, la faucille ;i la main, retrous-
se ses manches et sa Jeune nomade de Bis
kra, gracieuse et délicate, animée d'une vie
mystérieuse et lointaine Son buste de
femme, brillamment exécuté, dénote sta-
tuaire sobre et vrai.
De AI. Francis Renaud, qui a une facture
très large et brillante, un beau buste en mar-
bre et en pierre, un Marin-Pêcheur du Lé-
gué, plein d'une rude vérité.
M. Eloi Robert a un talent très souple, une
habileté très grande et son ciseau donne au
marbre toutes les formes de la vie, même les
plus compliquées YHiver, que nous avons
particulièrement remarqua, semble résumer
cet artiste expérimenté et généreux.
Son Buste de Bretonne, très heureux aussi,
acheté pour la ville de Rennes, sa Rieuse,
sont aussi des oeuvres excellentes.
Dans un prochain article nous étudierons
les peintres, supérieurs en nombre et égaux
en talent aux sculpteurs. Au groupe de la
Bretagne Artistique tous fraternisent dans le
même culte de la beauté et le même amour
de la Bretagne, où leurs yeux, pour la pre-
mière fois, la recontrèrent. Les couleurs tt
la ligne, la peinture et la sculpture, dans la
grave question qui ocrupe ces jeunes hom- j
mes, ne sont plus que des moyens de réalisa-
tion que chacun a choisis suivant ses aptitu-
des. Peintre ou sculpteur peu importe
J'ai mon Dieu que je sers et vous servez le
[vôtre.
Ce sont deux puissants dieux.
disait Racine. Ainsi pensent nos jeunes com-
patriotes de Paris de la .Bretagne Artistique
pour qui jtistemelnt VArt et la Bretagne sont
au-dessus de tout.
Etienne NICOL.
il y a des défaites
plus honorables
que des victoires »
3|t
Le Nestor du Radical AI. Pon-
sot se révèle tout à coup plein
de tendresse et d'attentions pour la
Droite et il va, dans sa sollicitude,
jusqu'à lui donner des conseils en
vue des prochaines élections. Il écrit
Si la Droite était un Parti, elle se dresserait,
dans son désespoir, pour crier sa protestation.
Llle rassemblerait ses fidèles dans le dernier
carré, face Ii l'ennemi. Elle livrerait pour dé-
fendre sa bannière la plus noble et la plus
émotionnutites des batailles.
La Droite ne sait plus sot hisloire, ou elle
renie sa Tradition. Elle rampe, meurtrie et
sournoise, aux pieds de vagues dissidents ré-
publicains. Elle Ies suit, comme un esckive.
Gile frissonne de. joie quand un lui jetre en
pâture un peu de haine. Elle se traîne derrière
les renégats.
La Droite Iroque sa religion contre de. la
vengeance. Marché de Judas. Marché de dupe.
Nous n'avons pas, quant a nous, qualité pour
apprécier ces conseils donnés aux partis de
droite. Mais nous :pensons qu'avec quelques
petites modifications mutatis mutandis le
petit palabre du bon Nestor pourrait aussi bien
s'appliquer à son propre parti
Si le Radicalisme, pourrait-on écrire, était
un Parti, il se dresserait dans son dése.spoir
pour erier sa protestation. Il rassemblerait,
cornme naguère ci. Pau, ses fidèles dans le der-
nier carré face ti l'ennemi. Il livrerait pour
défendre sa bannière la plus noble et la plus
émotionnantes des batailles.
Le Radicalisme ne sait plus son Histoire on
il renie sa Tradition. Il rampe meurtri et so?ur-
nois aux pieds d'un gouvernement qui aban-
donne tontes ses idées. Il le suit comme rtn
esclave. Il frissonne quand on Iui jette en pâ-
ittre quelques moyens de corruption électorale.
Il se traîne derrière les renépats qui ont jeté
par-dessus bord la loi dn drn'.v ans et vont ha-
bilement lâcher l'impôt sur le revenu.
Le Radicalisme troque ses doctrines contre
des espérances de cirronscrinlions. Marché de.
Judas. Marché de àupe. car les électeurs écœu-
rés s'apprêtent ri faire benne justice Ii ces pol-
Irons qui ?t'on/ sn tenir arrcune de leurs pro-
messes.
Il y a deç défaite? honorables ? Oui, mais il
y en a d'ignominieuses.
Qu'importe, la victoire restera-au pays
L'état sanitaire de t'armée
Montauban, 9 mars, Les docteurs Dupuy et
Samalens. députés, accompagnés du direc-
teur du service de santé du 17e corps, de l'in-
tendant militaire et du colonel ifie, ont visité
ce matin les casernes, l'infirmerie et l'hôpital
de la garnison de Montauban. La commis-
sion s'est déclarée satisfaite de l'état et de
l'aménagement de; locaux, notamment de la
caserne du train des équipages Partout on a
pu parer à une épidémie, qnelque fois avec
des moyens de fortune, mais Inujours parfai-
tement adaptés aux exigences du moment.
La commission repart ce soir pour Tou-
louse.
Un projet contre
le haut commandement
LE GENERAL JOFFRE
Si on croit certains bruits qui circuleat
dans la presse, le ministère Cailla ux-Dou-
mergue incapable de porter dès il présent
un coup décisif à la loi'de trois ans, se pro-
poserait de désorganiser Ici haut cnmmande-
ment en privant le général Joffre, généralis-
sime, d'une partis essentielle de ses attribu-
tions actuelles.
Pendant longtemps; ït*y eut bien,' eji Fran-
ce, un officier, désigné communément sous
le nom de « généralissime », qui possédait,
en temps de paix, une lettre de service !ui
confiant, à la mobilisation, le commande-
ment des armées sur le thatre des opérations
du Nord-Est mais c'était un autre officier,
le chef d'état-major lie l'aimée, qu'incom-
bait la préparation il la puerre.
Ces deux généraux étaient complètement
indépendants l'un de l'antre et relevaient
chacun directement du ministre. Le général-
lissime, de manier l'outil en cas de
guerre, n'avait, en temps de paix, aucune
action sui le chef d'état-major, qui avait
pour mission de forge) cet outil. Cette situa-
tion, tout il fait anormale, fut une source
continuelle de conflits.
M. rlillerand, devenu ministre de la guer-
re au début de 1912. comprit, avec son clair
bon sens qu'il était indispensable de faire
disparaître ces anomalies. Il estima que le
meilleur moyen consistait il supprimer l'em-
ploi de chef d'é.at-major de l'armée et d'en
faire remplir, n temps de paix, les fonc-
tions par le généralissime. De cette façon,
l'unité de pensée et de direction se trouverait
absolument réalisée.
Le chef d'état-majur de l'armée, ayant lui-
même tout préparé, tout orrauisé, n'aurait
aucun à-coup à redouter, au moment d'une
déelaration de guerre. Il connaîtrait au su-
prème degré l'arme dont il devrait se ser-
vir. 11 aurait, chose précieuse entre toutes,
la connaissance des 'hommes appelés le se-
conder dans la tâche si lourde et si impor-
tante qui lui serait confiée.
C'est cette œuvre .que le ministère actuel
se proposerait de démolir
Un article de la Lanlerne d'hier matin, a.
ce sujet, est fait pour le donner il penser.
Sous prétexte que le général Joffre ne peut
suffire it sa besogne, on reviendrait à l'an-
cien système on rétablirait les fonctions
de chef d'état-major de l'armée l'officier qui
en serait pourvu, jouirait d'une très grande
indépendance vis-S-vis du chef d'état-major
général, autrement dit dn commandant des
armées du Nord-Est, et ne dépendrait que du
ministre.
Le Journal des Débats, sous la signature
de!1 de Thomasson, élève il ce sujet la plus
vive protestation.
Par contre l'Echo de Paris se croit en me-
sure de- rassurer l'opinion
« D'après des renseignements que j'ai pu
obtenir en haut. lieu, écrit-il, ces craintes se-
raient heureusement chimériques.
« Il n'est nullement dans les intentions du
ministre de la guerre d'opérer une modifi-
cation quelconque ni dans le personnel, ni
dans les attributions de l'état-major géné-
ral. »
Souhaitons vivement, qu'il en soit ainsi.
UNE GRANDE BATAILLE AU MEXIQUE
NEw-YoRk, S mars. On mande de la Vera-
Cruz qu'un violent combat a eu lieu à Alta-
nira entre révolutionnaires et fédéraux. Les
premiers, au nombre de 5.000, auraient mis
en déroute les troupes régulières gui ebat-
traient en retraite sur Tampico.
On ajoute qu'un croiseur anglais, un croi-
seur allemand et deux cuirassés américains,
ainsi qu'un navire-hOpital ont quitté la Vera-
Cruz pour se rendre IL toute vapeur à Tam-
pico.
VEULENT VENDRE
de meilleures cigarettes
PARIS, 9 mars. Demain mardi la Fédé-
ration des Chambres syndicales des débitants
de tabacs de France qui groupe 44 syndicats
ayant près de 20.000 adhérents, tiendra la
première séance de son congrès dans la salle
des fêtes de la mairie du IX» arrondissement.
Au cours de ce congrès dont l'importance
n'échappera à personne, 83 vœux seront dis-
cutés. Voici l'énumération dès plus intéres-
sants
Vœu présenté par tous tes syndicats.
Stabilité du gérant, recherche des moyens.
Vœu présenté .par tantes. Paris, Angers,
Marseille, Lyon, etc., tendant à ce que l'ad-
ministration nomme au moins deux titulaires
pour chaque débit.
Vœu présenté par tous les syndicats, qu'en
cas de création de débit de tabac le sy-ndicat
soit consulté.
Vœu présenté par tous les syndicats que
1 administration tienne compte pour la fixa-
tion de la gérance de la valeur du stock des
marchandises en magasin venant en déduc-
tion des factures relevées.
Vœu présenté par Rouen et Dijon Fixation
officielle du taux de gérance à 'ft maxi-
mum des bénéfices bruts.
Vœu présenté par Nantes Révision rlv
taux des remises allouées sur les produits de
monopole; unification à in en remise.
Vœu présenté par Angers Extension à
tous les bureaux de tabac du bail de neuf an-
nées.
'-¡pu présenté par tous les syndicats ré-
fnrma des entrepôts, meilleur approvisionne-
ment.
Vie» présenté par Angers lln!flcation du
paquetage des tabacs et cigareticr- (cube ré-
gulier ou plat).
Vœu présenré par Lé Mans, Angers, Tours
Approvisionnement complet des entrepôts de
toutes les sortes demandées.
Vcihi présenté par Rennes Pesée de la ca
rotte sans la ficelle.
Vœn présenté par tous les syndicats Que
les entrepôts soient approvisionnés
en cigarettes forme ronde et plate et f;ilv
quées avec plus de soin car elles sont sou-
vent trop serrées.
Vœu présenté par Le Havre Exclusivité
de la vente des tabacs par les débitants.
Vœu présenté par Rennes Que la poste
délivre les timbres-postes tnus les jours et
toutes les heures d'ouverture de ses buream
Vœu présenté par Poitiers suppression des
remises illicites sur la vente du tabacs et du
colportage et que l'ariministration prenne des
mesures contre la contrebande.
Vœu présenté par Rennes Fixation a dix
centimes de la vente du t.-ioç à priser et à
fumer.
Les inondations
causent des désastres
Lyon; 9 mars. Depuïs hier, le Rhône sa-
birt une crue qui semble avoir atteint ce ma-
tin son maximum. Les plaines de Vaulx sont
couvertes par les eaux et de très nombreuses
habitations ont dû être évacuées par leurs
habitants.
Ce matin à 7 heures, l'arche de la rive gau-
che du pont qui doit être une des principales
voies d'accès à l'exposition et dont les tra.
vaux de construction touchaient à leur dn, a
cédé sous la poussée des eaux et le choc des
épaves charriées par le Rhône. Les entrepre-
neurs espèrent pouvoir la rétablir en temps
utile. On ne signale pas d'accidents de per-
sonnes.
Valence, 9 mars. A ta sufte des pluies
tombées ces jours derniers, l'Isère et le Rhône
subissent une forte crue Les eaux ont envahi
les terres riveraines; les bateaux de la com-
pagnie de navigation sont à quai. La rive
droite du fleuve, les jardins et les champs
sont submergés.
La Sefre monte
PARIS, 9 mares. La Seine a monté encore
cette nuit d'une dizaine de centimètres. A
létiago du Pont Royal, on relevait, ce matin,
4 m. 1i. Cette hausse va s'accentuer encore,
les nouvelles des stations hvdrométriques du
bassin supérieurs annonçant une crue gêne-
rale de la Spine et Se ses affluents supérieurs.
On a « couché les barrages du Port-à-1'An-
glais, de la Monnaie et de Suresnes Le cou-
rant est très violent et rend la navigation
parfir-ulieromen» difficile. Il se pourrait, si le
hausse s'accentue que les bateaux parisiens
soient obligés ne ne plus desservir certains
pontons et même supprimer leurs premier
et leurs dernier' départs
En Suisse
RFRN6, 9 mars, Des pluies torrentielles
persistent depuis deux jours en Suisse. A Ar-
don. la Lizerne < débordé et envahi les bords
de la gare: elle u recouvert la deuxième vole;
les trains continuent à circuler normalement
pour la premiere. On signale de nombreux
dégâts.
Une dame Albert s'est nopée dans la Sallt-
ne, rivière qui traverse Brigue, et actuelle-
ment grossie par les pluies. A Bux, la pluie
tombe sans interruption. On craint le renou-
vellement des inondations, de nombreuses
avalanches se détachent du Chamossaire.
L'Orbe recouvre tout le fonds de la vallée de
Joux et toute la contrée ne forme ou'un lac.
Le chapitre dés lettres
A-t-on découvert le mystérieux
correspondant du docteur Paul ?
L'affaire Cadiou semble depuis trois ou
quatre jours entrer dans une phase nouvelle
on reparle de la piste de Morlaix et d'au-
cuns, à distance, lui attribuent une certaine
importance. Un fait nouveau s'est en effet
produit, un témoignat;e net et précis d'un
homme à qui il n'est pas possible de refuser
sa confiance, M. Louis Nicolas, juge au tri-
bunal de commerce de Brest. Il déclare en effet
avoir vu 11. Cadiou sur le quai de la gare
de Morlaix le 31 décembre ravoir salué.
Et M. Louis Nicolas, frère du précédent,
confirme que certain jour où son frère et lui
se rencontrèrent à Morlaix, dans le cabinet
du notaire, NI. Auguste Nicolas l'aborda en
ces termes Tiens, je viens de voir M. Ca-
diou. E. M. Le Meillé ajoute que ce jour-là
il accompagnait le juge au tribunal de com-
merce et que, resté derrière lui sur le quai
de la gare, il parla il NI. Cadiou.
Et qnel jour était-ce ? L'acte officiel qui
réunissait les deux frères Nicolas chez un no-
taire, intervient alors il est daî" du 31 dé-
cembre. Donc M. Cadiou aurait vécu le 31 dé-
cembre.
Et alors interviennent les autres témoi
'gnages, ceux de MM. Cabon, facteur télégra
phiste, qui. le le? janvier, salua M. Cadiou
« Bonjour, monsieur Cadiou. Bonjour'Ca-
bon »– de M. Caramour, lieutenant de pom-
piers, qui le même jour vit M. Cadiou, vers
9 heures du matin; du patron de café, etc.
Bref, certains se demandent encore si M. Ca-
diou a bien été tué le 30 décembre, à Lander-
neau, avant midi.1 N'oublions pas que c'est
sur cette date et cette heure que le Parquet
de Brest a basé toute son enquête.
UNE PREMIERE LETTRE
D'autre part voici que Pierre, l'accusé, vient
de recevoir dans sa prison une lettre dont
voici le libellé
t Monsieur l'Ingénieur,
Il est regrettable, infiniment regrettable,
que le secret professionnel m'empêche de vous
fournir des précisions qui vous permettraient
peut-être de faire éclater l'erreur dont je vous
vois victime. Je vous souhaite bon courage, et
j'espère que votre innocence sera bientôt re-
« Croyez-moi votre tout dévoué,
L. Boulier,
« Facteur-receveur Bincourt (Oise) 9.
On crut tout d'abord à une fumisterie mais
on se trompait, le facteur Boulier existe et
voici comment, d'après un confrère parisien,
qui l'a interrogé, M. Boulier explique sa mis-
sive
L'envoi de ma lettre à M. Pierre, dit-il,
n'a d'autre but que de lui permettre de la
remettre à son défenseur, afin que celui-ci
demande au juge d'instruction de m'entendre.
« Vai la conviction que M. Pierre est inno-
cent je ne puis pas dire que les précisions
que j'apporterai au juge lui feront abandon-
ner ses poursuites contre l'ingénieur, mais
j'espère toutefois qu'elles lui permettront no
le remettre en liberté et aiguilleront ses re-
cherches d'un autre côté.
c Il r."y a ni crime passionnel ni crime cra-
puleux. Il faut chercher dans les relations
immédiates de M. Cadiou, du côté de l'affaire
des poudres.
Mais. lui dis-je, est-ce que ce ne serait
pas là une opinion que vous vous seriez faite
à la lecture des journaux
c Non repondit-il, soyez persuadé que si
je me sui? avancé, ce n'est pas sans preuves.
Je déplore la publicité qui a été donnée à ma
lettre, car les intéressés sont maintenant en
éveil, et peuven1 aujourd'hui se mettre sur la
défensive ce qu'ils n'auraient pas fait si le
secret avait été gardé.
• Connaissez-vous quelqu'un de la !»•
mille ou de l'entourage de M. Cadiou ï
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