LES MAIinbb DE LANGUE FIIAVÇAISE.
vers les romans en vogue et se laisse séduire par les nobles
sentiments de l'Astrée' ce gentil parleur enfin qui s'exerce à bien
dire devant les bourgeoises de son quartier, voilà bien Patru.
Tel devait être dans sa première jeunesse l'avocat disert et élé-
gant, bel esprit autant qu'homme du monde qui réforma l'élo-
quence du barreau français, II lit l'Astrée dès le collège, il se
passionne pour l'héroïne avec le facile enthousiasme de son âge,
mais, sans s'arrêter comme un écolier à la lettre du livre, il veut
savoir les aventures réelles les vérités, pour nous servir de
son expression, cachées sous le voile de ces aimables fictions.
Un frère aîné qu'il perdit dans la suite, et qui était alors, assez
dans le monde, vient à son secours et lui apprend ce qui s'en
disait. Ce frère qui lui ouvre des jours sur les belles compagnies
et lui inspire le désir de les connaître davantage, et par lui-
même, semble avoir eu sur sa destinée autant sinon plus d'in-
fluence que sa belle-mère2. Mais ce qui le forma plus que tout
le reste, ce fut le voyage qu'il fit à Rome à l'âge de 19 ans (1623).
Un séjour au delà des monts était alors pour les jeunes gens
de la noblesse et de la riche bourgeoisie, le couronnement d'une
éducation libérale au reste, les adolescents faisaient volontiers
ces pèlerinages à la mode, car l'Italie était non seulement la
patrie des arts, mais l'école des plaisirs. Ce fils de procureur
destiné par son père à la chicane, mais dont la nature avait fait
un homme du monde, était merveilleusement préparé pour n'y
pas perdre son temps. Il n'y devait demeurer qu'un an, mais
«avec les lumières et les inclinations que vous avez, lui disait
d'Urfé, ce n'est pas peu qu'une année de l'air d'Italie 3».
En effet, ce n'était pas peu de chose pour cet esprit si bien
• Patru, dans ses Éclaircissemens sur l'histoire del'Aslrée [OEuvres diverses,
pag. 890), dit « Il n'y en avoit alors (en 1623) que trois volumes d'imprimez et
je les savois presque par cœur, parce que je les lisois mesme au collège. » Mais
il ne dit pas qu'il tînt ces volumes des mains de MmB Patru.
3 Êclairciss, sur l'kist. de l'Astrée, pag. 890. Talleffiant parle de cette
belle-mère « autre bonne cervelle. La Leu, tom. VI, pag. '•> Êclairciss., pag. 891.
vers les romans en vogue et se laisse séduire par les nobles
sentiments de l'Astrée' ce gentil parleur enfin qui s'exerce à bien
dire devant les bourgeoises de son quartier, voilà bien Patru.
Tel devait être dans sa première jeunesse l'avocat disert et élé-
gant, bel esprit autant qu'homme du monde qui réforma l'élo-
quence du barreau français, II lit l'Astrée dès le collège, il se
passionne pour l'héroïne avec le facile enthousiasme de son âge,
mais, sans s'arrêter comme un écolier à la lettre du livre, il veut
savoir les aventures réelles les vérités, pour nous servir de
son expression, cachées sous le voile de ces aimables fictions.
Un frère aîné qu'il perdit dans la suite, et qui était alors, assez
dans le monde, vient à son secours et lui apprend ce qui s'en
disait. Ce frère qui lui ouvre des jours sur les belles compagnies
et lui inspire le désir de les connaître davantage, et par lui-
même, semble avoir eu sur sa destinée autant sinon plus d'in-
fluence que sa belle-mère2. Mais ce qui le forma plus que tout
le reste, ce fut le voyage qu'il fit à Rome à l'âge de 19 ans (1623).
Un séjour au delà des monts était alors pour les jeunes gens
de la noblesse et de la riche bourgeoisie, le couronnement d'une
éducation libérale au reste, les adolescents faisaient volontiers
ces pèlerinages à la mode, car l'Italie était non seulement la
patrie des arts, mais l'école des plaisirs. Ce fils de procureur
destiné par son père à la chicane, mais dont la nature avait fait
un homme du monde, était merveilleusement préparé pour n'y
pas perdre son temps. Il n'y devait demeurer qu'un an, mais
«avec les lumières et les inclinations que vous avez, lui disait
d'Urfé, ce n'est pas peu qu'une année de l'air d'Italie 3».
En effet, ce n'était pas peu de chose pour cet esprit si bien
• Patru, dans ses Éclaircissemens sur l'histoire del'Aslrée [OEuvres diverses,
pag. 890), dit « Il n'y en avoit alors (en 1623) que trois volumes d'imprimez et
je les savois presque par cœur, parce que je les lisois mesme au collège. » Mais
il ne dit pas qu'il tînt ces volumes des mains de MmB Patru.
3 Êclairciss, sur l'kist. de l'Astrée, pag. 890. Talleffiant parle de cette
belle-mère « autre bonne cervelle. La Leu, tom. VI, pag. '•> Êclairciss., pag. 891.
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