Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-03-01
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Type : texte texte
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Description : 01 mars 1914 01 mars 1914
Description : 1914/03/01 (Numéro 59). 1914/03/01 (Numéro 59).
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/11/2007
4MP "AlÉMfe ~i£ïi__
JO ^taie^ le IVttmé*»o .JÉJf T*V*t£ tH rtUflEÉ ^j^f^
_jg_Jg| 31É8 AJÉMJE
DIMANCHE r MARS 1914
.101 It N I l»l S Itl I! I S
DIMANCHE Ier MARS 1914
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
17; Rue des Prêtfes-Saint-Germain-rAuxerroîs
PARIS I"
̃ ÀPRESSÊ TÉLÉGRAPHIQUE DÉBATS-PARIS `
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les -Abonnements parteà du 1« et dit- 16- ieThaqmmois%-
SOMMAIRE
Les deux politiques. ` T r
Le Projet de rajeunissement des ca-'
dres. r- R. T,
Au Jour le Jour: Unhom me- lien élevé.– Z.
lie Vote de l'Emprunt marocain. R. C.
^L'Imbroglio mexicain.
Les Affaires d'Orient. •
Lettres de province. GeoSgesLXcha-;
'PELLE. '̃̃̃'
Hommage -des poètes à Sarah Bernhardt.
Lettre de Sicile. Combes DE Lestrade.
ijo l'Unité morale de l'Italie.– Henri Joly.
La Compagne d'un grand écrivain.
,M(ne Robert-Louis Slevenson. Alicç
KUHN.
Revue musicale. Adolphe Jcllien.
Winstons. [8]. Miles Ambeb.
t_2l_ _j ̃ ̃̃ • ̃̃- •̃ ̃.j
LIS DEUX^ÔtfflOtJIS
La-discussion d'hier a mis face u face
!es deuxpoiitiques qui ^sdispulènt la ma-
jorité de la Chambre et, la direction des
affaires. Le vigoureux discours de M. Du-
bois»sur l'étal financier de notre pays a été
l'occasion de faire le procès complet du
ministère. M. Caillaux et M. Jaurès ont,
défendu la démagogie qu'ils ont installée
au pouvoir sous le patronage incolore de
M. Doumergue. En face d'eux,- contre eux,
M. Briand, ancien, président du Conseil,
M. Millerand, ancien ministreide la guerre;
M. Klotz, ancien ministre des finan-
ces, ont étalé publiquement à la fribune-
l'inconsistance, l'incohérence et le vide-
d'un Cabinet qui n'a d'autre idéal que de
poursuivre, avec le concours dès révolu-
tionnaires son entreprise électorale. Voilà
le grand fait de la séances le "grand fait qui
aura son relentissement'dans tout le pays.
La majorité, comme on pouvait s'y atten-
dre, a voté hier pour le Cabinet, et c'est
son affaire. L'essentiel, c'est que les deux
partis opposés aient pris le contact, c'est
que la bataille soit engagée de telle sorte
qii'elle se poursuive désormais sans relâ-
che jusqu'aux élections.
Le discours de M. Briand 3 eu pour effet
de mettre da.ns, la. 'lurpi^re. la..plus cruft lia,
louvoyante politique du Cabinret. L'ancien
président- du Conseil, f avec une froideur,
une précision, une continuité qui a fait
impression a démortlré tout ce qu'il y avait
de contradictoire dans l'attitude du gou-
vernement depuis le jour où .il a pris le
pouvoir. M. Caillaux est l'auteur du projet
de réforme fiscale voté par la Chambre. Il
a- la boiuie fortune d!ôtre ministre des fi-
nances au moment où ce projet vient de-
vant le Sénat, et il ne le défend pas de
1 ;t ouïes ses forces Et il ne s'engage pas à
fforid Et il ne pose pas la question de con-
fiance La réforme fiscale qui figure sur le
programme de Pau n'a pas l'air d'une
réforme qu'on est pressé de faire abou-
tir, c'est un article électoral, qu'on
paraît désireux de faire servir le plus long-
temps possible. Et le résultat ce n'est pas
seulement l'équivoque et le trouble jetés
dans la vie économique du pays par une
n\enace perpétuelle c'est le gâchis du
FÏWLIETON DU JOURNAL DBS DÏBATS
d,u 1er mars 1914
REVUE MUSICALE
Opéra 'Philolis, danseuse de Corinlhe, ballet
en deux actes, de M. Gabriel Besnard,
chorégraphie de M. Ivan Clustine, mu-
sique de M. Philippe Gaubert. Opéra-
Comique: la Marchande d'allumettes, conte
lyrique en trois actes, de Mme Rosemonde
Gérard et M. Maurice Rostand, musique
de M: Tiarko Richepin. Trianbn-
• Lyrique le Roi des Montagnes, opéra-
• comique en trois actes, de MM. Victor
Léon et Maurice Ordonneau (d'après
•Edmond About), :musique de M. Franz
• Lehar. Concerts-Colonne et Concerts-
Monteux Deux exécutions du Requiem
de Berlioz. Musique -pour la Tragédie de
Salymé, de M. Florent Schmitt, et Valses
nobles el sentimehlales, dû M.Maurice Ravel.
« Au nombre des musiciens dont les pre-
mières manifestations', dramatiques sont à
retenir comme particulièrement originales
et significatives, il faut nommer aussi
M. Philippe Gaubert. » Qui parle ainsi?
C'est l'auteur d'tm nouveau livre sur Ri-
chard Wagner où l'on retrouve une infi-
nité de choses qu'on avait maintes fois
lues, mais qui se termine par une revue
des principaux «producteurs » que la mu-
sique française peut mettre en ligne non
jpas précisément pour combattre Wagner,
finais pour secouer son influence, et qui
^s'appellent, d'après cet écrivain, Charpen-
Vlier et Debussy, Xaxier Leroux, Reynaldo
JHalïn et Bruneau, Vincent d'Indy et Ga-
f
ftepr&ittetion interdite.
budget c'estle :^è&xl^àlUz^YO-asMté^-
s'estécrié M. Briand/A ceip.fi quiestiondi-
recte, M. Caillaux: n'a répondu que par des* i
formules imprécises. 'Pressé ensuite par
M. Millerand' et1 par M. Klotz de se pro-
noncer sur le dégrèvement de la terre,- il a
fini par une sorte de capitulation. La po-
litique financière du Cabinet Doumergue,
vigoureusement secouée, a paru hier dans-
sa vérité embarras, incertitude, néant.
Alors a parlé M. Jaurès, et bienque l'on
ne sache pourquoi il est monté à la tri--
bune, il est fort heureux -qu'il ait cru de-
voir le faire. Son intervention aacbevé
do donner à la-séance d'hier toute sa si-
gnification. Elle a été le signe indiscuta-
ble de l'alliance de M. Caillaux, de M.
Doumergue et deM. Jaurès. Peut-être M.
Jaurès a-t-il trouvé que le ministère,, in-
suffisamment éloquent, faisait trop, mo-
deste' figure en face de ses adversaires;
n'a-t-il pas voulu laisser croire à la Cham-
bre que l'art oratoire était tout entier chez
les adversaires du Cabinet. Toujours est-il
que M. Jaurès est venu prendre officielle-
ment sous sa protection le Cabinet. Tout
se tient. L'attitude équivoque du Cabinet
Doumèrgue daïïs la question de la loi' des
trois ans lui vaut déjà de grands compli-
ments de la presse, hors de nos frontières.
Il n'est pas étonnant que nos socialistes-
révolutionnaires veillent sur un si pré-
eieux mjnistère. 11 faudra bien quel-
que joui' s'expliquer sur le fond de l'al-
liance Doumergue-Jaurès et s'assurer que
•la/loi militaire n'en est pas le prix. En at-
tendant, les -révolutionnaires ont très
bien compris que M. Caillaux leur promet-
tait, peut-être à son insu,- un avenir. de
désorganisation magnifique. On possède»
sur ce sujet un aveu caractéristique il
nous vient de M. Augagneur qui voit danst
la rétorme fiscale un moyen de modifier le
régime de la propriété: et dresse ces .per-
spectives « Le principe admis (de l'impôt
progressif), lés tarifs augmenteront peut-
être si le besoin s'en fait sentir. La pro-
priété dans son, étendue ne sera pas limitée
comme.par les vieilles lois agraires, mais
elle le sera dans son rendement. Le pro-
priétaire ne sera plus le maître absolu de
son bien il aura un co-parlicipant: l'Etat,
augmentant sa participation u soii g.iid, »
On comprend que les sbeià,listes soient
humblement dévoués à un ministère qui
•prépare. çoUç petite révolutwH.jLa ^poli"
tique financière du gouvernement -est sim-
ple. Pour le présent, il ne fait rien. Pour un
avenir illimité, il promet tout, le possible
et l'impossible, et jusqu'au désordre. Nous
sommes dans un pays d'opinion le pays
choisint. donc. 11 dira s'il discerne où est
l;inlérût national. Lès orateurs, comme
ceux qui ont parlé hier courageusement
accomplissent, en exposant la véritable
silualron", le plus, utile devoir. Mais c'est
une campagne incessante qu'il faut entre-
prendre la victoire est au bout.
Reculade* i- M. Millernnd est intervenu
hier dans le débat de la Chambre avec sa
précision et sa vigueur coutumières,' pour
faire encore une fois reculer le gouverne-
ment et le forcer à abandonner une des po-
sitions qu'ilavait prises. Il s'agit de la ré-
forme insérée dans la loi de finances du
budget de 1913, et relative à la transforma-
tion de la contribution de' la propriété non
bâtie en un impôt de. quotité calculé sur
bricl Fauré, Paul Dukas, Florent Schmitt
et Philippe Gaubert. El comme l'auteur
de ce livre est le propre collaborateur de
M. Philippe Gauberl pour le ballet qui va
nous occuper, on comprend qu'il soit bien
renseigné sur' son- compte et ne lui^mar-;
chande pas sa haute estime, non plus, du
reste, qu'à M. Xavier Leroux avec lequel
il est, à ce qu'il annonce, en train de
composer un drame lyrique on n'eBt ja-
mais mieux servi que par soi-même ou" par
̃ses amis.
.Qu'est-ce que nous raconte donc M. Ga-
briel Besnard dans son scénario de Philp-
tis, danseuse de Corint~~e ? Ol~ l mon Dieu,
bien peu de chose, à peine un peu plus
•que rien. La riche, et puissante danseuse
Philotis, dont la beauté et les pas volup-
tueux émerveillent Corinthe, est tout ab-
sorbée par lesouvenir d'un jeune joueur de
lyre qu'elle aperçut un jour et n'a jamais
revu. Ces doux chants lui reviennent lou-,
jours en mémoire, sans que jamais elle
les entende. C'est en vainque ses plus belles;
esclaves, que ses riches amis, en l'honneur
de qui elle donne une fête, essaient de la
distraire; .rien n'y. fait, elle reste indiffé-
rente à leur joie. Mais n'a-t-elle pas imploré
Terpsicliore, en la suppliant d'exaucer ses
vœux, en s'engageant à lui élever un tem-
ple, à elle seule entre les neuf Muses? Et
voilà que tout à coup retentit .la. mélodie
enchanteresse. Vite, qu'on aille chercher
̃ce musicien ta«t désiré, jju'on amène dans
lepalais-lé gentil joueur deljTe avec la
jqueuse.de flûte qui l'accompagne, l'amou-
réuse Thétis Lycas semble bien près d'ou-
blier Thétis dans les bras de Philotis, mais
ëllerentraîne avec elle loindeeette demeure
de débauche et de corruption. De Corinlhe
nous voici transportés à Debphes, devant
le temple d'Apollon, où maints couples
amoureux viennent consulter la Pythie,,
entre autres Lycas, et Tliélis, que l'oracle
ne rassure qu'à demi sur la fidélité de son
bienaimé. Philolis arrive à. son tour,, se
dépouille de ses plus somptueuses parures,
Jes.T5Rlatlre-cîncpiiëmfiâi.àe ïla Wîeur locativs
*de ces propriétés,. téllerqu'eHe a été évaluée
nd'après la loi de 1907. Cette disposition con-
sacre tout: simplement .le dêgrèyemeùt delà
terije, depuis si longtemps réclamé par les.
représentants dés.agriciiltQùrs. Un déiixième
paragraphe suitquLditque la contribution dé-
portes et fenêtres et la( contribution jrarsofr-
nelle mobilière seront 9up'pprimées et rempla- C
cées par un impôt général ét progressif sur le
revenu. M. MUlerand, après avoir constaté
qu'iLétait iflajjossible à la Chambre de tenir
les promesses contenues dâas ce deenier
paragraphe, a affirmé qu'elle pouvait sans
discussion possibles– accomplir la réforme
qu'édictaifc le, premier. Or, le ministre des
finances refusait il. y a quelq'ues jours,
l'offre qu'on lui faisait au Sénat, de réaliser
cette réformeen rapportant iaunëvâMemént,
devant la ChaHibpe,: les deux premier s titres
do projet sénatorial d'impôt sur le revenu,
lorsqu'ils auraient été votés au- Luxem-
bourg- C'était pourtant un pas de.' fait en
avant pour 'la réforme fiscale et, en parti-
culier, en ce qui concerne le dégrèvement
de la propriété non bâtie. M. Cailla ux he-
voulut alors rien, entendre. Hier, devant
la question pressante de M. Millèrand,
il' commença d'abord par maintenir ^in-
divisibilité du bloc de la réforme fiscale
tout ou tien. Une brèye réplique dv Mi
Millerand qui constatait que, en accepr!
tant sa proposition la Chambre voterait ttos* M'
partie de l'impôt sur- le ïévenu, tandis qtiejrô
suivant M. Caillaux elle ne voterait rien de
cette" réforme, modifia l'intransigeance de
M. Caillaux. M. Klotz vint ensuite soutenir
l'ordre du jour qu'avait rédigé M. Mille-
rand, et si bien que M. le ministre, des
finances accepta le fractionnement de la ré-
forme qu'il repoussait quelques minutes au-
paravant. C'est ce qui s'appelle se dérober.
Du reste, l'ordre du jour de M. J. Durand,-
accepté par le gouvernement et voté par la:
Chambre, déclare que celle-ci compte sur le
gouvernement pour faire aboutir la réforme
fiscale-et « notamment le dégrèvement de la*
terre '»; Voilà ce qiii expliqué la majorité
d'hier. Le gouvernement a été au devant du
danger en se rangeant à l'avis, de ses ad-
versaires. '̃̃'•
Le Projet Je rajeiiwieBt les caftpes
Ainsi que nos lecteurs ont pu s'en rendre
dompte parla note que nous avons insérée.
hier sous la rubrique «Guerre et marine--»,
l'information reproduite par une partie de
lapresse, d'aprèslaquelle le Conseil supén
yeiir do la guerre aurait « préseijj^n a^i
ministre un projet dé i;ajeunissemeni des-
cftcli-eg, nous avait laissés sceptiques. Aujéùï1
d'hui nous persistons à croire que le Conseil"
supérieur de la guerre n'en a iiullement-dér
libéré. Au reste, comment, supposer qug les
membres de ce Conseil aillent demander au
ministre d'abaisser la limite d'jige pour tous
les officiers sauf pour eux-mêmes, qui pour-
raient au. contraire êkreimaintenus .en acti-
vité jusqu'à 66 ans Cette information était
donc invraisemblable.
Tous ces! projets de rajeunissement des1
cadres sont' d'ailleurs détestables, parce,
qu'ils introduisent l'arithmétique dans des
questions où elle n'a. rien, à faire. En étu-
diant le projet Bénazet nous avons montré
que, dans les armées étrangères, où le haut
commandement est jeune, il n'y a pas de li-
mite d'âge ou des limites quelquefois supé-
rieures aux nôtres. Le rajeunissement de
leurs cadres résulte simplement de la \igïd
lance et de l'énergie de l'autorité supérieure.
Chez nous le ministre de la guerre est très
suffisamment armé- pour faire disparaître,
les officiers supérieurs et généraux qui ne
de ses plus riches joyaux, pour on faire
hommage au dieu, qui lui coinmandei de
s'éloigner. Mais à peine a-l-elle aperçjii fefliï
cher Lycas qu'elle oublie l'ordre de Fa Py-
thie et se livre aux danses les plus lascives
pour séduire le jftunc bergçr J^ui^
Thétis accourt, prête àla frapper d un poi-
gnard mais le dieu intervient, encore.:
« Que les deux jouvenceaux se retirent et
que Philotis continue de vivre et de daijser
pour le triomphe de son art » Gloire au
brillant Apollon, qui sait si bien' tenir la
balance égale entre le vic& et la vertu r
M. Philippe Gaubert, excellent flûtiste'
attaché à l'orchestre de '.l'Opéra, sous-chef
d'orchestre ̃ à la Société des Concerts,'
deuxième grand-prix de Rome auteur, de,
plusieurs. compositions exécutées aux Coiir,
certs-.Colônne ou ailleurs, avait tous les
t.iir(es possibles, pour être .appelé à faire
représente,!1 un ouvrage, sur, notre grande `
Iscène lyriquev et vous pensez avec quel
élan de cœur ila dédié sa nouvelle œuvre-
à ses «cherS; directeurs», encore une fois
réunis, mais peut-être çonixe leur gré,
dans ce .reconnaissant hommage. La inu-
sique de ">L. Gaubert est aussi soignée,
aussi délicatement travaillée que possible,
non sansr une préoccupation très visible,
des modes grecs, et nous réserve *én pliïs
d'une page dé fines harmonies, de piquantes
sonorités où la flûte joue naturellement le
principal rôle, comme il convenait avec un
sujet antique et de la part d'un habile flû-
tiste qui pouvait s'en remettre à son chef
de file Hennebains pour être excellemment
interprété. Mais celte recherche du détail,
du précieux, du raffiné est vraiment exces-
sive dans un ballet, où l'on rie saurait se
passer absolument de thèmes nettement
accusés, de grandes lignes sur lesquelles se
développent les mouvements de la danse,
et, c'est à force de vouloir trop bien faire,
que notre -musicien, visiblement impres-
sionné paries ballets russes et leurs suc-
cédanés, est tombé dans -un défaut ,tces
sensible et trop répandu" de nos jours.
1 sont pas à hasteur de leur tâche et ces'der-
niers ne soirt pas' toujours" fes'^plus- vieux.
Ceux qutpréconisëntléTajeÙBflsseniènt mé-
canique du commandéntfent le -savent bien.
Aussi l'attitude de qùélquès-uns d'entre eux
ne-peut-eJle s'ëkpliquer'Cjue paille désir de
barrer la route à une nouvelle loi générale
sufl'avaacenîent, qui est pourtant: ce • que
souhaite le corps d'officiers. R. T.
Ml JOUK :1E JOKIi
UN HOMME BIEN ÉLEVÉ
Edouar'd Brain- sortait hier de la prison
où l'avait logé quelques jours son zèle pour
le bien d'autrui. Ge zèle se manifeste par
rattention extrême qu'il, porte aux étalages
et par le soin qu'il prend de recueillir dans
ses poches les- objets qui pourraient choir
à terre ou tenter la main des filous. Cette
délicatesse ne doit point étonner, car-
Edouard Brain est d'excellente famine il
;a,du monde, ses manières sont parfaites;-
.iaucnn^/ïtat ne l'eût trouvé impïopre s'il
n'avaiteulegoût invmcijble: de flâner. Jus-
que dans.la bobènie, une bonne éducation
perte toujours ses fruits; aussi, à peine
rendu à sa chère flânerie, ce gentleman crut
^devoir une visite au commissaire qui l'avait
arrêté. Entre gens bien élevés, une poli-
tesse en vaut une autre; Brain se présenta
-donc au bureau de police, échangea avec le
fonctionnaire quelques propos civils et,
l'ayant remercié de ce qu'il avait fait .pour
.lui, prit discrètement congé.
Le policier s'émerveillait encore de cette
courtoisie, quand, revenu dans son cabi-
net, il constata que son hôte avait emporté
tous les crayons, porte-plumes et buvards-
places dans l'antichambre. Bien que ces
accessoires soient à la disposition*du'pu-
•̃blte, il lui sembla que c'était uiuabus. Il-
«mit ses hommes aux trousses du visiteur;
on le retrouva devant une épicerie,; où. ih
faisait passer au fond de ses -vastes poches
des endives, une boîte de thon, un camem-
bert à point et des écrevisses en-vie.
Brain a repris le chemin du Dépôt. Sa
flânerie a duré ce que durent les roses,
l'espace d'un matin. Libéré à l'aurore, il
avait cessé de l'être avant le milieu du jour.
Onadmire qu'en un temps si court il ait
trouvé le loisir de satisfaire aux devoirs de
.la civilité. Moins poli, il courrait encore,-
ijoigàaisit aux écrevisses gélinotes et lan-
tg^"ws'"tes,eomplétant cà- et là ^ei menu de
's^on dîner., L'excès en tout est un défaut.
'Au fond de sa cellule, devant sa cruche
i d'eau et sa maigre pitance, Brain doit mau->
dire la famille qui l'a trop bien élevé à
moins que sa politesse ne soit une ironie,
et qu'èii rehdant.au commissaire sa pre-
mière' visite il n'ait voulu s'offrir la tête du
policier^ Il faut se méfier de l'extrême poli-
tesse elle est souvent uoe forme du mé-
:pris. Z.
V Enfant prodige. Depuis qu'un jeune
pianiste, Willi Fer-
rero, a eu l'honneur de jouer à Tsarskoié-
Sélo, devant la famille impériale, il n'est
bruit dans toute là Russie que de son
merveilleux talent-.et denses cachets «^prin-
ciers. Sa réputation parvint enWolhynie,.
d'ans, la bonne ville de Kremenez, où elle
frappa beaucoup un certain Duwid- Solo-
weitschik, plus connu jusqu'alors- comme
Toule sa partition, je. le répète, est agréa-
ble^ à entendre, mais manque un peu trop»
ûlClan, de spontanéité. Ce- n'est presque^
tout le temps que du « fignolage », et
l'oreille ̃ ne s'accroche que très ̃ rarement
,à dç courts passages franchement j'y thmés
"et -d'un dessin soutenu, comme le sont, par
exemple, au premier acte;. la jolie pasto-
rale entre un berger et les nymphes, puis,
au second acte, la charmante scène, je n'o-
serais dire la valse,, mimée et dansée par
Lycas, et.Thétis, ou cnçoreles gracieux pas
que Philolis esquisse tour à tour pour flé-
chir Apollon- et pour charnier .Lycas. Et
dire qu'.elle "ne réuss.it pas mieux, elle
pourtant aussi irrésistible, avec l'humble
mortel; qu'avec le dieu.! t
|, Ifhilolis, c'est MUe Zambellî, si natu-
rellement gracieuse et dont la danse est
toujours souverainement élégante; Thétis,
c'est Mlle Urban, to\it à fait séduisante et
qui a si rapidement: monté en grade en
ces derniers temps enfin le jeune Lycas
est représenté par M Aveline, qui pourrait
véritablement mieux faire que de soutenir
tour à tour l'une ou l'autre de, ces danseu-
ses. Faut-il nommer encore Mlles Barbier,
Meunier, H. Laugier, dans les trois, nym-
phes, Mlle Schwartz dans le jeune berger,'
Mljè "Kerval dans l'inflexible Pythie et sou-
ligner à quel point le maître de ballet, les
peintres de décors et. les dessinateurs de
costumes ont; eux aussi, subi l'influence
des ballets russes? Et c'était M. Henri Bùs-
ser qui conduisait l'orchestre, non sans
penser quelquefois, j'imagine, à certain.
ballet d'il y a déjà huit ans ne les voilà-
t-il pas maintenant logés à. la même en-
seigne, à l'Opéra, l'auteur de Philolis et
celui de- la Bonde des Saisons ? `
S'il est un ouvrage qui ne soit pas le-
produit d'une collaboration due au hasard,
• mais qui témoigne aucontraire de l'aflec-
tion qui existait entre les auteurs préala-
blement -à tout travail en commun, c'est.
bien c'elui*quï .vient" de se jouer -à l'Opéra-'
-marchand de bestiaux, qaa comme "diïet-*
tante. Puisque l'art, maintenant, rapportait'
plus. que. lçs-feceiifs, c'était duperie de cou-
rir les pâturages; les dangers de-rhuma-
tisme, les risques de-. fièvre aphteuse. Duwid
avait un fils pas plus bête qu'un autre'; il
-fit venir de Pétersbourg un superbe piano,
acheté à grand prix, et commença de con-
fier au voisinage que son gamiir se mon-
trait, à huit ans, l'émule de Ferrero et de
Mozart lui-même. La nouvelle s'éten-
dit dans le quartier puis dans la
ville entière, puis dans les environs, et
tout le monde envia- Duwid Solovyeitschik.
Non seulement il gagnait de l'argent avec
ses bœufs, mais le comte Czokski lui avait
cédé pour un morceau de pain un magnifi-
que lot de terres, et voici que son fils était
un petit prodige Ayant ainsi semé, Duwid
pensa qu'il était temps de faire la récolte il
annonça un concert; les billets s'enlevèrent
comme des brioches. TbutKremenez y fut.
L'enfant joua comme un- ange lés doigts
de- Paderewski,' l'inspiration de Liszt,
l'ampleur de Rubihstein pas un accroc,
pas une fausse note, l'assurance la plus
parfaite jointe a la plus, touchante mo-.
destie,. Les gens de Kremenez écarquil-
taient les, yeux,, les- oreilles et ,1a bouche,
cependant que le .père Duwid souriait en
supputant le chiffre de la recette. Tout à
coup le jeune prodige fut secoué par un
éternuement; avec la délicieuse candeur
qui fait le charme de son âge, il tira de sa
poche un petit mouchoir brodé et se mou-
cha sans bruit comme un enfant bien sage.
A la surprise générale, la sonate continua
« Oh oh! s'écria le receveur des accises,
homme considérable qu'on savait musi-
cien, le piano est mécanique, c'est une du-
perie rendez l'argent! Notre argent!-
notre argent! » répéta l'assistance. Mais
*Duwid, sans se troubler, protesta qu'il ne
trompait personne il n'avait jamais dit que
l'enfantijouâit. avec ses mains. Traduit de-
vant la justice, il obtint gàin-de causé et, le
•lendemain du procès, partit pour une tour-
née de concerts avec son fils et son,piano.
Voltaire e Les trois années que Vol-
en Angleterre, taire alla passer à'Lorï-
dres, entre 1726 et 1729,
ont eu sur l'évolution de son esprit une in-
fluence .décisive. M. Lucien Fouleta réuni
en un volume toutcsilçs lettres qu'il écrivit
«à cette époque et toutes celles qu'il reçut.
tes lettres mêmes \àc .yplt^-re:1 sont pour
̃la- plupart connues M. Foulet s'est atta-
ché seulement à en vérifier le texte, aies
^placer à leur date véritable et à les éclairer
par d'autres documents. On trouvera donc,
intercalées dans la prose de l'écrivain, les
lettres de ses correspondants et des divers
personnages qui eurent alors à s'occuper
de lui, dépuis ses confrères de la littéra-
ture jusqu'aux ministres et au lieutenant de
police. La querelle de Voltaire avec le che-
valier de Rohan, fut une des causes déter-
minantes qui hâtèrent le départ de Voltaire
pour Londres. M. Foulet a recueilli, à cet
égard, maintes pièces curieuses et cherché
à faire la lumière sur cet incident si diver-
jsementoconté. Il nous renseigne de même
.sur .l.ejagjour: à la Bastille, sur la vie et le
régim?qu'y trouva l'écrivain. Il établit le
chiffre des-pensions touchées par Voltaire,
,raconte ses relations avec Swift, Boling-
broke, Desfontaines, examine s'il fut espion
Comique et qui réunit suivies affiches les
trois ,noms d'une mère, d'un fils et d'un
ami très cher. En effet, lorsque Mme Rose-
monde Gérard, alias Mme Edipond Ros-
land,et son fils Maurice curent l'idée de bâ-
tir un scénario d'opéra-comique qui devait
ê'irë'ïe Marchande d'allumettes, ils ne cher-
chèrent pas longtemps. à. qui confier le soin
de le mettre en inusiquè. Us avaient sous
la main, tout à côté d'eux, celui-là même
qui, leur semblait le plus apte à les com-
prendre, les satisfaire, et M. Tiarko Ri-
chepin n'eut pas un seul instant à redouter
la fâcheuse concurrence d'un étranger
quelconque entre eux trois, l'association
la plus intime était scellée dès le premier
jour.
Ce conte lyrique, inspiré de celui d'An-
dersen, cela va sans dire, est d'une agréa-
ble couleur .poétique et nous transporte
dans une atmosphère analogue à celle
d'autres contes pour enfants déjà mis à la
scène, en particulier d'Hseîfsel et Gretel.
C'est encore .un-, rêve, un, rêve que, fait la
petite marchande d'allumettes, et qui la
fait vivre, en une nuit, toute une exis-
tence de bonheur après laquelle elle n'a plus
qu'à mourir, et qu'elle n'aurait sûrement
jamais connue, même si la,vie ne s'était pas
éteinte en elle dès son réveil. Dans une
petite ville anglaise, au bord de la mer,
sous la neige, au milieu d'une foule
affairée qui se prépare à fêter joyeuse-
ment la Noël, circulent deux malheureux
un pauvre joueur d'orgue et une petite
marchande d'allumettes. Ni l'un ni l'au-
tre n'ont fait une grosse récolte, et lors-
que la nuit tombe,.lorsque les boutiques
vse ferment, la misérable Daisy, à qui
de vilains voleurs (pourquoi donc les ap-
peler des apaches?) ont enlevé les quelques
-sous que le mendiant avait partagés avec
elle, implore en vain la pitié autour d'elle.
Seule et sans asile, elle tombe sur un banc
et va s'endormir. elle imagine, alors,
ùpoûr réchauffer ses doigts .engourdis, de
îfaire flamber -.une; deux, trois, quatre allu-
>au sërvice-du roi Gébt0,- indique les ou-
vrages •qu'it-rapport-a-dt'Aagleterxer et.aoùs
le montre plaidant devant les Juges-Con*
suis. La -.correspondance ainsi présentée
prend un •-intérêt"' tout nouveau et nous ap-
prend mille choses sur la jeunesse de l'é-
crivain.
U Vote i Fliril irocffi
Le Sénat a voté hier l'emprunt maro?
cain de 170 millions, mais on ne pourrait t.
dire qu'il l'ait vraiment discuté. Les* quel-
ques orateurs qui ont prétendu examiner
le sujet en sont continuellement sortis, et
parfois d'une manière assez fâcheuse. On,
ne saurait trouver en effet de rapports
entre l'emprunt du Maroc et notre droit
de préemption sur le Congo que M. Lu-*
cien Hubert a reproché aux signataires du
traité franco-allemand de 1911 d'avoir
abandonné on n'en voit même pas beau-
coup entre le premier apperfait par le pro-
lectoral au crédit elles hypothèques inter-
nationales qui pèsent sur le Maroc et dont
M/M. Lûcieii 'ilùbert et do Lamarzelle
ont parlé d'une manière que notre diplo-
matie serait en droit de trouver fort inop-
portune. Certaines de ces hypothèques
doivent disparaître on admet partout que.
le régime des capitulations lie saurait sur-:
vivre longtemps à l'anarchie judiciaire de
l'ancien Maroc, remplacée depuis le 15 oc-
tobre par des tribunaux français qui vont
appliquer les codes excellents élaborés
par le protectorat. Mais ce n'est pas
faciliter ce changement, ni décourager:
les calculs des puissances qui espé-i
raient nous*.faire payer encore une fois1' ~i
notre liberté d'acfcion«au Maroc, que d'in-
sister, avec-un pessimisme aussi exagéré'*
d'ailleurs qu'il est impolitique, suHes em-i
barras et entraves que peuvent encore'
nous faire subir les*étrangrers dans/l'em-] 1
pire chérifien. L'important est detravailler
à réaliser des progrès-dans le domaine où
nous sommes dès à présent libres de nos'
mouvements c'est la manière la plus sûre
en même temps que la moins coûteuse
d'en élargir les limites. J
Le premier emprunt du protectorat était
'une des conditions nécessaires à ce travail.
Il était indispensable et ne pouvait man?
iquer d'être voté ;inaJgFÔ lès critiques qu'il
peut appeler et que le rapporteur lui-
même, M.Lucien Hubert,n'a pas ménagées,
au projet dont il demandait l'adoption^ II
est certain, par exemple, que les 25 mil-
lions de passif de l'ancien Makhzen que
l'emprunt doit liquider représentent des:
dettes dont beaucoup n'auraient pas été
admises dans un pays autre que l'ancien
Maroc on nous dit bien qu'elles ont été
examinées par des commissions inter-
nationales ou que les créances spnt
entre l'es mains des consuls étrangers
cela n'empêche qu'elles apparaissent,
comme le legs d'une époque où les Euro-
péens pratiquaient largement, dans leurs
tractations avec le Makhzen, le trafic des
« crocodiles empaillés ̃•> et l'industrie de
l'indemnité. Mais il fallait en finir avec, le
passé, et on ne pouvait prétendre apurer
ces comptes comme ceux des exercices
clos d'un budget européen.
M. Lucien Hubert a; été. sévère, pour le
mettes, età mesure qu'elle en brûle davan-
tage, le rêve qui la berce prend une forme
plus précise. Les boutiques se rouvrent et
les marchands l'accablent de .cadeaux, les.,
voleurs lui rendent son argent 'en lui de-
mandant pardon bien mieux, une riche
duchesse qui donn# une ̃ superbe fêle en
cette nuit,de Noël pour célébrer le retour
de son neveu, Greham, officier de marine,
l'engage, à venir prendre part à cette
joyeuse réunion et la fait entrer cérémo-n
nieusement dans son hôtel. ̃̃̃.
Voilà donc Daisy tout émerveillée au
milieu.de charmantes jeunes filles, pétri-
fiée d'admiration en face d'un énorme
arbre de Noël qu'il lui suffit de toucher de
ses mains brûlantes pour que toutes lès
bougies s'allument. Et quel doux émoi
dans son cœur dès qu'elle voit débarquer
le bel officier tout de bleu vêtu, que tant de
coquettes lutinent sans avoir plus de prise
sur lui que les Filles-Fleurs sur: Parsifal.
quel élan réciproque pousse L'un vers l'au-
tre celle qui est, déjà tout amour, et celui
qui cherche « une âme profonde » quelle
effusion les réunit dans un tendre baiser,
malgré l'inopportune intervention de dan-
seuses qui entraînent un instant le marin
qui ne pense plus à la mer Mais aussi,
quelle fin de rêve et quel désespoir pour
Greham lorsque Daisy s'affaiblit graduel-
lement, à mesure que s'éteignent les lu-
mières vacillantes de l'arbre de Noël, et
quand le dernier souffle de la jeune fille,
s'éteint en même temps que la dernière
bougie Lorsque le rideau se relève,
au matin de Noël, la ville est comme
ensevelie sous la neige, le vieux mendiant
s'efforce de ranimer la petite Daisy endor-
mie sur son banc, déjà toute glacée. Il im-
plore le secours d'un brillant officier, qui
sort de l'hôtel voisin et se trouve être tout
pareil à celui dont la fillette a rêvé, si
bien que lorsque celle-ci reprend un peu
de vie, elle aperçoit avec ravissement ce
jeune homme empressé auprès d'elle et
lui marquant au moins beaucoup de pitié.
JO ^taie^ le IVttmé*»o .JÉJf T*V*t£ tH rtUflEÉ ^j^f^
_jg_Jg| 31É8 AJÉMJE
DIMANCHE r MARS 1914
.101 It N I l»l S Itl I! I S
DIMANCHE Ier MARS 1914
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
17; Rue des Prêtfes-Saint-Germain-rAuxerroîs
PARIS I"
̃ ÀPRESSÊ TÉLÉGRAPHIQUE DÉBATS-PARIS `
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Oa s'abonne, en Province et à l'Étranger,
dans tons les Bureaux de Poste.
les -Abonnements parteà du 1« et dit- 16- ieThaqmmois%-
SOMMAIRE
Les deux politiques. ` T r
Le Projet de rajeunissement des ca-'
dres. r- R. T,
Au Jour le Jour: Unhom me- lien élevé.– Z.
lie Vote de l'Emprunt marocain. R. C.
^L'Imbroglio mexicain.
Les Affaires d'Orient. •
Lettres de province. GeoSgesLXcha-;
'PELLE. '̃̃̃'
Hommage -des poètes à Sarah Bernhardt.
Lettre de Sicile. Combes DE Lestrade.
ijo l'Unité morale de l'Italie.– Henri Joly.
La Compagne d'un grand écrivain.
,M(ne Robert-Louis Slevenson. Alicç
KUHN.
Revue musicale. Adolphe Jcllien.
Winstons. [8]. Miles Ambeb.
t_2l_ _j ̃ ̃̃ • ̃̃- •̃ ̃.j
LIS DEUX^ÔtfflOtJIS
La-discussion d'hier a mis face u face
!es deuxpoiitiques qui ^sdispulènt la ma-
jorité de la Chambre et, la direction des
affaires. Le vigoureux discours de M. Du-
bois»sur l'étal financier de notre pays a été
l'occasion de faire le procès complet du
ministère. M. Caillaux et M. Jaurès ont,
défendu la démagogie qu'ils ont installée
au pouvoir sous le patronage incolore de
M. Doumergue. En face d'eux,- contre eux,
M. Briand, ancien, président du Conseil,
M. Millerand, ancien ministreide la guerre;
M. Klotz, ancien ministre des finan-
ces, ont étalé publiquement à la fribune-
l'inconsistance, l'incohérence et le vide-
d'un Cabinet qui n'a d'autre idéal que de
poursuivre, avec le concours dès révolu-
tionnaires son entreprise électorale. Voilà
le grand fait de la séances le "grand fait qui
aura son relentissement'dans tout le pays.
La majorité, comme on pouvait s'y atten-
dre, a voté hier pour le Cabinet, et c'est
son affaire. L'essentiel, c'est que les deux
partis opposés aient pris le contact, c'est
que la bataille soit engagée de telle sorte
qii'elle se poursuive désormais sans relâ-
che jusqu'aux élections.
Le discours de M. Briand 3 eu pour effet
de mettre da.ns, la. 'lurpi^re. la..plus cruft lia,
louvoyante politique du Cabinret. L'ancien
président- du Conseil, f avec une froideur,
une précision, une continuité qui a fait
impression a démortlré tout ce qu'il y avait
de contradictoire dans l'attitude du gou-
vernement depuis le jour où .il a pris le
pouvoir. M. Caillaux est l'auteur du projet
de réforme fiscale voté par la Chambre. Il
a- la boiuie fortune d!ôtre ministre des fi-
nances au moment où ce projet vient de-
vant le Sénat, et il ne le défend pas de
1 ;t ouïes ses forces Et il ne s'engage pas à
fforid Et il ne pose pas la question de con-
fiance La réforme fiscale qui figure sur le
programme de Pau n'a pas l'air d'une
réforme qu'on est pressé de faire abou-
tir, c'est un article électoral, qu'on
paraît désireux de faire servir le plus long-
temps possible. Et le résultat ce n'est pas
seulement l'équivoque et le trouble jetés
dans la vie économique du pays par une
n\enace perpétuelle c'est le gâchis du
FÏWLIETON DU JOURNAL DBS DÏBATS
d,u 1er mars 1914
REVUE MUSICALE
Opéra 'Philolis, danseuse de Corinlhe, ballet
en deux actes, de M. Gabriel Besnard,
chorégraphie de M. Ivan Clustine, mu-
sique de M. Philippe Gaubert. Opéra-
Comique: la Marchande d'allumettes, conte
lyrique en trois actes, de Mme Rosemonde
Gérard et M. Maurice Rostand, musique
de M: Tiarko Richepin. Trianbn-
• Lyrique le Roi des Montagnes, opéra-
• comique en trois actes, de MM. Victor
Léon et Maurice Ordonneau (d'après
•Edmond About), :musique de M. Franz
• Lehar. Concerts-Colonne et Concerts-
Monteux Deux exécutions du Requiem
de Berlioz. Musique -pour la Tragédie de
Salymé, de M. Florent Schmitt, et Valses
nobles el sentimehlales, dû M.Maurice Ravel.
« Au nombre des musiciens dont les pre-
mières manifestations', dramatiques sont à
retenir comme particulièrement originales
et significatives, il faut nommer aussi
M. Philippe Gaubert. » Qui parle ainsi?
C'est l'auteur d'tm nouveau livre sur Ri-
chard Wagner où l'on retrouve une infi-
nité de choses qu'on avait maintes fois
lues, mais qui se termine par une revue
des principaux «producteurs » que la mu-
sique française peut mettre en ligne non
jpas précisément pour combattre Wagner,
finais pour secouer son influence, et qui
^s'appellent, d'après cet écrivain, Charpen-
Vlier et Debussy, Xaxier Leroux, Reynaldo
JHalïn et Bruneau, Vincent d'Indy et Ga-
f
ftepr&ittetion interdite.
budget c'estle :^è&xl^àlUz^YO-asMté^-
s'estécrié M. Briand/A ceip.fi quiestiondi-
recte, M. Caillaux: n'a répondu que par des* i
formules imprécises. 'Pressé ensuite par
M. Millerand' et1 par M. Klotz de se pro-
noncer sur le dégrèvement de la terre,- il a
fini par une sorte de capitulation. La po-
litique financière du Cabinet Doumergue,
vigoureusement secouée, a paru hier dans-
sa vérité embarras, incertitude, néant.
Alors a parlé M. Jaurès, et bienque l'on
ne sache pourquoi il est monté à la tri--
bune, il est fort heureux -qu'il ait cru de-
voir le faire. Son intervention aacbevé
do donner à la-séance d'hier toute sa si-
gnification. Elle a été le signe indiscuta-
ble de l'alliance de M. Caillaux, de M.
Doumergue et deM. Jaurès. Peut-être M.
Jaurès a-t-il trouvé que le ministère,, in-
suffisamment éloquent, faisait trop, mo-
deste' figure en face de ses adversaires;
n'a-t-il pas voulu laisser croire à la Cham-
bre que l'art oratoire était tout entier chez
les adversaires du Cabinet. Toujours est-il
que M. Jaurès est venu prendre officielle-
ment sous sa protection le Cabinet. Tout
se tient. L'attitude équivoque du Cabinet
Doumèrgue daïïs la question de la loi' des
trois ans lui vaut déjà de grands compli-
ments de la presse, hors de nos frontières.
Il n'est pas étonnant que nos socialistes-
révolutionnaires veillent sur un si pré-
eieux mjnistère. 11 faudra bien quel-
que joui' s'expliquer sur le fond de l'al-
liance Doumergue-Jaurès et s'assurer que
•la/loi militaire n'en est pas le prix. En at-
tendant, les -révolutionnaires ont très
bien compris que M. Caillaux leur promet-
tait, peut-être à son insu,- un avenir. de
désorganisation magnifique. On possède»
sur ce sujet un aveu caractéristique il
nous vient de M. Augagneur qui voit danst
la rétorme fiscale un moyen de modifier le
régime de la propriété: et dresse ces .per-
spectives « Le principe admis (de l'impôt
progressif), lés tarifs augmenteront peut-
être si le besoin s'en fait sentir. La pro-
priété dans son, étendue ne sera pas limitée
comme.par les vieilles lois agraires, mais
elle le sera dans son rendement. Le pro-
priétaire ne sera plus le maître absolu de
son bien il aura un co-parlicipant: l'Etat,
augmentant sa participation u soii g.iid, »
On comprend que les sbeià,listes soient
humblement dévoués à un ministère qui
•prépare. çoUç petite révolutwH.jLa ^poli"
tique financière du gouvernement -est sim-
ple. Pour le présent, il ne fait rien. Pour un
avenir illimité, il promet tout, le possible
et l'impossible, et jusqu'au désordre. Nous
sommes dans un pays d'opinion le pays
choisint. donc. 11 dira s'il discerne où est
l;inlérût national. Lès orateurs, comme
ceux qui ont parlé hier courageusement
accomplissent, en exposant la véritable
silualron", le plus, utile devoir. Mais c'est
une campagne incessante qu'il faut entre-
prendre la victoire est au bout.
Reculade* i- M. Millernnd est intervenu
hier dans le débat de la Chambre avec sa
précision et sa vigueur coutumières,' pour
faire encore une fois reculer le gouverne-
ment et le forcer à abandonner une des po-
sitions qu'ilavait prises. Il s'agit de la ré-
forme insérée dans la loi de finances du
budget de 1913, et relative à la transforma-
tion de la contribution de' la propriété non
bâtie en un impôt de. quotité calculé sur
bricl Fauré, Paul Dukas, Florent Schmitt
et Philippe Gaubert. El comme l'auteur
de ce livre est le propre collaborateur de
M. Philippe Gauberl pour le ballet qui va
nous occuper, on comprend qu'il soit bien
renseigné sur' son- compte et ne lui^mar-;
chande pas sa haute estime, non plus, du
reste, qu'à M. Xavier Leroux avec lequel
il est, à ce qu'il annonce, en train de
composer un drame lyrique on n'eBt ja-
mais mieux servi que par soi-même ou" par
̃ses amis.
.Qu'est-ce que nous raconte donc M. Ga-
briel Besnard dans son scénario de Philp-
tis, danseuse de Corint~~e ? Ol~ l mon Dieu,
bien peu de chose, à peine un peu plus
•que rien. La riche, et puissante danseuse
Philotis, dont la beauté et les pas volup-
tueux émerveillent Corinthe, est tout ab-
sorbée par lesouvenir d'un jeune joueur de
lyre qu'elle aperçut un jour et n'a jamais
revu. Ces doux chants lui reviennent lou-,
jours en mémoire, sans que jamais elle
les entende. C'est en vainque ses plus belles;
esclaves, que ses riches amis, en l'honneur
de qui elle donne une fête, essaient de la
distraire; .rien n'y. fait, elle reste indiffé-
rente à leur joie. Mais n'a-t-elle pas imploré
Terpsicliore, en la suppliant d'exaucer ses
vœux, en s'engageant à lui élever un tem-
ple, à elle seule entre les neuf Muses? Et
voilà que tout à coup retentit .la. mélodie
enchanteresse. Vite, qu'on aille chercher
̃ce musicien ta«t désiré, jju'on amène dans
lepalais-lé gentil joueur deljTe avec la
jqueuse.de flûte qui l'accompagne, l'amou-
réuse Thétis Lycas semble bien près d'ou-
blier Thétis dans les bras de Philotis, mais
ëllerentraîne avec elle loindeeette demeure
de débauche et de corruption. De Corinlhe
nous voici transportés à Debphes, devant
le temple d'Apollon, où maints couples
amoureux viennent consulter la Pythie,,
entre autres Lycas, et Tliélis, que l'oracle
ne rassure qu'à demi sur la fidélité de son
bienaimé. Philolis arrive à. son tour,, se
dépouille de ses plus somptueuses parures,
Jes.T5Rlatlre-cîncpiiëmfiâi.àe ïla Wîeur locativs
*de ces propriétés,. téllerqu'eHe a été évaluée
nd'après la loi de 1907. Cette disposition con-
sacre tout: simplement .le dêgrèyemeùt delà
terije, depuis si longtemps réclamé par les.
représentants dés.agriciiltQùrs. Un déiixième
paragraphe suitquLditque la contribution dé-
portes et fenêtres et la( contribution jrarsofr-
nelle mobilière seront 9up'pprimées et rempla- C
cées par un impôt général ét progressif sur le
revenu. M. MUlerand, après avoir constaté
qu'iLétait iflajjossible à la Chambre de tenir
les promesses contenues dâas ce deenier
paragraphe, a affirmé qu'elle pouvait sans
discussion possibles– accomplir la réforme
qu'édictaifc le, premier. Or, le ministre des
finances refusait il. y a quelq'ues jours,
l'offre qu'on lui faisait au Sénat, de réaliser
cette réformeen rapportant iaunëvâMemént,
devant la ChaHibpe,: les deux premier s titres
do projet sénatorial d'impôt sur le revenu,
lorsqu'ils auraient été votés au- Luxem-
bourg- C'était pourtant un pas de.' fait en
avant pour 'la réforme fiscale et, en parti-
culier, en ce qui concerne le dégrèvement
de la propriété non bâtie. M. Cailla ux he-
voulut alors rien, entendre. Hier, devant
la question pressante de M. Millèrand,
il' commença d'abord par maintenir ^in-
divisibilité du bloc de la réforme fiscale
tout ou tien. Une brèye réplique dv Mi
Millerand qui constatait que, en accepr!
tant sa proposition la Chambre voterait ttos* M'
partie de l'impôt sur- le ïévenu, tandis qtiejrô
suivant M. Caillaux elle ne voterait rien de
cette" réforme, modifia l'intransigeance de
M. Caillaux. M. Klotz vint ensuite soutenir
l'ordre du jour qu'avait rédigé M. Mille-
rand, et si bien que M. le ministre, des
finances accepta le fractionnement de la ré-
forme qu'il repoussait quelques minutes au-
paravant. C'est ce qui s'appelle se dérober.
Du reste, l'ordre du jour de M. J. Durand,-
accepté par le gouvernement et voté par la:
Chambre, déclare que celle-ci compte sur le
gouvernement pour faire aboutir la réforme
fiscale-et « notamment le dégrèvement de la*
terre '»; Voilà ce qiii expliqué la majorité
d'hier. Le gouvernement a été au devant du
danger en se rangeant à l'avis, de ses ad-
versaires. '̃̃'•
Le Projet Je rajeiiwieBt les caftpes
Ainsi que nos lecteurs ont pu s'en rendre
dompte parla note que nous avons insérée.
hier sous la rubrique «Guerre et marine--»,
l'information reproduite par une partie de
lapresse, d'aprèslaquelle le Conseil supén
yeiir do la guerre aurait « préseijj^n a^i
ministre un projet dé i;ajeunissemeni des-
cftcli-eg, nous avait laissés sceptiques. Aujéùï1
d'hui nous persistons à croire que le Conseil"
supérieur de la guerre n'en a iiullement-dér
libéré. Au reste, comment, supposer qug les
membres de ce Conseil aillent demander au
ministre d'abaisser la limite d'jige pour tous
les officiers sauf pour eux-mêmes, qui pour-
raient au. contraire êkreimaintenus .en acti-
vité jusqu'à 66 ans Cette information était
donc invraisemblable.
Tous ces! projets de rajeunissement des1
cadres sont' d'ailleurs détestables, parce,
qu'ils introduisent l'arithmétique dans des
questions où elle n'a. rien, à faire. En étu-
diant le projet Bénazet nous avons montré
que, dans les armées étrangères, où le haut
commandement est jeune, il n'y a pas de li-
mite d'âge ou des limites quelquefois supé-
rieures aux nôtres. Le rajeunissement de
leurs cadres résulte simplement de la \igïd
lance et de l'énergie de l'autorité supérieure.
Chez nous le ministre de la guerre est très
suffisamment armé- pour faire disparaître,
les officiers supérieurs et généraux qui ne
de ses plus riches joyaux, pour on faire
hommage au dieu, qui lui coinmandei de
s'éloigner. Mais à peine a-l-elle aperçjii fefliï
cher Lycas qu'elle oublie l'ordre de Fa Py-
thie et se livre aux danses les plus lascives
pour séduire le jftunc bergçr J^ui^
Thétis accourt, prête àla frapper d un poi-
gnard mais le dieu intervient, encore.:
« Que les deux jouvenceaux se retirent et
que Philotis continue de vivre et de daijser
pour le triomphe de son art » Gloire au
brillant Apollon, qui sait si bien' tenir la
balance égale entre le vic& et la vertu r
M. Philippe Gaubert, excellent flûtiste'
attaché à l'orchestre de '.l'Opéra, sous-chef
d'orchestre ̃ à la Société des Concerts,'
deuxième grand-prix de Rome auteur, de,
plusieurs. compositions exécutées aux Coiir,
certs-.Colônne ou ailleurs, avait tous les
t.iir(es possibles, pour être .appelé à faire
représente,!1 un ouvrage, sur, notre grande `
Iscène lyriquev et vous pensez avec quel
élan de cœur ila dédié sa nouvelle œuvre-
à ses «cherS; directeurs», encore une fois
réunis, mais peut-être çonixe leur gré,
dans ce .reconnaissant hommage. La inu-
sique de ">L. Gaubert est aussi soignée,
aussi délicatement travaillée que possible,
non sansr une préoccupation très visible,
des modes grecs, et nous réserve *én pliïs
d'une page dé fines harmonies, de piquantes
sonorités où la flûte joue naturellement le
principal rôle, comme il convenait avec un
sujet antique et de la part d'un habile flû-
tiste qui pouvait s'en remettre à son chef
de file Hennebains pour être excellemment
interprété. Mais celte recherche du détail,
du précieux, du raffiné est vraiment exces-
sive dans un ballet, où l'on rie saurait se
passer absolument de thèmes nettement
accusés, de grandes lignes sur lesquelles se
développent les mouvements de la danse,
et, c'est à force de vouloir trop bien faire,
que notre -musicien, visiblement impres-
sionné paries ballets russes et leurs suc-
cédanés, est tombé dans -un défaut ,tces
sensible et trop répandu" de nos jours.
1 sont pas à hasteur de leur tâche et ces'der-
niers ne soirt pas' toujours" fes'^plus- vieux.
Ceux qutpréconisëntléTajeÙBflsseniènt mé-
canique du commandéntfent le -savent bien.
Aussi l'attitude de qùélquès-uns d'entre eux
ne-peut-eJle s'ëkpliquer'Cjue paille désir de
barrer la route à une nouvelle loi générale
sufl'avaacenîent, qui est pourtant: ce • que
souhaite le corps d'officiers. R. T.
Ml JOUK :1E JOKIi
UN HOMME BIEN ÉLEVÉ
Edouar'd Brain- sortait hier de la prison
où l'avait logé quelques jours son zèle pour
le bien d'autrui. Ge zèle se manifeste par
rattention extrême qu'il, porte aux étalages
et par le soin qu'il prend de recueillir dans
ses poches les- objets qui pourraient choir
à terre ou tenter la main des filous. Cette
délicatesse ne doit point étonner, car-
Edouard Brain est d'excellente famine il
;a,du monde, ses manières sont parfaites;-
.iaucnn^/ïtat ne l'eût trouvé impïopre s'il
n'avaiteulegoût invmcijble: de flâner. Jus-
que dans.la bobènie, une bonne éducation
perte toujours ses fruits; aussi, à peine
rendu à sa chère flânerie, ce gentleman crut
^devoir une visite au commissaire qui l'avait
arrêté. Entre gens bien élevés, une poli-
tesse en vaut une autre; Brain se présenta
-donc au bureau de police, échangea avec le
fonctionnaire quelques propos civils et,
l'ayant remercié de ce qu'il avait fait .pour
.lui, prit discrètement congé.
Le policier s'émerveillait encore de cette
courtoisie, quand, revenu dans son cabi-
net, il constata que son hôte avait emporté
tous les crayons, porte-plumes et buvards-
places dans l'antichambre. Bien que ces
accessoires soient à la disposition*du'pu-
•̃blte, il lui sembla que c'était uiuabus. Il-
«mit ses hommes aux trousses du visiteur;
on le retrouva devant une épicerie,; où. ih
faisait passer au fond de ses -vastes poches
des endives, une boîte de thon, un camem-
bert à point et des écrevisses en-vie.
Brain a repris le chemin du Dépôt. Sa
flânerie a duré ce que durent les roses,
l'espace d'un matin. Libéré à l'aurore, il
avait cessé de l'être avant le milieu du jour.
Onadmire qu'en un temps si court il ait
trouvé le loisir de satisfaire aux devoirs de
.la civilité. Moins poli, il courrait encore,-
ijoigàaisit aux écrevisses gélinotes et lan-
tg^"ws'"tes,eomplétant cà- et là ^ei menu de
's^on dîner., L'excès en tout est un défaut.
'Au fond de sa cellule, devant sa cruche
i d'eau et sa maigre pitance, Brain doit mau->
dire la famille qui l'a trop bien élevé à
moins que sa politesse ne soit une ironie,
et qu'èii rehdant.au commissaire sa pre-
mière' visite il n'ait voulu s'offrir la tête du
policier^ Il faut se méfier de l'extrême poli-
tesse elle est souvent uoe forme du mé-
:pris. Z.
V Enfant prodige. Depuis qu'un jeune
pianiste, Willi Fer-
rero, a eu l'honneur de jouer à Tsarskoié-
Sélo, devant la famille impériale, il n'est
bruit dans toute là Russie que de son
merveilleux talent-.et denses cachets «^prin-
ciers. Sa réputation parvint enWolhynie,.
d'ans, la bonne ville de Kremenez, où elle
frappa beaucoup un certain Duwid- Solo-
weitschik, plus connu jusqu'alors- comme
Toule sa partition, je. le répète, est agréa-
ble^ à entendre, mais manque un peu trop»
ûlClan, de spontanéité. Ce- n'est presque^
tout le temps que du « fignolage », et
l'oreille ̃ ne s'accroche que très ̃ rarement
,à dç courts passages franchement j'y thmés
"et -d'un dessin soutenu, comme le sont, par
exemple, au premier acte;. la jolie pasto-
rale entre un berger et les nymphes, puis,
au second acte, la charmante scène, je n'o-
serais dire la valse,, mimée et dansée par
Lycas, et.Thétis, ou cnçoreles gracieux pas
que Philolis esquisse tour à tour pour flé-
chir Apollon- et pour charnier .Lycas. Et
dire qu'.elle "ne réuss.it pas mieux, elle
pourtant aussi irrésistible, avec l'humble
mortel; qu'avec le dieu.! t
|, Ifhilolis, c'est MUe Zambellî, si natu-
rellement gracieuse et dont la danse est
toujours souverainement élégante; Thétis,
c'est Mlle Urban, to\it à fait séduisante et
qui a si rapidement: monté en grade en
ces derniers temps enfin le jeune Lycas
est représenté par M Aveline, qui pourrait
véritablement mieux faire que de soutenir
tour à tour l'une ou l'autre de, ces danseu-
ses. Faut-il nommer encore Mlles Barbier,
Meunier, H. Laugier, dans les trois, nym-
phes, Mlle Schwartz dans le jeune berger,'
Mljè "Kerval dans l'inflexible Pythie et sou-
ligner à quel point le maître de ballet, les
peintres de décors et. les dessinateurs de
costumes ont; eux aussi, subi l'influence
des ballets russes? Et c'était M. Henri Bùs-
ser qui conduisait l'orchestre, non sans
penser quelquefois, j'imagine, à certain.
ballet d'il y a déjà huit ans ne les voilà-
t-il pas maintenant logés à. la même en-
seigne, à l'Opéra, l'auteur de Philolis et
celui de- la Bonde des Saisons ? `
S'il est un ouvrage qui ne soit pas le-
produit d'une collaboration due au hasard,
• mais qui témoigne aucontraire de l'aflec-
tion qui existait entre les auteurs préala-
blement -à tout travail en commun, c'est.
bien c'elui*quï .vient" de se jouer -à l'Opéra-'
-marchand de bestiaux, qaa comme "diïet-*
tante. Puisque l'art, maintenant, rapportait'
plus. que. lçs-feceiifs, c'était duperie de cou-
rir les pâturages; les dangers de-rhuma-
tisme, les risques de-. fièvre aphteuse. Duwid
avait un fils pas plus bête qu'un autre'; il
-fit venir de Pétersbourg un superbe piano,
acheté à grand prix, et commença de con-
fier au voisinage que son gamiir se mon-
trait, à huit ans, l'émule de Ferrero et de
Mozart lui-même. La nouvelle s'éten-
dit dans le quartier puis dans la
ville entière, puis dans les environs, et
tout le monde envia- Duwid Solovyeitschik.
Non seulement il gagnait de l'argent avec
ses bœufs, mais le comte Czokski lui avait
cédé pour un morceau de pain un magnifi-
que lot de terres, et voici que son fils était
un petit prodige Ayant ainsi semé, Duwid
pensa qu'il était temps de faire la récolte il
annonça un concert; les billets s'enlevèrent
comme des brioches. TbutKremenez y fut.
L'enfant joua comme un- ange lés doigts
de- Paderewski,' l'inspiration de Liszt,
l'ampleur de Rubihstein pas un accroc,
pas une fausse note, l'assurance la plus
parfaite jointe a la plus, touchante mo-.
destie,. Les gens de Kremenez écarquil-
taient les, yeux,, les- oreilles et ,1a bouche,
cependant que le .père Duwid souriait en
supputant le chiffre de la recette. Tout à
coup le jeune prodige fut secoué par un
éternuement; avec la délicieuse candeur
qui fait le charme de son âge, il tira de sa
poche un petit mouchoir brodé et se mou-
cha sans bruit comme un enfant bien sage.
A la surprise générale, la sonate continua
« Oh oh! s'écria le receveur des accises,
homme considérable qu'on savait musi-
cien, le piano est mécanique, c'est une du-
perie rendez l'argent! Notre argent!-
notre argent! » répéta l'assistance. Mais
*Duwid, sans se troubler, protesta qu'il ne
trompait personne il n'avait jamais dit que
l'enfantijouâit. avec ses mains. Traduit de-
vant la justice, il obtint gàin-de causé et, le
•lendemain du procès, partit pour une tour-
née de concerts avec son fils et son,piano.
Voltaire e Les trois années que Vol-
en Angleterre, taire alla passer à'Lorï-
dres, entre 1726 et 1729,
ont eu sur l'évolution de son esprit une in-
fluence .décisive. M. Lucien Fouleta réuni
en un volume toutcsilçs lettres qu'il écrivit
«à cette époque et toutes celles qu'il reçut.
tes lettres mêmes \àc .yplt^-re:1 sont pour
̃la- plupart connues M. Foulet s'est atta-
ché seulement à en vérifier le texte, aies
^placer à leur date véritable et à les éclairer
par d'autres documents. On trouvera donc,
intercalées dans la prose de l'écrivain, les
lettres de ses correspondants et des divers
personnages qui eurent alors à s'occuper
de lui, dépuis ses confrères de la littéra-
ture jusqu'aux ministres et au lieutenant de
police. La querelle de Voltaire avec le che-
valier de Rohan, fut une des causes déter-
minantes qui hâtèrent le départ de Voltaire
pour Londres. M. Foulet a recueilli, à cet
égard, maintes pièces curieuses et cherché
à faire la lumière sur cet incident si diver-
jsementoconté. Il nous renseigne de même
.sur .l.ejagjour: à la Bastille, sur la vie et le
régim?qu'y trouva l'écrivain. Il établit le
chiffre des-pensions touchées par Voltaire,
,raconte ses relations avec Swift, Boling-
broke, Desfontaines, examine s'il fut espion
Comique et qui réunit suivies affiches les
trois ,noms d'une mère, d'un fils et d'un
ami très cher. En effet, lorsque Mme Rose-
monde Gérard, alias Mme Edipond Ros-
land,et son fils Maurice curent l'idée de bâ-
tir un scénario d'opéra-comique qui devait
ê'irë'ïe Marchande d'allumettes, ils ne cher-
chèrent pas longtemps. à. qui confier le soin
de le mettre en inusiquè. Us avaient sous
la main, tout à côté d'eux, celui-là même
qui, leur semblait le plus apte à les com-
prendre, les satisfaire, et M. Tiarko Ri-
chepin n'eut pas un seul instant à redouter
la fâcheuse concurrence d'un étranger
quelconque entre eux trois, l'association
la plus intime était scellée dès le premier
jour.
Ce conte lyrique, inspiré de celui d'An-
dersen, cela va sans dire, est d'une agréa-
ble couleur .poétique et nous transporte
dans une atmosphère analogue à celle
d'autres contes pour enfants déjà mis à la
scène, en particulier d'Hseîfsel et Gretel.
C'est encore .un-, rêve, un, rêve que, fait la
petite marchande d'allumettes, et qui la
fait vivre, en une nuit, toute une exis-
tence de bonheur après laquelle elle n'a plus
qu'à mourir, et qu'elle n'aurait sûrement
jamais connue, même si la,vie ne s'était pas
éteinte en elle dès son réveil. Dans une
petite ville anglaise, au bord de la mer,
sous la neige, au milieu d'une foule
affairée qui se prépare à fêter joyeuse-
ment la Noël, circulent deux malheureux
un pauvre joueur d'orgue et une petite
marchande d'allumettes. Ni l'un ni l'au-
tre n'ont fait une grosse récolte, et lors-
que la nuit tombe,.lorsque les boutiques
vse ferment, la misérable Daisy, à qui
de vilains voleurs (pourquoi donc les ap-
peler des apaches?) ont enlevé les quelques
-sous que le mendiant avait partagés avec
elle, implore en vain la pitié autour d'elle.
Seule et sans asile, elle tombe sur un banc
et va s'endormir. elle imagine, alors,
ùpoûr réchauffer ses doigts .engourdis, de
îfaire flamber -.une; deux, trois, quatre allu-
>au sërvice-du roi Gébt0,- indique les ou-
vrages •qu'it-rapport-a-dt'Aagleterxer et.aoùs
le montre plaidant devant les Juges-Con*
suis. La -.correspondance ainsi présentée
prend un •-intérêt"' tout nouveau et nous ap-
prend mille choses sur la jeunesse de l'é-
crivain.
U Vote i Fliril irocffi
Le Sénat a voté hier l'emprunt maro?
cain de 170 millions, mais on ne pourrait t.
dire qu'il l'ait vraiment discuté. Les* quel-
ques orateurs qui ont prétendu examiner
le sujet en sont continuellement sortis, et
parfois d'une manière assez fâcheuse. On,
ne saurait trouver en effet de rapports
entre l'emprunt du Maroc et notre droit
de préemption sur le Congo que M. Lu-*
cien Hubert a reproché aux signataires du
traité franco-allemand de 1911 d'avoir
abandonné on n'en voit même pas beau-
coup entre le premier apperfait par le pro-
lectoral au crédit elles hypothèques inter-
nationales qui pèsent sur le Maroc et dont
M/M. Lûcieii 'ilùbert et do Lamarzelle
ont parlé d'une manière que notre diplo-
matie serait en droit de trouver fort inop-
portune. Certaines de ces hypothèques
doivent disparaître on admet partout que.
le régime des capitulations lie saurait sur-:
vivre longtemps à l'anarchie judiciaire de
l'ancien Maroc, remplacée depuis le 15 oc-
tobre par des tribunaux français qui vont
appliquer les codes excellents élaborés
par le protectorat. Mais ce n'est pas
faciliter ce changement, ni décourager:
les calculs des puissances qui espé-i
raient nous*.faire payer encore une fois1' ~i
notre liberté d'acfcion«au Maroc, que d'in-
sister, avec-un pessimisme aussi exagéré'*
d'ailleurs qu'il est impolitique, suHes em-i
barras et entraves que peuvent encore'
nous faire subir les*étrangrers dans/l'em-] 1
pire chérifien. L'important est detravailler
à réaliser des progrès-dans le domaine où
nous sommes dès à présent libres de nos'
mouvements c'est la manière la plus sûre
en même temps que la moins coûteuse
d'en élargir les limites. J
Le premier emprunt du protectorat était
'une des conditions nécessaires à ce travail.
Il était indispensable et ne pouvait man?
iquer d'être voté ;inaJgFÔ lès critiques qu'il
peut appeler et que le rapporteur lui-
même, M.Lucien Hubert,n'a pas ménagées,
au projet dont il demandait l'adoption^ II
est certain, par exemple, que les 25 mil-
lions de passif de l'ancien Makhzen que
l'emprunt doit liquider représentent des:
dettes dont beaucoup n'auraient pas été
admises dans un pays autre que l'ancien
Maroc on nous dit bien qu'elles ont été
examinées par des commissions inter-
nationales ou que les créances spnt
entre l'es mains des consuls étrangers
cela n'empêche qu'elles apparaissent,
comme le legs d'une époque où les Euro-
péens pratiquaient largement, dans leurs
tractations avec le Makhzen, le trafic des
« crocodiles empaillés ̃•> et l'industrie de
l'indemnité. Mais il fallait en finir avec, le
passé, et on ne pouvait prétendre apurer
ces comptes comme ceux des exercices
clos d'un budget européen.
M. Lucien Hubert a; été. sévère, pour le
mettes, età mesure qu'elle en brûle davan-
tage, le rêve qui la berce prend une forme
plus précise. Les boutiques se rouvrent et
les marchands l'accablent de .cadeaux, les.,
voleurs lui rendent son argent 'en lui de-
mandant pardon bien mieux, une riche
duchesse qui donn# une ̃ superbe fêle en
cette nuit,de Noël pour célébrer le retour
de son neveu, Greham, officier de marine,
l'engage, à venir prendre part à cette
joyeuse réunion et la fait entrer cérémo-n
nieusement dans son hôtel. ̃̃̃.
Voilà donc Daisy tout émerveillée au
milieu.de charmantes jeunes filles, pétri-
fiée d'admiration en face d'un énorme
arbre de Noël qu'il lui suffit de toucher de
ses mains brûlantes pour que toutes lès
bougies s'allument. Et quel doux émoi
dans son cœur dès qu'elle voit débarquer
le bel officier tout de bleu vêtu, que tant de
coquettes lutinent sans avoir plus de prise
sur lui que les Filles-Fleurs sur: Parsifal.
quel élan réciproque pousse L'un vers l'au-
tre celle qui est, déjà tout amour, et celui
qui cherche « une âme profonde » quelle
effusion les réunit dans un tendre baiser,
malgré l'inopportune intervention de dan-
seuses qui entraînent un instant le marin
qui ne pense plus à la mer Mais aussi,
quelle fin de rêve et quel désespoir pour
Greham lorsque Daisy s'affaiblit graduel-
lement, à mesure que s'éteignent les lu-
mières vacillantes de l'arbre de Noël, et
quand le dernier souffle de la jeune fille,
s'éteint en même temps que la dernière
bougie Lorsque le rideau se relève,
au matin de Noël, la ville est comme
ensevelie sous la neige, le vieux mendiant
s'efforce de ranimer la petite Daisy endor-
mie sur son banc, déjà toute glacée. Il im-
plore le secours d'un brillant officier, qui
sort de l'hôtel voisin et se trouve être tout
pareil à celui dont la fillette a rêvé, si
bien que lorsque celle-ci reprend un peu
de vie, elle aperçoit avec ravissement ce
jeune homme empressé auprès d'elle et
lui marquant au moins beaucoup de pitié.
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