Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1909-10-05
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Langue : français
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Description : 05 octobre 1909 05 octobre 1909
Description : 1909/10/05 (Numéro 276). 1909/10/05 (Numéro 276).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/11/2007
joyfflt;Mï:-jW''W%ÀT&$p'M£^W .P'OTbre 1999».^
LS~ j..
<'4'absorbôr' toute la totalité du poisson pècliy, ils ont
Vu' leurs usinas saccagées, leurs machines détruites; i
-îqqe le goiïvérneigent ,'a'à réprimé aucun, des atten-
tats conïmis. '(De notre correspondant. l
I«e Congrès natiopal du, froid
I Le. Congrès national du froid, qui se tenait à Lyon,
'a clos ses travaux par- une assemblée plénière à lar
'̃quelle les principaux vœux des sections ont été bou-
îmi's.
I On a adopté notamment les vœux suivants
1» Qu'il soit créé un matériel d'emballage des poissons
abord des petits bateaux do pêche sans que la gltaesoit
̃en contact avec le poisson et quo les bateanx de pêche
'd'une certaine importance soient munis d'appareils fri-
gorifiques; ̃
2° Q.u'il sojt créé dans tous? Ie* PPr?s 4«.-P*,signes frigorifiques et que les municipalités .eUes-mêiUès
«Hatyissspt des entrepôts frigorifl^aes froid soient ad~
s«lQv\iles.viandes conservées par le froid soient afl-
iinises.commà viandes, fraîches pour i'alinibntatipn des
troupes ï^
4» Quo des chambres frigorifiques soient établies dans
'les régiments en remplacement des cabanons d'unité
I pour conserver les viandes ût denrés périssables de
̃consommation courante
5» Que le' gouvernement hâto la discussion des pro-
jets dç loi Vaillant-Villejean rendant les abattoirs obli-
gatoires.;
6° Que les pouvoirs publics encouragent et favorisent
par tous les moyens possibles la création d'entrepôts fri-
goriflques sur les lieux de production et de transit
70 Que la glace alimentaire ne soit plus susceptible de
taxation;
8° Que le carbonate, da la. liste des substances dénaturantes des saumures fri-
gorifiées.
M. André Lebon a présenté les excuses de nom-
breuses personnalités qui n'ont pu assister au Con-
grès et a prononcé l'allocution de clôture.
Le prochain Congrès du froid aura lieu en 191 dans
une ville que désignera ultérieurement le bureau de
JL' Association française du froid.
L'espionnage dans l'Est
Reims, le 1^ octobre. –Le parquet de Reims est
actuellement saisi d'un nombre d'affaires d'espion-
nage inconnu jusqu'à ce jour. Une véritable « équipe »
d'espions s'est abattue sur la région et a choisi la
villg>fierï!sUns comme centre id'opérations, A l'hpure
:actuellè.aept .espions- ;eJ .trois femmes, accusées de
•%>mpïicM (ïion-MM. Mathieu et Delaunay. Il paraît certain que
|la bante qui avait entrepria de livrer a l'étranger les
Secrets de notre défense nationale, n'est pas tout en-:
:tiô're entre les mains de la justice, les chefs de cette
̃bande sont parvenus à échapper aux investigations
de la police spéciale lancée à leurs trousses et les in-
dividus qui sont à la prison de Reims ne sont que de
vagues comparses opérant pour le compte d'agents
allemands."
Les espions qui ont été remis au Parquet de Reims
«ont les nommés Georges-Robert Troussier, âgé de 19
ans, mécanicien, François Avé, 28 ans, mécanicien,
Taffin, dessinateur à la chefferie du génie à Nancy,
Berteaux, cabaretier à Sedan, Charles Ancel et les
femmes Rosé Mégissier, Sidonie Berteaux et Julie Pa-
ternottre, arrêtée à Fourlies. Deux autres inculpés
dont les noms n'ont pas été livrés à la publicité sont
également détenus à la prison de Reims.
Voici comment Troussier et son complice Avé ont
été arrêtés Troussier, qui est un repris de justice
avait fait connaissance à Chartres de deux indi-
vidus vivant dans une roulotte. Il les suivit jusqu'au
jour où des difficultés s'élevèrent entre eux, la police
dut intervenir et les deux compagnons de Troussier
déclarèrent au Parquet de Bourges qu'il pouvait très
bien mettre leur ancien compagnon, devenu leur
adversaire, en état d'arrestation. « Troussier, dirent-
ils, se livre à l'espionnage et reçoit souvent d'impor-
tantes sommes d'argent qui lui sont "adressées d'Alle-
magne. »
Le Parquet de Bourges n'hésita pas, il mit le
24juin dernier Troussier sous les -verrous et une
instruction fut ouverte contre lui. Troussier no fit
aucune difficulté pour avouer qu'il était bien en re-
lations très suivies avec un agent de l'Allemagne
chargé de l'espionnage dans l'est do la France.
Il donna même son nom, c'était un nommé Mau-
rice Koch, officier de l'armée allemande en rési-
dence à Strasbourg.
Troussier déclara avoir entretenu une correspon-
dance avec cet agent de l'Allemagne; il ajouta éga-
lement que Koch lui avait demandé à plusieurs re-
prises de lui livrer des pièces détachées du frein de
recul de nos pièces de 75 et que, bien entendu, il s'é-
tait gardé de fournir quoi que ce soit. Troussier avoua
avoir reçu, à différentes reprises, de Koch, une.
somme totale do 1,800 fr. comme prix des documents
qu'il devait fournir, ou plutôt pour lui permettre
de se procurer ces documents. Troussier affirma éner-
giquement avoir empoché l'argent qui lui était donné
à titre d'avances et n'avoir jamais essayé de livrer
aucune des pièces qui lui étaient demandées. Il ajouta
que Koch l'avait chargé de trouver à Reims un déser-
teur d'un régiment d'artillerie, lequel lui aurait faci-
lité les moyens d'obtenir les morceaux du frein exigés
par l'Allemagne. Troussier déclara qu'il avait ren-
contré à Reims un individu nommé Avé, lequel con-
sentit à jouer le rôle de déserteur et à entrer en
relations avec Koch. Toutes ces explications ne
parurent pas très claires au juge d'instruction de,
Bourges qui décerna un mandat de dépôt contre
Troussier et un, mandat "d'arrêt contre son complice
Avé. m
Le parquet de Bourges estima qu'il n'avait pas a
poursuivre plus loin l'instruction de cette affaire dont
tous les détails avaient eu la ville de Reims pour
théâtre. 11 renvoya donc le dossier et le prisonnier au
parquet de cette ville.
M. Mathieu, juge d'instruction de la première
«hambre,auqixel échut la tâche d'étudier cette affaire,
Remploya d'abord à rechercher Avé, le complice de
Troussier. Cette arrestation ne se fit pas attendre.
Troussier avait déclaré qu'il avait fait connaissance
d'Avô dans un des petits débits qui se trouvent sur la
place d'Erlon, on n'eut aucune peine à mettre la main
sur cet individu qui, avec la même énergie que son
acolyte, nia toute participation à des manœuvres
d'espionnage. Cependant, en apprenant que Troussier
et son complice avaient été arrrétés à Reims, les par-
quets de Toul, Lunéville et Nancy s'émurent et firent
savoir qu'eux aussi recherchaient ces individus dont
le passage avait été signalé dans leurs villes. Il était
donc certain que les manœuvres auxquelles Troussier
FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
da 5 octobre fl»©» L\Q]
.v'-r JLiA..̃̃.̃'̃ '̃
Fille de Polichinelle
Par ANDRÉ BEAUNIEE
PREMIÈRE PARTIE
II faisait semblant de la gronder, gentiment.
Elle répondit, avec une simplicité parfaite
A Francfort, mes enfants, M. Morgen ga-
gnait la fortune qui permet que je songe à
votre amusement. Et, moi, je lisais les philo-
sophes.
Schopenhauer î demanda Jacques;, avec
plus d'intérêt qu'il n'en ressentait.
Mme Morgen fut radieuse
Oui, ce grand maître de la vie Et, si je
suis bonne à quelque chose pour votre amuse-
ment, mes chers petits, c'est à Schopenhauer
que ¥ vous, .j'ai dressé M sEllèjésjgna l'étonnante statue^
tïest comique, dit' Jacques, avec ses
favoris de notaire et sa petite flûte
Cette innocente moquerie, Mme Morgen la
tourna en philosophique assentiment, dont elle
fut enchantée
Oui, n'est-ce pas ?. Comique On ne le
représente pas comme ça, d'habitude. Mais,
moi, j'ai fait sculpter l'idée que j'ai de lui. Un
grand pessimiste. et si gai! 11 démontrait,
dans ses livres, la tristesse indispensable de la
vie, et que tout est souffrance, première et es-
BeproOuction interdits.
s'était livré n'étaieàt pas aus§| innocentes qu'il vou-
lait ïé dire.
On n'est pas encore parvenu a connàîtçe la nature
des documents qu'il peut avoir livrés, 64 sait seuje-
ment qu'il était chargé de fournir à Koch les pièces
du frein de nos canons de campagne. On est persuadé
qu'il a fourni certains dopunients intéressants, puis-
qu'il a reçu des sommes importantes qui ne lui au-
raient certainement pas été remises par un agent
d'espionnage avisé, s'il n'avait rien livré.
Troussier se vante d'avoir « fait marcher » Kocb,
mais c'est là une attitude décommande adoptée pour
égarer les recherches de la justice. Troussier, qui est
très intelligent, parle couramment l'allemand, son
compagnon Avé joue au simple d'esprit devant le juge
d'instruction il prétend ne pas. savoir lire et écrire,
mais au cours de la përijuisitioa faite, soit à son do-
micile, soit au domicile 'de TfôuâsferVurie volumi-
neuse corresçondance a été découverte établissant
nettement que ces deux individus ne faïsâiettt "pas
autre chose que l'espionnage au service de l'Alle-
magne. ̃ ̃> ̃"̃̃•̃̃ ̃ "̃̃ -̃̃ -'̃̃ ̃ -̃
II y a quelques jours Troussier, qui avait été con-
damné par défaut à une peine de prison pour vol
d'effets militaires par le tribunal correctionnel de
foui, fit opposition à cette condamnation et fut extrait
de la prison de Reims pour être conduit devant ce
tribunal qui confirma purement et simplement la-
peine qu'il avait précédemment prononcée. Troussier
est encore à Toul en ce moment, il sera prochaine-
ment transféré à Reims et l'on compte qu'à la fin de
la semaine il sera conduit devant le juge d'instruc-
tion pour subir son interrogatoire définitif. L'ins-
truction est d'ores et déjà terminée et on croit que
d'ici une quinzaine, Troussier et son complice Avé,
passeront devant le tribunal correctionnel de.Reims.
La seconde affaire qui est soumise au parquet de
Reims et qui, est peut-être connexe à celle dont nous
venons de parier est celle du nommé Taffin. Le juge
d'instruction, M. Delaunay, n'a pas encore interrogé
Taffin qui est arrêté depuis plusieurs semaines. Des
commissions rogatoires ont été lancées à divers par-
quets. Taffln, dessinateur à la chefferie du génie
de Nancy, a fait des demi-aveux lui aussi recon-
naît avoir été en relations avec un agent de l'Alle-
magne nommé Schwartz, ancien commissaire do po-
lice français domicilié dans le Grand-Duché de Luxem-
bpurg,tmais il je. vante, également, de l'avoir fait
« marcher ». en lui vendant 500 .francs une carte
d'étafc-major des r.environsdo -Nancy que l'on trouve
dans le comniei>ea'au prix de l;:ftv5Q! ôn-vott que,
parmi tous les mèmbrésde cette baude d'espionnage,
le môme système de défense est employé.
Les perquisitions opérées chez Taffin et au domicile
de Rose Mégissier, fille de mœurs faciles, qui exerçait
ses charmes, auprès dos ^soldats de la garnison de
Reims, ont fait découvrir une correspondance com-
promettante. De sa cellule Taffin a déjà écrit une
lettre au juge d'instruction pour tenter de prouver
son innocence, mais des charges trop sérieuses ont
été relevées contre 'lui et ses complices pour que ses
protestations puissent être prises en considération.
Bien qu'habitaitt Nancy, Taffin avait, lui aussi, son
quartier général à Reims et c'est ce qui explique que
ce soit le parquet de notre ville qui soit chargé d'ins-
truire cette affaire.
Aussitôt qu'il a été amené à Reims, Taffin a dési-
gné M» Dupont-Nouvion, avocat au barreau de Reims,
pour l'assister et, dès que les commissions rogatoires
lancées au dehors seront revenues, M. Delaunay re-
prendra son- instruction.
M. Sébille, chef de la brigade mobile.[de la Sûreté
générale, procède également à une enquête à Paris.
On pense, en effet, que es chefs de cette bande d'es-
pions doivent se trouver à Paris d'où ils dirigent les
opérations de leurs lieutenants. (De noire corres-
pondant.)
Les comptables du département de la Seine se sont
réunis, hier en assemblée générale, à la Sorbonne,
sous la présidence de M. Le Roy-Dupré banquier,
vice-président de la Compagnie des tramways de la
rive gauche et président 4e rÂs..soçiatïon..
Etaient au bureau également, MM. Roux et Ger-
beaux, vice-présidents; Portet, trésorier; Lélong,
secrétaire Beunke, secrétaire-adjoint Colqmbet, ar-
chiviste, etc.
L'Association accorde au service déplacement une
importance capitale. Le rapport établi par M. Ber-
taux, agent principal, constate que 388 emplois, va-
riant do 100 à 400 fr. ont été procurés pendant le se-
mestre. Les négociants et industriels trouvent à l'As-
sociation des experts comptables pour vérifications,
mises à jour, établissement de bilans, etc. aussi.
bien que des employés aux écritures, etc., d'une ho-
norabilité et d'une capacité éprouvées. Le rapport gé-
néral du premier semestre 1909, présenté par M. Le-
gris, administrateur, fait ressortir que cette grande
Société a payé dans le semfstre 31,776 fr. 35 en se-
cours de toutes sortes, et 68,587 fr. 05 de pen-
sions.
L'effectif total, au 30 juin 1909, eta.it de 4,786 mem-
bres, dont 1,003 retraités. Le capital à cette date est
de 2,611,524 fr. 72.
Le sous-secrétaire d'Etat à la marine vient d'en-
voyer aux vice-amiraux comniar- -iant en chef, préfets
maritimes, officiers généraux et supérieurs com-
mandant, en chef à la mer, officiers généraux com-
mandant la marine en Corse et en Tunisie des ins-
tructions applicables à la prophylaxie du choléra.
Le sous-secrêtaire d'Etat de la -marine vient de deV
cider qu'il sera procédé sur tout le littoral de la
France, par le service de l'inscription maritime, à la
révision de toutes les concessions d'établissements de
pêche actuellement existantes.
Le sous-secrétaire d'Etat veut savoir notamment si
ceux des non-inscrits qui sont actuellement titulaires
de ces concassions, simples particuliers par consé-
quent, acquittent une redevance en rapport avec les
avantages dont ils bénéficient.
Le travail qui est prescrit à l'inscription maritime
fournira à la fois le relevé cadastral de l'étendue des
établissements de pêche et les renseignements néces-
saires sur leur valeur.
La loi du 9 janvier 1852 sur la formation des éta-
blissements de pêche avait prévu, pour la procédure
d'autorisation, un règlement d'administration pu-
blique qui n'a jamais été publié.
Le sous-secrétaire d'Etat va faire préparer ce rè-
glement.
Les concessions devront être réservées, de préfé-
sentielle souffrance. Oui, au regard de
l'absolu Seulement, il n'était pas triste du
tout, lui. il écrivait, contre Hegel, des invecti-
ves joyeuses et il buvait de la bière, dans les
vereine, avec plaisir et il jouait, sur la flûte,
de petits airs. Tradôr| dôrà
Mme Morgen sembla céder bonnement au
vieil instinct de la prophétie. Elle dit, d'une
voix un peu solennelle, un peu geignarde
Vous non plus, mes enfants, au fond, tout
au fond, vous n'êtes pas heureux. à cause de
la tristesse inévitable de la vie. Seulement,
vous vous amusez c'est votre petite flûte, tra
déri dêra! Ce vieux baron Leduc, je n'en
parle pas; il est cocu, mais il grogne et, de
grogner, c'est sa petite flûte. Une petite flyte
désagréable. Il faut choisir sa petite flûte. Tout
le monde qui vit en a une il faut l'avoir qui
chante de jolis airs. Prégis, qui tout jeune a
perdu sa femme adorée et qui en garde le cha-
grin dans son cœur, il s'amuse. Moi, qui n'ai
point aimé, je m'amuse. Et, vous aussi. les
tins et les autres. vous vous amusez!
Jacques chanta
Nous nous amusons, tra déri déra
Conchita, prenez votre mandoline! S'il
vous plaît, ma chère, un petit air devant le mo-
nument du grand maître de la vie. Un petit air,
s'il vous plaît. Ah n'importe quoi! Toute
musique est triste et est gaie. Tra déri déra,
devant la statue de Schopenhauer
Jacques insinua
Un farceur
Mme Morgen V 'consentît avec un^ Tjè,ursux,
enthousiasme elle rayonnait
Oui, lia farceur! Legrand maître delà
vie! il me semble que j'entends sa petite
flûte. Regardez-le Sa petite flûte! Des
airs sautillants, une chanson pimpante et amu-
sée, sur la tristesse inévitable de la v|e Tra
déridera!
Jacques reprit ce refrain modeste
Tra déri déra Tra d'éri déra
Conchita prit sa mandoline et alla docilement
s'accroupir au pied du monument de marbre et
de rosés. Elle sembla toute petite et enfantine.
Son fin visage sourit d'abord et puis, dès que
les sfes retentirent, eut une étrange expres-
sion de sensualité langoureuse. Ce fut, cette
rence, aux. collectivités de pêcheurs formées en coo-
pératives. Dans la pensée de M. Chéron, cette orgaiii^f
sation serait reliée à celle du Crédit maritime. || i
'̃ '̃̃ jii^
REVUE DES LIVRES*
Congrès de F Afrique du Nord (Algérie,, Tunisie,
Maroc). 6-10 octobre 1908
Le compte rendu des travaux^de ce Congrès vient
d'être publié par M. Charles Depincé, chef de service
à l'Union coloniale française, secrétaire général du
Congrès. Les travaux présentés à ce Congrès étaient
des mieux étudiés et les discussions auxquelles ils ont
donné lieu ont été très brillantes. Il y a eu là nombre
d'idées et de faits émis et signalés qu'il eût été
dommage de ne pas; recueillir. 'On l'a heureusement
fajt en deux volumes grand in-octàvo formant un en-
semBIedel'^ob pages. Il nôW=suffirâ'-de i répFoduiro
le sommaire de ces deux- volumes pour en1 montrer
tout l'intërât. V
Tome Ier. Questions économiques. Questions
politiques et administratives. (Algérien-Tunisie).
Séances d'inauguration et de clôture du Congrès.
Conférences de MM. Chàilley et René Millet. La
Colonisation. Le régime foncier. L'hydraulique
agricole. Les cultures et l'élevage. Les mines.
Le crédit agricole et la mutualité, –s La pêche.
Le régime commercial. Le problème de la sécu-
rité. L'indigénat. L'organisation algérienne.–
Les assemblées. La conférence consultative.
Les municipalités. organisation budgétaire et fl
nancière. Le régime fiscal. • La justice. Les
travaux publics.
Tome II. -«• Questions indigènes (Algérie, Tunisie).
Questions marocaines Le service militaire. ·
L'enseignement supérieur, secondaire et primaire.
L'enseignement professionnel. La justice. Insti-
tutions religieuses. Les Habous. –Naturalisation
des indigènes. Conditions de vie matérielle des in-
digènes. Assistance médicale et œuvres de pré-
voyance. La politique marocaine de la France.
Le Makhzcn. Les impôts. Les douanes. ̃<– La
banque d'Etat. Les ressources économiques. La-
propriété. L'association agricole. L'enseigne-
ment. Les travaux publies. '̃'>»
Prix du compte rendu (2 volumes grand in-8», 802 ̃.
et 903 pages), 20 francs. Les volumes ne sont pas
vendus séparément. ;̃ • ̃̃. :̃•̃̃ v
Les-Tnar chandes d'oubli, ,par Henri Ddverhois,
tvoLin.-i8,Sfr,5a.
Henri Duvernois a déjà écrit plusieurs romans,
quelques-uns d'un réalisme un peu exagéré. Il est
cette fois dans la modération, bien que ce livre ne
puisse être mis entre toutes les mains. C'est l'œuvre
d'un observateur et d'un écrivain. L'auteur a un vrai
talent de narrateur sûr de lui-même. C'est vu de
plain pied et rendu avec une remarquable sûreté.
Non seulement l'exécution est dramatique et sobre-
ment descriptive; mais le sujet de toutes ces nou-
velles est toujours d'une originalité qui les rend in-
finiment curieuses à lire. On lira rarement un re-
cueil de récits aussi vivant. A.
Lequel Vaimait ? par ^ïary Floran, roman in-18,
S fr. 50
Pour sauver de la misère sa famille et, surtout, du
déshonneur son père qu'une vie ruineuse a mené aux
plus dangereux expédients, Diane de Lussy épouse un
bossu, renonçant à celui qu'elle aime et. qui l'aime-
rait s'il n'avait peur de la pauvreté. Car la jeune fillo
ignorait les faiblesses de l'amoureux conditionnel, qui
s'éloigne après une déception pécuniaire, et soupçon-
nait à peine les rares qualités de l'homme qui, réel-
lement, l'aimait, et qu'elle finit par aimer. Ce roman
plaira aux amateurs d'études de caractères comme
aux lecteurs désireux d'émotion dramatique.
Pélalede rosé et quelques Sona'eSiparCHA.RLEsPETTiT,
roman in-18. 3 fr. 50.
Dans les décors, qui semblent exacts, de. la vie,
chinoise d'àvant-hier, sous une forme d'aimable
douceur, ce livre très alerte, dont le style rappelle
Voltaire et Abbut, n'est qu'une satire des « bonzes »
de toutes les religions. Aussi n'en peut-on recom-
mander la lecture qu'aux sceptiques, et, tout de
même, à ceux, parmi les croyants, qu'un plaisir lit-
téraire ne saurait choquer, fût-il contraire à leurs
convictions.
Chants français et chrétiens, par M. A. Bentz
Un poète qui commence à écrira des vers à quatre-
vingt-trois ans ne se rencontre pas communément,
si tant est que le fait de cultiver la poésie et même
de l'aimer soit chose banale. M. Bentz est un vigou-
reux octogénaire, et il a composé des vers agréables
qui n'ont gardé aucune amertume de la vie, mais qui
au contraire ont la grâce de la jeunesse. Il n'y a pas
déjà si longtemps que de méridionales cours d'amour
firent bon accueil aux stances courtoises adressées
par M. Bentz à leurs reines.
C'est dans les plus anciens souvenirs de son enfance
que l'auteur des Chants français et chrétiens a puisé
surtout ses inspirations, et l'hommage attendri qu'il
a rendu à sa mère suffirait à donner à l'œuvre entière
le charme de la bonté en même temps que de la sin-
cérité.
Ecorchons et Carabins (1 vol. in-18,3 3 fr. 50), de M.
François. Prima, nous offre la suite de son roman les
Mablouis. L'auteur nous peint cette fois la vie des
étudiants chirurgiens à Rennes et à Brest, leurs
mœurs, leurs études, les cours, les manies, l'exis-
tence des petites villes, avec lés professeurs, les
bourgeois de l'endroit. Ce sont des scènes,des charges
et des drôleries prises sur le vif. Ce livre amusant et
de bonne observation peut être mis entre toutes les
mains.
Mme Anne de Bovet semble avoir renoncé, cette
fois, dans son nouveau roman Folle Passion, au
genre de satire spirituelle où elle a toujours excellé.
Elle nous raconte l'histoire d'une jeune femme dont
le beau-père, un vieux beau, devient follement amou-
reux. On supprime ce céladon gênant dans un acci-
dent de chasse. Ce récit, plein d'esprit et d'observa-
tion même, nous présente d'excellents types et de jo-,
lis caractères dans un amusant milieu.
Sous ce titre l'Intrus, M. Jehan de Cougny publie
un intéressant recueilde nouvelles. Ce sont des his-
toires en raccourci, d'une brièveté tressaillante et
d'inspiration variée, fantaisies, drames, idylles, sa-
musique, tout comme s'il tombait une pluie et
ensuite une grêle sur des métaux et des cris-
taux, sur des planchettes de bois sonore. Ce
tumulte menu s'anima bientôt d'un sentiment
doux et ardent; la multiple furie des notes se
mit à chanter leurs kyrielles s*ordorinèrent en
'émouvant cèrtègé, dans le soir mauve. ̃
^Oh! c'est bien! dit Mme Morgen.
C'est bien! Conchita est charmante et sa mu-
sique a un parfum de fleur au crépuscule.
C'est bien, c'est bien Je ferme les yeux et je
crois que c'est Schopenhauer qui fait cette mu-
sique-là, parmi les rosés, ce soir.
Avec sa flûte, madame Morgen? de-
manda Jacques, gaiement surpris de l'aven-
ture.
N'importe, n'importe répliqua Mme
Morgen. Elle chante, la petite flûte, la vie
impossible si l'on se refuse de transiger avec le
bonheur, la vie amusante si l'on devient un
sage qui prend son plaisir sans orgueil et qui
est gentiment reconnaissant de la moindre au-
baine. « Un petit plaisir, s'il vous plaît!»
comme les pauvres demandent un petit sou.
« Et merci bien, la vie Je prierai le bon Dieu
pour vous »
Mme Morgen se dorlotait ainsi, dans la yo-*
luptueuse mélancolie de ce beau soir. Ses amis
l'entouraient et ils l'écoutaient avec une sorte
de complaisance attendrie. Même s'ils plaisan-
taient, ainsi que Jacques, ils ressentaient, cha-
cun à la guise de son âme, l'émoi de l'heure et
cette alarme qpe donne la musique en fine
çbmpàgflt0 i'pmbré^âe .sjlence et de lassitude.
Hélène soupira
,0h l c'est qharm,an| Comme le soir est
doux!
Puis tout le monde se tut; et la musique con-
tinuait son grésillement plaintif et joli. Toute
seule en ce crépuscule, on eût dit qu'elle ne
montait au ciel que pour le cas où l'Invisible
Ariel voudrait danser un peu au rythme de cet
accompagnement bénévole.
Enfin, la musique se tut eHe-mê,jne. Et
Mme Morgen annonça
Le silence!
Il sembla, en effet, que ce conquérant taci-
turne, monté sur un grand cheval d'ombre et
suivi de fantônaes, fît son entrée dans le jardin
tires, notations, souvenirs, faits de la vie réelle, tout
cela raconté dans un style alerte, vif, spirituel, qui
rend le livré très attrayant.
.i>}
M, Jacques Dyssord publie 'son premier recueil de
vers le Dernier chaiit de V Intermezzo. Il y a mis
beaucoup d'ironie, da. persiflage et de sincérité, à
l'exemple de son maître Henri Heine. Il y a certes du
talent dans ces vers il y a surtout une. sensibilité qui
se moque d'elle-même mais qui est profonde, ouverte
aux mélancolies et aux doiileursefc qui parle à' l'âme.
Notons encore de fortes impressions de nature et de
paysage. Il na reste à M. Dyssord qu'à se dégager com-
plètement de Baudelaire et à renoncer à sa prosodie
par trop anarchiqtte..
>̃̃̃ ̃ ̃ ̃̃̃̃-̃̃̃ ̃ ̃- ̃ v
Dans le Médecin (1 vol. in-18. 3 fr. 50), M. Charles*
Edouard -Lêvya écrit lé roman in. malade et de là
j maladie. G'^st un livre attachant qui; montre toutes
les difficulté» que rencontrent les médecins auprès
des familles dans l'exercice de leur art. On entrave
leur rôle, on combat leur .méthode, on refuse leurs
ordonnances. Et là-dessus l'auteur nous raconte
l'émouvante histoire .d'un jeune docteur qui sauve
une jeune fille malgré sa mère. Ce dévouement a sa
incompensé. Il épouse la jeune fille. C'est un agréa-
ble récit, plein d'émotion et de charme où, à côté de
l'excellent médecin de campagne, figure le type si
sympathique du vrai savant. Il y a dans ce livre
d'excellentes considérations professionnelles et scien-
tifiques. 1-
Le Canada économique au vingtième siècle. Le
nouveau traité franco-canadien donne de l'actualité
au livre que vient de publier M. Maurice Devravrin
(in-lS, 4 fr.) sur l'ensemble de la situation économi-
que de notre ancienne colonie. Cette étude très docu-
mentée intéressera les hommes d'affaires, les émi-
grants et tous ceux qui s'occupent de questions éco-
nomiques.
Bibliographie étrangère
Ein Buch das gern ein Volksbuch werden mœchte,
par Mme Von Ebner-.Esceienbacu. Berlin, chez
Paetel frères. 1909.
La baronne d'Ebner Eschenbach atteindra prochai-
nement sa quatre-vingtième année. A cet âge, on ne
produit plus guère d'œuvres nouvelles: on se borne à
recueillir, à revoir ce qu'on a donné au cours d'une
carrière déjà longue. C'est ce que vient de faire Mme
jd'Ebner-Eschenbaelu Elle a formé un volume avec
ceux de ses Fôcits qu'elle préfère entre tous et aux-:
quels elle attribue un caractère plus spécialement po-
pulaire. Célèbre, très célèbre dans tous les pays de
langue allemande, la femme de lettres autrichienne
a'a jamais, en effet, trouvé autant de lecteurs qu'elle
ça eût mérités. Ses œuvres sont trop distinguées, elles
parlent un langage trop élevé pour plaire à la masse.
Nous serions tenté, pour notre part, d'en féliciter
Mme d'Ebner Eschenbach, mais elle verrait d'un mau-
vais œil ces félicitations. L'auteur du Pupille de la
commune voudrait, avant de quitter la terre, laisser
« un livre pour le peuple », un Volksbuch. Souhai-
tons donc au volume qu'elle vient de mettre en circu-
lation et qui comprend quelques-unes de ses meil-
leurs nouvelles l'espèce de succès qu'elle ambitionne.
M. M.
Friedrich Nietzsche. Briese an Mutlerund Schioester,
Ferausgegeben,V6n Elisabeth Fœrster-Nietzschb.
2 vol. Insel Verlag. Leipzig.
Ces deux volumes (exceptons quelques détails, quel-
ques pages déjà connues) n'offrent qu'un intérêt ce-
lui de nous prouver, par leur faible intérêt, qu'au-
cune intimité réelle n'existait entre Nietzsche, et sa
mère et sa sœur. Sans doute, ces deux .femmes ont
tendrement aimé ce malheureux fils, ce malheureux
frère, qui sentait leur tendresse et les aimait aussi.-
eiles s'efforçaient d'atténuer ses souffrances, de les
guérir. Mais elles en étaient incapables, car ces souf-
frances étaient surtout d'origine morale, et ni la
mère, ni la sœur, n'entendaient rien aux passions
Ispirituelles qui dévoraient Frédéric Nietzsche.
Pciufqaôi >llle Nietzsche a-t-ello inventé une lé-
gende? Elle a comparé sa mère à la mère dé Goethe
c'est faux Mme Nietzsche, femme, fille et petite-
fille de pasteurs, détestait les idées de son fils dont
elle prétendit longtemps faire un pasteur. Mlle Nietz-
che s'est donné un rôle d'Antigone; c'est faux elle
blâmait toutes les pensées de son frère et le blessa
gravement en épousant un disciple de Wagner, néo-
chrétien, pangermaniste.
Mlle Nietsche était différente de son frère qui lui
en fera reproche? C'est dommage qu'elle ait inventé
une légende, c'est grand dommage qu'elle ait dé-
fendu cette légende avec une âpreté souvent inju-
rieuse. Par une réaction dont elle est responsable, il
semble qu'on oublie un peu trop aujourd'hui qu'elle a
bien rempli ses devoirs de sœur en soignant de son
mieux un homme de toute manière incurable, et en
assurant, comme elle a su faire, la publication ra-
pide des écrits posthumes et des lettres. D. H.
~'YW111WM4111YVWWW\~ryyWWWWWNNYVVW1YNNUV~M'11WWMM.W
FAITS DIVERS
~WW114W1~VYWLL4WW4.S'KHV
ILe Temps. Bureau central météorologique.
Une zone de basses pressions couvre le nord et l'ouest
de l'Europe; le baromètre marque 747mm aux îles
liFeroë et à Skudesness. Une aire supérieure à 765mm
js'étendsur le sud de la France, l'Espagne et l'Algérie;
:une autre persiste sur la Russie (Moscou 770mm).
En"1 France; des pluies sont probables dans le Nord
et l'Est, la température va s'abaisser. A Paris,
hier, pluie presque continue.
Au Parc-Saint-Maur, la température moyenne,
15°9,a a été supérieure de 3°9 à la normale (12"0). De-
puis hier, maximum 18J2, minimum 16'0.
A la tour Eiffel, température maximum 17(10, mi-
nimum 12°6.
Pression barométrique, à 7 h. du matin, 761mm5,
stationnaire à 10 heures.
Dates critiques pour le mois d'octobre (selon la formule
d'Henri de Pamlle). 1-2, 6-7, 13-14, 20-21, ?7-2S, 31.
Tramway attaqué. Vers dix heures, hier soir,
un tramway de la ligne Porte-Glignancourt-Cime-
tière de Saint-Denis, a été attaqué surla place Victor-
Hugo, à Saint-Ouen. Les assaillants étaient au
nombre d'une vingtaine. Tandis que l'un saisissait la
corde retenant le trolley, et cherchait à l'enrouler
autour du câble, afin d'interrompre le courant élec-
trique, un autre s'emparait du levier servant à faire
quasi-obscur où la buée du soir aUait dresser
les tentes brunes du sommeil.
Jacques, sans bruit, s'approcha de Mme Mor-
̃gen et il lui dit, tout bas
Bonne madame Morgen, au revoir.
Et défilèrent les adieux à demi-voix. Mme
Morgen donnait dés poignées de mains molles
et dolentes. On s'en alla. Et ce furent comme
les couples da l'Embarquement pour Cythère, à
la grille du jardin.
Un peu câline, un peu triste, un pou mo-
gueuse, Hélène, qui s'appuyait au bras de Jac-
ques, lui demanda.
Jacques, dis-moi, tu • ne m'as jamais
trompée?.
Jacques se récria, en plaisanterie
Jamais
Et, avant notre mariage, tu n'avais jamais
eu de maîtresses
Jamais!
Ils s'en allèrent, en riant plus qu'ils n'étaient
gais.
DEUXIÈME PARTIE
I ̃
Dans le salon du petit hôtel qu'il avait rue
Fortuny, Prêgis, après déjeuner, allait et ve-
nait, fumant. Il était habillé, prêt à sortir; sa
jaquette le sanglait bien, marquait sa taille
élancée; il avait une jolie vivacité de mouve-
ments une aisance d'homme très sûr de lui-,
même, une désinvolture élégante. Il fumait, au
bout drun long tuyau de bambou, des cigarettes
blondes. t
Et il donnait désordres à un valet de cham-
bre, qui avait posé au milieu du salon, par terre,
une grande claie toute pleine de fleurs qu'il
s'agissait de répartir.
C'était un salon luxueux, et comme en ont
les vieux garçons ou les courtisanes, ceux-là
qui sont, par gp$t nonchalant, collectionneurs,
et celles-ci, qui achètent des tableaux et des
bibelots ainsi qu'on ferait un placement, sans
trop ea avoir l'air. Les boiseries des murs
étaient d'un excellent style Louis XV, il y pen-
dait deux Fragonards et un Nattier. Un piano,
qu'habillait une belle soie blanche brochée
d'argent, servait de piédestal un peu lourd, un
peu immense à de charmantes séries des Saxe
manœuvrer les aiguilles et en menaçait le watt-
man.
Le conducteur du véhicule, voyant les vilres voler
en éclats, sortit de sa poche un revolver pour main-
tenir, en respect les bandits.
A l'approche de la police, les assaillants se disper-
sèrent comme par enchantement. L'un d'eux, cepen-
dant, a pu être capturé. C'est un nommé Prosper
Frontain, âgé de dix-sept ans. Il a été envoyé au Dé-
pôt.
Incident* de grève. Des champignonnistes en
grève ont insulté et frappé des camarades qui tra-
vaillaient à Arcueil-Cachan et au Bas-Meudon. Plu-
sieurs arrestations ont été opérées.
A la suite d'une réunion tenue à la Bourse du
Travail da Versailles, les maçons en grève ont tenté
de débaucher les ouvriers qui travaillaient au chan-
tier Sotieid, boulevard de la Reine. La police a dû in-
tervenir. ̃̃̃̃
] HSîIitnnt socialîsic poursuSvl. Sur les ordres
=du parquet de Rennes, là Sûreté s'est mise à là re-
cherche du jeune Remiot, ancien secrétaire de la
Bourse du travail de cette ville.
La disparition de Remiot remonte à deux mois. Le
fugitif avait quitté Rennes en emportant la somme
de 7,000 fr., solde du montant d'une vente de meu-
bles de sa tante, Mme veuve Simon, qui avait pro-
duit 12,000 fr.
C'est à l'instigation de son neveu que Mme Simon
avait consenti à se dessaisir d'une partie des objets de
luxe qui garnissaient ses appartements.
tes accidents d'auîoiMobiîe.i. Sur la route de
Lagnieu (Ain), une automobile conduite par le chauf-
feur Pellet et dans laquelle se trouvaient le proprié-
taire de la voiture, le comte Chardonnet, Mgr Henry,
évêque dé Grenoble, et son secrétaire, est entrée en
collision, dans un tournant très brusque, avec une
diligence. Le timon de ce véhicule a pénétré à tra-
vers le vitrage do l'automobile et le comte Chardon-
net a été grièvement blessé. Un des chevaux de la
voiture a été tué; l'automobile a été très gravement
avariée.
Une automobile conduite sur la route de Ver-
sailles par M. de Torizet du Vigier, est entrée eu col-
lision avec un cabriolet près de Plaisir-Grignon. Un
cultivateur d'Elançourt, M. Lamartagne et son petit-
fils, qui se trouvaient dans le cabriolet ont été griè-
vement blessés. Ils ont été transportés à l'hôpital do
Versailles.
Mme Sainara blessée. Mme Samara, do l'O-
péra, a été victime, hier, d'un accident sur les con-
séquences duquel les médecins n'ont pu encore se
prononcer. Mme Samarà revenait en automobile d'une
promenade au Bois. En passant près de la porte:do
Bagatelle, le véhicule dérapa sur la chaussée dé-
trempée et sa capote heurta .très violemment l'un
des. arbres qui bordent l'avenue de Madrid.
Le choc fut des plus rudes, et le mécanicien, Wil-
liam Martin, fut projeté hors de son siège.
Tandis qu'il se relevait sain et sauf, Mme Samara
gisait, inanimée, sur les coussinsde la voiture. L'ar-
rêt avait été si brusque et la secousse si forte que le
front de l'artiste avait frappé contre un panneau de
la limousine.
Mme Samara a été immédiatement transportée à
son domicile.
Famille empoisonnée par des huîtres. M. Bes-
nard, chapelier, rue du Champ-Jacquet, à Rennes,
recevant à déjeuner plusieurs personnes do sa fa-
mille, leur avait servi plusieurs douzaines d'huîtres.
Dans l'après-midi, tous les convives furent indispo-
sés. Le jeune Maurice Besnard, âgé de dix-huit ans,
employé au Comptoir d'Escompte, vient de mourir
des suites de cet empoisonnement.
ILa peur de la caserne. Un cultivateur, Lepa-
vec, vingt et un ans, habitant près de Vannes, devait
être incorporé au 156°, à Saint-Mihiel. Pour échapper
à la caserne, il se jeta sous le train qui devait l'em-
mener rejoindre son corps. Il fut effroyablement mu-
tilé.
B>a grève des marchands de bais. L'adjudi-
cation annuelle des forêts domaniales de Loir-et-
Cher, qui avait lieu, samedi, à Blois, n'a donné aucun
résultat.
Les marchands de bois, comme ceux dés autres dé-
partements, se sont abstenus par suite de l'introduc-
tion dans le cahier des charges, de l'article 66, relatif
à l'application aux ouvriers forestiers de la loi rela-
tive aux accidents du travail.
La profanation da tî?apeau du SS{e. On
mande de Mâcon que l'enquête ouverte au sujet de la
lacération et de la profanation du drapeau du 334°
aurait abouti à l'arrestation du clairon libérable Châ-
telain, de la 5e compagnie.
Enfermé en prison avec un pseudo réserviste, qui
était un inspecteur de la brigade mobile de Dijon,
Châtelain aurait fait à ce dernier des confidences qui
équivaudraient à des aveux. Le prévenu a été mis en
cellule.
Siaieide «l'iane étrangère. Le Parquet mari-
time de Toulon, informé de la découverte d'un ca-
davre de femme de 30 à 35 ans à la pointe du cap
Martin, a fait demander si cette femme, qui s'était
suicidée, ne serait pas celle que l'on suppose avoir
passé quelque tempsv à Toulon, avec le lieutenant de
vaisseau Lair et avoir fui avec lui. On a appris que la
noyée du cap Martin était une étrangère. On n a pu
préciser si elle était allée en ces derniers temps à
Toulon.
Je crois savoir que, d'après des renseignements
nouveaux, cette femme ne serait pas la complice du
lieutenant de vaisseau Lair et que, si elle s'est don-
née la mort, ce n'est pas pour échapper à des res-
ponsabilités qu'elle aurait encourues, mais par suite
de manque d'argent.
Néanmoins l'enquête continue. (De notre corres-
pondant de Toulon.) ,,¡
Asphyxiés dans uneeuve. Béziers, le 4 octo-
bre. A la campagne de Castonel-le-Bas, située à Ser-
vian, près de Béziers, vient de s<3 produire un de ces
pénibles accidents si fréquents a l'époque des ven-
danges. '̃'̃ '̃̃'•'̃' ̃' -̃'̃'̃̃̃
Deux jeunes gens que l'on occupait dans une cuve
à égrener et à tasser du marc, venaient de goûter et
retournaient à leur travail. Au lieu de descendre par
l'échelle, ils sautèrent, en guise d'amusement, au
fond de la cuve où ils tombèrent aussitôt asphyxiés.
L'un d'eux, Thiers Firmin, âgé de dix-sept ans, né
à Plaisance (Aveyron), malgré les soins les plus éner-
giques, ne put être rappelé à la vie. Quant à l'autre
victime, Armand Fabre, de Servian, âgé de dix-huit
ans, on espère le sauver.- (De notre correspondant.)
NECROLOQ-IB
On annonce la mort de la vicomtesse de Jessaint,
née Cuvelier, décédêe à l'âge de soixante-dix-nuit ans,
15, rue Clément-Marot. Elle était la mère du vicomte
de Jessaint. Les obsèques auront lieu mercredi, à
dix heures et demie, à Saint-Pierre de Cliaillot;
l'inhumation se fera au cimetière de Paçsy.
On annonce la mort, à Nantes, de M. le docteur
et les singes musiciens y étaient emprisonnés
dans une cage de verre que des filets de cuivre
tenaient. Sur la cheminée, il y avait une petite
pendule de cuivre ciselé. On y voyait un per-
sonnage qui était tout à la fois l'Amour et le
Temps; il avait un bandeau sur lés yeux, des
ailes de papillon aux omoplates, et il maniait
une terrible faulx. Cette pendule était destinée
à compter des heures frivoles Prégis, qui avait
le cœur circonspect, ne désirait pas d'autres
heures.
Sur une table, un plateau contenait une cafe-
tière d'argent, un sucrier, deux tasses.
Prégis veillait au bel arrangement des
fleurs
C'est ça, Legris disait-il à son valet de
chambre. Les hortensias sur la cheminée.
Dieu que c'est joli, des hortensias rosés, main-
tenant que les hortensias ont été bleus si long-
temps Les hortensias rosés, tu m'entends
bien, Logris ? c'est la nature, par lo temps
qui court. à sa perte I, Voilà. Et puis, ce bol
de nénuphars, sur le piano. Et puis, ces rosés 1
Là-bas, sur la console Et puis, tout ça.
tout ça ?.
Le valet de chambre obéissait à merveilleaux
indications de Prégis, pourvu que Prôgis fût
dogmatique. Mais, pour peu que Prégis eût la
moindre hésitation, il réprenait sa liberté de
jugement et ne désirait que d'épiloguer.
Tout ça, tout ça ? fît Prôgis.
Il ne savait pas trop ce qu'il ferait des fleurs
qui restaient. Il en voyait sur tous les meubles,
à profusion. Logris s'enhardit alors et iliança; <:
Monsieur a tort. "'̃ '̃ r> '•"̃
Hein?. ̃ !t V
Legris, en veston court sur le tablier à ba-
vette, se tenait immobile, une gerbe de pivoines
dans les bras. Il ressemblait à Flore, mais à
Flore qui se fût dégoûtée de ses prodigalités
printanières.
Monsieur en met trop. >~
Prégis, quand il était à bout d'incertitude sur
les questions que pose à chaque instant la vie
quotidienne, avait une sorte de confiance acca-
blée dans le goût et dans le bon sens de Legris.
Il lui demanda w
Tu ne trouves pas ça joli?-
Ah! mais, si! fit Legris.– Pour être
Alfred Heûrtâux, chevalier de la Lêgion-d'Honneup,'
membre, correspondant de l'Académie de médecine,
frappé d'une congestion cérébrale à Sa propriété d'Ize>
ron, près Vallet (Loire-Inférieure) il était âgé de
soixante-dix-huit ans
Professeur de clinique chirurgicale à l'Ecole de
médecine de Nantes, puis chirurgien en chef des hô-
pitaux, le défunt avait publié un certain nombre de
travaux qui attirèrent sur lui l'attention du monda
médical tout entier dans le Dictionnaire de mé-
decine et de chirurgie de Jaccoud, des articles extrê-
mement reniarquables et qui font autorité, sur les
cancers, les kystes, les fibromes, le phlegmon sous-
ombilical, etc.; un mémoire à l'Académie de mé-
decine sur la Fistule paracocci/ffienne, qu'il fut le
premier à déterminer, etc. Ses obsèques ont eu lieu
aujourd'hui à Nantes. (De notre correspo7idanl).
On annonce la mort de M., Jeaa?Baptiste;Reygasse,
docteur en droit, ancien rédacteur à V Univers, décédé
,â Toulouse, à l'âge de 1 quarante-fiiiit ans."
Un service de bout de l'an pour le peintre Albert
Maignan sera célébré demain mardi, a dix heures, en.
l'église de la Trinité.
Le service funèbre du lieutenant Jean Ghaurê, du
1" régiment du génie, chevalier de la Légion-4'Hpn-
neur, mort victime de la catastrophe du République,
sera célébré mercredi, à neuf heures et demie, en
l'église de Meudon. L'inhumation aura lieu au cime-
tière de Meudon. ̃
BIBLIOGRAPHIE 5
La Revue de Paris >
La Revue de Paris a eu la main heureuse avec
l'admirable traduction du roman de Blasco Ibanez_,
Arènes sanglantes, par G. Hérelle, et le roman si H
parisien de Jules Sageret, Paul le Nomade; deux5
tableaux de mœurs religieuses, En guerre sainte, par
El Djaouzi, et les Griefs d'un curé, par Edouard
Diricq; une belle correspondance entre George Sand 3
et Fromentin l'éloge ému et véridique de Charles
Guérin, par Jean Viollis une amusante et poignante-
autobiographie de Marc Le Goupils, Colons et Cana-
ques; enfin la Révolution persane, de Victor Bôrard,
font du numéro du 1er octobre l'ensemble le plus in- `
téressant et le plus varié. :;1
~I~ :pF k~ABOvi~~n~^tT =
Un an 6 mois 3 Htois
Paris. 48 » 8i » '̃̃ -l£ --»-i Uiff
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SPECTACLES DU 4 OCTOÇIiE
Opéra. 8 h. Faust.
Français. 8 h. 1/2. La Robo rouge. °
Opèra-Comique. 8 h. 3/4. Lakmé.
Odéon. S h. 1/2. George Dandin. Cavalleria rusticana. =-'
"Variétés. 8 h. 1/4. Un Mari trop malin. Le Roi.
Gymnase. 8 h. 3/4. La Joie du Talion. L'Ane do Bu-
ridan.
Vaudeville. 8 h. 3/4. Suzette.
Renaissance. 8 h. 3/4. Le Scandale.
Théâtre Sarah-Bernhardt. 8 h. 1/2. La Révolution fran-
çaise.
Théâtre Lyrique municipal (Gaîté). 7 h. 3/4. Les Hu-
guenots.
Nouveautés. 8 h. 3/4. Théodore et Cle.
Palais-Royal. 8 h. 1/2. Ce Vieux Médard Family
Hôtel. w
Athénée. 8 h. 1/4. Un Mariage à Londres. Arsène
Lupin.
Théâtre Réjane. 8 h. 3/4. Zaza.
Théâtre Antoine (Qémier). 8 h. 1/2. Le Roi s'ennuie. '`'
Papillon dit Lyonnais le Juste.
Châtelet. 8 h. 1/2. Michel Strogoff.
Porte-Saint-Martin. 8 h. 1/2. Le Roy sans royaume.
Ambigu. 8 h. 1/2. La Porteuse de pain.
ApoUo. 8 h. 1/2. La Vouve joyeuse.
.,CoitÇéFt
grande rniFiYpi Corti
MAQA8IN8 yUrH 1 Ei &̃ Cinématographe
Tous les jours, de 2 h. 1/2 à 6 h., sauf lé dimanche.
Trianon-Lyrique. 8 h. 1/2. Les Diamants de la cou-» >
ronne.
Folies-Dramatiques. 8 h. 1/2. La Femme de feu.
Cluny. 8 h. 1/2. Plumard et Barnabe.
Comédie Mondaine. 8 h. i/2. Ruy Blas.
Théâtre Molière. 8 h. 1/2. Les Aventures de deux gosses
autour du monde.
Comédie royale. 9 h. Jaspinons. Le Noël de M. Mou-
ton. Avant les Courses. Un Petit Trou pas cher.
La Fringale.
Grand Guignol. 9 h. La Grande Mort. Le Bec de `,
gaz. Le Délégué de la troisième section. Depuis
six mois. Le Jeu do l'Amour et des Beaux-Arts.
Le Testament.
Folies-Bergère. 8 h. 1/2. Spectacle varié.
Scala. S h. F/4. Paillasses et Gogos. Concert.
Olympia. S h. 1/2. Les Filles de Bohême.
Parisiana. 8 h. i/2. L'Amour en Espagne.
B?M/f1BÏ!I]'i'M H minutes de Paris. 152 trains par jour.
l/iïWlilliill Etablissement thermal. Casino. Théâtre.
Concert.
Mardi La Sacrifiée. Mercredi Chiffon.
Vendredi Le Cœur et le reste. Samedi La Rafale.
Cigale. 8 h. 1/3. A la 6, 4, 2
Moulin Rouge. 9 h. La Revue nouvelle.
Palais de Glace (Champs-Elysées). Patinage sur vraie
glace, tous les jours, do 2 h. a 7 h. et de 9 h. à minuit.
Nouveau Cirque. 8 h. 1/2. Attractions sensationnelles.
Troupe nouvelle. Mercredis, jeudis, dimanches
et fôtes matinées a 2 h. 1/2.
Cirque Médrano. 8 h. 1/2. Spectacle équestre.
Musée Grévin. Entrée 1 fr. Le Palais des Mirages. ̃>»'
Le Journal lumineux par le Cinématographe. 0
Tour Eiffel. Ouverte de 10 heures du matin a la nuit.
i™ étage, Restaurant-Brasserie déjeuners, 4 fr. et a la
carte. Matinées au théâtre, dimanches et fêtes, a 3 h.
Thèâtrophone. Auditions de ce soir Opéra: Faust.
Français: La Robe rouge. ~r Nouveautés Théodore
GtC*>. ̃
Spectacles du 5 octobre
Opéra. Relâche.
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Opéra-Comique. La Flûte enchantée.
Odèon. Beethoven.
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joli, c'est JolL S'il n'y avait qu'à être joli, ça 1»
serait. Seulement.
Quoi?.
Monsieur m'excusera. Mais, à mon avis,
c'est trop, c'est beaucoup trop pour le saloc
d'une honnête femme.
Diable s'écria Prégis, diable!
Avant d'entrer chez Prégis, Legris avait été
au. service d'une personne des plus légères. Il
en restait .confus; et, satisfait maintenant de
travailler dans une maison respectable, il avait
résolu de prendre le contrepied de tout ce qu'il
faisait précédemment; il serait volontiers tombé
dans les inconvénients du puritanisme.
Diable lui demanda Prégis, tu
crois?.
Monsieur doit mieux savoir que moi.
Legris s'exprimait ainsi, avec humilité son
repentir et'sa vergogne étaient dans cette for-
mule modeste d'abnégation. Il baissait les
yeux.
Et Prégis, luf, réfléchissait.
Ma foi, non déclara-t-il. Non, non,
plus j'y songe, et plus je vérifie que je ne sais
pas mieux que toi, mon pauvre Legris!
Voyons, voyons. Quelle honnête femme est-ca
que je connais?. Sapristi Je fume trop etje
perds la mémoire des honnêtes femmes avec •
une facilité incroyable
Il se promenait de long en large, examinant
ceci, cela, clignant des yeux, cherchant une
perspective. Puis il iuterpella Legris
A ton avis, comment est-ce le salon d'une
honnête femme?. -.j
Legris sourit avec décence, et il répondit t
̃̃ "C'est affi^UX; !.yV »«̃•• ̃•̃ ̃ ̃(̃• >}
Ils rirent tous les deux. Puis Prôgis s'appro*
cha de son valet de chambre et lui dit 1
Tiens. Arrange-moi donc ça!
Il tendit à Legris son poignet qui, un peu pluf
haut que la manchette, était bandé; mais le
bandage se défaisait. Legris déposa sur la claie
la gerbe de pivoines et il rafistola le bandage.
Tandis qu'avec un soin de vieille bonne il en*
fonçait une épingle, il murmura
Monsieur a dit à Mme Môran?.
Rien du tout répondit Prégis. Et, là- a
dessus, tais-toi! Na!
(A suivre.)
LS~ j..
<'4'absorbôr' toute la totalité du poisson pècliy, ils ont
Vu' leurs usinas saccagées, leurs machines détruites; i
-îqqe le goiïvérneigent ,'a'à réprimé aucun, des atten-
tats conïmis. '(De notre correspondant. l
I«e Congrès natiopal du, froid
I Le. Congrès national du froid, qui se tenait à Lyon,
'a clos ses travaux par- une assemblée plénière à lar
'̃quelle les principaux vœux des sections ont été bou-
îmi's.
I On a adopté notamment les vœux suivants
1» Qu'il soit créé un matériel d'emballage des poissons
abord des petits bateaux do pêche sans que la gltaesoit
̃en contact avec le poisson et quo les bateanx de pêche
'd'une certaine importance soient munis d'appareils fri-
gorifiques; ̃
2° Q.u'il sojt créé dans tous? Ie* PPr?s 4«.-P*,signes frigorifiques et que les municipalités .eUes-mêiUès
«Hatyissspt des entrepôts frigorifl^aes froid soient ad~
s«lQv\iles.viandes conservées par le froid soient afl-
iinises.commà viandes, fraîches pour i'alinibntatipn des
troupes ï^
4» Quo des chambres frigorifiques soient établies dans
'les régiments en remplacement des cabanons d'unité
I pour conserver les viandes ût denrés périssables de
̃consommation courante
5» Que le' gouvernement hâto la discussion des pro-
jets dç loi Vaillant-Villejean rendant les abattoirs obli-
gatoires.;
6° Que les pouvoirs publics encouragent et favorisent
par tous les moyens possibles la création d'entrepôts fri-
goriflques sur les lieux de production et de transit
70 Que la glace alimentaire ne soit plus susceptible de
taxation;
8° Que le carbonate, da la. liste des substances dénaturantes des saumures fri-
gorifiées.
M. André Lebon a présenté les excuses de nom-
breuses personnalités qui n'ont pu assister au Con-
grès et a prononcé l'allocution de clôture.
Le prochain Congrès du froid aura lieu en 191 dans
une ville que désignera ultérieurement le bureau de
JL' Association française du froid.
L'espionnage dans l'Est
Reims, le 1^ octobre. –Le parquet de Reims est
actuellement saisi d'un nombre d'affaires d'espion-
nage inconnu jusqu'à ce jour. Une véritable « équipe »
d'espions s'est abattue sur la région et a choisi la
villg>fierï!sUns comme centre id'opérations, A l'hpure
:actuellè.aept .espions- ;eJ .trois femmes, accusées de
•%>mpïicM
|la bante qui avait entrepria de livrer a l'étranger les
Secrets de notre défense nationale, n'est pas tout en-:
:tiô're entre les mains de la justice, les chefs de cette
̃bande sont parvenus à échapper aux investigations
de la police spéciale lancée à leurs trousses et les in-
dividus qui sont à la prison de Reims ne sont que de
vagues comparses opérant pour le compte d'agents
allemands."
Les espions qui ont été remis au Parquet de Reims
«ont les nommés Georges-Robert Troussier, âgé de 19
ans, mécanicien, François Avé, 28 ans, mécanicien,
Taffin, dessinateur à la chefferie du génie à Nancy,
Berteaux, cabaretier à Sedan, Charles Ancel et les
femmes Rosé Mégissier, Sidonie Berteaux et Julie Pa-
ternottre, arrêtée à Fourlies. Deux autres inculpés
dont les noms n'ont pas été livrés à la publicité sont
également détenus à la prison de Reims.
Voici comment Troussier et son complice Avé ont
été arrêtés Troussier, qui est un repris de justice
avait fait connaissance à Chartres de deux indi-
vidus vivant dans une roulotte. Il les suivit jusqu'au
jour où des difficultés s'élevèrent entre eux, la police
dut intervenir et les deux compagnons de Troussier
déclarèrent au Parquet de Bourges qu'il pouvait très
bien mettre leur ancien compagnon, devenu leur
adversaire, en état d'arrestation. « Troussier, dirent-
ils, se livre à l'espionnage et reçoit souvent d'impor-
tantes sommes d'argent qui lui sont "adressées d'Alle-
magne. »
Le Parquet de Bourges n'hésita pas, il mit le
24juin dernier Troussier sous les -verrous et une
instruction fut ouverte contre lui. Troussier no fit
aucune difficulté pour avouer qu'il était bien en re-
lations très suivies avec un agent de l'Allemagne
chargé de l'espionnage dans l'est do la France.
Il donna même son nom, c'était un nommé Mau-
rice Koch, officier de l'armée allemande en rési-
dence à Strasbourg.
Troussier déclara avoir entretenu une correspon-
dance avec cet agent de l'Allemagne; il ajouta éga-
lement que Koch lui avait demandé à plusieurs re-
prises de lui livrer des pièces détachées du frein de
recul de nos pièces de 75 et que, bien entendu, il s'é-
tait gardé de fournir quoi que ce soit. Troussier avoua
avoir reçu, à différentes reprises, de Koch, une.
somme totale do 1,800 fr. comme prix des documents
qu'il devait fournir, ou plutôt pour lui permettre
de se procurer ces documents. Troussier affirma éner-
giquement avoir empoché l'argent qui lui était donné
à titre d'avances et n'avoir jamais essayé de livrer
aucune des pièces qui lui étaient demandées. Il ajouta
que Koch l'avait chargé de trouver à Reims un déser-
teur d'un régiment d'artillerie, lequel lui aurait faci-
lité les moyens d'obtenir les morceaux du frein exigés
par l'Allemagne. Troussier déclara qu'il avait ren-
contré à Reims un individu nommé Avé, lequel con-
sentit à jouer le rôle de déserteur et à entrer en
relations avec Koch. Toutes ces explications ne
parurent pas très claires au juge d'instruction de,
Bourges qui décerna un mandat de dépôt contre
Troussier et un, mandat "d'arrêt contre son complice
Avé. m
Le parquet de Bourges estima qu'il n'avait pas a
poursuivre plus loin l'instruction de cette affaire dont
tous les détails avaient eu la ville de Reims pour
théâtre. 11 renvoya donc le dossier et le prisonnier au
parquet de cette ville.
M. Mathieu, juge d'instruction de la première
«hambre,auqixel échut la tâche d'étudier cette affaire,
Remploya d'abord à rechercher Avé, le complice de
Troussier. Cette arrestation ne se fit pas attendre.
Troussier avait déclaré qu'il avait fait connaissance
d'Avô dans un des petits débits qui se trouvent sur la
place d'Erlon, on n'eut aucune peine à mettre la main
sur cet individu qui, avec la même énergie que son
acolyte, nia toute participation à des manœuvres
d'espionnage. Cependant, en apprenant que Troussier
et son complice avaient été arrrétés à Reims, les par-
quets de Toul, Lunéville et Nancy s'émurent et firent
savoir qu'eux aussi recherchaient ces individus dont
le passage avait été signalé dans leurs villes. Il était
donc certain que les manœuvres auxquelles Troussier
FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
da 5 octobre fl»©» L\Q]
.v'-r JLiA..̃̃.̃'̃ '̃
Fille de Polichinelle
Par ANDRÉ BEAUNIEE
PREMIÈRE PARTIE
II faisait semblant de la gronder, gentiment.
Elle répondit, avec une simplicité parfaite
A Francfort, mes enfants, M. Morgen ga-
gnait la fortune qui permet que je songe à
votre amusement. Et, moi, je lisais les philo-
sophes.
Schopenhauer î demanda Jacques;, avec
plus d'intérêt qu'il n'en ressentait.
Mme Morgen fut radieuse
Oui, ce grand maître de la vie Et, si je
suis bonne à quelque chose pour votre amuse-
ment, mes chers petits, c'est à Schopenhauer
que ¥
tïest comique, dit' Jacques, avec ses
favoris de notaire et sa petite flûte
Cette innocente moquerie, Mme Morgen la
tourna en philosophique assentiment, dont elle
fut enchantée
Oui, n'est-ce pas ?. Comique On ne le
représente pas comme ça, d'habitude. Mais,
moi, j'ai fait sculpter l'idée que j'ai de lui. Un
grand pessimiste. et si gai! 11 démontrait,
dans ses livres, la tristesse indispensable de la
vie, et que tout est souffrance, première et es-
BeproOuction interdits.
s'était livré n'étaieàt pas aus§| innocentes qu'il vou-
lait ïé dire.
On n'est pas encore parvenu a connàîtçe la nature
des documents qu'il peut avoir livrés, 64 sait seuje-
ment qu'il était chargé de fournir à Koch les pièces
du frein de nos canons de campagne. On est persuadé
qu'il a fourni certains dopunients intéressants, puis-
qu'il a reçu des sommes importantes qui ne lui au-
raient certainement pas été remises par un agent
d'espionnage avisé, s'il n'avait rien livré.
Troussier se vante d'avoir « fait marcher » Kocb,
mais c'est là une attitude décommande adoptée pour
égarer les recherches de la justice. Troussier, qui est
très intelligent, parle couramment l'allemand, son
compagnon Avé joue au simple d'esprit devant le juge
d'instruction il prétend ne pas. savoir lire et écrire,
mais au cours de la përijuisitioa faite, soit à son do-
micile, soit au domicile 'de TfôuâsferVurie volumi-
neuse corresçondance a été découverte établissant
nettement que ces deux individus ne faïsâiettt "pas
autre chose que l'espionnage au service de l'Alle-
magne. ̃ ̃> ̃"̃̃•̃̃ ̃ "̃̃ -̃̃ -'̃̃ ̃ -̃
II y a quelques jours Troussier, qui avait été con-
damné par défaut à une peine de prison pour vol
d'effets militaires par le tribunal correctionnel de
foui, fit opposition à cette condamnation et fut extrait
de la prison de Reims pour être conduit devant ce
tribunal qui confirma purement et simplement la-
peine qu'il avait précédemment prononcée. Troussier
est encore à Toul en ce moment, il sera prochaine-
ment transféré à Reims et l'on compte qu'à la fin de
la semaine il sera conduit devant le juge d'instruc-
tion pour subir son interrogatoire définitif. L'ins-
truction est d'ores et déjà terminée et on croit que
d'ici une quinzaine, Troussier et son complice Avé,
passeront devant le tribunal correctionnel de.Reims.
La seconde affaire qui est soumise au parquet de
Reims et qui, est peut-être connexe à celle dont nous
venons de parier est celle du nommé Taffin. Le juge
d'instruction, M. Delaunay, n'a pas encore interrogé
Taffin qui est arrêté depuis plusieurs semaines. Des
commissions rogatoires ont été lancées à divers par-
quets. Taffln, dessinateur à la chefferie du génie
de Nancy, a fait des demi-aveux lui aussi recon-
naît avoir été en relations avec un agent de l'Alle-
magne nommé Schwartz, ancien commissaire do po-
lice français domicilié dans le Grand-Duché de Luxem-
bpurg,tmais il je. vante, également, de l'avoir fait
« marcher ». en lui vendant 500 .francs une carte
d'étafc-major des r.environsdo -Nancy que l'on trouve
dans le comniei>ea'au prix de l;:ftv5Q! ôn-vott que,
parmi tous les mèmbrésde cette baude d'espionnage,
le môme système de défense est employé.
Les perquisitions opérées chez Taffin et au domicile
de Rose Mégissier, fille de mœurs faciles, qui exerçait
ses charmes, auprès dos ^soldats de la garnison de
Reims, ont fait découvrir une correspondance com-
promettante. De sa cellule Taffin a déjà écrit une
lettre au juge d'instruction pour tenter de prouver
son innocence, mais des charges trop sérieuses ont
été relevées contre 'lui et ses complices pour que ses
protestations puissent être prises en considération.
Bien qu'habitaitt Nancy, Taffin avait, lui aussi, son
quartier général à Reims et c'est ce qui explique que
ce soit le parquet de notre ville qui soit chargé d'ins-
truire cette affaire.
Aussitôt qu'il a été amené à Reims, Taffin a dési-
gné M» Dupont-Nouvion, avocat au barreau de Reims,
pour l'assister et, dès que les commissions rogatoires
lancées au dehors seront revenues, M. Delaunay re-
prendra son- instruction.
M. Sébille, chef de la brigade mobile.[de la Sûreté
générale, procède également à une enquête à Paris.
On pense, en effet, que es chefs de cette bande d'es-
pions doivent se trouver à Paris d'où ils dirigent les
opérations de leurs lieutenants. (De noire corres-
pondant.)
Les comptables du département de la Seine se sont
réunis, hier en assemblée générale, à la Sorbonne,
sous la présidence de M. Le Roy-Dupré banquier,
vice-président de la Compagnie des tramways de la
rive gauche et président 4e rÂs..soçiatïon..
Etaient au bureau également, MM. Roux et Ger-
beaux, vice-présidents; Portet, trésorier; Lélong,
secrétaire Beunke, secrétaire-adjoint Colqmbet, ar-
chiviste, etc.
L'Association accorde au service déplacement une
importance capitale. Le rapport établi par M. Ber-
taux, agent principal, constate que 388 emplois, va-
riant do 100 à 400 fr. ont été procurés pendant le se-
mestre. Les négociants et industriels trouvent à l'As-
sociation des experts comptables pour vérifications,
mises à jour, établissement de bilans, etc. aussi.
bien que des employés aux écritures, etc., d'une ho-
norabilité et d'une capacité éprouvées. Le rapport gé-
néral du premier semestre 1909, présenté par M. Le-
gris, administrateur, fait ressortir que cette grande
Société a payé dans le semfstre 31,776 fr. 35 en se-
cours de toutes sortes, et 68,587 fr. 05 de pen-
sions.
L'effectif total, au 30 juin 1909, eta.it de 4,786 mem-
bres, dont 1,003 retraités. Le capital à cette date est
de 2,611,524 fr. 72.
Le sous-secrétaire d'Etat à la marine vient d'en-
voyer aux vice-amiraux comniar- -iant en chef, préfets
maritimes, officiers généraux et supérieurs com-
mandant, en chef à la mer, officiers généraux com-
mandant la marine en Corse et en Tunisie des ins-
tructions applicables à la prophylaxie du choléra.
Le sous-secrêtaire d'Etat de la -marine vient de deV
cider qu'il sera procédé sur tout le littoral de la
France, par le service de l'inscription maritime, à la
révision de toutes les concessions d'établissements de
pêche actuellement existantes.
Le sous-secrétaire d'Etat veut savoir notamment si
ceux des non-inscrits qui sont actuellement titulaires
de ces concassions, simples particuliers par consé-
quent, acquittent une redevance en rapport avec les
avantages dont ils bénéficient.
Le travail qui est prescrit à l'inscription maritime
fournira à la fois le relevé cadastral de l'étendue des
établissements de pêche et les renseignements néces-
saires sur leur valeur.
La loi du 9 janvier 1852 sur la formation des éta-
blissements de pêche avait prévu, pour la procédure
d'autorisation, un règlement d'administration pu-
blique qui n'a jamais été publié.
Le sous-secrétaire d'Etat va faire préparer ce rè-
glement.
Les concessions devront être réservées, de préfé-
sentielle souffrance. Oui, au regard de
l'absolu Seulement, il n'était pas triste du
tout, lui. il écrivait, contre Hegel, des invecti-
ves joyeuses et il buvait de la bière, dans les
vereine, avec plaisir et il jouait, sur la flûte,
de petits airs. Tradôr| dôrà
Mme Morgen sembla céder bonnement au
vieil instinct de la prophétie. Elle dit, d'une
voix un peu solennelle, un peu geignarde
Vous non plus, mes enfants, au fond, tout
au fond, vous n'êtes pas heureux. à cause de
la tristesse inévitable de la vie. Seulement,
vous vous amusez c'est votre petite flûte, tra
déri dêra! Ce vieux baron Leduc, je n'en
parle pas; il est cocu, mais il grogne et, de
grogner, c'est sa petite flûte. Une petite flyte
désagréable. Il faut choisir sa petite flûte. Tout
le monde qui vit en a une il faut l'avoir qui
chante de jolis airs. Prégis, qui tout jeune a
perdu sa femme adorée et qui en garde le cha-
grin dans son cœur, il s'amuse. Moi, qui n'ai
point aimé, je m'amuse. Et, vous aussi. les
tins et les autres. vous vous amusez!
Jacques chanta
Nous nous amusons, tra déri déra
Conchita, prenez votre mandoline! S'il
vous plaît, ma chère, un petit air devant le mo-
nument du grand maître de la vie. Un petit air,
s'il vous plaît. Ah n'importe quoi! Toute
musique est triste et est gaie. Tra déri déra,
devant la statue de Schopenhauer
Jacques insinua
Un farceur
Mme Morgen V 'consentît avec un^ Tjè,ursux,
enthousiasme elle rayonnait
Oui, lia farceur! Legrand maître delà
vie! il me semble que j'entends sa petite
flûte. Regardez-le Sa petite flûte! Des
airs sautillants, une chanson pimpante et amu-
sée, sur la tristesse inévitable de la v|e Tra
déridera!
Jacques reprit ce refrain modeste
Tra déri déra Tra d'éri déra
Conchita prit sa mandoline et alla docilement
s'accroupir au pied du monument de marbre et
de rosés. Elle sembla toute petite et enfantine.
Son fin visage sourit d'abord et puis, dès que
les sfes retentirent, eut une étrange expres-
sion de sensualité langoureuse. Ce fut, cette
rence, aux. collectivités de pêcheurs formées en coo-
pératives. Dans la pensée de M. Chéron, cette orgaiii^f
sation serait reliée à celle du Crédit maritime. || i
'̃ '̃̃ jii^
REVUE DES LIVRES*
Congrès de F Afrique du Nord (Algérie,, Tunisie,
Maroc). 6-10 octobre 1908
Le compte rendu des travaux^de ce Congrès vient
d'être publié par M. Charles Depincé, chef de service
à l'Union coloniale française, secrétaire général du
Congrès. Les travaux présentés à ce Congrès étaient
des mieux étudiés et les discussions auxquelles ils ont
donné lieu ont été très brillantes. Il y a eu là nombre
d'idées et de faits émis et signalés qu'il eût été
dommage de ne pas; recueillir. 'On l'a heureusement
fajt en deux volumes grand in-octàvo formant un en-
semBIedel'^ob pages. Il nôW=suffirâ'-de i répFoduiro
le sommaire de ces deux- volumes pour en1 montrer
tout l'intërât. V
Tome Ier. Questions économiques. Questions
politiques et administratives. (Algérien-Tunisie).
Séances d'inauguration et de clôture du Congrès.
Conférences de MM. Chàilley et René Millet. La
Colonisation. Le régime foncier. L'hydraulique
agricole. Les cultures et l'élevage. Les mines.
Le crédit agricole et la mutualité, –s La pêche.
Le régime commercial. Le problème de la sécu-
rité. L'indigénat. L'organisation algérienne.–
Les assemblées. La conférence consultative.
Les municipalités. organisation budgétaire et fl
nancière. Le régime fiscal. • La justice. Les
travaux publics.
Tome II. -«• Questions indigènes (Algérie, Tunisie).
Questions marocaines Le service militaire. ·
L'enseignement supérieur, secondaire et primaire.
L'enseignement professionnel. La justice. Insti-
tutions religieuses. Les Habous. –Naturalisation
des indigènes. Conditions de vie matérielle des in-
digènes. Assistance médicale et œuvres de pré-
voyance. La politique marocaine de la France.
Le Makhzcn. Les impôts. Les douanes. ̃<– La
banque d'Etat. Les ressources économiques. La-
propriété. L'association agricole. L'enseigne-
ment. Les travaux publies. '̃'>»
Prix du compte rendu (2 volumes grand in-8», 802 ̃.
et 903 pages), 20 francs. Les volumes ne sont pas
vendus séparément. ;̃ • ̃̃. :̃•̃̃ v
Les-Tnar chandes d'oubli, ,par Henri Ddverhois,
tvoLin.-i8,Sfr,5a.
Henri Duvernois a déjà écrit plusieurs romans,
quelques-uns d'un réalisme un peu exagéré. Il est
cette fois dans la modération, bien que ce livre ne
puisse être mis entre toutes les mains. C'est l'œuvre
d'un observateur et d'un écrivain. L'auteur a un vrai
talent de narrateur sûr de lui-même. C'est vu de
plain pied et rendu avec une remarquable sûreté.
Non seulement l'exécution est dramatique et sobre-
ment descriptive; mais le sujet de toutes ces nou-
velles est toujours d'une originalité qui les rend in-
finiment curieuses à lire. On lira rarement un re-
cueil de récits aussi vivant. A.
Lequel Vaimait ? par ^ïary Floran, roman in-18,
S fr. 50
Pour sauver de la misère sa famille et, surtout, du
déshonneur son père qu'une vie ruineuse a mené aux
plus dangereux expédients, Diane de Lussy épouse un
bossu, renonçant à celui qu'elle aime et. qui l'aime-
rait s'il n'avait peur de la pauvreté. Car la jeune fillo
ignorait les faiblesses de l'amoureux conditionnel, qui
s'éloigne après une déception pécuniaire, et soupçon-
nait à peine les rares qualités de l'homme qui, réel-
lement, l'aimait, et qu'elle finit par aimer. Ce roman
plaira aux amateurs d'études de caractères comme
aux lecteurs désireux d'émotion dramatique.
Pélalede rosé et quelques Sona'eSiparCHA.RLEsPETTiT,
roman in-18. 3 fr. 50.
Dans les décors, qui semblent exacts, de. la vie,
chinoise d'àvant-hier, sous une forme d'aimable
douceur, ce livre très alerte, dont le style rappelle
Voltaire et Abbut, n'est qu'une satire des « bonzes »
de toutes les religions. Aussi n'en peut-on recom-
mander la lecture qu'aux sceptiques, et, tout de
même, à ceux, parmi les croyants, qu'un plaisir lit-
téraire ne saurait choquer, fût-il contraire à leurs
convictions.
Chants français et chrétiens, par M. A. Bentz
Un poète qui commence à écrira des vers à quatre-
vingt-trois ans ne se rencontre pas communément,
si tant est que le fait de cultiver la poésie et même
de l'aimer soit chose banale. M. Bentz est un vigou-
reux octogénaire, et il a composé des vers agréables
qui n'ont gardé aucune amertume de la vie, mais qui
au contraire ont la grâce de la jeunesse. Il n'y a pas
déjà si longtemps que de méridionales cours d'amour
firent bon accueil aux stances courtoises adressées
par M. Bentz à leurs reines.
C'est dans les plus anciens souvenirs de son enfance
que l'auteur des Chants français et chrétiens a puisé
surtout ses inspirations, et l'hommage attendri qu'il
a rendu à sa mère suffirait à donner à l'œuvre entière
le charme de la bonté en même temps que de la sin-
cérité.
Ecorchons et Carabins (1 vol. in-18,3 3 fr. 50), de M.
François. Prima, nous offre la suite de son roman les
Mablouis. L'auteur nous peint cette fois la vie des
étudiants chirurgiens à Rennes et à Brest, leurs
mœurs, leurs études, les cours, les manies, l'exis-
tence des petites villes, avec lés professeurs, les
bourgeois de l'endroit. Ce sont des scènes,des charges
et des drôleries prises sur le vif. Ce livre amusant et
de bonne observation peut être mis entre toutes les
mains.
Mme Anne de Bovet semble avoir renoncé, cette
fois, dans son nouveau roman Folle Passion, au
genre de satire spirituelle où elle a toujours excellé.
Elle nous raconte l'histoire d'une jeune femme dont
le beau-père, un vieux beau, devient follement amou-
reux. On supprime ce céladon gênant dans un acci-
dent de chasse. Ce récit, plein d'esprit et d'observa-
tion même, nous présente d'excellents types et de jo-,
lis caractères dans un amusant milieu.
Sous ce titre l'Intrus, M. Jehan de Cougny publie
un intéressant recueilde nouvelles. Ce sont des his-
toires en raccourci, d'une brièveté tressaillante et
d'inspiration variée, fantaisies, drames, idylles, sa-
musique, tout comme s'il tombait une pluie et
ensuite une grêle sur des métaux et des cris-
taux, sur des planchettes de bois sonore. Ce
tumulte menu s'anima bientôt d'un sentiment
doux et ardent; la multiple furie des notes se
mit à chanter leurs kyrielles s*ordorinèrent en
'émouvant cèrtègé, dans le soir mauve. ̃
^Oh! c'est bien! dit Mme Morgen.
C'est bien! Conchita est charmante et sa mu-
sique a un parfum de fleur au crépuscule.
C'est bien, c'est bien Je ferme les yeux et je
crois que c'est Schopenhauer qui fait cette mu-
sique-là, parmi les rosés, ce soir.
Avec sa flûte, madame Morgen? de-
manda Jacques, gaiement surpris de l'aven-
ture.
N'importe, n'importe répliqua Mme
Morgen. Elle chante, la petite flûte, la vie
impossible si l'on se refuse de transiger avec le
bonheur, la vie amusante si l'on devient un
sage qui prend son plaisir sans orgueil et qui
est gentiment reconnaissant de la moindre au-
baine. « Un petit plaisir, s'il vous plaît!»
comme les pauvres demandent un petit sou.
« Et merci bien, la vie Je prierai le bon Dieu
pour vous »
Mme Morgen se dorlotait ainsi, dans la yo-*
luptueuse mélancolie de ce beau soir. Ses amis
l'entouraient et ils l'écoutaient avec une sorte
de complaisance attendrie. Même s'ils plaisan-
taient, ainsi que Jacques, ils ressentaient, cha-
cun à la guise de son âme, l'émoi de l'heure et
cette alarme qpe donne la musique en fine
çbmpàgflt0 i'pmbré^âe .sjlence et de lassitude.
Hélène soupira
,0h l c'est qharm,an| Comme le soir est
doux!
Puis tout le monde se tut; et la musique con-
tinuait son grésillement plaintif et joli. Toute
seule en ce crépuscule, on eût dit qu'elle ne
montait au ciel que pour le cas où l'Invisible
Ariel voudrait danser un peu au rythme de cet
accompagnement bénévole.
Enfin, la musique se tut eHe-mê,jne. Et
Mme Morgen annonça
Le silence!
Il sembla, en effet, que ce conquérant taci-
turne, monté sur un grand cheval d'ombre et
suivi de fantônaes, fît son entrée dans le jardin
tires, notations, souvenirs, faits de la vie réelle, tout
cela raconté dans un style alerte, vif, spirituel, qui
rend le livré très attrayant.
.i>}
M, Jacques Dyssord publie 'son premier recueil de
vers le Dernier chaiit de V Intermezzo. Il y a mis
beaucoup d'ironie, da. persiflage et de sincérité, à
l'exemple de son maître Henri Heine. Il y a certes du
talent dans ces vers il y a surtout une. sensibilité qui
se moque d'elle-même mais qui est profonde, ouverte
aux mélancolies et aux doiileursefc qui parle à' l'âme.
Notons encore de fortes impressions de nature et de
paysage. Il na reste à M. Dyssord qu'à se dégager com-
plètement de Baudelaire et à renoncer à sa prosodie
par trop anarchiqtte..
>̃̃̃ ̃ ̃ ̃̃̃̃-̃̃̃ ̃ ̃- ̃ v
Dans le Médecin (1 vol. in-18. 3 fr. 50), M. Charles*
Edouard -Lêvya écrit lé roman in. malade et de là
j maladie. G'^st un livre attachant qui; montre toutes
les difficulté» que rencontrent les médecins auprès
des familles dans l'exercice de leur art. On entrave
leur rôle, on combat leur .méthode, on refuse leurs
ordonnances. Et là-dessus l'auteur nous raconte
l'émouvante histoire .d'un jeune docteur qui sauve
une jeune fille malgré sa mère. Ce dévouement a sa
incompensé. Il épouse la jeune fille. C'est un agréa-
ble récit, plein d'émotion et de charme où, à côté de
l'excellent médecin de campagne, figure le type si
sympathique du vrai savant. Il y a dans ce livre
d'excellentes considérations professionnelles et scien-
tifiques. 1-
Le Canada économique au vingtième siècle. Le
nouveau traité franco-canadien donne de l'actualité
au livre que vient de publier M. Maurice Devravrin
(in-lS, 4 fr.) sur l'ensemble de la situation économi-
que de notre ancienne colonie. Cette étude très docu-
mentée intéressera les hommes d'affaires, les émi-
grants et tous ceux qui s'occupent de questions éco-
nomiques.
Bibliographie étrangère
Ein Buch das gern ein Volksbuch werden mœchte,
par Mme Von Ebner-.Esceienbacu. Berlin, chez
Paetel frères. 1909.
La baronne d'Ebner Eschenbach atteindra prochai-
nement sa quatre-vingtième année. A cet âge, on ne
produit plus guère d'œuvres nouvelles: on se borne à
recueillir, à revoir ce qu'on a donné au cours d'une
carrière déjà longue. C'est ce que vient de faire Mme
jd'Ebner-Eschenbaelu Elle a formé un volume avec
ceux de ses Fôcits qu'elle préfère entre tous et aux-:
quels elle attribue un caractère plus spécialement po-
pulaire. Célèbre, très célèbre dans tous les pays de
langue allemande, la femme de lettres autrichienne
a'a jamais, en effet, trouvé autant de lecteurs qu'elle
ça eût mérités. Ses œuvres sont trop distinguées, elles
parlent un langage trop élevé pour plaire à la masse.
Nous serions tenté, pour notre part, d'en féliciter
Mme d'Ebner Eschenbach, mais elle verrait d'un mau-
vais œil ces félicitations. L'auteur du Pupille de la
commune voudrait, avant de quitter la terre, laisser
« un livre pour le peuple », un Volksbuch. Souhai-
tons donc au volume qu'elle vient de mettre en circu-
lation et qui comprend quelques-unes de ses meil-
leurs nouvelles l'espèce de succès qu'elle ambitionne.
M. M.
Friedrich Nietzsche. Briese an Mutlerund Schioester,
Ferausgegeben,V6n Elisabeth Fœrster-Nietzschb.
2 vol. Insel Verlag. Leipzig.
Ces deux volumes (exceptons quelques détails, quel-
ques pages déjà connues) n'offrent qu'un intérêt ce-
lui de nous prouver, par leur faible intérêt, qu'au-
cune intimité réelle n'existait entre Nietzsche, et sa
mère et sa sœur. Sans doute, ces deux .femmes ont
tendrement aimé ce malheureux fils, ce malheureux
frère, qui sentait leur tendresse et les aimait aussi.-
eiles s'efforçaient d'atténuer ses souffrances, de les
guérir. Mais elles en étaient incapables, car ces souf-
frances étaient surtout d'origine morale, et ni la
mère, ni la sœur, n'entendaient rien aux passions
Ispirituelles qui dévoraient Frédéric Nietzsche.
Pciufqaôi >llle Nietzsche a-t-ello inventé une lé-
gende? Elle a comparé sa mère à la mère dé Goethe
c'est faux Mme Nietzsche, femme, fille et petite-
fille de pasteurs, détestait les idées de son fils dont
elle prétendit longtemps faire un pasteur. Mlle Nietz-
che s'est donné un rôle d'Antigone; c'est faux elle
blâmait toutes les pensées de son frère et le blessa
gravement en épousant un disciple de Wagner, néo-
chrétien, pangermaniste.
Mlle Nietsche était différente de son frère qui lui
en fera reproche? C'est dommage qu'elle ait inventé
une légende, c'est grand dommage qu'elle ait dé-
fendu cette légende avec une âpreté souvent inju-
rieuse. Par une réaction dont elle est responsable, il
semble qu'on oublie un peu trop aujourd'hui qu'elle a
bien rempli ses devoirs de sœur en soignant de son
mieux un homme de toute manière incurable, et en
assurant, comme elle a su faire, la publication ra-
pide des écrits posthumes et des lettres. D. H.
~'YW111WM4111YVWWW\~ryyWWWWWNNYVVW1YNNUV~M'11WWMM.W
FAITS DIVERS
~WW114W1~VYWLL4WW4.S'KHV
ILe Temps. Bureau central météorologique.
Une zone de basses pressions couvre le nord et l'ouest
de l'Europe; le baromètre marque 747mm aux îles
liFeroë et à Skudesness. Une aire supérieure à 765mm
js'étendsur le sud de la France, l'Espagne et l'Algérie;
:une autre persiste sur la Russie (Moscou 770mm).
En"1 France; des pluies sont probables dans le Nord
et l'Est, la température va s'abaisser. A Paris,
hier, pluie presque continue.
Au Parc-Saint-Maur, la température moyenne,
15°9,a a été supérieure de 3°9 à la normale (12"0). De-
puis hier, maximum 18J2, minimum 16'0.
A la tour Eiffel, température maximum 17(10, mi-
nimum 12°6.
Pression barométrique, à 7 h. du matin, 761mm5,
stationnaire à 10 heures.
Dates critiques pour le mois d'octobre (selon la formule
d'Henri de Pamlle). 1-2, 6-7, 13-14, 20-21, ?7-2S, 31.
Tramway attaqué. Vers dix heures, hier soir,
un tramway de la ligne Porte-Glignancourt-Cime-
tière de Saint-Denis, a été attaqué surla place Victor-
Hugo, à Saint-Ouen. Les assaillants étaient au
nombre d'une vingtaine. Tandis que l'un saisissait la
corde retenant le trolley, et cherchait à l'enrouler
autour du câble, afin d'interrompre le courant élec-
trique, un autre s'emparait du levier servant à faire
quasi-obscur où la buée du soir aUait dresser
les tentes brunes du sommeil.
Jacques, sans bruit, s'approcha de Mme Mor-
̃gen et il lui dit, tout bas
Bonne madame Morgen, au revoir.
Et défilèrent les adieux à demi-voix. Mme
Morgen donnait dés poignées de mains molles
et dolentes. On s'en alla. Et ce furent comme
les couples da l'Embarquement pour Cythère, à
la grille du jardin.
Un peu câline, un peu triste, un pou mo-
gueuse, Hélène, qui s'appuyait au bras de Jac-
ques, lui demanda.
Jacques, dis-moi, tu • ne m'as jamais
trompée?.
Jacques se récria, en plaisanterie
Jamais
Et, avant notre mariage, tu n'avais jamais
eu de maîtresses
Jamais!
Ils s'en allèrent, en riant plus qu'ils n'étaient
gais.
DEUXIÈME PARTIE
I ̃
Dans le salon du petit hôtel qu'il avait rue
Fortuny, Prêgis, après déjeuner, allait et ve-
nait, fumant. Il était habillé, prêt à sortir; sa
jaquette le sanglait bien, marquait sa taille
élancée; il avait une jolie vivacité de mouve-
ments une aisance d'homme très sûr de lui-,
même, une désinvolture élégante. Il fumait, au
bout drun long tuyau de bambou, des cigarettes
blondes. t
Et il donnait désordres à un valet de cham-
bre, qui avait posé au milieu du salon, par terre,
une grande claie toute pleine de fleurs qu'il
s'agissait de répartir.
C'était un salon luxueux, et comme en ont
les vieux garçons ou les courtisanes, ceux-là
qui sont, par gp$t nonchalant, collectionneurs,
et celles-ci, qui achètent des tableaux et des
bibelots ainsi qu'on ferait un placement, sans
trop ea avoir l'air. Les boiseries des murs
étaient d'un excellent style Louis XV, il y pen-
dait deux Fragonards et un Nattier. Un piano,
qu'habillait une belle soie blanche brochée
d'argent, servait de piédestal un peu lourd, un
peu immense à de charmantes séries des Saxe
manœuvrer les aiguilles et en menaçait le watt-
man.
Le conducteur du véhicule, voyant les vilres voler
en éclats, sortit de sa poche un revolver pour main-
tenir, en respect les bandits.
A l'approche de la police, les assaillants se disper-
sèrent comme par enchantement. L'un d'eux, cepen-
dant, a pu être capturé. C'est un nommé Prosper
Frontain, âgé de dix-sept ans. Il a été envoyé au Dé-
pôt.
Incident* de grève. Des champignonnistes en
grève ont insulté et frappé des camarades qui tra-
vaillaient à Arcueil-Cachan et au Bas-Meudon. Plu-
sieurs arrestations ont été opérées.
A la suite d'une réunion tenue à la Bourse du
Travail da Versailles, les maçons en grève ont tenté
de débaucher les ouvriers qui travaillaient au chan-
tier Sotieid, boulevard de la Reine. La police a dû in-
tervenir. ̃̃̃̃
] HSîIitnnt socialîsic poursuSvl. Sur les ordres
=du parquet de Rennes, là Sûreté s'est mise à là re-
cherche du jeune Remiot, ancien secrétaire de la
Bourse du travail de cette ville.
La disparition de Remiot remonte à deux mois. Le
fugitif avait quitté Rennes en emportant la somme
de 7,000 fr., solde du montant d'une vente de meu-
bles de sa tante, Mme veuve Simon, qui avait pro-
duit 12,000 fr.
C'est à l'instigation de son neveu que Mme Simon
avait consenti à se dessaisir d'une partie des objets de
luxe qui garnissaient ses appartements.
tes accidents d'auîoiMobiîe.i. Sur la route de
Lagnieu (Ain), une automobile conduite par le chauf-
feur Pellet et dans laquelle se trouvaient le proprié-
taire de la voiture, le comte Chardonnet, Mgr Henry,
évêque dé Grenoble, et son secrétaire, est entrée en
collision, dans un tournant très brusque, avec une
diligence. Le timon de ce véhicule a pénétré à tra-
vers le vitrage do l'automobile et le comte Chardon-
net a été grièvement blessé. Un des chevaux de la
voiture a été tué; l'automobile a été très gravement
avariée.
Une automobile conduite sur la route de Ver-
sailles par M. de Torizet du Vigier, est entrée eu col-
lision avec un cabriolet près de Plaisir-Grignon. Un
cultivateur d'Elançourt, M. Lamartagne et son petit-
fils, qui se trouvaient dans le cabriolet ont été griè-
vement blessés. Ils ont été transportés à l'hôpital do
Versailles.
Mme Sainara blessée. Mme Samara, do l'O-
péra, a été victime, hier, d'un accident sur les con-
séquences duquel les médecins n'ont pu encore se
prononcer. Mme Samarà revenait en automobile d'une
promenade au Bois. En passant près de la porte:do
Bagatelle, le véhicule dérapa sur la chaussée dé-
trempée et sa capote heurta .très violemment l'un
des. arbres qui bordent l'avenue de Madrid.
Le choc fut des plus rudes, et le mécanicien, Wil-
liam Martin, fut projeté hors de son siège.
Tandis qu'il se relevait sain et sauf, Mme Samara
gisait, inanimée, sur les coussinsde la voiture. L'ar-
rêt avait été si brusque et la secousse si forte que le
front de l'artiste avait frappé contre un panneau de
la limousine.
Mme Samara a été immédiatement transportée à
son domicile.
Famille empoisonnée par des huîtres. M. Bes-
nard, chapelier, rue du Champ-Jacquet, à Rennes,
recevant à déjeuner plusieurs personnes do sa fa-
mille, leur avait servi plusieurs douzaines d'huîtres.
Dans l'après-midi, tous les convives furent indispo-
sés. Le jeune Maurice Besnard, âgé de dix-huit ans,
employé au Comptoir d'Escompte, vient de mourir
des suites de cet empoisonnement.
ILa peur de la caserne. Un cultivateur, Lepa-
vec, vingt et un ans, habitant près de Vannes, devait
être incorporé au 156°, à Saint-Mihiel. Pour échapper
à la caserne, il se jeta sous le train qui devait l'em-
mener rejoindre son corps. Il fut effroyablement mu-
tilé.
B>a grève des marchands de bais. L'adjudi-
cation annuelle des forêts domaniales de Loir-et-
Cher, qui avait lieu, samedi, à Blois, n'a donné aucun
résultat.
Les marchands de bois, comme ceux dés autres dé-
partements, se sont abstenus par suite de l'introduc-
tion dans le cahier des charges, de l'article 66, relatif
à l'application aux ouvriers forestiers de la loi rela-
tive aux accidents du travail.
La profanation da tî?apeau du SS{e. On
mande de Mâcon que l'enquête ouverte au sujet de la
lacération et de la profanation du drapeau du 334°
aurait abouti à l'arrestation du clairon libérable Châ-
telain, de la 5e compagnie.
Enfermé en prison avec un pseudo réserviste, qui
était un inspecteur de la brigade mobile de Dijon,
Châtelain aurait fait à ce dernier des confidences qui
équivaudraient à des aveux. Le prévenu a été mis en
cellule.
Siaieide «l'iane étrangère. Le Parquet mari-
time de Toulon, informé de la découverte d'un ca-
davre de femme de 30 à 35 ans à la pointe du cap
Martin, a fait demander si cette femme, qui s'était
suicidée, ne serait pas celle que l'on suppose avoir
passé quelque tempsv à Toulon, avec le lieutenant de
vaisseau Lair et avoir fui avec lui. On a appris que la
noyée du cap Martin était une étrangère. On n a pu
préciser si elle était allée en ces derniers temps à
Toulon.
Je crois savoir que, d'après des renseignements
nouveaux, cette femme ne serait pas la complice du
lieutenant de vaisseau Lair et que, si elle s'est don-
née la mort, ce n'est pas pour échapper à des res-
ponsabilités qu'elle aurait encourues, mais par suite
de manque d'argent.
Néanmoins l'enquête continue. (De notre corres-
pondant de Toulon.) ,,¡
Asphyxiés dans uneeuve. Béziers, le 4 octo-
bre. A la campagne de Castonel-le-Bas, située à Ser-
vian, près de Béziers, vient de s<3 produire un de ces
pénibles accidents si fréquents a l'époque des ven-
danges. '̃'̃ '̃̃'•'̃' ̃' -̃'̃'̃̃̃
Deux jeunes gens que l'on occupait dans une cuve
à égrener et à tasser du marc, venaient de goûter et
retournaient à leur travail. Au lieu de descendre par
l'échelle, ils sautèrent, en guise d'amusement, au
fond de la cuve où ils tombèrent aussitôt asphyxiés.
L'un d'eux, Thiers Firmin, âgé de dix-sept ans, né
à Plaisance (Aveyron), malgré les soins les plus éner-
giques, ne put être rappelé à la vie. Quant à l'autre
victime, Armand Fabre, de Servian, âgé de dix-huit
ans, on espère le sauver.- (De notre correspondant.)
NECROLOQ-IB
On annonce la mort de la vicomtesse de Jessaint,
née Cuvelier, décédêe à l'âge de soixante-dix-nuit ans,
15, rue Clément-Marot. Elle était la mère du vicomte
de Jessaint. Les obsèques auront lieu mercredi, à
dix heures et demie, à Saint-Pierre de Cliaillot;
l'inhumation se fera au cimetière de Paçsy.
On annonce la mort, à Nantes, de M. le docteur
et les singes musiciens y étaient emprisonnés
dans une cage de verre que des filets de cuivre
tenaient. Sur la cheminée, il y avait une petite
pendule de cuivre ciselé. On y voyait un per-
sonnage qui était tout à la fois l'Amour et le
Temps; il avait un bandeau sur lés yeux, des
ailes de papillon aux omoplates, et il maniait
une terrible faulx. Cette pendule était destinée
à compter des heures frivoles Prégis, qui avait
le cœur circonspect, ne désirait pas d'autres
heures.
Sur une table, un plateau contenait une cafe-
tière d'argent, un sucrier, deux tasses.
Prégis veillait au bel arrangement des
fleurs
C'est ça, Legris disait-il à son valet de
chambre. Les hortensias sur la cheminée.
Dieu que c'est joli, des hortensias rosés, main-
tenant que les hortensias ont été bleus si long-
temps Les hortensias rosés, tu m'entends
bien, Logris ? c'est la nature, par lo temps
qui court. à sa perte I, Voilà. Et puis, ce bol
de nénuphars, sur le piano. Et puis, ces rosés 1
Là-bas, sur la console Et puis, tout ça.
tout ça ?.
Le valet de chambre obéissait à merveilleaux
indications de Prégis, pourvu que Prôgis fût
dogmatique. Mais, pour peu que Prégis eût la
moindre hésitation, il réprenait sa liberté de
jugement et ne désirait que d'épiloguer.
Tout ça, tout ça ? fît Prôgis.
Il ne savait pas trop ce qu'il ferait des fleurs
qui restaient. Il en voyait sur tous les meubles,
à profusion. Logris s'enhardit alors et iliança; <:
Monsieur a tort. "'̃ '̃ r> '•"̃
Hein?. ̃ !t V
Legris, en veston court sur le tablier à ba-
vette, se tenait immobile, une gerbe de pivoines
dans les bras. Il ressemblait à Flore, mais à
Flore qui se fût dégoûtée de ses prodigalités
printanières.
Monsieur en met trop. >~
Prégis, quand il était à bout d'incertitude sur
les questions que pose à chaque instant la vie
quotidienne, avait une sorte de confiance acca-
blée dans le goût et dans le bon sens de Legris.
Il lui demanda w
Tu ne trouves pas ça joli?-
Ah! mais, si! fit Legris.– Pour être
Alfred Heûrtâux, chevalier de la Lêgion-d'Honneup,'
membre, correspondant de l'Académie de médecine,
frappé d'une congestion cérébrale à Sa propriété d'Ize>
ron, près Vallet (Loire-Inférieure) il était âgé de
soixante-dix-huit ans
Professeur de clinique chirurgicale à l'Ecole de
médecine de Nantes, puis chirurgien en chef des hô-
pitaux, le défunt avait publié un certain nombre de
travaux qui attirèrent sur lui l'attention du monda
médical tout entier dans le Dictionnaire de mé-
decine et de chirurgie de Jaccoud, des articles extrê-
mement reniarquables et qui font autorité, sur les
cancers, les kystes, les fibromes, le phlegmon sous-
ombilical, etc.; un mémoire à l'Académie de mé-
decine sur la Fistule paracocci/ffienne, qu'il fut le
premier à déterminer, etc. Ses obsèques ont eu lieu
aujourd'hui à Nantes. (De notre correspo7idanl).
On annonce la mort de M., Jeaa?Baptiste;Reygasse,
docteur en droit, ancien rédacteur à V Univers, décédé
,â Toulouse, à l'âge de 1 quarante-fiiiit ans."
Un service de bout de l'an pour le peintre Albert
Maignan sera célébré demain mardi, a dix heures, en.
l'église de la Trinité.
Le service funèbre du lieutenant Jean Ghaurê, du
1" régiment du génie, chevalier de la Légion-4'Hpn-
neur, mort victime de la catastrophe du République,
sera célébré mercredi, à neuf heures et demie, en
l'église de Meudon. L'inhumation aura lieu au cime-
tière de Meudon. ̃
BIBLIOGRAPHIE 5
La Revue de Paris >
La Revue de Paris a eu la main heureuse avec
l'admirable traduction du roman de Blasco Ibanez_,
Arènes sanglantes, par G. Hérelle, et le roman si H
parisien de Jules Sageret, Paul le Nomade; deux5
tableaux de mœurs religieuses, En guerre sainte, par
El Djaouzi, et les Griefs d'un curé, par Edouard
Diricq; une belle correspondance entre George Sand 3
et Fromentin l'éloge ému et véridique de Charles
Guérin, par Jean Viollis une amusante et poignante-
autobiographie de Marc Le Goupils, Colons et Cana-
ques; enfin la Révolution persane, de Victor Bôrard,
font du numéro du 1er octobre l'ensemble le plus in- `
téressant et le plus varié. :;1
~I~ :pF k~ABOvi~~n~^tT =
Un an 6 mois 3 Htois
Paris. 48 » 8i » '̃̃ -l£ --»-i Uiff
Se'mo et Seino-et-Oise 51 .» 25 50 l£ 7I> = ,ïi
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SPECTACLES DU 4 OCTOÇIiE
Opéra. 8 h. Faust.
Français. 8 h. 1/2. La Robo rouge. °
Opèra-Comique. 8 h. 3/4. Lakmé.
Odéon. S h. 1/2. George Dandin. Cavalleria rusticana. =-'
"Variétés. 8 h. 1/4. Un Mari trop malin. Le Roi.
Gymnase. 8 h. 3/4. La Joie du Talion. L'Ane do Bu-
ridan.
Vaudeville. 8 h. 3/4. Suzette.
Renaissance. 8 h. 3/4. Le Scandale.
Théâtre Sarah-Bernhardt. 8 h. 1/2. La Révolution fran-
çaise.
Théâtre Lyrique municipal (Gaîté). 7 h. 3/4. Les Hu-
guenots.
Nouveautés. 8 h. 3/4. Théodore et Cle.
Palais-Royal. 8 h. 1/2. Ce Vieux Médard Family
Hôtel. w
Athénée. 8 h. 1/4. Un Mariage à Londres. Arsène
Lupin.
Théâtre Réjane. 8 h. 3/4. Zaza.
Théâtre Antoine (Qémier). 8 h. 1/2. Le Roi s'ennuie. '`'
Papillon dit Lyonnais le Juste.
Châtelet. 8 h. 1/2. Michel Strogoff.
Porte-Saint-Martin. 8 h. 1/2. Le Roy sans royaume.
Ambigu. 8 h. 1/2. La Porteuse de pain.
ApoUo. 8 h. 1/2. La Vouve joyeuse.
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Tous les jours, de 2 h. 1/2 à 6 h., sauf lé dimanche.
Trianon-Lyrique. 8 h. 1/2. Les Diamants de la cou-» >
ronne.
Folies-Dramatiques. 8 h. 1/2. La Femme de feu.
Cluny. 8 h. 1/2. Plumard et Barnabe.
Comédie Mondaine. 8 h. i/2. Ruy Blas.
Théâtre Molière. 8 h. 1/2. Les Aventures de deux gosses
autour du monde.
Comédie royale. 9 h. Jaspinons. Le Noël de M. Mou-
ton. Avant les Courses. Un Petit Trou pas cher.
La Fringale.
Grand Guignol. 9 h. La Grande Mort. Le Bec de `,
gaz. Le Délégué de la troisième section. Depuis
six mois. Le Jeu do l'Amour et des Beaux-Arts.
Le Testament.
Folies-Bergère. 8 h. 1/2. Spectacle varié.
Scala. S h. F/4. Paillasses et Gogos. Concert.
Olympia. S h. 1/2. Les Filles de Bohême.
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Vendredi Le Cœur et le reste. Samedi La Rafale.
Cigale. 8 h. 1/3. A la 6, 4, 2
Moulin Rouge. 9 h. La Revue nouvelle.
Palais de Glace (Champs-Elysées). Patinage sur vraie
glace, tous les jours, do 2 h. a 7 h. et de 9 h. à minuit.
Nouveau Cirque. 8 h. 1/2. Attractions sensationnelles.
Troupe nouvelle. Mercredis, jeudis, dimanches
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Cirque Médrano. 8 h. 1/2. Spectacle équestre.
Musée Grévin. Entrée 1 fr. Le Palais des Mirages. ̃>»'
Le Journal lumineux par le Cinématographe. 0
Tour Eiffel. Ouverte de 10 heures du matin a la nuit.
i™ étage, Restaurant-Brasserie déjeuners, 4 fr. et a la
carte. Matinées au théâtre, dimanches et fêtes, a 3 h.
Thèâtrophone. Auditions de ce soir Opéra: Faust.
Français: La Robe rouge. ~r Nouveautés Théodore
GtC*>. ̃
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serait. Seulement.
Quoi?.
Monsieur m'excusera. Mais, à mon avis,
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d'une honnête femme.
Diable s'écria Prégis, diable!
Avant d'entrer chez Prégis, Legris avait été
au. service d'une personne des plus légères. Il
en restait .confus; et, satisfait maintenant de
travailler dans une maison respectable, il avait
résolu de prendre le contrepied de tout ce qu'il
faisait précédemment; il serait volontiers tombé
dans les inconvénients du puritanisme.
Diable lui demanda Prégis, tu
crois?.
Monsieur doit mieux savoir que moi.
Legris s'exprimait ainsi, avec humilité son
repentir et'sa vergogne étaient dans cette for-
mule modeste d'abnégation. Il baissait les
yeux.
Et Prégis, luf, réfléchissait.
Ma foi, non déclara-t-il. Non, non,
plus j'y songe, et plus je vérifie que je ne sais
pas mieux que toi, mon pauvre Legris!
Voyons, voyons. Quelle honnête femme est-ca
que je connais?. Sapristi Je fume trop etje
perds la mémoire des honnêtes femmes avec •
une facilité incroyable
Il se promenait de long en large, examinant
ceci, cela, clignant des yeux, cherchant une
perspective. Puis il iuterpella Legris
A ton avis, comment est-ce le salon d'une
honnête femme?. -.j
Legris sourit avec décence, et il répondit t
̃̃ "C'est affi^UX; !.yV »«̃•• ̃•̃ ̃ ̃(̃• >}
Ils rirent tous les deux. Puis Prôgis s'appro*
cha de son valet de chambre et lui dit 1
Tiens. Arrange-moi donc ça!
Il tendit à Legris son poignet qui, un peu pluf
haut que la manchette, était bandé; mais le
bandage se défaisait. Legris déposa sur la claie
la gerbe de pivoines et il rafistola le bandage.
Tandis qu'avec un soin de vieille bonne il en*
fonçait une épingle, il murmura
Monsieur a dit à Mme Môran?.
Rien du tout répondit Prégis. Et, là- a
dessus, tais-toi! Na!
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