Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-01-22
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Description : 22 janvier 1908 22 janvier 1908
Description : 1908/01/22 (Numéro 21). 1908/01/22 (Numéro 21).
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2007
JOURNAL DES DÉBATS DU MERCREDI 22 JANVIER • 1908
ras, pour sa consultation de midi, avait dû attendre
'̃quarante-cinq minutes au passage à niveau de Chai'-
iras, le train étant en retard et la garde-barrière se
^refusant à lui livrer passage. L'administration des
'Chemins de fer de l'Etat est condamnée, en outre, à
fpayer les dépens de l'instance. {De noire correspon-
dant.)
̃(. '•'̃' J jfflE- ̃̃ –•"
NOUVELLES_DU JOUR
Les Fêtes franco-italiennes de la Riviera
Dimanche soir. Cannes.
La raison des fète3 qui se donnent en ce moment
[sur la Riviera a été donnée ce soir au banquet de la
municipalité, avec beaucoup de précision et un art
sobre de bien dire, par M. Maur's, directeur do la
'Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée. Quatre trains
de luxe reliaient la Côte d'Azur aux capitales d'où lui
viennent les hivernants le Calais-Méditerranée à
Londres et à Paris le Riviera Express à la Haye et â
Berlin; le Nord-Sud Brenner à Berlin et à Milan; le
Saint-Pétersbourg-Vienne-Cannes, aux capitales do
l'Autriche et de- la Russie le "-nouveau train remplit
le môme office pour Rome, qu'il met à moins de dix-
sept heures do Cannes de plus, au lieu de passer par
.Civiita-Vecohia et la côte, il passe par cette seconde
capitale, Florence.
Vous connaissez déjà le programme des fêtes d'au-
jourd'hui réception k la gare du premier train ar-
rivé de Rome il portait M. le commandeur délia
llocca, administrateur des chemins de fer italiens,
représentant M. Biaucbi M. Wildhagen, directeur
des Wagons-Lits pour la direction de Rome; MM.
Ferrari 'et Germauo, représentant lo gouvernement
italien; des membres de la presse italienne, etc.;
première réception dans ce charman» Casino mu-
nicipal que Cannes s'est donné, qui domine le port,
reçoit les rayons du soleil et les reflets de la mer, et
fait communiquer par de larges baies ses salles
blanches.
M. Capron, maire de Cannes, qui a tant fait pour
8a ville," et Mme Capron, ont reçu à déjeuner les cin-
quante invités des fêtes franco-italiennes,; je vous ai
«lit les noms des invités italiens le ministre de l'in-
térieur s'était fait représenter par M. de Joly, préfet
des Alpes-Maritimes, et celui des travaux publics par
;M. l'ingénieur Mocquery la Compagnie du P.-L.-M.
iTétait par MM. Maftsjs, Habcrt, Margot, Ruelle et
Arnaud la Société des wagons-lits par M. de Riçhe-
mond son directeur à Paris, M. A. Noblemairo, -dir
.'recteur de l'exploitation, et M, Lenglé, directeur du
service de la publicité.
Le Comité d'organisation des fêtes est présidé,
comme vous le savez, par M. F. Arago, député de
Cannes il a pour secrétaire général M. E. Baussy,
pour vice-président M. H. Trub.
Au cours de ce déjeuner élégamment servi dans la
salle à manger tendue d'admirables tapisseries espa-
gnoles, M, Gapron a prononcé le toast suivant
Cljers hôtes,
Mme Capron et moi nous vous remercions "infiniment
d'avoir accepte la villa Madrid commo lo premier arrêt,
j'allais dire, comme lo premier buffet de votre dernière
étape..
Je suis profondément reconnaissant aux illustres pd;o-
ïins de Rome et de Paris do me donner, sous lo regard
bienveillant de M. le préfet qui représente lo gouverne-,
ment et de M. Moccjiiery, délégué de M. le ministre des
travaux publies, la douce occasion de fairo hommage â
notre Sœur, à notre très grande Sœur Nioo, a nos belles
et charmantes voisines-Monaco, Menton, San Rcino, de
leur fairo hommage de cette nouvelle création de wa-
gons-lits.
Rome-Cannes serait une antithèse vraiment paradoxale
si à la Ville-Etemelle Cannes n'était opposée que comme
le symbole de l'éternelle jeunesse do la rivière italienne
et française, de môme que la presse, dont je salue les
représentants, est lo symbole des antithèses éternelles
de la pensée dans ce qu'elle a de plus grave et de plus
souriant.
Messieurs los délégués italiens, jo lève mon verre en
l'ho/meur de ce train de, luxo qui rend plus nécessaire,
plus étroit le contact de l'Italie avec la Côte d'Azur, et
*î vous voulez admettre que Cannes est la partie prise
pour le tout, devant le nouvel essor quo donne a nos re-
lations avec les capitales do l'Europe la mise en marcho
de ce nouveau train, on no devra- plus dire seulement
tout chemin mène a Romo, mais tout chemin mône à
Cannes.
D'autres toasts y ont répondu, affirmant la sym-
pathie de la France et de l'Italie, et disant la beauté
du littoral. Après quoi, par un temps radieux, le va-
ipeur VEstérel a emmené les invités à l'île Saint-Ho-
'norat, vaste bois de' pins. où s'élève un des plus anti-
ques monastères do la chrétienté. Un abbé aux yeux
bleus, qui porte la couronne de cheveux blancs, la
calotte violette et la blanche robe cistercienne, nous
fait visiter la chapelle et le cloître un prieur érudit
rappelle les souvenirs héroïques, le massacre des
moines par les Sarrasins, débris des bandes de Poi-
tiers. Et nous revenons, tandis que par-delà lo pre-
mier plan des montagnes sombres, le soleil rend
roses les neiges dentelées des Alpes italiennes.
Le soir, banquet au Casino, et représentation de la
Dame de chez Maxim's. Au banquet, nouveaux
toasts; j'ai cité celui de M. Mauris M. Arago a parlé
avec son éloquence accoutumée; M. de Joly, M. Moc-
query ont été fort applaudis. Los invités italiens ont
répondu dans le plus pur français M. délia Rocca a
affirmé une fois dé plus la bonne entente des deux
pays -et des deux réseaux un des succès do la soirée
-a- été pour le mairo de San-Remo. Ce Ligure qui a re-
vendiqué pour toute la côtoie priv.ilôge.d'appartenir
à cette race, qui n'est ni latine, ni gauloise, mais qui
e3t demeurée la même à travers les temps, a dit,
dans un français exquis, les plus jolies choses que si
les Latins avaient jadis conquis la Gaule, la France
avait t»)is fois reconquis ses conquérants, par ses
poètes, par sa grâce et par son amour il a parlé de
Gfaziella, do Michelet, de M. A. France, avec un son-
timent tendre, un accent fin, sentimental et adroit,
en penchant la tête sur l'épaule et en mettant une
main sur son cœur.
Demam, les mômes fêtes se renouvellent Nice et
à Monte-Carlo après-demain à Menton.
Au château de l'Abbatiale
Uno affaire de poison qui rappelle par son côté mys-
térieux et l'audace de la tentative, les affaires fa-
meuses du dix-huitième siècle, vient d'entrer au pre-
mier plan de l'actualité.
Le château de l'Abbatiale se dresse sur le territoire
de la commune de Bec-Hallouin, aux environs de
Bernay (Eure).
L'abbaye dont il s'agit, n'est autre que la célèbre
abbaye du Bec, la plus considérable de Normandie,
fondée en 1034 par Herloin, entre les murs de laquelle
professèrent Laufranc et saint Anselm. La gloire du
FIUILUTON DU JOURNAL DES DÉBATS
du »» janvier fl»©» R5J
U PORT D'ATTACHE
Par I*ÉON DE TINSEAU
XI..
(Suite)
Ils montèrent sur le toit à l'Italienne d'où
Ton découvrait tout l'horizon, A l'Est, c'était
-retendue sombre du paysage terrien piquée de
points lumineux lampes des villas, chan-
«iellès des fermes, lanternes mouvantes des
Voitures fuyant sur les routes. Au Nord, les
ijecs de gaz de la petite ville voisine souli-
gnaient la base du roc escarpé qui la^rotôge.
Mais c'était dans la direction de l'Occident que
brillaient les « amies » d'Odette. Tour à tour,
jelje lesjiomma
Voici le phare de èranville. J'aime son
étoile moins que les autres, parce qu'elle est
trop près, et qu'on peut aller la toucher en une
demi-heure de voiture. C'est une étoile banale,
8t je hais la banalité.
Moi aussi, convint Ezteben. Mais c'est
yielque chose que d'avoir une étoile toujours
feou3 la main.
-A gauche, poursuivit la jeûna fille sans
s'arrêter à la remarque, c'est le bon petit phare
des îles Chausey. Lui non plus ne m'intéresse
iguêre, depuis que j'ai fait la connaissance du
'gardien qui l'éclairé pour cinquante francs par
Revrofluctien interdite*
monastère rayonna sur toute l'Europe et les rois
d'Angleterre y choisirent leurs ponseillers.
Le château est occupé actuellement par Mme veuve
Hébert, soixante-dix-huit ans, qui, par suite d'intei- j
diction, possède un tuteur dans lapersonne de M°San-
cier, notaire à Paris.
A l'occasion d'une réunion du conseil de famille
devant le juge de paix de Brionno, sô trouvaient as-
semblés, il y a environ cinq semaines, au château,
M. Théodore Cahn, gendre de Mme Hébert, et ses en-
fants, M. Rousseau, le frère de Mme Hébert et M.
Gouin, adjoint au maire du Bec, subrogé-tuteur,
Mme Hébertet sa dame de compagnie.
Or, au cours d'un repas, les convives purent cons-
tater que la viande à eux présentée avait une telle
amertume qu'on ne pouvait l'ingérer. Les invités
supposèrent une "tôiitative d'empoisonnement.. Un
chat ayant .absorbé de cette viandepérit d'ans d'atroces
souffrances.
Une. instruction fut alors ouverte par le juge d'ins-
truction do Bernay, M. Lesoueff, tandis que les ali-
ments étaient soumis à l'expertise de MM. Guesliet,
professeur à l'école de médecine de Rouen, et P.-L.
Vadam, directeur du laboratoire de biologie de Pa-
ris. Ceux-ci constatèrent dans toutes les viandes une
quantité considérable de strychnine.
M. Théodore Cahu, interrogé à ce sujet, a confirmé
les faits sur lesquels il a fourni les détails suivants
Lo matin, au déjeuner, on nous servit un rognon de
veau qui avait été acheté la veille chez le boucher où se
sert habituellement ma belle-môre. Le premier morceau
que jo portai a ma bouche me parut tellement ainor que
je ne le mangeai point. Mon flls et ma fille, ainsi quo
tous les hôtes durent également laisser ce qu'ils s'étaient
servi. Je fis emporter le rognon de veau en recomman-
dant aux domestiques de ne point en manger, et la
viando fut mise de côté. Le soir, un rôti de bœuf était
également amer et immangeable. C'est d'ailleurs cette
amertume qui nous a tous sauvés et nous étions
quatorze huit maîtres et six domestiques.
Je fis encore une fois emporter lo plat a l'office. Quel-
ques instants après, une des servantes vint me trouyor
affolée un jeune chat qui se trouvait dans la cuisine
avait mangé un peu do rôti et était tombé foudroyé peu
d'instants aprfis.
J'interrogeai aussitôt les domestiques. Le veau et le
bœuf, achetés la veille, avaient été laissés, pendant la
nuit, dans la etrisine, située dans une vieille chapollo.
p'râs de la tour de l'Abbatiale. Evidemment, quelqu'un,
admirablement au courant des habitudes et des aitres du
château, s'était introduit pendant la nuit ot avait sau-
poudré les viandes de strychnine. Ces viandes étaient
pendues a des crochets, et, pour se livrer a ses manœu-
vres criminelles, on les avait décrochées, ce dont on s'est
aperçu par la suite.
M. Cahu déposa donc une plainte contre inconnu
M. Rousseau, frère de Mme Hébert, au contraire,
précisa les accusations. Il désigna une personne qui
fut intorrogée et dont les explications ont semblé
manquer de clarté à la justice. Les agents de la Sû-
reté, envoyés à Bernay, ont retrouvé des.traces du
passage du criminel, qui s'introduisit pendant la nuit,
aucun chien ne gardant la propriété. Il décrocha les
viandes, les saupoudra, puis en les raccrochant, il en-
fonça le crochet de suspension dans une autre partie
d'un morceau.
M. Sancier, notaire, confirme ces dires. D'autre
part, M. Vadam, expert, a déclaré
La viande examinée par moi avait été saupoudrée de
strychnine en nature, qui était restée sous forme do
cristaux, a la surface et dans les replis do la viande. En
un mot, on avait « salé », si j'ose ainsi m'exprimer, l'ali-
ment avec le poison. Nul doute, étant donné la propor-
tion de strychnine, que l'effet n'eût été foudroyant si les
convives avaient absorbé le repas qui leur était destiné.
S'il en fut autrement, c'est que la strychnine est un
toxique dont l'amertume est si grande que l'ingestion do
ce produit est presque impossible au palais lo moins
sensible.
Les expériences faites à Rouen n'ont pas été moins
probantes.
Cette affaire cause en Normandie une très vive im-
pression. ̃̃ ̃ • i
Académie des Sciences
Séance du 20 janvier
La séance est ouverte à trois heures vingt-cinq. M.
le secrétaire perpétuel de Lappareht dépouille la cor-
respondance. Voici d'abord uno lettre du ministre de
l'instruction publique priant l'Académie de désigner
un de ses membres, en remplacement de M. Janssen,
pour siéger à la commission de la Caisse des recher-
ches scientifiques dont la première réunion doit avoir
lieu le 1er février. Puis vient une lettre par laquelle
la Société de géologie de Londres remercie l'Académie
de s'être fait représenter à la cérémonie qui vient
d'avoir lieu en l'honneur de cette Société.
M. A. Gaudry retenu à son domicile par une indis-
position do quelque durée adresse un Travail de MM.
Neuville et Maurice de Rothschild relatif à la défense
si curieuse trouvée par ces explorateurs à Adis Aba
dans l'Afrique tropicale. Rappelons que cette dent
appartient à un grand mammifère sans doute encore
vivant ou éteint depuis peu de temps. M. A. Gaudry a
composé une introduction pour le Travail de MM.Neu-
ville et Maurice do Rothschild. M. le secrétaire per-
pétuel présente ensuite au nom de M. Gaudry un ou-
vrage de M. Philippe Thomas intitulé géographie
physique de la Tunisie et un ouvrage de M. le profes-
seur Perner sur les gastéropodes de Bohême.
M. Bigourdan adresse une Note sur los trembler
ments de terre de la France. L'auteur montre, d'a-
près la répartition de ces phénomènes sur une carte,
qu'il existe une relation entre les tremblements de
terre et la constitution géologique du sol français.
M. S. Arloing (de Lyon) a effectué de longues et pa-
tientes recherches sur les diverses variétés de bacilles
de la tuberculose. Il rappelle que si l'accord s'est fait
entre hygiénistes et bactériologistes au sujet du dan-
ger,.de la propagation de la tuberculose bovine à &
l'homme par les voies digestives, il n'on est
pas de même sur la question de savoir si le bacille
tuberculeux de l'homme, du bœuf, de l'oiseau et du
poisson appartiennent à des espèces très différenciées
ou constituent de variétés d'une même espèce.
M. Arloing démontre expérimentalement que la
forme des bacilles dans chaque groupe n'est pas in-
variable. Il est parvenu à modifier le basille des
mammifères dans des limites très étendues. La tem-
pérature et la pression sont les deux facteurs de ces
variations morphologiques; elles permettent de com-
muniquer à ce bacille quelques-uns des aspects des
bacilles aviaires et des bacilles des poissons.
M. Laveran résume un Travail de MM. Souiie et
Roig sur une épizootie qui a sévi aux environs d'Al-
ger sur les bovidés. Cette épizootie est due à un piro-
plasme.
M. Zeiller présente un Travail de M.Lantenois, in-
génieur en chef des mines, sur la géologie du Tonkin.
mois, plus le logement et la nourriture. Vous j
comprenez qu'une étoile perd de son prestige;
quand on a vu frotter l'allumette qui la fait
briller au firmament.
Armendaritz soupira 1
Vous êtes devenue terriblement forte en
analyse t
Tant pis pour ceux qui m'obligent aies
analyser Et maintenant venez encore plus sur
l'Ouest, comme disent les marins. Voyez cette
étincelle blanche, suivie de plusieurs étincelles
vertes. Cela me fait penser à un collier d'éme-
raudes fermé par un diamant. Dommage que le
nom soit si peu poétique le ieu d'Herpin i
Mais, dans la même direction, regardez ces
deux éclairs qui se succèdent comme les dé-
charges d'un fusil à deux coups. C'est le phare
de Préhel mon favori t
Pourquoi cette préférence ?
Parce qu'il est puissant et fort. Il brille à
quinze lieues, non pas, comme les trois pre-
miers, au fond d'une baie> mais dans le véri-
table Océan. Les tempêtes du large le battent
sans* jamais l'éteindre. Il cause avec les intré-
pides voyageurs qui viennent du bout du monde,
et dont notre golfe sans profondeur n'aura
Jamais les visites. Oh les navires aux grandes
ailes oui passent dans la nuit, dans le mystère,
dans l'espoir, et qui aborderont quelque jour
aux Iles Fortunées -Heureux iiâ vires Je vou-t
drais être le dernier des mousses qu'ils em-
portant
Ezteben demanda
-fr En êtes-vous bien sûre?
Non, répondit-elle, après s'être examinée.
Il y a en moi deux créatures qui se combattent
celle des rêves ambitieux, et une autre, la
meilleure, mais qui est toujours vaincue. Celle-
là se demande si le bonheur n'est pas daus la
lutte pour la liberté et )'amour, dans la vie la-
borieuse, pleine de devoirs, semée de sacri-
fices. Tenez regardez tout à. fait à gauche un
lumignon rouge l'étoile du labeur patient et
courageux. C'est l'entrée do Cancale. En ce
moment elle dit aux pêcheurs « Venez par ici
l'heure du repos sonne vos femmes, vos fp-
M. L|mtenois a utilisé pour ce travail important les
nombreuses coupes que le tracé de deux lignes de
chemin de fer a rendues nécessaires.
M. Lippmann présente un échantillon de verre qui
laissé exposé au soleil dans un recoin pendant un
nombre d'années considérable a passé do l'état inco-
lore à l'état coloré. Cette coloration doit être attri-
buée aux rayons ultra violets.
M. Deslandres présente une Note do M. Farman
dans laquelle l'auteur décrit les perfectionnements
successifs qui ont amené son aviateur à l'état actuel.
La séance est levée à quatre heures.
Une Inspiration généreuse
La sœur de Frédéric Nietzsche, Mme Fœrster, s'est
depuis quinze ans consacrée avec un zile et un dé-
youement de toutes les heures à l'édition des œuvres .'̃
complètes de son frère en outre, elle a d'une main ̃
pieuse, rédigé la biographie du grand homme infor-
tuné qui, de son vivant, l'avait priée d'assumer cette
tùche délicate. Pourtant, son activité au service d'une
chère mémoire fut récemment l'objet de critiques
acerbes et même d'attaques sans ménagement. Elle
conserve en revanche des partisans chaleureux et
vient de connaître une grande joie. Le dépôt d'archives
nietzschéennes qu'elle a fondé afin d'y conserver les
manuscrits du philosophe défunt ainsi que les nombreux
documents nécessairesàl'étudedGsapûnséeareçu d'un
admirateur et traducteur suédois du maître,M.Thicl,un
legs de 075,000 fr. L'avenir de l'institution, jusqu'à pré-
sent alimentée par des droitsd'auteur,n'en est que-mieux
assuré. Bien plus, il semble à Mme Foerstcr qu'elle
puisse, des à présent, rêver d'étendre son cercle d'ac-
tion en sorte qu'une inspiration généreuse l'engage à
distraire une partie des revenus du legs Scandinave
pour réaliser une œuvre de bienfaisance du caractère
le plus original. Elle a récemment communiqué à la,
presse allemande ses intentions sur ce point elle a
marqué la volonté de commémorer la bonté cordiale
qui fut une des séductions de son frère et qui le ren- >
dait, dit-elle, si profondément heureux lorsqu'il pou-
vait procurer à autrui quelque joie.
A cet effet, et dans un avenir prochain, la Fonda-
tion Nietzsche distribuerait chaque année, en souve-; j
nir de l'homme dont elle porte le nom, quatre ou cinq <,
bourses de voyage de deux mille ou deux. mille cinq
cents francs chacune, suivant les ressources disponi- j
blés. Ces subsides1seraient attribués à des hommes de
valeur choisis dans toutes les professions, juristes,
savants, écrivains, officiers, artistes, pourvu qu'ils
se trouvent dans la force de l'âge, c'est-à-dire entre
vingt-six et'quarante-six ans (ce dernier chiffre mar-
quant à peu près l'heure du naufrage intellectuel de
Nietzsche). Ces limites pourraient être toutefois dpassées, en raison de quelque circonstance particu- ,i
Hère.
En créant des fondations de cette nature, remarque
fort justement Mme Foerster, on songe le plus sou-
vent à la première jeunesse, ou encore aux dernières
années de la vie, et l'on néglige l'âge viril, courbé
pourtant sous le fardeau' de ses lourdes responsabi-
lités. N'est-ce pas au cours de fcette période de la vie
que les mieux doués se sentent parfois accablés par '̃̃
la monotonie de leur occupation professionnelle, au
point de s'abandonner à l'amertume ouàlamélan'
colie ? En ce cas, la distraction et le repos leur de-
viennent une nécessité pressante. Qu'on se représente,
continue cette femme de cœur, un martyr de l'unifor-
mité du devoir faiblissant sous l'assaut réitéré de
soucis sans ampleur et s'abimant en de sombres pen-
sées. Soudain, il reçoit un mot de la Fondation
Nietzsche « Faites-nous savoir quand vous pourrez
obtenir quelques mois de congé deux mille francs,
(ou davantage) sont à votre disposition pour voyager
au loin. Dés lors, cette victime de la banalité quoti-
dienne se voit en état de réaliser quelque désir long-
temps caressé, de visiter le Sud ou le Nord, de se re-
poser sur la montagne ou dans la forêt, de goûter à
la source les ivresses de l'art immortel.
A ces privilégiés, leur bienfaitrice ne demandera
nul service en retour de ses largesses ils n'auront à
faire que d'oublier leur souci et de se reprendre en
main pour les combats futurs de l'existence. L'homme
s'est donné trop peu de joies.disait volontiers Nietzsche.
Que chaque année quatre ou cinq créatures humaines
puisent donc, en mémoire du penseur saxon, se don-
ner sans scrupules à la joie et revenir ensuite récon-
fortés vers la besogne aride qu'ils contempleront d'un
regard plus indulgent par la suite. Nietzsche n'assu-
rait-il pas aussi qu'une profession est un utile soutien
dans la vie vérité d'expérience que les mieux doués
oublient précisément le plus volontiers, sous la pres-
sion des soucis mesquins de la carrière dans laquelle
ils se sont une fois engagés.
Mme Foerster-Nietzsche ne s'explique pas de façon
plus précise sur la pensée qui la guide dans le choix
de sa bonne œuvre. Estime-t-elle que son frère eût
fait sagement en conservant sa chaire de Baie, en y
revenant de temps à autre après avoir donné quel-
ques mois à la réflexion féconde afin de se retrem-
gper dans le contact des hommes et dans la familiarité
des faits. C'était l'avis de son ami le plus sûr, Erwin
Rohde. Mais quand donc celui qui se juge inspiré,
marqué d'un signe divin pour prêcher le salut au
monde a-t-il obéi volontiers à ces suggestions.de l'ex-
périence et du sang-froid? Quoi qu'il en soit, on ne
peut qu'applaudir à la délicatesse d'ame, l'intuition
des besoins de notre époque qui ont présidé au pro-
jet dont nous venons de dire" "les dispostions princi-
pales. Tout y révèle une inspiration née dans le coeur
d'une femme.
Peut-être songera-t-on, non sans quelque appréhen-
sion, aux difficultés qui attendent ses exécuteurs. Qui
donc ne présagerait, en effet, que les candidatures
seront innombrables, qu'il y aura peu*' d'élus parmi
beaucoup d'appelés à ce banquet psychothérapique.
Avec la bonne hôtesse qui le voudrait largement ap-
prêter, il faut donc souhaiter que d'autres générosités
s'ajoutent à celle de M. et Mme Thiel et viennent gros-
sir le budget des affamés d'idéal dont une passagère
dépression intellectuelle fait des invalides de l'âge
viril..
Ernest Seiluèrk.
BIBLIOGRAPHIE
L'Invasion, le beau roman de ce penseur et de ce •
styliste de haute allure qu'est Louis Bertrand, a défi-
nitivement conquis lo public, ému et charmé par
cette œuvre riche en éléments sociologiques et ani-
mée d'une vie intense, pittoresque, dramatique ~«
un. maître livre qui obtient un grand succès chez
FasqùeÙe.
fants vous attendent sur la jetée, avec un joyeux
bonsoir aux lèvres.» Mais ce dernier phare
de mon horizon n'est qu'une petite lanterne,
symbole du bonheur tranquille, pour lequel j'ai
peur de n'avoir pas été créée 1
Ils gardèrent une minute le silence, un peu
oppressés par l'atmosphère dont le poids
augmentait: Armendaritz prit la parole
C'est vrai. Dieu semble vous avoir faite
pour l'or et la soie d'un trône. Mais je me suis
parfois demandé, aux heure* où l'on oublie son
catéchisme, s'il n'y a vraiment qu'un seul Dieu.
La main qui pétrit nos argiles semble si peu
d'accord, souvent, avec celle qui conduit nos
destinées Moi aussi j'ai rêvé quand j'avais
le malheur de rêver –que j'étais né pour un
trône.
Oh mon ami, je ne vous croyais pas ambi-
tieux. Dans quelle partie du monde est situé
votre royaume futur? N
Hélas 1 gémit-il mon royaume n'est pas
de ce monde je m'en assure de plus en plus.
C'est comme le mien, soupira Odette en
écho. Je ne serai jamais qu'un vaisseau passant
dans la nuit, sans trouver aucun port
De nouveau le silence régna entre eux; puis
Ezteben dit d'une voix dont le timbre étonna la
jeune fille
A défaut du grand navire, vous pourriez
avoir la petite barque, privée d'aventures, mais
certaine de trouver, sans aller bien loin /un
asile de paix et de tendresse. °
La question qu'il espérait n'étant pas venue,
il continua «
Odette, ferez-vous semblant de ne pas
comprendre que je vous aime?
Non: je ne" jouerai pas cette comédie.
Vous m'aimez depuis le jour où vous avez écrit
mon devoir sur Jeanne d'Arc. Nul homme ne
m'a aimée aussi bien que vous. Quand les au-
tres me renient, vous êtes avec moi.
Alors, chérie, faute de mieux, entrez %u
port indiqué par la pauvre petite lumière
rouge.
1 On aurait pu croira qu'elle avait^prêvu ce
gyti arrivait, tant elle hésita peu à répondre t
-uwtxayya.aaartvvu artxawrtrt.rtrt.m:m>yrtwvcaanrtnww.v vwNVUUwo
FAITS DIVERS
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Ejc 'S'cfLa pression" barométrique a encore monté sur l'ouest
et le centre do l'Europe elle atteint 77U:ïun en. Hol-
lande, "771-1111 à Paris, 775ni' à Nantes.
En France, le régime do veut d'Est va persister avec
temps beau et un [peu froid. A Paris, hier, temps
couvert.
La température moyenne, 0^9, a été inférieure
de i°2 à "la normale (ï"i). Depuis hier, température? a
maxima 2°0, minima ÎC8.
Soeiété «isasicalc des an'eieas sosîs-ofSàcîcrs un
geais. Un concert suivi de bal a été donna sa-
medi, sous la présidence d'honneur du ministre delà
guerre et avec le concours de l'excellente musique
du 1er génie, par la Société amicale des anciens sous-
officiers du génie. Coite fête qui a été très brillante
et très animée, s'est ouverte à neuf heures,, dès l'ar-
rivée du -commandant Maurial, représentant du mi-
nistre de la guerre, dont l'entrée dans la salle, au
bras de Mmo Lefranc, femme du président de la So-
ciété, a été saluée par l'exécution de la Marseillaise.
Le commandant Maurial et Mme Lefranc étaient sui-
vis de M. Lefrano, président do la Société, accompa-
gnant Mme Maurial du lieutenant-colonel Seal, de
l'infanterie coloniale de Mmo Lemmer-Maisaud, etc.
Le concert a obtenu un grand et légitime succès.
Mme Lemmer-Maisaud a chanté dans un excellent
style des fragments de Galathêe, avec, pour parte-
naire, M. Gaston Vannier, de l'Onéra-oomiquo. Mlle
Mariette Lemmer-Maisaud a tenu avoc brio le piano
d'accompagnement. Leur succès a élé très grand,
comme celui qu'a obtenu M. Jean Hartet, de l'Opéra.
On a beaucoup applaudi, aussi, Mines Esnily Mary,
Claire Vannier, de l'ûpéra-comiquo, Mlles Andrée
Cellier, Louise de Gerlor, Blanche d'Ivry, MM. Gaston
Courras, de l'Opéra Lucien de Gerlor, Piloir, Henry
Boll et le soliste violoniste Etchécopar, du 1er gé-
nie, auquel la salle fit une véritable ovation.
La musique du 1er génie, conduite par son chef,
M. A. Verbregghe, a brillamment exécuté plusieurs
morceaux de son répertoire.
La foto s'est terminée par un bal plein d'entrain.
ÎLes coeiasps soaî uaéeonfcnîs. Les fiacres
étaient rares, hier soir, dans Paris. Réunis au Tivoli
Vaux-Hall, les cochers et chauffeurs de voitures de
place protestaient contre la nouvelle ordonnance du
préfet de police interdisant la « maraude » sur cer-
taines voies et à certaines heures.
Cette réunion s'est terminée par un ordre du jour
demandant «que les décisions prises par la commis-
sion do circulation ne soient pas appliquées » et pré-
venant le préfet de police que « si les négociations
n'aboutissaient pas, les intéressés appliqueraient les
décisions qu'ils ont prises ».
Ce qui veut dire que les cochers feront grève.
Cependant, bien quo l'ordonnance soit devenue
exécutoire depuis hier, M. Touny, directeur de la
police municipale, a recommandé à ses agents d'ad-
monester paternellement les cochers récalcitrants, et
de ne commencer à dresser des contraventions que
demain mercredi.
'fi'casîaiâvc de caaibrSoSage an ÏLouvre. Les
morceaux de vitre de la fenêtre de Charles IX ont été
remis à M. Bertillon. Le directeur du service anthro-
pométrique, après avoir pris les empreintes digitales
de M. Vallet, chef de la brigade mobile, de son secré-
taire et des huit gardiens qui avaient tou-
ché â ces morceaux, a relevé sur ces débris deux em-
preintes de doigts bien nettes qui, d'après lui sem-
blent avoir été faites par les mains d'un profession-
nel du cambriolage.
M. Bertillon va comparer ces deux empreintes avec
celles qu'il avait relevées sur les vitres qu'onlui avait
envoyées du musée de Rouen où, dernièrement, une
tentative de cambriolage eut lieu dans des circons-
tances analogues.
^'affaire des diamants. C'est aujourd'hui que
M. Lo Poittevin doit faire subir un interrogatoire
décisif à Lemoine. Hier le magistrat instructeur s'est
rendu à son cabinet perur dépouiller le courrier, mais
la réponse aux commissions rogatoires qu'il a en-
voyées n'était pas encore parvenue. Peut-être M. Le
Poittevin sera-t-il fixé officiellement aujourd'hui sur
le sort réservé par la justico anglaise à sa demande
de saisie du pli déposé à l'Union-Bank de Londres.
Nous avons déjà dit, d'après le solicitor Morris, que
cette réponse serait négative.
Sir William Ramsay, l'éminent chimiste anglais,
est assez disposé à croire que la formule de Lemoine
pour faire des diamants est possible.
VEvening Standard rappelle que le savant Wil-
liam Crooks a fabriqué une fois des diamants au
cours d'une séance publique de l'Institut Royal. Sa
formule était la suivante
« On place du fer pur et du charbon de sucre dans
un creuset de carbone. Le creuset est placé dans un
four électrique soumis à un courant de sept cents
ampères, à une pression de quarante volts. Le fer
fond rapidement et absorbe le carbone. Au bout de
quelques minutes, on coupe le courant et on plonge
le creuset dans l'eau froide. »
SSovant le «lamicîJ» de M. Clemenceau. Un
homme d'une quarantaine d'années s'arrêtait, hier,
à l'angle de la rue Vineuse et de la rue Franklin. Il
examina le voisinage aucun agent. Certain de pas-
ser inaperçu, il traversa la chaussée et, en face du
n° 8, où habite M. Clemenceau, il se baissa et plaça
un objet entre les rails. Un tramway venant du Tro-
cadéro apparut presque aussitôt les roues écrasèrent
l'objet une violente détonation retentit un rassem-
blement s'étant produit, on parla d'un attentat dirigé
contre la personne de M. le président du Conseil.
L'individu fut arrêté peu après et conduit au com-
missariat de police de la rue Ëugène-t)elacroix. Il dé-
clara ce nommer Isidore Wertz, né le 0 juillet 1862,'
à Dannemaire (Haut-Rhin), être célibataire, natura-
lisé Français, exercer le métier do boulanger et de-
meurer, 100, avenue Kléber. Il se défendit d'avoir
déposé quoi que ce soit sur les rails.
Un agent a trouvé à l'endroit où s'était produit
l'explosion deux plaques rondes en fer-rfclanc sur les-
quelles on a pu lire « Ouest Ruggieri ». Le commis-
saire de police croit donc que l'engin qui a éclaté est
un de ces pétards que l'on adapte aux disques et dont
se servent les conducteurs en cas d'accident pour
couvrir les trains.
Wertz a été inculpé de présomption de vol do pé-
tard au préjudice de la Compagnie de l'Ouest et d'in-
fraction à l'ordonnance du 25 juillet 1802. Il a été di-
rigé sur le Dépôt.
Suicide dans un violon municipal. Dimanche
soir, une Société de cinématographe donnait à Lou-
dôac une représentation. M. Nicolas Diraison, âgé de
soixante-deux ans, ancien avoué à Morlaix, avocat à
Loudéac, en même temps que clerc chez M. Che-
valier, avoué, se mit à critiquer à haute voix les
différents tableaux qui défilaient sur l'écran. Il pa-
raissait très surexcité, et en dépit des conseils que
NouiLL~ryES LucuLLUS R'voo~~ c~RRE'r
B~a&B&a&.B BEt~ ~aa~ËsB&a~~ ~BW~E~&MBrtBNS&B
Non, mon ami. Deux choses m'empêchent
de vous encombrer de" moi. D'abord et surtout
la parole que vous avez dite à deux reprises
«faute de mieux! » Ce matin, en vous accep-
tant, je vous eusse préféré à des rivaux dignes
de vous. Ce soir, je serais une femme qui s'est
donnée à vous « faute de mieux ». Et je reste-
rais cette femme tout letemps que Dieu nous
laissera ensemble.
J'ai prononcé des mots stupides, gémit
l'avocat inhabile dans sa propre cause. Né me
condamnez pas sur dos mots 1
Cher ami, ce n'est pas vous, c'est moi que
je condamne. Vous vous faites sur mon compte
l'es illusions que cause l'amour. Vous ne vous
demandez pas si je serais une bonne femme de
pêcheur. Moi, je me le suis demandé plusieurs
fois, et ma conscience a fait une réponse dont
-je n'ai pas lieu d'être flore. Voilà une raison
plus forte que la première pour vous préserver
d'un grand malheur. Que doit-on penser d'une
femme qui craint, devant Dieu, de regretter à
certaines heures le luxe qui brille, le confort
qui caresse, la vie élégante qui flatte? Eh bien,
mon ami, descendez-moi de mon piédestal je
suis cette femme-là.1 1
Dans l'obscurité r elle sentit une douce
étreinte.
Pour vous descendre du piédestal, disait
Ezteben, 30-vous prends dans mes bras, -.et je
vous y conserve. Ne èraignez rien. Je vous for-
cerai à être heureuse.
Avec un mouvement calme pour se dégager,
ejle répondit:
Ah je suis brisée de faligue. Ne luttez
pas contre moi. Si cette journée maudite ne
me laisse pas la confiance en votre amitié, que
me restera-t-il? Vous m'avez promis d'être mon
guide, non mon oppresseur, dans les ténèbres
Ils n'avaient plus rien à se dire» Accoudés à
la balustrade, ils songeaient au lendemain, si.
peu semblable pour chacun d'eux, et qui devait
les séparer. Peut-être ce lendemain eût été dif-
férent si Ezteben eût moins vite perdu cou-
rage, moins vite écouté la voix de son orgueil
blessé. Odette restait à côté de lui. Qui peut
lui donnaient des personnes amies, il refusa de se
taire ou do sortir; le directeur du spectacle dut faire
appel au commissaire de police pour expulser le per-
turbateur qui fut enfermé dans le violon municipal.
Hier matin, M. Hainon, concierge de la mairie de
Loudcac, voulut rendre la liberté M. Diraison. On
conçoit sa stupeur quand il constata que le prisonnier
de donnait plus signe de vie.
M. Di raison, avant d'être enferme1, avait été fouillé,
on ne s'explique pas comment il a pu mettre le l'eu à
la paille répandue sur le ̃sol du violon et dont la fu-
mée l'a asphyxié.
B/aSTaiira «le Cierenoat. Depuis plusieurs jours
on discutait sur le point de savoir si l'affaire Thomas
viendrait devant te jury de la Haute-Vienne ou celui
du Puy-de-Dôme. D'après les dernières nouvelles les
dôvalisours d'églises comparaîtraient tour à. tour de-
vant chacune des-deux Cours d'assises.
En effet le parquet do Guoret et celui do Tulle
s'étaut dessaisis en faveur de M/ Gambours, juge
d'instruction do Limoges, ce magistrat après avoir
signé une ordonnance de renvoi concernant les cinq
inculpés devant Ja'chambrp des mises en accusation,
a remis au parquet de Limoges son volumineux dos-
sier.
M. Eyquem, procureur de la République, vient de
terminer son. réquisitoire et à la prochaine session
des assises, c'est-à-dire à la fin du mois de février, les
frères Thomas et leur mère, Faure et Dufay cempa-
raîtront devant le jury de la Haute-Vienne. Ils auront
à y répondre du vol dû la châsse d'Ambazac, des vols
des églises de Laurièrc et do Solignac (Haute-Vienne),
du musée de Guéret (Creuse) et de l'église de La-
gue.nne (Corrèze). ̃
Quelques jours plus tard, ils devront comparaître
de nouveau devant la Cour d'assises de Riom pour les
autres vols dont ils sont. accusés. Les dôvaliseurs
d'églises seront donc jugés deux fois, et les débats,
paraît-il, ne manqueront pas d'intérêt car on y verra
notamment quels moyens compliqués employaient
certains antiquaires pour faire passer aux collection-
neurs les objets truqués ou d'origine douteuse.
frols persoHBies saits Sa g3«ee. Mme Rou-
gane de Chanteloup, âgée de trente-cinq ans, s-ôtait
rendue, avec son plus jeune enfant, sur un étang si-
tué à proximité du château de Servilly, à six kilo-
mètres de La Palisse, et se livrait aux plaisirs du pa-
tinage quand un craquement sinistre retentit. La
glace venait de sc briser; la mère et l'enfant furent
engloutis sous la glace. Le jardinier du château, té-
moin do la scène, se porta au secours de ses maîtres.
Put-il frahi par ses forces? fut-il entraîné par ceux
qn'il voulait sauver? On ne sait; en tout cas, il fut,
à son tour, précipité dans l'étang.
Il a fallu, plusieurs heures do recherches pour ra-
mener sur la berge les cadavres des trois malheu-
reuses victimes.
E18 crâsiie «îo Meaux. Le juge d'instruction de
Moaux a rendu une ordonnance de non-lieu en faveur
de la fille Vetter, dite Raymonde, arrêtée en même
temps qu'Hébert.
IE&U'q saiîidaSrcs et iwas-isis. Cherbourg, le 21
janvier. Plusieurs agressions se sont produites la
nuit dernière entre militaires et marins. L'un d'eux,
nommé Kultz, embarqué sur le Cluzleawenault a
reçu, rue Tourcarrée, un coup de baïonnette à la
gorge que lui a porté un artilleur du Sma régiment co-
lonial.
L'agresseur qui a pris la fuite est inconnu. Le
blessé a été transporté à l'hôpital maritime. (De
notre correspondant.)
Au nombre des nouveaux officiera de l'instruction pu-
blique, nous sommes heureux do trouver le nom do
M. François Castol président do la Société de secours
mutuels du personnel de la Belle J^rdiniôro.
La Société française d'Emulation agricole contre l'aban-
don dos campagnes, 3, rue Baillif, Paris, et dont le prési-
dent d'honneur est M. Ruau, ministre da l'agriculture,
ouvre un concours national de monographies dont voici
lo plan
n) Enuinérer les causes et les inconvénients do l'aban-
don des campagnes.
b) Indiquer les remèdes les plus pratiques et dévelop-
per les méthodes d'application do chacun d'eux 1° ac-
tion des pouvoirs publics; 2° initiative privée..
A ce oonoours sont conviés tous ceux, hommes ou
femmes, qu'intéresse cette question sociale.
J,o concours sera irrévocablement clos le 30 avril 1908,
à minuit.
Il sera dote do nombreuses récompenses offertes par
les pouvoirs publics et la Société.
Les personnes qui désirent y prendre part peuvent
écrire a M. Henri Morcl, secrétaire du oonoours, 100,
Grande-Rue de la République, a Saint-Mando (Seine),
qui leur en fora parvenir lo règlement et leur fournira
tous los rousoigne monts nécessaires.
Hier soir, au cercle catholique du Luxembourg, M.
Boyer d'Agen a fait sur le cinquantenaire do Lourdes une
conférence qui a été trôs intéressante et a obtenu un
grand succès.
THÉÂTRES
Comédie française Les Deux hommes, comédie en
quatre actes, en prose, de M. Alfred Capus.
Cela s'appelle' fcs Deux hommes et pourrait s'appe-
ler aussi bien les Deux femmes. Cela s'appellerait,
admirablement, Thérèse Champlin, car la îigure de
cette Thérèse presque une autre sainte Thérèse
domine délicieusement toute la comédie, et c'est l'hé-
roïne la plus persuasive sans doute do toutes les hé-
roïnes de M. Alfred Capus.
Thérèse est l'épouse de Paul Champlin. Celui-ci
jouit, comme avocat d'affaires à Dijon, d'une considé-
ration certaine, mais insuffisante à contenter son or-
gueil et son ambition. Il veut conquérir Paris et s'y
enrichir, tandis que Thérèse souhaite simplement de
continuer à vivre en province, dans un foyer paisible
auprès d'une iille aimée. Thérèse a une grande affec-
tion pour son mari qui a le cœur bon et loyal ce-
pendant leurs deux natures sont ''extrêmement diffé-
rentes, et cette femme à l'esprit droit, aux pensées
saines, ot qui entretient dans son âme un idéal d'hon-
neur et de pureté,, souffre assez profondément de
voir son mari tout près de consentir aux pratiques
de Yarrivisme moderne.
Chez leur parente Mme Salvier qui a les che-
veux blancs et une indulgento bonté ils font la
connaissance à Paris de Marcel Delonge.
En opposition à Paul qui représente, selon le vœu
de l'auteur, l'homme capable de s'adapter aux mœurs
de son temps, Marcel incarne l'homme inadaptable à
ces mœurs. Il s'est interdit l'action, persuadé qu'elle
lui serait fatale, et il vit en dilettante, fidèle a des
préjugés qui sont d'autrefois, fier do ses sentiments
ot satisfait d'une dizaine de mille francs do rentes
que lui ont laissés ses ascendants.
Marcel a vite reconnu en Thérèse une femme d'é-
lite, il a été touche de sa beauté et il s'est, pris à l'ai-
mer. Thérèse n'a pas vu Marcel sans éprouver une
vive sympathie pour lui cependant elle est pressée
de fuir Paris dont l'atmosphère, c'est-à-dire l'in-
fluence, lui déplaît, et de retrouver sa fille, à Dijon.
Mais Paul Champlin s'attarde, remet de jour en jour
affirmer qu'elle ne çentait aucune hésitation
dans son refus, qu'elle n'attendait pas une ten-
tative dernière ? Mais, tout à coup, une lueur
éblouissante illumina l'Océan. Comme en plein
jour, les îles se montrèrent au large; le profil
des côtés apparut, et les éclairs des phares,
pendant une demi-seconde, furent noyés dans
le puissant éclair de Dieu. Puis la voix du ton-
nerre « fut portée sur les eaux », et des gouttes
énormes claquèrent sur la plomb de la ter-
rasse.
Vous avez peur? demanda Ezteben à sa
compagne qui gagnait rapidement l'escalier.
Elle répondit, avec un étrange besoin de se
rapetisser elle-même °
Oui, j'ai peur. de la pluie pour mes ru-
bans.
Les joueuses venaient de quitter leur table,
n'ayant pas la môme intrépidité. Mais, comme
il arrive sur cette falaise, l'orage ne tenait pas
ses menaces, Le tonnerre se tut après cette
seule explosion, laissant le dernier mot à un
semblant d'averse. Rita, sortie da sa frayeur,
fit cette remarque
Ils doivent bien s'amuser, là-bas, sur leur
bateau Mais, j'y pense, à quelle heure seront-
ils à Granville?
Armendaritz, heureux d'avoir quelque chose
à faire, consulta le. tableau des marées.
Vers tpois.heures du matin, annonçait-il,
le remorqueur flottera. da nouveau.
De ordres furent envoyés à l'écurie en con-
séquence.
Voulez-vous permettre, dit Ezteben, que
je profite de la voiture pour aller prendre le
train?
La maîtresse de maison le considéra d'un
œil curieux.
k- Vous êtes bien pressé de rejoindre vos
amis?
Mais oui, madame; et non moins pressé de
rejoindre ma garde-robe, dont votre bonté to-
lère l'absence.
Vous ne dormirez pas longtemps.
Il eut un geste vague pour exprimer que la
auit serait toujours assez longue pour son som-
le départ, à cause qu'il a le plus grand intorât à faire
la connaissance du financier Bridou. Il rencontre
enfin ce personnage chez Jacqueline Evrard.
Jacqueline Evrard est une amie de pension, hiee
retrouvée, .de Thérèse. Elle était du monde autrefois,
elle n'est plus que du demi-monde aujourd'hui, sans
que Thérèse s'en doute. Riche, belle, sôduisantû, elle
a beaucoup d'amis; Bridou n'a rien à lui refuser.
Mais Jacqueline n'est pas heureuse, son irrégularité
lui pèse et elle rêve d'épouser un homme qui lui rendo
sa qualité de bourgeoise. Il se -trouve qu'elle aime
Marcel Delonge elle lui offre, se croyant aimée,1 sa
personne et sa fortune ce qui lui vaut un refus
qu'elle jugo injurieux. Ceci se passe au cours de la
soirée où elle reçoit les Champlin.
Le refus de Marcel fait deviner à Jacqueline qu'il
aime Thérèse et Jacqueline est de celles qui se ven-
gent. Elle se venge ou prenant Paul Champlin pour
amant.
Bridou a offert à Paul Champlin, qui l'a acceptée
sans consulter sa femme, une très belle situation à
Paris et lui a fait gagner 40,000 fr. à la Bourse. En
vain Thérèse suppliesonmaride repartir pour Dijon.
Elle connaît bientôt que Jacqueline est sa maîtresse.
Cependant, Marcel supplio Thérèse de divorcer et
d'être sa femme. Thérèse voit avant tout son devoir
et une lettre repentante de Paul l'incline au pardon.
Le repentir de Paul est sincère jusqu'à ce qu'il revoie
Jacqueline, et l'ensprcei'îuse le reprend, lui fait en-
trevoir une vie de succès et de luxe; il sent qu'il sera
très malheureux, mais il est vaincu et il dit adieu
à Thérèse. Thérèse est libre. elle sera heureuse un
jour avec Marcel.
Thérèse Champlin a été longuement acclamée et
Mme Barlet a pris à bon droit pour ella la moitié des
acclamations. Elle s'est montrée, dans co très beau
rôle où M. Alfred Capus a mis le meilleur de son ta-
lent et de sa sensibilité, admirable et exquise; elle
nous a émus profondément et elle nous 'a ravis par
l'éminentc vérité do son art.
Mme Pierson est charmante et excellente do na-
turel, de tact, de bonne grâce 'lans le rôle de Mmo
Salvier.
Mme Cécile Sorel interprète Jacqueline Evrard avec
conscience et avec un grand souci de justesse olle y
a beaucoup d'allure.
M. Le Bargy anime de son mieux le personnage do
Marcel, et sa déclamation est ardente, convaincue.
M. de Féraudy prête beaucoup de rondeur et de
naïve inconscience à Paul Champlin. Mlle Provost,
a eu beaucoup de succès dans le rôle d'une petite
« thôâtreuse », ot il faut complimenter M. Ravet
chargé du rôle de Bridou.
EDOUARD Sauradin.
L'Odéon affiche pour aprôs-clemain, a deux Iiouros et
pour la deuxième série do ses abonnements aux jeudis
classiques la Trésor, do M. François Goppée, et le Ofte-
vertier avare, do Pouchkine, précédé d'une causerie sur
Pouchkine, Nicolas Gogol et les avares.
Rappelons que domain mercredi sera donnée, en ma-
tinée, îi quatre heures et demie, la douxiômo séance da
récitation poétique, consacrée cette fois a Verlaine, aveo
le. concours de 1 orchestre Touche et des principaux ar-
tistes do l'Odéon.
M. Goorges Foydcau a lu hier aux artistes du théâ-
tre des Nouveautés sa nouvelle piôce en trois actes et
quatre tableaux, intitulée: OccUpe-ioi d'Amélie l
Cette pièce, dans laquelle Mlle Armanclo Cassive fora
'sa rentrée, a l'emporté un 1res grand succès do lecture.
Les répétitions vont commencer des aujourd'hui.
En attendant, Coralie cl C", la joyeuse pièco de MM.
Valabrùgue et Hcnncquin, eontinùo'a triompher tous les
soirs.
Ce soir, îi Marigny, a huit heures trois quarts, avant-
derniùro représentation do la Compagnie sicilienne. Au
programme la Morte civile (la Mort légale), piôceen cinq
actes do Giacojnolti.
On annonce la représentation 1res prochaine sut
une do nos grandes seônes d'une pantomime mêlée do
chants, musique du compositeur Bonnamy, avec danses
réglées par M" Cormisco, mise en scène do SVague.
Dans eotte'pantomimo intitulée JJohvma, on aura l'occa-
sion d'applaudir Mme do Monbiguy, qui fut une exquise
commère de Kevuos Mlio J. Lo.ry, transfuge dos Nou-
veautés et où se révélera comme mime un jeune. artiste
qui caeho sous le pseudonyme Saint-Mars, un nom
apparenté a la Société parisienne, au monde diploma-
tique et un talent qui fera parler de lui.
Hier soir, M. Gémier, retour do Monte-Carlo, repre-
nait son rùlc do Sherlock Holmes, entouré do tous ses
camaradou do la création. I/o public fit un accueil cha-
leureux au célébra détective. « ̃ ̃ •
Speotaclos prochains .̃̃̃̃
Opéra co soir, relâche. ̃
Comédio française co soir, jeudi, vendredi, les peux
Hommes mercredi et samedi, l'Amour veille; jeudi, en
nîïitindo, le Luthier de Crémone, le Ciel:
Opéra-Comique co soir, Lahmé mercredi, Madame
HuUerfly jeudi en matinée, les Armaiilis, Galathée
(début do Mlle Boyer do Lafory); le. soir, la Vie da
bohème; vendredi, Iphigènie en Auliiie; samedi, Carmen.
Odûon ce soir, mercredi, jeudi, vendredi ot samedi,
V Apprentie; mardi (en matinée, a A h. 1/2), deuxième
séance do « Kûcilalions poutUruos », consacrée a Ver-
laine, avec le concours do l'orchestre Touche; jeudi (en
matinée, a 2 h.), pour la 2" série d'abonnoment aux
jeudis classiques, le Trésor olle Clievalier avare. Con-
férence do M. Serge Basset.. avare. Con-
Graoo a uno très heureuse innovation qui vient
s'ajouter aux imitations des bruits, ̃conférences, soli,
chcuurs, orchestre, le Cinématographe (les Grands' Maga-
sins Dufayol obtient un succès sana précédent. Entro 0
ses séances, dans lo Jardin d'hiver superbement illuminé,
Potcl et Chabot sort des consommations de premier choix
et lo fixe o'oloek toa. La Symphonie Dufayel, composée
de plusieurs premiers prix du Conservatoire, se fait
entendre et applaudir.
Au coure do sa dernièro séance, la, classe des boaux-
arts do l'Académie do Belgique a élu membre associé,
en remplacement do l'eu Edouard Grieg, M. Charles \Vi-<
dor, l'organiste ot compositeur, membre do l'Institut.
· NÉCROLOGIE
On annonce la mort de
M. Jules Schallcr, ancien avoué, décédé, à l'âge do
soixautc-douzo ans, 00, rue du Ranelaglï. Il était la
beau-frère de M. Jule3 Schaller, directeur du Crédit
foncier d'Alsace-Lorraine, à Strasbourg. -°
Mme Martinet, née Flandre, veuve -de ̃ l'agent
de change parisien, qui s'est éteinte dans sa
quatre-vingt-sixième année. Belle-mère de feu M.
Albert Crozes, directeur honoraire au ministère des
finances.
M. Mossant, président do la Chambre de commerce
do Valence, chevalier de la Légion-d'Honneur, deceaô
hier à Nice.
Les obsèques du marquis do '.Courcival, ancien ca-
pitaine de cavalerie, chevalier do la Légion-d'Hon-
neur, ont été célébrées hier enla basilique de Sainte-
Clotilde, au milieu d'une assistance nombreuse où
l'on remarquait Mme la comtesse d'Eu, accompagnée
Louis d'Orléans-Bragancc.
Le deuil était mené par le baron de Trétaigne,
beau-lïèro du défunt le comte du Bourblanc, la
comte de Guerrif de Launay, M. Jean de Trôtaigne,
le vicomto Duffour4e Raymond, sesineveux.
Après la cérémonie, le corps a été transporté à
Courcival (Sarthe), où un second service a été célébré,
ce matin à onze heures en l'église paroissiale.
L'ŒÏLLET du ROY «9. £&ï?_&3£*«,
meil; puis chacun gagna son appartement,
après les politesses d'usage. Dans le hall,
Odette prévint son ami par un signe qu'elle
voulait lui dire un mot. Quand ils furent un peu
à l'écart
Surtout, rappela-t-elle, empêchez de nou-
velles insultes. Nous nous forons justice nous-
mêmes les Albaredo n'ont pas besoin de rien
écrire; nous non plus. C'est le service que je
vous demande.
Mais, enfin, si Roland.
Odette frappa la terra du pied. Puis elle dit,
assez haut pour être entendue des autres:
Si Roland ose manifester l'intention da
jamais me revoir, conseillez lui de ne pas l'es-*
sayer.
Et moi? demanda Ezteben à voix basse.
Elle lui prit les deux mains. »
Vous A toute heure de ma vie vous serez 1
l'ami cher, qu'on attend.
Mais je veux être, à l'occasion, Fami qu'on
appelle.
Pour toute réponse, elle haussa les épaules, Ï
Puis elle ajouta
Faut-il aussi vous promettre que je n'ou-
blièrai jamais ce que vous avez fait aujour-
d'hui?
Bien des hommes en eussent fait autant pour
le sourire qui enveloppait alors l'amoureux re-
poussé et qui lui tint compagnie pendant les
courtes heures qu'il passa dans l'attente âù dé-
part.
Au moment où le break des La Quéronnie gra-
vissait la dernière côte avant Granville, une
lueur rouge d'aurore illuminait l'Océan. A deux
milles au large le remorqueur filait, pareil à
un mari coureur tâchant da regagner la mai-
son sans rencontre fâcheuse. Ezteben, bien
qu'il eût tout le temps, ne désira pas être à la
jetée pour accueillir les voyageurs. Dans le
faubourg il mit pied à terre et gagna la station
toute voisine. C'était assez de l'autre explica-
tion celle qui l'attendait à Saint-Suliac, pour
ne rien dire de l'explication avec lui-même,
qui devait durer plus longtemps.
(A suivre./
ras, pour sa consultation de midi, avait dû attendre
'̃quarante-cinq minutes au passage à niveau de Chai'-
iras, le train étant en retard et la garde-barrière se
^refusant à lui livrer passage. L'administration des
'Chemins de fer de l'Etat est condamnée, en outre, à
fpayer les dépens de l'instance. {De noire correspon-
dant.)
̃(. '•'̃' J jfflE- ̃̃ –•"
NOUVELLES_DU JOUR
Les Fêtes franco-italiennes de la Riviera
Dimanche soir. Cannes.
La raison des fète3 qui se donnent en ce moment
[sur la Riviera a été donnée ce soir au banquet de la
municipalité, avec beaucoup de précision et un art
sobre de bien dire, par M. Maur's, directeur do la
'Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée. Quatre trains
de luxe reliaient la Côte d'Azur aux capitales d'où lui
viennent les hivernants le Calais-Méditerranée à
Londres et à Paris le Riviera Express à la Haye et â
Berlin; le Nord-Sud Brenner à Berlin et à Milan; le
Saint-Pétersbourg-Vienne-Cannes, aux capitales do
l'Autriche et de- la Russie le "-nouveau train remplit
le môme office pour Rome, qu'il met à moins de dix-
sept heures do Cannes de plus, au lieu de passer par
.Civiita-Vecohia et la côte, il passe par cette seconde
capitale, Florence.
Vous connaissez déjà le programme des fêtes d'au-
jourd'hui réception k la gare du premier train ar-
rivé de Rome il portait M. le commandeur délia
llocca, administrateur des chemins de fer italiens,
représentant M. Biaucbi M. Wildhagen, directeur
des Wagons-Lits pour la direction de Rome; MM.
Ferrari 'et Germauo, représentant lo gouvernement
italien; des membres de la presse italienne, etc.;
première réception dans ce charman» Casino mu-
nicipal que Cannes s'est donné, qui domine le port,
reçoit les rayons du soleil et les reflets de la mer, et
fait communiquer par de larges baies ses salles
blanches.
M. Capron, maire de Cannes, qui a tant fait pour
8a ville," et Mme Capron, ont reçu à déjeuner les cin-
quante invités des fêtes franco-italiennes,; je vous ai
«lit les noms des invités italiens le ministre de l'in-
térieur s'était fait représenter par M. de Joly, préfet
des Alpes-Maritimes, et celui des travaux publics par
;M. l'ingénieur Mocquery la Compagnie du P.-L.-M.
iTétait par MM. Maftsjs, Habcrt, Margot, Ruelle et
Arnaud la Société des wagons-lits par M. de Riçhe-
mond son directeur à Paris, M. A. Noblemairo, -dir
.'recteur de l'exploitation, et M, Lenglé, directeur du
service de la publicité.
Le Comité d'organisation des fêtes est présidé,
comme vous le savez, par M. F. Arago, député de
Cannes il a pour secrétaire général M. E. Baussy,
pour vice-président M. H. Trub.
Au cours de ce déjeuner élégamment servi dans la
salle à manger tendue d'admirables tapisseries espa-
gnoles, M, Gapron a prononcé le toast suivant
Cljers hôtes,
Mme Capron et moi nous vous remercions "infiniment
d'avoir accepte la villa Madrid commo lo premier arrêt,
j'allais dire, comme lo premier buffet de votre dernière
étape..
Je suis profondément reconnaissant aux illustres pd;o-
ïins de Rome et de Paris do me donner, sous lo regard
bienveillant de M. le préfet qui représente lo gouverne-,
ment et de M. Moccjiiery, délégué de M. le ministre des
travaux publies, la douce occasion de fairo hommage â
notre Sœur, à notre très grande Sœur Nioo, a nos belles
et charmantes voisines-Monaco, Menton, San Rcino, de
leur fairo hommage de cette nouvelle création de wa-
gons-lits.
Rome-Cannes serait une antithèse vraiment paradoxale
si à la Ville-Etemelle Cannes n'était opposée que comme
le symbole de l'éternelle jeunesse do la rivière italienne
et française, de môme que la presse, dont je salue les
représentants, est lo symbole des antithèses éternelles
de la pensée dans ce qu'elle a de plus grave et de plus
souriant.
Messieurs los délégués italiens, jo lève mon verre en
l'ho/meur de ce train de, luxo qui rend plus nécessaire,
plus étroit le contact de l'Italie avec la Côte d'Azur, et
*î vous voulez admettre que Cannes est la partie prise
pour le tout, devant le nouvel essor quo donne a nos re-
lations avec les capitales do l'Europe la mise en marcho
de ce nouveau train, on no devra- plus dire seulement
tout chemin mène a Romo, mais tout chemin mône à
Cannes.
D'autres toasts y ont répondu, affirmant la sym-
pathie de la France et de l'Italie, et disant la beauté
du littoral. Après quoi, par un temps radieux, le va-
ipeur VEstérel a emmené les invités à l'île Saint-Ho-
'norat, vaste bois de' pins. où s'élève un des plus anti-
ques monastères do la chrétienté. Un abbé aux yeux
bleus, qui porte la couronne de cheveux blancs, la
calotte violette et la blanche robe cistercienne, nous
fait visiter la chapelle et le cloître un prieur érudit
rappelle les souvenirs héroïques, le massacre des
moines par les Sarrasins, débris des bandes de Poi-
tiers. Et nous revenons, tandis que par-delà lo pre-
mier plan des montagnes sombres, le soleil rend
roses les neiges dentelées des Alpes italiennes.
Le soir, banquet au Casino, et représentation de la
Dame de chez Maxim's. Au banquet, nouveaux
toasts; j'ai cité celui de M. Mauris M. Arago a parlé
avec son éloquence accoutumée; M. de Joly, M. Moc-
query ont été fort applaudis. Los invités italiens ont
répondu dans le plus pur français M. délia Rocca a
affirmé une fois dé plus la bonne entente des deux
pays -et des deux réseaux un des succès do la soirée
-a- été pour le mairo de San-Remo. Ce Ligure qui a re-
vendiqué pour toute la côtoie priv.ilôge.d'appartenir
à cette race, qui n'est ni latine, ni gauloise, mais qui
e3t demeurée la même à travers les temps, a dit,
dans un français exquis, les plus jolies choses que si
les Latins avaient jadis conquis la Gaule, la France
avait t»)is fois reconquis ses conquérants, par ses
poètes, par sa grâce et par son amour il a parlé de
Gfaziella, do Michelet, de M. A. France, avec un son-
timent tendre, un accent fin, sentimental et adroit,
en penchant la tête sur l'épaule et en mettant une
main sur son cœur.
Demam, les mômes fêtes se renouvellent Nice et
à Monte-Carlo après-demain à Menton.
Au château de l'Abbatiale
Uno affaire de poison qui rappelle par son côté mys-
térieux et l'audace de la tentative, les affaires fa-
meuses du dix-huitième siècle, vient d'entrer au pre-
mier plan de l'actualité.
Le château de l'Abbatiale se dresse sur le territoire
de la commune de Bec-Hallouin, aux environs de
Bernay (Eure).
L'abbaye dont il s'agit, n'est autre que la célèbre
abbaye du Bec, la plus considérable de Normandie,
fondée en 1034 par Herloin, entre les murs de laquelle
professèrent Laufranc et saint Anselm. La gloire du
FIUILUTON DU JOURNAL DES DÉBATS
du »» janvier fl»©» R5J
U PORT D'ATTACHE
Par I*ÉON DE TINSEAU
XI..
(Suite)
Ils montèrent sur le toit à l'Italienne d'où
Ton découvrait tout l'horizon, A l'Est, c'était
-retendue sombre du paysage terrien piquée de
points lumineux lampes des villas, chan-
«iellès des fermes, lanternes mouvantes des
Voitures fuyant sur les routes. Au Nord, les
ijecs de gaz de la petite ville voisine souli-
gnaient la base du roc escarpé qui la^rotôge.
Mais c'était dans la direction de l'Occident que
brillaient les « amies » d'Odette. Tour à tour,
jelje lesjiomma
Voici le phare de èranville. J'aime son
étoile moins que les autres, parce qu'elle est
trop près, et qu'on peut aller la toucher en une
demi-heure de voiture. C'est une étoile banale,
8t je hais la banalité.
Moi aussi, convint Ezteben. Mais c'est
yielque chose que d'avoir une étoile toujours
feou3 la main.
-A gauche, poursuivit la jeûna fille sans
s'arrêter à la remarque, c'est le bon petit phare
des îles Chausey. Lui non plus ne m'intéresse
iguêre, depuis que j'ai fait la connaissance du
'gardien qui l'éclairé pour cinquante francs par
Revrofluctien interdite*
monastère rayonna sur toute l'Europe et les rois
d'Angleterre y choisirent leurs ponseillers.
Le château est occupé actuellement par Mme veuve
Hébert, soixante-dix-huit ans, qui, par suite d'intei- j
diction, possède un tuteur dans lapersonne de M°San-
cier, notaire à Paris.
A l'occasion d'une réunion du conseil de famille
devant le juge de paix de Brionno, sô trouvaient as-
semblés, il y a environ cinq semaines, au château,
M. Théodore Cahn, gendre de Mme Hébert, et ses en-
fants, M. Rousseau, le frère de Mme Hébert et M.
Gouin, adjoint au maire du Bec, subrogé-tuteur,
Mme Hébertet sa dame de compagnie.
Or, au cours d'un repas, les convives purent cons-
tater que la viande à eux présentée avait une telle
amertume qu'on ne pouvait l'ingérer. Les invités
supposèrent une "tôiitative d'empoisonnement.. Un
chat ayant .absorbé de cette viandepérit d'ans d'atroces
souffrances.
Une. instruction fut alors ouverte par le juge d'ins-
truction do Bernay, M. Lesoueff, tandis que les ali-
ments étaient soumis à l'expertise de MM. Guesliet,
professeur à l'école de médecine de Rouen, et P.-L.
Vadam, directeur du laboratoire de biologie de Pa-
ris. Ceux-ci constatèrent dans toutes les viandes une
quantité considérable de strychnine.
M. Théodore Cahu, interrogé à ce sujet, a confirmé
les faits sur lesquels il a fourni les détails suivants
Lo matin, au déjeuner, on nous servit un rognon de
veau qui avait été acheté la veille chez le boucher où se
sert habituellement ma belle-môre. Le premier morceau
que jo portai a ma bouche me parut tellement ainor que
je ne le mangeai point. Mon flls et ma fille, ainsi quo
tous les hôtes durent également laisser ce qu'ils s'étaient
servi. Je fis emporter le rognon de veau en recomman-
dant aux domestiques de ne point en manger, et la
viando fut mise de côté. Le soir, un rôti de bœuf était
également amer et immangeable. C'est d'ailleurs cette
amertume qui nous a tous sauvés et nous étions
quatorze huit maîtres et six domestiques.
Je fis encore une fois emporter lo plat a l'office. Quel-
ques instants après, une des servantes vint me trouyor
affolée un jeune chat qui se trouvait dans la cuisine
avait mangé un peu do rôti et était tombé foudroyé peu
d'instants aprfis.
J'interrogeai aussitôt les domestiques. Le veau et le
bœuf, achetés la veille, avaient été laissés, pendant la
nuit, dans la etrisine, située dans une vieille chapollo.
p'râs de la tour de l'Abbatiale. Evidemment, quelqu'un,
admirablement au courant des habitudes et des aitres du
château, s'était introduit pendant la nuit ot avait sau-
poudré les viandes de strychnine. Ces viandes étaient
pendues a des crochets, et, pour se livrer a ses manœu-
vres criminelles, on les avait décrochées, ce dont on s'est
aperçu par la suite.
M. Cahu déposa donc une plainte contre inconnu
M. Rousseau, frère de Mme Hébert, au contraire,
précisa les accusations. Il désigna une personne qui
fut intorrogée et dont les explications ont semblé
manquer de clarté à la justice. Les agents de la Sû-
reté, envoyés à Bernay, ont retrouvé des.traces du
passage du criminel, qui s'introduisit pendant la nuit,
aucun chien ne gardant la propriété. Il décrocha les
viandes, les saupoudra, puis en les raccrochant, il en-
fonça le crochet de suspension dans une autre partie
d'un morceau.
M. Sancier, notaire, confirme ces dires. D'autre
part, M. Vadam, expert, a déclaré
La viande examinée par moi avait été saupoudrée de
strychnine en nature, qui était restée sous forme do
cristaux, a la surface et dans les replis do la viande. En
un mot, on avait « salé », si j'ose ainsi m'exprimer, l'ali-
ment avec le poison. Nul doute, étant donné la propor-
tion de strychnine, que l'effet n'eût été foudroyant si les
convives avaient absorbé le repas qui leur était destiné.
S'il en fut autrement, c'est que la strychnine est un
toxique dont l'amertume est si grande que l'ingestion do
ce produit est presque impossible au palais lo moins
sensible.
Les expériences faites à Rouen n'ont pas été moins
probantes.
Cette affaire cause en Normandie une très vive im-
pression. ̃̃ ̃ • i
Académie des Sciences
Séance du 20 janvier
La séance est ouverte à trois heures vingt-cinq. M.
le secrétaire perpétuel de Lappareht dépouille la cor-
respondance. Voici d'abord uno lettre du ministre de
l'instruction publique priant l'Académie de désigner
un de ses membres, en remplacement de M. Janssen,
pour siéger à la commission de la Caisse des recher-
ches scientifiques dont la première réunion doit avoir
lieu le 1er février. Puis vient une lettre par laquelle
la Société de géologie de Londres remercie l'Académie
de s'être fait représenter à la cérémonie qui vient
d'avoir lieu en l'honneur de cette Société.
M. A. Gaudry retenu à son domicile par une indis-
position do quelque durée adresse un Travail de MM.
Neuville et Maurice de Rothschild relatif à la défense
si curieuse trouvée par ces explorateurs à Adis Aba
dans l'Afrique tropicale. Rappelons que cette dent
appartient à un grand mammifère sans doute encore
vivant ou éteint depuis peu de temps. M. A. Gaudry a
composé une introduction pour le Travail de MM.Neu-
ville et Maurice do Rothschild. M. le secrétaire per-
pétuel présente ensuite au nom de M. Gaudry un ou-
vrage de M. Philippe Thomas intitulé géographie
physique de la Tunisie et un ouvrage de M. le profes-
seur Perner sur les gastéropodes de Bohême.
M. Bigourdan adresse une Note sur los trembler
ments de terre de la France. L'auteur montre, d'a-
près la répartition de ces phénomènes sur une carte,
qu'il existe une relation entre les tremblements de
terre et la constitution géologique du sol français.
M. S. Arloing (de Lyon) a effectué de longues et pa-
tientes recherches sur les diverses variétés de bacilles
de la tuberculose. Il rappelle que si l'accord s'est fait
entre hygiénistes et bactériologistes au sujet du dan-
ger,.de la propagation de la tuberculose bovine à &
l'homme par les voies digestives, il n'on est
pas de même sur la question de savoir si le bacille
tuberculeux de l'homme, du bœuf, de l'oiseau et du
poisson appartiennent à des espèces très différenciées
ou constituent de variétés d'une même espèce.
M. Arloing démontre expérimentalement que la
forme des bacilles dans chaque groupe n'est pas in-
variable. Il est parvenu à modifier le basille des
mammifères dans des limites très étendues. La tem-
pérature et la pression sont les deux facteurs de ces
variations morphologiques; elles permettent de com-
muniquer à ce bacille quelques-uns des aspects des
bacilles aviaires et des bacilles des poissons.
M. Laveran résume un Travail de MM. Souiie et
Roig sur une épizootie qui a sévi aux environs d'Al-
ger sur les bovidés. Cette épizootie est due à un piro-
plasme.
M. Zeiller présente un Travail de M.Lantenois, in-
génieur en chef des mines, sur la géologie du Tonkin.
mois, plus le logement et la nourriture. Vous j
comprenez qu'une étoile perd de son prestige;
quand on a vu frotter l'allumette qui la fait
briller au firmament.
Armendaritz soupira 1
Vous êtes devenue terriblement forte en
analyse t
Tant pis pour ceux qui m'obligent aies
analyser Et maintenant venez encore plus sur
l'Ouest, comme disent les marins. Voyez cette
étincelle blanche, suivie de plusieurs étincelles
vertes. Cela me fait penser à un collier d'éme-
raudes fermé par un diamant. Dommage que le
nom soit si peu poétique le ieu d'Herpin i
Mais, dans la même direction, regardez ces
deux éclairs qui se succèdent comme les dé-
charges d'un fusil à deux coups. C'est le phare
de Préhel mon favori t
Pourquoi cette préférence ?
Parce qu'il est puissant et fort. Il brille à
quinze lieues, non pas, comme les trois pre-
miers, au fond d'une baie> mais dans le véri-
table Océan. Les tempêtes du large le battent
sans* jamais l'éteindre. Il cause avec les intré-
pides voyageurs qui viennent du bout du monde,
et dont notre golfe sans profondeur n'aura
Jamais les visites. Oh les navires aux grandes
ailes oui passent dans la nuit, dans le mystère,
dans l'espoir, et qui aborderont quelque jour
aux Iles Fortunées -Heureux iiâ vires Je vou-t
drais être le dernier des mousses qu'ils em-
portant
Ezteben demanda
-fr En êtes-vous bien sûre?
Non, répondit-elle, après s'être examinée.
Il y a en moi deux créatures qui se combattent
celle des rêves ambitieux, et une autre, la
meilleure, mais qui est toujours vaincue. Celle-
là se demande si le bonheur n'est pas daus la
lutte pour la liberté et )'amour, dans la vie la-
borieuse, pleine de devoirs, semée de sacri-
fices. Tenez regardez tout à. fait à gauche un
lumignon rouge l'étoile du labeur patient et
courageux. C'est l'entrée do Cancale. En ce
moment elle dit aux pêcheurs « Venez par ici
l'heure du repos sonne vos femmes, vos fp-
M. L|mtenois a utilisé pour ce travail important les
nombreuses coupes que le tracé de deux lignes de
chemin de fer a rendues nécessaires.
M. Lippmann présente un échantillon de verre qui
laissé exposé au soleil dans un recoin pendant un
nombre d'années considérable a passé do l'état inco-
lore à l'état coloré. Cette coloration doit être attri-
buée aux rayons ultra violets.
M. Deslandres présente une Note do M. Farman
dans laquelle l'auteur décrit les perfectionnements
successifs qui ont amené son aviateur à l'état actuel.
La séance est levée à quatre heures.
Une Inspiration généreuse
La sœur de Frédéric Nietzsche, Mme Fœrster, s'est
depuis quinze ans consacrée avec un zile et un dé-
youement de toutes les heures à l'édition des œuvres .'̃
complètes de son frère en outre, elle a d'une main ̃
pieuse, rédigé la biographie du grand homme infor-
tuné qui, de son vivant, l'avait priée d'assumer cette
tùche délicate. Pourtant, son activité au service d'une
chère mémoire fut récemment l'objet de critiques
acerbes et même d'attaques sans ménagement. Elle
conserve en revanche des partisans chaleureux et
vient de connaître une grande joie. Le dépôt d'archives
nietzschéennes qu'elle a fondé afin d'y conserver les
manuscrits du philosophe défunt ainsi que les nombreux
documents nécessairesàl'étudedGsapûnséeareçu d'un
admirateur et traducteur suédois du maître,M.Thicl,un
legs de 075,000 fr. L'avenir de l'institution, jusqu'à pré-
sent alimentée par des droitsd'auteur,n'en est que-mieux
assuré. Bien plus, il semble à Mme Foerstcr qu'elle
puisse, des à présent, rêver d'étendre son cercle d'ac-
tion en sorte qu'une inspiration généreuse l'engage à
distraire une partie des revenus du legs Scandinave
pour réaliser une œuvre de bienfaisance du caractère
le plus original. Elle a récemment communiqué à la,
presse allemande ses intentions sur ce point elle a
marqué la volonté de commémorer la bonté cordiale
qui fut une des séductions de son frère et qui le ren- >
dait, dit-elle, si profondément heureux lorsqu'il pou-
vait procurer à autrui quelque joie.
A cet effet, et dans un avenir prochain, la Fonda-
tion Nietzsche distribuerait chaque année, en souve-; j
nir de l'homme dont elle porte le nom, quatre ou cinq <,
bourses de voyage de deux mille ou deux. mille cinq
cents francs chacune, suivant les ressources disponi- j
blés. Ces subsides1seraient attribués à des hommes de
valeur choisis dans toutes les professions, juristes,
savants, écrivains, officiers, artistes, pourvu qu'ils
se trouvent dans la force de l'âge, c'est-à-dire entre
vingt-six et'quarante-six ans (ce dernier chiffre mar-
quant à peu près l'heure du naufrage intellectuel de
Nietzsche). Ces limites pourraient être toutefois d
Hère.
En créant des fondations de cette nature, remarque
fort justement Mme Foerster, on songe le plus sou-
vent à la première jeunesse, ou encore aux dernières
années de la vie, et l'on néglige l'âge viril, courbé
pourtant sous le fardeau' de ses lourdes responsabi-
lités. N'est-ce pas au cours de fcette période de la vie
que les mieux doués se sentent parfois accablés par '̃̃
la monotonie de leur occupation professionnelle, au
point de s'abandonner à l'amertume ouàlamélan'
colie ? En ce cas, la distraction et le repos leur de-
viennent une nécessité pressante. Qu'on se représente,
continue cette femme de cœur, un martyr de l'unifor-
mité du devoir faiblissant sous l'assaut réitéré de
soucis sans ampleur et s'abimant en de sombres pen-
sées. Soudain, il reçoit un mot de la Fondation
Nietzsche « Faites-nous savoir quand vous pourrez
obtenir quelques mois de congé deux mille francs,
(ou davantage) sont à votre disposition pour voyager
au loin. Dés lors, cette victime de la banalité quoti-
dienne se voit en état de réaliser quelque désir long-
temps caressé, de visiter le Sud ou le Nord, de se re-
poser sur la montagne ou dans la forêt, de goûter à
la source les ivresses de l'art immortel.
A ces privilégiés, leur bienfaitrice ne demandera
nul service en retour de ses largesses ils n'auront à
faire que d'oublier leur souci et de se reprendre en
main pour les combats futurs de l'existence. L'homme
s'est donné trop peu de joies.disait volontiers Nietzsche.
Que chaque année quatre ou cinq créatures humaines
puisent donc, en mémoire du penseur saxon, se don-
ner sans scrupules à la joie et revenir ensuite récon-
fortés vers la besogne aride qu'ils contempleront d'un
regard plus indulgent par la suite. Nietzsche n'assu-
rait-il pas aussi qu'une profession est un utile soutien
dans la vie vérité d'expérience que les mieux doués
oublient précisément le plus volontiers, sous la pres-
sion des soucis mesquins de la carrière dans laquelle
ils se sont une fois engagés.
Mme Foerster-Nietzsche ne s'explique pas de façon
plus précise sur la pensée qui la guide dans le choix
de sa bonne œuvre. Estime-t-elle que son frère eût
fait sagement en conservant sa chaire de Baie, en y
revenant de temps à autre après avoir donné quel-
ques mois à la réflexion féconde afin de se retrem-
gper dans le contact des hommes et dans la familiarité
des faits. C'était l'avis de son ami le plus sûr, Erwin
Rohde. Mais quand donc celui qui se juge inspiré,
marqué d'un signe divin pour prêcher le salut au
monde a-t-il obéi volontiers à ces suggestions.de l'ex-
périence et du sang-froid? Quoi qu'il en soit, on ne
peut qu'applaudir à la délicatesse d'ame, l'intuition
des besoins de notre époque qui ont présidé au pro-
jet dont nous venons de dire" "les dispostions princi-
pales. Tout y révèle une inspiration née dans le coeur
d'une femme.
Peut-être songera-t-on, non sans quelque appréhen-
sion, aux difficultés qui attendent ses exécuteurs. Qui
donc ne présagerait, en effet, que les candidatures
seront innombrables, qu'il y aura peu*' d'élus parmi
beaucoup d'appelés à ce banquet psychothérapique.
Avec la bonne hôtesse qui le voudrait largement ap-
prêter, il faut donc souhaiter que d'autres générosités
s'ajoutent à celle de M. et Mme Thiel et viennent gros-
sir le budget des affamés d'idéal dont une passagère
dépression intellectuelle fait des invalides de l'âge
viril..
Ernest Seiluèrk.
BIBLIOGRAPHIE
L'Invasion, le beau roman de ce penseur et de ce •
styliste de haute allure qu'est Louis Bertrand, a défi-
nitivement conquis lo public, ému et charmé par
cette œuvre riche en éléments sociologiques et ani-
mée d'une vie intense, pittoresque, dramatique ~«
un. maître livre qui obtient un grand succès chez
FasqùeÙe.
fants vous attendent sur la jetée, avec un joyeux
bonsoir aux lèvres.» Mais ce dernier phare
de mon horizon n'est qu'une petite lanterne,
symbole du bonheur tranquille, pour lequel j'ai
peur de n'avoir pas été créée 1
Ils gardèrent une minute le silence, un peu
oppressés par l'atmosphère dont le poids
augmentait: Armendaritz prit la parole
C'est vrai. Dieu semble vous avoir faite
pour l'or et la soie d'un trône. Mais je me suis
parfois demandé, aux heure* où l'on oublie son
catéchisme, s'il n'y a vraiment qu'un seul Dieu.
La main qui pétrit nos argiles semble si peu
d'accord, souvent, avec celle qui conduit nos
destinées Moi aussi j'ai rêvé quand j'avais
le malheur de rêver –que j'étais né pour un
trône.
Oh mon ami, je ne vous croyais pas ambi-
tieux. Dans quelle partie du monde est situé
votre royaume futur? N
Hélas 1 gémit-il mon royaume n'est pas
de ce monde je m'en assure de plus en plus.
C'est comme le mien, soupira Odette en
écho. Je ne serai jamais qu'un vaisseau passant
dans la nuit, sans trouver aucun port
De nouveau le silence régna entre eux; puis
Ezteben dit d'une voix dont le timbre étonna la
jeune fille
A défaut du grand navire, vous pourriez
avoir la petite barque, privée d'aventures, mais
certaine de trouver, sans aller bien loin /un
asile de paix et de tendresse. °
La question qu'il espérait n'étant pas venue,
il continua «
Odette, ferez-vous semblant de ne pas
comprendre que je vous aime?
Non: je ne" jouerai pas cette comédie.
Vous m'aimez depuis le jour où vous avez écrit
mon devoir sur Jeanne d'Arc. Nul homme ne
m'a aimée aussi bien que vous. Quand les au-
tres me renient, vous êtes avec moi.
Alors, chérie, faute de mieux, entrez %u
port indiqué par la pauvre petite lumière
rouge.
1 On aurait pu croira qu'elle avait^prêvu ce
gyti arrivait, tant elle hésita peu à répondre t
-uwtxayya.aaartvvu artxawrtrt.rtrt.m:m>yrtwvcaanrtnww.v vwNVUUwo
FAITS DIVERS
122VLt'i7t1M.22'V6VL1211'L'42'L122U1!t2'Litt2YttY:'12^.Ntt'4Y1NN1~tvi22221Vt:21
Ejc 'S'cfLa pression" barométrique a encore monté sur l'ouest
et le centre do l'Europe elle atteint 77U:ïun en. Hol-
lande, "771-1111 à Paris, 775ni' à Nantes.
En France, le régime do veut d'Est va persister avec
temps beau et un [peu froid. A Paris, hier, temps
couvert.
La température moyenne, 0^9, a été inférieure
de i°2 à "la normale (ï"i). Depuis hier, température? a
maxima 2°0, minima ÎC8.
Soeiété «isasicalc des an'eieas sosîs-ofSàcîcrs un
geais. Un concert suivi de bal a été donna sa-
medi, sous la présidence d'honneur du ministre delà
guerre et avec le concours de l'excellente musique
du 1er génie, par la Société amicale des anciens sous-
officiers du génie. Coite fête qui a été très brillante
et très animée, s'est ouverte à neuf heures,, dès l'ar-
rivée du -commandant Maurial, représentant du mi-
nistre de la guerre, dont l'entrée dans la salle, au
bras de Mmo Lefranc, femme du président de la So-
ciété, a été saluée par l'exécution de la Marseillaise.
Le commandant Maurial et Mme Lefranc étaient sui-
vis de M. Lefrano, président do la Société, accompa-
gnant Mme Maurial du lieutenant-colonel Seal, de
l'infanterie coloniale de Mmo Lemmer-Maisaud, etc.
Le concert a obtenu un grand et légitime succès.
Mme Lemmer-Maisaud a chanté dans un excellent
style des fragments de Galathêe, avec, pour parte-
naire, M. Gaston Vannier, de l'Onéra-oomiquo. Mlle
Mariette Lemmer-Maisaud a tenu avoc brio le piano
d'accompagnement. Leur succès a élé très grand,
comme celui qu'a obtenu M. Jean Hartet, de l'Opéra.
On a beaucoup applaudi, aussi, Mines Esnily Mary,
Claire Vannier, de l'ûpéra-comiquo, Mlles Andrée
Cellier, Louise de Gerlor, Blanche d'Ivry, MM. Gaston
Courras, de l'Opéra Lucien de Gerlor, Piloir, Henry
Boll et le soliste violoniste Etchécopar, du 1er gé-
nie, auquel la salle fit une véritable ovation.
La musique du 1er génie, conduite par son chef,
M. A. Verbregghe, a brillamment exécuté plusieurs
morceaux de son répertoire.
La foto s'est terminée par un bal plein d'entrain.
ÎLes coeiasps soaî uaéeonfcnîs. Les fiacres
étaient rares, hier soir, dans Paris. Réunis au Tivoli
Vaux-Hall, les cochers et chauffeurs de voitures de
place protestaient contre la nouvelle ordonnance du
préfet de police interdisant la « maraude » sur cer-
taines voies et à certaines heures.
Cette réunion s'est terminée par un ordre du jour
demandant «que les décisions prises par la commis-
sion do circulation ne soient pas appliquées » et pré-
venant le préfet de police que « si les négociations
n'aboutissaient pas, les intéressés appliqueraient les
décisions qu'ils ont prises ».
Ce qui veut dire que les cochers feront grève.
Cependant, bien quo l'ordonnance soit devenue
exécutoire depuis hier, M. Touny, directeur de la
police municipale, a recommandé à ses agents d'ad-
monester paternellement les cochers récalcitrants, et
de ne commencer à dresser des contraventions que
demain mercredi.
'fi'casîaiâvc de caaibrSoSage an ÏLouvre. Les
morceaux de vitre de la fenêtre de Charles IX ont été
remis à M. Bertillon. Le directeur du service anthro-
pométrique, après avoir pris les empreintes digitales
de M. Vallet, chef de la brigade mobile, de son secré-
taire et des huit gardiens qui avaient tou-
ché â ces morceaux, a relevé sur ces débris deux em-
preintes de doigts bien nettes qui, d'après lui sem-
blent avoir été faites par les mains d'un profession-
nel du cambriolage.
M. Bertillon va comparer ces deux empreintes avec
celles qu'il avait relevées sur les vitres qu'onlui avait
envoyées du musée de Rouen où, dernièrement, une
tentative de cambriolage eut lieu dans des circons-
tances analogues.
^'affaire des diamants. C'est aujourd'hui que
M. Lo Poittevin doit faire subir un interrogatoire
décisif à Lemoine. Hier le magistrat instructeur s'est
rendu à son cabinet perur dépouiller le courrier, mais
la réponse aux commissions rogatoires qu'il a en-
voyées n'était pas encore parvenue. Peut-être M. Le
Poittevin sera-t-il fixé officiellement aujourd'hui sur
le sort réservé par la justico anglaise à sa demande
de saisie du pli déposé à l'Union-Bank de Londres.
Nous avons déjà dit, d'après le solicitor Morris, que
cette réponse serait négative.
Sir William Ramsay, l'éminent chimiste anglais,
est assez disposé à croire que la formule de Lemoine
pour faire des diamants est possible.
VEvening Standard rappelle que le savant Wil-
liam Crooks a fabriqué une fois des diamants au
cours d'une séance publique de l'Institut Royal. Sa
formule était la suivante
« On place du fer pur et du charbon de sucre dans
un creuset de carbone. Le creuset est placé dans un
four électrique soumis à un courant de sept cents
ampères, à une pression de quarante volts. Le fer
fond rapidement et absorbe le carbone. Au bout de
quelques minutes, on coupe le courant et on plonge
le creuset dans l'eau froide. »
SSovant le «lamicîJ» de M. Clemenceau. Un
homme d'une quarantaine d'années s'arrêtait, hier,
à l'angle de la rue Vineuse et de la rue Franklin. Il
examina le voisinage aucun agent. Certain de pas-
ser inaperçu, il traversa la chaussée et, en face du
n° 8, où habite M. Clemenceau, il se baissa et plaça
un objet entre les rails. Un tramway venant du Tro-
cadéro apparut presque aussitôt les roues écrasèrent
l'objet une violente détonation retentit un rassem-
blement s'étant produit, on parla d'un attentat dirigé
contre la personne de M. le président du Conseil.
L'individu fut arrêté peu après et conduit au com-
missariat de police de la rue Ëugène-t)elacroix. Il dé-
clara ce nommer Isidore Wertz, né le 0 juillet 1862,'
à Dannemaire (Haut-Rhin), être célibataire, natura-
lisé Français, exercer le métier do boulanger et de-
meurer, 100, avenue Kléber. Il se défendit d'avoir
déposé quoi que ce soit sur les rails.
Un agent a trouvé à l'endroit où s'était produit
l'explosion deux plaques rondes en fer-rfclanc sur les-
quelles on a pu lire « Ouest Ruggieri ». Le commis-
saire de police croit donc que l'engin qui a éclaté est
un de ces pétards que l'on adapte aux disques et dont
se servent les conducteurs en cas d'accident pour
couvrir les trains.
Wertz a été inculpé de présomption de vol do pé-
tard au préjudice de la Compagnie de l'Ouest et d'in-
fraction à l'ordonnance du 25 juillet 1802. Il a été di-
rigé sur le Dépôt.
Suicide dans un violon municipal. Dimanche
soir, une Société de cinématographe donnait à Lou-
dôac une représentation. M. Nicolas Diraison, âgé de
soixante-deux ans, ancien avoué à Morlaix, avocat à
Loudéac, en même temps que clerc chez M. Che-
valier, avoué, se mit à critiquer à haute voix les
différents tableaux qui défilaient sur l'écran. Il pa-
raissait très surexcité, et en dépit des conseils que
NouiLL~ryES LucuLLUS R'voo~~ c~RRE'r
B~a&B&a&.B BEt~ ~aa~ËsB&a~~ ~BW~E~&MBrtBNS&B
Non, mon ami. Deux choses m'empêchent
de vous encombrer de" moi. D'abord et surtout
la parole que vous avez dite à deux reprises
«faute de mieux! » Ce matin, en vous accep-
tant, je vous eusse préféré à des rivaux dignes
de vous. Ce soir, je serais une femme qui s'est
donnée à vous « faute de mieux ». Et je reste-
rais cette femme tout letemps que Dieu nous
laissera ensemble.
J'ai prononcé des mots stupides, gémit
l'avocat inhabile dans sa propre cause. Né me
condamnez pas sur dos mots 1
Cher ami, ce n'est pas vous, c'est moi que
je condamne. Vous vous faites sur mon compte
l'es illusions que cause l'amour. Vous ne vous
demandez pas si je serais une bonne femme de
pêcheur. Moi, je me le suis demandé plusieurs
fois, et ma conscience a fait une réponse dont
-je n'ai pas lieu d'être flore. Voilà une raison
plus forte que la première pour vous préserver
d'un grand malheur. Que doit-on penser d'une
femme qui craint, devant Dieu, de regretter à
certaines heures le luxe qui brille, le confort
qui caresse, la vie élégante qui flatte? Eh bien,
mon ami, descendez-moi de mon piédestal je
suis cette femme-là.1 1
Dans l'obscurité r elle sentit une douce
étreinte.
Pour vous descendre du piédestal, disait
Ezteben, 30-vous prends dans mes bras, -.et je
vous y conserve. Ne èraignez rien. Je vous for-
cerai à être heureuse.
Avec un mouvement calme pour se dégager,
ejle répondit:
Ah je suis brisée de faligue. Ne luttez
pas contre moi. Si cette journée maudite ne
me laisse pas la confiance en votre amitié, que
me restera-t-il? Vous m'avez promis d'être mon
guide, non mon oppresseur, dans les ténèbres
Ils n'avaient plus rien à se dire» Accoudés à
la balustrade, ils songeaient au lendemain, si.
peu semblable pour chacun d'eux, et qui devait
les séparer. Peut-être ce lendemain eût été dif-
férent si Ezteben eût moins vite perdu cou-
rage, moins vite écouté la voix de son orgueil
blessé. Odette restait à côté de lui. Qui peut
lui donnaient des personnes amies, il refusa de se
taire ou do sortir; le directeur du spectacle dut faire
appel au commissaire de police pour expulser le per-
turbateur qui fut enfermé dans le violon municipal.
Hier matin, M. Hainon, concierge de la mairie de
Loudcac, voulut rendre la liberté M. Diraison. On
conçoit sa stupeur quand il constata que le prisonnier
de donnait plus signe de vie.
M. Di raison, avant d'être enferme1, avait été fouillé,
on ne s'explique pas comment il a pu mettre le l'eu à
la paille répandue sur le ̃sol du violon et dont la fu-
mée l'a asphyxié.
B/aSTaiira «le Cierenoat. Depuis plusieurs jours
on discutait sur le point de savoir si l'affaire Thomas
viendrait devant te jury de la Haute-Vienne ou celui
du Puy-de-Dôme. D'après les dernières nouvelles les
dôvalisours d'églises comparaîtraient tour à. tour de-
vant chacune des-deux Cours d'assises.
En effet le parquet do Guoret et celui do Tulle
s'étaut dessaisis en faveur de M/ Gambours, juge
d'instruction do Limoges, ce magistrat après avoir
signé une ordonnance de renvoi concernant les cinq
inculpés devant Ja'chambrp des mises en accusation,
a remis au parquet de Limoges son volumineux dos-
sier.
M. Eyquem, procureur de la République, vient de
terminer son. réquisitoire et à la prochaine session
des assises, c'est-à-dire à la fin du mois de février, les
frères Thomas et leur mère, Faure et Dufay cempa-
raîtront devant le jury de la Haute-Vienne. Ils auront
à y répondre du vol dû la châsse d'Ambazac, des vols
des églises de Laurièrc et do Solignac (Haute-Vienne),
du musée de Guéret (Creuse) et de l'église de La-
gue.nne (Corrèze). ̃
Quelques jours plus tard, ils devront comparaître
de nouveau devant la Cour d'assises de Riom pour les
autres vols dont ils sont. accusés. Les dôvaliseurs
d'églises seront donc jugés deux fois, et les débats,
paraît-il, ne manqueront pas d'intérêt car on y verra
notamment quels moyens compliqués employaient
certains antiquaires pour faire passer aux collection-
neurs les objets truqués ou d'origine douteuse.
frols persoHBies saits Sa g3«ee. Mme Rou-
gane de Chanteloup, âgée de trente-cinq ans, s-ôtait
rendue, avec son plus jeune enfant, sur un étang si-
tué à proximité du château de Servilly, à six kilo-
mètres de La Palisse, et se livrait aux plaisirs du pa-
tinage quand un craquement sinistre retentit. La
glace venait de sc briser; la mère et l'enfant furent
engloutis sous la glace. Le jardinier du château, té-
moin do la scène, se porta au secours de ses maîtres.
Put-il frahi par ses forces? fut-il entraîné par ceux
qn'il voulait sauver? On ne sait; en tout cas, il fut,
à son tour, précipité dans l'étang.
Il a fallu, plusieurs heures do recherches pour ra-
mener sur la berge les cadavres des trois malheu-
reuses victimes.
E18 crâsiie «îo Meaux. Le juge d'instruction de
Moaux a rendu une ordonnance de non-lieu en faveur
de la fille Vetter, dite Raymonde, arrêtée en même
temps qu'Hébert.
IE&U'q saiîidaSrcs et iwas-isis. Cherbourg, le 21
janvier. Plusieurs agressions se sont produites la
nuit dernière entre militaires et marins. L'un d'eux,
nommé Kultz, embarqué sur le Cluzleawenault a
reçu, rue Tourcarrée, un coup de baïonnette à la
gorge que lui a porté un artilleur du Sma régiment co-
lonial.
L'agresseur qui a pris la fuite est inconnu. Le
blessé a été transporté à l'hôpital maritime. (De
notre correspondant.)
Au nombre des nouveaux officiera de l'instruction pu-
blique, nous sommes heureux do trouver le nom do
M. François Castol président do la Société de secours
mutuels du personnel de la Belle J^rdiniôro.
La Société française d'Emulation agricole contre l'aban-
don dos campagnes, 3, rue Baillif, Paris, et dont le prési-
dent d'honneur est M. Ruau, ministre da l'agriculture,
ouvre un concours national de monographies dont voici
lo plan
n) Enuinérer les causes et les inconvénients do l'aban-
don des campagnes.
b) Indiquer les remèdes les plus pratiques et dévelop-
per les méthodes d'application do chacun d'eux 1° ac-
tion des pouvoirs publics; 2° initiative privée..
A ce oonoours sont conviés tous ceux, hommes ou
femmes, qu'intéresse cette question sociale.
J,o concours sera irrévocablement clos le 30 avril 1908,
à minuit.
Il sera dote do nombreuses récompenses offertes par
les pouvoirs publics et la Société.
Les personnes qui désirent y prendre part peuvent
écrire a M. Henri Morcl, secrétaire du oonoours, 100,
Grande-Rue de la République, a Saint-Mando (Seine),
qui leur en fora parvenir lo règlement et leur fournira
tous los rousoigne monts nécessaires.
Hier soir, au cercle catholique du Luxembourg, M.
Boyer d'Agen a fait sur le cinquantenaire do Lourdes une
conférence qui a été trôs intéressante et a obtenu un
grand succès.
THÉÂTRES
Comédie française Les Deux hommes, comédie en
quatre actes, en prose, de M. Alfred Capus.
Cela s'appelle' fcs Deux hommes et pourrait s'appe-
ler aussi bien les Deux femmes. Cela s'appellerait,
admirablement, Thérèse Champlin, car la îigure de
cette Thérèse presque une autre sainte Thérèse
domine délicieusement toute la comédie, et c'est l'hé-
roïne la plus persuasive sans doute do toutes les hé-
roïnes de M. Alfred Capus.
Thérèse est l'épouse de Paul Champlin. Celui-ci
jouit, comme avocat d'affaires à Dijon, d'une considé-
ration certaine, mais insuffisante à contenter son or-
gueil et son ambition. Il veut conquérir Paris et s'y
enrichir, tandis que Thérèse souhaite simplement de
continuer à vivre en province, dans un foyer paisible
auprès d'une iille aimée. Thérèse a une grande affec-
tion pour son mari qui a le cœur bon et loyal ce-
pendant leurs deux natures sont ''extrêmement diffé-
rentes, et cette femme à l'esprit droit, aux pensées
saines, ot qui entretient dans son âme un idéal d'hon-
neur et de pureté,, souffre assez profondément de
voir son mari tout près de consentir aux pratiques
de Yarrivisme moderne.
Chez leur parente Mme Salvier qui a les che-
veux blancs et une indulgento bonté ils font la
connaissance à Paris de Marcel Delonge.
En opposition à Paul qui représente, selon le vœu
de l'auteur, l'homme capable de s'adapter aux mœurs
de son temps, Marcel incarne l'homme inadaptable à
ces mœurs. Il s'est interdit l'action, persuadé qu'elle
lui serait fatale, et il vit en dilettante, fidèle a des
préjugés qui sont d'autrefois, fier do ses sentiments
ot satisfait d'une dizaine de mille francs do rentes
que lui ont laissés ses ascendants.
Marcel a vite reconnu en Thérèse une femme d'é-
lite, il a été touche de sa beauté et il s'est, pris à l'ai-
mer. Thérèse n'a pas vu Marcel sans éprouver une
vive sympathie pour lui cependant elle est pressée
de fuir Paris dont l'atmosphère, c'est-à-dire l'in-
fluence, lui déplaît, et de retrouver sa fille, à Dijon.
Mais Paul Champlin s'attarde, remet de jour en jour
affirmer qu'elle ne çentait aucune hésitation
dans son refus, qu'elle n'attendait pas une ten-
tative dernière ? Mais, tout à coup, une lueur
éblouissante illumina l'Océan. Comme en plein
jour, les îles se montrèrent au large; le profil
des côtés apparut, et les éclairs des phares,
pendant une demi-seconde, furent noyés dans
le puissant éclair de Dieu. Puis la voix du ton-
nerre « fut portée sur les eaux », et des gouttes
énormes claquèrent sur la plomb de la ter-
rasse.
Vous avez peur? demanda Ezteben à sa
compagne qui gagnait rapidement l'escalier.
Elle répondit, avec un étrange besoin de se
rapetisser elle-même °
Oui, j'ai peur. de la pluie pour mes ru-
bans.
Les joueuses venaient de quitter leur table,
n'ayant pas la môme intrépidité. Mais, comme
il arrive sur cette falaise, l'orage ne tenait pas
ses menaces, Le tonnerre se tut après cette
seule explosion, laissant le dernier mot à un
semblant d'averse. Rita, sortie da sa frayeur,
fit cette remarque
Ils doivent bien s'amuser, là-bas, sur leur
bateau Mais, j'y pense, à quelle heure seront-
ils à Granville?
Armendaritz, heureux d'avoir quelque chose
à faire, consulta le. tableau des marées.
Vers tpois.heures du matin, annonçait-il,
le remorqueur flottera. da nouveau.
De ordres furent envoyés à l'écurie en con-
séquence.
Voulez-vous permettre, dit Ezteben, que
je profite de la voiture pour aller prendre le
train?
La maîtresse de maison le considéra d'un
œil curieux.
k- Vous êtes bien pressé de rejoindre vos
amis?
Mais oui, madame; et non moins pressé de
rejoindre ma garde-robe, dont votre bonté to-
lère l'absence.
Vous ne dormirez pas longtemps.
Il eut un geste vague pour exprimer que la
auit serait toujours assez longue pour son som-
le départ, à cause qu'il a le plus grand intorât à faire
la connaissance du financier Bridou. Il rencontre
enfin ce personnage chez Jacqueline Evrard.
Jacqueline Evrard est une amie de pension, hiee
retrouvée, .de Thérèse. Elle était du monde autrefois,
elle n'est plus que du demi-monde aujourd'hui, sans
que Thérèse s'en doute. Riche, belle, sôduisantû, elle
a beaucoup d'amis; Bridou n'a rien à lui refuser.
Mais Jacqueline n'est pas heureuse, son irrégularité
lui pèse et elle rêve d'épouser un homme qui lui rendo
sa qualité de bourgeoise. Il se -trouve qu'elle aime
Marcel Delonge elle lui offre, se croyant aimée,1 sa
personne et sa fortune ce qui lui vaut un refus
qu'elle jugo injurieux. Ceci se passe au cours de la
soirée où elle reçoit les Champlin.
Le refus de Marcel fait deviner à Jacqueline qu'il
aime Thérèse et Jacqueline est de celles qui se ven-
gent. Elle se venge ou prenant Paul Champlin pour
amant.
Bridou a offert à Paul Champlin, qui l'a acceptée
sans consulter sa femme, une très belle situation à
Paris et lui a fait gagner 40,000 fr. à la Bourse. En
vain Thérèse suppliesonmaride repartir pour Dijon.
Elle connaît bientôt que Jacqueline est sa maîtresse.
Cependant, Marcel supplio Thérèse de divorcer et
d'être sa femme. Thérèse voit avant tout son devoir
et une lettre repentante de Paul l'incline au pardon.
Le repentir de Paul est sincère jusqu'à ce qu'il revoie
Jacqueline, et l'ensprcei'îuse le reprend, lui fait en-
trevoir une vie de succès et de luxe; il sent qu'il sera
très malheureux, mais il est vaincu et il dit adieu
à Thérèse. Thérèse est libre. elle sera heureuse un
jour avec Marcel.
Thérèse Champlin a été longuement acclamée et
Mme Barlet a pris à bon droit pour ella la moitié des
acclamations. Elle s'est montrée, dans co très beau
rôle où M. Alfred Capus a mis le meilleur de son ta-
lent et de sa sensibilité, admirable et exquise; elle
nous a émus profondément et elle nous 'a ravis par
l'éminentc vérité do son art.
Mme Pierson est charmante et excellente do na-
turel, de tact, de bonne grâce 'lans le rôle de Mmo
Salvier.
Mme Cécile Sorel interprète Jacqueline Evrard avec
conscience et avec un grand souci de justesse olle y
a beaucoup d'allure.
M. Le Bargy anime de son mieux le personnage do
Marcel, et sa déclamation est ardente, convaincue.
M. de Féraudy prête beaucoup de rondeur et de
naïve inconscience à Paul Champlin. Mlle Provost,
a eu beaucoup de succès dans le rôle d'une petite
« thôâtreuse », ot il faut complimenter M. Ravet
chargé du rôle de Bridou.
EDOUARD Sauradin.
L'Odéon affiche pour aprôs-clemain, a deux Iiouros et
pour la deuxième série do ses abonnements aux jeudis
classiques la Trésor, do M. François Goppée, et le Ofte-
vertier avare, do Pouchkine, précédé d'une causerie sur
Pouchkine, Nicolas Gogol et les avares.
Rappelons que domain mercredi sera donnée, en ma-
tinée, îi quatre heures et demie, la douxiômo séance da
récitation poétique, consacrée cette fois a Verlaine, aveo
le. concours de 1 orchestre Touche et des principaux ar-
tistes do l'Odéon.
M. Goorges Foydcau a lu hier aux artistes du théâ-
tre des Nouveautés sa nouvelle piôce en trois actes et
quatre tableaux, intitulée: OccUpe-ioi d'Amélie l
Cette pièce, dans laquelle Mlle Armanclo Cassive fora
'sa rentrée, a l'emporté un 1res grand succès do lecture.
Les répétitions vont commencer des aujourd'hui.
En attendant, Coralie cl C", la joyeuse pièco de MM.
Valabrùgue et Hcnncquin, eontinùo'a triompher tous les
soirs.
Ce soir, îi Marigny, a huit heures trois quarts, avant-
derniùro représentation do la Compagnie sicilienne. Au
programme la Morte civile (la Mort légale), piôceen cinq
actes do Giacojnolti.
On annonce la représentation 1res prochaine sut
une do nos grandes seônes d'une pantomime mêlée do
chants, musique du compositeur Bonnamy, avec danses
réglées par M" Cormisco, mise en scène do SVague.
Dans eotte'pantomimo intitulée JJohvma, on aura l'occa-
sion d'applaudir Mme do Monbiguy, qui fut une exquise
commère de Kevuos Mlio J. Lo.ry, transfuge dos Nou-
veautés et où se révélera comme mime un jeune. artiste
qui caeho sous le pseudonyme Saint-Mars, un nom
apparenté a la Société parisienne, au monde diploma-
tique et un talent qui fera parler de lui.
Hier soir, M. Gémier, retour do Monte-Carlo, repre-
nait son rùlc do Sherlock Holmes, entouré do tous ses
camaradou do la création. I/o public fit un accueil cha-
leureux au célébra détective. « ̃ ̃ •
Speotaclos prochains .̃̃̃̃
Opéra co soir, relâche. ̃
Comédio française co soir, jeudi, vendredi, les peux
Hommes mercredi et samedi, l'Amour veille; jeudi, en
nîïitindo, le Luthier de Crémone, le Ciel:
Opéra-Comique co soir, Lahmé mercredi, Madame
HuUerfly jeudi en matinée, les Armaiilis, Galathée
(début do Mlle Boyer do Lafory); le. soir, la Vie da
bohème; vendredi, Iphigènie en Auliiie; samedi, Carmen.
Odûon ce soir, mercredi, jeudi, vendredi ot samedi,
V Apprentie; mardi (en matinée, a A h. 1/2), deuxième
séance do « Kûcilalions poutUruos », consacrée a Ver-
laine, avec le concours do l'orchestre Touche; jeudi (en
matinée, a 2 h.), pour la 2" série d'abonnoment aux
jeudis classiques, le Trésor olle Clievalier avare. Con-
férence do M. Serge Basset.. avare. Con-
Graoo a uno très heureuse innovation qui vient
s'ajouter aux imitations des bruits, ̃conférences, soli,
chcuurs, orchestre, le Cinématographe (les Grands' Maga-
sins Dufayol obtient un succès sana précédent. Entro 0
ses séances, dans lo Jardin d'hiver superbement illuminé,
Potcl et Chabot sort des consommations de premier choix
et lo fixe o'oloek toa. La Symphonie Dufayel, composée
de plusieurs premiers prix du Conservatoire, se fait
entendre et applaudir.
Au coure do sa dernièro séance, la, classe des boaux-
arts do l'Académie do Belgique a élu membre associé,
en remplacement do l'eu Edouard Grieg, M. Charles \Vi-<
dor, l'organiste ot compositeur, membre do l'Institut.
· NÉCROLOGIE
On annonce la mort de
M. Jules Schallcr, ancien avoué, décédé, à l'âge do
soixautc-douzo ans, 00, rue du Ranelaglï. Il était la
beau-frère de M. Jule3 Schaller, directeur du Crédit
foncier d'Alsace-Lorraine, à Strasbourg. -°
Mme Martinet, née Flandre, veuve -de ̃ l'agent
de change parisien, qui s'est éteinte dans sa
quatre-vingt-sixième année. Belle-mère de feu M.
Albert Crozes, directeur honoraire au ministère des
finances.
M. Mossant, président do la Chambre de commerce
do Valence, chevalier de la Légion-d'Honneur, deceaô
hier à Nice.
Les obsèques du marquis do '.Courcival, ancien ca-
pitaine de cavalerie, chevalier do la Légion-d'Hon-
neur, ont été célébrées hier enla basilique de Sainte-
Clotilde, au milieu d'une assistance nombreuse où
l'on remarquait Mme la comtesse d'Eu, accompagnée
Louis d'Orléans-Bragancc.
Le deuil était mené par le baron de Trétaigne,
beau-lïèro du défunt le comte du Bourblanc, la
comte de Guerrif de Launay, M. Jean de Trôtaigne,
le vicomto Duffour4e Raymond, sesineveux.
Après la cérémonie, le corps a été transporté à
Courcival (Sarthe), où un second service a été célébré,
ce matin à onze heures en l'église paroissiale.
L'ŒÏLLET du ROY «9. £&ï?_&3£*«,
meil; puis chacun gagna son appartement,
après les politesses d'usage. Dans le hall,
Odette prévint son ami par un signe qu'elle
voulait lui dire un mot. Quand ils furent un peu
à l'écart
Surtout, rappela-t-elle, empêchez de nou-
velles insultes. Nous nous forons justice nous-
mêmes les Albaredo n'ont pas besoin de rien
écrire; nous non plus. C'est le service que je
vous demande.
Mais, enfin, si Roland.
Odette frappa la terra du pied. Puis elle dit,
assez haut pour être entendue des autres:
Si Roland ose manifester l'intention da
jamais me revoir, conseillez lui de ne pas l'es-*
sayer.
Et moi? demanda Ezteben à voix basse.
Elle lui prit les deux mains. »
Vous A toute heure de ma vie vous serez 1
l'ami cher, qu'on attend.
Mais je veux être, à l'occasion, Fami qu'on
appelle.
Pour toute réponse, elle haussa les épaules, Ï
Puis elle ajouta
Faut-il aussi vous promettre que je n'ou-
blièrai jamais ce que vous avez fait aujour-
d'hui?
Bien des hommes en eussent fait autant pour
le sourire qui enveloppait alors l'amoureux re-
poussé et qui lui tint compagnie pendant les
courtes heures qu'il passa dans l'attente âù dé-
part.
Au moment où le break des La Quéronnie gra-
vissait la dernière côte avant Granville, une
lueur rouge d'aurore illuminait l'Océan. A deux
milles au large le remorqueur filait, pareil à
un mari coureur tâchant da regagner la mai-
son sans rencontre fâcheuse. Ezteben, bien
qu'il eût tout le temps, ne désira pas être à la
jetée pour accueillir les voyageurs. Dans le
faubourg il mit pied à terre et gagna la station
toute voisine. C'était assez de l'autre explica-
tion celle qui l'attendait à Saint-Suliac, pour
ne rien dire de l'explication avec lui-même,
qui devait durer plus longtemps.
(A suivre./
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